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I. Le Droit Constitutionnel (D.

C) :
Une Sc jrdq qui présente une double dimension : organisationnelle et relationnelle.
 Il organise l’Etat et détermine les formes et les rapports des institutions entre lesquelles est répartie l’autorité politique.
 Il établit la base des relations entre les gouvernants et gouvernés en fixant les règles jrdq d’aménagement de cette relation.
Il régit des relations politiques qui ont pour enjeu la conquête et l’exercice du pouvoir dans le cadre de l’Etat.
o L’équilibre entre liberté et autorité
♥Le D.C organise la Sté dans son ∑ en posant les rapports de base entre Sté et individus et en déterminant les domaines respectifs du pouvoir de
l’Etat (ou de ceux qui agissent en son nom) et l’autonomie des individus.
♥Les 2 notions sont corrélatives= rapport complémentaire définissant la substance du D.C
♥Le D.C est comme une technique de la conciliation du pouvoir et de la liberté dans le cadre de l’Etat.
♥La Ĉ contient des règles protégeant les droits fondamentaux reconnus aux citoyens et rationalisant par la même occasion le pouvoir politique.
♥ tte sté dans laquelle la garantie des droits n’est pas assuré, ni la séparation des pouvoirs déterminée, n’a point de Ĉ.
o Le constitutionnalisme
♥Historiquement, le constitutionnalisme est un mouvement d'apparition des Ĉ comme moyen de limitation du pouvoir.
Il se développe dans la 2ème moitié du 20ème siècle:la Ĉ comme moyen d'éviter les dérives totalitaires et les atteintes à la dignité humaine
♥Il s'articule autour de 2pôles: l'Homme et le pouvoir légitimé par la démocratie et soumis au droit e qui inclut la prohibition de l'arbitraire.
.C

♥Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l'homme
♥Aujourd’hui, Il est au ♥ du fonctionnement des systèmes démocratiques.
Il suppose l’adoption d’une Ĉ placée au sommet de la pyramide des normes dans chaque pays, et la mise en place de cours constitutionnelles exerçant
un contrôle sur la Constitutionnalité des lois.
 La place du D.C parmi les disciplines jrdqs
♥Le D.C est une discipline de droit public interne.
♥Le droit privé comporte principalement le droit civil et le droit commercial.
♥Le droit public se subdivise aussi en plusieurs branches. Il comprend principalement :
 Le D.C : l'organisation et fonctionnement de l'Etat, gouvernement, parlement, juridictions et institutions publiques.
 Le droit administratif: la structure de l'Administration et ses rapports avec les particuliers,
 Les finances publiques et le droit fiscal : les dépenses et les recettes des collectivités publiques,
 Les libertés publiques : les divers droits de l'individu dans la Sté et les modalités de leur protection.
 Différence entre droit public et privé
♥Le droit public est au service de l'intérêt public alors que le droit privé est au service des individus.
♥On dit du droit public qu'il est inégalitaire dans le rapport (administration/administrés).
L'administration dispose de droits et de pouvoirs exorbitants :
 Privilège du préalable:(Maurice Hauriou): Pour atteindre ses objectifs, réaliser ses droits, l'administration est dispensée de s'adresser
préalablement au juge.
 Privilège de l'exécution d'office: Elle exécute d'abord ses décisions et il est ensuite possible aux administrés de les contester.
♥A cela, il convient d’ajouter que :
 Le droit public est un droit impératif auquel on ne peut pas déroger;
 Le droit privé est un droit plus souple, qui repose sur la volonté individuelle ;
 En ce qui concerne le droit public, c'est la juridiction administrative qui est compétente (tribunaux administratifs…). Alors que le droit
privé relève de la compétence de la juridiction de droit commun.
o Droit interne et droit international
 Le dualisme : (fin 19ème & début 20ème siècle ; auteurs positivistes allemands (Triepel)) : Ils constituent 2 système jrdq égaux, indépendants et séparés.
 Le monisme : Ils constituent un seul et même ensemble.
1) Le monisme avec primauté du droit interne :(école de Bonn) 1920/ conception« soviétique» du droit international qui réduit
celui-ci à une sorte de droit public externe de l’Etat.
2) Le monisme avec primauté du droit international : (Ecole normative autrichienne ) :le droit interne dérive du droit international
qui lui est donc supérieur au droit interne parce qu’il le conditionne.
♥Le rapport entre les 2 droits est le même que celui existant dans un système fédéral : le droit de l’Union est supérieur à celui des Etats.
♥Le principe de la primauté du droit international a été affirmée par la Convention de Vienne sur le droit des traités
« Une partie ne peut invoquer les dispositions de son droit interne comme justifiant la non-exécution d’un traité ».
♥Au Maroc, la Ĉ de 2011 a consacré le principe de la primauté du droit international sur la législation marocaine interne.
 L’objet du D.C
♥Le D.C consiste à réunir les règles de droit concernant les organes essentiels de l’Etat dans un texte solennel appelé « Ĉ ».
♥Etymologiquement, « l’institution » est ce qui est créé par la volonté de l’Homme ; Institué par l’homme phénomènes naturels; les systèmes
organisés autour desquels s’organisent les activités sociales.
 Les transformations du D.C
ème
♥Après la 2 guerre mondiale, l’influence de la Sc Po américaine et les bouleversements institutionnels ont provoqué le
développement de la recherche en Sc Po en Europe.
