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CM1 Droit Constitutionnel


16.01.24

Introduction : Les hésitations constitutionnelles


Les révolutionnaires français avaient l’idée de créer une monarchie limitée
(modèle : Angleterre, Etats-Unis naissante à l’époque). Nous allons commencer
par les hésitations constitutionnelles sur la séparation des pouvoirs ? Nous allons
examiner l’histoire des Constitutions françaises

La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen


→ Le 5 mai 1789 s’ouvrent les EG ce sont une convocation de l’ensemble de la
société civile. Louis XVI est tenu de les réunir car il n’y a plus d’argent dans les
caisses. Il existe 3 ordres : la noblesse, le clergé et le tiers-état
→ La Noblesse et le clergé disposent chacun de 300 sièges, le tiers-état et le peuple
disposent eux de 600 sièges. Au moment de l’ouverture des EG la première question
technique qui va se poser est posée par Sieyès dans un texte “Qu’est-ce que le
Tiers-état” dit que le tiers état n’est rien et qu’il veut tout devenir. Le Tiers-état
c’est la nation toute entière. C’est le Tiers-état qui est une nation complète. Le
concept de Nation est à la base d’un système politique et le Tiers-état est non
seulement un ordre mais c’est le peuple lui-même

→ Le 5 mai 1789 dans la salle des menus plaisirs, Louis XVI fait un bref discours “un
désir exagéré d’innovation s’est emparé des esprit.”. Du 5 mai au 10 juin il ne se
passe rien. Le 10 juin, le Tiers-état adresse une question aux deux autres ordres :
clergé et noblesse - sans réponse
→ Le 17 juin, le Tiers-état se constitue en assemblée nationale (491 POUR 90
CONTRE). Il nomme Bailly qui sera le 1er maire de la commune de paris, président.
Cette assemblée se saisit en premier lieu du pouvoir. Ils lèvent l’impôt
→ Le 20 juin, le roi fait fermer la salle - on fouille et on trouve la salle du jeu de
paume à Versailles, on se réunit dedans et on fait serment de ne se séparer

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que lorsqu’on aura donner une Constitution à la France. Le roi leur demande de
partir mais ils ne veulent pas. La Révolution française est en marche. Le roi perd
progressivement
→ Le 9 juillet, les EG se constituent en assemblée constituante alors que dès le
23 juin, le roi avait reconnu le pouvoir de lever l’impôt aux représentants du peuple.
On commence en France par élaborer une Déclaration des droits. On donne
tord à Montesquieu ,le début du processus n’est pas la séparation des
pouvoirs mais l’affirmation des droits.
→ 26 août 1789, Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, débat sur la
valeur juridique

📜 La naissance du système juridique français ?

→ Le début du texte de la DDHC du 26 août 1789 est particulièrement ambitieux,


orgueilleux. La DDHC est proclamée dans le but de conjurer “les malheurs
publics”. La déclaration est faite pour le monde entier

→ Dans le préambule on trouve une référence au droit naturel qui est faite
pour limiter le pouvoir politique. Quels droits doivent être proclamés ? affirmés?

Art.1 : Les Art.5 : limitation Art. 8 : définit ce Art.17 : droit de


Hommes naissent du pouvoir de la qu’est le droit propriété inviolable
et demeurent loi, affirmation pénal, pas de et sacré
libres et égaux en libérale, peine sans loi,
droit pas de loi
Art.6 : la loi est rétroactive,
Art.2 : Le but de l’expression de application
toute association la volonté immédiate de la
politique est la générale Tous loi plus douce,
conservation des les citoyens ont non rétroactivité
droits naturels et le droit de de la loi plus
indescriptible des recourir sévère,
hommes, ces personnellement
droits sont la OU par leurs Art.16 : Toute
liberté, la propriété société dans

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et la résistance à représentants à laquelle la
l’oppression, sa formation garantie des
droits n’est pas
assurée ni la
séparation des
pouvoirs n’a
point de
Constitution

→ Le système juridique français débute par une déclaration des droits à


l’inverse du Bill of right. Cette déclaration ne décrit pas un système
représentatif, elle y fait référence. L’allusion à la séparation des pouvoirs est
belle mais elle ne détermine pas un modèle de représentation

