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Professeur Amougui Gaby LELE Année Académique 2012 – 2013

Un fait juridique est un évènement volontaire ou non qui

DROIT CIVIL 4 : les entraine des conséquences juridiques non voulues. Le fait juridique
donne naissance à une obligation extracontractuelle sans avoir été
voulue par les intéressés. Cette obligation est une obligation légale

faits juridiques imposée par la loi contre le gré des intéressés. La principale source
de cette obligation contractuelle est la responsabilité délictuelle ou
quasi délictuelle. La seconde source est constituée des quasis
contrats.

Cours Magistral

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responsabilité pénale considère l’agent (délinquant) pour le punir du

TITRE I – La responsabilité délictuelle et quasi délictuelle
La responsabilité délictuelle et quasi délictuelle trouve sa
source dans l’article 1382 du code civil. Par ces textes le code civil
crée une obligation juridique à la charge de l’auteur du dommage et
un droit pour la victime d’obtenir réparation de son dommage.
L’auteur et la victime sont placés dans un rapport d’obligation
naissant de la loi. La règle de l’article 1382 rappelle la responsabilité
pénale.
La responsabilité pénale est l’obligation de réponde des
infractions commises et de subir la peine prévue par le texte qui les
réprimes. L’article 1382 entraine la condamnation à une sanction
pécuniaire. A l’origine, la réparation était bien une forme de
répression. Mais sous l’effet de l’évolution du droit vers le droit
moderne, les deux fonctions de réparation et de répression se sont
nettement démarquées l’une de l’autre. La responsabilité civile est
centrée sur la victime et l’indemnisation de son préjudice. La
trouble qu’il a causé à l’ordre social. La responsabilité civile et
pénale ne poursuivent plus la même finalité. Le code pénal inflige
des peines en vue de défendre la société contre certains
comportements anti sociaux. Alors que la responsabilité civile a une
finalité purement privée car elle vise la réparation du dommage de la
victime. D’où le principe « c’est la situation de la victime qui
détermine la responsabilité d’avantage que le comportement de
l’auteur ».1 Le droit moderne multiplie les applications de la
responsabilité objective c'est-à-dire une responsabilité détachée de
l’idée de faute.
Le code CIMA qui règlemente les assurances prévoit des
hypothèses de responsabilité objective de l’auteur d’un accident de
la circulation.
Ce code prévoit des règles protectrices de la victime des accidents de
la circulation en ce qui concerne le principe même de son
indemnisation. Ces différences n’excluent pas certains
chevauchements entre les deux zones de responsabilité. Parce que
l’infraction causant un dommage oblige son auteur à réparation. La
victime d’une infraction peut à son choix demander réparation de
son préjudice soit devant les juridictions civiles, soit devant les
juridictions pénales. S’il saisit les juridictions pénales, il suffit de se
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constituer partie civile devant le juge. Lorsque la victime de spécifique, ce vocabulaire n’est pas figé, le sens des mots évolue.
l’infraction a choisi la juridiction civile alors que l’action pénale est Ainsi la notion de cohabitation par exemple. D’autres mots
en cour il existe une règle spéciale : « le criminel tient le civil en apparaissent comme l’implication, le risque de développement.
l’état ». C'est-à-dire que le juge civil doit sursoir à statuer tant que le
La responsabilité délictuelle repose essentiellement sur une
juge pénal ne s’est pas prononcé sur l’action publique. La décision
construction essentiellement jurisprudentielle. Cette œuvre
du juge pénal a autorité de chose jugée sur le civil. C’est à dire, si
le juge pénal a retenu la faute, le juge civil doit en tenir compte pour prétorienne a conduit par exemple à une extension de l’article 1384
accorder la réparation. Si le juge pénal a relaxé, le juge civil ne peut alinéas 1 en matière de responsabilité du fait des choses et du fait
d’autrui2.
retenir la responsabilité sur le fondement de la faute. Toutefois,
le juge civil a toujours la possibilité de fonder la réparation sur le
terrain de la responsabilité objective sans faute, en s’appuyant par
exemple sur l’article 1384 alinéa 1. La responsabilité délictuelle est
distincte de la responsabilité contractuelle. La responsabilité
Enfin, la responsabilité délictuelle a une double fonction.
délictuelle se développe en dehors de tout contrat tandis que la
responsabilité contractuelle trouve sa source dans l’inexécution Elle a pour objet d’indemniser c'est-à-dire qu’elle oblige à
d’une obligation contractuelle. réparer le dommage causé par autrui dont un intérêt légitime a été
injustement lésé par un acte contraire à l’ordre juridique. Elle tente
La responsabilité délictuelle présente deux caractéristiques.
d’effacer par une réaction juridique les conséquences du fait
Tout d’abord c’est une notion évolutive. Cette responsabilité suit
perturbateur imputable à quelqu’un de ce désordre qu’il a créé et
l’évolution des mœurs. On est passé d’une responsabilité sanction à
ainsi d’apaiser la victime. L’indemnisation joue donc une fonction
une responsabilité réparation. On est passé de la responsabilité pour
d’apaisement marquée par la quête de la reconnaissance par autrui.
faute vers une responsabilité objective détachée de la responsabilité
pour faute. Aujourd’hui on glisse d’un droit de la responsabilité vers La responsabilité civile empêche la naissance ou le
un droit de l’assurance. La responsabilité délictuelle est un domaine maintien d’un dommage illicite. Cette fonction est une fonction
foisonnant de nouveautés. Elle devient presque une branche
2
autonome du droit civil, elle possède son vocabulaire, un vocabulaire

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préventive. Par la responsabilité civile, les citoyens disposent d’un être un délit ou un quasi délit civil, engageant la responsabilité de
droit personnel d’arrêter dès l’origine les actes qui risquent de poser son auteur. Cette responsabilité sera une responsabilité délictuelle.
un préjudice. Ces évènements créent en effet à la charge du responsable qui en
répond l’obligation de réparer le dommage subit par la victime. Le
La mise en œuvre de la responsabilité délictuelle suppose la premier est donc débiteur d’une dette de réparation et la seconde
réunion de 3 éléments.
titulaire de la créance correspondante. En matière délictuelle, la
Un fait générateur (chap. 1) responsabilité est dite du fait personnel, du fait d’autrui et du fait
Un dommage (Chap. 2) des choses. Au départ dans le code civil, le législateur avait eu une
conception restrictive de la responsabilité délictuelle. Seule la faute
Un lien de causalité (Chap.3)
pouvait fonder la responsabilité de son auteur. Cette conception s’est
avérée insuffisamment protectrice des intérêts de la victime. D’où
l’idée de créer une responsabilité fondée sur le risque. Toute activité
qui cause un préjudice peut donc donner lieu à réparation. Mais il
faut que l’on puisse rattacher à cette activité la survenance du
dommage. Le code civil envisage 3 hypothèses où ce lien de
rattachement existe bien.

28 févr. 12 ** le fait personnel

** le fait des personnes dont on doit répondre

Chap.1 – les faits générateurs de la responsabilité délictuelle ** le fait d’une chose placée sous la garde de l’intéressé

Section I – Le fait personnel

En dehors d’une convention, l’obligation est à même de La responsabilité du fait personnel est prévu aux articles
résulter d’un fait personnel à celui qui se trouve obligé. Ce fait peut 1382 et 1383 du code civil en ces termes : « tout fait quelconque

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qui cause un dommage à autrui oblige celui par la faute duquel il
est arrivé à le réparer ». Depuis le code civil de 1804, ces 2 articles
n’ont pas changé. Cependant, le rôle de ces dispositions ainsi que
leur portée ont considérablement évolué. L’élément principal de ces
deux articles est la faute. La notion de faute a considérablement
évolué à son tour, la doctrine a même pu parler du déclin de la faute.
Mais il faut relativiser ces propos car la faute reste sanctionnée sur le
plan civil, mais la victime a souvent intérêt à choisir un autre
fondement à son action dans la mesure où les conditions de la mise
en œuvre de la responsabilité pour faute restent restrictives. Le code
civil ne donne pas de définition de la faute, il établit la distinction
entre la faute volontaire de l’article 1382 qu’il qualifie de délit
civil et la faute involontaire de l’article 1383 qu’il qualifie de
quasi délit. La jurisprudence et la doctrine ont cherché à définir la
faute. Il faut souligner tout de suite que la référence à la faute
marque un progrès de la rationalité juridique. En effet, au-delà d’une
analyse purement mécanique de la causalité, la faute prouve ou
démontre les soucis de rechercher quel est l’évènement qui est la
vraie source du dommage. La faute n’est pas un fait humain
quelconque mais un comportement qui se caractérise par une
composante d’anormalité et qui pour cette raison apparait comme
l’origine véritable du mal. Cette idée est exacte, mais elle est
exprimée de façon maladroite car il appartiendra à la doctrine ou à la
jurisprudence de déterminer ce qui est normal ou anormal. Va – t –
on faire une confusion entre la faute morale et la faute civile ? C’est
pour cette raison d’ailleurs que les juristes chrétiens ont exprimé tout
de suite qu’est fautive toute personne qui commette un péché par
rapport aux exigences de l’Eglise. De façon intuitive on peut
considérer que la faute est un comportement blâmable, la faute
est une erreur de conduite. Les auteurs ont donc précisé
juridiquement la notion de faute à partir de deux éléments.
Un élément matériel c'est-à-dire le comportement
objectif de l’intéressé
L’élément moral c'est-à-dire la psychologie de
l’intéressé
Paragraphe 1 – l’élément matériel
Le fait personnel du responsable est un fait personnel illicite
et dommageable. Le problème est de déterminer quel comportement
est constitutif d’une faute. Pour PLANIOL, la faute est un
manquement à une obligation préexistante. La préexistence d’une
obligation suppose l’existence d’un texte de loi. Mais la faute civile
ne se réduit pas à cela. Le droit positif a renoncé à définir la faute. Il
procède à une approche purement pragmatique. Ainsi, la faute est un
comportement qu’on n’aurait pas dû avoir. En société on est tous
tenu d’une obligation générale de prudence et de diligence. On doit
agir en homme honnête et adroit, en homme prudent et diligent. Il
faut donc établir une comparaison entre le comportement concret
adopté par l’intéressé (le poursuivi) et celui qu’aurait eu le bon

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père de famille placé dans la même situation. Le juge doit
procéder à une appréciation in abstracto c'est-à-dire qu’il doit
apprécier une attitude en fonction de ce qui est normal ou anormal
dans l’opinion générale de la société dans laquelle il vit. Le juge fait
donc preuve d’opportunisme en adhérant à l’une ou à l’autre
conception de la faute proposée par la doctrine selon les nécessités.
Pour prendre la décision le juge ne devrait pas se laisser guider par
ses seules considérations morales qui peuvent être plus ou moins
étroites ou libérales selon tel ou tel autre juge.
Pour limiter les risques d’arbitraire la cour suprême considère
que la notion de faute constitue une notion de droit qui est
soumise comme tel au contrôle de la cassation. L’intensité de ce
contrôle est diversement appréciée par la doctrine. Pour une partie de
la doctrine, le juge de cassation se contente d’un contrôle très léger
et elle observe que la plupart des censures se fondent uniquement sur
le manque de base légale lorsque les considérations de faits
invoquées par les juges du fond paraissent insuffisantes. Une autre
partie de la doctrine estime au contraire que la cour suprême avec le
juge de cassation se comporte finalement comme un véritable 3eme
degré de juridiction. On peut cependant relever au vue de toutes ces
décisions jurisprudentielles certaines grandes directives dans la
qualification de la faute.
La distinction prévue aux articles 1382 et 1383 n’a aucune
incidence pratique car les juges visent systématiquement
l’article 1382.
La distinction entre faute légère et faute lourde ne présente
aucun intérêt. Parce que toute faute engage la responsabilité
de son auteur.
L’appréciation in abstracto ne signifie pas que le juge ne doit
pas tenir compte des circonstances particulières du litige. Le
juge doit placer le bon père de famille dans les mêmes
circonstances externes que l’intéressé. Il doit donc prendre en
considération les qualités personnelles du responsable. La
qualification de faute pose problème dans deux cas de
figures :
Peut – on commettre une faute sans agir ?
Peut – on commettre une faute dans l’exercice d’un droit ?
A/ La faute d’abstention
L’abstention recouvre deux hypothèses différentes.
- L’abstention dans l’action : ici l’intéressé qui se montre
imprudent au cours d’une action commet une faute
punissable.
Ainsi en est – t – il du conducteur d’une automobile qui omet
de mettre le clignotant pour tourner. Ainsi également est

