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AVRIL

Anthropologie
2023

du corps

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de Sorbonne Université.
Sommaire
1. LES RAPPORTS ENTRE LE CORPS ET LA
PERSONNE
L’image du corps
La représentation du corps comme dissociée de la
personne
La représentation du corps comme constituante de la
personne
2. VALEUR DU CORPS
La greffe d’organes
Modifications corporelles
3. LE CORPS COMMUNICANT
4. LE CORPS SEXUÉ
5. LA REPRÉSENTATION DU HANDICAP
6. LE CORPS CYBORG
7. LE CORPS TRANSPARENT
8. LE CORPS MORT
9. CONCLUSION
10. LISTE DES CONCEPTS
11. BIBLIOGRAPHIE - FILMOGRAPHIE

2 Anthropologie du corps
1
RAPPORTS ENTRE LE CORPS ET LA PERSONNE

3 Anthropologie du corps
Il existe une position commune à presque toutes les cultures :

la personne n'est pas identifiée uniquement à son corps.


Le corps n'est pas toute la personne.
Le corps n'en représente qu'une partie, tout en s'incorporant une
partie de la société.

• Les frontières du corps ne sont celles de la personne ni dans l'espace,


ni dans le temps : celle-ci va plus loin et dure plus longtemps que le
corps.

Parler du corps, c’est toujours parler de la personne.

4 RAPPORT ENTRE LE CORPS ET LA PERSONNE Anthropologie du corps


On ne trouve pas dans quelque société que ce soit une conception unique du
corps.

 Dans la vie quotidienne : « le corps tel qu’il est conçu par l’usage »
 Dans le discours social (ou religieux): « corps tel qu’il est conçu par
l’entendement ».

La biomédecine, en réduisant de plus en plus la personne à son corps, crée une


situation inédite, qui se révèle culturellement inacceptable.

Les patients et les professionnels de santé eux-mêmes tentent d'échapper à cet


enfermement de la personne dans son corps, en créant des symbolismes
corporels.

5 RAPPORT ENTRE LE CORPS ET LA PERSONNE Anthropologie du corps


L’image du corps est la représentation que se fait le sujet de son corps.
Elle s’organise autour:

o D’une forme : limite précise dans l’espace

o D’un contenu : un univers cohérent et familier où s’inscrivent des


sensations prévisibles et reconnaissables.

o Du savoir : la connaissance, par l’individu de l’idée que la société se


fait du corps humain. (biomédical)

o La valeur : le jugement social qui entoure les attributs physiques qui le


caractérisent (estime de soi).

Ces quatre composantes dépendent du contexte social, culturel,


relationnel, et personnel.

6 RAPPORT ENTRE LE CORPS ET LA PERSONNE Anthropologie du corps


La représentation du
corps comme dissociée
de la personne
• Le savoir biomédical développe
l’anatomophysiologie. Un corps
humain purement biologique.
• « Le corps est une machine
biochimique ».
• Le patient dit « mon corps » sur le
modèle de la possession. « c’est le
corps qui commence à s’user »,
« c’est mon cholestérol ».
• Le vocabulaire anatomique
strictement indépendant de toutes
autres références marque cette
séparation voir la disparition de la
personne. (le contenu sensible du
corps est absent)
REMBRANDT, LA LEÇON D’ANATOMIE DU PROFESSEUR TULP, HUILE SUR TOILE 162X216,
7 RAPPORT ENTRE LE CORPS ET LA PERSONNE MAURITSHUIS, LA HAYE
• La médecine hospitalière a pu
pousser le paroxysme jusqu’à
appeler ses patients par leurs
organes malades. « Le rein de la
chambre 28 »
• On reproche souvent à la
biomédecine de “découper” le
corps des malades, entre
spécialistes qui séparent les
organes les uns des autres dans
leurs diagnostics et dans leurs
traitements.
• Le corps est une barrière qui
délimite le sujet des autres.
(objet de scission).
• Objet que l’on doit modeler pour
qu’il révèle notre personne.
(représentation du sport, de
l’esthétisme …)
ANDRÉ VÉSALE (1514-1564), MÉDECIN ANATOMISTE, DE HUMANI CORPORIS FABRICA
(SUR LE FONCTIONNEMENT DU CORPS HUMAIN).
8 RAPPORT ENTRE LE CORPS ET LA PERSONNE
La représentation du corps
comme constituante de la
personne
• Dans cette représentation, vision holistique, prenant
en compte la personne dans sa globalité. Le corps
s’inscrit dans son environnement , dans un champs
de forces, d’énergies…

• L'homme n'est pas un individu (c'est-à-dire


indivisible et distinct), mais nœud de relations.

• Il n’y a pas de coupure entre l’intérieur et l’extérieur.

