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La théorie générale du droit constitutionnel

Pr. HIRATE Fatima Zahra


S1- Doit Français 2023
Faculté de droit Martil /Université Abdelmalek Saadi Tétouan

INTRODUCTION GENERALE :
1- Définition du droit constitutionnel :
La définition du « droit constitutionnel» a fait l’objet d’une controverse doctrinale qui, jusqu’à présent,
demeure toute entière. Au regard de certains auteurs, l’évolution rapide de l’objet de cette discipline en a
rendu impossible toute définition matérielle. Mais ceci n’a pas empêché d’autres auteurs de proposer une
certaine définition de la notion de « droit constitutionnel». C’est « une technique de l’autorité» affirme
Marcel Prélot.
Il ajoute « dans son acception aussi bien logique que pédagogique, le droit constitutionnel doit ainsi se
définir : la science des règles juridiques suivant lesquelles s’établit, s’exerce et se transmet le pouvoir
politique.» - Haurio A. , Giquel J. , Gellard P. , « droit constitutionnel et institutions politiques», 6e édition, Montchrestien, Paris, 1975, page :31

Une définition plus générale est proposée par Jacques Cadart : « l’ensemble des règles de droit qui détermine
la composition, les mécanismes, et les compétences ou pouvoirs des organes supérieurs de l’Etat :
gouvernements et peuples». - Cadart J., « institutions politiques et droit constitutionnel», tome 1, 2e édition, L.G.D.J, Paris, 1975, pages : 17-
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Pour dégager la signification profonde de cette définition, l’auteur précise l’objet, voire même l’objet ultime
du droit constitutionnel. Il ajoute « ces règles ont pour but…:
- d’assurer la suprématie du droit sur les gouvernants (parlement, gouvernement, chef de l’Etat et pouvoir
juridictionnel) et même sur la majorité du peuple
- et, par la suite, de garantir la liberté : le règne du droit.»

2- Objet du droit constitutionnel :


Le droit constitutionnel est une discipline relativement récente. Ce n’est qu’en 1834 que François Guizot
met en place la chaire de droit constitutionnel à la faculté de droit de paris. Depuis cette date et pendant
longtemps, l’expression « droit constitutionnel» a porté la signification de « droit de la constitution».- Prélot M.
Boulouis J. « institutions politiques et droit constitutionnel», 8e édition, Dalloz, Paris, 1980, page 31

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La constitution, on le précisera, se présente comme la norme juridique relative aux principes fondamentaux
de l’ordre juridique étatique et aux règles de base concernant l’aménagement et la transmission du pouvoir
au sein de l’Etat.
« La constitution, sorte de cahier de charges juridiques annexé au contrat social, se présentait comme la
(seule) règle du jeu de la vie politique des organes supérieurs de l’Etat, totalement isolée des phénomènes
économiques et sociaux, comme des comportements réels des acteurs littéralement hors du droit et du
champ de l’étude dès lors qu’ils ne se conformaient pas au texte suprême.» - Turpin D. « droit constitutionnel», presses
universitaires de France, Paris, 1992, page :2
En effet, le constitutionnalisme classique ainsi décrit ne permet pas de prévoir tous les mécanismes et
articulations dont dépend le fonctionnement du pouvoir.
Il n’est pas possible, par exemple, de percevoir à travers la norme constitutionnelle la relation effective entre
le président des Etats-Unis d’Amérique et le congrès, parfaitement occultée.
du fait de la séparation rigide des pouvoirs qui est un attribut fondamental du régime présidentiel américain,
ni la fonction des partis politiques en tant qu’institution régulatrice du jeu politique, trop partiellement
abordée par le texte constitutionnel ; et de façon plus excentrique, le rôle de la coutume constitutionnelle
comme élément complémentaire au texte solennel destiné à l’adapter aux spécificités sociologiques,
politiques…et culturelles d’un contexte déterminé, ou l’importance qu’acquièrent certains dispositions par
rapport aux autres au sein d’un même texte, l’article 19 dans le cas de la constitution marocaines 1996.
-« Le roi, Amir Al Mouminine. Représentant Suprême de la Nation, Symbole de son unité, Garant de la
pérennité et de la continuité de l’Etat, veille au respect de l’Islam et de la Constitution.
Il est le protecteur des droits et libertés des citoyens, groupes sociaux et collectivités.
Il garantit l’indépendance de la Nation et l’intégrité territoriale du Royaume dans ses frontières
authentiques»
C’est là l’aspect de la crise du « droit constitutionnel» classique, foncièrement normatif, voire même
«métaphysique» selon la fameuse expression de Maurice Duverger.
Celui-ci s’insurge contre cet Etat de fait et propose de dépasser toute conception a priori de l’Etat et du
gouvernement et d’admettre une approche rationnelle des faits, abordant « les structures et les mécanismes
du gouvernement des hommes tels qu’ils sont, et non plus tels qu’ils devraient être, ou plutôt telles qu’on
voudrait parfois nous faire croire qu’ils sont. »
Le renouveau du « droit constitutionnel» passe nécessairement par le concours que lui apporte la « science
politique». Cet apport repose la dimension normative sur une dimension descriptive et pratique.

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Les phénomènes politiques ou du pouvoir sont abordés désormais dans leur contexte historique,
géographique, culturel, religieux… En d’autres termes, la « science politique ne s’intéresse plus seulement
aux gouvernants, mais d’abord aux gouvernés, démocratisant en quelque sorte l’objet de son étude.» - Guiquel
J. « droit constitutionnel et institutions politiques», Montchrestien, 16e édition, Paris, 1999, page 15
A titre d’exemple, la science politique aborde plutôt la manière dont se dégage la majorité appelée à faire la
loi, alors que la norme constitutionnelle définie cette majorité comme « l’expression de la volonté générale
nécessairement toujours bonne et insusceptible de toute contestation par les minorités» - Turpin D. page 4
Il suit de là donc que le droit constitutionnel comporte un triple objet :
- Tout d’abord, il a pour objet l’étude du dogme constitutionnel. En général, il s’agit des règles relatives à
l’aménagement et à la transmission du pouvoir d’Etat, des règles qui déterminent les rôles des institutions
constitutionnelles et celles qui prévoient les mécanismes qui fixent les rapports entre les composantes du
régime…c’est le droit constitutionnel normatif.
- En second lieu, le droit constitutionnel a pour objet de retracer les organes d’Etat (les institutions politiques),
d’analyser les articulations juridiques, politiques, économiques et sociologiques qui les déterminent, de
décrire les fondements constitutionnels des institutions administratives et juridictionnelles… c’est le droit
constitutionnel institutionnel.
- D’autre part, un troisième objet qui n’est pas moins important que les deux premiers, mais qui demeure
assez en retrait dans la plupart des régimes constitutionnels des pays en voie de développement. Il s’agit de
l’étude des droits fondamentaux de la personne humaine et du domaine de ses libertés. C’est le droit
constitutionnel relationnel ou substantiel. Camy O. « cours de droit constitutionnel général», voir site internet :
www.droitconstitutionnel.net

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1ère partie: les concepts généraux du droit constitutionnel
Leçon 1: l’encadrement juridique du pouvoir politique

Le pouvoir est le fondement même de tout groupement social. Le fonctionnement de la collectivité


globalement considérée contient forcément une différenciation politique, génératrice d’une hiérarchie
sociale.
Les rapports qui naissent entre les individus prennent plusieurs formes : « ils vont de la crainte élémentaire
de la sanction à l’adhésion réfléchie à la règle». (Burdeau G, Méthode de la science politique, Dalloz, Paris, 1959, page :218.)
D’autre part ces rapports assurent une fonction d’organisation et de maintien d’un certain ordre social par
l’intermédiaire d’institutions et de règles sanctionnées. L’étape ultime de ce processus fut la création de
l’Etat, « être métajuridique, sorte de macro-individu très puissant comme organisme social» (Grawitz M., Leca J.
traité de science politique, tome 1, presses universitaires de France, Paris, 1985, page :382.) dans lequel le processus de différenciation

entre gouvernants gouvernés n’obéit plus aux lois de la puissance physique, du rang social ou de la fortune,
mais à la règle de droit, exprimée par une norme fondamentale la « constitution».
L’Etat s’est transformé en sujet de droit, qui nécessite l’hypothèse de la force du droit parce qu’il est soumis
à celui-ci et en tire sa légitimité.
A- le pouvoir politique :
Le terme «pouvoir» porte, selon Georges Burdeau, deux significations complémentaires :
- c’est l’autorité, puissance organisatrice de vie sociale,
- et celui qui en use, le ou les gouvernants, un homme ou un groupe d’hommes, qui édicte les règles de
l’organisation du groupe.
Dans ses états les plus complexes, l’organisation sociale a rendu nécessaire une forme de régulation du
pouvoir au sein du groupe selon laquelle la création et l’application des normes juridiques sont accomplies
par des individus dans un cadre institutionnalisé.
Les vecteurs du pouvoir, «les gouvernants», sont habilités à l’exercer par un ordre juridique. La théorie de la
séparation des pouvoirs vint achever ce processus. Les grandes fonctions de l’Etat sont exercées par des

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instances différentes. Elles constituent des contre-pouvoirs qui assurent l’équilibre interne du pouvoir de
l’Etat.
la notion du pouvoir politique :
Il est difficile de définir le pouvoir parce que c’est une donnée immédiate de la conscience : le pouvoir est
partout. la notion du pouvoir, définie en tant que phénomène naturel, repose évidemment sur la distinction
entre gouvernants et gouvernés.
Le phénomène du pouvoir est une constante dans l’histoire des sociétés humaines quelque soit le type de
société et le territoire concerné.
Deux questions s’imposent pourtant pour saisir cette notion complexe: comment le pouvoir a t-il- évolué?
Pourquoi obéit-on au pouvoir?
1- le pouvoir politique un phénomène juridique :
1-1 l’ Évolution du pouvoir :
G. Burdeau estime que : «l’on peut observer dans toutes les sociétés, une évolution du pouvoir politique
selon des phases dont la durée est extrêmement variable mais qui font apparaitre successivement le pouvoir
anonyme, le pouvoir institutionnalisé et enfin parfois un retour périodique au type de pouvoir
individualisé». De ces indications, on peut dégager deux grandes étapes: le pouvoir pré-étatique et le
pouvoir étatique.
le pouvoir pré-étatique :
Le pouvoir est, dans ce cas, antérieur à l’Etat, Il a connu une longue évolution dans les différentes sociétés
humaines.
A – le pouvoir anonyme ou diffus :
Ce pouvoir diffus dans la masse des individus serait celui qu’ont connu « les sociétés primitives» dans
lesquelles, croyances, superstitions, et coutumes locales constituent un ensemble de conduites à observer
sans sanction juridiquement définie. Le pouvoir ainsi conçu est un pouvoir conservateur empêchant toutes
les initiatives.
Toutefois, dès l’instant où se manifeste dans cette société un certain dynamisme social et économique, cette
forme du pouvoir va disparaitre.
Dans les sociétés modernes, cette forme du pouvoir diffus n’a pas totalement disparu : rôle de plus en plus
important de l’opinion publique.

