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LA DYSMORPHOPHOBIE - LA PEUR D'ÊTRE LAID. COMMENT ?

POURQUOI ?

Joe Finder

Association jeunesse et droit | « Journal du droit des jeunes »

2013/10 N° 330 | pages 23 à 26


ISSN 2114-2068
Article disponible en ligne à l'adresse :
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https://www.cairn.info/revue-journal-du-droit-des-jeunes-2013-10-page-23.htm
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© Association jeunesse et droit | Téléchargé le 30/06/2021 sur www.cairn.info (IP: 82.77.67.193)

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La dysmorphophobie -
la peur d’être laid.
Comment ? Pourquoi ?
par Joe Finder (1)
Parmi les multiples difficultés que la puberté provoque et qui entrent dans le
cadre de la «crise d’adaptation» des adolescents, la transformation corporelle
joue un rôle important, trop souvent sous-estimé par les spécialistes des bipèdes
en herbe.
Chacun sait qu’en général, l’enfant change relativement peu d’aspect extérieur.
Au contraire, au début de l’adolescence, c’est-à-dire en moyenne en France
entre 10 et 12 ans chez les filles et entre 12 et 14 ans chez les garçons, les modi-
fications deviennent très rapides. Les médecins et les éducateurs savent qu’il
s’agit là d’une évolution tout à fait normale, mais le jeune lui, incapable encore
d’avoir une vision détendue de la réalité, se croit plus ou moins consciemment,
un cas particulier, en infériorité par rapport à la majorité des jeunes de son âge.
Certes, il sait, par des images plus ou moins authentiques, fournies par le petit et
le grand écran que dans quelques années, il aura - enfin - une morphologie très
différente, celle des adultes, tout en s’inquiétant, outre mesure comment il sera à
cet âge. À quelques exceptions près, l’adolescent ignore les différents stades qu’il
devra traverser.

Ce qui paraît une évolution normale et anomalie, du moins que je crois exis- temps, je ne quitte pas les autres du re-
banale au médecin, peut lui apparaître tante. C’est peut-être ridicule mais je gard de peur qu’ils ne m’observent».
singulier, voire d’une anormalité an- m’en fais une maladie: mon ventre. Bien entendu, le poids et la taille de
goissante. Il n’est donc pas étonnant Ça paraît drôle lorsqu’on y pense. ce garçon étaient très proches des me-
qu’il redoute certaines caractéristiques D’ailleurs, qui pourrait comprendre sures idéales; il n’a jamais eu de «gros
nouvelles de son corps et qu’il com- ce qui se passe en moi lorsque je le re- ventre». Ce texte nous permet de mieux
mence à se sentir autre; «pas comme garde ? C’est une véritable obsession; entrevoir le type de troubles que nous
tout le monde». Or, pendant cette pé- je le vois gros, gras, difforme. L’est-il allons étudier sous le terme de «dys-
riode, la moindre inquiétude pourrait en réalité ? C’est ce que je redoute. morphophobie» (DMP dans le texte).
prendre des proportions démesurées Rien que le fait de l’observer me donne
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Avant de commencer l’analyse de ces
dans l’esprit du jeune, avec des consé- des craintes. Je le compare â celui des
manifestations anxieuses en rapport
quences déroutantes. autres, je m’en diminue, je m’en fais un
avec les particularités de la perception
L’adolescent s’imagine que sa mor- complexe. Je n’ose pas le faire voir, je
de l’image corporelle, il nous semble
phologie, à un certain moment de son le cache.
utile de expliciter les terminologies qui
évolution, n’est plus dans les bonnes Dès que je me déshabille, c’est avec s’y rapportent.
normes et qu’il est gravement «dys- hâte que je mets ma veste de pyjama.
Le terme DMP fut créé par Kraepelin
morphique». Il s’examine, s’interroge, Je le rentre. Je ne peux le considérer en
dans la 8ème édition de son Traité de psy-
guette les regards de son entourage es- public; avec mes camarades, j’en ai la
chiatrie (2) et appliqué aux malades chez
saie de se rassurer, mais sa conviction crainte. J’ai peur qu’on le remarque.
qui ces phénomènes occupaient une
pessimiste devient de plus en plus trou- Dès qu’un reproche m’est fait, me voilà
grande partie du champ de conscience
blante; il n’ose pas en parler, l’aspect terrassé, abattu, comme si on venait de
et se présentaient au psychiatre comme
de son corps lui fait peur. m’insulter. Que de craintes inutiles ! Et
un symptôme évident et important du
Ainsi, un léger excès de poids prépu- pourtant, à cause de lui, je m’en pro-
tableau clinique. Kraepelin considérait
bertaire a-t-il pu véritablement torturer cure. Un simple ventre cause de tant
cette «préoccupation anormale concer-
un de nos garçons. Nous allons citer le de souffrances et de tourments ! Je me
nant l’esthétique du corps» comme un
passage de son «journal intime» qu’il vois mal foutu, pas comme les autres,
phénomène obsessionnel non délirant.
a bien voulu nous confier et qui parle avec un ventre bedonnant, répugnant.
Dès que je me mets torse nu, c’est un En France, Seglas partageait cette opi-
de son «gros ventre». Mieux que des
considérations théoriques, il nous mon- effort que je m’impose. J’essaie de me
trera le désarroi que peut provoquer dominer, de me raisonner, de me dire
C2 q53 p1r1ît 5n2 év4l5t34n n4rm1l2 2t b1n1l2 15 méd2c3n, p25t l53 1pp1r1îtr2 s3ng5l32r, v43r2 d’5n2 1n4rm1l3té 1ng43ss1nt2. 3l n’2st d4nc p1s ét4nn1nt q5’3l r2d45t2 c2rt13n2s c1r1ctér3st3q52s n45v2ll2s d2 s4n c4rps 2t q5’3l c4mm2nc2 à s2 s2nt3r 15tr2; «p1s c4mm2 t45t l2 m4nd2». 4r, p2nd1nt c2tt2 pér34d2, l1 m43ndr2 3nq53ét5d2 p45rr13t pr2ndr2 d2s pr4p4rt34ns dém2s5ré2s d1ns l’2spr3t d5 j25n2, 1v2c d2s c4nséq52nc2s dér45t1nt2s.
L’1d4l2sc2nt s’3m1g3n2 q52 s1 m4rph4l4g32, à 5n c2rt13n m4m2nt d2 s4n év4l5t34n, n’2st pl5s d1ns l2s b4nn2s n4rm2s 2t q5’3l 2st gr1v2m2nt «d6sm4rph3q52». 3l s’271m3n2, s’3nt2rr4g2, g52tt2 l2s r2g1rds d2 s4n 2nt45r1g2 2ss132 d2 s2 r1ss5r2r m13s s1 c4nv3ct34n p2ss3m3st2 d2v32nt d2 pl5s 2n pl5s tr45bl1nt2; 3l n’4s2 p1s 2n p1rl2r, l’1sp2ct d2 s4n c4rps l53 f13t p25r.
13ns3, 5n lég2r 27cès d2 p43ds prép5b2rt13r2 1-t-3l p5 vér3t1bl2m2nt t4rt5r2r 5n d2 n4s g1rç4ns. N45s 1ll4ns c3t2r l2 p1ss1g2 d2 s4n «j45rn1l 3nt3m2» q5’3l 1 b32n v45l5 n45s c4nf32r 2t q53 p1rl2 d2 s4n «gr4s v2ntr2». M3257 q52 d2s c4ns3dér1t34ns thé4r3q52s, 3l n45s m4ntr2r1 l2 dés1rr43 q52 p25t pr4v4q52r ch2z 5n j25n2 h4mm2 d2 16 1ns, s5pér325r2m2nt 3nt2ll3g2nt, 5n2 p1rt3c5l1r3té d2 s4n c4rps.
«Q52 d2 t4rt5r2s p45r s3 p25, 2t p45rt1nt, c’2st 1v2c d2s p2t3ts dét13ls q5’4n s2 cré2 d2 gr4s pr4blèm2s; c’2st 5n2 s4rt2 d2 p1r1l6s32. J2 s53s, f37é s5r 5n2 1n4m1l32, d5 m43ns q52 j2 cr43s 273st1nt2. C’2st p25t-êtr2 r3d3c5l2 m13s j2 m’2n f13s 5n2 m1l1d32: m4n v2ntr2. Ç1 p1r1ît drôl2 l4rsq5’4n 6 p2ns2. D’13ll25rs, q53 p45rr13t c4mpr2ndr2 c2 q53 s2 p1ss2 2n m43 l4rsq52 j2 l2 r2g1rd2 ? C’2st 5n2 vér3t1bl2 4bs2ss34n; j2 l2 v43s gr4s, gr1s, d3ff4rm2. L’2st-3l 2n ré1l3té ? C’2st c2 q52 j2 r2d45t2. R32n q52 l2 f13t d2 l’4bs2rv2r m2 d4nn2 d2s cr13nt2s. J2 l2 c4mp1r2 â c2l53 d2s 15tr2s, j2 m’2n d3m3n52, j2 m’2n f13s 5n c4mpl272. J2 n’4s2 p1s l2 f13r2 v43r, j2 l2 c1ch2.
Dès q52 j2 m2 désh1b3ll2, c’2st 1v2c hât2 q52 j2 m2ts m1 v2st2 d2 p6j1m1. J2 l2 r2ntr2. J2 n2 p257 l2 c4ns3dér2r 2n p5bl3c; 1v2c m2s c1m1r1d2s, j’2n 13 l1 cr13nt2. J’13 p25r q5’4n l2 r2m1rq52. Dès q5’5n r2pr4ch2 m’2st f13t, m2 v43là t2rr1ssé, 1b1tt5, c4mm2 s3 4n v2n13t d2 m’3ns5lt2r. Q52 d2 cr13nt2s 3n5t3l2s ! 2t p45rt1nt, à c15s2 d2 l53, j2 m’2n pr4c5r2. 5n s3mpl2 v2ntr2 c15s2 d2 t1nt d2 s45ffr1nc2s 2t d2 t45rm2nts ! J2 m2 v43s m1l f45t5, p1s c4mm2 l2s 15tr2s, 1v2c 5n v2ntr2 b2d4nn1nt, rép5gn1nt. Dès q52 j2 m2 m2ts t4rs2 n5, c’2st 5n 2ff4rt q52 j2 m’3mp4s2. J’2ss132 d2 m2 d4m3n2r, d2 m2 r13s4nn2r, d2 m2 d3r2 «J2 s53s c4mm2 l2s 15tr2s»; 2n mêm2 t2mps, j2 n2 q53tt2 p1s l2s 15tr2s d5 r2g1rd d2 p25r q5’3ls n2 m’4bs2rv2nt».
B32n 2nt2nd5, l2 p43ds 2t l1 t13ll2 d2 c2 g1rç4n ét132nt très pr4ch2s d2s m2s5r2s 3dé1l2s; 3l n’1 j1m13s 25 d2 «gr4s v2ntr2». C2 t27t2 n45s p2rm2t d2 m3257 2ntr2v43r l2 t6p2 d2 tr45bl2s q52 n45s 1ll4ns ét5d32r s45s l2 t2rm2 d2 «d6sm4rph4ph4b32» (DMP d1ns l2 t27t2).
1v1nt d2 c4mm2nc2r l’1n1l6s2 d2 c2s m1n3f2st1t34ns 1n7325s2s 2n r1pp4rt 1v2c l2s p1rt3c5l1r3tés d2 l1 p2rc2pt34n d2 l’3m1g2 c4rp4r2ll2, 3l n45s s2mbl2 5t3l2 d2 27pl3c3t2r l2s t2rm3n4l4g32s q53 s’6 r1pp4rt2nt.
L2 t2rm2 DMP f5t créé p1r Kr12p2l3n d1ns l1 8èm2 éd3t34n d2 s4n «Tr13té d2 ps6ch31tr32» (2) 2t 1ppl3q5é 157 m1l1d2s ch2z q53 c2s phén4mèn2s 4cc5p132nt 5n2 gr1nd2 p1rt32 d5 ch1mp d2 c4nsc32nc2 2t s2 prés2nt132nt 15 ps6ch31tr2 c4mm2 5n s6mptôm2 év3d2nt 2t 3mp4rt1nt d5 t1bl215 cl3n3q52. Kr12p2l3n c4ns3dér13t c2tt2 «pré4cc5p1t34n 1n4rm1l2 c4nc2rn1nt l’2sthét3q52 d5 c4rps» c4mm2 5n phén4mèn2 4bs2ss34nn2l n4n dél3r1nt.
L1 d6sm4rph4ph4b32 -
l1 p25r d’êtr2 l13d.
C4mm2nt ? P45rq543 ?

