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Institutions Politiques

Introduction :
Le cours d’institution politique aurait peut-être été intitulé ingénierie.
Il s’agira essentiellement de la description de l’analyse des différents modèles des institutions
politiques qui existent, c’est-à-dire de l’ingénierie institutionnelle mis en place afin de structurer et
canaliser l’exercice du pouvoir politique.
Le cours aura pour référence les systèmes politiques contemporains, par ailleurs une attention
particulière sera accordée à l’histoire et aux droits comparés.
L’expression "institution" peut revêtir ( prendre ) un double sens, d’une part elle peut désigner
l’institution en tant qu’un organe.
Les institutions politiques renverraient à l’ensemble des entités intervenant dans la mise en œuvre
du pouvoir politique figurant en premier plan une partie une partie de ce que la constitution
Sénégalaise en son article n°6 appel les institutions de la république, d’autre part, institution peut
signifier un mécanisme. On pense par exemple aux types de régimes politiques, aux types de
suffrages ( avis donné par un vote ), aux modes scrutins ( ensemble des opérations de vote ).
Plusieurs phénomènes politiques sont abordés à travers l’étude de grands thèmes comme la
séparation des pouvoirs ( leçon 1 ), les régimes politiques ( leçon 2 ), les institutions politiques du
Sénégal ( leçon 3 ) et le consociativisme ( leçon 4 ).

Leçon 1 : la séparation des pouvoirs


Il sera question dans cette leçon de la théorie de séparation des pouvoirs dont la paternité est
attribuée à Charles Montesquieu ( philosophe politique ).
La version la plus abrupte de cette théorie figure dans son illustre ouvrage L’Esprit des lois en 1748.
Pourtant Montesquieu n’est pas le précurseur de l’idée de séparation des pouvoirs, avant lui d’autres
avaient évoquer l’idée de la distinction des principales fonctions de l’État ( section 1 ) mais
Montesquieu est considéré comme l’auteur de la séparation des pouvoirs, c’est que sa doctrine
présente une particularité convaincante ( section 2 ).
Pour autant cette théorie qui remonte au XVIII siècle présente aujourd’hui quelques insuffisances
qui appellent des adaptations ( section 3 ).

Section 1 : Les origines de la théorie de séparation des pouvoirs


Montesquieu à été devancé par une doctrine que l’on appelle la préhistoire de la séparation des
pouvoirs, mais ses écrits sont plus célèbres.

Paragraphe 1 : La doctrine ancienne de la séparation des pouvoirs


Elle comprend plusieurs auteurs mais nous nous limiterons à deux qui sont les plus conséquentes : il
s’agit d’Aristote ( A ) et John Locke ( B ).

A ) La théorie Aristotélicienne de la séparation des pouvoirs :


Parmi la doctrine classique de la séparation des pouvoirs on ne peut pas oublier celle d’Aristote.
Dans son ouvrage Politique situé entre 335 et 323 av J.-C. , Aristote distingue 3 manifestation de la
puissance étatique : la délibération, le commandement et la justice.
La première fonction était confiée à l’assemblée générale, la deuxième aux corps des magistrats et
la troisième aux tribunaux.

B ) La théorie de la séparation des pouvoirs de John Locke :


A la suite d’Aristote, John Locke écrira aussi sur la séparation des pouvoirs dans son livre Traité du
gouvernement civil paru en 1690, Locke distingue aussi trois pouvoirs mais les dénominations ne
sont pas les mêmes que celles utilisées par Aristote.
Selon le philosophe anglais, les trois principales fonctions de l’État sont :
⁃ La fonction législative ( le pouvoir de faire la loi )
⁃ La fonction exécutive ( le pouvoir d’exécuter la loi )
⁃ La fonction fédérative
Cette dernière fonction correspond à l’exécution des lois dans les relations externes de l’État.
Elle s’agit par exemple du pouvoir de décider de la guerre ou de conclure des traités.
Alors que la fonction législative était confiée aux législateurs et aux monarques ( rois ), les deux
autres fonctions rêvée de la compétence du seul monarque; c’est d’ailleurs la principale limite de la
théorie de Locke qui se contente de distinguer les fonctions sans se soucier de l’opportunité d’une
séparation organique.
Ainsi, il ne se montre nullement choqué que le roi cumulent toutes les fonctions, la doctrine de
Locke sera même donc à une simple théorie de distinction des fonctions :
Sous la réserve que le roi ne peut pas administrer de faire la loi et est soumis à cette dernière, ce
n’est donc pas encore une doctrine de franche séparation des pouvoirs.

