Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
profils
L’OUTIL INDISPENSABLE
ET VIVRE MIEUX
GRETCHEN RUBIN
Du même auteur
Ma vie en mieux, Flammarion, 2016
Opération Bonheur, Belfond, 2011
Titre original : The four tendencies: the Indispensable Personality Profiles That
Reveal How to Make Your Life Better (and Other People’s Live Better, Too)
Copyright © Gretchen Rubin 2017
Tous droits réservés.
Publié aux États-Unis par Harmony Books, du Crown Publishing Group, une
division de Penguin Random House LLC, New York,
http://crownpublishing.com/
Traduction : Nouannipha Simon
© Dunod, 2018
11 rue paul Bert, 92240 Malakoff
ISBN : 978-2-10-078994-8
Pour Christy Fletcher (Pointilleuse)
SOMMAIRE
Votre Profil
1. Les quatre profils
2. Identifier son profil
Le Discipliné
« Pour moi, la discipline, c’est la liberté »
3. Comprendre le Discipliné
4. Interagir avec un Discipliné
Le Pointilleux
« Je le ferai, si tu me donnes une bonne raison de le
faire »
5. Comprendre le Pointilleux
6. Interagir avec un Pointilleux
Le Dévoué
« Tu peux compter sur moi, et je compte sur toi pour
compter sur moi »
7. Comprendre le Dévoué
8. Interagir avec un Dévoué
Le Rebelle
« Personne ne peut m’y forcer, pas même moi »
9. Comprendre le Rebelle
10. Interagir avec un Rebelle
Appendice
Remerciements
Quizz des quatre profils de Gretchen Rubin
Ressources complémentaires
Notes
J’ai fini par comprendre que mon plus grand objectif est d’être ce que je
suis déjà.
« Fais-le. »
3
Comprendre le Discipliné
« Fais ce qu’il faut, quitte à passer
pour psychorigide »
Forces (et faiblesses) • Faiblesses (et forces) • Variations au sein du profil •
Pourquoi les Disciplinés ont un fort instinct de préservation • Comment les
Disciplinés peuvent gérer leur inflexibilité • Pourquoi les Disciplinés doivent
exprimer clairement ce qu’ils attendent d’eux-mêmes
Je lui ai répondu :
Vous avez fait remarquer qu’Elizabeth et sa famille avaient pris du temps
pour être avec nous. Ce qui est vrai, mais il en est de même pour ma fille
et moi.
Nous avions pris le temps de traverser tout le pays, de New York
à Los Angeles – ce qui n’est pas rien – pour nous rendre à un endroit qui ne
soit pas trop loin de chez eux en voiture. Ne pouvaient-ils pas
raisonnablement faire l’effort de se caler sur notre fuseau horaire pour
deux jours ? De prendre le petit-déjeuner et de dîner en même temps que
nous ?
Je ne pense pas qu’une personne ou l’autre ait « raison », je pense juste
que nous avons des points de vue différents.
FORCES PROBABLES
Entreprenants
Autonomes
Consciencieux
Fiables
Rigoureux
Respectent ce qui est prévu
Aiment comprendre et répondre aux attentes
FAIBLESSES PROBABLES
Sur la défensive
Rigides
Manquent de souplesse face aux imprévus
Peuvent paraître dépourvus d’humour ou coincés
Mal à l’aise quand les règles sont ambiguës ou quand elles ne sont pas définies
Impatients quand il faut rappeler les autres à l’ordre, leur fixer des délais, les
superviser ou les reprendre
Exigeants
Peuvent stresser pour respecter des règles qui n’existent même pas
4
Interagir avec un Discipliné
« Just do it »
Le collègue • Le conjoint • L’enfant • Le patient • Choix de carrière
Le collègue Discipliné
Les disciplinés peuvent faire d’excellents collègues. Ils ont
l’esprit d’initiative, ils vont chercher la performance, ils
n’ont pas besoin d’être supervisés et ils savent reconnaître
leurs limites.
C’est motivant pour les autres de travailler avec des gens
qui font ce qu’ils disent. Quand un Discipliné dit qu’il fera
quelque chose, on peut lui faire confiance, il le fera. Il suffit
que son supérieur lui demande : « Quand tu auras le temps,
tu pourras jeter un œil à ce problème et me dire ce que tu
en penses ? » pour que le Discipliné lui remette un rapport
en bonne et due forme six semaines plus tard, sans même
qu’il ait eu besoin de le lui rappeler.
Les Disciplinés font également de très bons dirigeants,
parce qu’ils établissent clairement les objectifs à atteindre
et qu’ils sont eux-mêmes très rigoureux. Un chef Discipliné
va dire ce qu’il attend de chacun. Il sera juste en fixant les
règles et les échéances. Il saura prévoir à long terme ce
qu’il faut pour atteindre l’objectif fixé. Un chef Discipliné
ne va pas changer subitement d’objectifs, de méthode ou
d’échéances.
Les Disciplinés feront également de bons entrepreneurs
et travailleurs indépendants. Ils n’auront aucun mal
à jongler avec plusieurs responsabilités, parce qu’ils sont
très déterminés. Ils savent identifier ce qu’il faut faire et le
faire, même s’ils n’ont pas de clients ou de supérieurs à qui
rendre des comptes. En analysant les données de mon
sondage national, j’ai constaté que plus les revenus étaient
élevés et plus il y avait de chances que la personne soit une
Disciplinée (et moins il y avait de chances qu’elle soit une
Rebelle).
Les Disciplinés ne comprennent pas que l’on puisse avoir
du mal à répondre aux obligations, et ils peuvent
manifester leur impatience. Un chef Discipliné pourrait ne
pas vouloir répondre aux questions du Pointilleux en
objectant : « Nous avons reçu une circulaire établissant
une nouvelle échéance. Je suis sûr qu’il y a une bonne
raison à cela, alors cessez de poser des questions et
mettez-vous au travail. » Un chef Discipliné pourrait
refuser de mettre en place un système de
responsabilisation (alors que les Dévoués en ont besoin),
comme fixer des échéances ou imposer des jours de congé,
parce qu’il n’en comprend pas la nécessité. Travailler avec
des employés Rebelles relève du défi pour les Disciplinés
(et réciproquement).
Les Disciplinés sont contrariés quand les autres ne
respectent pas leurs engagements, comme l’explique un
lecteur :
Je suis médecin et Discipliné. Je travaille dans un cabinet médical avec des
associés Pointilleux et Rebelles. Ils ont fixé des règles de fonctionnement
plus ou moins irréalistes, mais en tant que Discipliné, je suis très mal
à l’aise quand ils les contournent ou les enfreignent. Souvent, je suis le
seul à les respecter, et parfois même, je me retrouve dans la situation très
inconfortable d’avoir à rappeler mes associés à l’ordre. Pourtant, ce sont
des règles que nous avons fixées ensemble. Le pire, c’est que je vais
focaliser sur ces infractions au lieu d’en profiter pour instaurer une
nouvelle règle : celle de faire usage de notre bon sens au cas par cas.
Les Disciplinés peuvent avoir du mal à déléguer, parce
qu’ils pensent que les autres ne respecteront pas leurs
engagements ou ne feront pas du bon travail.
Ils ont parfois du mal à sortir de leurs habitudes ou du
programme qu’ils se sont fixés. Renoncer à une attente,
même quand cette dernière n’a aucun sens, n’est pas aisée.
Ils ne voient pas toujours quand il est nécessaire de
s’adapter ou de passer à autre chose. Ils peuvent
également avoir du mal à gérer les imprévus. Leur
entourage a tout intérêt à les prévenir suffisamment en
avance pour qu’ils puissent s’organiser.
Si vous dirigez une équipe dans laquelle se trouvent des
Disciplinés, souvenez-vous qu’ils détestent déroger aux
attentes et qu’ils peuvent avoir du mal à établir des
priorités, car toutes les attentes leur semblent être
d’importance égale. Pour pallier cela, il faudra fixer des
priorités : « Je veux un rapport tous les vendredis, mais en
période de bilan annuel, ce n’est pas grave si vous n’avez
pas le temps de faire les rapports hebdomadaires. Le bilan
annuel est prioritaire. »
Parce que les Disciplinés cherchent à répondre aux
attentes extérieures et intérieures, ils peuvent se montrer
réticents à aider les autres s’ils doivent pour cela mettre de
côté leurs propres obligations.