P1rm3 l2s m5lt3pl2s d3ff3c5ltés q52 l1 p5b2rté pr4v4q52 2t q53 2ntr2nt d1ns l2 c1dr2 d2 l1 «cr3s2 d’1d1pt1t34n» d2s 1d4l2sc2nts, l1 tr1nsf4rm1t34n c4rp4r2ll2 j452 5n rôl2 3mp4rt1nt, tr4p s45v2nt s45s-2st3mé p1r l2s spéc31l3st2s d2s b3pèd2s 2n h2rb2.
Ch1c5n s13t q5’2n génér1l, l’2nf1nt ch1ng2 r2l1t3v2m2nt p25 d’1sp2ct 27tér325r.
15 c4ntr13r2, 15 déb5t d2 l’1d4l2sc2nc2, c’2st-à-d3r2 2n m462nn2 2n Fr1nc2 2ntr2 10 2t 12 1ns ch2z l2s f3ll2s 2t 2ntr2 12 2t 14 1ns ch2z l2s g1rç4ns, l2s m4d3f3c1t34ns d2v32nn2nt très r1p3d2s. L2s méd2c3ns 2t l2s éd5c1t25rs s1v2nt q5’3l s’1g3t là d’5n2 év4l5t34n t45t à f13t n4rm1l2, m13s l2 j25n2 l53, 3nc1p1bl2 2nc4r2 d’1v43r 5n2 v3s34n dét2nd52 d2 l1 ré1l3té, s2 cr43t pl5s 45 m43ns c4nsc32mm2nt, 5n c1s p1rt3c5l32r, 2n 3nfér34r3té p1r r1pp4rt à l1 m1j4r3té d2s j25n2s d2 s4n âg2.
C2rt2s, 3l s13t, p1r d2s 3m1g2s pl5s 45 m43ns 15th2nt3q52s, f45rn32s p1r l2 p2t3t 2t l2 gr1nd écr1n q52 d1ns q52lq52s 1nné2s, 3l 15r1 - 2nf3n- 5n2 m4rph4l4g32 très d3ffér2nt2, c2ll2 d2s 1d5lt2s, t45t 2n s’3nq53ét1nt, 45tr2 m2s5r2 c4mm2nt 3l s2r1 à c2t âg2. À q52lq52s 27c2pt34ns près, l’1d4l2sc2nt 3gn4r2 l2s d3ffér2nts st1d2s q5’3l d2vr1 tr1v2rs2r.
P1r J42 F3nd2r (1)

chez un jeune homme de 16 ans, supé- «Je suis comme les autres»; en même
rieurement intelligent, une particularité
de son corps.
(1) Ancien directeur du centre familial de jeunes (CFDJ) de Vitry jusqu’à la fermeture en 1983, puis du Plessis-
«Que de tortures pour si peu, et pour- Trévise, jusqu’à son départ en 1991. Cet article est une actualisation du chapitre du livre La prison, c’est
tant, c’est avec des petits détails qu’on dehors de S. TOMKIEWICZ, J. FINDER, B. ZEILLER et C. MARTIN, Éditions Delachaux & Niestlé, Paris, 1979.
se crée de gros problèmes; c’est une (2) Ce traité (en allemand) a connu huit éditions entre 1883 et 1915, ainsi qu’une neuvième édition post-
sorte de paralysie. Je suis, fixé sur une hume en 1927.

JDJ n° 330 - décembre 2013


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Il ne s’agit pas d’une pathologie lourde, mais plutôt
d’une anxiété de l’individu face à son image

