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« Toute société dans laquelle la garantie des droits n’est pas assurée, ni la séparation
des pouvoirs déterminée, n’a point de constitution ». Cet article de la Déclaration des droits
de l’homme, montre la volonté du peuple d’en finir avec l’oppression étatique et d’assurer la
protection de leurs droits fondamentaux.
des droits seraient amenées à disparaître (A) et la séparation des pouvoirs ne serait plus
assurée (B).
- Par définition : La Constitution = rôle fondamental protecteur des libertés et des droits
fondamentaux des individus.
Est au sommet de la hiérarchie des normes selon Kelsen - La Constitution institue et organise
les différents organes composant l'Etat. => considérée comme la norme la plus élevée.
⇒ donc absence de Constitution amènerait à un problème éthique et viendrait
bouleverser cette hiérarchie, il n’y aurait alors plus de normes supérieures aux lois. Or
même les lois ont besoin d’être cadrées.
⇒ Ces droits et libertés qui doivent être assurés par la Constitution (le rôle d’une cour
constitutionnelle qui est l'organe chargé d'assurer la primauté effective de la constitution)
viendraient à disparaître.
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- Le texte suprême de l'ordre juridique français garantit les droits fondamentaux des citoyens
français. Par conséquent, ce texte solennel permet de prévenir l'arbitraire de la part des
différentes formes de pouvoirs
- D'où ⇒ principe de la séparation des pouvoirs, théorie inventée par Locke (1632-1704)
en Angleterre et reprise et approfondie par Montesquieu (1689-1755), en France. Vise à
séparer les différentes fonctions de l’État
“Tout serait perdu si le même homme, ou le même corps exerçait ces trois pouvoirs : celui de
faire les lois, celui d’exécuter les résolutions publiques, et celui de juger les crimes ou les
différends des particuliers.” – Montesquieu
but : limiter l’arbitraire et empêcher les abus liés à l’exercice de missions souveraines.
Pour Montesquieu, l'attribution de ces fonctions à trois parties distinctes de l'État est
un moyen de garantir la liberté des citoyens, contrairement à la monarchie absolue où le roi
détient l'ensemble de ces pouvoirs. L'équilibre entre les pouvoirs est assuré par la capacité
que doit avoir chacun d'eux d'agir et d'empêcher, ce qui les contraint à la collaboration et au
contrôle mutuel, réduisant ainsi le risque d'abus de part et d'autre.
"Pour qu'on ne puisse pas abuser du pouvoir, il faut que, par la disposition des choses, le
pouvoir arrête le pouvoir." L'Esprit des lois - 1748
⇒ Cette idée de seuil que la Constitution fixe en limitant les pouvoirs ne serait plus
assurée. Le pouvoir devient alors suprême et sans limite.
- Constitution permet l'organisation effective des différents pouvoirs (publics) que comporte
l'État en prévoyant une séparation entre :
● le pouvoir législatif - le pouvoir de faire la loi
● le pouvoir exécutif - chargé d'exécuter les lois et de les mettre en oeuvre
● le pouvoir judiciaire - contrôlant l'application de ces lois.
- exemple de la séparation des pouvoirs aux Etats Unis : Les trois premiers articles sont
consacrés chacun à un des trois pouvoirs, dans l'ordre législatif, exécutif, et judiciaire.
Ils marquent avec force la distinction et la séparation des pouvoirs, par leur première phrase
respective, toutes les trois sur le même modèle.
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1. « Tous les pouvoirs législatifs accordés par cette Constitution seront attribués
à un Congrès des États-Unis, qui sera composé d'un Sénat et d'une Chambre
des représentants. »
2. « Le pouvoir exécutif sera conféré à un président des États-Unis d'Amérique. »
3. « Le pouvoir judiciaire des États-Unis sera conféré à une Cour suprême et à
telles cours inférieures dont le Congrès pourra de temps à autre ordonner
l'institution. »
Cette abolition ne peut être envisagée car la Constitution au-delà de son rôle protecteur,
permet la stabilité d’un État. Si une absence de Constitution remet en cause son rôle
protecteur fondamental qui permet le bon fonctionnement de l’Etat de droit, elle n’est en
réalité qu'une prospective inconcevable. La société est cadrée par une Constitution qui ne
peut être démolie.