Ils n’aiment pas – voire ne supportent pas – faire des
erreurs ou manquer à un engagement. Une amie
Disciplinée et éditrice pour un journal important m’a dit :
« Je déteste quand il y a une erreur dans un article sur
lequel j’ai travaillé. Les autres l’acceptent sans sourciller,
alors que je culpabilise terriblement. » Ne leur dites pas
avec désinvolture : « Ce n’est pas grave » ou « Personne ne
le remarquera », mais plutôt : « Tu as fait ce que tu
pouvais, on ne pouvait pas faire mieux. » Parce qu’ils
détestent être pris en défaut, les Disciplinés peuvent être
sur la défensive, voire hostiles, quand on leur fait
remarquer qu’ils se sont trompés.
Comme ils mettent un point d’honneur à atteindre les
objectifs fixés, ils peuvent refuser de relever un nouveau
défi par peur de ne pas être en mesure de l’atteindre. C’est
parfois utile, bien sûr, parce qu’il faut savoir se fixer des
limites, mais ce peut être aussi dommage de ne pas essayer
de se dépasser par crainte de ne pas pouvoir « le faire
bien ».
Le conjoint Discipliné
Le profil Discipliné – comme tous autres profils – présente
des avantages comme des inconvénients. Être marié à un
Discipliné peut être un vrai plaisir, mais il faut s’attendre
à ce qu’il apporte des dossiers en vacances ou qu’il
travaille son violon alors qu’il y a des invités pour le week-
end.
Connaître les spécificités du profil d’une personne permet
de mieux comprendre son point de vue. Une amie
Disciplinée m’a rapporté comment la typologie des quatre
profils lui avait permis d’éviter une dispute avec son mari.
Nous étions dans le train, en route pour aller voir mes parents. Notre fils
avait fêté ses 12 ans la veille, et de ce fait, il ne bénéficiait plus du tarif
jeune enfant. Son ticket passait de 75 cents à 8,50 dollars. Si l’on ne payait
pas le tarif plein, cela m’aurait turlupiné tout le week-end. Mon mari, qui
est un Pointilleux, n’était pas du même avis. « C’est complètement
arbitraire, il n’a qu’un jour de plus. Ce serait plus juste s’il payait l’ancien
tarif. » À ses yeux, c’était plus logique. Un Rebelle aurait certainement dit :
« Personne ne m’obligera à payer ce montant ! » Le fait de comprendre
rend plus tolérant.
L’enfant Discipliné
De façon générale, les parents d’enfants Disciplinés ont la
vie facile. Les enfants Disciplinés veulent comprendre ce
qu’on attend d’eux et répondre à ces attentes. Ils sont
assez autonomes. Leurs parents n’auront pas besoin de
batailler pour leur faire faire leurs devoirs ou leur rappeler
de nourrir le poisson rouge. Un enfant Discipliné va
travailler son piano sans que personne ne lui dise de le
faire. Il préparera sa tenue de sport les jours
d’entraînement et connaîtra son emploi du temps de la
semaine.
Les parents apprécient cette rigueur, mais cela peut
s’avérer fatigant quand elle tourne à la manie. Un enfant
Discipliné peut faire un drame s’il n’a pas fait les trente
minutes de lecture quotidienne recommandées par son
professeur ou s’il arrive avec cinq minutes de retard
à l’école.
Encore une fois, il faut choisir les arguments qui parlent
à sa nature pour le convaincre. Ainsi ses parents peuvent
lui expliquer : « Ton professeur veut que tu lises trente
minutes tous les soirs avant d’aller te coucher, mais
aujourd’hui, on va rendre visite à grand-mère, et il sera
l’heure d’aller se coucher quand on rentrera. Tu as besoin
de dormir pour être en forme pour l’école. C’est plus
important que de lire ce soir. » Ils peuvent aussi lui dire :
« Les professeurs savent que les enfants ne peuvent pas
toujours faire leurs devoirs et que ce n’est pas de leur
faute. Il n’y a pas de soucis. » Rien ne sert de leur dire :
« Ce n’est pas grave », « Le professeur ne le remarquera
pas », « Ce n’est pas le professeur qui commande » ou
« Trente minutes de lecture, c’est une consigne
complètement arbitraire ».
Les enfants Disciplinés peuvent également avoir du mal
avec les changements de dernière minute. Ils n’aiment pas
laisser une tâche inachevée ou se retrouver dans des
situations où les attentes ne sont pas clairement définies.
Si la plupart des parents trouvent facile d’élever un
enfant Discipliné, la relation parent-enfant entre un
Discipliné et un Rebelle peut s’avérer difficile à gérer, pour
l’un comme pour l’autre.
Comme c’est le cas pour les conjoints des Disciplinés, les
parents d’enfants Disciplinés devraient se garder
d’introduire des règles ou des attentes inutiles. Les
Disciplinés s’approprient très facilement un objectif et vont
consacrer beaucoup de temps et d’énergie à essayer de
l’atteindre, même si ce n’est pas quelque chose dont ils ont
envie, même si ce n’est pas une bonne idée. Une remarque
anodine comme : « Tu devrais participer à des concours
d’orthographe » peut faire boule de neige.
Les adultes proches d’un enfant Discipliné doivent l’aider
à déterminer et formuler clairement ses attentes pour qu’il
puisse les accorder avec les attentes extérieures.
Le patient Discipliné
Pour les médecins et le personnel médical, les patients
Disciplinés sont du pain béni. Ils prennent les instructions
des médecins au sérieux. Ils prennent leurs médicaments
consciencieusement et font leurs exercices de rééducation
avec assiduité.
Au cours de mon étude, je n’ai pas été surprise de
découvrir que des quatre profils, les Disciplinés étaient à
70 % plutôt pas d’accord avec l’affirmation : « Mon
médecin m’a expliqué pourquoi je devais changer certaines
choses dans mon mode de vie, mais je ne l’ai toujours pas
fait. »
En fait, les Disciplinés vont plutôt connaître le problème
inverse : ils vont suivre les instructions des médecins à la
lettre sans forcément se poser de questions. Quand j’avais
vingt ans, un orthodontiste m’a dit : « Votre mâchoire
aurait besoin d’être refaite. Vous n’avez encore aucune
douleur, mais croyez-moi sur parole, à trente ans, vous
commencerez à souffrir de douleurs chroniques. » J’ai
réussi à ne pas prendre pour argent comptant ses paroles,
mais cela m’a demandé beaucoup d’effort. Et je n’ai
toujours aucun problème de mâchoire.
Les professionnels de santé devraient garder en tête que
les Disciplinés ont tendance à faire ce que l’on attend
d’eux, quitte à en faire trop, ce n’est donc pas la peine d’en
rajouter pour être sûrs d’être entendus. D’un autre côté,
l’instinct de préservation des Disciplinés va les aider
à mettre le holà quand une attente devient trop pesante.