nion (3). P. Janet, quant à lui, décrit sous faire à des malades psychiquement très jamais leurs préoccupations DMP ne
le nom de «honte de son propre corps» atteints chez qui la DMP s’inscrivait furent mises en avant spontanément ni
des phénomènes tantôts délirants, tan- dans un contexte justifiant une consul- par la famille, ni par l’adolescent lors
tôt obsessionnels (4). tation spécialisée ou une hospitalisa- des premiers contacts avec lui.
Les auteurs soviétiques, en parti- tion. Les auteurs américains de forma- Pas une fois ces troubles ne furent men-
culier Korkina (5) et, en France, C. tion surtout endocrinologique étaient tionnés dans les dossiers médicopsy-
Koupernik (6) remarquent la prédo- sollicités par les parents inquiets de chologiques établis avant l’entrée au
minance de ces symptômes pendant prétendues anomalies glandulaires chez Foyer. Pendant longtemps, ils ne furent
l’adolescence. En URSS, les malades leurs enfants. Enfin, les psychologues mis en évidence que lors des entre-
sont souvent envoyés par les «Insti- travaillaient sur des enquêtes-question- tiens psychothérapiques. Mais, depuis
tuts de beauté». La DMP qui se pré- naires et sur des entretiens chez des que nous en sommes conscients, nous
sentait d’abord comme une obsession jeunes réputés normaux. pouvons les faire surgir dès le premier
donnait progressivement lieu à un Nous avons choisi le terme de DMP entretien.
délire schizophrénique. emprunté à la psychiatrie classique
À propos de ces malades, C. Koupernik pour des raisons de commodité lin- Les manifestations de
parle d’ailleurs d’une véritable «psy- guistique et pour souligner la gravité
chose de la laideur». Le terme DMP, relative, mais certaine du phénomène, la dysmorphophobie
fut également appliqué à de tels cas tout au moins dans le milieu étudié par
psychiatriques par Dietrich (7) et, très nous. Remarquons qu’il ne s’agit pas ici La dysmorphophobie affecte de ma-
récemment, par F. Fournet dans sa d’une «phobie» au sens strict du terme, nière spectaculaire les adolescents des
thèse (8). pas plus d’ailleurs que chez Kraepelin, deux sexes et à un degré moindre et
Les phénomènes que nous allons dé- mais plutôt d’idée obsédantes. plus occulté, les adultes. Il ne s’agit pas
crire sont beaucoup plus fréquents et en En effet, nous avons étudié la DMP dans d’une pathologie lourde, mais plutôt
réalité assez différents: ils n’occupent un milieu particulier où elle semble d’une anxiété de l’individu face à son
pas la majeure partie du champ de la n’avoir jamais été systématiquement image. Cette anxiété ne provient pas
conscience, n’apparaissent qu’excep- observée, à savoir chez les garçons de seulement de l’image réfléchie par le
tionnellement de façon spontanée et ne notre Foyer de Vitry. Notre travail miroir, cette dernière étant d’ailleurs
comportent pas un pronostic aussi fâ- complète certains travaux américains tellement assimilée mentalement, que
cheux que celui observé par les auteurs décrivant l’influence des dysmorphies le sujet s’en accommode progressive-
soviétiques. réelles sur les conduites délinquantes et ment, mais également et surtout par
Dans un courant de recherches psy- les bienfaits de la chirurgie esthétique la comparaison avec l’entourage, les
chanalytiques, Schilder créée en 1935 dans ces cas. Nous n’avons appris que amis, la fratrie et les archétypes (ac-
le terme «Body-image disturbance» progressivement à apprécier l’impor- teurs, chanteurs, sportifs, personnalités
(perturbation de l’image corporelle) tance de ces problèmes, préoccupés à forte notoriété, etc. ).
qu’il distingue des troubles du schéma que nous étions par les difficultés et les Elle consiste à jeter un regard très cri-
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corporel bien connus des neurolo- urgences de la vie quotidienne. tique sur sa propre morphologie jusqu’à
gues (9). Ce terme est repris par les en- Aucun des garçons ici décrits n’a été en concevoir un rejet de son corps, sans
docrinologues américains, en particu- psychotique ni suivi dans une consul- tenir compte des éléments objectifs tels
lier par W. Schönfeld (10). Ils analysent tation d’endocrinologie: aucun n’était que la chaîne génétique (un Scandinave
les inquiétudes qui amènent des jeunes réellement dysmorphique et leur évo- aura beaucoup de peine à ressembler
gens et leur famille à demander conseil lution pubertaire jugée objectivement a à un Hawaïen), le stade d’évolution
à un médecin endocrinologue et ils presque toujours été dans les limites de inévitable (une adolescente de 14 ans
étudient le retentissement psychique la normale. n’a pas encore les formes d’une jeune
des troubles morphologiques résultant femme de 25 ans), les pathologies tem-
Ce qui distingue notre groupe des ma- poraires (un déficit pondéral, ou prise
de déviations minimes par rapport à la lades psychiatriques et des malades
courbe habituelle de croissance, par de poids ponctuels).
pseudo-endocriniens est le fait que
exemple, les obésité prépubertaires 2n Fr1nc2, S2gl1s p1rt1g213t c2tt2 4p3n34n (3). P. J1n2t, q51nt à l53, décr3t s45s l2 n4m d2 «h4nt2 d2 s4n pr4pr2 c4rps» d2s phén4mèn2s t1ntôts dél3r1nts, t1ntôt 4bs2ss34nn2ls (4).
L2s 15t25rs s4v3ét3q52s, 2n p1rt3c5l32r K4rk3n1 (5) 2t, 2n Fr1nc2, C. K45p2rn3k (6) r2m1rq52nt l1 préd4m3n1nc2 d2 c2s s6mptôm2s p2nd1nt l’1d4l2sc2nc2. 2n 5. R. S. S., l2s m1l1d2s s4nt s45v2nt 2nv46és p1r l2s «3nst3t5ts d2 b215té». L1 DMP q53 s2 prés2nt13t d’1b4rd c4mm2 5n2 4bs2ss34n d4nn13t pr4gr2ss3v2m2nt l325 à 5n dél3r2 sch3z4phrén3q52.
À pr4p4s d2 c2s m1l1d2s, C. K45p2rn3k p1rl2 d’13ll25rs d’5n2 vér3t1bl2 «ps6ch4s2 d2 l1 l13d25r». L2 t2rm2 DMP, f5t ég1l2m2nt 1ppl3q5é à d2 t2ls c1s ps6ch31tr3q52s p1r D32tr3ch (7) 2t, très réc2mm2nt, p1r F. F45rn2t d1ns s1 thès2 (8).
L2s phén4mèn2s q52 n45s 1ll4ns décr3r2 s4nt b215c45p pl5s fréq52nts 2t 2n ré1l3té 1ss2z d3ffér2nts: 3ls n’4cc5p2nt p1s l1 m1j25r2 p1rt32 d5 ch1mp d2 l1 c4nsc32nc2, n’1pp1r13ss2nt q5’27c2pt34nn2ll2m2nt d2 f1ç4n sp4nt1né2 2t n2 c4mp4rt2nt p1s 5n pr4n4st3c 15ss3 fâch257 q52 c2l53 4bs2rvé p1r l2s 15t25rs s4v3ét3q52s.
D1ns 5n c45r1nt d2 r2ch2rch2s ps6ch1n1l6t3q52s, Sch3ld2r créé2 2n 1935 l2 t2rm2 «B4d6-3m1g2 d3st5rb1nc2» (p2rt5rb1t34n d2 l’3m1g2 c4rp4r2ll2) q5’3l d3st3ng52 d2s tr45bl2s d5 schém1 c4rp4r2l b32n c4nn5s d2s n25r4l4g52s (9). C2 t2rm2 2st r2pr3s p1r l2s 2nd4cr3n4l4g52s 1mér3c13ns, 2n p1rt3c5l32r p1r W. Schönf2ld (10). 3ls 1n1l6s2nt l2s 3nq53ét5d2s q53 1mèn2nt d2s j25n2s g2ns 2t l25r f1m3ll2 à d2m1nd2r c4ns23l à 5n méd2c3n 2nd4cr3n4l4g52 2t 3ls ét5d32nt l2 r2t2nt3ss2m2nt ps6ch3q52 d2s tr45bl2s m4rph4l4g3q52s rés5lt1nt d2 dév31t34ns m3n3m2s p1r r1pp4rt à l1 c45rb2 h1b3t52ll2 d2 cr43ss1nc2, p1r 272mpl2 l2s 4bés3té prép5b2rt13r2s légèr2s 45 d2s r2t1rds 1pp1r2nts d2 l1 cr43ss1nc2 st1t5r1l2.
2nf3n, l2s ps6ch4l4g52s c4mm2 B. Z1zz4 (11) s2 pré4cc5p2nt 2n génér1l d2 l1 f1ç4n d4nt l2s m4d3f3c1t34ns c4rp4r2ll2s s4nt c4nsc32mm2nt r2ss2nt32s ch2z l2s 1d4l2sc2nts p1r 13ll25rs n4rm157.
13ns3, l2s mêm2s pré4cc5p1t34ns s4nt c4ns3déré2s t1ntôt c4mm2 5n phén4mèn2 n4rm1l 45 pr2sq52 2t t1ntôt c4mm2 5n s3gn2 d2 névr4s2, v43r2 d2 ps6ch4s2. C2tt2 d3v2rg2nc2 d’4pt3q52 n45s s2mbl2 l3é2 15 r2cr5t2m2nt d2s m1l1d2s 2t à l1 méth4d4l4g32 2mpl46é2.
L2s ps6ch31tr2s cl1ss3q52s 1v132nt 1ff13r2 à d2s m1l1d2s ps6ch3q52m2nt très 1tt23nts ch2z q53 l1 DMP s’3nscr3v13t d1ns 5n c4nt27t2 j5st3f31nt 5n2 c4ns5lt1t34n spéc31l3sé2 45 5n2 h4sp3t1l3s1t34n. L2s 15t25rs 1mér3c13ns d2 f4rm1t34n s5rt45t 2nd4cr3n4l4g3q52 ét132nt s4ll3c3tés p1r l2s p1r2nts 3nq532ts d2 prét2nd52s 1n4m1l32s gl1nd5l13r2s ch2z l25rs 2nf1nts. 2nf3n, l2s ps6ch4l4g52s tr1v13ll132nt s5r d2s 2nq5êt2s-q52st34nn13r2s 2t s5r d2s 2ntr2t32ns ch2z d2s j25n2s rép5tés n4rm157.
N45s 1v4ns ch43s3 l2 t2rm2 d2 DMP 2mpr5nté à l1 ps6ch31tr32 cl1ss3q52 p45r d2s r13s4ns d2 c4mm4d3té l3ng53st3q52 2t p45r s45l3gn2r l1 gr1v3té r2l1t3v2 m13s c2rt13n2 d5 phén4mèn2, t45t 15 m43ns d1ns l2 m3l325 ét5d3é p1r n45s. R2m1rq54ns q5’3l n2 s’1g3t p1s 3c3 d’5n2 «ph4b32» 15 s2ns str3ct d5 t2rm2, p1s pl5s d’13ll25rs q52 ch2z Kr12p2l3n, m13s pl5tôt d’3dé2 4bséd1nt2s.
2n 2ff2t, n45s 1v4ns ét5d3é l1 DMP d1ns 5n m3l325 p1rt3c5l32r 4ù 2ll2 s2mbl2 n’1v43r j1m13s été s6stém1t3q52m2nt 4bs2rvé2, à s1v43r ch2z l2s g1rç4ns d2 n4tr2 F462r d2 V3tr6. N4tr2 tr1v13l c4mplèt2 c2rt13ns tr1v157 1mér3c13ns décr3v1nt l’3nfl52nc2 d2s d6sm4rph32s ré2ll2s s5r l2s c4nd53t2s dél3nq51nt2s 2t l2s b32nf13ts d2 l1 ch3r5rg32 2sthét3q52 d1ns c2s c1s. N45s n’1v4ns 1ppr3s q52 pr4gr2ss3v2m2nt à 1ppréc32r l’3mp4rt1nc2 d2 c2s pr4blèm2s, pré4cc5pés q52 n45s ét34ns p1r l2s d3ff3c5ltés 2t l2s 5rg2nc2s d2 l1 v32 q54t3d32nn2.
15c5n d2s g1rç4ns 3c3 décr3ts n’1 été ps6ch4t3q52 n3 s53v3 d1ns 5n2 c4ns5lt1t34n d’2nd4cr3n4l4g32: 15c5n n’ét13t ré2ll2m2nt d6sm4rph3q52 2t l25r év4l5t34n p5b2rt13r2 j5gé2 4bj2ct3v2m2nt 1 pr2sq52 t45j45rs été d1ns l2s l3m3t2s d2 l1 n4rm1l2.
C2 q53 d3st3ng52 n4tr2 gr45p2 d2s m1l1d2s ps6ch31tr3q52s 2t d2s m1l1d2s ps25d4-2nd4cr3n32ns 2st l2 f13t q52 j1m13s l25rs pré4cc5p1t34ns DMP n2 f5r2nt m3s2s 2n 1v1nt sp4nt1ném2nt n3 p1r l1 f1m3ll2, n3 p1r l’1d4l2sc2nt l4rs d2s pr2m32rs c4nt1cts 1v2c l53.
P1s 5n2 f43s c2s tr45bl2s n2 f5r2nt m2nt34nnés d1ns l2s d4ss32rs méd3c4ps6ch4l4g3q52s ét1bl3s 1v1nt l’2ntré2 15 F462r. P2nd1nt l4ngt2mps, 3ls n2 f5r2nt m3s 2n év3d2nc2 q52 l4rs d2s 2ntr2t32ns ps6ch4thér1p3q52s. M13s, d2p53s q52 n45s 2n s4mm2s c4nsc32nts, n45s p45v4ns l2s f13r2 s5rg3r dès l2 pr2m32r 2ntr2t32n.