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fautif le fait pour un entrepreneur de ne pas construire une B/ l’abus de droit

clôture entourant le lieu de son chantier. Ainsi en est – il d’un
médecin qui remet à un patient un médicament dont il n’a pas
vérifié l’innocuité. Ou bien encore le vendeur d’un véhicule
qui omet de procurer toutes les pièces nécessaire pour la
carte grise au nom de l’acquéreur.
- L’abstention pure et simple : celle-ci est plus
problématique. Parfois, le juge civil peut bénéficier du
concours du droit pénal. En effet, il n’est pas contesté que
l’abstention pénalement incriminée est nécessairement une
faute civile.
Le délit de non-assistance à personne en danger
Même en dehors de l’infraction pénale on constate une tendance
dans la jurisprudence à considérer que l’abstention est blâmable et
par là même génératrice de responsabilité civile. Il en est ainsi
lorsque l’abstention est intentionnellement dommageable.
- Exemple tiré de la jurisprudence de la cours d’appel de
Montpellier du 18 novembre 1936, Dalloz hebdomadaire de 1937
page 92. Ici les hauteurs d’une infraction avaient laissé s’orienter
les poursuites vers un innocent, victime d’une erreur judiciaire.
- c’est l’exemple d’un époux de confession israélite qui avait refusé
de remettre à son épouse un certificat de séparation. Cette ex épouse
ne pouvant donc plus se remarier.
Une personne peut – elle commettre une faute dans
l’exercice d’un droit subjectif ?
Dès le XIXème siècle la doctrine et la jurisprudence l’ont
admis et ont construit la théorie de l’abus de droit. Les applications
jurisprudentielle de cette théorie sont diverses. C’est en matière de
droit de la propriété que l’on trouve les illustrations les plus
importantes. L’article 544 définit le droit de propriété comme le
droit d’user, de jouir et de disposer les choses de la manière la
plus absolue. La jurisprudence a posé des limites à l’exercice du
droit de la propriété. D’après la jurisprudence, l’exercice du droit de
propriété a pour limite la satisfaction d’un intérêt sérieux et légitime.
Selon la jurisprudence, il y a faute au sens de l’article 1382 dès lors
que l’on use de son droit dans le but délibéré de nuire à autrui.
L’intention de nuire étant de nature purement psychologique est en
général difficile à établir. Mais la jurisprudence révèle l’existence
d’une telle intention à partir de deux critères objectifs :
L’absence d’utilité appréciable pour l’auteur de l’acte
litigieux
La constatation du préjudice qui en résulte pour autrui.
La faute dans l’abus de droit est aussi établie dès lors que
le titulaire d’un droit en use autrement qu’un bon père de
famille.

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Il faut distinguer l’abus de droit des inconvénients normaux de
voisinage. Il y a trouble de voisinage lorsqu’un propriétaire par
l’usage qu’il fait de sa propriété en exploitant par exemple une
entreprise industrielle avec autorisation administrative cause au
propriétaire voisin des inconvénients anormaux c’est à dire des
bruits, des odeurs dépassant la mesure de ce que la coutume oblige à
supporter entre voisins. Il doit réparer le dommage qui en résulte. Il
s’agit d’une sorte de responsabilité objective sans faute.
Des évènements peuvent exonérer l’auteur de l’acte car ils
font disparaitre l’élément moral de la faute. Ce sont les faits
justificatifs. Ces faits constituent donc toujours une cause
exonératoire de responsabilité. La conception moderne de la
responsabilité délictuelle qui vise à indemniser systématiquement la
victime a conduit à une déformation de la condition d’imputabilité à
un point que l’on se demande si cette condition existe encore.

Paragraphe 2 – L’élément moral

Il ne suffit pas d’établir le comportement illicite. Il faut

établir en plus que l’auteur a eu conscience de ses actes. C’est le
problème de l’imputabilité de la faute. Cette condition était
essentielle dans la conception classique de la responsabilité
délictuelle et était fondée sur l’autonomie de la volonté, sur la
philosophie volontariste selon laquelle seuls les actes voulus par
l’homme peuvent lui être imputé. L’imputabilité dans la conception
subjective de la faute est la condition préalable de la culpabilité.
L’imputabilité se rencontre dans deux hypothèses assez différentes.
D’une part à propos des personnes morales, on se demande s’il est 6 mars 2012
possible de les dire imputable ? D’autre part s’agissant des
A/ les faits justificatifs
personnes physiques, y a-t-il imputabilité quand on est en présence
d’un aliéné ou quand on est en présence d’un infance ? Les faits justificatifs font disparaitre le caractère blâmable du
comportement adopté par l’intéressé. Il existe plusieurs faits
justificatifs. On peut citer la force majeure, la légitime défense,

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l’ordre de la loi, l’état de nécessité, le consentement de la Le consentement de la victime ou l’acceptation des

victime, l’acceptation des risques par la victime.
La force majeure : c’est une hypothèse classique. Elle
est à l’origine du dommage et sa preuve établit en même
temps l’absence de faute. D’autres évènements sans être
la cause du dommage, peuvent justifier le comportement
illicite de l’intéressé. Il apparait que le comportement ne
peut être imputé à l’auteur dans la mesure même le bon
père de famille aurait agi de la même manière compte
tenu des circonstances.
La légitime défense : Il y a légitime défense lorsque
l’auteur peut démontrer qu’il a causé le dommage pour
éviter le préjudice que la victime allait lui causer.
Toutefois, il faut établir que l’agression était injuste et
que la défense étaient proportionnée à la gravité de
l’agression.
L’ordre de la loi et le commandement de l’autorité
légitime : la jurisprudence pose une limite à ce fait
justificatif. Il n’y a pas fait justificatif lorsque l’ordre était
manifestement illégal.
L’état de nécessité : une personne cause un dommage à
autrui pour échapper à un péril dont la victime n’est pas
responsable.
risques par la victime : ce fait justificatif est
régulièrement invoqué à l’occasion d’une activité
sportive. Il en résulte que certains comportements
peuvent se trouver justifiés par l’acceptation des risques
par la victime. Ces faits justificatifs peuvent couvrir
certaines maladresses dans l’exercice de l’activité
sportive. Mais de façon générale, on considère que le fait
pour la victime d’avoir accepté les risques est constitutif
d’une faute à son égard et cette même faute entraine
généralement un partage de responsabilité.
B/ la déformation de la notion d’imputabilité
La déformation de la notion d’imputabilité soulève le
problème de la responsabilité des personnes privées de discernement
et celle des personnes morales
1) La responsabilité des personnes privées de discernement
Il convient de distinguer ici les aliénés mentaux et les infans.
Selon la conception classique et volontariste, pour être fautif,
il faut être capable de comprendre l’acte qui a provoqué le
dommage. L’imputabilité est la condition préalable de la culpabilité.
Ici, les aliénés mentaux et les infans ne peuvent pas être considérés

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comme responsables de leurs actes. Dans la conception moderne, si
l’on se place du côté de la victime, il faut indemniser la victime.
Pour la jurisprudence, les aliénés mentaux et les infans sont
irresponsables. Ce principe n’est pas absolu. En effet, la
jurisprudence a apporté des tempéraments pour tenir compte des
intérêts de la victime. Au XIXe siècle, la démence a été considérée
comme un obstacle de la responsabilité civile. Seule la démence était
considérée comme une cause exonératoire de responsabilité. Elle ne
concernait que le trouble mental abolissant totalement le
discernement. Des tribunaux allaient jusqu’à retenir l’imputabilité de
celui qui avait pourtant été reconnu en état de démence au sens du
code pénal. Les juges vérifiaient naturellement que la démence et
l’évènement dommageable avaient été exactement concomitants, ce
qui permettait de retenir la responsabilité de l’aliéné qui avait agis
dans un intervalle de lucidité. La jurisprudence n’acceptait pas de
dégager la responsabilité de celui dont la démence s’expliquait par
une faute antérieure. La jurisprudence admet facilement la mise en
œuvre d’une responsabilité de substitution. Ainsi les juges retiennent
la responsabilité des personnes chargées de la surveillance des
aliénés.
En droit français, une loi du 3 janvier 1968 relative aux
incapables majeurs oblige celui qui a causé un dommage à autrui
alors qu’il était sous l’empire d’un trouble mentale à le réparer. Ce
texte s’applique aux seules personnes atteintes d’un trouble mental.
En ce qui concerne l’infan, sa responsabilité n’a pas souvent été
admise tout simplement parce qu’il manquait de discernement. La
jurisprudence a suivi une évolution beaucoup plus lente. Lorsque la
notion de faute subjective régnait sans partage devant les tribunaux
l’infan ne pouvait être fautif, même si son comportement était
anormale et donc illicite, pour la jurisprudence l’enfant n’en avait
pas mesuré la portée, pas plus en tant qu’auteur qu’en tant que
victime. La cour de cassation française a abandonné par un virement
spectaculaire marqué par cinq arrêts de l’assemblée plénière du 09
mai 1984. Selon un attendu célèbre, la cour d’appel qui n’était pas
tenue de vérifier si le mineur était capable de discerner de tels actes a
pu sans se contredire retenir la faute sur le fondement de l’article
1382 du code civil. L’absence de discernement en droit français ne
constitue plus désormais un obstacle à la mise en œuvre de la
responsabilité du fait personnel. Cette évolution jurisprudentielle
s’inscrit dans la notion de responsabilité réparation favorable à la
victime.
2) La responsabilité des personnes morales
La personne morale est une représentation abstraite, c’est une
fiction. La personne morale n’a pas de volonté propre et ne peut pas
discerner le bien et le mal. En outre, les articles 1382 et 1383
n’envisagent que la responsabilité personnelle des personnes
physiques. Il aurait donc fallu conclure à l’irresponsabilité des
personnes morales. Seules les personnes physiques qui agissent en