♥La Sc Po, s’intéressant au phénomène du pouvoir dans les Sté politiques, influence les études de D.C dont l’objet est le même.
♥Aujourd’hui la Sc Po est devenue le complément indispensable du D.C.
♥Depuis une quarantaine d’années, le D.C a subi une transformation capitale dans la plupart des pays démocratiques.
Désormais la Ĉ n’est plus seulement une « idée » mais également et surtout une « norme », = une règle jrdq sanctionnée, effets sur
les citoyens et juges. Phénomène de « juridicisation du D.C ».
 Le D.C et la Science Politique
♥Le D.C étudie le gouvernement des peuples = les institutions et les règles de droit qui régissent le pouvoir politique (conquête, exercice, perte)
♥Il encadre jrdqment les phénomènes politiques en fixant les règles du jeu politique = préciser le rôle rempli par chq institution au sein de l’Etat.
♥Il étudie les institutions politiques du point de vue jrdq. A partir de l’analyse de la Ĉ et d’autres textes de droit, Le D.C dit ce qui doit être.
♥Son approche à dominance jrdq, Il se distingue de la Sc Po ( les méthodes sociologiques) qui est amenée à dire ce qui est.
♥ D.C = normatif ♥La politique=observation des phénomènes politiques.
♥La Sc Po dépasse les aspects institutionnels, pour examiner l’∑ des comportements politiques. Elle est ainsi amenée à étudier les phénomènes
de toute nature, qui agissent sur le pouvoir (nature, son étendue, son orientation et son organisation).
♥La Sc Po englobe d’autres disciplines, tel que, la sociologie politique ,l’histoire, l’histoire des idées politiques.
♥La Sc Po et D.C ont en commun de s’intéresser au pouvoir politique, et par conséquent aux institutions politiques qui en sont les instruments.
♥Certains auteurs ont conclu à une crise du D.C au point d’être absorbé par la Sc Po.
♥En réalité chacune conserve sa propre originalité, le D.C conservera toujours un domaine réservé qui échappera à l’investigation sociologique. .
♥La recherche en D.C vise à garantir le respect des droits de l’Homme inscrits dans les textes constitutionnels. (Le D.C des droits de l’Homme).
 La juridicisation du D.C
♥Depuis 1980, le D.C moderne = un droit de la Ĉ sanctionné par un juge. Il existe une constitutionnalisation progressive des branches de droit
qui conduit à la distinction entre le droit public et privé.
♥Conçu comme un droit, le D.C actuel repose sur l’interprétation de la jurisprudence constitutionnelle. Pour l’étudier => employer un vocabulaire
jrdq. L’approche politique devient de ce fait, partielle au regard de l’∑ du D.C, parce qu’elle repose uniquement sur l’étude des institutions.
♥Conçu comme un droit de la Ĉ, le D.C moderne évolue vers l’autonomie. Devenu jurisprudentiel, il se démarque du droit administratif. Certes,
les concepts et les techniques utilisés en matière de contentieux constitutionnel doivent beaucoup au contentieux administratif ou judiciaire, mais
une fois incorporés ils deviennent constitutionnels.
♥Le D.C moderne est conçu comme un droit sanctionné par un juge constitutionnel dont l’existence, la composition et les attributions sont prévues et
garanties par la Ĉ, et dont les décisions ne peuvent être remises en cause que par le pouvoir constituant (en droit comparé).
II. La notion de constitution
♥La Ĉ est un symbole avant d’être une loi. =>l’acte fondateur d’un Etat.
♥C’est l'acte politique et la loi fondamentale qui unit et régit de manière organisée et hiérarchisée les rapports (gouvernants/gouvernés) au sein de l’État.
♥Elle a une valeur jrdq suprême car elle est un ∑ de règles jrdq organisant le pouvoir et s’imposant à lui.
♥L’exercice du pouvoir politique doit être régi par des normes abstraites qui impose des bornes aux dirigeants politiques.
♥La limitation du pouvoir des gouvernants a fait naître la Ĉ => le passage à un Etat de droit= accepte d’être limité par le droit et de le respecter.
 Définition formelle de la Ĉ (La forme)
Elle accorde une valeur de norme constitutionnelle, difficile à mettre en œuvre ou à modifier qu'une règle ordinaire. Il se situe au-dessus des
autres règles et peut permettre d'élaborer des normes de niveau hiérarchiquement inférieur.
 Définition matérielle de la Ĉ (Le contenu)
♥Contenu écrit ou non, porte ou non la dénomination de Ĉ. Son objet doit se rapporter à l'organisation, aux conditions d'attribution et à l'exercice
du pouvoir. La définition matérielle s’attache à la substance des règles jrdqs relatives à l'organisation du pouvoir qui composent la Ĉ.
 L’autorité de la Ĉ
♥La Ĉ est la norme interne suprême à laquelle doivent se conformer les autres actes(Hans Kelsen= vision pyramidale de la Ĉ). Elle est à la tête de la
hiérarchie des normes jrdqs et constitue la pièce fondamentale du principe de la légalité(le règne de la loi, ordinaire et constitutionnelle).
♥La supériorité de la Ĉ est fondée sur l’idée démocratique : En énonçant les droits et libertés => elle assure la protection de l’individu contre
l’Etat et celle de la minorité contre la majorité.
o Qu’est-ce qu’on entend par la hiérarchie des normes ou règles jrdqs ?
