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Cours de Système politique

Dr Janvier NAMA

Chapitre 1 : Prolégomènes introduction et archéologie du concept de système.

A- La notion de système
1) Définition générale de système
Jean Louis Vuillerme dans son ouvrage intitulé le concept du système politique publié au
presse universitaire de France (PUF), Paris 1989, Pp95-96 nous offre un éventail de définition
prise sous la plume de nombreuses définition. L. Von Bertlanffuj un système<< un ensemble
d’unité en relation entre elle>> Cournot en 1968 le système politique est<< un ensemble
dont les parties se tiennent et agissent l’une sur l’autre>> . Soussure le système est <<une
totalité organisé et fait d’élément solidaire ne pouvant être définie les uns par rapport aux
autres>> Hall et d’Agen en 1956 le système << un ensemble d’objets et de relation entre ses
objectifs et leurs attributs.>>
En 1968 Churchman, le système politique est<< ensemble de parties cordonnées en vue
d’atteindre un ensemble d’objectif>>. Jean V définit le système comme <<une unité dont
les composants maintiennent certaines de corrélation signification pour l’observateur
pendant une période observable malgré les perturbations d’origine interne ou provenant
de l’environnement.>> Malgré cette définition diversifiée l’idée principale reste que tout
système est << un ensemble>>.

2) Définition ( dans les sciences politiques)


On appelle système politique l’ensemble organisé des institutions politiques (
appareil étatique, agence gouvernementale, ministère) ; les acteurs politiques ( les
individus, les syndicats, organisation non gouvernementale) ;des normes et des
croyances politiques( idéologiques, doctrines, les lois et règles) ; rapports politiques (
gouvernants, gouverné, Etat, société, relations Internationales).
Pour Carle Lowenstein, le système se propose d’analyser les éléments constitutifs de
la structure d’une société étatique organisée.
L’on sait que la société est composée en plusieurs systèmes
- Le système politique
- Le système économique
- Le système culturel et social
Quand au système politique, il est composé par :
° le système des parties,
°le système institutionnel,
° le système judiciaire et
° le système administratif. Pour Gabriel Almond, la fonction du système
politique est la socialisation politique et l’acceptation de l’ordre politique, la
répartition des rôles sociaux et la résolution des conflits ; l’agrégation des
intérêts sociaux ; l’élaboration des règles générales et les obligations.
Le système politique est l’objet d’étude de l’approche systémique de la police. Il
est composé d’agent ; d’institutions ; de comportements ; de croyances ; des
normes ; d’attitudes ; d’idéaux ; de valeur et de leur interaction respective. Il
comprend entre autre le régime politique, la structure économique ou
l’organisation sociale. C’est un ensemble d’interrogation politique.
Disons que le système politique est le mode d’organisation d’un État, ce système
comprend le régime politique, les structures économiques et sociales.
Pour certains intellectuels, le système est un ensemble d’élément
interdépendant, c’est-à-dire lié entre eux par des relations telles que si l'une
d’elle est modifiée, les autres le sont aussi et par conséquent tout l’ensemble est
modifié. On peut alors dire ici que le système politique est une combinaison
variable d’autorité légitime<< recours aux consensus>> et de puissance publique
<< à la coercition>>. Il rend certaine personne capables de décider pour la
société organisée de décider pour la société organisée comme tout un ensemble
d’interdépendante.
Le système politique n’est pas synonyme de régime politique ou de forme de
gouvernement. C’est un terme générique qui englobe différente forme de
gouvernement caractérisé par une théologie politique identique ou similaire.
Ainsi le terme démocratie constitutionnelle regroupe différente forme de
gouvernement ( le gouvernement présidentiel ; le gouvernement parlementaire
avec suprématie du législatif ou du cabinet ; le gouvernement directorial) de
même que celui d’autocritique totalitaire. Le système fasciste.
3) Le Système politique face au régime politique.
Pour Faraj Adi, un régime politique correspond à un mode d’organisation du
gouvernement d’un État. Lorsqu’on analyse un régime politique, on s’intéresse au
fondement du pouvoir : de qui émane l’idée de gouvernants ( le principe de
légitimité de qui émane l’autorité) , au choix des gouvernants, comment ont-ils été
sélectionnés ( principe de représentativité) ; à la répartition du pouvoir
Quels sont les rapports entre les trois (03) pouvoirs ( interdépendance) ? Le régime
politique s’intéresse aussi au contrôle de pouvoir : quelles sont les limites imposées
aux gouvernants ? Les régimes politiques sont le fruit des jeux des forces politiques
dans le cadre institutionnel définit par la constitution ou la coutume.
S’ajoute ainsi d’autre facteurs historiques, idéologiques, culturels sui déterminent la
nature des régimes politiques.