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qualité de représentants des personnes morales auraient dû voir leur
responsabilité engagée. Toutefois, seule la personne morale a un
patrimoine insuffisant pour assurer la réparation. La jurisprudence
admet depuis longtemps la responsabilité civile des personnes
morales. On considère que la faute des représentants commise en
leur qualité est assimilée à la faute personnelle des personnes
morales. On dit habituellement que la personne morale répond des
fautes dont elle s’est rendue coupable par ses organes, sans qu’il soit
nécessaire de mettre en cause sur le fondement de l’article 1384
alinéas 5 lesdits organes pris comme préposés. Les représentants
peuvent aussi voir leur responsabilité personnelle engagée.
Section II – la responsabilité du fait d’autrui
L’article 1384 alinéa 1 consacre la responsabilité du fait
d’autrui : « on est responsable non seulement du dommage que
l’on cause par son propre fait mais encore de celui qui est causé
par le fait des personnes dont on doit répondre ». Cet article
établit un mécanisme complexe. Le responsable direct du dommage
s’est rendu coupable d’une faute. Certaines personnes qui l’ont
choisi ou dirigé dans le cadre de l’action dommageable doivent
également répondre du dommage. Ces personnes sont dites
civilement responsables du fait d’autrui. Elles sont responsables
sur le fondement d’une présomption de faute dans le choix, dans la
surveillance, dans la direction de l’auteur du dommage. Le
mécanisme repose sur la considération des intérêts de la victime. Les
personnes étant plus fortunées et donc mieux à même de réparer le
dommage. La portée du principe suscite de nombreuses
controverses. La doctrine et la jurisprudence avaient considéré que la
formule de l’alinéa 1 était une simple introduction aux cas
limitativement énumérés de la responsabilité du fait d’autrui des
alinéas 4, 5 et 6. C'est-à-dire la responsabilité des pères et mères du
fait de leur enfant mineur, la responsabilité des artisans et
instituteurs du fait de leur élève et apprenti, la responsabilité des
maîtres et commettants des faits de leurs domestiques et préposés.
La cour de cassation française a toutefois apportée une modification
fondamentale en 1991, en admettant une certaine généralisation de la
responsabilité du fait d’autrui. Cette généralisation n’est pas totale
puisque la cour de cassation a enfermé ces extensions dans des
conditions étroites.
Sous – section 1 : les cas légaux
Paragraphe 1 – la responsabilité des pères et mères du fait de
leur enfant mineur
Cette responsabilité est prévue à l’article 1384 alinéa 4 « le
père et la mère après le décès du mari sont responsables du
dommage causé par leur enfant mineur habitant avec eux ». Cet
alinéa prévoit une responsabilité du fait d’autrui justifiée par
plusieurs arguments. Les premiers sont juridiques : les parents sont
investis du droit de garde attaché à la puissance paternelle. A ce titre,

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ils sont chargés de l’éducation et de la surveillance de l’enfant
mineur. Toute faute du mineur fait présumer une faute des parents
dans l’éducation ou la surveillance. Les parents sont plus solvables
que les enfants mineurs et parfois les parents sont même assurés.
A/ les conditions de la responsabilité du fait des parents
L’article 1384 alinéa 4 est d’interprétation étroite. Seuls les
parents du mineur sont tenus. Les grands parents, les collatéraux, les
tuteurs n’engagent pas leur responsabilité sur la base de l’article
1384 alinéa 4. Il faut que l’enfant soit mineur. Il faut établir qu’il y a
bien cohabitation entre les parents et l’enfant mineur. La
responsabilité cesse donc dès lors que l’enfant réside en dehors du
foyer familial. La jurisprudence a précisé que la responsabilité ne
prend pas fin si la cohabitation est intervenue en cours moments ou
si la cohabitation a pris fin de manière irrégulière. Il faut que l’enfant
ait causé un dommage à autrui.
Pendant longtemps, doctrine et jurisprudence considéraient
qu’il était nécessaire d’établir au préalable la responsabilité du
mineur et ceci sur le fondement de la faute. Une première brèche fut
apportée par la cour de cassation française le 10 février 1966, Dalloz
1966 333 : la cour de cassation dans cet arrêt a admis la
responsabilité personnelle de l’enfant sur le fondement du fait des
choses dont le mineur a la garde. Depuis les célèbres décisions de
1984 (Assemblée plénière le 9 Mai 1984, nommé : Guillard), l’infan
peut commettre une faute au sens de l’article 1382.
Selon l’arrêt FULLENWARTH, pour que soit présumée la
responsabilité des pères et mères d’un mineur habitant avec eux, il
suffit que celui-ci ait commis un acte qui soit la cause directe du
dommage invoqué par la victime. Il n’est donc plus nécessaire
d’établir la responsabilité personnelle de l’infan que ce soit sur le
terrain de la faute. Il suffit d’établir sa participation causale directe
au dommage.
B/ les conséquences de la responsabilité
La principale conséquence est que les parents sont déclarés
responsables de la dette des dommages et intérêts. Si l’enfant est
naturel, les deux parents seront poursuivis à condition qu’il l’ait
reconnu tous les deux. S’il n’a été reconnu que par un seul parent
celui-ci sera déclaré civilement responsable. Les parents peuvent
échapper à leur responsabilité s’ils détruisent la présomption de faute
qui pèse sur eux. Ainsi, d’après l’article 1384 alinéa 7 « la
responsabilité ci-dessus a lieu à moins que les pères et mères ne
prouvent qu’ils n’ont pu empêcher le fait qui donne lieu à cette
responsabilité » les parents peuvent démontrer d’après les
circonstances qu’ils n’ont commis aucune faute d’éducation ou de
surveillance. Les juges apprécient cet argument au regard des

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circonstances concrètes mais il faut savoir qu’ils sont toujours très l’apprenti. Parfois, la responsabilité peut être plus étendue dès lors
sévères. que l’apprenti est hébergé chez l’artisan.

Paragraphe 2 – la responsabilité des artisans du fait de leurs B/ le régime de la responsabilité

apprentis
Cette responsabilité est prévu à l’article 1384 alinéa 6.
«’’Les instituteurs et les artisans sont responsables’’ du
dommage causé par leurs élèves et apprentis pendant le temps
qu’ils sont sous leur surveillance ». Les artisans sont les substituts
des parents à l’égard des jeunes qu’ils prennent en apprentissage.
Les artisans sont donc présumés responsables des dommages causés
par leurs apprentis pendant le temps qu’ils sont sous leur
surveillance. Le régime est très proche de la responsabilité des
parents.
A/ les conditions de la responsabilité
L’artisan en matière civile est différent de celle retenue par le droit
commercial. En effet, le droit commercial oppose les artisans aux
commerçants, au sens du droit civil, est visé tout professionnel qui
accepte de prendre en charge la formation d’une personne pour lui
transmettre son savoir faire tout en bénéficiant de ses services. Le
texte limite la responsabilité de l’artisan aux seuls faits commis par
l’apprenti pendant qu’il est sous sa surveillance c'est-à-dire
concrètement pendant les périodes de travail et de trajet de
Comme pour les parents, la responsabilité est fondée sur une
présomption de faute. Par conséquent, elle peut être évitée,
conformément à l’article 1384 alinéa 7. L’artisan reconnu
responsable du fait d’autrui est tenu in solidum3 avec l’apprenti.
Paragraphe 3 – la responsabilité des instituteurs du fait de leurs
élèves.
C’est une responsabilité prévue à l’article 1384 alinéas 6 du
code civil. Deux lois spéciales sont venues modifier la responsabilité
des instituteurs. La loi du 2O juillet 1899 a substitué dans les
établissements d’enseignement public la responsabilité de l’Etat à
celle de l’instituteur. L’Etat responsable a une action récursoire
contre l’instituteur en cas de faute lourde. La loi du 05 avril 1937 a
modifié le fondement de la responsabilité, qui, avant la réforme de
1937 était fondée sur une présomption de faute comme celle des
parents ou des artisans. La loi de 1937 a ajouté un alinéa 8 à l’article
1384 et d’après cet alinéa, la responsabilité de tous les instituteurs
est une responsabilité pour faute prouvée. En clair, la victime doit
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Une obligation est solidaire lorsque deux ou plusieurs personnes sont
concernées par son exécution.

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rapporter une double preuve, 1) elle doit établir le fait
dommageable d’un élève et 2) prouver la faute de surveillance de
l’instituteur, la responsabilité n’est plus une véritable responsabilité
du fait d’autrui mais une responsabilité du fait personnel. D’après la
jurisprudence la responsabilité des instituteurs concerne les écoles
primaires et secondaires. Mais parfois, la jurisprudence a étendu
cette responsabilité auprès du personnel administratif investi d’une
mission de surveillance.
Paragraphe 4 – la responsabilité du commettant du fait de son
préposé
Cette responsabilité est prévue à l’article 1384 alinéa 5.
D’après ce texte « les maîtres et les commettants ‘sont
responsables’ du dommage causé par leur domestiques et
préposés dans les fonctions auxquelles ils les ont employé ». Ce
texte retient la responsabilité des commettants du fait de leurs
préposés pour tous les dommages causés dans l’exercice de la
fonction à laquelle ils étaient employés. Cette responsabilité ne
fonctionne pas ou ne fonctionne plus sur le fondement d’une
présomption de faute. Par conséquent, le commettant ne bénéficie
pas de la possibilité d’exonération de l’article 1384 alinéas 7. Cette
responsabilité constitue avant tout une garantie de solvabilité pour la
victime sur le plan moral. Il semble juste que celui qui tire les
bénéfices de l’activité de ses subordonnés en subisse aussi les
conséquences. Cette responsabilité est conforme à la théorie des
risques.
A/ les conditions de la responsabilité du commettant
L’alinéa 5 pose 3 grandes conditions :
Il faut un lien de préposition
Il faut mettre en cause la responsabilité personnelle du
préposé.
L’action dommageable du préposé doit s’inscrire dans ses
fonctions.
La jurisprudence a retenu une interprétation très large de ces trois
conditions. Ce qui a contribué à une application extensive de la
responsabilité des commettants.
1) Le lien de préposition
La jurisprudence a apporté plusieurs précisions. Est préposé celui
qui agit pour le compte d’une autre personne laquelle possède à son
égard un pouvoir de surveillance, de direction et de contrôle. Est
commettant celui qui donne des instructions au préposé, qui agit
dans son intérêt. Il apparait donc que le lien de préposition se
caractérise par deux éléments. D’abord une situation de
subordination du préposé envers le commettant. Ensuite le préposé
doit exercer une fonction pour le commettant. Mais l’existence d’un

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contrat de travail n’est pas nécessaire parce que le lien de préposition
peut être bénévole, occasionnel, exceptionnel. Le lien de préposition
peut exister concomitamment à l’égard de plusieurs personnes. La
jurisprudence a retenu le cumul de responsabilité de tous les
commettants. Le lien de préposition peut exister successivement à
l’égard de plusieurs personnes.
C’est l’exemple du prêt de main d’œuvre
La jurisprudence admet le transfert de la responsabilité s’il est établi
qu’il y a eu transfert du pouvoir de donner des ordres.
2) ??????? La responsabilité personnelle du préposé ????????
Le commettant n’est tenu à l’égard de la victime que dans la mesure
où le préposé engage sa responsabilité personnelle. Plus rarement,
le commettant engagera sa responsabilité sur le fondement de la
responsabilité du fait des choses du préposé.
3) Le lien entre le fait dommageable et l’action du préposé
Cette troisième condition est au centre d’une controverse
jurisprudentielle. Le texte limite la responsabilité du commettant
aux seuls actes accomplis par le préposé dans l’exercice ou
l’exécution de sa mission. L’employeur ne sera jamais responsable
des faits de ses employés relatifs à leur vie privée et accompli en
dehors de l’entreprise. La responsabilité du commettant ne fait aucun
doute, si le préposé cause un dommage dans l’exercice de ses
activités. Si le dommage n’est occasionné ni dans les fonctions, ni en
dehors de celles-ci, la question que l’on se pose est de savoir si le
commettant est encore responsable ? C’est le problème de l’abus
de fonctions. Ce problème a été diversement résolu par des
décisions de la jurisprudence. D’après un arrêt de la cour suprême,
arrêt n°132/B du 11 mars 1966, «la responsabilité du
commettant du fait de son préposé ne peut être retenue que si ce
dernier n’a agi que dans l’exercice normal de ses fonctions ou à
l’occasion de ses fonctions ». En droit français, la jurisprudence est
très divisée sur ce point. La chambre criminelle de la cour de
cassation retenait facilement la responsabilité du commettant dès
lors que le préposé avait trouvé dans ses fonctions le moyen de l’acte
dommageable. A l’opposée, la deuxième chambre civile de la cours
de cassation exigeait un lien de connexité entre le dommage et la
fonction. Il fallait établir que le préposé avait agi dans le but de sa
fonction. Dans un arrêt de l’assemblée plénière de la cours de
cassation française du 10 juin 1977, elle avait donné la préférence à
la position restrictive de la deuxième chambre civile. Dans cet arrêt,
des préposés avaient utilisé sans autorisations et à des faits
personnels le véhicule confié pour l’exercice de leurs fonctions.
Dans un autre arrêt du 17 juin 1983, l’assemblée plénière avait exclu
la responsabilité du commettant au motif que le préposé qui agissait