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B- le pouvoir individualisé :
Il correspond à la période de confusion entre le pouvoir et celui qui, émergeant du groupe, l’exerce.
Les membres de la société imaginent qu’ils sont menacés par des puissances invisibles, qu’il convient
d’apaiser.
A cette fin, on prévoit des cérémonies, des rites, bref toute une magie va se développer.
Naturellement ces groupes vont reconnaitre l’autorité, le pouvoir à ceux qui pratiquent mieux la magie qui
cultivent la sagesse. Ce sont les vieillards. C’est le système de la gérontocratie, c’est-à-dire exercé par les plus
vieux. De la sorte, le pouvoir cesse d’être anonyme. Il est individualisé.
Cette individualisation correspond également à l’ère des conquêtes. Les premiers chefs étant généralement
des grands guerriers. Signalons que les manifestations du pouvoir individuel ne sont pas complètement
éteintes dans les systèmes politiques modernes.
C- le pouvoir féodal :
C’est la forme la plus achevée du pouvoir individualisé qui se caractérise par la confusion entre le pouvoir
et celui qui en use. Ce pouvoir féodal est caractérisé par l’individualisation du pouvoir, par une hiérarchie
personnelle et non institutionnelle et enfin par un statut particulier des biens basé sur l’approbation de la
terre.
Très rapidement pourtant, des nuances apparaissent et on va percevoir à côté de l’autorité personnelle du
chef, le développement du prestige de la fonction. C’est le pouvoir pré-étatique.

le pouvoir étatique
L’état est le siège institutionnel de l’autorité du pouvoir. Il ne supprime pas le chef mais il dissocie le titulaire
passager du pouvoir, du pouvoir lui-même. C’est pour des raisons d’ordre pratique et politique que le
pouvoir s’est détaché progressivement de son titulaire.
En effet, lorsque le pouvoir est lié à un homme, les difficultés sont très grandes au moment de la mort du
titulaire.
Les ambitions et les guerres des prétendants éclatent au grand jour, favorisant l’incertitude et l’anarchie.
C’est pour cela que l’on a imaginé des règles abstraites ont permis d’institutionnaliser le pouvoir et le
transférer en quelque sorte à l’Etat. Toutefois, cette institutionnalisation de l’Etat n’a pas enrayé les coups de
force (putschs, coups d’Etat…) notamment dans les pays du tiers monde ou le phénomène
d’institutionnalisation de l’Etat est loin d’être parachevé.

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1-2 l’obéissance du pouvoir
Cette obéissance nous parait, au premier abord, sans problème alors qu’elle est assez surprenante.
Pourquoi le pouvoir est-il obéi ? Comment expliquer ce que Bertrand de Jouvenel appelle « le mystère de
l’obéissance civile?».
On peut avancer que l’on obéit au pouvoir parce que ce dernier détient le monopole de la force. Cette
affirmation est arbitraire, car il lui serait le plus souvent impossible de sanctionner une désobéissance
générale. L’obéissance obtenue par la force risque d’être sans lendemain.
Le pouvoir qui ne se maintient que par la seule puissance de la force finit un jour ou l’autre par s’abattre au
moment où la force lui manque à un instant critique.
L’on peut également avancer que le pouvoir est obéi parce que consciemment ou inconsciemment il est
accepté (chaque homme est habitué dès l’enfance au pouvoir, il finit par l’accepter volontiers). Certes, il va
sans dire que le pouvoir exprime une relation de commandement et d’obéissance déterminée par la famille,
l’éducation et l’environnement socio-économique...
Élément matériel : la force et élément psychologique : la croyance dans le bien-fondé de l’attribution de cette
force constituent donc les deux éléments fondamentaux sur lesquels repose le pouvoir.
 le pouvoir politique et la force
 Le pouvoir politique et la légitimité

le pouvoir politique et la force :


Le pouvoir est basé sur plusieurs formes de contrainte:
A- la contrainte physique ou matérielle :
Le phénomène le plus élémentaire du pouvoir est évidemment la domination du plus fort physiquement
sur le plus faible.
Mais ce premier stade est vite dépassé : l’habileté, l’intelligence et le courage peuvent remplacer la force et
s’imposer sur le plan politique.
La contrainte physique tend à prendre un aspect nouveau en ce sens qu’elle repose sur une organisation
minutieuse constituée par la police, l’armée et tout l’appareil répressif de l’Etat. Il convient de remarquer que
les démocraties modernes disposent d’un appareil policier que l’histoire de l’humanité n’en a jamais connu.

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Cette contrainte existe mais le plus souvent comme une menace, comme un épée de Damoclès sur le tête
des citoyens, il n’a pas besoin de se déployer et de s’exercer en pratique. Elle sert surtout comme un moyen
d’intimidation et dissuasion.
La force de dissuasion de l’appareil policier et répressif réside beaucoup plus dans son aspect
psychologique.
B- la contrainte économique
Il est banal de dire que le citoyen, qui n’a pas de fortune est soumis aux aléas économiques; on comprend
bien qu’il est dans une position de faiblesse. On peut le contraindre en lui refusant le travail ou le logement.
C’est difficile ou bien on ne va pas analyser et détailler cette idée problématique.
C- la contrainte sociale
Elle suppose l’encadrement systématique des masses dans des structures hiérarchisées et permettant la
soumission totale de l’individu (armée, syndicats, partis, …etc.). Une fois convenablement organisée, la
foule qui, à l’Etat naturel, est plutôt anarchiste et sans repères, devient merveilleusement soumise.
Ce système de contrainte, qui est très accentué dans les systèmes totalitaire, est extrêmement efficaces.
L’individu, ainsi encadré, noyé dans une structure perd toute personnalité et toute originalité et devient un
élément interchangeable de la masse.
D- la contrainte morale
C’est une nouvelle forme subtile de pression et d’aliénation. Il ne s’agit pas tellement de persuader par le
raisonnement mais plutôt de forcer indirectement et progressivement l’individu pris dans la masse à croire
ce qu’on lui dit.
Sur le plan politique, la persuasion des masses repose essentiellement sur la propagande qui n’est autre que
la persuasion méthodiquement organisée visant au conditionnement psychologique.
A-2 Le pouvoir politique et la légitimité
Le pouvoir est certes basé sur la contrainte mais il a besoin nécessairement de légitimité pour être obéi.
 la notion de légitimité :
C’est une notion qui a évolué dans le temps et dans l’espace. Est légitime le pouvoir correspondant à la
conception du pouvoir de la majorité des habitants d’un pays.
La légitimité du pouvoir sera donc la qualité en vertu de laquelle, selon la croyance du moment, l’obéissance
lui est due (obligée).

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La qualité de légitimité procède à la fois du fondement du pouvoir, ce qui est un problème d’ordre
métaphysique, spirituel ou idéologique et de la finalité du pouvoir qui se résume au service du bien
commun.
On distingue plusieurs formules de légitimité.
 les différents types de légitimité
Il existe plusieurs types de légitimité:
1- la légitimité supra-naturelle ou divine :
On a admis dans le passé que le pouvoir venait de dieu, c’est la conception de la souveraineté divine.
On jugera légitime tout pouvoir qui respecte cette origine du pouvoir et permet l’incarnation dans un
homme du pouvoir divin. Cette conception a dominé longtemps l’Europe mais aussi certaines contrées du
monde musulman bien que l’islam, en tant que tel, n’en ait jamais vraiment préconisé le bien fondé.
2- La légitimité historique ou extra-constitutionnelle
C’est celle qui est née de la concordance des circonstances historiques exceptionnelles en marge des règles
constitutionnelles : crise politique majeure, guerre, révolution etc…, concordant avec l’émergence d’une
personnalité charismatique c’est-à-dire qualifiée par son ascendant (influence dominante), ses dons et son
prestige particuliers et qui est considérée comme un sauveur/héros.
Elle n’est ni traditionnelle ni rationnelle mais procède plutôt d’une émotion collective historique qui se porte
instinctivement vers un chef ; EX Mohamed V.
Cette forme de légitimité n’est pas complètement éteinte dans notre monde contemporain.
3- la légitimité révolutionnaire
C’est celle qui repose sur une doctrine révolutionnaire visant la transformation des structures politiques,
économiques et sociales d’une société donnée en vue de réduire les inégalités sociales et atteindre « une
société sans classes», ex: le marxisme-léninisme, le nationalisme révolutionnaire…
les pays socialistes ou socialisants ont fondé leur légitimité sur des idéologies révolutionnaires visant à
changer radicalement l’ordre établi.
Cette forme de légitimité s’estompe de plus en plus en laissant la place à la légitimité démocratique.
4- la légitimité démocratique
C’est celle qui se fonde directement sur la volonté populaire par le moyen de l’élection, la légitimité
s’identifie alors à la volonté nationale.
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Cette légitimité démocratique trouve son origine dans les philosophies du XVI (16) et XVIIème (17) siècle
tendant à limiter l’absolutisme royal qui donneront naissance aux premiers mouvements d’inspiration
libérale notamment la révolution anglaise de 1689, puis par la suite aux idées de Rousseau et Montesquieu
au XVIIIème siècle.
La légitimité qui se démocratisera à la fin du (19) XIX avec l’avènement du suffrage universel, tend
aujourd’hui à n’être qu’une simple règle du jeu, celle de la majorité.
B- la séparation des pouvoirs : origines et théorisation
La théorie de la séparation des pouvoirs est une théorie relativement récente à l'aune de l'histoire, et dirigée
contre les monarchies absolues en Europe, au (17) XVIIème et au (18) XVIIIème siècles.
La séparation des pouvoirs est une théorie mais elle est née de l'observation de la réalité historique, qui a
été ensuite systématisée.
De cette théorie sont nées des applications différentes et des variations dans différentes situations
politiques et historiques, ce qui prouve que la théorie de la séparation est complexe et non homogène.
La doctrine de la séparation des pouvoirs est le fruit de l'évolution de la société anglaise. Il n'est donc pas
étonnant qu'elle soit née en Grande-Bretagne et systématisée en France ensuite.
La théorie a des origines historiques précises qu'il faut rappeler.
1- Les origines historiques de la théorie de la séparation des pouvoirs
- Les raisons de la séparation des pouvoirs en grande Bretagne
- De la concentration à la séparation
La "séparation des pouvoirs" est une technique constitutionnelle destinée à éviter le despotisme (la
tyrannie+ le pouvoir absolu) et à garantir la liberté des individus mais pas forcément celle du peuple dans
son ensemble. En cela elle est une théorie libérale mais pas nécessairement démocratique.
Les pouvoirs peuvent être séparés au profit de quelques privilégiés ou de la noblesse. Cette théorie intéresse
la séparation des pouvoirs constitués, au sein de l'État, et non pas entre le pouvoir constituant, qui est celui
de faire la constitution et les pouvoirs constitués ou prévus et organisés par la constitution.
Il est impossible de dissocier la théorie de la séparation des pouvoirs de l'histoire de la Grande-Bretagne,
même si on peut faire remonter l'idée ou l'intuition à l'Antiquité et (surtout) à Aristote (dans "la Politique"
d'Aristote).
Ce dernier voulait distinguer les fonctions ou les tâches au sein de l'Etat : étaient alors opposés

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 le pouvoir qui délibère,
 celui dont l'Etat a besoin pour agir et
 le troisième qui embrasse les offices de juridictions.
Cette distinction n'a pas connu une grande évolution depuis cette époque.
La théorie naît aussi d'une certaine observation de la pratique.
Des actes politiques ont diminué la force ou bien le pouvoir absolu de la monarchie et en parallèle renforcer
le pouvoir politique du parlement britannique. Jean Louis De Lolme dit que « le parlement anglais peut tout
faire sauf changer une femme en homme et le contraire».
Le Parlement britannique intervient ainsi de façon définitive dans la vie publique et les mécanismes du
parlementarisme s'installent petit à petit.
Le parlementarisme est précisément un régime qui correspond à une certaine collaboration entre un
Parlement et un pouvoir exécutif qui ne pouvait être conçu qu'exercé par un roi à cette époque.
Le pouvoir royal est ainsi enfermé dans un ensemble de règles, pour la plupart non écrites mais très
contraignantes (forcées et obligées). Le Pouvoir est limité, entre autres parce qu’il est partagé entre deux
forces, dont:
- l’une est ascendante, le Parlement,
- et l’autre déclinante, le roi.
Cette pratique de la séparation des pouvoirs pouvait être théorisée. Il est logique que ce soit la Grande-
Bretagne qui l'ait fait en premier, mais la systématisation de la théorie revient à Montesquieu.

