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Frédéric PAYRE
Ce parcours propose de former des psychologues capables d’intervenir dans le monde du sport
spécialisé dans la prise en charge des problématiques individuelles, d’équipe ou institutionnelles
Le psychologue traitera les problèmes liés par exemple à la sélection, à la motivation, à la contre
performance, aux blessures, à la gestion du stress…
Il va s’intéresser aussi aux états particuliers que peuvent vivre les sportifs dans des moments de
grande performance (= état de performance)
Ce parcours ne forme pas que des psychologues du sport mais avant tous des psychologues
cliniciens, qui sont capable d’intervenir d’une part dans le champ sportif mais aussi en institution
médico-social, hospitalière et en libéral
Le lien entre les différents lieux et type d’intervention qui sont apprise dans cette formation
c’est la place qui est donnée au corps dans la pratique
INTRODUCTION
Dans notre société la pensée et la morale ont tellement été valorisée au détriment du ressenti, de la
perception, de l’intuition, cela peut demander un effort de considérer que nous sommes d’abord et
avant tout des animaux
On peut dire que dans l’être humain il y a une dimension animale trop souvent négligée
Nous sommes issus d’une longue évolution qui a commencé il y a 3,8 milliard d’année
L’homme, n’apparaît que il y a 2 / 3 m ans (rien dans l’histoire de la vie)
L’homme moderne tel qu’on le connaît aujourd’hui (déconnecté de la nature) date de 200 ans
→ l’ère industrielle
RÉALISME MATÉRIALISME
- L’une considère que nous avons un corps, - L’autre, considère que nous sommes un corps
mais qu’il faut parfois s’en méfier, ne pas avant tout, et la pensée émerge de cette part
l’écouter voire le dompter matérielle de nous même
Nous pourrions considérer que notre vie est presque essentiellement animale et guidée par les
besoins du corps
Même quand nous pensons à notre vie, à notre avenir, à notre travail, on ne fait qu’anticiper des
besoins qui se manifestent dans notre corps comme se protéger, se reproduire, élever des enfants
C’est notre corps et notre instinct qui guident la plupart de nos choix
DUALISME MONISME
> j’ai un corps, je possède un corps > je suis un corps
- faire attention à certains mots ou certaines expressions qui vont mettre sur la piste du vécu, de ce
que le patient ressent
- par une attitude, une attention à la perception interpersonnelle (être attentif a son propre ressenti
en tant que thérapeute)
- une connaissance des théories clinique autour du corps, des auteurs, peuvent venir étayer et
consolider notre pratique et ainsi y donner du sens
- une connaissance de notre culture, du contexte de l’influence que cela a sur notre manière
appréhender le corps (en tant qu’être humain et en tant que psy)
Le psychologue doit comprendre et répondre a une demande lorsqu’il reçoit un patient qui ne va pas
bien, pour cela il doit savoir dans quel contexte se développe un symptôme pour pouvoir mieux
l’appréhender
Ce que nous voyons dans notre pratique, est souvent qu’un reflet de ce qui se passe la société
Le symptôme est construit à partir de ce que nous sommes, d’abord en tant que corps (physiologie)
l’apparence aussi.
Ce corps est pris dans un contexte (relation sociale…)
C’est important de pouvoir repérer les difficultés, les fragilités et les forces d’une personne qui vient
demander de l’aide.
De repérer ce à quoi tout cela peut renvoyer (influence, culture, éducation) afin de mieux pouvoir
analyser se qui est subit, se qui fait souffrir afin d’aider la personne a s’en libérer *
→ L’idée c’est de permettre a quelqu’un qui souffre de reprendre le cours normal de sa vie
Au cours de l’histoire le corps n’a pas toujours été considéré de la même manière, selon les
sociétés et les époques.
Ils sont opposés l’un à l’autre de telle sorte que l’on ne fait pas se que l’on veut
Pour les premiers chrétiens s’adonner au plaisir de la chair, c’est le risque de finir en enfer
L’INFLUENCE DU CHRISTIANISME
SAINT-AUGUSTIN (Inventeur du concept du pêcher originel) selon lui nous naissons pêcheur et qu’il
serait transmis par la sexualité
C’est le contexte de la pensée chrétienne qui va dominer le monde intellectuel jusqu’au 17ème
siècle et qui laisse des traces encore aujourd’hui dans toutes les pensées qui se méfient du corps ou
qui le méprisent.