B) Le système politique et le régime politique : éléments de comparaison


B1) le système politique : un contenu explicite
Les systèmes politiques désignent les grandes catégories d’organisation des.
Pouvoirs publics à savoir :Les régimes démocratiques, les régimes autoritaires et les
régimes totalitaires. Au sein de chaque catégorie il est possible de distinguer les
différents régimes politiques. Ces régimes désignent les formes d’organisations d’un
Etat c’est-à-dire le mode de fonctionnement défini dans la constitution, les modes de
scrutin, les rôles de chaque instutions et les rapports entre les différents pouvoirs
( Le législatif, l’exécutif et le judiciaire)

Un système politique est une catégorie plus générale qui prend en compte les
éléments d’ordre idéologique ou sociologique.( Le système démocratique par
exemple comprend plusieurs types de régimes : le régime parlementaire, le régime
présidentiel etc.) Le régime politique lui va se caractérisé par la division et la
concentration du pouvoir. Le rapport entre l’exécutif et le législatif. Le mode de
sélection des personnels politiques, et les modalités de la légitimation du pouvoir. Le
régime français est par exemple un régime semiprecisentiel dans le système de
démocratie représentative.
Chapitre 2 : la société politique : un univers structuré.

I) Les institutions et leurs fonctionnements


A) L’État
Il est pour certains <<une nation ou un groupe de nation organisée
soumis à un gouvernement et à des lois communes>>. Et pour une
majorité d’occidentaux , l’État représente << une société politique
indépendante groupant sous une même autorité et dans un même
cadre territorial, une population>>. Pour d’autres critiques, l’État est
une institution, une organisation sociale dotée d’une personnalité
juridique, autonome, propre et souveraine.
La forme d’organisation des sociétés humaines est passée par trois (03)
phases qui correspond à une forme de pouvoir.
a) Les groupements ( clans, tribus) pour la défense.
b) Les sociétés : ce sont des groupements qui s’élargissent . Et il y’a
même des liens familiaux et une séparation des individus.
c) L’État ici , le pouvoir est institutionnalisé avec une majuscule, l’État
désigné la personne morale du DPU, qui sur le plan juridique,
représente une collectivité, un peuple ou une nation à l’intérieur ou
à l’extérieur d’un territoire déterminé sur lequel elle exerce le
pouvoir suprême, la souveraineté.
La souveraineté par de la constatation que l’Etat détermine lui-
même ses propres compétences et ses règles fondamentales
normalement inscrites dans la constitution. Les quelles
conditionnent toutes les autres règles applicable sur sont territoire,
sans exception et pour l’observation desquels il peut seul mettre en
mouvement la force publique puisqu’il dispose du monopole de la
contrainte armée. C’est ce qu’on appelle la souveraineté de l’État .
Au sens strictement politique, on devra dire que l’Etat est un
territoire délimité par les frontières et régit par les lois qui lui sont
propres. Par extension, il désigne également une personne morale
de DPU instituant ces lois et garant du bien-être des habitants.
Il existe quatre (04) éléments constitutifs de l’État :
- Un territoire ;
- Une population ( groupement humain) ;
- Une organisation sociale
- Un pouvoir.
d) La Notion de l’État providence
Ici, l’État entend son champ d’intervention et de régulation dans les
domaines économiques et sociaux. Cette conception se traduit par
un ensemble de mesure ayant pour but de redistribuer les richesses
et de prendre en charge certains risques sociaux comme maladie, la
pauvreté, la vieillesse, l’emploi , la famine…
L’État Providence est fondé sur la solidarité entre les différentes
classes sociales et la recherche de la justice sociale. Ainsi fondé sur la
redistribution des richesses et des revenus, sur la politique
industrielle, l’aide à l’innovation et à la création des entreprises,
subvention à l’importation et au protectionnisme . la prétention de
l’État providence est d’égaliser les conditions de vie de la société.

e) L’État gendarme

Cette expression désigne la forme de l’État qui limite ses interventions aux fonctions régaliennes :
l’armée << défense du territoire>>, la police << maintien de l’ordre >> et la justice.