Quand j’ai changé de coach sportif pour mon programme
de musculation intensif, je n’ai eu aucun mal à lui dire :
« Vous me donnez des poids beaucoup trop lourds. Je les
veux très lourds, mais là, c’est trop pour moi. »
« Je le ferai, si tu me donnes une bonne raison de le
faire »
« Prouve-le. »
« Parce que tu l’as dit ? Je ne crois pas, non ! »
« Attends, quoi ? »
« Justifier, c’est se motiver. »
« C’est ça ou rien. »
« Une devise, pour quoi faire ? »
5
Comprendre le Pointilleux
« Mais pourquoi ? »
Forces • Faiblesses • Les variations au sein du profil • Pourquoi les Pointilleux
n’aiment pas être remis en question • Comment sortir des questions sans fin •
Comment les Pointilleux peuvent répondre à une attente injustifiée en la
justifiant
FORCES PROBABLES
S’appuient sur des faits
Impartiaux (selon leur propre jugement)
Tendent à créer des systèmes efficaces et utiles
Font volontiers l’avocat du diable
Prêts à renverser le système si nécessaire
Autonomes
N’acceptent pas l’autorité sans justification
FAIBLESSES PROBABLES
Peuvent souffrir de paralysie analytique
S’irritent de ce qu’ils considèrent comme de la complaisance chez les autres
Peuvent s’enfermer dans leurs lubies
Incapables de tourner la page s’il reste des questions en suspens, même si tout
le monde passe outre
Peuvent refuser de répondre à des contraintes que les autres trouvent justes ou
du moins indispensables (comme le Code de la route)
Peuvent refuser de répondre aux questions des autres
6
Interagir avec un Pointilleux
« Une devise, pour quoi faire ? »
Le collègue • Le conjoint • L’enfant • Le patient • Choix de carrière
Le collègue Pointilleux
Les Pointilleux sont des atouts de poids au sein d’une
organisation, car ils poseront des questions essentielles
comme : « Pourquoi procéder de cette façon ? Faut-il
seulement le faire ? Ne devrions-nous pas demander
d’autres avis ? N’y a-t-il pas un meilleur moyen de nous
organiser ? »
Les Pointilleux vont chercher la petite bête, déterminer
ce qui marche et ce qui ne marche pas, éliminer ce qui est
irrationnel. Pas question pour eux d’accepter la solution de
facilité qui consisterait à dire : « C’est comme ça qu’on
a toujours fait. » Leur questionnement permanent assurera
une gestion optimale des ressources, même si ce n’est pas
toujours très bien vécu par leurs collègues ou supérieurs,
comme en témoigne un Pointilleux :
Être un Pointilleux m’a permis d’être très efficace au travail. Mais quand il
y a des projets communs et que les gens cherchent le consensus, ils
considèrent mes questions comme un manque d’esprit d’équipe. Je reste
pourtant toujours très poli, et mes questions ont pour seul but de clarifier
notre stratégie, d’éviter de faire des erreurs, de perdre le moins de temps
et d’argent possible. Mon zèle est le plus souvent apprécié, mais certains
prennent mes interventions comme des critiques et le vivent mal. Ils me
répondent alors : « Parce qu’untel ou untel l’a dit » ou « Parce qu’on
a toujours fait comme ça », les deux pires excuses que l’on puisse opposer
à un Pointilleux.
Quand les Pointilleux refusent de suivre une pratique
usuelle, quand ils passent leur temps à remettre en
question des sujets que tout le monde considère comme
clos ou quand ils n’arrivent pas à se décider, ils peuvent
être difficiles à gérer. Pour désamorcer ces situations, leurs
collègues peuvent fixer des limites claires. Par exemple, un
responsable peut dire à un Pointilleux chargé de recruter
un nouveau collaborateur de se fixer une date à partir de
laquelle il devra choisir entre les cinq meilleures
candidatures en sa possession. Les limites poussent
à l’action.
Comme les Pointilleux ont confiance en leur aptitude
à analyser et à évaluer les choses, ils peuvent camper sur
leurs positions et refuser d’en démordre.
Un chef d’entreprise m’a dit : « Mon sous-directeur est un
homme brillant, mais je ne supporte pas de travailler avec
lui. Il remet en question tout ce que je dis et tout ce que je
fais. Il sape mon autorité et nie mes compétences.
– Il ne veut probablement pas saper votre autorité, c’est
juste dans sa nature de tout remettre en question.
– Quoi qu’il en soit, il n’y a plus aucun dialogue possible
entre nous. Nous devons passer par un intermédiaire. »
Quand les gens comprennent qu’un Pointilleux ne
cherche pas la confrontation ou qu’il ne veut pas miner le
travail d’équipe, mais qu’il se comporte juste selon sa
nature, ils donneront plus volontiers les informations dont
il a besoin. Un Dévoué m’a rapporté : « Je suis un
enseignant Montessori et je travaille étroitement avec deux
Pointilleux. Ils me rendaient fou à me poser des questions
à tout bout de champ. Maintenant, je leur suggère des
ouvrages à lire et des sites Internet à consulter pour
trouver des réponses à leurs questions. »
Quand les Pointilleux travaillent à leur compte – quand ils
montent leur propre entreprise ou décident du travail qu’ils
doivent faire – ils excellent à toutes les tâches qui méritent
qu’ils y consacrent leur temps et leur énergie. Quand ils
ont une bonne raison de faire quelque chose, ils s’y
engagent. Encore une fois, cet état d’esprit peut être à leur
avantage comme à leur désavantage. Les Pointilleux
pourraient ne pas vouloir perdre de temps à discuter de
choses et d’autres avec des clients potentiels… À moins
qu’ils ne se disent que cela peut les aider à conclure une
affaire.
Peut-être feraient-ils bien d’anticiper la paralysie
analytique, car travailler seul implique beaucoup
d’organisation en amont. Quel est le meilleur système de
classification, ou le meilleur logiciel de comptabilité ?
Quelle est la meilleure assurance ou stratégie
commerciale ? Un Pointilleux qui travaille seul peut se
retrouver bloqué par l’indécision.
Le conjoint Pointilleux
Un lecteur m’a écrit : « Je suis un Pointilleux et je me
demande toujours comment faire pour améliorer les
choses. Ma femme me taquine et me dit qu’elle sait que
notre mariage durera, parce que j’ai dû étudier la question
avant de dire oui. Et elle a raison ! »
Je connais bien les Pointilleux, parce que mon mari,
Jamie, en est un. Être marié à un Pointilleux s’avère utile
pour la Disciplinée que je suis, qui a tendance à répondre
aux attentes sans les remettre en question. Il m’arrive
même de voir des attentes là où il n’y en a pas, ou de
vouloir respecter des règles inutiles, juste parce qu’il le
faut. Jamie, lui, remet toujours en question les attentes
avant d’y répondre et avec le temps, j’ai appris à en faire
de même plus souvent.
Bien que je respecte et encourage parfois cet aspect de
sa personnalité, cela a encore le don de m’exaspérer. Je
préférerais parfois un peu plus de coopération de sa part,
mais je sais aussi qu’il ne cherche pas à s’opposer à moi, il
veut tout simplement savoir pourquoi il doit faire ce que je
lui demande.
Il n’y a pas longtemps, je lui ai demandé de passer
prendre de la dinde rôtie en rentrant du sport. Je sais qu’il
déteste faire la queue chez le traiteur (de façon générale,
les Pointilleux détestent faire la queue). Avant de savoir
qu’il était un Pointilleux, je lui aurais envoyé un message
disant : « Passe prendre de la dinde fumée sur le chemin du
retour. » Et je peux être sûre qu’il aurait ignoré ma
demande. Non pas parce qu’il s’en fiche, mais parce qu’il
se serait dit : « Pourquoi me donner la peine de faire ça ?
Le frigo est plein. Quelle perte de temps ! » Maintenant, je
lui écris : « Passe prendre de la dinde fumée sur le chemin
du retour. Il faut des sandwichs pour les deux sorties
scolaires d’Eleanor cette semaine. » Il est allé acheter de la
dinde.
Parfois, les salves de questions des Pointilleux peuvent
donner l’impression à leur conjoint d’être agressé au lieu
d’être soutenu. Une Pointilleuse m’a écrit :
Il faut toujours que je comprenne le pourquoi du comment, et cela pèse sur
ma relation de couple. Mon mari a l’impression de ne pas être respecté,
parce qu’il doit sans cesse se justifier. Un simple : “Chérie, tu veux bien
acheter une ampoule de rechange ?” génère une dispute de deux jours. Il
n’est pas question pour moi d’aller acheter une ampoule si je ne sais pas
exactement pourquoi.
L’enfant Pointilleux
Dire à un enfant Pointilleux, « Parce que je l’ai décidé »,
« On a toujours fait comme ça » et « C’est comme ça, un
point c’est tout », ne fera que le braquer.
Un Pointilleux a besoin de comprendre. Si les parents
d’un enfant Pointilleux veulent le faire travailler son piano,
ils devront anticiper ses questions : « Du piano, pour quoi
faire ? Pourquoi faut-il faire des gammes ? Pourquoi tant de
cours par semaine ? Pourquoi avec ce professeur et pas un
autre ? La musique, d’accord, mais pourquoi en jouer, et
pas se contenter d’en écouter ? » Un enfant Pointilleux qui
comprend pourquoi on lui demande telle ou telle chose sera
plus enclin à obtempérer. Si son besoin de comprendre
n’est pas satisfait, il résistera.
Le refus de faire comme tout le monde peut irriter ses
parents et ses professeurs. L’enfant va demander :
« Pourquoi je ne peux pas aller à l’école déguisé ? Tonton
Jimmy n’est pas poli avec moi, pourquoi je devrais l’être
avec lui ? À quoi ça sert d’aller à la fac ? » Un lecteur m’a
écrit : « Mon fils est un Pointilleux. Il vient d’avoir son
permis. Je l’ai surpris à conduire pieds nus après une
baignade. « Chausse-toi, c’est interdit de conduire pieds
nus » lui ai-je dit (je suis un Discipliné). Il m’a répondu :
« Pourquoi ? Il n’y a aucune raison ! » (Les Pointilleux ont
vraiment beaucoup de mal avec le Code de la route.)
