L'ENFANT ET SA PAROLE EN JUSTICE

Association jeunesse et droit | « Journal du droit des jeunes »

2013/10 N° 330 | pages 7 à 10

ISSN 2114-2068
Article disponible en ligne à l'adresse :
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https://www.cairn.info/revue-journal-du-droit-des-jeunes-2013-10-page-7.htm
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 L’enfant et sa parole en justice
par le Défenseur des droits (1)

C’est autour des questions de maltraitance à la fin des années 1970, qu’une prise
de conscience est née progressivement et difficilement sur la nécessité d’entendre
les enfants sur ce qu’ils avaient vécu.
La réflexion qui a entouré l’avènement de la Convention internationale des droits
de l’enfant (CIDE) et sa promulgation à partir de 1989 a donné un élan pour que
soit prise en compte la parole de l’enfant en justice :
- la Convention internationale des droits de l’enfant garantit « à l’enfant qui est
capable de discernement le droit d’exprimer librement son opinion sur toute question
l’intéressant, les opinions de l’enfant étant dûment prises en considération eu égard
à son âge et à son degré de maturité » (article 12) ;
- l’exercice de l’autorité parentale (qui s’applique à l’ensemble des situations de la
vie de l’enfant : résidence, protection, sécurité, santé, moralité, éducation, entre-
tien) doit prendre en compte la parole de l’enfant, puisque « les parents associent
l’enfant aux décisions qui le concernent selon son âge et son degré de maturité »
(article 371-1 du Code civil).
- article 388-1 du Code civil modifié par la loi de mars 2007 : «Dans toute procé-
dure le concernant, le mineur capable de discernement peut, sans préjudice des dis-
positions prévoyant son intervention ou son consentement, être entendu par le juge
ou, lorsque son intérêt le commande, par la personne désignée par le juge à cet effet.
Cette audition est de droit lorsque le mineur en fait la demande. Lorsque le mineur
refuse d’être entendu, le juge apprécie le bien-fondé de ce refus. Il peut être en-
tendu seul, avec un avocat ou une personne de son choix. Si ce choix n’apparaît pas
conforme à l’intérêt du mineur, le juge peut procéder à la désignation d’une autre
personne.
L’audition du mineur ne lui confère pas la qualité de partie à la procédure.
Le juge s’assure que le mineur a été informé de son droit à être entendu et à être
assisté par un avocat».
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Les dossiers traités par sont souvent mal comprises par les pa-
rents (et les enfants), car peu ou pas
- comment transmettre sa parole ?
Ce sont ces questions qui ont guidé le
le Défenseur des droits suffisamment explicitées. travail de l’institution au travers de :
Séparations parentales : premier mo- Pour autant, la parole de l’enfant dans l’enfant victime, l’enfant témoin, l’en-
tif de saisine sur la mission Défense des la société a connu de nombreux effets fant auteur
enfants (22,5 % des 3.661 dossiers en- de balancier ces dernières années. La parole de l’enfant en justice s’en-
fants : difficultés de maintien des liens Très sollicitée, puis complètement dé- tend devant les magistrats de l’ordre
et contestations relatives à l’autorité considérée sous l’influence de nombreux judiciaire, à tous les stades des procé-
parentales). Les saisines du Défenseur faits divers, elle a pris une place parti- dures :
des droits (DDD) sont l’occasion de culière dans de nombreux domaines, et
faire un important travail d’explica- - en matière d’assistance éducative (de
notamment celui de la justice. protection de l’enfance, devant le juge
tion sur la portée de l’audition devant
Force est de constater que lorsqu’il des enfants) ;
le juge aux affaires familiales pour le
s’agit d’entendre l’enfant et de prendre
choix de la résidence - en matière de séparation des couples
en considération ou non son opinion,
Courriers reçus par le DDD liée à beaucoup de professionnels se deman- (juges aux affaires familiales - JAF) ;
la situation d’un enfant victime à dent : - en matière pénale alors que l’enfant
la suite d'un non-lieu (violences phy- est témoin d’affaires graves : devant
siques, agressions sexuelles, viols). - comment déterminer le discernement,
la maturité d’un enfant ? le juge d’instruction ;
Quid alors de la parole de l’enfant et
de son ressenti (surtout lors d’un non- - est-il toujours dans son intérêt d’être - en matière de justice pénale : enfants
lieu) ? Qui lui explique les raisons de entendu ? auteurs.
ce non-lieu (le policier/gendarme qui a
pris la plainte, son avocat, le procureur L2s d4ss32rs tr13tés p1r l2 Déf2ns25r d2s dr43ts
Sép1r1t34ns p1r2nt1l2s : pr2m32r m4t3f d2 s13s3n2 s5r l1 m3ss34n Déf2ns2 d2s 2nf1nts (22,5 % d2s 3661 d4ss32rs 2nf1nts : d3ff3c5ltés d2 m13nt32n d2s l32ns 2t c4nt2st1t34ns r2l1t3v2s à l’15t4r3té p1r2nt1l2s). L2s s13s3n2s d5 Déf2ns25r d2s dr43ts (DDD) s4nt l’4cc1s34n d2 f13r2 5n 3mp4rt1nt tr1v13l d’27pl3c1t34n s5r l1 p4rté2 d2 l’15d3t34n d2v1nt l2 j5g2 157 1ff13r2s f1m3l31l2s p45r l2 ch437 d2 l1 rés3d2nc2
C45rr32rs r2ç5s p1r l2 DDD l3é2 à l1 s3t51t34n d’5n 2nf1nt v3ct3m2 s53t2 à 5n n4n-l325 (v34l2nc2s ph6s3q52s, 1gr2ss34ns s2752ll2s, v34ls). Q53d 1l4rs d2 l1 p1r4l2 d2 l’2nf1nt 2t d2 s4n r2ss2nt3 (s5rt45t l4rs d’5n n4n-l325) ? Q53 l53 27pl3q52 l2s r13s4ns d2 c2 n4n-l325 (l2 p4l3c32r/g2nd1rm2 q53 1 pr3s l1 pl13nt2, s4n 1v4c1t, l2 pr4c5r25r d2 l1 Rép5bl3q52) Q52l 1cc4mp1gn2m2nt pr4p4sé ?
L2s déc3s34ns d2 j5st3c2 2n m1t3èr2 d2 pr4t2ct34n d2 l’2nf1nc2 n4t1mm2nt s4nt s45v2nt m1l c4mpr3s2s p1r l2s p1r2nts (2t l2s 2nf1nts) c1r p25 45 p1s s5ff3s1mm2nt 27pl3c3té2s.
P45r 15t1nt, l1 p1r4l2 d2 l’2nf1nt d1ns l1 s4c3été 1 c4nn5 d2 n4mbr257 2ff2ts d2 b1l1nc32r c2s d2rn3èr2s 1nné2s.
Très s4ll3c3té2, p53s c4mplèt2m2nt déc4ns3déré2 s45s l’3nfl52nc2 d2 n4mbr257 f13ts d3v2rs, 2ll2 1 pr3s 5n2 pl1c2 p1rt3c5l3èr2 d1ns d2 n4mbr257 d4m13n2s 2t n4t1mm2nt c2l53 d2 l1 j5st3c2.
F4rc2 2st d2 c4nst1t2r q52 l4rsq5’3l s’1g3t d’2nt2ndr2 l’2nf1nt 2t d2 pr2ndr2 2n c4ns3dér1t34n 45 n4n s4n 4p3n34n, b215c45p d2 pr4f2ss34nn2ls s2 d2m1nd2nt :
-
-
-
C2 s4nt c2s q52st34ns q53 4nt g53dé l2 tr1v13l d2 l’3nst3t5t34n 15 tr1v2rs d2 : l’2nf1nt v3ct3m2, l’2nf1nt tém43n, l’2nf1nt 15t25r
L1 p1r4l2 d2 l’2nf1nt 2n j5st3c2 s’2nt2nd d2v1nt l2s m1g3str1ts d2 l’4rdr2 j5d3c313r2, à t45s l2s st1d2s d2s pr4céd5r2s :
-
-
-
-
C4nst1ts :
c4mm2nt dét2rm3n2r l2 d3sc2rn2m2nt, l1 m1t5r3té d’5n 2nf1nt ?
2st-3l t45j45rs d1ns s4n 3ntérêt d’êtr2 2nt2nd5 ?
c4mm2nt tr1nsm2ttr2 s1 p1r4l2 ?

