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2ème partie : droit des personnes

Titre 1 : les personnes physiques


SOUS-TITRE 1 : DÉTERMINATION TEMPORELLE DE LA PERSONNALITÉ JURIDIQUE DES
PERSONNES PHYSIQUES

Chapitre 1 : l’apparition de la personnalité juridique

Code civil n’affirme pas clairement que les personnes physiques sont des personnes juridiques et non
plus les frontières de cette personnalité.

Lien biologique entre la personne de chair et de sang et la personnalité juridique.

Problème de l’apparition personnalité juridique est qu’on peine à définir quand commence précisément la
vie.

Section I - la naissance

I - le principe

Le droit accorde la personnalité juridique à la naissance. (On ne reconnaît par l’embryon ni le foetus).
Ce principe s’accompagne de conditions, il faut être né viable.

II - la condition : la viabilité

- présomption de viabilité => a tous les organes qui lui permettent de vivre (apparition dès le 4ème mois
de grossesse / 22ème semaine / 500 grammes => critères définis par l’OMS et reconnus par le droit)
=> il acquiert donc la personnalité juridique
- Acte d’enfant sans vie / mort né (Article 79-1 du Code civil : « L’acte de décès énoncera : Le jour,
l’heure et le lieu de décès (…)) => pas de personnalité juridique

III - la déclaration de naissance

- Acte d’état civil au registre d’état civil => là où sont enregistrées toutes les étapes de la vie de la
personne.
- Acte réservé aux personnes juridiques => enfants nés vivants et viables
- délai : 5 jours à compter de la naissance (art. 55 C. Civ)
- Déclaration par le père (ou tout médecin, sage-femme ou toute personne ayant assisté à l’accouchement
- (Article 56 du Code civil : « La naissance de l'enfant sera déclarée par le père, ou, à défaut du père, par
les docteurs en médecine ou en chirurgie, sages-femmes, officiers de santé ou autres personnes qui auront
assisté à l'accouchement ; et lorsque la mère sera accouchée hors de son domicile, par la personne chez
qui elle sera accouchée. »)

- Article 57 du Code civil : « l’acte de naissance énoncera le jour, l’heure et le lieu de la naissance, le
sexe de l’enfant, les prénoms qui lui seront donnés, le nom de famille, suivi échéant de la mention de la
déclaration conjointe de ses parents quant au choix effectué, ainsi que les prénoms, noms, âges,
professions et domiciles des père et mère et, s’il y a lieu, ceux du déclarant. »

- les enfants morts nés ou non viables ne se verront pas attribuer d’acte de naissance.
- Dès lors, on peut dresser un acte d’enfant sans vie. (en réalité des actes de décès.)
- Acte de décès (art 79-1, al. 2)
- Mais on peut lui donner un prénom et un nom. (Symboliquement fort pour la famille mais aucune
connaissance juridique)
- Il peut être inscrit sur le livret de famille (comme tout autre enfant)
=> reconnaissance plus affective que juridique.

Section II - la conception ?



I - Principe : l’absence de personnalité juridique de l’embryon

Découle naturellement d’une série de règles qui viennent mettre à mal

A - l’interruption volontaire de grossesse

1) origine

- jusqu’en 1975, l’avortement était interdit et sanctionné pénalement => grande loi symbolique portée
par une femme, ministre de la santé.
- Loi du 17 janvier 1975 sur l’interruption volontaire de grossesse dite « loi Veil »
- But de cette loi = encadrer l’IVG. La loi ne reflétait plus la situation. À peu près 300 000 avortements
clandestins par an avaient lieu.
- Contrôler, dissuader la femme d’interrompre sa grossesse mais rassurer face aux angoisses et donner
des réponses à des situations difficiles.
- Simon Veil : l’avortement « doit rester l’exception, l’ultime recours pour des situations sans issue ».
Michel Debré :
- La vie humaine exige le respect et la protection ; cette vie existe dès la conception (qui va au-delà d’une
conception juridique.)
- La maternité doit être encouragée, et cela passe par toutes les mesures nécessaires à cet objectif.
- Il y a des cas de détresse de la future mère qui peuvent autoriser certaines autorisations du législateur
mais le plus important est la définition des cas de détresse et l’encadrement des exceptions.

