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Organisation juridictionnelle et principes fondamentaux du procès

16. sept. 2021

- Affaire perruche 17 novembre 2000


- Affaire du lancer de nains dans la fête foraine 29 octobre 1995
- Affaire du pass sanitaire 5 avril 2021
Quel est le point commun entre ces trois affaires ?

Dans ces trois cas c’est un juge qui a décidé quelle était la règle de droit applicable en prenant position sur un
sujet qui fait débat dans nos sociétés et non un représentant (comme le président).

Le droit est construit et façonné par les juges, les lois fixent les grandes lignes mais bien souvent c’est
l’interprétation des juges qui va donner vie à notre système juridique.

Introduction :

I/ Définitions générales

L’organisation juridictionnelle en France est basée sur un grand principe, celui du dualisme juridictionnel il
signifie qu’il existe en France deux grandes catégories de juges, d’un cote les juges qui relèvent du droit
prive que l’on appelle les juges judiciaires et de l’autre les juges qui relèvent du droit public que l’on appelle
les juges administratifs.

Pour pouvoir comprendre ce dualisme il faut d’abord différencier le droit public et le droit privé

Bien souvent les juges sont confrontés a des normes juridiques (par exemple le juge judiciaire contrôle les
contrat et le juge juridictionnel contrôle les lois)

On essaiera de préciser quelles sont les différentes catégories de normes juridiques

A/ La distinction entre le droit public et le droit privé

C’est une distinction importante hérité du droit romain et qui reste encore essentielle car elle détermine la
nature du juge compétent dans les différents litiges
Quelle est la nature et le contenu du droit prive et du droit public

Le droit privé : c’est le droit qui régit les règles juridiques entre les personnes privées. Ces personnes dites
privées sont de deux sortes : des personnes physiques / des personnes morales.
Le droit privé est fondé de façon générale sur deux grand principes : le principe d’égalité : juridiquement en
droit privé toutes les personnes sont égales face à la loi, il n’y a donc aucun privilège en droit privé, c’est une
égalité entre toutes personnes privées quelqu’elle soit / le droit privé fonctionne essentiellement avec un
instrument juridique que l’on appelle le contrat, c’est en effet le contrat qui est la règle de base en droit des
rapports entre les personnes privées (ex: acheter une voiture, louer un appartement, vendre un objet, …)

Le droit public : c’est le droit qui régit les relations entre les personnes privées et les collectivités publiques
(ex: département, université, état, …). Les principes sont inverses, le droit public fonctionne également sur la
base de deux principes : le droit public est toujours caractérisé par l’inégalité parce que les collectivités
publiques disposent de pouvoirs supplémentaires qui leur permettent d’agir différemment des parties
publiques (recours a la force par exemple), il y a donc toujours inégalité entre vous, nous et les personnes
publiques / la règle juridique de base qui sert aux échanges entre les personnes privées et les collectivités
c’est la règle unilatérale (ex: une loi, une décision administrative).

B/ Les normes juridiques

1° Le droit comme ensemble de normes juridiques

- Qu’est-ce qu’une règle de droit ?


a/ Définition de la règle de droit

La règle de droit se définie comme une règle obligatoire qui est reconnue et sanctionner par l’état.
Premièrement la règle de droit peut prendre la forme d’une permission (exemple: il est permis de s’inscrire
dans une université avec le bac) soit d’une interdiction (exemple : interdiction de voler) permissions et
interdictions sont toutes les deux des règles de droit.
Deuxièmement la règle de droit ne se confond pas avec la loi, en effet ce que l’on appelle loi est une règle de
droit particulière mais ce n’est pas la seule (exemple: la constitution est une autre règle de droit, les traites
internationaux, un contrat est une règle de droit).
Toutes ces règles de droit forment ensemble l’ordonnancement juridique, cet ordonnancement juridique est
souvent décrit avec une image, une métaphore qui est celle de la pyramide (la pyramide de l’ordonnancement
juridique).

b/ Quelles est la différence entre une règle de droit et par exemple une règle religieuse ou sportive ?

La règle de droit contrairement aux règles morale, sportives, religieuses est toujours reconnue et sanctionnée
par l’état.
En ce sens la règle de droit se distingue d’abord de la règle religieuse car si la règle religieuse est bien
obligatoire et sanctionnée, cette sanction vient de la religion elle même et non pas de l’état, en effet dans un
état laïque les règles religieuses ne sont jamais considérées par le droit comme étant sanctionnées. Par
ailleurs la règle de droit se distingue également des règles sociales (exemple : règles de courtoisie, de
politesse, de bienséances) la sanction du non respect de ces règles ne provient pas de l’état mais de sa propre
conscience.

Donc pour savoir si une règle est une règle de droit il faut toujours regarder qui sanctionne, est-ce que c’est
l’état ? Dans ce cas la c’est une règle de droit

Il faut tout de même nuancer, en effet cette différence entre la règle de droit et les autres règles doit être
relativisée pour deux raisons : première raison il arrive très souvent qu’une règle religieuse ou morale soit en
même temps une règle de droit (exemple: le devoir de sincérité est une règle religieuse et morale mais c’est
aussi sous certains aspects une règle de droit -> il est interdit dans le cadre dune enquête de police de faire un
faux témoignages, il est interdit de mentir sur sa déclaration d’impôts.)
Deuxième raison, bien souvent les règles de droit sont d’abord dans un premier temps religieuse ou morale
avant de de devenir juridique, en effet très souvent le droit se nourrit des attentes des moeurs d’une société
pour créer de nouvelles règles de droit (exemple: le droit de l’environnement a d’abord était durant de
nombreuses années une valeur morale et c’est devenu depuis une vingtaine d’années de véritables règles de
droit dans tout les domaine, de production, de transport, …)

2° L’organisation des normes juridiques

L’image de la pyramide des normes est utilisée car tout en haut de l’ordonnancement juridique il existe une
seule norme, une seule règle juridique que l’on appelle la constitution. Cette constitution unique forme la
pointe de la pyramide et au fur et a mesure que l’on descend dans cet ordonnancement juridique le nombre
de normes augmente progressivement, si bien que l’ensemble va former une sorte de pyramide.

On distingue généralement 5 niveaux dans cette pyramide :

1/ La constitution : c’est l’acte le plus important dans un état et c’est cet acte qui fonde tout l’ordre
juridique

2/ Les traités internationaux : un contrat passé entre deux ou plusieurs états

3/ La loi, les lois : il faut faire une distinction entre deux sortes de lois :
Les lois dites organiques : ce sont des lois qui organisent le fonctionnement des institutions et notamment la
loi organique sur le fonctionnement de la justice
Les lois dites ordinaires : ce sont des lois plus classiques

4/ Tous les actes qui sont adoptés par l’administration : les décisions administratives, les actes
administratif. Ces actes administratifs peuvent prendre deux formes différentes :
Les actes administratifs qui ont une portée générale, ils s’adressent a tout le monde = des actes
réglementaires (exemple: le règlement qui organise la profession d’avocat)
Les actes administratifs qui ne concernent qu’une seule personne = des actes individuels (exemple : un titre
de séjour pour un étranger, un permis de construire, une diplôme)
Cette différence entre les actes réglementaires et les actes individuels entraine de nombreuses conséquences
notamment sur le terrain contentieux puisqu’elle va permettre de déterminer la compétence des différents
juges.

5/ La règle qui organise les rapports entre les personnes privées : les contrats. Un contrat se défini de la
façon suivante : c’est un accord de volonté entre deux ou plusieurs personnes destiné a créer, modifier,
transmettre ou éteindre des obligations (exemple: contrat de vente de voitures).

Cet ensemble forme donc la pyramide des normes.

II/ Qu’est-ce qu’une juridiction ?

Exemple : Lorsque le conseil supérieur de l’audio visuel sanctionne une émission lorsque par exemple des
propos haineux ou racistes, est-ce que cette décision est une décision de justice ? Est-ce que c’est une
sanction juridictionnelle ? Est-ce que les CSA est une juridiction ?

Le fait qu’une organisme quelqu’elle soit soit reconnu comme une juridiction va entrainer un ensemble de
conséquences dans la mesure ou ce statut de juridiction va déclencher l’application d’un certain nombre de
principes (exemple: devant une juridiction il faut appliquer ce qu’on appelle les droit de la défense, devant
une juridiction les débats sont publics, devant une juridiction vous avez le droit a l’assistance d’un avocat)

La règle est la suivante pour reconnaitre une juridiction : soit le législateur qualifie lui même tel ou tel
organisme (ex: CSA) de juridiction et dans ce cas tous les principes relatifs aux juridictions sont applicables
a cet organisme, on parle ici dune qualification légale. Soit le législateur ne dit rien sur le statut de tel ou tel
organisme et dans ce cas, il faut se référer a des critères qui ont été dégages par la jurisprudence et qui vont
nous permettre de dire si tel ou tel organisme n’est pas une juridiction, on parle ici de qualification
jurisprudentielle

A/ Qualification légale

Un texte législatif de droit peut directement qualifier un organe de juridiction, cette possibilité offerte a la loi
est inscrite a l’article 3 de la constitution qui donne au législateur la compétence de fixer des régler
concernant « la création des nouveaux ordres de juridiction et le statut des magistrats » cet article implique a
contrario que un acte administratif ne peut jamais créer une juridiction et donc il ne peut jamais désigner tel
ou tel organe comme étant une juridiction (exemple: un décret du président de la république ne peut pas
qualifier un organisme de juridiction, c’est toujours une loi).
Néanmoins dans certains cas le terme de juridiction n’apparait pas dans le texte de loi hors même si le terme
n’appairait pas dans la loi, la qualification de juridiction peut être déduite ou au contraire exclue a partir
d’éléments que le texte de loi contient (exemple: la loi qui instaure la cour des comptes prévoit que « la cour
des comptes juge les comptes des comptables publics » cette loi sur la cour des comptes ne parle pas de
juridictions mais le fait que la cour des comptes rend des jugements indique qu’il s’agit bien d’une
juridiction / la loi du 30 septembre 1986 qui est relative au conseil supérieur de l’audio visuel indique que les
décisions du CSA peuvent faire l’objet « d’un recours en annulation devant le conseil d’état » on peut
déduire de cela que le CSA n’est pas une juridiction car ces décisions peuvent faire l’objet d’un recours en
annulation ce qui est une caractéristique des actes administratifs.
Conclusion : le CSA est une autorité administrative ce n’est pas une juridiction.

Dans les deux exemples, la qualification légale est indirecte

B/ La qualification jurisprudentielle

En l’absence de qualification légale, il revient au juge de dire si tel ou tel organisme est ou n’est pas une
juridiction.
Remarque: une institution peut-être une juridiction pour une partie de ses compétences et ne pas être une
juridiction pour une autre partie de ses conséquences (exemple: le conseil d’état exerce parfois des fonctions
juridictionnelles mais parfois aussi le conseil d’état exerce des fonctions administratifs, il rend des avis, une
même institution est la fois une juridiction et une institutition administrative)

Pour qu’un organe soit qualifie de juridiction il faut respecter trois conditions cumulatives :

- L’organe en question doit être doté d’un pouvoir de décision


- Il doit présenter un caractère collégiale
- Il doit exercer une mission identique a celle d’un tribunal
1° Pouvoir de décision

Toutes juridictions quelqu’elle soit a nécessairement un pouvoir de décision, si une autorité ne dispose que
Dun pouvoir de formuler des propositions, d’émettre des avis il ne s’agit pas d’une juridiction (exemple: il
s’est pose la question de savoir si le conseil supérieur de la magistrature était ou non une juridiction, le
conseil supérieur de la magistrature est l’institution qui est chargé de donner son avis pour toutes les
nominations des magistrats, il est aussi compétent en matière de discipline des magistrats c’est-à-dire
lorsqu’il faut prononcer des sanctions a l’encontre des magistrats qui ont commis des fautes dans l’exercice
de leurs fonctions. En appliquant ce premier critère on peut dire que le conseil supérieur de la magistrature
n’est pas une juridiction car lorsqu’il inflige une sanctions disciplinaire il se borne en réalité a émettre un
simple avis et c’est sur la base de cet avis que le ministre de la justice va sanctionner lui, tel ou tel magistrat
autrement dit puisque le CSM na pas le pouvoir de décision alors forcement il n’est pas une juridiction

2° Le caractère collégiale

Toutes juridictions est nécessairement composée de plusieurs juges qui rendront ensemble leurs décisions, en
principe une juridiction ne peut jamais être composée d’un seul juge sauf si la loi en dispose autrement. Cette
idée permet de garantir l’impartialité du jugement dans la mesure où une décision collégiale (prise a
plusieurs) sera toujours plus neutre, plus détachée qu’une décision prise par un seul individu. C’est donc
pour garantir ce principe d’impartialité que l’on exige en France une collégialité des juridictions (exemple:
est-ce que les recteurs de l’académie sont ou non des juridictions lorsqu’ils prononcent des sanctions a
l’encontre du personnel de l’éducation nationale, le conseil d’état en appliquant ce deuxième critère que les
recteurs n’étaient pas dote de juridiction car il n’y avait pas de cas de collégialité).

3° La nature des missions

Même si un organe prend des décisions, est collégiale, encore faut-il que sa mission soit celle exercée
normalement par un tribunal, c’est-à-dire la mission de prononcer des sanctions (exemple: les ordres
professionnels comme celui des médecins sont-ils ou non des juridictions ? Le conseil d’état a juge que
lorsqu’ils statuent sur des poursuites disciplinaires, les autres professionnels sont bien des juridictions en
revanche lorsque les ordres professionnels exercent d’autres missions ils ne sont pas dans ce cas des
juridictions au sens du droit français.

Autrement dit un même organe selon la nature de sa mission peut-être soit une juridictions dans certaines
compétences soit une simple autorité administrative pour d’autres compétences.

Chapitre I/ Principes fondamentaux du procès

On appelle principes fondamentaux des textes ou des jurisprudences qui vont inspirer et guider les
différentes matières juridiques. En règle générale c’est principes fondamentaux se trouvent dans des traités
internationaux ou des articles de la constitution. Donc ces textes contiennent des grands principes qui vont
gouverner et guider l’organisation juridictionnelle, concernant le procès et l’organisation juridictionnelle de
la France ces principes fondamentaux sont de deux formes
Les principes européens et les principes constitutionnels.

I/ Les principes contenues dans la convention européenne des droit de l’homme

Remarque : La convention européenne des droit de l’homme est un traité international qui a été signe par la
France le 4 novembre 1950 dans le cadre dune organisation internationale qui porte le nom de conseil de
l’Europe et qui regroupe a l’heure actuelle 47 états. Cette convention européenne des droit de l’homme
contient 59 articles et un certain nombre de textes que l’on appelle des protocoles qui viennent s’ajouter a ces
articles, cette convention européennes des droit de l’homme garantie aux citoyens des différents états
membres du conseil de l’Europe un ensemble de droit, des droit fondamentaux qui sont en quelque sorte
essentiels dans une démocratie (exemple: la convention européenne des droits de l’homme protège le droit à
la vie qui interdit partout en Europe de pratiquer la peine de mort ou à l’inverse qui oblige les états a garantir
la vie des citoyens, en matière par exemple de sécurité routière / l’interdiction de la torture qui interdit par
exemple aux autorités policiers ou pénitentiaires de pratiquer des actions physiques / et enfin autre article de
cette convention article 6 qui garantir a tout les citoyens européens le droit a un procès équitable).
La convention européenne des droits de l’homme s’impose aux législateurs et aux gouvernement français, ce
qui signifie que le législateur et le gouvernement ne peuvent pas adopter des lois ou des actes administratifs
qui iraient a l’encontre de ce que dit la convention européenne des droits de l’homme. Cette convention
prévoit un mécanisme qui permet de sanctionner les états, ce mécanisme offre a tout les citoyens européens
la possibilité de saisir une cour (la cour européenne des droit de l’homme) lorsque le gouvernement ou le
législateur ne respecte pas les dispositions de la convention.
C’est donc logiquement la cour européenne des droits de l’homme qui a interprété au fil de ses décisions les
différents articles de la convention et notamment l’article 6.
La cour européenne des droit de l’homme est composée de 47 juges, les juges sont élus pour un mandat de 9
ans non renouvelable, les juges ne représentent pas le états.

Cette convention européenne des droits de l’homme contient deux grands principes liés au procès :

droit a un procès équitable et le principe du droit a un recours effectif (article 13)

1. Le principe du droit à un procès équitable

1) Les conditions pour pouvoir bénéficier de ce droit

L’article 6 paragraphe 1 de la convention européenne des droits de l’homme qui pose les règles de ce
principe du droit a un procès équitable, ce principe signifie que lorsque les citoyens sont engagés dans une
procès ils doivent bénéficier d’un procès équitable (juste) et non pas un procès qui serait partiel, partisan.