Pour Max Weber, l’État revendique le monopole de la violence légitime. Ses prérogatives
fondamentales sont celles où l’usage je la violence est présentée comme justifié.

f) L’État de droit

C’est un concept forgé pour les juristes et à l’usage des Juristes. Pour Jürgen Habermas, l’État de
droit apparaît comme une organisation politique et sociale destinée à mettre en œuvre les principes
de la démocratie libérale. Il y’a une idée de limitation du pouvoir dans l’État de droit. L’État se
soumet lui-même aux règles qu’il édicte.

Luc Ferry et Alain Renauld pensent que l’Etat de droit repose enfin de compte sur la primauté de
l’individu dans l’organisation sociale et politique. Ce qui entraîne à la fois, l’instrumentalisation de
l’État dont le but est de servir les libertés et la subjectivation du droit.

g) L’État de police

Selon Carré de Malberg, << l’État de police est celui dans lequel l’autorité administrative peut d’une
manière discrétionnaire avec une liberté de décision plus ou moins complète, appliqué aux citoyens
toutes les mesures qu’elle juge utile de prendre par elle-même en vue de faire face aux
circonstances et d’atteindre à chaque moment les fins qu’elle se propose>>.

En fait, l’État de police est fondé sur le bon plaisir du prince : il n’y a ni véritable limite juridique à
l’action du pouvoir, ni de réelle protection des citoyens contre le pouvoir.

h) L’État nation

Il peut aussi être défini comme un ensemble d’individus vivant sur un territoire déterminé et soumis
à une même autorité politique. Lorsque les liens de solidarité sont suffisamment poussés entre les
individus, on est fondé de parler de l’État nation. L’État nation est un état ayant pour base la nation
et dont l’existence est complexe. C’est un Etat tout court mais un Etat particulier. Il combine et
conjugue l’élément matériel, ensemble des individus physiques et l’élément spirituel qui fonde cette
Nation. ( les liens de solidarité).

i) L’État failli

Les << failed states>> sont le Etats dont les gouvernements ne contrôlent pas effectivement les
territoires. Celui-ci est soumis à des autorités fragmentées. L’absence d’autorité centrale créé un vide
de sécurité, dans lequel s’engouffrent les bandes armées, les groupes rebelles, criminels ou
terroristes. Ces Etats ne remplissent pas leur fonction traditionnelle régalienne. L’État ne peut plus
faire respecter les règles de manière informelle. Un Etat failli ne peut plus assurer ses responsabilités
nationales et internationales . la violence y est fragmentée et privatisée. L’absence de contrôle du
territoire fait qu’on assiste à la compétition de plusieurs groupes armés pour contrôler les
ressources.

Dans les Etats faillis, on assiste au trafic des armes, de la drogue et des êtres humains. Les bandes
armées privent l’État des moyens de rétablir son autorité en captant à leur détriment les ressources.
La liste des États faillis en 2019 ( dans l’ordre )

le Yémen ; La Somalie ; le Sud-Soudan ; la Syrie ; la RDC ; la RCA ; le Tchad ; le Soudan ;


l’Afghanistan , le Zimbabwe.

B) La constitution : norme fondamentale de l’État et gestion rationnelle du pouvoir

B1 Définition

Une constitution est la loi fondamentale d’un Etat qui définit les droits et libertés des
citoyens ainsi que l’organisation et la séparation du pouvoir. ( Législatif, l’exécutif et
judiciaire.) La constitution se situe au sommet du système juridique de l’État dont
elle est le principal suprême. Elle précise l’articulation et le fonctionnement des
différentes institutions qui composent l’État( le conseil constitutionnel, le parlement,
le gouvernement, l’administration.)