P45r l2 v3s1g2, 4n n4t2 p1rf43s ch2z d2 j25n2s 1d4l2sc2nts, l1 cr13nt2 d2 r3d2s p5r2m2nt 3m1g3n13r2s.
L2 c45 : tr4p gr4s (4n d3r13t 5n b425f, 45 5n2 v1ch2, s2l4n l2 s272) tr4p m13gr2, (1v2c 5n p2t3t c4ll32r, j’2n f2r13s tr43s f43s l2 t45r).
L2s m1n3f2st1t34ns d2 l1 d6sm4rph4ph4b32
L1 d6sm4rph4ph4b32 1ff2ct2 d2 m1n3èr2 sp2ct1c5l13r2 l2s 1d4l2sc2nts d2s d257 s272s 2t à 5n d2gré m43ndr2 2t pl5s 4cc5lté, l2s 1d5lt2s. 3l n2 s’1g3t p1s d’5n2 p1th4l4g32 l45rd2, m13s pl5tôt d’5n2 1n73été d2 l’3nd3v3d5 f1c2 s4n 3m1g2. C2tt2 1n73été n2 pr4v32nt p1s s25l2m2nt d2 l’3m1g2 réfléch32 p1r l2 m3r43r, c2tt2 d2rn3èr2 ét1nt d’13ll25rs t2ll2m2nt 1ss3m3lé2 m2nt1l2m2nt, q52 l2 s5j2t s’2n 1cc4mm4d2 pr4gr2ss3v2m2nt, m13s ég1l2m2nt 2t s5rt45t p1r l1 c4mp1r13s4n 1v2c l’2nt45r1g2, l2s 1m3s, l1 fr1tr32 2t l2s 1rchét6p2s (1ct25rs, ch1nt25rs, sp4rt3fs, p2rs4nn1l3tés à f4rt2 n4t4r3été 2tc. ).
2ll2 c4ns3st2 à j2t2r 5n r2g1rd très cr3t3q52 s5r s1 pr4pr2 m4rph4l4g32 j5sq5’à 2n c4nc2v43r 5n r2j2t d2 s4n c4rps, s1ns t2n3r c4mpt2 d2s élém2nts 4bj2ct3fs t2ls q52 l1 ch1în2 génét3q52 (5n sc1nd3n1v2 15r1 b215c45p d2 p23n2 à r2ss2mbl2r à 5n h1w1ï2n), l2 st1d2 d’év4l5t34n 3név3t1bl2 (5n2 1d4l2sc2nt2 d2 14 1ns n’1 p1s 2nc4r2 l2s f4rm2s d’5n2 j25n2 f2mm2 d2 25 1ns), l2s p1th4l4g32s t2mp4r13r2s (5n déf3c3t p4ndér1l, 45 pr3s2 d2 p43ds p4nct52ls).
L1 DMP s2 m1n3f2st2 ég1l2m2nt p1r l1 p2rc2pt34n 271géré2 2t pr2sq52 4bs2ss34nn2ll2 d’5n p2t3t déf15t 4bj2ct3f 2t l1 pl5p1rt d5 t2mps 3nv3s3bl2 p45r l’4bs2rv1t25r, q53 d2v32nt 5n2 d3sgrâc2 3rréméd31bl2 p45r l’3ntér2ssé (5n gr13n d2 b215té d2rr3èr2 l’4r23ll2, 5n légèr2 1s6métr32, 5n lég2r pr4gn1th3sm2 2tc. ). L2s p43nts d2 f371t34n d2 c2tt2 DMP s4nt c4mm5ns 157 f3ll2s 2t 157 g1rç4ns : l1 têt2,
L1 ch2v2l5r2 : L2 g1rç4n 1fr4-1nt3ll13s q53 n2 s5pp4rt2 pl5s s1 ch2v2l5r2 crép52 2t n2 rêv2 q52 d’5n défr3s1g2 déf3n3t3f 45 d2 l4ng52s tr2ss2s «r1st1», l1 fl1mb461nt2 r45ss2, q53 1tt2nd 1v2c 3mp1t32nc2 l2 j45r d2 l1 pr2m3èr2 c4l4r1t34n s1lv1tr3c2 q53 2n f2r1 5n2 br5n2 157 6257 v2rts, 2nf3n déb1rr1ssé2 d2 l’2nc4mbr1nt2 ét3q52tt2 d2 r45q53n2.
D’5n2 m1n3èr2 génér1l2. l2s ch2v257 r13d2s s45h13t2nt 5n2 ch2v2l5r2 b45clé2 2t l2s fr3sés 5n2 c43ff5r2 l3ss2.
L2s 4r23ll2s : 2ll2s s4nt tr4p gr1nd2s 2t déc4llé2s (d2s f253ll2s d2 ch457) 45 r3d3c5l2m2nt p2t3t2s, l2 l4b2 l25r p1r13t p2nd1nt 45 3n273st1nt (s2nt3m2nt d’1tr4ph32)
L2s j452s : 2ll2s s4nt tr4p r4nd2s (4n d3r13t 5n bébé) 45 tr4p cr25s2s (5n2 vr132 têt2 d2 m4rt). L’ér6thr4ph4b32 (l1 p25r d2 r45g3r) 2st ég1l2m2nt 5n2 s45rc2 d2 s45c3s p45r l2s 1d4l2sc2nts.
L2 n2z : tr4p l4ng, tr4p c45rt, 2n f4rm2 d2 b2c (m13s ç1 s’4pèr2, h23n ?), dév3é, 2n tr4mp2tt2, (j’13 l’13r d’5n/2 1br5t3/2), l2s n2z c1m5s 45 dév3és s4nt h4nn3s.
L2s 6257 : 3ls n2 s4nt 2n génér1l, j1m13s d2 l1 b4nn2 c45l25r 2t d2 m1n3èr2 cl1ss3q52, l2s p4rt25rs d’6257 bl25s rêv2nt d’6257 n43s2tt2, 2t l2s r2g1rds d2 j13s, spéc5l2nt s5r l1 séd5ct34n d’5n2 423ll1d2 v2rt ém2r15d2. S2l4n l2s s5j2ts 3ls s4nt tr4p r1ppr4chés (4n d3r13t 5n2 ch452tt2) 45 tr4p 2sp1cés (f15t q52 j2 m2 pr2nn2 d2s l5n2tt2s d2 s4l23l 2n c3ném1sc4p2), l2s f157 str1b3sm2s s4nt ég1l2m2nt 1n734gèn2s (5n2 c4q52tt2r32 d1ns l’423l).
L2 m2nt4n : tr4p pr4ém3n2nt (l2 m2nt4n 2n g1l4ch2) 45 3n273st1nt (j’13 l2 m2nt4n f561nt).

