Robert Oxnam - Personnalité Multiple Et - Haut Poste Élitiste - A Fractured Mind - MK-Polis

25/05/2023 17:06 ➤ Robert Oxnam: Personnalité multiple et "Haut poste élitiste" - A Fractured Mind - MK-Polis
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Contrôle mental - Abus rituels - Trouble Dissociatif de l'Identité - Mk ultra - Monarch
Si le scandale vient de la vérité, il faut supporter le scandale plutôt qu'abandonner la vérité
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Deux Esprits opposés se disputent l’empire du monde
➤ Robert Oxnam: Personnalité multiple et

"Haut poste élitiste" - A Fractured Mind
Par Alexandre Lebreton dans le 21 Août 2013 à 22:39
➤ Le multiple Robert Oxnam et son grand-père franc-maçon 33° Garfield Bromley Oxnam
60 Minutes - CBS , "Un esprit fracturé" - VOSTFR
Robert Oxnam : Trouble Dissociatif de I'Identité / Personnal…

Personnal…
http://www.cbsnews.com/stories/2005/09/30/60minutes/main892181.shtml
http://mk-polis2.eklablog.com/le-trouble-dissociatif-de-l-identite-troubles-de-la-personnalite-
p634661
Robert B. Oxnam est devenu un éminent spécialiste de la Chine et chef de l'Asia Society, malgré une
lutte constante contre l'alcool, la boulimie, la dépression et de mystérieuses pannes de courant. Il a
appris plus tard que ses problèmes provenaient d'une maladie rare : le trouble de la personnalité
multiple.
Son psychiatre l'a diagnostiqué pour la première fois lorsqu'un garçon en colère nommé Tommy a
émergé lors d'une de leurs séances. Grâce à la thérapie, Oxnam a pu travailler à travers ses 11
personnalités. Aujourd'hui, il en reste encore trois. "A Fractured Mind: My Life with Multiple
Personality Disorder" est le récit d'Oxnam sur la façon dont il s'est reconstitué et a reconstitué sa vie.
Vous trouverez ci-dessous un extrait de "A Fractured Mind" d'Oxnam.
Chapitre un
Bob : "J'ai toujours pensé que j'étais le "vrai"."
Par un après-midi froid et nuageux de mars 1990, au volant de ma Honda noire à travers la toile
d'araignée des autoroutes au nord de New York, je n'avais aucune idée que ce jour allait changer ma vie
pour toujours. J'étais d'humeur funk, sombre et irritable, détestant la rencontre avec mon psychiatre qui
m'attendait. Sept mois plus tôt, lorsque j'ai rencontré le Dr Jeffery Smith pour la première fois, j'avais
un réel espoir qu'il puisse guérir ma dépression et ma colère en spirale. Mais maintenant, après avoir
enduré de longues séances de thérapie et un mois dans une clinique de réadaptation, je me sentais plus
mal que jamais. Il était temps de rompre avec le Dr Smith.
Mais j'ai réalisé que couper les relations avec le Dr Smith serait un défi. Il semblait être un collègue
véritablement concerné, professionnel mais accessible, un homme très difficile à détester. Travaillant à
partir d'un simple bureau dans un bâtiment moderne sans prétention, il n'était certainement pas le genre
de psy qui siphonne l'argent des patients pour payer d'énormes frais généraux. Il s'habillait de manière
décontractée et professionnelle - chemise boutonnée, cravate unie, veste de sport - n'offrant jamais une
image imposante. Et, contrairement à tout autre thérapeute que j'avais rencontré, il dirigeait nos
réunions dans un style simple mais attentif : écoutant attentivement avec des yeux très concentrés, me
laissant parler sans interrompre, puis offrant des idées convaincantes plutôt que du "psychobabble".
J'ai résolu d'aller droit au but. "Bonjour," dis-je aussi froidement que possible, "nous devons parler."
"Oui, Bob," dit-il doucement, "qu'est-ce que tu as en tête ?" Je fermai les yeux un instant, laissant la
frustration déchaînée monter à l'intérieur, puis fixai le psychiatre avec colère.
"Écoutez, j'ai été religieux à propos de cette entreprise de rétablissement. Je vais aux réunions des AA
tous les jours et à vos séances deux fois par semaine. Je sais que c'est bien que j'ai arrêté de boire. Mais
tous les autres aspects de ma vie me ressemblent. avant. Non, c'est pire. Je déteste ma vie. Je me
déteste.
Soudain, j'ai senti une légère chaleur sur mon visage, j'ai cligné un peu des yeux, puis je l'ai fixé.
"Bob, j'ai bien peur que notre temps ne soit écoulé", a déclaré Smith d'un ton neutre.
"Le temps est écoulé?" m'écriai-je. "Je viens juste d'arriver."
"Non." Il secoua la tête en regardant son horloge. « Ça fait cinquante minutes. Tu ne te souviens de rien
?
"Je me souviens de tout. Je te disais juste que ces séances ne semblent pas fonctionner pour moi."
Smith s'arrêta pour choisir ses mots très soigneusement. « Connaissez-vous un garçon très en colère qui
s'appelle 'Tommy' ?
"Non," dis-je avec stupéfaction, "sauf mon cousin Tommy que je n'ai pas vu depuis vingt ans..."
"Non." Il m'a arrêté net. "Ce Tommy n'est pas ton cousin. J'ai passé ces cinquante dernières minutes à
parler avec un autre Tommy. Il est plein de colère. Et il est à l'intérieur de toi."
"Vous plaisantez?"
"Non, je ne le suis pas. Écoute. Je veux prendre un peu de temps pour réfléchir à ce qui s'est passé
aujourd'hui. Et ne t'inquiète pas pour ça. Je vais organiser une séance d'urgence avec toi demain. Nous
nous en occuperons alors."
robert
C'est Robert qui parle. Aujourd'hui, je suis la seule personnalité fortement visible à l'intérieur et à
l'extérieur. Mon propre terme pour un tel rôle de MPD est personnalité dominante. Il y a quinze ans,
j'apparaissais rarement à l'extérieur, même si j'avais une influence considérable à l'intérieur ; à l'époque,
j'étais ce qu'on pourrait appeler une « personnalité récessive ». Mon passage de « récessif » à «
dominant » est un élément clé de notre histoire ; soyez patient, vous en apprendrez beaucoup plus sur
moi plus tard. En effet, puisque vous rencontrerez les onze personnalités qui y ont jadis erré, cela
devient un peu complexe dans la première moitié de ce livre ; mais ne vous inquiétez pas, vous n'avez
pas à vous souvenir de tout, et tout est réglé dans la dernière moitié du livre. Vous vous demandez peut-
être -- si ce n'est "Robert", qui, alors, était la personnalité dominante du MPD dans les années 1980 et
avant ? Il s'appelait « Bob » et sa domination a duré un long règne, du début des années 1960 au début
des années 1990. Depuis que "Robert B. Oxnam" est né en 1942, vous pouvez voir que "Bob" était aux
commandes du début à l'âge adulte.
Bien qu'il ait été la personnalité dominante du MPD pendant trente ans, Bob n'avait aucune idée qu'il
souffrait d'un trouble de la personnalité multiple jusqu'en 1990, la toute dernière année de sa
domination. Ce fut le moment fatidique où Bob a entendu pour la première fois qu'il avait un "garçon
en colère nommé Tommy" en lui. Comment, pourriez-vous demander, quelqu'un peut-il avoir un MPD
pendant la moitié d'une vie sans le savoir ? Et même s'il ne le savait pas, les autres autour de lui ne
l'ont-ils pas repéré ?
Pour les étrangers, c'est l'un des aspects les plus déroutants du MPD. La personnalité multiple est un
trouble extrême, et pourtant elle peut passer inaperçue pendant des décennies, par le patient, sa famille
et ses amis proches, même par des thérapeutes qualifiés. Une partie de l'explication est la nature même
du trouble lui-même : le MPD se nourrit du secret parce que l'individu dissociatif réprime un terrible
secret intérieur. L'individu MPD devient si habile à se cacher de lui-même qu'il devient un spécialiste,
souvent sans le savoir, à se cacher des autres. Une partie de l'explication est enracinée dans des
observateurs extérieurs : le MPD se manifeste souvent par d'autres comportements, souvent la
dépendance et les explosions émotionnelles, qui sont considérés à tort comme le « vrai problème ».
Le fait est que Bob ne se considérait pas comme la personnalité dominante à l'intérieur de Robert B.
Oxnam. Au lieu de cela, il se voyait comme une personne à part entière. Dans son esprit, Bob n'était
qu'un surnom pour Bob Oxnam, Robert Oxnam, Dr Robert B. Oxnam, PhD.
Bob
C'est tellement étrange. C'est la première fois en plus d'une décennie que je m'adresse directement à des
étrangers. Je me sens mal à l'aise et muet. J'avais l'habitude de trouver facile de parler en public; plus le
public est grand, mieux c'est. J'ai prospéré grâce au travail à la télévision. Une fois, j'ai animé une série
télévisée intitulée Asia: Half the Human Race. Vous voyez, j'étais un expert de l'Asie spécialisé dans
l'histoire chinoise et les affaires contemporaines. Alors, quand les nouvelles chinoises étaient chaudes,
j'étais souvent invitée à la télévision pour l'émission Today avec Jane Pauley, et...
Oh, désolé, j'avais aussi l'habitude d'être un nom-dropper. Mais je faisais un point. Je suis vraiment
nerveux de te parler. Je n'ai plus d'entraînement. Et maintenant Robert me présente ? J'étais celui qui
faisait les présentations. Je faisais les présentations avant que quiconque n'entende parler de Robert.
Autrefois, quand j'étais dehors et qu'il était à l'intérieur, Robert me critiquait constamment. Tu ne peux
pas croire ce qu'il a dit sur moi. Il était vraiment méchant. Voyons si je m'en souviens. "M. Rolodex et
M. Résumé." "Prêt à suspendre un mile de valeurs pour atteindre un pouce d'ambition." Puis plus tard,
en 1990, comme vous le découvrirez, Robert a changé de ton et a commencé à dire de belles choses.
Savez-vous pourquoi je suis vraiment anxieux ? Vous voulez deviner qui était l'œuf qui a fait la
« grande chute » ? Tu l'as eu. Je suis Bob, votre Humpty-Dumpty. Pendant très longtemps, je me suis
vu comme l'œuf entier. Au moment où j'ai découvert MPD, l'œuf était éclaboussé sur tout le trottoir.
Pendant une grande partie de ma jeunesse, des années 1950 aux années 1970, j'étais sur une assez
bonne lancée. Ce n'est qu'à la fin des années 1970, et plus encore dans les années 1980, que les nuages
sombres se sont installés. Écoutez, je vais essayer de vous donner une image équilibrée, à la fois des
avantages et des inconvénients. En bout de ligne - même si je ne le savais pas à l'époque - les deux
côtés étaient directement liés au trouble de la personnalité multiple.
Mes souvenirs d'enfance sont très flous même si j'ai toujours eu une vision plutôt rose de mes
premières années dans les années 1940. Pendant la Seconde Guerre mondiale, j'ai vécu avec ma mère et
ses parents dans une maison modeste et confortable du sud de la Californie. Ma banque de souvenirs
contient quelques fragments de ces toutes premières années - un piano droit sur lequel jouait mon
grand-père, le soleil qui coulait dans le jardin, des colibris se précipitant autour des plantes à fleurs, un
gommier qui mettait de la sève collante sur vos mains, une vue d'un blanc- montagne coiffée du coin
petit-déjeuner. Mon grand-père travaillait comme monteur de ligne Con Edison et ma grand-mère était,
entre autres, l'une des premières vendeuses de Tupperware.
Ma mère a toujours décrit ma relation avec ses parents comme "chaleureuse et aimante", mais je me
souviens d'eux avec un mélange de soleil et de nuages. Mes deux grands-parents étaient passionnés de
pêche, et c'était amusant de les accompagner et de les regarder utiliser des leurres attachés à la maison
pour attraper des truites à la douzaine. Ils m'ont appris à pêcher, et même si j'étais meilleur pour
barboter dans le ruisseau, une fois j'ai attrapé une jolie truite arc-en-ciel. Je me souviens que mes
grands-parents avaient une petite roulotte dans l'allée, un endroit idéal pour trouver un cagibi sûr
lorsque vous jouez à cache-cache ou que vous vous cachez simplement des adultes.
