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Cours des Travaux dirigés en droit constitutionnel: Semestre2

GRP :17,18.

Enseignante :Meriem Chouki

Thématiques de recherche -travaux à faire- :

1-Le contrat social.

2-La théorie du pouvoir et la séparation des pouvoirs.

3-La souveraineté.

4-L’Etat de droit et la démocratie.

Rappel :
Pour les philosophes et les moralistes, et ainsi l’homme profane le Droit est
l’objet de la justice, ce mot « Droit » aboutit à une assimilation du Droit à la
justice.

Pour les juristes : le Droit est l’ensemble des règles de conduite humaine,
édictées et sanctionnées par l’Etat et destinées à faire régner et concilier dans
les relations sociales l’autorité et la liberté.

On distingue généralement deux branches du droit : le droit privé et le droit


public.

Le Droit privé concerne les particuliers et comprend 4 catégories :

1. Droit civil : règles des rapports entre particuliers (mariage, divorce,


héritage...)
2. Droit commercial : règles applicables aux commerçants dans leur
profession.
3. Droit pénal : règles applicables aux sanctions des infractions.
4. Droit du travail : règles des rapports entre les employeurs et les salariés.

Le Droit public : le droit public est l’ensemble des disciplines juridiques qui
concernent l’organisation de l’Etat et des collectivités publiques et qui
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régissent les rapports qui existent entre ces institutions et les particuliers, et
les rapports qui existent entre les institutions publiques elles-mêmes.

Le droit public se divise en droit public interne et droit public international ou


externe, le droit public interne comprend 4 catégories :

1. Droit constitutionnel : règles de l’organisation et du fonctionnement des


institutions publiques de l’Etat.
2. Droit administratif : règles de l’organisation et du fonctionnement des
administrations et leur relation avec les particuliers.
3. Droit fiscal : règles concernant les impôts.
4. Libertés publiques.

Introduction Générale :

Dans toute société, il existe une grande variété de rapports sociaux :


entre propriétaires et locataires, employeurs et salariés, commerçants
et clients, officiers et soldats, percepteurs et contribuables, etc…, et la
liste est longue.

Le droit conçu comme un ensemble de règles, régit tous ces rapports,


c’est le fondement essentiel d’une société civilisée qui a voulu éliminer
dans toute la mesure du possible le recours à la force. Toutefois
chaque type de rapport a suscité une réglementation particulière : le
droit public correspond à un type de relations sociales, ce sont celles
qui s’établissent entre les personnes qui détiennent l’autorité (les
gouvernants) et les personnes qui obéissent (les gouvernés). Il
s’applique ainsi à tous les rapports politiques, administratifs ou
financiers qui existent entre l’Etat et les citoyens.

On peut définir très sommairement, le droit public comme le droit du


pouvoir, c’est le droit de la puissance publique, le pouvoir étant
considéré comme la volonté souveraine qui s’exprime par des organes
qu’il a institués.

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Alors dans cette optique le droit public est qualifié de droit
constitutionnel.

Notion de Droit constitutionnel :

a- Définition formelle : Du point de vue formel, on peut définir le droit


constitutionnel (parce que presque, toujours dans les sociétés
modernes de type étatique l’organisation politique est prévue par
une Constitution), comme la branche du droit public qui concerne
l’ensemble des règles de droit relatives à la forme de l’Etat, à la
constitution du gouvernement et des pouvoirs publics, à la
participation des citoyens à l’exercice de ces pouvoirs ( Etat unitaire
ou fédéral, monarchie ou république, compétences des pouvoirs
législatif et exécutif…).

En d’autres termes le droit constitutionnel est le droit qui détermine :


la forme de l’Etat, la constitution du gouvernement et des pouvoirs
publics.

Les règles du droit constitutionnel occupent la place la plus élevée


dans la hiérarchie des normes juridiques, elles sont supérieures à la loi
et aux divers actes administratifs. Mais il y’a des Etats ou cette
hiérarchie n’existe pas, ou toutes les lois ont même valeur coutumières
comme le cas en Angleterre, et pourtant le droit constitutionnel existe
sous une autre forme.