♥Désigne la cohabitation dans le même système jrdq de plusieurs règles de droit de valeurs différentes qui se déterminent selon la notoriété et le
rang de l'institution, ou l'autorité qui a édicté la norme en question.
♥En pyramide de la hiérarchie des normes, la Ĉ se situe au sommet de l'ordre jrdq et administratif. C’est la norme suprême de notre Etat.
 Formes de la Ĉ
1. La Ĉ écrite :
♥Forme la plus moderne. Formalisée dans un texte unique ou un ∑ de lois constitutionnelles et représente la majorité des Ĉ modernes.
♥L’écrit donne des facilités de preuve, des garanties de certitude, sécurité et protection contre l’arbitraire et la stabilité des règles constitutionnelles.
2. La Ĉ coutumière :
♥L'∑ des règles relatives à l'organisation du pouvoir qui ne se trouvent pas sous forme écrite. Elle se crée au jour le jour, (règles après règles).
♥Elle est le fruit de traditions, d’usages, de principes non écrits mais respectés pendant des générations.
♥Actuellement, seul le Royaume-Uni est resté fidèle à une Ĉ coutumière parmi les États occidentaux
3 inconvénients de la Ĉ coutumière par rapport à la Ĉ écrite :
 Elle n’est pas choisie, le peuple n’y est pas associé. => le fruit du comportement, des choix, adoptés par la classe dirigeante.
 Elle est imprécise et souvent difficile à discerner.
 Elle n’est pas réfléchie. => elle ne procède pas d’un choix ni d’une construction rationnelle.
o Qu’est qu’on entend par une coutume constitutionnelle ?
Elle naît d’une succession de pratiques. Elle intervient pour compléter la Ĉ. Elle est constituée par les usages et pratiques nés de la vie politique.
4 conditions de l’usage pour produire des effets juridiques :
♥La répétition ♥La constance ♥La clarté ♥Le sentiment d’obligation :
A. La Ĉ souple
♥Une Ĉ souple peut être modifiée comme une simple loi, par la procédure législative ordinaire. => Il n’y a pas de suprématie de la Ĉ sur la loi.
♥Ex : La Ĉ anglaise => le Parlement souverain peut modifier, abroger une disposition constitutionnelle écrite ou coutumière par une simple loi.
B. La Ĉ rigide
♥Une Ĉ rigide nécessite une procédure spéciale pour sa révision qui peut être différente de la procédure législative ordinaire : nécessité de faire
élire une assemblée spéciale, nécessité d’un référendum populaire et de majorités spéciales au parlement pour voter cette révision, modalités
particulières d’initiative et de révision des textes portant révision …
♥C’est dans le cas de la Ĉ rigide qu’apparait la suprématie formelle de la Ĉ puisqu’on distingue entre la loi constitutionnelle et la loi ordinaire.
♥La Ĉ marocaine est rigide car elle exige que les projets et propositions de révision de la Ĉ sont soumis par dahir au référendum .Alors que les
lois ordinaires sont votées à la majorité simple et font la navette entre la Chambre des représentants et la Chambre des Conseillers.
♥Les Ĉ rigides, apparues à la fin du 18ème siècle avec la Ĉ américaine, témoignent la durabilité du texte constitutionnel.
La notion de Ĉ rigide se rattache à 2 conséquences importantes :
 Le législateur ne peut pas modifier librement la Ĉ ni voter les lois ordinaires qui lui seraient contraires
 Tous les organes institués par la Ĉ ne peuvent renoncer à exercer les attributions qu’elle leur confie (équivaut à une révision implicite),
ils détiennent des « compétences » et non des « droits » dont ils seraient propriétaires, ils ne peuvent en disposer.
 Le contenu de la Constitution
Toujours: les règles relatives au fonctionnement des institutionspolitiques. Souvent:des déclarations des droits et dispositions vraiment «diverses»
A. Les règles relatives au fonctionnement des institutions politiques
♥La Ĉ définit le statut des gouvernants et les modes d’exercice du pouvoir et les 3 fonctions de l’Etat (législative,exécutive et judiciaire). La Ĉ organise
les relations entre ces fonctions et les organes qui en ont la charge, afin que chacun puisse agir ou édicter des normes conformément à la Ĉ.
♥Ces règles forment le noyau dur de la Ĉ. Elles sont obligatoires pour les Pouvoirs publics. => Les gouvernements sont liés par ces règles, ne
pas les respecter revient à violer la Ĉ.
♥La Ĉ est pour les gouvernants le fondement de leurs prérogatives et la loi de leur fonction. Elle leur établit la légitimité, fonde l’autorité et détermine la compétence.
B- Les déclarations des droits
♥La plupart des Ĉ actuelles s’ouvrent par une Déclaration des Droits, ou par un Préambule. Ces textes formulent la philosophie politique du
régime, les valeurs dont il se réclame, et énoncent les droits et libertés des citoyens que le pouvoir s’engage à respecter.
♥Les déclarations sont apparues avec les premières Ĉ écrites à la fin du 18ème siècle, la plus célèbre étant la Déclaration des Droits de l’homme et
du citoyen de 1789 qui fut ensuite placée en tête de la Ĉ française de 1791.
♥Dans les Ĉ actuelles, on trouve toute une série de dispositions qui consacrent la liberté de pensée, d’expression, d’aller et venir, l’égalité entre
les citoyens... Ces droits ont généralement une valeur constitutionnelle dans les démocraties et sont protégés par un juge constitutionnel.
