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Chapitre I : Introduction aux grands systèmes constitutionnels

Avant-propos
L’étude des systèmes constitutionnels étrangers offre un espace important dans l’enseignement
du droit constitutionnel (Tradition française/Tradition Romaniste / Enseigner le droit par les
universitaires, les docteurs en droit). Par opposition aux Etats Unis et en Grande Bretagne, l’intérrt
dans l’enseignement est centré vers leur propre système oùil est considéré comme simple préalable
pour qu’ils comprennent le leur. Il est enseigné par des « Law School » supervisées par une
corporation professionnelle. Le droit constitutionnel y est conçu comme un droit judiciaire, un droit dit
par le juge.

IL s’agit dans ce cours de faire appel à l’histoire constitutionnelle des systèmes constitutionnels
étudiés sans avoir à privilégier un système sur un autre. Mais, il s’agirait plutôt d’approcher les
réponses données par les différents systèmes constitutionnels étudiés à quelques situations juridiques
données.
Connaitre les systèmes étrangers, c’est avoir des points de repères pour mieux comprendre le sien
(similitudes/ divergences). Son intérrt est d’offrir un système de référence aisé. Pédagogiquement, Le
module optera pour une présentation juxtaposé des systèmes constitutionnels étrangers pour arriver à une
vérification de l’assimilation par des comparaisons au fur et à mesure de l’avancement des
conférences. L’étude des systèmes constitutionnels trouvera son fondement théorique dans le
positivisme juridique c’est-à-dire que les institutions politiques seront traitées au niveau du contenu des
normes juridiques (Obliger, Interdire, Habiliter).

I- La séparation des pouvoirs: Principe incontournable en droit constitutionnel1

Elle reste une énigme permanente de la doctrine constitutionnelle. C’est un casse -tête intellectuel posé
aux analystes de la chose constitutionnelle. La séparation des pouvoirs est un principe négatif invoqué
par le monde libre. Certains lui accordent une fonction plus symbolique.

Il a un sens opératoire (formule inhérente à tout régime de liberté politique, toute démocratie
constitutionnelle). Il reste une question difficile dans le contexte des démocraties parlementaires (le
système de gouvernement est responsable politiquement devant le parlement/ tous les pays européens
sauf la Suisse, Monaco; Chypre; Vatican).
D’abord, le terme « Séparation » est impropre car elle ne reflète aucune explication de la réalité des faits.
L’article « des » renvoie à un ordre pluriel. Le terme « pouvoirs » renferme deux sens. Il est imprécis
et recouvre :

1-l’organe (Qui? Institution : Mettre fin à l’arbitraire/Equilibre effectif (question de fait plus que de
droit)/ Hiérarchie entre les organes.
2-La fonction (compétences juridiques : Quoi? (Distinction entre les fonctions/ la répartition des
compétences (législation/ exécution/ résolution des litiges)).

A- Principe d’indépendance organique:

Selon Carré de Malberg, il s’agit plutôt d’un régime d’association que de celui de la séparation des
pouvoirs. Il n’y a pas d’indépendance absolue des organes les uns vis-à-vis des autres.Un organe est
temporairement suspendu par la décision d’un autre. Ex: La motion de censure parlementaire à l’égard
des membres du gouvernement/ Ex: droit de dissolution d’une assemblée par l’exécutif ou d’un
référendum sur la destitution d’un chef de l’Etat. Il s’agit là au contraire d’une indépendance relative
des organes.

1Voir « support de cours « relatif au module de la « Théorie générale de droit constitutionnel », S2 pour plus de
renseignements.
B- Répartition des compétences :

La stricte séparation des pouvoirs n’est jamais réalisée de façon absolue. Il touche prioritairement le
pouvoir judiciaire.

C- Déséquilibre des pouvoirs :


Certains auteurs constatent un déséquilibre au profit de l’exécutif ou du législatif (Boris Mirkine) .
D’un côté, il est au profit du pouvoir exécutif suite à l’élection du président par suffrage universel
direct et amplification du fait majoritaire, l’interventionnisme croissant étatique.René
Capitant qualifie le régime parlementaire comme le contre-pied de la séparation des pouvoirs.

II- Postulats du régime parlementaire (H.J Laski)

Pour qu’on puisse parler d’un régime parlementaire, Laski pose trois principes préalables/

1- Un corps de citoyens fondamentalement unis sur les objets de l’activité gouvernementale


(Montesquieu: « il faut que dans les républiques il y ait toujours un esprit général qui domine)
2- Il faut assez de raison dans la nation pour qu’aucune classe ne soit d’une façon permanente exclue du
pouvoir

3-Il faut un gouvernement représentatif établi sur des habitudes de tolérance largement répandues dans
la nation

III- Le parlementarisme moderne


Son essence réside dans l’application politique et gouvernementale du principe majoritaire. Son sens se
définit par la formule « la majorité doit avoir son exécutif ». C’est le phénomène de « la primauté
politique de l’exécutif » sous le régime parlementaire qui est à la base du fonctionnement du régime
parlementaire. La fonction de « gouverner » n’est pas seulement d’exécuter ou appliquer les lois, c’est
donner l’impulsion à la vie politique .L’exécutif doit avoir le monopole de l’initiative législative et
budgétaire/ l’exécutif est l’kme de la législation sous le régime parlementaire.Contrairement aux
théories du constitutionnalisme monarchique, c’est l’exécutif qui politiquement légifère. L’action de
l’exécutif est une nécessité technique du parlementarisme moderne.

IV- Parlementarisme et système démocratique


Le parlementarisme constitue une entorse ou une atténuation du système démocratique .Hans Kelsen
précise que la lutte qui fut menée à la fin du 18ème siècle et au déb ut du 19ème siècle contre
l’autocratie fut pour l’essentiel une lutte pour le parlementarisme. Le système parlementaire a suscité
des espoirs : Etablissement d’un ordre social équitable. Il est la voix la plus adéquate de l‘idéal
démocratique sachant que la démocratie directe est impraticable dans les Etats modernes. C’est un
système compris majoritairement dans le cadre de la démocratie libérale qui prône le pluralisme
politique.
V- Défenseurs et détracteurs du système parlementaire

A- Les détracteurs

Fernand Larnande le considère comme « L’usure de nos institutions » ; il réduit de la nation au silence
par l’Assemblée qui vote pour elle. C. Scmitt avance une grande méfiance à l’égard des partis
politiques : ces derniers ne doivent pas jouer de rôle de médiation entre l’Etat et le citoyen. Les
institutions parlementaires sont devenues caduques voire illégitimes. Elles Eloignement du parlement
la libre concurrence des opinions, de la foi et les discussions ne sont plus que des résignations faites
aux consignes des partis. Les délibérations secrètes guidées par les intérêts se sont substituées à la
discussion libre et publique.

B- Les défenseurs
Ils fondent leurs arguments sur la représentation et la légitimité du parlement. Selon Hans Kelsen, le
parlement n’a pas pour mission d’atteindre un idéal de vérité, il ne doit pas garantir le meilleur choix
pour être légitime. Le parlementarisme ne produit pas de « vérités politiques ». Kelsen croit à l’Etat de
partis et la finalité et le sens du parlement sont dans la création de compromis politiques entre majorité
et minorité. Le parlement constitue la ligne médiane entre intérêts de la majorité et de la minorité.

Selon Hermann Heller, le fondement du parlement est « la croyance en l’existence d’un fondement
commun pour la discussion, trouver un accord sans recourir à la violence pure ». Rudolf Smend ajoute
que la légitimité du parlement n’est pas évaluée en fonction de la réalisation d’un idéal délibératif mais
à l’aune de sa capacité d’intégration des individus dans une communauté politique.

VI- Les deux conceptions du régime parlementaire dans la littérature constitutionnelle

Egalité de l’exécutif et du législatif( Duguit/ Subordination de l’exécutif au législatif ( Bagehot/ Carré de


Redslob/ Barthélémy/ Hauriou) Malberg)

Pas de reconnaissance des « cloisons étanches » La souveraineté dont se trouve investie l’Assemblée est
chargée de faire les lois, de contrôler le gouvernement mieux
encore de gouverner par l’intermédiaire de cette commission
Système d’équilibre entre les pouvoirs exécutive

Collaboration équilibrée entre le parlement et le chef


de l’Etat

VII- Le régime parlementaire dans ses grandes phases

Le régime parlementaire nait du grand conflit opposant le monarque et l’assemblée. Lorsque l’élection
remplace l’hérédité du chef d’Etat, les prérogatives de ce dernier ne cessent de diminuer alors que
celles de l’assemblée grandissent. On assiste au passage de la Monarchie absolue vers une Monarchie
limitée (régime de la séparation des pouvoirs) - 1866- en Angleterre. La monarchie limitée n’est pas un
régime parlementaire car les ministres au monarque s’absorbent dans l’unité de l’exécutif et
l’indépendance des pouvoirs exclut leur responsabilité politique.
Le régime parlementaire va apparaître avec un premier pouvoir selon Benjamin Constant ; celui du «
pouvoir ministériel » par opposition au « pouvoir royal ». Ce régime réalise une scission au sein de
l’exécutif et rompt avec le dualisme de la monarchie limitée : les ministres se libèrent du Monarque et
forment un gouvernement distinct. Ils se regroupent en collège devenu le cabinet puis nommé « le
gouvernement du cabinet ». Ce dernier à lui seul non accompagné de la responsabilité politique des
ministres n’est pas le régime parlementaire. Ce n’est que l’acheminement vers celui -ci, un
cheminement entamé par Louis XVIII qui a développé un esprit de conciliation, et a renoncé à
quelques prérogatives de l’exécutif par une grande sagesse.
L’an 1830 date de la responsabilité politique des ministres :obligation juridique de se démettre s’ils
perdent la confiance de l’assemblée et du même coup la naissance du régime parlementaire. Il
convient maintenant de le définir comme le gouvernement d’un cabinet responsable devant
l’assemblée.
VIII- Variétés de régimes parlementaires

Parlementarisme orléaniste Parlementarisme occidental Parlementarisme prussien

Le chef d’Etat jouit encore de Le chef de l’Etat a complètement Le chef de l’Etat a disparu et deux organes
prérogatives puissantes pour cessé d’rtre le chef de l’exécutif,
intervenir efficacement dans la garde une influence morale existent seulement à savoir la parlement
vie politique (Monarchie de (depuis la reine Victoria)
et le cabinet responsable
juillet)

IX- Les deux variantes du régime parlementaire : Monisme et dualisme

Moniste ou classique Dualiste ou orléaniste

Une seule relation de confiance, celle qui unit le Coexistent deux relations de confiance: le gouvernement
parlement au gouvernement
étant responsable à la fois devant le parlement et devant
le chef de l’Etat

Seul le parlement peut révoquer le gouvernement, celui Le gouvernement peut être inversé par la majorité
n’ayant besoin que de la confiance de la majorité
parlementaire pour gouverner (et non celle du chef de l parlementaire ou rtre révoqué par le chef de l’Etat et a
‘Etat) donc besoin de la confiance des deux institutions pour
Le régime parlementaire britannique au sein duquel le
gouverner
cabinet ministériel gouverne en liaison étroite avec la
chambre des communes alors que la reine ne participe au Expérimenté par louis Philipped’Orléans
pouvoir que de façon honorifique
Ex: Vème république / Portugal
Ex Espagne; en Allemagne

X- Les dérives du régime parlementaire


Le régime parlementaire est en pratique déséquilibré mrme s’il est basé en théorie sur la balance des
pouvoirs réciproquement indépendants. L’élection du président de la république française au suffrage
universel direct et son corollaire l’amplification du fait majoritaire tissent un lien fort entre le
gouvernement et sa majorité parlementaire sur le compte du poids du parlement. Plusieurs écrits sur le
déclin des parlements (James Bryce/ Modern democracies) expliquent le phénomène de croissement de
l’influence du pouvoir exécutif au détriment du parlement.
Pour limiter et rationnaliser le régime parlementaire, il revient de l’encadrer davantage juridiquement et
d’instaurer des mécanismes de collaboration des pouvoirs. Dans le cas républicain, le constituant de 1958
a encadré strictement les conditions de dépôt et de vote de la motion de censure.