La définition qu’on vient de donner est appelée Définition formelle qui


indique tout simplement la source organique du droit constitutionnel.
Cette définition est insuffisante.

b- Définition matérielle : On doit alors définir le droit constitutionnel


à partir de ses matières, c’est ce qu’on appelle la définition
matérielle, qui peut s’énoncer ainsi :

« Le droit constitutionnel est l’ensemble des règles juridiques


relatives à l’organisation et à l’exercice du pouvoir au niveau la plus
élevé dans l’Etat (suffrage ou souveraineté populaire, pouvoir
exécutif, pouvoir législatif…) ».

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On peut ajouter à cette définition du DC une autre qui se trouve à
l’article 16 de la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen du
26 août 1789 qui dispose que : « Toute société dans laquelle la
garantie des droits n’est pas assurée ni la séparation des pouvoirs
déterminée n’a pas de constitution ».

Enfin, le droit constitutionnel est un droit qui régit les rapports entre les
institutions politiques de l’Etat et le fonctionnement des pouvoirs
publics.
Le droit constitutionnel évoque la Constitution, c’est un acte juridique
suprême élaboré et révisé par des formes complexes et solennelles,
dont l’application est garantie par des procédures particulières.

A-La notion de Constitution :

La Constitution se définit comme l’acte suprême qui détermine


l’organisation et le fonctionnement de l’Etat, autrement dit c’est le
statut de l’Etat.
Il s’agit de de la règle suprême qui fixe les modalités, les fondements
d’un régime politique qui s’imposent au pouvoir politique mis en place.
La constitution organise les matières principales suivantes : la forme de
l’Etat, la forme du régime politique et les rapports entre les pouvoirs
publics.
On peut faire une distinction dans la notion de Constitution à travers
trois niveaux :

1-Constitution au sens formel et Constitution au sens matériel :

Au sens matériel :
La Constitution est l’ensemble des règles écrites ou coutumières qui
déterminent la forme de l’Etat, la dévolution et l’exercice du pouvoir.
Au sens formel :
C’est un document relatif aux institutions politiques, dont l’élaboration
et la modification obéissent à une procédure différente de la procédure

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législative ordinaire relative à l’édiction des lois organiques (des lois
prévues par la Constitution ont pour l’objet de fixer les modalités
d’application de certaines dispositions constitutionnelles) et ordinaires.

Cette seconde approche est la plus fréquente en droit public.

2-Constitution souple et Constitution rigide :

Cette distinction est importante au niveau de la révision de la


Constitution.
Une Constitution est dite rigide, lorsque sa révision s’effectue au moyen
d’organes spéciaux et suivant une procédure supérieure à celles utilisées
pour la loin, ce qui justifie la suprématie de ce texte juridique et le
situant à la première place dans la hiérarchie des règles de droit.
Par opposition, une Constitution est dite souple, quand elle occupe le
même rang que les lois ordinaires dans la hiérarchie des règles
juridiques et peut être modifiée par ces mêmes lois.

3-Constitution coutumière et Constitution écrite :

NB : Il faut noter que les Constitutions coutumières contiennent


presque toujours une part d’écrit et les constitutions écrites sont
toujours réinterprétées par la coutume.

La constitution coutumière : représente la forme de constitution la plus


ancienne, celle qui était en vigueur dans la plupart des pays européens
au 18ème siècle, cette constitution comprend l’ensemble des règles
coutumières (répétées et continues dans le temps) relatives à la
dévolution et à l’exercice du pouvoir (la Grande Bretagne).
La constitution écrite : l’importance des textes écrits réside dans leur
accessibilité pour le citoyen pour connaître ses droits et ses obligations,
ainsi le mode d’établissement de ces constitutions peut être plus
démocratique dans la mesure où le peuple peut prononcer sur leur
adoption ou révision. La forme écrite des constitutions se considère

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comme un moyen de limiter le pouvoir, conformément à la tendance
libérale et démocratique dominante.

B-La notion de l’Etat :

1-Définition juridique de l’Etat :


Le mot Etat est tiré du latin Stat qui signifie ce qui est debout, son
utilisation est relativement récente.
Pour le juriste l’Etat n’est qu’une représentation de l’esprit. D’où la
vision classique de Carré de Malberg « l’Etat est un être de Droit en qui
se résume abstraitement la collectivité nationale. Un être de Droit et
non de chair et de sang, porte le nom de personne morale par
opposition à une personne physique ». Il s’agit d’un être de Droit et de
responsabilité, c’est-à-dire une personne juridique et morale.

