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BOSSU
DROIT DU TRAVAIL
Apparait à la fin du XIXe siècle : capitalisme récent. Les conditions de travail étaient
épouvantables. ⇢ Prise de conscience par le Mouvement des idées : naissance des écoles
socialistes, mouvement catholique… Le droit du travail s’est construit sur un modele de protection.
Le droit du travail a plusieurs finalités. L’histoire du droit du travail va permettre de saisir celles-ci.
A partir de là, on prend conscience des problèmes et une nouvelle période va s’ouvrir.
- La IIIème République
• loi du 21 mars 1884 : reconnaissance de la liberté syndicale
• loi du 9 avril 1898 : réparation automatique des accidents du travail
• loi du 13 juillet 1906 : repos hebdomadaire le dimanche
• loi du 23 avril 1919 : on instaure la journée de 8 heures
• 1936 : le front populaire : 7 juin 1936 : accord entre le patronat et les syndicats sur les instances
du gouvernement = les accords de Matignon.
⇢ semaine des 40 heures, congés payés, création des délègues du personnel, négociation
collective…
- La Vème république
⇢ Suite à la crise sociale de mai 1968 : négociation entre les syndicats et le patronat ⇢ 29 mai
1968 : Accords de Grenelle ⇢ entrée du syndicat en entrepris, 4ème semaine de congés payés et
d’une augmentation des salaires de 10%.
⇢ Loi du 13 juillet 1973 sur le licenciement pour motif personnel et loi du 3 janvier 1975 sur les
licenciements pour motif économique
⇢ Rapport Auroux : 4 lois dont la loi du 4 août 1982 sur les libertés des travailleurs dans
l’entreprise. ⇢ pouvoir disciplinaire du chef d’entreprise, droit d’expression des salariés sur leurs
conditions de travail.
⇢ Ordonnances du 16 janvier 1982 : baisse de la durée du travail à 39 heures et 5ème semaine de
congés payés.
⇢ Ordonnance du 26 mars 1982 : baisse de l’âge de la retraite à 60 ans.
⇢ Loi du 3 juillet 1986 : supprime l’autorisation administrative de licencier.
⇢ Loi du 13 juin 1998 : va inciter les partenaires sociaux à négocier pour réduire la durée du
travail à 35 heures.
⇢ Loi du 19 janvier 2000 : durée du travail ⇢ 35 heures pour les entreprises de 20 salariés et
plus. Pour les entreprises de moins de 20 salariés, la durée hebdomadaire sera de 35 heures à
compter du 1er janvier 2002.
⇢ Les ordonnances « Macron » du 22 septembre 2017 : (ratifiées par la loi du 29 mars 2018) 3
objectifs principaux ⇢ Simplifier le droit du travail en fusionnant le comité d’entreprise, le CHSCT
et les délégués du personnel dans une instance unique : le comité social et économique. Ensuite,
sécuriser la rupture du contrat de travail en plafonnant le montant de l’indemnité octroyée en cas de
A. Un droit ambivalent
⇢ On protège le travailleur contre les excès du pouvoir patronal.
⇢ Le caractère protecteur du droit du travail n’exclut pas l’ambivalence.
⇢Le contrat de travail, implique la subordination du salarié et fonde les pouvoirs du chef
d’entreprise.
⇢ Le droit du travail crée des règles du jeu social communes à toutes les entreprises et donc
favorables à une concurrence saine.
Si le juge naturel du droit du travail est le conseil des prud’hommes, force est de constater que
d’autres juges peuvent intervenir, il y a un éclatement du contentieux du travail.
Le ministère d’avocat n’est pas obligatoire devant les prud’hommes ⇢ justice facilement
accessible. On peut se faire aider par : un salarié ou un employeur appartenant à la même branche
d’activité, par son conjoint, son concubin ou son partenaire de pacs, un syndicat.
Quand le jugement est rendu, il y a des voies de recours :
⇢ recours dans la Chambre sociale de la Cour d’Appel : l’appel est possible si l’enjeu du litige
dépasse une somme fixée par décret depuis le 1er septembre 2020 ⇢ somme à 5000 euros.
⇢ recours devant la chambre sociale de Cour de Cassation (pourvoi) : sur une question de droit ⇢
sur un arrêt de la Cour d’Appel soit contre le jugement rendu par le Conseil des prud’hommes
lorsque l’appel n’est pas possible
⇢ des décisions peuvent être rendues en urgence par le Conseil des prud’hommes : mesures
provisoires en attente de la décision du juge du fond. Le Conseil statut en référé. La décision est
provisoire mais elle est immédiatement exécutée.
Le CE a dit en 2010 que ce n’était pas un motif de licenciement pour faute car ce fait se rattachait à
sa vie privée. Pour le même litige, on a 2 réponses opposées. Cette divergence a aujourd’hui été
réglée puisque la Cour de cassation a procédé à un revirement en s’alignant sur la position du CE en
2011.
§2 — L’inspecteur du travail
A. Une mission de contrôle
⇢ Veille à l’application des lois et des conventions collectives. Il dispose de 3 droits :
✼ Droit de visite : il peut entrer sans autorisation préalable dans tous lieux où travaillent des
salariés.
✼ Droit de communication des registres : il y a des registres obligatoires (paye, personnel…)
B. Un pouvoir de décision
Il est l’auteur de nombreuses décisions administratives en droit du travail.
Ex : il autorise le licenciement des représentants du personnel, retrait d’une clause illégale d’un
règlement intérieur.
⇢ recours gracieux auprès de cet inspecteur et d’un recours hiérarchique devant le ministre du
travail. Un recours contentieux est possible devant le juge administratif et en cassation devant le
Conseil d’Etat.
Il assiste et conseille les salaries et les employeurs. En cas de conflit collectif ou de grève ⇢
intervention déterminante ⇢ médiateur par les parties.
1. Le préambule de la Constitution
8 avril 1992 : L’affaire concerne un salarié licencié pour fin de chantier car impossible de reclasser.
L’employeur doit alors fixer un ordre des licenciements selon certains critères : par exemple, il peut
décider de tenir compte de l’ancienneté, ou des compétences professionnelles… ⇢ CA refuse de
lui octroyer des D&I, censurée par la Cassation car elle n’a « pas v rifi si le choix du salari parmi
les pers licenciées avait pas t dict par une discrimination » et elle vise le pr ambule de la
constitution.
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Le principe est vive la négociation, négociez entre employeurs et salariés et sinon on appliquera la
loi.
C. La jurisprudence
⇢ source essentielle du droit du travail français.
⇢ Chambre sociale de cassation très active avec un rôle essentiel ⇢ elle a créé de toutes pièces de
concepts ⇢ ex : vie personnelle sur son lieu de travail du salarié.
Chambre sociale de Cassation : 13 février 1996 ⇢ les salariés voulant se mettre en grève ⇢ ils
dénoncent l’usage. ⇢ Peut-on revenir sur l’usage dénoncé ?
Chambre sociale de Cassation : 22 janvier 1992 Affaire clinique St tronc ⇢ prime du 13ème
mois. L’employeur décide d’intégrer cette prime dans les contrats de travail ⇢ l’employeur veut
dénoncer l’usage car problèmes financiers ⇢ Mais la prime est dans le contrat, on ne peut pas
modifier un contrat sans l’accord du salarié ⇢ donc usage impossible à dénoncer.
F. Le règlement intérieur
Dans toutes les entreprises d’au moins 50 salariés, il doit y avoir un RI. Ce RI fixe les règles
applicables en matière d’hygiène, de sécurité et de discipline.
G. Le contrat de travail
⇢ source unique du droit du travail français pendant longtemps car il y avait pas de lois.
⇢ Déclinaison suite à l’intervention du législateur — réglementation par la loi
⇢ source importante même si perte de son intérêt : statut ultime du salarié.
Chambre sociale 12 janvier 1999 ⇢ un salarié a dans son contrat de travail une clause de mobilité
avec une clause de domiciliation familiale : il doit résider à proximité de l’entreprise. Le salarié est
muté à Marseille et il est licencié pour faute grave pour violation de ses obligations contractuelles.
— une clause d’un contrat peut-elle imposer à un salarié d’avoir son domicile familial à proximité
de l’entreprise ? — réponse : non. Elle viole l’article 8 de la CESDH « toute personne a droit au
respect de privée et familiale, de son domicile et de sa correspondance. » SAUF si clause
indispensable à la protection légitime de l’entreprise.
- Effet direct
⇢ certaines règles s’appliquent dans l’ordre juridique interne et chacun peut en revendiquer le
bénéfice au contentieux : devant le juge, on peut invoquer le droit de l’UE pour obtenir satisfaction.
CJUE 25 juillet 1991 ⇢ directeur d’entreprise poursuivi devant le TC pour avoir fait travailler des
femmes de nuit. Le droit international interdisait le travail de nuit sauf exceptions. — le directeur
invoquait le droit de l’UE pour se justifier, invoquant la directive du 9 février 1976 sur l’égalité de
traitement entre hommes et femmes et son article 5 interdisant la discrimination des sexes. On
demande alors l’avis de la CJUE — ce n’est pas un argument, le droit français est donc contraire au
communautaire.
§1 — Le principe hiérarchique
CONSTITUTION
traités/conventions internationales
lois
Règlements administratifs
Conventions collectives
Usages d’entreprises
Reglement interieurs
Contrats de travail
§2 — Le principe de complémentarité
⇢ CE 22 mars 1973 : « le droit du travail garantit aux travailleurs des avantages minimaux,
lesquels ne peuvent en aucun cas être supprimés ou réduits. »
⇢ le salarié ne peut pas renoncer aux avantages qu’il tient de la loi ou des conventions collectives
car l’OPS serait violé.
1. Principe
⇢ appliquer la disposition la plus favorable au salarié.