XI- Caractéristiques globales du régime présidentiel

A- Caractéristiques du régime présidentiel sur le plan théorique :


Il s’agit d’un régime où les pouvoirs séparés sont indépendants les uns des autres. Ils se font face et
disposent chacun de leur propre légitimité et de leurs propres sphères d’action. Ils n’entretiennent entre
eux qu’un minimum de relation et l’un ne peut renverser l’autre. C’est la séparation stricte. Il y a une
indépendance de l’exécutif à l’égard du législatif. Ce dernier a le monopole de l’initiative et maîtrise
la procédure législative. Le pouvoir exécutif dispose d’une légitimité fondée sur le suffrage universel et
ne peut être renversé.

Quant au chef de l’Etat, il est le seul détenteur du pouvoir exécutif, il tire sa légitimité de l’élection et non
du parlement, ce qui constitue la condition de son indépendance. Il n’est pas responsable
politiquement devant le parlement et seule sa responsabilité pénale peut être mise en jeu (technique de
l’impeachment). Les ministres sont de simples collaborateurs du chef de l’Etat.
B-Caractéristiques du régime présidentiel sur le plan pratique :

Il faut dire que le bon fonctionnement du régime présidentiel exclut l’isolement complet des pouvoirs.
Il existe tout de même des relations et de dialogue entre les pouvoirs, ce qui est nécessaire.La
constitution américaine de 1787 parle de mécanismes de collaboration « checks and balances ».
Chapitre II : Le Système constitutionnel Britannique
La présentation des pouvoirs publics constitutionnels du RU impose qu’il soit précisé d’abord le cadre
constitutionnel dans lequel ils s’enracinent et le système politique dans lequel ils s’insèrent.

1-Spécificité de la Constitution anglaise :

Son caractère essentiellement coutumier la différencie des autres constitutions européennes. Cela
explique sa souplesse, son adaptabilité et sa permanence incarnée par la Monarchie. Depuis le début du
XVII siècle, le Parlement siège à Westminster et a progressivement imposé sa compétence législative et
du respect des droits individuels. Au XVIII siècle, se sont développées les mécanismes du régime
parlementaire (naissance du cabinet, responsabilité politique, droit de dissolution). La hiérarchie des
normes s’établit au RU sur les bases traditionnelles, rétives aux élaborations constitutionnelles des
démocraties contemporaines. La loi est l’acte suprrme et elle est incontestable. De ce fait, il n’existe pas
de contrôle de constitutionnalité. Il n’y a pas d’autorité législative supérieure au législateur. Il est donc
lui-même compétent pour modifier la constitution partant du principe selon lequel la loi la plus récente
l’emporte à la fois sur l’ancienne et sur la coutume.

Le RU est un pays de 62 millions d’habitants. Il comprend la Grande-Bretagne (composée de


l’Angleterre, l’Ecosse, pays de Galles) et l’Irlande du Nord. On peut le qualifier d’un Etat unitaire
décentralisé mais cette décentralisation ne s’applique pas de la mrme manière sur tout le territoire, elle
tire vers un fédéralisme asymétrique. Les différentes parties du R sont représentées au P national de
Westminster, qui reste juridiquement souverain. Trois entre elles disposent de leurs propres instances
représentatives (Ecosse, Pays de Galles, Irlande du Nord).


Le système constitutionnel britannique

Spécificités de l’ordre constitutionnel Britannique

Un modèle démocratique unique «

❶ Regroupe 64 millions de sujets/ citoyens ( Angleterre- Ecosse- Pays de galles-Irlande du Nord sous le
même drapeau)

❷ Une reine à la trte d’une église


❸ Un parlement autorisant certains de ses membres à siéger en vertu de leur naissance aristocratique

Un modèle qui va vers « la dévolution » «


« une forme de décentralisation des pouvoirs de l’Etat central vers les trois nations périphériques » ❶

décolonisation ( perte de L’Inde en 1947-48)

❷ Fiasco de l’expédition de Suez en 1956

❸ Montée des nationalistes ( année 60)


« Tom NAIRN « the break-up of Britain » , 1970
Nature de la Constitution«

❶ RU: Monarchie parlementaire ( Monarque Elisabeth II couronnée en 1952/ Chef de l’Etat sans
pouvoirs formels)
❷ RU: démocratie représentative : Election du peuple de ces propres représentants (House of
Commons) au suffrage universel direct / légitimité démocratique
❸ RU: démocratie libérale : Libertés individuelles garanties par la loi et les tribunaux ❹

RU: régime constitutionnel avec absence de document unique

❺ Constitution définit les structures de l’Etat

❻ Fabrication graduelle de la Constitution ±Accumulation de conventions, de décisions de justice et de


lois votées-
❼ Loi constitutionnelle supérieure révisée par des procédures exceptionnelles

référendum- Deux tiers des voix au parlement

❽ Constitution écrite unifiée engage l’interprétation du juge . Or , dans l’exemple britannique , la


dispersion des textes à valeur constitutionnelle ne fait pas endosser un rôle politique aux juges

Sources de le Constitution

❶ Changements entérinés par des lois votées au parlement.


Ex : Grande Charte de 1215- Habeas Corpus Acts de 1640 et 1679- Bill of Rights de 1689- Reform Act
de 1832- European Communities Act de 1972- Human Right Act de 1988.

❷ La « Common law » / règles de droit établies par les tribunaux supérieurs du Royaume/ Valeurs de la
communauté nationale

❸ Les conventions et protocoles non sanctionnés par une loi ou un texte officiel

Ex: Règles ‘appliquant à la monarchie / relations entre le cabinet et le parlement/ relations entre
les deux chambres/ le parlement britannique et les autres parlements nationaux «.. Et qui
s’appliquent
D’autres ne sont pas respectées .Ex : Solidarité gouvernementale/ Collective ministerial
responsibility)

❹ Certaines conventions sont écrites ( Ex: les procédures dans le parlement) , n’ont pas le caractère
d’une loi.

Principes essentiels …

Double fonction de toute constitution démocratique


1- Permettre à l’organisme auquel elle s’applique de fonctionner correctement 2-

Eviter les abus par des mécanismes de contrôle

❶ L’Etat de droit ( The Rule of law)

→ Valeur morale aux lois


→ Application des lois au citoyen et à l’Etat lui-même

→ L’Etat légifère en examinant la légalité de son projet


→ Recours contre les lois ( Lobbies de consommateurs, droits de l’hommen salariés, industriels,
commerciaux)
❷ Souveraineté populaire
→ Autorité ultime/ aucune autorité ne s’impose au parlement/ fait et défait la loi →

Légitimité démocratique du suffrage universel

❸ La séparation des pouvoirs en théorie et le régime parlementaire dans la pratique →

Le gouvernement de la majorité

→ Le principe de la responsabilité démocratique

Les métamorphoses de la Constitution«


Quelques réformes constitutionnelles…

❶ Réforme de la chambre des Lords , 1998

❷ Dévolution par l’Ecosse et le pays de galles, 1999 ± interdiction d’application de certaine lois
d’une manière uniforme sur l’ensemble du territoire-

❸ Intégration de la convention européenne des droits de l’homme comme annexe au Human Rights
Act

❹ Loi sur la liberté d’information , 2000


❺ Règles sur le financement des partis , 2000

❻ Soumission du RU aux directives européennes

❼ Commission d’éthique de la vie publique , Jhon Major, 1994

❽ la suppression de la fonction de Lord Chancelier « Lord High Chancellor of Great-Britain and


Keeper of the Great Seal” , 2003

Ministre/ membre de la Chambre des Lords/ membre de la Chambre Haute du Parlement


britannique / chef du pouvoir judiciaire et siège parmi les Law Lords, commission de la Chambre des
Lords qui constitue la plus haute cour du Royaume-Uni.

Le système constitutionnel britannique

La dévolution dans le RU
La dévolution …
- Transfert d’un certain nombre de pouvoirs d’une autorité centrale à une assemblée élue qui lui
est subordonnée

- Mise en place à partir de 1997 / Renouveau des mouvements nationalistes ( Scottish National
Party): Référendum en 2007 sur l’indépendance le 18 septembre 2014.

Formation de l’Etat d’Union …


- Etat d’Union ( Union State) autour de l’Angleterre
- Irlande du Nord (propre parlement/ colonisée à partir du XII siècle)
- Pays de Galles ( envahi en 1284 : Traité d’Union imposé par le Roi Henri VIII)/ Eglises non
conformistes ± Le Cymraeg- Protestantisme
- Ecosse : XVII siècle / 1603 : L’Union de la Couronne ( Jacques VI d’Ecosse devenant Jacques
1er d’Angleterre d’Irlande et d’Ecosse)
→ Un Roi et TROIS parlements!

Solution:

- 1707, Union législative entre l’Angleterre et l’Ecosse donnant naissance à La Grande Bretagne
avec conservation de l’Eglise protestante et le système juridique et éducatif

- 1880, Irlande du Nord et la Grande Bretagne forment le Royaume Uni

- Fin XIX siècle, Propre ministre pour l’Ecosse « Scottish office au sein du gouvernement
Britannique » servant à l’adaptation de la législation Britannique

- 1964, création du Welsh office.


La dévolution du pouvoir …
● L’entrée à la chambre des Communes des partis nationalistes gallois ( Plaid Cymru) et Ecossais (
scottish national party) en 1966:1967 → Autonomie des nations imposée au gouvernement
travailliste de « James Callaghan » «.

● 1er mars 1979, seuls 51,6 pour cent des Ecossais approuvèrent le projet , soit 32,9 pour cent de
l’électorat : Echec : inférieur à 40 pour cent
● 79,8 pour cent des gallois rejetèrent le projet de dévolution

● Les Ecossais et les irlandais votaient contre le parti conservateur

→ dévolution: solution pratique prise par le gouvernement Tony blair en 1997

Irlande du Nord…
- 1921, Parlement Nord-Irlandais autonome ( Home Rule Parliament)/Belfast
(Finances ± Intérieur ± Travail- Education- Agriculture- Commerce)

- Vision politique dominée par le cadre religieux.


- Sans pouvoirs en matière des affaires militaires et étrangères ( Excepted matters)

et la fiscalité ( Reserved matters)


- Majorité protestante « parti Unioniste » défend le maintien de l’IR au sein du RU≠ Minorité
catholique pour l’indépendance de la Couronne .
- « Power sharing » imposé par le gouvernement conservateur en 1974
- Echec: introduction de l’administration directe
L’Ecosse …
● 11 septembre 1997: référendum -60 pour cent des Ecossais- 74 pour cent pour la création d’un
parlement .
→ dévolution, première étape vers l’indépendance

→ 1998, Scotland Act : Création du gouvernement et du parlement par une loi parlementaire
britannique ( Santé, Education, Logement, développement économique, Agriculture, Pêche, Police,
Justice)
Politique étrangère ± défense- immigration- politique économique et fiscales- Constitution
→ Parlement Ecossais : Vote des lois avec force exécutoire après avoir eu le Royal Assent de la Reine →

En pratique, absence de contrôle sur le contenu politique des lois adoptées à Edimbourg
→ Caractère public des services avec gratuité dans l’accès à l’université et aux médicaments « effets
concrets sur la vie quotidienne

→ 2012: 63,5 pour cent des Ecossais en faveur de pouvoirs fiscaux très limités

→ Parlement Ecossais financé par la dotation du gouvernement britannique « formule Barnett »


A Chaque hausse du Budget anglais dans un domaine dévolu , L’Ecosse bénéficie de 10,08 pour
cent de cette hausse.
→ Maîtrise d’une partie de l’impôt sur le revenu

→ 18 septembre 2014, frte de l’indépendance de l’Ecosse : Victoire sur les anglais à Bannockburn en
1314.