La soif de comprendre de l’enfant Pointilleux peut
enthousiasmer ses professeurs, car ses questions
témoignent de sa motivation et poussent l’ensemble de la
classe à réfléchir, mais elle peut aussi agacer quand elle
empêche tout le monde d’avancer, sape l’autorité de
l’enseignant ou pousse à la dissipation générale. Un élève
Pointilleux peut aussi rechigner devant certaines
consignes.
L’enfance est parfois une étape délicate pour les
Pointilleux, parce que les enfants doivent obéir aux adultes
sans discuter. Un père m’a dit : « Mon fils est très
intelligent, mais il a de mauvais résultats scolaires. Il
a d’excellentes notes aux examens, mais refuse de faire les
devoirs à la maison, parce qu’il considère que ça ne sert
à rien. »
Cela peut avoir des conséquences à long terme sur sa
scolarité. Face à un enfant Pointilleux qui refuse de
répondre à une attente, il est important de comprendre
pourquoi il se braque. Alors qu’un enfant Rebelle va
penser : « Vous ne m’obligerez pas à le faire », un enfant
Pointilleux attend peut-être tout simplement d’être
convaincu. Un Pointilleux se souvient :
Petit, j’avais une écriture illisible, et mes professeurs avaient l’air d’y
attacher beaucoup d’importance. J’étais un élève plutôt doué. Un jour, je
me suis rendu compte que je savais toutes les réponses des exercices et
j’ai décidé que je n’avais pas besoin de les mettre par écrit. Si les
professeurs voulaient vérifier que j’avais compris, ils n’avaient qu’à
m’interroger ! Mais ils m’ont puni et traité de fainéant, de tête de mule.
À aucun moment, ils ne m’ont expliqué pourquoi j’avais tort (avais-je tort,
d’ailleurs ?). Ce n’est que lorsque les exercices se sont compliqués que j’ai
ressenti le besoin de faire mes raisonnements à l’écrit pour ne pas perdre
le fil de ma pensée.
Le patient Pointilleux
Il est crucial (bien que pas toujours possible) pour les
professionnels de santé de répondre aux questions des
Pointilleux. S’ils sont convaincus, ils suivront volontiers les
recommandations médicales. Ils prendront leur traitement,
changeront leurs habitudes alimentaires et iront aux
rendez-vous de contrôle. S’ils ne sont pas convaincus, ils ne
feront rien de tout ça.
Bien souvent, les médecins pensent avoir suffisamment
justifié leurs attentes, mais ils laissent des questions en
suspens et de ce fait, les Pointilleux ne suivent pas leurs
recommandations. Un dentiste qui dirait : « Vous devez
vous brosser les dents au moins deux fois par jour pendant
deux minutes pour éviter la formation de tartre » pense
certainement être assez clair. Mais qu’est-ce que le tartre ?
A-t-il des conséquences néfastes sur la santé dentaire ?
Pourquoi devrait-on éviter qu’il ne se forme alors qu’il suffit
d’aller chez le dentiste pour un détartrage ? Un Pointilleux
bien informé sera un Pointilleux plus coopératif.
Il est bon de noter que les Pointilleux aiment adapter les
choses à leurs besoins. Ils vont suivre des instructions,
mais ils vont le faire à leur façon, c’est-à-dire pas tout à fait
comme selon la prescription. C’est pourquoi il est
important de leur expliquer pourquoi il faut suivre
certaines prescriptions à la lettre : « Ce médicament doit se
prendre à l’heure des repas sinon il provoque de fortes
nausées. »
Les Pointilleux ont besoin de comprendre. Pourquoi
réduire sa consommation de sucre ? Pourquoi se lever et
marcher un peu pendant les longs trajets en avion ? S’ils
font confiance à la personne qui leur donne des conseils, ils
le feront, sinon, ils s’abstiendront. Les Pointilleux ne font
les choses que s’ils ont une bonne raison de les faire et si
elles leur sont adaptées. Un ami Pointilleux m’a confié :
Quand on a appris que j’avais un diabète de type 2, ma petite amie s’est dit
que j’allais avoir du mal à changer de régime alimentaire, mais moi, je
savais que j’y arriverai. Elle a trouvé que j’avais dépassé les bornes en
posant autant de questions au médecin, mais j’avais besoin d’informations
concrètes. Une fois que je suis décidé, je ne recule pas. Mais j’ai été
honnête avec le médecin, je lui ai dit : « Je vais manger comme il faut, mais
je boirai six bières par semaine. C’est comme ça que je tiendrai. »
FORCES PROBABLES
Bons patrons, leaders responsables, ont un bon esprit d’équipe
Se sentent obligés de répondre aux attentes des autres
Prêts à assumer les responsabilités quitte à se mettre en quatre
Répondent aux contraintes extérieures
FAIBLESSES PROBABLES
Exposés au surmenage et au burn-out
Peuvent entrer en rébellion
Facilement exploitables
Enclins au ressentiment
Ont du mal à dire non ou à fixer des limites
8
Interagir avec un Dévoué
« Accepte d’en faire moins »
Le collègue • Le conjoint • L’enfant • Le patient • Choix de carrière
Le collègue Dévoué
De façon générale, les Dévoués font d’excellents collègues
ou patrons. Ils font ce qu’ils disent, ils sont toujours prêts
à donner un coup de main, à prendre du travail en plus et
à s’adapter aux changements.
Les Dévoués répondent aux attentes que l’environnement
professionnel fournit presque inévitablement : échéances,
objectifs et évaluations. Il vaut mieux que ces attentes
soient clairement fixées, de vagues exhortations ne
suffiront pas.
Un ami écrivain et Dévoué se souvient : « Quand j’ai
signé mon contrat, j’ai dit à mon éditeur : “Je ne peux
écrire que quand je dois rendre quelque chose. Donnez-moi
quelques échéances intermédiaires.
– Ne vous inquiétez pas, m’a-t-il répondu. Ce livre sera
très bien et vous y arriverez sans mal.”
Il ne voulait pas comprendre.
– Que s’est-il passé ? ai-je demandé.
– Je n’ai pu m’y mettre que trois semaines avant de le
rendre. J’aurais fait tellement mieux si j’avais commencé
plus tôt. »
Faute de connaître le fonctionnement de son auteur,
l’éditeur a refusé de lui donner des contraintes. S’il avait
compris que mon ami était un Dévoué, il aurait eu une
approche différente.
Quel que soit le contexte, quand quelqu’un réclame un
engagement, il faut le lui donner. En général, la personne
sait qu’elle en a besoin. Ce Dévoué le confirme : « J’ai dit
à mon responsable que j’avais besoin d’avoir un chef dur et
exigeant pour travailler plus et mieux. »
Les Dévoués doivent cependant faire attention à ce que
les autres ne profitent pas d’eux sinon ils s’exposent à la
saturation et à la rébellion, ce qui est toujours très difficile
à gérer dans le milieu professionnel. Une Dévouée raconte :
Je suis infirmière, et il y a toujours des problèmes de personnel dans mon
service à cause des absences, les jours chargés, etc. Cela fait trois ans que
je travaille dans cet hôpital et mon chef a bien repéré les Dévoués. Il nous
demande toujours de faire des heures supplémentaires. Et c’est très
énervant quand celles qui ne travaillent pas, soi-disant parce qu’elles sont
« malades », postent toute la journée sur les réseaux sociaux alors que l’on
enchaîne les services. J’ai longtemps accepté cette situation, mais elle
a fatalement conduit au surmenage. Maintenant, je dis systématiquement
non.
Le conjoint Dévoué
Les Dévoués font d’excellents conjoints, car ils accordent
beaucoup d’importance aux attentes de l’autre. Mais leur
compagnon a tout intérêt à bien connaître leur façon de
fonctionner.
Si un Dévoué demande à son conjoint d’être son garant,
ce dernier doit accepter ou trouver un autre moyen de le
responsabiliser. Une Dévouée raconte :
Je réussis à faire du sport tous les jours, parce que mon mari me demande
tous les soirs en rentrant si je suis allée à la gym. Il est très encourageant
et enthousiaste, du coup, quand je loupe une séance, je m’assure de ne pas
louper la suivante. La santé est quelque chose qui compte beaucoup pour
lui, alors cela me donne envie d’être assidue. Même si c’est moi qui lui ai
demandé d’être mon garant, je me sens obligée d’être à la hauteur pour
lui. C’est complètement fou !