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sans autorisation à des fins étrangères à ses attributions s’est placé
hors des fonctions auxquelles il est employé.
La jurisprudence française de façon générale a eu une position
controversée mais depuis le 24 janvier 1996, la cour de cassation
s’est ralliée définitivement à la position de la deuxième chambre
civile qui sanctionne l’abus de fonction par l’exclusion de la
responsabilité du commettant.
Pour la jurisprudence camerounaise, la responsabilité civile du
commettant est engagée même lorsque son préposé a abusé de ses
fonctions. De même cette responsabilité doit être retenue dès lors
que l’acte apparemment étranger aux fonctions du préposé n’a été
rendu possible que par celle-ci. C’est l’arrêt n°245/P du 18 juillet
1967 et l’arrêt n°60/P du 15 décembre 1970, bulletin numéro 23
page 2789.
B/ la mise en œuvre de la responsabilité
La responsabilité du commettant est une responsabilité du
fait d’autrui déclenchée par la responsabilité du préposé. Par
conséquent, la victime a devant elle deux responsables. D’abord le
préposé à titre personnel et le commettant du fait d’autrui. La
victime a donc une action.
- Elle peut agir contre le commettant uniquement. Cela
suppose cependant qu’elle établisse au préalable la
responsabilité personnelle du préposé. Le commettant ne
peut pas s’exonérer sauf à prouver que les conditions de
l’article 1384 alinéa 5 ne sont pas réunies.
- La victime peut agir uniquement contre le préposé et dans ce
cas le préposé ne peut pas se retrancher derrière la
responsabilité de son commettant ou l’appeler à l’instance. Si
le préposé indemnise la victime il n’a aucune action
récursoire (ne peut se retourner) contre son commettant.
Cette solution est conforme à la conception classique dans
laquelle la responsabilité du commettant existe dans l’intérêt
exclusif de la victime.
- La victime peu assigner à la foi le préposé et le commettant
et le tribunal pourra les condamner in solidum. Si le
commettant a indemnisé la victime il dispose en principe
d’un recours contre le préposé. Toutefois il existe souvent
des obstacles à ce recours ; les obstacles de faits comme
l’insolvabilité du préposé, un obstacle de droit car parfois le
code du travail exige la faute lourde du salarié pour que
l’employeur puisse exercer son action récursoire.
Cette conception classique est critiquée par la doctrine moderne.
Pour cette doctrine le fondement de la responsabilité du commettant
serait la théorie des risques. Le préposé agit pour le compte et dans
l’intérêt exclusif du commettant. Par conséquent, ce dernier doit être
directement responsable sans passer par la responsabilité préalable
du préposé. L’implication logique est que le préposé qui a causé un

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dommage dans l’exercice de ses fonctions devrait être considéré
comme responsable à l’égard de la victime et le commettant qui a
payé ne dispose plus d’aucune action récursoire. Le droit français a
fait sienne cette doctrine moderne. Dans un arrêt du 12 octobre 1993,
la chambre commerciale de la cour de cassation a admis la
responsabilité d’une entreprise tout en rejetant celle de ses préposés
au motif que ceux-ci avaient agi dans le cadre de leurs fonctions.
Sous-section 2 – vers une généralisation jurisprudentielle de la
responsabilité du fait d’autrui ?
Pendant deux siècles, la jurisprudence avait toujours
considéré que la formule de l’article 1384 alinéa 1 était seulement
une phrase introductive des alinéas 2, 3, 4 et suivants. Ainsi, la
chambre criminelle de la cours de cassation française dans un arrêt
du 15 juin 1934, ainsi également la deuxième chambre civile de la
même cour dans un autre arrêt du 15 février 1956 avait défendu
l’interprétation restrictive de l’article 1384 alinéas 1. D’après ces
deux arrêts, Il est interdit d’appliquer par analogie les règles
spéciales de responsabilité du fait d’autrui à des cas voisins mais
différents. La doctrine approuvait cette jurisprudence et c’est
d’ailleurs cette interprétation qui prévaut au Cameroun.
En 1991, l’assemblée plénière de la cour de cassation
française a opéré un revirement spectaculaire. C’est l’arrêt BLIECK
du 29 mars 1991 dans le J.C.P (juris classeur périodique) édition
générale, 1991, n°216. Un handicapé mental avait été placé dans un
centre d’aide par le travail. Ce handicapé avait mis le feu à une forêt
appartenant à un particulier. Le propriétaire avait demandé
réparation au centre sur le fondement de l’article 1384 alinéa 1, les
juges du fond lui avaient accordé réparation sur ce fondement. Le
centre s’était pourvu en cassation. Le centre critiquait la décision au
motif que la responsabilité du fait d’autrui ne pouvait être invoquée
que dans les cas prévus par le code civil. L’assemblée plénière
retient le principe de la responsabilité du fait d’autrui dès que
l’association avait accepté la charge d’organiser et de contrôler à
titre permanent le mode de vie du malade. Cependant, des auteurs
estimaient qu’il s’agissait d’un arrêt d’espèce et refusait d’y voir la
reconnaissance du principe général de la responsabilité du fait
d’autrui. En effet, la 1ere chambre civil dans un arrêt du premier
avril 1991, dans le bulletin civil 1, n°112, la chambre civile avait
refusé la responsabilité d’une commune titulaire du droit de chasse
pour le fait dommageable de ses chasseurs. Dans l’arrêt de la
deuxième chambre civile du 25 janvier 1995, bulletin civil 2, n°29,
la décision avait exclu la responsabilité des grands parents pour le
préjudice causé par leur petit enfant qui était sur leur garde. Le 22
mai 1995, deux arrêts de la deuxième chambre civile de la cours de
cassation ont mis fin à ces incertitudes. Lors d’un match de rugby,
des joueurs avaient été blessés, certaines victimes étaient même
décédés, les proches des victimes et les victimes elles-mêmes
avaient demandé réparation. Les juges avaient retenu la

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responsabilité du fait d’autrui des clubs sur le fondement de l’article
1384 alinéas 5. Le pourvoi fut donc formé par les clubs, parce que
les clubs rejetaient l’existence d’un lien de préposition. La cour de
cassation rejeta le pourvoi mais se plaça par le jeu de la substitution
de motif sur le terrain de l’article 1384 alinéas 1. Les juges de la
cour de cassation ont pris soin de préciser le régime juridique de
cette responsabilité généralisée. « Attendu que les associations
sportives ayant pour mission d’organiser, de diriger et de
contrôler l’activité de leurs membres, au cours des compétitions
sportives auxquelles ils participent sont responsables au sens de
l’article 1384 al 1 des dommages qu’ils causent à cette
occasion ». La jurisprudence semble enfermer cette action en
responsabilité dans certaines limites. Il faut donc établir que le tiers
avait un pouvoir de direction et de contrôle sur la personne,
l’extension ne concernera que les organismes exerçant leur activité
à titre professionnelle et donc le plus souvent couvertes par une
assurance.
Section 3 – la responsabilité du fait des choses
D’après l’article 1384 alinéa 1, « on est responsable des
dommages causés par les choses que l’on a sous sa garde ». Jusqu’au
²XIXe siècle, on estimait que ce n’était pas un principe général de
responsabilité du fait des choses. Il s’agissait tout simplement d’une
phrase introductive des articles 1385 et 1386. L’article 1385 évoque
la responsabilité du fait des animaux qu’on a à sa garde et l’article
1386 établit la responsabilité pour ruine de bâtiment. Toutefois à la
fin du XIXe siècle, la jurisprudence a érigé cet alinéa premier en un
principe général de responsabilité du fait des choses. Le législateur a
adopté des lois spéciales en matière de responsabilité du fait des
choses. Nous pouvons citer à titre d’exemple, les dispositions du
code CIMA (convention internationale du marché des assurances)
relatives aux accidents de la circulation.
Sous-section 1 – la responsabilité générale du fait des choses
L’évolution de la jurisprudence a été préparée par la doctrine.
Ainsi JOSSERAN4 avait préconisé de donner une portée large au
mot chose pour englober les choses immobilières ou mobilières. La
jurisprudence a suivi. La construction de la responsabilité du fait des
choses s’est faite par étapes. Tout d’abord, le 16 juin 1896, la cour
de cassation française a admis une responsabilité du fait des choses.
Elle s’est servie de la formule générale de l’article 1384 alinéas 1,
pour retenir la responsabilité du gardien du navire. L’intérêt de cette
décision est que les proches de la victime ont pu obtenir réparation
du préjudice sans avoir à rapporter la faute. La responsabilité du
fait des choses et une responsabilité sans faute.
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Auteur français, Josserand, Louis (1868-1941), juriste français,
professeur de droit privé et conseiller à la Cour de cassation.

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L’intérêt de cette décision est que les proches de la victime
ont pu obtenir réparation du préjudice sans avoir à rapporter la faute.
Cet arrêt a failli rester isolé car en réaction à cette jurisprudence le
législateur français a mis sur pied une législation protectrice sur les
accidents du travail. D’après cette loi de 1898, les salariés
bénéficient d’une couverture automatique et exclusive de la sécurité
sociale (au Cameroun, la CNPS) pour les préjudices qu’ils ont subi à
l’occasion de l’exécution de leur contrat de travail. Par ailleurs,
d’autres arrêts ont admis que le gardien de la chose pouvait se
libérer de la responsabilité en prouvant qu’il n’avait commis
aucune faute. Cette jurisprudence avait fait de la responsabilité de
l’article 1384 alinéas 1 une responsabilité fondée sur la
présomption de faute.
Dans les premières années du XXe siècle, une évolution se
dessine. Pour la cour de cassation, la seule preuve négative d’une
absence de faute ne suffit pas pour exonérer le gardien. Selon la
cours de cassation, il appartient au gardien de prouver un fait
positif, c'est-à-dire la force majeure ou le fait d’un tiers.
En second lieu, plusieurs décision des juges du fond
remettent en cause une distinction que la cours de cassation avaient
introduite ; distinction selon que le dommage était causé par une
chose inerte auquel cas l’article 1384 alinéa 1 s’appliquait ou
bien, selon que le dommage était provoqué par une chose
actionnée par la main de l’homme, auquel cas la responsabilité
ne pouvait être fondée que sur l’article 1382 du code civil.
Plusieurs décision avaient commencé à critiquer cette
distinction, il a donc fallu un arrêt de toutes les chambres réunies,
l’arrêt JAND’HEUR du 13 février 1930. Quels sont les faits ? Un
piéton avait été tué par une voiture en mouvement. Les chambres
réunies ont posé un double principe :
La responsabilité du fait des choses n’a pas pour
fondement une présomption de faute. C’est une
responsabilité détachée de l’idée de faute.
Cette responsabilité objective s’applique sans
distinction à toutes les choses, qu’elles soient inerte ou
non, qu’elles soient dangereuses ou non.
Cette jurisprudence a été complétée par un troisième arrêt qui a
précisé le régime juridique de la responsabilité du fait des choses.
C’est le célèbre arrêt Franck des chambres réunies de la cour de
cassation du 2 décembre 1941, qui vient définir la notion de garde.
Paragraphe 1 – les responsables du fait des choses
A/ la notion de garde