Cette règle du procès équitable est exprimé de la façon suivant : « toutes personnes a droit à ce que sa cause
soit entendue équitablement, publiquement et dans un délai raisonnable par un tribunal indépendant et
impartial qui décidera soit des contestations sur des droits et obligations de caractère civils soit du bien fondé
de toutes accusations en matière pénale ».

Deux éléments sont importants dans cet article : pour que les citoyens puissent bénéficier de ce droit à un
procès équitable il faut :

- qu’intervienne un tribunal
- Il faut que soit contesté, soit des contestations et obligations de caractère civil soit que la personne soit
accusée en matière pénale

1. La notion de tribunal

Est-ce que tel ou tel organisme est un tribunal ?


Ex: pas content de la note attribuée a un examen = possibilité de saisir le jure d’examen de licence qui va se
prononcer sur notre demande : est)ce que ce jury d’examen peut-être considéré comme un tribunal au sens de
la CEDH ?

Réponse : est un tribunal au sens de la CEDH l’organe dont la mission est de trancher sur la base d’un ordre
de droit et à l’issue du procès organisé toutes questions relevant de sa compétence (arrêt 22 octobre 1984
SRAMEK).

On peut faire ainsi trois remarques :

- Cette notion de tribunal au sens de CEDH est plus large que la notion de juridiction au sens du droit
français, en effet au sens du droit français une juridiction est un organe collégial qui rend des décisions est
prononce des sanctions mais les tribunaux au sens européen ne sont pas toujours des juridictions au
sens français
Ex: toutes les autorités administratives en France qui infligent des sanctions pénales (le CSA) ne sont pas des
juridictions au sens français mais sont des tribunaux au sens européen.

Concrètement dans chaque affaire c‘est le juge qui va déterminer si tel ou tel organisme est ou n’est pas un
tribunal au sens de la convention. Pour cela la CEDH à établie un faisceau d’indices qui va permettre de
répondre a cette question de la qualification d ‘un tribunal :

4 indices :

- Y’a t-il un pouvoir de prendre des décisions contraignantes ?


- Est-ce que l’organisme en question se base sur des normes juridiques ?
- Est-ce que l’organisme en question détient une pleine compétence sur l’affaire ?
- Est-ce que l’organisme en question est indépendant ?

- Au sens européen un organe peut-être considéré comme un tribunal même si il exerce d’autres fonctions
en plus de ses fonctions juridictionnelles.
Ex: fonctions administratives, consultatives
Néanmoins il ne peut pas assumer en même temps, au même moment des fonctions juridictionnelles et des
fonctions administratives faute de quoi il n’est plus vraiment indépendant et détaché du pouvoir exécutif de
l’administration.

- Il faut souligner que les tribunaux peuvent très bien être composés de juges qui ne sont pas forcement des
juristes, des magistrats de métier, il suffit qu’ils soient indépendants.
- Ex: les conseillers prud’hommes en France ne sont pas des magistrats professionnels et pour autant il
s’agit bine de tribunaux au sens européen.

2. La notion de droit et obligation de caractère civil

Pour que le principe du droit soit applicable : L’article 6 paragraphe 1 impose que le procès en question
mette en jeu, des droits et des obligations de caractère civil, mais ça veut dire quoi ?

Un droit ou une obligation est considéré comme civil au sens de la convention lorsque le litige concerne
deux personnes privées.
Ex: est considéré comme civil un litige en matière de voisinage, contrats, travail

Ce litige n’est pas forcement du droit civil au sens français du terme c’est en réalité beaucoup plus large, en
effet des lors que deux personnes privées sont concernées alors il s’agit de droit et d’obligation de caractère
civil.

Lorsque deux personnes privées sont concernées alors c’est du droit civil (au sens européen)

Cela emmène une question, que se passe t-il lorsque qu’une personne privée est en litige avec
l’administration ? Doit-on appliquer le principe du procès équitable ?

La CEDH considère qu’il s’agit bien là aussi de droits et d’obligations de caractère civil mais à une condition
: il faut que ce litige est « une incidence patrimoniale » il faut qu’il y est une incidence de ce procès sur le
patrimoine des individus.
Ce patrimoine la plus part du temps s’exprime en argent (ex: une voiture, un compte en banque) autrement
dit des lors qu’un litige qui oppose une personne privée et l’administration implique des conséquences
financières alors le principe du procès équitable s’applique.

Ex: tout les contentieux en matières d’expropriation (lorsque une collectivité publique impose à un
particulier le rachat d’un bien immobilier pour des raisons d’interêt général)
Tout les contentieux en matière d’aides sociales (logement, emplois, chômage)
Tout les contentieux liés à l’urbanisme (construction, emménagement)

Il existe un certain nombre de contentieux qui échappent au principe du procès équitable


Ex: toute la matière fiscale n’est pas compris dans le procès équitable
Tout le contentieux électoral
Tout le contentieux lié au droit des étrangers

3. La notion d’accusation en matière pénale

Cet article de CEDH peut aussi s’appliquer lorsqu’il s’agit d’une accusation en matière pénale.
A quoi correspond ce terme d’accusation en matière pénale ?

Ex: un professeur de collège est sanctionne par le rectorat car il a diffusé une video complotiste à ses élèves.
Est-ce là une accusation en matière pénale ? Est-ce qu’il a le droit a un procès équitable ?

Pour savoir si un évènement correspond a une matière pénale il faut appliquer 3 critères qui ont été énoncé
par la CEDH dans son arrêt ELGEN du 8 juin 1967 :

- la qualification de la mesure en droit en droit interne : des lors qu’une section est qualifié par le droit
interne de états de pénales cela suffit a considéré qu’il s’agit la d’une matière pénale au sens de la
convention
Ex: une amende infligée a un automobiliste est qualifiée par le code de la route d’amende pénale, dans ce cas
le droit à un procès équitable s’applique.
Mais si la loi ne dit qualifie pas telle ou telle sanction de pénale alors il faut regarder les deux âtres critères

- La nature de l’infraction, avec ce critère on chercher a identifier la norme qui sert de base, de fondement
pour sanctionner un individu : il existe en effet beaucoup de normes très différentes (ex: il existe des
normes qui autorisent à faire quelque chose, comme par exemple l’article 544 du code civil qui autorise a
être propriétaire, il existe aussi des normes qui interdisent certains comportements, par exemple l’article
du code civil qui interdit de déshériter ses enfants. Ill existe aussi un certains nombre de normes qui
réprime un comportement en prévoyant une sanction en cas de non respect dune interdiction

Cette dernière catégorie de normes est ici visée : des lors qu’une norme a un caractère répressif alors on peut
la qualifier pour CEDH de norme pénale.

- pour que cette sanction soit considérée comme pénale il faut respecter ceci: la sanction de la CEDH doit
etre d’une certaine gravite
Ex: une amende de quelques euros n’est pas considérée par la jurisprudence comme une sanction de
caractère pénale, de même un simple avertissement adressé a un fonctionnaire n’est pas considéré comme de
caractère pénal.
La cour considère que (exemple) : un retrait de permis de conduire n’est pas une sanction pénale au sens de
l’article 6 « en raison de son degrés de sévérité limité ».

2) Contenu du droit a un procès équitable

La CEDh a fait découler de ce droit un ensemble d’obligations qui pèsent sur les états lors du déroulement
des procès, il s’agit de différentes garanties qui sont offertes a tout les citoyens lorsqu’ils sont confrontés a
un juge.
Garanties : 3

- Un droit au juge
Premièrement le droit au juge est un droit qui donne aux citoyens européens la possibilité que leur cause soit
examinée par un juge qui va examiner tout les points de faits et toutes les questions de droit nécessaire a la
résolution du litige
Ex: en 2008 la France a été condamnée par le CHDE (21 février 2008, l’affaire Ravon contre France) A
l ‘époque en droit fiscal il n’était pas possible de faire appel des décisions du tribunal de grande instance
ordonnant ce que l’on appelle des perquisitions fiscales, hors le fait que les individus ne puissent pas faire
appel de ces décisions va être considéré par l CEDH comme une atteinte aux droits aux juges puisque dans
ce cas les citoyens français ne pouvaient pas accéder a un juge en appel. Après cette affaire le législateur
français a modifie la loi pour permettre aux individus de faire appel des décisions en matière de perquisitions
fiscales.
Ex: il existait avant dans notre droit une pratique selon laquelle : tout litige qui concerne un traité
international devait d’abord être soumis au ministre des affaires étrangères. Le ministre des affaires
étrangères donnait alors son interprétation du traité et c’est seulement après que le procès du litige pouvait
avoir lieu.
Autrement dit cette règle empêchée les individus de saisir directement un juge en matière de droit
international , la France a été prise pour atteinte au droit au juges et la législation française a été modifiée
(arrêt CEDH 24 novembre 1994 BEAUMARTIN).

- L’application du principe d’égalité des armes dans un procès


CEDH : « L’obligation d’offrir à chaque partie une possibilité raisonnable de présenté sa cause dans des
conditions qui ne la place pas dans une situation de désavantage par rapport à son adversaire » arrêt du 27
octobre 1993 DOMBO VEHEER.
Autrement dit l’égalité des armes implique sue chaque partie dans un procès bénéficie des memes outils pour
faire valoir ses arguments, la loi ne peut donc pas en France et en Europe avantager une partie au détriment
dune autre en offrant a certains des avantages supplémentaires.

Jurisprudence : début des années 200, arrêt de la CHDE du 7 juin 2001 KRESS contre France : à cette
époque et depuis plus de deux siècle en france dans tout procès administratif il existait un personnage que
l’on appelait le commissaire du gouvenremnt dont le rôle était de donner son avis après avoir entendu les
deux autres parties au procès c’est à dire citoyen Dun cote et collectivité locale ou état de l’autre et une fois
que ces deux parties avait dit leur cause et leurs argument ce commissaire se prononcé en donnant sont avis
sur l’affaire hors en fonction de son propre avis il allait dans un sens ou dans l’autre mais comme le
commissaire du gouvernement parlait toujours eb dernier ill n’était jamais possible de répondre aux
arguments avancés par lui. La CHDH va se saisir de ce problème et va considérér que ce personnage porte
atteinte à l’égalité des armes en ce sens que il favorise toujours l’une des deux parties sans que l’autre partie
ne puisse se défendre. Résultat la aussi la france a été condamnée pour non respect du procès équitable et la
législation française a ensuite fait disparatre cette vieille institution (le commissaire du gouvernement) en le
remplaçant par ce que l’on appelle aujourd’hui un rapporteur public.

- Droit a un tribunal indépendant et impartial


Lorsque les citoyens sont jugés par un tribunal ils s’attendent évidemment a ce que la tribunal soit impartial :
c’est a dire que ce tribunal tranche l’affaire de façon neutre, de façon objective, sans avoir de partie pris sur a
situation . En réalité il existe au moins deux façons de concevoir cette impartialité :

- cette impartialité peut d’abord terre subjective : on va ici apprécier les convictions personnelles de tel ou
tel juge considéré individuellement

Ex: un juge qui appartient a tel organisme peut-il juger une affaire de cet organisme, un juge qui déclarerait
avant l’audience qu’il est convaincu de la culpabilité du prévenu peut-il ici juger de façon impartiale une
affaire ?
Autrement dit dans cette impartialité subjective, il s’agit d’apprécier ce qui est très difficile le fort intérieur
des juges et ce qu’ils pensent réellement.

- mais l’impartialité peut-être aussi objective, il faut s’intéresser cette fois-ci au tribunal dans son ensemble
en essayant de voir si son organisation, la faon dont il fonctionne permet bine un jugement impartial, pour
apprécier cette organisation du tribunal on va par exemple regarder si des règles au sein du tribunal
obligent ou non les juges à se déporter lorsqu’ils ont trop de liens avec une affaire
Ex: si un juge a travaillé pour une entreprise dans une précédente carrière en principe il doit se déporter si
une affaire met en cause cette entreprise
Lorsqu’un juge au conseil constitutionnel est un ancien ministre il doit la aussi se déporter si une affaire met
en cause une mesure qu’il a prise lui même quand il était ministre.
Autrement dit il existe donc des éléments concrets qui permettent toujours de mesurer l’impartialité de tel ou
tel tribunal, dune manière générale c’est en regardant ces éléments concrets et objectifs que la CEDh va
retenir ou non l’impartialité des tribunaux.

2 le droit a un recours effectif

En vertue de l’article 13 de la CEDH : « toute personne dont les droits et libertés reconnues dans la récente
conventions ont été violé a droit a l’octroi a un recours effectif devant une instance nationale » cet article
donne donc aux citoyens européens un droit à exercer un recours lorsque leurs droits ou libertés ont été
méconnues par la législation interne des états.
En réalité dans ce droit au recours effectif le mot important est le mot effectif parce qu’il ne suffit pas qu’une
loi donne aux citoyens un recours il faut encore que ce recours soit utile, qu’il serve à quelque chose.
Ex: en France il existe un grand problème lié à la surpopulation carcérale, nous avons un taux d’occupation
des prisons qui est l’un des plus mauvais en Europe voir dans le monde, ce taux est en moyenne de 120%
dans les établissent voir plus de 150% dans certains établissements : plus d prisonniers que de places
Cela a des conséquences sur les conditions de détention des prisonniers en France qui sont très mauvaises, ce
qui pese aussi beaucoup sur le moral du personnel qui travaille dans les prisons (problème de rats, de
punaises, manque d’hygiène, …)

Hors en principe ces conditions de détention que l’on peut qualifier d’indigne peuvent être dénoncées devant
un juge, le juge administratif. Un détenu ou une association peut donc se plaindre devant un juge de ses
conditions de détention qui ne respecterait pas les conditions internationales.
Mais même si le juge administratif constate ces conditions de détention indignes il ne peut jamais imposer à
l’administration pénitentiaire de prendre des mesures pour résoudre le problème
Autrement dit en droit français il existe un recours mais il n’est pas utile, ni effectif. Pour cette raison la
France a là aussi était condamnée par le CEDH dans un arrêt du 30 janvier 2020 JMB contre France, cette
condamnation a été confirmée par deux autres juges, la cour de cassation et le conseil constitutionnel.

II/ Les principes constitutionnels

Remarque : notre constitution actuelle (4 octobre 1958) liste un ensemble de principes, de droits, de libertés
qui sont accordés a tout les français (ex: la constitution garantie le principe de laïcité qui interdit a l’était de
privilégier une religion par rapport a une autre / la constitution garantie le principe d’égalité des citoyens
devant la loi).
Parmi ces différents principes il en existe certains qui sont relatifs a l’organisation juridictionnelle, ces
principes constitutionnels comme pour la CEDH s’imposent aux législateurs et aux gouvernements qui
doivent impérativement les respecter, c’est le conseil constitutionnel qui est alors compétent pour vérifier que
les lois adoptées par le parlement respectent bien ces grands principes en matière de procès

Grands principes : 4

- la compétence du législateur en matière de justice


Notre constitution de 1958 prévoit un partage de compétences et de rôles entre le parlement et le
gouvernement, elle dit en effet quel est le rôle de chacun en lui attribuant des missions spécifiques (ex: la
constitution dit que le président est compétent pour signer les traités / la constitution dit que les
parlementaires sont compétents pour réviser la constitution).
Parmi ces compétences qui sont données au parlement il y a celle de faire la loi. En effet le parlement en
France est compétent pour adopter des lois mais la constitution précise aussi les domaines dans lesquels il est
possible de faire une loi car contrairement a une idée reçue, le parlement ne peut pas voter des lois dans tout
les domaines, il faut que ce domaine soit expressément prévu par la constitution.
Ex: le domaine des libertés publiques est toujours du ressort du parlement
Tout ce qui concerne le domaine de l’enseignement c’est de la compétence du parlement

Il existe ainsi une vingtaine de domaines qui sont de la compétence du législateur et cette liste de
compétences est prévue par un article de la constitution (34).

Justement, parmi ces compétences qui sont listées par l’article 34 de la constitution il est prévu la chose
suivante « la loi fixe les règles concernant la création des nouveaux ordres de juridiction, c’est donc le
législateur et exclusivement le législateur qui est compétent en France pour créer le nouveau juge »
Ex: en 2002 le législateur a crée ce que l’on appelle la juridiction de proximité

Est-ce que cela veut dire que le gouvernement, le président, les ministres ont jamais le droit d’intervenir en
matière de justice ?

Premièrement la compétence du législateur est limitée aux règles de création de nouveaux ordres de
juridiction dit l’article 34.
Par exemple à la fin des années 1960 une reforme de la cour de cassation prévoyait d’ajouter ce que l’on
appelle une chambre la cour de cassation, la cour de cassation est composée de plusieurs chambres, chacune
de ces chambres étant compétente dans un domaine particulier, il y a notamment 3 chambres en matière
civile, 1 chambre commerciale ou une chambre pénale. En 1967 il était donc question d’ajouter une
chambre : est-ce que le fait d’ajouter une chambre correspond à la création de nouveaux ordres de juridiction
?
Réponse du Conseil constitutionnel (20 juillet 1977): la création d’une nouvelle chambre à la cour de
cassation s’assimile a la création d’une nouvelle juridiction et ressort donc de la compétence exclusive de la
loi (du législateur).

