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COURS D’ANTHROPOLOGIE ET ETHNOLOGIE

Contenu du cours :
1. Définition et notion d’anthropologie et d’ethnologie
2. Détails sur l’anthropologie et l’ethnologie
3. Les différents types d’anthropologie.
4. Les coutumes et phénomènes culturels.
5. L’inné, l’acquis ; mythe et croyances.
6. Attitudes culturelles face à la santé, à la maladie, à la mort.

CHAPITRE I : GENERALITES SUR L’ANTHROPOLOGIE ET A L’ETHNOLOGIE

INTRODUCTION
L’anthropologie et l’ethnologie sont deux disciplines se réclamant des sciences
humaines et sociales. On entend par sciences humaines, des disciplines ayant pour objet
l’homme ainsi que ses comportements individuels et collectifs, passées et présents.
Par contre, les sciences sociales sont un ensemble de disciplines ayant en commun l'étude
du social, et des interactions sociales entre les individus ou les groupes.
L'anthropologie et l’ethnologie sont deux disciplines situées à l'articulation entre les
différentes sciences humaines et sociales et les sciences naturelles.

I. GENERALITES SUR L’ETHNOLOGIE,


I.1. Définition objet et méthode d’études
Ethnologie : du grec ethnos, peuple, nation, tribu et logos, discours, parole, science, étude,
l’Ethnologie est l’étude des peuples et de leur organisation, de leurs coutumes.

C'est Marcel Mauss qui est le véritable père fondateur de l'ethnologie. Selon lui,
L'ethnologie est le domaine des sciences humaines et sociales qui étudie l'origine et les
caractéristiques socio-culturelles des ethnies et des groupes humains. Elle analyse plus
particulièrement la structure, le fonctionnement et l'évolution des sociétés "primitives".
Elle se caractérise par une dimension symbolique à travers l’étude des mythes, des rites, et
globalement des pratiques et perceptions symboliques du monde environnant.
L'ethnologie utilise des méthodes qualitatives, telles que l'enquête de longue durée et
l'observation participante.

I.2. ETHNOLOGIE ET ETHNOGRAHIE

Comme on l’a déjà dit plus haut, l’ethnologie est l’étude explicative et comparative de
l'ensemble des caractères de groupes humains, particulièrement des populations «
primitives »,

1
Selon Claude Lévi-Strauss, l'ethnographie est une phase de l’ethnologie consacrée au
recueil de données d’étude sur le terrain, c’est un outil de l'ethnologie.
En d’autres termes, l'ethnologie est la science générale des peuples et l'ethnographie le
processus ou la démarche de description particulière de ces peuples.

II. GENERALITES SUR L’ANTHROPOLOGIE


II.1. Définition objet et méthodes de l’anthropologie
Le terme Anthropologie vient du grec « anthrôpos » qui signifie être humain et de « logos »
qui signifie parole, étude, science, discours. L’anthropologie se définie donc comme l’étude
des êtres humains dans une perspective biologique et sociale.
De manière plus précise, l’anthropologie est la science qui étudie l'être humain et les
groupes humains sous tous leurs aspects, à la fois physiques, anatomiques, biologiques,
morphologiques, physiologiques, évolutifs, etc.) et culturels (social, religieux, linguistiques,
psychologiques, géographiques, etc.
Plus simplement, L'anthropologie est la science qui étudie l'Homme ou les groupes humains
sous leurs différents aspects, aussi bien Physique que culturel.
L'anthropologue étudie autant l'humain que ses espèces voisines, comme les lémuriens,
les singes et autres primates.