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Le problème qui se pose ici est de savoir qui est gardien afin
de déterminer qui est responsable. Plusieurs conceptions ont été
présentées par la doctrine.
Le gardien est celui qui surveille effectivement la chose c'est-
à-dire, celui qui se sert matériellement de la chose. Cette
conception est appelée conception matérielle de la chose.
Pour la doctrine, cette conception de la garde est trop
restrictive, elle est trop proche de la responsabilité fondée sur
la faute. Parce qu’ici on continue à s’attacher au
comportement de celui qui se sert de la chose. Ainsi par
exemple, le préposé sera considéré comme gardien de la
chose et par conséquent responsable du dommage causé par
cette chose.
La jurisprudence a rejeté cette conception et a décidé que le
gardien est celui qui a un droit abstrait de direction et de
contrôle sur la chose, le gardien est celui qui a la possibilité
juridique de se servir de la chose. Cette conception est
appelée conception juridique de la garde. Cette conception
a été abandonnée à la suite de la célèbre affaire Franck.
Pourquoi, parce que la notion de garde juridique est
imparfaite. [la voiture du docteur Franck avait été dérobée et
le voleur était demeuré inconnu. La cours d’appel de Nancy
avait décidé que le gardien de la voiture était le voleur car il
avait l’usage du véhicule. Sur pourvoie de la victime, la
cours de cassation a cassé cet arrêt de Nancy, et pour elle,
seule le propriétaire avait le droit de se servir de la chose,
donc il en restait responsable. La cours de renvoi avait refusé
de s’incliner car pour elle le responsable c’était le voleur. Un
deuxième pourvoie est formé devant les chambres réunies
(aujourd’hui assemblée plénière). Elles ont donné une
nouvelle définition de la garde.
« Est gardien celui qui a un pouvoir d’usage, de direction
et de contrôle sur la chose ». Il s’agit ici de la conception
intellectuelle de la garde. L’avantage de cette conception est
qu’elle est plus souple que la garde juridique puisqu’elle
n’exige pas la preuve d’un droit sur la chose et prend en
considération le pouvoir de celui qui donne des ordres en
relation avec la chose. Ainsi par exemple, c’est le
commettant qui donne l’ordre et c’est lui qui a l’usage de la
chose.
B/Les application de la notion de garde
Elle permet de désigner le responsable du fait de la chose.
Les applications sont nombreuses. [Deux clientes sortaient du
marché et au moment de la sortie, la série de contrôle s’est
déclenchée, mais la sonnerie était défectueuse et les deux
clientes ont dénoncé une atteinte à leur intégrité et avaient
poursuivi le super marché et avaient eu gain de cause]. Pour
faciliter la détermination du gardien, la jurisprudence a posé une
présomption ; on présume que c’est le propriétaire qui est

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gardien de la chose. Parce que le propriétaire réunit les 3
éléments constitutifs de la garde : direction, contrôle et usage. Il
appartient donc au propriétaire de rapporter la preuve qu’il
n’était plus gardien au moment de la survenance du dommage.
C'est-à-dire qu’il y a eu un transfert de la garde à une autre
personne. Le transfert de la garde peut résulter d’un acte
juridique comme le bail ou encore le prêt, soit d’un fait juridique
comme le vol de la chose avant le dommage.
… la cour de cassation avait considéré que l’incapable
majeur avait bien la qualité de gardien. En droit français le
problème de l’infan a été réglé par un arrêt du 09 mai 1984.
D’après cet arrêt un enfant de trois ans avait été déclaré gardien
d’un morceau de bois.
La jurisprudence a posé comme règle générale que la garde
est alternative et non cumulative. Ce qui signifie que la qualité
de gardien d’une chose ne peut être reconnue qu’à une seule
personne.
Ce principe connait cependant des exceptions.
Par faveur pour la victime, des tribunaux abandonnent la
notion de garde alternative lorsqu’il est impossible de
désigner avec certitude le gardien au sein d’un groupe de
personnes. A titre d’exemple, lorsqu’il y a un accident de
chasse lorsqu’il est impossible de désigner le tireur, la
jurisprudence adopte la conception de la notion de garde
cumulative. Elle décide alors que tous les chasseurs sont
les gardiens de la gerbe de plomb qui a touché la victime.
Il appartient au chasseur qui utilise les plombs différents
de rapporter la preuve de cette cause d’exonération. La
jurisprudence évoque donc la notion de garde collective
ou de garde en commun. Cette notion a également été
utilisée dans le domaine du sport. Ainsi, une spectatrice
avait été blessée par une balle. La spectatrice avait saisi
les tribunaux, les juges du fond avaient été incapables de
désigner le coupable. Ils avaient rendu les deux équipes
responsables en ces termes : « il apparait que dans le
cadre d’un jeu collectif, au cours duquel la balle
circule et passe d’un joueur à un autre, il est
impossible de soutenir que l’un de ces joueurs dispose
sur cette balle d’un pouvoir de contrôle, de direction
et d’usage alors justement que le dit contrôle et ladite
direction lui sont contestés par les joueurs adverses. Il
en résulte que la garde est exercée par l’ensemble des
joueurs et qu’elle est donc collective et ne peut être
attribuée au seul joueur qui dégage la balle ». Il s’agit
donc d’une responsabilité in solidus.
La jurisprudence admet la possibilité de diviser la garde
d’une même chose en conférant à plusieurs personnes la

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qualité de gardien, chacune pour un aspect de cette chose.
La jurisprudence opère donc une distinction entre la
garde de la structure et la garde du comportement.
Cette solution a été retenue par faveur au gardien normal.
En effet, il arrive que le gardien normal de la chose soit
totalement étranger et impuissant devant le processus qui
a conduit au dommage. Il en va ainsi si le dommage est
dû à un vice interne de la chose dont le gardien ne
pouvait même pas se douter. Dans ce cas, il serait injuste
de le tenir pour responsable. La distinction entre le garde
de la structure et la garde du comportement a été
systématisée par GOLDMAN afin de tenter d’attraire de
nouveau la responsabilité vers le propriétaire en réaction
à l’arrêt Franck, gardien de la structure et de décharger le
gardien temporaire, gardien du comportement. Cette
distinction a connu un accueil favorable en doctrine, elle
a tout d’abord été rejetée par la cour de cassation, dans un
arrêt de la deuxième chambre civile du 11 juin 1953. Un
véhicule défectueux avait été loué par un client auprès
d’une agence. Le client a causé un accident en utilisant ce
véhicule. Il a été condamné à réparer le préjudice causé à
la victime bien qu’il ait allégué que le véhicule présentait
des vices au moment de la location. En 1956 dans
l’affaire oxygène liquide, la deuxième chambre civile le
cinq janvier 1956 a consacrée la distinction entre garde de
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la structure et garde du comportement. [une bouteille de
gaz avait explosé et blessé un préposé du transporteur au
cours d’une opération de déchargement]. Les juges du
fond soit la cours d’appel de Poitiers avaient condamné le
transporteur à réparer le préjudice subi par le préposé. La
haute cours censura la décision de la cour de Poitiers au
motif que le gardien normal appelé le gardien du
comportement ne devait pas répondre les dommages
causés par les vices de structure de la bouteille : « au lieu
de se borner à caractériser la garde par la seule
détention matérielle, les juges du fond devaient à la
lumière des faits de la cause et compte tenu de la
nature particulière des récipients transportés et de
leur conditionnement, rechercher si le détenteur
auquel la garde aurait été transférée avait l’usage de
l’objet qui a causé le préjudice ainsi que le pouvoir
d’en surveiller et d’en contrôler tous les éléments ». le
fait générateur ici n’engage que la responsabilité du
gardien de la structure c'est-à-dire celle du fabricant de ce
gaz, celui qui a procédé au remplissage de la bouteille. La
notion de garde divisée ne trouve à s’appliquer que pour
des choses particulières pour lesquelles le détenteur n’est
pas en mesure de contrôler les dommages qu’elles
peuvent provoquer. Car il ne maitrise pas leur contenu ou
leur fonctionnement. Cette notion est donc appliquée
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lorsque la chose a un dynamisme propre et dangereux
ou encore lorsque la chose la chose a un dynamisme
susceptible de se manifester dangereusement. Ainsi, la
garde de la structure a été retenue à l’encontre du
propriétaire ou du fabricant pour des choses
intrinsèquement dangereuses. Elle a également été
appliquée pour le constructeur d’un téléviseur qui
implose. Cette distinction s’applique à des choses
fermées soumises à des forces internes sur lesquelles
l’utilisateur n’a aucun contrôle. Cette distinction fait
l’objet de nombreuses critiques aujourd’hui. Elle
complique la situation de la victime qui a intérêt à choisir
le bon gardien. Le domaine d’application est incertain.
Les tribunaux ont toujours refusé l’application de cette
distinction aux accidents causés par l’éclatement d’un
pneu.
Paragraphe 2 – les choses dont on est responsable
La jurisprudence englobe toutes les choses sans distinction.
Cependant, il faut établir le fait causal de la chose.
A/ la portée de l’article 1384 alinéa 1
La portée de cette responsabilité avait fait l’objet de
tentatives restrictives.
- On avait prétendu que l’article 1384 ali 1 ne pouvait
concerner que les choses mobilières au motif que pour les
immeubles il existait un texte spécial. Cet argument est
inopérant parce que l’article 1386 a une portée limitée, il ne
concerne que les bâtiments en ruine. L’article 1384 ali 1
s’applique aux meubles et aux immeubles.
- La doctrine a voulu opposer les choses dangereuses aux
choses non dangereuses. On a donc voulu limiter aux seules
choses ayant un dynamisme propre l’application de l’article
1384 alinéas 1. L’arrêt JAND’HEUR a écarté toutes ces
restrictions, la responsabilité du fait des choses s’applique à
toute sorte de chose, même liquide ou non, même dangereuse
ou non, même gazeuse ou non, sauf si le législateur a prévu
un texte spécial.
- Les tribunaux considèrent que le corps humain n’est pas une
chose au sens de l’article 1384 alinéa 1. Toutefois, si la force
dommageable de la personne a été accrue par le fait d’une
chose, l’intervention de cette chose, dans ce cas permet de
déclencher la responsabilité sur le terrain de l’article 1384
alinéa 1.
10/04/2012

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B/ le rôle causale de la chose La portée pratique de cette responsabilité est très

La victime doit établir que la chose a été la cause
génératrice du dommage. Cette preuve est facile à rapporter
lorsqu’il y a un contact matériel entre la chose et la
localisation du dommage. La preuve devient difficile lorsque
le contact est indirect. Ainsi par exemple, un gravillon qui
serait projeté par un véhicule et qui causerait ensuite un
dommage à autrui, il suffit à la victime d’établir
l’intervention de la chose dans la réalisation du dommage. Et
celle-ci sera présumée être la cause du dommage. La
responsabilité d’un gardien peut aussi être engagée sans qu’il
n’y ait de contact entre la chose et le siège du dommage. La
preuve est plus difficile lorsque la victime doit prouver de
manière positive que la chose a bien été la cause et
l’instrument du dommage. De même, la tache de la victime
est plus difficile lorsque la chose est totalement inerte. Les
tribunaux admettent que le gardien peut s’exonérer en
établissant que la chose n’a joué qu’un rôle passif dans la
réalisation du dommage. Par conséquent, il faut considérer
qu’en présence d’une chose inerte, la victime ne peut pas se
contenter d’établir l’intervention de la chose. Elle doit
prouver son rôle actif c’est à dire son rôle causal.
considérable. Le gardien supporte toujours les conséquences d’un
dommage survenu même dans des circonstances inconnues. Il ne
peut pas s’exonérer en prouvant qu’il n’a commis aucune faute.
Le seul moyen de s’exonérer est de prouver que les conditions de la
responsabilité ne sont pas réunies. C'est-à-dire qu’il peut écarter sa
qualité de gardien, il peut encore démontrer que la chose n’a pas
joué un rôle causal. La cause d’exonération la plus répandue est la
survenance du cas fortuit c'est-à-dire la force majeure ou la faute du
tiers ou la faute de la victime. Classiquement, lorsque la force
majeure est établie, le gardien est totalement libéré. S’il établit la
faute de la victime ou le fait de la victime, il sera habituellement
partiellement exonéré. S’agissant du fait de la victime, la cours de
cassation française a admis l’exonération partielle du gardien alors
même que le fait de la victime n’avait pas un caractère fautif.
[Ne s’applique pas au Cameroun] La jurisprudence française, dans
un célèbre arrêt DESMARES du 21 juillet 1982, la deuxième
chambre civile a exclu que le fait même fautif de la victime puisse
être invoqué pour exonérer le gardien. Cette décision a été vivement
critiquée par la doctrine. Elle a été qualifiée d’arrêt de provocation
ce qui a amené le législateur français à adopter la loi du 5 juillet
1985 sur l’indemnisation des accidents de la circulation.