Ex : le préavis en cas de rupture de contrat : la convention collective dit que le licenciement ou
démission doit avoir un délai de préavis de 6 semaines. Le contrat de travail dit 4 semaines. Si le
salarié est licencié, alors c’est la convention qui prime donc les 6 semaines, si c’est une démission
alors ce sera 4 semaines car plus favorable.
⇢ La Cour de Cassation va dégager une méthode pour déterminer la disposition la plus favorable
s’appliquant à tous les conflits.
⇢ 2 conventions collectives applicables à une entreprise : convention d’entreprise et convention
de branche.
✤ Si les avantages n’ont pas le même objet ou la même cause : le principe est l’application
cumulative de ces 2 conventions.
✤ Si les avantages ont le même objet ou la même cause : on ne peut cumuler donc la plus favorable
des deux sera appliquée.
Peut-on cumuler les jours de récupération qui représente la contrepartie des heures de travail que
le salarié a effectué en dehors de l’horaire légale et les jours de congés payés ?
Les avantages ont le même objet: assurer le repos
Les avantages ont des causes différentes : donc on peut cumuler car les avantages n’ont pas la
même cause. L’un est dû à des heures supp, l’autre à un droit que j’aurai acquis même sans heures
supp.
Un contrat de travail prévoit que le salaire annuel est payable en 13 fois. La collection collective
prévoit une prime de vacance annuel. Peut-on cumuler le 13ème mois avec la prime de vacances ?
Oui car ces avantages n’ont pas le même objet et la même cause. Le 13ème mois est la contrepartie
du travail accompli, c’est la rémunération de la prestation.
La prime de vacances a pour objet de donner un supplément de ressource pour partir en vacances.
Prime de déplacement annuels et la convention collective prévoit une indemnité de trajet quotidien.
Peut-on cumuler les avantages ?
La Cour de Cassation dit que c’est pas cumulable car l’avantage a le même objet ou la même cause,
c-à-d les frais de transport.
2. Sanction du principe
⇢ une clause qui méconnaît l’OPS est considérée comme nulle.
3. Exception
⇢ En plus de l’OPS, il existe l’Ordre Public Absolu (OPA) auquel on ne peut jamais y déroger
même en faveur du salarié.
Ex : un employeur souhaite augmenter les salaires de ses employés alors que la loi l’interdit (OPA),
c’est favorable au salarié mais c’est interdit.
§2 — Le lien de subordination
A. La notion de subordination
⇢ subordination économique : une personne a besoin du travail que lui fournit une autre personne
pour survivre.
⇢ subordination juridique : pouvoir conféré par le contrat, avec le contrat une personne peut
donner des ordres à une autre personne.
⇢ 1931 : la Cour de Cassation affirme que la subordination doit être juridique.
⇢ Dans les années 70, le statut de salarié a évolué : on peut disposer de plus d’autonomie dans
l’exécution de sa prestation. — affirmation de la Cour de Cassation qu’on est salarié dès qu’on
travaille dans un service organisé.
⇢ Chambre sociale du 14 juin 1989 : un masseur kiné exerce à titre libéral dans son cabinet. La
difficulté est que ce masseur pratique des massages dans un établissement thermal. — Intervient-il à
titre libéral ou est-il salarié de l’établissement thermal ? ⇢ Cour de Cassation : l’établissement
thermal met à disposition ses locaux, le matériel. L’établissement procède à la répartition des
curistes entre les praticiens et à la perception de leurs honoraires. CCL : il est salarié car il travaille
dans le service organisé d’un établissement thermal. Il est libre dans la prestation de son art mais est
subordonné.
⇢ dans les années 80 : dérive des juges du fond : certains affirment que si le salarié travaille dans
un service organisé alors il est salarié. — la Cour de Cassation met une terme à cette dérive le 13
novembre 1996 Chambre sociale principe Affaire Société générale. — elle donne une définition
du lien de subordination.
⇢ « Le lien de subordination est caractérisé par l’exécution d’un travail sous l’autorité d’un
employeur qui a le pouvoir de donner des ordres et des directives d’en contrôler l’exécution et de
sanctionner les manquements de son subordonné. »
⇢ 3 éléments pour établir le lien de subordination : pouvoir de commander, pouvoir de
contrôler, pouvoir de sanctionner.
⇢ « le travail au sein d’un service organisé peut constituer un indice du lien de subordination
lorsque l’employeur détermine unilatéralement les conditions d’exécution du travail. »
⇢ La cour de Cassation dit que le service organisé peut-être un indice pour dire qu’il est
subordonné = il est salarié. Il faut encore vérifier qu’il est subordonné quant à ses conditions de
travail.
⇢ Chambre sociale « Affaire take it easy » 22 novembre 2018 : la société utilisait une
plateforme numérique afin de mettre en relation des restaurants, des clients et des livreurs à vélo.
Un livreur a saisit la juridiction prud’homale car il estime être titulaire d’un contrat de travail. Sa
demande est rejetée par la CA car : le coursier avait la liberté totale de travailler ou de ne pas
travailler. Et des pénalités pouvaient être infligées en cas de manquement à ses obligations
contractuelles en cas de circulation sans casque, d’insultes d’un client, en cas de désinscription
tardive d’un shift. — La CA dit que c’est la sanction au manquement d’une obligation contractuelle
et non une sanction disciplinaire. Elle considère que la société disposait bien d’un pouvoir de
sanction à l’égard du livreur.
⇢ Chambre sociale « Affaire UBER » 4 mars 2020 : un chauffeur souhaite devenir conducteur et
s’inscrit sur la plateforme. Il obtient sa carte professionnelle de conducteur et s’inscrit sur un
répertoire en qualité de travailleur indépendant. Il réalise 2038 courses/an. Son compte est ensuite
désactivé de l’application. Il saisit donc les Prud’hommes et se proclame salarié d’Uber et non
indépendant. La Cour de Cassation cherche le lien de subordination. — pouvoir de commander :
tarifs fixés au moyen d’un algorithme de la plateforme. Elle pouvait imposer un itinéraire particulier
dont le chauffeur n’avait pas le choix. Pouvoir de contrôler : Uber pouvait ajuster le tarif lorsque
le chauffeur avait choisi un itinéraire inefficace. Pouvoir de sanctionner : corrections tarifaires en
cas d’itinéraires inefficaces, retirement de la plateforme si trop grand taux d’annulation des
commandes. — il y a bien un lien de subordination donc un contrat de travail.
⇢ Chambre sociale Croix Rouge 29 janvier 2002 : des personnes mobilisées par la Croix Rouge
accompagnaient des voyageurs en mobilité réduite en train. Elles ont saisi le juge disant qu’elles
étaient titulaires d’un contrat de travail. La Cour de Cassation considère que le travail s’effectuait
selon les ordres de l’association qui les contrôler. Pour la rémunération, les intéressés percevaient
une somme forfaitaire au dessus du montant des frais exposés.
§4 — La prestation de travail
⇢ Chambre sociale 3 juin 2009 Affaire Ile de la tentation : plusieurs participants ont saisi les
prudhommes car ils considéraient être salariés et que la procédure de licenciement n’a pas été
respectée. Les prudhommes considèrent qu’ils sont salariés et la CA de Paris le confirme.
⇢ Chambre sociale 4 avril 2012 Koh Lanta : les participants se confieraient comme titulaires
d’un contrat de travail. La cour de Cassation dit que « la finalité de l’émission était la production
d’un bien ayant une valeur économique. »
⇢ Chambre sociale 24 avril 2013 Koh Lanta : TF1 dit que c’est un contrat de jeu et non un
contrat de travail. La Cour de Cassation fait la distinction entre ces deux contrats.
⇢ Les avocats
Profession libérale + les avocats prêtent serment d’indépendance.
Evolution de la profession d’avocat.
La loi du 31 décembre 1990 portant reforme des professions judiciaires et juridiques :
— possibilité d’être avocat salarié ou avocat collaborateur non salarié.
— si l’avocat est salarié, il a l’indépendance que comporte son serment et n’est soumis à aucun lien
de subordination de son employeur que pour la determination de ses conditions de travail.
— le contrat de travail doit être écrit.
— l’avocat salarié ne peut avoir de clientèle personnelle contrairement à l’avocat collaborateur.
⇢ Chambre mixte du 12 février 1999 : un avocat collaborateur se dit avocat salarié. La CA relève
qu’il était soumis à des contraintes fixées par d’autres que lui. Il n’avait pas de clientèle personnelle
et utilisait le matériel de l’entreprise, ainsi qu’une rémunération forfaitaire. Elle déqualifie le contrat
de collaboration en contrat de travail. C’est confirmé en appel.
CHAPITRE 2 : L’EMBAUCHAGE
§1 — La procédure d’embauche
A. L’offre d’emploi
⇢ comment la diffuser ?
⇢ comment la rediger?
1. La diffusion de l’emploi
⇢ principe qui a longtemps dominé le droit du travail : l’employeur devait toujours notifier à
l’ANPE (agence nationale pour l’emploi) toutes places vacantes dans son entreprise. Cette
obligation a été remise en cause par l’ordonnance du 20 décembre 1986.
⇢ Le CT pose un principe de libre diffusion de l’offre d’emploi : en utilisant n’importe quel
support. L’ancien monopole de Pole Emploi ne change pas grand chose car l’employeur n’a jamais
été tenu d’agréer le candidat présenté par PE, le candidat pouvait refuser l’offre avec une
conséquence : éventuelle perte du droit au chômage. Il y a prohibition du travail forcé. Les
employeurs ont toujours pu recruter librement sans passer par PE.
⇢ Une seule interdiction dans le CT : l’offre d’emploi ne peut pas faire l’objet d’une vente.
⇢ Les personnes a la recherche d’un emploi doivent requérir leur inscription sur la liste des
demandeurs d’emploi.
