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Détermination du tempérament
Cours no 218

En tant que naturopathe ou spécialiste en gestion de la santé, être en mesure de

déterminer le tempérament de la personne qui nous consulte est un élément qui
peut nous permettre de mieux la comprendre et, du même coup, de mieux
l’aider.

Sur cette question du tempérament, il existe une théorie que nous décrirons
dans ce fascicule. Cette théorie a pris racine dans l’antiquité avec Hippocrate,
avant d’être reprise et développée par le Dr Paul Carton.

Lorsque nous parlons ici de tempérament, nous décrivons en fait d’un outil pour
classifier les individus dans certaines catégories. Pour que cette classification
puisse être utile, il faut qu’elle soit suffisamment élaborée, sans pour autant être
exagérément détaillée. Il ne faut pas non plus oublier qu’une telle classification
est un instrument servant à mieux aider nos patients. Il ne s’agit pas d’un
ensemble de règles immuables auxquelles il nous faut adhérer au point de se
laisser aveugler dans nos jugements et interprétations.

Certaines théories de classification des individus divisent les gens en seulement

deux grandes catégories (par exemple; les auditifs et les visuels). Cette façon de
voir les choses s’avère trop simpliste pour être véritablement utile dans notre
situation. Une classification à trois catégories risque d’être aussi trop peu
spécifique. Ce genre de classement divise habituellement les gens en trois
groupes primitifs : petit, moyen, gros (ou par exemple mésomorphe, endomorphe
ectomorphe,).

Ceci nous amène à étudier la classification décrite par Hippocrate, une

classification à quatre éléments. C’est celle que le Dr Carton a retenue. C’est
aussi celle qui permet de mieux cerner les caractéristiques communes aux
individus selon l’utilisation qu’on en fera.

Cette classification à quatre éléments implique une division en quatre

tempéraments : le tempérament bilieux, le tempérament nerveux, le
tempérament sanguin et le tempérament lymphatique. D’un point de vue
physique, cette théorie donne une description générale des quatre types
d’individus appartenant à cette classification. Bien entendu, il est normal que les
humains soient tous différents en apparence et il ne faut évidemment pas
s’attendre à pouvoir trouver des patients correspondant parfaitement à ses
descriptifs ou en rester à ces simples caractéristiques morphologiques.

Le Dr André Schlemmer, disciple du Dr Paul Carton, dans son livre La méthode

naturelle en médecine, affirme ceci : « Les tempéraments se manifestent dans
tous les aspects du corps et dans toutes ses expressions dynamiques. En

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particulier, et très commodément, dans la morphologie, la physionomie, les

téguments, les mains, les gestes, l’écriture et le comportement. La concordance
des signes de chacun de ces quatre groupes est trop souvent observée, dans
ces domaines si divers, pour être le fait du hasard. »

Suivant cette théorie, les gens ont donc tendance à se comporter selon l’un ou
l’autre des quatre types de tempérament. En reconnaissant ces types, on peut
donc tenter de prévoir le comportement des gens dans une certaine mesure.
Ceci peut nous permettre de choisir une meilleure façon d’aborder nos patients
et de les amener à mieux répondre à nos recommandations.

L’étude des différents tempéraments

Pour expliquer adéquatement cette théorie, nous allons examiner chacun des
quatre tempéraments sur différents aspects. Ceci nous permettra d’explorer les
principales caractéristiques qui sont associées à chaque tempérament. De cette
façon, un portrait type se dessinera pour chacun d’eux.

Il va de soi qu’une personne peut démontrer des traits associés à des catégories
différentes. La population n’est pas divisée en quatre types d’individus
parfaitement distincts. Il s’agit de faire une majorité en regroupant les
caractéristiques d’une personne et en les associant à un caractère dominant. Il
est possible qu’une personne doive choisir plus d’un type de tempérament pour
s’y identifier.

Commençons par préciser la fonction qui prédomine chez chaque

tempérament. Ce que nous entendons ici, c’est l’affairement principal vers lequel
les personnes de ce tempérament sont portés naturellement. Chez le bilieux,
c’est l’activité physique, le travail. Chez le nerveux, c’est la sensibilité et la
pensée. Chez le sanguin, c’est la circulation, la respiration et le jeu. Chez le
lymphatique, c’est la nutrition, la méditation et le repos.