Le concept de personne morale : il s’agit d’une construction juridique


destinée à prendre en charge, de façon permanente les intérêts d’une
population ou d’un peuple, indépendamment des personnes physiques
qui agissent au nom de l’Etat : Léon Duguit disait « je n’ai jamais
déjeuné avec une personne morale ». Parmi les effets juridiques d’être
une personne morale de droit public est le fait de se doter d’un
patrimoine propre dont le budget constitue l’élément essentiel,
destiné à la gestion des services publics (enseignement, justice
armée…).

1-Les éléments constitutifs de l’Etat :


Dans ses contributions à la théorie générale de l’Etat en 1921, le juriste
Carré de Malberg le définit comme « communauté d’hommes, fixée sur
un territoire propre et possédant une organisation d’où résulte pour le
groupe envisagé dans ses rapports avec ses membres une puissance
suprême d’action, de commandement et de coercition ».

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On peut conclure que l’Etat est un groupement humain sur un
territoire déterminé et sur lequel une autorité politique exclusive
s’exerce.
Donc l’Etat au sens constitutionnel ne peut être construit que lorsque
trois éléments nécessaires soient réunis : un élément personnel : la
population ou la nation, un élément matériel : le territoire, un élément
formel : l’autorité politique exclusive ou la souveraineté.

a-La nation :
C’est la nation et non pas la population qui représente le premier
élément constitutif de l’Etat moderne, alors que la population est une
simple donnée physique et naturelle qui caractérise toute société, la
question qui se pose à cet égard est de savoir quand une communauté
s’érige en nation. Il existe deux conceptions de la nation :

La conception objective de la nation : cette conception a été avancée


par l’école allemande, elle met l’accent sur des faits et des phénomènes
objectivement et expérimentalement observables : le sang, la langue, la
religion, la culture, la géographie…
La conception subjective de la nation : est prônée par l’école française
de tendance idéaliste et adoptée par la majorité des juristes de droit
public, cette école a proposé une conception plus proche de la réalité,
dans la mesure où elle a présenté la nation comme un élément
psychologique « c’est le vouloir de vivre collectif ».

b-Le territoire :
Le territoire est un espace physique qui n’englobe pas seulement la
surface terrestre et le sous-sol, mais également l’espace aérien qui la
surplombe, ainsi que les portions de mer qui l’entourent (mer
territoriale). C’est un espace nécessairement délimité par des frontières
qui peuvent être naturelles ou une ligne imaginaire séparant les zones
d’exercice de la souveraineté.

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Le territoire a deux fonctions :
 Il contribue à fixer la population sur un territoire délimité par des
frontières et à la formation de la nation.
 Le territoire constitue un cadre au sein duquel, l’Etat exerce ses
compétences. Il constitue l’étendue spatiale et la limite de
l’autorité de l’Etat.

 NB :La nation et le territoire sont des conditions nécessaires


à la formation de l’Etat. Ils lui fournissent le cadre
sociologique et géographique de son action. Mais ce qui
active d’identifier l’Etat, c’est la détention du pouvoir de
contrainte et son effectivité.

C-Le pouvoir de contrainte :

L’exercice du pouvoir suppose l’existence d’une organisation, de


certains pouvoirs centraux. Ce qui caractérise l’Etat, c’est le pouvoir
qui est chargé non seulement d’édicter les règles de droit, mais aussi
d’assurer l’exécution de ces règles et les décisions prises à travers son
monopole de la contrainte.

Cependant, ce pouvoir de contrainte ne peut s’analyser comme une


simple domination de fait, mais il se prolonge sur le terrain juridique
par le concept de souveraineté et sur le plan idéologique par la
notion de légitimité.

d-La souveraineté ou l’autorité politique exclusive :

La souveraineté de l’Etat signifie que l’Etat possède une autorité à


l’intérieur et à l’extérieur de son territoire. Autrement dit l’Etat est
affranchi de toute espèce de subordination vis-à-vis de n’importe
quel autre pouvoir.

