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GUIDE DU VIOLONISTE

Sommaire
• 3 fausses idées à éradiquer (page 2)

• Quizz : définir quel type de violoniste vous êtes (page 6)

• Check-list : vérifier que tout est en place avant de jouer (page 9)

Ce document est la propriété de « Violon pour tous ». Toute reproduction est interdite.

3 fausses idées à éradiquer pour progresser 🚀

Nous pensons souvent qu’ajouter c’est progresser… et si c’était le contraire ?

Vous pratiquez peut-être depuis des années… mais avez aujourd’hui l’impression de stagner.
Vous travaillez toujours plus… mais avez parfois le sentiment de régresser.
Vous culpabilisez et pensez ne plus progresser.

Et si ce n’était pas votre faute ? Et si les stéréotypes populaires nuisaient à votre liberté ?

Je suis passé par là moi aussi, et je sais à quel point cela peut être frustrant d’avoir l’impression de
stagner malgré nos efforts.

Après beaucoup de recherches, d’expérimentations et de lâcher-prises…


j’ai découvert les 3 freins majeurs qui ruinent nos progrès 😱

Voici les 3 idées reçues à éliminer de votre vie pour retrouver votre liberté et enfin progresser ✨

👉 Fausse croyance n°1 : Pour réussir, il faut travailler dur

Pour beaucoup, plus d’heures de travail donnent inévitablement plus de progrès. Cela semble
logique. Sauf que ce n’est pas si simple. Étudiant, je travaillais toujours plus dur… chaque jour,
week-end compris… toujours plus d’heures. Pourtant mes progrès étaient rarement au rendez-vous.

Ce qui clochait n’était ni mon investissement ni ma détermination… mais ma routine de travail


inadaptée. J’ai appris… après bien des échecs et des déceptions, que ce qui compte n’est pas tant le
nombre d’heures effectuées… mais le moment où nous effectuons ces heures.

A chacun son agenda et son rythme… mais pratiquer lorsque l’on est fatigué (le soir par exemple)
est souvent contre-productif et ne sert souvent qu’à se donner bonne conscience.

Cela nous donne l’illusion que nous progressons… mais en réalité, nous perdons notre temps. Et le
risque de blessures physiques est accru lorsque la fatigue nous rend moins concentré… J’en ai
également fait les frais. Oui, il faut vraiment être passionné pour continuer dans ces moments-là !

J’ai finalement compris et assimilé le fait que travailler intelligemment est bien plus utile que de
travailler durement et longtemps.

Le fantasme des films Hollywoodiens, avec les artistes en sueur lors de créations passionnelles sans
relâche, véhicule un message nuisible. Plus nous nous agitons physiquement pour donner l’illusion
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d’être impliqué… et plus nous nous dispersons mentalement… et moins nous sommes efficace.
L’activité musculaire donne l’illusion de nous investir, mais au final… c’est le contraire !

Le problème avec ce genre de fantasme cinématographique, c’est qu’aujourd’hui, bon nombre de


solistes se sentent obligés de gigoter sur scène pour donner l’illusion d’être habités par la
virtuosité… alors qu’ils le seraient davantage s’ils redécouvraient l’art du minimalisme : moins
c’est mieux ! Où est donc passée la simplicité et l’élégance des géants du passé ?

Un travail introspectif sera toujours plus utile qu’une démonstration physique puérile qui ne vise
qu’à impressionner les foules. Il est temps de remettre les choses en place.

Un travail où l’on recherche la sonorité au plus profond de soi… où l’on essaye de ressentir les
choses à l'intérieur… sans se soucier du regard des autres, sera infiniment plus efficace. Avec ce
travail très en profondeur, pas besoin de travailler des heures !

Notre cerveau est comme une éponge. Une éponge plongée dans l’eau va se gorger d’eau au début,
puis va arriver à saturation. Laisser l’éponge immergée passé cette limite de saturation ne lui
permettra pas d’absorber davantage… au contraire, elle se détériorera lentement.