Du même coup, le système prédominant devient : le système moteur (la

musculature) chez le bilieux; le système nerveux chez le nerveux; le système
cardiopulmonaire chez le sanguin et le système digestif chez le lymphatique.

L’impression dégagée par chaque tempérament, lorsqu’on les côtoie, est la

suivante : la force physique chez le bilieux, la capacité intellectuelle chez le
nerveux, la jovialité chez le sanguin et la maitrise de soi chez le lymphatique.

Ceci nous amène maintenant à préciser la morphologie musculaire typique

associée à chaque tempérament : le bilieux a des muscles bien développés; le
nerveux a des muscles plus minces, le sanguin a des muscles solides mais
parfois enrobés et le lymphatique a des muscles moins développés pouvant être
très enrobés. La morphologie n’est toutefois pas immuable et les habitudes de

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vie de chacun sont toujours un facteur déterminant dans le développement de la

musculature et de la masse d’un individu.

L’expression (ou, en quelque sorte, la mimique ou l’expression faciale)

exprimée par chaque tempérament est la suivante : le bilieux a une expression
sévère ou concentrée ; le nerveux une expression maussade ou triste; le sanguin
une expression de bien-être et de joie et le lymphatique une expression
impassible et rêveuse. Bien entendu, il s’agit de l’expression dominante et une
personne ne présente pas en toute occasion la même expression.

L’attitude de chaque tempérament suit donc ainsi : le bilieux affiche

généralement une attitude volontaire et sérieuse, le nerveux adopte une attitude
habituellement émotive et critique, le sanguin est souvent animé et cordial et
l’attitude du lymphatique est régulièrement flegmatique et résiliente.

Le milieu préféré; le bilieux aime les endroits ensoleillés à l’extérieur, le nerveux

préfère les milieux urbains et actifs, le sanguin se plait au grand air, à la
montagne et, finalement, le lymphatique aime être à proximité de l’eau et s’y
baigner.

Sur cette caractéristique portant sur le milieu préféré, élaborons quelque peu. Le
bilieux aime le soleil parce que sa peau pigmente souvent facilement. Il supporte
donc aisément l’ensoleillement. Le nerveux aime le milieu urbain parce que son
système nerveux a besoin de stimulation de toutes sortes. Le sanguin a besoin
de grand air pour répondre à sa grande capacité respiratoire et son besoin
d’espace pour s’activer et s’amuser. Le lymphatique est bien dans l’eau, parce
que sa densité corporelle est souvent faible, faisant de lui un bon nageur. De
plus, pouvant posséder un corps long et ample il peut déplacer un grand volume
d’eau et flotte aisément.

Le regard : Parfois, le regard qu’une personne pose sur son environnement et la

façon dont elle observe les gens qu’elle rencontre peut donner un indice sur son
tempérament. Le bilieux a souvent un regard fixe, perçant et déterminé et même
parfois intimidant, le nerveux a un regard intelligent mais qui peut aussi sembler
inquiet et tourné vers l’intérieur, le sanguin a le regard généralement vif, direct et
chaud; le lymphatique a habituellement le regard doux, songeur et apaisant.

Évidemment, toutes les caractéristiques, qui sont ici associées aux différents
tempéraments peuvent être influencées par beaucoup d’autres facteurs, tels la
confiance en soi ou l’éducation d’un individu. Voilà pourquoi, il faut bien observer
et connaitre un patient avant d’être en mesure de déterminer la meilleure
approche pour ce dernier.

La voix : Le bilieux possède habituellement une voix nette et sonore. La voix du

nerveux peut sembler timide et hésitante lorsqu’il s’exprime, il a une voix que l’on

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peut qualifier de grêle. Le sanguin parle souvent d’une manière bruyante et

joviale, et le lymphatique possède une voix généralement calme et posée.

L’élocution : Le bilieux a une élocution martelée et s’exprime de façon directe,

l’élocution du nerveux est saccadée et rapide; le sanguin a une diction assurée
et rapide aussi. Le lymphatique parle d’un ton égal et plus lent qui traduit peu ses
émotions.

L’ossature : Le bilieux possède une ossature robuste et résistante, un squelette

parfois plus court mais large et des épaules carrées. Le nerveux a un squelette
plus petit et fin dont les os sont parfois plus saillants et visibles. Le sanguin a une
ossature forte et robuste et il est doté d’une cage thoracique assez développée.
Le lymphatique a un squelette plus long dont les os sont souvent plus minces.