• « Je ne suis pas seul dans mon corps ». Par le corps


l’individu noue une relation avec « quelque chose qui
n’est pas soi », qui change selon les cultures. Le corps
est le lieu d’expression d’une confrontation :
masculin/féminin, vivant/non-vivant, divin/image,
humain/non-humain…

• Le corps est objet de la transcendance.


(dépassement).

9 RAPPORT ENTRE LE CORPS ET LA PERSONNE


Exemple dans la médecine chinoise

La médecine chinoise repose sur l’approche théorique suivante, le qi , l’énergie


vitale, circule le long de canaux appelés méridiens et aide le corps à maintenir sa
santé.

En acupuncture, les aiguilles perforent la peau pour puiser dans l’un des
centaines de points des méridiens où le flux de qi peut être redirigé pour rétablir
la santé.
Plus fondamentalement, les traitements, qu’il s’agisse d’acupuncture ou de
remèdes à base de plantes médicinales, rééquilibrent les forces primordiales de
la philosophie chinoise : le yin et le yang.

10 RAPPORT ENTRE LE CORPS ET LA PERSONNE


Corps visible et invisible chez les Lobi (Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Ghana)

Si la pensée occidentale depuis la philosophie de Descartes a établi une dualité entre


l’âme et le corps, en revanche cette séparation est inopérante chez les Lobi.

Le corps n’est pas seulement une réalité physique et visible mais il désigne aussi des
entités immatérielles ou invisibles que le rituel mortuaire permet de mettre en évidence.

Le corps se constituent de trois composantes:

1.L’enveloppe charnelle
2.Le double: élément invisible qui continu d’exister parmi les vivants, son départ définitif
dans le monde des ancêtres sera attesté par le rite des secondes funérailles.
3.Le principe vital

Yamba Bidima, « Corps visible, corps invisible », Journal des anthropologues [En ligne],
112-113 | 2008.

11 RAPPORT ENTRE LE CORPS ET LA PERSONNE Anthropologie du corps


En 1980, une étude a été faite dans un petit village de Bourgogne, Minot, par
Yvonne Verdier, sur le comportement de la femme lors des règles et de sa
relations avec l’environnement.

Pendant leur règle, les femmes ne sont pas fertiles, par contact, elles
entraveraient tout processus de transformation rappelant la fécondation.

Cette croyance sur l’influence du corps indisposé est ancienne.

12 RAPPORT ENTRE LE CORPS ET LA PERSONNE Anthropologie du corps


• Les pratiques venant des nouvelles spiritualités New Age comme le yoga,
l’acupuncture, le chamanisme, la sophrologie, la pleine présence, l’hypnose,
la lithothérapie proposent de nouvelles représentations du corps.

• « Quatre dimension inter-reliées dans la vie quotidienne sont


systématiquement évoquées dans la vision New Age du monde : spiritualité,
développement personnel, santé naturelle et changement global (impliquant
le changement social et l’écologie). » (Ghasarian 2012)

• Celles-ci peuvent se juxtaposer : l’utilisation des barreurs ou coupeurs de feu


à l’hôpital, face aux brûlures de radiothérapie.

13 Anthropologie du corps
• Les limites corporelles tels que les rognures d’ongles ou les cheveux
continuent, même séparés du corps, à renfermer une partie des
principes vitaux de la personne. (magie, possession, sorcellerie, rite de
guérison…)

• En biomédecine, ce que Klaus Hoeye appelle les objets-frontières


humains (Hoeyer Klaus, 2010) posent la question de quand et où
commence le corps, et à quel moment ses différentes composantes
cessent de faire partie de l’être humain ? (les ovules humains,
échantillon sanguins, des cellules souches…)

14 RAPPORT ENTRE LE CORPS ET LA PERSONNE Anthropologie du corps


2
VALEUR DU CORPS

15 Anthropologie du corps
Un système de valeur divise les différents organes et les différentes
fonctions du corps humain, selon les sociétés.

Les usages du corps sont également pris dans des réseaux de


significations symboliques, qui ne trouvent pas forcément une explication
fonctionnaliste et rationnelle.

16 VALEUR DU CORPS Anthropologie du corps


La prééminence de la main
droite

En 1909, Robert Hertz met en


évidence la symbolique
sociale attachée à la
prééminence de la main
droite.

Dextérité et gaucherie

Ainsi, on remarque qu’il se


forme un lien entre valeur
symbolique et valeur morale.

ROBERT HERTZ (1881-1915)


17 VALEUR DU CORPS
Le visage a la valeur la plus
élevée du corps humain.
L ’ altération du visage peut être
vécue comme une privation
d’identité.

Au Japon, ce que nous attribuons


au cœur et au cerveau se situe
dans l ’ abdomen (hara).
L’abdomen est considéré comme
le siège de la vie. Les Japonais
distinguent un grand nombre de
troubles abdominaux que nous ne
distinguons pas et ils s'en
préoccupent énormément. L’un
des pays où le cancer de
l’estomac est le plus présent.
HARA - KIRI
18 VALEUR DU CORPS
La greffe d’organe
La médecine des greffes est une médecine de l’identité.
Les années 1960 et 1970 ont vu naître une nouvelle ère, celle des greffes
(le principe a toujours existé dans l’imaginaire humain).

