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INTRODUCTION GÉNÉRAL :
Constitution : définition
TITRE I- La Constitution
Une Constitution est dite "souple" lorsqu'elle peut être révisée par les mêmes organes
(assemblée législative ordinaire) et selon les mêmes procédures servant à l’adoption des lois
ordinaires.
L’intérêt de cette procédure est de pouvoir adapter la Constitution aux circonstances sans
formalisme excessif et sans blocage politique. Mais elle présente cependant le risque d’aboutir à
une instabilité du texte constitutionnel. Celui-ci peut être modifié au gré des circonstances et des
rapports de force, alors même qu’il a pour fonction de mettre en place un cadre institutionnel
permettant de surmonter les crises. La Constitution perd ainsi de sa portée symbolique, voire de
sa suprématie par rapport aux autres textes juridiques.
Une Constitution "rigide" ne peut être révisée que par un organe distinct (ex : Congrès du
Parlement) et/ou selon une procédure différente (ex : référendum) de celles servant à l’adoption
des lois ordinaires.
La Constitution est alors préservée des modifications trop fréquentes. Elle conserve ainsi un
statut spécifique et sa primauté par rapport aux autres règles de droit correspondant à son rang
de "pacte fondamental" de la Nation. En revanche, la contrainte de telles procédures peut
engendrer des blocages difficilement surmontables.
Quelle est la source de la norme suprême juridique ? On a des réponses différentes en fonction des
auteurs, des nb théories ….
D’un côté les approches matérielles du droit constitutionnel et de l’autre les sources formelles.
Caractéristiques communes : entités originelles au droit lui-même – c’est pour cela
qu’on les appelle des sources matérielles.
Sources matérielles : à l'intérieur des sources matérielles on peut distinguer deux sous-types de
fondement :
• Fonder les ordres politiques sur d’autres ordres normatifs naturels, philosophiques, sociologiques… -
œuvre des contre-révolutionnaires la création de l’ordre juridique par un pouvoir souverain est une
œuvre artificielle les sources de la constitution ne peuvent pas découler d’un acte du souverain à un
moment T. La constitution pour qu’elle soit vraie doit être le reflet d’un ordre naturel des vérités et des
valeurs qui préexistait à la constitution. Le pouvoir politique a la possibilité de changer les choses
Sources formelles : est lié à la volonté de certains auteurs d’élaborer une science du droit
constitutionnel qui ne tient pas compte des présupposés philosophiques, moraux, religieux… (en faire
donc un objet d’étude neutre). Expliquer les sources du droit constitutionnel par le droit lui-même.
Cet objet d’étude neutre est le droit positif (tel qu’il existe dans les textes).
Positivisme : science du droit positif (c’est-à-dire posé dans les textes) part du principe que le droit est
un ordre normatif autonome. Courant qui veut faire du droit une science. Droit = ensemble de
normes hiérarchisées Kelsen voudrait que cette suprématie s’explique par le droit lui-même ->
hypothèse de la norme fondamentale : la constitution est un pouvoir suprême parce qu'elle tire sa
validité d’une norme fondamentale hypothétique (ce qui renvoie à toutes les possibilités
Quant à la question d’ordre politique qu’on peut se poser : qui est finalement le
peuple souverain ? Est-ce que l’éloignement de la pratique porte atteinte à ce
souverain ? Le gouvernement va-t-il le droit d’interpréter la constitution à sa
façon ? Un enjeu qui se pose en vue des théories constitutionnelles et qui rejoint
l’idée de coutume constitutionnelle.
Elle doit cet aspect non à son « corps » même, qui, en dehors de « l’égalité́ devant
la loi de tous les citoyens » (art. 2), de l’unité́, de l’égalité́ et du secret du suffrage
(art. 3), de la liberté́ des partis politiques (art. 4), ou de la liberté́ individuelle (art.
66), ne contient l’énoncé que de très peu de libertés, mais à l’ensemble des droits
fondamentaux auxquels le peuple français marque son attachement, par renvoi
au préambule de la Constitution de 1946, à la Déclaration des droits de l’homme,
ou à la Charte de l’environnement. Ce corpus complet de droits et libertés
fondamentaux, a aujourd’hui une valeur juridique certaine, et constitue pour le
juge administratif, défenseur des libertés publiques, une source essentielle.
Parmi les droits et libertés mentionnes par le préambule de 1946, mention à part
doit être faite des « principes fondamentaux reconnus par les lois de la
République ». Le préambule n’en donne aucune liste, ni aucune définition. Il est
revenu au juge constitutionnel de les dégager, selon des critères qu’il a lui-même
fixes (ils doivent avoir enté mis en œuvre sans discontinuité́ par des dispositions
législatives adoptées par un parlement républicain, avant 1946 : CC, 20 juillet
1988, loi portant amnistie). Parmi les plus importants des 12 « PFRLR »
actuellement reconnus, on peut citer la liberté́ d’association (CC, 16 juillet 1971),
ou l’indépendance et la préservation des compétences des juridictions
administratives (CC ; 22 juillet 1980, validation d’actes administratifs et CC, 23
janvier 1987, Conseil de la concurrence).
La nature juridique des principes fondamentaux reconnus par les lois de la Repu-
blinque est encore relativement discutée : sont-ils des normes d’origine
jurisprudentielle – faisant craindre ici le spectre de la République soumise au bon
vouloir des juges – ou des normes écrites, comme semblait le sous-entendre le
doyen Vedel ? La querelle parait aujourd’hui dépassée : après plus de 30 ans de
recul, le Conseil constitutionnel n’a dégagé́ que des principes fondamentaux dont
la nature et les origines paraissent incontestables, en prenant grand soin,
d’ailleurs de rattacher, la plupart du temps, ces principes fondamentaux à des
dispositions écrites de la Constitution. La véritable originalité́ de la création
jurisprudentielle du juge constitutionnel se situe en fait au niveau des autres
principes qu’il dégage, et notamment des « objectifs à valeur Conti- fusionnelle ».
Bien que ceux-ci aient également certains fondements dans le texte de la
Constitution, ils n’en restent pas moins, sans doute, la marque d’une véritable
politique jurisprudentielle du Conseil constitutionnel : l’exemple de l’objectif à
valeur constitutionnelle d’accessibilité́ et d’intelligibilité́ de la loi, dégagé dans une
décision Codification par ordonnance du 16 décembre 1999, et aujourd’hui
largement utilisé, conformément à̀ la ligne du Conseil de renforcement des
garanties de sécurité́ juridique, en est sans doute une excellente illustration.
La dernière grande catégorie de droits prévus par le bloc de constitutionnalité́ est
encore en devenir. Depuis le 1er mars 2005, le préambule de la Constitution de
1958 a en effet enté modifié. Désormais, le peuple français y proclame également
son attachement à̀ l’ensemble des dispositions de la Charte de l’Environnement.
Par cette modification, le droit interne a ainsi en quelque sorte « nationalisé » au
plus haut de la hiérarchie des normes, un ensemble de droits fondamentaux qui,
jusqu’alors, entaient essentiellement définis et protèges par des traites
internationales. Parmi les droits et normes qui y sont définis, on y trouve, pêle-
mêle, le droit de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé
(art. 1), l’obligation pour chacun de contribuer à la réparation des atteintes qu’il
porte à l’environnement (art. 4), l’oubli- gâtion pour les politiques publiques de
promouvoir le développement durable (art. 6), le droit pour toute personne
d’accéder aux informations sur l’environnement détenues par les autorités
publiques (art. 7), ou, pour le principe qui a sans doute fait couler le plus d’encre,
une définition du principe de précaution : « Lorsque la réalisation d'un
dommage, bien qu'incertaine en l'Etat des connaissances scientifiques, pourrait
affecter de manière grave et irréversible l'environnement, les autorités publiques
veillent, par application du principe de précaution et dans leurs domaines
d'attributions, à la mise en œuvre de procédures d'évaluation des risques et à
l'adoption de mesures provisoires et proportionnées afin de parer à la réalisation
du dommage. » (Art. 5).
Elle commence par formuler, durant l'été 1789, la Déclaration des droits de
l'homme et du citoyen (l'écriture est arrêtée le 26 août) afin d'exposer les droits «
naturels, inaliénables et sacrés de l'homme » et afin que les actes du pouvoir
législatif et du pouvoir exécutif les respectent. Puis les constituants engagent la
rédaction de ce qui deviendra la première Constitution française : celle du 3
septembre 1791. Le mot « constitution » prend alors son sens moderne : il
correspond au « texte réglant les modalités de formation et d'exercice de la
puissance publique » (F. Furet, La
Monarchie républicaine,1996). Le débat sur la question de la place du roi dans les
institutions illustre le changement de perspective.
On appelle constitution normative une constitution qui est considérée comme une
loi fondamentale et suprême. Elle est composée de règles écrites établies de
manière formelle par un pouvoir constituant et se situe au sommet de la
hiérarchie des normes juridiques. Inspirée par une philosophie politique qui fixe
un cadre contraignant et des objectifs aux gouvernants, elle privilégie les libertés
individuelles en limitant les pouvoirs de l'Etat.
B/-Elle protège les individus par la séparation des pouvoirs et la garantie des
droits
La notion de séparation des pouvoirs marque une rupture avec les conceptions
monarchiques de l'exercice de l'autorité légitime. En France, elle s'oppose en
particulier à l'absolutisme, où l'ensemble des pouvoirs sont concentrés entre les
mains du roi.
Dans les démocraties modernes, selon les pays, le principe de séparation des
pouvoirs s’articule de manière différente. On parle d’application plus ou moins
stricte ou souple en fonction de l'ampleur du contrôle qu’exerce chacune des
fonctions sur l’autre.
Par exemple, les institutions des États-Unis sont le plus souvent définies comme
un système où la séparation des pouvoirs est très stricte. Le Président n’est pas
responsable devant le pouvoir législatif, et il ne dispose pas du pouvoir de
dissoudre la Chambre des Représentants. Seule la Justice peut être amenée à
trancher des différends entre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif.
La Constitution correspond, chez les Anglais, à une œuvre de la nature, les règles
organisant le pouvoir devant être forgées par le temps et les traditions. Dans ses
Commentaires sur les lois d'Angleterre (1753), William Blackstone explique que
la loi n'est bonne que si elle respecte la coutume. Or, selon lui, la qualité d'une
coutume dépend du fait qu'elle ait été en vigueur pendant un temps immémorial.