Paragraphe 2 : la théorie de la séparation des pouvoirs selon Montesquieu


Montesquieu à développer la théorie de la séparation des pouvoirs dans son célèbre ouvrage
L’Esprit des lois publié en 1748.
Pour établir cette théorie, l’auteur s’est fondé sur le contenu de la constitution anglaise tout en
s’inspirant des écrits anciens dont la doctrine de Locke.
Selon Montesquieu la liberté civile est la principale préoccupation de la séparation des pouvoirs.
Il le précise d’ailleurs dans une formule célèbre : "Tout serait perdu si le même Homme ou le même
corps exercer ces trois pouvoirs : celui de faire des lois, celui d’exécuter les résolutions publiques,
et celui de juger les crimes ou les différents des particuliers".
Il poursuit en indiquant que "Il n’y a point encore de liberté si la puissance de juger n’est pas
séparée de la puissance législative et de l’exécutrice".
Dans ce cas, comme le dit Montesquieu, il serait fort à craindre que le même organe face des lois
tyranniques pour les exécuter tyranniquement.
La doctrine de la séparation des pouvoirs de Montesquieu comprend deux aspects : la distinction
des pouvoirs ( grand A ) et la balance des pouvoirs ( grand B ).

A. La distinction des pouvoirs ou la tripartition


Il s’agit du seul aspect de la théorie de Montesquieu qui est mis en avant.
Ainsi, ce que l’on comprend souvent quand on parle de la théorie de séparation des pouvoirs c’est
cette facette de la distinction des pouvoirs.
Cette distinction des pouvoirs renvoie tout simplement à la tripartition des fonctions étatiques
( c’est-à-dire la division des fonctions étatiques en trois parties ) dans son ouvrage, Montesquieu
énonce la chose suivante : "il y a dans chaque État trois sortes de pouvoirs : la puissance législative,
la puissance exécutrice des choses qui dépendent du droit des gens, et la puissance exécutrice des
choses qui dépendent du droit civil".
B. La balance des pouvoirs
Il s’agit du volet le moins connu de la théorie de la séparation des pouvoirs selon Montesquieu.
L’auteur l’exprime à travers cette phrase :
"c’est une expérience éternelle que tout homme a du pouvoir est porter à en abuser; il va jusqu’à ce
qu’il trouve des limites. Pour qu’on ne puisse pas abuser du pouvoir, il faut que par la disposition
des choses le pouvoir arrête le pouvoir". Il en résulte que la distinction des pouvoirs ne saurait à elle
seule suffire pour garantir la liberté civile. Il faut en outre qu’aucun des trois pouvoirs ne possèdent
ou ne puissent atterrir de supériorité qui lui permettrait de dominés les deux autres et qui par la
même pourrait peu à peu dégénérer en omnipotence. C’est à ce point de vue que la théorie de
Montesquieu mérite d’être qualifiée de système des freins et des contre-quoi ou encore de théorie de
la balance et de l’équilibre des pouvoirs.
Montesquieu le dit lui-même : "pour former un gouvernement modéré, il faut combiner les
puissances, les réglets, les tempérés, les faire agir; donner pour ainsi dire en lest à l’une pour la
mettre en état pour résister à une autre". Montesquieu par de l’idée que de tout les trois pouvoirs, le
pouvoir législative est le plus dangereux. En effet, le législateur peut faire une loi pour augmenter
ses pouvoirs ou neutraliser les deux autres pouvoirs de sorte que la liberté politique ne serait plus
garantie.
Il en résulte que la simple répartition des fonctions de l’État entre différents organes ne suffit pas.
Le mécanisme de la balance des pouvoirs constituent ainsi une garantie contre l’abus dans
l’exercice du pouvoir législatif. Il s’agit de repartir la fonction législative entre plusieurs organes
afin de permettre à ce que le pouvoir puisse arrêter le pouvoir.
Alors que le parlement est en principe titulaire de cette fonction, on y fait intervenir le monarque ou
le roi à travers le droit de véto.
Montesquieu considéré que le parlement dispose de la faculté de statuer alors que le roi bénéficie de
la faculté d’empêcher.
Le droit de véto permet au roi d’intervenir dans la fonction législative de manière négative en
utilisant sa faculté d’empêcher pour s’opposer à toute loi contre les libertés.