Mais un jour, mes grands-parents m'ont emmené dans un élevage de poulets et je me souviens avec
horreur d'avoir vu des poulets courir avec la tête coupée ; ma grand-mère avait attrapé un poulet par le
cou, le tuant instantanément d'un claquement de poignet expert comme une corde. Je ne me souviens
pas exactement quand j'ai commencé à trouver l'humour de mes grands-parents plutôt étrange - ma
grand-mère a dit un jour : « Pipi, pipi, pipi... c'est ce que les Français disent quand ils pissent », pour
être égalé par celui de mon grand-père. question, "Quelle est la chose la plus longue sur une girafe ?...
Réponse : ce n'est pas son cou."
Le côté de la famille de mon père n'aurait pas pu être plus différent. Son père était l'évêque G. Bromley
Oxnam, chef de l'Église méthodiste américaine et premier président du Conseil œcuménique des
Églises. Grand-père Oxnam était bien connu comme partisan de nombreuses causes libérales. Il a attiré
l'attention nationale à l'époque de McCarthy lorsqu'il a comparu devant le comité des activités anti-
américaines de la Chambre. Après un témoignage exténuant, il a été débarrassé de toute "tendance
communiste", mais dans l'esprit de certains conservateurs américains, il a toujours été considéré
comme "l'évêque rouge".
J'ai dit à grand-père que je trouvais ça "cool" qu'il soit sur la couverture du magazine Time. Sa réponse
reste avec moi - "Oui, Robbey, je suppose que c'est" cool ". Mais vous voyez le magazine Time chaque
semaine chez vous. Qui était sur la couverture du magazine Time de la semaine dernière ? » Je
n'arrivais pas à m'en souvenir. Il a juste souri en connaissance de cause. J'avais appris une leçon
importante sur l'importance éphémère de la renommée.
Mon père était lui-même éminent en tant qu'administrateur universitaire - doyen de l'Université de
Syracuse, vice-président de l'Université de Boston, président du Pratt Institute et enfin président de
l'Université Drew. Bien que j'aie souvent senti qu'il était frustré de ne pas correspondre pleinement aux
réalisations de grand-père, papa a toujours été héroïque à mes yeux. Il était mon modèle en tant que
professeur et leader intellectuel ; Je cherchais désespérément à suivre son exemple. Papa avait aussi un
rire génial et une chaleur intérieure qui attiraient les autres vers lui; à mes yeux, il était à la fois un
"héros" et très "réel".
Papa avait aussi un côté sauvage. Une fois, alors que mon grand-père assistait fièrement à un match de
football de retour à l'Université Depauw, où il était président, son fils a fait bourdonner le terrain dans
son biplan, obligeant les joueurs à se disperser pour se mettre à l'abri pendant une pièce. Avec ce sens
de l'humour bizarre, papa était un homme difficile à détester, même lorsqu'il recourait à une discipline
stricte, comme me fouetter avec une épaisse ceinture de cuir alors que j'avais été "impertinent" ou que
j'avais "enfreint les règles".
Au début de la vingtaine, papa est parti à Hollywood et a étudié pour devenir acteur. Selon les rapports
de ma mère, il était "trop étudié" pour être un bon acteur, mais il avait de l'allure, avec une moustache
de Clark Gable et un teint foncé de Rudy Valentino et des cheveux noirs de jais flottants. C'est là qu'il a
rencontré ma mère, Dalys Houts, blonde et belle (c'est ainsi qu'il apparaît sur ses photos publicitaires).
Ils se sont mariés en 1939 et je suis arrivé en 1942. À la fin des années 1930, ma mère a poursuivi ses
études de premier cycle (grâce au soutien de la grand-mère de mon père) et mon père a commencé ses
études supérieures, tous deux à l'Université de Californie du Sud. C'était la fin de leur carrière d'acteur
et le début d'une vie plus réussie dans le monde universitaire.
Maman, décédée à l'été 2004 lors de la rédaction de ce livre, était une femme compliquée qui avait son
lot de partisans et de critiques. À la fin de sa longue vie, en particulier dans les trente années qui ont
suivi la mort de mon père en 1974, je pense que les partisans l'ont emporté sur les critiques (sûrement
menés par deux vrais gentlemen qui étaient à ses côtés dans les dernières années : son deuxième mari
distingué, Harry Jaecker, et plus tard, l'adorable Ralph McVain, tous deux décédés avant elle). À
Heritage Village à Southbury, Connecticut, où elle a vécu après la mort de papa, maman a finalement
réalisé son rêve d'actrice en jouant dans plusieurs productions amateurs et dans un spectacle solo où
elle a assumé divers rôles définis par leurs chapeaux.
Mais c'est son penchant d'actrice qui a également incité ses critiques; à l'époque où papa était en vie,
elle se décrivait souvent comme "la première dame de l'université Drew" ou comme "l'hôtesse avec le
plus". Pour certains membres de la famille de papa également, sa posture a suscité de l'irritation,
presque comme s'il y avait une querelle de famille entre le clan cosmopolite d'Oxnam et les racines
plus terreuses des Houts.
En fait, je me sentais plus proche de ma mère quand elle était trop faible et trop nécessiteuse pour
recourir à la comédie. Quand papa est mort, elle a eu besoin de mon aide pour régler les finances et
établir sa nouvelle vie de veuve dans le Connecticut. J'ai été touché quand elle a juré de toujours
manger dans la salle à manger, en installant un autre endroit juste pour qu'elle puisse sentir la présence
de papa. Dans les années 1990, alors qu'elle souffrait d'une maladie presque mortelle, je me suis
précipité à son chevet d'hôpital. Elle a saisi mes mains et a dit : « Merci beaucoup d'être là. Je t'aime.
J'étais si heureux de me connecter que je me suis précipité à la pharmacie et j'ai acheté des ballons et
un animal en peluche comme cadeaux. Enfin, elle avait montré le véritable amour mère-fils que j'avais
désiré toute ma vie. En repensant à sa vie, je me sens reconnaissante pour ces moments d'amour, mais
aussi désolée pour une mère qui semblait tellement meilleure pour la promouvoir " famille idéale"
qu'elle ne l'était à faire face à ses propres sentiments. Une fois, tard dans sa vie, après mon mariage,
alors que je l'avais poussée durement sur cette question de "toujours agir", elle s'est levée et a montré
du doigt où elle était assise . Sa voix s'est transformée en un rauque profond et elle a dit: "Je déteste
cette personne. Je déteste tout ce qu'elle fait." Puis, réalisant que c'était une révélation très étrange, elle
s'est rapidement rassise et a fait comme si rien ne s'était passé. Ma femme et moi avons simplement
regardé avec étonnement. réalisant que c'était une révélation très étrange, elle se rassit rapidement et
prétendit que rien ne s'était passé. Ma femme et moi avons simplement regardé avec étonnement.
réalisant que c'était une révélation très étrange, elle se rassit rapidement et prétendit que rien ne s'était
passé. Ma femme et moi avons simplement regardé avec étonnement.
Très tôt, j'ai pris conscience que maman et papa avaient des attentes très élevées quant à ma réussite.
Quand maman parlait avec sa famille ou ses amis, elle leur disait souvent : « Voilà Robbey. Il lit des
livres pendant que d'autres enfants jouent. C'est un si bon élève, vous savez. J'ai parfois pensé que
maman, avec papa, voulait que je prouve quelque chose à la famille de mon père – était-ce que leur fils
pourrait aussi être une superstar ? Après tout, j'avais le prénom de mon père, "Robert" - et "Bromley"
était le deuxième prénom de mon grand-père qu'il utilisait toujours. Ce n'était pas que la pression était
manifeste, du moins pas la plupart du temps, mais plutôt que la notion d'un fils très performant était
intégrée dans une éthique familiale WASP discrète. Les succès produisaient des sourires et les échecs
provoquaient des froncements de sourcils. C'en était assez pour moi.
J'ai toujours été obsédé par le succès, ressentant une joie éphémère quand je l'ai atteint, puis au défi
suivant. Mais l'échec, même l'échec partiel ou même le quasi-succès, m'a rempli d'une culpabilité et
d'une haine de soi brûlantes. Les succès ne sont jamais restés avec moi. Je nourrissais des souvenirs
atroces de chaque erreur ou lacune. À ce jour, je peux reconstituer ces moments horribles dans les
moindres détails.
Tout au long de ma vie - en commençant à l'adolescence et plus tard à l'âge adulte - les échecs perçus
ont provoqué de graves auto-punitions. Caché dans un grenier ou une forêt isolée, je me criais dessus :
"Tu es stupide ! Un idiot stupide ! Je te déteste !" Je me suis cogné les poings serrés contre le corps et
les bras, puis j'ai martelé mon front contre un arbre ou un mur. Pendant des jours, je restais assis
maussade, me remémorant le terrible épisode, écrivant souvent les mots Tu es stupide ! sur un bloc-
notes ou sur n'importe quel bout de papier à portée de main.
Donc, étant donné les pénalités intérieures en cas d'échec, ma pression extérieure pour réussir était
assez forte. Un des premiers tests a été le sport du tir à l'arc sur cible. Papa, inquiet que j'allais mutiler
quelqu'un avec mon arc et mes flèches faits maison, a déclaré solennellement: "Garçon, si tu vas
utiliser une arme, utilisons-la correctement." Un instructeur d'armes à feu pendant la guerre qui a failli
perdre la vie lorsqu'un autre soldat a accidentellement déchargé une arme de poing dans la caserne,
papa était catégorique sur le fait de faire les choses de manière sûre et méthodique. Ainsi, après avoir
acheté des livres sur le tir à l'arc et fabriqué quelques beaux arcs, quoique plutôt lourds, il a rejoint les
Newton Archers juste à l'extérieur de Boston. Inventant son propre système militaire modifié
d'enseignement du tir à l'arc "par les chiffres", papa est devenu lui-même un archer très compétent, et
moi, pas encore adolescent, j'étais son élève. Son approche du tir à l'arc m'a appris de nombreuses
leçons : une pratique disciplinée était la clé du succès (j'ai donc commencé à pratiquer plusieurs heures
par jour) ; un équipement de qualité était essentiel pour des performances de qualité (mon père achetait
les meilleurs arcs et flèches en aluminium); et le succès en compétition a rendu mon père heureux.
Ainsi, entre onze et quinze ans, je me suis lancé dans une courte carrière de tir à l'arc, remplie de
suffisamment de victoires pour nous rendre très heureux, mes parents et moi. Dans les rangs juniors du
tir à l'arc, j'ai été champion du club la première année, champion régional de l'Est l'année suivante et
champion national américain junior l'année suivante. Je me souviens avec une certaine fierté des
nombreuses victoires, des médailles et des trophées, de la liste croissante des records nationaux.
Maman, à ma grande consternation, a envoyé des communiqués de presse sur mes exploits de tir à l'arc
aux journaux locaux et nationaux, affirmant que c'était son rôle de "responsable des relations publiques
pour les Newton Archers". Donc, un échec, comme ma troisième place aux championnats nationaux
juniors en 1956, est gravé à jamais dans ma mémoire. "Tu es terrible", ai-je crié en ouvrant ma mallette
de tir à l'arc,
Ce n'est que plus tard dans la vie que j'ai appris que l'échec peut être le meilleur professeur, mais cette
leçon m'a échappé pendant mes années de tir à l'arc. Une fois, j'ai perdu un championnat régional face à
un archer remarquable du nom de Lloyd Corby qui a continué à tirer dans un terrible orage. Ignorant
les vents violents et la pluie mordante, il a très bien marqué tandis que ceux d'entre nous qui
cherchaient un abri le regardaient avec étonnement. Quand la tempête s'est calmée, j'ai été tellement
abasourdi par son sang-froid que j'ai mal fini et j'ai perdu le championnat. Comment avait-il fait ?
"C'est Zen," expliqua-t-il plus tard avec un sourire tranquille.
J'ai cru comprendre le paradoxe qui faisait de Lloyd Corby un champion : son état d'esprit était tout ; le
temps était sans importance; il a atteint la perfection en ne recherchant pas du tout la perfection.
Malheureusement, c'était une vérité qui n'a pas pénétré mon âme pendant quarante ans. J'ai persisté
avec ma méthode simple : une préparation rigoureuse donne le succès, et une préparation totale donne
le plus grand succès. Je n'étais pas sur le point de le changer; il semblait insensé, et presque anti-
américain, d'abandonner une formule aussi précieuse pour une notion sauvage comme le Zen. Vince
Lombardi des Packers de Green Bay était plus mon style: "Gagner n'est pas seulement le but. Gagner
est tout."
