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• Faits pertinents

Alpine , un constructeur automobile français se fournissant en Bulgarie , se retrouve restreint quant


à l’achat de ses pièces de à cause de l’adoption d’une loi par le parlement français , le 10
décembre 2020 , qui impose des restrictions aux importations de pièces automobiles .

• Question de droit

La société s’interroge quant à la conformité de ces nouvelles restrictions , cette loi est-elle
conforme au principe de libre circulation des marchandises entre les États membres prévu à
l’article 28 du Traité sur le Fonctionnement des l’Union Européenne ?
Afin de répondre à cette question , il convient de se poser successivement trois questions .
Nous allons nous demander si les règles prévues dans le TFUE priment face à la loi française .
Puis nous analyserons si en cas de procès , il est possible pour le constructeur Alpine d’invoquer
une violation du TFUE directement devant le tribunal administratif .Et enfin nous verrons si le
tribunal administratif est compétent pour contrôler la conformité de la loi française au TFUE .

Question n°1 : `

Les règles prévues dans le TFUE priment-elles face à la loi française ?

Conformément à l’article 55 de la constitution , « les traités ou accords régulièrement ratifiés ou


approuvés ont , des leur publication , une autorité supérieure à celle des lois , sous réserves , pour
chaque accord ou traités , de son application par l’autre partie » .
D’un point de vue international , plus particulièrement concernant le droit de l’Union
Européenne ,on considère que le droit international est supérieur aux règles nationales .
C’est l’arrêt de la Cour de Justice européenne du 15 juillet 1964 , Costa c/ Enel qui confirme la
primauté du droit européen . Les États membres ne peuvent donc pas promulguer des règles
contraires au droit européen .
Le principe de primauté vaut pour tous les actes européens disposant d’une force obligatoire ,
qu’ils soient issus du droit primaires ou dérivé

En l’espèce , la France et la Bulgarie sont tous les deux des États membres de l’Union
Européenne , liés par le Traité sur le Fonctionnement de l’Union Européenne .
La loi votée le 10 décembre 2020 va à l’encontre du principe de libre circulation des marchandises
entre les États Membres instituées par le TFUE .

Ainsi , nous pouvons constater que le TFUE prime donc bien sur la loi du 10 décembre

Question n°2 :

En cas de procès , est-il possible pour le constructeur Alpine d’invoquer une violation du TFUE
directement devant le tribunal administratif ?

Tous droits de l’Union Européenne bénéficient de l’effet direct .


Les sujets de droits , à savoir les personnes morales comme physiques concernés par le traité
peuvent alors invoquer une violation du Traité sur le Fonctionnement de l’Union Européenne .
Le 5 février 1963 , une décision rendue par la Cour de Justice de l’Union Européenne , affirme que
les ressortissants des États membres peuvent agir devant leur juges nationaux en invoquant les
droits issus du droit européen .

En l’espèce , la société s’interroge quant à la possibilité d’invoquer , au cours d’un procès la


violation du principe de circulation des marchandises entre États membres de l’Union
Européenne . Ce principe renvoie à l’article 28 du TFUE .

Ainsi , il est possible pour la société d’invoquer lors d’un procès la violation du TFUE devant le
tribunal administratif car ce dernier est d’effet direct .

Question n°3 :

Le tribunal administratif est-il en mesure de contrôler la conformité de la loi française au TFUE ?

Le contrôle de conventionnalité des lois désigne le contrôle de conformités des traités


internationaux ayant un effet direct en droit interne . Il conduit à écarter l’application d’une loi qui
serait contraire à un traité seulement dans une affaire . Cependant , d’après le principe de
primauté du droit Européen , il est interdit aux états membres de promulguer des règles de droits
contraires au droit européen .
Le Contrôle Constitutionnel , n’étant pas juger compétent pour répondre de la conventionnalité des
traités , sont alors compétents pour juger de la conventionnalité des traités , la Cour de Cassation
et le Conseil d’État . Soit , toutes juridictions administratives et judiciaires sont alors en mesure de
répondre de la conventionnalité des traités .

En l’espèce …

Ainsi, si il y avait un procès , le juge administratif serait en mesure de contrôler la conformité de la


loi française au TFUE et ainsi déterminer si la violation invoquée doit être ou non retenue .

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