L1 p3l4s3té : ch2z l2s f3ll2s, 5n2 h1nt3s2 (r2g1rd2, j2 s53s l1 f2mm2 à b1rb2, j’13 d5 p43l 157 p1tt2s), 1l4rs q52 ch2z l2s g1rç4ns 2ll2 2st l1 b32nv2n52, 5n d3plôm2 d2 v3r3l3té (1h, 3l f15t q52 j2 m2 r1s2, 1nn4nc2 f3èr2m2nt l2 p4rt25r d’5n j25n2 d5v2t).
L2 t4rs2 : ch2z l2 g1rç4n, 3l d43t 3mpér1t3v2m2nt êtr2 l1rg2 2t p53ss1nt, 4rné d2 p2ct4r157 1v1nt1g257 2t d’1bd4m3n157 3mpr2ss34nn1nts (l2s f1m25s2s «t1bl2tt2s d2 ch4c4l1t»). L2s br1s d43v2nt êtr2 m5sclés 2t l2s b3c2ps s13ll1nts, dès l1 m43ndr2 c4ntr1ct34n. D1ns l2 c1s c4ntr13r2, c’2st l1 c4nst2rn1t34n, (r2g1rd2 c4mm2 j2 s53s m13gr2, 4n d3r13t 5n dép4rté, 4n v43t m2s côt2s) 45 15 c4ntr13r2 (t’1s v5 l2 b3d2 q52 j2 m2 p132, j2 s53s t45t fl1sq52, j2 v13s d2m1nd2r 5n rég3m2 15 t45b3b). L1 p3l4s3té p2ct4r1l2 2st p1rf43s s45h13té2. 3l f15t ég1l2m2nt n4t2r l2 s6ndr4m2 d5 «m1l 157 s23ns» q53 1cc4mp1gn2 l1 ph1s2 p5b2rt13r2 2t q53 f13t r2d45t2r l1 cr43ss1nc2 3nt2mp2st3v2 d2 s23ns d2 f3ll2s.
Ch2z l2s f3ll2s, l2 t4rs2 2st s5rt45t c2ntré s5r l1 p43tr3n2, s6mb4l2 v3s3bl2 d2 l25r fém3n3té, q53 d43t êtr2 1ss2z h15t p2rché2, f2rm2 2t d’5n2 f4rm2 3dé1l2, l2s ép15l2s d43v2nt êtr2 dr43t2, l2s br1s r4nds 2t f2rm2s, m13s s1ns m5sc5l1t5r2 1pp1r2nt2. S3 l1 s3lh452tt2 n2 rép4nd p1s à c2s cr3tèr2s 3mpér1t3fs, l2s récr3m3n1t34ns f5s2nt (j’13 d2s ép15l2s d2 déb1rd25r, j’13 d2s br1s d2 m1tr4n2, j’13 p1s d2 br1s, c’2st d257 f3ls d2 f2r, j’13 d2s s23ns, 4n d3r13t d2s p3s d2 v1ch2 l13t3èr2, m2s s23ns, c’2st d257 l2nt3ll2s c4llé2s s5r 5n2 pl1nch2, t’1s v5 m4n b3d2 ? 4n cr43r13t q52 j2 s53s 2nc23nt2, j2 r2ss2mbl2 à 5n s1c d’4s, j’13 l2s ép15l2s 2n f4rm2 d2 B1d43t) 2tc.
L1 c23nt5r2 p2lv32nn2 : ch2z l2 g1rç4n, c2 s4nt s5rt45t l2s f2ss2s q53 s4nt l’4bj2t d2s 4bs2rv1t34ns l2s pl5s cr3t3q52s, 2ll2s d43v2nt êtr2 f2rm2s, r4nd2s, m13s s5rt45t p1s pr4ém3n2nt2s, l2s c53ss2s d43v2nt êtr2 m5sclé2s, m13s p1s tr4p gr4ss2s. Ch2z l2s f3ll2s, l2 v2ntr2 d43t êtr2 pl1t 2t 1nn4nc2r d2s c53ss2s g1lbé2s 2t l4ng3l3gn2s, l2s f2ss2s d43v2nt êtr2 f2rm2s, h15t-p2rché2s 2t r4nd2s, s3n4n, l2 thér1p25t2 1 dr43t à 5n2 l3t1n32 cl1ss3q52 : (j’13 d2s h1nch2s d2 p4nd25s2, j’13 d2s h1nch2s d2 m2c, j’13 5n gr4s c5l, j’13 l1 f2ss2 tr3st2, j’13 l1 l5n2 2n p1r2nthès2. 5n2 c2rt13n2 c1mbr5r2 d2 l1 t13ll2 2st b32n 1cc523ll32.
L2s j1mb2s : ch2z l2 g1rç4n, l1 m5sc5l1t5r2 2st v3v2m2nt s45h13té2, m13s t45t2f43s, 1v2c m4dér1t34n, l2s j1mb2s tr4p m13gr2s s4nt 1ss3m3lé2s à d2s «c1nn2s d2 s2r3n», tr4p ép13ss2s c2 s4nt d2s «j1mb4ns» 45 d2s «p4t2157». L2s f3ll2s s45h13t2nt t45t2s, 1v43r d2s j1mb2s d2 d1ns25s2 45 d2 g6mn1st2, l2s c53ss2s tr4p gr4ss2s l2s dés4l2nt 2t 2nc4r2 pl5s, l4rsq5’2ll2s l25r p1r13ss2nt tr4p f3n2s, (j’13 d2s c53ss2s d2 m45ch2), 2ll2s n2 v25l2nt p1s n4n pl5s, 1v43r d2s m4ll2ts d2 r5gb6m1n.
L2s p32ds : q52 c2 s43t l1 f3ll2 45 l2 g1rç4n, 3ls n2 d43v2nt p1s êtr2 tr4p gr1nds (d2s vr132s t1rg2tt2s) 45 tr4p p2t3ts (d2s p32ds d2 g23sh1). L1 dém1rch2 2st ég1l2m2nt l’4bj2t d2 b32n d2s t45rm2nts (j2 m1rch2 c4mm2 Ch1rl4t, j’13 l2s p32ds r2ntrés 2t j2 m1rch2 c4mm2 s3 j’1v13s p25r d2 l1 p2rdr2) 2tc.
L2s 4rg1n2s gén3t157 :
Ch2z l2 g1rç4n, l2 s6ndr4m2 d2 «p2t3t s272» 2st réc5rr2nt, l1 t13ll2 d5 pén3s 2t l2 v4l5m2 d5 scr4t5m d43v2nt êtr2 c4nséq52nts, l2s g1rç4ns c3rc4nc3s, p45r d2s r13s4ns c4nf2ss34nn2ll2s 45 thér1p25t3q52s, épr45v2nt 5n2 c2rt13n2 1n73été, q51nt à l1 q51l3té d2 l25r f5t5r2s r2l1t34ns s2752ll2s, 1mpl3f3é2 p1r l1 pr1t3q52 m1st5rb1t43r2 déjà c5lp1b3l3s1nt2 2n s43. L1 p3l4s3té p5b32nn2 d43t êtr2 f45rn32 2t v3r3l2.
Ch2z l1 f3ll2, l’ét1p2 d2 l1 c4mp1r13s4n 1v2c 5n frèr2, 5n c45s3n 45 5n c4p13n 2t l1 fr5str1t34n q53 s’2n s53t, 161nt été fr1nch32, l2 pr2m32r st1d2 2st l’1pp1r3t34n d2 l1 p3l4s3té p5b32nn2, p53s d2s pr2m3èr2s m2nstr51t34ns 3rrég5l3èr2s, p1rf43s d45l45r25s2s, q53 n2 l13ss2 p1s d2 l2s 3nq53ét2r, p53s c2ll2s-c3 s2 st1b3l3s1nt p45r d2v2n3r prév3s3bl2s, l1 p3l4s3té t1nt 1tt2nd52 d2v32nt l’4bj2t d’5n2 1tt2nt34n p1rt3c5l3èr2, 1f3n q5’2ll2 n2 d2v32nn2 p1s 3nd3scrèt2 2t tr4p 1b4nd1nt2, n4t1mm2nt l4rsq5’2ll2 s4nt 2n m13ll4t d2 b13n, 2n t2n52 d2 sp4rt 45 2n s45s-vêt2m2nts. L1 pr1t3q52 m1st5rb1t43r2 2st p45r 2ll2s t45t 15ss3 c5lp1b3l3s1nt2 q52 ch2z l2s g1rç4ns.
L1 t13ll2 : g1rç4ns 2t f3ll2s s45h13t2nt 1v43r 5n2 st1t5r2 r2sp2ct1bl2 : 1,80 m p45r l2s g1rç4ns, 5n b4n 1,70 p45r l2s f3ll2s (cr3tèr2 d5 m1nn2q53n1t). L2s 1d4l2sc2nts c4mpr2nn2nt très b32n q5’3ls s2 tr45v2nt à 5n st1d2 d’év4l5t34n p2rm1n2nt2, m13s 3ls m1n3f2st2nt né1nm43ns d2 l’3mp1t32nc2 2t dés 3nq53ét5d2s. P1rf43s 3ls 1cc2pt2nt l’év2nt51l3té d’5n2 t13ll2 3nfér325r2 à c2ll2 2sc4mpté2, m13s à c4nd3t34n d’êtr2 «b1r1q5é» (l2s g1rç4ns, d’1v43r «5n2 t13ll2 f3n2 2t d2 l4ng52s j1mb2s» (l2s f3ll2s). À c2 st1d2 d2 l25r cr43ss1nc2, 3ls r2d45t2nt dé t4mb2r 1m45r257 d’5n2 f3ll2 pl5s gr1nd2 45 d’5n g1rç4n tr4p gr1nd. 3ls n2 v25l2nt p1s êtr2 d2s «n1b4ts» 45 d2s «r1s2 m4tt2».
J1m13s s2 d3s2nt-2ll2s, j2 tr45v2r13 5n m1r3, 45 s3mpl2m2nt 5n m2c, 1v2c l1 s1l2 g525l2 2t l2 gr4s c5l q52 j’13.
L4rsq52 l2s 1d4l2sc2nt2s ép53sé2s p1r l25rs 1n73étés s’271m3n2nt 5n2 t45t2 d2rn3èr2 f43s d2v1nt l2 cr52l m3r43r vér3f3c1t25r, s1ns p45v43r s2 rés3gn2r à v32,, 2ll2s gém3ss2nt 2n cr31nt 1v2c 1m2rt5m2 2t dég4ût : «j2 s53s m1l f45t52 !»
L’éch4 3ntér325r l25r rép4nd à l’3nf3n3 : «m1l f45t5, m1l f45t5, m1l f45t5…»
Q52lq52f43s, q543q52 très r1r2m2nt, c2l1 c4rr2sp4nd hél1s, à l1 tr3st2 ré1l3té.
Q52ll2 h4rr25r ! M13s, l2 pl5s s45v2nt 3l n’2n 2st r32n, 1bs4l5m2nt r32n. F3ll2s 2t g1rç4ns p4ssèd2nt h1rm4n325s2m2nt t45t c2 q5’3l f15t p45r c2 q5’3l f15t, 2t 3l n2 s’1g3t q52 d’5n b1n1l m13s d45l45r257 phén4mèn2 d2 d6sm4rph4ph4b32.
C257 q53 s’2st3m2nt m1l-13més, p45r s2 c4ns4l2r, tr1v2rs2nt p1rf43s 5n2 pér34d2 d’1b5s 1l3m2nt13r2s. 4n s2 g1v2 p45r 45bl32r, p45r 1v43r 15 m43ns l2 pl13s3r d5 p1l13s. P53s 4n 1ggr1v2 s4n c1s 2n s2 d3s1nt : «15 p43nt 4ù j’2n s53s ç1 n’1 pl5s d’3mp4rt1nc2».
P45r l2s âm2s l2s pl5s s2ns3bl2s, q52lq52s k3l4s 2n tr4p s5ff3s2nt p45r 2ntr1în2r 5n d1ng2r257 r2f5s d2 s2 n45rr3r r13s4nn1bl2m2nt. L1 cr13nt2 d’5n2 c4rp5l2nc2 3m1g3n13r2 45 vr132, c4nd53t n4s f5t5r2s ch2rch25s2s d’ép457 v2rs 5n ét1t q53 r1pp2ll2 c2l53 d2s p25pl1d2s 1ff1mé2s. 5n2 gr1v2 1n4r2732 m2nt1l2 l2s g52tt2.
L2s m15v13s ps6ch4l4g52s l25r t2nd2nt 15ss3tôt l1 m13n 1v2c 5n 13r d2 f15ss2 c4mpét2nc2, p45r l2s 1ch2v2r p1r 5n2 d1ng2r25s2 h4sp3t1l3s1t34n. . L2s j25n2s s45ffr2nt d2 n2 p1s s2 déc45vr3r 1ss2z gr1nds, v43r2 tr4p gr1nds, d2 n2 p1s êtr2 1ss2z v3r3ls 45 fém3n3n2s p45r r2j43ndr2 l1 p2rf2ct34n d2 l’3m1g2 3dé1l2 q52 l25r prés2nt2nt l2s m13s4ns d2 pr4d5ct34n d2 c3ném1 s45s l1 f4rm2 d’ 3d4l2s f1rdé2s.
L’1d4l2sc2nt, m1l1dr43t2m2nt 3nf4rmé à l’éc4l2 c4mm2 à l1 m13s4n, c4mpr2nd r1r2m2nt l2s v2rt3g3n25s2s ét1p2s d2 s1 cr43ss1nc2. 3l r2d45t2 l’3nst1b3l3té 1ng43ss1nt2 d2 s4n 3m1g2 c4rp4r2ll2. C2l1 ch1ng2 tr4p r1p3d2m2nt, s1ns q5’3l 2n c4nn13ss2 l1 vr132 r13s4n. 3l s2 déb1t d4nc 1v2c d2s p25rs s2crèt2s s1ns n4mbr2, 2t 2n 1rr3v2 mêm2 d’1v43r p25r d’1v43r p25r.
2t l’4n dépr3m2. 4n r1t2 mêm2 l2s ét5d2s, 2n s2 f13s1nt q51l3f32r d2 p1r2ss257, d2 b4n à r32n. L2s p1r2nts 1ng43ssés, s45v2nt dép1ssés s1ns l’1dm2ttr2 ré2ll2m2nt, tr1în2nt l25r pr4gén3t5r2 d2 méd2c3n 2n méd2c3n, 15 mépr3s d5 déf3c3t d2 n4tr2 Séc5r3té s4c31l2.
4n s2 pl13nt d2s gr1nds 2nf1nts q53 rép4nd2nt tr4p, l2s 3ns4l2nts. 45 2nc4r2 d2 c257 q53 n2 rép4nd2nt p1s 1ss2z, q53 3nq53èt2nt p1r l25r s3l2nc2. 4n f13t 271m3n2r c257 q53 s4nt tr4p m45s. 4n d45t2 d2 l’éq53l3br2 m2nt1l d2 c257 q53 s4nt tr4p d5rs. 4n d2m1nd2 c4ns23l 157 méd2c3ns p45r l2s g1rç4ns pré4cc5pés, q53 c45r2nt tr4p l2s f3ll2s. 4n 273g2 t45t2s s4rt2s d2 f4rt3f31nts p45r c257 q53 n2 s’2n pré4cc5p2nt p1s 1ss2z. 4n 2st3m2 q5’5n2 f3ll2 b32n él2vé2, éq53l3bré2 n2 d43t s’3ntér2ss2r 15 s272 4pp4sé, 157 b4ît2s d2 n53t, q5’à l’âg2 j5gé n4rm1l p1r l2s p1r2nts. 2n 3gn4r1nc2 d2 c15s2 j5sq5’3c3, pr2sq52 p2rs4nn2 n’4s13t 1pp2l2r l2 vér3t1bl2 m1l p1r s4n n4m : «l2s j25n2s g2ns s4nt t45t s3mpl2m2nt d6sm4rph4ph4b2s».
L2s tr13t2m2nts
15 CFDJ, l2 tr13t2m2nt d2 l1 DMP, s2 v45dr13t à l1 f43s 3nd3v3d52l 2t d2 gr45p2, m2né p1r l’2ns2mbl2 d2 l’éq53p2. 3l n’2st j1m13s c4ns3déré c4mm2 5n tr13t2m2nt d’27c2pt34n, sép1ré 45 2n m1rgé d2s 15tr2s 1ct3v3tés s4c34éd5c1t3v2s 45 ps6ch4thér1p3q52s; b32n 15 c4ntr13r2, 3l 2st t45j45rs 4rg1n3q52m2nt l3é à l’2ns2mbl2 d2s t2chn3q52s 5t3l3sé2s 2t 1ppl3q5é s2l4n l2s b2s43ns gl4b157 d’5n 3nd3v3d5 45 d5 gr45pé.