L’enfant Dévoué
D’après ce que j’ai pu observer, il est souvent difficile de
dire si un enfant est un Dévoué ou non. Les Disciplinés et
les Rebelles appartiennent à des types de personnalités
très extrêmes qui se manifestent relativement tôt. Et
comme les adultes gèrent en grande partie la vie des
enfants, il peut être difficile d’identifier les caractéristiques
du profil Dévoué.
Quand il est clair qu’un enfant est un Dévoué, ses parents
peuvent tenir compte des spécificités de son profil. Comme
tous les Dévoués, l’enfant Dévoué répond aux contraintes.
S’il fait du piano, il peut être utile de lui prévoir un
programme détaillé, et de le passer en revue avec lui. On
peut aussi gentiment le rappeler à l’ordre : « Il est
16 heures, l’heure de travailler ton piano. » Son
professeur de musique peut aussi lui expliquer : « Je le vois
bien quand tu n’as pas travaillé. »
Quand un enfant Dévoué veut répondre à une attente
intérieure, ses parents devraient l’aider à mettre en place
un système de responsabilisation pour renforcer sa
motivation. Une maman dont la fille voulait apprendre des
tours à son chiot lui a répondu : « Super ! Et si on
t’inscrivait au cours d’agility ? »
Il faut cependant prendre garde à ne pas fixer d’objectifs
trop ambitieux. Très sensible à la pression des attentes
extérieures, l’enfant pourrait se sentir obligé d’atteindre
à tout prix cet objectif. Et à trop le forcer, il pourrait entrer
en mode rébellion. Plus important encore, il faut s’assurer
que l’enfant ne cherche pas trop à faire plaisir aux autres
(y compris à ses parents) pour éviter qu’il ne s’épuise et
qu’il perde de vue ce qui lui fait plaisir à lui et ce qui lui
plaît vraiment.
Quel que soit le contexte, quand une personne réclame
d’être responsabilisée, il est important de l’aider à le faire.
Une femme est venue me voir à un événement au cours
duquel j’avais pris la parole. « Ma fille n’arrêtait pas de me
dire qu’elle voulait passer le test GRE (Graduate Record
Examinations) et qu’elle voulait suivre des cours de
préparation. Je lui répondais chaque fois que cela ne
servait à rien, qu’elle pouvait très bien étudier toute seule.
Maintenant, je me rends compte qu’elle aurait dû s’inscrire
aux cours comme elle le voulait. »
Les gens qui demandent à être responsabilisés savent
qu’ils en ont besoin.
Le patient Dévoué
Des quatre profils, celles des Dévoués est le plus répandu,
ce qui veut dire que les professionnels de santé ont affaire
à de nombreux Dévoués. De manière générale, les Dévoués
sont réceptifs au suivi des médecins, infirmières,
nutritionnistes, entraîneurs, coachs ou professeurs. Un
coach sportif, par exemple, peut prévenir ses élèves que
toute absence sera notée et entraînera l’envoi d’un mail de
notification. Il peut aussi leur dire qu’il sera déçu ou
contrarié par leur manque d’assiduité.
J’ai parlé des quatre profils lors d’un congrès sportif
à New York. Une coach sportive m’a expliqué : « Pour
responsabiliser les gens, on nous dit de les appeler par leur
prénom si possible.
– C’est une excellente idée, ai-je convenu.
– Mais je viens de penser à quelque chose d’autre. À la fin
du cours, j’avais l’habitude de dire : “Au revoir. Vous me
trouverez ici même la semaine prochaine.” Maintenant, je
crois que je vais leur dire : “On se voit la semaine
prochaine !” Comme ça, les gens auront l’impression que je
vais les attendre.
– Excellent ! »
Comme toujours, quand quelqu’un demande à être
responsabilisé, il est avisé de l’aider autant que possible.
Un Dévoué se souvient : « J’ai dit à ma dentiste : “S’il vous
plaît, faites-moi tenir ma promesse d’utiliser du fil dentaire
régulièrement. Si à ma prochaine visite de contrôle, mes
dents sont dans un mauvais état, rappelez-moi ma
promesse !” Elle a ri, mais a accepté de le faire. Depuis, je
passe le fil dentaire tous les soirs. »
Il existe toujours plus de gadgets, d’appareils,
d’applications et de services pour inciter les gens à adopter
une bonne hygiène de vie. Il suffit de trouver celui qui
correspondra à ses besoins. Pour certains Dévoués, un
simple mail de rappel peut suffire pour prendre ses
médicaments, ou un moniteur d’activités pour faire de
l’exercice au quotidien. Pour d’autres, il faut la menace
d’une pénalité ou d’une sanction. Les groupes de soutien
ou de responsabilisation permettent d’avoir un ou des
garants en personne.
Des études ont montré que beaucoup de gens étaient
prêts à payer plus cher pour être sûrs de rester motivés. Si
j’étais coach sportif, je dirais à mes élèves : « Les séances
annulées moins de 24 heures à l’avance vous seront quand
même décomptées. Mais si vous préférez, nous pouvons
vous la faire payer trois fois plus cher si vous annulez
moins de 24 heures avant. » Plusieurs Dévoués m’ont
affirmé qu’ils opteraient pour la deuxième solution.
Comme les Dévoués ont plus de facilité à faire les choses
pour les autres, ils seraient peut-être plus enclins à suivre
les recommandations de santé si on leur rappelait les
conséquences bénéfiques que cela aurait sur leur
entourage. Une Dévouée a écrit :
Je suis enceinte de six mois et les cinq premiers mois, j’ai pris mes
vitamines prénatales tous les jours, pensant avant tout à la santé de mon
bébé. Il y a un mois, j’ai lu un article qui expliquait que le bébé ne pouvait
pas manquer de vitamines, ponctionnant au besoin le stock de sa mère. Les
vitamines sont donc pour la mère. Maintenant que j’ai lié les vitamines
à ma santé et non plus à celle du bébé, je ne les prends plus qu’un jour sur
deux, et encore !
« J’ai du mal quand je dois, c’est plus simple quand je veux. »
FORCES PROBABLES
Indépendants
Capables de sortir des sentiers battus
Non assujettis aux conventions
Prêts à suivre leur propre voie, à rejeter les conventions sociales
À l’écoute de leurs désirs
Spontanés
FAIBLESSES PROBABLES
Enclins à résister quand on leur demande ou qu’on leur dit de faire quelque
chose
Peu coopératifs
Peu délicats envers les autres
Peu assidus quand il s’agit de tâches répétitives
Ignorent les règles communes
Instables : peuvent avoir du mal à se poser, avoir un emploi, un domicile ou une
relation durable
Ont du mal avec le quotidien et ce qui est planifié
Peuvent être indifférents à la réputation
10
Interagir avec un Rebelle
« Personne ne décide pour moi »
Le collègue • Le conjoint • L’enfant • Le patient • Choix de carrière
Le collègue Rebelle
Les Rebelles possèdent de grands atouts : leur aptitude
à briser les conventions, à sortir des sentiers battus, à se
connecter à leurs désirs et centres d’intérêt. Un Rebelle
m’a envoyé cette devise typique des Rebelles :
« Si je devais me décrire en un seul mot, ce serait : “ne
suit pas les instructions” ».
Les Rebelles s’épanouissent professionnellement quand
les objectifs sont en accord avec leurs propres aspirations.
Ils peuvent être très productifs s’ils ont le droit de faire
les choses comme ils l’endentent. Moins ils seront
surveillés et contrôlés, mieux ce sera, même si
paradoxalement, certains Rebelles ont besoin de
contraintes à ignorer ou à rejeter.
La plupart ont le goût du défi et s’épanouissent dans des
environnements où ils ont les coudées franches. L’un d’eux
m’a écrit :
Mon diplôme en poche, j’ai décroché un premier travail dans une grande
agence de conseil. J’avais un patron fantastique. Il m’a donné un dossier
difficile en me disant : “Il y a un gros problème, et je ne sais pas comment
le résoudre. À toi de jouer. Reviens me voir dans un mois avec une solution.
Appelle-moi s’il y a un souci.” J’ai pu donner le meilleur de moi-même dans
ces conditions. J’ai adoré. Mais il est parti, et celui qui a repris les rênes
voulait tout contrôler. J’ai démissionné et j’ai monté ma propre agence.