2- Les origines intellectuelles de la séparation des pouvoirs


Deux auteurs ont théorisé cette observation de la réalité britannique, avec des arrières pensés politiques,
 le premier pour justifier la révolution qui venait de se produire dans son pays, (John Locke)

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 le second pour établir des armes contre l'absolutisme royal en France. (Montesquieu)
- John Locke ou l’inventeur de la séparation des pouvoirs

Il a voulu théoriser cette pratique du régime britannique dans un ouvrage paru en 1690, "Essai sur le
gouvernement civil".
Son but est de prévenir le retour à l'absolutisme et d'instaurer une monarchie contractuelle ou
constitutionnelle. Il s'agit aussi de légitimer la Révolution qui vient de se produire.
C'est une théorie contractuelle du pouvoir ou théorie du contrat social, déjà développée chez Hobbes dans
"Le Léviathan" mais elle est "optimisée" par Locke : dans cette conception et explication du pouvoir, les
hommes abandonnent une partie de leur(s) liberté(s) dans le contrat qui fonde la société, mais le roi doit
respecter certaines libertés "naturelles" et le droit de propriété.
La violation de ces droits par le roi autorise ses sujets à ne pas lui obéir.

Il est assez logique que cette théorisation du pouvoir se retrouve dans les deux grands textes
révolutionnaires de la fin du XVIIIème siècle.

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On trouve en effet l'écho de cette idée dans l'article 2 de la Déclaration des droits de l'homme de 1789 en
France. Selon cet article, le but de toute société est "la conservation des droits naturels et imprescriptibles
(Qui ne peut pas être supprimé, enlevé par un délai) de l'homme".
On trouve aussi cette idée dans la Déclaration d'indépendance américaine de 1776 : « C'est pour garantir
ces droits (inaliénables) que les gouvernements sont établis parmi les hommes » (début du second
paragraphe).
Mais Locke va aussi être le premier théoricien moderne de la séparation des pouvoirs. Il existe selon lui trois
pouvoirs dans l'Etat que sont le pouvoir législatif, le pouvoir exécutif et le pouvoir fédératif qui est celui de
conduire les relations internationales.
Locke estimait d'ailleurs qu'il ne devait pas y avoir une séparation absolue des pouvoirs exécutif et législatif,
afin d'éviter le désordre si les deux pouvoirs allaient dans des sens opposés.
Il faut donc établir une hiérarchie entre eux, dominée par le pouvoir législatif qui est le "pouvoir suprême".
Locke va donc plus loin qu'Aristote en considérant que s'il y a des fonctions distinctes dans l'Etat, elles
doivent être si possible exercées par des organes distincts, pour éviter le despotisme.
En outre, une forme de hiérarchisation des pouvoirs est consacrée, au détriment de la fonction exécutive.
Pour Locke, il s'agit d'instaurer une monarchie modérée qui est celle qu'il a sous les yeux au Royaume-Uni.
Son œuvre est bien une justification de la réalité britannique de la fin du (17) XVIIème siècle.
Tel n'est pas le cas de l'œuvre de Montesquieu.

- Montesquieu et la systématisation de la théorie de la séparation :


Il existe une controverse infinie sur ce qu'a écrit Montesquieu et sur la signification réelle de sa pensée.
Celle-ci a été déformée, interprétée de toutes les façons.

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L'expression de "théorie de la séparation des pouvoirs" ne figure d'ailleurs pas dans ses œuvres. Pour lui, il
s'agit de se servir de « l'exemple britannique » pour lutter contre le pouvoir absolu français, quitte à
interpréter le régime anglais qui n'était plus, au moment où il écrivait, celui qu'il décrit.
Charles-Louis de Secondat, baron de la Brède et de Montesquieu (1689-1755) était un parlementaire
bordelais, c'est-à-dire magistrat judiciaire, et il appartenait donc à la noblesse de robe. Il a cherché à limiter
les pouvoirs du roi. Ses textes et sa pensée ne sont pas dénués d'arrière-pensées très politiques.
Montesquieu est à la recherche de la liberté politique, ou de la sûreté contre l'arbitraire. C'est un libéral et
non un démocrate.
Dans "l'Esprit des lois" paru en 1748, il se livre à une observation de la réalité anglaise mais aussi à une
idéalisation de la réalité, ne serait-ce que pour échapper à la censure (condamnation+ critique) française.
Ce n'est pas un hasard si la théorie de la séparation des pouvoirs apparaît en même temps que les premières
constitutions écrites, d'abord américaines, puis française.
La séparation des pouvoirs apparaît comme une condition absolue d'une véritable constitution, à côté de la
« garantie des droits » dans l'article 16 de la Déclaration des droits de 1789.
Montesquieu distingue les trois fonctions, qu'il appelle à la fois pouvoirs et puissances, et qui sont décrites
par leur objet,
 le pouvoir de faire les lois,
 le pouvoir de les exécuter et
 le pouvoir de juger les différends ou pouvoir juridictionnel,
ce qui le différencie de Locke.
Des difficultés d'interprétation subsistent autour du mot "pouvoir" chez Montesquieu car on ne sait pas s'il
désigne :
Des organes ou des fonctions, c'est-à-dire le détenteur d'une compétence ou le contenu de celle-ci.
Ces fonctions doivent être séparées, afin d'assurer la liberté : selon Montesquieu, "Tout homme qui a du
pouvoir est porté à en abuser : il va jusqu'à ce qu'il trouve des limites". Cette phrase devenue célèbre et
susceptible de s'appliquer à toutes les époques et sous toutes les latitudes, est complétée par celle-ci, qui est
une sorte de résumé de la théorie de la séparation des pouvoirs : "Pour qu'on ne puisse abuser du pouvoir,
il faut que, par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir". Il ne s'agit cependant pas d'une
séparation totale.

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En revanche, une même fonction peut être distribuée entre plusieurs mains et un même organe peut exercer
plusieurs fonctions, ce qui permet de comprendre que, chez Montesquieu, il n'y a pas véritablement de
séparation étanche entre les organes et les fonctions qui conduiraient à ce que chaque fonction soit
attribuée à un seul organe.

1. Le principe de séparation des pouvoirs :


A. La théorie de la séparation des pouvoirs :
Le principe développé par Montesquieu est simple : lorsque les pouvoirs de l’Etat sont concentrés entre les
mains d’une seule personne ou d’une même institution, la liberté des individus est menacée, parce que «
c’est une expérience éternelle que tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser». Par conséquent,
pour préserver cette liberté et la prémunir contre le despotisme naturel du pouvoir, il faut lui fixer des
limites.
C’est au sein même du pouvoir politique que Montesquieu détermine les éléments d’un contre-pouvoir :«…il
faut, par la disposition des choses, que le pouvoir arrête le pouvoir. » Montesquieu affirme « pour former
un gouvernement modéré, il faut combiner les puissances, les régler, les faire agir, donner pour ainsi dire du
lest à l’une pour la mettre en état de résister à une autre».
La théorie de Montesquieu repose sur la séparation des pouvoirs qui permet de répartir l’exercice de la
souveraineté entre trois organes. Ainsi aucun organe ne peut avoir la prétention légitime de représenter la
nation dans son entier et, et par conséquent l’attribut de dominer les autres pouvoirs. De la sorte, les
pouvoirs se feront contrepoids et se limiteront mécaniquement c’est-à-dire par la force des choses, et non
le seul respect d’une norme transcendante (la constitution). (Ardant (ph), institutions politiques et droit constitutionnel,
L.G.D.J, Paris ; 2001, page :47).

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Pourtant la séparation des pouvoirs ne signifie pas l’isolement des organes de l’Etat. Le gouvernement d’un
Etat ne peut fonctionner que sur la base d’une collaboration des pouvoirs. Or, pris isolément, un pouvoir ne
peut agir sans l’appui des autres : les normes à portée générale sont édictées par l’organe «législatif».
L’organe « exécutif» est compétent uniquement pour mettre en œuvre les normes édictées par l’organe
« législatif».
D’autre part, l’autorité judiciaire ne peut se passer de l’appui du pouvoir exécutif pour faire exécuter ses
décisions.
Montesquieu suppose une certaine indépendance entre les trois pouvoirs, car ils ne peuvent assurer leur
fonction de régulation du « gouvernement» et empêcher le despotisme du pouvoir que si chacun ne peut ni
dominer ni être assujetti aux autres.
Mais cette forme d’indépendance n’exclut pas le contrôle des pouvoirs les uns sur les autres. Pour cette
raison, « ils doivent être dotés des moyens institutionnels et juridique de se neutraliser. Autrement dit, ils
doivent disposer d’une faculté» d’empêcher, c’est-à-dire de la possibilité de s’opposer aux mesures prises
par les autres pouvoirs, du moins en ce qui concerne le législatif et l’exécutif. » (Fillard (ph), Droit constitutionnel et
institutions politiques, Centre de publication universitaires, Paris, 1998 ; page :80).

B- Les limites à la séparation des pouvoirs :


La théorie de Montesquieu suppose une certaine indépendance entre les trois pouvoirs. Mais J.J.Rousseau
de sa part, n’admet pas le démembrement de l’exercice de la souveraineté entre des pouvoirs indépendants.
Ce rejet est partagé par d’autres écoles de pensée, notamment par les tenants de la doctrine marxiste.
Même lorsque la théorie de la séparation des pouvoirs est entièrement consacrée, notamment dans les
démocraties occidentales contemporaines, il faut admettre qu’elle souffre de limites de plus en plus
banalisées.
a- Les limites quand à l’autonomie des pouvoirs :
Sauf dans le régime américain, le pouvoir judiciaire n’a jamais été considéré comme égal aux autres
pouvoirs.
L’autorité judiciaire ne peut incarner l’image de pouvoir protecteur de l’individu et de la liberté que dans la
mesure où son indépendance est assurée, surtout par rapport au pouvoir exécutif.
b- Les limites quand à l’effectivité de la séparation :
Aucune démocratie moderne ne peut prétendre à une application détaillée de la séparation des pouvoirs.
La primauté (la supériorité) du pouvoir exécutif, évolutive et irréversibles (Qui ne peut se produire que dans

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un seul sens, sans pouvoir être arrêté ni renversé. depuis la fin de la IIe guerre mondiale a été consacrée pour
faire face à des exigences inédites (complexité de la gestion internes, des relations internationales…)
c- Le fait majoritaire :
Lorsque le gouvernement est issu d’une majorité parlementaire qui le soutien, la séparation de l’exécutif et
du législatif est vidée de sa substance. C’est à l’opposition parlementaire qu’incombe la charge de
contrebalancer le gouvernement.
La mise en place d’une juridiction constitutionnelle contribue à préciser les contours de cette agression de
la théorie de la séparation des pouvoirs.
2. Le principe de l’équilibre des pouvoirs
La logique de la théorie de la séparation des pouvoirs réside dans leur équilibre réciproque. Les applications
de la théorie se déclinent en deux versions spécifiques souple ou stricte et rigide. Mais on peut prendre en
considération l’existence de régimes de confusion des pouvoirs.
A -séparation souple des pouvoirs
Les démocraties représentatives fondées sur le principe de la séparation des pouvoirs (ou la collaboration
des pouvoirs) sont dites à régime parlementaire. En effet, ce régime repose sur le principe de l’égalité des
pouvoirs notamment législatif et exécutif à travers une logique de rapports systématiques contrairement à
la logique d’indépendance de chacun de ces pouvoirs par rapport aux autres.
Ceux-ci sont tenus d’agir en concert et leur collaboration constitue le fondement et leur équilibre.
a- Les formes du régime parlementaire
La stabilité et la fonctionnalité du régime parlementaire britannique lui ont assuré une diffusion assez large,
accélérée davantage par la victoire de 1918 et de 1945. Ce qui a constitué un facteur une différenciation de
ce modèle vers deux variables :
1/ un régime parlementaire « dualiste» caractérisé par l’existence d’un exécutif à caractère bicéphale :
le monarque chef de l’Etat dispose de prérogatives assez larges tout en étant irresponsable, et le chef du
gouvernement à double titre devant le chef de l’état et devant le parlement. (Le système politique marocain).
2/ un régime parlementaire « moniste» dans lequel la responsabilité gouvernementale incombe
essentiellement au chef de gouvernement ; alors que le chef de l’Etat assure le plus souvent une fonction
honorifique, c’est-à-dire qu’il règne mais ne gouverne pas. L'Angleterre + la Belgique…