légères ou des retards apparents de la


croissance staturale. (3) J. SEGLAS, Leçons cliniques sur les maladies mentales et nerveuses. Recueillies et publiées par le Dr MEIGE
H. Paris : Asselin et Houseau 1895.
Enfin, les psychologues comme B.
(4) P. JANET, Les obsessions et la psychasthénie, Paris : Alcan, 1903.
Zazzo (11) se préoccupent en général de
(5) M. V. KORKINA. La dysmorphomanie à l’âge de l’adolescence et des jeunes adultes. Moscou : Medicina, 1978;
la façon dont les modifications corpo- 224 (en russe)
relles sont consciemment ressenties (6) C. KOUPERNIK, publié avec E. James ANTHONY et Colette CHILAND, L’Enfant dans sa famille : Prévention en
chez les adolescents par ailleurs nor- psychiatrie de l’enfant en un temps de transition, PUF-Le fil rouge, 1984; avec Frederick STONE, Introduction
maux. à la psychiatrie infantile, Flammarion Médecine, 1992.
Ainsi, les mêmes préoccupations sont (7) H. DIETRICH, Dysmorphophobia. Arch Psychiatry Nerv 1962; 203, pp.511-518.
considérées tantôt comme un phé- (8) F. FOURNET, Contribution à l’étude des dysmorphophobies, Thèse, 1966, Faculté de médecine : 1966, Paris,
A. G. E. M. P.
nomène normal ou presque et tantôt
(9) P. SCHILDER, L’image du corps (1935), Gallimard, 1968.
comme un signe de névrose, voire de
(10) D. J, DUCHE, W. A. SCHONFELD et S. TOMKIEWICZ, «Aspect psychique du développement de l’adolescent».
psychose. Cette divergence d’optique
in L’abord psychiatrique de l’adolescence, 1966, 1 vol. Excerpta medica foundation, Ed Amsterdam etc.,
nous semble liée au recrutement des pp. 16-26 (en anglais), pp. 102-113 (en français).
malades et à la méthodologie employée. (11) R. ZAZZO, Image spéculaire et conscience de soi, Psychologie expérimentale et comparée. Paris : PUF, 1977,
Les psychiatres classiques avaient af- pp. 325-333.