C- Les dispositions diverses
♥Les Ĉ peuvent contenir aussi une série de dispositions d’importance et de valeur inégales. On profite du caractère solennel du texte, de son
autorité jrdq exceptionnelle pour préciser certains attributs de l’Etat, proclamer des principes variés.
♥EX: le nom de l’Etat, la forme du régime (monarchie, république) ; le drapeau (ses couleurs, signes, dimensions) ; la capitale; la langue et la religion.
 La place juridique de la loi organique
♥La loi organique est un terme issu du D.C qui désigne une catégorie de loi faisant référence à l'organisation des pouvoirs. Votée par le
parlement, elle précise ou complète les dispositions de la Ĉ qui a fixé les principes généraux.
♥Au Maroc, dans la hiérarchie des normes, la loi organique se situe en dessous de la Ĉ mais au-dessus des lois ordinaires.
♥La Ĉ n'indique pas avec précision le domaine des lois organiques. Elles sont définies=>lois auxquelles la Ĉ confère le caractère de lois organiques.
 La séparation des pouvoirs en tant que pilier du D.C "La théorie de la séparation des pouvoirs (Montesquieu)"
♥Montesquieu propose de distinguer le pouvoir de faire les lois (législatif), de les exécuter (exécutif), et de juger les crimes (judicaire).
♥L’objectif de cette théorie est d’aboutir à l’équilibre des différents pouvoirs : "Pour qu’on ne puisse pas abuser du pouvoir, il faut que, par la
disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir."
♥ ‘’De l’esprit des lois’’, en 1748 : C’est le moyen d’organiser la division du pouvoir afin de préserver la liberté politique et la liberté de chacun
contre l’arbitraire. C’est pourquoi Montesquieu prône la collaboration => l’équilibre des pouvoir pour former un gouvernement modéré.
♥Elle a inspiré la Ĉ américaine de 1787.L’équilibre des pouvoirs est permis par des empêchements mutuels:«checks and balances»=>la théorie de la balance des pouvoirs.
♥Afin d’éviter que chacun des pouvoirs n’abuse de ses prérogatives =>les constituants américains ont réparti le pouvoir législatif entre 2
assemblées, donné au président un droit de véto sur les textes législatifs, et reconnu parallèlement au Sénat la faculté de s’opposer aux
nominations relevant du Président ou traités internationaux négociés par l’administration.
 Comment s’élabore une Ĉ ?
♥Le procédé le plus retenu depuis le 18ème siècle.
♥Les modes d’élaboration d’une Ĉ varie d’un pays à l’autre, selon si la Sté est démocratique ou non.
A- Le recours à l’Assemblée constituante
Une assemblée est élue par le peuple, elle a pour tâche d’élaborer la Ĉ. On peut distinguer 2 types d’Assemblée constituante :
1-L’Assemblée exclusivement constituante
♥Elle a pour unique attribution la rédaction de la Ĉ. Elle n’a aucune compétence. Elle n’a pas à intervenir dans les affaires de la Nation pendant
la durée de ses travaux, en particulier elle n’a pas à légiférer.
♥Ex : La Convention de Philadelphie qui rédigea la Ĉ des Etats-Unis en 1787.
2-L’Assemblée cumulant pouvoirs constituants et pouvoirs législatifs
♥Elle se comporte comme un Parlement, votant la loi, contrôlant le gouvernement et, en même temps, elle élabore la Ĉ.
♥Ex : La France a suivi cette voie durant la Révolution. Les assemblées de la révolution étaient constituantes et législatives.
B- La rédaction de la Ĉ par le gouvernement approuvé par le peuple
♥Le pouvoir exécutif s’attribue le droit de rédiger un texte constitutionnel.
♥La Ĉ est élaborée par le gouvernement avant de la soumettre à la ratification populaire.
C- L’élaboration non démocratique : la Ĉ octroyée
Dans les régimes autoritaires, le titulaire du pouvoir constituant originaire est le chef d’Etat ou le groupe d’individus qui détient le pouvoir. Ils
peuvent élaborer Une Ĉ selon leur « bon plaisir ». L’exemple de cette Ĉ est la Charte octroyée en 1814 par Louis XVIII.
 Distinction entre pouvoir constituant originaire et pouvoir constituant dérivé :
o Le pouvoir constituant originaire est celui qui s’exerce de manière inconditionnelle pour doter d’une Ĉ un État qui n’en a pas (nouvel
État) ou qui n’en a plus (après une révolution).
o Le pouvoir constituant dérivé ou institué est créé lui-même par la Ĉ. Il dispose d'une compétence de révision de la Ĉ, qui doit obéir à des
conditions de forme (procédure pour réviser la Ĉ) et à des conditions de fond (portée de la révision envisagée). L'étude du pouvoir
constituant dérivé est donc liée à l'étude des révisions constitutionnelles.
 Le référendum ou l’approbation populaire
♥Pour donner plus d’autorité à la Ĉ et légitimer le pouvoir qui en a pris l’initiative et élaboré le texte constitutionnel, la Ĉ est soumise pour
approbation au peuple. La Ĉ est l’œuvre de ses rédacteurs et du peuple lui-même. L’instrument de l’approbation populaire est le référendum.