Section 2 : les interprétations et applications de la théorie de la séparation des pouvoirs


Les thèses de Montesquieu ont reçues de multiples applications ( paragraphe 1 ) et fait l’objet de
diverses interprétations ( paragraphe 2 ).

Paragraphe 1 : les applications de la théorie de la séparation des pouvoirs


On s’intéresse ainsi à deux applications de cette théorie à savoir celle américaine et celle française.
⁃ L’application américaine : la théorie de séparation des pouvoirs a produit une grande influence sur
la résolution américaine qui a aboutie à la déclaration d’indépendance de 1776. On trouve dans la
constitution américaine l’expression "séparation des pouvoirs".
En plus, la constitution fédérale américaine adopte la tripartition des pouvoirs en consacrant les
trois premiers articles aux pouvoirs législatifs, exécutifs et judiciaires.
L’article 1 dispose que "tous les pouvoirs législatifs ici attribués sont confiés au Congrès des EU"
L’article 2 que "le pouvoir exécutif sera confié à un président des EU d’Amérique" et enfin l’article
3 indique que "le pouvoir judiciaire des EU d’Amérique sera confié à une Cour suprême et à telles
cours inférieures".
Il en résulte que les trois premiers articles de la constitution américaine reprennent la distinction des
pouvoirs telles que théoriser par Montesquieu. Mais la théorie de Montesquieu à été plus mise en
valeur dans son aspect de la balance des pouvoirs.
En effet, la constitution américaine a développer et renforcer la technique de la balance. Alors que
Montesquieu réserver la balance des pouvoirs à la constitution législative au regard de sa
dangerosité, les pères fondateurs vont l’élargir à tous les trois pouvoirs.
Au EU chaque organe dispose à la fois de la faculté de statuer et de la faculté d’empêcher, c’est le
fameux système de Checks and Balances.

⁃ L’application française : comme aux EU, la théorie de la séparation des pouvoirs aura beaucoup
jouer dans la révolution française.
Autre cette influence, on note aussi une sorte de complémentarité de la théorie de séparation des
pouvoirs dans la révolution française.
On songe à ce sujet à l’article 16 du DDHC ( Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen )
qui déclare : "toute société dans laquelle la garantie des droits n’est pas assurée, ni la séparation des
pouvoirs déterminée n’as point de constitution".
La France a cependant adopté une version relativement souple de la balance des pouvoirs.
La constitution de 1791 ( première constitution après la révolution ) n’accorder qu’un véto suspensif
en matière législative.

Paragraphe 2 : les interprétations de la théorie de la séparation des pouvoirs


La doctrine de Montesquieu sur la séparation des pouvoirs à fait l’objet d’interprétations au sein de
la doctrine.
Les différentes interprétations mises en avant peuvent être classées en deux catégories à savoir :
l’interprétation souple ( A ) et l’interprétation rigide ( B ).