Dans la greffe, médicalement le corps est envisagé comme autre que


l’homme qu’il incarne, il perd son ancienne valeur morale et voit
s’accroître sa valeur technique (objet), voir marchande (prix).

Autogreffe: utilise un greffon issu du patient lui-même: peau, mais aussi


muscle, graisse ou segment osseux.
Xénogreffe consiste en une greffe d ’ organe animal sur l ’ homme.
(nature-culture)
Allogreffe est le terme utilisé pour désigner la greffe d’un organe humain
vers un autre humain. (individu-société)
Qu’est ce qui me rend humain ? La condition humaine est corporelle.
(monstre).

19 VALEUR DU CORPS Anthropologie du corps


Quand le corps est blessé, l’image du corps est également blessée. Il
existe des blessures narcissiques, des atteintes insupportables à notre
propre image.

Les greffes sont toutes différentes les unes des autres mais la greffe des
mains pose des problèmes spécifiques:
- Parce qu’elle est visible.
- Parce qu’elle provient d’un cadavre.
- Parce qu’elle n’est pas immédiatement fonctionnelle.

« Cette greffe ne sauve pas la vie. Elle fait bien plus. Elle donne la vie.»
(patient)

20 VALEUR DU CORPS Anthropologie du corps


La personne greffée est un sujet hybride: il n’est plus lui, mais n’est
pas l’autre. La greffe partielle du visage réalisée en 2005 sur Isabelle
Dinoire pose la question de cette présence et l’influence d’autrui dans
la construction de soi même, un autre être se crée.

Le siège de la mémoire n’est pas seulement dans le cerveau, mais


aussi dans notre corps :
« Lorsque notre main touche un objet, ce geste est suivi de
l’enregistrement de signes dans notre cortex, auxquels
correspondront des formes, puis des souvenirs qui seront réactivés
lorsque notre main, à nouveau, touchera cet objet. Mais lorsqu’on
reçoit une nouvelle main, de quoi va-t-elle se souvenir ? » (fantasme
concernant le donneur) (Le Monde, 2006)

21 VALEUR DU CORPS Anthropologie du corps


La thèse de Mary Douglas (1970) est que le corps est un symbole
naturel dans lequel nous puisons nos métaphores les plus riches, aptes
à représenter les relations sociales.

Sylvie FAINZANG, dans son ouvrage “Le corps et ses organes. Nature,
sens et fonction.” (2000) explique qu’ « en définitive, la perception d'un
organe (de sa nature et de sa fonction), le sens qui lui est attribué et,
éventuellement, le traitement qui lui est réservé, ne se font pas hors d'une
société ou d'un système de pensée donnés et ne prennent sens qu'en
fonction de ce contexte. »

22 VALEUR DU CORPS Anthropologie du corps


Modifications corporelles
« Le sens commun attribué à l’expression modifications corporelles sous-entend
généralement la volonté individuelle d’action(s) sur le corps, qu’elle(s) soi(en)t
réalisée(s)

 par l’individu lui-même (épilation, maquillage, body-building...),


 par un praticien non affilié au corps médical (piercing, tatouage,
scarification...)
 par un professionnel de santé (chirurgie mammaire, gynoplastie...).

On peut également envisager une définition beaucoup plus large, intégrant les
démarches réparatrices du corps malade ou suppléantes à une fonction
déficiente comme la mise en place d’une prothèse ou le remplacement d’un
organe par une greffe. » Bruno Rouers

23 VALEUR DU CORPS Anthropologie du corps


 « Dans la plupart des cas, il s'agit pour le groupe de repérer ou de fabriquer
une différence en vue de lire ou d'inscrire le social sur les corps, ce qui
permet tout à la fois de le justifier et de le faire exister. » (cf: FAINZANG S.)

 Quiconque ne se reconnaît pas dans son existence peut intervenir sur sa


peau pour la ciseler autrement. Agir sur elle revient pour l'individu à modifier
l'angle de sa relation au monde.

 La profondeur de la peau est inépuisable pour fabriquer de l'identité. La


peau enveloppe et incarne la personne en la distinguant des autres ou en la
reliant à eux selon les signes utilisés.