⇢ Chambre criminelle Cour de Cassation 30 janvier 1990 : un employeur avait publié cette
offre «recherche des ouvriers spécialisés manutentionnaires européens. ».
⇢ Article L1132-1 du CT qui liste les motifs discriminatoires. Ce texte a connu un destin
exceptionnel, son origine est la loi du 4 aout 1982, souvent modifié depuis en allongeant les motifs.
Le texte précise encore que toutes les discriminations sont interdites : directes ou indirectes. Elles se
définissent dans la loi du 27 mai 2008 qui n’a pas été intégrée dans le CT. Cette loi transpose
plusieurs directives européennes prohibant les discriminations dans les relations de travail.
— discrimination directe : c’est quand une personne est traitée de manière moins favorable qu’une
autre en s’appuyant sur un motif prohibé à savoir le sexe, race, religion… Il y a souvent intention de
discriminer. Le refus est sur le motif prohibé.
— discrimination indirecte : c’est quand une disposition, un critère ou une pratique bien que neutres
en apparence est susceptible d’entrainer pour l’un des motifs prohibés, un désavantage particulier
pour des personnes par rapport à d’autres personnes. Pas d’intention de faire une discrimination, il
en fait une avec un critère neutre. Lorsqu’il y a le critère neutre, cela débouche à une discrimination.
Ex : pays où le service militaire est obligatoire pour les hommes, on embauche uniquement des
personnes ayant fait leur service miliaire. Donc c’est que pour les hommes donc discrimination sur
le sexe
Ex : une entreprise allemande avait décidé de mettre en place une pension d’entreprise. Il y avait
une pension supplémentaire de l’entreprise. Difficulté : calcul du montant de cette pension
d’entreprise : montant en fonction du temps passé en entreprise. + de 80% des travailleurs a temps
partiel étaient des femmes donc elles avaient une pension plus faible. Donc discrimination indirecte
fondée sur le sexe.
⇢ Ce principe d’interdiction souffre d’exceptions. Par exception, une discrimination directe est
parfois possible : Article L1133-1 du CT : « un employeur peut traiter différemment des salariés si
cette différence répond a une exigence professionnelle, essentielle et déterminante et, si l’objectif
est légitime et l’exigence proportionnée. » La nature de l’emploi nécessite de tenir compte du motif
prohibé.
Ex : pas de discrimination fondée sur la religion : pas possible d’interdire le port du foulard
islamique des lors qu’il est l’expression d’une conviction religieuse. Sauf si la nature de l’emploi
commande d’en tenir compte. — lorsque qqn travaille sur une machine dangereuse avec des
engrenages, pour la sécurité.
⇢ comment prouver l’existence d’une discrimination ? Une discrimination non prouvée n’existe
pas. On ne peut pas poser en principe que le comportement est discriminatoire. L’élément de prévue
⇢ Loi du 16 novembre 2001 relative à la lutte contre les discriminations qui a transposé les
directives européennes. Le problème est la charge de la preuve. — on a une nouvelle répartition de
la charge de la preuve lorsqu’une discrimination est invoquée. Il y a 2 temps dans la loi : le salarié
ou candidat à l’emploi doit invoquer des éléments de fait qui laissent penser qu’il y a peut-être
discrimination.
Ex : 4 personnes qui ont la même ancienneté et le même type d’emploi. 3 ont régulièrement
progressé dans leur carrière et 1 qui n’a jamais progressé et c’est le seul a avoir une activité
syndicale. On ne sait pas s’il y a discrimination mais il y a un doute.
2ème temps : La charge de la preuve passe alors sur la tête de l’employeur : à lui de démontrer
l’absence de discrimination en invoquant des éléments objectifs. — pas le même diplôme,
expérience professionnelle. La Cour de Cassation ne valide pas ce raisonnement si l’exigence
requise dans le profil du poste ne mentionnait pas un nombre de diplôme précis.
⇢ Concernent les handicapés : depuis la loi du 10 juillet 1987, tout employeur occupant au moins
20 salariés est tenu d’employer à temps plein ou à temps partiel des handicapés dans la proportion
de 6% de l’effectif commun de ses salariés. La loi prévoit que l’employeur peut s’acquitter de cette
obligation en versant pour chaque emploi non pourvu une contribution à un fond de développement
pour l’insertion professionnelle des handicapés (souvent choisi).
⇢ interdit de faire travailler des enfants tant qu’ils ne sont pas libérés de l’obligation scolaire.
Jusqu’à 16 ans en France.
⇢ interdit d’embaucher ou de conserver à son service un étranger non muni du titre l’autorisant à
exercer une activité salariée en France. Ne s’applique pas aux ressortissants de l’UE. Il bénéficie du
principe de la libre circulation, fondement des traités, chacun peut se déplacer librement sur le
territoire de l’Union pour répondre à un emploi offert.
2. Le principe de pertinence
⇢ Art L1221-6 du CT : « les informations demandées au candidat ne peuvent avoir que pour
finalité d’apprécier sa capacité à occuper l’emploi proposé ou ses aptitudes professionnelles. Elles
doivent avoir un lien direct et nécessaire avec l’emploi occupé ou l’évaluation des aptitudes
professionnelles. »
⇢ Chambre sociale 13 octobre 1973 : un prêtre ouvrier qui avait caché sa qualité d’ecclésiastique
lors du recrutement. La cour de Cassation dit qu’ils ne peuvent rien reprocher à cette personne, cela
n’a aucun rapport avec l’emploi proposé. Et a posé en principe, que les questions posées doivent
avoir un lien direct et nécessaire avec l’activité professionnelle du candidat à l’emploi.
⇢ Les questions permises : Etat civil du candidat : nom prénom, date et lieu de naissance, adresse
et nationalité
⇢ Chambre sociale 5 octobre 1994 : candidat à un emploi qui a fait rédiger sa LM et son CV par
sa femme. Il a été embauché. Quelques semaines plus tard, en comparant les écritures, elle était
différente. L’employeur veut demander la nullité du contrat de travail pour dol. — la chambre
sociale rejette sa demande au motif que le dol suppose des manoeuvres déterminantes. Or il n’est
pas démontré que le salarié n’aurait pas été embauché s’il avait lui-même rédigé sa LM.
A. L’engagement définitif
⇢ Le CT ne dit rien sur ces conditions de fond. Le contrat de travail est un contrat donc le CT
renvoie au droit commun des contrats.
⇢ ART 1128 du Code Civil qui exige un consentement, une capacité et un contenu licite et certain.
Sur le contenu licite et certain, en droit du travail le débat porte sur les clauses qui figurent dans le
contrat. La clause ne doit pas être illicite.
Ex : la loi interdit les sanctions pécuniaires et s’il y en a dans le contrat de travail, cette clause est
nulle.
Sur la capacité : concerne principalement le mineur. Le mineur ne peut pas signer tout seul son
contrat de travail et doit être représenté par ses représentants légaux ou le tuteur. Le contrat est
valable sauf s’il y a opposition de ses parents.
Il faut vérifier que la volonté a été librement émise et qu’il n’y ait aucun vice de consentement.
— L’erreur : ART 1132 Code Civil : l’employeur évoque une erreur sur les qualités essentielles du
contractant. Le contrat de travail est conclu en considération de la personne.
⇢ Chambre sociale 3 juillet 1990 : un employeur souhaite recruter un PDG pour redresser une
société en difficultés économiques. Il recrute quelqu’un et plusieurs semaines après, il apprend que
la personne recrutée est à l’origine de plusieurs liquidations d’entreprises pour mauvaise gestion. Il
demande la nullité pour erreur sur les qualités essentielles — réponse : il faut que l’erreur soit
déterminante. Elle doit également être excusable. Or elle ne l’est pas. Comment n’a-t-il pas regardé
le passé du candidat? La Cour considère qu’on ne peut pas obtenir la nullité du contrat.
— Le dol : ART 1137 Code Civil : il faut des manoeuvres dolosives déterminantes du
consentement. Le dol est souvent invoqué pour le CV, souvent amélioré. La Cour parle
« d’inexactitude sur le CV ».
Ex : une salariée avait invoquée une expérience professionnelle dans l’entreprise alors que c’était
un stage.
La Cour de Cassation a refusé le dol car il n’y a pas de manoeuvres dolosives. Le dol suppose
l’intention et il n’y avait pas intention de tromper.
Soit le candidat n’a pas les compétences, dans ce cas, pas besoin de passer par le dol. Il faut le
licencier pour insuffisances professionnelles. Soit le candidat a les compétences : dans ce cas le dol
est effacé par les compétences.
⇢ Chambre sociale 3 avril 2002 : une salariée qui travaille pour une célèbre maison d’édition qui
réalise des dictionnaires. Elle est chargé d’écrire un dictionnaire et elle cede l’ensemble de ses
droits à la maison d’édition. Quelques mois plus tard elle invoque un vice de violence économique.
à l’époque de la cession des droits, la société était en difficultés économiques, faisait des
licenciement donc avait cédé ses droits. — la Cour de Cassation rejette sa demande pour une
question de preuve. Cette salariée ne démontre pas qu’elle avait pu légitimement pu craindre de
perdre son emploi en raison de pressions économiques car les postes supprimés ne correspondaient
pas du tout au sien.
B. L’engagement à l’essai
1. La durée de l’essai
⇢ 4 mois pour les ouvriers/employés, 6 mois pour les agents de maîtrise et les techniciens et 8 mois
pour les cadres.
2. La rupture de l’essai
24h si le salarié a moins de 8jours de présence 24h si le salarié a moins de 8 jours de présence
48h s’il a entre 8jours et 1 mois de présence 48h si le salarié a minimum 8 jours de présence
⇢ Pour éviter que la relation de travail ne soit pas définitive : payer le priais sans que le salarié
l’exécute, comme il ne travaille pas on ne peut pas reprocher à l’employeur d’avoir dépassé.