On peut saisir deux 02 sens dans la constitution : le sens formels et le sens matériel.

B1.1 Le sens formel

Ce qui compte ici c’est la force juridique de la constitution qui est considérée comme
une règle juridique supérieure à tous les ordres. Elle est placée au sommet de la
hiérarchie des normes, au sommet des règles et principes qui gouvernent les
sociétés humaines. Elle se caractérise par son mode d’édition solennelle et son
mode d’élaboration. Elle forme une norme spéciale de catégorie suprême, unique et
supra légale. Par définition les autres normales lui sont inférieures et assujetties.

B1.2 le sens matériel

Le contenu énonce l’ensemble des règles fondamentales les plus importantes pour
l’État. Celle qui détermine la nature de l’État, celle qui établisse son régime politique(
régime parlementaire, présidentiel ou dictatorial .) Il y’a les règles qui déterminent
les différents rapports entre les différents organes constitution ( exécutif, législatif et
judiciaire) et établissent les codes de procédure. Il y’a les règles qui énoncent les
principes directeurs de l’ordre économique et social. Il y’a les règles qui proclament
les droits et libertés reconnus au citoyen (déclaration des droits et libertés)

Chapitre 3 : Les Etats Unis et leurs institutions politiques : un pays façonné par
l’histoire .

I) La traduction juridique : un mélange de Common Law et de droit américain.


Le droit des États-Unis par sa structure appartient à la famille de la Common
Law. On connaît de façon générale en Angleterre et aux États-Unis les
mêmes grandes divisions du droit. On utilise les mêmes concepts, on n’a une
même manière de concevoir la règle de droit. Le droit pour un juriste anglais
comme pour un juriste américain est conçu sur la forme d’un droit
jurisprudentiel. Quand il n’existe je de précédent, le juriste américain dira <<
il n’y a pas de droit sur la question.>> Même s’il existe apparemment une
disposition de la loi qui ayant un trait. Mais il existe parfois des différentes
substantielles entre le droit anglais et le droit américain. Le triomphe de la
Common Law aux États-Unis a été très difficile et incomplet beaucoup des
règles n’ont jamais été adoptées parce qu’elle n’était adoptée aux conditions
prévalentes en Amérique.
D’autres règles de droit n’ont pas été reprises aux États-Unis parce que leur
origine n’était je judiciaire. Il n’a jamais été question d’appliquer aux États-
Unis des lois postérieure en 1776. Le développement des deux 02 droits
anglais et américains est en principe indépendant depuis qu’il existe une
souveraineté américaine. Les États-Unis ont beaucoup évolué. Il n’y a plus
d’identité entre les 13 colonies qui ont proclamé leur indépendance les 50
États aujourd’hui . 323000000 millions d’habitants , puissances
industrialisées, les habitudes et mode de pensée les données économiques
ont changé progressivement et font voir le problème autrement que à
l’époque coloniale . Ce qui a fait dire à certains critiques. Le droit des États-
Unis ne peut être le droit anglais. Il en est réparé par toute la distance qui
sépare la vie et la civilisation américaine.

1- Une influence anglaise limitée

Pendant longtemps, l’Angleterre est resté pour les juristes américains un


modèle. L’avance que l’Angleterre avait sur le double plan économique
et culturel, le retard des universités et de la doctrine américaine ont
conduits les politiques les juges et les juristes des USA à s’inspirer
étroitement du modèle et conformer l’évolution du droit américain alors
que cette avait cessé d’être obligatoire. Il n’est je possible selon les
critiques que les conditions de vie aux États-Unis se soient rapprochées
du droit anglais après l’indépendance qu’il ne l’avait été à l’époque
coloniale. En conséquence, l’évolution commencée au 19ème siècle s’est
poursuivie au 20ème siècle. Le 20ème siècle est marqué de plus aux Etats
Unis comme en Angleterre, par une tendance nouvelle à organiser et à
réformer par le moyen du droit, la société et toutes les institutions
politiques. Le droit cesse d’être vu comme un simple moyen de résoudre
les litiges et apparaît de plus en plus aux yeux des citoyens des Juristes
comme un instrument propre à créer une société d’un type nouveau <<
un pouvoir administratif>> jadis inconnu se développe tout sur le plan
fédéral que dans chaque Etat à côté des pouvoirs traditionnels (législatif,
exécutif, judiciaire.)