JDJ n° 330 - décembre 2013


24
La perception exagérée et presque obsessionnelle
d’un petit défaut objectif

La DMP se manifeste également par les garçons elle est la bienvenue, un di- trop grosses les désolent et encore plus,
la perception exagérée et presque ob- plôme de virilité (ah, il faut que je me lorsqu’elles leur paraissent trop fines,
sessionnelle d’un petit défaut objectif rase, annonce fièrement le porteur d’un (j’ai des cuisses de mouche), elles ne
et la plupart du temps invisible pour jeune duvet). veulent pas non plus, avoir des mollets
l’observateur, qui devient une disgrâce Le torse : chez le garçon, il doit impé- de rugbyman.
irrémédiable pour l’intéressé (un grain rativement être large et puissant, orné Les pieds : que ce soit la fille ou le gar-
de beauté derrière l’oreille, un légère de pectoraux avantageux et d’abdomi- çon, ils ne doivent pas être trop grands
asymétrie, un léger prognathisme etc.). naux impressionnants (les fameuses (des vraies targettes) ou trop petits (des
Les points de fixation de cette DMP «tablettes de chocolat»). Les bras doi- pieds de geisha). La démarche est éga-
sont communs aux filles et aux gar- vent être musclés et les biceps saillants, lement l’objet de bien des tourments (je
çons : la tête, dès la moindre contraction. Dans le cas marche comme Charlot, j’ai les pieds
La chevelure : Le garçon afro-antillais contraire, c’est la consternation, (re- rentrés et je marche comme si j’avais
qui ne supporte plus sa chevelure cré- garde comme je suis maigre, on dirait peur de la perdre) etc.
pue et ne rêve que d’un défrisage dé- un déporté, on voit mes côtes) ou au Les organes génitaux :
finitif ou de longues tresses «rasta», contraire (t’as vu le bide que je me paie,
la flamboyante rousse, qui attend avec je suis tout flasque, je vais demander un Chez le garçon, le syndrome de «petit
impatience le jour de la première colo- régime au toubib). La pilosité pectorale sexe» est récurrent, la taille du pénis
ration salvatrice qui en fera une brune est parfois souhaitée. Il faut également et le volume du scrotum doivent être
aux yeux verts, enfin débarrassée de noter le syndrome du «mal aux seins» conséquents, les garçons circoncis,
l’encombrante étiquette de rouquine. qui accompagne la phase pubertaire et pour des raisons confessionnelles ou
qui fait redouter la croissance intem- thérapeutiques, éprouvent une certaine
D’une manière générale. les cheveux anxiété, quant à la qualité de leur fu-
raides souhaitent une chevelure bou- pestive de seins de filles.
tures relations sexuelles, amplifiée par
clée et les frisés une coiffure lisse. Chez les filles, le torse est surtout cen- la pratique masturbatoire déjà culpabi-
Les oreilles : elles sont trop grandes tré sur la poitrine, symbole visible de lisante en soi. La pilosité pubienne doit
et décollées (des feuilles de choux) ou leur féminité, qui doit être assez haut être fournie et virile.
ridiculement petites, le lobe leur pa- perchée, ferme et d’une forme idéale, Chez la fille, l’étape de la comparaison
raît pendant ou inexistant (sentiment les épaules doivent être droite, les bras avec un frère, un cousin ou un copain
d’atrophie) ronds et fermes, mais sans muscula- et la frustration qui s’en suit, ayant été
Les joues : elles sont trop rondes (on ture apparente. Si la silhouette ne ré- franchie, le premier stade est l’appari-
dirait un bébé) ou trop creuses (une pond pas à ces critères impératifs, les tion de la pilosité pubienne, puis des
vraie tête de mort). L’érythrophobie récriminations fusent (j’ai des épaules premières menstruations irrégulières,
(la peur de rougir) est également une de débardeur, j’ai des bras de matrone, parfois douloureuses, qui ne laisse pas
source de soucis pour les adolescents. j’ai pas de bras, c’est deux fils de fer, de les inquiéter, puis celles-ci se stabili-
j’ai des seins, on dirait des pis de vache sant pour devenir prévisibles, la pilosité
Le nez : trop long, trop court, en forme
laitière, mes seins, c’est deux lentilles tant attendue devient l’objet d’une at-
de bec (mais ça s’opère, hein ?), dévié,
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collées sur une planche, t’as vu mon tention particulière, afin qu’elle ne de-
en trompette, (j’ai l’air d’un/e abruti/e),
bide ? on croirait que je suis enceinte, je vienne pas indiscrète et trop abondante,
les nez camus ou déviés sont honnis.
ressemble à un sac d’os, j’ai les épaules notamment lorsqu’elles sont en maillot
Les yeux : ils ne sont en général, ja- en forme de Badoit) etc.
mais de la bonne couleur et de manière de bain, en tenue de sport ou en sous-
classique, les porteurs d’yeux bleus rê- La ceinture pelvienne : chez le garçon, vêtements. La pratique masturbatoire
vent d’yeux noisette, et les regards de ce sont surtout les fesses qui sont l’ob- est pour elles tout aussi culpabilisante
jais, spéculent sur la séduction d’une jet des observations les plus critiques, que chez les garçons.
œillade vert émeraude. Selon les sujets elles doivent être fermes, rondes, mais La taille : garçons et filles souhaitent
ils sont trop rapprochés (on dirait une surtout pas proéminentes, les cuisses avoir une stature respectable : 1,80 m
chouette) ou trop espacés (faut que je doivent être musclées, mais pas trop pour les garçons, un bon 1,70 pour les
me prenne des lunettes de soleil en ci- grosses. Chez les filles, le ventre doit filles (critère du mannequinat). Les ado-
némascope), les faux strabismes sont être plat et annoncer des cuisses gal- lescents comprennent très bien qu’ils se
également anxiogènes (une coquetterie bées et longilignes, les fesses doivent trouvent à un stade d’évolution perma-
dans l’œil). être fermes, haut perchées et rondes, nente, mais ils manifestent néanmoins
sinon, le thérapeute a droit à une lita- de l’impatience et des inquiétudes. Par-
Le menton : trop proéminent (le men- nie classique : j’ai des hanches de pon- fois ils acceptent l’éventualité d’une
ton en galoche) ou inexistant (j’ai le deuse, j’ai des hanches de mec, j’ai un taille inférieure à celle escomptée, mais
menton fuyant). gros cul, j’ai la fesse triste, j’ai la lune à condition d’être «baraqué» (les gar-
Pour le visage, on note parfois chez de en parenthèse. Une certaine cambrure çons d’avoir «une taille fine et de lon-
jeunes adolescents, la crainte de rides de la taille est bien accueillie. gues jambes» (les filles). À ce stade de
purement imaginaires. leur croissance, ils redoutent dé tomber
Les jambes : chez le garçon, la muscu-
Le cou : trop gros (on dirait un bœuf, ou lature est vivement souhaitée, mais tou- amoureux d’une fille plus grande ou
une vache, selon le sexe) trop maigre, tefois, avec modération, les jambes trop d’un garçon trop grand. Ils ne veulent
(avec un petit collier, j’en ferais trois maigres sont assimilées à des «cannes pas être des «nabots» ou des «rase-
fois le tour). de serin», trop épaisses ce sont des motte».
La pilosité : chez les filles, une han- «jambons» ou des «poteaux». Les filles Jamais se disent-elles, je trouverai un
tise (regarde, je suis la femme à barbe, souhaitent toutes, avoir des jambes de mari, ou simplement un mec, avec la
j’ai du poil aux pattes), alors que chez danseuse ou de gymnaste, les cuisses sale gueule et le gros cul que j’ai.