♥Le vote de l’∑ du corps électoral porte sur une question à laquelle on répond (oui/non). Il est expression directe de la volonté générale.
♥Le consentement populaire à la Ĉ fait présumer de l’adhésion des citoyens à une autorité qui exerce ses pouvoirs en application de la Ĉ.
 La révision des Constitutions
Le pouvoir constituant dérivé (ou institué) est l’organe désigné par la Ĉ pour procéder à une éventuelle modification de celle-ci. La facilité de
révision diffère selon si les Ĉ sont souples ou rigides. NB : à l’exception de la Grande-Bretagne, les démocraties occidentales sont rigides.
 Le pouvoir de révision connaît certaines limites
♥Cette limitation peut porter sur le temps, l’objet ou les circonstances. Certains législateurs constituants ont soit exclu certaines questions, soit
subordonné ces questions à l’écoulement d’un certain délai ou pendant un certain laps de temps.
♥La question de la limitation de la révision constitutionnelle recoupe le débat autour de la « supraconstitutionnalité ». Celle-ci consiste à
considérer que le pouvoir constituant dérivé ne peut modifier certaines règles, en particulier s’agissant des droits et libertés fondamentaux.
 La révision constitutionnelle au Maroc
1-L’initiative royale
♥Au Maroc, l’impulsion constitutionnelle est toujours venue de la monarchie qui dispose d’un pouvoir constituant originaire conféré par la
puissante légitimité. C’est le roi qui a un pouvoir constituant institué ; bien que la Ĉ prévoie que modalités de révision sont partagés entre le roi,
le gouvernement et le parlement, ce pouvoir a toujours été exercé par l’institution royale.
♥La réforme constitutionnelle de 2011 a été annoncée par le Roi. Une Commission consultative pour la réforme de la Ĉ a été instaurée sous
l’égide du juriste A. Mennouni. Les 19 membres qui la composent ont été nommés par le roi qui leur a laissé un délai de 3 mois pour élaborer un texte.
♥L’institution royale peut soumettre directement au référendum le projet de révision dont il prend l’initiative.
2-L’initiative gouvernementale
♥L’initiative de la révision de la Ĉ appartient au Roi, au Chef du gouvernement, à la Chambre des Représentants et à la Chambre des Conseillers.
♥La proposition de révision émanant du Chef du gouvernement doit être soumise au Conseil des ministres après délibération en Conseil de gouvernement.
3- L’initiative parlementaire
Les parlementaires sont aussi désignés pour avoir l’initiative de la révision. Une série de possibilités s’offre pour organiser leur initiative qui peut
venir d’un ou de plusieurs membres d’une des 2 Chambres du Parlement, et peut être adoptée par vote à la majorité des 2/3 des membres.
 Contrôle de la Constitutionnalité
♥Michel de Villiers : Le contrôle de constitutionnalité est un ∑ de procédures ayant pour objet de garantir la suprématie de la Ĉ en annulant, ou en
paralysant l'application de tout acte [généralement une loi], qui lui serait contraire ».
♥L’∑ des moyens jrdq permettant de garantir la conformité, des règles de droit produites par les pouvoirs composant l’État à la Ĉ et ses principes.
♥La Cour constitutionnelle est l'organe chargé d'assurer la primauté effective de la Ĉ qui est, selon la théorie de hiérarchie des normes, la norme suprême.
On distingue 2 types de contrôle : ► Par "a priori" : Avant la promulgation d'une loi,
► Par "a posteriori" : Lorsque la Constitutionnalité d'une loi déjà promulguée est contestée
A- Le modèle américain
♥Le contrôle de la Constitutionnalité des lois est née aux États-Unis, par l'arrêt fondateur de la Cour Suprême Marbury contre Madison en 1803.
♥L’inconstitutionnalité d’une loi peut désormais être soulevée devant n’importe quel tribunal américain.
♥Le contrôle en USAestdéconcentré =>Tous les juges sont compétents pour l’exercer & Concret =>Effectué à partir d’un litige précis.
On distingue ici 2 formes de contrôle : ► a posteriori : La loi dont la conformité à la Ĉ est contrôlée a déjà été adoptée.
►par voie d’exception : Le requérant demande au juge de mettre fin à une situation qui est fondée sur
la loi litigieuse. L’exception se présente comme un moyen de défense offert aux citoyens => toute personne poursuivie
devant un juge peut soulever l’exception si elle estime qu’on veut lui appliquer une loi inconstitutionnelle.
B- Le modèle européen
♥Avec Hans Kelsen qu’on va admettre progressivement ce contrôle en Europe. Il préconise un contrôle confié à un organe spécialisé dans ce
contrôle (contrôle concentré) non pas à tous les juges (contrôle diffus). La première Cour constitutionnelle est ainsi crée en 1919 en Autriche.
♥Le contrôle est généralement « abstrait » => la question de constitutionnalité étant posée en dehors de tout litige devant un juge.
♥Il peut s’exercer par voie d’action (c’est la loi qui elle-même attaquée), à la demande d’autorités de l’Etat, avant ou après la promulgation de la loi.
♥La France a une approche théorique et procédurale proche du modèle de Hans Kelsen (ouvrage: Une théorie pure du droit (1934)). La norme suprême => l’hypothèse à
partir de laquelle les normes trouvent leur source ; Toutes les normes tirent leur validité de leur conformité à la norme qui leur est immédiatement supérieure.