Il est l’un des premiers a baser sa pensée sur le « je » et va avoir une grande influence sur Descartes
Avec les découvertes scientifiques de l’époque, la pensée chrétienne va s’affaiblir et perdre de son
influence au profit de philosophes qui vont remettre en question le dogme et la domination de cette
pensée
On retrouve encore de nos jours des traces de cette méfiance vis à vis du corps :
PROUST dit qu’« avoir un corps c’est la grande menace pour l’esprit »
FOUCAULT fait une caricature de cette pensée en allant jusqu’à dire que l’Homme lui-même
n’existe pas
A partir du 17ème siècle, La philosophie des lumières, va remettre en cause la pensée dominante de
la religion chrétienne et affirmer l’importance de la vitalité avec de nouveaux concept
SPINOZA a élaboré le concept de conatus. Il dit que le conatus « c’est l’effort par lequel chaque
chose s’efforce de persévérer dans son être »
NIETZSCHE son œuvre est une critique de la culture occidentale moderne et de l’ensemble des
valeurs morales, politique, philosophique et religieuse.
Cette critique a pour but de dévaluer ces valeurs et d’en restituer de nouvelles
Dans les sociétés grecques, avant Platon, il n’y avait pas se rejet et cette crainte du corps et des
affects.
Le corps était même célébré, entretenu, l’esthétique et la santé sont mis en valeur à travers toute
sorte de pratique corporelles ; le sport, l’entraînement au combat, gymnastique… font partie du quotidien
de la culture grecque
Ce qui est recherché c’est l’harmonie avec le cosmos alors que chez les chrétiens c’est une pensée dualiste
qui se développe d’opposition entre la chair et l’esprit (entre le bien et le mal)
Dans la pensée grecque-antique, avoir un corps d’athlète va de paire avec la culture et la vertu
pour eux, il y a un lien évident entre l’état du corps et les capacités intellectuelles et morales
D’ailleurs, même les philosophes étaient des athlètes (pas de déconnexion entre le physique et le
mental).
L’IDÉALISME considère que la nature de la réalité repose sur l’esprit, sur des formes abstraites ou
sur des représentations mentales
S’oppose au réalisme et au matérialisme
La vie humaine est conçue par Platon comme l’ union de l’âme et du corps humain
Il parle d’union mais pour lui ce sont des notions séparés au départ (l’âme est prisonnière du corps)
Chez Platon les maladies de l’âme viennent du dysfonctionnement du corps ou d’une mauvaise
éducation
LE CORPS DANS LA PSYCHOLOGIE
La psychologie
(ex : le bouddhisme → étude des mécanismes mentaux par une pratique corporelle)
En occident a philosophie naît sous l’influence des religions, mais surtout par la rupture avec le
récit mythologique et les superstitions
Le but de la philosophie est de comprendre le monde, de mieux vivre et d’échapper aux souffrances
La psychosomatique
La psychosomatique est une pratique médicale où l’on va considérer que toutes les pathologies
physiques ont une origine psychique
Là ce dont on parle c’est plutôt une méthode qui permet d’être plus en contact avec la dimension
corporelle mais ce n’est pas une pratique de la psychosomatique où l’on cherche a soigner des maux
physiques
LE CORPS EN PSYCHANALYSE
FREUD : s’intéresse au début crises d’hystéries (se manifestent dans le mouvement du corps)
va d’abord a soigner ces patients par hypnose, voyant que les symptômes refont surface il va
s’interroger sur l’origine du symptôme dans les manifestations de l’inconscient pour inventer la
psychanalyse
Pour Freud, les mouvements du corps sont un langage qui exprime un conflit interne que les
malades n’arrivent pas à exprimer avec des mots.
Il met au point la cure par la parole (talking-cure)
Dès le début pour Freud, le lien entre l’inconscient, entre la parole, les mécanismes et le corps sont
évident
Quand il élabore le concept de pulsion, il dit : “Le concept de pulsion nous apparaît comme un
concept limite entre le psychique et le somatique, comme le représentant psychique des excitations,
issues de l'intérieur du corps et parvenant au psychisme, comme une mesure de l'exigence de
travail qui est imposée au psychique par suite de sa liaison au corporel.”.