En 1957, après avoir finalement remporté le championnat national, j'ai été flattée d'être invitée par la
championne du monde féminine à passer l'été dans sa maison rurale de Pennsylvanie afin qu'elle puisse
m'entraîner pour les Jeux olympiques. Nous savions que le Comité International Olympique considérait
le tir à l'arc comme un sport officiel lors de sa réunion cet été-là, alors j'avais des visions de faire partie
de l'équipe et de participer aux Jeux Olympiques de Rome en 1960. Un jour, mon entraîneur m'a
approché avec un long visage : " Il y a de bonnes et de mauvaises nouvelles", a-t-elle rapporté. "Le tir à
l'arc a été approuvé, mais les compétitions de tir à l'arc n'auront pas lieu avant 1972. Que ferez-vous ?"
Il était hors de question que je continue à pratiquer huit heures par jour pendant les quinze années qui
ont suivi, alors que je serais un vieil homme de trente ans. À quinze ans, ma carrière de tir à l'arc était
terminée. À ce jour, Je ne supporte pas de regarder les cérémonies de remise des prix olympiques à la
télévision ; ça fait trop mal d'imaginer à quel point cette médaille d'or aurait été glorieuse autour de
mon cou. Bien sûr, ne pas aller aux Jeux Olympiques avait un avantage : imaginez mes auto-punitions
si j'avais perdu la plus grande compétition du monde !
Fini le tir à l'arc. Le champ de bataille suivant était la salle de classe. J'avais parcouru l'école
élémentaire et secondaire, obtenant généralement des bulletins stellaires, jusqu'au jour où j'étais en
huitième année. La tâche consistait à produire un article de cinq pages sur un aspect de l'histoire
américaine du XXe siècle. Mon brouillon a produit un résultat choquant, une note de C pour "écriture
bâclée et presque aucune lecture de fond": pire encore, nous avons dû faire appel à l'aide parentale pour
produire le document final. Je peux encore voir le froncement de sourcils de mon père alors qu'il lisait
ma pagaille de papier, ses yeux plissés reflétant son accord avec mon professeur, et son regard
pénétrant qui faisait plus mal qu'un coup de fouet. À cette occasion, il n'y avait pas de temps pour mon
rituel d'auto-abus; il était tard jeudi et le journal devait paraître lundi après un long week-end de
vacances.
Pendant les trois jours suivants, sous l'œil attentif de papa, j'ai eu un tutoriel sur l'écriture papier "par
les chiffres": une journée à la bibliothèque pour apprendre le système de catalogue sur fiches et
comment prendre des notes, une journée à la maison pour découvrir comment faire un plan et écrire un
premier brouillon, un autre jour à la maison pour apprendre à éditer, faire des notes de bas de page et
une bibliographie, et préparer une copie finale parfaite. Quand tout a été fait, présenté au professeur
dans un joli classeur vert, j'ai été ravi de découvrir que le travail scolaire était vraiment du tir à l'arc
sous un autre nom. La note pour «l'amiral Mahan et la marine américaine moderne» était A-plus; le fils
capricieux a été accueilli dans le giron avec des sourires tout autour. Ma mère m'a appris un autre truc
qui l'a aidée à produire un disque admirable à l'Université de Californie du Sud. " Prenez toutes vos
notes de cours", a-t-elle dit, "organisez-les bien et tapez-les dans une copie finale. Au moment des
examens, vous mémorisez les notes et les parties soulignées de vos livres. » Ainsi, après avoir appris à
taper par moi-même, je suis devenu le seul élève de mon lycée, peut-être de tous les États-Unis, à avoir
des classeurs à trois anneaux Même après mon transfert à Poly Prep, une école privée à Brooklyn, New
York, la méthode d'écriture sur papier de mon père et le système de mémorisation des notes
dactylographiées de ma mère ont fait des merveilles. qui avaient des classeurs à trois anneaux remplis
de notes dactylographiées. Même après avoir été transféré à Poly Prep, une école privée à Brooklyn,
New York, la méthode d'écriture sur papier de mon père et le système de mémorisation des notes
dactylographiées de ma mère ont fait des merveilles. qui avaient des classeurs à trois anneaux remplis
de notes dactylographiées. Même après avoir été transféré à Poly Prep, une école privée à Brooklyn,
New York, la méthode d'écriture sur papier de mon père et le système de mémorisation des notes
dactylographiées de ma mère ont fait des merveilles.
Donc, avant même que le terme ne soit inventé, j'étais un nerd de premier ordre. Au Williams College
au début des années 1960, mon système secret a prospéré, mais, bien sûr, il a exigé énormément de
temps. Ma journée Williams n'était rien d'autre que des cours, des études dans un carrel caché au fond
de la bibliothèque, des pauses occasionnelles pour les repas et une partie de squash pour faire de
l'exercice. La vie sociale était inexistante ; Je n'ai eu que quelques rendez-vous au lycée et trois rendez-
vous au cours de mes deux premières années à l'université.
Tard dans la nuit, un camarade de classe a fait irruption dans ma porte fermée, a vu mes notes
méticuleusement dactylographiées et a observé : « Ox, tu es un putain de fou obsédé. Ma réaction
immédiate n'a pas été la colère – qui pourrait nier qu'il avait raison ? Mais je me sentais coupable
d'avoir été découvert dans un acte clandestin.
Dans mon esprit, mon approche était une astuce secrète, un dispositif à forte intensité de main-d'œuvre
pour battre le système universitaire. Pendant la majeure partie de ma vie, j'ai supposé que mes
réalisations académiques provenaient uniquement d'un travail obsessionnel, et non de capacités
intellectuelles. Je me considérais comme une fraude réussie, un type motivé mais "stupide", profitant
d'un succès mesuré en grade, tout en gardant son système basé sur la mémoire top secret. Tout au long
de ma vie, j'ai été mal à l'aise avec les éloges parce que je pense que ce n'est pas mérité.
Malgré ma faible image intellectuelle de moi-même, le Williams College a suscité une joie retrouvée
dans la riche gamme de cours et de lectures. Williams était un collège d'enseignement par excellence et
de nombreux professeurs des départements d'anglais et d'histoire étaient brillants. C'est à Williams,
sous la direction de grands esprits tels que Bob Waite, Dudley Bahlman, Russ Bostert et Chris Breiseth,
que j'ai appris à penser de manière analytique et à écrire clairement. De nouveaux mondes se sont
ouverts en lisant Platon et Kant, Tillich et Éliade, Conrad et Sartre, et j'ai commencé à participer à des
discussions en classe et à préparer des articles moins méthodiques et plus imaginatifs.
De Williams, je suis allé directement à l'école doctorale de l'Université de Yale en études asiatiques. Je
suppose que j'étais destiné à continuer à marcher sur le tapis roulant académique, mais pourquoi choisir
des études asiatiques ? Malheureusement, le Williams College, comme la plupart des collèges d'arts
libéraux de l'époque, proposait peu de choses sur les pays du Pacifique, à l'exception du cours
informatif de Fred Greene sur la politique asiatique. Mais j'ai lu trois livres non assignés sur la Chine et
le Japon. Ma seule expérience d'enfance a été d'entendre quelques contes et de voir quelques objets
d'art ramenés par mon grand-père de voyages au Japon, en Chine et en Inde.
J'ai juste eu l'intuition que la Chine, avec sa grande histoire et son héritage culturel remarquable,
pourrait un jour être une force plus positive. C'était une pensée assez radicale à l'époque; la plupart des
gens voyaient encore une « Chine rouge » malveillante avec des images dures de la guerre de Corée et
de la guerre froide. Oh oui, papa m'a aussi poussé à envisager des études internationales. Il m'a raconté
une blague populaire : "Quelle est la différence entre un optimiste et un pessimiste ?" Réponse : "Les
optimistes étudient le russe. Les pessimistes étudient le chinois." Mon père optimiste apprenait déjà le
russe, alors j'ai - pas un pessimiste, mais peut-être un optimiste plus prudent - choisi le chinois.
Le facteur décisif était l'argent : j'ai reçu une formidable aide financière des études asiatiques de Yale
grâce à la loi sur l'éducation de la défense nationale (NDEA), soutenant des études sur des "pays
critiques" (ce qui signifiait souvent des pays ennemis comme la Chine et l'Union soviétique). Soit dit en
passant, c'est le même argument "étudier l'ennemi" qui a prévalu avec mon comité de rédaction pour
me donner un ajournement d'étudiant pendant la guerre du Vietnam. Je n'oublierai jamais le bourru
président du comité de rédaction qui m'a posé "une dernière question pour voir si vous êtes un vrai
expert de l'Asie" avant d'accorder l'ajournement : "Est-ce que c'est le chow mein ou le chop suey qui a
été inventé en Chine ?" (Je ne plaisante pas!) Ma bonne réponse - "Chow mein ... parce que le chop
suey a été créé en Amérique" - m'a tenu à l'écart du conflit au Vietnam.
Mon expérience à Yale de 1964 à 1969 a été un voyage révélateur dans l'art, l'histoire, la politique et
l'économie chinois et asiatiques à une époque où peu d'étudiants diplômés étaient attirés par le
domaine. Le programme chinois était dirigé par deux universitaires exceptionnels, Arthur et Mary
Wright (Mary était une pionnière de l'histoire chinoise moderne et la première femme professeur
titulaire à Yale). Le département de langue chinoise, créé pour former les officiers de l'armée de l'air
pendant la Seconde Guerre mondiale, disposait d'un large éventail de linguistes. Mon premier
professeur de chinois, la talentueuse Daisy Kwoh, est finalement devenue mon assistante à l'Asia
Society et est depuis lors une amie proche. C'est Daisy Kwoh qui m'a donné un joli nom chinois - An
Xilong - riche de sens et d'allusion historique, produisant toujours des hochements de tête entendus
d'éminents Chinois.
Accessoirement, mon penchant pour la mémorisation à court terme fonctionnait moins bien en langue
chinoise : je pouvais passer les examens avec facilité, mais je ne pouvais pas garder le vocabulaire,
surtout les caractères diaboliques écrits, dans ma tête assez longtemps pour construire une base
linguistique solide . Dans la bonne tradition des automates, je suis passé des premiers mots de l'étude
de la langue chinoise à l'automne 1964 à un doctorat en histoire de la dynastie Qing au printemps 1969
(quelque chose d'un record de vitesse dans un domaine difficile). Mon mentor était le brillant
professeur Jonathan Spence, qui m'a minutieusement guidé tout au long d'une thèse de doctorat -
Politiques et factionnalisme dans la régence d'Oboi, 1661-1669 - exigeant deux ans de recherche, le
tout en chinois documentaire classique.
Les rigueurs de l'érudition ne m'ont jamais convenu du tout. J'ai aimé apprendre l'histoire et la culture
asiatiques, mais je ne me suis jamais senti à l'aise pour faire des recherches fastidieuses en
bibliothèque. Spence pouvait donner vie à d'anciens documents chinois avec des histoires magiques,
mais pour moi, c'était plutôt comme disséquer de vieilles pages jaunes. J'ai juste allumé ma machine
intérieure, mené des recherches désincarnées, épuisé des sources et des dictionnaires en chinois et
craché une thèse de doctorat.
Alors pourquoi passer tant d'années à poursuivre quelque chose qui ne me tient pas à cœur ? La réponse
honnête est que je devais obtenir ce doctorat. J'avais hâte de recevoir la robe et la cagoule de doctorat
bleu foncé qui signifiaient « Dr Robert Oxnam ». Comme les savants-fonctionnaires chinois qui
portaient des emblèmes pour signifier leur statut, je cherchais à projeter l'image du « succès » dans tous
les sens du terme.
Pendant les deux décennies suivantes, j'ai cherché à récolter les fruits de toute cette préparation
académique, à vivre le rêve de la réussite. Mais comme les célèbres masques jumeaux du drame grec,
un visage rayonnait d'une confiance souriante, mais l'autre visage, généralement caché à la vue, était
tordu par une douleur croissante.