→ 1ere remarque : c’est bien une déclaration des droits. C’est bien l’homme qui est
à la base du raisonnement. 2e remarque : c’est un texte d’inspiration très diverse
(séparation des droits : Montesquieu, droit naturel : Rousseau, liberté, droit de
l’homme). La déclaration ne s’inspire pas ni du contrat social ni de l’esprit des
lois mais des deux à la fois (art.6 : Rousseau mais la phrase d’après fait allusion à
Sieyès). 3e remarque : la DDHC est une sorte de proclamation aux yeux du monde
que l’homme est né libre partout et que partout il doit le rester

📜 Les débats sur la valeur juridique

→ Est ce qu’il s’agit de principes moraux ou de droit positif ? Pas de réponse : droit
de propriété est du droit positif mais la résistance à l’oppression : principe moral

→ Les débats vont être très vifs autour de la valeur juridique de la DDHC. La
question ne se posera que sous la IIIe République Française (1875, 10 juillet
40), à l’époque on se demande quel peut être la valeur de la déclaration des
droits de l’homme au regard de l’absence de contrôle de constitutionnalité de
la loi. Est-ce que la DDH nous permet de définir un socle suffisant de droit qui serait
opposable au législateur ?

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→ La fin de cette histoire oppose 2 auteurs positivistes : Léo Duguit (doyen fac
Bordeaux) il voyait un article d’E. Pizier, il a une position totalement paradoxale. Il
est positiviste, tout le droit repose dans l’état, pas du droit naturel. Il dit qu’une “loi
qui serait contraire à la déclaration serait contraire au droit”. Car c’est
l’importance du texte qui affirme sa prééminence. Il pensait qu’elle avait une
valeur supra-constitutionnelle

→ Raymond Carré de Malberg, La loi expression de la volonté générale : C’est un


vrai positiviste, il n’y a rien en dehors de la loi, pas de droit naturel, il faut un
contrôle de constitutionnalité de la loi mais ce contrôle ne doit se fonder que
sur la Constitution. Pourquoi ?

1e argument : l’antériorité, c’est le premier texte donc plus important mais


Malberg dit que non car abrogée par 2e Constitution française

2e argument : l’importance

3e argument : il dit que la déclaration aurait suivi le temps. Réponse Non en


1793, il y a une autre déclaration des droits.

→ A partir du début XXe s : le CE va commencer à émettre, produire, reconnaître


des principes généraux du droit. Ces principes, le CE les voit par exemple dans
l’égalité : devant l’impôt, devant les services publics mais il ne fait pas de référence à
la déclaration des droits de l’homme

→ 10 juillet 1940 : La France est envahie, l’AN réunie à l’assemblée de Bordeaux


vote les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. La période 1940-44 est un état de
guerre, de suspension des libertés publics mais pas de l’état. Le débat ne se pose
même pas
→ 1947 : pour la première fois un arrêt du tribunal civil de la Seine, Würms contre
Birdie et association des orphelins d’Auteuil casse un héritage (acte de droit civile)
par lequel mamie donne tout à condition que la petite fille n’épouse pas un juif.
Würms va voir le juge. Le juge écarte l’acte de droit civil pour la première fois

→ 27 oct 1946 : Préambule de la Constitution de la IVe République. Dans cette


Constitution il y a un préambule qui rappelle la déclaration des droits de
l’homme mais aussi deux sortes de principes. Des principes fondamentaux
reconnus par les lois de la République. Ils ne sont pas listés. Sont reconnus des
principes particulièrement nécessaires à notre temps parmi lesquels ils sont listés :
droit à la santé, droit pour les vieux travailleurs d’obtenir pension de retraite,

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protection de la mère et de l’enfant. Parmi eux se trouve la phrase suivante “le droit
de grève s’exerce dans le cadre des lois qui le règlementent”

→ Le CE dans Winkell dit, “les services publics doivent fonctionner de manière


continu : principe de continuité du service public. Donc les fonctionnaires n’ont pas le
droit de grève”

→ 7 juillet 1950 : le CE dans un arrêt Dehaene va inverser sa jurisprudence et dit “le


préambule de la Constitution du 27 oct 1946 nous dit “le droit de grève s’exerce
dans le cadre des lois qui le règlementent.” Est-ce que le préambule n’établit pas le
droit de grève ? Jusque là les juges ont toujours refusé quels qu’ils soient de donner
une valeur supra légale aux textes constitutionnels ils ont toujours refuser
d’appliquer autre chose que la loi, rien que la loi, ils refusent la valeur de la
Constitution, DDHC et préambule

→ 1833 : patron appelé Paulin dit la Charte de la Constitution prévoit que les délits
de presse seront soumis au jury. Réponse Cdecass Non, on obéit à la loi