Notons au passage que la façon de travailler du premier
patron, très efficace avec un Rebelle, aurait eu de piètres
résultats avec un Dévoué.
Si les Rebelles aiment relever les défis, ils peinent
à accomplir les tâches quotidiennes et répétitives, ce qui
peut être plus ou moins gênant selon où ils travaillent. Une
lectrice témoigne : « Je ne m’occupe pas des tâches
routinières, alors pour compenser, je mets les bouchées
doubles quand il s’agit de projets difficiles qui me plaisent.
J’ai une belle carrière, mais je pense mériter mieux étant
donné le travail que je fournis. Je passe une bonne partie
de mon temps à compenser tout ce que je ne fais pas. »
Peut-être qu’elle pourrait, avec son patron, redistribuer ces
tâches qui l’ennuient tant (et qui ne sont pas faites de toute
façon) pour qu’elle puisse se concentrer sur les missions
plus importantes.
Si les Rebelles n’aiment pas recevoir d’ordres ou de
directives, ils peuvent être de très bons leaders, comme
l’explique l’un d’eux : « Tout le monde doit faire comme je
veux, c’est valable pour mes employés comme pour mes
enfants. Être Rebelle et refuser de se conformer à quoi que
ce soit peut être problématique, alors je n’engage que des
gens qui acceptent ma façon de faire. »
Un ami et professeur respecté m’a dit : « Les Rebelles
sont attirés par le monde universitaire.
– Quelle est leur position par rapport à la titularisation ?
ai-je demandé.
– Pour être titularisé, il faut publier, mais c’est vous qui
choisissez si vous préférez écrire un livre, deux livres ou
une série d’articles. Une fois titularisé, tout ce qu’on vous
demande, c’est de donner des cours. Et là, vous avez une
grande liberté d’action. Le directeur ne vous dira jamais :
“Vous devriez publier quelque chose, cela fait dix ans que
vous n’avez rien écrit”, même s’il le pense. Si j’écris, c’est
parce que j’en ai envie, pas parce qu’on me le demande. »
Les Rebelles font d’excellents patrons. Ils peuvent se
montrer créatifs et enthousiastes. Ils ont la détermination
et l’ambition nécessaires pour mener les projets à bien.
Mais ce ne sera pas toujours facile de travailler pour eux.
Un Pointilleux a écrit :
Quand j’ai compris que mon ancienne responsable était une Rebelle, tout
s’est éclairé. Quand elle recevait des ordres de son supérieur, elle trouvait
toujours à redire, même si cela faisait partie de ses attributions. Quand on
mettait une procédure en place, elle la rejetait une semaine plus tard.
En tant que Pointilleux, c’était très difficile de travailler sous les ordres
d’une Rebelle. Je ne comprenais pas pourquoi elle prenait telle ou telle
décision ou pourquoi elle n’arrivait pas à s’y tenir. J’avais l’impression qu’il
n’y avait aucune logique derrière ses choix ou ses consignes.
Le conjoint Rebelle
Le couple Rebelle-Dévoué
Vivre une histoire d’amour avec un ou une Rebelle relevant
du défi, plus d’une personne m’a demandé : « Est-ce que
les Rebelles sont allergiques aux relations durables ? » Les
résultats de l’étude que j’ai menée montrent que les
Rebelles ont autant de chances que les autres profils
d’avoir des relations durables.
Comprendre qu’une personne est de nature Rebelle
permet de mieux comprendre son comportement. Une amie
de la fac m’a dit : « Savoir que mon mari est un Rebelle me
fait voir notre relation différemment. Je ne prends plus
personnellement certaines de ses remarques. Quand je lui
dis : “Faisons ça” et qu’il me répond : “Jamais je ne ferai
ça”, je sais que cela n’a rien à voir avec ce qu’il ressent
pour moi. C’est juste sa façon d’être. »
Les Rebelles, comme tout le monde, sont prêts à faire des
efforts pour éviter quelque chose de pénible. Une
Disciplinée raconte comme son mari, par amour, a changé
quand elle a demandé le divorce :
À vrai dire, au début, c’est moi qui faisais tout. En moins d’un an, notre
mariage s’est écroulé. Mais c’est mon mari qui m’a convaincue d’aller voir
un conseiller conjugal. Depuis, nous avons appris à respecter nos
différences.
En tant que Disciplinée, je suis motivée par toutes sortes de choses. Mon
mari, un Rebelle, n’est motivé que par une seule chose : l’amour. Il sait ce
qui compte pour moi et fait tout pour me soutenir, parce qu’il m’aime. Nos
profils très particuliers font que nous avons une vie peu conventionnelle :
je dirige une entreprise prospère et mon mari s’occupe de nos enfants.
L’enfant Rebelle
De nombreux Rebelles m’ont spontanément parlé du
moment où ils ont compris, enfants, que personne ne
pouvait les obliger à faire quoi que ce soit. « J’étais assis
par terre et ma mère voulait que je mette mes chaussures,
m’a écrit un Rebelle. J’ai pensé : “Elle ne peut pas
m’obliger !” et j’ai refusé tout net. Je suis resté assis là
pendant deux heures. »
Avoir un enfant Rebelle n’est pas de tout repos. Il suffit
de lui demander ou de lui dire de faire quelque chose pour
qu’il s’y oppose. Il veut faire comme il veut, et n’aime pas
faire ce qu’on attend de lui. Une amie m’a raconté à propos
de sa fille Rebelle : « Je lui ai dit que je venais la coucher
dans cinq minutes.
– Et pourquoi pas quatre ? »
Rien ne sert de forcer un Rebelle, comme l’explique cet
adolescent de 15 ans :
J’ai vécu avec ma mère pendant douze ans. Elle était très permissive et
libre d’esprit. Puis, j’ai emménagé chez mon père, qui est plus
conservateur et à cheval sur la discipline. Quand je fais quelque chose qui
plaît à mon père, il va manifester sa satisfaction et me dire : « Si seulement
tu faisais ça plus souvent ! » Quand il ne me fait pas ce genre de réflexions,
tout va bien. Mais dès qu’il me demande de faire quelque chose, je bloque.
Il ne comprend pas comment je fonctionne et il trouve que je suis
paresseux et irrespectueux.
Le patient Rebelle
Les Rebelles peuvent avoir de sérieux problèmes de santé,
parce qu’ils vont avoir tendance à s’opposer aux
prescriptions médicales. Ce qui marche avec les
Disciplinés, les Pointilleux et les Dévoués peut avoir l’effet
contraire avec les Rebelles. Cette résistance systématique
peut être très frustrante pour les professionnels de santé
qui veulent les aider. Conseils, encouragements, rappels, et
remontrances peuvent pousser les Rebelles à faire le
contraire de ce qu’ils devraient. Les Rebelles résistent au
diagnostic lui-même, comme l’explique l’un d’eux :
J’ai un diabète de type 1, et j’ai du mal à accepter qu’une maladie puisse
contrôler ce que je ressens et ce que je fais. Je sais que je devrais me dire
que c’est moi qui contrôle mon diabète et non l’inverse, mais je n’y arrive
pas. Je vérifie rarement ma glycémie, je prends de l’insuline de façon
sporadique, alors que je n’aime pas manger à heures fixes, et je n’ai pas vu
mon endocrinologue depuis des années. Je ne connais même pas mon taux
d’HbA1c.
Discipliné-Discipliné
J’ai rencontré peu de couples de Disciplinés. Soit parce que
les Disciplinés ne vont pas très bien ensemble, soit parce
que c’est un profil assez peu représenté dans la population.
J’aime beaucoup travailler avec d’autres Disciplinés : je
peux compter sur eux pour faire ce qu’il faut sans avoir
à être sur leur dos, et ils me diront franchement si je leur
en demande trop.
Je ne suis pas sûre cependant de vouloir me marier avec
un Discipliné. Toute cette rigueur peut être un peu
contraignante. Même si deux Disciplinés s’entendent bien,
ils peuvent être un peu durs l’un envers l’autre, comme
l’illustre ce témoignage :
Mon mari et moi sommes des Disciplinés, et ma fille de 13 ans nous dit
toujours : « Je ne connais aucun parent comme vous. » Je le prends comme
un compliment. Mon mari et moi accordons beaucoup d’importance à la
force de caractère et à la discipline. Je suis coach sportif et il est
professeur de tennis. Avec nos clients et nos élèves, nous sommes très
attentionnés et compatissants, mais « en coulisses », nous sommes très
critiques. Nous avons beaucoup de mal quand les gens ne font pas ce qu’ils
ont dit.
