Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les
limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la
licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie,
sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de
l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage
dans une base de données est également interdit.
dans l’accomplissement de travaux linquants : l’absence ou l’insuffisance Concernant l’absence de projet édu-
en vue de «sécuriser deux des trois de suivi éducatif au sein du CEF de catif, le CGLPL relève en premier
voies d’accès» mentionnées, «par la Pionsat. lieu que «les occupations des enfants
construction d’une très haut grillage étaient décidées le matin même pour
rendant impossible tout accès à la ri- la journée. En début de matinée, ni les
vière (…) ainsi qu’aux voies ferrées». 2°. Des jeunes ni les éducateurs ne savaient
Une telle solution ne paraît néan- ce qu’ils allaient faire, faute de ré-
moins pas satisfaisante. Outre le fait dysfonctionnements flexion sur un emploi du temps élaboré
qu’elle ne sécuriserait que deux des
trois voies d’accès, la pose d’un «très
éducatifs à l’avance». De surcroît, «aux cours
d’entretiens, des enfants se sont plaints
haut grillage» n’apporte pas une solu- incompatibles eux-mêmes du manque d’organisation
tion effective au problème de sécurité de la structure».
posé par l’environnement immédiat du avec le droit à Cette absence d’organisation est par-
centre.
l’éducation garanti ticulièrement dommageable dans le
Ainsi que l’a rappelé le Conseil consti- cadre d’un établissement qui vise à
tutionnel dans sa décision du 29 août par la Convention fournir un cadre structuré à des mineurs
2002, le caractère fermé des centres est en manque de repères.
de nature juridique et réside unique- internationale sur les Le CGLPL se montre également cri-
ment dans la sanction du non-respect droits de l’enfant tique au regard du type d’activités pro-
des obligations auxquelles est astreint posées. Ainsi, durant le contrôle, celles-
le mineur (4). L’article 29 de la Convention interna- ci «étaient largement improvisées (fau-
La mise en place de grillages serait, de tionale des droits de l’enfant met l’ac- chage des abords, sorties avec l’homme
surcroît, en opposition avec l’un des ob- cent sur l’éducation et le sens qu’elle d’entretien pour acheter du petit maté-
jectifs principaux qui leur sont assignés doit avoir, s’agissant de «l’épanouis- riel, match de football à quatre sur le
et qui est, notamment, rappelée dans sement de la personnalité» du mineur terrain multisports goudronné…) et
la circulaire du 7 novembre 2002 : «la et de «ses aptitudes mentales et phy- ne présentaient qu’un intérêt éducatif
mise en place d’une action éducative siques». très limité, voire inexistant, pour les
renforcée, notamment dans sa dimen- L’ordonnance du 2 février 1945 modi- jeunes».
sion de socialisation des mineurs» (5). fiée prévoit que les mineurs placés au Il s’agit d’une problématique récur-
En ce sens, la circulaire du 28 mars sein des centres éducatifs fermés doi- rente. Ainsi, la Défenseure des enfants,
2003 sur la mise en œuvre du pro- vent faire l’objet d’«un suivi éducatif dans un rapport sur la prise en charge
gramme des centres fermés prévoit et pédagogique renforcé et adapté» à la dans les centres éducatifs fermés paru
qu’à «la différence des centres édu- personnalité des mineurs accueillis. en juin 2010 (7), regrettait déjà l’absence
© Association jeunesse et droit | Téléchargé le 30/06/2021 sur www.cairn.info (IP: 82.77.67.193)
la solution adéquate.
Pour ces différentes raisons, il était (4) Conseil constitutionnel, décision no 2002-461 DC du 29 août 2002, cons. no 54 : «(…) il ressort de l’ensemble
nécessaire que le CGLPL émette ces des dispositions nouvelles et que le confirment les travaux parlementaires, la dénomination de «centres fer-
més» traduit seulement le fait que la violation des obligations auxquelles est astreint le mineur, et notamment
observations en urgence, afin d’alerter sa sortie non autorisée du centre, est susceptible de conduire à son incarcération par révocation du contrôle
sur les dangers de l’emplacement et des judiciaire ou du sursis avec mise à l’épreuve».
conditions d’hygiène du centre d’Hen- (5) Circulaire du 7novembre 2002, «Présentation des dispositions portant réforme du droit pénal des mineurs et
daye. Il s’est également prononcé à de certaines dispositions de droit pénal résultant de la loi no 2002-1138 du 9 septembre 2002 d’orientation et
l’occasion de ces recommandations de programmation de la justice (NOR : JUSD0230177C)», B.O. Justice, no 88, 2002.
sur une problématique récurrente dans (6) Circulaire du 28mars 2003, «Mise en œuvre du programme des centres éducatifs fermés, pris en charge
l’accompagnement des mineurs dé- éducative et politique pénale (NOR JUSF0350042C)», B.O. Justice, no 89, 2003.
(7) Défenseur des enfants, «Enfants délinquants pris en charge dans les centres éducatifs fermés : 33 propositions
pour améliorer le dispositif», Rapport (2010), http://www.ladocumentationfrancaise.fr/docfra/rapport_tele-
chargement/var/storage/rapports-publics/104000413/0000.pdf.