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b- Les mécanismes de l’équilibre du régime parlementaire :
La collaboration qui est le principe de base des rapports entre le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif peut
ne pas remédier à des situations de blocage et de pressions qui peuvent perturber le fonctionnement du
régime parlementaire.
D’où l’usage de moyens de pression dont dispose réciproquement chacun des deux pouvoirs :
1 / la responsabilité politique du gouvernement devant le parlement peut être engagée par le biais de deux
procédures distinctes : la motion de censure = est le principal moyen dont dispose un parlement pour
montrer sa désapprobation envers la politique du gouvernement et la forcer à démissionner et le vote de
défiance (le refus d’accorder leur confiance au gouvernement). Cette seconde procédure peut elle-même
engagée soit à l’initiative des membres du parlement soit à l’initiative du gouvernement.
Les différentes constitutions entourent ces procédures de mesures restrictives en vue de prévenir un emploi
abusif, facteur potentiel d’instabilité du pouvoir exécutif.
La constitution marocaine prévoit l’usage de ces deux procédures et les soumet à la condition de la majorité
absolue des membres qui composent la chambre des représentants aussi bien en ce qui concerne
l’engagement par le chef du gouvernement devant la chambre des représentants que de la mise en cause de
la responsabilité du gouvernement par le vote d’une motion de censure par la chambre des représentants.
2 / la dissolution du parlement :
La procédure de dissolution de la chambre basse du parlement s’est transformée en mécanisme de base de
l’équilibre des pouvoirs dans le régime parlementaire.
Le droit de dissolution du parlement apparait comme une arme préventive (qui empêche) destinée à
endiguer (retenir+ canaliser) les ardeurs (l’opposition + les putschistes) de la majorité parlementaire lorsque
le soutien de ceux-ci au pouvoir exécutif devient fluctuant (instable/inconstant) et de, par conséquent, être
facteur générateur d’instabilité gouvernementale.
Le droit de dissolution est attribué au chef de l’Etat et dans certains cas également au chef du gouvernement.
La constitution marocaine de 2011 par exemple attribue au Monarque le pouvoir de dissolution des deux
chambres du parlement (art 51).
B- La séparation rigide des pouvoirs :

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Le principe de la séparation stricte des pouvoirs est fondé sur l’égalité et l’indépendance des pouvoirs, l’un
par rapport à l’autre. Le monde type de séparation stricte des pouvoirs est représenté par le régime
présidentiel américain. Ce régime n’a pas connu autant de réussite de transplantation dans d’autres
systèmes politiques. Il a très vite dérivé en un système présidentialiste, notamment dans certains pays en
développement qui l’ont adopté. (Peut être le système égyptien).
Dans ce régime la caractéristique de l’égalité et de l’indépendance des pouvoirs législatif et exécutif repose
sur deux points fondamentaux :

- L’absence de moyens de pression réciproque, c’est-à-dire que la responsabilité du chef


de l’exécutif ne peut pas être engagée devant le pouvoir législatif et, réciproquement, le chef du pouvoir
exécutif ne dispose pas de la prérogative de dissolution des chambres du parlement.
L’absence de mécanismes de contrepoids implique une collaboration de nature quasiment contractuelle
entre les deux pouvoirs, seule issue leur permettant de coexister jusqu’à la fin de leurs mandats respectifs.
- L’élection du président au suffrage universel direct. Ce facteur fondamental place le
chef de l’exécutif à égalité par rapport au pouvoir législatif :« il tire son statut directement de la nation et non
de l’assemblée (législative) et ne dépend pas de cette dernière quant à l’exercice de ses pouvoirs». (Debbasch
(ch), Bourdon (J), Pontier (J-M), Ricci (J-C), droit constitutionnel et institutions politiques, Economica, Paris, 2001, page :157.)

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Leçon 2 : L’Etat et le pouvoir politique :
1. Les éléments constitutifs de l’Etat
- Le territoire, élément matériel
- La population, élément personnel
- Un pouvoir politique = organisation politique et juridique
2. Les différentes formes l’Etats :
- L’Etat unitaire
- L’Etat composé : l’Etat fédéral ou fédération

Nous avons jusqu’ici analysé le pouvoir en lui-même en étudiant ses aspects historique, sociologique… C’est
évidemment la notion fondamentale, mais à partir d’un certain moment sur le plan historique, les
détenteurs du pouvoir prennent conscience qu’une certaine entreprise dépassant leurs intérêts propres doit
être réalisé.
C’est l’avènement de l’institutionnalisation du pouvoir. L’ état sera alors le siège institutionnel du pouvoir, il
ne supprime pas le chef mais il dissocie le titulaire du pouvoir, du pouvoir lui-même.
Si l’Etat désigne une collectivité organisée ayant généralement comme support sociologique une nation. Il
peut également signifier l’ensemble des pouvoirs publics, des gouvernants par rapport aux gouvernés, ainsi
que les éléments centraux de l’administration par rapport aux collectivités locales plus ou moins
décentralisées.
Toutefois, l’Etat peut être mieux cerné (déterminé) à travers ses propres éléments constitutifs.
1. Les éléments constitutifs de l’Etat
On peut définir l’Etat: «comme une communauté d’hommes fixés sur un territoire propre et possédant une
organisation d’où résulte pour le groupe envisagé dans ses rapports avec ses membres une puissance
supérieure d’action, de commandement et de coercition (contrainte)» (Carré de Malberg)
De cette définition ressort les principaux éléments constitutifs de l’Etat: territoire, population et organisation
politique et juridique.
- Le territoire, élément matériel
- La population, élément personnel
- Un pouvoir politique = organisation politique et juridique

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1-1 Le territoire
On constate que l’Etat est installé sur une portion du sol. Cette donnée territoriale est très importance d’où
la recherche des frontières stables. Sans territoire stable et déterminé qui sera le champ d’action du pouvoir,
il n’y a pas d’Etat. Mais le cadre d’exercice de la compétence du pouvoir politique est tridimensionnel, il n’est
pas restreint au territoire proprement dit, c’est-à-dire au sol et au sous-sol, il s’étend également aux portions
de la mer qui baignent les cotes et à la couche atmosphérique qui surplombe le territoire terrestre et
maritime de l’Etat.
À ce titre, la détermination du territoire national constitue non seulement un élément d’ordre, de stabilité et
de sécurité mais la référence à l’intégrité du territoire peut être un puissant moteur de mobilisation
patriotique dans la mesure où dans le subconscient (conscience vague) des peuples, sont rattachées au sol,
des traditions, une mémoire historique et des valeurs communes qui caractérisent l’identité nationale.
Le territoire est toujours déterminé dans les constitutions.
Le territoire peut être très étendu (Russie, chine, canada) ou au contraire les dimensions restreintes (l’ile de
Nauru 21 km²), il peut être continu ou discontinu (La France avec les Départements d’Outre- mer) voire
enclavé (sans accès à la mer) (Le Lesotho est enclavé en Afrique du Sud, la Gambie au Sénégal).
la stabilité territoire est absolument nécessaire mais elle est insuffisante. Il faut une population est une
solidarité nationale.
1-2 la population
L’Etat suppose l’existence d’une communauté humaine vivant sur le territoire de l’Etat, c’est-à-dire un
ensemble d’individus vivant en commun, animés d’un sentiment commun et aspirant à un avenir commun.
Cette solidarité s’est cristallisée à l’époque contemporaine autour du sentiment national.
Mais qu’est-ce qu’une nation?
La nation constitue un groupement humain uni par des liens de solidarité matérielle et spirituelle qui la
distingue des autres nations.
Aujourd’hui l’Etat- Nation subit une crise profonde dans la mesure où il n’est plus la forme normale et
adéquate de l’Etat.
Il est le plus souvent miné par une nébuleuse d’Etats-Nations exprimée par l’affirmation de particularismes
ethniques, régionaux, linguistiques, culturels, religieux rendant problématique l’identité nationale.

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Par ailleurs, il convient de constater que dans les pays africains subsahariens, la Nation reste encore à
construire en raison du tribalisme (Organisation sociale par tribus) et de la diversité ethnique
Au Maroc, selon la préambule de la constitution de 2011, la nation est l’aboutissement de la convergence
de plusieurs composantes arabo-islamique, amazighe et arabo-hassani en se nourrissant et en
s’enrichissant de ses affluents africains, andalous, hébraïques et méditerranéens. Par ailleurs, on constate
qu’il n’y a pas obligatoirement coïncidence entre l’Etat et la Nation.
L’Etat est parfois antérieur à la Nation: tel fut le cas du Maroc, des Etats-Unis….
De même, l’Etat est parfois composé de plusieurs nations, aussi en est-il de l’ex URSS de la Russie actuelle…
et de l’union indienne…Par ailleurs, il existe des Etats sans nation comme des nations pluri-étatiques
(quelques pays de l'Amérique latine).
La théorie selon laquelle l’Etat personnifie la nation conduit en outre au principe des nationalités selon
lequel toute nation a droit à un Etat. Ce principe a été appliqué après le congrès de Vienne (1815) et dans
les traités de paix 1919-1920.
Enfin, la population est juridiquement liée à l’Etat par le lien de nationalité. On distingue au sein de la
population : les nationaux et les non-nationaux ou étrangers. Il n’existe pas de coïncidence entre la
population d’un Etat et les nationaux de cet Etat.
Les nationaux d’un Etat ne résident pas tous sur son territoire alors que des étrangers peuvent y vivre. Par
ailleurs, le volume de la population n’a pas d’importance.
La population peut être numériquement très faible et constituer un Etat. C’est le cas par exemple de l’Ile de
Nauru (6000 h), Etat d’Océanie (7500 hab), Monaco etc… il suffit que la collectivité internationale
reconnaisse l’existence de l’Etat.
1-3 une organisation politique et juridique
Elle désigne l’appareil d’Etat, le gouvernement au sens plus large. Cette organisation doit détenir « le
monopole de la contrainte organisée et légitime » (Max Weber). En ce sens qu’en dehors de son
consentement (permission+ approbation) aucun autre pouvoir ne peut s’imposer à elle. Elle doit également
exercer un contrôle effectif sur l’ensemble de son territoire. Ce qui revient à dire qu’elle doit être
véritablement en mesure d’être obéi.
Ceci implique à la fois des gouvernants disposant de l’administration et du monopole la contrainte légitime
et investis de compétences les autorisant à commander et à faire appliquer les décisions de l’Etat, et des

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gouvernés acceptant ses ordres et respectant ses décisions. Il va de soi que la nature autoritaire ou
démocratique du régime politique n’affecte en rien l’existence de l’Etat et sa continuité.
2. la spécificité de l’Etat
Du point de vue juridique, l’Etat présente deux caractères importants : La personnalité morale, et la
souveraineté.