♥En France, le contrôle de la Constitutionnalité des lois est concentré : Seul le Conseil constitutionnel est compétent pour l’effectuer.
 Le contrôle de la Constitutionnalité des lois au Maroc
♥Au Maroc, l’institution de la justice constitutionnelle est un fait ancien En vertu de la première Ĉ marocaine promulguée en 1962, une
Chambre constitutionnelle fut instituée au sein de la Cour suprême. Elle avait exercé ses compétences sans discontinuité pendant une trentaine
d'années. Puis, à l'occasion de la révision de la Ĉ en 1992, le Conseil constitutionnel a vu le jour avec notamment des attributions élargies. Mais,
depuis la réforme constitutionnelle de 2011, le conseil constitutionnel a été remplacé par la Cour constitutionnelle.
♥Les membres de la Cour Constitutionnelle sont choisis parmi les personnalités disposant d’une haute formation dans le domaine jrdq et d’une
compétence judiciaire, doctrinale ou administrative, ayant exercé leur profession depuis +15 ans, et reconnues pour leur impartialité et probité.
♥Selon les dispositions la Ĉ marocaine de 2011, cet organe constitutionnel statue sur :
1) La régularité de l’élection des membres du Parlement et des opérations de référendum.
2) Les lois organiques avant leur promulgation et les règlements de la Chambre des Représentants et de la Chambre des Conseillers avant
leur application doivent être soumis à la Cour Constitutionnel qui se prononce sur leur conformité à la Ĉ.
3) Les lois et les engagements internationaux peuvent être déférés à la Cour Constitutionnelle avant leur promulgation ou leur ratification,
♥Si la Cour constitutionnelle saisie par le Roi ou le Chef du gouvernement ou le Président ou 1/6 des membres de la Chambre des Représentants
ou le Président ou 1/4 des membres de la Chambre des Conseillers, déclare qu’un engagement international comporte une disposition contraire à
la Ĉ, sa ratification ne peut intervenir qu’après la révision de la Ĉ.
♥Tous les citoyens devraient avoir désormais le droit de saisir la Cour constitutionnelle pour remettre en cause la Constitutionnalité d’une loi,
dont l’application dans un différend soumis à la justice pourrait porter atteinte aux droits et libertés constitutionnelles.
♥Le contrôle par voie d’exception permettra les citoyens en litige de contester les dispositions législatives existantes contraires aux droits et libertés prévus par la Ĉ.
♥La Cour constitutionnelle peut être saisie par le Roi, le Chef du Gouvernement, le Président ou par le cinquième des membres de la Chambre
des Représentants, le Président ou 40 membres de la Chambre des Conseillers.
♥Une loi déclarée inconstitutionnelle par la cour constitutionnelle ne peut être promulguée ni appliquée. Il s’ensuit que la loi
inconstitutionnelle est abrogée à compter de la date fixée par la Cour dans sa décision. Les décisions de la Cour Constitutionnelle ne sont
susceptibles d’aucun recours. Elles s’imposent aux pouvoirs publics et à toutes les autorités administratives et juridictionnelles.
♥Comme la France, Le Maroc a opté pour un contrôle de constitutionnalité concentré: Seule la Cour constitutionnelle est compétente pour l’exercer.
III. L'Etat
 La notion d’Etat
♥L’Etat est à la fois une idée et un fait. Il est une donnée fondamentale du D.C car il est le cadre privilégié d’exercice du pouvoir politique.
♥Le terme « Etat » connaît plusieurs acceptions :
- C’est tout d’abord le pouvoir central par une collectivité humaine géographiquement localisée et politiquement organisée, ayant
généralement pour support sociologique une Nation.
- Il désigne aussi les gouvernants pour les différencier des gouvernés, il évoque les pouvoirs publics dans leur ∑
♥L’Etat a le pouvoir de fixer les règles de comportement et d’en imposer le respect. L’idée d’Etat est liée à celle de droit.
 L’origine de l’Etat
Il ne suffit pas définir l’Etat, il faut savoir comment il est apparu ? Comment les Etats se sont formés ? Comment les hommes ont accepté de leur obéir ?
 L’Etat en tant que phénomène naturel
♥Selon cette théorie, l’Etat est l’aboutissement d’un phénomène naturel, donc l’Etat n’est pas volontairement créé par les hommes. Il n’est pas
l’œuvre délibérée des hommes, il s’impose.
♥Aristote : la cité (Etat) fait partie des choses naturelles, et que l'homme est par nature un animal politique. L'Etat se forme à partir d'une suite de communautés :
À l'origine, communauté de 2 personnes (homme / femme, père / enfant, maître / serviteur) => Les familles => villages=> la polis (la Cité, l'Etat).
♥Contrairement à Platon, Aristote ne conçoit pas l'Etat idéal mais plutôt les conditions de possibilité de l'Etat. Selon lui, Le but de l'Etat est
l'accomplissement éthique des citoyens. La cité/Etat existe ainsi en vue non seulement du vivre ∑ mais du « bien vivre ».
 L’Etat en tant que phénomène volontaire
♥Cette idée s’est construite autour des théories du Contrat social, développée au 17ème et au 18ème siècle par Hobbes, Locke et Rousseau.
♥La théorie contractuelle voit la naissance de l’Etat non comme une résultante de la volonté divine, mais plutôt comme relevant d’un contrat
conclu entre des volontés humaines afin de sortir d’un état appelé « état de nature ».