Au fil du temps, l'équilibre a changé. Les années 1970 ont été remplies d'un bon temps ensoleillé, ce
qui m'a permis d'ignorer les nuages sombres sur mon horizon intérieur. Mais dans les années 1980, les
quelques rayons de soleil ont été oblitérés par une violente série d'orages intérieurs. La grande question
des années 1970 - "Alors, quel est le prochain grand défi professionnel?" - a été remplacé par le grand
dilemme des années 1980 - "Qu'est-ce qui ne va vraiment pas avec moi ?
Tout a si bien commencé. De Yale, je suis allé directement au Trinity College à Hartford, Connecticut,
en tant que professeur adjoint enseignant l'histoire asiatique, me sentant très à l'aise dans
l'environnement universitaire confortable de Trinity, presque du XIXe siècle. Le directeur du
département, le professeur d'histoire anglaise George Cooper, m'a beaucoup soutenu et m'a appelé "Ox"
d'une manière paternellement fière. J'ai noué des liens avec plusieurs membres du corps professoral, en
particulier de la jeune génération, autour de déjeuners, d'un café et d'une partie de pétanque
occasionnelle à midi dans le Quad.
Réalisant que ma connaissance de l'Asie était totalement issue de livres et de cours, j'ai ressenti le
besoin d'élargir mes approches dans l'enseignement. En plus de publier ma thèse, ce qui a fait le
bonheur du collège et de mes parents, j'ai également inventé une méthode radicalement nouvelle
d'enseignement sur la Chine, qui a soulevé quelques sourcils parmi les professeurs plus âgés. Le Ch'ing
Game, comme on l'appelait dans sa version publiée, était une simulation de la Chine du XVIIIe siècle
dans laquelle mes étudiants de premier cycle jouaient différents rôles (empereur, magistrat, censeur,
noblesse, etc.) au cours d'un processus d'une journée qui utilisait toute la Campus Trinity pour
reproduire Pékin et diverses provinces chinoises. Le jeu, brillamment développé par mes étudiants
diplômés, a été conçu pour renforcer l'intérêt des étudiants de premier cycle pour l'histoire chinoise et
pour susciter de meilleurs articles alors qu'ils se préparaient à jouer des rôles dans la simulation. Le Ch'
Ainsi, je suis devenu à la fois un chercheur publié et un innovateur universitaire. Le résultat a été une
promotion rapide - j'ai été nommé professeur agrégé d'histoire avec titularisation après trois ans, et
également assistant du président imaginatif et affable de Trinity, Theodore Lockwood, pour la
planification académique. En même temps, j'ai poursuivi diverses causes libérales, quelque chose qui a
commencé à Yale, où j'ai d'abord dénoncé la guerre du Vietnam en 1964 et plus tard mobilisé des
universitaires asiatiques pour protester contre l'implication américaine dans ce conflit. À Trinity, j'étais
l'un des responsables de la faculté de l'effort réussi, à la suite du massacre de l'État de Kent, pour
promouvoir une grève des étudiants et des professeurs à l'échelle du campus avec des cours comme
alternatives aux cours réguliers.
En 1964, j'ai épousé une femme séduisante et attentionnée qui m'a beaucoup soutenu dans ma vie
universitaire. Elle a également poursuivi ses intérêts dans l'enseignement de l'anglais dans des écoles
préparatoires privées, ce qui a complété mon salaire d'enseignement universitaire limité. Nous avons eu
deux enfants, un garçon, né en 1969, et une fille, née en 1972. Nous avons passé de nombreux
moments heureux ensemble, notamment nos voyages en Europe et nos étés chez les grands-parents
Oxnam sur le lac Winnipesaukee dans le New Hampshire. Je me considérais comme un assez bon père
qui passait de nombreuses heures avec les enfants, les portant sur mon dos en randonnée ou en ski de
fond, leur enseignant la faune et les rochers, ou simplement leur racontant des histoires à l'heure du
coucher. Mais il ne fait aucun doute que mon ex-femme, ayant quitté son emploi pendant que les
enfants grandissaient, mérite le lion '
Puis, en 1974, est arrivée la terrible nouvelle que papa était atteint d'un cancer du poumon, sûrement le
résultat d'une vie entière de tabagisme. Son déclin a été étonnamment rapide : il a été diagnostiqué le
1er mai et il est décédé le 19 juillet. J'étais avec lui lorsqu'il est décédé et j'entendrai toujours son cri
étouffé, "Non, non", alors qu'il luttait pour obtenir ses derniers souffles. . Sans papa comme modèle, ma
lumière intérieure semblait s'estomper. Ensemble, nous avions prévu un voyage en Chine. L'année
suivante, quand je suis finalement arrivée en Chine (avec une délégation de femmes américaines), j'ai
enterré une petite enveloppe de souvenirs de papa sous un rocher dans un jardin de Suzhou.
En surface, la mort de papa m'a incité à poursuivre de nouvelles avenues avec une énergie fébrile,
essayant peut-être de maintenir son engagement à « faire une différence ». Papa savait que pendant que
je m'épanouissais dans l'enseignement de l'histoire asiatique, je trouvais l'existence isolée de l'érudit
abrutissante et détestais l'idée même d'écrire une autre monographie historique. Je pense donc qu'il
aurait applaudi quand, au lieu d'un congé sabbatique, j'ai pris la responsabilité de développer une
initiative nationale d'éducation publique sur la Chine à l'Asia Society de New York en 1975. Le China
Council, comme on l'appelait, était une nouvelle institution , pour rassembler un large éventail de
spécialistes de la Chine (pas seulement des universitaires, mais aussi des hommes d'affaires, des
journalistes, des éducateurs et d'anciens responsables gouvernementaux) pour développer des
programmes nationaux offrant des représentations équilibrées et précises de la Chine.
Ce fut une période grisante pour le Conseil chinois : juste après la détente Nixon-Mao et avant la
normalisation Carter-Deng. Nous essayions de contrecarrer la longue histoire des lobbies chinois (de
droite dans la tradition McCarthy des années 1950 et 1960, puis de gauche chez les néo-maoïstes des
années 1970). J'ai trouvé passionnant de façonner une nouvelle organisation avec un bon objectif :
mettre en place quinze conseils régionaux chinois à travers le pays, diriger diverses études clés sur la
Chine, coéditer deux livres sur les relations américano-chinoises et informer souvent la presse écrite et
audiovisuelle nationale. médias sur la Chine. Il enseignait à son meilleur : amenant des experts
américains exceptionnels sur la Chine dans une salle de classe véritablement nationale. Oh oui, c'était
aussi amusant de recevoir des appels téléphoniques de Walter Cronkite (« Pouvez-vous être dans
l'émission ce soir ? ») ou de Tom Brokaw (« Comment prononcez-vous Deng ? Vraiment? Comme de
la bouse de vache?").
Totalement cachés aux étrangers montaient des problèmes intérieurs. La nuit, j'étais rempli de colère et
de dépression, et j'ai commencé à m'endormir avec plusieurs limaces de scotch ou de bourbon. J'ai
rendu visite à un psychiatre freudien plutôt classique, rempli de réponses "uh-huh" et de bouffées sur sa
pipe, qui m'a dit qu'il pensait que j'avais des "problèmes d'autorité". Puis il m'a demandé : « Quand tu
as raconté ton histoire sur la mort de ton père, t'es-tu rendu compte que tu souriais ? J'étais furieux.
Comment pouvait-il parler de papa de cette façon ? Rétrospectivement, je suis sûr qu'il y avait du vrai
dans son observation. Après tout, une grande partie de ma carrière axée sur le succès a ses racines dans
la tentative d'imiter et de plaire à mon père. Mais à l'époque, c'était une bonne excuse pour arrêter de
voir le psychiatre.
Toujours à la fin des années 1970, je suis devenue la proie d'une autre dépendance, plus répandue chez
les femmes que chez les hommes. Je ne connaissais pas le nom à l'époque, mais c'était la boulimie.
Quand j'étais enfant, j'adorais manger des aliments gras et des glaces. Par mes années de tir à l'arc,
j'étais un petit enfant trapu. Une fois, alors que des photos de l'équipe de tir à l'arc étaient prévues,
maman m'a incité à porter une gaine pour que je n'aie pas l'air si gros. Mais la nourriture était toujours
abondante à la maison et je volais souvent de la nourriture supplémentaire dans le réfrigérateur (les hot-
dogs crus étaient parmi mes favoris). Pendant les années du China Council, j'ai découvert le plaisir
d'avoir des déjeuners d'affaires gratuits où je pouvais me gaver et le facturer à American Express. Mon
poids a grimpé à plus de 250 livres, beaucoup même sur un cadre de six pieds quatre pouces; bien que
j'en ai perdu beaucoup à cause d'une maladie lors d'un voyage en Chine, je n'ai jamais abandonné
l'amour de trop manger.
Puis, un jour de 1979, après avoir déménagé à Washington, je suis tombé malade après m'être régalé
d'un sac de deux livres de cacahuètes et d'un demi-gallon de crème glacée à la vanille. Bang, ça m'est
soudain venu à l'esprit : je pouvais manger ce que je voulais et ne pas prendre de poids. Et c'est ainsi
qu'a commencé un schéma que je n'ai pu surmonter qu'à la fin des années 1990 ; cela m'a coûté cher en
perte d'énergie, en énormes fluctuations de poids et en carie dentaire (l'acide gastrique fait pourrir les
dents très rapidement et m'a obligé à porter une série de fausses dents "partielles" à la fin de la
quarantaine). J'ai été surpris que cette méthode de contrôle du poids ne soit pas mon invention, et
étonné quand un ami de la télévision m'a dit que la boulimie signifie « mange comme une vache ».
Peut-être parce que je me suis trompé en ignorant ces problèmes croissants, cela a également eu pour
effet de les cacher aux autres. Au moins, il n'y a eu aucun impact apparent sur ma carrière
professionnelle. En effet, Phil Talbot, président de l'Asia Society et véritable vieux connaisseur de
l'Asie, me préparait comme son successeur. En 1979, j'ai été nommé vice-président de l'Asia Society et
directeur de son centre de Washington, emmenant le China Council avec moi dans la capitale nationale.
Grâce à une bourse de voyage de la Fondation Ford pour visiter toute la région Asie-Pacifique et à
l'énorme éventail de programmes à l'échelle de l'Asie au Washington Center, j'ai fait la transition rapide
de "spécialiste de la Chine" à "asiatique".
En 1981, à l'âge de trente-huit ans, j'ai été nommé président de l'Asia Society, soudainement chargé de
diriger l'éducation publique américaine sur tous les pays et cultures de la région Asie-Pacifique. J'ai
repris une opération de plusieurs millions de dollars, dans un tout nouveau bâtiment sur Park Avenue
conçu par Edward Barnes, poursuivant un héritage établi par John et Blanchette Rockefeller. L'air
plutôt splendide, pensai-je, dans mes nouveaux costumes et cravates, j'entrepris de créer une nouvelle
gamme de programmes sur les arts asiatiques, l'éducation et les affaires contemporaines. Je prendrais
l'énergie du China Council et l'injecterais dans l'Asia Society dans son ensemble.
En quelques mois, il était clair que j'allais avoir un réveil brutal. Plusieurs millions de dollars ont dû
être amassés pour le nouveau bâtiment et ses coûts d'exploitation plus élevés. John Rockefeller 3e,
décédé dans un accident de voiture à la fin des années 1970, n'était plus là pour fournir une aide
financière. Sa veuve, Blanchette, et sa remarquable associée, Elizabeth McCormack, préoccupées par la
situation, ont façonné une bourse défi diabolique obligeant la Société à amasser très rapidement
beaucoup d'argent de dotation. Et, pour compliquer encore les choses, le maire Edward Koch a décidé
d'essayer de taxer l'Asia Society au motif qu'elle n'était pas un «établissement d'enseignement» car elle
n'offrait pas de cours ni ne décernait de diplômes.
Du jour au lendemain, il est devenu évident que ma priorité était la gestion de crise, pas l'expertise
asiatique. Et je savais que tout le monde regardait – le jeune président était-il à la hauteur ? Un
administrateur de soutien m'a donné un cadeau approprié pour mes maux de tête - une énorme réplique
d'un comprimé d'aspirine Bayer. J'ai longuement réfléchi à l'idée d'arrêter, mais je savais que ce serait
un suicide professionnel. Et ainsi, me raidissant, je résolus d'affronter les problèmes. Cela signifiait de
sévères coupes budgétaires - éliminant plus de vingt employés sur une centaine de personnes
(provoquant un énorme tumulte interne et une énorme baisse de moral) et la location d'espace dans
notre nouveau bâtiment (obligeant ceux qui restaient dans des quartiers beaucoup plus étroits).
