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-Le but premier des Constitutions est d’organiser l’exercice du pouvoir. Etant le
statut de l’Etat-personne morale, la Constitution va déterminer qui aura
compétence pour vouloir et agir en son nom.
-Une Constitution en tant que Loi fondamentale va fixer les grandes lignes, les
grands principes. Elle ne peut bien sûr pas tout prévoir, ni tout dire. C’est pour
cela que :
– 1) l’interprétation et la coutume vont être importantes pour la
concrétiser
– 2) elle va nécessiter l’adoption d’autres textes pour la compléter :
- ainsi, des lois organiques vont être adoptées. La Constitution de 1958 prévoit
elle-même l’adoption d’une trentaine de lois organiques pour compléter ses
propres dispositions.
-ou bien on se réfèrera aux règlements des Assemblées, lorsqu’est en cause le
Parlement. Il y en a un pour le Sénat et un pour l’Assemblée Nationale.
-Une Constitution peut, ensuite, comprendre une déclaration ou un catalogue
des droits. Cela est aujourd’hui le schéma le plus fréquent.
-La déclaration des droits va être le fondement de la fameuse Constitution
sociale dont parlait Maurice Hauriou. Elle va refléter le projet de société auquel
les Constituants adhèrent selon 2 schéma :
-Dans certains Etats, la déclaration des droits (et éventuellement des devoirs)
figure en tête de Constitution, dans son préambule. Elle se présente alors
comme un exposé philosophique sur le rôle de l’Etat : elle conduit à encadrer
l’action de l’Etat et à le soumettre au respect des droits de l’homme. Ce sont en
creux les devoirs de l’Etat qui se dessinent.( Ex : la France)
- ou bien Le Constituant a alors choisi d’inscrire les droits dans le corps même
de la Constitution, et par ailleurs de manière beaucoup plus concrète, ceci afin
de leur donner l’autorité de normes constitutionnelles dont le respect s’impose
aux autorités de l’Etat. On a préféré aux déclarations des garanties des droits.
( ex :Loi fondamentale allemande de 1949 )
La garantie de la Constitution :
En tant que statut de l’Etat, la Constitution encadre et donc limite le pouvoir
politique. La tentation va donc être grande pour les gouvernants de toujours
chercher à échapper à ses dispositions contraignantes. C’est pourquoi des
sanctions sont prévues afin de prévenir cette tentation.
-Longtemps ces sanctions n’ont été pensées que de manière politique.
-puis une sanction juridique a ensuite été élaborée, avec la théorie du contrôle
de la constitutionnalité des lois.
La sanction politique :
C’est la forme la plus ancienne : elle consiste à démettre de leurs fonctions les
gouvernants qui ont violé ou porté atteinte à la Constitution. Dans l’histoire,
plusieurs formes de sanctions politiques plus ou moins violentes ont été mises
en œuvre.
-Le tyrannicide : Au XVIè s., c’est la doctrine du tyrannicide qui s’applique. A
savoir si le prince devient un tyran, alors le peuple peut prendre le droit
d’attenter à sa vie.
-La résistance à l’oppression : A la Révolution, la proclamation de la
souveraineté du peuple va déboucher sur le droit de résistance à l’oppression.
Ce droit fait ainsi partie des droits naturels consacrés l’article 2 de la DDHC
1789.
-La destitution des gouvernants : Ce troisième type de sanction politique
consacre une sanction organisée contre l’exécutif. En effet, les Constituants
vont prendre conscience que la violation brutale de la Constitution peut venir
plus particulièrement du pouvoir exécutif qui dispose de l’armée et de la police.
Ils vont donc prévoir une procédure de destitution du chef de l’Etat ou des
ministres en cas d’abus de pouvoir flagrant.
-A défaut de porter sur les personnes, la sanction juridique va porter sur les
textes qui émanent des acteurs politiques. Un organisme approprié va être
amené à vérifier que les dispositions de la Constitution ne sont pas violées par
les actes juridiques adoptés par les gouvernants. En cas de violation, la sanction
prononcée sera l’annulation de la norme.
La Constitution en effet peut être violée par des normes de différents niveaux
émises par le pouvoir législatif, mais aussi par le pouvoir exécutif
(l’administration) ou encore les tribunaux.
Dans les deux derniers cas, le contrôle juridique qui va être le plus souvent
effectué est un contrôle de la légalité : Ce contrôle est exercé en France par les
juridictions administratives à la tête desquelles est placé le Conseil d’Etat ; dans
les pays anglo-saxons, il est exercé par les juridictions judiciaires.
Mais il reste la question des lois : pour garantir la suprématie de la Constitution
et être sûr que la loi ne porte pas atteinte à la Constitution, on a mis en place
ce que l’on appelle un contrôle de la constitutionnalité des lois.