⇢ On peut mettre fin au contrat sans le justifier, mais si la rupture est libre, elle peut quand même
se voir appliquer la théorie de l’abus de droit. Il n’y a pas en droit français de droit discrétionnaire.
A. La nullité du contrat
⇢ Cas prévus par le droit commun des contrats et cas prévus par le CT.
⇢ La nullité engendre la disparition rétroactive du contrat et ses effets. Mais cette rétroactivité pose
problème : le salarié peut restituer les salaires perçus mais il est impossible pour l’employeur de
rendre la prestation de travail fourni. Donc la nullité n’opère que pour l’avenir. Elle n’est pas
rétroactive.
⇢ On peut cependant avoir un problème :
Ex : Un salarié travaille pour une entreprise et il est mensualisé (payé tous les mois, successivement à la
prestation de travail). Admettons que ce salarié est un étranger en situation irrégulière, le contrat sera
annulé par le CPH le 15 septembre, cela sous-entend que le salarié ne peut plus travailler à partir du 16
septembre puisque la nullité opère pour l’avenir. Mais la rémunération est censée être versée à la fin du
mois. Mais, sur le plan juridique on ne peut pas donner une suite à un contrat nul donc cela sous-entendrait
que le salarié ne devrait pas être payé.
⇢ si clause inappropriée :
☾soit nullité de tout le contrat si clause déterminante
☾soit nullité juste de la clause abusive.
2. La durée du contrat
a. Le CDD comprend un terme précis
⇢ En principe le CDD comprend un terme fixé lors de sa conclusion : maximum 18 mois.
⇢ À son échéance le contrat peut faire l’objet de 2 renouvellements mais le CDD ne peut jamais
dépasser 18 mois.
4. La rupture du CDD
⇢ Ce n’est ni une démission ni un licenciement. — C’est une rupture de contrat qui prend fin à son
terme.
⇢ Il y a des exceptions :
☾ L’accord des 2 parties
☾ La faute grave de l’une des parties
☾ Le salarié a trouvé un CDI
☾ Force majeure
☾ Inaptitude physique du salarié constatée par le médecin du travail et impossible
reclassement.
⇢ Si l’employeur est l’auteur d’une rupture anticipée irrégulière : il doit verser au salarié les
dommages et intérêts d’un montant au moins égal aux rémunérations qu’il aurait du percevoir
jusqu’au terme.
⇢ Si le salarié est l’auteur : il doit verser à l’employeur des dommage et intérêts en fonction du
préjudice subi. La charge de la preuve repose sur l’employeur.
⇢ 2 contrats co-existent :
☾ 1r contrat : contrat de mise à disposition conclu entre l’entreprise de travail temporaire et
l’entreprise utilisatrice
☾ 2e contrat : contrat de mission conclu entre l’entreprise de travail et le salarié.
⇢ Sur le plan juridique : l’employeur c’est l’entreprise de travail temporaire car c’est elle qui
recrute et rémunère. Le travailleur est mis à disposition d’une entreprise utilisatrice.
B. La théorie institutionnelle
⇢ Paul Durand (grand juriste du droit social) : développe cette idée en 1945. — L’entreprise est
une institution, une communauté composée de membres ayant des intérêts communs. Chacun
participe au bon fonctionnement de la communauté. Il faut cependant un chef qui doit agir dans
l’intérêt de la communauté qu’il dirige.
⇢ Théorie reprise en 1985 par Emmanuel Gayard dans sa thèse « Le pouvoir en droit privé » —
une personne ne dispose pas du pouvoir dans son intérêt personnel mais dans l’intérêt de
l’entreprise sinon c’est un détournement de pouvoir.
⇢ Cette théorie permet le contrôle du juge sur les décisions de l’employeur.
⇢ Cass.soc du 21 mai 1956 : Affaire établissement Brinon — Une entreprise ferme car elle est
mal gérée. Les salariés sont licenciés et un salarié demande des dommages et intérêts car si
l’entreprise avait été mieux gérée, elle n’aurait pas fermée. — La Cour rejette son raisonnement :
elle decide que l’employeur est seul juge des circonstances qui le déterminent à cesser son
exploitation et aucune disposition légale ne lui fait l’obligation de maintenir son activité pour
assurer un emploi.
⇢ La théorie institutionnelle va buter sur cette décision car le juge ne peut pas contrôler
l’employeur.
⇢ Cass.Soc 25 janvier 1984 : revirement Brinon — Un casino ne peut pas fonctionner sans une
autorisation du ministre de l’intérieur. Le casino souhaite nommer à sa tête un dirigeant avec un
passé trouble. Le ministre de l’intérieur refuse de delivrer son autorisation donc le casino ne peut
plus fonctionner et doit licencier. Les salarié se plaignent de cette situation et saisissent la justice. —
La Cour d’Appel refuse de leur octroyer des dommages et intérêts en reprenant l’argument que
l’employeur est seul juge. — La Cour de Cassation casse l’arrêt de la CA qui précise que c’est sa
propre faute car choix d’un mauvais dirigeant donc licenciement. Donc versement de DI.
§1 — Le contenu du RI
⇢ Art L1321-1 : prévoit que le RI fixe les mesures d’application de la réglementation en matière
d’hygiène et de sécurité. Le RI doit adapter les mesures d’application des normes légales et
conventionnelles aux particularités de son entreprise.
⇢ Plusieurs difficultés :
☾ Le RI contient toutes les sanctions? — Oui par la Cour de Cassation le 26 octobre 2010 :
une sanction ne peut être prononcée contre un salarié que si elle est prévue par le RI. »
☾ Le RI contient toutes les fautes ? — Non.
☾ Lien entre faute et sanction ? — Oui.
☾ Principe de légalité des délits et des peines ? — Non car le RI ne contient pas toutes les
fautes. Système de confusion des pouvoirs : c’est l’employeur qui fixe les fautes et sanctions
et c’est lui qui juge et condamne.
⇢ La définition du harcèlement sexuel a été revue par la loi du 6 mars 2012 : QPC d’un accusé
d’harcèlement sexuel car l’ancienne incrimination était imprécise. — La 1re loi remonte au 10
novembre 1992.
⇢ 2 définitions dans la loi du 6 aout 2012 :
☾ harcèlement sexuel classique : le fait, même non répété d’user de toute pression grave
pour obtenir des faveurs de nature sexuelle.
☾ harcèlement sexuel d’ambiance : le fait d’imposer à une personne de façon répétée des
propos ou comportements à connotation sexuelle qui, soit portent atteinte à sa dignité en
raison de leur caractère dégradant ou humiliant, soit créent à son encontre une situation
intimidante, hostile ou offensante.
⇢ Article L1152-1 : « Le harcèlement moral se traduit par des agissements répétés qui ont pour
objet ou pour effet une dégradation des conditions de travail, susceptibles de porter atteinte aux
droits d'un salarié et à sa dignité, d’altérer sa santé physique ou mentale ou de compromettre son
avenir professionnel. ».
⇢ 2 formes de harcèlement moral :
☾ Agissements qui ont pour objet : intention de nuire à la victime. — harcèlement moral
classique.
☾ Agissements qui ont pour effet : harcèlement « managerial ». — la personne ne se rend
pas compte que son mode de management constitue du harcèlement. Il n’y a pas intention de
nuire mais le harcèlement est bel et bien constitué.
B. Dispositions interdites
1. Les clauses contraires aux lois, aux règlements ou aux conventions collectives
⇢ L1321-3 CT : le RI ne peut pas contenir de clauses contraires aux lois, aux règlements et aux
conventions collectives : hiérarchie des normes.
§2 — L’élaboration du RI
⇢ Le RI est obligatoire dans toutes les structures employant au moins 50 salariés depuis le 1r
janvier 2020 (avant c’était 20 avec la loi du 4 aout 1982).
⇢ C’est l’employeur qui rédige son RI, il a un pouvoir unilatéral mais doit respecter une certaine
procédure :
☾ Le RI doit être soumis pour avis au CSE mais l’employeur n’est pas obligé d’en tenir
compte.
☾ Le RI doit être transmis à l’inspecteur du travail qui va contrôler le respect de la loi.
☾ Le RI doit faire l’objet d’une double publicité : la loi dit que le RI doit être déposé au
greffe du CPH. Il doit également être affiché de manière visible sur les lieux du travail. Le RI
entre en vigueur 1 mois après l’accomplissement de ces formalités.
§3 — Le contrôle du RI
A. Le controle administratif
⇢ Contrôle opéré par l’inspecteur du travail qui contrôle la légalité du RI : il va regarder si les
dispositions obligatoires sont présentes et s’il n’y a pas de dispositions interdites.
⇢ Si l’inspecteur estime qu’une clause est illicite, il ne peut pas la supprimer ou modifier mais il
doit demander à l’employeur le retrait de la clause ou sa modification. — si l’employeur n’est pas
d'accord, il doit faire un recours hiérarchique ou contentieux (devant le ministre du travail ou le
TA).
B. Le contrôle judiciaire
1. Le contrôle par voie d’exception
⇢ un salarié est sanctionné car il a violé une clause du RI. Il saisit le CPH avec une demande
précise : l’annulation de la sanction. Pour l’annuler, le juge doit contrôler la légalité du RI. S’il
estime que la clause est illégale alors il va annuler la sanction mais la clause.
⇢ Cependant, la clause illégale demeure et un autre salarié pourra être sanctionné pour les mêmes
raisons. Il devra faire la même démarche. Mais la loi prévoit que le CPH doit transmettre sa
décision à l’inspecteur du travail. Mais ce dernier n’est pas lié par la décision d’un juge judiciaire. Il
va réfléchir à sa décision.
⇢ En dehors de toute sanction disciplinaire peut-on s’adresser directement au TJ pour annuler une
clause du RI? — problème de la séparation des pouvoirs. La loi a confié à l’inspecteur du travail le
contrôle du RI et le juge judiciaire ne peut pas remettre en cause une décision de l’acte
administratif.
