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MODULE 

: EPIDEMIOLOGIE
Chapitre I : Initiation à l’épidémiologie animale

1  -  La définition
Etymologie :
Epi : au dessus de
Demos : peuple
Logos : discours

« Etude de la distribution et des déterminants des états ou des évènements liés à la santé dans des populations
spécifiques, et l’utilisation de cette connaissance pour le contrôle de la santé »
Last JM, A Dictionary of Epidemiology, 2001….. Cf J.Snow et étude du cholera à Londres en 1954.

L’épidémiologie est l’étude de la fréquence des maladies, de la dynamique des états de santé et des
déterminants de ces variations dans une population humaine. Les définitions de l’épidémiologie sont cependant
nombreuses. Discipline scientifique, et science de base de la santé publique
Les études épidémiologiques ont pour objectif la prévention des problèmes de santé. Leur finalité est donc
d’améliorer la santé des populations grâce à une meilleure compréhension et connaissance des maladies, la «
santé » étant définie par l’Organisation Mondiale de la Santé comme « un état de complet bien-être physique,
mental et social » et ne consiste pas seulement en l’absence de maladie ou d’infirmité » et pas seulement
l’absence de maladies.
Il est important de noter que l’épidémiologie s’intéresse à un groupe d’individu et non à l’individu. L’ensemble
des individus visés par une étude constitue une population. Les études épidémiologiques sont souvent réalisées
sur un échantillon de la population cible.

Exemple : patiente enceinte âgée de 18 ans à 40 ans présentant une grossesse à bas risque obstétrical à
l’admission en salle de naissance
2  -  Les champs d’application
On distingue deux champs d’application :

2 . 1  -  l’épidémiologie de population ou « classique »


Elle concerne les études épidémiologiques en population générale. Elles ont pour objectif l’élaboration de
stratégies en santé publique. Et sont fondées sur la description et la mesure des phénomènes de santé dans une
population

2 . 2  -  l’épidémiologie clinique ou « recherche clinique »


Il s’agit des études épidémiologiques sur des populations de patients en vue d’améliorer les connaissances et
techniques médicales en vue de leurs applications à l’activité clinique courante.(permettant l’amélioration des
connaissances et stratégies médicales, ainsi que l’évaluation de leurs applications dans le cadre d’activités
cliniques )

3  -  Les objectifs de l’épidémiologie


Initialement, l’épidémiologie était centrée sur l’étude des maladies infectieuses et des épidémies. Puis
progressivement dans les années 50, elle s’est intéressée à d’autres domaines de santé publique tels que l’étude
des cancers et des maladies cardio-vasculaires. Ainsi, progressivement, les objectifs des études

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épidémiologiques ont évolué. L’épidémiologie peut donc revêtir aujourd’hui plusieurs objectifs et donc types
d’études (activités qui sont soit : ) .
 de surveillance
 d’investigation
 de recherche
 d’évaluation

Pour cela, différentes mesures ou indicateurs , ainsi que types d’enquêtes sont utilisés
3 . 1  -  L’épidémiologie descriptive
La finalité de l’épidémiologie descriptive est la description d’un phénomène de santé dans une population
(fréquence, variations) en fonction des caractéristiques de cette population et de paramètres tels que le temps et
l’espace.
Elle est nécessaire pour mesurer l’importance d’un problème de santé et soulever des hypothèses étiologiques
(facteurs de risque de survenue de cette maladie).

3 . 2  -  L’épidémiologie analytique ou étiologique ou causale


Elle a pour but de rechercher les causes des maladies et les facteurs ou marqueurs de risque influençant leurs
survenues au sein d’une population. Elle permet ainsi d’établir des relations de causalité entre l’exposition à un
facteur ou marqueur de risque et la maladie. Le risque est défini comme la probabilité de survenue d’un
événement donné.
Les facteurs de risque augmentent la probabilité de survenue de la maladie. Cependant, il est possible d’agir
sur l’exposition à ces facteurs de risque :
Exemple : tabac, alcool…

Les marqueurs de risque augmentent eux aussi la probabilité de survenue de la maladie mais aucune action
n’est à priori envisageable sur le marqueur.
Exemple : l’âge, le sexe…

Une enquête étiologique a pour finalité de comparer plusieurs groupes entre eux :
 Des malades et des non malades
 Selon l’exposition à un ou plusieurs facteurs de risques
Exemple : on souhaite étudier si l’exposition au tabac est un facteur de risque de survenue de cancer du sein
entre 1980 et 2012 en France.
3 . 3  -  L’épidémiologie évaluative
Les enquêtes évaluatives étudient les actions de prévention ou de traitement.
Exemple : évaluer la campagne de vaccination antigrippale annuelle au sein du Centre Hospitalier X auprès
des professionnels de santé travaillant en maternité.
4  -  Les différents types d'études épidémiologiques
On distingue deux grands types d’études selon qu’il s’agit d’une étude expérimentale ou non.

4 . 1  -  Les études expérimentales


Le chercheur intervient sur le statut d’exposition des sujets. Il peut intervenir sur
 le ou les facteurs d’exposition,
 le moment d’exposition,
 les personnes exposées.

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Dans un premier un premier temps, les groupes vont être suivis puis comparés entre eux.
En pratique, la réalisation d’études expérimentales est souvent limitée en raison de contraintes éthiques.

Le principe de randomisation

L’étude est dite randomisée si l’affectation des sujets à un groupe ou à un autre est tirée au sort. C’est le
hasard qui détermine donc l’appartenance du sujet à un groupe. Ainsi, seul le groupe d’appartenance des sujets
semble pouvoir différencier les sujets entre eux. La randomisation permet de limiter les biais des études

4 . 2  -  Les études non expérimentales


Elles sont aussi appelées études observationnelles.
Elles peuvent être à visée descriptive ou étiologique. Le chercheur va observer la réalité sans intervenir sur les
conditions d’exposition des sujets.

Les études à visée descriptive sont :


4 . 2 . 1  -  Les études de prévalence
Les études de prévalence permettent d’observer la fréquence de survenue d’un phénomène de santé, dans une
population, à un moment précis. Il s’agit d’enquêtes transversales. Le recueil d’information s’effectue sur une
période brève, « un jour donné ». La notion de suivi des patients dans le temps est absente. C’est un indicateur
« statique » de morbidité.

Pour rappel, la prévalence est définie comme étant :

La prévalence s’exprime sous forme d’un chiffre entre 0 et 100, ou d’un pourcentage : nombre de cas pour 100
(ou 1 000 ou 10 000…)
Exemple : mesure de la prévalence du diabète de type 2 en
France*********************************** . 2  -  Les études d’incidence
Les études d’incidence nécessitent l’observation sur une période déterminée d’un ou de groupes de sujets pour
mesurer les modifications de l’état de santé des populations. Il s’agit d’études longitudinales.