Le pays de Galles…
● Suite au Référendum 18 septembre 1997: 50,3 pour cent : vote favorable à la création du gouvernent of
Wales Act -1998-

● Mise en place de l’Institution « Welsh Assembly Government »/ « Assemblée nationale et du


gouvernement » / Depuis 2011: Gouverné par les travaillistes gallois
→ Par négation, Justice ± Police ± Pouvoirs fiscaux
→ Parlement 1999: décrets d’application dans le cadre des lois Britanniques →

Suite au référendum du 3 mars 2011:

● 1ère loi votée : Statut de la langue officielle ( gallois) au pays de galles , seule partie bilingue du
RU

→ 2013: Transfert de pouvoirs fiscaux à l’assemblée galloise sur le modèle écossais.


Le système constitutionnel britannique

Les pouvoirs publics


Monarchie constitutionnelle, le RU est très attachée aux traditions incarnées par le pouvoir exécutif par la
Couronne et, pour le pouvoir législatif, par la Chambre des Lords. Cependant, ces pouvoirs sont plus
nominaux que réels. Dans la réalité, le pouvoir exécutif est exercé par le Premier ministre et le Cabinet
tandis que le pouvoir parlementaire réside dans le Chambre des communes.

A- Le pouvoir exécutif :
L’exécutif repose sur deux trtes, mrme si leur rôle et leurs pouvoirs sont très inégaux.

-Le Roi : Chef de l’Etat, il appartient depuis la succession de 1701 à la dynastie des Hanovre (pouvoir
héréditaire). Il remplit une fonction religieuse. Il doit appartenir à l’Eglise d’Angleterre et prrter
serment pour la défendre. Il dispose théoriquement d’un droit de véto sur les lois mais celui-ci n’a plus
utilisé ce droit depuis trois siècles. Il détient le pouvoir de nomination et de révocation du Premier
ministre. Mais, l’usage lui impose de choisir le leader de la majorité parlementaire à la chambre des
communes et nommer les ministres que celui-ci désigne. Depuis 1834, aucun Premier ministre n’a été
révoqué par le souverain. D’une manière générale, celui-ci s’abstient de toute prise de position
politique.de manière plus symbolique, il est le chef du Commonwealth des nations, association libre
d’une trentaine de pays indépendants, issus de l’ancien Empire britannique qui lui ont prrté allégeance.
Le souverain est irresponsable politiquement.

-Le Premier ministre et le Cabinet :

Ce monstre froid de l’Etat prend la forme humaine d’un grand usurpateur; les ambitions et les
fantaisies d’un individu, ses aspirations et ses animosités. Selon Mackintoch et Crossman: « la grande
Bretagne est gouvernée par un cabinet est trompeuse du fait du rôle de plus en plus déterminant du 1er
ministre ».

le PM est le véritable chef de l’exécutif (légitimité populaire) .il préside le Cabinet dont il choisit
les membres, le dirige, et détermine et conduit la nation. Il est le seul intermédiaire entre le
gouvernement et la Reine. Le gouvernement comporte une centaine de membres. La tradition veut
qu’ils soient membres de l’une des chambres du parlement, principalement la Chambre des communes.
Il existe entre eux une forte hiérarchie puisqu’ils sont responsables d’un département ministériel, soit
ministres sans portefeuille, soit secrétaires d’Etat ou sous- secrétaires d’Etat. Ils sont individuellement
et collectivement responsables de leurs actes et de leur politique devant la chambre des communes.
C’est le Cabinet où siègent les ministres les plus importants, ce sont eux qui assument la réalité du
pouvoir gouvernemental. Le PM partage le pouvoir d’initiative législative avec le parlement et a
l’initiative exclusive en matière budgétaire.

B- Le Parlement

Ses pouvoirs sont importants. Sa souveraineté législative est totale. Les lois qu’il vote sont
incontestables(il fait et défait la loi). Il est composé de deux Chambres : la Chambre des Lords et le
Chambre des communes. C’est un bicaméralisme inégalitaire (d’origine aristocratique) dans la mesure
où les pouvoirs de la Chambre des communes sont plus étendus que ceux de la Chambre des Lords.

1-La Chambre des Lords : Elle comptait environ 1200 membres en titre. Toutefois, plus de deux
cents entre eux y siègent régulièrement et sa catégorie nombreuse est aujourd’hui en voie de
suppression. La Chambre des Lords est ouverte aux femmes (15 à 20 pour cent de l’effectif). Les
Lords ne sont pas élus. Traditionnellement, les deux tiers d’entre eux étaient des pairs héréditaires
créés par la Couronne sur proposition du Premier ministre. C’est une catégorie dont la suppression a
été décidée par le gouvernement travailliste en 1999. Les libéraux démocrates qui font partie de la
coalition essaient depuis 2010 d’en faire une Chambre élue et réduite. La Chambre des Lords n’exerce
aucun contrôle politique sur l’action du cabinet. Son pouvoir législatif et financier est très réduit. Son
opposition ne peut, en fait, que retarder l’adoption du budget ou de la loi. Jusqu’en 2009, elle exerçait un
pouvoir judiciaire important puisque réduite aux Lords légistes, elle constituait la Cour d’appel ultime
pour l’ensemble du Royaume. Cette fonction est dévolue à une Cour suprrme indépendante de la
Chambre des Lords et composée de douze juges.

La Chambre des Lords …


Paradoxe : Modèle de démocratie parlementaire ≠ Assemblée composée en majorité de membres
héréditaires et dont l’origine remonte au moyen kge
● Héritière du Magnum Concilium des Prélats et Barons (XII siècle)

● 1er ministre et membres du gouvernement issus de la chambre haute

● Perte de pouvoirs avec l’élargissement de l’électorat et la mise en place du régie parlementaire ●

Présence soutenue par la droite conservatrice (nature du recrutement et efficacité )

Une Chambre à abolir «

❶ Une survivance dépassée

❷ Une survivance politiquement injustifiable

→ Saboter des projets de lois, ralentir la cadence législative / principe héréditaire


❸ Inutilité : Pas d’échos dans la presse/ le citoyen ne s’en soucie guère / niveau faible d’analyse

Une chambre à ne pas abolir «

● Révision des public Bills venant de la Chambre basse ●


L’initiative de projets de loi non controversées

● Véritable menace de la liberté : le gouvernement de Cabinet et le gouvernement de la majorité


discipliné aux orientations du 1er ministre

● Pression sur le gouvernement : « Starred questions »/ « Questions for written answer »


● Augmentation de la délégation de pouvoirs « gouverner par décret » fera tomber la Chambre des
Communes après le déclin de la Chambre des Lords

Ex: Act 1911: Les Lords avaient un droit de véto absolu sur l’éventualité volonté de la Chambre des
Communes d’augmenter la durée de la législature au-delà de 5 ans
● Préambule du texte de 1911 indique que la Chambre des Lords devrait rtre réformée et non abolie ● «
Whatever the Queen in Parliamant enacts is law » : Parlement et non Chambre des Communes! ●
Condition de l’acceptation par les juges, l’administration et les personnes privées
● Partisans du statu quo et réformistes «

Réformer l’anomalie constitutionnelle


Les pairs héréditaires : hereditary peers ( de père en fils)

Les pairs spirituels: Lords spiritual ( haut clergé de l’Eglise anglicane)


Les douze law Lords : Exercent le pouvoir judiciaire ( le Comité d’appel de la Chambre des Lords :
Appellate Comittee of the House of Lords)

❶ Affaiblissement progressif du pouvoir législatif

● Parliament Act de 1911: La Chambre des Lords ne peut s’opposer à une loi ordinaire que pendant
deux ans.

Ex: Toute loi financière entre automatiquement en vigueur un mois après sa transmission à la
Chambre des Lords par la Chambre des Communes indépendamment du consentement ou non de la
première ( Perte du droit de véto)

● Parliament Act de 1949: Le délai de véto suspensif sur les projets de loi ordinaire à un an
● Convention de Salsibury ± Addison de 1951: Les Lords ne peuvent s’opposer à un projet de loi
inclus dans le programme politique du parti ayant remporté les élections

❷ Le retrait du pouvoir judiciaire

● Composition de la Cour d’appel de la Chambre des Lords incompatible avec le principe de la


séparation des pouvoirs
Exception : Vote des lois relatives au droit et à l’administration de la justice

Idée de réforme date de 1873 ( Echec)

● Le Constitutional Reform Act de 2005: Remplacement de la Cour d’appel par la Cour suprrme du RU
( The UK supreme Court)
Membres nommés par la Reine sur proposition du premier ministre
→ Evitement d’une condamnation par la Cour européenne des droits de l’homme →

Alignement sur les autres démocraties contemporaines

❸ La réforme du statut des Lords

● 1958: Institution de la catégorie des Lords désignés à vie ( life peers) par le Life Peerage Act qui ne
pouvaient transmettre leur qualité de Lord par voie héréditaire

→ Rééquilibrer la composition de la Chambre des Lords majoritairement conservatrice


● 2001 : La House of Lords Appointments Commission: accord obligatoire pour les nominations
● Compromis : 92 pairs héréditaires maintenus sans la capacité de transmettre leur qualité à leurs
héritiers

❹ Réformes prudentes «

→ L’idée d’une chambre élue majoritairement ou intégralement ne fait pas consensus

● 2007/ 2012 : Projet non abouti malgré son adoption par la Chambre des Communes / Echec ( projet
d’élection des membres de la Chambre des Lords à hauteur de 80 pour cent)

→ Absence de consensus politique sur la question


→ Indépendance des Crossbenchers

→ Limitation du nombre des Lords ( Réforme de 1999: 1100 vers 790 membres)/ proposition des
Libéraux-démocrates ( 450 membres)
→ Une Chambre plus représentative de la société britannique ( Quota de 30 pour cent de femmes et
d’un quota de minorités ethniques proportionnel à leur présence dans le pays)

2-La Chambre des communes : Elle est composée de 659 membres élus pour cinq ans dans le cadre
de circonscriptions au scrutin uninominal majoritaire à un tour (529 députés pour l’Angleterre, 72 pour
l’Ecosse, 40 pour le Pays des Galles et 18 pour l’Irlande du Nord). Elle est présidée par le speaker, élu
par ses collègues au début de chaque session. Il doit faire preuve d’une grande neutralité dans
l’organisation des débats. Au début de chaque session, la Reine prononce le discours du Trône. Celui-
ci est rédigé par la Premier ministre qui y expose la politique de son gouvernement. La Chambre des
communes vote le budget et les lois. Mais, ces textes sont préparés par le Cabinet selon les directives
fixées par le parti gouvernant qui compte sur sa majorité parlementaire pour les adopter. La Chambre
des communes exerce un véritable contrôle politique sur l’action du gouvernement et du cabinet et
elle peut mettre en jeu la responsabilité. En réalité, le vote de défiance ou la motion de censure et la
démission d’un gouvernement sont très improbable. L’influence politique de cette assemblée résulte
davantage dans les questions orales auxquelles les ministres doivent répondre sur le champ au début de
chaque séance. Cet échange permet aux députés d’orienter les débats politique de l’opposition vers les
questions qui leur paraissent les plus importantes.
C-Le contrôle par le parlement: source du régime parlementaire

a-Ordres de contrôle se présentent à l’étude :

1- Contrôle ordinaire (Type informatif) / propres aux régime parlementaire et présidentiel. 2-

Contrôle extraordinaire ( caractère de sanction)/ propre au régime parlementaire


3-Contrôle budgétaire transcende les deux: sanction ultime de l’exécutif par le parlement équivalent à la
motion de censure dans le régime parlementaire

a- Nature du contrôle parlementaire

Il s’agit de la possibilité de contester les objets et l’action de l’exécutif par des questions écrites/
réponses écrites et de questions orales ( avec débat/ questions urgentes/ objet d’une séance publique
particulière/ Question time.) A cela s’ajoutent les « Missions techniques » limitées (nombre)/ standing
comitte of the whole).Le pouvoir du parlement Britannique ne connait pas de restriction et son
pouvoir de délégation est illimité. Chaque parlement est libre de rompre ou non avec son prédécesseur. Il
n’existe pas de principes généraux.La fonction de contrôle est la fonction parlementaire par
excellence. Dans le cas Britannique, elle est « Compromise par la confusion trop fréquente entre le
pouvoir de surveiller le gouvernement et la faculté de le renverser« système bloqué » selon Francis
Hamon et Michel Troper. On assiste au dépérissement de la responsabilité politique. Le régime
parlementaire est le passage d’un contrôle ordinaire de l’exécutif à celui débouchant sur la sanction de sa
responsabilité politique que le régime présidentiel exclut délibérément.

b- Les Effets du contrôle parlementaire


Sont visés par le contrôle parlementaire toute institution et toute activité de l’Etat sous la pression des
médias. Le rôle du parlement est de « faire faire une tâche; décider à qui on la confiera et, une fois
qu’elle est faite, de lui accorder ou de lui refuser la sanction nationale ».Selon la doctrine allemande, le
cas britannique est un : « parlement de parole »/ Maw Weber par opposition au « parlement de
travail ».