⇢ Quand y a-t-il décision de l’inspecteur ? S’il n’y a pas de décision, il n’y a pas de problème mais
s’il y a une décision de l’inspecteur, le juge judiciaire devient incompétent.
☾ L’inspecteur a demandé le retrait ou modification de certaines clauses : le juge judiciaire ne
peut se prononcer sur ces clauses là, il y a déjà une décision administrative.
☾ Les salariés ont demandé à l’inspecteur le retrait ou modification de certaines clauses : si
l’inspecteur refuse expressément, il y a DA donc le juge devient incompétent. Si l’inspecteur
garde le silence pendant plus de 4 mois, son silence vaut décision implicite de rejet.
☾ L’employeur a transmis son RI à l’inspecteur qui a gardé le silence sur plusieurs clauses.
Son silence vaut-il décision ? — La Cour a tranché le 16 décembre 1992 : un contrôle
judiciaire sur le RI est possible car le règlement émane d’une personne privée. C’est donc un
acte de droit privé. Le juge peut se prononcer sur les clauses qui n’ont pas fait l’objet d’une
demande de retrait ou modification de l’inspecteur.
A. Champ d’application
1. Faute disciplinaire
⇢ La loi ne définit pas la faute disciplinaire, mais la doctrine le fait.
⇢ La faute disciplinaire c’est un acte d’insubordination qui peut revêtir deux formes :
☾ Violation d’une règle collective de discipline
☾ Mauvaise exécution volontaire par le salarié de ses obligations contractuelles.
⇢ La faute disciplinaire doit être volontaire. La volonté prend 2 formes : l’acte peut être
intentionnel ou négligent/imprudent.
2. Sanction disciplinaire
⇢ L1331-1 CT donne la définition de la sanction disciplinaire :
☾ c’est une mesure prise par l’employeur autre qu’une observation verbale comme une
réprimande.
☾ La mesure doit être motivée par un comportement fautif du salarié.
☾ On peut retenir la sanction disciplinaire si la mesure affecte immédiatement ou non, la
situation du salarié dans l’entreprise.
⇢ La loi ne fixe pas une liste de sanction mais il y a des sanctions classiques et fréquentes :
☾ Avertissement ou blâme écrit
☾ Mutation disciplinaire
☾ Rétrogradation disciplinaire
☾ Licenciement pour faute
⇢ il faut distinguer :
☾ la mise à pied disciplinaire : on interdit au salarié de travailler (il ne sera pas payé)
☾ la mise à pied conservatoire ou provisoire (pas une sanction disciplinaire) : mesure
d’attente dans l’attente du prononcé de la sanction qui peuvent avoir 3 raisons :
- un salarié a commis une faute grave, l’employeur ne veut plus le voir dans l’entreprise. Il ne peut
pas le licencier comme ça, il y a une procédure. Donc il le met à pied de façon conservatoire.
- Une faute pas extraordinaire mais ça peut dégeler donc mise à pied conservatoire.
- Doute sur la faute du salarié, en attendant de réaliser l’enquête, mise à pied conservatoire.
⇢ La mise à pied conservatoire n’a pas de procédure donc pas de sanction disciplinaire.
⇢ La Cour de Cassation considère qu’il faut rémunérer la mise à pied conservatoire sauf s’il est
licencié pour faute lourde ou grave.
⇢ L’employeur a 2 mois, à compter du jour où il a connaissance du fait fautif pour engager des
procédures disciplinaires. Au delà c’est trop tard sauf si le fait fautif a donné lieu à l’exercice de
poursuites pénales dans le délai de 2 mois.
⇢ Lorsqu’un employeur sanctionne, il tient souvent compte de l’état de récidive du salarié. Pour
aggraver une sanction, l’employeur peut s’appuyer sur le fait que le salarié a déjà été sanctionné
dans le passé. Au bout de 3ans : amnistie et la sanction de plus de 3ans ne pourra être invoquée pour
aggraver la sanction d’une nouvelle faute.
⇢ On ne peut pas sanctionner 2fois la même faute : non bis in idem.
2. Procédure simplifiee
⇢ pour les sanctions qui n’affectent pas la présence du salarié dans l’entreprise, sa fonction,
carrière ou rémunération. S’applique aux avertissements et blâmes écrits.
⇢ 1 règle procédurale : le salarié doit être informé par écrit des griefs retenus contre lui. (avant le 4
aout 1982 il n’y avait pas de procédure disciplinaire).
⇢ Si l’employé veut contester la sanction : il a des éléments en sa disposition notamment sur la
preuve et surtout devant le juge l’employeur est lié par les motifs invoqués, il ne pourra pas
invoquer d’autres que ceux présents dans la lettre.
⇢ Si pas de motifs : sanction injustifiée donc annulée — présomption irréfragable.
3. Procédure renforcée
⇢ S’applique aux sanctions qui ont une influence sur la présence du salarié dans l’entreprise, sa
fonction, sa carrière ou rémunération.
1re étape : convocation du salarié à un entretien par l’employeur — par LRAR ou remise en main
propre contre décharge. Elle doit comprendre le jour, l’heure, le lieu et la sanction disciplinaire
envisagée.
2ème étape : L’entretien. — Il n’y a pas de délai à respecter entre le délai de réception de la lettre
et l’entretien. Cependant la Cour de Cassation dit qu’il faut respecter un délai raisonnable. Pendant
l’entretien : il doit y avoir un dialogue avec les raisons de la sanction.
3ème étape : La notification de la sanction. — L’employeur n’est pas obligé de sanctionner : il
peut laisser passer avec les explications. Si sanction : il doit notifier par courrier au salarié les
motifs de cette sanction et le type de sanction dans un délai de 2 jours francs au plus tôt et 1 mois
après l’entretien au plus tard. ▲ Si les motifs sont vagues ou imprécis alors la sanction est
injustifiée et annulée par le juge : Présomption irréfragable.
⇢ Salarié sanctionné car pas content : il saisit le juge et demande l’annulation de la sanction. Le
Conseil des prud’hommes va vérifier plusieurs choses :
☾ contrôle de la régularité de la procédure
☾ vérification de la justification de la sanction — contrôle de la réalité de la faute et contrôle de
l’imputabilité de la faute.
⇢ Art L1333-1 CT : L’employeur fournit au Conseil de prud’hommes les éléments retenus pour
prendre la sanction. Le salarié doit fournir des éléments à l’appui de ces allégations.
⇢ Au vue de l’ensemble de ces éléments, le Conseil forme sa conviction après avoir ordonné si
nécessaire toutes les mesures d’instruction qu’il estime utile. — système de l’intime conviction.
⇢ Le juge peut : demander des documents, auditionner des témoins, descente sur les lieux… Il peut
avoir un doute et ce doute profite au salarié.
⇢ NB sur la preuve des discriminations : le salarié dit qu’il a été victime d’une discrimination. Il
doit invoquer des éléments de faits qui laissent penser qu’il y a discrimination. Il doit introduire le
doute. Si les éléments invoqués sont sérieux, alors la charge de la preuve pèse sur l’employeur et
doit démontrer par des éléments objectifs l’absence de discrimination.
2. Effets de l’annulation
a. Remise en l’état
⇢ L’annulation de la sanction implique sa disparition rétroactive. Elle est censée n’être jamais
intervenue. Il faut donc rétablir la situation antérieure : remettre les choses en l’état. Parfois il faut
reconstituer la carrière du salarié et effacer la sanction du dossier disciplinaire.
⇢ Arrêt du 4 février 1993 : un salarié sanctionné par 5 jours de mise à pied. Le Conseil des
prud’hommes avait annulé disant que c’était trop et a repris une sanction : 2 jours de mise à pied. Le
pouvait-il avec les délais de prescription ? — La Cour de Cassation valide la démarche de
l’employeur. Il pouvait prendre une nouvelle sanction car les poursuites disciplinaires ayant donné
lieu à la sanction annulée ont été engagé dans le délai de 2 mois. Le délai de 2 mois a été
interrompu ou suspendu par l’engagement des poursuites disciplinaires. L’employeur a 1 mois à
compter de l’annulation par le juge pour prononcer une nouvelle sanction.
⇢ Arrêt du 18 janvier 1995 : l’employeur avait infligé une rétrogradation sans respect de la
procédure disciplinaire. Le juge annule la sanction. L’employeur décide de reprendre la même
sanction mais en respectant la procédure. — La Cour de Cassation dit que c’est pas possible car le
délai de 2 mois est expiré —
⇢ Pas d’incompatibilité entre les deux arrêts. La solution n’est pas la même car dans cette affaire,
l’employeur n’a pas respecté la procédure disciplinaire cela veut dire que les poursuites n’ont
jamais été engagées. Par conséquent, le délais de 2 mois ne peut pas être suspendu ou interrompu.
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CHAPITRE 2 : LA SUSPENSION DU CONTRAT DE TRAVAIL
⇢ Le principe est le CDI. Donc un contrat qui dure dans le temps. De nombreux évènements vont
nécessairement affecter la relation de travail.
Ex : le salarié peut tomber malade, avoir un accident etc
Il y a beaucoup d’évènement qui empêche d’accomplir la prestation de travail. Durant tous ces
évènements le contrat n’est pas rompu il est suspendu.
Le salarié est dispensé d’exécuter sa prestation de travail.
— un salarié ne vient pas travailler depuis 3 mois. Malgré les relances, il ne répond pas : aucune
nouvelle. L’employeur pour être tenté de dire ça fait des mois qu’on essaie de le joindre par tout
moyen, aucune nouvelle, c’est qu’il a démissionner. Non. L’employeur ne doit surtout pas invoquer
la démission parce qu’en jurisprudence la démission suppose une volonté non équivoque. Or si le
salarié ne répond pas, il a un comportement équivoque.