Pour rappel, l’incidence est définie comme étant :

Exemple : mesure de l’incidence des cas de listériose chez les femmes enceintes en France en 2012.

C’est un indicateur « dynamique » de morbidité.


5  -  Les études de cohortes
Une cohorte est un groupe de sujets suivis dans le temps. Les études de cohortes sont également appelées
études exposés / non exposés. En pratique, deux groupes sont établis :
 les sujets exposés au facteur de risque
 les sujets non exposés au facteur de risque

Les deux groupes vont être suivis (études longitudinales) puis comparés entre eux.
On parlera de cohorte historique si la survenue de l’exposition au(x) facteur(s) et de la maladie, a déjà eu lieu
au moment où le chercheur débute son enquête.
6  -  Les études cas témoins
Deux groupes de sujets vont être comparés :
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 Des sujets malades : « les cas »
 Des sujets non malades : « les témoins »

Le recueil d’information est toujours rétrospectif dans ce cas. Les groupes sont ensuite comparés. Les cas et les
témoins doivent être choisis dans la même population. Les caractéristiques du groupe « témoin » doivent être
les plus proche possible du groupe « cas ».
7  -  Les biais
Les biais sont des erreurs méthodologiques ayant comme conséquence systématique de produire des
estimations supérieures ou inférieures à la valeur réelle des paramètres étudiés
Les biais sont indépendants de la taille de l’échantillon

Le biais de sélection (ou de population) est celui qui discrimine la population


(Problèmes dans la constitution des échantillons, perdus de vue, non répondants…..)

Le biais de mesure (d’investigation, ou d’information) est du à une mesure incorrecte du facteur d’exposition
(exemple : défaut de mémorisation différente chez les cas et les témoins, défaut de randomisation)

Le biais de confusion concerne une mauvaise analyse ou un facteur incriminé qui n’a aucun lien de causalité
avec le phénomène observé.

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Chapitre2 : Notions sur les principales maladies

1. Maladies infectieuses des animaux d’élevage


Fièvre aphteuse
La fièvre aphteuse est une infection virale très contagieuse des animaux domestiques et
sauvages, facilement transmise par contact direct et indirect, de même que par aérosol.

La maladie est caractérisée par la formation de vésicules (ampoules remplies de liquide) et


des aphtes de la bouche et des narines, des trayons, ainsi que de la peau située entre les
onglons et au-dessus d'eux.

Cette maladie a beaucoup nui au développement des secteurs de l'élevage des pays où elle a
sévi, et elle a aussi entraîné d'importantes restrictions dans le commerce international des
animaux et des produits d'origine animale provenant de ces pays.

Depuis le 9 juillet 2018, l neuf nouveaux foyers de fièvre aphteuse (FA) à l’OIE dans
différentes régions du Nord de l’Algérie ont été déclaré par les services vétérinaires.
Avec ces neuf nouveaux foyers, ce sont 113 nouveaux cas (animaux) au sein d’élevages de
bétail, avec un taux de morbidité de 84,96 % et un taux de mortalité de 0,75%. Les mesures de
contrôle mises en place incluent l’abattage, le contrôle des mouvements d’animaux au sein du
pays, la désinfection des exploitations et la mise en place de mesures de surveillance au sein
et en dehors des zones de confinement et protection

Le sérotype identifié est le sérotype O, topotype East Africa 3. Ce résultat indique qu’il
s’agit d’une nouvelle introduction en Algérie.
1.1.1.Étiologie
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Les virus de la fièvre aphteuse sont des virus à ARN de la famille des Picornaviridae, qui
sont des virus non enveloppés de petite taille. Il en existe sept sérotypes différents sur le plan
immunologique, à savoir, les sérotypes (aussi appelés les types) A, O, C, des territoires sud-
africains (Southern African Territories [SAT]), SAT1, SAT2, SAT3, et Asie 1. Ces sérotypes
peuvent présenter un grand spectre de diversité antigénique. Le sérotype A a été divisé en 32
sous-types (p. ex., A22) et le sérotype O en 11 sous-types (p. ex., O 1), mais ce système est
maintenant considéré comme désuet puisqu'il existe encore plus de sous-types. Certains
taxonomistes ont utilisé les génotypes pour créer des divisions dans les sérotypes. Les sous-
types comprennent des souches dans lesquelles les isolats individuels sont identifiés lors des
éclosions. Plus récemment, des taxonomistes des virus de la fièvre aphteuse ont employé des

topotypes, qui sont fondés autant sur des similitudes génétiques que sur des lignées
géographiques.

Il est important de comprendre qu'il n'y a aucune protection croisée, sinon une très faible,
entre les différents sérotypes. La protection vaccinale croisée au sein d'un même sérotype est
également limitée, particulièrement pour les sérotypes A et SAT, ainsi que dans une certaine
mesure, pour le sérotype O. Le sérotype Asie 1 est apparemment le seul sérotype pour lequel
la concordance du vaccin n'est pas difficile à faire.

Espèces sensibles

La fièvre aphteuse a une gamme étendue d'hôtes , notamment les bovins, les porcins, les
ovins, les caprins, les buffles d'Asie, les bisons,... Le chameau de Bactriane (chameau à deux
bosses) est sensible à la fièvre aphteuse et développe des lésions graves, tandis que le
dromadaire (camélidé à une bosse) semble apparemment être résistant à l'infection. Les
chevaux n'ont pas d'onglons fendus et y sont donc résistants.

Répartition mondiale

Le virus de la fièvre aphteuse est inégalement réparti dans le monde, reflétant des facteurs tels
que la densité du bétail et les différentes espèces présentes, les modes d'agriculture, le
déplacement et le commerce des animaux, les réservoirs sauvages et les mesures incitatives et
les capacités de lutte contre la maladie. Le virus se présente sous forme de sérotypes et de
sous-types multiples avec une immunité croisée absente ou incomplète, des différences
probables de prédilections pour les espèces animales et les modes de persistance et de

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transmission, ainsi que des répartitions partiellement fondées sur des manifestations
historiques et fortuites. La situation est changeante et elle est affectée par l'évolution virale,
l'augmentation et la diminution de l'immunité de l'hôte, ainsi que les changements au niveau
des écosystèmes et des structures des échanges commerciaux..Le Tableau 2 présente les
sérotypes virales retrouvés dans les différents bassins régionaux.

Tableau 02 : Sérotypes virales retrouvés dans les différents bassins régionaux .

N°du bassin Région représentée

Bassin 1 Est de l'Asie [O, A, Asie 1]

Bassin 2 Sud de l'Asie [O, A, Asie 1]

Bassin 3 Eurasie [O, A, Asie 1]

Bassin 4 Est de l'Afrique [A, O SAT1, 2, 3]

Bassin 5 Ouest de l'Afrique [O, A SAT1, 2]

Bassin 6 Sud de l'Afrique [SAT1, 2, 3]

Bassin 7 Sud de l'Amérique [O, A]

La circulation et l'évolution des virus dans ces bassins régionaux de virus entraînent des
changements de priorités pour la préparation de vaccins convenablement adaptés.
Périodiquement, des virus se propagent entre les bassins et vers des régions indemnes.