Les gestes : Le bilieux a une gestuelle décidée; le nerveux bouge de manière

incessante; le sanguin a des gestes exubérants et le lymphatique se meut de
façon plus sobre.

Le menton : Chez le bilieux on retrouve habituellement une mâchoire

prononcée, carrée et bien dessinée. Le nerveux dispose d’un menton plus étroit
et pointu, parfois en retrait. Le sanguin a un menton rond, charnu et ferme. Le
lymphatique, finalement, possède un menton étroit et long parfois aussi en
retrait.

Les mains : Le bilieux a des mains fermes et dures. Le nerveux, des mains plus
allongées et minces. Le sanguin, pour sa part, a des mains solides et épaisses.
Les mains du lymphatiques sont épaisses, longues et moins fermes.

La poignée de main : Celle du bilieux est vigoureuse; celle du nerveux peut être
réticente; la poignée de main d’un sanguin est ferme et affectueuse et celle du
lymphatique est plus douce et moins énergique.

Les pas : La personne au tempérament bilieux marche d’un pas allongé et

frappant du talon. Le nerveux fait de petits pas irréguliers. Le sanguin a une
marche rapide et régulière. Le lymphatique peut marcher à petits pas d’un
rythme plus lent et nonchalant.

Le sommeil : Le bilieux a souvent un sommeil bref et agité, il arrive à fonctionner

malgré un manque de sommeil, mais ce n’est pas sans impact sur sa santé. Le
nerveux risque d’avoir plus de difficultés à s’endormir et ses nuits sont souvent
marquées par un nombre élevé de rêves et de cauchemars, il lui faut donc
chercher à se calmer et se relaxer pour trouver un meilleur sommeil. Le sanguin
jouit plutôt d’un sommeil long, profond et paisible. Finalement, le lymphatique
dort pesamment et profondément, il a souvent un grand besoin de sommeil.

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Le teint : Le bilieux a le teint plus jaune ou basané; le nerveux a le teint gris et

terreux; le sanguin possède un teint rosé et coloré; le lymphatique a le teint plus
pâle et plus blafard1.

La peau : Le bilieux peut avoir la peau sèche et dure. Le nerveux possède une
peau plus fine et moins ferme. Le sanguin, une peau souple et élastique. La
peau du lymphatique a une texture davantage atone, fine et lisse.

Les caractéristiques que nous venons d’examiner permettent de dresser un

portrait type de chaque tempérament. À ces caractéristiques, la théorie associe
aussi des qualités et des défauts habituellement propres à chacun d’entre eux.
Comme c’est le cas pour les caractéristiques précédentes, les qualités et les
défauts reliés aux quatre tempéraments sont des indices servant à déterminer la
catégorie de tempérament à laquelle un individu se rapproche le plus. Il est
évident que cet outil ne doit pas être utilisé pour forcer sur autrui des
généralisations blessantes. Il est inutile de s’attendre à ce qu’un individu
possède certains défauts ou certaines qualités simplement parce qu’une liste de
caractéristiques physiques l’associe à un tempérament en particulier.

Les qualités : Le bilieux est énergique, responsable, discipliné et, ordonné. Il

aime prendre des décisions, et fait preuve de constance, d’efficacité et de
courage. Le nerveux a une grande sensibilité émotive, affective, artistique et
intellectuelle. Il peut faire preuve de finesse, de rapidité, et de minutie. Le
sanguin présente de la gaieté, de la générosité, de la serviabilité, et un bel
enthousiasme. Il est actif, agile, et sociable. Prompt et spontané, il peut se
montrer intrépide. Le lymphatique fait preuve de pondération, de douceur, de
flegme et d’humour. Contemplatif, doté d’une longue durée d'écoute et
attentionné, souple, résiliant et patient, il garde son sang-froid et son contrôle de
lui-même.

Comme on peut le voir, tous les tempéraments présentent de belles qualités.

Toutefois, certains défauts sont aussi associés aux quatre tempéraments décris
dans cette théorie.