Contre exemple : le fait de déterminer le nombre de juges présents dans un tribunal ne relève pas de la
création d’un nouvel ordre de juridiction et donc c’est une compétence du pouvoir parlementaire.

Le gouvernement a toujours la possibilité de créer lui même de nouveaux ordres de juridictions en utilisant
un mécanisme spécifique que l’on appelle une ordonnance. Une ordonnance est un acte administratif qui a
la particularité de réglementer des domaines qui sont en principe de la compétence du parlement.
Par exemple le domaine de la justice.

Lorsque le parlement a un calendrier de travail trop chargé, ou lorsqu’il faut adopter une loi rapidement, il
peut ainsi déléguer son pouvoir de faire la loi au gouvernement qui va adopter lui même les mesures
législatives. Cela suppose toujours que le parlement donne son accord et autorise le gouvernement à agir
dans son domaine de compétences.

De cette façon plusieurs ordonnances dans le domaine de la justice ont été adopté. Par exemple l’ordonnance
du 16 mai 2018 relative aux contentieux en matière de sécurité sociale.

- Les droits de la défense

Ce principe est un principe très important dans notre droit, il signifie que tous les individus doive pouvoir se
défendre lors d’un procès en faisant valoir leurs arguments devant un juge. Ce principe découle de l’article
16 de la DDHC.

Deux questions se posent :

Est-ce un principe applicable à tout les procès ?


Quelles sont les conséquences pratiques de ce principe pour les citoyens ?

A/ Le chambre d’application des droits de la défense

Le principe du respect des droits de la défense est applicable en principe à toutes les procédures
juridictionnelles, cela inclus d’abord la matière pénale, c’est à dire lorsque des individus sont condamnés
pour avoir commis des infractions. Dans cette matière pénale les droits de la défense doivent être respectés a
tout les stades de la procédure (de l’enquête au jugement)
De plus le principe du respect es droits de la défense est aussi applicable dans les autres procédures
juridictionnelles, par exemple en matière commerciale, en matière prudhommale et même devant les
juridictions administratives.

Exemples : - les droits de la défense doivent s’appliquer devant la jugement du travail en matière
d’harcèlement sexuel ou moral au travail ou encore lors de ce que l’on appelle « les actions de groupe des
consommateurs », ou enfin lors des procès en matière de discrimination pour l’accès aux logements.

Le champ d’application des droits de a défense est donc extrêmement large et ne se limite pas à la
matière pénale.

B/ Le contenu des droit de la défense

Définition générale du contenu : d’une façon générale ce principe du droit à la défense implique « qu’aucune
sanctions ayant le caractère d’une punition ne peut être infligée à une personne sans que celle-ci est été mise
à même de présenter ses observations sur les faits qui lui sont reprochés » 26 novembre 2010.

Plus concrètement ces droits de la défense interdisent trois choses :

- il ne peut en principe exister ce que l’on appelle des présomptions de culpabilité c’est à dire un mécanisme
qui inverse la charge de la preuve d’une infraction : en cas de présomption de culpabilité, ce n’est pas au
procureur de prouver qu’une personne est coupable mais au contraire à cette personne de prouver qu’elle
n’est pas coupable. Cette pratique est en principe interdite au nom justement des droits de la défense car
une telle situation met la personne présumée coupable dans une situation plus difficile que la partie
adverse.
Par exemple en 2009, la loi Hadopi a crée un ensemble de mesures pour lutter contre les téléchargements
illégaux de films et de musiques, l’un de ces mesures prévoyait : « en cas de contrefaçon, à partir de
l’adresse internet de l’abonné, seul le titulaire du contrat d’abonnement à internet peut faire l’objet de
sanction. Autrement dit, le titulaire d’un abonnement internet était présumé coupable de téléchargement
illégal même si il n’était pas lui même l’auteur du téléchargement.
Le conseil constitutionnel va censurer cette disposition en estimant qu’elle est contraire au droit de la
défense.

Il existe néanmoins des exceptions en effet il est admis qu’une présomption de culpabilité puisse erre
instaurée mais à a condition que cette présomption puisse être renversée facilement par la personne accusée.
Par exemple : il existe une obligation pour le propriétaire d’un véhicule d’acquitter des amendes encourues
pour les contraventions commises avec ce véhicule. La loi présume donc que l’auteur de l’infraction est
toujours le propriétaire du véhicule.
Réponse : cette mesure respecte bien les droits de la défense : « sous réserve que le titulaire du certificat
d’immatriculation puisse faire valoir ses moyens de défense à tout stade de la procédure.

À fortiori la loi ne peut établir ce que l’on appelle une présomption irréfragable de culpabilité = c’est une
présomption qui ne peut pas être combattue, que l’on ne peut pas renverse. L’individu est en quelque sorte
déjà jugé coupable.
Exemple : en 2011 une loi avait prévue que les parents de mineurs étaient présumés coupables de pas avoir
surveillés leurs enfants si ces derniers commettaient une infraction, il n’était jamais possible pour les parents
de combattre cette accusation de négligence.
Le Conseil constitutionnel à annuler cette loi (10n mars 2011) : contraire aux droits de le défense.

- les droits de la défense interdisent aussi de priver la personne de l’assistance d’un avocat : en effet cette
faculté pour tous les justiciable d’être assisté par un avocat vaut pour toutes les phases d’un. Procès :
l’enquête et la jugement.
Pendant l’enquête, ce droit à être assisté d’un avocat ne vaut que lorsque la personne est retenue contre son
gré, notamment quand elle fait l’objet d’un interrogatoire, comme c’est la cas au titre d’une garde à vue. Cela
explique pourquoi lors d’une perquisition la personne visée par cette perquisition n’a pas de droits à être
assistée par un avocat car lors d’une perquisition, les individus ne sont pas retenus contre leur gré, de la
même manière il n’existe pas de droit à un avocat lorsque les individus font l’objet de ce que l’on appelle
une audition libre. Si un personne est retenue contre son gré mais qu’elle ne fait pas l’objet d’un
interrogatoire ou d’une audition alors évidemment le droit à un avocat ne s’applique pas.
Pendant le jugement le droit à un avocat est plus fort, la présence constante de l’avocat autour du jugement
est en effet une condition importante de l’effectivité des droits de la défense
Par exemple en 1981 : le conseil constitutionnel à censurer une loi qui permettait au président d’un tribunal
d’ordonner l’expulsion d(un avocat dune salle d’audience en raison de son comportement « il est interdit
d’expulser l-un avocat d’une salle d’audience car cela mettrait en cause les droits de la défense.

- interdiction de contraindre une personne à parler : il existe en effet en droit français ce que l’on appelle
classiquement un « droit de se taire ». En effet toutes personnes accusées bénéficie le droit de se taire lors
d’une enquête ou d’un jugement et en 2010 le conseil constitutionnel a jugé que les autorités de police
étaient tenues de notifier à toute personne ce droit de garder le silence lors d’une arrestation.

- L’indépendance de la justice
Il existe en France un grand principe : celui de la séparation des pouvoirs, selon ce dernier les trois fonctions
essentielles dans un état sont :

Faire la loi (législatif)


Fonction d’exécuter ces lois (exécutif)
Fonction de juger (judiciaire)

Ce sont le trois grandes missions des état, hors le principe est le suivant : si un état ne respect pas cette
séparation alors cet état n’est pas démocratique (Montesquieu). La démocratie suppose en effet toujours une
séparation de ces trois pouvoir.
Parmi ces trois pouvoir il y a donc le pouvoir judiciaire qui doit impérativement être séparé des deux autres
pouvoirs faute de quoi la France n’est pas une démocratie, c’est cela que l’on appelle le principe de
l’indépendance de la justice.

Il faut cependant distinguer à ce stade la justice judiciaire, la justice administrative et la justice


constitutionnelle.

L’indépendance de la justice judiciaire est reconnue de façon explicite par l’article 64 de la constitution, cette
indépendance des juges judiciaires bénéficie à la fois à ce que l’on appelle les magistrats du siège mais aussi
à ce que l’on appelle les magistrats du parquet.

L’indépendance de la justice administrative est reconnue cette fois-ci de façon implicite, elle résulte d’un
principe contenu dans la loi du 4 mai 1872 relative au conseil d’état.

Enfin l’indépendance de la justice constitutionnel est aussi implicite, cette indépendance découle de
l’ensemble des dispositions de la constitution consacrées au conseil constitutionnel.

Cette indépendance ce défini ici comme la possibilité pour les juges de prendre es décisions sans subir de
pression des autorités de l’état ou des autres citoyens, deux remarques :

- si l’indépendance des magistrats du siège est parfaitement admise, se pose encore la question de
l’indécence des magistrat du parquet
Le procureur est chargé de requérir l’application de la loi = de demander à un tribunal de faire appliquer la
loi (ex pour condamner une personne qui aurait commis un vol) on observe donc que dans ce cas le
procureur dan un procès agit comme un accusateur et non pas comme un juge, hors lorsqu’il demande
l’application des lois, le procureur agit donc au nom du gouvernement qui a pour fonctionner de faire
appliquer le droit
-> conséquence : les procureurs en France dépendent toujours du gouvernement, il s’en suit alors deux
conséquences : seul les magistrats du siège sont inamovibles (= ils ne peuvent recevoir sans leur
consentement une autre affectation) / à la différence des magistrats du siège, les magistrats du parquet sont
toujours placés sous la direction d’un chef hiérarchique à l’intérieur du tribunal qui lui même est placé sous
l’autorité du ministre de la justice.
L’indépendance des magistrats du parquet est donc très relative en France alors qu’elle est absolue pour les
magistrats du siège

- le principe d’indépendance de la justice vaut également « contre » les magistrats, en effet les magistrats ne
peuvent jamais part aux autres fonctions de l’état cad les fonctions législatives ou exécutives, faute de
quoi ils ne respecteraient pas les séparation des pouvoirs. Cela explique que notre droit prévoir un
ensemble de mesures pour interdire aux différents juges de prendre position, de prendre part à l’activité
des ministres ou du parlementaire.
Par exemple : le président lorsqu’il est en fonction bénéficie de l’immunité totale cad que le président ne
peut jamais être poursuivi pour ces actes quand il est en fonction.
De manière un peu moins forte, les ministres ne peuvent pas être jugés devant un tribunal classique pour les
faits qu’ils ont accomplis dans l’exercice de leurs fonctions, cela explique que pour poursuivre un ministre u
délit de négligence (crise sanitaire) il est nécéssaire de recourir à un tribunal spécial (la cour de justice de la
république), cette cour de justice est composée non pas de magistrats mais de parlementaires.
-> ce sont donc les parlementaires qui jugent les ministres et de cette façon les magistrats ne prennent jamais
part à l’exercice du pouvoir.

- L’égalité devant la justice


Le principe d’égalité est un grand principe de notre droit et est rappelé par plusieurs articles de la
constitution (1, 6 DDHC), selon ce principe d’égalité : tout les citoyens peuvent être traités de la même façon
par la loi qui ne doit jamais certains privilège ou avantage à des personnes que n’auraient pas les autres. Ce
principe d’égalité est applicable dans tout les domaines et notamment dans le domaine de la justice.
Il suppose que tout les justiciables soient placés dans la même situation a tout les stades de la procédure (ex:
dans le cadre d’un conflit de travail, la loi ne peut pas donner aux employeurs des avantages que n’auraient
pas les salariés, sinon il y rupture d’égalité). Néanmoins ce principe d’égalité n’est pas un principe absolu,
intangible, en effet le législateur a le droit de traiter différemment les individus en offrant a certains des
avantages MAIS ce traitement différencié des individus doit toujours être justifié par « un motif d’intérêt
général » autrement dit il est possible en droit français de donner des avantages a quelques uns mais il faut
pour cela « une bonne raison »
Ex: en 1975 une loi donnait au président du TGI le pouvoir de décider si le tribunal correctionnel serait
composé de 3 magistrats ou d’un seul pour juger tel ou tel prévenu. Et donc en fonction du choix du
président, deux personnes ayant commis le même fait pouvait donc être jugées différemment hors, selon le
conseil constitutionnel « le principe d’égalité fait obstacle à ce que les citoyens se trouvant dans des
conditions semblables soient jugés par des juridictions composées selon les règles différentes » 23 juillet
1975.
En 2015, une loi prévoyait que les associations qui défendent les intérêts des victimes de crimes de guerre ne
peuvent pas revendiquer ce que l’on appelle le statut de partie civile, ce statut de partie civile permet aux
victimes d’une infraction d’être présentes lors d’un procès pénal et surtout de demander à l’occasion de ce
procès des réparations financières pour le préjudice qu’elles ont subies. Le conseil constitutionnel va
considérer que cette loi porte atteinte au principe d’égalité devant la justice et va censurer cette loi. 16
octobre 2015.

Chapitre 2 : L’organisation des juridictions de droit public

Il existe deux grandes juridictions de droit public : la juridiction administrative et la juridiction


constitutionnelle. Néanmoins à cela il faut ajouter une troisième juridiction qui est à la frontière du droit
public et du droit privé : le tribunal des conflits

Section 1° La juridiction administrative


Elle est chargée de vérifier la légalité des actes administratifs adoptés par les différents autorités publiques
Ex: la légalité d’une décision d’un président d’université, d’un arrêt d’un ministre, d’un décret du président.
Ce contrôle de légalité consiste donc a vérifier que les actes adoptés par les autorités administratives sont
bien conformes a la loi.

Il existe deux sortes de juridictions administratives : les juridictions administratives de droit commun et les
juridictions administratives spéciales.

Les juridictions administratives de droit commun sont les tribunaux administratifs et les cours administratif
d’appel.

Les juridictions administratives spéciales sont des juridictions spécifiques qui interviennent dans certains
domaines, par exemple en matière financière avec le cour des comptes ou par exemple en matière de droit
d’asile avec la cour la nationale du droit d’asile.

Nous allons nous poser 5 questions :

Que signifie le principe de dualité des juridictions ?


Quels sont les actes administratifs controlés par les juges administratifs ?
Quelles sont les caractéristiques du recours à un juge administratif ?
Quels sont les différents recours possible ?
Quels sont les différents juges administratifs

Par 1 : Le principe de dualité des juridictions ?

A/ L’origine de la juridiction administrative

Il existait sous l’Ancien régime des tribunaux qui étaient compétents à la fois en droit privé et en droit public
mais les révolutionnaires ont souhaité mettre un terme à cette pratique en mettant l’administration à l’abris
des contrôles judiciaires en interdisant donc aux juridiction judiciaire de contrôler les administration
Pour se faire ils ont fait voter une loi : la loi des 16 et 24 aout 1790 : cette loi pose le principe de dualité des
juridictions.
Les fonctions judiciaires sont distinctes et demeureront toujours séparées des fonctions administratives.
Les juges ne pourront troubler de quelque manière que ce soit les opérations des corps administratifs.
Pour autant l’action administrative ne devait pas être soustraite a tout contrôle et cela explique qu’à la fin du
XVII° et au début du XIX° siècle, deux institutions vont être crées pour justement contrôler
l’administration : le conseil d’état est crée par l’article 52 de la constitution du 13 décembre 1799 puis ce que
l’on appelait à l’époque les « conseils de préfectures » ancêtres des tribunaux administratifs sont crées par la
loi du 17 février 1800, toujours sous l’autorité de napoléon.
Néanmoins au moment de leur création ces deux institutions ont encore des compétences très réduites dans la
mesure ou ils ne rendaient que des avis, avis que le gouvernement n’était pas obligé de suivre, on a donc
souhaité modifier ce système :

- 1872 : la loi du 24 mai 1872 qui donne au conseil d’état un véritable pouvoir de décision, avant cette loi le
conseil d’état se contentait de rendre des avis, avis que le gouvernement n’était pas tenu de suivre
À partir de 1872 le conseil d’état rend de véritables décisions.
Néanmoins a cette époque les requérants ne pouvaient pas encore saisir directement le conseil d’état, ils
devaient en effet présenter leurs demandes d’abord à un ministre et le conseil d’état n’intervenait que dans un
second temps en cas d’appel de la décision émise. On appelle cette période là en droit administratif « la
période du ministre-juge ».

- Dans un arrêt très connu, l’arrêt Cadot du 13 décembre 1889 le conseil d’état met fin à cette pratique du
ministre-juge et à partir de cette arrêt Cadot les justiciables peuvent saisir directement le conseil d’état
sans passer par le ministre.

B/ La répartition des compétences entre les deux ordres de juridictions

Il s’agit ici de savoir comment les compétences sont répartis entre les tribunaux administratifs et les
tribunaux de l’ordre judiciaire.