2n m1t3èr2 d’1ss3st1nc2 éd5c1t3v2 (d2 pr4t2ct34n d2 l’2nf1nc2, d2v1nt l2 j5g2 d2s 2nf1nts) ;
2n m1t3èr2 d2 sép1r1t34n d2s c45pl2s (j5g2s 157 1ff13r2s f1m3l31l2s - J1F) ;
2n m1t3èr2 pén1l2 1l4rs q52 l’2nf1nt 2st tém43n d’1ff13r2s gr1v2s : d2v1nt l2 j5g2 d’3nstr5ct34n ;
2n m1t3èr2 d2 j5st3c2 pén1l2 : 2nf1nts 15t25rs.
L’2nf1nt 2t s1 p1r4l2 2n j5st3c2

C’2st 15t45r d2s q52st34ns d2 m1ltr13t1nc2 à l1 f3n d2s 1nné2s 70, q5’5n2 pr3s2 d2 c4nsc32nc2 2st né2 pr4gr2ss3v2m2nt 2t d3ff3c3l2m2nt s5r l1 néc2ss3té d’2nt2ndr2 l2s 2nf1nts s5r c2 q5’3ls 1v132nt véc5.
L1 réfl2734n q53 1 2nt45ré l’1vèn2m2nt d2 l1 C4nv2nt34n 3nt2rn1t34n1l2 d2s dr43ts d2 l’2nf1nt (C3D2) 2t s1 pr4m5lg1t34n à p1rt3r d2 1989 1 d4nné 5n él1n p45r q52 s43t pr3s2 2n c4mpt2 l1 p1r4l2 d2 l’2nf1nt 2n j5st3c2 :
- l1 C4nv2nt34n 3nt2rn1t34n1l2 d2s dr43ts d2 l’2nf1nt g1r1nt3t « à l’2nf1nt q53 2st c1p1bl2 d2 d3sc2rn2m2nt l2 dr43t d’27pr3m2r l3br2m2nt s4n 4p3n34n s5r t45t2 q52st34n l’3ntér2ss1nt, l2s 4p3n34ns d2 l’2nf1nt ét1nt dûm2nt pr3s2s 2n c4ns3dér1t34n 25 ég1rd à s4n âg2 2t à s4n d2gré d2 m1t5r3té » (1rt3cl2 12) ;
- l’272rc3c2 d2 l’15t4r3té p1r2nt1l2 (q53 s’1ppl3q52 à l’2ns2mbl2 d2s s3t51t34ns d2 l1 v32 d2 l’2nf1nt : rés3d2nc2, pr4t2ct34n, séc5r3té, s1nté, m4r1l3té, éd5c1t34n, 2ntr2t32n) d43t pr2ndr2 2n c4mpt2 l1 p1r4l2 d2 l’2nf1nt p53sq52 « l2s p1r2nts 1ss4c32nt l’2nf1nt 157 déc3s34ns q53 l2 c4nc2rn2nt s2l4n s4n âg2 2t s4n d2gré d2 m1t5r3té » (1rt3cl2 371-1 d5 C4d2 c3v3l).
- 1rt3cl2 388-1 d5 C4d2 c3v3l m4d3f3é p1r l1 l43 d2 m1rs 2007 : « D1ns t45t2 pr4céd5r2 l2 c4nc2rn1nt, l2 m3n25r c1p1bl2 d2 d3sc2rn2m2nt p25t, s1ns préj5d3c2 d2s d3sp4s3t34ns prév461nt s4n 3nt2rv2nt34n 45 s4n c4ns2nt2m2nt, êtr2 2nt2nd5 p1r l2 j5g2 45, l4rsq52 s4n 3ntérêt l2 c4mm1nd2, p1r l1 p2rs4nn2 dés3gné2 p1r l2 j5g2 à c2t 2ff2t.
C2tt2 15d3t34n 2st d2 dr43t l4rsq52 l2 m3n25r 2n f13t l1 d2m1nd2. L4rsq52 l2 m3n25r r2f5s2 d’êtr2 2nt2nd5, l2 j5g2 1ppréc32 l2 b32n-f4ndé d2 c2 r2f5s. 3l p25t êtr2 2nt2nd5 s25l, 1v2c 5n 1v4c1t 45 5n2 p2rs4nn2 d2 s4n ch437. S3 c2 ch437 n’1pp1r1ît p1s c4nf4rm2 à l’3ntérêt d5 m3n25r, l2 j5g2 p25t pr4céd2r à l1 dés3gn1t34n d’5n2 15tr2 p2rs4nn2.
L’15d3t34n d5 m3n25r n2 l53 c4nfèr2 p1s l1 q51l3té d2 p1rt32 à l1 pr4céd5r2.
L2 j5g2 s’1ss5r2 q52 l2 m3n25r 1 été 3nf4rmé d2 s4n dr43t à êtr2 2nt2nd5 2t à êtr2 1ss3sté p1r 5n 1v4c1t ».
p1r l2 Déf2ns25r d2s dr43ts (1)