Cette représentation coutumière du droit constitutionnel a permis le
développement d'un droit constitutionnel original. Mêlant le respect de la
tradition et de la modernité constitutionnelle, la monarchie constitutionnelle
britannique fait figure de modèle. C'est en observant le régime anglais que
Montesquieu élabore au XVIIIe siècle, dans « De l'esprit des Lois » (1748), la
théorie du gouvernement modéré. Au sein de ce régime, une double évolution
apparaît : l'émergence du Parlement bicaméral où sont représentées très tôt les
classes sociales de l'aristocratie (la Chambre des lords) et de la bourgeoisie (la
Chambre des communes) ; une collaboration entre l'exécutif et les parlementaires
pour gouverner, qui donnera naissance au régime parlementaire. Ce dernier se
définit depuis comme un système politique au sein duquel le gouvernement est
responsable devant le parlement (une assemblée parlementaire étant en mesure
de révoquer les ministres).
L'élection est un procédé qui réalise deux fonctions. Une fonction technique,
d’abord : elle permet la désignation des détenteurs du pouvoir dans le cadre
d'une compétition électorale encadrée par le droit électoral.
L’Etat agit au moyen du droit ses organes sont soumis au respect des normes
juridiques, elles-mêmes hiérarchisées les juges - gardiens des droits et libertés -
assurent le contrôle de la légalité (ou juridicité) des actes publics.
Dès lors, se pose une difficulté : que le juge constitutionnel contrôle (et censure) la
loi heurte le principe de la démocratie électorale qui repose sur le suffrage
universel. Mais, si l'on estime que, par le contrôle accompli par les cours
constitutionnelles, les représentants doivent tenir compte des droits des
gouvernés, alors l'intervention des cours constitutionnelles s'avère indispensable
pour imposer la volonté du pouvoir constituant sur les pouvoirs constitués.
A- Le parlementarisme rationalisé
B- Le parlementarisme présidentialisé
Par ailleurs, la suprématie de la Constitution sur les règles de droit interne n’est
pas systématiquement assurée. Ainsi, dans certains systèmes juridiques (ex : en
France avant 1958), la Constitution est avant tout un texte fondateur qui n’a pas
vocation à s’imposer aux règles de droit produites par les institutions qu’elle a
définies. Dans ce cas, la loi a rang de norme de référence et aucune autorité ne
peut en contester la validité.
Élaboration autoritaire.
Ici, les citoyens participent à l'élaboration. C'est le peuple ou la nation qui détient
la souveraineté et donc le peuple doit participer. L'intégralité des citoyens ne peut
y participer. Ainsi, le peuple élit des représentants chargés de la rédaction.
L'assemblée rédactrice est appelée la Convention. De façon plus étroite, le peuple
peut participer à l'élaboration. Une fois constitution rédigée, on peut ainsi la
soumettre à l'approbation du peuple, par référendum (constituant).
C/- Exception :
Élaboration mixte.
Elle combine les 2 procédés. C'est le cas du chef de l'état qui rédige une
constitution et invite le peuple à venir l'approuver. Exemple de Napoléon (le
peuple l'a approuvée massivement par plébiscite). Cas particulier de la
constitution de 1958 qui n'a pas été le fait d'une assemblée élue, mais de l'exécutif
(gouvernement), et une fois rédigée elle a été soumise au peuple. Elle fut
largement le fait du Général de Gaulle, certain y voyant une ressemblance d'avec
le plébiscite napoléonien. Cependant, il y a une grande différence, là notre
parlement, nos élus, avaient accepté cette procédure et par ailleurs avait instauré
un cadre incluant les grands principes que devait recouvrir la constitution. Ainsi
l'exécutif rédacteur était enfermé dans des règles démocratiques dans son œuvre
de rédaction.
Section 2-La révision du texte par le pouvoir constituant dérivé
A noter cependant qu'une Constitution peut évoluer sans que son texte en soit
modifié, par exemple en cas de changement dans son interprétation
(jurisprudence du Conseil constitutionnel). Le pouvoir constituant dérivé obéit à
des conditions de formes (composition, procédure) ou de fond (portée de la
révision) qui permettent d'apprécier le degré de flexibilité ou de rigidité de la
Constitution, c'est-à-dire la facilité avec laquelle on peut la modifier. Les
constitutions flexibles (ou souples) peuvent être révisées selon des procédures
semblables à celles des lois ordinaires.
Les constitutions rigides le sont avec des procédures plus solennelles et plus
complexes, par exemple avec une majorité qualifiée (qui peut être des 3/5 ou plus)
du parlement et/ou avec une ratification par référendum. La France dispose
d'une Constitution considérée comme "rigide" car elle nécessite le respect de
procédures spécifiques telle l'approbation par référendum ou par la majorité
qualifiée des 3/5 des suffrages exprimés des deux chambres du Parlement réunies
en Congrès.
Une constitution évolue : son texte est modifiable à la suite d'une opération de
réécriture qui s'appelle la révision (A) ; dans la manière dont on l'interprète ou
l'applique, elle fait l'objet de multiples adaptations selon les circonstances (B),
A- La révision de la Constitution
A/-L’interprétation authentique
B/-L’interprétation scientifique
À l’origine, le Conseil vérifiait seulement que les lois étaient conformes aux
articles de la Constitution.
La DDHC énonce tous les grands principes qui fondent les démocraties
libérales (ex : la liberté, la sûreté, la liberté d’expression, l’égalité devant la
loi) ;
Dans les deux cas, il s’effectue a priori, c’est-à-dire avant l’entrée en vigueur de la
loi. Lorsqu'il estime qu’une loi n’est pas conforme à l’un des principes du bloc de
constitutionnalité, le Conseil peut la censurer en totalité ou en partie. Il peut aussi
ne pas la censurer mais l’assortir de réserves d’interprétations, c’est-à-dire
déclarer conforme la loi sous réserve d’une certaine interprétation.
Depuis cet arrêt, les juges américains peuvent, à l’occasion d’affaires dont ils sont
saisis, se prononcer sur la conformité́ de la loi à la Constitution. Il s’agit aussi
bien des lois fédérales que, le plus souvent d’ailleurs, des lois des États fédérés (v.
E. Zöllner (dira.), Marbury v. Madison : 1803-2003. Un dialogue franco-
américain, Dalloz, 2003). Ce contrôle de constitutionnalité́ de la loi, exercé par
tous les juges, est régulé́ par la Cour suprême des États-Unis. Une large part de
son activité́ concerne ainsi des affaires mettant en cause la constitutionnalité́ de la
loi.
Diffus ou concentré est le critère le plus essentiel pour distinguer les modèles
américain et européen de justice constitutionnelle. C’est ce critère qui explique la
différence fondamentale qui existe entre l’exercice de la justice constitutionnelle
dans sa version américaine et l’exercice de la justice constitutionnelle à
l’européenne. De lui découlent les autres.
Il est, d’abord et avant tout, chargé d’assurer le respect de la Constitution, qui est
la norme suprême en droit français. Il effectue pour cela un contrôle de la
constitutionnalité des lois et des traités internationaux, c’est-à-dire qu’il vérifie
leur conformité à la Constitution (art. 54 et 61 de la Constitution).
Ce contrôle est obligatoire pour les règlements des assemblées, les lois
organiques et, depuis la révision constitutionnelle de juillet 2008, pour les
propositions de lois prévues à l’article 11 (droit d’initiative citoyenne) avant
qu’elles ne soient soumises à référendum. Il est facultatif pour les lois ordinaires
et les engagements internationaux.
Rappel :
La réforme du 23 juillet 2008 instaure la QPC (art.61-1) que l'on peut définir
comme le droit subjectif dont dispose tout justiciable à obtenir l'abrogation d'une
disposition législative qui porte atteinte aux droits et libertés garantis par la
Constitution.
L'article 61-1 dispose : « Lorsque, à l'occasion d'une instance en cours devant une
juridiction, il est soutenu qu'une disposition législative porte atteinte aux droits et
libertés que la Constitution garantit, le Conseil constitutionnel peut être saisi de
cette question sur renvoi du Conseil d'Etat ou de la Cour de cassation qui se
prononce dans un délai déterminé ». Cet article est complété par la loi organique
(LO) 1523 du 10 décembre 2009. La mention du caractère « prioritaire » de la
question de constitutionnalité fut d'ailleurs ajoutée par le législateur organique.
Tous les justiciables, en tant que parties à un procès dirigé par une juridiction
relevant de l'ordre judiciaire ou de l'ordre administratif, sont concernés par la
nouvelle procédure.
La seule restriction mentionnée par la LO concerne les parties à un procès devant
la cour d'assise. La QPC ne peut être soulevée d'office par le juge. La rédaction
de l’article 61.1 précise, en effet, que la question de constitutionnalité ne peut être
soulevée qu'à partir du moment où « il est soutenu qu'une disposition législative
porte atteinte aux droits et libertés que la Constitution garantit ». Dans
l'intention du constituant, le déclenchement de la procédure repose sur la volonté
expresse de l'une des parties au procès. Le moyen doit nécessairement être «
présenté dans un écrit distinct et motivé » (art. 23-1, LO).
Toutes les lois en vigueur peuvent faire l'objet d'une QPC, y compris les lois
abrogées.
Le Conseil constitutionnel considère, en matière de disposition législative
abrogée, « que la modification ou l'abrogation ultérieure de la disposition
contestée ne fait pas disparaitre l'atteinte éventuelle à ces droits et libertés;
qu'elle n'ôte pas son effet utile à la procédure voulue par le constituant; que, par
suite, elle ne saurait faire obstacle, par elle-même, à la transmission de la question
au Conseil constitutionnel au motif de l'absence de caractère sérieux de cette
dernière » (CC2010-55 QPC, 18 octobre 2010).
Le Conseil constitutionnel ne peut pas s’autosaisir. Mis à part les cas de saisie
automatique (ex : règlements des assemblées ou lois organiques), il exerce le
contrôle du respect de la Constitution sur les lois ou les traités uniquement
lorsqu'ils lui sont déférés par les autorités habilitées à le saisir.
A/-La saisine par les autorités constitutionnelles : le contrôle par voie d’action
B/-La saisine par renvoi des juridictions ordinaires : le contrôle par voie
d’exception
Le contrôle est dit a priori lorsqu'il porte sur une norme n'étant pas encore
entrée en vigueur. La saisine a priori se fait donc nécessairement par voie
d'action. En France, la saisine a priori est obligatoire pour les lois organiques, les
règlements d'assemblée et les propositions de lois soumises au référendum4, et
elle est facultative pour les lois ordinaires avant leur promulgation, les
engagements internationaux avant leur ratification et les lois du pays. Le
contrôle est dit a posteriori lorsqu'il porte sur une norme déjà entrée en vigueur.