Épidémiologie

La fièvre aphteuse est très contagieuse. Elle peut se propager sur de grandes distances par
contact direct entre animaux infectés et animaux d'espèces sensibles, et par contact indirect
avec des produits d'origine animale (viande, lait cru, et peaux), des aliments du bétail, de la
litière ou des objets (vecteurs passifs) contaminés. De grandes quantités de virus sont
présentes dans les tissus, les excrétions et les sécrétions (comprenant le lait, le sang, le

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sperme, l'urine et les excréments) peu de temps avant l'apparition de signes cliniques chez les
bovins, et un ou deux jours précédant la manifestation de signes cliniques chez les ovins.

Le transfert mécanique de viande ou d'os contaminés par des chiens, des renards ou des
oiseaux est possible. Au cours de l'éclosion de 1952 au Canada, un second foyer d'infection
signalé en avril a été attribué à des os à viande contaminés qui avaient été conservés au
congélateur, mais qui furent par la suite emportés par des chiens.

Les humains peuvent transporter le virus sur leurs mains, sous les ongles, sur les vêtements,
sur les chaussures, sur l'équipement et la machinerie agricoles, et sur toute autre surface qui
peut avoir été contaminée par le virus. Le virus peut être introduit par la peau ou les
muqueuses des animaux sensibles par des vecteurs passifs comme des brosses et des
instruments chirurgicaux, ou par voie orale, par l'ingestion d'aliments contaminés.

La transmission mécanique par des insectes n'a jamais été démontrée dans des conditions
expérimentales. Il faut que les oiseaux soient très contaminés pour servir de vecteurs
mécaniques de transmission de la fièvre aphteuse. Dans de rares circonstances, les oiseaux
peuvent être considérés comme des vecteurs mécaniques dont les fientes peuvent demeurer
infectantes pendant 26 heures et les plumes pendant 91 heures. Le risque de transmission de la
fièvre aphteuse par les oiseaux lors d'une éclosion doit être considéré comme étant faible,
mais il ne peut pas être complètement exclus.

 Période d'incubation

Pour les modes de transmission naturels et les doses élevées d'exposition, la période
d'incubation des bovins peut être aussi courte que de 2 à 3 jours, mais avec des doses très
faibles, elle peut prendre jusqu'à 10 à 14 jours. Lorsqu'une propagation se fait dans un
troupeau, la période d'incubation typique est de 2 à 6 jours. La période d'incubation d'une
propagation entre fermes est plus susceptible d'être de 2 à 14 jours.

Chez les moutons, la période d'incubation est habituellement de 3 à 8 jours, mais peut n'être
que de 24 heures après une inoculation expérimentale, ou prendre jusqu'à 12 à 14 jours, selon
la sensibilité de l'animal, la dose de virus et la voie d'infection.

 Persistance dans l'environnement et produits d'origine animale

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 Propriétés générales

Le virus présente les propriétés générales suivantes :

 Le virus est le plus stable à un pH de 7,4 à 7,6 mais il survit pendant de longues
périodes à un pH de 6,7 à 9,5 si la température est inférieure ou égale à 4 °C. En
dehors d'une plage de pH de 6 à 10, l'inactivation se fait relativement rapidement et à
un pH inférieur à 5 ou supérieur à 11, l'inactivation est très rapide.

 Le virus se réplique le mieux à 37 °C dans une cellule ou un animal infecté, mais en


dehors d'une cellule vivante, la stabilité du virus est meilleure à températures très
réduites (c.-à-d., au point de congélation ou à 4 °C). On sait que le virus commence à
se dégrader à des températures supérieures à 30 °C à 33 °C, et que l'instabilité augmente
énormément à des températures supérieures ou égales à 50 °C. En revanche, la présence de matière organique
peut protéger le virus jusqu'à un certain point. Par exemple, bien que la pasteurisation puisse inactiver la
plupart des virus de la fièvre aphteuse (FMDV) dans le lait, des virus infectieux peuvent survivre dans la
fraction lipidique ou cellulaire, même après la pasteurisation. De même, l'inactivation complète dans les
produits carnés exige un traitement d'au moins 70 °C pendant 30 minutes, ou plus, ou un procédé
compatible avec les aliments en conserve.

 L'augmentation de la température réduit le temps de survie de tout virus présent. À des


températures inférieures au point de congélation, le virus est stable presque
indéfiniment. Bien qu'il y ait une certaine variation entre les souches quant à la
résistance à la température et/ou au pH, l'exposition à 70 °C pendant 30 minutes suffit
à détruire la plupart des souches.

 On retrouve le virus dans tous les liquides physiologiques et par conséquent, dans
toutes les sécrétions et les excrétions, jusqu'à quatre jours précédant l'apparition des
signes cliniques, mais cela varie selon les souches. Le virus de la fièvre aphteuse est
réparti dans l'organisme entier. La survie post mortem du virus dépend du stade
d'évolution de la maladie au moment de l'abattage. Les changements de pH qui sont
associés à la rigidité cadavérique suffisent habituellement à inactiver le virus de la
fièvre aphteuse chez le bœuf dans les 24 à 72 heures après l'abattage. La congélation
suspend la formation d'acide, dans quel cas le virus peut survivre pendant des
semaines ou des mois, particulièrement dans les ganglions lymphatiques, les caillots

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sanguins, la mœlle osseuse et les viscères.

 le temps de survie des virus varie d’un milieu à l’autre :

 50 jours dans l'eau (seulement à faible température et au pH avoisinant la


neutralité);

 74 jours dans des pâturages entre 8 °C et 18 °C et à forte humidité relative;

 de 26 à 200 jours dans le sol, ensaché ou dans la paille, selon le climat;

 35 jours sur du carton, du bois ou du métal contaminé de sang;

 respectivement 23 et 56 jours dans le lait et le sperme;


 56 jours dans les saucisses;

 de 20 à 60 jours dans les fromages fabriqués avec du lait n'ayant pas subi de
traitement thermique;

 de 14 à 45 jours dans le lait et le beurre, conservés dans des conditions froides;

 deux ans dans la poudre de lait écrémé séchée;

 jusqu'à deux semaines sur la laine (plus longtemps si entreposé à 4 °C pendant


sept semaines);

 21 jours sur des peaux;

 14 jours dans le fumier sec (huit jours dans le fumier humide);

 24 semaines dans les boues de matières fécales dans des conditions hivernales
sévères;

 au moins un mois dans du sperme congelé (peut survivre plus longtemps);

 dans le sperme jusqu'à quatre jours avant l'apparition des signes cliniques, et
des études plus anciennes indiquent jusqu'à 42 jours;

 de 34 à 42 jours dans le fumier, à une température de 12 °C à 22 °C;