2) l’originalité du droit américain

Le droit anglais et le droit américain ne se sont jamais rejoints . Le


décalage étant dû essentiellement à l’impossibilité d’appliquer en
Amérique le droit anglais. Les États-Unis sont une nation complexe
différente des Angleterre et les anglais.

II) LA CONSTITUTION DES ÉTATS-UNIS : un texte histoire fort.

La constitution fédérale des États-Unis adoptée le 17 septembre 1787 lors de la convention de


Philadelphie. Cette dernière est sans doute la plus ancienne constitution en vigueur. Les 10ème
amandendement constant un Bills of night ont été adoptés en 1791, et le 13ème , 14ème et 15ème
amendements au lendemain de la guerre de cession dénommés civil War amandendements. Ces
amendements ont fait des cours fédérales , les protectrices et libertés des citoyens (civil lights)
contre les autorités fédérales d’une part et les abus du pouvoir d’autre part.

La constitution fédérale représente pour les américains beaucoup plus que ne peut représenter pour
tout autres pays. La constitution de ce pays.

Au États-Unis, la constitution selon Zoller << fait l’objet d’une vénération quasi religieuse. Elle est
l’acte de fondation même de leur pays et non seulement sa charte politique. La constitution
américaine ne se borne pas à organiser les institutions politiques du pays. Inspirer des idées du droit
naturel à travers l’idée du contrat social. Elle fixe solennellement les limites du pouvoir reconnues aux
autorités fédérales dans leur rapport avec les Etats et les citoyens ; on parle de la souveraineté
divisée. Car le droit du gouvernement fédéral que limite le droit de l’État fédéré le limite pas en bloc
de manière fédérale mais , seulement dans le champ des compétences du gouvernement fédéral.>>.

a) La prééminence de la constitution fédérale

Le principe de la suprématie de la constitution fédérale sur les Etats, est solennellement affirmé à
l’article06. Et la cour suprême en a tué toutes les conséquences : la nullité de toutes lois contraires à
la constitution et primauté de la cour suprême sur la cour de l’État.

La primauté de la constitution sur le gouvernement fédéral a été reconnue dans le contrôle judiciaire
de la constitutionnalité des lois, consacrée par le juge Marshall.

III) LE RÉGIME PRÉSIDENTIEL AMÉRICAIN


A) Une séparation tranchée des pouvoirs ou des fonctions étatiques.

Le régime politique n’est pas seulement, ni même principalement déterminé par l’économie
juridique de ses institutions. Le tempérament, les cultures politiques spécifiques, la singularité des
pratiques issues des circonstances historiques données peuvent contribuer à donner les fondements
à un régime. Le régime présidentiel américain, on le dire jamais assez, applique strictement la
séparation des pouvoirs, l’organisation et les relations entre les pouvoirs publics reposent sur cette
séparation de pouvoir que trouve chacun de façon séparée, leur légitimité dans le peuple.

Dans le régime présidentiel américain, chacun des pouvoirs a une fonction spécifique réalisée sous la
forme de spécialisation fonctionnelle, et les pouvoirs n’ont pas les moyens d’action réciproques. À
cet effet, Jefferson disait : << le meilleur gouvernement est celui qui gouverne moins>>.

Le régime présidentiel américain n’est pas né tel quel. Il est le produit d’un compromis et d’une série
de compromis parce qu’il est sorti d’une discussion serrée entre les centralisateurs et les fédéralistes.

Le régime d’aujourd’hui s’est progressivement dégagé un régime présidentiel complexe qui se


caractérise par une séparation stricte des pouvoirs et qui exclut la responsable politique de l’exécutif
monocéphale devant le législatif. Le régime présidentiel américain se caractérise par le prééminence
du président et son indépendance par rapport au législatif : le président est irresponsable
politiquement, mais ne dispose pas du droit de dissoudre le congrès. Mais les compétences
exclusives que confèrent la séparation des pouvoirs au congrès et à la cour suprême sont autant de
limites à la toute puissance de l’exécutif.