A. La thèse de la séparation souple


Elle prône l’interdépendance des différents pouvoirs.
En d’autres termes, les différents organes ne sont ni spécialisés dans leurs fonctions respectives, ni
réciproquement indépendants car ils concourent également à la nomination et à la révocation des
autres organes.
Selon cette doctrine, Montesquieu entendait seulement interdire qu’un seul organe cumule les trois
fonctions étatiques; et qu’il n’aurait jamais prétendu que les pouvoirs soient séparés de manière
étanche.
Du point de vue fonctionnel, la séparation souple signifie qu’un organe puisse intervenir dans les
fonctions qui sont attribuées principalement à un autre organe, cette doctrine donne souvent
l’exemple de la balance des pouvoirs concernant la fonction législative.
Sur le plan organique, la séparation souple s’identifie à la révocabilité mutuelle : chacun des
organes ( législatif comme exécutif ) pouvant mettre fin à l’existence de l’autre.
On pense sur ce point au mécanisme de la responsabilité politique du gouvernement devant le
parlement et au droit de dissolution de l’exécutif à l’égard du parlement.
Au Sénégal ces deux dispositifs sont respectivement prévus par les articles 86 et 87 de la
constitution.

B. La thèse de la séparation rigide


Au regard de cette thèse, les trois fonctions étatiques sont répartis entre trois organes selon deux
critères techniques que sont la spécialisation fonctionnelle et l’indépendance organique.
La spécialisation fonctionnelle signifie que chaque organe est exclusivement compétent pour une
fonction et ne partage l’exercice de celle-ci avec aucun autre organe.
La doctrine a ainsi établie une synonymie entre "spécialisation" et "cloisonnement".
Les trois premiers articles de la constitution américaine donnent l’impression de consacrer une
séparation rigide relativement aux fonctions car ils indiquent que chaque fonction est
spécifiquement confiée à un organe spécial.
L’indépendance organique quant à elle renvoie à l’irrévocabilité mutuelle ( comme par exemple les
EU ).

Section 3 : l’actualité de la doctrine de Montesquieu


La séparation des pouvoirs t’elle qu’elle fut préconisée par Montesquieu demeure utile. Il est en
effet toujours impérieux que la distribution du pouvoir politique tienne compte du risque élevé
d’abus. Le postulat de Montesquieu qui considérait que c’est une expérience éternelle que tout H
qui du pouvoir pour préserver la liberté est toujours d’actualité.
En revanche, les modalités de la séparation des pouvoirs dans la doctrine de Montesquieu requirent
une certaine adaptation à la réalité actuelle des institutions et au contexte politique.
La tripartition proposée par Montesquieu reste le modèle d’architecture institutionnelle principale.
Partout, l’accent est mis sur l’attribution des trois fonctions de l’État à des organes distincts à savoir
le pouvoir exécutif, le pouvoir législatif et le pouvoir judiciaire, ainsi que sur les relations entre ces
différents organes. Cette structure demeure pertinente car les fonctions de l’État restent les mêmes.
Cependant, il conviendrait de l’adapter au phénomène du fait majoritaire. On parle du fait
majoritaire lorsqu’il existe une majorité solide et constante au parlement qui soutient le
gouvernement.
Dans cette situation, il est fort à craindre que le bloc majoritaire comprenant l’exécutif et la majorité
parlementaire neutralise les effets de la séparation. Afin d’éviter une telle situation, la solution
pourrait être de renforcer les pouvoirs de l’opposition en lui permettant de jouer un rôle de
contrepouvoir. Beaucoup de pays semblent aller dans ce sens en prévoyant un statut pour
l’opposition.
Au Sénégal, le titre V de la constitution est intitulé "de l’opposition".
L’unique article 58 de ce titre prévoit d’ailleurs un statut de chef de l’opposition.
En revanche, cette innovation constitutionnelle tarde à se concrétiser car le législateur n’a pas
encore pris de mesure idoines.

Leçon 2 : les régimes politiques


Le critère de la typologie des régimes politiques repose sur la séparation des pouvoirs.
Selon le degré de séparation, on identifie un régime parlementaire, un régime présidentiel, un
régime semi-présidentiel ou un régime conventionnel dit aussi régime d’assemblé.
Dans cette étude, nous nous intéresserons qu’au régime parlementaire ( section 1 ) et le régime
présidentiel ( section 2 ).