 21 jours dans l'eau de lavage des enclos;

 39 jours dans l'urine;

 Influence du pH sur la stabilité du virus : Sur la carcasse de l'animal abattu, la


formation d'acide sarcolactique au cours du processus normal d'établissement de la
rigidité cadavérique, inactive le virus dans le système musculaire et tous les tissus
sièges de l'acidification, contribuant ainsi à l'assainissement des viandes. La
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congélation rapide suspendant l'acidification, conserve la virulence dans le muscle
jusqu'à la décongélation. Les ganglions lymphatiques, le foie, les reins, la moelle
osseuse, la graisse, le rumen (chez les bovins) et d'autres organes, y compris le sang ne
s'acidifiant pas comme le reste du corps, demeurent virulents pendant des semaines.
Les mesures de pH montrent que la formation d'acide dans l'apparition de la rigidité
cadavérique ne diffère pas sensiblement chez le porc de ce qu'elle est chez le bœuf ou
les déchets de bœuf. La littérature sur le virus de la fièvre aphteuse renferme plusieurs
articles sur les effets de la concentration en ions hydrogène. En général, il semble que
les milieux au pH compris entre 7.4 et 7.6 sont les plus favorables à la survie du virus.

Un glissement dans un sens ou dans l'autre rend les conditions de survie moins
bonnes, mais l'inactivation n'intervient que si le pH est en dessous de 6 ou au-dessus
de 9 (il existe de faibles variations suivant les souches).
 Effet de la température : On admet généralement qu'une température >50°C inactive
graduellement le virus de la fièvre aphteuse et que les températures atteintes par la
pasteurisation (61 à 63°) pendant 30 minutes ont le même effet. Il faut également noter
que le virus est plus sensible à la chaleur humide (résiste 30 minutes à 65°C) qu'à la
chaleur sèche (2h30 à 70°C) . Après congélation allant de -30° à -70°, le virus
conserve son pouvoir pathogène pendant des années.
 Effet du rayonnement ultra-violet : Lorsqu'il est exposé aux rayons du soleil surtout
en couche mince, le virus est aisément détruit, mais lorsqu'il est contenu dans des
fragments de tissus ou dans des matériaux divers contaminés (poils, nourriture,
matériel divers), il peut rester infectant pendant plusieurs semaines, dans les
conditions moyennes de l'étable ou de la ferme.
 Influence de l'humidité : L'humidité relative est un facteur essentiel de la survie du
virus : elle doit être supérieure à 55%. Dans ce cas, le virus en aérosol reste infectieux
à 20°C comme s'il était dans un milieu de culture
 Désinfectants chimiques : De nombreux essais ont porté dans le passé sur les effets
virucides de diverses substances chimiques. La solution de soude à 8 pour mille détruit
le Virus en moins d'une minute. Le carbonate de sodium anhydre en solution à 4 ou
5% (pH Il.6) donne également de bons résultats. Le virus est aussi sensible à l'acide
citrique à 0,2%, à l'acide acétique à 2%, à l'acide sulfamique et aux oxydants; les
hypochlorites (eau de javel 111Oème) sont actifs mais d'utilisation plus limitée en
raison de leur inactivation rapide en présence de matières organiques. Le virus résiste
bien aux solvants des lipides, éther et chloroforme, fluorocarbones utilisés pour sa
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purification. Il résiste aussi à l'alcool à 70°, aux ammoniums quaternaires, détergents
neutres et au désoxycholate de sodium du fait de l'absence d'enveloppe. On connaît de
nombreuses substances chimiques qui inhibent le pouvoir infectieux du virus, tout en
conservant sa structure protéique et donc son activité antigénique ; l'action du formol
(0.5 pour 1000) a été longtemps mise à profit dans l'inactivation des souches
vaccinales, mats il est abandonné aujourd'hui, au profit d'agents comme
l'acéthyléthylène-imine, le glycidaldéhyde, l'hydroxylamine agissant directement sur
l'acide nucléique sans altérer les protéines de la capside support du pouvoir
immunogène

 Porteurs

Un réservoir est défini comme un animal dans lequel vit un organisme pathogène pour
certaines autres espèces et se multiplie sans nuire à son hôte. Un animal est considéré comme
étant porteur de la fièvre aphteuse si le virus peut être isolé plus de 28 jours après l'infection.
Les ruminants peuvent devenir porteurs, et le virus peut subsister dans la région pharyngienne
pendant une période pouvant aller jusqu'à cinq ans chez le buffle d'Afrique, jusqu'à trois ans
chez les bovins, jusqu'à neuf mois chez les ovins et jusqu'à quatre mois chez les caprins. Un
animal peut être porteur malgré le fait qu'il possède des anticorps circulants d'origine
naturelle ou vaccinale. On estime que la majorité (plus de de 50 %) des bovins peuvent
devenir porteurs, sans égard à leur état vaccinal.

Les bovins vaccinés qui contractent l'infection tôt après leur vaccination n'ont pas développé
de maladie clinique. Ils ont transmis le virus à des bovins qui étaient en contact avec eux sept
jours après l'infection, mais pas 30 jours après l'infection. Le virus de la fièvre aphteuse a été
isolé chez des bovins au Zimbabwe 2 à 3 ans après leur vaccination face à une éclosion de
fièvre aphteuse.

 Modes d'introduction et de transmission du virus

La transmission par l'homme a toujours été importante dans les éclosions de fièvre aphteuse et
l'est encore aujourd'hui. La répartition par les mécanismes suivants étaient à peu près
équivalente : la propagation à partir d'un pays voisin contaminé par des vecteurs passifs non
animaux, l'importation illégale d'animaux, l'alimentation en eaux grasses, l'importation légale
d'animaux et des moyens indéterminés. La maladie dans ces éclosions était le plus souvent
détectée chez les bovins, à la ferme par l'éleveur, et dans certains autres cas, par la
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surveillance de routine. On remarque habituellement l'infection par le virus de la fièvre
aphteuse tout d'abord chez les bovins en raison d'une combinaison de pratiques d'agriculture
et de la nature évidente des lésions produites.

Malgré les divers modes de transmission possibles, une fois que la fièvre aphteuse est
introduite dans un pays, les principaux moyens de propagation sont le déplacement d'animaux
présentant une infection subclinique (transmission directe) avant la constatation de la maladie,
et les vecteurs passifs.

Pathogénèse

La fièvre aphteuse se transmet entre animaux par inhalation, lors de l'entrée du virus via des
coupures et des abrasions sur la peau ou les muqueuses, ou par ingestion du virus. Toutes les
sécrétions et les excrétions deviennent infectieuses pendant le cours de la maladie, et certaines
contiennent le virus avant l'apparition des signes cliniques. Le virus se propage rapidement
entre animaux d'un troupeau non vacciné. Des doses plus élevées de virus sont nécessaires
pour l'infection buccale et les ruminants sont davantage résistants à l'infection buccale que les
porcs.