Souveraineté intérieure : l’Etat exerce à l’intérieur de ses frontières


une puissance exclusive, on dit que l’Etat a un pouvoir permanent
dans le temps. L’Etat ne peut être subordonné à un quelconque
pouvoir, il peut s’organiser comme il le souhait, sans être lié à aucune
règle, sa liberté est totale.

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La souveraineté c’est la puissance de donner et de casser l loi.

Souveraineté extérieure : elle est caractérisée par la totale


indépendance de l’Etat par rapport aux autres Etats. L’Etat peut
conclure des traités qui peuvent affecter sa souveraineté externe.

Toutefois l’Etat ne peut plus survivre sauf s’il continu de bénéficier


de l’acceptation des gouvernés, on parle de la question de légitimité
de l’Etat qui lui donne le droit de soumettre les citoyens à son
commandement.

2-La légitimité :

Etymologiquement, Le mot légitimité est d’origine latine : « Lexlegis », il


a deux significations :
1-Il peut signifier légalité, les actes légaux sont des actes conformes à la
loi, un gouvernement est légitime lorsqu’il arrive au pouvoir selon les
règles constitutionnelles en vigueur, ici légitimité est synonyme de
légalité.
2-Dans un autre sens, le mot légitimité se rapporte à la justice et à
l’équité et s’oppose à la notion de légalité.
La légitimité signifie la qualité de ce qui est conforme à l’équité, aux
principes supérieurs de la morale, elle a un double acception juridique et
morale : le légitime déborde et dépasse le légal.

2-La légalité :

Définit ce qui relève du domaine de la loi, décidée par le législateur, elle


a essentiellement une fonction juridique.
La légitimité est une acception purement juridique peut se comprendre
comme ce qui est droit.

C-Les fonctions de l’Etat :

1-L’intervention de l’Etat:
Tout Etat se caractérise par l’existence des fonctions régaliennes :

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A l’intérieur : ces fonctions concernent l’édiction des normes juridiques
et la sanction de ceux qui les méconnaissent à travers la police et la
justice.
A l’extérieur : elles concernent la diplomatie et la force armée.
L’exercice de ces fonctions suppose des ressources propres, qui sont
prélevées sur la collectivité nationale par le biais de l’impôt.
L’Etat Régalien :la mission principale de Etat Régalien c’est faire
respecter l’ordre à travers la police, l’armée et la justice. La principale
fonction de cet Etat est d’abord une fonction de défense de l’intérêt
général, ainsi l’Etat assure de nombreuses fonctions ou missions
traditionnelles à savoir : maintenir l’ordre, rendre la justice, défendre le
pays, administrer le pays, entretenir des relations avec les pays
étrangers.
L’Etat Providence : dans le passage de la notion de l’Etat Gendarme à
celle de l’Etat Providence, de nouvelles missions d’ordre économique et
social se sont ajoutées aux fonctions de l’Etat.
L’Etat Providence (1945) : il a pour fonction de redistribuer les revenus
grâce au développement de la prétendue « solidarité », avec la sécurité
sociale.
L’Etat promoteur économique : son action est d’encadrer la société à
travers un soutien de l’économie dans la droite ligne des idées de
Keynes (politiques de grands travaux, nationalisations).
En effet, dans les sociétés contemporaines, l’action de l’Etat ne se limite
plus aux seules fonctions liées à l’exercice de la Souveraineté. Son
champ d’intervention s’est étendu dans de nombreux domaines où il
existe un intérêt général qui ne peut être satisfait par la seule action des
particuliers il s’agit par exemple des secteurs de l’éducation et la santé.
Dans ce sens l’Etat dépasse le cadre institutionnel de l’exercice du
pouvoir, il est également un élément de cohésion sociale et un garant de
l’égalité entre les individus.
L’Etat assure en plus des fonctions classiques les fonctions suivantes :
-Réglementer l’activité sociale (travail, vie professionnelle, santé,
prévoyance et assistance sociale..).
-Organiser les missions d’enseignement, de culture et d’information.
-Assurer la direction du développement économique.

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-Veiller sur l’aménagement et l’équipement du territoire.