Paragraphe 3 – le mécanisme de la responsabilité du fait des

choses

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En 1987, le 06 avril, la deuxième chambre civile de la cours
de cassation a décidé que le gardien pouvait être partiellement
exonéré en cas de faute de la victime.
Sous – section 2 – les responsabilités spéciales du fait des choses.
Différents textes ont été adoptés par le législateur. Ces textes
consacrent les responsabilités spéciales du fait des choses. Il existe
des textes spéciaux dans le code civil et d’autres émanent des
dispositions autonomes. Nous pouvons citer la loi du 9 avril 1898
sur les accidents du travail. Nous pouvons également citer le code
CIMA pour ce qui est de l’indemnisation des victimes des accidents
de la circulation.
Paragraphe 1 – les textes spéciaux du code civil
Nous évoquerons tour à tour les articles 1384 alinéas 2, 1385
et 1386.
A/ l’article 1384 alinéa 2
Cet article vise le dommage consécutif à la communication
d’incendie d’un immeuble à un autre. Il découle de la loi du 7
novembre 1922. Au départ, en 1921, la cours de cassation avait
rendu une décision sur le fondement de l’article 1384 alinéas 1. Les
conséquences excessives de cette décision allaient conduire le
législateur à intervenir. Le législateur a posé une règle dérogatoire
en cas de communication d’incendie d’une chose à une autre. Le
gardien de la chose qui communique l’incendie n’est responsable
que si la victime prouve sa faute ou celle des personnes qu’il a
sous sa garde. La jurisprudence est très sévère parce qu’elle exige
que la chose communiquant l’incendie soit elle-même incendiée
pour que le gardien soit responsable.
B/ l’article 1385 : la responsabilité du fait des animaux
« Le propriétaire d’un animal ou celui qui s'en sert est
responsable du dommage que l’animal a causé, soit que l’animal
fut sous sa garde, soit qu’il fut égaré ou échappé ». Il faut
comprendre ici que le propriétaire d’un animal ou celui qui s’en sert
est nécessairement responsable du préjudice causé par l’animal. Il
pèse sur ce gardien une présomption de faute irréfragable.
C/ l’article 1386 : les dommages causés par la ruine d’un
bâtiment.
Il s’agit des dommages causés par l’effondrement d’un
bâtiment en ruine ou ceux causés par des éléments qui se seraient
détachés de ce bâtiment en ruine. D’après l’article 1386, la victime
doit établir que la ruine du bâtiment est due soit à un vice de
construction, soit à un défaut d’entretien de l’immeuble. Si la
preuve est rapportée, le responsable ne peut s’exonérer qu’en

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prouvant la cause étrangère. Cet article est obsolète, il est
anachronique, finalement il est très peu usité, en raison des
responsabilités particulières attachées à l’immeuble et découlant des
lois de la construction ou de l’urbanisme etc.
Paragraphe 2 – les dispositions du code CIMA relative à
l’indemnisation des victimes des accidents de la circulation
[Conférence Interafricaine des Marchés des Assurances]. Le
code CIMA de façon générale, a été pris à la suite du traité CIMA
qui a été signé le 10 juillet 1992 à Yaoundé. Les signataires étaient
la république du bénin, le Burkina Fasso, le Cameroun, la
République Centrafricaine, La république de Congo, La côte
d’Ivoire, Le Gabon, le Niger, Le Sénégal, Le Togo et le Tchad, ce
traité d’ailleurs ouvert à tous les Etats intéressés. Le traité avait pour
but de mettre en place de nouveaux instruments financiers pour
mieux rentabiliser les placement des compagnies d’assurances et de
réassurances et surtout ce traité a voulu poursuivre la politique
d’harmonisation et d’unification des dispositions législatives et
règlementaires relatives aux opérations techniques d’assurance et de
réassurance, au contrôle applicable aux organismes d’assurance et de
réassurance, exerçant sur le territoire des Etats signataires ainsi qu’à
tous autres objectifs de nature à contribuer au plein essor de
l’industrie des assurances, au développement des instruments de
gestion et des moyens de prévention des risques dans les Etats
membres.
Ce texte ne concerne pas les accidents de moto et les véhicules de
l’Etat. Le code CIMA impose une obligation d’assurance à l’article
200 « A toute personne physique ou morale autre que l’Etat au
sens du droit interne, dont la responsabilité civile peut être
engagée en raison des dommages subis par des tiers résultant
d’atteintes aux personnes ou aux biens et causées par un
véhicule terrestre, à moteur, ainsi que ses remorques ou semi-
remorques….. » le code CIMA marque une rupture avec la
responsabilité personnelle ou du fait des choses. Il est irrigué par
une logique indemnitaire très proche du mécanisme de l’assurance.
A la lecture de ce texte, on se pose des questions quant à la portée
exacte de cette responsabilité, s’agit-il d’une responsabilité
délictuelle détachée des règles habituelles ? s’agit-il d’une
responsabilité instaurant d’un régime original, mais qui n’excluraient
pas certains éléments du droit commun de la responsabilité ? il
convient d’interpréter certaines notions comprises dans le code
CIMA en s’appuyant parfois sur des concepts voisins du droit de la
responsabilité.
A- Les conditions de l’indemnisation :
Selon l’article 225 du code CIMA « les dispositions du
présent code s’appliquent même lorsqu’elles sont transportées
en vertu d’un contrat aux victimes d’un accident causé par un
véhicule terrestre à moteur, ainsi que ses remorques ou semi-

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remorques ». Pour déterminer les conditions de l’indemnisation il
convient pour nous d’examiner l’article 200 et l’article 225 du code
CIMA.
Pour bénéficier d’une indemnisation, il faut qu’il y ait un
accident de la circulation, un dommage, que ce dommage soit
causé par un véhicule ou ses remorques, déterminer qui est
victime et qui est conducteur.
1) Un accident
de circulation. L’idée de circulation est en revanche incompatible avec la
situation de stationnement. Laquelle témoigne de la volonté du
conducteur pour un temps prolongé de ne plus circuler. Mais, d’après le
code de la route, l’arrêt et le stationnement sont des faits de circulation
passive, ils sont considérés comme des conditions de la circulation. En
conclusion un véhicule en circulation s’entend donc d’un véhicule en
mouvement sur une voie publique, privée ou à l’intérieur d’une propriété
privée. Elle s’entend également d’un véhicule en stationnement sur une
voie publique ou privée.

L’accident est un évènement fortuit, dommageable et imprévu 3) Un véhicule

l’accident est caractérisé par la soudaineté et l’aléa. La
matérialisation de l’accident importe peu. Il peut avoir un choc, une
collision, une explosion, d’un incendie provoqué par le véhicule.
L’accident est un enfant de la fatalité. La faute intentionnelle du
conducteur ne peut revêtir la qualification d’accident. Et encore la
volonté de causer le dommage est incompatible avec la définition de
l’accident.
2) La circulation
La victime doit établir que le dommage dont elle se plaint est
d’un accident de la circulation. La notion partait simple, mais elle est
en réalité fuyante car le concept de circulation est ambivalent. Il y a
donc circulation lorsque le véhicule est en mouvement sur des voies
autorisées. Si le véhicule est en arrêt, il s’agit aussi d’un acte de
circulation parce que l’arrêt est une interruption momentanée de l’acte
Le code CIMA parle de véhicule terrestre à moteur, ainsi que ses
remorques ou semi-remorques. Le véhicule terrestre à moteur est
un engin qui est naturellement destiné à circuler sur le sol. Sont donc
exclus les engins maritimes et aériens. L’engin doit posséder un
moteur, sont donc exclus les engins bien que terrestres qui sont
animés par une force extérieure, un énergie animale ou humaine(les
rollers, etc…) Peu importe que le moteur ne fonctionne pas lors de
l’accident. Sont considérés comme des véhicules terrestres à moteur
des automobiles, des tracteurs, des machines agricoles, certains
mobiles à deux roues, les tondeuses à gazon, les engins de chantier.
En ce qui concerne les semi-remorques ce sont des véhicules
terrestres construits pour être attelés à un véhicule terrestre à moteur
et destinés au transport de personnes ou des biens. L’article 203 du
code CIMA exclut les trains et les tramways.

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à démontrer qu’elle a volontairement recherché l’accident. En

4) Le dommage causé par un véhicule
Cette disposition semble exiger un lien de causalité entre le
dommage et le véhicule assuré. A l’origine(1992) l’article 200 A 1
du code CIMA exigeait l’implication du véhicule dans la réalisation
du dommage. Par cette formule, l’assureur du dit véhicule était
nécessairement responsable, dès qu’il était démontré que le véhicule
était concerné par le dommage subi par la victime. Il s’agissait donc
d’une responsabilité automatique. Avec la nouvelle rédaction, les
articles 200 et 225 du code CIMA nous renvoi à la notion de
causalité. Cette notion suppose que la victime doit démonter le rôle
causal du véhicule. Il faudrait comprendre ici que le véhicule doit
avoir joué un rôle actif dans la réalisation du préjudice, il doit avoir
eu un comportement anormal pour justifier la responsabilité de
l’assureur. Si le véhicule a joué un rôle passif, l’assureur serait
exonérer de toute responsabilité. L’exigence de ce lien de causalité
nous ramène tout simplement à l’article 1384 A 1. Contre toute
attente, le législateur n’est pas allé au bout de sa logique, en effet en
matière d’indemnisation des victimes des accidents de la
circulation, les causes exonératoires de droit commun ne sont pas
prises en considération par le code CIMA. Ainsi d’après l’article
226, du code CIMA, la force majeure et le fait d’un tiers sont
inopposables à la victime. Selon l’article 228, du code CIMA, la
faute personnelle de la victime ne peut pas lui être opposée sauf
conclusion, la responsabilité imposée par le code CIMA est une
responsabilité automatique, on pourrait dire ici qu’implication
et responsabilité sont des termes synonymes.
Le dommage est un préjudice résultant d’un accident, d’un incendie
causé par le véhicule. Le dommage peut résulter d’un contact direct
entre le véhicule et le siège du dommage. Il peut résulter également
de la chute d’accessoires, d’objets, de substances et de produits. On
se pose des questions quant au dommage résultant de l’ouverture des
portières. Le préjudice peut être matériel (destruction du véhicule, ou
des immeubles), moral, corporel, esthétique, physique, économique.
Selon le code CIMA, ces dommages seront réparés mais en fonction
des victimes selon qu’il s’agit d’une victime directe, par ricochet,
conductrice ou non du véhicule.
5) La victime
Le code CIMA a opté pour un régime unitaire, sans distinguer
entre la responsabilité délictuelle et responsabilité contractuelle.
D’après l’article 200 A 1 l’assureur doit indemniser des dommages
subis par des tiers. Le tiers est donc la personne physique ou morale
qui n’est ni l’assuré ni l’assureur. Cette notion de tiers a beaucoup
évolué, le tiers victime est donc d’abord le piéton et le cycliste. La
tierce victime c’est aussi l’occupant d’un véhicule tiers en cas de
collision. Le tiers est également le passager transporté. Le