→ 7 juillet 1950 : le CE indique la valeur de droit positif du préambule

→ A partir de là le CE va développer ses principes généraux du droit tirés du principe


d’égalité affirmé dans la DDHC

→ 1958 : général De Gaulle arrive au pouvoir et établit une nouvelle


Constitution. Dans celle-ci, il est prévu pour la première fois dans notre longue
histoire constitutionnelle. Un contrôle de constitutionnalité de la loi par le
contrôle constitutionnel. Ce projet de texte a été soumis à une seule phase de
véritable publicité : il y a eu le comité consultatif constitutionnel. Devant lequel on
demande au rapporteur (Raymond Janot) si son CC qui va juger de la conformité
de la loi à la Constitution va juger par rapport à la DDHC ? Réponse : Il dit que c’est
un vieux principe hérité du XVIIIe s qui n’a pas de valeur juridique aujourd'hui

→ Décision 16 juillet 1971 : le CC reconnaît que la liberté d’association prévue


par la loi du 1e juillet 1901 pose un principe fondamental reconnu par les lois de la
République et donc il affirme pour la première fois la valeur positive du

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préambule de la Constitution de 1958 qui fait référence au préambule de la
Constitution de 1946 l’un et l’autre de ces textes mentionnent la DDHC

→ 1973 le CC fait directement référence à la DDHC


→ La DDHC a bien une valeur prééminente. Tous les juges s’y sont mis. Tous
ces textes ont une valeur supérieure à la loi ordinaire

Le principe de la séparation des pouvoir, ou l’impossible choix


français.

📜 La séparation des pouvoirs résiste-t-elle au temps ?


Réponse négative

Nous allons voir 19 textes constitutionnels qui ont prévus tous les aménagements
possibles et inimaginable de séparation des pouvoirs. Il n’y a pas de modèle
français de la séparation des pouvoirs.

📜 La séparation des pouvoirs résiste-t-elle aux modèles ?

1. Deux « modèles » théoriques

→ A partir du modèle de Montesquieu, l’idée positiviste qu’il faut que le pouvoir


arrête le pouvoir a totalement irrigué la pensée juridique. La conception de base
étant que l’on décrit le modèle anglais comme un modèle de séparation souple
dans lequel il existe une responsabilité politique. Dans lequel, le
gouvernement peut être renversé et pour justifier dans un équilibre, la
chambre basse peut-être dissoute.
→ Il existe l’exception américaine, une application au pied de la lettre de
l’esprit des lois (séparation rigoureuse, absolue de l’esprit des lois, étanchéité,
continuité des mandats mais ils ne sont pas synchrones..)

2. Des critères

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→ Régime parlementaire = responsabilité politique du gouvernement, collégialité du
gouvernement, droit de dissolution, distinction entre chef du gouvernement et chef
de l’état.

→ A quoi peut-on reconnaître les critères d’un régime présidentiel ? élection d’un
chef de l’état qui est la tête unique de l’exécutif, pas de gouvernement collégial,
séparation absolue des pouvoirs, absence de responsabilité politique et contrôle
respectifs de l’un sur l’autre

3. L’abandon de la classification

→ Jusqu’en 1958, la France a progressivement essayé tout les cas possibles,


de séparation ou de confusion des pouvoirs. Ce qui est certain c’est qu’en
1958 notre actuelle Constitution est une Constitution qui comporte tous les
critères d’un régime parlementaire : il y a bien un droit de dissolution (art.12
Constitution), il y a bien une responsabilité politique du gouvernement (art.49
Constitution), collégialité du gouvernement (art.20 et 21 de la Constitution), chef de
gouvernement distinct du chef de l’état mais ce régime combine tous les critères
d’un régime parlementaire avec depuis une révision constitutionnelle du 6
novembre 1962 avec 1 critère du régime présidentiel : l’élection du chef de l’état
au suffrage universel.
Ce critère fait que la Ve République n’est pas classifiable.