2-Les fonctions juridiques de l’Etat:


L’Etat peut être analysé de manière formelle à partir des organes qui le
constituent, on parlera d’une trilogie fonctionnelle, à partir des fonctions
législative, exécutive et judiciaire.
-La fonction législative qui consiste pour la puissance publique à édicter
des actes de portée générale et interpersonnelle.
-La fonction exécutive est assumée par l’Etat sous forme d’actes
individuels à adapter les règles générales et impersonnelles et à en
assumer l’application.
-La fonction juridictionnelle qui consiste pour l’Etat à trancher les
différends entre les personnes juridiques physiques ou morales.

D-Les formes de l’Etat :


Du point de vue organisation interne de l’Etat, quand le pouvoir étatique
dispose d’un seul titulaire unique, on parlera d’un Etat unitaire, et
lorsqu’il est partagé entre différents centres de puissances, on se
trouvera en présence d’un Etat composé.
1-L’Etat unitaire :
C’est le modèle le plus répandu, dans les pays qui adoptent ce type
d’organisation étatique, le pouvoir provient d’un centre unique,
autrement dit l’Etat possède toutes les attributions étatiques, alors la
totalité de la souveraineté interne et internationale appartient à l’Etat.
L’Etat unitaire n’admet aucun partage dans l’exercice de ses
compétences, cependant il est susceptible de s’organiser suivant
différentes modalités à savoir la centralisation et la décentralisation.

a-La centralisation :
L’Etat unitaire centralisé ne permet pas l’existence des personnes
publiques territoriales pouvant revêtir la forme de collectivités ou
régions autonomes.
L’Etat n’admet que de simples subdivisions administratives pour le
pouvoir central.

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L’Etat unitaire ne peut plus être purement centralisé, dans la mesure où
il existe des difficultés au niveau de la prise des décisions aussi bien
politiques qu’administratives par les autorités centrales, c’est-à-dire à
partir de la capitale, car l’expérience a montré que ce type
d’organisation étatique n’est pas réaliste, dans la mesure où il faut
admettre que les décisions d’intérêt locales soient prises au niveau local,
si non la conséquence sera la paralysie, c’est pour cette raison qu’en
pratique l’Etat unitaire se présente sous la forme d’un Etat déconcentré.
La déconcentration : est un système consistant à confier à des agents
locaux des compétences de décision pour une portion de territoire. Les
agents soumis au pouvoir hiérarchique sont responsables devant le
pouvoir central, car ils sont nommés et révoqués par lui (ex. au Maroc :
le gouverneur) = transfert de compétences contrôlé par le centre.

b-La décentralisation :
La décentralisation est un partage de compétences consenti par le
centre, mais qui ne compromet pas l’unité de l’Etat.
Ce système permet à des collectivités locales crées au sein de l’Etat et
différentes des simples circonscriptions administratives de s’autogérer
dans les limites qui sont fixées par l’Etat lui-même.
Ces collectivités locales disposent d’une personnalité juridique, ce sont
des personnes morales jouissant d’une autonomie et à qui l’Etat délègue
par voie législative un certain nombre de compétences.
De plus la décentralisation n’est effective que si les collectivités locales
et autonomes sont administrées par des organes élus, d’autre part, les
collectivités sont soumises à un contrôle de tutelle. Au Maroc, ces
collectivités sont : les régions, les provinces et les préfectures et les
communes.

2-L’Etat composé :
C’est un système étatique constitué de plusieurs entités, c’est un Etat
complexe divisible en parties, qualifiées elles-mêmes d’Etats et elles sont
unies par un lien de société.
a-Les formes anciennes d’Etats composés:

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On distingue généralement deux formes : les unions personnelles et les
unions réelles.
-L’Union personnelle : on désigne sous ce nom le gouvernement de deux
Etats qui tout en demeurant indépendants et souverains possèdent la
caractéristique d’avoir en commun le même Monarque (Roi), il s’agit
d’une union d’ordre monarchique ou dynastique exemple : l’union entre
l’Angleterre et le Royaume de Hanovre 1714 à 1837.
-L’Union réelle : la communauté du chef d’Etat qui caractérise ladite
union, l’union réelle réalise une solidarité organique dans le domaine
des affaires étrangères, exemple : l’union de la Suède et de la Norvège
(1815 et 1905), l’Autriche-Hongrie (1887-1918).

b-Les Etats composés à caractère fédéral:


Il s’agit de l’Etat fédéral et de la confédération d’Etats qui représentent
par leur structure, les deux grandes formules du fédéralisme.
La confédération est une forme embryonnaire et peu efficace, mais elle
peut cependant constituer, comme le cas de la Suisse, une étape vers
des formules plus accentuées du fédéralisme.
-La confédération d’Etats : c’est une association d’Etats au sens du droit
international, autrement dit, une association égalitaire par traité ou
convention au moyen duquel, les Etats concernés acceptent de coopérer
en certain nombre de domaines, tout en conservant à titre principal leur
souveraineté, exemple : l’Union européenne.
-La fédération d’Etats : ce système constitue un progrès dans
l’expression historique de l’association d’Etats.
Le lien juridique sur lequel repose cette construction n’est un traité
international, mais une constitution établie par une assemblée
constituante et ratifiée par la majorité des Etats membres. L’acte
créateur est donc un acte de droit interne non de droit international,
exemple : l’Etat fédéral en Allemagne et dans les Etats unis.
Dans sa forme schématique, l’Etat fédéral est une association d’Etat,
soumis pour partie à un pouvoir unique et pour partie conservant leur
indépendance. Cette conciliation est accomplie par le jeu de deux
principes majeurs : la loi de la participation et la loi de l’autonomie.

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Le principe de la participation : il consiste en ce qui les collectivités
associées collaborent à la formation des décisions qui s’appliqueront à
l’union toute entière, il n’y aura fédéralisme que si chaque Etat associé
participe à la formation des institutions communes et dispose d’une voix
délibérative.
Le principe d’autonomie : c’est un principe en vertu duquel, les Etats
fédérés associés conservent une indépendance ou liberté dans la gestion
de leurs propres affaires, ils disposent de l’autonomie gouvernementale
qui se traduit par le fait qu’ils ont leurs législations, leurs gouvernements
et leurs systèmes juridictionnels.

NB : Tout en apparaissant seul dans les relations internationales, l’Etat


fédéral est constitué par des Etats membres ayant conservé certaines
prérogatives de la souveraineté interne. L’Etat fédéral présente donc
un caractère complexe ou se combinent deux niveaux étatiques :
l’unitaire et le fédératif.

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La Méthodologie de recherche
La finalité de la méthodologie, est la réalisation d’un travail de qualité. Pour ce
faire, il faut maîtriser une méthode par la réflexion théorique.

S’il n’existe pas de méthode unique et « passe-partout », l’étudiant doit


néanmoins commencer par en acquérir une.

Il est particulièrement difficile de définir une méthode de recherche, pour


commenter ou adopter un plan de dissertation juridique. Néanmoins, nous
allons en suivre les différentes étapes de la démarche, nous nous arrêterons
sur les « pannes » et les « blocages » les plus fréquents.

En général, tout enseignant attend de ses étudiants :

1-De la maitrise, c’est-à-dire la capacité à organiser leurs connaissances pour


répondre à la question posée dans le temps imparti.

2-De la précision dans l’utilisation du vocabulaire juridique.

3-De la rigueur intellectuelle dans la construction du raisonnement et la


présentation du plan.

Comment répondre à un problème juridique dans un


développement structuré sans restituer le cours ?
La finalité de la méthodologie réside dans la réalisation d’un travail de qualité.
Le but de notre démarche, c’est aussi l’occasion de donner à l’étudiant, les
moyens de réaliser un exercice dans de bonnes conditions, lors des examens
auxquels il va être amener à participer, en évitant de le laisser s’enfoncer dans
un océan de théories juridiques mal rédigées.

N.B : la maitrise de la langue française et la méthodologie sont les fondations


et donc l’essentiel, car mieux vaut connaitre la méthode que le fond du cours.

La Méthode :

Le raisonnement en droit se fait par déduction : il s’agit de poser une idée de


départ considérée comme vraie, puis de dégager par étapes successives une
solution juridique pourvue de la même valeur que l’hypothèse initiale posée à

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priori. Il ne suffit pas de faire preuve d’esprit de suite, ce n’est pas ce qu’on
vous demande, ni faire un raisonnement dialectique réservé aux sujets
littéraires, ou philosophiques (la thèse, l’antithèse et la synthèse).

Sur le plan de la logique, le devoir de droit comprend généralement trois


parties :

-L’introduction.

-Le corps du devoir.

-La conclusion.

