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Institut Universitaire d’Abidjan Année académique : 2023-2024

LICENCE DE DROIT – 1ème Année (Groupe A-B)


TRAVAUX DIRIGÉS DE DROIT CONSTITUTIONNEL 1

Chargé du cours : Professeur Martin BLEOU


Confection de la fiche : Dr DJIGO

Fiche 4 :
Thème : Les régimes présidentiel et parlementaire

I- Contrôle de connaissances

- Quelles sont les caractéristiques de la séparation souple des pouvoirs ?


Le dualisme de l’exécutif, c’est-à-dire un exécutif constitué de deux organes, le chef de l’Etat
et le gouvernement, lequel a à sa tête un Premier ministre ou un Chancelier, indépendant du
Chef de l’Etat.

L’irresponsabilité politique du Chef de l’Etat. Ce qui veut dire que politiquement la


représentation nationale ne peut pas mettre fin aux fonctions du Chef de l’Etat.

La responsabilité ministérielle ou gouvernementale consistant dans le pouvoir pour l’organe


législatif de mettre en jeu la responsabilité du gouvernement, et donc de le renverser, à travers
les deux techniques ou procédés que sont la motion de censure et la question de confiance.
Ainsi, en régime parlementaire, la chambre basse du parlement, élue au suffrage universel
direct, contrôle le gouvernement et peut, à l’occasion, le renverser. C’est le cas en Allemagne,
en Italie, au Japon, en Israël ou en Grande-Bretagne.

Le pouvoir de dissolution reconnu au pouvoir exécutif, et consistant dans la possibilité pour


lui de dissoudre la chambre basse du parlement, c’est-à-dire la chambre élue au suffrage
universel direct. Les deux pouvoirs politiques étant égaux, le pouvoir de dissolution se présente
comme le pendant ou la contrepartie du pouvoir reconnu au législatif de mettre en jeu la
responsabilité gouvernementale. (Cours du Professeur)
- Quelles sont les caractéristiques de la séparation rigide des pouvoirs ?
Le monocéphalisme de l’exécutif, lequel appartient tout entier au Président de la République,
les ministres n’étant que des exécutants.

L’égalité entre les deux pouvoirs politiques que sont le pouvoir législatif et le pouvoir
exécutif.

L’absence de moyens d’action réciproques : le parlement ne peut pas mettre en jeu la


responsabilité politique du gouvernement ni celle du président de la République. Il ne peut donc
renverser ni le président de la République, ni a fortiori le gouvernement qui n’a de pouvoirs que
délégués par le président de la République. Et, dans la mesure où les deux pouvoirs politiques
sont égaux, le président de la République ne peut dissoudre la chambre basse du parlement.
(Cours du Professeur)

- Quelles sont les différences entre le régime présidentiel et le régime parlementaire ?


Nous avons d’une part, le régime parlementaire caractérisé par :
 Exécutif bicéphale composé :
- du chef de l’État(politiquement irresponsable) ;
- du gouvernement, organe collégial dirigé par le chef du gouvernement(Premier
ministre).
 Parlement monocaméral (composé d’une seule chambre) ou bicaméral (composé de deux
chambres).

D’autre part, nous avons le régime présidentiel caractérisé par :


 Exécutif monocéphale (en absence du principe de responsabilité de l’exécutif devant le
Parlement) composé du chef de l’État (ex. : le président des États-Unis) qui concentre le
pouvoir exécutif.
 Parlement bicaméral.

- Quelle place occupe le chef de l’Etat dans les deux régimes précités ?
Dans le régime parlementaire : Le chef de l’État, qui peut être un monarque, incarne la
continuité de l’État et ne participe pas à l’exercice du pouvoir en dehors de la nomination du
chef du Gouvernement. N’ayant pas, en principe, de rôle actif, il est politiquement
irresponsable. Pour cette raison, la plupart des actes du chef de l’État doivent être contresignés
par les membres du Gouvernement concernés.
Dans le régime présidentiel : « Le pouvoir exécutif sera dévolu à un Président des Etats-Unis
d’Amérique », article 2 section 1 de la Constitution de 1787. Il s’ensuit que le chef de l’Etat
exerce en même temps les fonctions de chef de gouvernement. A la tête des services
administratifs fédéraux, il dispose à ce titre d’un pouvoir général de nomination à tous les
emplois fédéraux. Il est le chef des armées et possède des pouvoirs exceptionnels en temps de
guerre. Il négocie les traités et dirige la politique extérieure. Il fait exécuter les lois fédérales et
dispose du droit de grâce au niveau fédéral.