☾ Obligation de loyauté : Quand y a-t-il déloyauté? — Principe : le contrat est suspendu et quand
le contrat est suspendu , le salarié retrouve sa vie personnelle.
Dans sa vie personnelle il est libre de faire ce qu’il veut. Cela signifie que l’employeur ne peut pas
lui demander d’exécuter sa prestation de travail.
⇢ Chambre sociale Cour de Cassation 16 juin 1998 : un salarié est malade, il a prévenu
l’employeur et a envoyé un certificat médical dans un bref délai. Ce salarié décide de faire un
voyage touristique en Yougoslavie et il décide d’envoyer une carte postale à ses collègues. Ils
décident de montrer la carte postale à l’employeur et celui-ci licencie le salarié pour faute grave.
Arguments de l’employeur: il n’a pas respecté les heures de sorties autorisées, le médecin
contrôleur de la sécu sociale peut passer au domicile pr vérifier l’état de santé. Ainsi ici il ne
respectait pas les heures de sortie. — licenciement est sans cause réelle et sérieuse.
⇢ Assemblée plénière 22 avril 2011 — un salarié en arrêt de travail, on confie son activité à une
société prestataire de service. Si le salarié est malade, et qu’on décide de transmettre son travail à
une société, peut-on parler de remplacement définitif? — La Cour a considère que c’était pas
définitif.
Qu’est-ce qu’un délai raisonnable? C’est à l’appréciation souveraine des juges du fond. Il faut tenir
compte des spécificités de l’entreprise, de l’emploi concerné et des démarches faites par
l’employeur au vue du recrutement. — On se base dessus pour savoir si le délai est raisonnable.
⇢ Chambre sociale du 28 janvier 1998 : un employeur a licencié une salariée pour faute grave en
invoquant son comportement anormal d’excitation du à son état dépressif.
b. Le reclassement du salarié
⇢ Le salarié a donc été déclaré inapte, il ne peut donc plus occuper son poste. Peut-on licencier ?
⇢ Il faut d’abord revenir sur le sens d’être inapte: cela veut dire que le salarié n’a plus l’ensemble
des capacités physiques requises pour occuper son poste. Mais cela ne veut pas dire qu’il n’est pas
capable de travailler : il n’a plus les capacités physiques requises pour occuper son poste.
⇢ on prend en compte les propositions du médecin et les indications qu’il formule sur l’incapacité
du salarié à exercer une des taches existantes dans l’entreprise.
⇢ Le médecin formule aussi des indications sur des formations que pourrait suivre le salarié pour
trouver un emploi adapté. — Obligation de reclassement.
⇢ Exception : Si le médecin du travail indique expressément, sur son avis d’inaptitude, que tout
maintien du salarié dans un emploi serait gravement préjudiciable à sa santé ou que son état de
santé fait obstacle à tout reclassement.
⇢ Cette obligation de reclassement est une obligation de moyen : l’employeur doit tout faire
pour trouver un poste comptable avec l’état de santé : il doit faire des efforts suffisants et sérieux.
Les juges tiennent compte de la taille de l’entreprise (plus facile si plus grand nombre de poste),
de la polyvalence du salarié (si il a plusieurs compétences, plus facile de le reclasser) et du
comportement de l’employeur (si l’employeur agit avec précipitation : pas d’effort sérieux)
Section II : La maternité
⇢ Le droit permet à la salariée de devenir mère sans compromettre son emploi, sa santé et son
emploi.
⇢ Interdiction des discriminations : toute discrimination directe ou indirecte en raison de la
grossesse ou de la maternité.
⇢ Elle a le droit au silence sur sa grossesse : c’est un droit absolu. — Elle n’est pas tenue de
révéler sa grossesse.
⇢ CJUE 27 février 2003 concernant l’Allemagne : il remplace un salarié par une autre personne
sous CDD. Quelques jours après, cette salariée indique qu’elle est enceinte et part en congé
maternité. — La CJUE donne raison à la salariée, le droit au silence est absolu. Peu importe le
préjudice financier subi par l’employeur.
§1 — La protection de la maternité
⇢ Interdiction de muter une salariée en raison de sa grossesse avec une limite : parfois l’état de
santé nécessite un aménagement du poste voire un changement provisoire du poste.
⇢ La salariée peut changer temporairement de poste soit à sa demande accompagné d’un
certificat du médecin traitant soit à la demande de l’employeur après avis du médecin du travail.
⇢ Congé maternité : L1225-17 du CT : la salariée a le droit de bénéficier d’un congé maternité
d’une durée de 16 semaines en principe : 6 semaines avant la date présumée de l’accouchement et
10 semaines après celui-ci. Cette durée peut être allongée en cas de naissances multiples ou en cas
d’état pathologique de la mère. — C’est un droit mais une obligation.
⇢ Pas obligée de prendre tout son congé maternité mais exception : L1225-29 CT : interdiction
absolue de travail pendant les 8 semaines qui entourent l’accouchement dont 6 semaines après
l’accouchement.
§2 — L’interdiction du licenciement
A. Principe
☾ Période de protection relative : commence avec la grossesse et s’achève a la fin du
congé maternité (10 semaines après l’accouchement) auquel on ajoute 10 semaines. —
Interdiction de licencier sauf pour 2 motifs : faute grave de l’intéressée et impossibilité
de maintenir le contrat pour un motif non lié à la maternité.
à l’intérieur de la période de protection relative, il y a une période de protection absolue.
☾ Période de protection absolue : pdt la durée du congé maternité, il y a interdiction
de licencier même s’il y a faute grave ou impossibilité de maintenir le contrat.
B. Sanctions
⇢ le licenciement prononcé en violation des dispositions protectrices est frappé de nullité. La
salariée doit être réintégrée.
⇢ Art L1225-71 CT : l’employeur doit réintégrer la salariée si elle le demande.
⇢ L1225-5 CT : le licenciement est annulé si dans un délai de 15 jours à compter de sa
notification, la salariée envoie à son employeur par LRAR un certificat médical justifiant qu’elle est
en état de grossesse.
⇢ un employeur peut-il modifier le contrat de travail de son salarié? Changer le lieu, les horaires,
la rémunération…? — juridiquement on ne peut modifier un contrat qu’avec l’accord des 2 parties.
⇢ Problème en droit du travail : la relation de travail doit évoluer. — La rémunération évolue
souvent à la hausse.
⇢ Le droit du travail s'efforce de concilier ces impératifs et la Cour de Cassation essaie de trouver
des solutions adaptés.
⇢ si un contrat est modifié de façon substantielle (importante), il faut l’accord du salarié. Si
modification de façon mineure, pas besoin de l’accord du salarié.
⇢ En 1996 la cour de cassation nous dit qu’on va changer et à partir de 1998, la cour de cassation
met en place un droit objectif de la modification.
⇢ En 1998, la Cour de Cassation raisonne en 2 temps :
☾ 1er temps : le juge doit regarder le contrat : que dit le contrat de travail sur l’élément
modifier ? Le contrat peut dire que le lieu est un élément essentiel pour les parties, il peut
contenir une clause de mobilité
☾ 2ème temps : si le contrat ne dit rien il y’a des éléments qui sont essentiels par nature, la
doctrine parle du socle contractuel.
⇢ La clause de révision peut tout d’abord être prévue par le contrat de travail, contrat qui est
l’accord des parties.
⇢ Difficulté en revanche lorsque la clause figure dans la convention collective parce que si c’est
dans la convention collective je ne suis pas forcément au courant.
Est-ce que la clause de mobilité est opposable au salarié si elle figure dans la convention
collective ? — La Cour de Cassation répond oui si le salarié a été informé de l’existence de la
clause et mis en mesure d’en prendre connaissance lors de l’embauche
⇢ Etendue dans le temps et dans l’espace — La Cour de Cassation dit que non elle n’a pas a être
limitée dans le temps.
☾ Dans l’espace : Oui depuis le 7 juin 2006 — La Cour de Cassation dit : « une clause de mobilité
doit définir de façon précise sa zone géographique d’application et elle ne peut conférer à
l’employeur le pouvoir d’en étendre unilatéralement la portée. »
⇢ Ex : le contrat été prévu d’être exécuté en France et à l’étranger. — Censuré par la Cour de
Cassation car pas de précision de la zone géographique.
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⇢ Arrêt Chambre sociale du 23 février 2005 : dans cet arrêt, au moins 2 hypothèses où
l’employeur a manqué à sa bonne foi contractuelle.
1re hypothèse : l’employeur n’a pas agit dans l’intérêt de l’entreprise mais pour nuire aux salariés.
Ex : Un salarié a été promu responsable dans un autre magasin mais celui-ci ferme ses portes
quelques jours après.
2eme hypothèse : la légèreté blâmable : agit dans l’intérêt de l’entreprise mais fait preuve de
légèreté blâmable
Chambre sociale du 18 mai 1999 : un salarié travaille à Paris, son contrat contient une clause de
mobilité et est muté à Lille. Le salarié est d’accord mais il déménagera après l’accouchement de sa
femme. Il est licencié pour faute grave — La Cour dit que l’employeur a agit de mauvaise foi.
Conception très extensive de la bonne foi. C’est se soucier de son partenaire contractuel et l’aider à
exécuter le contrat lors de difficultés.
Chambre sociale du 10 mai 2006 : une salariée habite dans un tout petit village et son lieu de
travail est à 20km de son lieu d’habitation et elle n’a pas de voiture ni le permis. Une personne de
l’entreprise la prend le matin et la ramène le soir pendant 10ans. L’employeur décide de mettre fin à
la navette, elle lui fait valoir être dans l’impossibilité de venir travailler. L’employeur dit que c’est
pas prévu dans le contrat cette navette. — La Cour de Cassation sanctionne l’employeur au nom de
la mauvaise foi n’ignorant pas les difficultés matérielles de la salariée. Par son comportement, il a
rendu l’exécution du contrat.