Ce qu’il ne faut jamais faire :

Il ne faut pas tenter de :

1-Réaliser une lecture rapide du sujet proposé.

2-De rédiger tout le devoir au brouillon, puis le recopier ensuite car l’impératif
du temps n’est pas en votre faveur vous n’avez que 90 minutes pour rédiger !

3-De changer de sujet, de plan ou d’idée en cours de travail.

Ce qu’il faut faire :

1-La lecture et la relecture du sujet avec une attention, afin de cerner le


problème afin d’éviter le hors sujet, et de saisir exactement les parties
essentielles qu’il faut traiter.

2-La détermination précise du sujet c’est-à-dire faire :

 L’inventaire des difficultés et se poser la question : qu’est-ce qu’on me


demande ?
 L’élimination des questions secondaires.
 L’éliminations des questions hors programme de votre matière.

3-L’tablissement de l’introduction :

L’introduction idéale de la dissertation juridique est dite en forme


« d’entonnoir », en effet, il convient de partir d’idées très générales pour
arriver, étape, par étape au sujet proposé, le grand art est d’ailleurs d’aboutir
progressivement au libellé exacte du sujet de votre dissertation.
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Que contient une introduction ?

-Définition des concepts, des mots clefs.

-L’intérêt du sujet, la problématique et la justification de la problématique.

-Evolution historique de la question.

-L’isolement du sujet.

-Annonce et justification du plan.

La problématique et l’intérêt du sujet :

-La problématique constitue l’élément le plus important dans une dissertation


juridique, c’est l’idée générale qu’on va analyser tout au long de notre
dissertation, c’est l’axe principal autour de laquelle tourne tous les éléments
qui composent le sujet. Quand on parle de problématique, il s’agit de l’art, de
la science de poser les problèmes dont les éléments sont liés, c’est -à-dire que
ce sont les problèmes qui se posent à la connaissance ou à une partie de la
connaissance, autrement dit c’est l’étude de l’aspect dialectique de la position
des problèmes et aussi de tenter de trouver des solutions. Enfin la
problématique se pose sous forme d’une seule question bien concentrée, elle
doit être montrée, soit par son actualité, par l’importance juridique, soit par
ses difficultés.

-L’intérêt du sujet :

En méthodologie, l’évocation de l’intérêt d’un sujet en droit est double, intérêt


et importance théorique d’abord, et intérêt et importance pratique ensuite.

Ce qui veut dire que l’étudiant doit savoir d’abord la pensée, la doctrine, des
grands auteurs comme par exemple ceux qui sont spécialisés en droit
constitutionnel. Cette dimension théorique doit surtout nous renseigner sur
l’évolution des grandes tendances en droit constitutionnel : théorie du
pouvoir, la séparation des pouvoirs, la démocratie, etc.

Parce que l’étudiant et le chercheur en droit doit toujours savoir et maîtriser la


dimension théorique, indispensable dans la formation de l’esprit du juriste.

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Ce qui concerne l’intérêt et l’importance pratique d’un sujet de droit, c’est que
cela permet à l’étudiant et au chercheur d’apprendre et de savoir que le droit
ce n’est pas uniquement de la théorie, mais c’est aussi la pratique réalisée des
règles dans une société organisée.

Ainsi par exemple on comprend comment la séparation ou la collaboration des


pouvoirs est pratique par les trois pouvoirs, exécutif, législatif et judiciaire dans
la vie politique d’un Etat, dans un système politique, etc.

Annonce et justification du plan :

Le plan doit exprimer vos idées sur le sujet, d’abord savoir exploitez vos idées,
en les regroupant et recherchant leur dénominateur commun.

Votre plan doit être organisé autour d’un fil conducteur, une idée centrale à
savoir votre problématique (la justification du plan).

Le plan en deux parties, chacune divisée en deux sous-parties, est préférable.

La conclusion :

D’abord, dans chaque travail de recherche et d’analyse, il faut une conclusion


renseigne sur la compréhension logique d’un thème d’un sujet.

Ensuite, la conclusion n’est pas un résumé du sujet, c’est une synthèse des
idées évoquées dans développement du sujet.

Il faut être objectif dans la synthèse de la conclusion, il faut aussi que les idées
de la conclusion soient conformes au développement et non pas le contraire.

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