Le président élu pour un mandat de 4ans, devient le titulaire exclusif du pouvoir exécutif. Il est
assisté par un vice-président, des secrétaires et des conseillers personnels nommés par lui et qui ne
dépendent que de lui. Il est à la fois chef de l’État et chef du gouvernement c’est-à-dire il s’attribut
en totalité le pouvoir exécutif, on parle alors d’un exécutif monocéphale. La fonction législative
dépend du congrès. Il est constitué de la chambre des représentants et du sénat. C’est dont un
législatif bicaméral, constitué de 435 représentants donc deux (02) sénateurs par Etat élus pour
6ans.

Conservant le sénat, son contrôle s’entend sur le pouvoir exécutif, il doit donner son accord pour la
notification des traités internationaux, c’est à lui qu’appartient le pouvoir de la nomination des hauts
fonctionnaires, des ambassadeurs, des secrétaires, des juges de la cour suprême. Si le président ne
peut pas dissoudre le congrès, à l’inverse , le congrès à la possibilité de destituer le président par le
mécanisme de « impeachment »

Elu au suffrage universel indirect, le président américain symbolise l’unité du pays, la continuité et la
performance de l’État . Le jour de son entrée en fonction, il prête serment solennellement pour
« sauvegarder, protéger et défendre la constitution ». Le président américain est commandant en
chef de l’armée, chef de la diplomatie et à le droit de grâce pour les crimes fédéraux.

B) Une présidence impériale


Le président est un homme puissant qui dispose des pouvoirs exceptionnels
en temps de guerre. Il dispose du droit de véto contre les lois. Le pouvoir
exécutif a l’avantage d’avoir été centré sur un seul homme élu de toute la
nation et ainsi est devenu le centre des espoirs et des attentes de tous. Ces
décisions sont si importantes , spectaculaires et décisions quelles éclipsent
toutes celles des autres institutions. Nul ne peut lui porter ombrage dans la
tension politique. Par son prestige de chef d’État et son influence sur
l’opinion , il exerce un tel ascendant ceux qui sont sensés contrôler sa
puissance et lui fait contrevoir qu’il est réduit à l’efficacité. On parle alors
d’une « présidence d’un empereur de la maison blanche au 1er citoyen. Il
est sans aucun contexte la figure de la vie titulaire de la vie politique
nationale. Le pouvoir présidentiel est la clé de voûte du système politique
américain. Pour les constitutionnaliste, en disposant que le pouvoir exécutif
fédéral reviens au président des États-Unis, la constitution américaine a, de
façon originale confondue les fonctions de chef d’État et de gouvernement
en une seule et même personne. C’est le trait le plus marquant du système
politique américaine, celui qui l’oppose à toutes les démocraties
occidentales. Le président est devenu la seule « expression nationale » du
pouvoir de la présidence, « la scène vidale de l’activité du système ».
Les constitutionnalistes ajoutent que la nature des pouvoirs du président ne
se limite pas au pouvoir énumérer par la constitution. Le flou de l’article 2
section I de la Constitution disposant que « le pouvoir exécutif sera conféré à
un président des États-Unis, sans jamais en définir la teneur, comprendre le
poids de l’interprétation et de la pratique qui constitue le droit même quand
elles ne sont pas inscrites dans le texte d’autant plus que la constitution
s’abreuve à plusieurs sources intellectuelles. Le juge se doit toujours
d’interpréter la loi ».

Chapitre 4 : le présidentialisme africain : Afrique Noire Francophone (ANF)