Les aérosols naturels des animaux infectés contiennent des particules de grande, de moyenne
et de petite taille qui sont excrétées sous forme de gouttelettes et de noyaux de gouttelettes
dans le souffle (haleine). Lorsqu'elles sont inhalées par les animaux receveurs, une partie de
ces particules se déposent dans l'appareil respiratoire, les sites de dépôt étant principalement
déterminés par le diamètre et par la masse des particules. Les plus grosses particules se
déposent dans les voies respiratoires supérieures (narines), les particules de taille moyenne se
déposent dans les parties moyennes à supérieures des voies respiratoires (pharynx, trachée,
bronches) et les particules de petite taille dans les parties inférieures (petites bronchioles et
alvéoles). Les parties des voies respiratoires des animaux receveurs qui seront exposées au
virus en premier lieu dépendent de la distance qui sépare les animaux receveurs et la source
de virus aérogène, et de l'intensité des turbulences de l'air. Les gouttelettes les plus grosses
sont affectées par la gravité et ont tendance à sédimenter rapidement. Dans l'air calme, le taux
de retombée de telles gouttelettes est élevé, mais la turbulence les maintient plus longtemps en
suspension. Les particules dont le diamètre est inférieur à 6 mm ne sont pas très affectées par
la gravité et elles peuvent ainsi être transportées sur de grandes distances. Ces particules
contiennent de grandes quantités du virus de la fièvre aphteuse et sont les plus susceptibles de
se déposer dans les parties supérieures à moyennes des voies respiratoires. Les particules qui

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tombent dans les narines sont amenées à l'arrière vers le pharynx avec l'escalateur
mucociliaire. De la même manière, les particules de plus petite taille qui se déposent sur la
trachée et les bronches sont amenées vers le haut, dans le pharynx.

Il semble que les premiers sites d'infection et de réplication du virus de la fièvre aphteuse chez
les animaux exposés par contact soient situés dans le pharynx. La réplication virale peut
atteindre un pic dès 2 à 3 jours après l'exposition. Des données récentes indiquent qu'après la
réplication initiale, le virus pénètre par les ganglions lymphatiques régionaux et dans la

circulation sanguine. La majeure partie de l'amplification virale se produit par la suite dans
l'épithélium stratifié corné squameux de la peau (dont celui du pied et de la mamelle) et de la
bouche (dont la langue), ou dans le myocarde des jeunes animaux. Bien qu'une certaine
réplication virale se produise dans l'épithélium du pharynx, elle se fait dans une moindre
mesure que dans la peau et la bouche durant la phase aiguë de la maladie.

La réplication dans les tissus épithéliaux se fait principalement dans la couche malpighienne
de l'épiderme, ou stratum spinosum. Elle donne lieu à l'accumulation de liquide intracellulaire
et extracellulaire, provoquant la formation d'une vésicule. Parfois, la rupture précoce de cette
couche entraîne l'écoulement de liquide et une lésion desséchée. D'autres sites secondaires de
réplication importants peuvent comprendre la mamelle et le cœur. Chez les jeunes animaux,
une mort soudaine imputable à une nécrose myocardique peut se produire avant la formation
de vésicule. Il est important d'effectuer un examen pathologique autre que la simple
identification des vésicules et des lésions cardiaques, en outre pour établir la possibilité de
diagnostic différentiel d'autres maladies que la fièvre aphteuse.

Une fois qu'un troupeau est infecté et que d'autres animaux sont exposés à des quantités plus
importantes de virus, l'infection peut se produire par d'autres voies, particulièrement par des
abrasions mineures du tégument du pied, de la bouche, du museau, du nez et du pis.

Les aphtes sont le point le plus riche en virus, leur paroi reste virulente jusqu'au quatrième
jour suivant leur rupture.

La virulence de la salive est maximale lorsque les aphtes éclatent, le Virus est également
retrouvé dans le mucus nasal et les larmes. Du fait de la déglutition, les virus sont présents en
quantité variable mais généralement plus faible dans les excréments où ils sont bien protégés.
Le virus trouvé dans l'urine est d'origine sanguine: la virurie suit à peu près la même évolution
que la virémie.

14
L'urine reste infectieuse pendant 8 mois même si l'animal est guéri et l'infectiosité pourrait
même se poursuivre jusqu'à un an après la guérison chez certains sujets.

Par ailleurs, la virémie qui précède l'éruption générale favorise le passage du virus dans le lait.
Il devient hypervirulent lors de la rupture des vésicules développées sur les trayons, la lymphe
aphteuse se mélange à la tétée du jeune ou au produit de la traite. Le virus y garde son pouvoir
infectieux d'autant que le lait des animaux infectés a un pH plus élevé (7-7.5) que celui
provenant des vaches saines (6.6). Le virus disparaît tout de même en 5 à 7 jours.

Le Virus est également présent dans les eaux fœtales, l'avorton, le placenta, les sécrétions
génitales lors d'avortement aphteux. Les soies et fragments d'onglon peuvent également
retenir le virus.

Signes cliniques de la maladie

 Bovins
Chez les bovins, les tout premiers signes cliniques sont l'apathie, la perte d'appétit et
l'élévation de la température à 40 °C à 41 °C. Chez les vaches laitières, la production laitière
chute considérablement. On peut observer salivation et boiterie, selon le stade de l'infection.
Les animaux atteints s'éloignent du troupeau et peuvent refuser ou être incapables de se tenir
debout.

Des vésicules peuvent apparaître dans la cavité buccale sur la langue, les joues, les gencives,
les lèvres et le palais. Au début, elles prennent la forme de petites zones blanchies. Du liquide
s'accumule sous ces zones pour former des vésicules (cloques) qui se développent rapidement
et peuvent atteindre un diamètre de 30 mm ou plus, particulièrement sur le dos de la langue.
Deux ou plusieurs vésicules peuvent fusionner pour en former une plus grosse, couvrant
parfois jusqu'à la moitié de la surface de la langue. Il est toutefois rare d'observer des
vésicules intactes parce qu'elles éclatent habituellement facilement en 24 heures, laissant une
surface à vif bordée de lambeaux d'épithélium blanchis. Ou bien, le liquide peut se résorber,
laissant une zone intacte d'épithélium blanchi. Il peut y avoir présence de salive abondante et
écumeuse ou filandreuse autour de la bouche et, à intervalles, un claquement ou un bruit de
succion se fait entendre. La salivation abondante est causée par l'incapacité à déglutir et non
pas par une sialorrhée (salivation excessive). Les lésions guérissent rapidement en quelques
jours.