→ En 1978, où la gauche pourrait pour la première fois arriver au pouvoir du pays,


Maurice Duverger reprenant une idée développée par Colliard, il indique donc
que la France serait un régime semi-présidentiel. Cette idée a été très critiquée.
→ Pourquoi si l’on dit qu’il existe des régimes semi-présidentiels ne peut-on pas dire
qu’il existe des régimes semi parlementaires ? Par conséquent, on peut conclure,
que la classification nous fait échapper les pays dans lesquels il existe un régime
d’apparence parlementaire et une élection du chef de l’état. (Finlande, Constitution
1919 - Portugal, avril 1976 - Irlande, 1937 sont des pays parlementaires avec un
chef de l’état élu)

→ Dans sa thèse, Jean-Claude Colliard nous dit qu’on ne peut pas analyser ces
pays en dehors de la place des parties politiques et de leur rôle. Est-ce que cette
grille d’analyse est juste aujourd’hui ? Ne faut-il pas abandonner la classification?

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→ Michel Troper nous dit que la séparation des pouvoirs telle qu’on l’a conçue n’a
ni valeur logique ni intérêt scientifique

📜 La séparation des pouvoirs résiste-t-elle à la Ve République ?


→ certainement pas

→ Art.5 Constitution nous dit “IL (le président de la République) assure par son
ARBITRAGE le fonctionnement régulier des pouvoirs publics” : régime de
concentration des pouvoirs au profit du chef de l’état. Fait passer au second rang le
chef de l’état et fait des assemblées des machines qui vont participer à la
désorganisation de l’état

→ Nous avons un système constitutionnel dans lequel les règles constitutionnelles


sont fondamentalement ambigües. La notion d’arbitrage (art.5) est une notion
volontairement ambigüe et nous avons une Constitution qui n’est ni
parlementaire, ni présidentielle dans son fonctionnement. On peut se demander
pourquoi on en est arrivé la ?

📜 Existe-t-il des cycles constitutionnels ?

On abordera 2 phases : la naissance de la Constitution puis marche de la


représentation

→ 3 et 14 sept 1791 : est adoptée la première Constitution monarchiste. Mirabeau


échoue dans une volonté de transposer le gouvernement à l’anglais, cette
Constitution prévoit un régime de séparation stricte des pouvoirs, les ministres ne
pouvant être parlementaires, l’assemblée ne peut être dissoute donc pas de
responsabilité politique. Le roi dispose d’un droit de véto suspensif. il aurait pu faire
fonctionner cette Constitution sur le modèle américain mais s’il ne le fait pas
l’assemblée vote des textes de plus en plus disruptif. Elle impose en 1790 au clergé
de rendre serment, de jurer fidélité à la République

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→ Août 1792 : l’assemblée se révolte contre les vétos successifs de Louis XVI, on
déporte les prêtres réfractaires et on importe 2 000 gardes nationaux dans Paris. Le
roi est de plus en plus critiqué. Il tente de partir mais à un relais de poste en dépit de
son déguisement en moine, il est reconnu par l’aubergiste, il est ramené dans Paris
et incarcéré. L’assemblée vote la mort du roi

→ 21 janv 1793 : roi décapité (place de la concorde)


→ La Constitution a donc dysfonctionné : une assemblée de 373 membres
avec un électorat fonction élu pour 2 ans, roi qui a le droit à 6 ministres et un
droit de veto… tout ça ne fonctionne pas

→ Il n’y a pas en France d’autorité supérieure à celle de la loi et le roi ne règne


qu’en vertu de celle-ci. Aucune garantie des droits. Le titre premier dit pourtant
que le pouvoir législatif ne doit faire aucune loi mettant en cause l’exercice mais
aucun sur le contrôle de constitutionnalité

→ Sept 1792 : fin monarchie + registre terreur.

2e Constitution Française qui ne s’appliquera jamais : celle de 1793 appelée


Constitution Montagnarde (dite de l’an 1)
→ Cette Constitution qui a été soumise à un référendum est une Constitution
d’inspiration Rousseauiste. Le suffrage est universel, le mandat est impératif. Il
y a une assemblée unique : le corps législatif élu pour 1 an qui désigne les membres
d’un conseil exécutif de 24 membres choisis sur une liste de 85 noms présentés par
les électeurs (exécutif collégial, une seule chambre, démocratie semi directe
voire directe, la révision Constitution, les modifications législatives peuvent
être décidés par le peuple)
→ 27 juillet 1794 : chute de Robespierre
→ le comité de salut public est en faite le seul titulaire du pouvoir pendant cette
période. La chute de Robespierre va calmer les choses

3e Constitution est dite celle de l’an 3

→ La convention a nommé un comité de rédaction confié au juriste Daunou. Il fait


une Constitution d’inspiration Sieyès : Mettre un vrai système représentatif.