24 VALEUR DU CORPS Anthropologie du corps


3
LE CORPS COMMUNICANT

25 Anthropologie du corps
Selon E. T. Hall, le corps interviendrait dans
 la communication kinésique (étude des gestes et mimiques),

 la proxémie : le langage des relations spatiales,

 les caractéristiques chronémiques liées aux rythmes corporels et à leur


synchronie dans l'interaction.
Ex: L’adulte doit adapter son comportement aux rythmes propres de
l’enfant. En apprenant le « langage » du bébé, qui se traduit par ses
états, son attention et son activité motrice, les parents peuvent
synchroniser leurs propres états d’attention ou d’inattention avec ceux de
l’enfant. (femme)

Le corps est l'espace qui se donne à l'appréciation des autres. C'est par
lui que nous sommes nommés, reconnus, singularisés et identifiés à une
appartenance sociale.
26 CORPS COMMUNICANT Anthropologie du corps
Les rituels d'interaction de la vie quotidienne usent abondamment du
corps comme moyen de communication qu'il s'agisse de l'emploi de la
gestuelle comme langage ou de l'ornement comme emblème signifiant.

« Le langage humain est matérialisé par les diverses langues mais aussi
par l’ensemble des métalangages qu’elles conditionnent et supportent :
mimiques, modes corporels d’expression et de contact, intonation, sont
ainsi autant de formes non verbales mais complémentaires de la langue
orale ou écrite et sont d’abord des faits de culture.
Ils sont aussi le véhicule peut-être préférentiel de la culture et de
l’affect. »
Berthelier, psychiatre, 2005.

27 CORPS ET COMMUNICATION Anthropologie du corps


Le corps est donc l’interprète d’une partition que sa culture et sa société
lui ont donné.

Les modalités dynamiques du corps varient en fonction de l’éducation


reçue, les manières dont le corps se meut (marche, alimentation,
sexualité…). La position assise peut être inconnue dans certaines
sociétés au bénéfice de la position accroupie. Certaines femmes
urineront et enfanteront debout.

28 CORPS ET COMMUNICATION Anthropologie du corps


4
LE CORPS SEXUÉ

29 Anthropologie du corps
La condition de l’homme et de la femme n’est pas inscrite dans leur état
corporel, elle est culturellement construite.

En 1989, Nicole-Claude Mathieu éclairait magistralement les manières de


penser les rapports entre sexe et genre dans les différentes sociétés.

Mode 1: le sexe et le genre sont si intrinsèquement liés que le sexe


impose le genre : être né anatomiquement mâle vous oblige à jouer le
rôle d’un homme avec tous les attributs de la virilité que la société confère
à un homme. Idem pour les femmes.

30 CORPS SEXUÉ Anthropologie du corps


• L’exemple de Caster Semenya, coureuse sud-africaine :

• Double championne olympique et triple championne du monde sur 800


mètres mais son hyperandrogénie suscite la polémique : en 2019, les
instances sportives internationales ont estimé qu’elle est « biologiquement
un homme ».

• En avril 2018, la Fédération internationale d'athlétisme, établit un


règlement concernant l’hyperandrogénie qui impose aux sportives
concernées par cet excès d'hormones masculines de prendre des
médicaments pour faire baisser le taux de testostérones que produit
naturellement leurs corps, une sorte de dopage à l'envers pour réduire
leurs performances.

Anaïs BOHUON, Le Test de féminité dans les compétitions sportives. Une


histoire classée X ? Paris, éditions IXe, 2012, 192 p.

31 CORPS SEXUÉ Anthropologie du corps


Mode 2: c’est le genre qui prime le sexe et si vous vous déclarez (ou bien
l’on vous déclare) femme, bien que vous soyez anatomiquement homme,
vous jouerez le rôle d’une femme – avec la plupart des attributs que la
société confère à une femme. (Inuit)

Mode 3: le sexe anatomique est considéré comme non pertinent. Seul


compte le genre qui, socialement construit, peut être déconstruit, donnant
aux individus la possibilité d’en changer quand ils le souhaitent, et même
d’en inventer de nouveaux. Les théories queer s’opposent à une vision
simplement binaire des sexes revendiquant des identités individuelles
multiples. (transgenre, transsexuel, intersexe…) En 2018, l’Allemagne est
le premier pays à reconnaître le « troisième sexe », les catégories
« masculin », « féminin » et « divers » figureront sur les documents
administratifs.

32 LE CORPS SEXUÉ Anthropologie du corps


Colson Marie-Hélène, « Âge et intimité sexuelle », Gérontologie et société,
2007/3 (vol. 30 / n° 122), p. 63-83.

• « Dans un monde où, arrivé à l’âge de la retraite, il reste encore plus du tiers
de sa vie devant soi, et où les limites du physiologique semblent reculer
toujours plus, les «Papy-boomer» d’aujourd’hui, anciens «Baby-boomer» des
sixties, qui ont été les premiers à inventer une sexualité libre de
reproduction, souhaitent eux aussi aller jusqu’au bout de leur plaisir.

• Avec la structuration de son propre territoire intime, vient très vite le besoin
de partage d’intimité.
• Selon E. Erickson (Erikson, 1968), l'intimité affective vient combler le besoin
de retrouver le lien de l'unité duelle primitive et la sécurité affective. Elle
permet aussi de se renforcer narcissiquement dans le jeu de séduction.