La saisine a posteriori est généralement une saisine par voie d'exception. Ce type
de contrôle est à la base du modèle américain de justice constitutionnelle, et existe
dans le modèle européen par l'intermédiaire de la question préjudicielle,
introduite en France en 2008 avec la question prioritaire de constitutionnalité
(QPC). Le contrôle a posteriori concerne non seulement les lois, mais aussi les
décisions juridictionnelles et les actes administratifs.
TITRE I-L’ÉTAT
A. Le concept d’Etat
Juridiquement, l’Etat se définit par trois critères : son territoire, sa population, et
l’autorité́ politique suprême qui le dirige.
D’une part, au niveau international, un Etat est souverain, ce qui signifie qu’il
peut agir avec d’autres États, passer des conventions, décider de sa propre
protection.
Celle-ci peut être définie comme un groupement humain dans lequel les individus
se sentent unis les uns aux autres par des liens à la fois matériels et spirituels, et
qui se conçoivent (ou se perçoivent) comme différents des individus qui
composent les autres groupements nationaux.
En Europe, les nations ont souvent précédé l'Etat qui a pu servir à concrétiser
politiquement et juridiquement la nation : l'Etat italien, l'Etat allemand ont suivi
l'émergence de la nation italienne ou allemande. Mais en France, il est fréquent
de dire que l’Etat a précédé la nation. C'est lui qui a progressivement forgé la
nation, autour des Rois de France puis de la République. Il en est peut-être de
même dans les États africains nés de la décolonisation et qui ont dû parfois créer
une « nationalité », à partir de frontières imposées par le colonisateur.
En sens inverse, des États peuvent aussi regrouper plusieurs nations et l'on
parle alors d'États bi ou multinationaux. Ce fut le cas de l'Empire austro-
hongrois jusqu'en 1918, de la Tchécoslovaquie jusqu'en 1991 et de l'URSS
jusqu'en 1991. De façon moins radicale, le Canada et la Belgique
contemporaine se trouvent dans cette situation.
Il est à noter que la population d'un Etat comprend aussi des étrangers : un Etat
n'a pas seulement à gérer ses "nationaux" ou ses ressortissants, mais aussi des
"étrangers" qu'il doit "administrer", et qui sont précisément des administrés et
non des citoyens, mais qui ont certains droits, comme le droit de saisir une
juridiction, ne serait-ce que si on leur refuse la qualité de réfugié par exemple, ou
le droit de se faire soigner.
L'Etat ne se confond donc pas totalement avec la nation, ni même avec ses
nationaux.
B/-Un territoire
Le territoire est la partie de l'espace géographique qui "appartient" à l'Etat, qui
relève de cet Etat. C'est l'espace sur lequel l'autorité politique va exercer son
pouvoir. Sans territoire, le pouvoir de l'Etat ne peut s'exercer. Un Etat sans
territoire en est-il encore un ? C'était pendant longtemps le problème palestinien
ou celui des "États" en exil à la suite d'une guerre. Cet espace est délimité par des
frontières.
Certains États sont enclavés en totalité dans un Etat étranger comme Saint
Marin, le Vatican, sans parler de parties d'Etat enclavé dans un autre
comme le Haut-Karabagh, une région de Transcaucasie enclavée en
Azerbaïdjan qui a déclaré son indépendance et réclame son rattachement à
l'Arménie. La communauté internationale ne reconnaît pas l'indépendance
du Haut-Karabagh et considère qu'il fait partie de l'Azerbaïdjan. C'est
aussi le cas de la région de Kaliningrad, qui relève de la Fédération de
Russie et qui forme une enclave russe entre Pologne et Lituanie.
La taille des États importe peu dans la définition : il existe des micro-États
comme Monaco, Saint Marin, ou le Lichtenstein ou des États gigantesques
comme la Russie, le Canada ou la Chine. Monaco est le plus petit Etat de
l'ONU avec 2,5 km² et la Cité du Vatican, qui n'est pas membre de l'ONU,
ne compte que 700 habitants.
A. L'Etat et la souveraineté
Jean-Jacques Rousseau
Mais cette souveraineté est ambiguë, car elle s'exerce au dehors et au dedans du
territoire : on distingue alors la souveraineté dite extérieure, ou de l'Etat, et la
souveraineté intérieure ou dans l'Etat. Mais dans un cas comme dans l'autre, on
peut appliquer la définition de Jean-Jacques Rousseau selon lequel « Il est de
l’essence de la puissance souveraine de ne pouvoir être limitée : elle peut tout ou
elle n’est rien » (« Lettre écrites de la montagne »).
Jean Bodin
La souveraineté de l'Etat se manifeste aussi par des signes extérieurs, parce que
l'Etat est le seul à détenir certains signes, ou marques de souveraineté selon Bodin
: le droit de faire la loi, de rendre la justice, de battre monnaie, et de lever une
armée.
L'Etat exerce ainsi une compétence à l'égard d'une population sur un territoire
donné.
Se pose alors une question essentielle mais difficile à résoudre sur le plan
seulement juridique : comment l'Etat ou le pouvoir politique peut-il être soumis
au droit puisque c'est lui qui l'a créé ? Une conception absolue de la souveraineté
conduit à penser que l'Etat, souverain, ne peut être soumis à des règles qu'il a lui-
même créées.
Ex. Cette théorie est illustrée dans le mythe d'Antigone qui oppose les lois justes
et les lois injustes. Le droit naturel peut justifier la désobéissance s'il y a des lois
injustes. Pour Aristote, la Nature est la Raison. Il est très facile, sur le terrain
métaphysique, de remplacer la Nature par Dieu. Il existe cependant une difficulté
sérieuse pour cerner le contenu de ce droit naturel. En outre, s'il y a un droit
naturel, la souveraineté n'est plus illimitée
Une autre théorie est celle de l'autolimitation : l'Etat consent à se lier lui-
même en posant la règle en application de l'adage latin « patere legem
quam fecisti » ou « respecte la règle que tu as faite ». Cette théorie pose la
question des garanties face à l'Etat. L'autolimitation est-elle en outre
éternelle et peut-on dépendre du seul bon vouloir de l'Etat ?
Les réponses ne sont pas strictement juridiques et elles sont sûrement politiques :
l'évolution des sociétés et des États conduit néanmoins vers moins d'absolutisme
et d'arbitraire.
C'est une évolution récente, fragile, qui est loin d'être universelle. C'est toute la
fragilité de ce qu'il est convenu d'appeler, selon une formule traduite de
l'allemand « l'Etat de droit » qui impose que l'Etat soit lui-même soumis au droit.
Ce pouvoir de contrainte doit être accepté par les gouvernés, ce qui pose alors la
question de la légitimité. Il faut que la volonté du pouvoir soit unie à la confiance
des gouvernés.
Cette théorie politique naît au Moyen Age, se développe au XVIème siècle, puis
s'épanouit au XVIIIème et avec les révolutions anglaise du XVII siècle et française
de 1789.
En tant que telle, l'Etat est une collectivité organisée : c'est une entité abstraite,
distincte de la personne de ceux qui parlent en son nom. La personnalité morale
est conçue pour donner une existence juridique et une capacité juridique à des
groupements d'individus qui poursuivent un but identique.
L'Etat est engagé par ses décisions, quels que soient les hommes au pouvoir. Cela
sera vrai aussi pour les autres pouvoirs publics, comme les collectivités
territoriales. Les gouvernants ne sont pas propriétaires de leurs fonctions, ils en
sont titulaires, ou investis.
Le patrimoine des gouvernants est ainsi distinct du patrimoine de l'Etat.
L'expression « locataire de l'Élysée » est parfois utilisée pour désigner cette
occupation temporaire du pouvoir par le président de la République, même s'il y
a abus de langage d'ailleurs quant à l'emploi du mot « locataire ».
§ 1. Le principe
§ 2. L’exemple français
B. Centralisation et déconcentration
Cette centralisation peut ensuite être tempérée par la déconcentration, qui est un
aménagement territorial du pouvoir de décision à l'intérieur de l'Etat. Les
attributions de l'Etat sont réparties entre des autorités de l'Etat, nommées par
lui, dans des circonscriptions administratives de l'Etat.
Mais l'Etat unitaire peut également être décentralisé, ce qui donne une plus
grande autonomie aux autorités locales. Au sein des États unitaires, il peut y
avoir de grandes différences selon qu'il y a plus ou moins de décentralisation.
Ces entités administratives ne sont là que pour créer et gérer des services publics,
faire œuvre d'administration, et non édicter des lois. Elles n'ont pas non plus la
compétence de leurs compétences, c'est à dire qu'elles ne peuvent pas déterminer
elles-mêmes leur domaine de compétence ou d'action, comme le précise l'article
72 al 3 selon lequel les collectivités territoriales s'administrent librement « dans
les conditions prévues par la loi ». Elles bénéficient d'une autonomie et non d'une
indépendance, car elles font l'objet d'un contrôle, du fait de l'Etat unitaire, appelé
tutelle ou contrôle de légalité. Celui-ci a connu une évolution, par la
Loi du 2 mars 1982
.
Dans la constitution initiale, en 1787, la fédération était perçue comme une union
entre des États qui conservaient de très nombreux pouvoirs d’intervention. Il a
fallu une guerre entre les États pour conduire à une démocratie fédérale.
§ 1. La fédération initiale
La fédération telle qu’elle est envisagée en 1787 prévoit deux niveaux distincts
dans la constitution.
Cet équilibre a été rendu possible par un certain nombre de concessions, en parti-
culier en ce qui concerne l’esclavage puisque cette politique a enté laissée aux
États.
Cet aspect est important car il donne une coloration particulière à̀ cette
déclaration des droits. Dans son approche initiale, le Bill of Right est avant tout
une déclaration des droits pour limiter l’action du Gouvernement fédéral. La
crainte de certains États était de voir un Gouvernement fédéral agir sans
contrôle. En inscrivant dans la constitution 10 règles supplémentaires qui doivent
limiter l’action du pouvoir fédéral, les États pensent se protéger pour l’avenir.
A/-La Constitution fédérale : pacte politique fédératif et code des relations entre
États
B/-Une double structure constitutionnelle avec pluralité́ de pouvoir législatif
C/-Un tribunal fédéral suprême pour régler les litiges de compétences
interétatiques
A. La Confédération d'États
Cet organe est généralement composé de représentants des États nommés par
leurs États respectifs. Les décisions sont en général prises à l'unanimité pour
respecter l'autonomie de chacun des États, avec des décisions parfois prises à la
majorité. Ces décisions ne sont pas directement applicables dans l'ordre interne
des États et nécessitent l'utilisation du procédé de la ratification.