Le gouvernement selon Hugo Preuss est « la chair de la chair » / contrôler un tel gouvernement serait
contrôler une partie de soi. Dans ces conditions; le contrôle est transformé en une fonction de
légitimation d’un sens nouveau .Soutenir l’action de ceux que l’on a portés au pouvoir jusqu’à ce que
cesse l’accord politique initial ou éventuellement sous l’arbitrage du corps électoral.

« Les parlements parlementaires » fonctionnent selon une dualité majorité/ opposition généralement
stricte. Le parlement ne parait plus comme une institution homogène et indépendante de l’exécutif.
Lorsque le parlement légifère, il exerce un pouvoir de contrôle. Accompagner les processus, tenter
d’agir sur eux (régulation- prévention) est une forme de contrôle formel et informel.

E-Répartition des pouvoirs entre le législatif et l’exécutif au Royaume Uni :


Les fondements

D’abord, le système constitutionnel britannique se caractérise par l’absence de constitution écrite.


Egalement, il y a impossibilité de soutien de l’empiètement du législatif sur la sphère exécutive. La
répartition des pouvoirs se fond sur le principe de la souveraineté du parlement. Ce dernier peut
disposer par voie législative que des pouvoirs exercés avant par l’exécutif devraient rtre soumis à
l’approbation du parlement sous forme de loi écrite. Aussi, aucune sphère de compétences propres à
l’exécutif n’est définie ou protégée par une constitution écrite. Le pp de souveraineté parlementaire
permet l’exigence que certains pouvoirs soient exercés par voie législative.

F-Répartition des pouvoirs entre le législatif et l’exécutif: Etendue du pouvoir de l’exécutif


Les pouvoirs les plus importants qu’exerce l’exécutif sont tirés de la loi (très rare que les textes
législatifs confèrent à un ministre une quelconque habilitation de faire). L’exercice des pouvoirs
discrétionnaires par l’exécutif est soumis au contrôle juridictionnel (contrôle de légalité/ droits de
l’homme). L’exécutif dispose des « prérogatives souveraines » dont deux acceptions s’opposent :

DICEY BLACKSTONE
Fondement juridique de tout ce qui dans l’action Notion se rapporte à ceux des droits et capacités dont le roi
de l’exécutif pourrait rtre entrepris sans était seul investi par opposition aux autres
l’autorisation du parlement

Les « prérogatives souveraines » ne sont pas considérées au RU comme la manifestation d’un


domaine réservé de l’exécutif. Au contraire, c’est un résidu de pouvoirs de l’exécutif dont les contours
peuvent être dessinés par les juridictions et le pouvoir législatif.

G-les juridictions fixent les limites et l’étendue des prérogatives souveraines


-dès le XVII siècle, il est devenu impossible pour le roi, par simple proclamation, de modifier aucune
partie de la Common Law, de la législation, ni de la coutume. Ceci était favorable au parlement vu le
refus des juridictions de de tout pouvoir législatif indépendant du parlement. L’unique moyen pour le roi
est de passer par le vote des lois. Donc, recueillir l’assentiment du parlement.
-aux XIX et XX siècles, les juridictions ont avancé l’idée suivante: une fois le parlement s’est
prononcé sur une question, le pouvoir exécutif ne pouvait se prévaloir d’une quelconque prérogative
souveraine. Il n’y a pas de « prérogatives souveraines » et pouvoir législatif en parallèle. Quand le
parlement démocratiquement élu légifère dans un domaine déterminé, l’exécutif ne peut faire autre
chose que de se conformer aux conditions énoncées.
-la fin du XXème siècle, les juges insistent sur le contrôle des prérogatives souveraines confiées par le
parlement à l’exécutif relativement à la loi et à la manière.

H-Répartition du pouvoir entre le législatif et l’exécutif : la réalité du pouvoir de l’exécutif

L’exécutif est la force dominante sur le plan politique (croissement de l’électorat/ attirance de
nouvelles fractions du peuple/ promesse des avantages/ promesses de réformes/ contrôle de ses
propres partisans). C’est l’exécutif qui contrôle le corps et le processus législatif:
1- L’exécutif joue le rôle principal dans la détermination de l’ordre du jour législatif

2- L’exécutif a concentré entre ses mains le processus législatif:

Développement des Discussion accrue de la La croissance de la législation déléguée


commissions des lois législation au sein des
comités du cabinet

Examen des projets législatifs Fixer les détails des Adoption de textes à caractère social et
projets de loi (réécriture économique
avant d’rtre présentées à
la chambre
des
communes)

Le système constitutionnel Britannique

6ème Partie

L’ordre partisan
Le bipartisme Britannique
D-Le système politique

Le bipartisme (two party system) : Il paraît à caractère provocateur vu qu’il remet en question le
concept libéral de multipartisme. Toutefois,l’’intérrt quantitatif est obsolète
selon Sartori car :« le format des systèmes de partis ne mérite d’rtre pris en compte que dans la mesure où
il affecte les mécanismes même du système, autrement dit ; la manière dont il fonctionn e ». Le
Bipartisme suppose un type de compétition et des mécanismes associés :
1-possibilité d’alternance

2-Un parti peut gouverner tout seul. Giorgio Galli le qualifie de « bipartisme imparfait ».
Il joue dans le fonctionnement du régime un rôle encore plus important que les mécanismes
parlementaires. Au XVII siècle était l’opposition entre Whigs (libéraux) et Tories (conservateurs) et
qui reposait sur un clivage essentiellement religieux. Les premiers étaient opposés à l’Eglise anglicane
et à son représentant le roi défendus par les seconds. . Deux siècles plus tard, ce clivage s’est estompé
pour faire place à l’opposition entre deux partis politiques. Au premier quart du XX siècle, le parti
travailliste (labour party) a pris la place du parti libéral dans la confrontation avec les conservateurs.
Depuis quelques années, les libéraux démocrates sont toujours victimes du système majoritaire mais
sont tout de mrme parvenus un peu plus de sièges qu’auparavant. Mais, ce sont les deux principaux
partis (conservateur et travailliste) qui jouent le rôle décisif dans le fonctionnement de la démocratie
britannique. Plus encore que l’antagonisme entre les deux partis, c’est la logique interne du parti
majoritaire qui constitue la clef de vo€te du système. Il est essentiel de s’assurer le contrôle du parti
pour devenir Premier ministre et pour le rester. Ainsi la responsabilité du gouvernement se joue
davantage devant le parti que devant la Chambre des communes (d’ailleurs, aucun Premier ministre
n’a été renversé par le parlement depuis plus d’un siècle). Dès lors, il n’est guère étonnant de dire que
la dissolution est une arme entre les mains du premier ministre pour faire taire les divergences internes
et faire assurer la cohésion de sa majorité. Son aspect dissuasif est en principe suffisant.

- Système de « two party system »: Ancrage dans les traditions et les esprits des Britanniques

- Caractère provocateur/ Multipartisme?


- L’intérrt quantitatif est obsolète

Sartori:

« le format des systèmes de partis ne mérite d’rtre pris en compte que dans la mesure où il affecte les
mécanismes même du système, autrement dit ; la manière dont il fonctionne »

-Bipartisme suppose un type de compétition:

mécanismes associés : 1-possibilité d’alternance 2-Un parti peut gouverner tout seul
- Giorgio Galli : bipartisme imparfait

A l’origine du bipartisme «

● Les héritiers des Tories ( défenseurs du Roi et anglicans) / Les Wights ( opposés à l’absolutisme
royal )
● XIX siècle: Vie politique marquée par le duopole partisan : Conservateurs / Libéraux ●

Début du XX siècle: Apparition du Parti travailliste ( 1920)

Fonctionnement et discussion de son intérêt


● Bipartisme entretenu par le mode de scrutin uninominal à un tour

● Vedel : le système Britannique est « le gouvernement d’un parti sous le contrôle d’un autre et sous
l’arbitrage des électeurs »

Avantages «

● La clarté du jeu politique ( majorité claire/ opposition claire)


● La stabilité : au cours de 2 siècles : 50 gouvernements / En France : 200 gouvernements ●

La modernité : Véritable statut à l’opposition


Inconvénients«

● La simplification (réducteur d’idées )


● L’exclusion ( tiers parti mis à l’écart : Ex le parti libéral démocrate)
Chapitre 3 : Le régime présidentiel Américain

Les Etats-Unis sont une jeune nation si on la compare à des pays comme la France, le Royaume uni par
exemple. Portant, sa constitution du 17 septembre 1787 est la plus ancienne Constitution en vigueur
au monde. Elle a démontré de remarquables capacités d’adaptation. Elle régit aujourd’hui une démocratie
qui avec 310 millions d’habitants, domine le monde.

I- Caractéristiques globales du régime présidentiel :

A- Eléments d’ordre constitutionnel


L’appellation « régime présidentiel » est relativement récente. Elle a remplacé entre les deux guerres
celle de gouvernement présidentiel. Le régime est qualifié de « Séparation stricte des pouvoirs »
synonyme d’une transposition de la monarchie limitée. Le président ne peut agir si un accord n’est pas
trouvé entre 3 organes élus distinctivement pour des durées différentes (le président 4 ans/Les
représentants 2 ans/ les sénateurs 6 ans). Le régime accorde une importance capitale aux élections.
Elles sont la source de plusieurs légitimités à plusieurs expressions de souveraineté données par les
élections présidentielles et les élections législatives. Le régime présidentiel américain est un modèle
d’efficacité et de libéralisme. Il n’existe pas en régime présidentiel de de procédures de révocabilité
mutuelle (Exécutif/ législatif).
L’exécutif n’est pas responsable devant le législatif qui ne peut rtre dissout. Egalement, l’exécutif
n’est pas l’émanation du parlement et la séparation établie est complétée par une règle
d’incompatibilité absolue qui interdit à tout agent de l’exécutif d’rtre membre du Congrès.Puisque le
président ne peut gouverner si le Congrès ne lui en donne pas les moyens (financiers)/ les lois votées
par le Congrès ne peuvent être appliquées si le président leur oppose son véto. Ce sont des tensions
inhérentes dans le régime entre le couple « président » et « congrès ». Toutefois, les deux pouvoirs
sont amenés par obligation (Montesquieu) ; « par le mouvement nécessaire des choses, elles sont
contraintes d’aller, elles iront de concert ». Certains auteurs parlent de « régime congressionnel »à la
place de « régime présidentiel » pour des motifs qui seront développées plus bas.