1/ Le principe général

En matière de répartition des compétences, le principe général est le suivant : la compétence des tribunaux
suit toujours le fond de l’affaire. Cela veut dire que tout simplement les litiges qui mettent en jeu des
questions de droit public relèvent toujours des tribunaux administratifs et les litiges mettant en jeu des
questions de droit privé relèvent toujours de la compétence du judiciaire = la compétence suit le fond de
l’affaire. Ce principe que la compétence suit le fond est un principe de droit constitutionnel, cela signifie que
sauf certaines exceptions le législateur n’a pas le droit de modifier ce principe (par exemple en décidant de
donner au juge judiciaire une compétence pour juger un acte administratif).

Il y a néanmoins deux exceptions à cela :

- Premièrement le législateur peut décider de confier au juge judiciaire la mission de contrôler certains actes
administratifs spécifiques (ex : ce sont les juridictions judiciaire qui sont compétentes pour les contentieux
douanes alors pourtant qu’il s’agit de contrôler les actes de l’administration douanière / depuis la loi du 31
décembre 1957 ce sont les juridictions de l’ordre judiciaire qui sont toujours compétentes pour les litiges
qui concernent les accidents de la circulation même si des dommages ont été causé par des véhicules
administratifs

- Deuxièmement le législateur peut aussi déroger au principe lorsque : l’application d’une législation de loi
pourrait engendrer des contentieux trop compliqués pour les citoyens (ex: en matière économique il arrive
souvent que des contentieux impliquent l’intervention à la fois du juge judiciaire et du juge administratif,
dans ce cas le législateur peut faire le choix de donner à l’un ou l’autre l’ensemble du contentieux : ex: en
matière de concurrence c’est le juge judiciaire qui va être compétent / pour les questions liées au marché
financier c’est aussi le juge judiciaire qui est compétent).

2/ Les règles de compétences en matière d’interprétation des actes

La question est ici la suivante : lorsqu’il s’agit d’interpréter un acte, le juge administratif peut-il interpréter
un acte de droit privé ? (ex: un contrat). Et inversement est-ce que le juge judiciaire a le droit d’interpréter un
acte administratif ? (ex: un permis de construire).

a) L’interprétation des actes administratif par le juge judiciaire

En principe le juge judiciaire n’a pas le droit d’interpréter un acte administratif individuel au cours d’un
procès (ex: au cours d’un litige opposent un constructeur de maison et un particulier : le juge judiciaire n’a
pas le droit d’interpréter le permis de construire = acte administratif).

Il existe néanmoins trois exceptions :

- Un juge judiciaire est compétent pour interpréter un acte administratif réglementaire = un acte
administratif qui a une portée générale, qui concerne tout le monde, dans ce cas le juge judiciaire peut
l’interpréter.
- Le juge judiciaire peut apprécier la compatibilité entre un acte administratif et le droit de l’union
européenne (ex: une directive de de l’UE).
- Un juge judiciaire peut interpréter un acte administratif lorsque cet acte administratif apparait clairement
illégal au regard d’une jurisprudence stable.

b) L’interprétation des actes de droit privé par le juge administratif

La règle est la même : un juge administratif na pas le droit d’interpréter des actes de droit privé ni
d’apprécier la légalité d’un acte de droit privé.

Il y a deux exceptions :

- Comme le juge judiciaire, le juge administratif a le pouvoir de déclarer un acte de droit privé illégal si cet
illégalité apparaît comme manifeste (évidant).
- Comme le juge judiciaire, il peut apprécier la compatibilité entre un acte de droit privé et le droit de
l’union européenne.

3/ Une passerelle entre le juge judiciaire et le juge administratif

a) Les questions préjudicielles (avant de rendre le jugement) entre les deux ordres de juridictions

Exemple : Il arrive qu’au cours d’un procès se pose à la fois des questions qui relèvent du droit privé et en
même temps pour le même procès des questions sur relèvent du droit public.
-> Lors d’un conflit d’un litige qui oppose un employeur et un salarié, il se peut que l’une des parties
invoquent l’illégalité d’un acte administratif en matière de droit du travail.
Mais imaginons aussi par exemple que le ministre du travail prennent un arrêté pour réglementer le port du
masque en entreprise : un salarié refuse de porter son masque et est donc licencié. Lors du procès le salarié
licencié demande au juge judiciaire de vérifier la légalité de l’arrêté du ministre, dans un même procès le
conseil des prud’homme et le judiciaire va a la fois régler des questions de droit privé (licenciement) et de
droit public (légalité de l’arrêt). Dans ce cas le juge judiciaire n’a pas le droit de statuer lui même sur l’acte
administratif, il doit demander au juge administratif de répondre à la question en utilisant ce que l’on appelle
une : question préjudicielle.
Autrement dit le juge judiciaire va se tourner cers le juge administratif en lui demande si l’arrêt sur le port du
masque était bien légale en lui posant une question préjudicielle.

La premier juge, celui qui juge au fond l’affaire s’appelle : le juge principal
Le second juge qui intervient pour répondre à la question préjudicielle : le juge incident

Jusqu’en 2015 lorsqu’une question préjudicielle était posée lors d’un procès le juge principal se contentait
d’arrêter le procès et les parties elles memes devaient saisir le juge incident pour qu’il réponde.
Mais depuis la reforme importante du 27 février 2015 le juge principal transmet lui même la question
préjudicielle sans que les parties est elle-même a saisir l’autre juge : ce qui permet de gagner beaucoup de
temps.

b) Les conflits de compétences entre les deux ordres de juridictions

La présence de deux ordres de juridictions suppose la présence d’un « arbitre » dans les hypothèses où la
répartition des compétences soulèverait des conflits, des batailles entre les deux ordres de juridictions.
C’est cette mission d’arbitre qui est assurée par une institution que l’on appelle : le tribunal des conflits qui
a été crée par la loi du 24 mai 1972.

Plus précisément ce tribunal des conflits intervient dans deux situations :

Premièrement il peut d’abord intervenir a la demande de l’administration lorsqu’un juge judiciaire pense à
tord qu’il est compétent pour juger un acte administratif : dans ce cas le tribunal des conflits intervient pour
sanctionner le juge judiciaire (ex: au début des années 2010 plusieurs juges judiciaires étaient intervenus
dans les contentieux liés à l’implantation des antennes relais : le tribunal des conflits est intervenu est il a dit
que ce contentieux relevé du tribunal administratif).

Deuxièmement le tribunal des conflits est aussi compétent cette fois-ci pour protéger les justiciables
lorsqu’il existe des divergences de jurisprudence entre la cours de cassation et le conseil d’état : dans ce cas
le tribunal des conflits intervient pour trouver une solution de compromis et pour résoudre cette divergence
entre la cours de cassation et le conseil d’état.

Par 2 : Les décisions administratives contrôlées par le juge administratif

Il s’agit ici de savoir précisément : quelles sont les décisions administratives qui peuvent être controlées par
le juge administratif ?

Deux remarques :

Premièrement il arrive que certains différents, certains conflits avec l’administration trouvent leurs solutions
au travers de ce que l’on appelle des modes alternatifs de règlements des litiges. Dans ce cas une solution au
conflit, au litige va être trouvée sans recourir à un juge, cela arrive deux cas :

- L’arbitrage : mode de règlement d’un conflit qui se fait par un juge mais à un juge qui ne dépend pas de
l’état : qui est choisi par les parties (un juge privé).

- La conciliation : fait intervenir un conciliateur

Deuxièmement, à côté de leurs activités contentieuses les juridictions en droit public ont aussi souvent une
activité dite consultative : une activité qui consiste a émettre des avis, a rendre des rapports (ex: le conseil
d’état est obligatoirement consulté par le gouvernement lorsque ce dernier prépare un projet de loi, dans ce
cas le conseil d’état rend un avis qui n’oblige pas le gouvernement / à chaque élection présidentielle le
conseil constitutionnel rend un rapport sur le déroulement de l’élection, là aussi il ne s’agit pas d’une
décision mais simplement d’un avis).
Autrement dit, les juges publics ont souvent la particularité d’avoir a la fois une mission contentieuse mais
aussi un rôle consultatif pour donner des avis et dans ce cas ils ne sont pas des juges.

Réponse : certains actes de l’administration ne peuvent pas être controlés par les juges administratifs, en
particulier des catégories d’actes : les actes de gouvernement, les actes ne faisant pas grief.

A/ L’impossibilité de contrôler les actes de gouvernement

Un acte de gouvernement se défini comme : un acte accompli par le pouvoir exécutif dans ses relations
avec le législateur ou une puissance étrangère.
Ces actes ont bien des effets de droit, ils sont bien des normes juridiques mais pourtant ils échappent à tout
contrôle du juge administratif = au XIX° le conseil d’état considérait que tout actes venant du gouvernement
ayant un mobile politique étaient par nature un acte de gouvernement, cela concernait la quasi totalité des
actes pris par les ministres et le président.
Aujourd’hui le conseil d’état souhaite depuis quelques années réduire le nombre d’actes considérés comme
actes de gouvernement et il adopte aujourd’hui une interprétation restrictive de ce qu’est un acte de
gouvernement (ex: sont considérés comme des actes de gouvernement les actes qui concernent les rapports
entre le gouvernement et les parlementaires : ex: le décret du président de la république qui prononce la
dissolution de l’assemblée nationale = acte de gouvernement).

Exemple (à retenir) : le décret du président par lequel le président utilise les pleins pouvoirs (article 16 de la
constitution), le président devient alors à lui tout seul gouvernement, parlement et juge. La décision du
gouvernement de recourir aux pleins pouvoir est un acte de gouvernement contre lequel on ne peut avoir de
recours.

Sont considérés comme des actes de gouvernement toutes les relations entre le gouvernement et les
puissances étrangères (ex: décision du président de reprendre des essais nucléaire dans le pacifique = acte de
gouvernement).

B/ L’impossibilité de contrôler les actes ne faisant pas grief

Il existe un certain nombre d’actes que le juge refuse de contrôler tout simplement parce qu’il considère que
ces actes n’ont pas d’effet de droit : ils ne font pas grief. Autrement dit il ne s’agit pas de normes juridiques.

Il y a 3 catégories d’actes qui ne font pas grief :

- Les circulaires : acte par lequel le premier ministre ou les ministres informent les fonctionnaires des
orientations de la politique gouvernementale. Autrement dit, une circulaire permet d’expliquer aux agents
publics comment appliquer les lois et les règlements.

Ex: toutes les modifications législatives ou réglementaires qui ont été faites durant la crise sanitaire ont
toutous été accompagnées de circulaires permettant d’expliquer aux agents comment appliquer la loi.

Ces documents sont très importants pour l’administration et très souvent les agents observent avec beaucoup
d’attention les circulaires (plus que les lois). Le problème c’est que très souvent, les fonctionnaires eux
memes pense que la circulaire est un véritable acte juridiques et qu’ils sont tenus de suivre la circulaire et
donc la question qui se pose c’est :

Est-ce que les citoyens peuvent attaquer une circulaire (circulaire contraire à la loi) ?

Réponse : il faut distinguer deux sortes de circulaires :

Il existe d’abord ce que l’on appelle des circulaires dites réglementaires qui modifient ou complètent le
droit en vigueur, en principe il ne s’agit pas de vraies circulaires mais bien d’actes administratifs (ex: une
circulaire qui énumère les fonctionnaires qui ont le droit de faire grève pendant la crise sanitaire, est une
circulaire réglementaire)
Elle modifie le droit mais a pour conséquence que puisqu’elles modifient le droit et on peut donc les
attaquer devant le juge administratif.

Il existe ensuite les circulaires interprétatives elles, n’ajoutent rien au droit en vigueur, elles se contentent
d’interpréter le droit (ex: la circulaire du ministre de la santé qui se borne a interpréter la loi par rapport aux
gestes barrières). Ces circulaires interprétatives ne font pas griefs et donc elles peuvent jamais être attaquées
devant un juge.

- Les mesures d’ordre intérieures : meure qui a pour objet l’organisation interne d’une administration (ex:
organisation interne d’une université) elles concernent non seulement les agents de cette administration et
également les usagers.

Ex : le fait d’affecter un étudiants dans un groupe (A,B,C) est une mesure d’ordre d’intérieur, c’est une
mesure qui ne fait pas grief, non contestable devant un juge.

Mais on peut essayer de faire grief car comme les circulaires, le conseil d’état vérifie toujours que la mesure
d’ordre intérieure n’affecte pas les droits des usagers et si c’est le cas alors il acceptera de contrôler ces
mesures. C’est également de toutes les mesures disciplinaires prises contre tout les usagers.

- Les directives administrative : les mesures qui permettent au ministres d’adresser des orientations
générales (des directives), la directive va plus loin que la circulaire (se contente d’interpréter un texte), la
directive va fixer des orientations, des pistes a l'égard desquels des décisions sont prises.

Ex: pendant la crise, les ministres ont pris des directives pour indiquer aux administrations quand il fallait
donner de financement aux entreprises en difficultés.

Elles ne sont possibles que si la loi laisse une marge d’appréciation a l’administration : la directive
administrative n’est pas considérée comme un acte administratif et donc on ne peut pas exercer de recours.

Par 3 : Les caractéristiques du recours devant le juge administratif

Premièrement le recours au droit administratif est gratuit (A) et n’est jamais suspensif (B).

A/ La gratuité du recours devant le juge administratif

Les recours sont toujours gratuits, en effet depuis la loi du 22 décembre 2003, il n’est plus nécéssaire
d’acquitter un droit de timbre pour exercer un recours.
Cette gratuité s’explique par le fait que les recours devant le juge administratif permettent non seulement de
protéger les droits des citoyens mais aussi de protéger d’une façon générale le principe de l’égalité. Mais cela
n’explique pas la nécessité pour les citoyens de payer des frais d’avocat souvent important en terme de droit
administratif et pour éviter les situations d’inégalité entre ceux qui peuvent payer ou pas il existe un
mécanisme comme en droit privé que l’on appelle le mécanises d’aide juridictionnel (10 juillet 1991) et qui
prévoit une aide financière pour certains requérants donc le revenu se situe en dessous d’un certain seuil.

B/ L’effet non suspensif du recours

Lorsqu’un citoyen saisit un juge pour un contrôle administration, ce recours ne suspend jamais l’exécution
de l’acte administratif. On appelle cela « le privilège du préalable ». Cela signifie que les actes administratif
bénéficient toujours d’une présomption de légalité ils sont présumés être légaux et cette présomption ne peut
en principe être mise en cause par les actions des particuliers.

Par exemple si l’administration impose a un contribuable de payer par erreur un impôt en principe il faut
d’abord payer impôt et ensuite seulement on peut demander à un juge d’annuler cette erreur.

Néanmoins ce privilège de l’administration connait deux sortes d’exceptions : d’abord il arrive que une loi
particulière reconnaisse pour tel ou tel acte le caractère suspensif des recours qui sont exercés par les
citoyens, dans certains cas particuliers les recours sont bien suspensif. Ensuite il est toujours possible en
parallèle du recours principal de demander au juge administratif de suspendre l’acte administratif en question
; on appelle cette procédure qui vise a demander la suspension de l’acte un référé-suspension.

Par 4 : Les différents juges administratifs

A/ L’organisation générale de la juridiction administrative

Rappel : la justice administrative est exercée par deux sortes de juges : les juridictions administratives
générales, celle qui ont une compétence pour tous les contentieux (les tribunaux administratifs et les cours
administratives d’appel) et les juridictions administratives spéciales qui sont compétentes dans certains
contentieux seulement (par exemple en matière de droit d’asile).

Les tribunaux administratifs ont été crées en 1953 dans le but de désengorger le conseil d’état qui ne pouvait
pas a l’époque rejoindre a tous les recours qu’il recevait. A ce moment la le conseil d’état devient alors un
juge d’appel des tribunaux administratif. Mais cette réforme n’arrive pas à endiguer l’afflux d’affaires qui
sont portées en appel devant la conseil d’état.
On a donc fait une deuxième réforme et crée avec la loi du 31 décembre 1987 les cours administratives
d’appel qui ont remplacées le CE comme juge d’appel des tribunaux ad

Ce qui nous trois Niveau : 43 tribunaux ad / 8 cours ad d’appel / 1 CE

Cette organisation de la juridiction administrait en différents niveau peut conduire a des divergence
d’interprétation entre les juges (par exemple le tribunal administratif Montpellier n’interprète pas le droit e la
même façon que le tribunal administratif de Paris)
Pour éviter cette situation de divergence la loi du 31 décembre 1987 a crée une procédure spéciale qui permet
aux juges du fond de l’affaire de demander l’avis du CE dans le cas où une affaire présente une difficulté
sérieuse et que le problème se pose dans de nombreux litiges. Autrement dit ce mécanisme permet au CE
d’unifier le droit en donnant une réponse générale sur un problème de droit complexe.
Cette procédure existe également du cote de la juridiction judiciaire.