Travaillant jour et nuit, nous avons réussi à lever le capital pour la bourse du défi Rockefeller, en créant
la première dotation de l'Asia Society et, après trois ans, apportant des budgets équilibrés pour le reste
de mon mandat. Nous avons uni nos forces avec d'autres institutions assiégées pour lutter contre les
efforts fiscaux du maire Koch devant les tribunaux et dans la presse ; il a finalement reculé lorsque
nous avons précisé que les associations culturelles et éducatives de New York rapportaient chaque
année des milliards de dollars à la ville.
En 1984, l'Asia Society avait gagné ses batailles, mais intérieurement je sentais que j'avais perdu la
guerre. Le travail, autrefois un défi passionnant, semblait maintenant une poursuite creuse, remplie de
vexations, d'un horaire quotidien exigeant et de nombreux problèmes humains. J'ai tenu le coup et
lancé des réformes - des sociétés asiatiques régionales aux États-Unis et en Asie, un nouveau
programme d'éducation de la maternelle à la 12e année, des conférences d'entreprise très fréquentées en
Asie, des études novatrices sur les questions clés des relations américano-asiatiques, un personnel et un
conseil d'administration qui comprenait beaucoup d'Asiatiques et d'Américains d'origine asiatique.
Mais le plaisir était parti. Plutôt que de conduire le véhicule, j'ai souvent senti que je m'accrochais pour
le trajet. Mon image brillante de moi-même a commencé à se ternir et à se corroder. Les défauts
antérieurs de l'image, que j'avais essayé d'ignorer, se sont rapidement transformés en problèmes très
graves. Quand je me mettais en colère, cela se transformait souvent en une rage furieuse qui me
poussait à dire des choses terribles et à laisser tout le monde autour absolument sidéré. En milieu
professionnel, j'étais capable de maîtriser ma colère. Mais tous les quelques mois, la colère montait
avec la famille ou les amis proches. Une petite provocation me jetait dans un délire furieux et des
invectives hurlantes. J'arpentais une pièce jusqu'à ce que la colère prenne une forme physique et que je
casse quelque chose - une porte, un meuble, mes lunettes ou une horloge. Puis, alors que je réalisais
lentement que j'avais totalement tort, Je suis passé par un rituel de contrition. J'ai pris tout le blâme et
j'ai promis que ma rage ne se reproduirait plus jamais. Mais je pouvais sentir les gens se détourner. Un
ami a dit que la vie autour de moi était "comme marcher sur des coquilles d'œufs".
Une fois, j'ai été pris de folie à la fin d'une course de trois jours sur le bateau d'un très bon ami que je
connaissais professionnellement. Comme j'étais le skipper le plus expérimenté à bord, j'étais resté
longtemps à la barre pendant toute la course, perdant le sommeil en essayant de garder en lice ce qui
n'était pas un bateau très compétitif. Vers la fin de la course, il m'a dit que mes décisions nous avaient
mis dans une accalmie du vent alors que d'autres bateaux avaient attrapé une brise et les avaient
emmenés jusqu'à la ligne d'arrivée. Ma colère était incontrôlable ; Je lui ai crié dessus pour son
insensibilité et son incompétence, puis je suis entré dans la cabine pour bouder. Une heure plus tard,
quand j'ai essayé de m'excuser, il a dit qu'il m'avait pardonné, mais je savais que de sérieux dégâts
avaient été causés. J'ai entendu plus tard qu'il racontait encore l'histoire de la "course de bateaux de
l'enfer".
Je n'arrêtais pas de me dire que l'Asia Society était le coupable - écoutez, c'est un travail difficile, c'est
juste du stress, cela rendrait n'importe qui frustré. Beaucoup de gens m'ont dit que j'avais l'air fatigué et
m'ont averti de l'épuisement professionnel. Je voulais désespérément leur montrer que je ne
m'effondrais pas à l'intérieur.
Malgré des problèmes intérieurs, je me voyais encore faire un travail professionnel avec attention et
bien. Et lorsque mes passions politiques se sont engagées, j'ai senti une vieille bouffée d'énergie
alimenter mes activités et mes déclarations. Ma haine instinctive pour la répression a été réactivée en
juin 1989, lorsque le gouvernement de Pékin a tué des centaines de manifestants sur la place
Tiananmen. Le fait que j'avais prédit ce terrible résultat deux semaines plus tôt ne m'a pas facilité la
tâche lorsque j'ai vu les images affreuses à la télévision. J'ai fermement condamné le massacre de
Tiananmen - dans des interviews télévisées, dans un discours devant quelque quatre cents personnes
qui ont rempli un auditorium lors de ma vingt-cinquième réunion au Williams College, et dans des
commentaires devant un millier de personnes lors du dîner annuel de l'Asia Society. Dans le même
temps, j'ai également soutenu que nous devions rester engagés avec la Chine,
Mais à l'intérieur, je m'effondrais, m'effondrais à une vitesse effroyable. Je buvais rarement beaucoup
lors des tournées constantes de dîners et de fêtes auxquelles le président de l'Asia Society devait
assister à des "fins de représentation" (ce qui signifiait généralement la collecte de fonds d'une manière
ou d'une autre). Mais quand je suis rentré à la maison, j'ai commencé à avaler des verres jusqu'à ce que
je m'évanouisse. Ma consommation d'alcool s'élevait finalement à quelque chose entre un tiers et un
demi-litre par nuit. J'ai commencé à acheter des bouteilles supplémentaires et à les cacher pour que
ceux qui m'entouraient ne puissent pas voir la quantité consommée.
À la fin des années 1980, alors que les choses empiraient, ma femme et moi avons convenu de nous
séparer. J'ai déménagé dans un petit appartement à New York où je me suis lancé dans un "rituel
d'addiction" au moins deux ou trois nuits par semaine. Cela nécessitait plusieurs ingrédients spécifiques
- deux paquets de cigarettes, des saucisses polonaises, un gallon de crème glacée, un sac de deux livres
de cacahuètes, une bouteille de scotch et un film pornographique sur le magnétoscope. En y repensant,
tout cela semble incroyablement farfelu, mais cela ressemblait alors à la bonne sortie à la fin d'une
journée bien remplie. D'une manière ou d'une autre, j'ai réussi, grâce à d'énormes apports de caféine
pendant la journée (à la fois le café lui-même et le Coca light également), à garder une clarté suffisante
pour faire le travail que j'attendais.
Les gens ont commencé à me dire que je me parlais régulièrement à moi-même. Quelqu'un au travail
m'a demandé une fois - "Ai-je bien entendu? Avez-vous dit:" Bob est si fatigué. Il est juste épuisé "?
Parlez-vous de vous-même?" Je ne me souviens pas de ce que j'ai répondu. Je ne me souviens pas avoir
dit quoi que ce soit en premier lieu.
Mais il y avait autre chose, un schéma étrange qui a commencé bien avant, s'accélérant dans les années
1980. Il y avait des zones vides dans ma mémoire où je ne pouvais me souvenir de rien de ce qui s'était
passé pendant des blocs de temps. Parfois, lorsqu'un rendez-vous pour le déjeuner était annulé, je
sortais à midi et revenais à 15 heures sans savoir où j'avais été ni ce que j'avais fait. Je suis rentré
fatigué, un peu en sueur, mais j'ai vite pris une douche et je me suis remis au travail. Une fois, lors d'un
voyage à Taïwan, toute une série de réunions a été annulée à cause d'une fête nationale ; Je n'avais
aucun souvenir de ce que j'avais fait pendant presque trois jours, mais je me souviens qu'après la
disparition de ce point vide, j'avais un mal de tête sévère et ce qui semblait être des brûlures de
cigarette sur mon bras.
Ou il y avait des blancs de mémoire sélectifs. Lorsque je naviguais, il m'était impossible de répondre
intelligemment aux questions sur la Chine. Une fois, quelqu'un m'a demandé : « Bob, quelle est votre
opinion sur les droits de l'homme en Chine ? J'ai détourné la question avec un commentaire absolument
sans rapport sur un nouveau dispositif de voilier appelé le "quik hale-bas". Heureusement, les marins
sont fascinés par de telles innovations technologiques, et la conversation n'est jamais revenue en Chine.
Le fait effrayant de la question était que, lorsque j'étais sur le bateau ou que je travaillais sur le bateau,
je ne pouvais honnêtement pas tirer parti de mon expertise en Chine ou en Asie. J'étais simplement une
personne complètement différente.
Je me suis retrouvé vivant pour la libération de la voile. C'était comme si quelque chose venait de se
casser alors que je quittais le bureau pour le bateau : le temps de travail était devenu du temps de jeu.
Mais je travaillais de manière aussi obsessionnelle sur le bateau qu'au bureau. Bien qu'aucun bateau ne
soit jamais en parfait état, mon bateau devait fonctionner parfaitement. Un compteur de nœuds cassé
pouvait me détruire une journée entière alors que je cherchais, souvent sans succès, à le réparer. Quand
j'étais en vacances en bateau, je comptais les jours restants avant de retourner au travail comme un
condamné à mort risquant d'être exécuté.
Inévitablement, le groupe de comportements bizarres a commencé à affecter mon travail. À la fin des
années 1980, j'appelais malade quand je me suis senti obligé de rester au chantier naval. Et pendant les
mois d'hiver, j'ai commencé le patinage artistique pour faire de l'exercice et c'est rapidement devenu
une nouvelle obsession. Un jour, je me suis apparemment évanoui dans les toilettes pour hommes et je
me suis cogné la tête. À l'hôpital, j'ai été immédiatement affecté aux soins intensifs et j'ai commencé
une série de tests pendant trois jours (dont une IRM et une ponction lombaire). Mon hospitalisation a
coïncidé avec le fameux krach boursier de 1987 et, peut-être pas par coïncidence, avec une réunion du
conseil d'administration de l'Asia Society.
Lorsqu'ils m'ont libéré de l'hôpital, le médecin a fait la remarque suivante : " Nous ne trouvons rien qui
cloche chez vous, rien du tout. Ce n'est pas du sang, pas du cœur. Vous avez passé l'épreuve d'effort
avec brio. Je pense que vous feriez mieux de voir un psychiatre." Elle a dû voir le choc dans mes yeux.
Heureusement, elle savait utiliser l'humour pour apaiser la tension. "Vous avez entendu parler du krach
boursier ? Qui est mieux loti ? Un yuppie ou un pigeon ? Réponse : un pigeon, car un pigeon peut
toujours déposer une caution sur une BMW."
Bonne blague, mais la situation n'était pas drôle du tout. De toute évidence, mon épisode de patinage
n'était pas seulement un évanouissement, mais un autre de ces étranges points vides. Que diable s'était-
il vraiment passé ? La vie devenait totalement incontrôlable. Je me détestais. Je détestais ce que je
faisais. Je détestais la vie elle-même. Deux fois j'ai essayé de me suicider; dans les deux cas, j'ai été
empêché par ma famille ou mes amis. Une fois, j'ai été arrêté après avoir été entendu en train de
claquer le mécanisme d'un Luger que j'avais hérité de mon père. Une autre fois, j'ai été tiré d'une
voiture après mon retour, déprimé et ivre, et j'ai laissé le moteur tourner dans un garage fermé. À ceux
qui m'ont sauvé et qui ont été témoins de quasi-suicides, je dois non seulement ma vie, mais aussi des
excuses pour la vie.
Fin 1989, un membre de ma famille, choqué et blessé par mes comportements incontrôlables, a
finalement trouvé la force de me confronter et d'effectuer une « intervention ». "J'ai parlé à un médecin.
Il dit que cela ressemble à de l'alcoolisme grave. Il dit que vous devez voir un Dr Jeffery Smith. Et il
dit que votre vie en dépend. Pas de questions. Vous devez juste le faire. "
Le Dr Smith, un homme chauve d'une quarantaine d'années vêtu d'une veste de sport décontractée,
offrait une chaleur professionnelle réconfortante derrière son bureau indiscipliné. Au départ, sa voix
douce m'a détendue, mais bientôt je me tortillais devant la litanie exigeante de questions du Dr Smith et
son regard inflexible de mieux dire la vérité.