de la République) Quel accompagne-

- l’3nf4rm1t34n f13t2 157 2nf1nts s5r l1 p4ss3b3l3té d’êtr2 2nt2nd5s p1r l2 j5g2 2st q51s3 3n273st1nt2 45 p45r l2 m43ns p25 1d1pté2 157 2nf1nts ;
- l1 ré1l3té d2s pr1t3q52s d’15d3t34n d’2nf1nts 2st 27trêm2m2nt d3ff3c3l2 à c4nn13tr2 : p1s d2 st1t3st3q52s d5 m3n3stèr2 d2 l1 j5st3c2 ;
- l2s pr1t3q52s d2s m1g3str1ts s4nt très v1r3é2s c2 q53 c4mpr4m2t l’éq53té d2 tr13t2m2nt, c2rt13ns 1llég51nt 5n m1nq52 d2 t2mps (p45r l2s J1F n4t1mm2nt), d’15tr2s s2 s2nt1nt m1l à l’13s2 ;
- v4c1b5l13r2 tr4p j5r3d3q52 2t 3n1cc2ss3bl2 p45r l2s f1m3ll2s 2t l2s 2nf1nts 2n p1rt3c5l32rs ;
- l2s 2nf1nts (m3n25rs) tém43ns n2 f4nt l’4bj2t d’15c5n d3sp4s3t3f p1rt3c5l32r (c4nd3t34n d’éc45t2, 2nr2g3str2m2nt…), c2 q53 2st 3ns5ff3s1mm2nt pr4t2ct25r ;
L’3mp4rt1nc2 d2s 2nj257 r2l1t3fs à l’2nf1nt 2t s1 p1r4l2 2n j5st3c2 néc2ss3t2 d4nc 5n2 vér3t1bl2 réfl2734n q53 1 été m2né2 15 tr1v2rs d’5n2 2nq5êt2 1ppr4f4nd32 c4mp4rt1nt :
- d2 n4mbr25s2s 15d3t34ns (5n2 c2nt13n2 d2 p2rs4nn2s : méd2c3n : péd4ps6ch31tr2s, méd2c3n lég3st2, péd31tr2s, ps6ch4l4g52s, 27p2rts, tr1v13ll25rs s4c3157, g2nd1rm2s, p4l3c32rs, m1g3str1ts, 1v4c1ts, pr4f2ss25rs d’5n3v2rs3tés ;
- d3ffér2nts dépl1c2m2nts : T45l45s2, M2tz, B4rd2157 2t L2 M1ns.
Pr4p4s3t34ns
C2s pr4p4s3t34ns v3s2nt à 1mél34r2r l1 f1ç4n d4nt l1 p1r4l2 d2 l’2nf1nt 2st pr3s2 2n c4ns3dér1t34n 15 r2g1rd d2 s2s dr43ts 2t d2 s4n 3ntérêt s5pér325r.
2ll2s v3s2nt ég1l2m2nt à c4nfér2r d2s g1r1nt32s pr4céd5r1l2s pl5s l1rg2s à l’2nf1nt, q53 p25t êtr2 c4nfr4nté à l1 j5st3c2.
Pr4p4s3t34n 1
L’2nf1nt c1p1bl2 d2 d3sc2rn2m2nt p25t êtr2 2nt2nd5 p1r l2 j5g2, c2tt2 15d3t34n 2st d2 dr43t l4rsq52 l’2nf1nt 2n f13t l1 d2m1nd2 (1rt3cl2 388-1 d5 c4d2 c3v3l). C2tt2 d2m1nd2 2st fréq52nt2 15près d5 j5g2 157 1ff13r2s f1m3l31l2s l4rs d2s sép1r1t34ns p1r2nt1l2s.
L1 m3s2 2n œ5vr2 d2 c2 dr43t b5t2 s5r l’1ppréc31t34n d5 d3sc2rn2m2nt d2 l’2nf1nt f15t2 d2 cr3tèr2s 2t d2 pr1t3q52s h4m4gèn2s, cré1nt d2s déc2pt34ns 2t d2s 3nég1l3tés d2 tr13t2m2nt ch2z l2s 2nf1nts q53 d2m1nd2nt à êtr2 2nt2nd5s.

ment proposé ?
(1) Ce document reproduit la synthèse longue du rapport annule du Défenseur des droits L’enfant et sa parole en
Les décisions de justice en matière justice, le 20 novembre 2013 (121 pages, http://www.defenseurdesdroits.fr/sites/default/files/upload/rapport-
de protection de l’enfance notamment enfant-2013_web.pdf). Les notes en bas de page sont de la rédaction.

JDJ n° 330 - décembre 2013

7
 Conférer des garanties procédurales
plus larges à l’enfant

Constats : demande (article 388-1 du Code civil).

- l’information faite aux enfants sur la
possibilité d’être entendus par le juge
est quasi inexistante ou pour le moins
peu adaptée aux enfants ;
- la réalité des pratiques d’audition
d’enfants est extrêmement difficile
à connaître : pas de statistiques du
ministère de la Justice ;
- les pratiques des magistrats sont très
variées ce qui compromet l’équité
de traitement, certains alléguant un
manque de temps (pour les JAF no-
tamment), d’autres se sentant mal à
l’aise ;
- vocabulaire trop juridique et inacces-
sible pour les familles et les enfants
en particuliers ;
- les enfants (mineurs) témoins ne font
l’objet d’aucun dispositif particu-
lier (condition d’écoute, enregistre-
ment…), ce qui est insuffisamment
protecteur ;
L’importance des enjeux relatifs à l’en-
fant et sa parole en justice nécessite
donc une véritable réflexion qui a été
menée au travers d’une enquête appro-
fondie comportant :
- de nombreuses auditions (une centaine
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Cette demande est fréquente auprès du
Proposition 3
juge aux affaires familiales lors des sé- L’audition du mineur victime doit être
filmée.
parations parentales.
La mise en œuvre de ce droit bute sur De telles dispositions sont destinées à
l’appréciation du discernement de l’en- éviter à l’enfant de répéter ses déclara-
tions tout au long de la procédure judi-
fant faute de critères et de pratiques ho-
mogènes, créant des déceptions et des ciaire à plusieurs reprises et devant plu-
inégalités de traitement chez les enfants sieurs interlocuteurs au risque qu’elles
qui demandent à être entendus. soient déformées. (article 706-52 du
Code de procédure pénale (3) introduit
Sachant que dans son « Observation par la loi du 17 juin 1998, circulaire du
générale » (2), le comité des droits de 20 avril 1999).
l’enfant considère que l’article 12 de
la CIDE n’impose pas d’âge limite à ce Bien que ces enregistrements soient
droit et que les États ne doivent pas en mis à disposition des magistrats, des
experts et des avocats qui peuvent les
apporter :
regarder à tout moment de la procédure,
- reconnaître un a priori de discerne- la loi est muette sur les obligations de
ment à tout enfant qui demande à être visionnage. La Défenseure des enfants
entendu par le juge dans une procé- a pu constater qu’ils ne sont que très ra-
dure qui le concerne. Le magistrat en- rement consultés par les professionnels
tendant l’enfant qui le demande pourra auxquels ils sont destinés :
alors apprécier son discernement et sa - engager à l’échelle nationale une
maturité ; évaluation de l’utilisation effective
- reformuler l’article 388-1 du Code des enregistrements des auditions de
civil en ce sens. mineurs victimes par les profession-
nels auxquels ils sont destinés ;
Proposition 2 - avoriser leur consultation et mettre en
Les enfants victimes ont besoin d’un valeur les informations qu’ils apportent.
soutien individuel, juridique et psycho-
logique tout au long du parcours judi- Proposition 4
ciaire.

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de personnes : médecin : pédopsy-
chiatres, médecin légiste, pédiatres,
psychologues, experts, travailleurs
sociaux, gendarmes, policiers, magis-
trats, avocats, professeurs d’universi-
tés ;
- différents déplacements : Toulouse,
Metz, Bordeaux et Le Mans.
Propositions
Ces propositions visent à améliorer
la façon dont la parole de l’enfant est
prise en considération au regard de ses
droits et de son intérêt supérieur.
Elles visent également à conférer des
garanties procédurales plus larges à
l’enfant, qui peut être confronté à la
justice.
S1ch1nt q52 d1ns s4n « 4bs2rv1t34n génér1l2 » (2), l2 c4m3té d2s dr43ts d2 l’2nf1nt c4ns3dèr2 q52 l’1rt3cl2 12 d2 l1 C3D2 n’3mp4s2 p1s d’âg2 l3m3t2 à c2 dr43t 2t q52 l2s ét1ts n2 d43v2nt p1s 2n 1pp4rt2r :
-
-
Pr4p4s3t34n 2
L2s 2nf1nts v3ct3m2s 4nt b2s43n d’5n s45t32n 3nd3v3d52l, j5r3d3q52 2t ps6ch4l4g3q52 t45t 15 l4ng d5 p1rc45rs j5d3c313r2.
Les réclamations reçues, l’enquête et
Plusieurs unités d’assistance à l’audi- les auditions menées par la Défenseure
tion ont été créées rassemblant dans des enfants, montrent que le statut ju-
un lieu unique une équipe pluridisci- ridique de l’enfant témoin se trouve
plinaire de professionnels formés à «hors garanties procédurales» :
l’écoute de l’enfant victime, au recueil
- conférer à l’enfant témoin un statut
et à l’enregistrement de sa parole et aux
juridique précis qui lui garantisse des
éventuels examens médicaux néces-
droits et prenne en compte la vulnéra-
saires à la procédure :
bilité due à sa minorité. Ce statut serait
- mettre en place sur tout le territoire réservé aux enfants témoins des affaires
des unités d’assistance à l’audition les plus graves.
afin d’offrir aux enfants victimes
la garantie d’être auditionnés et ac- Proposition 5
compagnés par des professionnels
(policier, gendarme, médecin) dans les - promouvoir activement auprès des en-
fants et adolescents des éléments d’in-
meilleures conditions psychologiques
formation et de compréhension d’une
et juridiques. La qualité de l’audition
ayant un retentissement sur la procé- «justice adaptée aux enfants» afin
qu’ils soient en mesure de connaître
dure.
les processus judiciaires, les droits qui
Une telle démarche ne peut aboutir
qu’avec le soutien des pouvoirs publics. sont les leurs, la façon de les exercer
r2c4nn1îtr2 5n 1 pr34r3 d2 d3sc2rn2m2nt à t45t 2nf1nt q53 d2m1nd2 à êtr2 2nt2nd5 p1r l2 j5g2 d1ns 5n2 pr4céd5r2 q53 l2 c4nc2rn2. L2 m1g3str1t 2nt2nd1nt l’2nf1nt q53 l2 d2m1nd2 p45rr1 1l4rs 1ppréc32r s4n d3sc2rn2m2nt 2t s1 m1t5r3té ;
r2f4rm5l2r l’1rt3cl2 388-1 d5 c4d2 c3v3l 2n c2 s2ns.