Discipliné-Dévoué
Comme tous les profils, les Disciplinés s’entendent bien
avec les Dévoués. Partageant tous deux le désir de
répondre aux attentes extérieures (contrairement aux
Pointilleux et aux Rebelles), ils vont coopérer et respecter
les volontés de chacun.
Les Disciplinés savent qu’ils peuvent compter (en
général) sur les Dévoués pour répondre aux attentes
extérieures, mais ils peuvent s’impatienter devant
l’inaptitude de ces derniers à répondre à leurs propres
attentes.
Ils ne comprennent pas pourquoi les Dévoués vivent ces
attentes comme des obligations. Imaginons qu’un Dévoué
dise à son patron : « Je suis fatigué, parce que j’ai veillé
jusqu’à 3 heures du matin pendant cinq jours pour finir ce
rapport. » Au lieu de lui témoigner son appréciation, le
patron Discipliné pourrait très bien lui répondre : « Il va
falloir que tu apprennes à mieux gérer ton temps de travail.
Pour être performant, il faut dormir. »
Si de leur côté, les Dévoués apprécient que les
Disciplinés répondent aux attentes extérieures, ils peuvent
se sentir oppressés par les attentes des Disciplinés, se
sentir jugés ou incompris quand ils peinent à répondre aux
attentes intérieures.
Les Dévoués trouvent parfois les Disciplinés froids ou
égoïstes quand ces derniers donnent la priorité à une
attente intérieure sur une attente extérieure. Une Dévouée
(qui me semble au bord de la rébellion) a écrit :
Au cours de nos neuf ans de mariage, mon mari a fait la fac de médecine et
son internat. Que j’étais contente quand il a décroché son diplôme ! J’allais
enfin pouvoir profiter de lui. Mais il s’est aussitôt lancé dans un autre
projet. J’ai vite compris qu’il y aurait toujours quelque chose d’autre. En
bonne Dévouée, je m’étais approprié ses attentes, j’avais pris sur moi ses
obligations pour qu’il puisse se concentrer sur ses études.
Ses projets actuels ne concernent que lui, et cela m’agace de le voir courir
après des objectifs que je ne trouve pas forcément importants. Nous avons
trois enfants en bas âge et il m’aide beaucoup, je le reconnais, mais parfois
j’ai l’impression qu’il se dépêche de faire ses devoirs de père pour pouvoir
s’occuper de ses choses à lui. Il se lève très tôt (5 heures du matin) pour
tout faire, mais du coup, il me réveille. Après toutes ces années à me lever
plusieurs fois par nuit à cause des petits, cela me fatigue d’être réveillée,
parce que monsieur a des projets.
Il fait comme s’il était débordé, mais ce n’est pas vraiment le cas, puisque
rien ne l’oblige à faire tout ça. Je suis à bout, et j’aimerais qu’il se
concentre sur notre famille, sans se fixer des objectifs superflus qui
finissent toujours par me retomber dessus. Si je me montre indifférente
à ce qu’il fait, c’est comme si je n’existais pas, parce qu’il n’y a que ses
objectifs qui comptent.
Discipliné-Rebelle
En général, Disciplinés et Rebelles ne s’entendent pas très
bien. Ils ne voient pas le monde de la même façon et
fréquentent des milieux différents. Enfreindre les règles
met le Discipliné mal à l’aise, alors que le Rebelle s’en
amuse. Avec le temps, cela peut être source de conflits,
comme le rapporte une lectrice : « Je suis une Disciplinée
mariée à un Rebelle. Mon mari a beaucoup de mal
à répondre aux ordres de quelqu’un. Quand il doit
travailler, il est le plus souvent malheureux. Il déteste notre
paroisse. À la maison, il ne fait que les tâches qu’il veut
bien. J’ai décidé d’aller voir un conseiller conjugal, mais lui
s’y refuse. Je l’aime vraiment. Il a été mon héros pendant
ma longue bataille contre le cancer (aucun signe du Rebelle
alors !) »
Les Disciplinés ont un faible pour les plannings, les
programmes, les plans, les consignes, ils n’aiment pas les
changements et ils n’aiment pas renoncer à qui a été prévu.
Les Rebelles, eux, résistent à tout engagement. Plus le
Discipliné essaiera de prévoir quelque chose à l’avance, et
plus le Rebelle s’efforcera de l’ignorer.
Les relations parents-enfants entre Discipliné et Rebelle
peuvent être houleuses, dans un sens comme dans l’autre.
Une amie Rebelle a un fils Discipliné.
« Imaginons qu’à l’école de ton fils, les enfants doivent
obligatoirement porter une chemise à boutons le vendredi.
Que ferais-tu ?
– Si c’est important pour lui, je lui achèterai une chemise,
a-t-elle répondu après avoir pris le temps de réfléchir (C’est
une Rebelle qui met un point d’honneur à être une mère
attentive.) Mais je ne l’obligerais jamais à la porter. »
Bien entendu, l’entente entre Discipliné et Rebelle
dépendra beaucoup de leurs autres traits de caractère. Une
relation de couple peut fonctionner si le Rebelle veut être
un compagnon aimant et attentionné.
Un Rebelle et un Discipliné peuvent vivre ensemble s’ils
n’en attendent pas trop l’un de l’autre, comme le rapporte
cette lectrice : « Ma colocataire est une Disciplinée qui est
absolument horrifiée de me voir me lever à une heure
différente tous les jours. Et moi, je suis horrifiée par le fait
qu’elle retrouve les mêmes têtes tous les jours dans le
métro ! » Elles sont toutes les deux effarées par le
comportement de l’autre, mais cela n’affecte en rien leur
mode de vie, et donc leur amitié.
Aucune relation, quelles que soient les personnalités en
jeu, n’est condamnée. Selon le caractère de chacun et les
circonstances, toutes les combinaisons sont possibles et
peuvent être fructueuses, comme une Disciplinée
l’explique :
La nature Rebelle de ma compagne m’équilibre et permet d’assouplir mon
côté Discipliné. J’adore être une Disciplinée, mais cela n’a pas toujours été
un avantage, surtout quand il a fallu que j’assume mon homosexualité.
J’avais l’impression de décevoir ma famille, de me décevoir aussi, ce qui,
pour une Disciplinée, était très lourd à porter.
De son côté, ma compagne a assumé son homosexualité très jeune, et n’a
jamais eu de mal avec ça. Au contraire, cela lui plaisait d’être différente.
C’est sa nature Rebelle qui l’a aidé à traverser une épreuve que la plupart
des gens trouvent émotionnellement difficile. J’admire sa confiance en elle
et son assurance.
Sa spontanéité est parfois déroutante, mais c’est aussi ce qui me force
à lâcher prise quand je me contrôle juste pour être dans le contrôle. Par
exemple, j’ai du mal à annuler quelque chose de prévu. Il m’arrive
cependant de le faire après une semaine stressante ou parce que je ne me
sens pas bien. Elle prend alors un malin plaisir à me voir culpabiliser de ne
pas avoir répondu à un engagement que je m’étais fixé. Malgré son profil
Rebelle, elle tient à me faire plaisir et se plie à mes listes, calendriers et
autres programmes bien planifiés (non sans apporter une bonne dose
d’humour).
Pointilleux-Pointilleux
Pour beaucoup, les relations entre Pointilleux ne peuvent
que fonctionner, parce que les deux parties comprennent et
apprécient le besoin de chacun d’avoir des réponses à ses
questions. Une Pointilleuse explique :
Mon mari et moi sommes tous les deux Pointilleux, chacun à notre façon. Il
passe des heures à faire des recherches pour acheter une tente, alors que
je me décide très rapidement pour les achats. Même si faire ce genre de
recherches ne me viendrait pas à l’esprit, je suis contente qu’il s’en
charge. J’ai remarqué que nous étions très différents des autres couples,
parce que nous ne nous sentons pas menacés ou critiqués quand l’autre
nous remet en question. Nous comprenons le besoin de multiplier les
points de vue avant de prendre une décision. Nous trouvons cela utile et
non superflu. C’est agréable de savoir qu’il ne prendra pas
personnellement mes remarques sur ses décisions, achats, projets, etc. Il
comprend, et même, il apprécie.