Toutes les Constitutions ne sont pas écrites et donc formalisées dans un texte unique ou un
ensemble de lois constitutionnelles. Même si elles représentent la grande majorité des
constitutions modernes ce n’est pas un acte juridique dû à tous les États.
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- toutes les constitutions ne sont pas écrites ex. du Royaume Uni ⇒ impossibilité d’envisager
de la brûler puisque ce n’est pas un objet, elle est coutumière donc relève principalement
d’un principe moral.
- constitution coutumière : relève de la culture, ancrée dans les mœurs.
- Une constitution n’est jamais complètement réduite à sa forme, au statut technique de ses
dispositions.
Constitution = document écrit solennel qui regroupe les principales règles d'organisation du
pouvoir, - doit toujours être complété par :
● les textes secondaires (par ex. en France, les lois organiques, les règlements des
assemblées et même des lois ordinaires comme la loi fixant le mode de scrutin pour
l'élection des députés)
● les règles non écrites, soit juridiques (les coutumes), soit politiques (les conventions),
ainsi que les pratiques, usages et comportements des acteurs constitutionnels
c'est-à-dire l'application qui est faite de la Constitution.
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● les décisions de la jurisprudence. Qu'il s'agisse, selon les cas, des décisions d'un juge
ordinaire ou bien d'un juge spécialisé dans la protection des règles constitutionnelles,
on peut constater que la jurisprudence constitutionnelle modifie, de façon très
substantielle, le contenu et la signification des constitutions, en particulier des
constitutions écrites.
⇒ interprétation des juges
La jurisprudence constitue aujourd’hui une source de plus en plus importante du droit
constitutionnel.
- Une révision constitutionnelle peut avoir pour but soit de corriger des imperfections, soit de
modifier des règles de fonctionnement du régime. Cette procédure peut être plus ou moins
complexe.
exemple de la Constitution allemande : Depuis son entrée en vigueur le 23 mai 1949, la Loi
fondamentale a été révisée plus de cinquante fois. Le texte constitutionnel allemand a subi
une évolution profonde durant les soixante années de son existence. Certains domaines tels
que les compétences de la Fédération en matière législative, le rapport entre la Fédération et
les Länder, les finances publiques ont connu des évolutions plus fortes que d'autres comme
par exemple le droit constitutionnel relatif aux institutions et aux organes de l'État.
- Une Constitution est dite "souple" lorsqu'elle peut être révisée par les mêmes organes
(assemblée législative ordinaire) et selon les mêmes procédures servant à l’adoption des lois
ordinaires.
L’intérêt de cette procédure est de pouvoir adapter la Constitution aux circonstances sans
formalisme excessif et sans blocage politique. Mais elle présente cependant le risque
d’aboutir à une instabilité du texte constitutionnel. Celui-ci peut être modifié au gré des
circonstances et des rapports de force, alors même qu’il a pour fonction de mettre en place un
cadre institutionnel permettant de surmonter les crises. La Constitution perd ainsi de sa portée
symbolique, voire de sa suprématie par rapport aux autres textes juridiques.
-Une Constitution "rigide" ne peut être révisée que par un organe distinct (ex : Congrès du
Parlement) et/ou selon une procédure différente (ex : référendum) de celles servant à
l’adoption des lois ordinaires.
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Bibliographie
Rivero Jean. Les garanties constitutionnelles des droits de l'homme en droit français. In:
Revue internationale de droit comparé. Vol. 29 N°1, Janvier-mars 1977. pp. 9-23.
Magnon Xavier, « Quelques maux encore à propos des lois de révision constitutionnelle :
limites, contrôle, efficacité, caractère opératoire et existence. En hommage au doyen Louis
Favoreu », Revue française de droit constitutionnel, 2004/3 (n° 59), p. 595-617.
Joseph Pini. "Qu'est-ce qu'une Constitution ?" (journées d'études de l'Association française de
droit constitutionnel-La "Constitution européenne"- Paris mars 2003(retranscription de la
communication orale). Revue des Affaires européennes/Law European & Affairs, Bruylant /
Larcier (en ligne), 2001, 2001-2002/6, pp.655-668