• L’intimité affective existe dans la révélation mutuelle de soi, le partage des


pensées, des sentiments et des émotions, le sentiment d’être compris et
validé par l’autre, la confiance en l’autre, la proximité et les manifestations
d’affection dans le couple.

33 LE CORPS SEXUÉ Anthropologie du corps


• Pour Erving Goffman (Goffman, 1974), le regard de l’autre est une donnée
majeure dans le maintien de sa propre identité.

• La « présentation de soi », exprimée par nos comportements, notre


habillement, nos propos, etc, vise à donner une certaine image de soi dont
on attend qu’elle soit confirmée par autrui, et qui est essentielle à la
capacité d’intimité conservée.

• Malgré les tabous, les interdits et les idées reçues, la sexualité ne disparaît
pas avec l’âge. Il semble plutôt que se mettent en place des modifications et
des limitations, plus ou moins marquées, auxquelles des adaptations sont
nécessaires, mais toujours possibles.

• Les repères sexuels se modifient et vont remodeler en profondeur les


comportements sexuels masculins et féminins, sans les interdire pour
autant. »

34 LE CORPS SEXUÉ Anthropologie du corps


5
LA REPRÉSENTATION DU HANDICAP

35 Anthropologie du corps
• Robert Murphy, anthropologue américain, pense que la paralysie
offre un terrain d’étude remarquable pour comprendre les relations
sociales au sein d’une culture.

• Il analyse ainsi les rapports au corps différent qui se nouent à travers


son vécu de personne tétraplégique (tumeur de la moelle épinière
évolutive sur 13 ans).

• Le handicap conditionne les termes de l’échange. (fragilité de la


condition humaine).

36 LA REPRÉSENTATION DU HANDICAP Anthropologie du corps


« L’impossibilité que l’on puisse s’identifier physiquement à l’homme
souffrant d’un handicap est à l’origine de tous les préjudices que peut
rencontrer cette personne. »

« L’homme handicapé est un homme au statut intermédiaire, un homme


de l’entre-deux. Le malaise qu’il engendre tient également à ce manque
de clarté qui entoure sa définition sociale. Il n’est ni malade, ni en bonne
santé, ni mort, ni pleinement vivant, ni en dehors de la société, ni à
l’intérieur, etc. » ,
écrivait déjà R. Murphy en 1987, introduisant ainsi sa réflexion sur le
principe de « liminalité ».

37 LA REPRÉSENTATION DU HANDICAP Anthropologie du corps


« J'ai appris aussi qu'un infirme doit prendre garde à ne pas agir
différemment de ce que les autres attendent. Et, par-dessus tout, ils
attendent de lui qu'il soit infirme : invalide et impuissant ; leur inférieur ; et,
s'il ne répond pas à leur attente, leur malaise les rend soupçonneux. »

Robert F. Murphy développe un sentiment de culpabilité et de honte


mêlées, il écrit :
« Si quelqu’un est tourné en ridicule ou regardé avec mépris ou aversion,
son égo s’en trouve diminué, sa dignité et son humanité sont remises en
question».
Cette culpabilité est une énigme pour l’anthropologue. Pourquoi se sentir
coupable et honteux d’un état dont on est la victime ?

Murphy R. F. (1990), Vivre à corps perdu, Paris, Plon, Coll.Terre humaine.

38 LA REPRÉSENTATION DU HANDICAP Anthropologie du corps


Le handicap se construit par rapport à une norme

Rizzuti Fonseca I., Globalisation et stigmatisation: un regard sur les femmes


albinos dans le monde », Mai 2009.

L’albinisme est une anomalie congénitale (héréditaire) caractérisée par une


absence partielle ou totale de pigmentation de la peau, des poils, des cheveux et
des yeux, due à un défaut dans la synthèse ou distribution de mélanine.

Aux îles Fiji, les personnes albinos sont vues comme des esprits protecteurs. Les
femmes albinos sont vénérées et ont historiquement occupées des positions très
hautes dans les communautés.

En Tanzanie, les femmes albinos vivent terrées et terrorisées. Ceci est du à la


croyance que leur corps recèle des pouvoirs magiques dont certaines parties
(cheveux, ongles, organes…) sont recherchées dans le cadre de pratiques
fétichistes, pour apporter enrichissement et bonheur. Mais aussi les croyances font
craindre ces femmes car cette maladie est perçue comme transmissible.