→ C’est le langage qui va permettre de résoudre ce conflit psychique qui se manifeste dans le corps
Il insiste sur l’aspect corporel du psychisme. Il dit également que “le Moi est avant tout un Moi
corporel”.
Il s’inscrit dans la pensée dualiste. Pour lui une fois que nous sommes entrée dans le langage c’est à
dire dans la relation, dans la civilisation on se coupe du corps
Il appelle personnalisation le mécanisme fondamental d’ancrage du sujet dans son corps, qui par se
mouvement même de reconnaissance ou non et d’adaptation ou non devient sien ou non.
(Le « ou non » c’est quand il y a le phénomène de dépersonnalisation ou de psychose)
La personnalisation étant le terme positif de ce mécanisme pathologique banal dans la clinique des
psychose de dépersonnalisation (=terme négatif)
DOLTO : pour elle le corps « est un médiateur organisé entre le sujet et le monde »
Elle différencie :
- le schéma corporel est ensemble de processus perceptifs et organiques qui nous permet de saisir
l’unité du corps
Le schéma corporel est une réalité de fait, il est en quelque sorte notre vivre charnel au contact du
monde physique
Piera AULAGNIER dans sa conception de la prise en charge du patient, parle de son expérience
subjective pendant la séance c’est à dire d’un « éprouvé » (terme qu’elle emploi), elle se penche
sur se qu’elle ressent en tant que thérapeute
Elle dit que l’application du modèle de compréhension Freudien à la réponse qu’a suscité en elle
l’expérience de la rencontre avec le patient psychotique laisse hors champ une partie de son propre
éprouvé
→ Cela signifie que lorsqu’elle est en thérapie avec un psychotique, il se passe pour elle des choses,
qu’elle ressent mais que la théorie Freudienne ne suffit pas a expliquer et à l’aider à comprendre
A partir du constat de cette dissociation entre l’éprouvé de l’analyste et la théorie analytique elle fait
l’hypothèse d’un clivage
Le fait de connaître ce qu’il se passe, de manière théorique chez le patient doit rendre possible une
action sur les symptômes
(elle n’est pas d’accord avec cette pensée)
Pour elle «il existe une connaissance du phénomène psychotique dont l’action est inopérante dans
le champ de l’expérience »
Cela signifie que l’on a baux connaître la théorie, cela ne suffit pas pour appliquer cette théorie et
opérer un changement chez le patient psychotique (impossible avec la seule technique
psychanalytique)
Elle donne priorité à son éprouvé, en affirmant qu’il faut prendre appui sur ce que notre pensée
éprouve
→ La pensée selon elle, n’est pas déconnecté de ce que l’on ressent, n’est pas déconnecté du corps
Pierra Aulagnier s’engage dans un travail théorique dont le but est de redonner accès à une partie
de ce qui est resté hors-champs
. La violence de l’interprétation (tire de son livre) replace le corps au centre de la réflexion
psychanalytique, le corps dans tous ses états et dans tous registres du plus somatique au plus
érogène
Pierra Aulagnier, crée ce concept d’originaire, pour expliquer la notion d’éprouvé corporel
Elle le situe entre le corps réel et les processus primaires de Freud
“Durant les premières semaines de la vie aérienne, c’est toujours le corps de la mère, les
interactions qu’elle a avec son bébé, qui vont étayer, soutenir l’adulte en devenir en lui servant
d’appui extérieur”.
Pour chaque fonction il y a celle de la PEAU (fonction physique) et cette du MOI (fonction psychique)
Si il y a défaillance ou excès de la fonction, on peut retrouver une sorte de vide intérieur où les
vêtements assurent une unité superficielle mais dépourvue de cette arête dorsale qui tient le corps et
la pensée
Pour chaque fonction il va décrire des symptômes que l’on peut trouver chez certains patients et
notamment dans cet exemple on peut penser a des patients psychotiques
(ex : un psychotique en plein été peut mettre un manteau , parce qu’il a besoin de cette enveloppe
extérieure pour ressentir cette contenance)
La phénoménologie
Elle se fixe comme objectif de faire un compte rendu de l’espace, du temps, du monde vécus
Par exemple dans le cas d’angoraphobie, si on questionne le patient sur l’espace, il va parler
d’espace étroit , de sentiment d’étouffement
Dans le cas d’une dépression au contraire, l’espace et le temps peut être perçue comme lointain,
sans contenance.