C’est exactement la même chose pour notre cerveau. Chacun a sa capacité de concentration (qui
progressera par la pratique). Mais dès que nous arrivons à saturation, il est préférable d’arrêter et de
reprendre plus tard dans la journée, ou le lendemain.

Il n’y a pas de durée de travail optimale, à chacun son rythme et son agenda. Mais chaque minute de
travail compte. Le travail pour se donner bonne conscience ne créera jamais rien de bon. Si nous
sommes présent physiquement mais pas mentalement, mieux vaut s’arrêter.

La régularité l’emporte toujours sur la quantité : mieux vaut un peu chaque jour que beaucoup
occasionnellement !

Chaque jour nous sommes dans un état d’esprit différent, et avons donc une approche différente,
un angle d’écoute qui change. Il est plus riche d’utiliser ces différents angles de vue plutôt qu’un
seul état d’esprit un jour J.

Pratiquer un peu chaque jour permet également aux connaissances de mûrir. Le lendemain, nous
avons une approche plus fraîche et un élan nouveau pour aborder le même obstacle avec plus de
recul et de clairvoyance.

👉 Fausse croyance n°2 : La motivation vient de l’extérieur

Pour beaucoup, c’est l’environnement qui va les stimuler. Ils cherchent ainsi l’approbation, les
compliments, la reconnaissance. Ils veulent être écoutés, admirés, respectés, compris…

Et c’est tellement dommage, car dès que nous sommes tournés vers le besoin de reconnaissance et
de validation, nous négligeons notre véritable nature. Nous cherchons à ressembler à d’autres,
nous voulons impressionner, être aimé… et perdons notre identité.

Internet est abreuvé de gens qui cherchent à attirer l’attention par tous les moyens… au détriment de
leur véritable nature (et parfois même de leur dignité). Au final, ils s’épuisent et restent fragiles en
dépendant des autres.

Mieux vaut viser le long terme et cultiver notre propre vérité, enfouie en nous-même. Personne ne
peut la révéler pour nous. Mais pour la trouver, il ne faut pas se disperser !

Il y a 2 types de motivation : la motivation interne et la motivation externe.

• La motivation interne est celle que nous ressentons au plus profond de nous, notre mission de vie,
qui nous fait vibrer. Cette motivation est durable et pérenne.

• La motivation externe est la recherche de stimulations extérieures qui ne dépendent pas de nous et
sur lesquelles nous n’avons aucun contrôle. La motivation externe est irrégulière et éphémère.

La seule motivation qui fait face aux obstacles sans s’effriter est la motivation interne. La
motivation externe est épuisante et fragile.

Trouver une musique qui nous enthousiasme et projeter de la jouer est très motivant… mais pour
combien de temps ?

Si c’est notre seul objectif, cela ne durera pas. En revanche, si cette musique est un prétexte pour
aller au plus profond de nous-même et révéler notre propre vérité… en utilisant cette musique
comme un véhicule et le violon comme un outil… alors cela sera bénéfique et nous mènera vers la
motivation interne durable.

👉 Fausse croyance n°3 : J’aurai du plaisir quand je serai bon

Beaucoup pensent qu’une fois qu’ils seront « arrivés » ils pourront enfin profiter.

Mais quand « arrivons-nous » ? Jamais… ou plutôt si, quand nous comprenons que nous sommes
déjà arrivés. Et dès l’instant que nous parvenons à révéler le plus sobrement possible ce qui est déjà
en nous… en utilisant le violon comme un outil pour révéler notre voix intérieure avec le plus de
sobriété… alors nous sommes arrivés. La technique se perfectionnera par la pratique.

Mais si « arriver » signifie « jouer comme telle personne »… nous n’arriverons jamais, même après
des décennies d’efforts… car ce n’est pas nous.

Apprendre des autres est essentiel… chercher à copier à l’identique est nuisible, car cela va contre
notre propre nature. Et voici une petite histoire pour illustrer cette idée :

C’est l’histoire d’une chenille qui voit passer un oiseau dans le ciel. Elle se dit qu'elle aimerait bien
voler elle aussi. Elle tisse son cocon, forme sa chrysalide, et au bout de quelques semaines se
métamorphose en papillon et prend son envol. Ce papillon n’est pas un oiseau… mais il vole aussi.
Chacun vole à sa manière.