JDJ n° 330 - décembre 2013


25
Trouver consolation efficace en pensant qu’il existe
toujours quelqu’un de plus mal foutu que soi

Lorsque les adolescentes épuisées par de ceux qui ne répondent pas assez, Ce n’est que lorsque cette relation
leurs anxiétés s’examinent une toute qui inquiètent par leur silence. On fait confiante est établie, que le jeune peut
dernière fois devant le cruel miroir examiner ceux qui sont trop mous. On souhaiter voir un médecin et nous en
vérificateur, sans pouvoir se résigner doute de l’équilibre mental de ceux qui profitons pour faire procéder, si né-
à vie, elles gémissent en criant avec sont trop durs. On demande conseil aux cessaire, à un rappel de vaccins et un
amertume et dégoût : «je suis mal fou- médecins pour les garçons préoccupés, examen général de routine, qui peut
tue !» qui courent trop les filles. On exige conduire à dépister et soigner quelques
L’écho intérieur leur répond à l’infini : toutes sortes de fortifiants pour ceux anomalies mineures.
«mal foutu, mal foutu, mal foutu…» qui ne s’en préoccupent pas assez. On
estime qu’une fille bien élevée, équi-
Quelquefois, quoique très rarement,
librée ne doit s’intéresser au sexe op- Pour conclure
cela correspond hélas, à la triste réalité.
posé, aux boîtes de nuit, qu’à l’âge jugé
Quelle horreur ! Mais, le plus souvent normal par les parents. En ignorance Dysmorphophobes du XXIème siècle,
il n’en est rien, absolument rien. Filles de cause jusqu’ici, presque personne prenez désormais le temps de vous ob-
et garçons possèdent harmonieusement n’osait appeler le véritable mal par son server objectivement devant un miroir
tout ce qu’il faut pour ce qu’il faut, et il nom : «les jeunes gens sont tout simple- analogique ou numérique, sans plus
ne s’agit que d’un banal, mais doulou- ment dysmorphophobes». vous offusquer des remarques désobli-
reux, phénomène de dysmorphophobie. geantes de votre entourage malveillant.
Ne craignez plus de vous admirer un
Ceux qui s’estiment mal-aimés, pour se
consoler, traversent parfois une période Les traitements peu vous-mêmes devant votre image,
vos photos. Précisez, pour ceux qui
d’abus alimentaires. On se gave pour
Au CFDJ, le traitement de la DMP, vous traiteraient de narcissiques, com-
oublier, pour avoir au moins le plaisir
se voudrait à la fois individuel et bien il est indispensable, pour aimer les
du palais. Puis on aggrave son cas en
de groupe, mené par l’ensemble de autres, de commencer par se détester
se disant : «Au point où j’en suis ça n’a
l’équipe. Il n’est jamais considéré moins soi-même.
plus d’importance».
comme un traitement d’exception, sé- Non, vous n’accepterez plus de vous
Pour les âmes les plus sensibles, paré ou en margé des autres activités angoisser face aux images virtuelles
quelques kilos en trop suffisent pour en- socioéducatives ou psychothérapiques; des supermen ou superwomen, avec
traîner un dangereux refus de se nourrir bien au contraire, il est toujours orga- leurs seins gonflés aux hormones, aux
raisonnablement. La crainte d’une cor- niquement lié à l’ensemble des tech- cerveaux creux, que l’on vous montre
pulence imaginaire ou vraie, conduit niques utilisées et appliqué selon les sur les écrans.
nos futures chercheuses d’époux vers besoins globaux d’un individu ou du
un état qui rappelle celui des peuplades Regardez bien et surtout de près les
groupé.
affamées. Une grave anorexie mentale têtes de nos savants, même celles de
La technique qui sera décrite - le pho- nos moins mauvais médecins. À votre
les guette. todrame (12) - s’inscrit dans un ensemble avis désormais éclairé, combien d’entre
Les mauvais psychologues leur tendent thérapeutique, aux côtés de l’entre- eux conservent des ressemblances les
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aussitôt la main avec un air de fausse tien individuel avec le psychiatre ou plus indiscutables avec nos vénérables
compétence, pour les achever par une l’éducateur psychothérapeute, le so- frères ancêtres, les cochons, les singes
dangereuse hospitalisation. . Les jeunes ciodrame, l’expression orale, la mu- et autres mammifères ?
souffrent de ne pas se découvrir assez sique, le dessin et toutes les activités
grands, voire trop grands, de ne pas être qui visent à aider à l’épanouissement Eux aussi, aux rares moments de lucidi-
assez virils ou féminines pour rejoindre des jeunes personnalités qui nous sont té, quand ils n’ont pas un pied par terre
la perfection de l’image idéale que leur confiées. et l’autre qui regarde le ciel en pensant
présentent les maisons de production de trop à leurs comptes en banque, leurs
Les affirmations péremptoires et les vacances, se sentent torturés des mêmes
cinéma sous la forme d’ idoles fardées. discours rassurants même appuyés par préoccupations que tout et chacun ?
L’adolescent, maladroitement informé une démonstration théorique et paramé-
à l’école comme à la maison, comprend dicale, ne parviennent pas à convaincre C’est pourquoi les recherches, les pro-
rarement les vertigineuses étapes de l’adolescent de sa normalité, s’ils ne grès des traitements s’accentuent d’an-
sa croissance. Il redoute l’instabilité sont pas confirmés par un examen mé- née en année.
angoissante de son image corporelle. dical formel. Hélas, la chirurgie esthétique en pro-
Cela change trop rapidement, sans qu’il Néanmoins, nous sommes toujours grès de son côté, promet d’apaiser le
en connaisse la vraie raison. Il se dé- opposés à l’examen médical systéma- désespoir des plus angoissés de leurs
bat donc avec des peurs secrètes sans tique à l’entrée au foyer. En effet cela victimes en se remplissant bien les
nombre, et en arrive même d’avoir peur s’apparente au rituel militaire, carcéral poches.
d’avoir peur. ou rééducatif fermé. Un examen soma- De toute façon, quoi qu’il arrive, en
Et l’on déprime. On rate même les tique est très souvent perçu comme une attendant, chacun de nous dans l’im-
études, en se faisant qualifier de pares- investigation indiscrète ou un viol de la
L1 t2chn3q52 q53 s2r1 décr3t2 - l2 ph4t4dr1m2 (12) - s’3nscr3t d1ns 5n 2ns2mbl2 thér1p25t3q52, 157 côtés d2 l’2ntr2t32n 3nd3v3d52l 1v2c l2 ps6ch31tr2 45 l’éd5c1t25r ps6ch4thér1p25t2, l2 s4c34dr1m2, l’27pr2ss34n 4r1l2, l1 m5s3q52, l2 d2ss3n 2t t45t2s l2s 1ct3v3tés q53 v3s2nt à 13d2r à l’ép1n453ss2m2nt d2s j25n2s p2rs4nn1l3tés q53 n45s s4nt c4nf3é2s.
L2s 1ff3rm1t34ns pér2mpt43r2s 2t l2s d3sc45rs r1ss5r1nts mêm2 1pp56és p1r 5n2 dém4nstr1t34n thé4r3q52 2t p1r1-méd3c1l2, n2 p1rv32nn2nt p1s à c4nv13ncr2 l’1d4l2sc2nt d2 s1 n4rm1l3té, s’3ls n2 s4nt p1s c4nf3rmés p1r 5n 271m2n méd3c1l f4rm2l.
Né1nm43ns, n45s s4mm2s t45j45rs 4pp4sés à l’271m2n méd3c1l s6stém1t3q52 à l’2ntré2 15 f462r. 2n 2ff2t c2l1 s’1pp1r2nt2 15 r3t52l m3l3t13r2, c1rcér1l 45 rééd5c1t3f f2rmé. 5n 271m2n s4m1t3q52 2st très s45v2nt p2rç5 c4mm2 5n2 3nv2st3g1t34n 3nd3scrèt2 45 5n v34l d2 l1 p2rs4nn1l3té 2t r3sq52 d2 c4mpr4m2ttr2 t45t2 r2l1t34n p4s3t3v2 2ntr2 l2 j25n2 2t l’éq53p2.
C2 n’2st q52 l4rsq52 c2tt2 r2l1t34n c4nf31nt2 2st ét1bl32, q52 l2 j25n2 p25t s45h13t2r v43r 5n méd2c3n 2t n45s 2n pr4f3t4ns p45r f13r2 pr4céd2r, s3 néc2ss13r2, à 5n r1pp2l d2 v1cc3ns 2t 5n 271m2n génér1l d2 r45t3n2, q53 p25t c4nd53r2 à dép3st2r 2t s43gn2r q52lq52s 1n4m1l32s m3n25r2s.
P45r c4ncl5r2
D6sm4rph4ph4b2s d5 773èm2 s3ècl2, pr2n2z dés4rm13s l2 t2mps d2 v45s 4bs2rv2r 4bj2ct3v2m2nt d2v1nt 5n m3r43r 1n1l4g3q52 45 n5mér3q52, s1ns pl5s v45s 4ff5sq52r d2s r2m1rq52s dés4bl3g21nt2s d2 v4tr2 2nt45r1g2 m1lv23ll1nt. N2 cr13gn2z pl5s d2 v45s 1dm3r2r 5n p25 v45s-mêm2s d2v1nt v4tr2 3m1g2, v4s ph4t4s. Préc3s2z, p45r c257 q53 v45s tr13t2r132nt d2 n1rc3ss3q52s, c4mb32n 3l 2st 3nd3sp2ns1bl2, p45r 13m2r l2s 15tr2s, d2 c4mm2nc2r p1r s2 dét2st2r m43ns s43-mêm2.

médiat, a la ressource merveilleuse de


N4n, v45s n’1cc2pt2r2z pl5s d2 v45s 1ng43ss2r f1c2 157 3m1g2s v3rt52ll2s d2s s5p2rm2n 45 s5p2rw4m2n, 1v2c l25rs s23ns g4nflés 157 h4rm4n2s, 157 c2rv2157 cr257, q52 l’4n v45s m4ntr2 s5r l2s écr1ns.
R2g1rd2z b32n 2t s5rt45t d2 près l2s têt2s d2 n4s s1v1nts, mêm2 c2ll2s d2 n4s m43ns m15v13s méd2c3ns. À v4tr2 1v3s dés4rm13s écl13ré, c4mb32n d’2ntr2 257 c4ns2rv2nt d2s r2ss2mbl1nc2s l2s pl5s 3nd3sc5t1bl2s 1v2c n4s vénér1bl2s frèr2s 1ncêtr2s, l2s c4ch4ns, l2s s3ng2s 2t 15tr2s m1mm3fèr2s ?
257 15ss3, 157 r1r2s m4m2nts d2 l5c3d3té, q51nd 3ls n’4nt p1s 5n p32d p1r t2rr2 2t l’15tr2 q53 r2g1rd2 l2 c32l 2n p2ns1nt tr4p à l25rs c4mpt2s 2n b1nq52, l25rs v1c1nc2s, s2 s2nt2nt t4rt5rés d2s mêm2s pré4cc5p1t34ns q52 t45t 2t ch1c5n ?
C’2st p45rq543 l2s r2ch2rch2s, l2s pr4grès d2s tr13t2m2nts s’1cc2nt52nt d’1nné2 2n 1nné2.
Hél1s, l1 ch3r5rg32 2sthét3q52 2n pr4grès d2 s4n côté, pr4m2t d’1p13s2r l2 dés2sp43r d2s pl5s 1ng43ssés d2 l25rs v3ct3m2s 2n s2 r2mpl3ss1nt b32n l2s p4ch2s.
D2 t45t2 f1ç4n, q543 q5’3l 1rr3v2, 2n 1tt2nd1nt, ch1c5n d2 n45s d1ns l’3mméd31t, 1 l1 r2ss45rc2 m2rv23ll25s2 d2 tr45v2r c4ns4l1t34n 2ff3c1c2 2n p2ns1nt q5’3l 273st2 t45j45rs q52lq5’5n d2 pl5s m1l f45t5 q52 s43.

seux, de bon à rien. Les parents angois- personnalité et risque de compromettre trouver consolation efficace en pensant
sés, souvent dépassés sans l’admettre toute relation positive entre le jeune et qu’il existe toujours quelqu’un de plus
réellement, traînent leur progéniture de l’équipe. mal foutu que soi.
médecin en médecin, au mépris du dé-
ficit de notre sécurité sociale.
On se plaint des grands enfants qui ré-
pondent trop, les insolents. Ou encore (12) Voy. article suivant : «Dysmorphobie – Photodrame – Le cas de Solange».

JDJ n° 330 - décembre 2013


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