2-1 la personnalité de l ’Etat


L’Etat est une personne morale c’est-à-dire « un groupement d’individus auquel est reconnue la possibilité
d’ être titulaire de droits et d’obligations distincts des droits par rapport aux obligations de chacun des
individus qui le composent » (Vedel). Ainsi la personnalité morale explique que l’Etat peut posséder des
biens, passer des conventions, contacter des dettes, engager sa responsabilité…etc…
La reconnaissance de la personnalité juridique n’est cependant pas exclusivement étatique. D’autres
groupements, tels que les sociétés commerciales, les associations, les syndicats, les universités, les
communes etc…; ont également la personnalité juridique. Mais toutes ces personnes juridiques, de
dimension et de rôle très divers sont soumises aux lois de l’Etat.
2-2 la souveraineté de l’Etat
La souveraineté est le point cardinal du phénomène étatique, elle suppose la liberté que possède toute
communauté politique de choisir son destin et d’assumer son histoire. La souveraineté est un pouvoir
originaire et suprême :
 Originaire : parce ce que le pouvoir de l’Etat ne dépend d’aucun autre pouvoir qui l’aurait institué
et qui lui serait antérieur. En ce sens l’Etat ne tient son pouvoir d’aucune autre organisation ou société, il le
tient de lui-même.
 Suprême : dans la mesure où le pouvoir de l’Etat n’est soumis à aucun autre, ni supérieur ni égal ou
concurrent. Cette supériorité du pouvoir souverain de l’Etat se manifeste tant dans l’ordre interne que dans
l’ordre international.
A l’intérieur, il n’y a aucun pouvoir supérieur à celui de l’Etat qui décide librement de son organisation en se
dotant d’une constitution, en construisant son propre ordre juridique national par la fixation des normes ou
des règles de droit.

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Cette indépendance se traduit particulièrement par des droits régaliens (ça veut dire qui relève de l'autorité
souveraine) qui se traduisent par le doit de battre sa propre monnaie, de rendre la justice et de constituer
une armée permanente…etc.
A l’extérieure, la souveraineté a pour effet l’indépendance de l’Etat notamment à l’égard des gouvernements
étrangers.
En revanche, les Etats peuvent consentir à limiter leur souveraineté par le biais des traités internationaux.
(ex: pays membres de l’Union européenne).
3- Les formes de l’Etat
Il ne s’agit pas d’opposer l’Etat libéral à l’Etat socialiste ou l’Etat des pays développés à l’Etat des pays en
développement, on envisagera dans ce cadre les formes de l’Etat à travers leur organisation et leur structure
interne.

3-1 l’Etat unitaire :


C’est la forme la plus simple de l’organisation adoptée par de nombreux pays : Maroc, Tunisie, Algérie,
France, Grande-Bretagne…. Il se caractérise par l’unité du pouvoir qui apparait par le fait qu’il existe un seul
appareil gouvernemental qui adopte une seule constitution, et applique une seule législation sur l’ensemble
du territoire.
Au sein de l’Etat unitaire, le pouvoir central peut détenir l’essentiel de l’autorité ou se décharger au profit des
collectivités de certaines compétences. Il existe plusieurs modalités d’organisation de l’Etat unitaire : la
centralisation, La déconcentration, la décentralisation, la régionalisation.
A. la centralisation :
Un Etat est dit centralisé lorsqu’aucune personne publique n’existe en dehors de lui et que les organes
dirigeants de l’Etat exercent toutes les compétences. En d’autres termes, la centralisation suppose qu’une
seule personne morale assume seule l’exercice du pouvoir et qu’il existe un titulaire unique de la
souveraineté. Ce système, outre qu’il est anachronique, est loin d’être démocratique.
Au surplus, il a tendance à alourdir le processus de prise de décisions puisqu’il faut remonter toujours au
niveau central pour gérer les affaires quotidiennes des citoyens. Force est de convenir qu’au sein des Etats
modernes, il est difficile de gérer les affaires publiques à partir d’un centre unique.

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En outre, l’Etat centralisé se trouve de plus en plus érodé (limité) par le «haut» (mondialisation) et par le bas
(décentralisation).
B. La déconcentration
C’est le moyen utilisé par l’Etat pour améliorer son efficacité et pour éviter la pression, en déléguant
localement aux autorités locales une partie de ses pouvoirs. Ainsi, certaines décisions sur le plan local seront
prises non pas par le pouvoir central lui-même mais par ses agents locaux.
Mais ces derniers sont tenus par un pouvoir hiérarchique et restent entièrement soumis ; le pouvoir central
peut donner des instructions et modifier leurs décisions.
C’est un système qui présente l’avantage de prendre en considération les besoins locaux mais il est limité
politiquement car la population locale n’est pas consultée et ne peut pas décider elle-même. Aussi, plusieurs
Etats ont-ils choisi de l’associer avec les autres formes d’organisation territoriale pour améliorer l’efficacité
et le rendement de l’administration.
Au Maroc, la wali et le gouverneur sont des autorités déconcentrées par excellence.

C. la décentralisation
Elle peut être définie comme un système d’organisation étatique reconnaissant une liberté plus ou moins
grande de décisions d’administration aux différentes collectivités territoriales élues qui jouissent de la
personnalité morale sous le contrôle de l’Etat. Ces collectivités décentralisées sont des personnes juridiques
de droit public ayant leur existence juridique propre (nom, budget, impôt, patrimoine, responsabilité).
L’Etat leur délègue par voie législative un certain nombre de compétences. C’est une compétence
d’attribution (compétence de pouvoir), dont l’Etat fixe lui-même les limites.
La décentralisation reste donc limitée :
- d’une part, l’autonomie accordée aux collectivités locales peut être à tout moment restreinte ou plus ou
moins étendue,
- d’autre part, leurs actes sont soumis au pouvoir de tutelle exercé par le pouvoir central.
D. la régionalisation
La régionalisation suppose la reconnaissance à la collectivité régionale plus vaste que la collectivité locale
d’une large autonomie administrative, économique et parfois politique qui se traduit par l’élection au

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suffrage universel direct d’une assemblée régionale et de différents organes délibératifs (qui a qualité pour
voter, décider…).
Les Etats unitaires ont tendance à pratiquer la régionalisation mais ils le font selon des modalités variables
et à des degrés différentes.
Le premier facteur a trait au volume des compétences déléguées par le pouvoir central aux collectivités
régionales, le second élément est relatif à la taille de la collectivité régionales et son poids démographique
et économique dans le paysage national. Enfin, le dernier facteur est l’importance des ressources financières
et particulièrement fiscales de l’entité régionale, tant il est évident qu’une région peuplée et riche jouira
d’une autonomie beaucoup plus supérieure qu’une petite collectivité dépeuplée et pauvre.
3-2 l’Etat fédéral
C’est une forme d’organisation qui n’existe plus aujourd’hui.
Le fédéralisme est issu d’un pacte d’alliance fondé sur un pacte fondateur qu’est la constitution. Il découle
d’un double besoin d’unité et de diversité. Il répond à un désir de créer un pouvoir unique permettant de
satisfaire certains besoins communs des collectivités sociales distinctes tout en conservant à celles-ci leur
particularisme.
Le fédéralisme par association comme dans le cas des Etats-Unis d'Amérique ou de la suisse, ou le
fédéralisme par dissociation comme dans le cas de la Belgique.

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Leçon 3 : la constitution (le document)
1- Le statut des constitutions
La notion de constitution
L’origine de la constitution
La forme de la constitution
2- Le contenu des constitutions et le contrôle de la constitutionnalité des lois

Dans chaque pays, les règles selon lesquelles le pouvoir politique est organisé et doit s’exercer sont
déterminées par une constitution. A l’égard du pouvoir la constitution, en tant que source de légitimité mais
aussi l’expression d’une philosophie politique, remplit une triple fonction :
 D’une part, elle détermine avec précision les règles d’organisation et d’exercice du pouvoir.
 D’autre part, elle précise les limites du pouvoir par le biais d’un contrôle de la constitutionnalité de
ses actions.
 Enfin, elle préserve et protège les libertés et les droits fondamentaux des citoyens.
1. Le statut des constitutions
La constitution peut être considérée comme un rempart protecteur des droits et des libertés des citoyens.
Dans cette optique, elle constitue un obstacle pour les gouvernants et explique la réticence (sous-entendu)
des Etats autoritaires à l’égard des constitutions.
La notion de « constitution » :
On peut définir une constitution comme l’ensemble des règles relatives au fondement, à l’aménagement et
à l’exercice du pouvoir politique.
La problématique c’est : La constitution est-t-elle un contrat ou un acte unilatéral ?
Historiquement, la constitution apparait comme un contrat qui lie les gouvernements et les gouvernés. Ce
contrat n’est pas démocratique dans la mesure où le peuple, en son entier, n’est pas concerné mais
seulement certaines couches sociales qui essaient d’assurer leur situation.
Aujourd’hui cette idée de contrat, bien qu’elle demeure importante dans les Etats monarchiques, est
remplacée par l’idée d’acte unilatéral. La constitution, dans ce sens, est issue de la collectivité et s’impose
aux gouvernants et gouvernés.
Par ailleurs, la constitution subit l’évolution et les changements de la société.

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A- la constitution au sens matériel et formel
1- Au sens matériel:
La constitution est définie par son contenu. On peut distinguer d’une manière générale deux types de
constitution :
 les constitutions-règles: sont des constitutions dans lesquelles seul le statut du pouvoir est
précisé; c’est-à-dire ses conditions de conquête (domination), d’organisation et d’exercice.
 les constitutions-programmes: sont des constitutions qui illustrent la tendance idéologique des
constitutions en y incluant en plus de véritables programmes de gouvernement (ex: pays socialistes ou
socialisants, certains pays du tiers-monde).
2- Au sens formel:
La constitution sera l’acte qui ne peut être élaboré ou modifié que selon certaines procédures particulières
d’établissement des règles de droit.
 la constitution stricto-sensu: est élaborée selon une procédure particulière généralement plus
complexe que la procédure législative ordinaire.
 les lois-organiques: complètent les constitutions dans le domaine constitutionnel, par exemple le
fonctionnement de certains conseils et institutions… ces lois organiques sont adoptées selon des procédures
spéciales.
 les lois-ordinaires: sont votées par le parlement selon la procédure législative ordinaire.
Lorsque les deux aspects matériel et formel existent, la constitution apparait alors comme une règle
formellement supérieure à toutes les autres.

B- les caractères de la constitution


On distinguera successivement les constitutions rigides et les constitutions souples, les constitutions
coutumières et les constitutions écrites.
1- constitutions rigides et souples:
a- les constitutions rigides :
Sont établies selon une procédure spéciale qui les distingue formellement de la procédure législative
ordinaire.

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Elles ne peuvent être modifiées, révisées ou changées complètement qu’au moyen de procédures
particulières.
b- les constitutions souples:
Peuvent être modifiées selon les formes de la loi ordinaire. La procédure normale suffit en principe. Il n’y a
pas alors de différence formelle entre une loi constitutionnelle et une loi ordinaire.
2- constitutions écrites et constitutions coutumières:
a- les constitutions coutumières:
Elles sont apparues les premières. A partir de la fin du XVIIIème siècle se sont développées les constitutions
écrites. Pendant longtemps, il y a eu l’existence exclusive d’un droit constitutionnel coutumier c’est-à-dire
progressivement dégagé des usages forgés par l’histoire, et le génie propre des peuples et non pas par un
texte rationnel. Ainsi on parle en France sous l’ancien régime, des «lois fondamentales du Royaume», qui,
malgré leur appellation, n’étaient pas pour l’essentiel des «lois» écrites.
Le type de la constitution coutumière est aujourd’hui celle d’Angleterre, mais elle n’est plus exclusivement
coutumière ; elle comporte quelques documents écrits importants « grande charte de 1215 (Magna Carta) »,
« pétition of right (1628)» impose jean sans terre, Habeas Corpus (1679), Bill of right de 1688.
Plus récemment, plusieurs lois constitutionnelles appelées «Parliament Act» viennent compléter les
dispositions écrites:
Parliament Acts de 1911 et 1949 relatifs aux pouvoirs respectifs des deux chambres, Act du 13 février
1958…. Le Parliament Act a été utilisé depuis cinq fois par les gouvernements travaillistes et une fois par le
gouvernement conservateur.
b- les constitutions écrites:
Elles constituent la forme la plus courante aujourd’hui. Les premières constitutions écrites sont celles des
Colonies anglaises d’Amérique du Nord (1776), la constitution fédérale des Etats-Unis en 1787 et les
constitutions issues de la révolution Française de 1789. par la suite, la pratique des constitutions écrites s’est
imposée quasiment dans tous les Etats modernes.
L’origine de la constitution (d’où vient)
Le pouvoir constituant est celui qui détient le droit d’établir la constitution parce qu’il est souverain. Selon
les époques et les régimes, la nature de ce pouvoir diffère : tantôt une personne (le roi), tantôt une assemblée