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Un des rédacteurs qui s’appelle Boissy D’Anglas déclare

Nous devons être gouvernés par les meilleurs. Les


meilleurs sont les plus instruits et les plus intéressés au
maintien des lois et au pouvoir

→ refus de la démocratie, du suffrage universel, de la dictature présidentielle,


émietter les pouvoirs
→ Cette Constitution du 27 août 1795 est la première bicamérale (2 chambres),
un conseil des 500 élu au suffrage censitaire à deux degré (l’électorat est une
fonction il faut avoir 30 ans pour être élu au conseil des 500), un conseil des
anciens (250 et il faut avoir 40 ans pour être élu).
→ Renouvellement des deux chambres par tiers tous les ans. Le conseil des 500 a
l’initiative de la loi mais c’est le conseil des anciens qui la vote. Le conseil des
anciens se renouvelle par tiers tous les 3 ans, le conseil des 500 a l’initiative
→ D’anglas dit que les 500 seront l’imagination, les anciens la raison

→ Exécutif collégial : appelé le directoire car il y a 5 directeurs qui sont élus pour 5
ans par le conseil des anciens sur une liste de 10 noms qui est présentée par le
conseil des 500. Aucune action d’un pouvoir sur l’autre. Parmi ces 5 directeurs il y a
Sieyès qui a tout traversé jusque-là en sauvant sa perte et il sent bien que ce
système ne peut pas fonctionner longtemps. Il pense à un coup d’état puis à un
jeune général : Joubert sauf qu’il est tué en Italie. Il cherche quelqu’un d’autre : il
trouve un H Corse qui a un frère membre du conseil des 500… Sieyès organise le
coup d’état qui va très bien fonctionner au profit d’un jeune général ..

→ Talleyrand organise une rencontre entre Sieyès et l’autre


→ Bonaparte est nommé général à Paris, Sieyès démissionne

4e texte Constitutionnel : 1799


→ Sieyès et Bonaparte ne sont pas d’accord sur grand chose… Ils vont choisir le
système de l’an 8
→ établissement suffrage universel masculin à 3 degrés : je vote pour des délégués
qui voteront pour des délégués qui voteront pour des représentants

→ 3 chambres pour émietter le pouvoir (le tribunat, le corps législatif et le


sénat). Le sénat est désigné par le suffrage à 3 degrés. Les premiers sénateurs sont

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mêmes cooptés. Il y en a 60 + 2 nouveaux chaque années les 10 premières années.
Le sénat pour la première fois dans notre histoire constitutionnelle est censé
contrôler la constitutionnalité de la loi. C’est la première fois qu’apparaît la
vieille idée de Sieyès sur un jury constitutionnaire censée contrôler la
constitutionnalité mais c’est un juge qui est censé le faire donc le contrôle
n’existera pas

→ Le corps législatif dont les membres sont désignés par le Sénat (100
membres votent la loi sans la discuter, le tribunat, 100 membres discutent la loi
sans la voter). Cet émiettement législatif a donc permis dans notre histoire
l’édiction d’un code civil et d’un code pénal qui s’appliquent encore
aujourd’hui

→ Art.52 Constitution an 8 prévoit pour la première fois l’existence d’un


organisme chargé d’assister le gouvernement dans la rédaction de la loi. Cet
organisme s’appelle le CE. On l’installe au palais royal et tout ira bien
→ Napoléon est fasciné par le droit romain. Cela se retrouve du côté de l’exécutif
qui est représenté par 3 consuls qui exercent collégialement le pouvoir exécutif.
C’est cette Constitution de l’an 8 qui va être progressivement modulée pour établir
l’empire héréditaire. Le premier consul a le monopole de l’initiative des lois. Il est le
chef des armées, de la police, du gouvernement. Il a le monopole de la conduite de
la politique étrangère. Les 3 premiers consuls, Bonaparte, Cambacérès et Lebrun
sont directement nommés par la Constitution de l’an 8 pour 10 ans et indéfiniment
rééligibles

→ Ces institutions sont extrêmement fragiles. Elles n’excluent pas une révolte
parlementaire. Par exemple : le tribunal va s’opposer au code civil

→ 1807 : Napoléon supprime le tribunal


→ Bonaparte est à la recherche d’une légitimité populaire constante. Il ne fait
pas parti de la classe bourgeois, n’a pas participé à la révolution, n’est pas
pétri de juridisme. Méprisé par bourgeoisie il va s’appuyer sur le peuple