II- EXERCICE : Commentaire (à faire par les étudiants et à rendre)


La séparation des pouvoirs est aussi une « recette institutionnelle libérale » destinée à garantir
la liberté individuelle. Pour Montesquieu, il convient de diviser le pouvoir afin de l’empêcher
de devenir arbitraire : « c’est une expérience éternelle que tout homme qui a du pouvoir est
porté à en abuser ; il va jusqu’à ce qu’il trouve des limites. Pour que l’on ne puisse abuser du
pouvoir, il faut que, par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir ».
La théorie de la séparation des pouvoirs telle qu’elle a été exposée par l’auteur de l’Esprit des
lois est une théorie générale susceptible d’interprétations diverses. D’où des formes
différentes de séparation des pouvoirs : la séparation stricte des pouvoirs et la séparation
souple des pouvoirs.
Avec la Constitution de 1787, les États-Unis adopteront les principes d’une séparation stricte
des pouvoirs. Les Constitutions françaises de 1791, 1795 et de 1848 reprendront également
les principes d’une séparation rigide des pouvoir.
En revanche, les constitutions françaises de 1875, 1946 et de 1958 appliqueront d’une
manière souple, le principe de la séparation des pouvoirs.
Zarka, Jean-Claude. « Chapitre 5. Séparation des pouvoirs et régimes politiques », Droit constitutionnel et
institutions politiques, sous la direction de Zarka Jean-Claude. Ellipses, 2018, pp. 101 134.

Correction du commentaire :
John Locke dans son Essai sur le gouvernement civil écrira que « (…) ce serait
provoquer une tentation trop forte pour la fragilité humaine, sujette à l’ambition, que de confier
à ceux-là mêmes qui ont déjà le pouvoir de faire les lois, celui de les exécuter (…) c’est pourquoi
on en vient (…) à séparer le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif ». Ceci préfigure le texte
qui nous est soumis à commenter.

Ce texte est extrait de la page 101 du chapitre 5 intitulé « Séparation des pouvoirs et
régimes politiques » de l’ouvrage de Jean-Claude ZARKA, Droit constitutionnel et institutions
politiques, publié en 2018 aux éditions Ellipses. Il traite de la séparation des pouvoirs.
La théorie de la séparation des pouvoirs apparait dans un contexte global de confusion
des pouvoirs entre les mains d’un seul individu. En cela, la séparation des pouvoirs est
technique de répartition des pouvoirs de l’Etat qui à l’époque étaient monopolisés par quelques
privilégiés ou la noblesse.

La séparation des pouvoirs s’avère être un principe d’organisation des pouvoirs dans les
Etats. Ce principe relativement ancien trouve son application dans les Etats en apparaissant
d’une part comme un rempart contre l’arbitraire en postulant une déconcentration du pouvoir.
Dés lors, John Locke puis Montesquieu distinguera trois canaux d’écoulement du pouvoir. Cette
division sera reprise dans les différents Etats sous différentes approches donnant à différents
régimes ou encore à différentes formes d’organisation des pouvoirs dans les Etats.

Comment s’organisent les pouvoirs dans les Etats ?

A cela, l’auteur répondra à la suite de Montesquieu que les pouvoirs doivent être séparés
fonctionnellement pour garantir la liberté individuelle. Ce principe d’après lui fera l’objet
d’applications diverses.

Ainsi, la formulation du principe de la séparation des pouvoirs (I) trouvera ses


traductions dans les différentes formes de séparation des pouvoirs (II).

I. La formulation du principe de la séparation des pouvoirs


A. La déconcentration des pouvoirs

La séparation est fonctionnelle, « il convient de diviser le pouvoir afin de l’empêcher de


devenir arbitraire ».

- la fonction d’édiction des règles générales constitue la fonction législative ;


- la fonction d’exécution de ces règles relève de la fonction exécutive ;
- la fonction de règlement des litiges constitue la fonction juridictionnelle.
B. La garantie contre l’arbitraire

« Pour que l’on ne puisse abuser du pouvoir, il faut que, par la disposition des choses, le
pouvoir arrête le pouvoir ».

II. Les traductions de la séparation des pouvoirs


A. La séparation stricte des pouvoirs : le régime présidentiel

« …les États-Unis adopteront les principes d’une séparation stricte des pouvoirs ».

B. La séparation souple des pouvoirs : le régime parlementaire

« …les constitutions françaises de 1875, 1946 et de 1958 appliqueront d’une manière souple,
le principe de la séparation des pouvoirs ».

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