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restreinte (plus ou moins représentative selon les cas considérés); tantôt le peuple en son entier par la voie
du suffrage direct de ses représentants.
On dit que le pouvoir constituant est originaire lorsqu’il s’applique à l’établissement d’une constitution
destinée alors à combler un «vide juridique».
Il est dérivé ou institué lorsqu’il ne concerne que la révision de la constitution existante. Dans cette seconde
hypothèse, sa détermination pose alors en principe moins de problèmes puisque ce pouvoir institué par la
constitution s’exerce selon les dispositions relatives à la révision constitutionnelle prévue dans le texte.
On distingue trois modes d’établissements des constitutions ; autoritaires, démocratiques et mixtes.
 les modes autoritaires :
- le procédé monarchiste d’octroi: c’est le roi qui élabore la pression des conditions politiques nouvelles
une constitution destinée à apporter des limites à son propre pouvoir sans aucune participation populaire.
- le système du pacte: c’est un système autoritaire mais il représente une évolution dominée par l’idée du
«contrat» entre certaines couches sociales favorisées et le roi. Le double consentement (accord/permission)
d’une ou plusieurs assemblées, plus ou moins représentatives, et du roi est nécessaire pour que la
constitution entre en vigueur.
- le plébiscite constituant: c’est le cas lorsqu’une constitution est imposée d’autorité après un coup d’Etat
ou une révolution en recourant au plébiscite (scrutin ou referendum) qui est une consultation beaucoup
plus personnalisée que portant sur une orientation constitutionnelle. Le peuple est tenu à l’écart de
l’élaboration de la constitution et son vote est quasiment forcé.
 les modes démocratiques:
On a deux procédés:
- l’élection d’une constitution: le peuple est invité à élire une «assemblée constituante» chargée de rédiger
la constitution. Cette assemblée va pendant temps limité, détenir tous les pouvoirs de l’Etat puisqu’il n y a
pas de pouvoirs constitués établis avant la rédaction de la constitution du moins en cas de changement de
régime.
- le référendum constituant: il permet une participation directe mais incomplète du peuple à l’élaboration
de la constitution. Cette participation est directe puisque la nation est elle-même consultée sur le texte
constitutionnel. Mais le plus souvent cette participation est limitée à l’adoption ou au rejet d’une
constitution proposée soit par l’assemblée soit par l’exécutif.

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Le recours au référendum n’entraine pas une participation exclusive du peuple que lorsqu’il s’accompagne
de l’initiative populaire.
 les modes mixtes: le cas du Maroc+ la France

2. Le contenu des constitutions et le contrôle de la constitutionnalité des


lois
2-1 Le contenu des constitutions
On peut différencier ordinairement plusieurs sortes de dispositions à l’intérieur des constitutions :
- les préambules ou les principes généraux: sortes de carte d’identité qui détermine les éléments
identitaires d’un Etat: langue, religion, histoire, devise…etc et parfois les éléments disparentes: démocratie,
liberté, droits des hommes, paix, environnement…
- les règles relatives à l’organisation du pouvoir et à son fonctionnement: le statut des gouvernements,
les rapports entre les pouvoirs et à énoncer les dispositions générales relatives aux partis politiques et à
l’organisation sociale et économique.
- les déclarations des droits: les dispositions relatives aux droits et libertés des citoyens.
- et d’autres dispositions
2-2 le contrôle de la constitutionnalité des lois :
A- Le principe du contrôle de la constitutionnalité des lois
La constitution se place au sommet de la hiérarchie des normes juridiques. Par conséquent, sa valeur
juridique est supérieure à celle de la loi ordinaire. Ainsi, la loi, acte voté par le parlement, doit être conforme
à la constitution, c’est-à-dire ne pas agir en dehors de la sphère de compétences, rigoureusement
déterminée par le texte constitutionnel (art 71 de la constitution marocaine de 2011).
Le contrôle de la conformité des normes juridiques inférieures (lois, règlements, actes d’exécution,…) aux
normes juridiques supérieures puise sa raison dans le caractère rigide de la constitution et, par conséquent,
de sa valeur juridique supérieure aux autres normes juridiques. Mais il pose un problème particulier.
Historiquement, l’adoption d’un système de contrôle de constitutionnalité des lois est assez récente.
Exception faite du système américain, le contrôle de la constitutionnalité des lois est adopté à partir des
années 20, notamment en Europe (1920 en Autriche).

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En France, ce système est mis en place par la constitution du 4 octobre 1958, dite de la cinquième
république. Ce retard s’explique par les réserves intimement liées au principe de contrôle de la
constitutionnalité de la loi.
- Une réserve d’ordre politique :
La loi, telle qu’elle est définie par la philosophie des lumières, est l’ « expression de la volonté générale ». Elle
est votée par le parlement, composé par les représentants du peuple et qui expriment sa volonté. Et puisque
le peuple est souverain, « aucune autorité ne peut prétendre avoir raison contre lui ; aucun sur-pouvoir n’est
concevable ; aucune légitimité, en dehors de la sienne ne peut être acceptée». De ce fait, « la loi porte la
marque indélébile (qui ne peut s’effacer) de la souveraineté» : « elle est absolue et infaillible».
Le général de Gaulle affirme en 1948, dans la même logique : « le meilleur arbitre, la meilleure cour suprême,
c’est le peuple». Par conséquent, la loi ne peut être soumise à une règle supérieure et doit être insusceptible
de contrôle.

- Une réserve quant à l’attitude de l’organe chargé de veiller au respect de la constitution :


En effet, l’inconstitutionnalité dont serait entachée une disposition législative n’est que rarement afférente
(rattaché) à une violation incontestable (certaine+ indiscutable) de la constitution. Ceci pour des raisons
évidentes :
D’une part, le contenu de la constitution est aussi souple qu’il est susceptible d’interprétations larges, voire
même contradictoires. D’autre part, le parlement ne se comportera pas de façon naïve, maladroite ou de
façon voulue de manière à violer ouvertement la constitution.
Généralement, la violation du cadre formel prévu par la constitution, qui n’exige aucun effort
d’interprétation, est très rare. Par contre, la violation du contenu de la constitution ne peut être soulevée
qu’au prix d’une interprétation parfois sur fond politique.
L’interprétation donnée par l’organe de contrôle à cet égard et nécessairement empreinte de subjectivité et,
en conséquence, n’est pas forcement conforme à la volonté du constituant.
Il est clair que le juge ne se conforme pas nécessairement à la volonté du constituant dans son action de
contrôle de la conformité d’un acte voté par le parlement. Il se transforme de la sorte en autorité suprême
qui n’est pas liée par la volonté du constituant et qui est supérieur à celle des représentants de la nation.
Ainsi, le risque d’une situation de « gouvernement des juges» n’est pas à écarter.

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B- Les organes de contrôle :
Le contrôle de la constitutionnalité des lois revêt nécessairement un caractère politique. Or « statuer sur la
constitutionnalité d’une loi c’est apprécier la régularité d’une décision prise par la majorité du parlement,
être exposé à constater que celle-ci s’est trompée, qu’elle a violé la constitution». Ainsi, l’organe chargé de
vérifier la constitutionnalité des lois serait-il difficilement en mesure de se soustraire à la subjectivité
politique, ce qui pourrait, en cas d’opposition politique ouverte, générer des tensions entre le juge
constitutionnel et les sensibilités politiques donnant un discours adverse.
Conscient de cette situation, le constituant pourra décider soit une politisation accrue du rôle de l’organe
chargé de statuer sur la constitutionnalité des lois et de sa structure (contrôle par un organe politique),
considérant qu’ainsi, il constituera un organisme régulateur efficace ; soit une dépolitisation de cet organe
on lui attribuant une tache d’ordre « technique», et par la même, le rôle d’un organe théoriquement neutre
« organe juridictionnel ».
 Le contrôle par un organe politique :
La mise en place d’un organe politique de contrôle de la constitutionnalité des lois pose un problème
particulier : il ne sera pas question d’un contrôle de l’aspect juridique des lois mises en cause mais de leur
opportunité politique.
La juridiction constitutionnelle «ne vérifiera pas uniquement la conformité de la loi à la constitution, et
sera tentée de glisser vers l’appréciation de l’opportunité de la mesure envisagée, de toute façon il s’expose
à en être accusé » (Ardant Ph, institutions politiques et droit constitutionnel, page 109).
Elle s’attachera essentiellement à établir des compromis entre les forces politiques associées dans l’exercice
du pouvoir, celles qui sont à l’origine de la désignation de ses membres. Ainsi sera-t-elle réduite au rôle
d’allié du pouvoir politique (souvent c’est la majorité parlementaire dont le gouvernement est issu) qui
s’assurera de sa neutralité –voire de sa connivence (intelligence) –vis-à-vis de la production de législative
du parlement. Il suit de là que l’organe politique de contrôle souffre d’une insuffisance grave s’agissant de
son indépendance par rapport au pouvoir politique.
Cette insuffisance risque de se transformer en danger pour les libertés. Cet organe « aura-t-il le courage ou
tout simplement la capacité de s’opposer à la majorité parlementaire si celle-ci, par une loi, met en danger
des libertés démocratique ? (par exemple) ». (Phoillard Ph, droit constitutionnel et institutions politiques, page 41)

 Le contrôle exercé par un organe juridictionnel

33
Dans ce système, c’est la technique juridique qui prévaut. Agissant selon une procédure juridictionnelle, la
tâche des juges consiste à contrôler la loi mise en cause en fonction de critères juridiques, notamment la
conformité technique de la loi à la constitution. Ce qui renforce la garantie d’indépendance des juges et, par
là même, réduit considérablement le rapport entre la recherche de compromis d’ordre politique et la
fonction de contrôle de la constitutionnalité des lois, théoriquement impartiale.
L’organe chargé du contrôle de la constitutionnalité des lois peut être une juridiction ordinaire, notamment
un tribunal situé à un niveau déterminé de la hiérarchie juridictionnelle ordinaire. L’exemple type à cet
égard est représenté par le système américain. Il peut aussi être institué sous forme d’une cour
constitutionnelle, qui statue en premier et dernier ressort, entre autres matières, sur la constitutionnalité des
lois.
Le contrôle par un organe juridictionnel combine en effet des avantages théoriques notamment la
technicité, l’indépendance et l’efficacité qui font sa force et justifient sa primauté par rapport au système de
contrôle confié à un organe politique. Ce type de contrôle peut s’exercer selon deux techniques : un contrôle
par voie d’action qui implique l’annulation pure et simple de la loi jugée non conforme à la constitution (le
système américain comme exemple type), ou un contrôle par voie d’exception dans lequel la partie
requérante demande au juge d’écarter l’application de la loi à l’affaire en cause (c’est le système adopté en
Europe à partir de 1920).