Les défauts : Le bilieux peut être dur, sec, orgueilleux, suffisant, impatient et
séducteur. Il peut démontrer un certain cynisme, de l’intolérance, de l’insensibilité
et un manque d’empathie pouvant parfois le mener à la méchanceté. Le nerveux
risque d’être anxieux, timide, agité, voir même surexcité et critique. Il peut faire
preuve de susceptibilité, d’irritabilité, de ruse, d’hypocrisie et être malicieux. Le
sanguin peut être exubérant, libertin, vain, menteur et impulsif. Il peut s’emporter,
exagérer, s’emballer et faire preuve de vantardise, d’inconstance et de
précipitation. Le lymphatique démontre parfois de l’indolence ou une trop grande

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Les recherches du Dr Paul Carton se sont limitées à l’étude des caucasiens. Ses recherches ne démontrent
pas si cette partie de la théorie peut s’appliquer pour tous les êtres humains, indépendamment de leurs
origines. Nous sommes désolés de ce manquement.

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indifférence. Il peut faire preuve de négligence, et a une tendance au désordre. Il

peut faire preuve de paresse et de ressentiment.

Récapitulation

La théorie des quatre types de tempéraments prend ses origines dans l’Antiquité
et, bien qu’elle fût développée et étudiée par d’autres médecins et professionnels
de la santé par la suite, Hippocrate a établi les bases de cette théorie. Ce que
nous présentons est une récapitulation accompagnée d’exemples des traits
caractéristiques de chacun de ces quatre tempéraments selon Paul Carton.

Paul Carton résumait le comportement de chaque tempérament à l’aide d’un

verbe. Il disait que si l’on observe chaque individu, laissé à lui-même dans la
nature, le bilieux explore, le nerveux analyse, le sanguin excursionne et le
lymphatique observe.

Cette observation est intéressante et imagée. La différence rencontrée entre un

bilieux et un sanguin, telle que vue par Carton, est que le bilieux cherche à
découvrir quelque chose, d’où l’expression « explore ». Le sanguin de son côté
a plutôt tendance à s’amuser, d’où l’expression « excursionne ».

Les personnes au tempérament majoritairement bilieux sont des gens sérieux,

ils se tracent des objectifs et tentent de les atteindre. Ils ont tendance à mal
tolérer ceux qui leur font perdre leur temps. Ils peuvent manquer de patience
envers ceux et celles qui ne cherchent qu’à s’amuser. Ils sont ambitieux et
atteignent souvent leurs objectifs. Ce sont des réalisateurs. Ils tendent à
atteindre des postes de commande et ils aiment diriger. Ils sont capables de
prendre des décisions et peuvent être à l’aise dans un milieu comme celui des
forces militaires. Ils gravissent souvent rapidement les échelons, puisqu’ils sont
efficaces et disciplinés. Ils entendent rarement à rire et tolèrent mal le badinage
et les enfantillages. Ils peuvent faire preuve d’un manque de compassion, voir
même être sans pitié envers ceux qui nuisent à leur avancement. Cependant,
intéressés par leurs réussites, ils sont aussi capables de se contenir s’ils savent
qu’un comportement trop dur pourrait compromettre leur avenir.

Dans leurs qualités respectives, il est dit que les bilieux sont courageux et que
les sanguins sont intrépides. Il existe une différence entre ces deux qualités.
Un bilieux qui constate qu’une personne est en train de se noyer, réfléchit avant
d’agir. Il se demande d’abord s’il sait nager. Il évalue les risques encourus avant
de se lancer à la rescousse. Les avantages qu’il pourrait retirer de cette
rescousse font aussi partie de la réflexion et, s’ils sont grands, ils pourraient avoir
un impact sur le courage qui animera le bilieux. Puisque, selon la théorie des
quatre tempéraments, il a tendance à avoir de bonnes capacités physiques, le
bilieux réussira probablement à sauver cette personne. Si plus tard, on lui
décerne une récompense pour le geste de bravoure qu’il a posé, on peut être

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certain qu’il ne refusera pas cet honneur. Il pensera peut-être même à retenir les
services d’un photographe pour s’assurer que ce moment où il est récompensé
ne passera pas inaperçu.

Quant au sanguin, il est intrépide. Il peut se jeter à l’eau sans même se

demander s’il sait nager. Sa générosité et son enthousiasme peuvent parfois lui
jouer de vilains tours, un danger qui guette rarement le bilieux. Dans l’éventualité
que son geste serait récompensé, il aurait tendance à dire que tous auraient fait
de même.