⇢ Chambre sociale du 14 octobre 2008 : l’employeur met en oeuvre une clause de mobilité, la
salariée fait valoir qu’elle a divorcé et qu’elle a déménage pour assurer de meilleures conditions à
ses enfants. Cette clause porte alors atteinte à son droit à une vie familiale et normale. — La Cour
répond en s’appuyant sur l’article L1121-1 du CT. Il faut regarder s’il y a atteinte a la vie privée
familiale et privée et si oui, l’atteinte est-elle justifiée par la nature de la tache accomplie et
proportionnée au but recherché.
⇢ Chambre sociale 23 mars 2011 : Un commercial devenu père qui vient de divorcer. On lui
propose une clause de mobilité, le juge devait rechercher si la decision de l’employeur de le muter,
ne portait pas atteinte a sa vie personnelle et familiale, lequel faisait valoir qu’il venait de s’installer
près de Compiègne à la suite de son divorce afin d’offrir de meilleures conditions d’accueil a ses
enfants et si atteinte a la vie privée et si c’est justifié et proportionné.
§2 — Le socle contractuel
A. La rémunération
⇢ Doit-on demander l’accord du salarié pour un changement de rémunération? — Depuis 1998
pas de changement sans l’accord du salarié car c’est un élément essentiel. Même si l’employeur
prétend que le nouveau mode de rémunération est plus avantageux.
B. La qualification
⇢ le contrat de travail suppose l’embauche du salarié pour effectuer telles taches pour telle
qualification.
⇢ Si modification du contrat : il faut l’accord du salarié :
⇢ Le salarié peut toujours exiger de s’en tenir au travail qui a été contractuellement défini comme
le sien. Il ne commet pas de fautes s’il refuse d’exécuter une tache ne relevant pas de son emploi.
Ex : un comptable n’a pas a balayer son bureau. — si on change la nature de l’emploi, il faut
l’accord du salarié car modification de contrat.
⇢ Si pas de modification du contrat :
⇢ Si modification des responsabilités du salarié : il faut son accord mais le changement ne
constitue pas une modification du contrat.
⇢ Cass Soc 24 avril 2001 — Une personne travaille comme femme de ménage pour un syndicat
de copropriétaires. Dans son contrat, elle est chargée du nettoyage des parties privatives de
l’immeuble donc elle nettoie à l'intérieur des appartements et pas les parties communes. Un jour,
son employeur lui demande de nettoyer les parties communes (ascenseur, couloirs etc.), elle refuse
et est licenciée pour faute. Pouvait-elle refuser ? Pour la Cass le licenciement est justifié, car on n’a
pas touché aux fonctions du salarié, ni à sa qualification, c’est un simple aménagement des
fonctions. Mais la nature des fonctions n’a pas évolué, il n’y a donc pas modification du contrat,
simple modification des conditions de travail.
C. Le lieu de travail
1. Le contrat
⇢ peut contenir une clause de mobilité : changement de lieu s’impose au salarié.
⇢ Le contrat peut prévoit qu’un salarié travaillera dans tel lieu à telle adresse.
⇢ Peut-on changer ce lieu sans l’accord du salarié?
⇢ Cass., Soc., 3 juin 2003 : — « La mention du lieu de travail dans le contrat de travail a valeur
d’information à moins qu’il ne soit stipulé par une clause claire et précise que le salarié exécutera son travail
exclusivement dans ce lieu. ».
⇢ C’est une mention informative qui n’a pas de portée contractuelle sauf si le lieu de travail a été
contractualisé comme étant essentiel.
⇢ Cass., 4 mai 1999 — le changement de lieu de travail doit être analysé de manière objective : le
juge doit rechercher si « le nouveau lieu de travail auquel est désormais affecté le salarié se situe
dans un secteur géographique différent de celui où il travaillait précédemment ». La Cour procède
par indices : il faut tenir compte de la distance, des facilités de communication et des transports
existants (autoroute, accessibilité en transports en commun etc). Il faut comparer l’ancien lieu de
travail et le nouveau, on ne tient jamais compte du domicile du salarié, car c’est subjectif.
b. Exceptions
⇢ le travail a domicile
⇢ le salarié n’est jamais tenu d’accepter de travailler à son domicile même s’il se situe dans le
même secteur géographique. Il y a une modification du contrat puisqu’on touche au mode
d’organisation de l’activité.
⇢ En cas de circonstances exceptionnelles (ex : COVID), on peut imposer le télétravail puis
imposer le retour sur site.
✓ Le salarié exerce des fonctions sédentaires et son employeur veut lui imposer un déplacement. —
La Cour dit que c’est possible :
⇢ Cass., Soc., 3 février 2010 — dans cette affaire une dame travaille dans une cafétéria,
l’employeur en ouvre une nouvelle à paris et demande à son employé d’y aller pendant 3 mois, car
il souhaite avoir du personnel compétent pour former les autres. Pour la Cass, la mutation
temporaire s’impose si 3 critères s’imposent :
— Le salarié doit être informé dans un délai raisonnable du caractère temporaire de la mutation et
sa durée prévisible (à l’appréciation souveraine des juges du fond d’après la Cass, il a déjà été dit
que 13j étaient suffisants).
Exceptions :
⇢ le passage d’un horaire de jour à un horaire de nuit et inversement
⇢ le passage d’un horaire continu à un horaire discontinu.
— Mais l’accord peut-il être tacite ? Si le salarié travaille sans protestation ni réserve, a-t-il donné
de façon tacite son accord à la modification ? La Cass dit que non, cela ne vaut pas accord (Cass.,
Soc., 8 octobre 1987)
• Si un salarié ne dit rien et que son contrat est rompu, puis il se rappelle qu’il n’a pas accepté
la modification et réclame un rappel de salaire, l’employeur doit y donner droit d’après la
• La JP a été partiellement brisée par le Parlement : loi du 20 décembre 1993 qui prévoit que
lorsque l’employeur modifie le contrat pour un motif économique, il en informe chaque
salarié par lettre recommandée avec accusé de réception. La lettre doit indiquer que le
salarié a un mois pour dire non. Au-delà d’un mois sans réponse, le silence vaut accord.
Cela ne vaut que pour la modification à motif économique, pour le motif personnel
(insuffisance professionnelle, mésentente entre collègues..), le silence ne vaut pas accord et
la JP du 8 octobre 1987 s’applique toujours.
2. Le refus du salarié
⇢ Le salarié a toujours le droit de refuser la modification de son contrat, deux comportements sont
alors possibles pour l’employeur :
- L’employeur renonce à la modification du contrat ;
- L’employeur décide de licencier le salarié (le plus commun) sous conditions :
✓ Interdiction de licencier pour faute disciplinaire, puisque le salarié a le droit de refuser l’accord ;
✓ Licenciement pour motif économique soit pour motif personnel, tout dépend de la cause à
l’origine de la modification du contrat.
Mais l’employeur ne peut pas imposer la modification, il ne peut pas passer en force.
✓S’il impose la modification malgré le refus du salarié, celui-ci peut toujours agir en justice pour
obtenir le rétablissement de la situation antérieure.
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⇢ Jusqu’en 1973, lorsque l’employeur souhaitait licencier un salarié, il n’y avait pas de procédure à
respecter et un juste motif n’était pas à communiquer. Autrement dit, la rupture était libre sauf
abus de droit (par exemple, si le salarié avait été licencié pour un motif discriminatoire).
Quand on regarde la JP avant 1973 : il y a peu de cas où la Cass a reconnu l’abus de droit. A la
veille de la loi de 1973, tout le monde s’accordait sur la nécessité d’une loi. C’est la loi du 13 juillet
1973 qui va réglementer en France le licenciement pour motif personnel, avec 2 innovations
fondamentales :
• La procédure de licenciement : pour licencier il faut respecter une procédure ;
• Une cause réelle et sérieuse à démontrer.
⇢ C’est pourquoi le législateur est intervenu par la loi du 2 août 1989, qui prévoit que si
l’entreprise ne comprend de représentants du personnel, le salarié peut se faire assister par un
conseiller extérieur. La liste des conseillers est disponible en mairie ou à l’inspection du travail.
⇢ La lettre doit donc préciser que le salarié peut se faire accompagner par un conseiller extérieur et
préciser où se trouve la liste.
⇢ L’entretien préalable ne peut avoir lieu moins de 5 jours ouvrables (du lundi au samedi) après
la présentation de la lettre de convocation.
B. L’entretien préalable
⇢ L’entretien préalable est toujours obligatoire, même si le salarié a commis une faute lourde ou
grave. D’ailleurs, plus le salarié risque gros, plus il est important de respecter les droits de la
défense. L’entretien préalable est un dialogue, l’employeur explique les raisons pour lesquelles un
licenciement est envisagé et il recueille les explications du salarié. Le salarié dispose de sa liberté
C. La notification du licenciement
⇢ Dans quels délais doit-être notifié le licenciement ?
⇢ La loi prévoit que la lettre de licenciement ne peut pas être notifiée avant l’écoulement d'un délai
de 2 jours ouvrables, il faut prendre le temps de la réflexion et ne pas agir avec précipitation,
puisqu’un licenciement est une procédure lourde. Pas de maximum pour l’envoyer sauf si c'est un
licenciement pour motif disciplinaire, où le délai sera d’un mois maximum.
⇢ Que doit comporter la lettre de licenciement ?
⇢ La lettre doit toujours comporter une motivation (le ou les motifs de licenciement), puisque le
salarié doit comprendre pourquoi il est licencié. La Cour de Cassation dit qu’il faut un grief précis
et matériellement vérifiable.
⇢ Les ordonnances Macron ont mis en place des modèles de lettre de licenciement (pour motif
disciplinaire, économique, inaptitude physique etc.), mais cela ne remplace pas la motivation
personnelle de l’employeur.