II.2. LES TYPES ET LES SOUS-DISCIPLINES DE L’ANTHROPOLOGIE

L’anthropologie se subdivise en plusieurs spécialités et sous-disciplines :


 L’anthropologie sociale et culturelle : l’étude des cultures et sociétés des quatre coins
du monde;
o L’ethnographie et l’ethnologie : l’étude et l’analyse des peuples du monde, grâce à
la recherche sur le terrain et à l’observation participante;
 L’archéologie : l’étude des sociétés grâce aux vestiges matériels;
 L’anthropologie physique et biologique : l’étude de l’évolution et de la biologie humaine;
Elle comprend :
o La paléoanthropologie : l’étude de l’évolution des humains et des primates grâce aux
vestiges fossilisés;
o La primatologie : l’étude des primates, dont les gorilles, les chimpanzés, les singes
et les lémuriens;
o L’anthropologie judiciaire : l’application de compétences anthropologiques à l’étude
de restes humains dans un contexte judiciaire (du crime à l’échelle locale comme du
crime de guerre à l’échelle internationale, grâce à l’excavation de la tombe des
victimes);
 La linguistique : l’étude du langage humain à l’aide de méthodes pour enregistrer et
analyser les langues parlées dans le monde ainsi que le langage au quotidien;
 L’anthropologie appliquée : présente dans de nombreuses tâches des secteurs public et
privé. Même si elle est considérée comme une sous-discipline en elle-même, toutes les
2
spécialités de l’anthropologie peuvent être appliquées, et les anthropologues canadiens
travaillent depuis longtemps en partenariat avec les communautés.
Mais de manière plus ramassée, On distingue 2 types d’anthropologies :
-l'anthropologie physique, qui étudie l'évolution et l'adaptation des humains en tant qu'êtres
biologiques ;
- l'anthropologie sociale et culturelle, qui étudie la vie des hommes en société à travers leur
langue, leurs coutumes, leurs pratiques, leurs croyances, leurs mythes, leurs institutions.

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CHAPITRE II : INNE, ACQUIS, MYTHE ET CROYANCE

I. CLARIFICATION DE QUELQUES CONCEPTS


1- La culture. La notion de culture a fait - et continue à faire - l'objet de nombreux débats
en anthropologie.
2- La parenté : Relation de consanguinité ou d'alliance qui unit des personnes entre
elles. C’est un lien entre des personnes de la même famille par la filiation, le mariage
ou l'adoption.
On peut aussi dire qu’une parenté est une personne avec laquelle on a un lien familial,
un lien de parenté, étroit ou lointain.
3. Groupe : Un groupe est un ensemble de personnes ayant des caractéristiques ou
des buts communs socialement partagé
4. Coutume : C’est un ensemble de règles qui ont été spontanément adoptées par des
groupes de personnes qui se prévalent d'un usage constant.
Il existe aussi de nombreuses coutumes qui se rattachent à l'exercice d'une profession, à
celui d'un type de commerce ou encore à l'exercice d'un sport.
Autrement dit, une coutume est une habitude suivie par des personnes, un usage établi
devenu une règle, une pratique collective qui se transmet oralement de génération en
génération. Elle peut concerner les mœurs, la manière de vivre, les croyances, la culture,
les comportements dans certaines situations, les discours, etc.
5. Culture : Selon l’anthropologue Edward Burnett Tylor, la culture est « un tout
complexe comprenant à la fois les sciences, les croyances, les arts, la morale, les
lois, les coutumes et les autres facultés et habitudes acquises par l'homme.
Selon Guy Rocher, la culture comme étant le processus par lesquels l’être humain «
apprend et intériorise tout au long de sa vie, les éléments socioculturels de son milieu ».
Rôle : On entend par rôle, le comportement attendu d’un individu dans le milieu social ou il
se trouve à un moment donné. Un même individu jouera plusieurs rôles sociaux dans une
même journée (étudiant, sportif, employé, etc.).
6. Statut social : C’est un ensemble de rôles que joue l’individu et de façon invariable
sur une période donnée. Le statut est donc quelque chose de relativement stable. Il
dépend de deux choses :
7. Famille : Succession des individus qui descendent les uns des autres, de génération
en génération.
8. Rite : Un rite est une pratique sociale codifiée, de caractère sacré ou symbolique,
destinée à susciter l'engagement émotionnel des participants au service d'une même
attente ou dans le cadre d'un culte.
9. Religion : Ensemble déterminé de croyances et de dogmes définissant le rapport
de l'homme avec le sacré.