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conducteur peut également être considéré comme victime, comme le
précise l’article 226 du code CIMA. Sont également considérés
comme victime les membres de la famille du conducteur ou de
l’assuré et évidemment toutes les victimes même celles qui sont
transportées en vertu d’un contrat. Ne seront pas couvertes par
l’assurance, les salariés et les préposés, les victimes dont l’auteur
responsable ne peut être identifié et dont l’auteur responsable est
insolvable.
Le législateur opère une distinction entre la victime directe et la
victime par ricochet qui est un ayant droit. Ces ayant droit seront
indemnisés selon que la victime directe est décédée ou qu’elle subit
une incapacité permanente totale. Si la victime directe a subi une
incapacité permanente totale, seul le conjoint est admis à obtenir une
réparation. Si la victime directe décède, le champ des ayant droit
s’élargit. Le code CIMA distingue le préjudice économique du
préjudice directe. Le préjudice économique sera réparé et les
bénéficiares seront le ou les conjoints et les enfants à charge du
défunt. Le préjudice moral sera indemnisé et les bénéficiaires sont
un peu plus nombreux(les enfants mineurs et majeurs, les
ascendants, les frères et sœurs de la victime) sont donc exclus les
concubins et les collatéraux autre que les frères et sœurs de la
victime.
B-L ’étendue du droit à l’indemnisation
Les articles 226 à 228 définissent restrictivement les moyens de
défense que le débiteur peut opposer à la victime. L’article 226 pose
en règle générale que la victime d’un accident de la circulation ne
peut se voir opposé la force majeure ou le fait d’un tiers « les
victimes y compris les conducteurs ne peuvent se voir opposer la
force majeure ou le fait d’un tiers par le conducteur ou le gardien
d’un véhicule mentionné à l’article 225 » les articles 227 et suivant
règlent les conséquences de la faute de la victime. L’incidence de la
faute de la victime est réglée en fonction d’une première distinction
entre préjudice corporel et préjudice matériel. Pour le préjudice
corporel, le code CIMA introduit une seconde distinction selon qu’il
s’agit d’une victime non conductrice ou d’une victime conductrice
d’un véhicule terrestre à moteur. La faute de la victime non-
conductrice n’altère pas son droit à indemnité. D’après l’article 228,
les victimes hors mis les conducteurs de véhicule terrestre à moteur,
sont indemnisés des dommages résultant des atteintes à leur
personne qu’elles ont subi sans que puisse leur être opposée leur
propre faute. Il en va autrement, lorsque la victime non conductrice a
volontairement recherché les dommages subis. Lorsque la victime
est une victime conductrice, la faute commise par le conducteur du
véhicule a pour effet de limiter ou d’exclure l’indemnisation des
dommages corporels qu’il a subis. Lorsque le préjudice est un
préjudice matériel, les règles de droit commun refont surface, ainsi
la faute de la victime non-conductrice a pour effet de limiter ou
d’exclure l’indemnisation des dommages au bien qu’elle a subi. La

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faute commise par la victime conductrice a pour effet de limiter ou
d’exclure l’indemnisation des dommages matériels qu’elle a subi
(article 227 A 1). De plus, lorsque les circonstances d’une collision
entre deux ou plusieurs véhicules ne permettent pas d’établir les
responsabilités encourue, chacun des conducteurs ne reçoit de la part
du ou des autres conducteurs que la moitié de l’indemnisation du
dommage corporel qu’il a subi.
En ce qui concerne les victimes par ricochet, le code CIMA
envisage la réparation du préjudice subi par un tiers du fait des
dommages causés à la victime directe. Le préjudice de ces tiers peut
être matériel c’est-à-dire la perte des subsides que lui versait la
victime directe. Le préjudice peut être moral, il s’agit de la perte
d’un être cher.
Le code CIMA prévoit ensuite la réparation du préjudice subi, il le
fait selon que l’on est en présence de la victime directe ou par
ricochet. La victime directe est la personne qui est atteinte dans ses
biens ou dans son intégrité physique ou psychique. Le code CIMA
prévoit donc la réparation du préjudice matériel et du préjudice
corporel subi par la victime directe. S’agissant du préjudice
matériel, il s’agit ici des atteintes aux biens( article 231 et suivant du
code CIMA), il peut s’agir des objets transportés, des biens meubles,
immeubles. Le préjudice matériel englobe également les
conséquences de la destruction d’un bien que le code appelle les
préjudices accessoires. En ce qui concerne le préjudice Corporel, le
code opère une distinction entre préjudice patrimonial et préjudice
extrapatrimonial. Le préjudice patrimonial englobe les dépenses
engagées pour soigner la victime, (228 A2 et 258) ces dépenses
peuvent être présentes et des dépenses futures, il englobe le
préjudice de carrière qui se décline en une perte de chance de
carrière prévue à l’article 263 du code CIMA ou en perte de carrière.
La perte de carrière est le préjudice subi par une personne déjà
engagée dans la vie active, il est prévu à l’article 259 et 263 du code
CIMA. Enfin le préjudice patrimonial tiendra également compte des
incapacités de la victime directe. Cette incapacité peut être
temporaire ou permanente. En ce qui concerne le préjudice
extrapatrimonial, les articles 260 et 262 du code CIMA prévoit
l’indemnisation du préjudice moral ; on indemnisera aussi la
souffrance physique, indemnise également le préjudice
esthétique, on indemnisera enfin l’assistance d’une tierce personne.
S’agissant des victimes indirectes, les articles 264 et 265 du code
CIMA prévoient la réparation du préjudice économique et le
préjudice moral. En conclusion, le code CIMA a prévu une grille
d’indemnisation, un barème d’indemnisation et il a instauré un
système de plafonnement des indemnisations.
C/ La mise en œuvre du droit à indemnisation
Le code CIMA impose une procédure simple, les parties
doivent obligatoirement se soumettre à une tentative de transaction

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(article 231) dans un délai de 12 mois à compter de l’accident. La

transaction est un contrat par lequel les parties terminent une
Chap 2. L’action en responsabilite
contestation née ou préviennent une contestation à naitre. L’assureur
du conducteur doit faire une offre d’indemnisation à la victime ou à
ses ayants droit. La victime peut donc accepter cette offre et la
transaction sera donc conclue ou formée. Cette transaction SECTION 1 : La mise en œuvre de l’action
emporte abandon du droit d’agir. En cas de désaccord les parties
Paragraphe 1 : les parties à l’instance
sont autorisées à saisir le tribunal, la loi reconnait également à la
victime le droit de dénoncer la transaction intervenue. Le différent Les parties à l’instance sont le demandeur et le défendeur.
sera alors porté devant le juge judiciaire.
A/ Le demandeur

Il est le créancier de l’indemnité, il s’agit de la victime. On

distingue la victime directe de la victime indirecte.

1) la victime directe

L’action de la victime directe est évidemment accueillie par

les tribunaux parce que la victime directe a un intérêt légitime, né,
actuel et un intérêt direct et personnel. L’action de la victime directe
a posé des difficultés. Ainsi si la victime directe est décédée avant
d’avoir intenté son action devant les tribunaux, ses héritiers peuvent-
ils engager l’action que la victime n’a pas pu engager de son vivant ?
La réponse est positive pour le préjudice matériel ou corporel subi
par la victime décédée. Ils sont les continuateurs de la personne du

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défunt et cette action de nature patrimoniale figure dans le
patrimoine qui leur est transmis.
En revanche, la réparation du préjudice moral subi par le
défunt, notamment le pretium doloris a posé des problèmes, des
auteurs estimaient que ce préjudice était trop intimement à la
personne du défunt, et le droit à indemnisation avait pris fin avec le
décès de la victime. La cour de cassation française a fini par régler le
problème en faveur de la transmissibilité, même dans le cas où la
victime était immédiatement décédée de suite de l’accident.
(Décision de la chambre mixte de la cour de cassation française du
30/04/1976) Autre difficulté, la question que l’on se pose est de
savoir si l’action de la victime directe peut-elle être intentée par ses
créanciers ? En principe les créanciers de la victime peuvent exercer
une action appartenant à leur débiteur sur le fondement de l’action
oblique de l’article 1166 du dode civil, ce texte exclut toutes les
actions qui sont exclusivement attachées à la personne de leur
débiteur. La jurisprudence interdit au créancier de réclamer
l’indemnisation du préjudice moral subi par leur débiteur. Lorsque
la victime directe est une personne morale, la personne morale peut
agir en réparation sans aucune restriction. Mais les personnes
morales à but désintéressé telles que les associations ne peuvent
intenter une action en justice lorsqu’elles agissent pour un intérêt
général. Le législateur peut cependant leur attribuer ce titre.
2) La victime par ricochet
Il s’agit des proches de la victime directe qui subissent un
préjudice matériel, ou un préjudice moral. La victime par ricochet
est titulaire d’une action en justice, d’une action qui lui est
personnelle. La jurisprudence cherche à limiter les actions des
victimes par ricochet, notamment en exigent de pouvoir justifier de
la violation ou de la lésion d’un intérêt légitime juridiquement
protégé. C’est la raison pour laquelle en droit camerounais, l’action
du concubin n’est pas recevable parce que son intérêt n’est pas
légitime, et le code CIMA n’indemnise pas le concubin de la victime
directe.
Les tribunaux ont été confrontés à une autre difficulté, cette
difficulté a trait à l’incidence de la faute de la victime directe sur
l’étendue du droit à réparation de la victime par ricochet. Deux
thèses s’affrontent ici, la thèse de l’indépendance de l’action de la
victime par ricochet par rapport à l’action de la victime directe et la
thèse de la dépendance. Selon la première la faute de la victime ne
doit en rien affecter l’action de la victime par ricochet. 2e thèse, la
faute de la victime entraîne nécessairement les conséquences ou des
effets sur l’action en indemnisation de la victime par ricochet. Le
code CIMA a adopté la thèse de la dépendance, en matière
d’indemnisation de la victime par ricochet dans l’hypothèse d’une
faute de la victime conductrice. Pour le reste, la jurisprudence a
adopté la thèse de l’indépendance.
B-le défendeur

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Il est l’auteur du dommage ou son représentant légal. En matière de Paragraphe 3 : La prescription de la responsabilité délictuelle :
responsabilité du fait d’autrui, le défendeur sera la personne
Le code CIMA, limite la prescription à 5 ans à compter de l’accident
civilement responsable. S’il y a plusieurs auteurs du dommage, il y
et c’est l’article 256 du code CIMA. En dehors du code CIMA la
aura bien sur plusieurs défendeurs et leur responsabilité sera
recherchée in solidum. prescription est une prescription du droit commun.

Paragraphe 2 : le tribunal compétent :

La victime ou le demandeur doit intenter son action devant le

tribunal territorialement et matériellement compétent.