⇢Ch. Soc, 29 novembre 1990, « affaire dame Ferdray », revirement, la Cour de cass pose en
principe : « un licenciement pour une cause inhérente à la personne du salarié doit être fondée sur
des éléments objectifs, la perte de confiance alléguée par l’employeur ne constitue pas en soi un
motif de licenciement ».
§2 — La cause sérieuse
⇢ Conditions cumulatives : cause réelle ET sérieuse. La cause sérieuse est une cause revenant une
certaine gravité qui rend impossible sans dommage pour l’entreprise la continuation du contrat.
§3 — Principales applications
A. La faute disciplinaire
⇢ Il existe en droit du travail, une hiérarchie des fautes.
— Pour licencier pour faute, il faut au moins une faute sérieuse, d’une certaine gravité. La faute
légère ne permet pas de licencier. Si le salarié est licencié pour faute sérieuse (par exemple, des
retards répétés), il aura le droit à l’indemnité de congés payés, au préavis ainsi qu’à l’indemnité de
licenciement.
— Il existe aussi la faute grave, définie par la Cass comme une faute qui rend impossible le
maintien du salarié dans l’entreprise (par exemple, le non-respect des consignes de sécurité ou la
consommation de drogues au temps et au lieu du travail). La faute grave justifie le licenciement
sans préavis et sans indemnité de licenciement, par contre le salarié conserve le droit aux congés
payés.
— Pour finir, il existe la faute lourde qui suppose l’intention de nuire à l’employeur ou à
l’entreprise (par exemple, un salarié qui supprime tous les fichiers informatiques sur le coup de la
colère). Pas d’indemnité de licenciement ni de préavis, mais toujours accès aux congés payés. En
cas de faute lourde, l’employeur peut engager la responsabilité civile du salarié et lui demander de
rembourser le dommage causé.
Mais les employeurs se trompent souvent : lorsqu’un salarié vole de l’argent dans la caisse, on
ne peut pas retenir la faute lourde puisqu’il ne veut pas nuire, il veut satisfaire ses besoins
personnels donc c’est une faute grave.
B. L’insuffisance professionnelle
⇢ Il y a insuffisance professionnelle lorsqu’un salarié est inapte à remplir les tâches pour
lesquelles il a été embauché. Il y a donc inexécution involontaire de ses obligations contractuelles.
C’est un motif de licenciement. Et ici comme il n’y a pas faute on a pas à respecter la procédure
disciplinaire. L’insuffisance professionnelle doit être basé sur des faits objectifs, précis et vérifiables
(témoignages de clients, chiffres, etc.)
C. L’insuffisance de résultat
⇢ Le contrat de travail d’un salarié fixe un résultat à atteindre.
E. La maladie du salarié
⇢ On ne peut pas licencier quelqu’un en raison de son état de santé, c’est discriminatoire.
Néanmoins, le salarié a certaines obligations (loyauté etc.). Mais si l’entreprise est désorganisée à
cause des absences répétées ou de la maladie prolongée et qu’il y a nécessité de pourvoir au
remplacement définitif, il est possible de licencier.
Conséquence : l’employeur peut librement ouvrir les fichiers figurant sur l’ordinateur.
Cass., Soc., 17 mai 2005: sauf circonstances exceptionnelles, l’employeur ne peut ouvrir un
fichier intitulé « personnel » qu’en présence du salarié ou celui dument appelé »
Troisième problème : L’employeur peut-il prendre connaissance des sites internet visités par le
salarié ?
⇢ L’employeur peut librement prendre connaissance des sites internet visités par un salarié, car il
n’est pas question de secret des correspondances (il n’y a ni émetteur ni destinataire). Si
l’employeur constate que les sites visités sont extra-professionnels. Est-ce qu’un employeur peut
sanctionner un salarié qui visite des sites internet non professionnels?
⇢ Deux cas où le licenciement va devenir possible :
• Le salarié consulte un site internet prohibé par la loi, illicite ;
• Si le site internet n’est pas illicite, c’est l’abus qui devient fautif.
⇢ Le salarié a vraiment l’impression d’être dans le cadre de sa vie privée. Cela repose le problème
de la délimitation de la vie privée. On n’a pas attendu les réseaux sociaux pour comprendre qu’une
conversation avec 300 personnes n’a jamais relevé de la vie privée.
Jusqu’aux ordonnances Macron de 2017, lorsque le salarié avait au moins 2 ans d’ancienneté, et si
l’entreprise employait au moins 11 salariés, le montant de l’indemnité ne pouvait jamais être
inférieur à 6 mois de salaire. Cette solution a été très critiquée par les employeurs et certains
économistes.
• Deuxième critique : ce système est un frein à l’emploi puisque si les indemnités sont
trop importantes, l’employeur ne va pas embaucher par crainte des condamnations
lourdes. Même si aucune de ces critiques n’a vraiment été démontrée, les pouvoirs
publics vont ainsi décider de plafonner le montant des indemnités attribuées en cas de
licenciement sans cause réelle et sérieuse.
⇢Affaire de 1982 : un employeur a licencié des grévistes (alors que le droit de grève est un droit
constitutionnel) la cour de cassation refusera d’admettre la nullité et considère que c’est un
licenciement sans cause réelle et sérieuse.
⇢ Soc. 28 avril 1988, affaire Clavaud : un salarié travaille dans une entreprise fabriquant des
pneus. Ce salarié a donné une interview dans la presse dans laquelle il décrit ses conditions de
travail dans l’usine. Il est licencié à la suite de cette interview. Ce licenciement porte atteinte à la
liberté d’expression. La difficulté est que la loi ne prévoit pas la nullité en cas d’atteinte à la liberté
d’expression. La Cour de cassation prononce la nullité du licenciement car il y a atteinte à une
liberté fondamentale.
⇢ Désormais, lorsqu’il y a atteinte à une liberté fondamentale le licenciement peut être annulé.
Cette solution a été consacrée par les ordonnances Macron.
⇢ La liberté fondamentale est d’abord une liberté consacrée par les textes internationaux et la
constitution.
⇢ Soc. 28 mai 2003 : liberté de se vêtir. Un salarié venait travailler en bermuda. Le salarié invoque
la liberté de se vêtir. La Cour de cassation dit que la liberté de s’habiller n’est pas une liberté
fondamentale parce qu’elle n’est pas prévu par un texte international ou une constitution.
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⇢ Il y a des différences entre le licenciement sans cause réelle et sérieuse et le licenciement nul : Si
le juge ordonne la réintégration, le juge ne peut pas s’y opposer. S’il ne veut pas réintégrer, le
problème devient celui de l’exécution d’une décision de justice. Il y a deux moyens pour l’y
obliger : la réintégration manumilitari (avec les forces de l’ordre) ou système des astreintes
(sanction financière). Le salarié n’est pas tenu de demander sa réintégration. S’il ne veut pas l’être,
il a droit a au moins 6 mois de salaire.
⇢ Arrêt de principe soc. 16 décembre 1997 : un clerc de notaire a été condamné par le tribunal
correctionnel et la condamnation a été publiée dans la presse. Le notaire le licencie pour faute
grave. La cour d’appel qui valide le licenciement est censurée par la Cour de cassation. Elle dit que
le fait imputé au salarié relevant de sa vie personnelle ne pouvait constituer une faute. — La cour de
cassation dit clairement à partir de cet arrêt que lorsqu’un salarié commet un fait qui relève de sa vie
personnelle, il y a immunité disciplinaire.
• Le lieu de travail : le fait se rattache à la vie professionnelle car commis au lieu du travail
⇢ Exemple : un pot organisé par le comité d’entreprise. On n’est plus dans le cadre du temps
de travail mais c’est tout de même dans l’entreprise. Un salarié en état d’ébriété frappe un
collègue. Le salarié peut être sanctionné.
• Les fonctions du salarié : dans certains cas, le fait accompli dans la vie personnelle est
incompatible avec les fonctions.
⇢ C’est un critère à manier avec prudence parce que de façon très indirecte, tout fait de la vie
personnelle peut avoir un lien avec les fonctions.
⇢ Soc. 17 avril 1991 : un salarié travaillant comme aide sacristin pour une association regroupant
des chrétien traditionaliste. L’association apprend qu’il est homosexuel, elle décide de le licencier
en raison de ses moeurs contraires aux principes de l’église catholique. La cour de cassation dit
qu’on ne peut pas licencier quelqu’un en raison de ses moeurs sauf s’il y a un trouble objectif et
celui-ci n’est pas en l’espèce caractérisé. Le comportement de l’employé n’avait pas un caractère
public donc il n’incitait pas les fidèles à suivre son exemple.
⇢ Soc. 2012 : Un salarié travaille comme Stewart pour une compagnie d’aviation. Dans le cadre de
ses fonctions, il est chargé de la sécurité. Pendant une escale, il consomme de la drogue. Il est
ensuite licencié pour faute grave. La cour de cassation valide le licenciement pour faute grave au
nom du manquement à l’obligation de loyauté. Comme il est sous l’emprise de la drogue pendant
l’exercice de ses fonctions, il n’a pas respecté son obligation de loyauté, il ne peut pas exécuter
fidèlement sa prestation de travail, qui est de garantir la sécurité.
⇢ Certains arrêts ont admis le licenciement pour faute au motif que le salarié a violé son
obligation de probité (= respect stricte des règles morales).
⇢ Chambres mixtes, 18 mai 2007 : un chauffeur de direction se fait adresser sur son lieu de
travail une revue destinée à des couples échangistes. L’employeur rétrograde son salarié. Il saisit le
conseil de prud’homme et demande l’annulation de la sanction. La cour de cassation lui donne
raison. L’employeur ne pouvait sans méconnaitre le respect du à la privée, se fonder sur le contenu
d’une correspondance privée pour sanctionner le salarié.