39 LA REPRÉSENTATION DU HANDICAP Anthropologie du corps


Une culture comme une autre
la culture sourde
• La notion de culture Sourde désigne l’ensemble des représentations, des savoirs,
des pratiques, des règles sociales et des valeurs propres à un groupe social sourd
utilisant une langue des signes et partageant les mêmes habitudes, lieux…
• La communauté sourde revendique le statut de communauté culturelle
minoritaire. La surdité n’est pas une limite, c’est une caractéristique biologique
qui a donné lieu au développement d’une culture particulière.
 L’argument culturel : « comme les autres parlants. Nous avons une langue faite
de signes corporels et non de sons. C’est une langue à part entière. Nous avons
aussi par la même une façon de penser, de nous situer, d’être au monde.»
 L’argument naturel : « d’autres sont noirs ou de la même manière que l’on est
homme ou femme. Vouloir transformer cette condition est aussi absurde que de
vouloir rendre un noir blanc ou une femme homme. »

Cf: Charles Gaucher et Francine Saillant, En Amérique du Nord, la perspective


autonomiste et le mouvement sourd, 2010.

40 LA REPRÉSENTATION DU HANDICAP Anthropologie du corps


Gardien Ève, « De la liberté corporelle en situation : l’exemple de la résistance
de personnes handicapées au validocentrisme », Corps, 2016/1 (N° 14), p.
105-114.
 La pairémulation se définie comme: « la transmission de l’expérience par les
personnes handicapées autonomes, pour les personnes handicapées en
recherche de plus d’autonomie, avec le but de renforcer la conscience des
personnes handicapées sur leurs possibilités, leurs droits et leurs devoirs. »

 « Le validocentrisme correspond à une attitude, collective et généralement


non consciente, privilégiant une compréhension des situations et plus
largement du monde reposant sur l’humain valide comme référence,
rabaissant et rejetant toutes autres normes et valeurs issues de la diversité
des corps, voire déniant la possibilité de fonder des perspectives corporelles
alternatives. »

41 LA REPRÉSENTATION DU HANDICAP Anthropologie du corps


Le validocentrisme peut s’exprimer concrètement par
 des comportements de destruction des corps différents (eugénisme,
etc.),
 d’assimilation des corps différents à un modèle corporel « valide » en
forçant à la ressemblance (notamment dans le cadre d’activités de
soin ou de rééducation),
 par la production de significations relatives aux différences
corporelles exclusivement conçues en référence au corps valide
comme normalité ou origine,
 par une discrimination directe et/ou indirecte des corps différents
considérant normal ce traitement différencié malgré ses effets de
mise en inégalité ou en infériorité. »

42 LA REPRÉSENTATION DU HANDICAP Anthropologie du corps


6
LE CORPS CYBORG
MÉDECINE 3.0
HOMME RÉPARÉ VERSUS HOMME AUGMENTÉ

43 Anthropologie du corps
Commentaire d'un journaliste s'interrogeant sur l'asymétrie entre les sportifs valides
et les sportifs handicapés:
« Les Jeux Olympiques se terminant, force est de constater que les performances
physiques affichées par certains concurrents invalides viennent à égaler celles de leurs
collègues valides. Alors qu'en est-il du corps organico-mécanique ? »

« La prothèse technologique transmutant les athlètes en humains augmentés devient


alors problématique. Elle fausse la règle d’égalité des chances qui consacrent de fait
l’inégalité naturelle, et le triomphe de ceux qui disposent du « meilleur » patrimoine
génétique, ce à quoi même l’entraînement le plus poussé ne peut pallier. »

Raphaël Verchère, La prothèse et le sportif ; du dopage comme résistance à la


domination des stades, Revue Chimères, 2011/1, n°75.

44 LE CORPS CYBORG Anthropologie du corps


En 2003, la publication en 2003 par le comité bioéthique états-unien d’un
rapport consacré à la médecine non thérapeutique contribue à légitimer un
nouveau domaine de l’activité biomédicale, la médecine non thérapeutique ou
médecine d’amélioration.

Le rapport envisage quatre thèmes :


la sélection et la modification génétique des embryons,
l’amélioration des performances athlétiques,
la prolongation de la vie,
la modification de l’humeur et des fonctions cognitives.

45 LE CORPS CYBORG Anthropologie du corps


La médecine d’amélioration pose la question de la présence du posthumain et
d’un nouvel être humain augmenté:

détournement d’agents médicamenteux à des fins non thérapeutiques


(Ritalin®, Provigil® par les étudiants américains pour les révisions; exosquelettes
biomécaniques aux USA pour les militaires, le dopage sportif...
pratiques projectives: la sélection génétique des enfants à naître, la guerre
contre le vieillissement ou la chirurgie esthétique non réparatrice sont mis en
avant comme les champs d’expérimentation d’une transformation possible de
l’humain et de ses capacités…

La naissance du posthumain sera nécessairement biomédicale.

46 LE CORPS CYBORG Anthropologie du corps


 La réalité virtuelle (VR)

• Pour le patient: outil thérapeutique (lutter contre la douleur: postopératoire,


anesthésie sans effets secondaires; le stress, l’ennui, les soins palliatifs; les
phobies; désintoxication avec mise en situation: tabac, alcool; dentiste;
diagnostic précoce pour la maladie d’Alzheimer, Parkinson; récupération
partielle d’une paralysie totale...)