Article 1er de la loi : « la loi garantit le respect de l’être humain dès le commencement de la vie. »
=> l’interruption de grossesse est une exception

2) conditions

a) conditions procédurales

- 2 conditions procédurales :
- 2 consultations médicales : information puis recueil du consentement (1ère = conseil médical et
d’information / 2ème = la mère doit exprimer son consentement d’interrompre sa grossesse => délai de
réflexion minimum de 7 jours) (suppression du délai incompressible de 7 jours entre les deux par la loi du 26
janvier 2016)

- 1consultation psycho-sociale, facultative pour les femmes majeurs, obligatoire pour les femmes
mineures (suppression du délai de réflexion de 2 jours par la loi du 2 mars 2022)

- pas de condition d’âge => possible pour les mineures, même sans l’accord de leurs
représentants légaux, accompagnées d’un adulte.

- prise en charge à 100% sans aucune avance de frais.

- clause de conscience du personnel médical => peut refuser de pratiquer un avortement mais doit
le renvoyer devant un autre professionnel.

- Délit d’entrave à l’IVG (not. freins à l’information) => puni de deux ans d’emprisonnement et 30
000 euros d’amende.

b) conditions de fond

Détresse de la femme enceinte => condition principale de fond en 1975 qui était également appréciée
subjectivement par elle-même (supprimée en 2014 - aucune preuve à apporter => liberté)

Délai progressivement allongé de 10 à 14 semaines de grossesse (16 semaines d’aménorrhée)















(10 SG en 1975)
(12 SG en 2001)
(14 SA en 2022)
Battement du coeur de l’embryon n’est pas un critère pris en compte puisqu’on l’entend battre dès les
premières semaines.

Ne pas confondre avec l’IMG (« avortement thérapeutique ») :

- Conditions de fond :
- La grossesse présent un péril grave pour la mère
- Ou l’enfant est atteint d’une maladie reconnue comme incurable et exceptionnellement grave
- aucune condition de délai

3) Valeur

a) en droit positif

- valeur législative (Code de la santé publique)


- Pas de droit précis à l’IVG mais, le C. Constitutionnel, dans la décision n°2002-446 DC du 27 juin
2001, a relié le droit à l’IVG au « principe constitutionnel d’égalité des usagers devant la loi et devant le
service public »
- Pas un droit fondamental consacré par la CEDH : Elle a refusé de se prononcer en admettant que cela
revenait à la marge de manoeuvre des Etats membres.

b) Aux Etats-Unis

- Arrêt de la Cour suprême des Etats-Unis du 24 juin 2022, Dobbs vs Jackson Women’s Health
Organization :
- La Constitution ne garantit pas le droit à l’avortement : les Etats et les représentants du peuple
américain ont le pouvoir de règlementer ce droit => n’est pas un droit constitutionnel.
- La Cour suprême ne se prononce pas tant sur le fond => aurait pu tomber sur d’autres questions.
- Elle fait preuve de retrait. Elle fait preuve d’une lecture très littérale du texte de la Constitution.
- Cet arrêt porte sur le pouvoir d’interprétation de la Cour suprême et les rapports entre les Etats
fédérés et l’Etat fédéral.
- Sur la question de l’avortement, Roe vs Wade (1973) la Cour suprême avait tiré de certains principes
tirés de la Constitution un droit à l’avortement, pas tant sur sa substance mais sur l’interprétation du
texte.

c) Droit prospectif

- depuis cette décision de la Cour suprême américaine, propositions des loi visant à constitutionnaliser le
droit à l’avortement en France :

- 19 oct. 2022 : rejet au Sénat (ppl M. Vogel)


- 24 nov. 2022 : adoption en première lecture à l’AN (ppl M. Panot) : introduit dans la Constitution :
Art 66-2 : « la loi garantit l’effectivité et l’égal accès au droit à l’interruption volontaire de grossesse. »
- 1er fév. 2023 : adoption au Sénat d’un amendement (Ph. Bas) visant à introduire dans l’article 34
des la Constitution : « la loi détermine les conditions dans lesquelles s’exerce la liberté de la femme de
mettre fin à sa grossesse. »* => adopter le texte en le modifiant pour qu’il passe à l’AN. => introduire à
l’article 34 (pouvoirs du législateur) que …..* Changement car pas un article à part mais insère dans le
domaine de la loi la possibilité de définir les conditions dans lesquelles la femme peut mettre fin à sa
grossesse. (A été collaborateur de Simone Veil)

=> maintient l’équilibre de la loi Veil


=> consacre le droit de la femme à avorter dans la Constitution.
=> préserve la possibilité pour le législateur d’en faire évoluer le régime.