"Je ne bois que la nuit. Eh bien, juste quelques verres, principalement pour dormir. Combien
exactement ? Je suppose que je bois une bouteille en une semaine environ. Enfin, plutôt trois jours. Je
bois jusqu'à ce que je m'effondre. Je bois du café toute la journée pour rester alerte. Je fais vraiment
attention à l'alcool - jamais au bureau, pas même lors d'événements sociaux. Je peux arrêter l'alcool - je
l'ai fait pendant plusieurs périodes auparavant, une fois pendant plus de six mois.
"À l'intérieur, je me sens mal. J'ai l'impression d'être une mauvaise personne. C'est ce que je me
surprends à marmonner souvent : "Je suis méchant." Ensuite, il y a les moments étranges où je ne me
souviens pas de ce qui s'est passé pendant plusieurs heures dans une journée. Total des taches vides. Ou
quand je suis sur le bateau et que quelqu'un pose des questions sur la Chine et que je ne peux penser à
rien sur la Chine, rien du tout.
"Oh oui, il y a les explosions de colère. Quelqu'un ou quelque chose me déclenche, toujours quelqu'un
de très proche, et je m'envole. Je casse souvent des choses - c'est généralement une montre ou une
horloge ou mes lunettes. Je ne Je frappe les gens, mais je crie et je crie. Ça effraie tout le monde. Alors
je me sens mal et j'essaie de m'excuser.
Le Dr Smith n'a jamais donné beaucoup de réaction, ni un sourire ni un froncement de sourcils, juste
son attention sans partage, les yeux se resserrant de temps en temps. Lorsqu'il eut fini de poser ses
questions, il prit un long moment pour scanner le formulaire sur son bloc-notes et me regarda d'un air
perçant. "Je n'arrive pas à croire que tu ne sois pas en thérapie. Tout d'abord, tu n'as pas de problème
d'alcool. C'est bien pire : tu es un alcoolique de classe A. Tu as tous les symptômes d'un buveur
vraiment sérieux— émotions incontrôlées, évanouissements fréquents, ne buvant que pour se saouler,
périodes d'abstinence fière avant une nouvelle chute."
J'étais abasourdi. J'ai essayé d'empêcher le tremblement intérieur de se manifester. « C'est vraiment si
sérieux ?
"Tellement sérieux que je vais te dire ce que tu dois faire. Tu dois aller dans un centre de rééducation.
Je veux dire tout de suite. Tu dois y rester pendant un mois, pas seulement pour te sécher et commencer
à retrouver la santé, mais aussi pour avoir une emprise sur votre vie. Et puis vous allez devoir rejoindre
un programme AA pour rester droit.
Je me suis frotté le front avec incrédulité. "Mais je dirige une grande institution. J'ai une réunion du
conseil d'administration dans deux semaines. Nous équilibrons à peine le budget. Ensuite, je dois aller
à Hong Kong, où nous ouvrons un nouveau centre que je Je travaille depuis des années. Je ne peux pas
partir pendant un mois. Qu'est-ce que je pourrais dire aux administrateurs ? »
Smith se leva et baissa les yeux avec une douce fermeté qui avait tendance à fermer les options. "Vous
pouvez prétendre que ce n'est qu'un petit problème et continuer pendant un certain temps. Mais ce que
vous avez est mortel. Cela vous tuera sûrement, probablement plus tôt que vous ne le pensez. C'est
aussi dévastateur pour les autres - peut-être que vous éviterez de tuer quelqu'un avec une automobile ,
mais vous faites de terribles dommages psychologiques à ceux qui vous entourent. Vous n'êtes pas seul,
vous savez. Il y a beaucoup de personnes soi-disant qui réussissent qui sont des alcooliques classiques
et personne ne le sait vraiment. La plupart d'entre eux n'ont pas le courage pour faire face à leur
maladie."
Après que le Dr Smith ait attendu que cela s'installe, il l'a rendu concret. "Je peux appeler tout de suite
un bon ami, lui-même ancien alcoolique, qui dirige maintenant le célèbre Edgehill Center à Newport,
Rhode Island. Peut-être qu'il peut vous faire de la place. Qu'en dites-vous ?" Je fermai les yeux,
tremblant intérieurement alors que je réfléchissais aux conséquences, puis regardai le Dr Smith, qui
n'avait pas bougé d'un pouce. "D'accord" - j'ai soupiré - "passez l'appel." Vingt minutes plus tard, il m'a
rappelé au bureau. "Tout est arrangé. Vous devez arriver ce soir avant minuit."
J'ai hoché la tête avec résignation. "Encore une chose", a ajouté le Dr Smith. "Je veux te voir quand tu
reviendras. Pas seulement pour l'alcoolisme. Tu es un oiseau plutôt rare psychologiquement, tu sais. Tu
es un homme hystérique. Tu as besoin d'un traitement."
Mon esprit tournait alors que je rentrais chez moi. Avais-je bien fait ? Puis-je m'en sortir ? Non, j'avais
pris la décision, maintenant soyons organisés. Je dois appeler mon bureau et le président de mon
conseil d'administration. Pas d'autre alternative que d'être honnête. Qu'est-ce qu'un homme hystérique
de toute façon ? Oh merde, pourquoi moi, pourquoi suis-je si mauvais ?
Douze heures plus tard, j'arrivais à la clinique de rééducation, totalement ivre après avoir consommé un
tiers de bouteille de bourbon en rangeant mon voilier pour l'hiver. Edgehill Center était un complexe de
nouveaux bâtiments en briques sur un charmant domaine surplombant le spectaculaire port de
Newport, que je connaissais si bien après des années de navigation. Il ne m'est jamais venu à l'esprit
que je le verrais de cette façon : vêtue d'une blouse d'hôpital, dépouillée de tous mes vêtements, mes
affaires ont été fouillées à la recherche d'alcool, de drogues et d'armes. J'ai reconnu ce que j'avais bu ce
soir-là à l'infirmière chargée de l'admission ; elle a juste hoché la tête et marmonné "typique". Je suis
sorti dans la nuit étoilée, j'ai regardé les lumières scintillantes de Newport et j'ai commencé à pleurer
jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de larmes, juste des halètements douloureux.
J'ai été affecté à un étage abritant une vingtaine d'alcooliques et le rude processus de réhabilitation a
commencé. Deux thérapeutes professionnels étaient attachés à chaque unité, complétés par d'autres
personnels formés qui veillaient sur nous tous la nuit. Le groupe était composé d'un échantillon
représentatif de la société : un enseignant, un dentiste, un banquier d'affaires, quelques étudiants plus
âgés, une femme au foyer, un retraité, un ouvrier du bâtiment, un spécialiste du code de
l'environnement, un charpentier. À quarante-sept ans, j'étais au milieu du groupe allant de la fin de
l'adolescence à la fin de la soixantaine.
Le briefing initial était clair - nous serions expulsés d'Edgehill pour des infractions telles que l'alcool ou
la drogue, quitter la propriété fortifiée, agir de manière violente. Nous avions une "maladie grave" et
nous devions subir le seul processus qui ferait de nous des "alcooliques guéris" (on ne dit jamais
"guéris"). Nous avons appris le programme en douze étapes dans les moindres détails et j'ai commencé
mes séances en disant "Salut, je m'appelle Bob. Je suis alcoolique." La journée consistait en des
séances de thérapie de groupe et individuelles rigoureuses du matin au soir, entrecoupées de périodes
d'art-thérapie et d'exercice physique. Tout était contrôlé ; on ne pouvait même pas se procurer de
l'aspirine sans se rendre au cabinet médical, et les boissons contenant de la caféine étaient interdites.
Seul le tabagisme était autorisé,
Au début, j'étais à l'écart du groupe. Je sentais que je n'appartenais pas à Edgehill. Je n'étais pas un
ivrogne régulier; J'étais un ivrogne spécial, un ivrogne très performant. J'étais comme les personnes
célèbres qui sont venues à Edgehill : la femme d'un grand politicien, un acteur de cinéma de renommée
mondiale. Quand est venu le temps pour moi de raconter mon histoire au groupe, j'ai décidé d'être
honnête et de tout laisser traîner. C'était le baiser de la mort. Mes diverses réalisations n'ont pas du tout
impressionné la plupart de mes collègues; ça m'a juste fait passer pour un fanfaron élitiste. Et mes
aveux d'autres troubles, en particulier la boulimie, faisaient de moi la source de moqueries
particulières. Pour certains, j'étais considéré comme le plus malade de tous - on m'appelait « Barfing
Bob », selon les mots d'un détracteur. Il y avait peu de moyens d'exprimer ma frustration. Un jour, en
cours d'art-thérapie, J'ai fait une sculpture en argile d'une mouette aux ailes déployées qui ressemblait
un peu aux bras du Christ sur la croix. Le professeur d'art a dit: "Hé, c'est magnifique." J'ai regardé la
mouette, je l'ai écrasée avec ma main et j'ai couru hors de la pièce.
Je me suis senti très seul et effrayé pendant les deux premières semaines, puis un changement a
commencé à m'envahir. Bon, j'ai pensé, j'ai fait ce que j'ai fait. Au moins maintenant je connais mon
problème. Je serai le meilleur "alcoolique en rétablissement" qu'on puisse imaginer. Je vais remettre ma
vie sur les rails. Je vais revenir en arrière et expliquer honnêtement mon problème. J'ai gâché le succès.
Maintenant, je vais réussir à sortir de ce gâchis.
Alors après un mois de rééducation, je suis rentré chez moi avec toute la ferveur et la contrition d'un
vrai converti. Ce serait une nouvelle vie, remplie d'honnêteté et de pureté. Oui, les problèmes étaient
sérieux, mais je les affrontais directement. Non, je n'étais pas « guéri », mais je savais que j'avais
touché le fond. Certes, le pire était passé.
J'avais totalement tort - des temps bien pires m'attendaient. L'année suivante, 1990, serait le plus grand
choc de tous. Ça me frapperait comme un marteau. Mais avant ce tremblement de terre géant, j'ai été
confronté à une série de secousses importantes. On m'a prévenu, semble-t-il, que les affections
apparentes — alcoolisme, boulimie, rage, points blancs, tendances suicidaires — n'étaient pas les «
vrais problèmes ». Les vrais problèmes étaient plus profonds, tellement plus profonds, que je n'aurais
jamais pu l'imaginer.
Lors d'une réunion de tout le personnel, j'ai informé l'Asia Society de ma dépendance à l'alcool et de
mon traitement, en invoquant autant de calme et de franchise que possible. Je me souviendrai toujours
de la chaleur de certains membres du personnel à plus long terme, en particulier le directeur des
opérations du bâtiment, George Papamichael, et la standardiste Elaine Hutchison, qui se sont
rassemblés et m'ont fait des câlins par la suite. Puis, avec le plein soutien du président de mon conseil
d'administration, John Whitehead, j'ai décidé de ne pas prendre l'avion pour Hong Kong ; au lieu de
cela, il a présidé l'ouverture du centre de Hong Kong, a présenté Henry Kissinger et les autres
dignitaires et a pleinement représenté l'Asia Society. Le soir même de l'inauguration du centre de Hong
Kong, un rêve pour lequel j'avais travaillé si dur, j'assistais à ma première réunion des Alcooliques
anonymes à White Plains. Et pour les prochains mois,
Malgré mes efforts pour montrer un esprit résilient, je ne pouvais pas échapper à un sentiment croissant
d'appréhension intérieure. Cette ambiance sombre a été capturée par l'ascension et la chute de mon
premier roman, Cinnabar, publié la même année mouvementée de 1989. Cinnabar était un thriller
mystérieux mettant en scène un professeur sans méfiance de l'Université de Columbia qui hérite d'une
mystérieuse boîte en laque rouge de sa femme décédée qui leurre dans le monde tourbillonnant de la
Chine moderne, de Hong Kong et de Taïwan.
Cela semblait être une bonne idée - une pause mentale dans ma vie professionnelle rigoureuse et une
autre façon de faire vivre la Chine de manière non conventionnelle - mais, rétrospectivement, je n'ai
presque aucun souvenir de la façon dont le livre a émergé. Tout ce dont je me souviens, c'est de m'être
assis devant l'ordinateur, pendant quelques périodes de vacances et quelques longs week-ends, et
d'avoir transcrit ce qui semblait déjà écrit. Ainsi Cinabre a été composé dans une étrange stupeur, peut-
être une série prolongée de mes mystérieuses périodes vides. À l'époque, cela semblait étrange, mais
pas alarmant.