Les Communautés européennes, créées par les traités de 1951 et de 1957, puis
l'Union européenne en 1992 avec le Traité de Maastricht signé le 7 février 1992
complété par celui d'Amsterdam en 1997, celui de Nice de 2001 et celui de
Lisbonne de 2007, sont proches de la Confédération. Mais elles présentent des
originalités multiples.
Souvent la Confédération est une étape vers une intégration plus poussée, le
fédéralisme. Les confédérations ne sont pas faites pour durer et l'on dit parfois
que la fédération est une confédération qui a réussi.
I- La Nation ou le Peuple
II-Les théories de la souveraineté́ nationale et de la souveraineté́ populaire
III-La citoyenneté́
I-Définir la démocratie
A/-L’objet du referendum
B/-La portée du referendum
Il peut également être organisé au niveau local. Cette faculté n'est établie qu'en
2003.
Pour l’adoption d’un projet de loi ou d'une proposition de loi portant sur
l’organisation des pouvoirs publics, sur des réformes relatives à la
politique économique, sociale ou environnementale de la nation et aux
services publics qui y concourent (art. 11 de la Constitution) ;
Pour l’adoption d’un projet de loi tendant à autoriser la ratification d’un
traité (art. 11) ;
Pour réviser la Constitution (art. 89). Toutefois, une révision
constitutionnelle, même approuvée par référendum, ne peut pas porter sur
"la forme républicaine du gouvernement" ;
Au niveau local, pour soumettre à la décision des électeurs d’une
collectivité territoriale, un projet d’acte relevant de sa compétence (art. 72-
1).
On parle de plébiscite lorsque la question posée peut être utilisée à d’autres fins
par son auteur, notamment en cas de forte personnalisation du pouvoir pour
renforcer sa légitimité, parfois pour contraindre un Parlement réticent. Le
général de Gaulle a utilisé le référendum en ce sens.
A/-La théorie
B/-La pratique
L’objectif assigné par Montesquieu à cette théorie est d’aboutir à l’équilibre des
différents pouvoirs : "Pour qu’on ne puisse pas abuser du pouvoir, il faut que,
par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir."
Afin d’éviter que chacun des pouvoirs n’abuse de ses prérogatives, les
constituants américains ont ainsi prévu un strict partage des compétences entre
organes fédéraux et États fédérés. Ils ont également réparti le pouvoir législatif
entre deux assemblées, donné au Président un droit de veto sur les textes
législatifs, et reconnu parallèlement au Sénat la faculté de s’opposer aux
nominations relevant du Président ou encore aux traités internationaux négociés
par l’administration.
Toutefois, cette théorie n’a pas toujours été strictement mise en œuvre par les
différents régimes démocratiques. En effet, une séparation trop stricte des
pouvoirs peut aboutir à la paralysie des institutions : tel fut le cas en France sous
le Directoire (1795-1799) et sous la IIe République (1848-1851), où le conflit entre
l’exécutif et le législatif s’est à chaque fois soldé par un coup d’État.
- 2. Le parlementarisme majoritaire
Par le fait du scrutin, le parti au pouvoir détient pratiquement la totalité des
pouvoirs, cela conduit au conservatisme des régimes en place (ex : en GB avec les
conservateurs ou en France sous la Ve République). Il y a une dérive de la
séparation des pouvoirs.
- aucun régime libéral n'a respecté la séparation des pouvoirs, les pouvoirs
restent rarement cantonnés dans les domaines qui leurs sont assignés.
- l'indépendance des juges est ainsi remise en cause ces derniers temps. En
principe les juges ne doivent pas avoir d'ordre à recevoir du pouvoir législatif ou
du pouvoir exécutif.
Le constitutionnalisme moderne
S’opposer au cumul du pouvoir du roi qui sous l’ancien regime était à la fois les 3
ordres. Il faut que la constitution determine qui fait quoi. Cette repartition se
fonde sur la confection de la constitution selon un raisonnement qui est
instrumentale. Elle repose sur des aspects instrumentaux comme la séparation
des pouvoirs etc. Mais ce raisonnement-là est également insuffisant car le but
n’est pas seulement de faire l’equilibre mais egalement de la faire accepter. Il faut
donc pas montrer qu’elle est la meilleure mais prouver son caractère juste et
montrer que le choix qui a été fait est le plus juste. La séparation ne suffit donc
pas comme principe il faut aussi q
- On peut retenir que ceux qui gouvverne sont légitime car ils sont
d’une autre nature que les hommes= mettre tous les pouvoirs dans
un souverain assimilé à dieu
- Il s’agit d’homme commun mais qui ont une légitimité car ils ont été
choisis par une autorité incontestable. (Dieu, Peuple, Nation...).
L’aspect divin était très present auparavant alors que le second argument est un
type de justification qu’on retrouve dans les sociétés modernes.
1. La théorie de représentation
Pour comprendre cette théorie on va s’interesser a 3 subdivisions (mettre l’a))
Il y’a plusieurs concepts de représentation et les constitutions modernes sont
fondés quasi exclusivement sur l’interdiction du mandat impératif
- La monarchie
- L’aristocratie
- La démocratie
Aristote et d’autres vont faire le catalogue de ces regimes avec les mauvais
penchant
- Olligarchie
- La démagogie pour la démocratie
C’est pour cela que Aristote va concevoir un regime mixte qu’on appelera un
gouvernement mixte.
Le concept de representation permet de justifier nimporte qu’elle forme de ce
regime politique car dans les 3 cas on peut admettre que le peuple souverain est le
titulaire du pouvoir mais ce pouvoir soit il l’exerce lui-même (democratie) soit il
le délégue au meilleur (aristocratie) soit à un seul, un monarque dans le cas ce
serait de la monarchie. Donc la théorie de la représentation introduit un principe
important et une distinction entre le titulaire du pouvoir qui décide d’exercer le
pouvoir lui-même ou bien de le deleguer. Si on reprend la théorie classique cad
celle de l’antiquité, les regimes modernes ne peuvent pas etre qualifier de
democratie mais d’aristocratie et si on prend la théorie de representation on peut
très bien parler de démocratie (avec la déléguation). C’est la raison pour laquelle
la theses aujourd’hui dominante est celle qui constite à dire que la démocratie
comporte deux variantes.
Le royaume par exemple était une entité abstraite dont le roi constitue la figure
representative. La figure du representant n’est donc, par conséquent par les
memes selons les cas.
Dans le premier cas (cf plus haut) qui est également le même sens dans le mandat
civil entre le mandataire et le mandaté. Le representant pour pouvoir rendre
présent celui qui est présent est totalement transparent il est tout simplement « la
bouche du représenté. » = doit rendre présent l’absent.
Il a toujours été pensé que dans le second sens du concept de representation les
representants incarne une antité abstraite qui est depuis que les constitutions
existes la nation ou le peuple. C’est la raison pour laquelle toutes les constitutions
interdisent ce qu’on appelle le « mandat impératif ».
On a donc 2 théories très différentes de la représentation avec des liens
représentés représentants qui selon les théories sont differentes. On appelle ce
lien un mandat.
En fonction de ces deux théories de la représentation on a des liens différents on a
d’un côté le mandat dit impératif avec le représentant qui est seulement la bouche
du representé = premiere représentation = il ne peut pas aller au dela de ce dont
le representé lui a confié ; en d’autres termes le representant est soumis à la
volonté du représenté.
De l’autre côté on a une représentation on parle alors d’un mandat qui est
représentative. Dans l’idée d’un régime représentatif on fait le choix de prohiber
un mandat impératif au profit d’un mandat représentatifs. Plusieurs
conséquences :
- Seules les autorités législatives sont des représentants car seule la loi
exprime la volonté générale
- Ex : Constitution de 1791 = Le roi et le parlement sont representants
- La qualité de representant est tout à fait independant du mode de
désignation = on peut etre representant sans etre élus. Selon cette
théorie, sont représentants tous ceux qui ont un bout du pouvoir
législatif
- Le mandat représentatif a toujours un caractère collectif il ne peut
pas être exercer par une seule personne mais par une autorité.
- Selon le droit constitutionnel une personne seul ne peut pas être
représentante. Ex : un député n’est jamais seul représentant : c’est
l’assemblée nationale qui représente la nation tout entière. Député
pas lié.
- Souveraineté nationale
- Souveraineté populaire
1. La souveraineté nationale
Entité abstraite qui n’existe que par le biais de ses representants. L’idée d’une
démocratie directe ne serait pas possible dans le cadre de cette doctrine
constitutionnel car la nation comme entité constitutionnel ne peut vivre que par le
biais de ces representants.
Une fois élus ces representants ne peuvent pas etre soumis à un contrôle car c’est
eux qui incarnent la nation.
Lorsqu’ils font le choix
Deuxième conséquence : Vote comme une fonction et non pas un droit. Dans ce
cas-là on se trouve dans une idée de prohibition du mandat impératif.
2. Souveraineté populaire
Selon cette doctrine la souveraineté appartient au peuple qui (def) qui serait un
etre réel et plus une entité abstraite.
Compatible avec l’idée de démocratie direct, cependant celle-ci n’est pas
praticable pour des raisons de masses alors ils peuvent déléguer a des
représentants cette souveraineté. Lorsqu’il le déléguent ils le contrôle.
Il y’a un choix entre les différentes doctrines, les constitutions qui se rapprochent
de la SP serait progressiste alors que SN serait régressif.
1. La révolution
Appuyé sur qq principes qui eux sont restés inchangés comme l’idée de
souveraineté, la SP, que la souveraineté est l’entité d’une nation. Dans cette
continuité la révolution renvoi à un laps de temps assez court, une dizaine
d’année durant lesquelles on a décliner toutes les idées démocratiques. L’idée
démocratique va s’installer d’abord dans un gouvernement de typé monarchie
parlementaire. Période qui va provoquer une réaction. Autoritaire qui est le
césarisme de Bonaparte. La DDHC de 1789, va provoquer une révolution
politique et juridique dans un laps de temps court. Ce changement est tellement
radical avec notamment la réunion des Etats Généraux qui se transforme en
assemblé nationale constituante qui aura besoin d’un document qui marquera
une rupture entre le futur et l’ancien régime et ce texte correspond à la DDHC.
Louis 16, avec sa monarchie qui se voit affaibli se voit convoquer les États
généraux de manière obligatoire. Cette réunion sera composée de manière
hiérarchique.
La première revendication qui va déclencher la révolution, (ils étaient plus
nombreux que l’autre partie) et le début vote par tête ou par ordre va déclarer la
révolution.
5 mai 1789 = réunion des EG avec les élections qui se sont produite peu de temps
avant.