B/ La répartition des compétences au sein de la juridiction administrative

Il existe trois sortes de compétences :


- Une compétence de premier ressort : compétences des juges au moment où le recours est introduit par
les justiciables. Autrement dit c’est la compétence du premier juge qui intervient dans l’affaire.
Il existe en droit administratif une compétence de premier ressort de droit commun et une compétence de
premier ressort spéciale. Celle de droit commun est exercée par les tribunaux administratifs, autrement dit en
principe tout les recours contre un acte administratif doivent être exercés devant le tribunaux administratifs.
Il existe néanmoins une compétence particulière exercée par le conseil d’état : en effet il arrive que le CE soit
compétent en premier ressort en ce qui concerne certains actes administratifs (ex: lorsque sont attaqués les
décrets ou les ordonnances du présidant de la république ou lorsque sont attaqués les actes réglementaires
des ministres ou encore les décisions prises par certaines autorités administratives)

- Une compétence en appel : depuis 1987 les cours administratives d’appel sont compétentes dans la très
grandes majorités des appels formés contre les jugements des tribunaux administratifs. Néanmoins le CE
conserve quelques compétences en appel (par exemple c’est le CE qui est compétent en appel pour tous
les contentieux liés aux élections).
Le taux d’appel des jugements des tribunaux administratif et de l’ordre de 20% en France c’est à dire que
dans 1 affaire sur 5 un recours en appel est formé.

- Une compétence en cassation : le recours ou le pourvoi en cassation constitue une voie de recours que
l’on peut faire à l’encontre des décisions qui sont rendues en dernier ressort c’est à dire contre les arrêts de
la cour administrative d’appel qui intervient après le tribunal administrative. Le pourvoi en cassation
consiste à demander à la juridiction suprême de censurer les erreurs d’interprétation ou d’application de la
règle de droit qui ont été commises par les juges du fond. Lors d’un pourvoi en cassation le juge de
cassation ne rejuge pas l’affaire, il se contente de dire si le tribunal a bien appliqué la loi, autrement dit le
juge de cassation contrôle le jugement rendu par un autre juge mais il ne contrôle pas les faits de l’affaire.
Si le juge de cassation constate que le tribunal a bien applique le droit alors dans ce cas il rejette le pourvoi à
l’inverse si le juge de cassation constate que le tribunal a mal appliqué le droit alors il casse l’arrêt et dans ce
cas il va renvoyer l’affaire à un autre juge qui se situe obligatoirement dans un autre lieu géographique.

Section 2° La juridiction constitutionnelle


La justice constitutionnelle est assurée en France par le juge constitutionnel, la mission principale de ce
conseil est d’assurer le contrôle de constitutionnalité c’est a dire de vérifier que les lois et les traites sont
biens conformes à la constitution. Le conseil constitutionnel est apparu en 1958 avec la constitution de la V°
République, notre constitution consacre ainsi un titre entier au conseil constitutionnel qui va de l’article 56 à
l’article 63 de la constitution.

Par 1 : La composition du conseil constitutionnel

Il y a plusieurs catégories de membres qui compose ce conseil constitutionnel (art 56 qui distingue les
membres nommés et les membres de droit)

A/ Les membres nommés

Le conseil constitutionnel est composé en France de 9 Jules qui sont nommés par différents autorités
publiques, la durée de leur mandat est fixé à 9 ans, un seul mandat est autorisé la règle pour la nomination est
la suivante : 1/3 des membres est renouvelé par roulement tous les 3 ans, donc tout les 3 ans il y a trois
nouveaux membres qui sont élus. Cette règle de roulement car ce mécanisme du roulement permet de
garantir une continuité dans la composition du conseil constitutionnel ce qui permet d’éviter des
changements trop importants dans la jurisprudence puisque la composition évolue progressivement tout les 3
ans.
Les autorités de nomination (ce qui les nomme) sont des autorités politiques (hommes politiques) et il y en a
trois : le président de la république, le président de l’assemblée nationale et le président du sénat. Chaque
autorités désigne tout les trois ans un membre au conseil constitutionnel, en partant de ce constat on peut
faire deux observations :

- Le premier ministre n’est pas compétent pour juger un membre du conseil constitutionnel

- Le parlement est privilégié par rapport au président puisque le président de l’assemblée nationale et celui
du Sénat ont tout les deux un pouvoir de nomination

Mais dans les faits le président de la république et celui de l’assemblée nationale appartient presque toujours
a la même famille politique sauf dans un cas aujourd’hui très rare : « une période de cohabitation »

Dans les faits le président de la république qui va dire aux autres quels sont les trois membres qu’il va
nommer : il est avantagé
Le seul qui peut s’opposer c’est le président du sénat qui fait toujours en sorte de nommer au conseil
constitutionnel des opposants aux idées du président en place.

Depuis une réforme récente du 23 juillet 2008 les parlementaire ont un droit de regard sur les nominations
faites au CC, ils peuvent contrôler les candidats et éventuellement rejeter les personnes qui n’auraient pas les
compétences nécessaires pour exercer la fonction.

En pratique chaque nouvelles nominations fait l’objet d’un contrôle par une commission parlementaire qui
est composée à la fois de membres de la majorité mais aussi de l’opposition. Tout les candidats sont donc
auditionné et les parlementaires peuvent leur poser des questions par exemple sur leur expérience
professionnelle, ensuite un vote à lieu à l’intérieur de la commission et la règle est la suivante : si 3
cinquième des parlementaire refusent le candidats alors cette personne ne peut pas être nommée.

Cette procédure existe également dans beaucoup de pays notamment aux états-unis pour les nominations à la
cour suprême

B/ Les membres de droit

A cote des 9 membres données l’article 56 de la constitution nous dit que tout les anciens présidents de la
république sont membres de droit à vie au conseil constitutionnel : cette mesure à l’origine était destiné à
offrir une retraite aux anciens présidents de la république et plus particulièrement il s’agissait pour De Gaule
de remercier les deux anciens président de la quatrième république qui avaient facilité son arrive au pouvoir
en 1958. Aujourd’hui on peut douter de ce « cadeau » pour deux raisons : premièrement il s’agit en réalité
seulement d’une possibilité pour les anciens présidents, ils peuvent en effet intégrer mais aussi partir du
conseil constitutionnel comme bon leur semble au gré des affaires, un président de la république peut donc
siéger pour une affaire et ne pas siéger pour la suivante. Deuxièmement les anciens présidents de la
républiques bénéficient en étant membre du CC d’une immunité pénale : en tant que membre du CC ils ne
peuvent pas être poursuivi pour les délits ou les crimes qu’ils auraient commis sauf si cet ancien président
renonce définitivement a faire parti du CC, c’est le cas actuellement de Francois hollande et Sarkozy depuis
2013 date a laquelle le CC a jugé illégal ces comptes pour la campagne.

Par 2 : La saisine du conseil constitutionnel

On appelle saisine l’acte par lequel le CC est saisi pour exercer sa mission de contrôler la constitutionnalité
des lois et des traités. Il existe des catégories de personnes qui peuvent saisir le CC : premièrement quatre
autorités publiques peuvent saisir le conseil constitutionnel, les trois même personnes qui nomment les
membres (président république, sénat, assemblée nationale) mais aussi et surtout en pratique 60
parlementaires au minimum depuis la reforme du 21 octobre 1974 . Par conséquent si 60 débutés ou 60
sénateurs estiment que telle ou telle loi qu’il faut voter est contraire à la constitution alors ils peuvent rédiger
un recours en demandant au conseil constitutionnel de censurer cette loi. Cela permet surtout à l’opposition
parlementaire de saisir le CC pour contester les lois votées par la majorité. Deuxièmement depuis une
révision de la constitution du 23 juillet 2008 les citoyens peuvent aussi saisir le conseil constitutionnel en
utilisant une procédure que l’on appelle la question prioritaire de constitutionnalité : la QPC. Ce mécanisme
est prévu a l’article 61-1 de la constitution.

On peut faire 2 observations sur cette QPC : premièrement le jugement de ces QPC présente une originalité,
concrètement lorsqu’une personne est engagée dans un procès quelqu’il soit il peut accompagner sa demande
principale d’une QPC dans laquelle il va tenter de démontrer aux juges que la loi en cause dans son affaire
est contraire à la constitution
ex fictif : personne accusée d’un meurtre et a l’occasion de son procès cette personne va poser une QPC pour
dire que l’article du code pénal qui punit le meurtre est contraire à la constitution

ex concret : dans une affaire récente une association d’étudiants a été en conflit avec le gouvernement a
propos de l’organisation de parcoursup devant les tribunaux, à l’occasion de ce conflit avec le gouvernement
cette association étudiant a posé une QPC pour demander au CC de contrôler la loi qui a crée parcoursup en
disant qu’elle est contraire a la constitution.

Concrètement lorsque le juge de l’affaire reçoit cette QPC il va l’examiner simplement pour vérifier qu’elle
est bien recevable (ex : il vérifie que cette QPC respecte bien le formes qui sont imposées par la loi); le
tribunal dispose de trois mois pour examiner la recevabilité de cette QPC mais le tribunal ne répond pas à
cette QPC, il ne la juge pas : il se contente de vérifier qu’elle est recevable.
Si elle est recevable il va alors suspendre le procès, il fait un « sursis à statuer » et à ce moment là il ne va
pas directement renvoyer la question au CC, en effet il va d’abord la renvoyer soit à la cour de cassation
(litige de droit privé) soit au conseil d’état (litige de droit public) et à nouveau le conseil d’état ou la cour de
cassation va aussi vérifier la recevabilité de la QPC (ils disposent aussi de 3 mois max). Enfin si cette QPC
est jugée recevable par ces derniers elle est finalement renvoyée au CC qui lui va juger cette QPC et va donc
répondre a la question, la juger en fond, lui aussi a trois mois pour y répondre.
En fonction de la décision du CC si il décide de l’annuler, dans ce cas là tout simplement le litige va s’arrêter
(=victoire) définitivement et la loi est annulée mais en revanche si il estime qu’elle n’est pas contraire le
procès pourra répondre son cours normal. Aucun appel n’est possible des décisions du conseil
constitutionnel.

Cette procédure QPC permet au justiciable de faire annuler une loi contraire a la constitution mais c’est une
partie seulement de la constitution qui est concernée en effet les citoyens ne peuvent attaquer une loi que si
cette loi est contraire aux libertés fondamentales qui sont consacrées dans la constitution (ex: l’article 1 de la
constitution qui consacre le principe d’égalité entre hommes et femmes).

Quand on pose une QPC il faut toutous invoquer une atteinte à la liberté fondamentales qui sont
garanties par la constitution.

Par 3 : Les attributions du conseil constitutionnel

La principale mission du conseil constitutionnel est de contrôler la constitutionnalité des lois et de traités
c’est à dire de vérifier que ces lois et ces traités sont biens conformes à la constitution. Pour exercer ce
contrôle de constitutionnalité le conseil utilise ce que l’on appelle des « normes de références ».

A. Les normes de référence

On appelle normes de référence les normes qui sont utilisées par le conseil constitutionnel pour contrôler les
lois et les traités. En principe c’est la constitution qui sert de fondement au contrôle du conseil
constitutionnel, néanmoins ce terme de constitution doit s’entendre au sens large : à l’origine (dans la pensée
des constituants) la compétence du conseil constitutionnel aux seules dispositions effectives de la
constitution (ses articles). Hors le texte votée en 1758 contient également un préambule c’est à dire une sorte
d’introduction a la constitution d’une vingtaine de lignes. Très rapidement s’est donc posé la question de
savoir quelle était la valeur juridique de ce préambule et si ce préambule faisait ou non partie des normes
de références. Cette question est très importante car le préambule lui-même fait référence a de grands textes
juridiques français (par exemple il fait référence à la DDHC). Hors si on considère que ce préambule possède
la même valeur juridique que la constitution, cela revient donc à intégrer dans la constitution les grands
textes juridique évoqués dans le préambule.

Réponse à cette question dans une célèbre décision du 16 juillet 1971, le conseil constitutionnel lui-même a
estimé que le préambule de la constitution avait bien valeur juridique. Depuis cette décision, les grands
textes qui sont évoqués dans le préambule ont eux aussi valeur juridique.
La déclaration de 1789 est donc aujourd’hui une norme de référence dont se sert le conseil pour exercer son
contrôle.

Pour exemple d’utilisation de préambule, lorsque que la conseil constitutionnel a étudié la loi sur le pass
sanitaire, il a annulé les dispositions de cette loi qui imposait aux salariés en CDD de présenter un pass
sanitaire car cette obligation porte atteinte aux principes d’égalité reconnus par la DDHC car elle ne
concerne que la salariés en CDD.

B/ Les normes controlées

Il existe deux grandes catégories de normes controlées par le conseil : les traités et les lois.

1/ Le contrôle des traités internationaux

L’article 54 de la constitution prévoit que : si le conseil constitutionnel juge qu’un traité est contraire à la
constitution alors il n’est pas possible (pour la France) de signer ce traité. Le conseil est donc compétent pour
vérifier la constitutionnalité des traités.

Cette question du contrôle de constitutionnalité des traités est une question d’actualité importante car la
cour constitutionnelle en Pologne a estimé très récemment que les traités européens relatifs à l’union
européenne étaient contraires à la constitution polonaise. Hors en principe lorsque les traités européens sont
contraires a la constitution d’un état membre, il revient a cet état membre de modifier sa constitution, mais le
gouvernement polonais ne souhaite pas modifier sa constitution ce qui conduit à un conflit inédit entre le
gouvernement polonais et l’union européenne.

Est-ce que cette situation a déjà eu lieu en France ?

Oui et a de nombreuses reprises. En France en effet le conseil constitutionnel a juge a plusieurs reprises que
les traités européens étaient contraires a la constitution.

On peut prendre deux exemples :

En 1992, l’union européenne adopte un traité qui prévoyait de donner au ressortissants de l’union
européenne un droit de vote de d’éligible aux élections municipales dans tous les états : en soit un droit
reconnu a tout les européens quelques soit leurs nationalités de participer aux élections municipales de leur
ville de résidence. Ce traité va être examiné pas le conseil constitutionnel, hors dans une décision 9 avril
1992 le conseil juge que le droit de vote doit être réservé aux seuls citoyens français et qu’il n’est donc pas
possible de donne en France un droit de vote à des étrangers, car dit le conseil : cela porterait atteinte à la
souveraineté de la France et donc a la constitution. Résultat le traité est donc contraire a la constitution.
Pour contrer cette décision du conseil constitutionnel le gouvernement de l’époque va donc être obligé de
réviser la constitution et cela explique pourquoi nous avons aujourd’hui dans notre constitution un article qui
donne spécifiquement le droit de vote aux citoyens européens mais seulement pour les élections municipales.

En 2004, l’union européenne souhaitait se doter d’une véritable constitution européenne, cette nouvelle
constitution européenne transformait l’union européenne en un état fédéral, très proche des Etats-Unis, c’est
à dire un système dans lequel les Etats membres avaient peu de pouvoir et de compétences. A nouveau le
conseil constitutionnel est saisie de cette constitution européenne et il a jugé dans une décision du 19
novembre 2004 que cette constitution européenne la aussi portée atteinte a la souveraineté de la France. Pour
contrer cette décision le président de la république de l’époque, Chirac, choisit de réviser la constitution mais
cette fois-ci en utilisant le référendum mais malheureusement pour lui il débouche sur un non de la part des
français qui refusent l’adoption de cette constitution européenne. Cela a refroidi les hommes politiques et
cela explique pourquoi depuis cette date il n’y a plus jamais eu aucun référendum en France.

2/ Les lois

L’article 61 de la constitution qui prévoit le contrôle de constitutionnalité des lois et en distingue deux
catégories : les lois organiques qui font l’objet d’un contrôle obligatoire et les lois dites ordinaires qui font
l’objet d’un contrôle facultatif.

A/ Les lois organiques

Ce sont des lois qui organisent le fonctionnement des institutions (par exemple le fonctionnement de la
justice ou des collectivités territoriales), elles font donc l’objet d’un contrôle obligatoire de la part du conseil
constitutionnel. Concrètement c’est le président de la république qui saisit obligatoirement la conseil
constitutionnel chaque fois qu’une loi organique est adoptée par le parlement.

B/ Les lois ordinaires

En théorie toutes les lois ordinaires peuvent faire l’objet d’un contrôle facultatif de la part du conseil
constitutionnel, mais en pratique le conseil à lui même fait des distinctions entre différentes catégories de lois
et il refuse de contrôler certaines de ces lois.

Quelles sont ces lois qu’il refuse de contrôler ?

Il y a deux catégories :

Les lois référendaires sont des lois qui sont issues des référendum (par exemple il y a eu en 2000 un
référendum qui a fait passer le mandat du président de 7 ans à 5 ans pour un quinquennat). Hors par la
décision du 6 novembre 1962 le conseil constitutionnel a jugé qu’il était incompétent pour contrôler ces lois
référendaires au motif que ces lois étaient l’émanation de la souveraineté du peuple

Les lois constitutionnelles qui sont adoptées par les parlementaires pour réviser la constitution (par exemple
la loi constitutionnelle du 23 février 2007 a inscrit dans notre constitution que « nul ne peut-être condamné à
la peine de mort »). Hors dans sa décision du 26 mars 2003, le conseil constitutionnel a estimé qu’il n’était
pas compétent pour contrôler ces lois constitutionnelles, donc depuis cette date les lois constitutionnelles en
France ne font l’objet d’aucun contrôle contrairement à beaucoup d’autres pays notamment l’Allemagne et
l’Italie. En conséquence les parlementaires sont donc libres de modifier notre constitution comme ils le
souhaitent ce qui pourrait entrainer des conséquences néfastes pour notre démocratie.