Les lésions sur le pied provoquent une boiterie prononcée, une prostration, une réticence au
déplacement, ainsi que des piétinements ou des coups de patte intermittents comme si l'animal
15
essayait de déloger un objet coincé entre ses onglons. Au cours des stades précoces, les pieds
atteints seront chauds et douloureux à la palpation. Les vésicules se forment habituellement en
premier lieu le long des bandes coronaires des onglons à proximité de l'espace interdigital ou
au niveau des bourrelets podaux du talon. Les vésicules peuvent s'étendre à l'intérieur et sur la
longueur de l'espace interdigital. L'épithélium est blanc et nécrotique. En général, les
vésicules sur le pied prennent environ un jour de plus pour éclater que celles de la bouche.

 Ovins et caprins

La gravité de la fièvre aphteuse chez les ovins et les caprins varie considérablement selon la
souche du virus, la race de l'animal et les conditions environnementales. Certaines souches
provoquent des lésions relativement graves, tandis que dans la plupart des cas, les signes
cliniques peuvent être bénins, et un examen individuel minutieux d'une grande partie des
animaux du troupeau peut être nécessaire pour arriver à détecter la maladie. Il a été signalé
que les chèvres indigènes de l'Afrique de l'Est et de l'Afrique du Sud sont atteintes en général
d'une infection complètement inapparente.

Souvent, les premiers signes d'un troupeau de moutons ou de chèvres infecté sont une
augmentation rapide de l'incidence de la boiterie, accompagnée de dépression, d'anorexie et
de pyrexie (fièvre), ou de la mort soudaine de jeunes animaux s'il y a des agneaux ou des
chevreaux. Le taux de mortalité des agneaux et des chevreaux peut être élevé. La cause de
décès, comme dans d'autres cas d'infection aiguë mortelle de jeunes animaux, est
l'insuffisance cardiaque due à la nécrose multifocale du myocarde. Dans les stades précoces
de la maladie, les animaux en lactation, particulièrement les chèvres, présentent une chute
soudaine de production. Des vésicules peuvent être présentes sur les tétines et la vulve. Les
béliers peuvent développer des vésicules sur le prépuce et être incapables ou refuser de saillir.
Un examen plus minutieux des animaux qui boitent est susceptible de révéler que leurs pieds
(ou un seul pied peut être atteint) sont chauds et douloureux lorsqu'on les manipule. On peut
trouver des vésicules dans l'espace interdigital, sur les bourrelets podaux, et le long de la

bande coronaire. Il peut être nécessaire de nettoyer le pied et de relever soigneusement les
poils au-dessus du sabot pour voir les lésions le long de la bande coronaire. Les vésicules sur
la partie extérieure de la bande coronaire sont plus courantes que chez les bovins. Les lésions
de la bande coronaire éclatent habituellement rapidement, laissant des érosions (aphtes) peu
profondes. La fièvre aphteuse peut causer de graves avortements chez les ovins.

16
Les toutes premières lésions de la bouche chez les ovins ou les caprins apparaissent de façon
typique comme de petites zones blanchies d'épithélium nécrotique – le plus souvent sur le
bourrelet gingival. La couche nécrotique superficielle est rapidement perdue, entrainant la
formation d'ulcérations. Les vésicules remplies de liquide sont inhabituelles et, s'il y en a,
elles sont très éphémères, parce que l'épithélium superficiel est mince et se rompt facilement.
On peut également observer des ulcérations sur les gencives, à l'intérieur des lèvres et à
l'occasion sur la langue. Les ulcérations de la langue se produisent d'habitude sur plusieurs
petites zones (0,5 à 1,0 cm) sur le dos de la langue.

Les lésions chez les caprins sont habituellement moins nombreuses et moins sévères que chez
les ovins. Dans les cas où aucune infection secondaire ne s'est produite, la guérison des
lésions se fait rapidement, particulièrement dans la bouche. Sur le pied, la résolution se fait, et
des croûtes et une granulation se forment sur la bande coronaire et sur l'espace interdigital. À
ce stade, il est difficile d'être sûr que les lésions sont bien celles de la fièvre aphteuse. En
revanche, s'il y a une infection secondaire, la boiterie peut se poursuivre et être grave; les
animaux touchés clopinent alors sur leurs genoux ou ils restent couchés. Chez les animaux
allaitants, la production laitière réduite et la mammite peuvent être des
séquelles.*************************************************************

Principes de contrôle et d'éradication

 Éradiquer les sources de virus de la fièvre aphteuse

 Arrêter la production de virus de la fièvre aphteuse par les animaux infectés en


abattant rapidement les animaux infectés et exposés dans les lieux confirmés
contaminés par la fièvre aphteuse (abattage sanitaire) et en éliminant les carcasses.

 Éliminer le virus en décontaminant les locaux, les véhicules, l'équipement et le


matériel, ou en éliminant le matériel contaminé, et suivre les autres principes de bio
confinement.

 Effectuer une surveillance de tous les lieux soupçonnés d'être contaminés (retracés ou
à proximité géographique) par une évaluation clinique, sérologique ou virologique
afin de faire un dépistage précoce des sources de virus de la fièvre aphteuse.

 Prendre des mesures fondées sur les risques, dont l'abattage des animaux à risque
17
élevé (exposition connue), préalable à l'expression clinique de la maladie .

 Empêcher tout contact entre les animaux sensibles et le virus de la fièvre aphteuse

 Arrêter la propagation de virus de la fièvre aphteuse potentiel en produisant des


déclarations de lieux contaminés pour les endroits suspects situés dans un rayon de
5 km des lieux contaminés par la fièvre aphteuse.

 Arrêter la propagation de virus de la fièvre aphteuse potentiel en produisant des


déclarations de lieux contaminés pour les endroits suspects identifiés lors des activités
de retraçage.

 Imposer des contrôles progressifs des déplacements dans les zones à l'intérieur de la
Zone de contrôle primaire au moyen d'un contrôle des déplacements extrêmement
restrictif dans la zone infectée (minimum de 3 km) et la zone de restriction (minimum
de 10 km) entourant les lieux contaminés par la fièvre aphteuse afin de réduire
l'exposition aux aérosols ou l'exposition potentielle à des vecteurs passifs.

 Enquêter sur tous les déplacements des animaux sensibles et des vecteurs passifs
potentiellement contaminés vers ou hors des lieux contaminés par la fièvre aphteuse
(retraçage) depuis l'introduction estimée de la fièvre aphteuse.

 Suivre les principes de biosécurité et de bioconfinement .

 Augmenter la résistance des animaux sensibles au virus de la fièvre aphteuse :

 Établir une immunité en employant la vaccination d'urgence comme barrière


protectrice.

 Contenir la fièvre aphteuse à l'intérieur de la Zone de contrôle primaire :

 Déclarer la Zone de contrôle primaire qui correspond au concept de zone infectée

 Suivre les principes de biosécurité et de bioconfinement .