(TE= Tiers etats) Le 17 juin 1789 = Premier moment de la révolution ; elles vont
être appuyé par le changement d’appellation des députés du TE : assemblé
nationale = estime que le titulaire de la souveraineté est la nation et non plus le
roi et que les députés du TE sont les représentants de la nation et non plus le roi.
La nation se montre comme un concept de nation unique.
20 juin 1789 : Serment du jeu de paume : les députés du tiers état qui se font
appeler assemblés nationales constituantes et eux même comme représentants de
la nation et idée d’une rédaction d’une constitution.
Et par un de circonstance le roi voudrait que les députés des trois ordres n’aillent
pas aussi loin avec les cahiers de doléances. Les députés eux voudraient haut dela
de ces mandats impératifs. Aussi bien le roi que les députés vont œuvrer pour un
mandat representatif et non impératif.
Pour justifier la nouvelle constitution elle doit mettre en place un nouvel ordre
politique. L’explication fourni sera la Raison qui va remplacer la tradition. Cette
raison s’exprime par la DDHC qui fonde ce nouvel ordre politique.
Des principes qui existe et qui découle de la nature : le but est de faire en sorte
que ces déclarations servent de guide a cette nouvel ordre politique et qui découle
de l’etat de la nature. Des vérités qui sont donc valable à l’ensemble de la planète.
Pour présenter ces principes qui vont guider le nouvel ordre les idées des
philosophes etc et des idées des lumières vont venir appuyer les déclarations
notamment les mouvements qui pensent que l’etre humain est titulaire de droit
inérhant à sa personne qui sont étroitement lié à la religion protestante (école
naturel).
1. LA DDHC
Elle va insister sur la liberté mais le texte est beaucoup plus complexe car la
déclaration va appuyer également son discours sur l’égalité, il est certe moins
solennelle mais il est concret et le mouvement révolutionnaire est tourner vers
l’abolition de la propriété, des ordres... Art 6 et 13 et 16 étant les plus connus.
Principe de représentation inventé. C’est pour cette raison que cet article parle de
toute souveraineté pour comparer l’Etat nation et la nation souveraine.
L’art va aussi implicitement distinguer les titulaires de l’exercice du pouvoir, les
corps et les individus = ils sont sur le même pied d’égalité. La loi est l’expression
de la volonté générale, cette affirmation est directement empreintée à Rousseau.
L’idée que la loi sera la volonté générale et le meilleur rempart contre
l’arbitraire. = On est dans l’idée de la décision politique du pouvoir qui part de la
volonté générale il est directement libérateur et protecteur des droits. Cette
généralité va être produite par la participation des citoyens à sa formation. Pour
Rousseau on ne peut pas représenter.
Légicentrisme
Celui des rapports entre droit naturel, les droits qui sont préalables et
imprescriptible et la place de la loi et donc des droits tels qu’ils sont envisagés par
le pouvoir politique. Et la déclaration face à des difficultés doit rappeler des
principes universels en faisant face au droit naturel mais en pleine periode
révolutionnaire c’est pour cela qu’il y’a des tensions entre le statut des citoyens et
les droits naturels. Et c’est la raison pour laquelle la déclaration est susceptible de
fournir deux réponses différentes en fonction de la lecture (légicentrisme ou
naturaliste).
Selon la lecture naturaliste : Les droits du citoyen sont les droits naturels de
l’homme délimitées, garantis et rendues obligatoire et l’etat sociale est une sorte
d’institutionnalisation de cette etat de nature elle rend effectif les droits avec
lesquelles les hommes sont venues dans cette organisation politique. Et sous cet
angle-là, la loi quand bien même elle serait l’expression de la volonté general elle
a toujours pour étalon les lois naturels. Elle serait légitime que si elle respectait
les lois naturelles = problème du contrôle de constitutionnalité.
Il y’a des références aux limites de la loi, on nous dit par exemple que la loi n’a le
droit de défendre que les actions nuisibles à la société. Il y’a cette idée de loi qui
doit toujours être jauger avec les droits naturels
1. Titulaire de la souveraineté
Le roi est representant de la nation non parce qu’il détient la pouvoir éxecutif
mais parce qu’il est co législateur.
Du fait de leurs forces symboliques. Dans cette organisation politique ces citoyens
ne peuvent être que des citoyens = gros problème pour les constituants de 1791
comment va ont nommé les citoyens qui ne vote pas.
2. Le droit de véto
Le pouvoir executif pose un vrai problème constituant. Le roi avec son droit de
véto est un representant et en tant qu’organe législatif partiel son premier
objectif est de conservé pleinement l’indépendance du roi. Il est representant de
la nation donc il ne peut etre indépendant pour exercer cette fonction, donc il
fallait garder une certaine indépendance mutuelle entre le roi et l’assemblée
C’est pour cela que le roi est irresponsable politiquement inviolable le legislatif ne
peut pas le renverser comme le roi n’avait pas le droit de dissoudre le legislatif
Les 2 organes partiels doivent etre independant aucun ne doit avoir un pouvoir
sur l’autre mais le roi est le détenteur du pouvoir executif et en tant que
détenteur de ce pouvoir il doit etre subordonné à la loi surtout en 91 ou la
fonction exécutive n’avait aucunes autonomies et devais respecter la loi.
Comment faire pour contrôler l’exécution des lois : Si c’était le pouvoir législatif
on donnait la possibilité d’intimidation de l’executif au roi dans sa fonction
législative. Pour échapper à ce dilemme la monarchie constituante va s’inspirer
du modèle anglais : d’un côté rendre le roi inviolable et sacrée politiquement et de
l’obliger de choisir des ministres (au nombre de 6 en 1791) et révocables par le roi
et ces ministres doivent contresigner les actes du roi. Ce sont les ministres qui
sont responsables devant le corps legislatif et cette responsabilité des ministres va
s’exercer selon une procedure pénal selon le système anglais le corps legislatif
peut accuser ces ministres et seront ensuite juger par un organe plus complexe la
haute cours national= les délits pour lesquelles ils peuvent etre accuser dans la
constitution il n’ya aucunes définitions mais il est claire que le delit est constituer
lorsque le ministre a contresigner un acte illégale du roi. Cette idée, avec le temps
c’est transformer en responsabilité politique. `
Le régime de 1791, est parfois considéré comme ayant une séparation rigide des
pouvoirs. La règle du contreseings empeche de dire qu’il n’y avait qu’une
séparation rigide des pouvoirs = on tend vers un regime parlementaire
(responsabilité politique). La constitution de 1791 a pour objectif d’éviter ou de
refuser le cumul des pouvoirs en ce qui conserne la répartition des pouvoirs, la
question ne porte pas aux mécanismes de responsabilité mais entre les fonctions
exercées par le roi pour la distribution des pouvoirs
La période est liée à cette manière de concevoir les libertés sans lilmites =
recherche de regime politique qui va mettre fin à la revolution. Avec cette idée
des devoirs l’autre caractéristique l’organisation des pouvoirs.
On ne veut pas d’un executif faible : la solution sera de mettre 5 chefs à la tete de
l’executif (le directoire). C’est un peu un compromis avec l’idée d’une seule tete a
l’executif. L’autre particularité, cette constitution de 1795 c’est une constitution
républicaine qui ne peut pas supporter l’idée d’un pouvoir législatif qui sera
confié à l’executif dans l’idée républicaine les organes sont toujours spécialisée et
on veut mettre en avant le legislatif est en subordination l’éxecutif mais elle ne
veut pas faire comme celle de 91 en confiant le législatif a l’executif mais en meme
temps elle ne veut pas la toute-puissance du législatif = pas un regime
d’assemblée. Sieyès va inventer une idée en proposant de garder la spécialisation
des organes en donnant la fonction legislatif et diviser le parlement en 2 chambres
(bicaméralisme). Ce n’est pas le meme bicameralisme comme il existe en
Angleterre celui-ci est spécifique la première chambre est élue comme la première
mais les conditions d’éligibilité est différente. D’un côté on a le conseil des 500 et
de l’autre le conseil des anciens. Pour etre élue au conseil des anciens il y’avait
des conditions (personnes qui réfléchissent) et chez les 500 (des personnes plus
jeunes pour de nouvelles idées). La loi modéré = une chambre empeche l’autre.
Thiers va donner à cet executif une tournure differentes qui elle va donner une
physionomie différente c’est qq qui a beaucoup de compétence il sera très
autoritaire, il se transforme donc très vite en chef de l’assemblée c’est l’assemblée
nationale qui est en qq sortes soumise a Thiers. L’assemblée nationale joue de son
jeu de démission pour faire adopter ses décisions à l’assemblée. L’idée
républicaine ne lui déplait point. Cela deplait fortement aux monarchistes d’où la
loi du 31 aout 1871 appeler egalement constitution Rivey qui vise à diminuer
l’influence de Tiers sur l’assémblée nationale. Les monarchistes n’ont plus besoin
de tiers, la commune est réprimer et cette constitution, cette loi va jouer un
double jeu elle va recompenser Thiers tout en essayant de diminuer son influence.
On va lui déscerner le role de président de la république. Mais pour le limiter,
cette loi va préciser que le président de la république demeure sous l’autorité de
l’assemblée et explique explicitement que le PR est responsable devant
l’assemblée. En outre cette loi va attribuer d’avantage de pouvoir aux ministres.
L’idée de cette loi Rivey qui va durablement sceller cette idée va forcer le PR à
s’effacer et l’isoler au profit de la mise en avant des ministres en divisant
l’executifs puisqu’ils ont des pouvoirs plus grands. Dans les faits cette loi ne va
pas changer grand-chose. C’est la raison pour laquelle les monarchistes vont aller
plus loin ; C’est la loi du 7 mars 1873 c’est la loi de Broglie. L’idée de cette loi est
de ce débarasser d’Adolph Thiers, ils veulent en réalité empecher Thiers de
prendre la parole. Il ne pourra seulement faire un monologue et il y’aura plus de
débat avec l’assemblée. C’est une réunion plutôt solennelle, ou un discours est
présenter. Ce monologue ne collait pas du tout à la personnalité de Thiers et il va
tenter de critiquer la loi de Broglie en la qualifiant d’antirépublicaine et l’AN ne
va pas le suivre sur ce coup-là et va le forcer en qq sorte à démissionner.
L’AN en mai 1873, va désigner ce meme jour un autre PR qui est très fidèle qui
n’est pas très fort dans le domaine de l’éloquence : Le maréchal Mac-Mahon. Sa
personnalité va changer les institutions il va laisser plus de place à l’assemblée, le
problème de la personnalité est terminé.