Pour la phénoménologie, la pathologie est un mode de rapport au monde qui est réduit par rapport
au normal
(réduit car empêche le patient de vivre sa vie librement)
Au départ, la phénoménologie est un courant philosophique initié par HUSSERL qui s’intéresse a
l’étude du phénomène, c’est le retour à l’expérience vécu
On observe clairement une différence avec la psychanalyse qui est une théorie au départ qui vise a
expliquer
C’est l’étude de phénomènes qui se basent sur l’analyse directe de l’expérience vécus par le sujet ,
cette méthode permet de rendre compte de la réalité du sujet sans chercher a interpréter
En phénoménologie ce qui nous intéresse c’est la manière dont le patient va décrire son expérience,
on se moque si c’est la réelle expérience ou non .
Ce qui nous intéresse c’est ce qu’il décrit dans l’instant présent, les sensations, son rapport au
temps, a l’espace, au monde
3. La réduction phénoménologique est la suspension de jugement et la lutte contre l’abstraction.
On se rapproche au plus près de l’expérience, l’idée n’est pas de la juger mais de la décrire, de la
faire revivre dans l’instant présent
Auteurs :
TALLENBACH : à développé des concepts autour de l’atmosphère (atmosphère d’un lieu, atmosphère
qui peut se dégager lors d’une rencontre… )
Chaque patient crée sa propre atmosphère lors d’une rencontre (différents état d’esprit)
Cela permet de nous renseigner sur l’atmosphère que le patient peut développer dans ses propres
relations
Comment une rencontre va venir nous toucher et nous altérer, donc nous transformer
→ ici question identitaire « qu’est-ce que l’on est »
Cette notion d’identité est changeante car influencée par la rencontre avec l’autre
> Comment la sensation (le sentir ; le se mouvoir) va altérer ou construire cette identité
Dans le sentir Erwin Strauss fait la distinction entre l’animal et l’être humain
L’animal est entièrement dans sa vie (il vit sa vie dans l’instant présent)
Erwin Strauss fait le lien avec l’être humain, car dans certaines expérience lui aussi peut être
présent dans son expérience vécus dans l’ici et maintenant au contact avec son corps et ses
sensations
> Pour Erwin Strauss, il n’atteint qu’une connaissance réelle de lui même que dans la sensation
MERLEAU-PONTY - la corporéité -
Il parle du corps propre
Le corps propre n’est pas seulement une chose ou un objet d’étude pour la science mais est aussi
une condition permanente de l’expérience
Il parle beaucoup de la perception
> Percevoir n’est pas seulement un acte subi, c’est aussi une action.
OUTILS DE THÉRAPIE
Entretien d’explicitation : entretien qui vise une description aussi fine que possible d’une activité
passée, réalisée par une personne engagée dans une activité professionnelle, ou active
Ensemble de techniques qui permettent de s’engager dans des dimensions du vécu de l’action qui ne
sont pas immédiatement conscientes pour la personne.
Le but de cet entretien est de s’informer de ce qu’il s’est réellement passer mais aussi des
connaissances implicites inscrites dans cette action
→ les connaissances implicites sont des connaissances que l’on a mais dont on a pas réellement
conscience
Durant l’entretien on va porter l’attention de la personne vers une situation singulière qui s’est
déroulée
On va faire évoquer la situation, afin de générer chez la personne une position de parole incarnée
Parole incarnée dans laquelle la personne est davantage en contact avec son expérience
Ensuite, on va guider par des évocations sensorielles de manière à solliciter la mémoire corporelle
et sensitive
On va distinguer des catégories de verbalisation (focalisation sur certains mots ou expressions lors d’un
entretien) et relancer le questionnement vers les informations concernant l’action et le ressenti
Cet entretien permet de recentrer la personne sur son vécu au moment de l’action et au moment
présent de gérer une qualité de présence et d’incarnation de ce qu’il se passe dans le ressenti et de
ce dégager de la discussion intellectuelle, analytique et des résistances
Méditation de la pleine conscience : attention qui consiste à ramener son attention sur l’instant
présent et à examiner les sensations qui se présentent à l’esprit.
Notion d’empathie : L’empathie est la capacité que l’on a de ressentir ce que la personne en face de
nous ressent