Pointilleux-Dévoué
Dévoués et Pointilleux font bonne équipe, même si leurs
relations peuvent être parfois conflictuelles. Une Dévouée
en donne un exemple flagrant : « Je traverse dans les
passages cloutés et respecte les panneaux de signalisation
pour les piétons, tandis que mon mari, qui est un
Pointilleux, s’en fiche complètement et traverse où bon lui
semble. »
Les Dévoués peuvent aussi s’exaspérer du besoin
constant des Pointilleux d’informations et de justifications.
Un Dévoué se souvient :
Je travaillais pour une Pointilleuse qui avait besoin de compiler un
maximum de données et ne prenait de décision qu’à la dernière minute.
J’étais chargé de lui fournir des projections financières et je passais des
heures et des heures à créer de nouveaux modèles, tout ça pour arriver
à peu de choses près au même résultat que le modèle de départ.
Pointilleux-Rebelle
Pointilleux et Rebelles ont incontestablement des affinités.
Les deux profils se sentent en droit – à un degré plus ou
moins élevé – de suivre leurs propres règles et de rejeter
toutes attentes extérieures. Un Rebelle a écrit : « Je
m’entends bien avec les Pointilleux. Ils se fichent de ce que
les autres disent ou pensent, de ce qu’il faut faire. S’ils
jugent ça idiot, ils ne le feront pas. Pour moi, c’est pareil. »
Pour les Disciplinés et les Dévoués, ce genre d’attitude
peut passer pour un mépris total et égoïste des obligations
de tout un chacun, alors que les Pointilleux et les Rebelles
ne comprennent même pas comment il est possible de
fonctionner autrement.
Cela dit, les Pointilleux peuvent s’irriter du refus
systématique du Rebelle à faire ce qui est utile ou
raisonnable. Les Rebelles quant à eux restent de marbre
devant l’insistance des Pointilleux à s’informer ou se
justifier. Un lecteur témoigne :
Je suis un Pointilleux et un Rebelle vient d’être engagé au bureau. Il fait les
choses comme il le sent et perd du temps avec des détails qui n’ont aucun
intérêt, alors que l’équipe a déjà établi un programme bien précis. J’adore
mon travail, parce qu’il consiste à trouver des solutions basées sur des
données et des études. Et cela m’énerve qu’il ne tienne pas compte des
nouvelles données et des nouvelles avancées. Il n’en fait qu’à sa tête. Il ne
respecte pas les délais et ne répond pas à mes questions, cela me met hors
de moi.
Dévoué-Dévoué
Une relation entre Dévoués peut être très harmonieuse.
Deux des couples les plus heureux que je connaisse sont
des Dévoués, même si tout n’est pas rose tous les jours.
Une Dévouée raconte : « On veut faire attention à notre
alimentation, mais il suffit que l’un propose : “Ça te dirait
une pizza ?” pour que l’autre réponde aussitôt : “Oh oui !”
On a beaucoup de mal à nous motiver à faire des activités
saines ensemble. On fait des plans sur la comète, mais rien
ne se concrétise. »
La solution est de se créer un système de
responsabilisation ou de contraintes extérieures, ce qui
implique, dans le cas des couples 100 % Dévoués, des
contraintes extérieures au couple. Pour respecter un
budget commun, mieux vaut pour eux ne pas se fier
à l’autre, mais prendre régulièrement rendez-vous avec un
conseiller financier.
Parent et enfant Dévoués s’entendent également très
bien. Le parent se sent responsable de son enfant et
l’enfant se sent redevable vis-à-vis de son parent. C’est une
dynamique très fructueuse, comme en témoigne une
lectrice :
J’ai du mal à me forcer à me lever tôt, et ma mère aussi, alors je lui ai
proposé d’être mon binôme spirituel. Je l’appelle à 7 heures, on papote un
peu, on lit un passage de la Bible, on en discute, puis on prie l’une pour
l’autre. C’est la solution idéale, parce que cela nous pousse à nous lever tôt
le matin tout en instaurant l’habitude de lire la Bible quotidiennement, ce
que j’ai toujours voulu faire. Cerise sur le gâteau : nous partageons ce
moment ensemble.
Dévoué-Rebelle
Nous avons déjà parlé de cette association récurrente dans
la section « Le conjoint Rebelle » au chapitre 10.
Si le tandem Dévoué-Rebelle fonctionne bien, le quotidien
n’est pas forcément sans accrocs. Par exemple, de
nombreux enfants Dévoués devenus adultes m’ont confié
qu’il était difficile d’avoir un parent Rebelle.
Une amie m’a dit : « Ma mère adore ses petits-enfants,
mais si je lui demande de les garder, elle exige qu’on les
conduise chez elle à l’heure qu’elle aura choisie. Tout doit
toujours se faire selon ses propres termes. Et c’est
dommage, parce qu’elle manque plein de choses. Mon mari
et moins ne lui proposons plus de participer aux activités
familiales, parce qu’elle ne sera pas à l’heure et ne voudra
pas faire les choses de telle ou telle façon ».
Un autre Dévoué m’a écrit : « Une fois, j’ai dit à mon père
d’être là à 18 heures, parce que cela commençait à
18 heures, alors qu’en fait cela ne commençait qu’à
19 heures. Il est toujours en retard. Il m’a dit que j’étais un
manipulateur. Ce n’est pas faux. »
Manipulateur ou réaliste ? Il n’y a qu’un pas entre les
deux.
Rebelle-Rebelle
Les Rebelles ont souvent du mal à s’entendre avec d’autres
Rebelles. Une Dévouée rapporte : « Mon mari et ma fille
sont tous les deux Rebelles. Et le comble, c’est qu’ils
détestent chacun le côté Rebelle de l’autre. Ils vont
reprocher à l’autre ce qu’ils font eux-mêmes. Ils se traitent
de paresseux, se critiquent et se prennent le chou
à longueur de temps. »
Un lecteur m’a écrit : « Je connais un couple Rebelle-
Rebelle qui fonctionne pour deux raisons. Premièrement, le
mari gagne beaucoup d’argent, il est à son compte et adore
ce qu’il fait. La femme ne travaille pas et fait absolument ce
qu’elle veut après avoir déposé les enfants à l’école.
Deuxièmement, ce sont deux fortes personnalités pour qui
il est important d’être de bons parents. »
Intriguée de voir cette combinaison de profils si rare, j’ai
demandé par retour de courrier : « Comment décident-ils,
par exemple, du lieu ou des dates de leurs prochaines
vacances ? » Les Rebelles rechignent en général à suivre le
mouvement initié par d’autres, même si c’est pour faire
quelque chose qui leur plaît.
Le lecteur m’a répondu :
J’adore les écouter nous raconter comment ils organisent leurs vacances.
La femme décide de l’endroit où aller, et le mari décide ensuite s’il a envie
de se joindre à eux. Ils passent rarement ses vacances seul, mais elle ne
l’oblige à rien. Et lui non plus. S’il lui demandait de se charger des
vacances, elle rechignerait certainement. Ils procèdent comme ça pour
presque tout. Celui qui y tient s’en occupe, et l’autre prend le train en
marche… ou pas. Quant aux enfants, ils s’en chargent chacun leur tour
autant que possible. Ils ont tous les deux beaucoup de mal avec ce qu’il
« faut » faire, et leur relation serait certainement moins harmonieuse s’ils
n’avaient pas les moyens de se décharger d’une bonne partie des
obligations.
Règles de savoir-vivre
Oui… je jette mes déchets dans la poubelle, je nettoie les projections d’eau autour de l’évier et de la
cuvette des toilettes. Oui… je tire la chasse d’eau et je m’assure que tout est parti.Oui… je fais encore
plus attention qu’à la maison, parce que c’est un lieu public. Si je ne le fais pas pour moi, je le fais pour
les autres. Non… je ne jette pas les serviettes hygiéniques ou les tampons dans les toilettes, les
poubelles sont là pour ça. Merci de nous aider à garder les toilettes propres et agréables !
Veuillez noter que des fourmis ont été aperçues à cet étage. Aidez-nous à protéger les ouvrages de la
bibliothèque.Boisson et nourriture sont interdites.
Chers clients,
Veuillez garder les portes coulissantes fermées.
L’humidité de Floride crée un phénomène de condensation causant de nombreux dégâts matériels.
Si les baies restent ouvertes, l’air conditionné se coupera automatiquement et des insectes entreront
dans la chambre.