 Le contrôle par voie d’action :


Le système de contrôle par voie d’action offre au requérant la possibilité de saisir le juge pour lui demander
de vérifier la conformité de la loi à la constitution et de procéder, le cas échéant, à son annulation. Le contrôle
ne porte sur aucun litige précis. Il s’agit d’un procès objectif fait à la loi mise en cause.
Ce contrôle conduit à l’annulation pure et simple de la loi non conforme à la constitution. La loi disparait de
l’ordre juridique. D’autre part, le jugement de l’organe de contrôle est rétroactif. La loi est totalement
détruite aussi bien pour le passé que pour l’avenir. Elle est supposée n’avoir jamais existé.
Mais ce type de contrôle pose un problème pratique : les situations acquises sous l’effet de la loi annulée
sont elles-mêmes mises en cause. Ce qui implique que ce contrôle doit obéir à des conditions qui resserrent
sa mise en œuvre :

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- C’est un contrôle a priori, applicable à la loi avant sa promulgation et sa mise en application.
- C’est un contrôle restreint, le plus souvent fermé aux citoyens et par conséquent accessible à un
nombre réduit d’institutions constitutionnelles.
- Un contrôle de nature hybride s’est développé plus récemment, comporte certaines caractéristiques
communes des 2 modalités précédentes : la question prioritaire de constitutionnalité.
 Le contrôle par voie d’exception
Le système de contrôle par voie d’exception pose la question de la conformité de la loi à la constitution de
façon indirecte : au cours d’un procès entre deux personnes juridiques devant un juge ordinaire, la partie
requérante fonde sa défense sur l’exception d’inconstitutionnalité d’une loi applicable au litige : « elle
déclare qu’elle pourrait être coupable si la loi qui lui est opposée était constitutionnelle, mais elle se défend
en confirmant le contraire ; elle déclare qu’elle pourrait être coupable, excepté si cette loi est
inconstitutionnelle, et elle demande, par suite, au juge de dire er de juger qu’il en est ainsi » (Cadart J. institutions
politiques et droit constitutionnel ; page 165).
De la sorte, la partie requérante ne demande pas l’annulation pure et simple de la loi, contrairement à la
logique du contrôle par voie d’action, mais simplement à ce que l’application de la loi soit écartée au litige
en cours.
Le juge doit procéder par deux étapes successives : statuer sur la constitutionnalité de la loi, et en fonction
de son jugement, se prononcer sur le fond du litige. Lorsque la conformité de la loi mise en cause et prouvée,
le rôle du juge consiste à écarter l’application de cette loi au procès en question (autorité relative de la chose
jugée). Ce qui n’entame aucunement sa valeur en tant que loi.
Ce recours est par nature plus démocratique que le recours par voie d’action parce qu’il offre à tout citoyen
la possibilité de saisir le juge contre une loi qu’il estime non conforme à la constitution. Mais son efficacité
ne peut être envisagée que dans le cadre d’un système qui combine un contrôle a posteriori de la
constitutionnalité de la loi et l’autorité relative de la chose jugée, c’est-à-dire l’effet suspensif de la
déclaration d’inconstitutionnalité d’une loi.

Leçon 4 : la démocratie et le citoyen


1. La souveraineté démocratique
2. Démocratie directe et démocratie représentative

la démocratie et le citoyen :

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L’idée de participation des citoyens à l’exercice du pouvoir est assez généralement admise depuis le
développement des doctrines démocratiques. Historiquement, depuis la fin des régimes théocratiques en
Europe, la démocratie place le fondement du pouvoir – la souveraineté- dans le peuple.
A l’inverse des régimes autoritaires où la participation du peuple au choix des gouvernants est faible sinon
inexistante, les régimes démocratiques sont des régimes dans lesquels les citoyens interviennent librement
dans le choix de leurs gouvernants au moyen d’élection et où l’exercice du pouvoir ne repose pas sur une
seule personne mais est réparti entre différentes autorités.
Les régimes démocratiques reposent sur plusieurs fondements notamment : le pluralisme ; la primauté de
l’individu, le respect de l’opposition, l’alternative au pouvoir, l’Etat de droit.
1- La souveraineté démocratique :
On peut se faire de la nation de peuple, donc de souveraineté démocratique, des conceptions différentes
qui entraînent des conséquences différentes du point de vue de la représentation. Deux théories s’opposent
à cet égard : la souveraineté nationale et la souveraineté populaire
a- Théorie de la souveraineté nationale:
Elle repose sur deux affirmations:
- la souveraineté appartient non au peuple mais à la nation (entité abstraite et collective)
- la nation est une personne juridique distincte de celle des individus qui la composent.
Deux conséquences se dégagent du principe de la souveraineté nationale:
- l’électorat-fonction: l’électorat, c’est-à-dire le fait de voter et de désigner des représentants est considéré
non comme un droit personnel titulaire d’une part de souveraineté lais comme une fonction. Etre électeur
c’est exercer une compétence au nom de la Nation souveraine.
Cette fonction peut être exercée par l’ensemble des citoyens ; dans ce cas il y a suffrage universel. Ainsi
pourra-t-on limiter le droit de vote et ne l’accorder qu’à ceux que l’on juge dignes de parler au nom de la
Nation : suffrage censitaire (ne votent que ceux qui payent un minimum d’impôts) ou capacitaire (ne votent
que ceux qui ont une certaine instruction).
- le mandat-représentatif : c’est la nation qui doit être représentée, non les électeurs qui ne font que
s’exprimer en son nom. L’élu est censé représenter directement la Nation elle-même et non ses électeurs. Ils
ne peuvent par conséquent recevoir de mandat précis ni être directement contrôlés ou révoqués par ces
derniers.

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b- Théorie de la souveraineté populaire :
Elle considère que la souveraineté appartient au peuple entendu comme la somme des citoyens. Chaque
citoyen est titulaire d’une parcelle de souveraineté. Cette souveraineté est inaliénable, elle ne se délègue
pas, le peuple doit l’exercer lui-même directement.
Deux conséquences se dégagent du principe de la souveraineté populaire :
- l’électorat – droit: A l’inverse du cas précédent, on admet que chaque citoyen est titulaire d’une part de
souveraineté et possède un droit imprescriptible de participer à l’élection. Le suffrage universel est donc
indispensable.
- le mandat impératif : l’élu est lié à ses électeurs par un mandat strict qu’il doit respecter. S’il ne respecte
pas ses engagements vis-à-vis des électeurs, il pourra être révoqué par ses électeurs.
2. Démocratie directe et démocratie représentative :
a- démocratie représentative:
On appelle démocratie représentative le système politique dans lequel le pouvoir est exercé par des
représentants élus au suffrage universel direct ou indirect et chargés de décider au nom de la Nation ou du
peuple.
b- démocratie directe:
Entendue dans un sens absolu, la démocratie directe n’existe pas et n’a jamais existé autrement que sur une
échelle très réduite. Elle suppose qu’à tout moment le peuple puisse se rassembler pour décider de tous les
actes de la vie organisée en société, tant administrative, législative que judiciaire.
La démocratie athénienne: les citoyens se réunissent sur la place publique « l’Agora» pour prendre les
décisions politiques.
La « Jemâa marocaine»: il s’agit d’une assemblée de village ou de tribu, d’origine souvent antéislamique et
qui a pu représenter un certaine forme de démocratie directe à l’échelon réduit du village.
c- la démocratie participative (semi-directe)
La démocratie participative est une forme de partage et d'exercice du pouvoir, fondée sur le renforcement
de la participation des citoyens à la prise de décision politique dans le cadre de la démocratie représentative.
À la différence de la démocratie directe, le processus de décision ne se fait pas sans les élus mais en
collaboration avec ces derniers. On parle également de « démocratie délibérative » pour mettre l'accent sur
les différents processus permettant la participation du public à l'élaboration des décisions, pendant la phase

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de délibération. La démocratie participative ou délibérative peut prendre plusieurs formes, mais elle s'est
d'abord instaurée sur le terrain de l'aménagement du territoire et de l'urbanisme, avant de s'étendre dans
les champs de l'environnement. Dans ces cadres, les associations jouent un rôle central en tant
qu'interlocuteurs pour les autorités publiques.
Les acteurs: ou bien les citoyens ou la société civile.

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2ème partie : le système politique et constitutionnel marocain
1- l’histoire constitutionnelle du Maroc
2- la constitution marocaine 2011
L’adoption de la première constitution au Maroc le 7 décembre 1962 constitue une date importante dans
l’histoire du Maroc. Cette importance est attestée par la variété des problèmes que sa préparation et
adoption ont soulevés.
Par la suite, l’adoption des constitutions de 1970, de 1972 et 2011 et les multiples révisions
constitutionnelles témoignent des difficultés politiques croissantes et des déséquilibres institutionnels
auxquelles on s’est efforcé de remédier par les révisions successives des textes.
1- l’histoire constitutionnelle du Maroc
On peut dire qu’il y a avait Six constitutions marocaines qui se sont succédé de 1962 à 2011.
 Premier projet de constitution de 1904
En 1904, à son retour d'Égypte, le nationaliste et écrivain marocain Hajj Ali Zniber présente avec
Haj Abdellah Bensaid, la première constitution pour l'amélioration de la situation politique marocaine. Un
projet intitulé: Sauvegarde de l'indépendance et refus de la manipulation coloniale.
 Projet de constitution de 1908 :
Le projet de constitution de 1908 a été publié entre avril et novembre 1908, dans le Journal « Lissan Al
Maghrib » (La langue du Maroc), pendant le règne du Sultan Abdelhafid. Ce projet, dont les historiens sont
partagés à propos de l'identité de l'éditeur4, se compose de 93 articles, qui séparent les autorités de
l'Institution Royale et le gouvernement et le corps législatif. Ce premier projet de constitution mentionne le
concept de la séparation des pouvoirs4. Il a été publié immédiatement après l'isolement de Sultan Abdul
Aziz et le serment d'allégeance au Sultan Abdul hafeez, en conformité avec le contrat de vente du projet.
Pour la première fois dans l’histoire du pays, l’idée de séparation des pouvoirs apparaît, et même celle des
Droits de l’Homme. Bien que n'étant pas mis en exécution, le document témoigne, en particulier, de
l’existence d’un embryon de démocratie moderne au sein de l’intelligentsia marocaine, même si l’économie
générale de ce projet traduit une approche parfois brouillonne.
Intervenu dans un environnement culturel et politique médiocre marqué par la régression de l'État face à
l'impérialisme européen et aux rébellions internes (quatre ans plus tard il allait s’effondrer et le Maroc allait
être placé sous protectorat français), le projet de 1908 est resté sans lendemain.

39
 Constitution de 1962 :
En 1962, le Maroc s'est doté pour la première fois d'une constitution. Le 7 décembre, le roi Hassan II en
soumit le projet au peuple par référendum. Il fut approuvé à une très forte majorité (3 733 816 « oui », soit
80,10 % des votes) et fut promulgué le 14 décembre8. Ce texte, qui entra vraiment en vigueur le 18
novembre de l'année suivante, lorsque s'ouvrit la première session du parlement à la suite d'élections
législatives, a fait l'objet de jugements contradictoires.
Cette constitution affirme le caractère arabe, musulman, maghrébin et africain de l’État marocain, et précise
que celui-ci souscrit aux principes, droits et obligations des chartes des organismes internationaux
(préambule). Elle souligne aussi que « [l]e Maroc est une monarchie constitutionnelle, démocratique et
sociale » (art. 1er) et que « [l]a souveraineté appartient à la nation qui l’exerce directement par voie de
référendum et indirectement par l’intermédiaire des institutions constitutionnelles » (art. 2).
 Constitution de 1970 :
Cette constitution vient après une période d'incertitude politique. La première constitution après 5 ans
d'État d'exception. Préparée par le souverain et soumise au référendum le 9 juillet, la nouvelle constitution
sera approuvée et promulguée ensuite le 31 juillet. Elle reprend, dans ses grandes lignes, la constitution de
1962. Le changement majeur entre les deux constitutions est le passage du système bicaméral au
système monocaméral au niveau du parlement.
- L'introduction du monocamérisme
À ce propos, le texte de l'article 36 de la constitution de 1970 contraste avec ses prédécesseurs de 1962. En
effet, cet article annonce que « Les membres de la Chambre des représentants tiennent leur mandat de la
Nation », alors que les articles 36 et 37 de la Constitution de 1962 disent que « Le Parlement se compose de
la Chambre des représentants et de la Chambre des conseillers » et que « Les parlementaires tiennent leur
mandat de la nation ». Ainsi, le parlement marocain fut réduit, en 1970, de deux Chambres à une seule et
unique Chambre : sa nouvelle constitution composite a permis d'y faire siéger à la fois des représentants
élus au suffrage universel direct et des membres élus par des collèges électoraux composés des conseillers
communaux, des élus des Chambres professionnelles et des représentants des salariés ( Article 34 de la
Constitution de 1970 ). La Constitution promulguée en 1972 fut, ainsi, marquée par le maintien d’une
forme monocamérale de l'institution législative.