(Pas encore adopté = 3/5 du Congrès)









B) L’embryo in vitro

Fécondation in vitro dans le cadre d’une procréation médicalement assistée (PMA) (aide médicale à la
procréation) => aide pour couples hétérosexuels ouverts aux couples lesbiens ou femmes seules)

- diagnostic préimplantatoire : dans les cas de PMA pour éviter la transmission d’une maladie génétique
grave => voir si l’embryon est atteint de la maladie.

- « bébés-médicaments » => FIV pour concevoir un bébé saint sur lequel on pourra collecter des cellules
souches pour sauver un frère ou une soeur.

- Sort des embryons surnémaires


- Accueil par un autre couple
- Recherche biomédicale
- Mettre fin à leur conservation
Pas de personnalité juridique pour l’embryon sinon meurtre !

MAIS C. Constit, 27 juillet 1994 : « le législateur a estimé que le principe du respect de l’être humain dès
le commencement de sa vie n’était pas applicable à l’embryon in vitro ».

C) L’absence d’incrimination pénale pour atteinte à un embryon

(Affaire Pierre Palmade : encourt-il l’incrimination pénale involontaire pour homicide involontaire sur
embryon ?)

La Cour de Cassation a déjà répondu à cette question dans l’arrêt Crim., 30 juin 1999, et Ass. Plén., 29
juin 2001 (fiche TD5, doc. 2) : refuse de reconnaître l’homicide involontaire sur l’embryon.

Motif : principe de légalité des délits et des peines => possible de faire ce qui n’est pas interdit. On ne peut
étendre une incrimination par un raisonnement analogique.
l’incrimination pour homicide involontaire vise une personne, l’embryon n’est pas une personne, alors
pas d’homicide involontaire.

Le texte pénal parle d’autrui, et est rangé dans un chapitre rangé aux personnes.

CEDH a pu se prononcer dans ce genre d’affaire => a refusé de prendre parti en considérant qu’il s’agit
de la marge de manoeuvre des Etats membres.

Est-ce qu’on peut imaginer que le législateur créé un homicide involontaire sur embryon ? => aurait
résonance sur l’avortement qui serait, par analogie, un homicide volontaire sur embryon.

Section II - la conception ?

I - Tempéraments : l’embryon, une personne « potentielle »

A - la fiction de l’adage Infans conceptus

Infans conceptus pro nato habitur quoties de commodis ejur agitur = l’enfant conçu est réputé né
dès lors qu’il y a va de son intérêt.
(droit romain)

1) les textes épars

Droit des successions => Article 725 du Code civil : « pour succéder, il faut exister à l’instant de
l’ouverture de la succession ou, ayant déjà été conçu, naître viable »

Article 906 du Code civil : « Pour être capable de recevoir entre vifs, il suffit d’être conçu au moment de la
donation » et « pour être capable de recevoir par testament, il suffit d’être conçu à l’époque du décès du
testateur. Néanmoins la donation ou le testament n’auront leur effet qu’autant que l’enfant sera né viable »



« Dans son intérêt » => on ne lui allègue pas les dettes déficitaires.

2) la consécration jurisprudentielle générale

Civ. 2ème, 10 déc. 1985 (fiche de TD n°5, doc. 3)

2 conditions :

- que la règle envisagée soit dans l’intérêt de l’enfant


- que, par la suite, il naisse vivant et viable

La conception est présumée avoir eu lieu entre le 300ème et le 180ème jour avant la naissance de l’enfant.

Portée du principe infans conceptus :


- principe : la personnalité juridique ne s’acquiert que par la naissance d’un enfant vivant et viable.
- exception : parfois, dans l’intérêt de l’enfant, on la fait rétroagit fictivement à la date de la conception.
B - le respect de tout être humain dès le commencement de sa vie

Art. 1er de la loi Veil : « garantir le respect de tout être humain dès le commencement de la vie »
Art. 16 du Code civil (1ère loi bioéthique du 29 juillet 1994) : « garantir le respect de tout être humain dès
le commencement de sa vie » => prendre chaque être humain dans sa singularité. Certains législateurs
veulent aller plus loin, car cela nous renseigne sur le moment où la vie apparaît.

Mais quand commence la vie… ?

L’embryon n’est pas une personne

CCNE, avis du 23 octobre 1984 : l’embryon est une « personne potentielle »





Chapitre II : la disparition de la personnalité juridique

Toujours un lien biologique => disparition de la personnalité juridique concomitante au décès.