Les nerveux sont des gens sensibles. Il vaut mieux éviter de les blesser ou de
les ridiculiser. Ceci peut perturber les nerveux profondément. Le physique peu
imposant du tempérament nerveux peut porter certains à penser qu’ils ne seront
pas en mesure de riposter s’ils doivent faire face à des agressions et certains ont
tendance à abuser de cette situation. Ils peuvent parfois donner l’impression
qu’ils ne riposteront jamais et par la suite faire preuve de ruse et même de
malice, utilisant leur intelligence pour trouver un moyen de se venger. L’anxiété
des nerveux les rend fragiles. Il vaut donc mieux se comporter de manière
douce, attentive et non agressive avec ces derniers et considérer leur sensibilité.
Idéalement, il vaut mieux se comporter de manière douce, attentive et non
agressive avec qui que ce soit, peu importe leur tempérament, il s’agit de civisme
élémentaire.

Les sanguins sont de bons vivants. On dit d’eux qu’ils sont joviaux et qu’ils
aiment la vie. Leur but dans l’existence est fréquemment la recherche du plaisir.
Ils aiment rire et faire rire. Lorsqu’ils racontent une histoire, ils s’assurent de
parler fort pour être bien entendus. Ce sont des individus souvent agréables dont
la compagnie est recherchée. Ils aiment faire plaisir et sont enclins à rendre
service. Par contre, il vaut mieux ne pas leur confier des tâches trop
astreignantes et à trop long terme. Ils sont inconstants et aiment le changement.
Ils s’emballent très facilement pour tout ce qui semble agréable et plaisant. Ce
trait a souvent une influence sur la capacité du sanguin à demeurer fidèle. En
fait, on pourrait dire qu’ils sont fidèles à tout le monde en général, mais à
personne en particulier. Ils ont parfois de la difficulté à se discipliner et à
s’imposer une ligne de conduite rigoureuse.

Une personne dont le tempérament est lymphatique risque d’être moins

susceptible et beaucoup moins anxieuse que le nerveux. Le lymphatique est
pondéré et patient. En d’autres mots, il a tendance à prendre les choses du bon
côté. Si le nerveux ne doit pas être perturbé, le bilieux aussi, tolère mal de se
faire manquer de respect. On risque alors une sévère riposte sur le champ. Il est
préférable de ne pas embêter un bilieux si l’on cherche à établir une relation à
long terme avec celui-ci. Évidemment, il vaut encore mieux n’embêter personne
(surtout pour le naturopathe qui doit agir avec compassion et professionnalisme
en consultation). Quant au sanguin, la riposte risque aussi de venir rapidement,
puisqu’il est très prompt. Sa réaction peut être démesurée, cependant,

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contrairement au bilieux et au nerveux, il n’est pas rancunier et il pardonnera

facilement.

Les lymphatiques ont de belles qualités, mais aussi certains défauts. Ils
peuvent exceller dans des situations difficiles. Face à une personne blessée, par
exemple, ils peuvent agir avec sang-froid. Ils ne risquent pas de s’affoler devant
une blessure grave. Ils procéderont avec pondération et sagesse. Les gestes
qu’ils poseront seront efficaces. On peut dire d’eux qu’ils feraient de bons
ambulanciers.

Les lymphatiques ont la réputation d’avoir un bon sens de l’humour. Dans les
faits, c’est plutôt leur indifférence qui prime. Ils ne laissent pas souvent les
sarcasmes et les bêtises les atteindre. Ils peuvent laisser les futilités humaines
passer sans réagir. Ce sont souvent des gens qui ont une vie intérieure
spirituellement élevée. Il peut cependant être difficile de les motiver à agir
rapidement, à s’activer si le besoin est nécessaire et l’entrainement physique leur
semble astreignant.

Les tempéraments en consultation

Si l’on veut être efficace en consultation, il faut être en mesure de bien s’adapter
à chaque individu qui nous consulte. L’outil de classification et d’identification des
tempéraments peut alors nous apporter des indices sur la manière la plus
adéquate de se comporter face à un individu présentant des traits dominants du
tempérament bilieux, nerveux, sanguins ou lymphatique. Il faut aussi
comprendre que le tempérament ne fait pas foi de tout. Par exemple, une
personne de tempérament nerveux peut développer une bonne masse
musculaire, elle devra cependant déployer plus d’efforts, de technique et de
temps pour y arriver qu’une personne de tempérament bilieux. Il en est de
même pour les caractéristiques émotionnelles ou intellectuelles. Par exemple,
une personne de tempérament sanguin peut arriver à maîtriser ses réactions
vives, même s’il devra demeurer vigilant et combattre ses élans naturels pour y
parvenir. Il faut aussi prendre en considération le vécu du patient et son
environnement. Nous sommes tous influencés par nos apprentissages, nos choix
et notre milieu de vie.