Pl5s325rs 5n3tés d’1ss3st1nc2 à l’15d3t34n 4nt été créé2s r1ss2mbl1nt d1ns 5n l325 5n3q52 5n2 éq53p2 pl5r3d3sc3pl3n13r2 d2 pr4f2ss34nn2ls f4rmés à l’éc45t2 d2 l’2nf1nt v3ct3m2, 15 r2c523l 2t à l’2nr2g3str2m2nt d2 s1 p1r4l2 2t 157 év2nt52ls 271m2ns méd3c157 néc2ss13r2s à l1 pr4céd5r2 :
-
5n2 t2ll2 dém1rch2 n2 p25t 1b45t3r q5’1v2c l2 s45t32n d2s p45v43rs p5bl3cs.
Pr4p4s3t34n 3
L’15d3t34n d5 m3n25r v3ct3m2 d43t êtr2 f3lmé2.
m2ttr2 2n pl1c2 s5r t45t l2 t2rr3t43r2 d2s 5n3tés d’1ss3st1nc2 à l’15d3t34n 1f3n d’4ffr3r 157 2nf1nts v3ct3m2s l1 g1r1nt32 d’êtr2 15d3t34nnés 2t 1cc4mp1gnés p1r d2s pr4f2ss34nn2ls (p4l3c32r, g2nd1rm2, méd2c3n) d1ns l2s m23ll25r2s c4nd3t34ns ps6ch4l4g3q52s 2t j5r3d3q52s. L1 q51l3té d2 l’15d3t34n 161nt 5n r2t2nt3ss2m2nt s5r l1 pr4céd5r2.

D2 t2ll2s d3sp4s3t34ns s4nt d2st3né2s à év3t2r à l’2nf1nt d2 répét2r s2s décl1r1t34ns t45t 15 l4ng d2 l1 pr4céd5r2 j5d3c313r2 à pl5s325rs r2pr3s2s 2t d2v1nt pl5s325rs 3nt2rl4c5t25rs 15 r3sq52 q5’2ll2s s432nt déf4rmé2s.(1rt3cl2 706-52 d5 c4d2 d2 pr4céd5r2 pén1l2 (3) 3ntr4d53t p1r l1 l43 d5 17 j53n 1998, c3rc5l13r2 d5 20 1vr3l 1999).
B32n q52 c2s 2nr2g3str2m2nts s432nt m3s à d3sp4s3t34n d2s m1g3str1ts, d2s 27p2rts 2t d2s 1v4c1ts q53 p25v2nt l2s r2g1rd2r à t45t m4m2nt d2 l1 pr4céd5r2, l1 l43 2st m52tt2 s5r l2s 4bl3g1t34ns d2 v3s34nn1g2. L1 Déf2ns25r2 d2s 2nf1nts 1 p5 c4nst1t2r q5’3ls n2 s4nt q52 très r1r2m2nt c4ns5ltés p1r l2s pr4f2ss34nn2ls 157q52ls 3ls s4nt d2st3nés :
et les aides (accompagnements ?) dont
Proposition 1
- 2ng1g2r à l’éch2ll2 n1t34n1l2 5n2 év1l51t34n d2 l’5t3l3s1t34n 2ff2ct3v2 d2s 2nr2g3str2m2nts d2s 15d3t34ns d2 m3n25rs v3ct3m2s p1r l2s pr4f2ss34nn2ls 157q52ls 3ls s4nt d2st3nés ;
- 1v4r3s2r l25r c4ns5lt1t34n 2t m2ttr2 2n v1l25r l2s 3nf4rm1t34ns q5’3ls 1pp4rt2nt.
Pr4p4s3t34n 4
L2s récl1m1t34ns r2ç52s, l’2nq5êt2 2t l2s 15d3t34ns m2né2s p1r l1 Déf2ns25r2 d2s 2nf1nts, m4ntr2nt q52 l2 st1t5t j5r3d3q52 d2 l’2nf1nt tém43n s2 tr45v2 « h4rs g1r1nt32s pr4céd5r1l2s » :
- c4nfér2r à l’2nf1nt tém43n 5n st1t5t j5r3d3q52 préc3s q53 l53 g1r1nt3ss2 d2s dr43ts 2t pr2nn2 2n c4mpt2 l1 v5lnér1b3l3té d52 à s1 m3n4r3té. C2 st1t5t s2r13t rés2rvé 157 2nf1nts tém43ns d2s 1ff13r2s l2s pl5s gr1v2s.
Pr4p4s3t34n 5
- pr4m45v43r 1ct3v2m2nt 15près d2s 2nf1nts 2t 1d4l2sc2nts d2s élém2nts d’3nf4rm1t34n 2t d2 c4mpréh2ns34n d’5n2 « j5st3c2 1d1pté2 157 2nf1nts » 1f3n q5’3ls s432nt 2n m2s5r2 d2 c4nn1îtr2 l2s pr4c2ss5s j5d3c313r2s, l2s dr43ts q53 s4nt l2s l25rs, l1 f1ç4n d2 l2s 272rc2r 2t l2s 13d2s (1cc4mp1gn2m2nts ?) d4nt 3ls p25v2nt bénéf3c32r.
L2 c1dr2 j5d3c313r2 s2 révèl2 génér1l2m2nt 3mpr2ss34nn1nt p45r 5n 2nf1nt q53 s’6 tr45v2 c4nfr4nté : l2 l1ng1g2 j5r3d3q52, l2s d3ffér2nts 1ct25rs 2t l25r rôl2 r2sp2ct3f, l2 dér45l2m2nt d2 l1 pr4céd5r2 s4nt p45r l53 l’4cc1s34n d2 n4mbr25s2s 3nt2rr4g1t34ns.

ils peuvent bénéficier.

L’enfant capable de discernement peut
(2) Comité des droits de l’enfant, Observations générales n° 12 – Le droit de l’enfant d’être entendu (2009); http://
être entendu par le juge, cette audition tbinternet.ohchr.org/_layouts/treatybodyexternal/Download.aspx?symbolno=CRC%2fC%2fGC%2f12&Lang
est de droit lorsque l’enfant en fait la =en
(3) Voir encadré page suivante.