Section I - la détermination du décès

I - la mort certaine

A - Définition

- Mort = fait juridique et capital puisqu’il va entraîner l’anéantissent de la personnalité juridique =>
produit des effets juridiques.
- Mort juridique calquée sur la mort biologique.
- Ce moment a évolué selon le droit et la médecine.
- Traditionnellement : Arrêt cardiaque et respiratoire persistant. Mais toujours possibilité de réanimation (ex
: massage).
- Décret 2 décembre 1996 => critère + décisif : mort cérébrale (coma profond) :
- Absence totale de conscience (critère principale)
- Abolition des réflexes du tronc cérébral
- Absence de ventilation spontanée (art. R. 1231-1 CSP)
- mort cérébrale = irréversible (critère sécurisé)
- à distinguer de l’état végétatif chronique ou pauci-relationnel : états de conscience non nul.

B - Déclaration et constatation

Articles 78 et suivants du Code civil :

- Connotation par un médecin


- Déclarée à l’officier d’état civil de la commune dans laquelle la mort est survenue, dans les 24h.
- Acte de décès => sera transmis à la commune du lieu de naissance pour s’assurer de la transcription.
- Mention du décès portée en marge de l’acte de naissance.

II - la mort incertaine

A - absence

Article 112 du Code civil : « Lorsqu'une personne a cessé de paraître au lieu de son domicile ou de sa
résidence sans que l'on en ait eu de nouvelles, le juge des tutelles peut, à la demande des parties intéressées
ou du ministère public, constater qu'il y a présomption d’absence. »

=> 2 conditions cumulatives pour que l’absence soit caractérisée au sens juridique du terme :

- La personne a cessé de paraître à son domicile


- Pas de nouvelles de la personne
Va être caractérisée en deux temps :

- connotation par le juge des tutelles d’une présomption d’absence => personne présumée vivante.
(Biens gérés par un représentant, succession non ouverte…)
- Déclaration d’absence (jugement du tribunal judiciaire) : 10 ans ou 20 ans selon que la présomption
d’absence ait été constatée ou pas (article 122 du Code civil) => personne présumée décédée
=> cette déclaration va produire tous les effets du décès.

Si jamais la personne déclarée absente revient après la déclaration d’absence effectuée, elle pourra récupérer
ses biens mais le mariage ne reforme pas rétroactivement.



B - la disparition

Article 88 et suivants du Code civil : 2 conditions :

- le corps n’a pas été retrouvé


- la personne a disparu dans des circonstances de nature à mettre en danger sa vie

=> institution créée après Seconde Guerre mondiale pour les soldats disparus sans corps retrouvé.

Le tribunal judiciaire peut être saisi pour effectuer un jugement déclaratif de décès.

Section II - les conséquences de la mort

Marcel Planiol : « les morts ne sont plus des personnes : ils ne sont plus rien »

Juridiquement, on ne peut pas dire que les morts ne représentent plus rien.
Avec le décès, la personne perd la personnalité juridique.
Des règles particulières s’appliquent à la dépouille du défunt.

I - la protection de la dépouille

A - droit commun

- Disparition de la personnalité juridique => chose ! (Mais pas n’importe quelle chose)
- Disparition des droits inhérents à la personnalité juridique (image, vie privée…), sans transmission
aux héritiers (sont attachés à la personne) (Civ, 1ère, 14 décembre 1999)

Pour autant, sa dépouille doit être traitée avec considération.

Affaire Erignac (RECHERCHES) : au moment de l’assassinat du préfet, la presse avait publié une photo de
la dépouille, en pleine période de deuil de ses proches. On ne pouvait pas invoquer le droit à l’image du
préfet lui-même, non-transmis à ses héritiers.
Ses proches ont invoqué l’article 16 du Code civil et le droit à la dignité humaine. La Cour de cassation a
reconnu que la publication dans la presse (Civ, Ière, 3 décembre 2000) de la dépouille était attentatoire à la
dignité de la personne décédée => donc illicite.

Rajout Article 16-1-1 (loi 19 décembre 2008) qui dispose que « le respect dû au corps humain ne cesse pas
avec la mort.
Les restes des personnes décédées, y compris les cendres de celles dont le corps a donné lieu à crémation,
doivent être traités avec respect, dignité et décence. »

Civ. 1ère, 20 décembre 2000 => Article 16-1-1 (loi du ) : « Le respect

B - dispositions spéciales

1 - les funérailles

A commencé a enterré les morts il y a 100 000 ans => premier signe de civilisation.

Le droit laisse la liberté du choix de la sépulture, qui reste toutefois encadré (bien que relevant des
considérations personnelles ou religieuses.)