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III- L’EDIFICATION DE LA PERSONNALITE : OPPOSITION INNE/L'ACQUIS
1. Définition des concepts :
Étymologiquement, sont innés les caractères, biologiques ou psychologiques, que l'être
vivant possède à la naissance (et qui sont donc censés ressortir à sa nature, voire à son
essence). Sont acquis les caractères postnatals dépendant de l'environnement (et qui sont
donc supposés non essentiels, accidentels).
L’inné renvoie à ce qui est naturel, essentiel, intrinsèque et rigide, voire nécessaire.
Aujourd'hui, l'inné est envisagé comme un synonyme d'héréditaire ou de génétique.
L'acquis évoque quant à lui ce qui est développé après la naissance sous l'effet des
circonstances.
Ce qui relève de l'inné (ce avec quoi elle est née, ses gènes, son développement cérébral
normal, etc.) et de ce qui relève de l'environnement (la culture, la famille, les interactions
sociales, etc.), c'est-à-dire l'acquis.

2. Le débat sur l’inné et l’acquis


Opposer l’inné et l’acquis c’est opposer ce qui chez une personne existe dès la naissance
(par exemple la couleur des yeux) et ce qui au contraire a été obtenu grâce à un
apprentissage (par exemple la maîtrise d’un instrument comme la guitare). La question
posée par le débat de l'inné et de l'acquis est de savoir si les comportements ou les
compétences d'un être humain sont innés ou acquis.
Dans la plupart des cas, inné et acquis sont étroitement imbriqués dans les comportements
que l'on peut observer et la plupart des comportements innés sont améliorables par
l'apprentissage ou l'expérience1.
Le débat existe depuis bien longtemps et reste d'actualité : on considère aujourd'hui que les
deux ont leur part dans la construction d'une personnalité :
Dès la naissance des traits de personnalité s'esquissent déjà (les bébés d'un même couple
n'ont pas des comportements identiques),
Cependant l'environnement (familial, culturel, social, historique.) dans lequel il grandit,
l'éducation, l'enseignement qu'il reçoit forment aussi la personnalité de chacun.

III- MYTHES ET CROYANCES


Tous les groupes, toutes les sociétés, ont leur mythologie et leurs croyances qui
représentent des fonds culturels collectifs et partagés qui donne un sens au monde.

III.1. Le mythe
III.1.1. Clarification du concept
Le mot mythe tire son origine du grec muthos qui signifie « récit épique, fable, conte ».
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Le mythe désigne aujourd’hui un récit fabuleux mettant souvent en scène des êtres
surnaturels à forte symbolique et tenant lieu de récit explicatif éludant certains aspects
fondamentaux du monde et de la société.
Un mythe est une histoire plus ou moins crédible. Il se transmet par tradition, il est propre
à une culture et donne lieu à des interprétations philosophiques à chaque époque.

III.1.2. Fonction du mythe


Les mythes sont des récits partagés proposés par le group, ils racontent ce que l’on ne
comprend pas ou ce que l’on ne peut pas savoir et servent de cadre à la pensée individuelle.
Les mythes protègent le groupe et en assurent la cohésion. Ils sont source des fantasmes
individuels et de groupe. Exemple, Les mythes fondateurs de la famille qui racontent
essentiellement l’origine et la filiation d’un groupe social donné.
L’ensemble des mythes qui appartiennent à un peuple est appelé Mythologie. Ce mot sert
aussi à désigner l’étude des mythes.