Une autre chenille sur sa branche voit passer le papillon et se dit qu’elle aimerait bien voler elle
aussi. Elle se jette de la branche et s’écrase au sol. Elle avait pourtant la capacité de se transformer
en papillon elle aussi… mais n’a pas eu la patience de traverser les étapes pour y arriver.

Restez vous-même et prenez du plaisir quel que soit votre stade d’évolution. N’essayez pas de
brûler les étapes, vous vous écraseriez vous aussi !

Le violon est un instrument complexe mais pas compliqué… et comme pour toute discipline, sans
plaisir immédiat, vous risquez de vous décourager.

Il faut que cela reste une démarche plaisante, une formidable opportunité d’aller à la découverte de
vous-même et à la concrétisation de votre propre voix intérieure. C’est par là que tout commence.

Le violon n’est qu’un outil pour concrétiser notre propre voix. C’est la raison pour laquelle chacun
reste unique avec la sonorité qui lui est propre.

Savoir pourquoi on joue du violon est plus important que de savoir comment on joue du violon.

Utiliser le violon comme moyen d’expression et comme outil de libération est très gratifiant. Pas
besoin d’être un virtuose pour commencer à s’exprimer librement.

Oubliez le perfectionnisme. Enfant, nous nous moquons éperdument de ce que pensent les autres.
Adulte, nous sommes trop conscients et beaucoup trop critiques envers nous-même. Nous perdons
ainsi en sérénité et donc en efficacité… car l’un ne va pas sans l’autre.

Il faut beaucoup de courage pour oser se révéler au grand jour… pourtant c’est la seule route à
suivre pour progresser : d’oser être soi-même ici et maintenant !

N’attendez plus pour devenir qui vous êtes déjà,

À vos progrès décuplés 👍

Rémi 🎵

Ces idées sont issues de mon livre


Le violon pour tous

Quel genre de violoniste tes-vous ? 🫵

Répondez aux 10 questions suivantes en sélectionnant l’une des 3 réponses proposées.


Pour connaître le résultat, rendez-vous à la fin du questionnaire.

1) Utilisez-vous un accordeur pour vous accorder ?


A- J’utilise toujours un accordeur pour m’accorder
B- J’utilise parfois un accordeur pour vérifier, mais pas pour m’accorder
C- Je m’accorde à l’oreille en prenant le la du diapason, du piano, ou du téléphone

2) Commencez-vous vos séances de travail par des gammes ?


A- Je commence chacune de mes sessions de pratique par des gammes
B- Je commence parfois avec des gammes, mais parfois avec du répertoire
C- Je me chauffe directement avec le répertoire ou des cordes à vide

3) Pratiquez-vous avec métronome ?


A- Je pratique toujours avec métronome
B- J’utilise parfois le métronome pour vérifier pendant que je joue
C- Je définis le tempo avec métronome, mais je le coupe lorsque je joue

4) Pratiquez-vous lentement ?
A- Je pratique toujours tout vite, je n’ai pas la patience
B- Je pratique parfois lentement, mais pas trop souvent
C- Je pratique lentement pour apprécier chaque détails

5) Commencez-vous par trouver les notes avant de vous occuper des rythmes ?
A- Je trouve d’abord mes notes et ensuite, je m’occupe des rythmes et des tempi
B- J’essaye de faire les deux, mais parfois je néglige le rythme pour assurer les notes
C- Je ne dissocie jamais les notes des rythmes, même lorsque je prend un tempo lent


6) Êtes-vous plus à l’aise avec la main gauche qu’avec l’archet ?


A- Je suis aussi mal à l’aise des deux côtés
B- Je suis plus à l’aise avec la main gauche
C- Je suis à l’aise des deux côtés

7) Pratiquez-vous avec sourdine ?