JDJ n° 330 - décembre 2013

8
 Faire connaître à l’enfant avec pédagogie ce que devient
la parole qu’il a exprimée devant la justice

Article 706-52 du Code de procédure pénale

Au cours de l’enquête et de l’information, l’audition d’un mineur victime de
l’une des infractions mentionnées à l’article 706-47 (1) fait l’objet d’un enregis- moyens à l’enfant d’être acteur dans
trement audiovisuel. une procédure qui le concerne.
L’enregistrement prévu à l’alinéa précédent peut être exclusivement sonore sur Lors des séparations familiales enga-
décision du procureur de la République ou du juge d’instruction, si l’intérêt du gées devant le juge aux affaires fami-
mineur le justifie. liales, la Défenseure des enfants a pu
Le procureur de la République, le juge d’instruction ou l’officier de police ju- constater que les enfants sont inégale-
diciaire chargé de l’enquête ou agissant sur commission rogatoire peut requérir ment informés du droit à être entendus
toute personne qualifiée pour procéder à cet enregistrement. Les dispositions de par ce magistrat.
l’article 60 sont applicables à cette personne, qui est tenue au secret profession- a) Informer l’enfant de tous les droits
nel dans les conditions de l’article 11. et utiliser tous les moyens pour ce
Il est par ailleurs établi une copie de l’enregistrement aux fins d’en faciliter la faire : courrier du greffe adressé à
consultation ultérieure au cours de la procédure. Cette copie est versée au dos- l’enfant, fascicules d’information,
sier. L’enregistrement original est placé sous scellés fermés. consultations gratuites d’avocats
Sur décision du juge d’instruction, l’enregistrement peut être visionné ou écouté destinées à ce public.
au cours de la procédure. La copie de ce dernier peut toutefois être visionnée ou b) Encourager et valoriser la présence
écoutée par les parties, les avocats ou les experts, en présence du juge d’instruc- d’un avocat formé aux droits de
tion ou d’un greffier. l’enfant aussi bien devant le juge
Les huit derniers alinéas de l’article 114 du Code de procédure pénale ne sont aux affaires familiales qu’en matière
pas applicables à l’enregistrement. La copie de ce dernier peut toutefois être d’assistance éducative.
visionnée par les avocats des parties au palais de justice dans des conditions qui
garantissent la confidentialité de cette consultation. c) Renforcer l’information de l’enfant
et de l’adolescent quant à ce droit
Lorsque l’enregistrement ne peut être effectué en raison d’une impossibilité
technique, il en est fait mention dans le procès-verbal d’audition qui précise la d’assistance afin qu’ils soient à
nature de cette impossibilité. Si l’audition intervient au cours de l’enquête ou même de comprendre la procédure
sur commission rogatoire, le procureur de la République ou le juge d’instruction judiciaire en cours et la place qui est
en est immédiatement avisé. la leur.
Le fait, pour toute personne, de diffuser un enregistrement ou une copie réali-
sée en application du présent article est puni d’un an d’emprisonnement et de Proposition 6
15 000 euros d’amende.
- faire connaître à l’enfant avec péda-
À l’expiration d’un délai de cinq ans à compter de la date de l’extinction de l’ac- gogie ce que devient la parole qu’il a
tion publique, l’enregistrement et sa copie sont détruits dans le délai d’un mois.
exprimée devant la justice.
© Association jeunesse et droit | Téléchargé le 30/06/2021 sur www.cairn.info (IP: 82.77.67.193)

© Association jeunesse et droit | Téléchargé le 30/06/2021 sur www.cairn.info (IP: 82.77.67.193)

(1) Cette disposition est applicable aux procédures concernant les infractions de meurtre ou d’assassinat
d’un mineur précédé ou accompagné d’un viol, de tortures ou d’actes de barbarie ou pour les infractions
d’agression ou d’atteintes sexuelles, de traite des êtres humains à l’égard d’un mineur ou de proxénétisme
à l’égard d’un mineur, ou de recours à la prostitution d’un mineur.
Le cadre judiciaire se révèle généra-
lement impressionnant pour un enfant
qui s’y trouve confronté : le langage
juridique, les différents acteurs et leur
rôle respectif, le déroulement de la pro-
cédure sont pour lui l’occasion de nom-
breuses interrogations.
Le Conseil de l’Europe a adopté en
2010 et diffuse depuis lors des Lignes
directrices sur une justice adaptée aux
enfants (4) destinées à améliorer leur
accès à et leur prise en charge par la
justice.
Développer « une justice adaptée
aux enfants » suppose de donner les
moyens de connaître et comprendre
le monde de la justice :
Lorsqu’un enfant ou un adolescent a été
entendu dans une procédure judiciaire,
civile comme pénale, il est rare que les
termes ou les motifs de la décision fi-
nale du magistrat lui soient expliqués
de façon à ce qu’il les comprenne vrai-
enfant et adolescent soit informé de fa- ment.
çon concrète sur le monde de la justice,
les droits qui sont les siens et la façon La Défenseure des enfants a relevé
concrète de les exercer. plusieurs situations dans lesquelles des
décisions mal expliquées peuvent être
b) Fournir à tout enfant confronté au sources de confusion pour l’enfant et,
monde judiciaire une information claire
partant, de défiance à l’égard de la jus-
et adaptée à son âge et à son degré de tice :
maturité sur ses droits, la justice et
son fonctionnement. Cette information - la décision du juge aux affaires fami-
(plaquettes, outils numériques) devra liales après audition de l’enfant et que
lui fournir les moyens de se repérer le souhait de mode de vie de l’enfant
entre les différents acteurs, de com- ne correspond pas à son intérêt ;
prendre le déroulement de la procédure - la décision du juge des enfants en
qui le concerne et, tout en exerçant ses
matière d’assistance éducative après
droits, d’être respecté dans son statut
d’enfant. audition de l’enfant ;
Développer «une justice adaptée
L2 C4ns23l d2 l’25r4p2 1 1d4pté 2n 2010 2t d3ff5s2 d2p53s l4rs d2s L3gn2s d3r2ctr3c2s s5r 5n2 j5st3c2 1d1pté2 157 2nf1nts (4) d2st3né2s à 1mél34r2r l25r 1ccès à 2t l25r pr3s2 2n ch1rg2 p1r l1 j5st3c2.
Dév2l4pp2r « 5n2 j5st3c2 1d1pté2 157 2nf1nts » s5pp4s2 d2 d4nn2r l2s m462ns d2 c4nn1îtr2 2t c4mpr2ndr2 l2 m4nd2 d2 l1 j5st3c2 :
1) M4b3l3s2r l’2ns2mbl2 d2s pr4f2ss34nn2ls d2 l’éd5c1t34n 1f3n q52, d1ns l2 c1dr2 d’5n2 éd5c1t34n ré2ll2 à l1 c3t462nn2té 2t à s2s 3mpl3c1t34ns, t45t 2nf1nt 2t 1d4l2sc2nt s43t 3nf4rmé d2 f1ç4n c4ncrèt2 s5r l2 m4nd2 d2 l1 j5st3c2, l2s dr43ts q53 s4nt l2s s32ns 2t l1 f1ç4n c4ncrèt2 d2 l2s 272rc2r.
b) F45rn3r à t45t 2nf1nt c4nfr4nté 15 m4nd2 j5d3c313r2 5n2 3nf4rm1t34n cl13r2 2t 1d1pté2 à s4n âg2 2t à s4n d2gré d2 m1t5r3té s5r s2s dr43ts, l1 j5st3c2 2t s4n f4nct34nn2m2nt. C2tt2 3nf4rm1t34n (pl1q52tt2s, 45t3ls n5mér3q52s) d2vr1 l53 f45rn3r l2s m462ns d2 s2 r2pér2r 2ntr2 l2s d3ffér2nts 1ct25rs, d2 c4mpr2ndr2 l2 dér45l2m2nt d2 l1 pr4céd5r2 q53 l2 c4nc2rn2 2t, t45t 2n 272rç1nt s2s dr43ts, d’êtr2 r2sp2cté d1ns s4n st1t5t d’2nf1nt.
Dév2l4pp2r « 5n2 j5st3c2 1d1pté2 157 2nf1nts » s5pp4s2 d2 d4nn2r l2s m462ns à l’2nf1nt d’êtr2 1ct25r d1ns 5n2 pr4céd5r2 q53 l2 c4nc2rn2.
L4rs d2s sép1r1t34ns f1m3l31l2s 2ng1gé2s d2v1nt l2 j5g2 157 1ff13r2s f1m3l31l2s, l1 Déf2ns25r2 d2s 2nf1nts 1 p5 c4nst1t2r q52 l2s 2nf1nts s4nt 3nég1l2m2nt 3nf4rmés d5 dr43t à êtr2 2nt2nd5s p1r c2 m1g3str1t.
1)
b)
c)
Pr4p4s3t34n 6
-