III.1.3. Quelques exemples de mythes


a) Le mythe de Sisyphe : « Les dieux avaient condamné Sisyphe à rouler sans cesse un
rocher jusqu'au sommet d'une montagne d'où la pierre retombait par son propre poids. Ils
avaient pensé avec quelque raison qu'il n'est pas de punition plus terrible que le travail
inutile et sans espoir. ».
b) Le mythe de Narcisse : Dans la mythologie grecque, Narcisse est un chasseur originaire
de Thespies, en Béotie. Il est le fils de la nymphe Liriope et du dieu fleuve Céphise. Narcisse
est doté d'une grande beauté ce qui lui vaut d'avoir tous les hommes et femmes à ses pieds.
Très fier, il repousse les prétendantes, dont la nymphe Écho qui en appelle au ciel. La
déesse Némésis va exaucer son vœu. Alors qu’il s’abreuve à une source, Narcisse voit son
reflet dans l’eau et en tombe amoureux. Il reste de nombreux jours à se contempler et à
désespérer de ne jamais pouvoir rattraper sa propre image. Dépérissant, Narcisse finit par
mourir de cette passion qu’il ne peut assouvir.
c) Le mythe de l’Eldorado : Le mythe de l'Eldorado est né à la suite de la découverte de
l'Amérique par Christophe Colomb, en 1492. En fait, la tribu des Chibchas, dans la région
de Bogota, se servait de son or pour ses offrandes et le jetait dans un lac, les conquistadors
ont construit et répandu la légende de l'Eldorado. Ils étaient persuadés que les indiens
disposaient d'une réserve quasi inépuisable du précieux métal.

III.2. Les croyances


Du latin classique « credere », c’est-à-dire tenir pour vraie quelque chose, croire, penser,
avoir confiance, se fier, la croyance est le fait de croire, c'est-à-dire de tenir quelque chose
pour véritable ou réelle, d'être persuadé ou intimement convaincu qu'elle est vraie ou qu'elle
existe.

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Dans son acception la plus simple, la notion de croyance sert à désigner l'adhésion à des
idées, des opinions, des valeurs sans qu'une démonstration rationnelle, empirique ou
théorique n'ait conduit à l'élaboration et l'adoption des croyances en question.
Autrement dit, la croyance est une façon de penser qui permet d'affirmer, sans esprit
critique, des vérités ou l'existence de choses ou d'êtres sans avoir à en fournir la preuve et
indépendamment des faits pouvant infirmer cette croyance.

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CHAPITRE III : COUTUMES, CULTURES ET PHENOMENES CULTURELS

A. LES US ET COUTUMES

I. CLARIFICATION CONCEPTUELLE
Les us et coutumes correspondent à l'ensemble des habitudes, pratiques et usages
traditionnels relatifs à un groupe ou à un lieu
I.1. LES US :

Du latin usus, c’est-à-dire usage, US est un terme ancien qui sert à désigner des pratiques ayant
court à un endroit ou un domaine donné. Les usages sont des pratiques souvent spéciales à une
région, une profession, ou un groupe de professions. Par exemple, certains usages sont propres
au domaine comme le domaine bancaire, maritime ou boursier, à une corporation ou à une famille

I.2. LES COUTUMES

On se sert du mot coutume pour désigner l’ensemble des modèles de comportement transmis
par la tradition et logés dans le groupe.

Ce terme ne s’applique pas aux gestes de la vie en commun qui sont manifestement
déterminés par des facteurs biologiques. Manger le macabo râpé est une coutume, mais
manger n’en est pas une.

Pour la sociologie, les coutumes sont des éléments de la culture qui sont transmis de
génération en génération et qui, par conséquent, sont liés à l'adaptation de l'individu au
groupe social

II. DIFFERENCE ENTRE US ET COUTUMES


Contrairement à l'usage de fait, qui a une portée limitée, la coutume peut avoir une valeur
générale

La coutume est la manière ordinaire d'agir ayant force de loi dans un groupe social
donné, tandis que les usage l’usage a un caractère limité et ne revêt pas absolument un
caractère obligatoire.
III. LES ELEMENT CARACTERISTIQUES D’UNE COUTUME
Deux éléments caractérisent essentiellement une coutume.
a) L'élément matériel, c'est-à-dire la répétition d'un comportement dans le temps, «
une fois n'est pas coutume » et largement connu de ceux qu'il concerne.
b) L'élément psychologique, la disposition coutumière doit avoir été considérée
comme une règle obligatoire.