A- Je pratique toujours avec sourdine, sinon les voisins risquent de m’entendre
B- J’utilise parfois la sourdine, mais je l’évite le plus souvent
C- Je ne joue jamais avec sourdine, ça masque les détails

8) Pratiquez-vous régulièrement ?
A- Je pratique quand je peux, assez rarement finalement
B- Je pratique presque tous les jours
C- Je pratique tous les jours… même si je n’ai pas beaucoup de temps

9) Pratiquez-vous le soir ?
A- Je pratique toujours le soir
B- Je pratique parfois le soir
C- Je ne pratique jamais le soir

10) Avez-vous l’occasion de jouer en concerts ?


A- Je ne joue jamais en concert
B- Je joue parfois en concert
C- Je joue souvent en concert

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Résultats ✨

Pour définir votre niveau, calculez votre score en additionnant les points obtenus
selon vos réponses aux 10 questions :

A=1/B=2/C=3

Votre score total est :

🎵 Entre 10 et 14 : violoniste artisan

Vous manquez encore un peu de confiance en vous et avez besoin d’outils externes pour vous
rassurer. Vous éprouvez le besoin de tout contrôler, pourtant, c’est votre lâcher-prise qui vous
permettra d’améliorer votre maîtrise. Prenez les choses les unes après les autres, pour ne pas
mélanger tous vos défis à régler. Patience et persévérance sont vos plus grands alliés pour
progresser. Faites-vous confiance, vous êtes plus compétent que vous ne l’imaginez !

👍 Entre 15 et 22 : violoniste éclairé

Vous commencez à savoir clairement ce que vous voulez et avez de plus en plus confiance en vos
capacités d’exécution et d’interprétation. Vous commencez à oser révéler votre personnalité à
travers votre sonorité, vous êtes sur la bonne voie de ce côté-là. Progressivement, vous découvrez
qu’il n’y a pas de plaisir sans confort et pas de progrès sans plaisir. Ce qui va vous aider à dépasser
un palier est de définir à quel moment de la journée votre pratique est la plus efficace.

🔥 Entre 23 et 30 : violoniste confirmé

Félicitation, vous avez confiance en vos compétences techniques et votre interprétation. Vous savez
par quel bout prendre les choses et vos séances de travail sont bien structurées de manière à
progresser sans vous éparpiller. Vous avez fait le plus dur, et pour continuer à progresser, saisissez
chaque opportunité de vous confronter à la réalité, en jouant en public. Tout ce qui n’est pas utilisé
régulièrement sera vite perdu. Il est bien plus difficile d’acquérir que de perdre une qualité, donc ne
perdez jamais votre curiosité pour avancer.

Ce document est la propriété de « Violon pour tous ». Toute reproduction est interdite.

Check-list ✅

👉 Attitude générale (à pratiquer même sans le violon)

• Colonne vertébrale tirée par un fil vers le ciel pour ouvrir notre colonne d’air

• Sourire du fond du cœur pour notre ouverture intérieur

• Respirer lentement par le nez plutôt que la bouche

👉 Violon = notre 3e bras (interdépendant de nos 2 bras)

• Violon posé sur la clavicule plutôt que sur l’épaule et placé à 10h (et non à 9h ou 12h)

• Le coude pend verticalement, même lors des démanchés

• Le poignet reste dans l’alignement de l’avant-bras jusqu’en 5e position

• Les doigts restent près des cordes et, si possible, restent posés sur les cordes

• Le manche repose sur la paume de l’index et non le pouce (jusqu’en 5e position)

• Garder l’impression que le violon est posé et non porté, comme des pierres empilées

👉 Archet = une extension de notre bras droit

• La boucle pouce-majeur (pouce face à la 2e phalange du majeur) placée sur le cuir de l’archet

• Les doigts sont arrondis et non pliés, proches mais pas collés

• Le poignet reste +/- aligné avec l’avant-bras (il se creuse à la pointe et se bombe au talon)

• Le coude reste à la même hauteur que le poignet

• Garder l’impression que l’archet va tomber de notre main (libre et non tenu)

• L’archet établit la pulsation et le bras gauche s’y adapte (et non le contraire)

• Le geste est plus important que la note, l’attitude est plus importante que le résultat.

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