Introduction
Le législatif pose la loi, il doit être indépendant de l’exécutif. Le pouvoir judiciaire juge, il applique la loi hors de litige.
Il existe un principe d’indépendance des juges, c’est-à-dire que le pouvoir exécutif ne peut pas donner d’ordres aux juges dans
l’application de la loi. Le juge doit être hors de portée des sanctions que l’exécutif pourrait lui donner (inamovibilité).
Cependant il y a des exceptions, un juge ne peut être déplacé par le pouvoir, les professeurs du supérieur ne sont pas soumis au pouvoir.

Tous les juges de carrière sont des magistrats mais tous les magistrats ne sont pas des juges. Ce sont les magistrats « assis » (du
siège) qui bénéficient du principe d’indépendance. Les magistrats du parquet sont ceux qui exercent le ministère public, ils vont parler au nom de
l’État, de la société, de la volonté générale. En France, la partie civile n’a pas le droit de réclamer des peines. Le parquet ne bénéficie pas du
principe d’indépendance absolue. Mais, nous ne sommes pas parquetier ou juge à vie. Le parquet c’est le procureur de la République, les
substituts du procureur devant le tribunal judiciaire. Le parquet devant la juridiction suprême est le procureur général et les substituts généraux.
Le terme « judiciaire » a plusieurs sens : quand on parle de l’ordre judiciaire, c’est différent que lorsque l’on parle du pouvoir judiciaire.
Dans la séparation des pouvoirs, on sépare les juges sans distinguer s’ils sont du droit privé ou public, de l’exécutif et du législatif. Quand on parle
d’ordre judiciaire, on veut séparer les juridictions du droit privé (juridiction judiciaire) des juridictions administratives (juridiction administratif) :
ainsi, on distingue plusieurs ordres dans le même pouvoir judiciaire.
L’article 34 de la constitution va définir le domaine réservé au législateur.
L’article 37 de la constitution nous dit que tout ce qui n’est pas dans la liste de l’article 34 sera compétent par le pouvoir exécutif. Les
ordonnances c’est quand le pouvoir exécutif veut aller vite dans des domaines réservés : le Parlement va autoriser l’exécutif à créer des règles dans
les domaines réservés.

I. Présentation générale de l’ordre juridictionnel judiciaire


Le code de l’organisation judiciaire est le texte qui va organiser les juridictions de l’ordre judiciaire. Si on veut comprendre
l’organisation judiciaire, il faut comprendre la procédure.
Le droit commun est le droit civil. On se rend compte qu’il ne fonctionne pas lorsque le commerce évolue rapidement au Moyen-Âge.
Peu à peu, un droit spécial va naître et le droit civil va devenir le droit commun (car il y a des droits spéciaux). Quand 2 règles se contredisent,
c’est la plus spécial qui s’appliquent.
Il faut donc toujours définir le champ matériel d’application : le tribunal connait de telle ou telle matière. On a alors une juridiction de
droit commun : en France, il s’agit du tribunal judiciaire. Nous devons définir la nature de litige relevant des tribunaux spéciaux plutôt que de
celui de droit commun : c’est la compétence d’attribution ou ratione materiae. Si on ne trouve pas de règles nous renvoyant dans un tribunal
spécial, on va dans le tribunal de droit commun.
Si on doit aller au tribunal de commerce, on doit savoir lequel est compétent territorialement. La compétence territoriale est dans le code
de procédure civile.

1. Les juridictions du 1er degré


Elles sont, en principe, celles devant lesquelles les partis comparent pour la première fois. Cependant, il y a des affaires pour lesquelles,
le conseil d’État peut être saisi directement mais ça n’est pas le cas de la cour de cassation qui ne statue jamais en 1er.
Elles examinent les affaires en faits (elles vont déterminer ce qu’il s’est passé grâce aux preuves, il existe des règles relatives à la preuve
que le juge doit respecter, donc s’il n’y pas de preuve, le juge ne peut pas retenir les faits : « celui qui prétend quelque chose doit le prouver ») et
en droit (le juge doit d’abord faire la qualification juridique des faits c’est-à-dire mettre un nom juridique sur les faits, le juge doit ensuite chercher
la règle de droit dans le code qui se réfère à la qualification juridique (si on a l’étiquette du contrat de travail, alors on cherche dans le code du
travail), le juge doit alors interpréter la règle puis va statuer : soit il fait droit aux demandes, soit il déboute le demandeur.
Une des partis peut faire appel, on dit qu’il interjette appel (c’est un recours ordinaire). Le jugement est insusceptible d’appel lorsque
nous ne pouvons pas interjeter appel : on dit que le jugement est rendu en premier et dernier ressort. Le plus souvent, la raison pour laquelle un
jugement est insusceptible d’appel est qu’il est sous le quantum (seuil qui va déterminer l’importance du litige, ce seuil est appelé taux du
ressort). Il ne faut pas le confondre avec le taux de compétence, si on dépasse ce taux on va devant une juridiction mais si on ne le dépasse pas,
on va devant une juridiction différente.

2. Les juridictions du 2nd degré


On parle de 2nd degré car la cour de cassation n’est pas un 3ème degré de juridiction. La cour d’appel va rejuger l’affaire dans son
intégralité (aussi bien en faits qu’en droit). On peut apporter des fondements juridiques et des moyens nouveaux. La seule chose que nous ne
pouvons pas faire en cause d’appel, c’est présenter de nouvelles demandes. La cour d’appel confirme ou infirme. Celui qui interjette appel est
l’appelant, la partie adverse est l’intimé.

3. La cour de cassation
Le pourvoi en cassation est un recours extraordinaire et est formé par la partie n’ayant pas eu gain de cause. Elle n’a pas la même
fonction que les autres juridictions inférieures (du 1er degré et les cours d’appel = juridictions du fond). Les juridictions du fond jugent en faits et
en droit, ce qui les distingue de la cour de cassation c’est que la cour de cassation ne juge qu’en droit, on dit que les faits sont souverainement
appréciés par les juges du fond (les faits donnés par les juges du fond ne sont pas remis en question). La cour de cassation tranche aussi en fond
mais seulement en droit, dans un procès, nous avons plusieurs types de défense. Un litige insusceptible d’appel peut faire l’objet d’un pourvoi en
cassation.

Il existe 3 types de défenses :


• Exception de procédure ou une exception de nullité : On soulève un problème qui concerne la procédure par exemple une
exception d’incompétence.
• Les fins de non-recevoir : on dit que le demandeur a mal fait les choses. Par exemple, la prescription qui est le délai au terme
duquel si le tribunal n’est pas saisi, on perd l’action (il ne faut pas le confondre avec l’instance)
• Les défenses au fond (sur les faits, le droit, etc…)
La cour de cassation va dire si la loi a été appliquée pour chacune des défenses ci-dessus.

Le code de procédure civile « le pourvoi en cassation tend à faire censurer la cour de cassation, la non-conformité de jugement qui
l’attaque aux règles de droit ».
La cour de cassation peut :
• « Rejeter le pourvoi » et rendre un arrêt de rejet. Dans ce cas, il n’y a plus de recours devant les juridictions internes. Les cours
européennes ne sont pas des recours aux décisions nationales.
• Ne pas suivre la cour d’appel et « casse et annule l’arrêt ». Elle rendra un arrêt de cassation. Le principe est que la cour de cassation,
ne jugeant qu’en droit, va renvoyer soit devant une autre cour d’appel (qui va rejuger le procès avec les faits et le droit) soit devant
la même cour d’appel autrement composée (même cour d’appel mais avec d’autres magistrats). La cour de cassation peut casser,
annuler mais sans renvoyer quand la solution du litige peut se faire directement par cette dernière, sans réinterpréter les faits.

II. Des juridictions de 1ère instance


Selon les affaires, il faut déterminer la compétence matérielle et territoriale du tribunal. Dans le droit privé, on peut trouver du pénal,
mais ce n’est pas vraiment du droit privé. Dans une juridiction pénale, la partie civile n’a rien d’autre à demander que la réparation du préjudice.
Du côté judiciaire, les juridictions civiles sont tout ce qui n’est pas pénale.

1. Les juridictions civiles


Ce sont celles qui ont a tranché tous les litiges du droit privé (pas droit public, ni droit pénal). Dans ces juridictions : il y a une juridiction
de compétence générale (de droit commun) puis des juridictions spécialisées.

a. Les juridictions spécialisées


Ce sont celles qui sont compétentes pour les matières qu’on leur a spécialement assignées. C’est-à-dire que si on ne trouve pas un texte
disant que notre procès, par sa nature, relève d’une juridiction spéciale, alors on va devant la juridiction de droit commun.

i. Les tribunaux de commerce


Ce sont les premiers ayant émergé après plusieurs litiges entre commerçant dans lesquels le droit commun n’était pas compétent. Ces
tribunaux sont appelés juridictions consulaires. C’est Colbert qui va généraliser ces juridictions sur le territoire. Les juges de commerce sont des
commerçants élus par des commerçants, par leurs pairs. Ils ont les mêmes prérogatives que les autres juges puisque leurs décisions ont force
exécutoire.
Pour ces tribunaux, nous avons deux types de compétences :
• Pour les litiges entre commerçants et liés à leur activité professionnelle, ils n’ont pas le droit de se rendre devant le tribunal judiciaire.
L’article L. 121-1 du code de commerce définit le commerçant comme étant « ceux qui exercent des actes de commerce et qui en font
leur profession habituelle ». Ce texte ne nous aide pas car il définit le commerçant par rapport aux actes de commerce. Si j’ai un litige
entre commerçants par rapport à des actes de commerce n’étant pas dans la liste, ils iront quand même devant le tribunal de commerce :
c’est la théorie de l’accessoire car c’est accessoire au métier des commerçants.
• Pour les litiges concernant les actes de commerce listés par l’Article L. 110-1 du code de commerce. Il y a des actes de commerces
objectifs : par exemple, la lettre de change appelée aussi traite, il s’agit d’un acte de commerce objectif c’est-à-dire qu’en cas de litige,
il relève de la compétence du tribunal de commerce, que ce soit des commerçants ou non.
• On parle d’acte mixte quand une partie est civile et l’autre est commerçante. Dans ce cas, si le demandeur est le commerçant, il est
obligé d’aller devant le tribunal civil. En revanche, si le demandeur est le non-commerçant, ce dernier a le choix entre le tribunal
civil ou le tribunal de commerce.
• Les procédures collectives sont des procédures ouvertes par les tribunaux en cas d’insolvabilité en matière professionnelle. Quand un
débiteur est insolvable, on parle de cessation de paiement (faillite).
o Les procédures de faillite contre les commerçants individuels (commerçant exerçant en tant de personne physique, il n’y a pas
de personne morale) relèvent du tribunal de commerce et du droit des faillites.
o Les procédures de faillite contre les personnes morales relèvent du droit des faillites. S’il s’agit de personnes morales
commerçantes (soit GIE soit sociétés commerciales), ils vont devant le tribunal de commerce, s’il s’agit de sociétés civiles
(immobilières, etc…), elles vont devant le tribunal civil.
o En Alsace-Lorraine, c’est une chambre commerciale du TJ qui s’occupe des affaires commerciales

En dessous de 5000 euros, on ne peut pas faire appel, au-dessus, on dit qu’il statue en premier ressort. Avant, la représentation par avocat
n’était pas obligatoire alors que dans le TJ, c’était obligatoire. De nos jours, la représentation par avocat est obligatoire à partir de 10 000 euros.

Le juge des référés est le président de la juridiction qui dispose de pouvoirs juridictionnels propres : il prend des ordonnances. Alors
que le juge du fond rend un jugement. Pour que le juge des référés puisse statuer, il ne faut pas de contestation sérieuse et il pourra nous référer.
C’est la décision du tribunal qui compte et pas celle des juges.

Les juges du tribunal de commerce sont bénévoles.

ii. Les conseils de prud’homme


Leur nom vient de « prodome » signifiant « ordre prudent, de bons conseils ». C’est une juridiction spécialisée compétente dans les
litiges entre employeur et salarié à l’occasion d’un contrat de travail. Nous avons souvent des requalifications pour déterminer la nature du
contrat entre les deux parties. Les juges ont des critères de qualification, il les applique au contrat pour savoir si c’est un contrat de travail. Ce
critère est le lien de subordination : s’il y a ce lien entre les deux parties alors nous avons affaire à un contrat de travail. Le droit du travail est un
droit impératif car il protège la partie faible.
La question de séparer ce qui relève vraiment de la relation des parties au contrat de travail : conflit individuel du travail. Il ne faut pas
les confondre avec les conflits collectifs du travail comme par exemple, les problèmes relatifs à la grève ou aux représentations des employés,
etc… ces derniers ne relèvent pas du conseil des prud’hommes.

Particularité du conseil des prud’hommes : On est obligés de passer par le bureau de conciliation. S’il n’y a pas de conciliation, on peut
plaider devant le bureau de jugement.

Ces conseils sont des juridictions paritaires (composés d’autant d’employeur que de salariés), composés de juges bénévoles qui ne
sont pas des magistrats professionnels. Lorsqu’on a une parité, on a un partage de voie et le conseil de prud’homme rend un jugement de partage
de voie donc un jugement sans solution.
Le juge départiteur est un magistrat de carrière, on estime donc qu’il est impartial : il se trouve au TJ. Le procès est donc refait avec la
présidence du magistrat.
Pendant longtemps, les juges ont été élus par leurs pairs : les organisations syndicales présentent des listes, et les employés votaient pour
les employés et de même pour les salariés. Maintenant, ils sont désignés par les ministres du travail et de la justice, toujours en les désignant à
partir des listes des organisations syndicales.

Le taux des ressorts (seuil du montant duquel on peut faire appel) est de 5000 euros.

Il y a plus de 200 conseils de prud’homme en France.

iii. Les tribunaux paritaires des baux ruraux :


La nature des affaires relevant de ces juridictions relève des baux ruraux, il en existe deux types :
• Les métayages avec un métayer
• Les fermages avec un fermier c’est-à-dire un locataire de biens ruraux les exploitant à son compte

Le loyer est en espèce ou en nature (le preneur donne une partie de ses récoltes au bailleur).

C’est une juridiction paritaire (on respecte le fait que d’un côté on a un bailleur et un preneur donc les juges sont soit des locataires soit
des bailleurs). Ces juges sont des échevins car il s’agit d’une juridiction échevinale car on a un magistrat du TJ qui va siéger avec les échevins (il
n’est pas un départiteur car il siège dès les premiers débats). Ce n’est pas une juridiction permanente, elle se réunit par session.

iv. Les tribunaux des affaires de sécurité sociale (TASS)


Elles ont été supprimées en Janvier 2019, ces compétences ont été transférées au TGI puis au TJ avec le pôle social des TJ. On y traite
toutes les contestations opposant les organismes d’ordre sociale et les usagers.

Le taux du ressort est fixé à 5000 euros.

b. Les juridictions de droit commun


Ce sont les juridictions à compétence générale, cela signifie qu’elles connaissent de toutes les affaires qui ne sont pas spécialement
attribuées aux juridictions spécialisées. Il y a eu une réforme entrée en vigueur le Janvier 2020, avant celle-ci il y avait 2 juridictions différentes :
• Le tribunal de Grande Instance
• Le Tribunal d’Instance.

La réforme entrée en vigueur le Janvier 2020 les a fusionnés, pour former le Tribunal Judiciaire qui a recueilli les compétences de ces 2
anciennes juridictions, ainsi nous avons identifié dans ces tribunaux, des affaires relevant de juridictions particulières aux matières qui était
auparavant traité par ces anciens tribunaux.

Les TGI étaient des juridictions statuant en principe, en formation collégiale, c’est-à-dire qu’il y avait trois juges (un président et deux
assesseurs) mais il statuait parfois à juge unique. En revanche, le TI statuait toujours à juge unique (un magistrat). Le TJ statue en principe en
formation collégiale, mais dans les affaires relevant avant du TI et relevant aujourd’hui de la juridiction des contentieux de la protection, statue à
juge unique.

i. Le Tribunal de Grande Instance


Il avait une compétence générale, pour les affaires, non attribuées à un tribunal spécial, ayant un taux de compétence supérieur à 10 000
euros.