A-la compétence territoriale :

Conformément au droit commun la victime peut poursuivre le Section2 : La réparation :

défendeur devant la juridiction du lieu du fait dommageable, devant
le tribunal du lieu du domicile du défendeur, devant le tribunal du
lieu du fait dommageable et le tribunal dans le ressort duquel le
dommage a été subi.
B- La compétence matérielle :
L’action en responsabilité délictuelle relève soit du tribunal de
première instance, soit de grande instance. La compétence du
tribunal de grande instance sera recherchée quand la victime aura
omis d’évaluer le préjudice. Le tribunal pénal sera aussi compétent si
le fait générateur est une infraction pénale.
La réparation peut être conventionnelle ou judiciaire.
Paragraphe 1 : La réparation conventionnelle :
Elle est conventionnelle, quand les protagonistes s’entendent sur la valeur
de la réparation et sur les modes et le montant par un contrat. Cet accord
est matérialisé par une transaction.
Paragraphe 2 : La réparation judiciaire :
Cette réparation est prononcée par une juridiction. Le juge peut proposer
plusieurs modes de réparation(en nature : celle-ci place la victime dans la

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situation où elle se trouvait avant la naissance du dommage, par
équivalent : elle consiste à fixer un montant de dommages et intérêts
susceptibles de compenser le préjudice subi. Le juge apprécie
souverainement le mode de réparation applicable, il doit veiller à rétablir
aussi exactement que possible l’équilibre détruit par le dommage et
replacer la victime au dépend du responsable, dans la situation où elle se
serait trouvée si l’acte dommageable n’avait pas eu lieu. Le pouvoir
souverain du juge peut être limité par l’offre de réparation faite par le
responsable ou par la demande de réparation adressée par la victime.
Mais généralement le juge choisit la réparation par équivalent. Mais ce
choix suscite des difficultés*a quelle date doit-on se placer pour apprécier
le préjudice ? le jour de la demande en réparation ou le jour de la prise de
décision. Selon la jurisprudence le juge doit tenir compte de la situation
au jour où il statut, parce que le dommage a pu évoluer entre temps.
Encore faut-il que l’aggravation du préjudice soit bien la conséquence de
l’accident. L’évaluation du dommage peut aussi être affectée par des
variations monétaires. La cour de cassation en 1948 a opté pour la
solution favorable à la victime. C’est-à-dire que l’indemnité doit être fixée
au jour où statut le dernier juge du fond.
La réparation d’un préjudice purement matériel peut susciter des
difficultés. Ainsi lorsqu’un bien a été détruit, la question que l’on se pose
est de savoir comment va s’effectuer cette réparation, doit-on remplacer
le bien ? Doit-on le réparer ? Et s’il s’agit d’un bien usé ? En principe la
victime ne peut obtenir que le moins onéreux de ces deux modes de
réparation. Cependant, dans les hypothèses où seul le remplacement est
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possible, faut-il tenir compte du caractère de vétusté du bien détruit ? La
jurisprudence française a finit par admettre que la victime a droit au
remplacemnt du bien détruit par un objet neuf, sauf dans l’hypothèse où
la victime peut se procurer un objet usager de même valeur que l’objet
usagé. Quand il s’agit de réparer le préjudice corporel, on rencontre
également des difficultés quant à la détermination de l’indemnisation. Si
le préjudice est consécutif à l’incapacité de travail, le juge peut se référer
à des barèmes existant en fonction du taux d’incapacité. La réparation
peut être accordée sous forme de rente viagère ou sous forme de capital.
Si l’incapacité est permanente les tribunaux ont tendance à accorder une
rente au cout de la vie ; sinon il sera confronté de façon permanente aux
problèmes de la révision de l’indemnité. Si le taux d’incapacité vient à
changer, le juge sera confronté à une demande de révision. La révision du
montant se heurte à un principe essentiel de procédure civile c’est celui
de l’autorité de la chose jugée. Cependant la jurisprudence fait une
application nuancée du principe en fonction de la nature de l’évolution
invoquée par la victime. Lorsque le débiteur d’indemnité invoque une
amélioration de l’état de la victime, il demande qu’on réduise l’indemnité.
Le juge lui oppose l’autorité de la chose jugée. Lorsque la victime agit
parce qu’elle se prévaut d’une aggravation de son état, son action est
jugée recevable dès lors que l’aggravation du préjudice résulte d’un
préjudice distinct de celui ayant fait l’objet du litige.
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Paragraphe 1 – les conditions quant au maître de l’affaire

Le problême de la nature de la gestion d’affaire est que la

gestion d’affaire est fondée sur une condition négative. C'est-à-dire
que l’intervention du gérant ne doit pas résulter d’un accord de
volonté avec le maitre de l’affaire. Si non il y aurait contrat de
mandat. Concrètement, il faut donc vérifier que le maitre de
l’affaire n’a pas consenti à l’acte de gestion. L’article 1372 précise
que la seule connaissance de la gestion ne suffit pas. Sauf si cette
connaissance s’accompagne de circonstances particulières. La
jurisprudence vérifie ensuite que le maitre de l’affaire ne s’est pas
expressement opposé à l’intervention. Dans ce cas, le fait de ce tiers
deviendrait un fait générateur de responsabilité délictuelle.

Paragraphe 2 – conditions quant au gérant

Il faut établir que le gérant avait l’intention de gérer l’affaire

d’autrui (article 1372 du code civil). De cette exigence, il en résulte
une double conséquence.

La loi exige que lel gérant agisse dans l’intérêt exclusif d’autrui.
[…] Toutefois la jurisprudence admet un correctif. Le gérant peut œuvrer
à la foi dans son intérêt personnel et dans l’intérêt du maitre de
Section I – Les conditions de la gestion d’affaires l’affaire. En revanche, s’il agit dans son seul intérêt personnel, la
Ces conditions ont trait au maître de l’affaire, au gérant et à gestion d’affaire sera refusée.
l’acte de gestion.

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L’intervention du gérant ne doit pas découler d’une obligation
légale ou d’une obligation contractuelle.
Paragraphe 3 – conditions quant à l’acte de gestion
L’acte accompli par le gérant peut être soit un acte juridique,
soit un acte matériel. L’essentiel est que l’acte litigieux soit dicté par
la necessité et qu’il s’avère utile au maitre. Laj question que lk’on se
pose est de savori à quel moment il faut apprécier l’utilité de l’acte ?
On apprécie l’utilité au moment de l’’intervention du gérant. En
outre, le caractère utile de l’acte interdit aussi de prendre en
considération une intervention qui serait disproportionnée par
rapport au résultat recherché.
Section II – les effets de la gesiton d’affaire
La gestion d’affaire fait naître des obligations à la chareg du
gérant et du maître de l’affaire.
Paragraphe 1 – les obligations du gérant
Ces effets sont prévus aux articles 1372 à 1374 du code civil.
Ce code envisage les obligations du gérantà l’égard du maitre de
l’affaire ou à l’égard des tiers.
A/ les obligations à l’égard du maître de l’affaire
Le gérant d’affaires est soumis à toutes les obligations qui
résulteraient d’un mandat donné par un propriétaire. Le gérant doit
apporter à la gestion tous les soins du bon père de famille ; il doit
répondre de toutes ses fautes de gestion ; il doit toujours rentre
compte masi contrairement à un mandataire, il doit toujours mener
son affaire jusqu’au terme. Il doit étendre sa gestion à toutes les
dépendances de l’affaire.
B/ la situation du gérant à l’égard des tiers
Selonq ue le gérant a traité avec les tiers en son nom propre
ou qu’il a signé au nom du maître, lal jurisprudence et la loi
proposent des solutions différentes. Dans le premier cas, c’est le
gérant lui-même qui est normalement tenu envers les tiers. Dans le
deuxieme cas, le gérant n’est pas contractuellement lié au tiers. Il a
git comme représentant du maître.
Lorsque la gestion d’affaire est refusée par le maître, au motif
que la condition d’utilité n’est pas remplie, le tiers peut – il se
retourner contre le gérant ?
Pour la jurisprudence, le tier ne poura pas poursuivre le
maître de l’affaire ou géré, il devra se retourner contre le gérant et ce
d’autant plus que le gérant a laissé croire au tiers qu’il était investi
d’un mandat.

Paragraphe 2 – les obligations du maître de l’affaire

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Le maître d’affaire peut modifier la nature juridique de ses

rapports avec le gérant. Il lui suffit de ratifier l’acte de gestion ce qui
transforme l’acte avec effet rétroactif en contrat de mandat. Devenu
mandant, le géré ou le maitre de l’affaire n’exigera donc plus le
caractère d’utilité de l’acte. S’agissant des obligations elles seront de
trois ordres.

Si le contrat conclut par le gérant avec le tiers au nom du
maitre, ce dernier devra respecter les termes du contrat.
Si le contrat a été passé directement par le gérant en son
nom et qu’il l’a exécuté, le maître devra l’insemniser de
tous les engagements qu’il a pri pour lui.
Dans tous les cas, le maître doit toujours indemniser le
gérant des dépenses, des intérêts, des avances ou du
dommage qu’il a pu subir.
Chap 2 – la répétition de l’indu
Elle est prévue aux articles 1376 à 1381.
D’après l’article 1376, « celui qui reçoit par erreur ou sciemment
ce qui ne lui est pas dû s’oblige à le restituer ». Cet article est une
application du principe général prévu à l’article 1235 du code civil
« tout paiement suppose une dette : ce qui a été payé sans dû, est
sujet à répétition ». On oppose donc la personne qui a payé l’indu =
le solvens ; et la personne qui a bénéficié du payement =
l’accipiens.

Section I – les conditions de la répétition de l’indu

Elles concernent toutes le payement. Le payement est soit

indu, soit fait par erreur, il doit intervenir sans faute du solvens.

Paragraphe 1 – la notion de payement indu

L’article 1376 vise cette notion dans son sens objectif. C'est-
à-dire qu’il y a inexistence de toute dette. En d’autres termes, le

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solvens a payé alors qu’il n’était pas débiteur de l’accipiens. Deux objectif, lorsque l’accipiens n’est pas créancier de la somme perçue,
hypothèses : la faute du solvens ne peut pas faire obstacle à l’action en répétition.

- Le solvens n’était pas débiteur et l’accipiens n’était pas Section II – les effets de la répétition de l’indu
créancier.
- Le solvens est bien débiteur mais l’accipiens n’est pas son L’effet principal concerne la restitution à la charge de
créancier. l’accipiens.

Dans ces deux hypothèses, la répétition de l’indu doit se faire
automatiquement, sans que le solvens ait besoin d’établir une erreur
quelconque. Ici, l’erreur du solvens n’est pas une condition de la
répétition de l’indu.
Paragraphe 2 – le payement fait par erreur
Paragraphe 1 – l’obligation de restitution de l’accipiens
Si l’accipiens était de mauvaise foi, il doit restituer la chose
reçue ainsi que tous les fruits de lal chose. S’il a vendu la chose
indue, il doit restituer la somme correspondant à la valeur du bien au
jour du remboursement.

Hypothèse prévue à l’article 1377 du code civil, elle vise
celle d’un créancier véritable qui reçoit le payement d’une personne
autre que son débiteur à la suite d’une erreur du solvens. Le solvens
doit établir qu’il a accompli le payement par erreur.
Si l’accipiens était de bonne foi doit restituer la chose reçue
tout en conservant les fruits de cette chose. Et s’il a vendu la chose il
ne restitut que la somme vendue à l’occasion de la vente de cette
chose.

Paragraphe 3 – le payement sans faute Paragraphe 2 – l’obligation de remboursement du solvens

La jurisprudence avait estimé que la faute du solvens faisait
obstacle à la répétition. Cette solution a été abandonnée plus tard par
la cour suprême qui opère une distinction. Seule l’accipiens
effectivement créancier et ayant perçu son dû, est autorisé à opposer
au solvens sa faute. en revanche, dans l’hypothèse d’un indu
D’après l’article 1381 du code civil, le solvens doit tenir
compte au possesseur et à dessein, de toutes les dépenses
necessaires et utiles qui ont été faite pour la conservation de la
chose.

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française a longtemp refusé cette solution jusqu’au revirement

spectaculaire du 15 juin 1892. C’est l’affaire des engrais. La cour de
cassation française dans cette affaire a reconnu dans un attendu
célèbre , au marchand une action dérivant du principe d’équité qui
défend de s’enrichir au détriment d’autrui. Pour déterminer si l’on
s’est enrichi ous i l’on s’est appauvri il faut se placer au jour même
où l’appauvrissment s’est réalisé. La jurisprudence retient la date de
la demande introductive d’instance.

Pour la doctrine l’enrichi doit être traité differement selon

qu’il est de bonne ou de mauvaise foi. Si l’appauvrissement est
prouvé ou démontré la personne qui s’est enrichi sans cause doit
indemniser l’appauvri.

Chap.3 – l’enrichissement sans cause

L’enrichissement sans cause est une création jurisprudentielle

(prétorienne). Il repose sur une idée ancienne. L’enrichissement sans
cause d’une personne au détriment d’une autre oblige l’enrichit à
indemniser l’appauvrit. Ce principe n’a pas été consacré par le code
civil. La doctrine dela moitié du XIXe siècle a préconisé de faire de
cette notion un principe autonome du droit. La cour de cassation

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