Tuberculose animale
Définition
La tuberculose est une maladie infectieuse, commune à l’Homme et à de nombreuses espèces
18
animales. Elle est due à diverses espèces bactériennes appartenant au genre Mycobacterium:
M. tuberculosis, M. bovis, M. africanum, M. avium...(Tableau 01).
Elle est caractérisée cliniquement par une évolution le plus souvent chronique et un grand
polymorphisme. Sur le plan lésionnel, elle engendre des lésions inflammatoires : les
tubercules

Tableau I : Principales espèces de mycobactéries reconnues.

Espèce Maladie Signification pathologique


Espèces pathogens
M. tuberculosis Tuberculose humaine ++++
M. bovis Tuberculose bovine ++++
M. caprae Tuberculose de chèvre +++
M. avium Tuberculose ++++ (+)

aviaire
(mammifères)
M. avium paratuberculosis Maladie de Johne ++++
M. microti Tuberculose du campagnol +
M. leprae Lèpre humaine ++++
M. lepreamurium Lèpre murine +
M. farcinogenes Farcin du boeuf +
Espèces opportunists
M.cheloneae ±
M.fortuitum +
M.gordonae ±
M.intracellulare +
M.kansasii +
M.marinum +
M.ulcerans +
M.xenopi +
Espèces saprophytes
M. flavescens −
M. gastri −
M. phlei −
M. smegmatis −
M. terrae −

19
M. vaccae -

Importance
Toutes les espèces domestiques et sauvages d’animaux vertébrés peuvent être infectées par
des bacilles tuberculeux.

Sur le plan économique, la tuberculose animale entraîne des pertes en viandes (saisies aux
abattoirs), en lait et gêne le commerce et l’exportation.
Exemple : En France, avant l’application des mesures de lutte, les pertes étaient estimées à
3% de la production bovine (en 1955, 20 milliards de francs-environ 400 millions d’Euros).
La Lutte contre la tuberculose en 2010 et 2011 représentait environ 20 millions d’euros dont
environ 75 % en assainissement des foyers (indemnisation des animaux abattus). (Source:
Ministère de l’agriculture, 2013). L’enjeu actuel pour la France est la conservation du statut
indemne de tuberculose bovine (enjeux économiques liés au commerce d’animaux vivants,
allègement des mesures sanitaires lors d’échanges intra-communautaires).
Sur le plan hygiénique (santé publique humaine) : La contamination humaine s’effectue
essentiellement par voie aérienne à partir des animaux infectés, par consommation de lait cru
et par contact direct entre la peau humaine lésée et des tissus animaux infectés
Agent pathogène
Les bacilles tuberculeux sont des bactéries de l’ordre des ACTINOMYCETALES, famille

des MYCOBACTERIACEAE, genre MYCOBACTERIUM.


Toutes les bactéries de cet ordre possèdent une propriété particulière: l’Acido-Alcoolo-
Résistance (bacilles A.A.R. –coloration de Ziehl)
Etant donné que les bacilles tuberculeux se multiplient lentement, il faut débarrasser, avant la
mise en culture, les prélèvements des germes saprophytes (décontamination). Les
mycobactéries sont sensibles à la chaleur (20 minutes à 60°C, 20 secondes à 75°C), à la
lumière, aux rayons X et UV; elles résistent au froid et à la dessiccation et peuvent demeurer
vivantes plusieurs jours dans des produits contaminés. Les mycobactéries sont beaucoup plus
résistantes que les bactéries usuelles aux antiseptiques et désinfectants chimiques. Les bacilles
tuberculeux résistent aux acides et aux bases dilués.
Les bacilles tuberculeux sont en revanche sensibles à l’iode et à l’alcool (à 70° ou à 90°).
Attention: Lorsque l’on parle d’acido-alcoolo-résistance du bacille tuberculeux, on entend la
seule résistance du bacille à la décoloration par l’acide et l’alcool

1.1.5. Conséquences
20
-L’isolement des bacilles tuberculeux en culture peut nécessiter plusieurs mois.
-Importance de la pasteurisation ou de la stérilisation du lait, qui permettent l’inactivation des
bacilles tuberculeux.
-La désinfection des matériels et locaux contaminés peut être effectuée à l’aide d’une solution
de phénol à 30 g/l ou d’une solution d’hypochlorites titrant 1° chlorométrique
Tuberculose bovine

1. Définition

La tuberculose bovine (TB) est une maladie animale chronique due à une bactérie appelée
Mycobacterium bovis(M.bovis) qui est étroitement apparentée à la bactérie responsable de la
tuberculose humaine et aviaire. Cette maladie peut frapper pratiquement tous les mammifères,
provoquant une détérioration de l’état général, le plus souvent de la toux et à terme, entraînant
la mort. Le nom de tuberculose vient des nodules appelés “tubercules” qui se forment dans
les ganglions lymphatiques des animaux atteints.
Jusqu’aux années 20, date d’apparition des mesures de contrôle dans les pays développés, elle
était l’une des maladies majeures des animaux domestiques à l’échelle mondiale.
Aujourd’hui, la TB reste une maladie significative des bovins et des animaux sauvages et elle
est une importante zoonose (maladie des animaux qui peut également toucher l’homme).
La TB existe partout dans le monde. La maladie est plus répandue dans la majeure partie de
l’Afrique, certaines régions d’Asie et du continent américain. De nombreux pays développés
ont réduit l’incidence ou éliminé la TB de leur population bovine; cela étant, d’importantes
poches d’infection persistent chez les animaux sauvages au Canada, au Royaume-Uni, aux
États-Unis d’Amérique et en Nouvelle-Zélande. Bien que les bovins soient considérés
comme hôtes véritables de M. bovis, la maladie a été signalée chez beaucoup d’animaux
domestiques et non domestiqués.
Modes de contamination

La maladie est contagieuse et se propage par contact avec des animaux infectés domestiques
ou sauvages.
Le mode de transmission habituel est aérien par inhalation de gouttelettes infectées qui sont
expulsées par les poumons lors de la toux. Les veaux, comme les hommes, peuvent contracter
l’infection par ingestion de lait cru provenant de vaches infectées. Comme la maladie est
d’évolution lente, pouvant se prolonger des mois, voire des années, avant qu’elle ne tue un
animal atteint, celui-ci peut la transmettre à de nombreux autres animaux de l’élevage avant