IV. IMPORTANCE DES COUTUMES DANS LA VIE DE L'HOMME


En tant que composantes du système juridique des sociétés, les coutumes permettent de
maintenir l'ordre et de régler les litiges en tenant compte des relations interpersonnelles,
de la valeur liée à la terre ou encore de l'environnement physique de chacun. Elles
orientent et règlementent la vie en société dans les groupes sociaux.
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A. CULTURES ET PHENOMENES CULTURELLES

I- LA CULTURE
I.1. CLARIFICATION DES CONCEPTS
Selon Guy ROCHER, la culture est « un ensemble lié de manières de penser, de sentir et
d’agir plus ou moins formalisées apprises et partagées par un groupe social, et qui servent,
d’une manière à la fois objective et symbolique, à constituer ces personnes en une
collectivité particulière et distincte. » (Guy Rocher, 1969, 88)
On peut aussi définir la culture comme l’ensemble des caractéristiques d’un individu dans
sa collectivité ou dans sa société d’appartenance.
Selon Tylor (1871) la Culture se définit comme « un tout complexe qui comprend la connaissance,
les croyances, l’art, la morale, le droit, les coutumes et les autres capacités ou habitudes acquises
par l’homme en tant que membre de la société ».
Attention : La culture n’est pas seulement constituée des éléments immatériels (la morale,
la religion, le droit, les croyances), mais aussi des choses matérielles de la vie qui servent
de support à des significations culturelles : Exemple de support à des significations culturelles:
les stylos, feuilles, bancs, amphithéâtres, téléphones portables, gâteaux, bouteilles d’eau,
sont des éléments de la culture matérielle des étudiants.
 La culture ici ne renvoie pas à un ensemble distinct de pratiques sociales, mais à tout
ce qui est créé et transmis par « l’homme en tant que membre de la société »,
par opposition à la nature.

I.2. LE PHENOMENE D’ACULTURATION

En raison de certains rapports de force entre les cultures ou des jeux d’influence d’une
culture à l’autre, on assiste souvent à la transformation des modes de vie et de pensée des
peuples au contact des autres peuples.

I.2.1. Définition
On désignera par acculturation, l’ensemble des phénomènes qui résultent d’un contact
continu et direct entre des groupes d’individus de cultures différentes et qui entraînent des
changements dans les modèles culturels initiaux de l’un ou l’autre des deux groupes ».
I.2.2. Le processus d’acculturation

Il est important de procéder à l’analyse du processus d’adoption de certains éléments de


l’autre culture, et pas seulement du résultat (syncrétisme culturel)
Les modalités et effets de l’acculturation seront très différents selon :
* La taille relative des groupes concernés
* La nature des contacts (amicaux ou hostiles)
* Le rapport de force (ex. situation de colonisation ou d’immigration)
Au cours du processus d’acculturation, non seulement il y a adoption de traits culturels de
l’autre culture, mais aussi à une réinterprétation de ces traits de cultures (selon Herskovits):
Ainsi, une signification ancienne peut être attribuée à un élément culturel nouveau.
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De même, une nouvelle signification peut être attribuée à un élément culturel ancien, du fait
de l’adoption de nouvelles valeurs issues de la culture avec laquelle on est en contact.
Ex. le culte d’une religion traditionnelle qui prend une signification nouvelle dans le cadre de
l’adoption d’une nouvelle religion.

I.2.3. De l’acculturation à l’assimilation


L’assimilation est la Phase ultime de l’acculturation.
C’est une étape rarement atteinte et qui implique la disparition totale de la culture d’un des
groupes et l’adoption par celui-ci de la culture de l’autre.