A) Le président, un monarque républicain
De nombreuses critiques pensent que les nouvelles constitutions
africaine de 1960, respectent les exigences des démocraties libérales en
consacrant un certain nombre de droit et libertés et en énonçant la
séparation des pouvoirs comme fondement organisationnel des rapports
entre les pouvoirs exécutifs, législatifs et judiciaires. Alors que le
présidentialisme ne s’est pas véritablement implanté en Europe. Il
demeure le modèle de référence sur le continent noire. Pour autant, le
présidentialisme ne donne pas une réponse satisfaisante sur le continent
noire à l’évolution démocratique. Le président en Afrique noire
francophone est alors perçu comme un monarque républicain, au cœur
de la décision politique et du jeu politique. Plaçant alors l’institution
présidentielle au dessus de toutes les institutions, le titulaire est sûr de
s’exposer moins aux secousses politiques et de garantir la stabilité de
son régime. C’est ce qui fera dire à Koffi Ahadze que « le régime
présidentiel est celui qui expose le moins aux …. Politiques
graves » Pourtant une critique comme Linz pense que « le régime
présidentiel à l’état pure n’existe pas dans son pays d’origine les États-
Unis» . On est alors en droit de se demander quelle est le véritable
nature du régime dit présidentiel qui prévalent sur le continent Africain ?
Dans l’exercice typologies de pouvoir, le régime ou le gouvernement est
responsable devant le parlement c’est-à-dire doit avoir la confiance du
parlement mais n’est pas soumis à lui et dispose des moyens de
répression à son égard c’est le régime parlementaire. Au contraire, le
régime dans le quel l’exécutif est indépendant des assemblées,
définissent sa politique librement et ne peut être tenu par elle, les
assemblées étant elle-même indépendantes de l’exécutif , est un régime
présidentiel.
Or, le constat est clair, quelque soit le régime choisi, l’articulation des
pouvoirs dans la plupart des Etats africains noir se fait exclusivement à
l’avantage du chef de l’État, tout se fait à son avantage. La toute
puissance du chef de l’État devient un élément essentiel de distinction
avec les régimes libéraux. Il n’est pas rare de les voir intervenir dans les
affaires relevant des chefs de service. Selon les critiques, le chef de l’État
dispose d’une suprématie non conforme au principe d’équilibre des
pouvoirs connus aux États-Unis, et surtout n’encourt aucun risque de
destitution. On peut donc affirmer que si l’essence véritable du régime
présidentiel africain est l’équilibre des pouvoirs de fait, les régimes
politiques dans lesquels le chef de l’État est un homme à tout faire
mérite d’en être distingué, comme une variété du régime présidentiel.
On va donc parler à un moment donné de présidentialisme négro-
africaine. Le pluralisme est une chimère et la garantie des droits
fondamentaux une façade destinée d’endormir la communauté
internationale.
Plus de 30 ans après les conférences nationales, l’État cherche ses
institutions, la démocratie, son expression, la justice, son éthique et la
société, ses valeurs. Mais le contrat est que les contextes fondamentaux
ne servent qu’à courir d’une expression de légitimité des dictatures
personnelles.
La prépondérance présidentielle détruit l’équilibre des pouvoirs et
entraîne inévitablement la dictature personnelle et l’arbitraire . Pour
Jean Paul Massias << l’exercice du pouvoir relève le devoir d’une
démocratisation ambigüe, dans laquelle les rapports politiques et sociaux
semblent marquer par une culture totalitaire excluant toute idée de
concession et subordonnant toutes les procédures au but à atteindre>>
Le présidentialisme authentique s’installe dans le décor de la
démocratie représentative mais consent en réalité le pouvoir dans les
mains du chef de l’État présenté comme homme de confiance du peuple.