→ 1802 : un sénatus consulte, Napoléon est nommé consule à vie et ses pouvoirs
sont renforcés. Ne suffit pas
→ 18 mai 1804 : Bonaparte établit en France l’empire héréditaire “le premier
représentant de la nation c’est l’empereur”

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→ Quel est le bilan ? Après la défaite de Napoléon en Russie
→ Benjamin Constant a une intuition : le peuple en a ras-le bol de tout ce sang et
veut qu’on incarne un gouvernement civil
→ Le bilan de Napoléon juridiquement c’est non seulement des institutions qui
restent encore aujourd’hui mais aussi encrer l’individu dans un univers marqué par
l’autorité maritale mais lorsqu’il s’en va il reste de ce bilan des 6 premières
Constitutions françaises comme le dit Georges Vedel “l’inexpérience
constitutionnelle française”

→ 1815 : on passe à autre chose,


→ Marche vers la république 1814-1870

3 régimes successifs :

La restauration monarchique (1814-1848)

République (1848 -1851)

Second Empire (2 décembre 1851 : coup d’état - 1870)

→ 6 avril 1814 : Napoléon 1er abdique, Congrès international a lieu à Vienne, on


rétablit en France, la monarchie, on fait revenir les émigré. Napoléon revient
pour 100 jours, Benjamin Constant revient pour 3 jours. Mais il existe une Charte :
texte constitutionnel

→ Charte du 4 juin 1814 : ce texte restaure la monarchie et dans cette Charte il y a


un article 55 de qui organise la responsabilité individuelle des ministres. Prévoit 2
assemblées :

Chambre des députés élus pour 5 ans au suffrage censitaire

Chambre des pairs (nobles désignés par le roi).

Les deux assemblées sont dans une situation égalitaire au regard du vote de la
loi. C’est la première fois qu’on a deux assemblées qui sont égalitaires. Et
surtout, le roi a l’initiative de la loi. Il s’entoure d’un véritable gouvernement. Il
a des ministres, le droit de véto.

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→ Comment ça va tourner ? Art.55, on est en 1814, en Angleterre en 1742, la
chambre des communes sur le texte pénal : l’impeachment exige le départ de
Walcourt puis pleins d’autres, Lord Worth dit que s’il démissionne il entraîne avec
lui tout le cabinet. Mais la dissolution est entrée dans les mœurs grâce à William Pitt
→ Aux états unis, Andrew Johnson, président est mis sous la menace d’une
menace politique : l’impeachment mais échoue
→ Comment ça se passe en France avec art.55 ? Louis XVIII va avoir l’intelligence
de laisser le régime fonctionner comme il fonctionne en Angleterre, comme le
fonctionnement d’un régime parlementaire
→ 1817 est acquis en France le vote annuel de l’impôt et du budget, un document
unique nous permettra chaque année de voter l’impôt, de consentir à l’impôt et ce
document unique sera soumis annuellement à l’adoption des deux chambres.

→ 1833 : Les chambres refusent d’entériner les crédits qui sont votés pour la troupe
qui a essayé sans y parvenir de contrecarrer un mouvement révolutionnaire en 1830.
Le roi va donc décider de laisser les alternances politiques se créer au sein
des assemblées et va dissoudre systématiquement les assemblées lorsque le
gouvernement le lui demande. Alternance des ultra-royalistes et des partis de
gauches dont les plus extrémistes sont les Républicains. Le roi admet la succession
des gouvernements en fonction de la volonté des chambres.

→ En 1820, le premier ministre s’appelle Eli Decazes. Chaque fois que le


gouvernement est mis en minorité, le roi admet la mise en minorité du
gouvernement, la chute du gouvernement et la dissolution qui lui est demandée
→ De 1814 à 1824 se met en place un vrai régime parlementaire pour la
première fois, grâce à l’intelligence de Louis XVIII. L’héritier du royaume est tué
dans un attentat et s’enferme dans sa passion … Il est remplacé par Charles X, qui
est un conservateur authentique - il prend 4 ordonnances dont une appelée “projet
de loi de justice et d’amour”. C’est l’insurrection, c’est ce qu’on a appelé les 30
glorieuses et ça marche
→ On va chercher un roi bourgeois, Louis Philippe, fort sympathique, abroge charte
1814
→ L’élément indéterminé de la charte est la place du roi entre les conservateurs et
les progressistes. Guizot nous dit “le trône n’est pas un fauteuil vide”, Thiers nous
dit “le roi règne mais ne gouverne pas”. A l’époque Thiers est de gauche

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