• Pour le soignant: former aux situations d’urgence, aux interventions


chirurgicales, aux prises en charge exceptionnelles (attentat, épidémie); mise
en place de diagnostic

• Pour l’entourage: mise en situation de la maladie de leur proche pour mieux


comprendre (schizophrénie, Alzheimer).

47 LE CORPS CYBORG Anthropologie du corps


• La cyberculture connaît cette tentation de s’affranchir du corps physique.
• Le sujet plonge dans une autre dimension de la réalité. Le sujet se libère des
contraintes de l’identité corporelle et sociale, pour se métamorphoser
provisoirement ou durablement en ce qu’il veut sans craindre le démenti du
réel.
• Le sujet se réduit strictement aux informations qu’il donne. Le réseau
favorise la pluralité de soi, il est un masque formidable, c’est-à-dire un motif
de relâchement de toute civilité.
• Les avatars sont de nouveaux sujets d’étude pour l’anthropologie. (création
de nouvelles normes, proposition d’identité…)
• La question de la e-santé: changement de rapport avec la biomédecine,
désacralisation, cabine de télé-consultation, nouveau rapport au corps.

48 LE CORPS CYBORG Anthropologie du corps


7
LE CORPS TRANSPARENT

49 Anthropologie du corps
Voir l’invisible du corps :
En 1895, les rayons X sont connus en France, non seulement du public
médical et scientifique mais aussi du grand public. Pour 2 francs, on peut
acquérir un « bon pour un examen aux rayons X qui permet l’inspection
détaillée de tous les organes » peut-on lire dans la presse de l’époque.

« Retrait de la main de l’opérateur en même temps que s’accomplie un


clôture du corps souffrant ». L’endoscopie change le regard chirurgical.

En réalité, on croit voir l’organe alors que l’on ne voit que l’image. Mais la
conséquence dans les vingt dernières années est un réajustement du
regard médical qui se détourne du corps pour contempler l’image.

L’endoscopie change le regard chirurgical.

50 LE CORPS TRANSPARENT Anthropologie du corps


9
CONCLUSION

51 Anthropologie du corps
• Le traitement du corps n'est jamais une simple activité soit purement
utilitaire soit purement décorative, pas plus qu'il ne remplit de
fonction à visée exclusivement thérapeutique ou esthétique par
exemple.

• Il est lié à la manière dont les groupes et les sociétés construisent


l'individu en lui assignant une place ou en lui reconnaissant un statut.

• A cet égard, la lecture des corps et de ce qu'ils sont supposés receler


dans le langage d'une culture donnée, est une clé pour la
compréhension de cette culture et de la manière dont elle inscrit son
ordre ou décèle son désordre. »

52 CONCLUSION Anthropologie du corps


Alors, comme l’écrit encore Canguilhem,

« en présence d’un oiseau à trois pattes, faut-il être plus sensible à ceci
que c’est une de trop ou à cela que ce n’est guère qu’une de
plus ? »

Aucune société humaine – y compris la nôtre, malgré ce qu’elle croit –


ne fait du corps une « chose privée », un objet strictement individuel. Le
corps est compris par différents peuples comme un produit semi-fini
qu’il faut achever : il est objet d’un travail, d’une « fabrication ».

53 CONCLUSION Anthropologie du corps


Le corps n’existe pas à l’état naturel il est toujours saisi dans la
trame du sens social.

Les représentations du corps dépendent de la manière dont la personne


voit, conçoit et comprend le monde qui l’entoure.

Ces représentations sont sociales et personnelles.

54 CONCLUSION Anthropologie du corps


10
LISTE DES CONCEPTS

55 Anthropologie du corps
Représentation du corps
Communication
Identité
Norme
Proxémie
Valeur
Rite
Représentation du handicap

56 LISTE DES CONCEPTS Anthropologie du corps


11
BIBLIOGRAPHIE - FILMOGRAPHIE

57 Anthropologie du corps
Bibliographie
ANDRIEU B., Dictionnaire du corps en sciences humaines et sociales, Paris,
CNRS édition, 2006.
BARRIER P., « Le corps malade, le corps témoin », in A.-C. MASQUELET
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BENOIST J., CATHEBRAS P., Conceptions et représentation du corps, 1993.
BOËTSCH G., LE BRETON D., POMARÈDE N., VIGARELLO G., ANDRIEU
B. (dir.), La belle apparence, CNRS, 2010.
BERTHELOT, J-M., Corps et société (Problèmes méthodologiques posés par
une approche sociologique du corps) in Cahiers internationaux de sociologie,
vol. LXXIV, 1983, p.12
BOILEAU C., Dans le dédale des dons d’organes. Le cheminement de
l’ethnologue, Paris, Éditions des Archives Contemporaines, 2002.
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COURTINE J.-J., VIGARELLO G., Histoire du corps, 3 tomes, Paris, Seuil,
2005.
DANION-GRILLIAT A., « Le corps reconstruit : une place pour le sujet ? », in
Collange, 2000.