- Choix qu’offre le droit : inhumation ou crémation


- Forme du choix :
- En principe : par testament ou déclaration sous forme testamentaire, devant notaire.
- En l’absence de choix du vivant de la personne :
- Recherche par tout moyen de ses intentions, notamment par les témoignages des proches







- À défaut, désignation d’une personne « la mieux qualifiée » pour décider du mode des funérailles
(ex : Civ. 1ère, 18 décembre 2019 => la qualité de personne la mieux qualifiée se jouait entre les
deux enfants du défunt. Le juge a eu le rôle délicat de déterminer lequel devait choisir. Choix du
fils car il avait répondu à l’appel de sa mère avant son décès)

- abandon des qualifications de copropriété familiale ou de souvenir de famille pour l’urne funéraire.
2 - le statut biomédical

Consentement exprès du vivant de


la personne
Recherche scientifique X

Prélèvement d’organes X
(Registre national des refus de dons
d’organes)
Autopsie médicale X
(Possibilité de passer outre le refus
pour nécessité impérieuse de santé
publique)
Empreintes génétiques X L. 1130-3 CSP (loi bioéthique 2021) :
Art. 16-11 (loi bioéthique 2004 ; lorsqu’il y va de l’intérêt médical
contre Civ. 1ère 28 mars 2000, d’un membre de la famille du défunt
affaire Yves Montand)

Deux régimes possibles : respecter la volonté individuelle ou la volonté générale.


Diffère selon consentement express du vivant de la personne / consentement présumé, sauf volonté
contraire manifestée du vivant de la personne.

Prélèvement d’organes => présomption pour le don de son vivant si aucune manifestation contraire
exprimée.

Autopsie médicale (hors cadre pénal) => présomption d’y avoir consenti. On peut en opposer une volonté
contraire mais il est possible, pour les autorités sanitaires, de passer outre selon des nécessités impérieuses de
santé publique (ex : premier mort du Covid)

Empreintes génétiques => aujourd’hui, depuis loi bioéthique de 2004 (Article 16-11), il faut le
consentement express de la personne de son vivant pour prélever les empreintes génétiques. => pour
combattre une jurisprudence contraire (affaire Yves Montand) dans laquelle la justice avait utilisé son corps
pour des analyses génétiques afin de prouver un lien de filiation. De son vivant, il avait toujours refusé de se
soumettre à ce genre d’exercice génétique.
=> nouvelle limite apportée par la loi bioéthique de 2021. Désormais, on présume le consentement
d’une personne à réaliser une analyse génétique d’une personne défunte lorsqu’il en va de l’intérêt
d’un membre de la famille.

II - la survie partielle

A - Mariage et adoption posthumes

1 - le mariage posthume

Cas exceptionnel (ex : fiancée qui perd son compagnon en guerre) qui requiert trois conditions :

- réunion suffisante de faits qui marque sans équivoque le consentement du défunt à cette union,
- motifs graves
- autorisation du Président de la République
On fait remonter les effets juridiques à la veille du décès.



Effets : (surtout sentimentaux) filiation (un des objectifs pour le survivant), pension de réversion, etc…

2 - adoption posthume

Conditions :

- Processus d’adoption enclenché du vivant de la personne


- Si décès du futur adoptant : demande présentée au nom du défunt par le conjoint survivant ou l’un des
héritiers.
- Si décès de l’enfant : demande présentée par l’adoptant
Jugement d’adoption qui prendra effet à la veille du décès.

Effet : modification de l’état civil de l’adopté (ou de l’adoptant mais peu de conséquences).

(Refus PMA post-mortem (RECHERCHES))

B - la survie numérique

Pas de règle avant 2016 mais question déjà débattue aux Etats-Unis.
La CNIL avait alerté le législateur sur la nécessité d’un encadrement juridique et avait publié sur son
site deux fiches pratiques pour les proches des défunts.

Loi pour une République numérique du 7 octobre 2016 (dite loi « Lemaire »)
=> essayer d’encadrer le sort des données personnelles du défunt.

Loi modifiée par l’entrée en vigueur du Règlement européen dit « RGPD » du 27 avril 2016.
- droit de laisser libres des directives relatives à la conservation,
- droit à l’effacement et à la commutation de ses données à caractère personnel après son décès,
- droit de désigner de son vivant une personne qui sera chargée d’être attentive à l’exécution de ces
directives.
- à défaut de directives anticipées, droit des héritiers de faire procéder à la clôture des comptes
utilisateurs du défunt, s’opposer à la poursuite des traitements de données à caractère personnel le concernant
ou faire procéder à leur mise à jour.

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