II. IDENTITE CULTURELLE ET PHENOMENE CULTUREL

II.1. Définition des concepts

a) Culture dominante : modèle culturel qui s’impose à l’ensemble d’une


société.
b) Contre-culture : au sein d’une société, la contre-culture est la manifestation
de la culture d’un groupe qui rejette le système de valeurs de la culture dominante
c) Identité culturelle : On appelle Identité culturelle, l’ensemble des traits permanents
relatifs aux croyances, à l’arts, à la morale, aux coutumes ou aux habitudes acquises par
l’homme dans un groupe social donné et qui permettent de l’identifier comme membre de
ce groupe.
d) Phénomène culturel : On entend par phénomène culturel, tout phénomène produit par
l'homme et qui lui permet de donner un sens à la réalité, que ce soit en donnant forme aux émotions,
en proposant des systèmes de catégorisation particuliers ou encore de partager un système de
valeurs ou de croyances.

En d’autres termes, dans un contexte social donné, on appelle phénomène culturel, toute
manifestation de la vie sociale qui trouve son fondement dans le dynamisme interne de la
vie culturelle d’un peuple, dans certains rapports de force ou dans des jeux d’influence entre
des peuples de cultures différentes.

II.2. Quelques exemples de phénomènes culturels


II.2.1. La domination culturelle : il y a domination culturelle lorsqu’une
culture s’impose à une autre, volontairement ou non.
II.2.1. Le déracinement culturel : fait pour un individu de ne plus savoir à
quelle culture il doit se rattacher.
II.2.1. L’acculturation : destruction ou transformation de la culture
traditionnelle d’un groupe du fait d’un contact prolongé avec une autre culture.

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II.2.1. L’ethnocentrisme : fait de juger des sociétés à travers son propre
système de valeurs et de considérer sa culture comme la meilleure et comme
supérieure aux autres.
II.2.1. Le relativisme culturel, qui consiste à considérer toutes les cultures
comme également dignes d’estime. Il recherche aussi à comprendre les cultures
sans les juger.
II.2.1. Choc culturel : il y a choc culturel lorsque 2 cultures différentes se
rencontrent et que la différence des systèmes de valeurs en présence entraîne un
traumatisme, une incompréhension ou un bouleversement pour les individus qui
y sont confrontés.

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CHAPITRE IV : ATTITUDE CULTURELLE FACE A LA SANTE A LA
MALADIE OU A LA MORT

INTRODUCTION
La culture englobe entre autres facteurs, les croyances, les valeurs, les habitudes de vie,
les représentations et les comportements propres à une communauté ou à un groupe social
donné. Les patients et médecins sont souvent issus de cultures différentes et ces
différences sont parfois sources de nombreuses incompréhensions et méprises qui font
qu’aujourd’hui, l’on soit de plus en plus conscients de l'influence de la culture sur les
pratiques de santé, les résultats des soins ainsi que sur le regard et le sens donné à la
maladie, à la souffrance comme à la mort.
I. INFLUENCE DE LA CULTURE SUR LA SANTE
La culture a une vaste influence sur la santé. Elle colore la perception de la santé, de la
maladie et de la mort, les croyances sur les causes des maladies, les approches envers la
promotion de la santé, l’expérience et l’expression de la maladie et de la douleur, les lieux
où les patients se tournent pour obtenir de l’aide et le type de traitement qu’ils préfèrent.
Les professionnels de la santé comme les patients eux-mêmes sont influencés par
leurs cultures respectives et de nombreux préjugés culturels peuvent donner lieu à des
préférences et à des perceptions fort différentes sur le plan de la santé.
II. ATTITUDE CULTURELLE FACE A LA SANTE ET A LA MALADIE
La culture influence la santé et la prise en charge de la maladie. La problématique
culturelle peut parfois accroître les risques ou influencer les soins. Ainsi, la culture peut par
exemple influencer les croyances sur l'étiologie de la maladie.