B- Eléments d’ordre judiciaire


Selon Tocqueville : « le juge est une des premières puissances politiques aux EU ». Les américains ont
reconnu au juge le droit de fonder ses arrêts sur la constitution plutôt que sur les lois. Les juges
n’appliquent pas les lois qui leur paraissent anticonstitutionnelles. Le juge américain ne peut se
prononcer que lorsqu’il y a un litige .Il ne s’occupe jamais que d’un cas particulier. Pour agir, il doit
toujours attendre que l’on ait saisi. Pour les juges, l’objectif est d’atteindre un équilibre entre de s
intérêts extérieurs concurrents (Président/ congrès), et la Cour Suprême peut suivre ses préférences pour
autant que le Congrès puisse suivre les siennes. Les juges sont nommés par les présidents. Ces derniers
choisissent ceux dont la philosophie est proche de la leur et le Sénat confirme généralement des
nominés dont les vues sont conformes au courant politique dominant. Il est rare que la Cour défende
des positions très divergentes de celles du président et du congrès.
C- Eléments d’ordre partisan
Le système bipartisan américain l’est en apparence. Il n’a pas connu de transformations historiques
comme en Grande Bretagne. Le clivage entre républicain et démocrates est révolu. Les partis
américains ne sont pas d’essence idéologique (Hartz) vu que les Etats unis n’ont pas connu d’ancien
régime: les divergences ne portent pas sur le fondement de la société. Les partis acceptent les termes
de l’économie de marché libérale-capitaliste, défendent le libre-échange et la propriété privée des
moyens de production. Le philosophe Antonio Gramsci avance que « les deux partis sont en
compétition pour occuper, en alternance, la gestion d’un appareil d’État presque unitaire, dont la
fonction mrme est d’éviter tout changement majeur ». Barak Obama s’adressant à G.W Bush disait
que : « Il s’agit d’un temps où il faut nous élever au-delà de la politique pour le bien du pays. [«]
Nous ne pouvons risquer une catastrophe économique. Voici la chance de nous unir pour montrer que
Washington peut de nouveau diriger ce pays ». Les partis américains sont « décentralisés » ; chacun
est une confédération de tendances composites. IL y a une forte absence de discipline stricte de parti à
la britannique. Il n’y a pas de soutien inconditionnel à l’exécutif et le vote dépend largement des
positions personnelles des parlementaires. Des fois même, on assiste à un appui de son parti et du parti
ennemi. Le clivage est senti lors des élections présidentielles et s’éclipse au niveau des
circonscriptions. Il faut dire que l’élection au suffrage universel favorise le two party system. La
puissance des groupes d’intérrt conduit également à une faible résistance des partis.Alexis de
Tocqueville, dans son livre "De la démocratie en Amérique", résume l'état d'esprit de l'époque : "les
partis sont un mal inhérent aux gouvernements libres" .Dans une thèse de « Jean-Louis Seurin »
dirigée par Duverger sur les partis politiques américains, il conclut qu’il n’existe pas de dualisme de
partis mais de dualisme de tendances où le centre n’existe pas et demeure un lieu géométrique où se
rassemblent les modérés des tendances opposées, sans vraiment de poids politique.

II- Les fondements du régime présidentiel

1-Les assises de la Constitution américaine

La confédération : La déclaration d’indépendance de 1776 affirmait des principes liés à la liberté,


l’égalité et des droits placés sous le contrôle des gouvernés. Le premier mode de gouvernement élaboré
en application de ces principes est celui de la Confédération établie en 1777par traité entre les
anciennes colonies devenues des Etats indépendants. Elle crée officiellement les Etats Unis
d’Amérique, mais ne leur donne comme lieu du pouvoir que le Congrès dans lequel les Etats sont
représentés. Cette confédération va se révéler limitée par les dissensions entre Etats confédérés, par
les conflits de souveraineté et l’autorité du Congrès s’avère très faible vu que les Etats n’exécutent pas
les résolutions et refusent de verser leurs contributions financières de manière régulière.

La Constitution de 1787 : « Nous peuple des Etats Unis, en vue de former une union plus parfaite«
d’assurer les bienfaits de la liberté à nous-mêmes et à notre prospérité, nous décrétons et établissons
cette Constitution pour les Etats Unis d’Amérique »

Extrait de La Constitution de 1787


A Philadelphie, en mai 1787, il y a eu l’aboutissement à un projet de Constitution créée au dessus des
gouvernements des Etats. Ce projet devient la Constitution des Etats Unis d’Amérique le 1 er janvier
1789. S’il est vrai qu’elle est profondément influencée par la Constitution anglaise, elle reste originale
et révolutionnaire sur le plan de la forme et du fond. En créant une fédération de nature républicaine et
en organisant la répartition de ses compétences avec celles des Etats fédérés, elle invente une nouvelle
forme de l’Etat et un régime politique. La compétence de droit commun a été conférée aux Etats
fédérés et leur représentation est assurée dans une deuxième chambre (le Sénat). En distribuant les
pouvoirs fédéraux entre un exécutif présidentiel représentant l’Etat fédéral (Washington DC, district de
Columbia, capitale fédérale des EU/ politique étrangère, défense et commerce) et un Congrès
représentant les Etats fédérés (compétence de légiférer dans la justice, l’instruction, droits individuels,
santé) , indépendants l’un de l’autre et s’autolimitant réciproquement, elle met en œuvre de façon
rigoureuse les théories de Montesquieu. Elle pose le principe de la suprématie du droit fédéral sur celui
des Etats fédérés. Cela implique que les lois de ces Etats soient conformes à la Constitution fédérale. A
défaut, leur application devra être écartée par les juges.
La révision de la Constitution selon l’article V relève une grande complexité : Initiative du Congrès ou 2/3
des Etats avec ratification des ¾ des Etats. Le contrôle de constitutionnalité est fait par voie
d’exception (Arrêt Marbury C / Madison de 1803). Le principe de la fédération est que les pouvoirs qui
ne sont pas délégués aux EU par la Constitution ni refusés par elle aux Etats sont conservés par les Etats
respectivement ou par le peuple.
Les amendements : La Constitution des Etats Unis a été modifiée et complétée à de nombreuses
reprises. Dès 1791, on y a intégré les dix premiers amendements relatifs aux droits individuels (Bill of
rights). En 1865, après cinq années de guerre de sécession, y a été inscrite l’abolition de l’esclavage.
En 1868, une égale protection des lois a été accordée à tous les citoyens. En 1870, il a été mis fin à
l’interdiction des restrictions du droit de suffrage liées à la race ou à l’ancienne condition d’esclave. En
1920, les femmes ont eu le droit de voter. Mais, l’évolution la plus importante et la plus significative
résulte de la pratique qui a considérablement accru les pouvoirs fédéraux et notamment ceux du
président, avec deux périodes marquantes (la guerre de sécession et la crise économique des années
30).

2-Les institutions politiques :

a- Le président
Mis à part la suppléance temporaire du président en cas d’emprchement, ou son remplacement en cas de
démission ou décès, le vice-président ± qui exerce la charge symbolique de président du sénat- ne
participe pas à l’exercice du pouvoir exécutif. Il n’exerce en aucun cas les fonctions d’un chef de
gouvernement. Les ministres (une quinzaine) appelés des secrétaires sont nommés par le président
(confirmés par le Sénat) et ne dépendent que de lui.
Le président dispose également d’un Cabinet, placé sous l’autorité du secrétaire général de la Maison
Blanche et composé de conseillers. L’administration présidentielle (executive office of president)
constitue une forteresse de plusieurs milliers de personnes. Sa compétence et sa fidélité au président
sont compte tenu de l’importance des pouvoirs présidentiels fondamentaux.

Le président détermine la politique extérieure des Etats Unis, conduit les négociations diplomatiques,
signe les traités. Il est le chef des armées. A ce titre, il a l’initiative et le contrôle des opérations
militaires. En temps de guerre ou de crise, il dispose de pouvoirs exorbitants. Enfin, il est titulaire du
droit de grâce.

Le président détient le pouvoir réglementaire. Il dispose d’une certaine initiative législative soit en
faisant déposer un projet de loi par un membre du Congrès qui lui est proche, soit même en y déposant
directement des programmes d’action et de réforme. Ceux-ci peuvent être repris par le Congrès et
adoptés si le président dispose d’une majorité pour ce faire. Ainsi Barak Obama, après plusieurs mois
de négociations, est parvenu à faire adopter en 2010 la réforme de l’assurance santé, la régularisation
financière. Le président (chef de l’exécutif) prépare également le budget en s’appuyant sur l’office of
management and budget. Il dispose d’un droit de véto lui permettant de s’opposer à une loi. Le
Congrès ne peut passer outre son opposition qu’en confirmant son vote à la majorité des deux tiers
dans chacune des chambres. Le président peut, en fin de session parlementaire, ne pas promulguer une
loi sans opposer officiellement son véto, ce qui obligera le Congrès à reprendre toute la procédure
législative lors de la session suivante. Tous les ans, le président prononce devant les deux chambres
réunies un discours sur l’état de l’Union dans lequel il dresse le bilan de la situation du pays et expose
sa politique.
b-Le Congrès
- Le bicamérisme
Le Congrès est le nom donné au Parlement fédéral. Il joue un rôle déterminant dans l’équilibre des
institutions en opposant sa volonté au président et en s’opposant à lui. Il est composé de deux
chambres : La Chambre des Représentants et le Sénat dont les membres sont élus dans le cadre de
chaque Etat.

La Chambre des Représentants comprend 435 élus pour une durée de deux ans ( âgés de plus de 25
ans). Le Sénat comprend cent sénateurs ( deux par Etat), élus pour six ans ( âgées de plus de trente
ans). Il est renouvelable par tiers tous les deux ans, au moment où ont lieu les élections à la Chambre
des Représentants. Ces élections se déroulent tantôt en mrme temps que l’élection présidentielle, tantôt au
milieu des mandats du président ( mid-term election).
Le Congrès détient le pouvoir constituant dérivé qu’il exerce au moyen d’amendements. Le projet
d’amendement doit rtre adopté par chacune des deux Chambres à la majorité des deux tiers, puis
ratifié par les trois quart au moins des Etats fédérés dans le cadre de leur parlement. En cas de partage des
voix au sein du collège des grands électeurs appelé à désigner le président, c’est la Chambre des
représentants qui devrait le choisir ( et le Sénat pour le vice-président).

- Le pouvoir législatif et de contrôle


Le Congrès vote les lois et le budget. Si la Chambre des représentants a, en droit, l’initiative en matière
fiscale et, en fait, pour la plupart des textes de lois, les deux chambres ont des pouvoirs égaux pour le
vote des lois. En cas de désaccord, elles doivent trouver, ensemble, une solution de conciliation. Le
pouvoir budgétaire du Congrès est très important et conduit souvent le président à négocier ou
s’incliner face à des parlementaires, y compris parmi ses partisans, qui défendent parfois, avec force et
même démesure les intérêts de certains lobbies ( groupes de pression), auxquels ils doivent leur
élection.

- Les pouvoirs spécifiques


Le Congrès exerce un important pouvoir de contrôle de l’exécutif à travers ses commissions
permanentes et des commissions d’enqurte spéciales disposant de véritables pouvoirs judiciaires et de
relais médiatiques conséquents. Depuis 1973, le président ne peut engager les troupes américaines sur un
théktre d’opérations étranger durant plus de deux mois sans avoir obtenu, au préalable, l’accord du
Congrès, seul compétent pour déclarer la guerre.