B) L’Afrique et le néo présidentialisme parternaliste


Dans les régimes libéraux, le pouvoir d’État est reparti 3n plusieurs
organes. Cette répartition se fait principalement entre le pouvoir
exécutif et législatif. En réalité, le pouvoir postule une équilibre
institutionnel alors que le néo présidentialisme africain ignore que
<<l’équilibre entre les pouvoirs exécutifs et législatif fait partie des
enjeux majeurs dans la démocratie>>. Le néo présidentialisme
paternaliste africain ignore la souveraineté en tant que capacité à
statuer par excellence. Celle-ci est alors captée par le prestige du
président. A la fin on peut affirmer que le néo présidentialisme
paternaliste fait peu grande institution législative. Il n’admet pas un
exercice concurrentiel et ainsi le parlement est soumis au père de la
nation ainsi bien que sur le plan constitutionnel que politique. Et qu’ainsi
le texte africain des idéologues ne peut simplement être un instrument
d’organisation rationnelle du pouvoir politique. Un attribut du
constitutionnalisme classique, il est le symbole malheureusement d’une
victoire cherchée sur un ordre autoritaire contesté. En effet, les textes
fondamentaux prévoient une série de disposition qui permettent
d’assurer la sécurité de l’exécutif à l’égard du législatif.
En énonçant en Afrique noire francophone que << la loi renvoit à
l’expression de la volonté générale, cette traduction rousseauiste
suppose que le pouvoir législatif est le seul pouvoir à qualité pour édicter
les règles générales et obligatoires pour les citoyens>> . Cette traduction
pour l’assemblée d’éditer les lois, remontent aux origines du régime
représentatif en France.
Mais les constituants africains ont repris systématiquement la séparation
du domaine législatif et exécutif. Ainsi pour les juristes africains la
constitution sénégalaise du 22 janvier 2021 opère une distinction entre
le domaine de la loi prévu à l’article 67 et le domaine réglementaire
entre les mains des députés prévu à l’article 76.
La constitution de la RDC Congo (article 122 et 123) opère une
distinction similaire au domaine de la loi avec l’article 129 domaine de la
règlementation. De même la constitution béninoise de 1990, cantonne le
législateur à un domaine restreint en définissant pour l’essentiel à
l’article 96 la substance de la loi. Et l’article 100 précise que << les
matières autres que celles du domaine de la loi ont un caractère
réglementaire>>. On observe donc que la production des normes
génératives est depuis longtemps partagé entre le parlement et le
gouvernement. On distingue ainsi deux 02 sortes d’acte normatif : la loi
votée par le parlement, le décret règlementaire qui est l’œuvre du
gouvernement. Les critiques observent que cette définition matérielle
de la loi conduit à réduire l’influence de la norme législative et à
renforcer l’emprise présidentielle. Cette séparation des domaines de la
loi et du règlement s’accompagne près que toujours de la possibilité de
faire respecter l frontière en faveur de l’exécutif. La même remarque est
faite à propos des ordonnances. Le dessaisissement temporaire du
parlement de sa matière législative, confoit la prééminence
présidentielle dans les régimes politiques africains. Cette infraction à la
séparation des pouvoirs ne peut se justifier en temps normal dans un
régime libéral.

C) La justice aux mains de l’exécutif


Le bon fonctionnement de la justice constitue l’une des principaux
enjeux de la justice et de l’État de droit. Dans cette perspective, parmi
les caractéristiques générales reconnues au pouvoir judiciaire est
l’indépendance. Or, les observateurs pensent que l’indépendance est le
talon d’Achylle du pouvoir judiciaire. L’histoire de la justice en Afrique
est celle d’une constante soumission au politique. L’indépendance de la
justice doit être une garantie réelle car la justice est la clé de voûte de
l’État démocratique. Il est ainsi fréquent de retrouver dans les textes
fondamentaux sur le continent que la garantie de l’indépendance du
pouvoir judiciaire est assuré par le chef de l’État.
L’article 127 de la constitution béninoise de 1990 dispose que << le
président est garant de l’indépendance de la justice. Il est assuré par le
conseil supérieur de la magistrature>>
L’article 140 de la constitution congolaise de 2022 : << le président
garantie l’indépendance du pouvoir judiciaire à travers le conseil
supérieur de la magistrature.>>
L’article 69 de la constitution gabonaise : << le président est le garant du
pouvoir judiciaire.>>
Cette situation selon les constitutionnalistes posent deux 02
interrogations :
• pourquoi l’indépendance de la magistrature doit avoir un garant? Etre
garant au sens juridique à un double sens.
En 1er lieu, il peut s’agir d’empêcher ou de sanctionner une atteinte à
cette indépendance.
En 2nd lieu, il peut s’agir d’une compétence à cet effet un pouvoir d’agir.
Il s’agit donc d’un véritable pouvoir dont use le chef d’État , pour
dominer et apprivoiser la séparation des pouvoirs.
• le garant doit-il être le président? Non ! Carcassonne considère que
dans le cadre de la France qu’une telle déclaration reviendrait à
proclamer que << le loup est le garant de la sécurité de la bergerie>>
dire donc que le président est le garant du pouvoir judiciaire fournit une
couverture juridique au constituant africain qui sert de justification à la
soumission de la justice au pouvoir exécutif.

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