40
 Constitution de 1972 :
Cette constitution, également élaborée par le Roi Hassan II et soumise à référendum le 1er mars 1972, sera
adoptée à une large majorité et promulguée le 10 mars 1972. Elle fut marquée par le maintien d’une forme
monocamérale de l’institution législative. Elle fut également caractérisée par la recherche d’un plus grand
équilibre entre cette institution et l’organe exécutif. Cette constitution reflète en effet l'esprit d’une
ouverture annoncée par le Roi en direction de l’opposition.
Dans ce sens, la nouvelle formulation de l’article 43 détermine directement la proportion de représentation
des différents corps éligibles à la Chambre des Représentants : « La Chambre des Représentants comprend,
dans la proportion des deux tiers, des membres élus au suffrage universel direct et, dans la proportion d’un
tiers, des membres élus par un collège électoral composé des conseillers communaux ainsi que des
membres élus par des collèges électoraux comprenant les élus des chambres professionnelles et les
représentants des salariés ».
De même que le domaine de la loi a été considérablement élargi par rapport aux Constitutions précédentes,
pour toucher dorénavant, « … la détermination des infractions et des peines, le statut des magistrats, le statut
général de la fonction publique, le régime électoral des assemblées et conseils des collectivités locales, le
régime des obligations civiles et commerciales, la création des établissements publics,
la nationalisation d’entreprises et les transferts d’entreprises du secteur public au secteur privé ».
De nouvelles dispositions élargissant sensiblement le domaine de compétence de la Chambre des
représentants ont également été introduites dans l’esprit des réformes ayant germé au Maroc à la lumière
des bouleversements qu’a connu le pays au début des années soixante-dix. Ainsi en fut-il par exemple de la
possibilité pour la Chambre des Représentants de « voter des lois cadres concernant les objectifs
fondamentaux de l’action économique, sociale et culturelle de l’État ».
 Constitution de 1992 :
Vingt ans après la promulgation de la constitution de 1972, le Roi Hassan II propose au peuple un projet
de révision constitutionnelle qui sera plébiscité le 4 septembre à 99,96 % des suffrages. La
nouvelle constitution révisée sera promulguée par le dahir du 9 octobre 1992 et modifiée de nouveau par
le référendum constitutionnel du 15 septembre 1995. En effet, le 15 septembre 1995, le Roi soumettait à
référendum la modification de la date de vote de la loi de finances, approuvée à la quasi-totalité, soit à
99,96 % des votants.

41
La promulgation de cette nouvelle Constitution devait donner lieu à un engagement plus résolu dans la voie
de la démocratisation institutionnelle. Dans le contexte de l’action législative, ce fut la
formule monocamérale qui fut cependant retenue, mais de substantielles modifications devaient y être
enregistrées.
Ainsi, l’article 40 de la nouvelle Constitution devait introduire une innovation de taille : ce fut l’institution
des commissions parlementaires d’enquête. Il y a été, en effet, stipulé, pour la première fois dans l’histoire
du Maroc que « outre les commissions permanentes mentionnées à l’alinéa précédent, peuvent être créées,
à l’initiative du Roi ou à la demande de la majorité de la Chambre des Représentants, des commissions
d’enquête formées pour recueillir les éléments d’information sur des faits déterminés et soumettre leurs
conclusions à la Chambre des Représentants ».
De même que l’article 43 eut également pour effet d’introduire un élément générateur d’une plus grande
stabilité des structures dirigeantes de la Chambre des Représentants. Jusqu’en 1992, le président de la
Chambre des Représentants était élu chaque année au début de la session d’octobre. Désormais, et en vertu
des dispositions du dernier alinéa de l’article 43 « La Chambre des Représentants élit son président pour
une durée de trois années ».
Enfin, et pour ce qui est des rapports entre les pouvoirs, un nouvel alinéa a été ajouté à l’article 55 relatif aux
questions des membres de la Chambre des Représentants et aux réponses du gouvernement. Sous les
régimes des Constitutions antérieures, le silence des textes sur les délais impartis pouvait renvoyer certaines
réponses sine die. Mais la nouvelle formulation de l’article 55 impartit au gouvernement de donner ses
réponses « dans les 20 jours suivant la date à laquelle il a été saisi de la question ».
 Constitution de 1996 :
Lors du discours du 20 août 1996 adressé au peuple à l’occasion du 43e anniversaire de la révolution du
Roi et du Peuple, le Roi Hassan II avait annoncé la tenue d'un référendum constitutionnel le 13 septembre
1996. Ce référendum apportait de nouveaux amendements à la constitution, qui s’inscrivent dans le cadre
d’une réforme répondant aux exigences de l’époque et qui soit conforme aux composantes humaines,
intellectuelles et politiques du Maroc.
La constitution révisée de 1996 a réintroduit le système du bicaméralisme. La régionalisation, et la liberté
d’entreprendre, constituent également des axes de la réforme constitutionnelle de 1996.
L'institutionnalisation de deux chambres au sein du Parlement répond au souci de permettre à l'ensemble
des composantes de la Nation et à ses forces vives d'être représentées au sein de l'instance législative. De

42
même, elle tend à assurer l'équilibre et l'harmonie entre les secteurs politiques et les secteurs socio-
économiques et culturels ; ce qui est de nature à répondre au mieux aux exigences de la dynamique du
développement économique et social du Maroc.
Ainsi, le Parlement est composé de deux Chambres : la Chambre des Représentants et la Chambre des
Conseillers, et organisé comme suit :
- Les membres de la Chambre des Représentants sont élus pour cinq ans au suffrage universel direct.
- Les membres de la Chambre des Conseillers sont élus pour neuf ans, les 3/5, dans chaque région,
par un collège électoral composé de représentants des collectivités locales, les 2/5 par des collèges
électoraux composés d'élus des Chambres professionnelles, dans chaque région et de membres élus à
l'échelon national par un collège électoral composé des représentants des salariés.
- La Chambre des Conseillers est renouvelable par tiers tous les trois ans.
- Le président de la Chambre des Représentants est élu d'abord en début de législature puis à la
session d'avril de la troisième année de cette dernière et pour la période restant à courir de celle-ci.
- Les membres du bureau sont élus à la représentation proportionnelle des groupes pour une durée
d'une année.
- Le président de la Chambre des Conseillers est élu au début de la session d'octobre, lors de chaque
renouvellement de la Chambre. Les membres du bureau sont également élus à la représentation
proportionnelle des groupes, lors de chaque renouvellement de la Chambre.
 Constitution de 2011 :
Le contexte général:
Elle est intervenue dans un contexte régional caractérisé par le « printemps arabe», qui a secoué plusieurs
pays arabes, et un contexte national dominé par ou suite des manifestations du mouvement du 20-Février,
le roi Mohammed VI annonce une réforme de la Constitution, par le discours royal du 9 mars 2011, soumise
au référendum, visant à renforcer le pluralisme, les droits de l'Homme et les libertés individuelles, ainsi qu'à
réduire ses pouvoirs au profit d'un chef de gouvernement issu obligatoirement de la majorité parlementaire.
Le discours royal a énoncé les piliers de la prochaine réforme constitutionnelle qui se soldera par une
nouvelle constitution. Ces piliers sont au nombre de sept :
1- la consécration constitutionnelle de la pluralité de l’identité marocaine unie et riche de la diversité de ses
affluents, et au cœur de laquelle figure l’amazighité, patrimoine commun de tous les marocains, sans
exclusive.

43
2- la consolidation de l’Etat de droit et des institutions, l’élargissement du champ des libertés individuelles
et collectives et la garantie de leur exercice, ainsi que le renforcement du systèmes des droits de l’homme
dans toutes leurs dimensions, politique, économique, sociale, culturelle, environnementale et de
développement. Cela devrait se faire notamment à travers la constitutionnalisation des recommandations
judicieuses de l’instance Equité et réconciliation, ainsi que des engagements internationaux du Maroc en la
matière.
3- la volonté d’ériger la justice au rang de pouvoir indépendant et de renforcer les prérogatives du conseil
constitutionnel, le but étant de conforter la prééminence de la constitution et de consolider la suprématie
de la loi et l’égalité de tous devant elle.
4- la consolidation du principe de séparation et d’équilibre des pouvoirs et l’approfondissement de la
démocratisation, de la modernisation et la rationalisation des institutions, à travers:
- un parlement issu d’élections libres et sincères, au sein duquel la prééminence revient à la chambre des
représentants – avec une extension du domaine de la loi, tout en veillant à conférer à cette institution de
nouvelles compétences lui permettant de remplir pleinement ses missions de représentation, de législation
et de contrôle.
- un gouvernement élu, émanant de la volonté populaire exprimée à travers les urnes, et jouissant de la
confiance de la majorité à la chambre des représentants.
- la consécration du principe de la nomination du premier ministre au sein du parti politique arrivé en tête
des élections de la chambre des représentants et sur la base des résultats du scrutin.
- le renforcement du statut du premier ministre en tant que chef d’un pouvoir exécutif effectif, et pleinement
responsable du gouvernement, de l’administration publique, et de la conduite et la mise en œuvre du
programme gouvernemental.
- la constitutionnalisation de l’institution du conseil de gouvernement, la définition et la clarification de ses
compétences.
5- le renforcement des organes et outils constitutionnels d’encadrement des citoyens, à travers notamment
la consolidation du rôle des partis politiques dans le cadre d’un pluralisme effectif, et à l’affermissement du
statut de l’opposition parlementaire et du rôle de la société civile.
6- la consolidation des mécanismes de moralisation de la vie publique et la nécessité de lier l’exercice de
l’autorité et de toute responsabilité ou mandat publics aux impératifs de contrôle et de reddition des
comptes.

44
7- la constitutionnalisation des instances en change de la bonne gouvernance, des droits de l’homme et de
la protection des libertés.
Bien que la procédure de l’élaboration de la nouvelle constitution de 2011,’ait pas obéi aux règles
démocratiques classiques dans la mesure ou les membres de la commission royale consultative chargée de
la révision de la constitution n’ont pas été élus mais nommés par le roi ; on peut convenir qu’elle a été
élaborée en demi rupture avec les constitutions antérieures selon un système assez original que l’on
pourrait qualifier « de mixte et de participationniste».
La nouvelle constitution apparait avant tout comme le résultat d’un large compromis entre les différentes
composantes politiques, syndicales et celles de la société civile.
Par ce trait distinctif, elle marque une rupture par rapport aux constitutions antérieures et constitue une
avancée considérable dans la voie de démocratisation de la vie politique.
La nouvelle constitution du premier juillet 2011, comporte 180 articles, contre 108 dans celle de 1996, a
touché les libertés et les droits fondamentaux, le statut du roi, les pouvoirs du parlement, les pouvoirs du
chef du gouvernement et du gouvernement, le pouvoir judiciaire, la juridiction constitutionnelle, les régions
et les collectivités territoriales, la bonne gouvernance, les instances de promotion du développement
humain et durable et de la démocratie participative.

Bibliographie générale :
- EL Rhazi Sebhallah: « droit constitutionnel et institutions politiques –le régime politique et constitutionnel
marocain-» collection 4 droit, politique, histoire; Hanns Seidel Stiftung.
- Mohamed FAKIHI : « théorie générale- droit constitutionnel », cours du deuxième semestre de la licence
2019.
- Mohammed Amine BENABDALLAH (professeur à l’université Mohammed V Rabat-Souissi): « Propos sur
l’évolution constitutionnel au Maroc » ; Revue Marocaine d’administration locale de développement
(REMALD) n°36, 2001, p.9 et suiv
-https://cours.unjf.fr
- Wikipédia… Et autres.

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