II.1. DEFINITION SOCIOCULTURELLE DE LA MALADIE EN AFRIQUE

En Afrique subsaharienne, on attribue généralement trois origines à la maladie : une


agression extérieure après la jalousie 3 d’autrui ou d’un mauvais sort, une vengeance d’un
génie possesseur suite à une transgression rituelle ou une inconduite envers un parent.
L’une des causes le plus souvent évoquée en Afrique pour expliquer la maladie est le
maraboutage, c’est-à-dire la vengeance humaine s’exerçant avec la complicité d’un sorcier.

II.2. INFLUENCE DE LA CULTURE SUR LA PRISE EN CHARGE DES MALADES

Si la plupart des pathologies, qu’elles soient organiques ou psychiques se


caractérisent par des tableaux cliniques qui peuvent être retrouvés partout, quels que soient
les continents, il n’en demeure pas moins que les significations qui leur sont attribuées
diffèrent d’une culture à une autre. Cette réalité est également valable pour ce qui est du
sens que peut prendre la douleur. Au-delà des valeurs et représentations induites par la
doctrine médicale plutôt rationnalisant, chaque culture produit une vision singulière de la
maladie et de la douleur. La culture influence donc la santé et la prise en charge de la
maladie.
En effet, la problématique culturelle peut parfois accroître les risques ou influencer
les soins. Ainsi, la culture peut influencer les croyances sur l'étiologie de la maladie. Elle
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peut également influencer la participation à certaines activités de promotion de la santé ou
la consultation sur différents problèmes de santé, ainsi que le suivi ou non des options
thérapeutiques.
La culture peut également influencer l'approche d'un patient à l'égard du respect des
rendez-vous médicaux. Certains patients préfèrent ne pas être informés qu'ils sont en phase
terminale ou encore qu'il risque d'y avoir des répercussions liées à leur refus de subir une
intervention. Certains patients peuvent aussi consulter à la fois un médecin et un guérisseur
traditionnel avec les conséquences que cela peut induire par rapport au à la représentation
de la maladie ou de la souffrance par le patient ou même la disposition du patient à respecter
les consignes du personnel médical.
La culture peut également influencer les habitudes alimentaires et les rituels de jeûne,
même lorsqu'une alimentation est d'importance vitale pour la guérison et les fonctions
physiologiques dans leur ensemble. Elle peut également jouer un rôle sur le niveau de
l'influence familiale dans les décisions relatives aux soins d'un patient. Selon la culture, les
différences entre les sexes pourront également avoir une influence sur la santé d'un patient
et le résultat des soins pour la santé.1 De la même manière, il peut exister des différences
entre les hommes et les femmes qui cherchent à obtenir des soins pour des problèmes de
santé mentale.2 Ceci ne représente que quelques exemples des effets possibles de la
culture sur les comportements et les choix de santé d'un individu.
III. PRISE EN CHARGE DES PATIENTS ET COMPETENCE CULTURELLE DU
CORPS MEDICAL

III.1. PERCEPTION DE LA SANTE ET DE LA MALADIE


La santé et les maladies représentent des concepts subjectifs qui varient en fonction de
nombreux facteurs, notamment la culture d’appartenance. Dans un contexte multiculturel, il
importe de considérer le contact interculturel lorsqu’on s’interroge au sujet des
représentations de la santé et des maladies chez les groupes
Conjointement avec d'autres déterminants de la santé et de la maladie, la culture contribue
à définir la perception de la santé et de la maladie ainsi que les croyances des patients et
des dispensateurs de soins quant aux causes de la maladie.
En effet, les professionnels de la santé aussi bien que les patients eux-mêmes sont
influencés par leurs cultures respectives. Les préjugés culturels peuvent ainsi donner lieu à
des préférences et à des perceptions fort différentes sur le plan de la santé.
III.2. PERSONNEL MEDICAL ET TRANSCULTURATION

Est qualifié de transculturel tout ce qui est relatif à l'influence des groupes humains les uns
sur les autres et aux contacts entre différentes cultures. Cet adjectif s’applique aux
phénomènes sociaux social qui concernent plusieurs cultures, plusieurs civilisations
différentes.