♥Ainsi, selon Hobbes, les hommes devraient conclure un pacte qui va instituer un Etat garant de l’ordre. Le pouvoir absolu de l’Etat (Léviathan)
va d’ailleurs sa légitimité dans la garantie de la sécurité individuelle.
♥Le contrat social, (Du Contrat social (1762) : Rousseau), a pour but de rendre le peuple souverain, et de l’engager à abandonner son intérêt
personnel pour suivre l’intérêt général. Car la Sté est gérée par la volonté générale. L’État est donc créé pour incarner cette volonté.
♥Le contrat social de rousseau est davantage proche du contrat de John Locke.
♥John Locke : Les hommes entrent dans l’état civil par un contrat d’association (consentement mutuel) et un contrat de soumission conditionnel. Le contrat
de soumission au gouvernement est dissout dès que la majorité considère ce gouvernement comme inadéquat => incapable d’assurer la sécurité.
 Les caractères juridiques de l’Etat
A- L’Etat est une organisation dotée de la personnalité juridique
♥Malberg a introduit la notion de personnalité jrdq, qui permet de penser l'Etat comme une personne morale. Pour lui, l'Etat est une institution
dotée d'une personnalité morale de droit public et exerçant son autorité souveraine sur une population et un territoire donnés.
♥La personnalité de l’Etat ne se confond pas avec celle de ses dirigeants ce qui implique :
 Que les dirigeants ne sont pas propriétaires de leurs fonctions, ils en sont titulaires, elles peuvent leur être retirées
 Que les décisions précises par les autorités étatiques sont prises par l’Etat en tant que personne jrdq.
♥La personnalité jrdq explique que l’Etat a une existence jrdq comme celle des persn. physiques qui lui offre les mêmes possibilités d’action.
♥La notion de personnalité jrdq ou morale est conçue pour donner une existence et une capacité jrdq à des groupements d’individus poursuivant un intérêt légitime.
B- L’Etat est souverain
♥L’État est constitué au sens du D.C et D.international quand il exerce une autorité politique exclusive qu’on appelle la souveraineté.
♥Dire que l’État est souverain => qu’il est le pouvoir le plus élevé, et qu’il n’est subordonné à aucun autre pouvoir.
♥Formulée par Jean Bodin (16ème siècle), l’idée de souveraineté confère à l’Etat, dans l’ordre interne, le pouvoir de faire la loi, d’appliquer les
décisions publiques, d’exercer la justice ainsi que de recourir à la force si nécessaire.
 La théorie de la souveraineté populaire
♥"Du Contrat social" : Rousseau 1762 : la souveraineté appartient au peuple et chaque citoyen en détient une part => Elle se partage entre tous les
individus, elle est atomisée entre tous les citoyens puisque chacun sera détenteur d'une parcelle de souveraineté.
♥La souveraineté populaire rejette toute idée de gouvernement représentatif,toute démocratie représentative. La démocratie est directe (gouvernement direct).
 La théorie de la souveraineté nationale
♥Cette notion apparaît aux 17ème et 18ème siècles avec John Locke et Montesquieu qui énoncent le principe de séparation des pouvoirs, fondement
des systèmes de représentation.
♥La souveraineté nationale est le principe selon lequel la souveraineté appartient à la nation=>une entité collective abstraite, unique et indivisible.
♥Elle sera affirmée et consacrée partout dans le monde et impliquera un régime représentatif.
♥Les représentants de la nation sont titulaires d'un mandat représentatif et œuvrent dans l'intérêt de la nation entière. Ils représentent la nation entière et non ses électeurs.
 Les éléments constitutifs de l’Etat
1- Un pouvoir d’injonction et de contrainte
♥L’Etat a le pouvoir de fixer des règles de comportement et d’en imposer le respect. L’idée de l’Etat est liée à celle de droit.
♥Seul l’Etat exige, par la force si a besoin, le respect des règles jrdqs car il a le monopole du pouvoir normatif et le monopole de la force.
♥Ce pouvoir apparaît à travers l’existence d’un système judiciaire assorti de garanties jrdq et un appareil répressif pour sanctionner les infractions à la loi.
♥C’est grâce à ce pouvoir normatif et de contrainte que l’Etat dispose de la prérogative de commander et de se faire obéir.
2- Le territoire
♥Hans Kelsen : c’est le domaine de la validité spatiale des normes jrdqs.
♥Le territoire est délimité par une frontière qui est une ligne déterminant l’étendue et les limites de l’espace géographique de l’Etat voisin. Mais
les problèmes de frontières demeurent sensibles. Ces problèmes sont gérés par le droit international public.
♥Le territoire est une condition d’indépendance d’un pouvoir politique. Il est, juridiquement, le cadre de sa compétence : ceux qui y vivent sont
subordonnés à la réglementation qu’il pose. A l’inverse, les autorités ne peuvent exercer leur pouvoir en dehors des frontières de l’Etat.
♥Le lien entre territoire et souveraineté est un des éléments fondamentaux de la construction des Etats et des relations internationales.
♥Ce territoire est délimité par 3 types de frontières : Terrestres ; maritimes ; aériennes.
3- La population
L’∑ de personnes physiques vivant de façon permanente sur le territoire étatique sur laquelle l’Etat exerce sa souveraineté.
 Les nationaux
♥Sont les individus liés à l’Etat par le lien de la nationalité qui permet de distinguer les nationaux et les étrangers.