Le Congrès a la maîtrise de la procédure d’impeachment, la Chambre des représentants votant la mise


en accusation à la majorité simple sur recommandation de sa commission judiciaire et le Sénat se
prononçant sur la culpabilité à la majorité des deux tiers. Deux présidents ont fait objet d’une mise en
accusation. Ils ont tous les deux étaient acquittés. Il s’agit d’Andrew Johnson, accusé en 1868 d’avoir
révoqué son secrétaire à la défense sans avoir obtenu l’accord du Sénat. Bill Clinton a été accusé en
1998 de parjure (faux témoignage sous serment) et d’obstruction à la justice dans l’affaire liée à sa
liaison avec une stagiaire de la Maison Blanche dénommée Monica Lewinski. On a parlé de
Monicagate par référence au Watergate (du nom de l’Immeuble dans lequel le président Nixon avait
fait cambrioler les bureaux du parti démocrate en 1972. Le scandale qui en découla devait entraîner sa
démission le 9 août 1974 alors que sa mise en accusation paraissait inéluctable.

Le Sénat détient des pouvoirs propres. Il doit accepter à la majorité des deux tiers les traités signés par
le président. Son refus le plus mémorable reste celui du traité de Versailles signé en 1920 par le
président Woodrow Wilson. Il doit aussi confirmer la nomination aux emplois principaux de
l’administration fédérale : ministres, juges à la Cour suprême, ambassadeurs et hauts fonctionnaires.
b- Mécanismes constitutionnels :
Techniques de dialogue politique : Elles se déclinent en tris éléments :

-Le sénat est présidé par le vice-président des EU.


-Le droit du président de convoquer les chambres en session extraordinaire

-L’obligation par le président d’informer périodiquement le congrès de l’état de l’Union


La procédure d’impeachment :

L’impeachment est énoncé dans les articles I, II Paragraphe 2,3,4 de la constitution américaine.
Article I, section 3 dispose que « Le sénat aura seul le droit de juger tous les impeachments ». Le
recours au contrôle extraordinaire de l’exécutif via la procédure de l’impeachment qui vise : « avant
tout une responsabilité constitutionnelle de type criminel en ce sens que l’on ne peut et doit qualifier
ces crimes au sens de l’article 2 section 4 que des infractions innommées contre la constitution ».Le
président, le vice-président, fonctionnaires civils des Etats Unis (juges fédéraux, secrétaires de la
présidence) peuvent être mis en accusation et destitués pour trahison, concussion ou autres crim es et
délits majeurs.La chambre des représentants (majorité simple) plus des deux tiers via l’approbation des
sénateurs. Le sénat prononce le jugement sous la présidence de la Cour suprrme.C’est un acte à la fois
politique et juridique, « une solution de juriste à un problème d’homme d’Etat », selon Jhon. R.
Labovitz. C’est une contrebalance de l’exécutif et du judiciaire vu que « les juges conserveront leur
charge aussi longtemps qu’ils en sont dignes », article 3 section 1. L’interprétation sur les actes
donnant lieu à l’impeachment est éparse: (acte sérieux/ suffisamment grave/remise en cause des
fondements politiques/ acte moins grave mais répétitif/ l’argument du discrédit/ trahir la confiance).

3- Rapport Exécutif/ Législatif dans l’histoire constitutionnelle américaine

L’histoire constitutionnelle américaine est le fruit de tensions entre les centralisateurs (fédéralistes)
représentés par Alexander Hamilton : pouvoir fédéral exécutif et envahissant et les républicains puis
démocrates représentés par Jefferson: défendre les droits des Etats et au sein de l’Etat fédéral.A qui
profite la séparation des pouvoirs aux EUA? Selon Woodrow Wilson, la terminologie « congressional
government » y répond clairement.
1ère étape: La guerre de Sécession a permis la légitimation au profit de Lincoln: une
présidentialisation sans précédent. Se développe ainsi la doctrine de « l’emergency »: possibilité de
recourir par l’exécutif à des mesures qui non seulement en temps normal relèvent du congrès mais
encore qui ne sont de la compétence d’aucun pouvoir constituant.

Après l’assassinat de Lincoln (1865), le vice-président Johnson est l’objet d’une sévère offensive du
congrès: procédure de mise en jeu de la responsabilité pénale du président (impeachment). L’an 1901
a connu l’assassinat du président Mc Kinley et le vice-président Théodore Roosevelt accède à la
maison blanche:

1- Il menace de recourir au peuple pour faire céder non seulement le congrès mais aussi la cour
suprême

2- Roosevelt trouve appui dans les deux partis


Ce que illustre ses propos destinés au Congrès : « Je demande au congrès de voter une loi qui autorise
expressément le président à stabiliser le coût de la vie et notamment les prix de tous les produits
agricoles («) je demande au congrès de prendre cette mesure le 1er octobre. Toute inaction de votre
part à cette date m’obligera à prendre l’engagement devant nos concitoyens de veiller que l’effort («)
ne soit plus mis en péril par la menace du chaos économique ». Les deux armes du président à
l’époque étaient le facteur personnel (moyens informels/ invitation/favoritisme/ lobbying/ clientélisme)
et le soutien populaire.

2ème étape:En1973, avec l’éclatement de l’affaire de Watergate, les membres de l’entourage


présidentiel y sont compromis. Le Congrès irrité et la presse ulcérée poussent la Cour suprême à
remettre en cause l’obstruction à la justice, l’abus de pouvoir et l’outrage au congrès. Elle écarte
l’argument du « privilège de l’exécutif » et donne ordre au président de livrer les bandes. La
conclusion était la fin de l’ère de Nixon accompagnée d’une réaction violente du Congrès qui s’est
manifesté sur le plan législatif par :
-1973, « War powers Resolution Act »: le président doit faire un rapport au congrès dans les 48 heures de
tout engagement de troupes à l’étranger et ne saurait poursuivre aucune opération militaire au-delà de 60
jours sans autorisation parlementaire.
-1974, « Congressional Budget and Impoundment Control Act » : restaure l’efficacité des pouvoirs
budgétaires des chambres

-1975, « Arms Export Control Act »: Soumettre toute vente à l’étranger d’équipements militaire au
congrès.

4- Le contrôle : priorité du régime présidentiel


En principe, chaque organe est pour la plus grande part de son activité est fonctionnellement spécialisé
mais il participera également dans une mesure accessoire aux autres fonctions. Le contrôle est un
besoin prioritaire dans le régime présidentiel. La constitution, pour préserver l’indépendance des
organes en particulier l’exécutif, constitutionnellement le plus faible, écarte les techniques radicales de
contrôle du régime parlementaire anglais c’est-à-dire la mise en œuvre d’une sanction strictement
politique de la responsabilité gouvernementale. L’absence de contrôle extraordinaire a développé des
contrôles ordinaires plus élaborés et plus efficaces que ceux du régime parlementaire.

Aux EU, le message présidentiel sur l’état de l’union et autres messages adressés au Congrès ne
relèvent pas proprement dit du contrôle (contrairement en France ou en Angleterre). Le contrôle a
gagné d’importance grkce au système des commissions d’enqurte à compter de la présidence de
Nixon (1968-1974). Il s’agit de débats normaux des deux chambres (législation et finances) et des
débats du sénat (approbation des traités internationaux/ nomination des agents fédéraux).Le vote de
clôture (adopté à la majorité qualifiée) G. W. Bush l’ a utilisé contre la nomination des juges fédéraux
conservateurs.
A- Les hearings: confrontation des intérêts, vues opposées prêtées à la présidence.

B-Convocation en commissions des principaux hauts fonctionnaires, secrétaires, chefs de


département ministériel/ justification par les collaborateurs du président de la politique de
l’exécutif.(Les commissions ad hoc (1972) sur les causes de l’échec de l’expédition contre les Indiens
de l’Ohio/Commissions sur les causes du désastre de Pearl Harbor (1945)/la guerre de Corée (1951)/
commission Fulbright du Sénat sur la guerre de Vietnam. ). C’est un procédé développé à compter du
XXème siècle et la cour suprême en a admis la conformité à la constitution: «C’est un corollaire
essentiel de la fonction législative .
Le régime « semi-présidentiel français »

L’installation de la Vème république est marquée par le retour du général de Gaulle qui revient au
pouvoir en 1958 pour créer un nouveau régime politique, celui de la Vème république. Le régime
d’avant a été marqué par l’irréductible omnipotence de l’Assemblée, la fragilité définitive de l’exécutif
face aux problèmes rencontrés en Outre-mer (Indochine, Maroc, Tunisie). Un correctif présidentiel
s’est révélé déterminant. Suite au déclenchement de la crise algérienne faisant la chute du
gouvernement de Félix Gaillard et le coup d’Etat militaire à Alger, la prise en assaut du siège de la
représentation gouvernementale (gouvernement de Pierre Pflimlin), Le général de Gaulle s’est déclaré
prêt à « assumer les pouvoirs de la république ». Il voulait rétablir le pouvoir républicain capable
d’assurer l’unité et l’indépendance du pays. Le 1er juin, Charles de Gaulle investi par l’Assemblée
devient président du conseil (chef du gouvernement) qui sera le dernier de la IV république.

L’une des conditions de l’investiture de de Gaulle est que le parlement délègue à ce gouvernement le
pouvoir de prendre par ordonnances les dispositions nécessaires au redressement de la nation. Cela
dérogeait à la procédure de révision prévue par la constitution de 1946. La loi constitutionnelle du 3
juin 1958 émet les principes qui devront gouverner l’équilibre des pouvoirs publics et des règles de
procédure précises :

- Seul le suffrage universel est la source du pouvoir : le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif ne
dérivent que de lui vers toutes les instances élues

- Le pouvoir exécutif et le pouvoir exécutif doivent être effectivement séparés de façon à ce que
chacun assume la plénitude de ses attributions.

- Le gouvernement doit être responsable devant le parlement

- L’autorité judiciaire doit rtre indépendante pour assurer la protection des libertés essentielles

- La constitution doit permettre d’organiser les rapports de la république avec les peuples qui lui
sont associés.

I- Les principes de la Vème république

a- Les principes de construction de l’Etat : Le constituant a proclamé dans le préambule son


attachement au peuple français, aux droits de l’homme, aux principes de souveraineté nationale définis par
la déclaration de 1789.La loi constitutionnelle du 1er mars 2005 a ajouté la référence à un troisième
texte (la Charte de l’environnement de 2004).

b- La déclaration de 1789 : Elle s’est vue dès le départ une valeur constitutionnelle (principes
d’égalité des droits, de liberté, le droit de propriété, la souveraineté nationale,le caractère démocratique et
protecteur de la loi, la nécessité d’un impôt réparti entre les citoyens en fonction de leurs facultés,
l’égale admissibilité aux emplois publics, la nécessité de l’administration de rendre des comptes, la
liberté d’opinion, d’expression de religion, la séparation des pouvoirs).

c- L’indivisibilité de la république : Il s’applique à la souveraineté nationale et commande


l’intangibilité du territoire national. Le préambule de la constitution se réfère au principe de la libre
détermination des peuples. C'est-à-dire l’existence d’un seul ordre normatif, d’un Etat unitaire et non
un Etat fédéral. Il ne reconnait qu’une seule constitution, celle de la France. Le principe d’indivisibilité
paraît indissociable de l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine de race ou de
religion.

d- La laïcité : Elle n’établit aucun lien entre le pouvoir politique et quelque pouvoir religieux que ce
soit. Le principe découle de la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat du 5 décembre 1905. De cela
viennent l’indépendance et la neutralité du pouvoir politique par rapport aux églises. C’est un état civil
neutre du point de vue religieux administré par un pouvoir politique séparé de toute église et ne prônant
aucun principe religieux.

e- La république démocratique et la parité : Son caractère démocratique et social se réfère à la


tradition parlementaire (gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple)

II- Les principes de gouvernement

Deux idées fortes conditionnent toute l’architecture constitutionnelle : la restauration du pouvoir


exécutif et la rationalisation du parlementarisme.