Rien ne m'a préparé pour les bombes lorsque le livre est arrivé sur le marché. Les critiques étaient
tièdes à carrément hostiles. Cinabre était une bombe embarrassante malgré mes meilleures intentions.
Peu de temps après avoir enduré le retour difficile de la réhabilitation de l'alcoolisme, je faisais face à
une carrière de courte durée en tant qu'auteur de thriller. Je suis resté à l'écart de l'alcool, mais ma
dépression était comme mes jours d'avant Edgehill. J'ai recommencé à fumer. J'ai recommencé à
tomber malade après les repas. J'ai recommencé à ressentir les points blancs. Et les voix se sont remises
à crier : "Tu es stupide ! Tu es méchant ! Tu es très méchant !"
Profondément découragé, j'ai commencé un nouveau rituel, me cachant dans un coin reculé de Grand
Central Station au début de mon aller-retour quotidien, regardant le flot frétillant de navetteurs
saumonés, essayant de donner un sens à ma vie. Non, je ne suis pas méchant, ai-je crié en silence,
encore et encore. Il doit y avoir un but, mais qu'est-ce que c'est ? J'ai d'abord respiré fort, puis plus
calmement et plus facilement ; mes yeux flottaient dans un état de rêve et mon esprit flottait au-dessus
de l'agitation et du bruit. Je me sentais comme un moine médiéval français, correctement puni pour ses
péchés, attendant un signe de la direction divine. Je voulais être libre de tous ces souvenirs douloureux
; je voulais la libération; Je voulais renaître. "Renaissance"? Ah, pensa le moine, renaissance !
Renaissance était le nom même que j'avais choisi pour le sloop Sabre de trente-huit pieds que j'avais
acheté en 1989 pour symboliser l'espoir d'un nouveau départ. Que diriez-vous d'un long voyage en mer
pour laisser mon âme se reconstruire ? Avec un merveilleux ami marin, j'ai tracé un itinéraire. Nous
naviguons ensemble sur le bateau jusqu'à Terre-Neuve, passons du temps à explorer sa côte sud, et je le
ramènerai seul à l'ouest de Long Island Sound, un voyage total de plus de deux mille milles. Pour moi,
cela semblait le projet parfait, réalisant un rêve de toute une vie au moment des changements de vie
cauchemardesques. Nous nous sommes donc lancés dans deux mois de préparatifs pour un voyage en
eaux bleues, marquant nos progrès avec des listes de contrôle interminables révisées tous les quelques
jours.
Alors que nous partions à l'aube, Renaissance se sentait lourde avec les quelques tonnes de poids
supplémentaires, mais elle s'est déplacée en douceur sous le soleil éclatant du matin. Sa coque bleue
coupe doucement dans les eaux tranquilles de Long Island Sound ; sa proue galbée pointait plein est
vers l'Atlantique ouvert avec les provinces maritimes canadiennes à des centaines de milles à l'horizon.
Nous avons bavardé un peu puis nous nous sommes installés dans nos pensées séparées, lui regardant
devant nous où nous allions et moi regardant en arrière où nous étions allés. Je me suis blottie contre le
froid du petit matin, j'ai zippé mon pull en polaire dans le cou et j'ai essayé de me débarrasser de la
fatigue de nombreuses nuits de sommeil écourtées au cours de la dernière semaine de préparation.
J'étais vraiment enthousiasmé par le voyage et ravi que le Dr Smith ait approuvé le voyage malgré les
inquiétudes initiales concernant une interruption du programme de désintoxication en cours.
Pour moi, l'aventure terre-neuvienne a été autant une échappatoire qu'un glorieux accomplissement. Je
fuyais une vie professionnelle devenue frustrante et fuyais les souvenirs affreux d'un roman que j'aurais
aimé ne jamais publier. Plus profondément, j'ai senti l'étreinte dure de schémas anciens et menaçants.
Le « grand voyage de Terre-Neuve » a peut-être été mon effort le plus classique pour rechercher la
perfection. Le bateau devait être absolument irréprochable dans sa préparation et dans sa navigation.
Et, en y repensant, je me demande si j'ai inconsciemment choisi "Terre-Neuve" en pensant à la
découverte d'un nouveau monde parfait. Plus inquiétant, même pendant les longues heures de
préparation de Renaissance pour le voyage, il y avait de grandes taches vides dans ma mémoire. Dans
la frénésie de remplir la liste avant le départ, J'ai fait de fréquents voyages chez le fournisseur maritime
local avec un excellent personnel que je connaissais depuis des années par leur prénom. L'ensemble du
processus est devenu une routine - dresser une liste, acheter les fournitures, la charger sur mon compte,
retourner au bateau - et cela m'a mis dans une sorte d'état robotique de faire les corvées aussi vite que
possible. Soudain, un jour, deux membres du personnel sont soudainement descendus et l'un d'eux a
dit : "Nous vous regardions sur une vidéo antivol. Nous vous avons vu fourrer tous ces articles dans
votre sac de voyage. Je suppose que vous vouliez vraiment les acheter." J'ai été vraiment choqué :
"Bien sûr, je vais les acheter comme je le fais toujours", ai-je protesté alors qu'ils m'escortaient
rapidement au comptoir de la caisse, où je leur ai donné tout ce que j'avais dans le sac et ils ont compté
, comme je l'ai toujours fait. L'ensemble du processus est devenu une routine - dresser une liste, acheter
les fournitures, la charger sur mon compte, retourner au bateau - et cela m'a mis dans une sorte d'état
robotique de faire les corvées aussi vite que possible. Soudain, un jour, deux membres du personnel
sont soudainement descendus et l'un d'eux a dit : "Nous vous regardions sur une vidéo antivol. Nous
vous avons vu fourrer tous ces articles dans votre sac de voyage. Je suppose que vous vouliez vraiment
les acheter." J'ai été vraiment choqué : "Bien sûr, je vais les acheter comme je le fais toujours", ai-je
protesté alors qu'ils m'escortaient rapidement au comptoir de la caisse, où je leur ai donné tout ce que
j'avais dans le sac et ils ont compté , comme je l'ai toujours fait. L'ensemble du processus est devenu
une routine - dresser une liste, acheter les fournitures, la charger sur mon compte, retourner au bateau -
et cela m'a mis dans une sorte d'état robotique de faire les corvées aussi vite que possible. Soudain, un
jour, deux membres du personnel sont soudainement descendus et l'un d'eux a dit : "Nous vous
regardions sur une vidéo antivol. Nous vous avons vu fourrer tous ces articles dans votre sac de
voyage. Je suppose que vous vouliez vraiment les acheter." J'ai été vraiment choqué : "Bien sûr, je vais
les acheter comme je le fais toujours", ai-je protesté alors qu'ils m'escortaient rapidement au comptoir
de la caisse, où je leur ai donné tout ce que j'avais dans le sac et ils ont compté , comme je l'ai toujours
fait. retour au bateau - et cela m'a mis dans une sorte d'état robotique de faire les corvées aussi vite que
possible. Soudain, un jour, deux membres du personnel sont soudainement descendus et l'un d'eux a
dit : "Nous vous regardions sur une vidéo antivol. Nous vous avons vu fourrer tous ces articles dans
votre sac de voyage. Je suppose que vous vouliez vraiment les acheter." J'ai été vraiment choqué :
"Bien sûr, je vais les acheter comme je le fais toujours", ai-je protesté alors qu'ils m'escortaient
rapidement au comptoir de la caisse, où je leur ai donné tout ce que j'avais dans le sac et ils ont compté
, comme je l'ai toujours fait. retour au bateau - et cela m'a mis dans une sorte d'état robotique de faire
les corvées aussi vite que possible. Soudain, un jour, deux membres du personnel sont soudainement
descendus et l'un d'eux a dit : "Nous vous regardions sur une vidéo antivol. Nous vous avons vu fourrer
tous ces articles dans votre sac de voyage. Je suppose que vous vouliez vraiment les acheter." J'ai été
vraiment choqué : "Bien sûr, je vais les acheter comme je le fais toujours", ai-je protesté alors qu'ils
m'escortaient rapidement au comptoir de la caisse, où je leur ai donné tout ce que j'avais dans le sac et
ils ont compté , comme je l'ai toujours fait.
Mais curieusement, plutôt que d'être outré de leur traitement, j'ai quitté le magasin en me sentant
terriblement coupable, recroquevillé comme un vrai criminel pris en flagrant délit. Quand je suis rentré
chez moi, j'ai essayé de comparer ce que j'avais acheté au magasin au cours des deux derniers mois par
rapport à ce que j'avais effectivement payé dans les factures mensuelles. Oh, mon Dieu, j'avais payé
plusieurs centaines de dollars de moins que ce que j'avais estimé. Est-ce que ça pourrait être? Étais-je
en train de tout mettre dans mon grand sac en toile et de ne retirer que quelques articles au moment de
payer ? Étais-je en train de voler dans un magasin qui m'avait si bien traité pendant si longtemps ?
Pourquoi ferais-je une chose pareille ?
Rempli de visions de la police venant à ma porte, j'ai appelé le Dr Smith pour une réunion d'urgence.
Sa voix calme m'a calmé immédiatement : "Non, il est très peu probable qu'ils portent plainte. Oui, on
dirait que vous les avez volés, en les couvrant en achetant une partie des articles. Oui, un stress intense
avec une histoire récente de l'alcoolisme est une explication pour un tel comportement sans souvenir.
Mais il y a d'autres possibilités que je veux explorer plus tard. Non, n'essayez pas de l'expliquer au
magasin maintenant - que diriez-vous de toute façon ? Payez-les plus tard quand c'est un numéro passé.
"Vous savez," continua Smith, "quand je vous ai posé des questions sur les rêves, vous ne vous
souvenez de rien, sauf des rêves dans lesquels vous vous sentez soudainement 'pris' et 'très coupable'.
Je pense que nous avons un indice aujourd'hui."
J'ai quitté Smith avec une certaine confiance que je n'étais pas sur le point d'être arrêté, mais mort de
peur à propos de ce qui se passait réellement pendant les périodes de mémoire vide. Quelques mois
plus tard, j'ai envoyé au magasin une enveloppe avec de l'argent, plus que suffisant pour couvrir leurs
pertes, et une note non signée disant de couvrir un compte en souffrance.
Nous étions maintenant en route pour Terre-Neuve, une chance d'oublier le passé et de se délecter du
présent. Je me suis frotté le visage pour m'éclaircir la tête, j'ai pris un deuxième danois, j'ai foncé vers
la tête et je suis immédiatement tombé malade, purgeant à la fois mon petit-déjeuner et un horrible
souvenir. Ce n'était pas vraiment un début de bon augure pour ce que j'avais appelé « le voyage pour
reprendre ma vie en main ». Le modèle pour les sept prochaines semaines a déjà été établi dans la
première heure. Ce serait une expérience maritime incroyable, entrecoupée de souvenirs fantomatiques
du passé et de ruminations anxieuses sur l'avenir.
À un certain niveau, ce fut le voyage d'une vie. Nous avons réussi à traverser une violente tempête et à
nous frayer un chemin à travers le Cap-Breton et vers Terre-Neuve. Les dauphins nous ont suivis tout
le long du chemin, si près que nous pouvions les reconnaître individuellement et les voir presque
comme des animaux domestiques. Nous avons remonté le dos d'une baleine à bosse endormie, deux
fois plus grande que notre bateau, qui vient de s'ébrouer, de tirer un jet d'eau nauséabonde et de sonder
doucement dans les profondeurs. Nous nous sommes liés d'amitié avec une famille de "Newfies"
(comme s'appellent les Terre-Neuviens), émerveillés par leur hospitalité et leur dialecte étrange (j'ai
appris plus tard qu'il est très proche de ce qui se parlait dans la classe ouvrière en Angleterre il y a trois
siècles). Nous avons jeté l'ancre dans les longs fjords du sud de Terre-Neuve, avec des falaises de mille
pieds et des chutes d'eau en cascade, repérer un seul autre voilier en six semaines. Après le départ de
mon ami, j'ai ramené seul le navire de la Nouvelle-Écosse à New York, m'arrêtant à Halifax assez
longtemps pour visiter le cimetière contenant les corps de nombreuses victimes du Titanic (j'étais un
mordu du Titanic bien avant le film célèbre et souvent inexact a été produit). Et, avec un peu d'aide
divine, j'ai été ramené à Long Island Sound par une brise d'est persistante (par opposition à l'air
habituel du sud-ouest qui aurait fait que le voyage a duré deux fois plus longtemps).