Une bonne connaissance des tempéraments peut devenir un outil utilisé par le
naturopathe pour adapter son approche aux patients et déterminer un meilleur
traitement pour ces derniers. Par exemple, le nerveux risque souvent d’avoir
plus de carences dues à ses difficultés d’assimilation, ce qui n’est pas le cas du
sanguin ou du lymphatique. Ces derniers risquent moins de souffrir de
problèmes liés au stress et aux carences vitaminiques. L’application pratique de
cette théorie doit demeurer souple et le naturopathe doit toujours éviter les
catégorisations hâtives. Les caractéristiques associées à chacun des quatre

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tempéraments sont spécifiques, les individus, eux, ne le sont pas. Il faut faire
preuve d’impartialité et de bon jugement, sans quoi cet outil s’avère inefficace.

D’autres spécificités applicables en consultation valent la peine d’être étudiés.

Face à un bilieux, par exemple, il nous faut faire valoir le fait que l’adoption de
mesures de vie saines augmente considérablement l’efficacité d’une personne. Il
faut mettre l’accent sur le fait que les performances qu’une personne en bonne
santé peut réaliser sont considérables. Ce langage plait particulièrement au
bilieux, puisqu’il correspond à ses préoccupations. En pareil cas, le bilieux sera
motivé à appliquer les facteurs naturels de santé.

Le bilieux, pour bien se porter, a besoin de s’activer physiquement. Pourtant, il

trouve rarement le temps nécessaire à consacrer à l’activité physique. Si on lui
explique que l’exercice physique est absolument nécessaire pour lui permettre
d’être efficace dans la vie, le bilieux trouvera plus facilement le temps
d’appliquer ce facteur de santé.

Dans le cas d’un nerveux, il faut agir avec beaucoup de doigté. Le nerveux a
besoin de beaucoup d’explications sur le plan intellectuel. Il doit comprendre ce
qu’on lui propose. Le nerveux est essentiellement un cérébral. Il faut lui tenir un
discours intelligent et cohérent.

Il faut aussi tenir compte du fait qu’il peut être porté à trop en faire. Si vous le
convainquez de faire quelque chose, il risque d’exagérer. On doit donc le
modérer quelque peu pour lui éviter de s’épuiser ou même de se blesser.

Le nerveux a surtout besoin d’être calmé. On doit lui enseigner la relaxation et la

détente. Il a besoin de ralentir, de se modérer. Si on y parvient, il y trouvera un
apaisement qui lui fera le plus grand bien. On évitera donc de stimuler le
nerveux.

Le sanguin est plus difficile à guider. Il ne veut pas se priver de ses plaisirs. Il
est généralement gourmand et les restrictions ne l’intéressent pas tellement. De
plus, la discipline n’est pas son point fort. Le seul argument qui risque de le
convaincre est celui où nous faisons valoir qu’un mauvais état de santé rend la
vie plus difficile et prive l’individu de tous les plaisirs qui se rattachent à la santé.
Si le mode de vie qu’on lui propose lui laisse entrevoir la possibilité de jouir
davantage de l’existence, il pourra faire un certain nombre d’efforts et
possiblement équilibrer sa vie.

Il ne faut pas hésiter à exiger du sanguin beaucoup de restrictions, puisqu’on

sait qu’il a peu tendance à s’en imposer lui-même. Il en fera toujours moins qu’on
lui en demande. Son élan naturel à jouir des plaisirs de la vie est difficile à
maîtriser.

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Le lymphatique a une tendance à la sédentarité. Pour améliorer sa santé, il faut

le faire bouger. Comme il est à l’aise dans l’eau, la natation sera pour lui une
forme d’exercice physique qui pourrait l’intéresser. Il faut s’attendre à ce que
certains patients refusent de s’engager dans des exercices de déplacement
rapide, comme la course à pied par exemple. C’est d’autant plus vrai lorsque ces
derniers présentent un surplus de poids. La peu et les tissus mous peuvent
brandiller ce qui est désagréable. Les sauts leur conviennent donc mal.