-
-
-
3l n’2st p1s r1r2 q52 l’2nf1nt 45 l’1d4l2sc2nt 3nt2rprèt2 l1 déc3s34n d2 j5st3c2 c4mm2 l2 f13t q52 s2s pr4p4s n’4nt p1s été pr3s 2n c4ns3dér1t34n 2t n’4nt p1s d2 v1l25r.

L4rs d2 l’15d3t34n d2 l’2nf1nt p1r l2 j5g2 157 1ff13r2s f1m3l31l2s, l’1rt3cl2 338-12 d5 c4d2 d2 pr4céd5r2 c3v3l2 3mp4s2 l’ét1bl3ss2m2nt d’5n c4mpt2-r2nd5 s45m3s 15 pr3nc3p2 d5 c4ntr1d3ct43r2.
L2s 4bs2rv1t34ns m2né2s p1r l1 Déf2ns25r2 d2s 2nf1nts m4ntr2nt 5n2 d3v2rs3té d2 pr1t3q52s d1ns l’ét1bl3ss2m2nt d2 c2 c4mpt2 r2nd5 2t d1ns l’3nf4rm1t34n q53 2st d4nné2 à l’2nf1nt :
-
L1 d3sp1r3té d2s m4t3fs j5st3f31nt l2s délég1t34ns d’15d3t34n 13ns3 q52 d2s m4d2s 4pér1t43r2s v32nt 1ff13bl3r l’3ntérêt d’5n2 t2ll2 pr1t3q52 :
-
Pr4p4s3t34n 7

Pr4p4s3t34n 8
-

-
-
B32n q52 l’4bj2ct3f pr2m32r d2 l’2nq5êt25r s43t l1 r2ch2rch2 d2 l1 vér3té c2ll2-c3 n2 p25t s2 f13r2 s1ns pr2ndr2 2n c4ns3dér1t34n l1 m3n4r3té d2 l’2nf1nt 2t s1 spéc3f3c3té :
-
Pr4p4s3t34n 9
f13r2 c4nn1îtr2 à l’2nf1nt 1v2c péd1g4g32 c2 q52 d2v32nt l1 p1r4l2 q5’3l 1 27pr3mé2 d2v1nt l1 j5st3c2.
L4rsq5’5n 2nf1nt 45 5n 1d4l2sc2nt 1 été 2nt2nd5 d1ns 5n2 pr4céd5r2 j5d3c313r2, c3v3l2 c4mm2 pén1l2, 3l 2st r1r2 q52 l2s t2rm2s 45 l2s m4t3fs d2 l1 déc3s34n f3n1l2 d5 m1g3str1t l53 s432nt 27pl3q5és d2 f1ç4n à c2 q5’3l l2s c4mpr2nn2 vr13m2nt.
L1 Déf2ns25r2 d2s 2nf1nts 1 r2l2vé pl5s325rs s3t51t34ns d1ns l2sq52ll2s d2s déc3s34ns m1l 27pl3q5é2s p25v2nt êtr2 s45rc2s d2 c4nf5s34n p45r l’2nf1nt 2t, p1rt1nt, d2 déf31nc2 à l’ég1rd d2 l1 j5st3c2 :

él1b4r2r 5n2 ch1rt2 d2 l1 délég1t34n d’15d3t34n c4nc45r1nt à cré2r d2s référ2nc2s 2t d2s pr1t3q52s pr4f2ss34nn2ll2s c4mm5n2s .

L2 st1t5t 1ct52l d2 l1 f4nct34n d’1dm3n3str1t25r 1d h4c n2 p2rm2t p1s t45j45rs d2 r2ndr2 t4t1l2m2nt 2ff2ct3f l2 dr43t d’1ss3st1nc2 2t d2 r2prés2nt1t34n d2 l’2nf1nt d1ns l2s pr4céd5r2s j5d3c313r2s q53 l2 c4nc2rn2nt :
-
-
3nf4rm2r l’2nf1nt d2 t45s l2s dr43ts 2t 5t3l3s2r t45s l2s m462ns p45r c2 f13r2 : c45rr32r d5 gr2ff2 1dr2ssé à l’2nf1nt, f1sc3c5l2s d’3nf4rm1t34n, c4ns5lt1t34ns gr1t53t2s d’1v4c1ts d2st3né2s à c2 p5bl3c.
2nc45r1g2r 2t v1l4r3s2r l1 prés2nc2 d’5n 1v4c1t f4rmé 157 dr43ts d2 l’2nf1nt 15ss3 b32n d2v1nt l2 j5g2 157 1ff13r2s f1m3l31l2s q5’2n m1t3èr2 d’1ss3st1nc2 éd5c1t3v2.
R2nf4rc2r l’3nf4rm1t34n d2 l’2nf1nt 2t d2 l’1d4l2sc2nt q51nt à c2 dr43t d’1ss3st1nc2 1f3n q5’3ls s432nt à mêm2 d2 c4mpr2ndr2 l1 pr4céd5r2 j5d3c313r2 2n c45rs 2t l1 pl1c2 q53 2st l1 l25r.

l1 déc3s34n d5 j5g2 157 1ff13r2s f1m3l31l2s 1près 15d3t34n d2 l’2nf1nt 2t q52 l2 s45h13t d2 m4d2 d2 v32 d2 l’2nf1nt n2 c4rr2sp4nd p1s à s4n 3ntérêt ;
l1 déc3s34n d5 j5g2 d2s 2nf1nts 2n m1t3èr2 d’1ss3st1nc2 éd5c1t3v2 1près 15d3t34n d2 l’2nf1nt ;
l2 cl1ss2m2nt s1ns s53t2 45 l1 déc3s34n d2 n4n- l325 1près 5n2 2nq5êt2 d1ns l1q52ll2 l2 m3n25r 1 été 2nt2nd5 c4mm2 v3ct3m2 d’1gr2ss34n ph6s3q52 45 s2752ll2, l4rsq52, p1r 272mpl2, l2s pr25v2s ré5n32s n’4nt p1s p2rm3s d2 p45rs53vr2 l’15t25r prés5mé.

L2 m1g3str1t, l’1v4c1t d2 l’2nf1nt, l2 délég5é d5 pr4c5r25r 45 l2s s2rv3c2s éd5c1t3fs 15r132nt à 27pl3q52r 4r1l2m2nt à l’2nf1nt l2s déc3s34ns j5d3c13r2s d2s pr4céd5r2s q53 l2 c4nc2rn2nt d1ns d2s t2rm2s cl13rs, 1d1ptés à s1 c4mpréh2ns34n.