Les dates marquant le début et la fin de ce régime sont parfois l'objet de discussions, de nature autant
politique que constitutionnelle : faut-il prendre en compte 1870 ou 1875 pour l'acte de naissance, ou même
une date intermédiaire et, pour l'acte de décès, faut-il considérer 1940 ou 1946 ? En tout état de cause, pour
retracer les événements, il est nécessaire de partir de 1870 et de respecter la chronologie.
La Constitution de 1875 se présente sous la forme particulière de trois lois constitutionnelles qui
témoignent précisément de la période d'incertitude et illustrent les faiblesses d'un texte constitutionnel qui
est bref et technique.
Cette « Constitution » va connaître une application coutumière particulière différente du texte, à la suite de
différents phénomènes politiques et de l'installation politique, et pas seulement juridique, de la
IIIème République. Ces événements vont se produire peu après l'entrée en vigueur de la Constitution qui va
pourtant connaître la plus longue durée d'application en France, jusqu'à présent tout au moins. Elle va avoir
une durée de vie de soixante-cinq ans, alors que la France avait connu de nombreuses Constitutions entre
1789 et 1870.
La défaite militaire du Second Empire à Sedan, le 2 septembre 1870, marque la naissance du régime,
puisque Napoléon III capitule. Dès le 4 septembre, un gouvernement provisoire se constitue autour de
députés parisiens, contre le régime qu'essaie d'instaurer l'impératrice Eugénie. Ce gouvernement provisoire,
présidé par le Général Trochu et qui comprend Gambetta et les trois « Jules », Ferry, Simon et Favre,
proclame la République au balcon de l'Hôtel de Ville de Paris, comme en 1848 : c'est un gouvernement de
défense nationale, censé faire la guerre à l'Allemagne, et un gouvernement de fait qui s'est autoproclamé.
Mais ce gouvernement ne pouvait signer la paix avec l'ennemi, ni donner une nouvelle Constitution, faute
d'une légitimité nécessaire. Le chancelier allemand Bismarck ne voulait signer qu'avec des interlocuteurs
réguliers et les hommes du 4 septembre ne lui inspiraient pas confiance.
Il fallait donc organiser des élections pour élire une Assemblée Constituante. Ces élections, du fait des
revers militaires, ne purent avoir lieu qu'après l'armistice du 28 janvier 1871, le 8 février 1871.
L'Assemblée nationale se réunit à Bordeaux, puis à Versailles à partir du 20 mars 1871.
Elle avait été élue sur la base de la question de la continuation de la guerre ou de la paix. Les Français se
prononcèrent pour la paix et donc pour la monarchie, sous l'influence de la France de province, parce que
les monarchistes étaient favorables à la paix alors que les républicains étaient bellicistes. Elle compte 400
monarchistes sur plus de 650 membres.
La situation politique est paradoxale : la République est proclamée mais l'Assemblée est dominée par des
monarchistes, eux-mêmes divisés entre légitimistes et orléanistes, c'est-à-dire partisans de deux branches de
la même famille des Bourbons, mais opposées quant à la conception de la future monarchie souhaitée.
Les Républicains, eux-mêmes divisés entre une gauche modérée et une gauche radicale, refusaient quant à
eux que l'Assemblée soit constituante, car l'Assemblée était majoritairement monarchiste. L'Assemblée se
consacre essentiellement à la paix et signe le traité de Francfort du 10 mai 1871, qui entraîne notamment la
perte de l'Alsace-Moselle.
Adolphe Thiers photographié par Nadar. Domaine public
Dès le 17 février 1871, l'Assemblée avait nommé Adolphe Thiers chef du pouvoir exécutif, chargé de
gouverner sous l'autorité de l'Assemblée, mais avec des ministres qu'il choisit et qu'il dirige sur la base
d'une "résolution" adoptée par l'Assemblée. Bien que républicain, Thiers bénéficie d'un grand prestige
politique, ce qui explique son choix en tant que « chef de l'Exécutif de la République française », ce qui
évitait ainsi à un monarque d'endosser la responsabilité d'une paix humiliante.
C'est à cette époque que se situe le phénomène politique et militaire de la Commune de Paris, à partir du 18
mars 1871 jusqu'au 28 mai 1871, mouvement insurrectionnel, social, politique, et militaire.
Craignant Thiers et voulant sauvegarder les chances de la monarchie, l'Assemblée fit voter trois lois «
matériellement » constitutionnelles provisoires, puis fit adopter les trois lois constitutionnelles définitives.
Les trois premières seront riches de conséquences sur les trois secondes.
Elle avait pour objet de diminuer l'influence de Thiers sur l'Assemblée, car son éloquence
exerçait une forte influence sur elle.
Le titre de Président de la République lui est conféré en guise de récompense car la paix est faite avec
l'Allemagne et la Commune est réprimée, mais ce titre est sans conséquence sur l'évolution du régime. La
loi décide que « Le chef de l'Exécutif prendra le titre de Président de la République », mais ses pouvoirs
prendront fin en même temps que ceux de l'Assemblée.
La loi Rivet
déclare les ministres également responsables devant l'Assemblée, ce qui fait évoluer le régime vers un
régime de type parlementaire avec un « gouvernement » responsable et un chef de l'Etat dont on souhaitait
un rôle moins direct.
Il s'agit d'un texte qui est encore de droit positif, car il n'a pas été abrogé.
Cette loi
organise la suppléance de l'Assemblée nationale, ou de celles qui lui succéderont, par une assemblée des
délégués des conseils généraux, au cas où elle serait illégalement dissoute ou empêchée de se réunir. Cette
loi organise l'avenir en cas de coup de force, toujours craint, de la part de Thiers .
Cette loi
cherche à obtenir ce que la loi Rivet n'a pu réussir, c'est-à-dire diminuer l'ascendance de Thiers
sur l'Assemblée.
Elle met en place un système compliqué de communication entre le chef de l'Exécutif et l'Assemblée,
qualifié de « cérémonial chinois » par Thiers, et destiné par des mécanismes procéduraux à empêcher
l'influence concrète et personnelle de Thiers.
Le Président ne peut plus communiquer avec l'Assemblée que par ses ministres soit,
Thiers ne peut prendre la parole devant l'Assemblée que dans trois hypothèses organisées et aucun débat ne
peut avoir lieu après ces messages.
Interpellé le 24 mai 1873 par le duc de Broglie, il est mis en minorité et il démissionne. Il est remplacé par
le Maréchal de Mac Mahon dès le soir même. Le changement d'homme est capital alors que les textes ne
sont pas modifiés. Ce dernier n'est pas un orateur, ni député mais il est partisan du comte de Chambord,
c'est-à-dire légitimiste. Les différentes élections partielles depuis 1871 avaient vu la victoire des
républicains et les monarchistes souhaitaient restaurer la monarchie au plus vite. Mais la "querelle du
drapeau" va empêcher celle-ci.
Le maréchal de Mac Mahon dans les années 1870. Domaine public
Les monarchistes étaient partagés entre les partisans du Comte de Chambord, petit-fils de Charles X et
favorable au retour à l'ordre ancien et au drapeau à fleur de lys, et ceux du comte de Paris, petit-fils de
Louis Philippe, et orléaniste, puisque issu de la branche cadette de la famille des Bourbons, et partisan du
drapeau tricolore, c'est-à-dire d'une certaine monarchie constitutionnelle proche de la Monarchie de Juillet.
Il fallait organiser le provisoire en attendant que ces deux prétendants s'entendent ou que le comte de
Chambord meure sans enfant, ou, comme il est dit lors des débats de la loi sur le septennat, en attendant
"que la Providence veuille bien fermer les yeux de M. le Comte de Chambord, à défaut d'avoir pu les lui
ouvrir à temps".
Le Comte de Chambord n'acceptait pas en effet de recevoir la couronne d'une Assemblée, ni une
Constitution rédigée par elle, ce qui explique le refus du drapeau tricolore, symbole d'un régime qu'il
refusait. Il fallait donc attendre qu'il meure...
La loi du 20 novembre 1873 organise ce provisoire en prévoyant une présidence personnelle, une
sorte de régence, au profit du maréchal de Mac Mahon en disposant que « Le pouvoir exécutif
est confié pour sept ans au maréchal de Mac Mahon », consacrant ainsi le septennat .
La situation est gelée en attendant que la monarchie ou la République triomphe. La République, conçue
comme provisoire par l'Assemblée monarchiste, pouvait être transformée facilement en monarchie, car le
pouvoir était confié « intuitu personae » et non pas de façon institutionnelle.
Ce chef du pouvoir exécutif n'était pas responsable devant l'Assemblée et celle-ci ne pouvait le révoquer, et
il gouvernait par l'intermédiaire de ministres responsables devant elle : le régime parlementaire était prêt, ce
que les lois constitutionnelles de 1875 n'ont eu qu'à consacrer.
La loi du 20 novembre 1873 avait aussi décidé la nomination d'une commission de trente membres pour
rédiger les lois constitutionnelles, appelée précisément « Commission des Trente ». Les débats se sont
éternisés et l'Assemblée s'est lassée. Le 30 janvier 1875, un amendement fut déposé par Henri
Wallon qui transformait le septennat personnel du maréchal en septennat impersonnel et ainsi
rédigé : « Le Président de la République est élu à la majorité absolue des suffrages par le Sénat et la
Chambre des députés réunis en Assemblée Nationale. Il est nommé pour 7 ans ».
Cet amendement fut adopté à une voix de majorité par 353 voix contre 352, après que Henri Wallon eut
déclaré « Si la République ne convient pas à la France, la plus sûre manière d'en finir avec elle, c'est de la
faire » ! Cet amendement est sans conteste le plus célèbre de l'histoire républicaine.
Cet amendement a été voté grâce à la conjonction des centres, par un accord tacite des membres de
l'Assemblée sur le caractère provisoire des textes adoptés : le centre droit a accepté le principe de la
République en échange de la possibilité de réviser la Constitution dans un sens monarchique, tandis que le
centre gauche se satisfaisait de la victoire de la République. La seconde lecture du texte donna une majorité
d'ailleurs bien plus large à l'amendement.
L'ensemble du texte dans lequel s'insérait cet amendement fut voté le 25 févier 1875.
En réalité, il y eut trois lois constitutionnelles qui fondent la IIIème République, la dernière loi
étant postérieure à février car il fallut aménager ensuite les rapports entre les pouvoirs publics
qui avaient été définis en février.
Il s'agit de la loi du 25 février 1875 relative à l'organisation des pouvoirs publics, qui est la
première loi constitutionnelle.