III.2.1. Soins transculturels en milieu hospitalier


On appelle par définition un soin transculturel toute situation clinique dans laquelle le
soignant et le soigné ne sont pas issus de la même culture.
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Le fait de connaître la culture d’un patient peut favoriser la confiance, de meilleurs soins, un
taux d’acceptation plus élevé du diagnostic et un meilleur respect du traitement.
L'incompréhension, entre patient et soignant peut conduire à une interprétation erronée des
symptômes. Or, donner du sens aux symptômes est le socle d'une relation thérapeutique.
Les soignants doivent donc instaurer une relation de confiance grâce à l'empathie et
l'absence de jugements
III.2.2. Compétence transculturelle en milieu hospitalier
Les personnels de santé reconnaissent de plus en plus l'importance de respecter les
différences de culture et d'avoir une pratique sécuritaire sur le plan culturel.
En milieu hospitalier, on a des compétences culturelles ou transculturelles lorsqu’on connaît
et qu’on sait négocie des différences de cultures. En d’autres termes, sont considérés «
culturellement compétents », les personnels de santé qui utilisent leurs connaissances et
habiletés pour prodiguer des soins et des conseils de santé efficaces et adaptés à des
patients d'origines culturelles diverses. La compétence culturelle clinique comporte le fait
d'être conscient de son propre bagage socio-culturel et de celui d'un patient, et d'utiliser des
habiletés et stratégies qui se focalisent sur des interventions thérapeutiques culturellement
appropriées. Elle comporte également la capacité de permettre aux patients de devenir, le
cas échéant, des partenaires plus actifs dans les soins de santé qui leur sont prodigués.3
Une absence de compétence culturelle peut avoir des répercussions sur la sécurité des
patients et influencer les résultats des soins pour la santé. Des désagréments peuvent en
résulter, exemple : des hospitalisations à répétition, des erreurs de diagnostic, la
prescription d'examens inutiles ou inappropriés, ou encore l'incompréhension des patients
à l'égard des protocoles de traitement.
Les personnels de santé doivent donc promouvoir des valeurs, principes et structures
permettant de travailler en contexte interculturel; de reconnaître et respecter les contextes
culturels des communautés desservies; et de faire systématiquement participer aux soins
prodigués les patients, leur famille et leur communauté.

IV. ATTITUDE CULTURELLE FACE A LA MORT


Dans son célèbre ouvrage sur la représentation de la mort, Hertz, plus tard repris par de
nombreux anthropologues, fait remarquer que de nombreuses cultures ne voient dans la
mort ni un événement ponctuel ni le franchissement d'une ligne sans épaisseur, mais un
phénomène faisant partie intégrante d'une longue évolution (Hertz 1907).
Le vécu de la mort et ses représentations sont différents d’une culture à l’autre, d’une
époque à l’autre. La mort n’est pas seulement un fait biologique, l’arrêt de la vie, c’est aussi
un fait de culture par excellence, ce que le sociologue Marcel Mauss a nommé un « fait
social total », car touchant à tous les domaines de la société (religieux, économique, familial,
artistique, politique…).
En Afrique, la mort semble être, selon l'ethnologue Dominique Zahan, la conséquence
inévitable de la vie » (Zahan 1979, 241). Elle est son prolongement avec l'au-delà, son
résultat inéluctable.
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Le rituel funéraire fait vise à assumer la mort sur le plan symbolique, pour en sortir
« blanchi », revitalisé sur le plan réel. La solidarité du clan pendant l’épreuve apporte un
surcroît de sécurité (Pazzi 1968, 260).
Cependant de nos jours, il convient de noter que dans les sociétés africaines modernes, les
attitudes face à la mort se modifient, au profit de funérailles ostentatoires et onéreuses.

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