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On apprend en observant, même superficiellement, l'espèce humaine, que tout le monde n'est pas
bâti sur le même modèle. Heureusement, les chercheurs sont parvenus, après de nombreuses
observations, à classer en types fondamentaux l'infinie variété d'individus.
Entre autres, à la suite d'une vaste enquête statistique sur l'étude de l'hérédité à laquelle ont
participé trois mille médecins hollandais et allemands, René Le Senne publie, en 1945, le fameux
Traité de caractérologie, qui démontre qu'il existe huit grandes familles de caractères, parmi lesquels
se trouvent des représentants de tous les milieux.
Le caractère est la base de la personnalité, il est issu des expériences de vie, de l'éducation, de la
volonté de transformation, en fait de tout ce qui constitue l'apport, le non-inné. Il représente les
tendances affectives, le type de contact que l'on établit avec les autres, l'humeur, la manière de
sentir et de vouloir. Connaître le caractère de quelqu'un nous permet de prévoir l'évolution de sa
personnalité. C'est une programmation psychologique et affective en quelque sorte. La première
utilité de la caractérologie est donc de comprendre le fonctionnement mental d'un individu.
L'émotivité: elle est forte ou faible, c'est la puissance d'ébranlement, l'émotion ou l'indifférence. Elle
se traduit par une accélération des mouvements (excitation) ou par une sorte de paralysie
(inhibition). C'est une perte de contrôle du conscient.
L'activité: c'est la puissance d'action et de réalisation, l'aptitude à mobiliser ses énergies et à mettre
en oeuvre ses facultés. L'actif agit parce qu'il le veut. Le non-actif, parce qu'il n'a pas le choix.
Il existe huit familles de caractères selon ces trois composantes (voir tableau plus bas). Ces huit
types existent rarement à l'état pur. Chacun est plutôt une synthèse de plusieurs d'entre eux.
Toute personne a une dominante dans son caractère, qui la fait réagir de manière particulière à
chaque situation.
L'alimentation saine, par exemple, reflète notre aptitude à engendrer notre pleine responsabilité
dans la conduite de notre vie. Certaines personnes réussissent mieux que d'autres à adopter une
saine alimentation. La composante émotivité dans le caractère favorise l'état boulimique et peut être
accentuée par la primarité et la non-activité d'un individu. Les nerveux et les sentimentaux sont les
plus à risque pour ce type de problème.
L'activité physique est importante pour tous. Elle accélère le métabolisme et améliore nos différents
systèmes: circulatoire, respiratoire et ostéo-musculaire. Elle amène une production normale de
déchets due à l'utilisation des nutriments nécessaires à la création de l'énergie. Mais le niveau de
toxines produites peut dépasser les capacités du corps à les évacuer lors d'activités intenses et
continues, ce qui pourrait mener au surmenage. D'un autre côté, une insuffisance d'exercices
produirait un encrassement et une perte de vitalité de l'organisme. Il faut savoir établir un programme
d'activités physiques en fonction de ses possibilités réelles pour acquérir une pleine forme et une
bonne santé. Certains caractères ont tendance à l'occulter, comme l'amorphe et l'apathique.
L'environnement, incluant l'eau, l'air et le soleil est également fondamental pour l'être humain.
Le colérique (ÉAP) ou l'actif. Le colérique est un extraverti. Il réfléchit d'avantage sur les choses
extérieures à lui, plutôt que sur sa propre manière d'agir. Il est exubérant et optimiste. C'est un
improvisateur de génie, mais il peut avoir des manifestations excessives mal contrôlées. Il est très
porté vers la nourriture et fait facilement des excès alimentaires. C'est un omnivore qui aime
beaucoup la viande et les excitants (café, thé, colas, chocolat) et il a tendance à se «doper» aux
céréales et encore plus aux protéines. Ses composantes primarité et émotivité sont contraignantes
quant à ses possibilités de se relaxer et de limiter ses envies alimentaires diverses. Il doit modifier
très progressivement son mode de vie pour tenir compte des composantes de son caractère.