A- La restauration du pouvoir exécutif :

La prééminence présidentielle : Dans l’esprit du constituant de 1958, la restauration du pouvoir


exécutif passe par la prééminence du président de la République et repose sur la restauration de
l’autorité gouvernementale. Le président de la république est la clef de vo€ te du régime. Sa
prééminence découle de la constitution elle-mrme qui dans l’article 6 qui précise que « le président de la
République est élu pour cinq ans ». c’est la révision constitutionnelle de 2008 qui a dit que le
président « ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs ».

Sous la IIIème et IV ème république, le président était élu par le parlement à la majorité absolue des
suffrages exprimés. Ce mode de désignation le plaçait sous le contrôle initial du parlement. Il a été
établi un système intermédiaire consistant à faire élire le président de la république par un collège
d’environ 80000 électeurs. Ce système n’a fonctionné qu’une seule fois lorsque le général de Gaulle a
été élu premier président de la Vème république. Il a été modifié par la loi constitutionnelle du 6
novembre 1962 disposant que « le président de la République est élu au suffrage universel direct ».La
constitution réaffirme les pouvoirs traditionnels du président de la République (présidence du conseil
des ministres, promulgation des lois, nomination des hauts fonctionnaires, direction des armées, droit
de grâce). Elle le dote de pouvoirs nouveaux propres sans passer par le contreseing du premier
ministre, ni d’aucun ministre. Ainsi, il va de la nomination du premier ministre et du décret par lequel
il est mis fin à ses fonctions (art8), la décision de recourir ou non à un référendum proposé par le
gouvernement ou le parlement (art 11), la dissolution de l’assemblée nationale (art12), l’utilisation de
pouvoirs exceptionnels en temps de crise grave (art 16).

Le premier ministre propose au président la nomination des membres du gouvernement. Il dirige


l’action du gouvernement, lequel détermine et conduit la politique de la nation et il dispose pour le faire
de l’administration et de l’armée.

B- La rationalisation du parlementarisme
L’organisation du pouvoir politique fait placer la constitution effectivement au sommet de la
hiérarchie des normes.

1- L’organisation du parlement :

-L’incompatibilité de l’article 23 : L’évolution de 1958 résulte de l’institution d’une incompatibilité


entre le mandat parlementaire et les fonctions de membre du gouvernement. Désormais, le député ou
le sénateur qui rentre dans le gouvernement doit cesser d’exercer son mandat parlementaire et se voit
remplacé par son suppléant, mais cette démission et ce remplacement ne seront effectifs qu’un mois
après la nomination du parlementaire au gouvernement. Depuis la révision de 2008, le suppléant
n’assure que le remplacement temporaire du député ou du sénateur, le temps que dure sa participation
au gouvernement.

Le comité Balladur et sur une ancienne proposition du comité Vedel, , le ministre sortant du
gouvernement retrouve automatiquement (sauf renonciation de sa part) son siège à l »Assemblée
nationale ou au sénat. Cela rend facile la gestion des remaniements ministériels pour le président de la
république et le premier ministre.

2- Les pouvoirs du parlement :

-La limitation du pouvoir de la loi : Avant 1958, le domaine de la loi réservé au parlement était
illimité. Il n’avait de frontières que celles faites par lui-mrme. L’exécutif n’exerce son pouvoir
réglementaire que dans les matières non investies par le législateur ou celles que le parlement l’invite à
s’en prévaloir. Depuis 1958, le domaine de la loi est fixé limitativement par l’article 34 de la
Constitution. Cet article attribue compétence au législateur dans les domaines essentielles de la loi (
allant des droits civiques , les garanties fondamentales des citoyens dans l’exercice des libertés
publiques jusqu’ à la défense nationale). A ces compétences, il faut ajouter celles de l’article 35 qui
sont plus ponctuelles à savoir la déclaration de guerre complété en 2008 par une décision du parlement
s’agissant des opérations consistant à faire intervenir les forces armées dans les conflits à l’étranger.

Mais, la véritable nouveauté de 1958 est l’article 37 : « toutes les autres matières ont un caractère
réglementaire. » Le pouvoir exécutif détient alors la compétence normative du droit commun.. Il s’est vu
accorder les moyens de protection de cette compétence contre les intrusions parlementaires que ce soit a
priori (au cours de la procédure législative) ou a posteriori s’il souhaite modifier par décret les
dispositions adoptées par le parlement.

-La procédure des ordonnances : La limitation du domaine de la loi et la compétence du pouvoir


réglementaire sont complétés par la possibilité donnée au parlement d’autoriser le gouvernement à
édicter lui-mrme par l’exécution de son programme des normes dans les matières que l’article 34 de la
constitution réserve au législateur. C’est la procédure des Ordonnances prises au conseil des ministres
après avis du Conseil d’Etat. Elle a pour principal avantage de permettre au gouvernement d’agir vite.
Cette autorisation résulte d’une loi d’habilitation laquelle précise le ou les domaines ou les délais dans
lesquels le gouvernement peut agir ainsi que la date limite à laquelle il devra obligatoirement déposer
un projet de loi de ratification. Dans le cas contraire (non respect des délais), l’ordonnance d evient
caduque et perd toute valeur juridique. En revanche, dès que le parlement vote une loi de ratification,
les Ordonnances ont pleine valeur législative. Seul le législateur pourra les modifier.

- Les rapports entre le gouvernement et le parlement :


Il s’agit de deux éléments à savoir l’encadrement de la responsabilité gouvernementale et
l’intervention du gouvernement dans la procédure législative (évoluant avec la révision
constitutionnelle de 2008).

- L’encadrement de la responsabilité gouvernementale : la mise en cause de la responsabilité du


gouvernement devant le parlement est soumise à des conditions strictes. Pour être recevable, une
motion de censure doit rtre signée par un dixième au moins des membres de l’Assemblée nationale.
Elle ne peut faire objet de vote que dans les quarante -huit heures après son dépôt. Autrement dit, le
gouvernement ne peut être renversé que par une coalition de députés votant effectivement contre lui et
dont le nombre atteint la majorité des membres composant l’assemblée. Seul était renversé sous la
Vème république le premier gouvernement Pompidou le 2 octobre 1962.

-L’intervention du gouvernement dans la procédure législative : En vertu de l’article 48 de la


Constitution, le gouvernement a la maîtrise presque entière de l’ordre du jour des deux chambres. Ce qui
lui permet d’inscrire en priorité ses propres projets et propositions de lois ayant sa faveur. Les
propositions de lois qui ne lui convenaient pas étaient retardées.

III- Les institutions de la Vème république

A- Le président de la république

1-Irresponsabilité politique durant le mandat :Au sens classique du terme, le président n’est pas
responsable politiquement devant le Parlement. Elu du suffrage universel direct, il ne doit des comptes
qu’aux seuls électeurs qui l’ont porté aux fonctions qu’il occupe. Il ne sera sanctionné que par eux s’il
se présente à nouveau au suffrage. Rien n’oblige le président de la république (juridiquement parlant)
une fois élu pour cinq ans à abréger son mandat du fait d »une volonté manifestée contre sa politique
ou suite à un refus d’un référendum. La question d’un référendum porte sur un point précis et non sur
la personne du président. Même dans une défaite aux législatives, le président est contraint de nommer
le premier ministre de la majorité gagnante mais rien l’oblige à poser sa démission.

2-Irresponsabilité politique après le terme du mandat : L’irresponsabilité politique du président


devant le parlement s’étend mrme après le terme du mandat en vertu de l’article 67 de la
Constitution. Il ne peut donc être mis en cause par le parlement pour quelque motif que ce soit. valéry
Giscard d’Estaing ancien président de la république convoqué par une commission d’enqurte
parlementaire a saisi le président en exercice François Mitterrand pour qu’il fasse exercice de sa
fonction d’arbitrage en demandant l’annulation de l’audition suite à la lettre présidentielle).

3-Le privilège de juridiction du président en exercice : Jusqu’en 2007, le président de la république


ne répond pas des actes accomplis dans le cadre de l’exercice de ses fonctions qu’en cas de haute
trahison et il bénéficiait d’un privilège de juridiction car il a été jugé par une juridiction spécifique à
savoir la Haute Cour de justice. Depuis la révision de 2007, en vertu de l’article 67 de la Constitution,
le président n’est pas responsable des actes accomplis en cette qualité sous réserve des dispositions
relevant de la juridiction de la Cour pénale internationale de justice et l’article 68 sur la destitution. Il
s’agit d’un privilège de juridiction et non d’une immunité pénale. Hormis le cas de trahison ( non
définie dans la Constitution), le président de la république ne peut être poursuivi pour aucune
infraction devant aucune juridiction pénale pendant toute la durée de ses fonctions. Le président n’est
pas tenu de porter son témoignage et paraître devant le juge ( Jacques Chirac a refusé de paraître
devant un juge et a déclaré que c’était contraire au principe de la séparation des pouvoirs comme aux
exigences de la continuité de l’Etat). D’ailleurs, le Conseil constitutionnel a confirmé le bien fondé de la
position du président.

4-La dignité de la fonction : Protocolairement, le président de la république est le premier personnage


public. Les honneurs civils et militaires lui sont rendus lors des cérémonies officielles. Il devient le
grand maître de l’ordre national de la Légion d’honneur. Il existe dans le droit français un délit d’ «
offense au président de la république ». Nicolas Sarkozy a déposé plusieurs plaintes pour atteinte à la vie
privée et au droit à l’image.

5-L’équipe présidentielle : Il est installé à l’Elysée et entouré de collaborateurs (chargés de mission,


conseillers et conseillers techniques) travaillant sous l’autorité du secrétaire général de l’Elysée et du
directeur du Cabinet du président. Ils jouent un rôle essentiel pour assurer le relais de la volonté
présidentielle au sein du gouvernement allant parfois jusqu’à court-circuiter le premier ministre et
donner des instructions à tel ou tel ministre.

B- Les pouvoirs du président de la république :

1- Les pouvoirs généraux :

- Le pouvoir d’arbitrage : Au terme de l’article 5 de la Constitution : « le président de la


république veille au respect de la Constitution. Il assure par son arbitrage, le fonctionnement régulier
des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l’Etat. Il est le garant de l’indépendance nationale, de
l’intégrité du territoire et du respect des traités ». Cet article indique le rôle éminent et central du
président. Il est chargé de la garantie de l’intégrité territoriale et politique du pays, la parole donnée par
la France sur les traités, chargé du bon fonctionnement de l’Etat. Sous la IIème et Iv-me république, il
ne pouvait prendre aucun acte qui ne soit pas contresigné par le premier ministre ou un ministre.

- Le droit de dissolution et le droit de message : en situation de convergence politique, le


président de la république peut ne pas tenir compte des objections de son premier ministre. Lorsqu’il y a
cohabitation, il lui est risqué de prendre la décision de dissoudre l »’Assemblée. Toutefois, la
dissolution reste exceptionnelle (Cinq dissolutions ont été prononcées sous la Vème république). Le
président a droit au message dressé à l’Assemblée nationale. Toutefois, ce discours ne donne lieu à
aucun débat et une fois lu, la séance est suspendue.

2- Les pouvoirs exceptionnels :

- Des circonstances graves : Selon l’article 16 de la Constitution dote le président de pouvoirs


exorbitants dont l’objet est mis en œuvre sous un contrôle démocratique. Pour l’application de cet
article, il faut que les institutions de la république, l’intégrité de son territoire ou l’exécution de ses
engagements internationaux soient menacées d’une manière grave et immédiate et que le
fonctionnement des pouvoirs publics constitutionnels soit interrompu. Dans ces cas, le président de la
république prend « les mesures exigées par les circonstances ». Il peut donc prendre des mesures qui
reviennent normalement au parlement en matière législative.