3nc3t2r l2s j5g2s 157 1ff13r2s f1m3l31l2s, s45s l’3mp5ls34n d2 l1 ch1mbr2 d2 l1 f1m3ll2, à h1rm4n3s2r l25rs pr1t3q52s 1f3n d’év3t2r d2s 3nég1l3tés d2 tr13t2m2nt 2ntr2 l2s 2nf1nts, d’1ss5r2r l2 r2sp2ct d5 pr3nc3p2 d5 c4ntr1d3ct43r2, d2 pr4tég2r l’2nf1nt c4ntr2 l’3nstr5m2nt1l3s1t34n d2 s2s pr4p4s.

c4mplét2r l2 st1t5t 1ct52l d2 l’1dm3n3str1t25r 1d h4c 1f3n d2 cl1r3f32r s2s m3ss34ns, d2 r2nf4rc2r s1 f4rm1t34n, s4n 3ndép2nd1nc2 2t s2s 4bl3g1t34ns q53 s4nt 15t1nt d2 g1g2s p45r l’2nf1nt d’5n2 r2prés2nt1t34n (s1t3sf13s1nt2 ?) ;
s2ns3b3l3s2r l2s m1g3str1ts à l1 néc2ss3té d2 m4d3f32r l25rs pr1t3q52s d2 r2c45rs 157 1dm3n3str1t25rs 1d h4c : dél13 d2 dés3gn1t34n, préc3s34n d2 l1 m3ss34n, 4bl3g1t34n d2 r2nc4ntr2r l’2nf1nt 1f3n q52 c2l53-c3 1ccèd2 r1p3d2m2nt 2t pl23n2m2nt à s1 r2prés2nt1t34n 2ff2ct3v2 2t à s2s dr43ts.

4rg1n3s2r d2s f4rm1t34ns c4nt3n52s 3nt2rd3sc3pl3n13r2s 2t 1d1pté2s p45r t45s l2s pr4f2ss34nn2ls 2n c4nt1ct 1v2c l’2nf1nt d1ns l2 c1dr2 j5d3c313r2 1f3n d2 l2s s2ns3b3l3s2r 157 spéc3f3c3tés d2 l’1ppr4ch2 d2 l’2nf1nt, d2 cré2r 2ntr2 257 5n2 c5lt5r2 2t d2s pr1t3q52s pr4f2ss34nn2ll2s p1rt1gé2s.
L1 f4rm1t34n à l1 c4nn13ss1nc2 d5 dév2l4pp2m2nt d2 l’2nf1nt, d2s r2l1t34ns f1m3l31l2s, d2s dr43ts d2 l’2nf1nt d43t tr45v2r s1 pl1c2 d1ns l1 f4rm1t34n 3n3t31l2 2t c4nt3n52 d2 t45s l2s pr4f2ss34nn2ls q53 3nt2rv32nn2nt d1ns l2 c1dr2 j5d3c313r2 2t s4nt 1m2nés p1r l25rs f4nct34ns à r2c523ll3r l1 p1r4l2 d2 l’2nf1nt, c4mm2 prév5 d1ns l1 l43 d5 5 m1rs 2007 :
-
-
r2ndr2 4bl3g1t43r2 p45r t45t m1g3str1t pr2n1nt d2 n45v2ll2s f4nct34ns d2 j5g2 157 1ff13r2s f1m3l31l2s d2s f4rm1t34ns spéc3f3q52s à l’1ppr4ch2 f1m3l31l2 2t à l’15d3t34n d2 l’2nf1nt ;
3nst15r2r 5n m4d5l2 d2 f4rm1t34n 3n3t31l2 c4mm5n à t45t2s l2s éc4l2s d2 b1rr2157, 4bl3g1t43r2 p45r t45s l2s f5t5rs 1v4c1ts ;
r2ndr2 4bl3g1t43r2 5n2 f4rm1t34n c4nt3n52 d2 t45t 1v4c1t dés3r1nt 272rc2r 2n c2 d4m13n2 (dés3r1nt 272rc2r c4mm2 1v4c1t d’2nf1nt) 2t v1l3d2r c2s m4d5l2s 15 t3tr2 d2 l1 f4rm1t34n c4nt3n52 ;
dév2l4pp2r l2s c4nv2nt34ns 2ntr2 l2s b1rr2157 2t l2s tr3b5n157 1f3n d2 g1r1nt3r s5r l’2ns2mbl2 d5 t2rr3t43r2 l1 prés2nc2 d’1v4c1ts spéc31l3sés

r2ndr2 4bl3g1t43r2 5n2 f4rm1t34n p4rt1nt s5r l2s dr43ts d2 l’2nf1nt 2t l’1ppr4ch2 d2 l’2nf1nt 2t l2s s3t51t34ns f1m3l31l2s 1v1nt t45t pr3s2 d2 p4st2 d’5n f4nct34nn13r2 d2 p4l3c2 45 d’5n m3l3t13r2 d2 l1 g2nd1rm2r32 272rç1nt d1ns l2s br3g1d2s spéc31l3sé2s.

L2s tr1v157 m2nés p1r l1 Déf2ns25r2 d2s 2nf1nts s2 s4nt h25rtés 15 m1nq52 d2 st1t3st3q52s j5d3c313r2s, n4t1mm2nt 2n m1t3èr2 d2 pr4céd5r2s c3v3l2s, c2 q53 1 r2nd5 d3ff3c3l2 5n2 év1l51t34n q51nt3t1t3v2, f3n2 2t préc3s2 d2 l1 p1r4l2 d2 l’2nf1nt 2n j5st3c2 :
-
Pr4p4s3t34n 10
dév2l4pp2r d2s 45t3ls p2rm2tt1nt 5n2 m23ll25r2 c4nn13ss1nc2 d2 c2s s3t51t34ns 2t n4t1mm2nt 3ntégr2r d1ns l’1pp1r23l st1t3st3q52 d5 m3n3stèr2 d2 l1 J5st3c2 l2s st1t3st3q52s n1t34n1l2s c4nc2rn1nt l2s déc3s34ns j5d3c313r2s pr3s2s à l’4cc1s34n d2s sép1r1t34ns p1r2nt1l2s, d3v4rc2s 45 sép1r1t34ns (n4mbr2 d2 d3v4rc2s c4nt2nt3257 45 n4n d1ns l2sq52ls 5n 2nf1nt 2st 3mpl3q5é, n4mbr2 d’15d3t34ns d2 m3n25rs p1r 5n j5g2 157 1ff13r2s f1m3l31l2s..), 13ns3 q52 t45t2 15tr2 pr4céd5r2 j5d3c313r2 c4nc2rn1nt l’2nf1nt . (délég1t34ns d’15d3t34n, n4m3n1t34n d’1dm3n3str1t25r 1d h4c..).