Section 1 : le régime parlementaire


Le régime parlementaire se définit souvent par un régime de séparation souple des pouvoirs. Il sera
étudier ici à travers ses origines et sa définition d’une part ( paragraphe 1 ) ainsi que sa mise en
œuvre ( paragraphe 2 ) d’autre part.

Paragraphe 1 : origine et définition du régime parlementaire


L’on ne peut bien comprendre la définition retenue du régime parlementaire ( B ) si l’on ignore les
origines de ce type de régime politique ( A ).

A. Les origines du régime parlementaire


L’apparition du régime parlementaire est l’aboutissement d’une longue évolution historique.
Selon une idée régi, l’Angleterre serait le berceau du régime parlementaire. Cette affirmation n’est
pas tout à fait exacte.
Le régime parlementaire serait apparu pour la première fois en Suède.
La constitution suédoise de 1720 posait les fondements des régimes parlementaire en consacrant la
responsabilité politique des sénateurs ( ancêtres des ministres ) devant les États ( ancêtres du
parlement ).
C’est par la suite seulement que le régime parlementaire apparaîtra en Angleterre.
En revanche, le régime parlementaire anglais demeure le plus pertinent exemple d’étude de type de
régime politique au regard de sa complétude et de sa constance.
En Angleterre, l’apparition du régime parlementaire à été rendue possible par la fin de l’absolutisme
royal.
En effet, le régime parlementaire suppose un minimum de séparation des pouvoirs.
Cette condition préalable à été enclenché dès le XIII siècle avec La Magna Carta de 1215 qui
consacrât notamment le consentement à l’impôt.
Pour la première fois dans l’histoire de l’Angleterre, le roi accepte de partager ses pouvoirs avec un
autre organe.
En effet pour créer ou lever un impôt, le roi devait d’abord solliciter et obtenir le consentement des
Barons ( la noblesse ).
Cet acquis sera renforcé par d’autres victoires démocratiques notamment L’habeas corpus de 1679
et le Bill of Rights.
La fin de l’absolutisme royal sera suivie par la rupture du "cordon ombilical" entre le roi et ses
ministres avec les effets combinés du contreseing ministériel et de l’impeachment.
Tous les actes du roi devant être contresignés par un ministre, ce dernier est susceptible de poursuite
par le parlement dans le cadre de la procédure d’impeachment. Dans une telle situation, le ministre
devrait choisir soit de rester fidèle au roi, soit de suivre la volonté du parlement.
Il était donc pris entre l’enclume et le marteau.
Les ministres préféraient trahir le roi plutôt que de risquer de faire l’objet de procédures
d’impeachment dont la sanction pouvait aller de la simple confiscation des biens à la peine de mort.
Cette dernière tendance ne pouvait qu’affaiblir le roi, le jeu politique se faisant désormais qu’entre
le parlement et le cabinet ( gouvernement en Angleterre ).
En 1742, alors que la chambre des communes menaçait d’engager des procédures d’inbichman à
son encontre, Robert Walpole décida de démissionner, inaugurant ainsi la responsabilité politique
ministérielle : c’est la naissance du régime parlementaire.
Mais il s’agissait encore d’une responsabilité individuelle.
En 1742, c’est l’ensemble du gouvernement de Lord North qui va démissionner, d’où la naissance
de la responsabilité politique collégiale.