- Des conditions rigoureuses : Le recours à ces pouvoirs exceptionnels est conditionné par une
procédure et à une condition de fond. Quant à la procédure, le président doit consulter le premier
ministre, les présidents des assemblées et le conseil constitutionnel ainsi qu’informer la nation par
message. Sur le fond, les mesures prises par le président doivent « être inspirées par la volonté
d’assurer aux pouvoirs publics constitutionnels, dans les moindres délais, les moyens d’accomplir leur
mission ». On comprend que l’article 16 ne peut pas rtre utilisé pour modifier la Constitution puisqu’il est
complètement entouré vers la résolution d’une urgence.

C- Le gouvernement :

- Le rôle du premier ministre : L’institution est créée sous la IIIème république (le président du
conseil). Afin de marquer la restauration du gouvernement, la constitution lui a consacré le titre III. Le
gouvernement est placé sous l’autorité politique du premier ministre. Les plus importants des textes
(décrets et lois) exigent la signature du premier ministre, tandis que les simples arrêtés ministériels ne
sont signés que par un ou plusieurs ministres. Les membres du gouvernement son t nommés par le
président de la république sur proposition du premier ministre. Le gouvernement est celui du premier
ministre qui est chargé d’en diriger l’action. Il apparaît comme le coordonnateur d’un gouvernement
dont le président peut choisir et révoquer les membres. Il a en quelque sorte le statut de délégué du
chef de l’Etat devant le parlement.

- La solidarité gouvernementale : Le gouvernement est une structure collégiale reposant sur le


principe de solidarité politique. Tant qu’il en fait partie, un ministre est engagé par la politique
gouvernementale et en cas de désaccord, il doit soit taire celui-ci ou soit démissionner.. François
Hollande attache grande importance à cet élément de solidarité puisqu’il a rappelé « la charte de
déontologie des membres du gouvernement». Le gouvernement est aussi une structure hiérarchisée et
c’est le premier ministre qui est chargé de la diriger qui assure à ce titre le respect de la solidarité et de
la cohésion gouvernementale par les ministres et arbitre les éventuels différends qu’ils soient d’ordre
politique, juridique ou budgétaire.

D- Le parlement

Depuis 1875, comme le veut la tradition républicaine, il est composé de deux chambres (l’Assemblée
nationale et le Sénat), chargées de voter la loi et de contrôler le gouvernement. Leurs débats sont
publics et leurs membres (députés et sénateurs) tiennent de leurs électeurs un mandat représentatif et
non pas impératif.

- L’Assemblée nationale : Elle est élue pour cinq ans au suffrage universel direct dans le cadre
des circonscriptions délimitées au sein de chaque département. Le conseil constitutionnel a décidé que,
sous réserve des impératifs d’intérrt général, on peut s’écarter ponctuellement du critère
démographique, un député représentera en moyenne 125000 habitants. La constitution fixe le nombre
de 577, en le considérant comme un maximum. Les députés sont élus (avec leur suppléant) au scrutin
uninominal majoritaire à deux tours. Elle peut mettre en cause la responsabilité du gouvernement et
qu’en contre -partie, elle peut être dissoute par le président de la république, ce qui met fin au mandat
des députés.

- Le Sénat : Il est élu au suffrage indirect par un collège de grands électeurs constitué par les
députés, les conseillers régionaux, les conseillers généraux et les délégués des communes. Selon
l’article 24 de la constitution, il assure la représentation des collectivités territoriales de la République.
Les pouvoirs législatifs et budgétaires du sénat sont inférieurs à ceux de l’Assemblée nationale dans la
mesure où pour le vote des lois, le gouvernement peut donner le dernier mot à l’Assemblée nationale
et où le budget est soumis en priorité à celle-ci. En revanche, depuis la réforme de 2003, les projets de
loi ayant pour principal objet l’organisation des collectivités territoriales sont soumis en premier lieu
au Sénat. Le sénat dispose de pouvoirs égaux à ceux de l’Assemblée nationale pour l’adoption des
réformes constitutionnelles. On reproche au sénat son caractère moins démocratique que celui de
l’Assemblée, sa représentation excessive des campagnes, son caractère conservateur.

E- Le phénomène majoritaire

La loi constitutionnelle de 3 Juin 1958 stipule que « le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif doivent
être effectivement séparés de façon que le gouvernement et le parlement assurent chacun pour sa part et
sous sa responsabilité la plénitude de leurs attributions». Toutefois, la distinction dans la pratique
s’opère entre le bloc majoritaire ( le gouvernement et sa majorité parlementaire) d’une part et la
minorité parlementaire d’autre part.La balance des pouvoirs ne se situe plus entre le parlement et le
titulaire du pouvoir exécutif mais entre un pôle majoritaire et la minorité parlementaire.

Pour quelles raisons?

Le phénomène majoritaire est l’existence d’une majorité stable pour soutenir le gouvernement. Ces
deux raisons l’expliquent :

1- En 1958, le scrutin majoritaire à deux tours est substitué à la représentation proportionnelle


pratiquée sous la IVème république. Cela avantage les grandes formations et conduit à la
bipolarisation et empêche tout émiettement de la représentation parlementaire.

2- L’élection présidentielle au suffrage universel direct à partir de 1062 ne laisse en lice au second tour
que deux candidats et joue dans le même sens ( Georges Vedel) : Les partis se sont structurés en vue de
cette direction.

La majorité parlementaire désigne la majorité de l’AN et le bicamérisme en France ( P. Jan) est


historiquement lié à une volonté de tempérer les excès de la chambre élue par le plus grand nombre de
citoyens.En Vème république, le Sénat est présenté comme un contre -pouvoir au bloc majoritaire
formé par le gouvernement et sa majorité parlementaire ( AN).

F- Le Sénat et le bloc majoritaire

Au début dans les années 70, les sénateurs n’avaient pas de correspondance partisane claire. Les
groupes n’ont pas d’équivalent dans l’AN( groupe républicain populaire et du centre démocratique/
rassemblement démocratique et social européen). Il y avait une certaine volonté d’autonomie ne serait-
ce que par l’intitulé. Il y avait des exceptions (groupe communiste/ groupe socialiste/ groupe gaulliste)
mais ne représentaient pas la majorité des sénateurs.

Au fur et à mesure que le déclin en chiffres a commencé en plus de l’adhésion limitée aux partis
politiques, les forces politiques du sénat se sont alignées sur celles présentes à l’AN donc sur les partis
politiques.Ceci a conduit à une bipolarisation du sénat entre une majorité sénatoriale ( appelée avant
une concertation sénatoriale) et une opposition (minorité sénatoriale).

Ceci a eu des conséquences sur l’apparition du fait majoritaire:


1- majorité sénatoriale, minorité sénatoriale et bloc majoritaire:La majorité et l’opposition
sénatoriales vont se positionner par rapport au gouvernement comme soutien ou opposition face
au chef de l’Etat (soutien ou opposition). Certains sénateurs font donc partie de la majorité
parlementaire
2- Remise en cause de l’image traditionnelle du sénat en tant que contre- pouvoir au bloc majoritaire.
Il y a un risque de voir la majorité et la minorité sénatoriale pratiquer tout à tout soit l’obstruction, soit
le simple acquiescement face au bloc majoritaire. L’aspect technique
( qui vise l’amélioration de la loi) est contourné et orienté vers une finalité politique.

En cas de soutien du bloc majoritaire:


Le sénat recourt à l’autocensure majoritaire pour limiter les amendements déposés sur les textes
du gouvernement (discipline de vote). Il s’agit de désamorcer les situations délicates par le
procédé de la question préalable positive ( art 44, alinéa 3 du règlement su sénat): refuser de
délibérer sur un texte donc accélérer la procédure législative/ restreindre les débats.
En cas d’opposition: Le Sénat pratique l’obstruction : ne pas améliorer la qualité de la loi mais
d’entraver le processus législatif, c’est-à-dire ralentir en multipliant les obstacles et empêcher
l’adoption par le gouvernement d’une loi.Multiplier le nombre des amendements afin
d’encombrer le travail parlementaire a trait à un aspect pathologique. Le recours à des motions de
procédure permet d’interrompre la discussion et d’entraîner soit le rejet du texte soit la
suspension des débats.

G- Un régime « parlementaire » , » présidentiel » « semi-présidentiel » , présidentialisme


démocratique »?

Bertrand de Jouvenel dit que « la difficulté propre de la science positive en matière politique par
sa nature même, elle détruit ce que la science normative tenta d’ériger » . Ce qui est tout à fait
applicable dans le cas de tous les systèmes constitutionnels. Le système français est considéré
comme un système bâtard et spécifique. Il a opéré un saut qualificatif entre la condition du chef
d’Etat qui n’est rien ( régime parlementaire) et qqch ( régime présidentiel).
Le régime sous la Vème république a conservé une continuité avec l’IIIème et la IVème
république au niveau de la dualité de l’exécutif, du bicamérisme législatif, de la responsabilité du
gouvernement devant le parlement et de la consécration des droits et libertés.
Il a gardé :
I- Une structure de régime parlementaire
- La loi du 3 juin 1958 déléguait au gouvernement de la IVème république le pouvoir de préparer
une nouvelle constitution, qu’elle devrait respecter la responsabilité du gouvernement devant le
parlement.
- Le chef de l’Etat est désigné pour un mandat long et renouvelable, il est irresponsable
politiquement
- Les pouvoirs séparés avec des possibilités de remise en cause réciproques du gouvernement et de
l’AN ( le gouvernement peut voir mise en cause de sa responsabilité politique/L’Assemblée peut
être dissoute, art 12, 49, 50)

- Toutefois, dans aucun régime parlementaire en Europe, un président ne dirige la politique du pays
sauf dans le cas français. Le premier ministre est très subordonné au président
- La majorité est disposée à ce que le pouvoir présidentiel s’exerce de façon discrétionnaire
Soumission du parlement ( ex la droite refusait l’interruption volontaire de grossesse et elle fût
votée)
II- Un régime parlementaire …très présidentiel
Dans le régime présidentiel, il n’existe pas de révocabilité politique mutuelle des pouvoirs
(caractéristique fondamentale du régime parlementaire selon le droit constitutionnel classique) / il
n’y a pas de risque de dissolution.
- Le trait le plus important est celui de la légitimité et de la possibilité de diriger le pouvoir
exécutif conféré à un président issu du suffrage universel.

III- L’apparence d’un régime semi-présidentiel


Maurice Duverger est l’inventeur de la notion de régime semi-présidentiel: un alliage entre le trait du
régime présidentiel (choix du président par le peuple) et le trait du régime parlementaire
(existence d’un premier ministre responsable devant le parlement)
Cette définition a eu une application large: l’élection du président vaut désignation du chef réel du
pouvoir politique. L‘élection en France est immédiatement suivie de la démission du premier
ministre et du gouvernement en place.
IV- La réalité d’un système présidentialiste:
C’est un mode d’exercice de pouvoir dans lequel le président est tout présidentialisme
autocratique africain, dans les années 60) -Nasser, Moubarak, Bouteflika Chavez, Boris
Eltsine«.-
Dans le cas français, on avance le présidentialisme démocratique car le président est choisi selon des
élections compétitives. IL ne met pas complètement le parlement à sa botte ni le CC à ses ordres/ la
pluralité des partis est une réalité/ liberté de critiques.
Le présidentialisme français ne signifie pas l’accaparement de tous les pouvoirs par le chef de
l’Etat.Il correspond à une pratique pyramidale du pouvoir avec le président au sommet soumettant
directement le premier ministre , le gouvernement, le parti majoritaire. Ces trois s’organisent et
gèrent la subordination du parlement. Les pouvoirs ne sont pas équilibrés mais hiérarchisés.
L’origine du système français tient d’abord aux Origines de ce présidentialisme français à
l’élection populaire directe du président et aux données constitutionnelles ( droit de dissolution et la
libre désignation du premier ministre).

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