Si le sanguin peut être décrit comme un gourmand, le lymphatique est plutôt un

gourmet. Sauf que, s’il recherche les mets raffinés, il peut néanmoins parfois les
consommer en bonne quantité. Il doit donc lutter contre une tendance naturelle à
l’embonpoint.

Dans le cas du lymphatique, comme c’est le cas aussi pour le sanguin, il ne

faut pas hésiter à lui demander des restrictions. Son risque d’en faire trop est
faible. C’est surtout son indolence ou son manque d’intérêt qui risquent de lui
nuire. Bien conseillé, le lymphatique, comme tous les autres tempéraments de
cette théorie, peut en arriver à modifier ses tendances naturelles et développer
une excellente santé. Nos choix et nos habitudes de vie sont les seuls facteurs
sur lesquels nous avons une influence directe et qui sont déterminants pour
notre état de santé.

Les tempéraments peuvent se modifier

Schlemmer a écrit: « Dans la réalité, il n’y a pas de tempéraments purs, ni de

doubles, et on en rencontre peu de triples, mais presque tous les humains
présentent des signes, plus ou moins nombreux, des quatre tempéraments. »
Cependant, un ou deux de ces tempéraments dominent. Nous présentons donc
majoritairement les caractéristiques du ou des tempérament(s) dominant(s).

Il est possible qu’on ait à choisir plus d’un type parmi les quatre tempéraments
de base pour déterminer la ou les prédominances chez un individu. Une
personne peut posséder des caractéristiques qui relèvent de plusieurs
tempéraments.

Finalement, comme nous avons en nous des caractéristiques de plusieurs

tempéraments, on peut comprendre que notre tempérament dominant puisse se
modifier et laisser place à d’autres traits tempéramentaux. Nous pouvons ainsi
atténuer les défauts d’un tempérament et accroître les qualités d’un autre. Notre
comportement, nos agissements et l’application des facteurs naturels de santé
ont une influence sur la modification de notre tempérament. Nous pouvons tous
travailler à devenir la personne que nous désirons être.

Cette modification tempéramentale relève de l’individu lui-même. Elle a peu de

choses à voir avec le praticien de cet individu. Pour parvenir à modifier un

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tempérament, il faut d’abord prendre le temps de se connaître soi-même et

ensuite, faire les efforts voulus pour changer certaines caractéristiques dans un
sens précis.

L’être humain est perfectible. Il naît avec certaines tendances tempéramentales

qui peuvent se modifier tout au long de sa vie dans une bonne mesure. Si le
bilieux est trop dur ou difficile, rien ne l’oblige à présenter ces caractéristiques
pour le reste de ses jours. Il peut devenir meilleur. Si le nerveux est
généralement anxieux, il peut trouver le moyen de s’apaiser et de s’équilibrer. Le
sanguin est un chercheur de plaisir, mais il peut s’assagir et contrer ses
tendances excessives. Le lymphatique peut se discipliner et combattre sa
tendance à la sédentarité afin de s’améliorer.

Si le naturopathe et le spécialiste en prévention n’ont pas pour but de modifier

l’orientation tempéramentale première de leurs clients, ils peuvent cependant
faire prendre conscience à ceux-ci de la nécessité de procéder à certains
changements. En adoptant des règles de vie saine, les défauts tempéramentaux
ne peuvent que s’atténuer. Il n’y a pas de facteur naturel de santé qui prône la
méchanceté, la dureté, l’anxiété, l’irritabilité, l’irresponsabilité, la recherche
incontrôlée du plaisir ou la sédentarité. Les facteurs naturels de santé, bien au
contraire visent la recherche de l’équilibre.

On peut rencontrer des individus qui présentent déjà un bel équilibre

tempéramental. Il devient alors inutile de tenir compte de leur tempérament dans
nos interventions thérapeutiques ou prophylactiques. C’est une bonne chose !
Dans leur cas, il nous suffit de tenter d’améliorer leur état de santé. Il ne faut
jamais non plus oublier qu’il s’agit là d’un instrument pour nous aider à mieux
comprendre le patient et ses réactions aux traitements. Il ne faut donc pas
négliger de questionner le patient sur ses réactions et ses expériences
antérieures concernant d’autres traitements, lui demander son opinion sur ses
capacités digestives et respiratoires, ses tendances à l’anxiété, etc.

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