Il avait aussi des compétences exclusives, dans ces matières, peu importe le montant des demandes (le droit de la famille, le droit
immobilier, la propriété littéraire et artistique, etc…). Au sein du TGI, on retrouve des magistrats spécialisés, par exemple :
• Le juge aux affaires familiales : juge du TGI spécialement compétent pour trancher certaines questions dans les affaires familiales
• Le juge de l’expropriation
• Le juge de l’exécution : compétent pour régler les litiges relevant de l’exécution forcée d’une décision judiciaire de droit civil
• Le juge des tutelles pour mineurs : Il devait être saisi par une requête (= procédure non contentieuse) transmise au greffe du TGI.
• Le juge de la mise en état : Il est important car il intervient dans le cadre d’une affaire où est saisi le tribunal mais dans le cours du
procès, il aura des pouvoirs juridictionnels propres qui sont de plusieurs ordres :
o Juger de la mise en état
o Organiser la mise en état des affaires, donner des délais pour conclure (conclusion : écrits dans lequel on développe les
arguments des partis), quand il considère que l’affaire est en état c’est lui qui fixe la date de la plaidoirie
o Il peut ordonner des mesures d’instructions, par exemple, désigner un expert
o Il peut accorder des provisions (somme que le juge alloue au créancier, c’est une avance à valoir sur les causes du jugement
définitif à intervenir ultérieurement.
o A compétence de statuer sur la plupart des moyens de défense touchant à la procédure. Par exemple, une exception
d’incompétence

Le taux de ressort pour les matières exclusives du TGI est de 4 000 euros.

ii. Le Tribunal d’Instance


On retrouve l’idée qu’il y a une compétence générale : le juge de droit commun va être saisi en fonction du taux de compétence si
les demandes sont inférieures ou égale à 10 000 euros.
Il y a aussi des compétences exclusives, des matières attribuées sans limitation de montant. Par exemple, les affaires concernant les baux
d’habitations (location d’immeuble), les crédits à la consommation, les actions en bornage (mettre des bornes permettant de visualiser les
séparations entre deux propriétés), on retrouve au TI le juge des tutelles pour les majeurs.

Le taux du ressort pour les matières exclusives du TI est de 4 000 euros.

iii. Le Tribunal Judiciaire


Le TJ est issu de la loi de programmation 2018/2022 et de la réforme de la justice du 23 Mars 2019 entrée en vigueur le 1er Janvier 2020.
La problématique du taux de compétence disparait car il n’y a qu’une seule juridiction de droit commun.
On trouve les mêmes idées que pour les anciens tribunaux : nous avons une compétence générale mais aussi des compétences exclusives
comme en matière de propriété intellectuelle, les litiges en matière de marque entre deux commerçants, les accidents de la circulation, et ce, même
avec un véhicule de l’État.

Le TASS est un tribunal qui a disparu mais les affaires relevant avant de ce tribunal, sont jugées par le pôle social du TJ.

Il y a des matières dirigées vers le TJ, mais tous les TJ ne sont pas compétents : par exemple les contentieux en matière d’enlèvement
international d’enfant relèvent de certains TJ.
En matière de juge d’appui dans l’arbitrage international, c’est le président du TJ de Paris qui est compétent. L’arbitrage c’est
quand les partis, par contrat, décident d’écarter tous les juges étatiques et choisissent un juge privé (il peut être n’importe qui mais il n’est pas un
conciliateur ou autre). Très souvent la clause est que le demandeur choisit son arbitre, le défendeur choisit le sien et les deux arbitres choisissent
un arbitre, si l’une des partis ne choisit pas son arbitre, on saisit le juge d’appui qui va le faire. Il intervient donc en cas de difficultés dans
l’organisation des procédures d’arbitrage international.

Dans les TJ, on trouve des juges spécialisés dont nous avons précédemment parlé. La réforme a ajouté le juge des contentieux de la
protection à qui on a donné la compétence des anciens TI.
Avant la réforme, certains départements n’avaient pas de TGI mais des TI, comme ils ont disparu, les tribunaux de proximités ont été
créé et sont distincts du TJ et ont la compétence des anciens TI avec une limite de 10 000 euros. Ce tribunal de proximité est composé de magistrats
professionnels, mais il n’a rien à voir avec les anciens juges de proximité qui ont été créés par une loi du 9 Septembre 2002. En effet, le législateur,
pour désencombrer les tribunaux, à l’idée de donner une compétence pour les petits dossiers à des personnes qui n’étaient pas magistrats mais qui
avaient des pouvoirs similaires à ces derniers. Ces juges ont été supprimés en 2017. Les tribunaux de proximité résultent de la réforme entrée en
vigueur le 1er Janvier 2020.

2. Les juridictions répressives


Aussi appelées juridictions pénales, elles sont chargées de sanctionner les infractions au droit pénal. Il y a une loi pénale prévoyant les
infractions pénales ainsi que leurs sanctions. Ces infractions sont classées en 3 grandes catégories, chacune va relever de juridictions spéciales.

a. Les catégories d’infraction

i. Les contraventions
Il s’agit de la catégorie la moins grave. Elles sont listées par la loi, et parfois la catégorie change par exemple, il y a quelques années, le
viol était un délit, de nos jours, il s’agit d’un crime. Les contraventions relevaient du tribunal de police : c’était le TI statuant en matière pénale.

ii. Les délits


Ils sont plus graves que les contraventions, par exemple, l’escroquerie. Ils étaient jugés par le tribunal correctionnel : c’est-à-dire le TGI
statuant en matière pénale.

iii. Les crimes


Il s’agit de la catégorie la plus grave. Attention, il ne s’agit pas toujours d’un crime de sang comme l’assassinat, l’homicide, etc...

Ils sont jugés par les cours d’assise : c’est une chambre de la cour d’appel mais il s’agit d’une juridiction de 1er degré. Une réforme
de 2019, a créé une juridiction expérimentale appelée cour criminelle départementale.

Les décisions rendues par les cours d’assise sont appelées verdict.
b. Les juridictions répressives de droit commun

i. Les tribunaux de police et correctionnels


Ils sont dans le TJ et sont composés exclusivement de magistrats professionnels.

ii. Les cours d’Appel


Elles sont composées de 3 magistrats professionnels et 6 jurés tirés au sort dans la liste électorale. Ces jurés vont décider de la culpabilité
et de la peine de l’accusé. On considérait avant que la décision des jurés ne pouvait pas faire l’objet d’Appel puisqu’elle représentait le peuple.
En 2001, on décide qu’on peut faire appel, ainsi les cours d’assises d’appel sont apparues et statuent avec 3 magistrats professionnels et
9 jurés.

iii. Les cours criminelles départementales


Elles ont été créées à partir d’une loi de programmation du 23 Mars 2019 dans 15 départements seulement et étaient compétentes pour
les crimes punis entre 15 et 20 ans de réclusion criminelle. Ainsi, elles n’occupent pas des homicides volontaires (assassinat ou meurtre : la
différence c’est que l’assassinat est prémédité). L’idée est d’effectuer un jugement uniquement par des magistrats professionnels

c. Les juridictions répressives d’exception

i. Les juridictions pour mineurs


Pour les infractions sont commises par des mineures, on retient la date à la commission des faits. Ainsi, il est considéré que les mineurs
doivent bénéficier d’une juridiction spéciale :
• Le juge des enfants
• Le tribunal pour enfants : il est présidé par le juge des enfants et deux assesseurs non magistrats
• La cour d’assise des mineures : avec 3 magistrats et 9 jurés

ii. La cour de justice de la république


Elle était auparavant appelée la « haute cour de justice ». C’est une juridiction qui va juger les crimes et les délits commis par des
membres du gouvernement dans l’exercice de leur fonction. Elle est composée de 12 parlementaires (6 députés et 6 sénateurs) et de 3 magistrats
de la cour de cassation.

3. Les rapports entre juridictions répressives et juridictions civiles


Il existe des principes de l’unité des juridictions civiles et répressives.

Principe d’unité de personnels :

Ce sont les mêmes tribunaux avec un nom différent selon la matière civile ou pénale. Ainsi, ce sont les mêmes magistrats, que ce soit
les magistrats du siège (juges) ou du parquet (ministère public : procureur de la république, substituts du procureur et procureurs de la république
adjoint). Les magistrats du parquet sont dans toutes les procédures pénales alors que dans les affaires civiles, nous ne les voyons pas mais ils ont
le droit d’intervenir dans toutes les procédures civiles.

Principe d’unité de lieu : puisque les audiences se tiennent dans les mêmes salles.

L’unité impossible est l’unité de règle :

Au fond, le droit pénal a ses propres règles prévoyant des sanctions qui n’ont rien à voir avec les règles du droit civil. Mais les principes
de raisonnement sont aussi très différents, tout comme la procédure.
En effet, nous avons un code de procédure civile (plutôt accusatoire c’est-à-dire que le juge a une attitude passive, ce sont les partis qui
apportent les éléments du dossier) et un code de procédure pénale (inquisitoire c’est-à-dire que le juge pénal va chercher les éléments du dossier).

Le juge d’instruction est un juge du TJ qui va instruire l’affaire, c’est-à-dire qu’il va poursuivre l’enquête avec la police judiciaire
(branche de l’administration de police sous l’autorité du juge d’instruction). Ce juge va rendre :
• Soit une ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel ou d’assise
• Soit une ordonnance de non-lieu (infraction pas constituée ou lorsque le coupable n’est pas trouvé)

Il ne peut pas juger autre chose ou prononcer des peines mais il peut ordonner une détention provisoire c’est-à-dire mettre en prison une
personne présumée innocente en attendant le procès. C’est le juge des libertés qui va statuer sur les détentions provisoires et contrôles judiciaires
dans toutes les matières. Ce juge ne peut pas siéger parmi les juges qui vont juger l’affaire.

Le juge civil ne peut jamais faire application du droit pénal. En revanche, le juge pénal est admis, en principe, à statuer sur les intérêts
civils à l’occasion d’une infraction dont il est saisi.
III. Les juridictions du 2nd degré

1. Définition
La cour d’appel examine l’affaire en droit et en faits, ainsi, le procès recommence puisque les partis peuvent modifier leurs
argumentations que ce soit en droit ou en faits. Cependant, elles ne peuvent pas effectuer de demandes nouvelles. Le taux du ressort est un
montant des demandes chiffrables au-delà duquel la décision rendue au premier degré est susceptible d’appel et en-deçà duquel, elle ne
l’est pas.

2. Composition et fonctionnement des cours d’appel


Il y a une cour d’appel par région judiciaire. Les régions judiciaires ne correspondent pas aux régions administratives. Les cours d’appel
sont composées de plusieurs chambres en fonction de la matière, donc il n’y a pas de juridictions différentes selon les matières :

• Chambre civile : juge les appels contre les jugements du TJ


• Chambre commerciale : jugea les appels contre les jugements des tribunaux de commerce de son ressort
• Chambre sociale : juge les appels contre les jugements rendus par les conseils de prud’hommes. Avant la réforme, elle jugeait aussi les
appels contre les jugements rendus par les TASS et qui sont de nos jours rendus par le pôle social des tribunaux judiciaires.
• Chambre correctionnelle : juge les appels contre les jugements rendus par les décisions rendues en matière de contraventions et délit.
Attention, les crimes sont rejugés par la cour d’appel d’assise

Il y a une distinction entre les magistrats du siège et ceux du parquet. Dans la cour d’appel, les magistrats du siège sont appelés des
conseillers et les magistrats du parquet constituent le parquet général dans lequel nous trouvons le procureur général, ses substituts généraux et
des avocats généraux. Attention, ces derniers sont des magistrats et non pas des avocats.

Il y avait un principe d’effet suspensif de l’appel qui faisait en sorte que les décisions rendues en 1ère instance ne pouvaient pas être
exécutées avant que la cour d’appel ait statué. Ce principe a été inversé et l’appel n’a plus cet effet suspensif.

IV. La cour de cassation

Elle intervient lorsque l’on fait un recours qualifié d’extraordinaire appelé le pourvoi. Ce pourvoi peut être formé contre les décisions
rendues en dernier ressort (= décisions rendues soit par une cour d’appel soit par une juridiction du 1er degré lorsque nous sommes en deçà du taux
du ressort et qu’elle est rendue en premier et dernier ressort). Il ne s’agit pas d’un 3ème degré de juridiction puisque la cour de cassation ne statue
qu’en droit. C’est la cour suprême de l’ordre judiciaire. Elle est l’héritière du tribunal de cassation.

1. Composition de la cour de cassation


L’article L411-1 du code de l’Organisation Judiciaire dispose que « il y a pour toute la république, une cour de cassation ». La cour de
cassation est unique car elle interprète les règles et ne doit pas être contredit. La cour de cassation distingue ses différentes matières grâce à des
chambres, elle en contient 6 :
• 3 chambres civiles qui vont connaître de toutes les décisions rendues par le TJ :
o La 1ère chambre tranche notamment les litiges en matière de droit des personnes et de la famille.
o La 2ème chambre tranche notamment les litiges en matière de sécurité sociale.
o La 3ème chambre tranche notamment les litiges en matière de droit immobilier.
• 1 chambre sociale qui connait des pourvois formés contre les décisions rendues par le conseil des prud’hommes
• 1 chambre commerciale, financière et économique qui connaît des pourvois formés contre les décisions rendues par les tribunaux de
commerce ou par la chambre commerciale de la cour d’appel. Le droit économique est une conception du droit commercial plus large
où il faut protéger l’intérêt.
• 1 chambre criminelle qui connait de toutes les juridictions rendues par les juridictions répressives. Devant les cours d’appel, la
chambre traitant les affaires pénales est la chambre correctionnelle, il n’y a pas de chambre criminelle à la cour d’Appel.
Il existe des cours criminelles qui sont des juridictions expérimentales afin d’échapper à la présence des jurés dans les cours
d’assise.

Remarque :

Un président de chacune de ces deux branches de la magistrature : patron des juges du siège est le « premier président »
• En cour d’appel, on a des présidents de chambre et des conseillers :
o Le président de la cour d’Appel est appelé le « premier président » : Il a des fonctions juridictionnelles propres, distinctes des
fonctions juridictionnelles de la juridiction qu’il préside.
La fonction présidentielle contient deux caractères importants :
§ Le référé = action rapide ayant vocation à rendre une décision provisoire relevant exclusivement de la compétence
du président. On dit que le président est le juge des référés
§ Les procédures non contradictoires : le 1er président de la cour d’appel a des attributions plus larges encore mais
qu’il va exercer le plus souvent avec une procédure introduite en référé. Par exemple, c’est lui qui est compétent
pour arrêter l’exécution exécutoire d’une décision de première instance qui est exécutoire par provision cela veut
dire que l’appel formé contre cette décision n’a pas d’effet suspensif. Ainsi, cette décision est assortie de l’exécution
provisoire, dans ce cas, l’appelant peut demander au premier président de la cour d’appel de suspendre cette
exécution provisoire s’il est établi qu’elle peut être la conséquence d’une ??? gravité.
Le premier président a des compétences particulières, par exemple, il est compétent pour statuer sur les recours formés contre
les décisions du bâtonnier en matière d’honoraire des avocats.
• Le bâtonnier est le président de l’ordre des avocats : il est investi par la loi de pouvoirs de juger certaines questions portant sur les
honoraires entre un avocat et son client. Dans ce cas, il rend une ordonnance et le justiciable ou l’avocat peut exercer un recours qui sera
jugé par le premier président de la cour d’appel.
Attention : le bâtonnier est le président de l’ordre mais l’ordre est organisé en conseil de l’ordre : ce conseil est investi de pouvoir
juridictionnel. Les recours exercés contre les décisions du conseil de l’ordre relèvent de la cour d’appel. Le bâtonnier est un avocat élu
par les avocats, il continue son exercice.

• Le procureur de la république intervient :


o Devant le Tribunal correctionnel (Droit pénal)
o Devant le Tribunal de police
Pour les plus petites contraventions, le ministère public n’est pas représenté par un magistrat du parquet mais par un commissaire de
police. Il n’y a pas de procureur de la république en 2nd degré ni en cour de cassation : c’est le procureur général.

• Le parquet général comprend aussi un patron appelé le procureur général qui intervient en 2nd degré et devant la cour de cassation.

• Cour de cassation : on ne parle pas de substituts du procureur mais des avocats généraux. Les avocats généraux de la cour de cassation
ne sont pas subordonnés au procureur général, contrairement à la cour d’appel. Ils sont indépendants du garde des sceaux.
L’indépendance des juges ne concernent que les juges, les magistrats du siège, pas ceux du parquet. Les avocats généraux sont des
magistrats.

• Il y a des « avocats au conseil d’état » et « avocat à la cour de cassation », dans la pratique on les appelle « avocat au conseil » et leur
profession est totalement différentes des avocats à la cour. Les avocats au conseil ne sont pas des magistrats mais des professionnels du
droit défendant les parties devant les cours suprêmes.

• Le rôle des membres du parquet général de la cour de cassation est différent de celui des procureurs des degré car il n’est pas en charge
de l’action publique puisque son rôle se limite à dire le droit, il ne requiert pas de peines. Le procureur général est le ministère public
auprès de la cour de justice de la république.