Naviguer en solitaire est une expérience exigeante, nécessitant un travail énorme pour garder le bateau
sur la bonne voie et hors de danger. Essentiellement, vous êtes le capitaine et l'équipage, travaillant
presque constamment, dormant de courtes siestes de deux heures, réveillés par un réveil pour s'assurer
que tout va bien. La nuit, le radar était réglé avec une alarme pour indiquer si un navire ou un autre
objet se trouvait dans un rayon de seize milles. Comme la plupart des marins solitaires, j'ai entendu des
bruits étranges en mer. La nuit, j'écoutais les cris des baleines, le sifflement du vent dans le gréement,
et même des voix imaginaires. J'ai vraiment cru être approché un soir par une bande de gamins buvant
de la bière dans un petit hors-bord, mais cela semble peu probable à cent milles en mer. Mis à part les
événements étranges, j'ai prouvé que je pouvais être seul avec bonheur et en toute sécurité, et c'était un
exploit. Comme les grimpeurs de l'Everest,
Naviguant la nuit, seul dans l'étrange lueur rouge du cockpit, je pouvais facilement faire avancer le
bateau, mais je m'inquiétais de ce qui se passait "là-bas". Le radar repérerait les navires, mais qu'en est-
il des objets flottants comme les conteneurs dangereux largués des cargos ? Qu'en est-il de la baleine
morte signalée par la radio des garde-côtes ? (Cela causerait sûrement d'énormes dégâts à un voilier
filant à plus de huit nœuds.) Qu'y avait-il d'autre là-bas ? Toutes les quelques minutes, la mer autour du
bateau s'illuminait de longs éclairs verts, effrayants même après avoir réalisé qu'il s'agissait de mes
doux dauphins traversant les phosphores suspendus dans l'eau de mer. Je me suis souvenu d'une terrible
frayeur quelques années plus tôt lorsqu'une voile idyllique de Montauk à Block Island a été
interrompue par une explosion perçante d'air et d'eau derrière le bateau alors qu'un sous-marin
nucléaire faisait surface à peine à un quart de mille de la poupe. Les monstres des profondeurs, naturels
ou créés par l'homme, pourraient-ils soudainement consumer la Renaissance ?
Il m'est apparu que ce que je craignais vraiment n'était pas "là-bas" mais plutôt "ici", au plus profond
de moi-même. La nuit, l'obscurité totale de l'océan et l'incontournable assise tranquille m'ont forcé à
confronter des sentiments et des souvenirs. Je n'avais plus mon anesthésie alcoolique pour bloquer les
pensées nocturnes. Je réfléchissais à des phrases sévères de ma famille : « sois fort, mon garçon... là où
il y a une volonté, il y a un moyen... fais le point... l'honnêteté est la meilleure politique... Dieu aide
ceux qui s'aident... sinon à ta famille, tu le dois à toi-même." C'est vrai : nous étions de solides WASP
bien avant que le terme ne soit inventé.
« C'est quoi ton problème ? J'ai crié dans l'obscurité de l'Atlantique Nord. "Quel est ton vrai problème
?" Il y a quelques mois, j'étais certain d'avoir trouvé l'explication de la raison pour laquelle mon image
de soi cultivée et réussie avait été détruite sur les hauts-fonds. C'était l'alcoolisme, bien sûr. J'avais
appris par expérience amère que pour les âmes addictives comme moi, l'alcool détruit tout sur son
passage.
J'étais la preuve vivante de l'impact dévastateur de l'alcoolisme en col blanc. J'avais totalement perdu le
sens du but professionnel, et j'avais même foiré ma quête d'un cheminement de carrière alternatif. Ma
colère et mes rages avaient causé des dommages indicibles à mes amis et à ma famille. Maintenant, je
luttais avec succès pour m'abstenir de boire à nouveau et je savais que cela devait être considéré
comme un accomplissement important. J'ai reconnu, à partir de mon expérience de réadaptation et de
beaucoup de lectures, que le processus de rétablissement prend toute une vie et ne promet pas un
bonheur instantané. Mais la poussée initiale de se sentir comme un parfait alcoolique en rétablissement
s'était dissipée des mois auparavant. La glorieuse évasion de Terre-Neuve s'éloignait rapidement dans
mon sillage sévère; la sombre réalité de New York se dressait juste au-dessus de la proue.
Je voulais que tout se passe bien, que tout soit sous contrôle, mais je devais reconnaître que j'étais
toujours très malade, plus malade que n'importe quel autre alcoolique en convalescence que je
connaissais. La boulimie a continué tout au long du voyage; J'ai volontairement eu mal au ventre au
moins une fois par jour. La colère faisait parfois rage. Une fois, au port, j'ai failli avoir une bagarre
avec un capitaine de chalutier qui a failli si bien rafler le flanc du Renaissance que j'ai poussé son
bateau de toutes mes forces. Je pense que je l'ai traité de "putain d'idiot ivre" et j'ai dû quitter le quai
cette nuit-là par peur des représailles. Non, je n'étais pas rafraîchi par le voyage à Terre-Neuve, mais
j'étais plutôt épuisé par ce que je savais maintenant être une évasion classique. Arriver à terre après
presque deux mois en mer a eu ses moments. La première nuit, je me suis réveillé à deux heures du
matin, l'heure habituelle pour vérifier ma navigation, et quand j'ai regardé par la fenêtre avec des yeux
endormis, j'ai vu des rochers et des arbres. J'ai crié : "Oh, mon Dieu, on va s'échouer." Pendant
quelques jours, le sol solide m'a semblé étrange, mes jambes toujours prêtes pour le roulement de la
mer. Curieusement, les embardées imprévisibles de la rame de métro semblaient plus normales.
Mais les réalités du retour à la vie comme d'habitude étaient beaucoup plus éprouvantes. Alors que je
marchais de la station de métro de la 68e rue à l'Asia Society, mes jambes ont soudainement cessé de
fonctionner, comme si elles étaient tenues par un géant invisible, et j'ai dû m'asseoir pendant quinze
minutes avant de me forcer à continuer. Au fil des semaines, c'est devenu une habitude, m'asseoir et
marmonner pour moi-même : "Tu dois le faire, continue d'avancer." « Non, je suis trop fatigué. Je suis
tout simplement épuisé. » – invoquant enfin assez de volonté pour que cela fonctionne. Au bout d'un
moment, un rituel a émergé alors que je m'asseyais dans un coin sous quelques marches, le regard vide,
marmonnant à propos de moi à la troisième personne : "Bob est trop fatigué. Il est épuisé. Bob est en
train de mourir." Une seule fois, quelqu'un m'a remarqué, une étudiante portant un sweat-shirt du
Hunter College, qui a dû penser que j'étais un sans-abri curieusement trop habillé : « Êtes-vous malade,
monsieur ? Je peux faire quelque chose ? Je me suis rapidement enfui en disant : "Oh, ce n'est rien,
juste un peu fatigué."
Fatigué ou pas, je n'allais pas le laisser transparaître dans mon travail. L'Asia Society Bob était comme
un pneu, gonflé et roulant le jour, dégonflé et immobile la nuit. Il y avait des réunions à présider, des
fonds à collecter, des événements auxquels assister, des lettres à écrire, des appels à passer. J'ai
continué à les faire avec le même zèle et en essayant de feindre la même énergie que lorsque j'avais
assumé la présidence une décennie plus tôt.
Mais la plupart des nuits étaient différentes. Je suis retourné à mon processus de rétablissement sans
enthousiasme – réunions quotidiennes des AA et séances deux fois par semaine avec le Dr Smith. Le
tout semblait une routine prévisible et ennuyeuse. Smith a essayé de me garder le moral avec des
commentaires comme "Écoutez, la récupération n'est pas amusante et pourtant vous vous y tenez. En ce
moment, la récupération est la chose la plus importante de votre vie." Il a refusé de prescrire des
médicaments malgré mon insistance sur le fait que j'avais besoin d'antidépresseurs et de somnifères. Il
a fait valoir que mes antécédents de dépendance rendaient de nombreuses drogues trop dangereuses et,
en outre, il a affirmé: "Je pense qu'il se passe beaucoup plus de choses que vous résistez à me dire."
Je suis devenu piquant et sur la défensive - "Résister? Que voulez-vous dire? Je vous ai tout dit. Alcool,
cigarettes, boulimie, rage, fatigue terrible, points blancs dans ma mémoire, incapacité d'aller travailler,
un sentiment de désespoir. " Au fond de ma tête, alors que j'écoutais la réponse calme du Dr Smith - "Je
sais que c'est parfois difficile, donnez-lui juste le temps" - j'ai décidé de rompre avec mon psychiatre à
la prochaine séance.
Une semaine plus tard, j'ai titubé hors du bureau du Dr Smith en essayant de comprendre son
affirmation folle qu'il venait de rencontrer un "Tommy" très en colère à l'intérieur de moi. "Ne
t'inquiète pas pour ça." avait-il dit, essayant visiblement de me réconforter.
"Ne t'inquiète pas pour ça." Je n'arrêtais pas de me répéter sa phrase avec incrédulité alors que j'étais
assis dans la voiture. "Est-ce que vous plaisantez!?" J'ai regardé ma montre – il avait raison – une
bonne heure s'était écoulée depuis le début du rendez-vous. J'ai jeté un coup d'œil à l'horloge sur le
tableau de bord - elle indiquait exactement la même heure que ma montre.
Que diable s'est-il passé à cette heure ? Oh allez, il doit y avoir une meilleure explication. C'est tout
simplement fou! Après des années à m'éplucher les entrailles, à trouver problème après problème, on
me dit maintenant qu'il y a quelqu'un d'autre en moi ? Qu'est-ce que c'est, une sorte de film de science-
fiction idiot ? Smith était-il fou, un psy devenu fou ? J'avais eu des trous dans ma mémoire auparavant,
mais jamais avec quelqu'un d'autre présent. Est-ce que Smith jouerait avec moi, inventerait peut-être
une histoire pour faire revenir un patient mécontent ? Oui c'est ça. Le Dr Smith devait être un charlatan
absolu, inventant des histoires pour empêcher les âmes pathétiques de faire des chèques.
Tard dans la soirée, le Dr Smith a appelé : "Ça va ? Ne t'inquiète pas. J'ai une explication. Tu viens
demain soir. N'est-ce pas ?" Je ne savais pas quoi dire, mais j'ai accepté de me montrer. Il avait l'air à la
fois professionnel et réconfortant, pas du tout comme quelqu'un qui arnaque.
Tommy, qui était Tommy ? Laisse-moi réfléchir, peut-être quelqu'un au travail ? Non, je ne connaissais
personne professionnellement du nom de "Tommy". Que diriez-vous à l'extérieur, peut-être dans la
communauté de la voile ? Non, pas une âme nommée "Tommy".
Extrait avec la permission de "Fractured Mind: My Life with Multiple Personality Disorder," par
Robert B. Oxnam. Edité par Hypérion. Copyright © 2005 Oxnam.
http://abcnews.go.com/GMA/Books/story?id=1206249&page=1
« ➤ Ottis Toole: culte satanique cannibale ➤ "Vous n'êtes pas fou & vous n'êtes pas seul" (Extraits)-
trouble dissociatif de l'identité »
Twee
Commentaires
1
Gomel
Lundi 26 Août 2013 à 10:07
Ce livre qui me semble le meilleur, traduit maintenant en français : L'Amérique en pleine

TransEformation, par Cathy O'Brien, & Mark
Phillips http://www.editionsnouvelleterre.com/quat_transe.html
et en anglais http://www.trance-formation.com/index.htm ) Mais la question est : comment et ou se

guérir en France ?
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60 Minutes - CBS , "Un esprit fracturé" - VOSTFR

Robert Oxnam : Trouble Dissociatif de I'Identité / Personnal…

Vous trouverez ci-dessous un extrait de "A Fractured Mind" d'Oxnam.

Bob : "J'ai toujours pensé que j'étais le "vrai"."

"Le temps est écoulé?" m'écriai-je. "Je viens juste d'arriver."

Ce livre qui me semble le meilleur, traduit maintenant en français : L'Amérique en pleine

et en anglais http://www.trance-formation.com/index.htm ) Mais la question est : comment et ou se

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