La loi du 16 juillet 1875 sur les rapports entre les pouvoirs publics constitue la troisième loi
constitutionnelle.
Par la suite, l'Assemblée vota la loi organique du 2 août 1875 sur l'élection des sénateurs et la loi organique
du 30 novembre 1875 sur l'élection des députés. Le caractère organique de ces lois souligne leur
importance, mais ce sont des lois ordinaires quant à leur valeur juridique.
Trois lois constitutionnelles, modestes par leur taille et leur objet, sans Déclaration, ni
Préambule, fondent donc la IIIème République pour soixante-cinq ans. Elles comprenaient 34 articles
à l'origine mais, au terme des révisions, il ne restait plus que 25 articles applicables en 1940, limités au
strict minimum indispensable. C'est la première fois en France qu'un texte constitutionnel est aussi
laconique et aussi peu solennel : ces caractéristiques vont avoir des conséquences juridiques insoupçonnées
en 1875.
Section 2. Le régime constitutionnel
instauré par les lois constitutionnelles
de 1875
Le régime né des lois constitutionnelles instaurait un parlementarisme dualiste. Si ces lois n'ont connu que
peu de révisions, le régime a subi une évolution coutumière qui l'a profondément transformé en une forme
de régime parlementaire déséquilibré donnant l'essentiel des pouvoirs au Parlement
Ces lois mettent en place un régime parlementaire dualiste, susceptible de fonctionner aussi bien
dans le cadre d'une République que sous une monarchie modérée, du fait du compromis originel
entre les forces politiques.
Ces lois n'ont subi qu'un très faible nombre de révisions, dont l'une a consacré symboliquement
l'installation de la République.
Les lois de 1875 ne constituent pas un ensemble de textes organisés de manière cohérente et dogmatique.
Le silence des lois constitutionnelles contribua à leur longévité car la pratique a pu les appliquer au gré des
circonstances.
Ces lois appliquent l'essentiel des principes du régime parlementaire mais elles confient des pouvoirs très
importants au Président de la République, car certains avaient imaginé qu'un roi aurait pu succéder à ce
Président.
1. Le Président de la République
Il est élu par les deux chambres réunies en Assemblée nationale à la majorité absolue, à la différence de ce
qui était prévu en 1848. Un élu au suffrage universel a en effet tendance, croyait-on, à détruire le régime
républicain. Le vote se fait au scrutin secret, ce qui évite les pressions de l'Assemblée, et interdit la
discipline des partis.
Il est rééligible sans limite, mais seuls deux Présidents de la République seront élus deux fois, le premier et
le dernier de la IIIèmeRépublique, Jules Grévy et Albert Lebrun.
Il est irresponsable, sauf crime de « haute trahison », ce qui est un élément du régime parlementaire. De ce
fait, chacun de ses actes doit être contresigné par un ministre.
Mais il dispose de pouvoirs importants, toujours à cause de cette idée d'une transformation éventuelle de la
République en monarchie et du précédent des Chartes : on avait ainsi une monarchie constitutionnelle sans
roi.
Ces pouvoirs sont énumérés aux articles 3 et 5 de la loi du 25 février 1875 et aux articles 2, 6, 7 et 8 de la
loi du 16 juillet 1875.
2. Les ministres
Leur réunion forme le « Cabinet », qui constitue l'élément plus instable du pouvoir exécutif.
Rien n'empêche dans la Constitution qu'ils ne soient que les collaborateurs directs du Président.
La réalité sera autre.
Le « Cabinet » n'est pas prévu par la Constitution et le mot n'existe pas. Mais l'article 6 de la loi
du 25 février 1875 prévoit que « les ministres sont solidairement responsables devant les
Chambres de la politique générale du gouvernement, et individuellement de leurs actes
personnels ». L'élément essentiel de définition du régime parlementaire est prévu, avec la
solidarité associée à la responsabilité.
Le choix du chef du gouvernement sera, après 1879, le seul acte politique du Président de la République.
Le chef du gouvernement soumettra à la signature du Président de la République la nomination des autres
membres du gouvernement. Quant à la révocation, elle n'a pratiquement jamais été utilisée, puisque les
ministres démissionnent lorsqu'ils sont mis en minorité.
La fonction du Président du Conseil n'est cependant pas prévue par la Constitution, mais le principe d'un
chef du gouvernement existait depuis la Restauration. Le Président du Conseil est une nécessité dans un
régime parlementaire afin d'assurer la direction des affaires publiques tant en matière politique que pour
l'administration, mais aussi pour représenter le gouvernement devant l'opinion et le Parlement.
Le Conseil des ministres est prévu, incidemment, dans la Constitution, à propos de la nomination des
Conseillers d'Etat (art 4 de la loi du 25 février 1875), et il est présidé par le Président de la République, le
chef du gouvernement ne présidant que les Conseils de Cabinet, en dehors de la présence du Président de la
République. En cela, le droit et la pratique français se distinguent radicalement de la situation prévalant en
Grande-Bretagne.
B. Un Parlement bicaméral
L'Assemblée nationale est, sous la IIIème République, la réunion de la Chambre des députés et du
Sénat.
Le bicaméralisme était, en 1875, la condition du ralliement des monarchistes car le Sénat représentait
l'élément stabilisateur et conservateur du régime qu'ils souhaitaient. C'est un bicaméralisme presque
égalitaire.
1. La Chambre des députés
Elle est élue au suffrage universel direct masculin, qui est acquis depuis 1848, mais les militaires
en activité sont privés du droit de vote.
Elue pour 4 ans, la Chambre des députés est renouvelée intégralement dans les 617 circonscriptions que
compte la France à la fin de la IIIème République. Les députés sont élus au scrutin uninominal
d'arrondissement.
2. Le Sénat
C'est l'assemblée susceptible de modérer les excès présumés de la Chambre élue au suffrage
universel direct. Elle est composée de trois cents membres, dont soixante-quinze étaient, en 1875,
inamovibles, âgés de 40 ans minimum, alors qu'il fallait avoir 25 ans pour être élu à la Chambre des
députés. C'est un âge censé garantir une certaine sérénité et éviter les emballements.
Ils sont élus pour neuf ans, renouvelables par tiers tous les trois ans, afin d'empêcher les changements
brusques de majorité. Ils ne sont pas élus au suffrage universel direct, mais par un collège électoral de
grands électeurs, composé des députés, des conseillers généraux et de représentants des conseils
municipaux. Chaque commune, quelle que soit la taille, n'élisait qu'un délégué sénatorial : comme la France
possède de nombreuses communes, petites et rurales, la représentation des campagnes, traditionnellement
plus conservatrices, est assurée et renforce le caractère « modérateur » du Sénat. Gambetta désignait le
Sénat de « Grand conseil des communes françaises ».
Les attributions du Sénat sont également nombreuses, ce qui illustre le bicaméralisme égalitaire :
Le Président de la République, en outre, doit obtenir l'autorisation du Sénat, pour dissoudre la Chambre des
députés, ce qui constitue une spécificité de la IIIème République dans l'histoire constitutionnelle française (art
5 de la loi du 25 février 1875).
§2. Les révisions des lois constitutionnelles de
1875
Du fait de sa brièveté et du fait de la lecture coutumière qui en a été faite, après 1879, la
Constitution de 1875 a fait l'objet d'un nombre réduit de révisions : l'une d'entre elles a même
un caractère constitutionnel discutable, du moins sur le plan matériel.
Cette révision est symbolique. Paris redevient symboliquement le siège des pouvoirs publics, à la place de
Versailles choisi en 1871 (art. 9 de la loi du 25 février 1875). La République a enterré la Commune et peut
retrouver sa capitale « naturelle ».
Il est tout d'abord décidé que la forme républicaine du gouvernement ne peut faire l'objet d'une proposition
de révision et que les membres des familles ayant régné sur la France sont inéligibles à la présidence de la
République, en souvenir notamment de 1848 et de l'élection de Louis-Napoléon Bonaparte à la présidence
de la République.
Mais c'est un obstacle fragile car il suffit de « réviser » cette révision pour que les membres de ces familles
soient de nouveau éligibles.
Il s'agit cependant d'une étape intéressante historiquement parce qu'elle consacre la victoire complète de la
République et l'installation des républicains sous la IIIème République. Elle limite néanmoins l'idée de
République en faisant de celle-ci le simple contraire de la monarchie, alors qu'elle peut aussi être synonyme
de « principes républicains ». La même loi constitutionnelle opère aussi la déconstitutionnalisation des
articles 1 à 7 de la loi du 24 février 1875 relatifs à l'organisation du Sénat, qui concernaient le mode de
désignation des sénateurs, notamment ceux élus par l'Assemblée nationale et inamovibles.
Le second acte est alors réalisé par une loi ordinaire. Les articles de la loi constitutionnelle furent modifiés
par la loi ordinaire du 9 décembre 1884 qui supprime les sénateurs inamovibles, au nom d'une exigence
démocratique. Les soixante-quinze sénateurs inamovibles resteront en fonction jusqu'à leur mort et seront
progressivement remplacés par des sénateurs élus dans les départements.
Le principe du délégué unique par commune pour le collège sénatorial est supprimé. Le nombre de
délégués est variable selon la taille de la commune, sans qu'il y ait néanmoins de proportionnalité. Avec ce
nouveau principe, au lieu des petites communes, ce sont les gros bourgs et les chefs lieux de cantons qui
sont ainsi favorisés.
C. La loi du 10 août 1926 complète la loi du 25 février 1875
Elle porte sur la Caisse de gestion des bons de la Défense nationale et d'amortissement de la
dette publique dont l'autonomie « a le caractère constitutionnel ». Mais on peut s'interroger sur le
contenu constitutionnel de cette révision qui a été insérée dans un texte constitutionnel afin de lui donner
une plus grande solennité et ainsi rassurer les épargnants en pleine crise financière. Cette révision illustre
parfois la différence qui peut exister entre la forme et le contenu des Constitutions.
Indépendamment des révisions, le système mis en place en 1875 ne va fonctionner tel quel qu'à peine deux
ans. Il va connaître une crise majeure qui va orienter le fonctionnement du régime dans un sens différent et
vers un déséquilibre du régime parlementaire.
La pratique de la IIIème République a modifié l’équilibre né des textes de 1875. Pour autant, le
régime a enraciné la République et la démocratie libérale. C'est aussi l'époque du
parlementarisme absolu.
Le régime parlementaire instauré en 1875, qui se caractérisait par une certaine forme de dualisme, va
connaître un déséquilibre au profit de l'Assemblée. La crise a opposé le Président de la République et la
majorité parlementaire qui relevaient de deux majorités politiques différentes.