2. Le rôle de la cour de cassation


Elle a deux rôles : unifier le droit afin que les règles de droit soient les mêmes sur tous les territoires et donner des avis sur les juridictions du fond.

a. Le contrôle de l’application des lois


Sur ce point, le rôle de la cour de cassation est donné par l’article 604 du code de procédure civile. C’est un rôle d’unification et de
contrôle de l’interprétation des lois par les juridictions du fond de façon à ce que sur l’ensemble du territoire, la loi soit la même. Le cas
d’espèce est le procès dont un tribunal est précisément saisi. Cette mission est exercée en formant un pourvoi qui a un délai de deux mois en
matière civile qui court à compter de la notification de la décision, le plus souvent, la notification est une signification : c’est-à-dire une
notification par voie d’huissier. Quand la décision rendue est notifiée par le greffe, on parle de notification. En matière pénale, le délai est
de 5 jours à compter du prononcé de la décision.

Dans un délai en droit il faut définir quand part le délai (le dies a quo) et quand il s’arrête (le dies ad quem).

La cour de cassation contrôle le choix de la loi applicable. Le juge de cassation va contrôler l’application de la loi : la loi n’est pas
toujours claire et il peut y avoir un doute interprétatif. La cour de cassation va contrôler la motivation des décisions, si elle ne l’est pas, il peut
casser la décision. La cour de cassation va également contrôler que des principes de procédures ont été respectés, par exemple, le respect du
contradictoires, les droits de la défense : elle va voir que les parties ont pu bien répondre aux arguments de l’adversaire. Dans ce cas, la loi est bien
choisie et appliquée mais les parties n’ont pas pu répondre alors la cour peut casser. La cour de cassation va contrôler qu’il n’y est pas de
dénaturation d’un texte clair et précis : nous sommes à la frontière entre les faits et le droit

b. La saisine pour avis de la cour de cassation


L’idée est que, quand le juge du fond à un doute sur l’interprétation de la loi. Plutôt que de faire un choix entre deux décisions et prendre
le risque de se faire casser, il peut sursoir à statuer (faire un sursis à statuer) c’est-à-dire suspendre la procédure afin de demander l’avis de la
cour de cassation. Cette dernière rend un avis sur le point précis avec la précision que l’avis de lie pas la juridiction ayant demandé l’avis.

3. Les décisions de la cour de cassation


La cour de cassation a deux possibilités :
• Le rejet (arrêt de rejet du pourvoi) lorsqu’elle considère que l’affaire a été bien jugée en droit, on dit que la décision est passée en force
de chose jugée. L’affaire est finie.
• L’arrêt de cassation (la cour casse et annule soit l’arrêt de la cour d’appel ou le jugement de dernier ressort) dans ce cas, la cour va
renvoyer l’affaire soit devant une autre cour d’appel soit devant la même cour d’appel autrement composée. La cour de renvoi va rejuger
l’affaire en faits et en droit. L’arrêt rendu par la cour de renvoi peut être frappé de pourvoi, la cour peut casser et renvoyer à nouveau
sauf en cas de résistance c’est-à-dire quand la cour de renvoie résiste à la cour de cassation, lorsqu’elle juge en appliquant la loi d’une
manière différente de l’interprétation de la cour de cassation, dans ce cas, la cour de cassation va trancher au fond en assemblée plénière.

V. Les professions du Droit

A. Les professions de Droit en tant que fonctionnaires


1. Les magistrats
Ce terme a un sens général désignant en France toute personne à laquelle la loi ou la constitution donne les pouvoirs de prendre des
décisions susceptibles d’exécution forcée. Dans ce sens, les maires et le président de la république sont des magistraux.
Dans le sens technique du terme, les magistrats sont des fonctionnaires des cours et des tribunaux de l’ordre administratif et judiciaire.
De ce point de vue, les magistrats et les juges ne sont pas synonymes puisque tous les juges ne sont pas magistrats (exemple : juges des conseils
de prud’hommes ou tribunaux de commerce ou cour d’assises) et tous les magistrats ne sont pas des juges (exemple : magistrats des sièges sont
des juges alors que les magistrats du parquet sont les « procureurs »).

Accès : Les professions exercées dans les deux ordres sont très différentes :
• Ordre administratif :
o École nationale d’administration (LENA) ayant vocation à former les hauts fonctionnaires de l’État, pas nécessairement des
magistrats. Cette école date de 1945 et a suscité de nombreuses critiques. L’ordonnance du 2 Juin 2021 remplace cette école
par l’institut nationale du service public, l’INSP.
• Ordre judiciaire :
o Ecole nationale de la magistrature qui se trouve à Bordeaux. Elle comprend plusieurs concours pour éviter un seul type d’accès
à la profession. Le 1er concours requiert un bac+4 : il existe des Instituts d’étude judiciaire (IEJ) dans certaines facultés
permettant la préparation du 1er concours de l’ENM. Ce concours donne l’intégration à l’école de Bordeaux et l’étudiant
devient auditeur de justice : c’est-à-dire un élève de l’ENM ayant des cours et des stages en juridiction lui permettant une
pratique des cours et tribunaux dans lesquels ils seront acceptés au terme des 31 mois de formation.

2. Le greffe
Il correspond au secrétariat des juridictions. Les professionnels de cette partie du tribunal sont les greffiers. Ils ont été fonctionnarisés dans le
cadre d’une justice gratuite. La justice n’a pas toujours été gratuite : par exemple, les greffes de tribunal de commerce sont des officiers publics et
ministériels qui exercent en profession libérale et qui ne sont pas payés par l’État, ainsi, la justice au tribunal de commerce n’est pas gratuite, ce
sont les justiciables qui paient le greffe. Ils tiennent les registres du commerce et des sociétés, lorsque l’on crée une société, cette dernière aura
une personnalité morale que lorsqu’elle aura une immatriculation : il faut s’adresser au greffier du tribunal de commerce. Un commerçant a
l’obligation de s’enregistrer dans ce registre.

Accès : Concours de greffiers des services judiciaires nécessitant un bac+2

B. Les professions libérales

1. Les avocats
La profession d’avocat est règlementée par une loi du 31 décembre 1971 ayant subi beaucoup de modifications. En 1971, elle fusionna
les professions :
• D’avocat
• D’avoué : ceux qui avaient le monopole de la représentation obligatoire des parties durant un procès devant certaines juridictions, ils
signaient les conclusions
• D’agréé : au sein des tribunaux de commerce.

Ainsi, tous les avocats depuis 1972 peuvent représenter les parties devant les juridictions c’est le rôle de postulation, qu’il faut
distinguer de la plaidoirie (=assistance des parties devant les juridictions). L’avocat est à la fois postulant devant son TJ et sa cour d’appel
mais il peut plaider devant toutes les juridictions du territoire national.

Il existe une réforme importante pour les avocats relevant de la loi de 1991 entrant en vigueur en 1992. Elle modifie la loi de 1971 et
contient plusieurs points importants :
• Fusion de deux professions : avocat et conseil juridique. Les conseils juridiques étaient des professionnels du droit faisant du juridique
alors que les avocats font du judiciaire (relève d’un procès) et du juridique (relève du droit). Tous les conseils juridiques deviennent
avocats.

• Le salariat (fait d’être salarié) : les avocats sont indépendants par rapport au pouvoir et par rapport à quiconque. On ne pouvait pas
être avocat salarié à cause de ce principe d’indépendance et de non-subordination. Ainsi, pour travailler pour un autre avocat, il y a le
contrat de collaboration qui fait que le collaborateur n’est pas un salarié.
Les conseils juridiques avaient des salariés et lorsqu’ils sont devenus avocats, le salariat interne (= contrat liant un avocat salarié à
un avocat employeur) a été admis (mais pas le salariat externe qui lie un avocat salarié avec un employeur n’étant pas avocat,
cela est interdit en France). L’avocat salarié est considéré comme indépendant, n’est pas subordonné à son employeur et s’il refuse un
dossier donné par son patron s’il est contraire à sa conscience, il ne peut être puni.

• L’introduction d’une liste de spécialités : Les avoués de la cour d’Appel ont été supprimés en Janvier 2012 et les avocats ont alors
absorbé leurs missions. Ainsi, devant les chambres de cour d’appel où la représentation est obligatoire, elle le demeure par un avocat
postulant (devant la cour d’Appel de Paris : on peut avoir un avocat plaidant montpelliérain mais on doit absolument avoir un avocat
postulant parisien).
Rôles : L’avocat a plusieurs rôles :
• Il est auxiliaire de justice c’est-à-dire qu’il intervient dans les procès et litiges : il assiste (il plaide) et représente (il postule) les parties.
• Il fait aussi des consultations juridiques en rédigeant des actes sous seing privés mais ne peut pas faire d’acte authentique mais depuis
une loi du 28 Mars 2011, l’acte d’avocat a été créé qui est à mi-chemin entre le sous-seing privé et l’acte authentique : c’est comme
un sous-seing privé mais contresigné par l’avocat cela veut dire qu’il a vérifié l’acte et que l’acte a une plus grande force probante, il
dispense aussi les parties des mentions manuscrites.

Ordre : L’avocat va prêter serment devant la cour d’Appel et s’inscrit à un barreau qui est inscrit auprès de chaque TJ, ancien TGI et non pas
ancien TI. Lorsqu’il est inscrit, il appartient à l’ordre professionnel des avocats qui a la personnalité morale et est administré par un conseil de
l’ordre composé d’avocats élus par d’autres avocats : le président de ce conseil est appelé « bâtonnier ». Ce dernier est le juge des honoraires
c’est-à-dire que les litiges entre les clients et leur avocat en matière d’honoraire sont tranchés en première instance par le bâtonnier. Les appels
formés contre les ordonnances de taxe des bâtonniers sont jugés par le premier président de la cour d’Appel. Le bâtonnier a aussi autorité de
poursuite disciplinaire puisque les avocats doivent respecter une déontologie.
Il existe des conseils disciplinaires régionaux et à Paris, ce sont des chambres disciplinaires du barreau de Paris. Les décisions
rendues par le conseil de l’Ordre sont susceptibles d’Appel devant la cour d’Appel.
Il y a un conseil national des barreaux qui a reçu du législateur le soin d’unifier, par voie de dispositions générales, les règles et usages
de la profession d’avocat. Il a pris une décision à caractère normatif qui est le règlement intérieur national, le RIN de la profession d’avocat.

Accès :
• M1 en droit (ou une équivalence)
• Examen d’entrée dans un centre régional de formation professionnel des avocats, un CRFPA : il y a un examen commun mais il existe
plusieurs centres
• Stages en complément des cours.

2. Les avocats aux conseils


Le vrai titre de la profession est « avocat au conseil d’État et à la cour de cassation ». Ce sont des officiers ministériels c’est-à-dire
qu’ils sont titulaires d’un office, d’une charge, il y a alors un numerus clausus. Pour être avocat au conseil il faut soit succéder à un avocat au
conseil soit en associer un. Un avocat au conseil peut être salarié d’un autre avocat au conseil.

Ordre : Il reste des professions libérales, il y a un seul ordre professionnel avec un conseil et un président se trouvant à Paris.

Accès :
• Collaboration avec un avocat au conseil souvent des jeunes avocats inscrits au barreau qui deviennent collaborateur d’avocats au conseil
• Période de formation au sein des études qui n’est pas définie par la loi. L’IFRAC va donner une formation de 3 ans
• Examen devant des professeurs de droit, des avocats au conseil et de magistrats des deux cours suprêmes.

3. Les notaires
Ils sont officiers publics et ministériels. L’officier public est apte à faire des actes authentiques, il n’est pas forcément officier
ministériel puisque les greffiers font ce type d’acte ou encore les fonctionnaires d’une mairie. L’officier ministériel veut dire qu’il est titulaire
d’un office.

L’Ordonnance du 2 Novembre 1945 régit la fonction de notaire : son article 1er définit « les notaires sont des officiers publics établit
pour recevoir tous les actes et contrats auxquels les parties doivent ou veulent faire donner le caractère d’authenticité attaché aux actes de l’autorité
publique et pour en assurer la date, en conserver le dépôt, en délivrer des grosses et expéditions ». Une grosse est une copie exécutoire, l’acte en
lui-même est appelé « minute ». La grosse n’a pas la force d’exécution de l’original.

« Les parties doivent ou veulent » :


• Quand les parties doivent, il y a une obligation
• Quand les actes authentiques ne sont pas obligatoire pour leur validité mais pour leur publicité (être opposable aux tiers)

Organisation de la profession :
• Conseil supérieur du notariat ayant une compétence nationale
• Conseils régionaux
• Chambres départementales

Accès :
• M1 et M2 en droit notarial
• Stage dans une étude notariale en alternance
• Validation de 4 semestres de formation qui se font à l’université en partenariat avec l’INFN
• Rapport de stage
• Obtention du diplôme supérieur du notariat permettant d’être notaire libéral ou notaire salarié

4. Le commissaire de justice
C’est une profession nouvelle qui va en fusionner deux. Elle a été créée par l’ordonnance du 6 Juin 2016 et entrera en vigueur en Juillet
2022. C’est la fusion de commissaire-priseur judiciaire et d’huissier de justice.
Huissier de Justice : Il est un officier public et un officier ministériel jouant plusieurs rôles :
• Il a seule qualité dans l’exécution des décisions de justice et des actes authentiques
• Il signifie (notifié par voie d’huissier) les actes judiciaires par exemple, pour que le délai de la cour d’appel court, elle doit être signifiée.
• Il signifie les actes extra judiciaires par exemple les assignations, dans ce cas, il le fait par voie d’acte authentique.
• Il fait des constats d’huissier qui va constater des effets. Lorsque l’huissier fait un constat, il ne fait pas d’actes authentiques.
• Il y a un aspect qu’il partage avec d’autres professions : il peut faire des actes sous-seing privé, faire des consultations privées, procéder
à des ventes aux enchères publiques.

Accès :
• M1
• Formation pratique rémunérée pendant 2 ans
• Examen à la suite duquel il est nommé huissier par le garde des sceaux

Commissaire-priseur : En tant qu’officier ministériel il est le seul habilité à faire des ventes volontaires (licitation) ou judiciaire aux enchères.

Accès :
• Diplôme universitaire en droit et en histoire de l’art d’un niveau bac+3
• Examen d’accès au stage de commissaire-priseur avec des épreuves artistiques et juridiques
• Stage rémunéré pendant 2 ans
• S’il veut faire des ventes judiciaires, il faut passer un examen d’aptitude judiciaire avec des épreuves complémentaires.

5. Le conseil en propriété industrielle ou CPI

Il est réglementé par le code de la propriété intellectuelle ou CPI. Il peut être scientifique, juriste ou les deux et intervient en matière de
brevet d’invention, de marque de fabrique ou de service, de dessin et modèles, mais aussi en matière de protection de logiciel et de base de données,
ainsi que de droits d’auteur.

Cette profession contient deux profils différents :


• Les ingénieurs qui vont plus s’intéresser aux dépôts de brevet d’invention
• Les juristes qui vont plus s’intéresser aux marques, dessins et modèles

Accès à la profession :
• Diplôme national de deuxième cycle juridique, scientifique ou technique
• Diplôme délivré par le centre d’études internationales de la propriété intellectuelle (ou CEPI) qui est une composante de la fac de
Strasbourg donnant aussi bien les formations juridiques qu’ingénieur
• Puis EQF établit par l’INPI (institut nationale de la propriété intellectuelle qui est le registre des brevets et des marques)

6. Organes des procédures collectives

Les procédures collectives sont ouvertes lorsqu’une personne morale ou physique se trouve en cessation de paiement c’est-à-dire que
l’actif disponible est insuffisant pour faire face au passif exigible. Il y a alors trois procédures collectives : la sauvegarde, le redressement
(correspondant à la recherche de solution pour la continuité de l’entreprise) ou la liquidation.

Ces procédures peuvent faire intervenir 2 types de professionnels : le mandataire judiciaire ou l’administrateur judiciaire.

Le mandataire judiciaire : Il est le représentant des créanciers c’est auprès de lui que ces derniers vont dire leur créance et c’est lui qui vérifie
les créances. Il peut procéder aux licenciements.
Dans le cas où un redressement judiciaire bascule en liquidation judiciaire, un jugement va expliquer cela et le mandataire qui était
représentant des créanciers va devenir liquidateur.

L’administrateur judiciaire : C’est un professionnel de la gestion intervenant uniquement dans les procédures de sauvegarde et de redressement.
Son rôle s’arrête en cas de liquidation judiciaire.

Conseil : Il existe le conseil national des administrateurs judiciaires et des mandataires judiciaires qui se divisent en deux listes nationales : une
liste d’administrateurs et une liste de mandataires.

Accès : (Arrêté du 7 Mars 2017)


• Diplôme bac +4 en droit, économie ou gestion
• Examen d’accès au stage
• 3 ans minimum de stage auprès d’un mandataire ou d’un administrateur
• Examen d’aptitude au terme du stage

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