L1 C4nv2nt34n 3nt2rn1t34n1l2 d2s dr43ts d2 l’2nf1nt, t27t2 3nt2rn1t34n1l l2 pl5s c4mpl2t 2n m1t3èr2 d2 dr43ts d2 l’2nf1nt, n2 d4nn2 p1s l1 p4ss3b3l3té 157 2nf1nts 45 157 1d5lt2s d2 s’1dr2ss2r d3r2ct2m2nt 15 C4m3té d2s dr43ts d2 l’2nf1nt p45r f13r2 v1l43r l25rs dr43ts.
L’1ss2mblé2 génér1l2 d2s N1t34ns 5n32s 1 1d4pté l2 19 déc2mbr2 2011 l2 tr43s3èm2 pr4t4c4l2 f1c5lt1t3f à l1 c4nv2nt34n ét1bl3ss1nt 5n2 pr4céd5r2 d2 pl13nt2 p45r v34l1t34n d2s dr43ts d2s 2nf1nts. 3l 1 p45r 4bj2ct3f d2 g1r1nt3r 157 2nf1nts l1 p4ss3b3l3té d2 r2c45rs lég157 à 5n n3v215 3nt2rn1t34n1l 1f3n d2 l2s 13d2r à tr45v2r d2s s4l5t34ns à l25rs d3ff3c5ltés. C2 pr4t4c4l2 2st 45v2rt à l1 s3gn1t5r2 d2p53s févr32r 2012 :
- s3gn2r 2t r1t3f32r l2 tr43s3èm2 Pr4t4c4l2 f1c5lt1t3f à l1 C4nv2nt34n 3nt2rn1t34n1l2 d2s dr43ts d2 l’2nf1nt q53 ét1bl3t 5n2 pr4céd5r2 d2 pl13nt2 p45r v34l1t34n d2s dr43ts d2s 2nf1nts 15près d5 C4m3té d2s dr43ts d2 l’2nf1nt d2 l’4N5.
- le classement sans suite ou la déci-
aux enfants» suppose de donner les sion de non- lieu après une enquête
a) Mobiliser l’ensemble des profes-
sionnels de l’éducation afin que, dans
(4) Lignes directrices du Comité des Ministres du Conseil de l’Europe sur une justice adaptée aux enfants, adoptées
le cadre d’une éducation réelle à la
par le Comité des Ministres le 17 novembre 2010 lors de la 1098e réunion des Délégués des Ministres ; JDJ
citoyenneté et à ses implications, tout n° 302, février 2011, p. 41-47.

JDJ n° 330 - décembre 2013

9
 Rendre obligatoire une formation continue de tout magistrat
et tout avocat désirant exercer en ce domaine
dans laquelle le mineur a été entendu
comme victime d’agression physique
ou sexuelle, lorsque, par exemple, les
preuves réunies n’ont pas permis de
poursuivre l’auteur présumé.
Il n’est pas rare que l’enfant ou l’ado-
lescent interprète la décision de justice
comme le fait que ses propos n’ont pas
été pris en considération et n’ont pas de
valeur.
Le magistrat, l’avocat de l’enfant, le
délégué du procureur ou les services
éducatifs auraient à expliquer orale-
ment à l’enfant les décisions judicaires
des procédures qui le concernent dans
des termes clairs, adaptés à sa compré-
hension.
Lors de l’audition de l’enfant par le
juge aux affaires familiales, l’article
338-12 du Code de procédure civile
impose l’établissement d’un compte
rendu soumis au principe du contradic-
toire.
Les observations menées par la Défen-
seure des enfants montrent une diversi-
té de pratiques dans l’établissement de
ce compte rendu et dans l’information
qui est donnée à l’enfant :
- inciter les juges aux affaires fami-
liales, sous l’impulsion de la chambre
de la famille, à harmoniser leurs pra-
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tiques afin d’éviter des inégalités de
traitement entre les enfants, d’assurer
le respect du principe du contradic-
toire, de protéger l’enfant contre
l’instrumentalisation de ses propos.
La disparité des motifs justifiant les
délégations d’audition ainsi que des
modes opératoires vient affaiblir l’inté-
rêt d’une telle pratique :
- élaborer une charte de la délégation
d’audition concourant à créer des
références et des pratiques profession-
nelles communes .
Proposition 7
Le statut actuel de la fonction d’admi-
nistrateur ad hoc ne permet pas tou-
jours de rendre totalement effectif le
droit d’assistance et de représentation
de l’enfant dans les procédures judi-
ciaires qui le concernent :
- compléter le statut actuel de l’admi-
nistrateur ad hoc afin de clarifier ses
missions, de renforcer sa formation,
son indépendance et ses obligations
qui sont autant de gages pour l’enfant
d’une représentation (satisfaisante ?) ;
10
- sensibiliser les magistrats à la néces-
sité de modifier leurs pratiques de
recours aux administrateurs ad hoc :
délai de désignation, précision de la
mission, obligation de rencontrer l’en-
fant afin que celui-ci accède rapide-
ment et pleinement à sa représentation
effective et à ses droits.
Proposition 8
- organiser des formations continues
interdisciplinaires et adaptées pour
tous les professionnels en contact avec
l’enfant dans le cadre judiciaire afin
de les sensibiliser aux spécificités de
l’approche de l’enfant, de créer entre
eux une culture et des pratiques pro-
fessionnelles partagées.
La formation à la connaissance du dé-
veloppement de l’enfant, des relations
familiales, des droits de l’enfant doit
trouver sa place dans la formation
initiale et continue de tous les profes-
sionnels qui interviennent dans le cadre
judiciaire et sont amenés par leurs fonc-
tions à recueillir la parole de l’enfant,
comme prévu dans la loi du 5 mars
2007 :
- rendre obligatoire pour tout magistrat
prenant de nouvelles fonctions de juge
aux affaires familiales des formations
spécifiques à l’approche familiale et à
l’audition de l’enfant ;
- instaurer un module de formation
initiale commun à toutes les écoles
de barreaux, obligatoire pour tous les
futurs avocats ;
- rendre obligatoire une formation
continue de tout avocat désirant exer-
cer en ce domaine (désirant exercer
comme avocat d’enfant) et valider
ces modules au titre de la formation
continue ;
- développer les conventions entre
les barreaux et les tribunaux afin de
garantir sur l’ensemble du territoire
la présence d’avocats spécialisés
Bien que l’objectif premier de l’en-
quêteur soit la recherche de la vérité
celle-ci ne peut se faire sans prendre en
considération la minorité de l’enfant et
sa spécificité :
- rendre obligatoire une formation
portant sur les droits de l’enfant et
l’approche de l’enfant et les situations
familiales avant tout prise de poste
JDJ n° 330 - décembre 2013
d’un fonctionnaire de police ou d’un
militaire de la gendarmerie exerçant
dans les brigades spécialisées.
Proposition 9
Les travaux menés par la Défenseure
des enfants se sont heurtés au manque
de statistiques judiciaires, notamment
en matière de procédures civiles, ce qui
a rendu difficile une évaluation quan-
titative, fine et précise de la parole de
l’enfant en justice :
- développer des outils permettant
une meilleure connaissance de ces
situations et notamment intégrer dans
l’appareil statistique du ministère de
la Justice les statistiques nationales
concernant les décisions judiciaires
prises à l’occasion des séparations
parentales, divorces ou séparations
(nombre de divorces contentieux
ou non dans lesquels un enfant est
impliqué, nombre d’auditions de
mineurs par un juge aux affaires fa-
miliales...), ainsi que toute autre pro-
cédure judiciaire concernant l’enfant.
(délégations d’audition, nomination
d’administrateur ad hoc..).
Proposition 10
© Association jeunesse et droit | Téléchargé le 30/06/2021 sur www.cairn.info (IP: 82.77.67.193)
La Convention internationale des droits
de l’enfant, texte international le plus
complet en matière de droits de l’en-
fant, ne donne pas la possibilité aux en-
fants ou aux adultes de s’adresser direc-
tement au Comité des droits de l’enfant
pour faire valoir leurs droits.
L’Assemblée générale des Nations
unies a adopté le 19 décembre 2011
le troisième protocole facultatif à la
convention établissant une procédure
de plainte pour violation des droits des
enfants. Il a pour objectif de garantir
aux enfants la possibilité de recours lé-
gaux à un niveau international afin de
les aider à trouver des solutions à leurs
difficultés. Ce protocole est ouvert à la
signature depuis février 2012 :
- signer et ratifier le troisième Protocole
facultatif à la Convention internatio-
nale des droits de l’enfant qui établit
une procédure de plainte pour vio-
lation des droits des enfants auprès
du Comité des droits de l’enfant de
l’ONU.