Le nerveux (ÉnAP) ou l'instable. Le nerveux est un extraverti et il aime attirer l'attention. Pour y
arriver, il embellira la réalité. Il vit continuellement des émotions nouvelles. Sa vitalité est en dents de
scie. Son alimentation est déséquilibrée et il aime les excitants alimentaires. À long terme, il risque
d'avoir des troubles digestifs. C'est un caractère difficile à assagir. Il devra tenter de diminuer ses
tensions corporelles et de consommer des aliments alcalins (légumes verts, noix, graines) afin
d'obtenir un calme relatif dans l'organisme.
Le sanguin (nEAP) ou le réaliste. Il est extraverti, sociable et a un esprit pratique. C'est un bon
observateur et réalisateur. Il cherche l'obtention de résultats, et cela le conduit au succès social. Sa
composante non-émotivité lui donne une réserve vis-à-vis de la nourriture. Il évite les excès
alimentaires, mais demeure un bon vivant. Entre autres, c'est un grand consommateur de nourriture
concentrée (viande, fromage), ce qui peut l'entraîner vers des maladies de surcharge. Il est toutefois
capable de réaliser une réforme alimentaire, grâce à sa volonté. C'est dans ce type de caractère que
l'on peut voir des retours à la santé spectaculaires. Il est attiré par l'exercice naturellement, mais ne
se permet pas assez de repos. Il est donc à risque pour le surmenage. Il vit en harmonie avec la
nature.
L'apathique (nÉnAS) ou le routinier. C'est un type introverti. Il est taciturne et peu sociable. Il
travaille avec difficulté et aime la routine. Son alimentation est aussi routinière et parfois
déséquilibrée. L'alcool peut devenir une échappatoire intéressante à sa morne vie. Il s'intéresse peu
à l'activité physique et a un désir de repos permanent. Il est donc exposé à des maladies
d'encrassement. La difficulté, avec ce caractère, est qu'il est très peu ouvert au changement. Pour
modifier son mode de vie, il devra idéalement être encadré par un groupe famille, équipe de travail
dont il pourra suivre l'exemple.
L'amorphe (nÉnAP) ou l'indifférent. L'amorphe est un extraverti. Il vit dans le moment présent. En
général, il est peu porté vers la nourriture, mais il peut quand même faire des excès alimentaires
importants, car le plaisir et la satisfaction des besoins organiques sont sa raison d'être. C'est un bon
compagnon, disponible et tolérant. Il est plutôt porté vers l'inactivité et n'utilise pas son plein
potentiel. Il recherche l'amusement, c'est un joueur plutôt qu'un sportif. L'amorphe se complaît dans
toutes les formes de repos. Il doit apprendre à limiter les périodes de repos et faire plus d'exercices.
Les caractères sont dynamiques, changeants dans le temps et ils invitent à un travail sur soi,
seulement si la personne ressent un malaise, une souffrance, une tension... Il s'agit donc de trouver
des moyens de correction pour retrouver un bon équilibre comportemental en modulant un excès ou
une carence dans la gestion d'une ou de plusieurs des composantes: émotivité, activité ou
retentissement. Il est important de retenir que l'objectif n'est pas de tenter de devenir ce que l'on
n'est pas, mais plutôt de bien vivre ce que l'on est, tout en se rapprochant consciemment de ce vers
quoi l'on veut tendre.
*Voir l'article «On ne vieillit pas tous également, et pour cause», Vitalité Québec Mag, juin 2000.
Références:
SARRAZIN, Claude-Gérard. Caractères et tempéraments, Les Éditions de 'Homme, 1974.
KIEFFER, Daniel. Guide personnel des bilans de santé, Jacques Grancher Éditeur, 1997.
MÉRIEN, Désiré. Caractère, forme et santé, Éditions Dangles, 1987.