B. Définition du régime parlementaire


Comme cela à était évoqué dans le développement précédent, le régime parlementaire se définit
principalement par un critère : la responsabilité du gouvernement devant le parlement.
Il en résulte que toute constitution qui prévoit cet élément consacre un régime parlementaire. La
responsabilité politique du gouvernement devant le parlement a deux aspects.
D’une part, elle signifie que tout gouvernement constitué doit avoir la confiance du parlement avant
d’entamer son action.
Cela se matérialise par le procédé de la déclaration de politique générale qui est suivie d’un vote de
confiance.
D’autre part, la responsabilité politique signifie aussi que le parlement peut demander des comptes
au gouvernement qui est tenu d’y répondre et que si le parlement n’est pas satisfait il peut exiger la
démission du gouvernement en reprenant la notion de censurer.
La notion de censure est une mesure de sanction prise par le parlement pour exiger la démission du
gouvernement.
Au Sénégal l’initiative de la notion de censure appartient à 1/20 des députés et la mesure ne peut
être qu’à la majorité absolue des membres de l’assemblée nationale.
Depuis 1960, une seule nation de censure a été adopté : il s’agit de la censure du gouvernement de
Mamadou Dia en 1962.
La doctrine retient souvent une définition large du régime parlementaire.
Selon cette définition, le régime parlementaire est un régime de séparation souple des pouvoirs qui
implique leur collaboration et l’existence de moyens d’actions réciproques ( responsabilité politique
du gouvernement devant le parlement et droit de dissolution du chef de l’État à l’égard du
parlement ).

Paragraphe 2 : la mise en œuvre du régime parlementaire


L’étude du régime parlementaire s’enrichit des expériences de sa mise en œuvre qui permettent de
mieux saisir les caractéristiques de ce type de régime politique.
Au regard de son application, le régime parlementaire comprend deux variantes ( A ) et entraîne un
certain nombre de dérives qui se matérialise à travers le phénomène de la rationalisation du
parlementarisme ( B ).

A. Les deux variantes du régime parlementaire


Le régime parlementaire apparu au XVIII siècle était dualiste.
En effet, les ministres étaient responsables à la fois devant le roi et devant le parlement. C’est le cas
d’ailleurs au Sénégal ou le gouvernement répond de ses actes aussi bien devant le parlement que
devant le chef de l’État au terme de l’article 52 de la constitution.
Alors qu’il est apparu dualiste en Angleterre, le régime parlementaire y a progressivement revêtu un
caractère moniste.
Cela signifie que le gouvernement n’ai responsable que devant le parlement.

B. Les dérives du régime parlementaire : la rationalisation du parlementarisme


Le régime parlementaire se caractérise principalement par la présence de moyens de pression
réciproques : la responsabilité politique ministérielle et le droit de dissolution.
Il existe alors un risque d’instabilité institutionnelle car il est possible que ces deux mécanismes
face l’objet d’un usage abusif.
L’exemple parfait de cette instabilité se trouve en France sous la IV république.
En effet, 24 gouvernements se sont succédés entre 1946 et 1958.
La rationalisation du parlementarisme vise à prévenir ou à mettre fin à de telles dérives. La
rationalisation est une technique consistant à introduire dans la constitution des dispositions ayant
pour objet d’encadrer la mise en œuvre de la responsabilité politique et du droit de dissolution.
Il s’agit en résumé de rendre difficile l’usage de ces deux procédés afin de prévenir tout abus.
L’article 86 de la constitution exige une majorité absolue pour adopté une notion de censure.
Lorsque la notion de censure est adopter, aucune autre mesure de ce genre ne peut être initiée au
cours de la même session.
L’article 87 de la constitution interdit la dissolution de l’assemblée nationale durant les deux
première années de la législature ( le mandat parlementaire ).
En Angleterre pour mettre un terme à la pratique de la dissolution stratégique* une réforme est
intervenu en 2011. Cette réforme visée principalement à retirer au 1er ministre de prononcer la
dissolution de la chambre des communes. Désormais, le 1er ministre britannique ne peut plus
révoquer le parlement. En Angleterre ils existent deux types de dissolution à la suite de cette
réforme :
1. L’auto dissolution : lorsque la chambre des communes décide par elle-même de s’auto dissoudre
( par exemple cette disposition aurait fait la loi du Brexit ).
2. La dissolution automatique : intervient lorsque la chambre des communes révoque le
gouvernement sans donner sa confiance à un nouveau gouvernement dans un délai déterminé.