La crise du 16 mai 1877 va entraîner une pratique politique et institutionnelle différente de ce que les lois
constitutionnelles de 1875 avaient prévu. Cette crise est importante, car elle va conditionner le
fonctionnement des institutions françaises jusqu'en 1958.
1. Le déroulement de la crise du 16 mai 1877
La présentation chronologique des différentes phases de cette crise qui va durer deux ans est
importante pour en comprendre les enjeux.
Le gouvernement de Broglie est remplacé par un gouvernement dont les membres sont pris en dehors du
Parlement. Le Président de la République ne se soumet pas.
Mais le 24 novembre, la Chambre déclare qu'elle ne veut pas entrer en rapport avec ce ministère
et Mac-Mahon, qui se soumet, constitue un gouvernement Dufaure (républicain modéré) qui
applique une politique différente de celle voulue par le Président.
En janvier 1879, les républicains obtiennent la majorité au Sénat. Mac-Mahon perd son dernier
appui et démissionne. Il se démet. Les deux chambres réunies élisent un nouveau Président, Jules
Grévy, qui déclare qu'il n'entrera « jamais en lutte contre la volonté nationale exprimée par ces
organes constitutionnels », ce qui implique que le Président de la République n'est pas l'expression
de la volonté nationale. On a parlé, à propos de cette déclaration de '
Constitution Grévy
', car il s'est agi d'un véritable renversement des équilibres institutionnels prévus par les lois de
1875 et d'une interprétation tout à fait particulière de celles-ci.
2. Les conséquences de la crise du 16 mai 1877 : la souveraineté parlementaire
La conséquence essentielle des conditions dans lesquelles cette crise a été dénouée, est le
déséquilibre apporté au fonctionnement du régime parlementaire.
D'abord, le caractère dualiste du régime est abandonné. Les ministres ne sont plus responsables que devant
les chambres et non devant le Président de la République, ce dernier perd ainsi un moyen essentiel
d'intervention dans la conduite des affaires du pays. En effet, le chef de l'Etat étant irresponsable, ses
attributions sont exercées par le gouvernement sur lequel il n'a plus de moyen d'action. C'est l'effacement
du chef de l'Etat, et la procédure de dissolution, qui tombe en désuétude, ne sera plus jamais utilisée sous la
IIIèmeRépublique.
La disparition de ces deux éléments que sont le dualisme et la dissolution déséquilibre le régime
parlementaire au profit des assemblées. Le gouvernement est entièrement entre les mains des
chambres.
Plus largement, cette crise structure le régime institutionnel français jusqu'en 1958. L'effacement politique
et juridique du chef de l'Etat renforce la puissance politique des assemblées, puissance qui ne rencontre
aucune limite juridique. La Constitution de 1875 est l'oeuvre d'une assemblée parlementaire, qui n'a prévu
aucune distinction entre le pouvoir constituant et le pouvoir constitué. La loi, expression de la volonté
générale, est l'œuvre du Parlement, son domaine est fixé par le seul Parlement qui détermine lui-même la
limite entre la loi qu'il édicte, et le règlement qui relève de la compétence de l'exécutif. Un certain nombre
de désordres politiques seront la conséquence de cette situation.
Rq.Si cette pratique est marquée par un grand déséquilibre institutionnel, il ne faut pas oublier les
acquis importants de ce régime, notamment en matière de libertés fondamentales et en matière
d'organisation administrative de la France. La souveraineté du Parlement est aussi celle de la loi qui atteint
ses limites.
Face à cette situation, et malgré quelques titulaires d'envergure, la présidence du Conseil n'arriva pas
véritablement à s'imposer face aux chambres, ce qui constitue une différence de ce régime avec la Grande
Bretagne. L'effacement du Chef de l'Etat ne profite pas ainsi au Gouvernement et la III ème République
présente un bicéphalisme dont les deux têtes sont affaiblies.
Cette situation explique que cent quatre gouvernements se sont succédé en 70 ans de 1871 à 1940.
La Constitution n'ayant prévu aucune procédure particulière pour la mise en jeu de la responsabilité du
gouvernement, celui-ci prend l'habitude de se retirer dès lors qu'il est mis en minorité par l'une ou l'autre
des chambres, même s'il s'agit d'une question d'importance mineure.
Cette situation fut facilitée par les raisons institutionnelles qui sont la conséquence de la crise du 16 mai
1877. Le Parlement disposait en fait de pouvoirs législatifs étendus et d'un pouvoir de contrôle très
développé. En ce qui concerne l'exercice du pouvoir législatif, la définition formelle de la loi, qui veut
qu'est loi tout acte voté par le Parlement, fait que son domaine est illimité. L'organe, qui représente à lui
seul la souveraineté nationale, donne aux actes qu'il édicte la force de cette souveraineté. Mais les
chambres, qui empêchent souvent le gouvernement de décider, ne gouvernent pas à sa place, refusant
d'endosser des mesures impopulaires. Les chambres ne pouvant faire face à l'étendue de leur pouvoir
législatif et disposant de la « compétence de la compétence » s'en dessaisissent souvent au profit du
gouvernement en l'habilitant à prendre, par des décrets-lois, des mesures relevant du domaine de la loi,
c'est-à-dire des mesures qui ne sont pas seulement des mesures d'application d'une loi préexistante mais
sont destinées à remplacer la loi.
Mais cette situation a des causes essentiellement politiques. La IIIème République voit la naissance des
grands partis comme
Mais il existe également beaucoup de petits partis qui constituent des combinaisons ministérielles fragiles.
Les partis sont peu structurés et peu disciplinés. Les petits partis du centre basculent d'un côté ou de l'autre.
En revanche, il existe une grande stabilité du personnel politique à tel point qu'un ministre d'un
gouvernement orienté à gauche, peut se retrouver, le lendemain, ministre d'un gouvernement orienté à
droite, et inversement.
Des tentatives de réforme constitutionnelle sont entreprises, à l'instar du projet du Président Doumergue en
1934, du projet de l'ancien Président du Conseil Tardieu, qui insiste sur la nécessité de distinguer pouvoir
constituant et pouvoir constitué, en tant que seul moyen de limiter les pouvoirs des assemblées. Ces projets
cherchent surtout à renforcer le rôle du Président du Conseil et à permettre un exercice effectif du droit de
dissolution. Ces tentatives échouent.
La présidence de la République aurait pu aussi être restaurée : ce fut l'ambition, notamment, d'Alexandre
Millerand. Elu en 1920, il a revendiqué un rôle actif pour le chef de l'Etat, souhaitant appliquer la
Constitution de 1875 dans son esprit originel. Mais il fut conduit à démissionner en 1924, au terme d'une
crise qui l'opposa aux assemblées. Les voies de la réforme paraissaient impraticables.
D'une part, des lois importantes mettent en application des principes posés par la Déclaration des
droits de l'homme et du citoyen comme par exemple la loi de 1881 sur la presse, celle de 1884 sur
le droit syndical, de 1901 sur la liberté d'association, de 1905 sur la séparation de l'église et de
l'Etat.
D'autre part, la décentralisation administrative, qui permet la participation des citoyens à la vie de
leur collectivité, résulte notamment de la charte départementale de 1871 et de la charte communale
de 1884. C'est, par ailleurs, de 1872, que date la véritable naissance de juridictions administratives.
On peut considérer que de cette époque date la véritable tradition républicaine qui ne sera
interrompue que par le régime de Vichy.
La Constitution de 1875 ne fait aucune distinction quant au contenu des lois. La définition de la
loi est formelle : est loi tout acte voté par le Parlement quel que soit son objet .
Les projets peuvent être déposés indifféremment devant l'une ou l'autre assemblée, sauf en matière
financière, où la Chambre des députés dispose d'une priorité. Ce sont toutes les lois qui ont pour objet
principal les finances, en matière d'impôts, de douanes, et les lois monétaires. Le Sénat avait peu de temps
pour examiner le projet dont la Chambre avait été saisie.
Cette loi doit être complétée par des actes de détail ou de précision qui sont qualifiés, depuis la Constitution
de l'an VIII, de règlements. La Constitution consacre aussi ce pouvoir à l'article 3 de la loi du 25 février
1875, mais n'utilise pas le mot de « règlement » : « Le Président de la République...[à propos des lois]
surveille et en assure l'exécution ». Derrière cette formule vague, se cache le pouvoir réglementaire
d'exécution des lois. Celles-ci pouvaient confier au règlement le pouvoir de les compléter, ou
indépendamment de cette initiative législative, le Président de la République trouvait un fondement
constitutionnel à son pouvoir dans la loi du 25 février 1875.
Ces règlements sont des actes généraux et impersonnels, qui contiennent des « règles » comme les lois,
mais ce sont des actes seconds ou d'exécution, subordonnés à l'exécution d'une loi préexistante.
Compte tenu de l'équilibre institutionnel, ces règlements sont proposés par les ministres au Président de la
République qui se contente de les signer. Ces règlements prennent la forme de décrets qui désignent les
actes du Président de la République : ce sont donc des décrets réglementaires.
Mais pendant et après la Ière Guerre Mondiale, le législateur n'a pu faire face à toutes ses missions, pour des
raisons de temps, de technicité des mesures à prendre, du fait aussi de problèmes politiques liés à l'absence
de majorité, et des risques d'impopularité.
Le Parlement a donc pris l'habitude d'autoriser l'Exécutif à édicter des règlements à sa place, c'est-à-dire à
la place des lois, ce qui explique le nom hybride de décrets-lois.
Le contenu de ces décrets-lois est fixé à l'avance par le législateur et pour un temps déterminé, mais il est
parfois très étendu, avec des formules très larges comme celle selon laquelle le gouvernement peut prendre
« toutes mesures nécessaires pour parvenir à l'équilibre du budget ». Ces décrets devaient être ensuite
soumis à la ratification du Parlement, ce qui entraînait un changement de leur valeur : de « simples »
décrets, ils acquéraient une valeur législative, d'où leur nom. Cette ratification pouvait être expresse ou
explicite, ou purement implicite, lorsqu'une loi postérieure visait ou modifiait un décret-loi antérieur.
La majeure partie de la législation de cette époque était prise sous forme de décrets-lois. La
IIIème République connut de nombreuses discussions autour de cette technique et de sa constitutionnalité,
mais le législateur pouvant tout faire, il pouvait aussi déléguer ce pouvoir.
Les premières lois d'autorisation sont votées en 1924 et 1926 et donnent naissance aux décrets-lois
Poincaré. Les Gouvernements Doumergue (1934), Laval (1935), Chautemps et Daladier (1937 et 1938),
vont aussi utiliser la technique des décrets-lois.