♥ Hans Kelsen : La nationalité crée une allégeance personnelle de l’individu envers l’Etat. La question de savoir si un individu ressortit d’un
Etat est une question de droit qui fonde la compétence personnelle de l’Etat en l’autorisant de soumettre à sa juridiction ses nationaux.
♥La nationalité peut être originaire ou résulter d’un acte volontaire.
 Les étrangers
L’étranger est une personne physique vivant sur le territoire d’un Etat auquel il n’est pas rattaché par le lien de nationalité. En tant que tel ils sont
soumis du droit de l’Etat en tant que résidents, éphémères ou permanent.
 Les formes de l’Etat
A- L’Etat unitaire
♥Tous les citoyens sont soumis à l’unique pouvoir. L’État unitaire comprend un seul appareil d'État pleinement compétent sur l'∑ du territoire, sur le plan politique et jrdq.
♥L’Etat unitaire constitue la forme la plus répandue d’Etat : le Maroc est par exemple un Etat unitaire.
2 traits caractérisent l’Etat unitaire :
1-La simplicité organisationnelle
♥L’Etat dispose d’une organisation unique qui comporte un seul appareil politico-administratif considéré comme centre d’impulsion unique. Il
est constitué d’un seul exécutif, d’un seul parlement, d’une seule organisation juridictionnelle.
♥L’Etat peut créer des collectivités secondaires auxquelles il peut attribuer des compétences. Mais le modèle demeure essentiellement vertical en
raison de la subordination des collectivités locales au centre.
♥L’Etat marocain est traditionnellement considéré comme un Etat unitaire centralisé même si le premier article de la Ĉ de 2011 stipule que
l’organisation territoriale du Royaume est décentralisée, fondée sur une régionalisation avancée.
2-La cohésion de l’élément humain
L'Etat unitaire est en quelque sorte « le maître des lieux » sur son territoire et sa population. Il transmet sa volonté uniformément sur tout son
territoire et sur sa population qui est soumise à un même et unique pouvoir. Cependant, il peut être difficile de gérer un Etat moderne à partir
d'un centre unique car, selon NAPOLEON III, « on peut gouverner de loin mais on n'administre bien que de près ». C’est pourquoi la
déconcentration et la décentralisation se présentent comme une modalité qui consiste à rapprocher l'administration de l'administré.
B- Les Etats composés
1-La confédération
♥Elle constitue une forme rare de l’Etat composé, qui n’est plus représentée dans la Sté internationale d’aujourd’hui.
♥Elle est une association d’Etats qui, par traité, décident et d’exercer par l’intermédiaire d’organes communs un certain nombre de compétences
et d’unifier leur politique dans divers domaine. Mais, chaque Etat membre conserve la plénitude de sa personnalité et sa souveraineté.
♥L’état constitutif de la Confédération réside dans un traité ou un pacte international alors qu’un Etat (unitaire/fédéral) est fondé par une Ĉ.
Exemples de confédérations :
 La Confédération des États-Unis d’Amérique de 1777 à 1789,
 La République Arabe unie (RAU) constituée de l'Égypte et de la Syrie entre 1958 et 1961.
♥Dans la pratique, La Confédération se dissout ou se transforme en Etat fédéral. Elle n’est qu’une solution transitoire.
2-L’Etat fédéral
♥L’Etat fédéral est composé par un certain nombre d’entités, dont le nom varie : Etats fédérés, cantons, länder …, qui ont les apparences d’un
Etat (Constitution, Parlement, Gouvernement, tribunaux), mais qui sont privées de la souveraineté externe (elles n’ont pas de relations directes
avec les pays étrangers), et dont les compétences ne sont pas illimitées, car elles s’exercent dans les règles fixées par la Ĉ de l’Etat fédéral.
♥Les Etats fédérés bénéficient d’une autonomie et d’attributions beaucoup plus importantes que celles dont disposent habituellement les
collectivités décentralisées.
♥La discrimination des compétences entre l’Etat fédéral et les Etats fédérés se fait soit par énumération des compétences respectives, soit par
énumération des compétences fédérales, ce qui emporte la présomption contraire.
♥La fédération apparaît comme une construction à 2 étages. A l’étage inférieur se trouvent les entités fédérées qui conservent une série de
compétences étatiques et à l’étage supérieur siège le super-Etat fédéral.
♥L’acte fondateur d’un Etat fédéral est une Ĉ (et non un traité, comme dans la Confédération).
Les principes organisateurs de la fédération sont :
 Le principe de l’autonomie : Chaque Etat ou entité fédéré a sa propre Ĉ et organise ses pouvoirs publics dans le respect de la Ĉ fédérale.
Ce principe consiste en ce que les Etats associés conservent chacun une certaine indépendance dans la gestion de ses affaires.
Ils disposent de l’autonomie gouvernementale => ils ont leur législation, leur gouvernement et leur système juridictionnel propres
 Le principe de la participation : l’Etat fédéral est une création volontaire des entités fédérées. Ces dernières sont parties prenantes de la
fédération. Ce principe consiste dans la collaboration des Etats associées à l’élaboration des décisions applicables à l’union toute entière ;
et ce par leur participation aux institutions communes, dans lesquelles ils ont voix délibérative.
Exemples d'Etats fédéraux : Les Etats-Unis, l'Allemagne, la Suisse.

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