Section 2 : le régime présidentiel


Le régime présidentiel se caractérise par un élément : l’élection du chef de l’État par le peuple.
Cependant, la doctrine à dégager un certain nombre d’autres critères pour définir le régime
présidentiel. Ils s’agit des critères classiques ( paragraphe 1 ), les États Unies étant donné comme
l’exemple parfait de régime présidentiel, on verra que la description que cette doctrine fait des
relations entre les institutions dans ce pays est totalement fausse ( paragraphe 2 ).

Paragraphe 1 : les critères classiques de définition de régime présidentiel

A. La spécialisation fonctionnelle confinant au cloisonnement


Selon la doctrine en question, aux EU les fonctions ne se touche pas quant à leur mise en œuvre.
Cela signifie que chaque organe est exclusivement compétent pour une fonction, on cite dans ce
sens les trois premiers articles de la constitution américaine de 1787 qui se présente comme suit :
1. L’article 1 dispose que "tous les pouvoirs législatifs ici attribués sont confiés au Congrès des
EU".
2. L’article 2 que "le pouvoir exécutif sera confié à un président des EU d’Amérique".
3. L’article 3 indique que "le pouvoir judiciaire des EU d’Amérique sera confié à une Cour suprême
et à telles cours inférieures".

B. L’indépendance organique absolue


Selon la doctrine de la séparation rigide, il y aurait une indépendance absolue des organes aux EU.
Autrement dit, aucun organe ne peut mettre fin à l’existence d’un autre. La doctrine illustre cet
aspect par l’absence de droit de dissolution et par l’inexistence de responsabilité politique de
l’exécutif devant le parlement.

Paragraphe 2 : l’absence de séparation rigide aux EU


A. Le checks and balances ou l’existence d’une collaboration entre les organes
Cette théorie a fortement inspiré les rédacteurs de la Constitution américaine, qui ont institué en
1787 un régime présidentiel organisé selon une séparation stricte des trois pouvoirs, tempérée par
l’existence de moyens de contrôle et d’action réciproques conçus conformément à la doctrine des
"checks and balances" ( que l’on peut traduire par l’existence de procédures de contrôles et de
contrepoids ).
Afin d’éviter que chacun des pouvoirs n’abuse de ses prérogatives, les constituants américains ont
ainsi prévu un strict partage des compétences entre organes fédéraux et États fédérés. Ils ont
également réparti le pouvoir législatif entre deux assemblées, donné au Président un droit de veto
sur les textes législatifs, et reconnu parallèlement au Sénat la faculté de s’opposer aux nominations
relevant du Président ou encore aux traités internationaux négociés par l’administration.

B. L’impeachment et les modalités de désignation, une remise en cause de l’indépendance du


président des EU
Le régime politique américain prévoirait une indépendance organique absolue comme cela a été
évoquer plus haut. Cette affirmation doit être relativisée tant au regard du mécanisme de
l’impeachment que des modalités de désignation du président des EU.
L’impeachment étant une procédure pénale, son existence ne remet pas en cause, en principe,
l’interdépendance du président des EU.
Le Congrès étant compétent il ne peut poursuivre le président que lorsque ce dernier commet une
faute pénale. Un désaccord politique ne suffit donc pas pour évoquer le président.
Cependant, l’impeachment pourrait servir indirectement à engager la responsabilité politique du
président des EU.
On peut dire que c’est une responsabilité pénale qui peut prendre les formes d’une responsabilité
politique dans sa mise en œuvre.
En effet, c’est un organe politique qui est compétent ( le Congrès ), qui peut déclencher les
poursuites à la suite des actes notamment politiques, et en administrant une sanction purement
politique ( la révocation du président ).
Quant à la désignation du président, le principe c’est l’élection par les grands électeurs ( ), mais la
constitution prévoit une exception.
En effet, il est prévu que si aucun des candidats n’a obtenu la majorité absolue du suffrage à l’issue
du vote des grands électeurs, le président des EU est désigner par la chambre des représentants et le
vice-président par le Sénat. L’élection du président par la chambre des représentants s’est produite
en 1800 avec Thomas Jefferson puis en 1824 avec John Adams.

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