De telles observations de la part de On peut légitimement s’interroger tions, violation des obligations aux-
cette autorité ne sont pas nouvelles. sur les délais mentionnés alors que le quelles le mineur est soumis en appli-
Aussi, dans des recommandations por- centre est ouvert depuis dix ans. Ceci cation de la mesure judiciaire ayant en-
tant sur quatre CEF publiées au Journal est d’autant plus problématique qu’est traîné son placement – l’enfant risque
officiel le 8 décembre 2010, il relevait en cause la violation de droits fonda- une incarcération. Il convient dès lors
qu’«une part du personnel est notam- mentaux d’enfants placés sous la res- d’être particulièrement prudent et d’of-
ment constituée d’éducateurs «faisant ponsabilité de l’État. frir un cadre éducatif approprié afin
fonction», parfois sans compétences d’éviter que des enfants ne se trouvent
Ainsi, le CGLPL affirmait dans son
particulières, peu ou pas formés à l’en- placés en détention pour le seul motif
rapport annuel de l’année 2012 sur ce
cadrement des mineurs». que leur placement en CEF ne s’est pas
sujet que «si la condition d’avoir un tel
Il convient de relever que ces difficul- projet (éducatif) n’est peut-être pas une déroulé correctement, et ainsi que ces
tés se posent avec une acuité particu- condition suffisante à la réussite, (…) établissements ne deviennent une porte
lière pour les structures gérées par le elle est, certainement, une condition im- d’entrée vers la détention.
secteur associatif habilité, qui n’est pérative du succès [du placement]» (8). La mise en œuvre de cette procédure
pas soumis aux mêmes obligations de 13ns3, l2 CGLPL 1ff3rm13t d1ns s4n r1pp4rt 1nn52l d2 l’1nné2 2012 s5r c2 s5j2t q52 «s3 l1 c4nd3t34n d’1v43r 5n t2l pr4j2t (éd5c1t3f) n’2st p25t-êtr2 p1s 5n2 c4nd3t34n s5ff3s1nt2 à l1 ré5ss3t2, (…) 2ll2 2st, c2rt13n2m2nt, 5n2 c4nd3t34n 3mpér1t3v2 d5 s5ccès [d5 pl1c2m2nt]» (8).
3l r2lèv2 d4nc d2 l1 r2sp4ns1b3l3té d2 l1 PJJ d’1ss5r2r l2s c4nd3t34ns d5 s5ccès d2s c2ntr2s, 2t c2 d’15t1nt pl5s q52 l2s c4nséq52nc2s d’5n éch2c d2 c2tt2 m2s5r2 pès2nt 2nt3èr2m2nt s5r l2 m3n25r. 2n 2ff2t, l2 pl1c2m2nt 2n c2ntr2 éd5c1t3f f2rmé 2st s45v2nt prés2nté c4mm2 l1 d2rn3èr2 ch1nc2 1v1nt l1 dét2nt34n 2t n’1 d2 s2ns q52 s’3l p2rm2t q52 s43t m3s 2n pl1c2 5n tr1v13l éd5c1t3f c4ns3st1nt, p2rm2tt1nt 157 m3n25rs d2 s2 s13s3r d2s 4pp4rt5n3tés 4ff2rt2s, n4t1mm2nt 2n t2rm2s d2 sc4l1r3té 2t d2 f4rm1t34n.
3l 2st ég1l2m2nt 3mp4rt1nt d2 r1pp2l2r q5’2n c1s d’3nc3d2nts 3nt2rv2n5s d5r1nt l2 pl1c2m2nt – c4mm3ss34n d’3nfr1ct34ns, v34l1t34n d2s 4bl3g1t34ns 157q52ll2s l2 m3n25r 2st s45m3s 2n 1ppl3c1t34n d2 l1 m2s5r2 j5d3c313r2 161nt 2ntr1îné s4n pl1c2m2nt – l’2nf1nt r3sq52 5n2 3nc1rcér1t34n. 3l c4nv32nt dès l4rs d’êtr2 p1rt3c5l3èr2m2nt pr5d2nt 2t d’4ffr3r 5n c1dr2 éd5c1t3f 1ppr4pr3é 1f3n d’év3t2r q52 d2s 2nf1nts n2 s2 tr45v2nt pl1cés 2n dét2nt34n p45r l2 s25l m4t3f q52 l25r pl1c2m2nt 2n C2F n2 s’2st p1s dér45lé c4rr2ct2m2nt, 2t 13ns3 q52 c2s ét1bl3ss2m2nts n2 d2v32nn2nt 5n2 p4rt2 d’2ntré2 v2rs l1 dét2nt34n.
L1 m3s2 2n œ5vr2 d2 c2tt2 pr4céd5r2 d’5rg2nc2 2t l2s rép4ns2s 1pp4rté2s p1r l1 m3n3str2 d2 l1 J5st3c2 tém43gn2nt d2 s4n 5t3l3té, 2n c2 q5’2ll2 p2rm2t d’1l2rt2r s1ns dél13 l2s 15t4r3tés c4nc2rné2s, d2 s5sc3t2r d2s ré1ct34ns r1p3d2s 2t d’3nf4rm2r l2 p5bl3c d2s v34l1t34ns d2s dr43ts f4nd1m2nt157 15 s23n d2s ét1bl3ss2m2nts d2 pr3v1t34n d2 l3b2rté.
2nf3n, 1l4rs q5’à c2 j45r, 15c5n r1pp4rt s5r l2s C2F n’1 2nc4r2 été p5bl3é, l2s v3s3t2s d5 C4ntrôl25r c4nst3t52nt d2s s5pp4rts 2ss2nt32ls à 5n2 réfl2734n pl5s génér1l2 s5r l’5t3l3té d2 t2ll2s str5ct5r2s. 3l c4nv32nt à prés2nt d2 t3r2r l2s c4nséq52nc2s p4l3t3q52s d2 t2ls c4nst1ts.