58 BIBLIOGRAPHIE Anthropologie du corps


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FELDMAN-DESROUSSEAUX.E « Prendre soin de l’autre souffrant : la
relation soignant-soigné en soins palliatifs » Ed Seli Arslan, 2007
FERNANDEZ F., LÉZÉ S., MARCHE H. (dir.), Le langage social des
émotions. Etudes sur les rapports au corps et à la santé, Economica, coll.
« sociologiques », 2008.
FERRY L., Le Sens du beau : Aux origines de la culture contemporaine, LGF
- Livre de Poche, Paris, 2000.
FOUCAULT M., Histoire de la folie à l’âge classique, folie et déraison,
Gallimard, 1972.
GARDOU C. (dir.), Le handicap au risque des cultures. Variations
anthropologiques, Erès, coll. « Connaissances de la diversité », 2010.
GODBOUT J., Ce qui recule entre nous. Donner, recevoir, rendre, Paris,
Seuil, 2007.
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en médecine, Paris, Maisons des sciences de l’homme, 2007.
GOFFMAN E. (1968), Stigmates. Les usages sociaux du handicap, Paris, Ed.
de Minuit, 1975.

59 BIBLIOGRAPHIE Anthropologie du corps


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Sens Commun, 1973.
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LAWLER J., La face cachée des soins, Seli Arslan, Paris, 2002
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« Quadrige », PUF, 2002.
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LE BRETON D, Anthropologie du corps et modernité, PUF, coll. « Quadrige
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LEIBERICH P. et al., « Body worlds exhibition. Visitors attitudes and
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MANDRESSI R., Le Regard de l’anatomiste. Dissections et invention du
corps en Occident, Paris, Seuil, 2003.
MARZANO M., Penser le corps, Paris, PUF, 2002.

60 BIBLIOGRAPHIE Anthropologie du corps


MAUSS M., « Techniques du corps », in Sociologie et Anthropologie, P.U.F.,
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MERLEAU-PONTY M., 1945, Phénoménologie de la perception Paris,
Gallimard,
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PIZZA G., Antropologia medica. Saperi, pratiche e politiche del corpo, Rome,
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POUCHELLE M-C., L’hôpital Corps et Ames, Paris, Seli Arslan, 2003.
VIGARELLO.G, Le corps redressé , Ed Delarge, 1978
VIGARELLO G., Histoire du corps. De la Renaissance aux Lumières, Paris,
Seuil, 2005.
ZARIFIAN , La force de guérir, Paris, Odile Jacob, 1999
MOISSEEFF M., « Cadavres et Churinga, des objets cultuels exemplaires? »,
Archives de sciences sociales des religions, 174, (avril-juin 2016), p. 255-278.

Revue Sciences Humaines


Mensuel N°195, juillet 2008, Le corps sous contrôle.
Mensuel N°132, Novembre 2002, Le souci du corps

61 BIBLIOGRAPHIE Anthropologie du corps


Filmographie
« Japon, le pays des vieux » de François Cauwel, Anthony Dufour, Régis
Arnaud, 2003. (25 mn)
« la Maison », reportage commenté par JP Améris et M de Hennezel,
2002 (29mn)
« État de santé: la dépendance, quelles solutions face à l’urgence? De
Ludovic Fossard, Galaxie Presse, 2009. (26mn)
« La vieillesse maltraitée » de Cyrille Massey, Galaxie Presse, 2007.
(27mn)
« Nos amours de vieillesse » de Hélène Milano, Comic Strip Production,
2005. (52mn)
Elephant Man de David Lynch (1981)
Freaks de Tod Browning (1932),
Au-dessus d’un nid de coucou de Milos Forman (1975)

62 FILMOGRAPHIE Anthropologie du corps


Les ingénieurs du corps, le lien médecin /patient, momento, VodeoTV,
2001, 40 min.
À cœur battant, réalisé par Châtelet N. et Andreu A., Kuiv production,
2009, 52 min.
L’homme sans douleur, de Ruth Zyberman et Muriel Coulin 2006, 52 min.
Les rites de passage de MIROUZE Jean-Pierre, CNRS images, 2004,
(27min).
Le corps et la médecine ayurvéda de François-Robert ZACO, CNRS,
2003, (24min)

https://www.franceculture.fr/emissions/avoir-raison-avec-francoise-
heritier/lhistorienne-et-lanthropologue-accords-et-desaccords

https://www.franceculture.fr/emissions/les-nouvelles-vagues/prendre-soin-
35-esthetique-et-ethique-du-soi

63 Anthropologie du corps
MERCI

SORBONNE-UNIVERSITE.FR

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