21
de commencer à présenter des signes cliniques. C’est pourquoi les mouvements d’animaux
domestiques infectés chez lesquels la maladie n’a pas été détectée et le contact avec les
animaux sauvages infectés sont les principaux modes de propagation de la maladie. Les
bovins atteints de tuberculose sont la source principale de M.bovis. Cette bactérie se transmet
des bovins vers l’homme de deux manières principales : par voie aérienne (aérosols) et par
voie digestive (consommation de lait cru infecté). L’homme atteint de tuberculose
pulmonaire à M. bovis est source d’infection pour d’autres sujets et, éventuellement, pour les
bovins.
2. Symptômes
La TB connait généralement une évolution prolongée et il faut des mois ou même des années
pour que les symptômes apparaissent. Les signes cliniques habituels de la maladie sont les
suivants :–faiblesse ; anorexie ; émaciation ; fièvre oscillantes ; toux sèche intermittente ;
diarrhées ; adénopathies importantes. Toutefois, la bactérie peut aussi rester latente chez
l’hôte, sans engendrer de maladie
La tuberculose bovine a une incubation longue et une évolution chronique. Dans la plupart
des cas, les symptômes de la maladie restent longtemps inaperçus et l’animal tuberculeux
conserve toutes les apparences d’une santé parfaite. Cependant, chez les jeunes animaux, la
croissance s’effectue irrégulièrement et tardivement. Ils gardent un aspect chétif et malingre.
Les adultes gravement atteints sont habituellement maigres ; leurs côtes sont saillantes, leur
poil est terne et piqué, leur peau sèche, adhérente aux muscles sous-jacents. Ils ont l’œil terne,
enfoncé dans l’orbite, le regard abattu et la tête en extension. Ils sont fréquemment sujets au
météorisme et à la diarrhée.
Le tableau 02 résume les principaux signes cliniques de la tuberculose bovine
Tableau 02: Les principaux signes cliniques de la tuberculose bovine
Forme Signes cliniques

22
Tuberculose pulmonaire
(la plus fréquente) pide
et saccadée. Toux : fréquente accompagnée de
jetage jaunâtre et fétide

(Poumons très lésés avec une dyspnée marquée.


Auscultation et percussion de la poitrine

rumination lente et irrégulière conduisant à un


amaigrissement progressif ou brutal

périphériques (parfois le seul signe observable)

Tuberculose intestinale
(plus rare) Reste asymptomatique ou s’accompagne
d’une entérite chronique

Tuberculose mammaire

devient dur et bosselé

Tuberculose des
organes génitaux
lente
femelle: Métrite chronique

qui naissent des vaches affectées, meurent


rapidement d’une tuberculose généralisée

3. Pathogénie
Les bacilles tuberculeux inhalés sont, dans presque 50% des cas, éliminés des voies aériennes
par les cils vibratiles (système mécanique de défense) ou sont détruits par les moyens de
défense naturelle. Dans le cas contraire, Lorsque ces bacilles se développent à la périphérie
des poumons où ils provoquent de petites lésions inflammatoires. Dans environ 90% des cas,
23
cette infection primaire ne déclenche aucune manifestation pathologique, ni anomalie du
cliché thoracique, quoique les bacilles sont capables de survivre pendant des années au sein
des poumons ou des ganglions). Cette infection tuberculeuse latente (LTBI) entraîne deux
conséquences importantes: une résistance immunitaire acquise mais incomplète contre la
tuberculose et le développement d’une hypersensibilité à l’égard des antigènes du bacille
tuberculeux. Diagnostic clinique

Très exceptionnellement réalisé. En général, la tuberculose reste inapparente et n’est révélée


que par la découverte de lésions à l’abattoir
.

 Allergique: tuberculination
Compte tenu de la fréquence des infections par M. avium la méthode conseillée est
l’intradermo tuberculination comparative.
Réalisation
Injecter 0,1 à 0,2 ml de tuberculine par voie ID à la base de l’oreille (face postérieure): d’un
côté de tuberculine bovine normale et de l’autre côté de tuberculine aviaire.
Résultats
Une réaction positive se traduit par un épaississement cutané formant un nodule bien
circonscrit à la base de l’oreille (ou épaississement de peau supérieur ou égal à 3 mm).
La comparaison de l’intensité des réactions obtenues aux points d’injection de la tuberculine
aviaire et bovine permet d’orienter le diagnostic vers l’une ou l’autre étiologie.
L’intradermo tuberculination est une méthode correcte de diagnostic malgré l’existence
d’erreurs par excès et par défaut (idem bovins). Elle est surtout intéressante pour déterminer
l’importance de la tuberculose à l’échelle du troupeau
4. Dispositif générale de lutte
La prophylaxie sanitaire constitue le fondement de la lutte contre la tuberculose animale.-+
Le dépistage et l’élimination des animaux infectés conduisent à la suppression de la source
essentielle de l’agent pathogène.
La lutte contre la tuberculose repose sur la protection des cheptels indemnes, le dépistage des
cheptels infectés et leur assainissement. Le dépistage des animaux infectés s’effectue, d’une
part, par tuberculination systématique (selon un rythme désormais variable de 1 à 4 ans, en
fonction de la situation épidémiologique du département) de tous les animaux de plus de 6
semaines de tous les cheptels, et d’autre part, par inspection systématique de toutes les
carcasses à l’abattoir.
L’assainissement des troupeaux est réalisé par le marquage des animaux réagissant à la

24
tuberculination et par leur abattage dans un délai d’un mois. La protection des cheptels
indemnes s’effectue par vérification de l’état sanitaire des animaux au moment de leur
introduction dans le troupeau. Le plan de lutte, tel qu’il a été conçu, privilégie une stratégie
traditionnelle de recherche du défaut par contrôle et inspection. L’autre stratégie consiste à
agir en amont des causes : c’est la prévention.
DEFENSIVE
 Contrôle des reproducteurs (monte, insémination artificielle) par tuberculination,
 Séparation des espèces (notamment avec volailles),
 Hygiène de l’alimentation.
B.OFFENSIVE
Conduite à tenir lorsque l’on détecte des lésions tuberculeuses à l’abattoir (notamment sur des
reproducteurs):
 Rechercher l’importance de l’infection de l’élevage (tuberculination). Eliminer les
animaux tuberculeux (ou la totalité de l’effectif en cas d’infection trop massive).
Réaliser des contrôles répétés jusqu’à assainissement définitif. Désinfecter les locaux;
tenir compte de la résistance de M. avium dans le milieu extérieur.
 Déterminer l’origine de la contamination: importance des examens bactériologiques et
de l’enquête épidémiologique (origine des animaux infectés; nourriture: lactosérum,
eaux grasses, déchets d’abattoirs...; coexistence de volailles tuberculeuses; seule
l’identification de la source de contagion permettra, en la neutralisant, d’obtenir
l’éradication.

 Neutralisation de la source: destruction de l’effectif aviaire tuberculeux;


assainissement des effectifs bovins infectés.

Fièvre catarrhale Ovine

Fièvre Catarrhale Ovine est aussi dénommée la maladie de


la langue bleue du mouton (en français), « bluetongue » ou
BT (en anglais),« lengua azul » (en espagnol), « lingua azul
» (en portugais). elle qualifiée de « catarrhale »parce que
lʼélévation de température des moutons malades est
accompagnée dʼexcès de secrétions résultant dʼune
inflammation sévère des muqueuses. La racine grecque de
25
lʼadjectif « catarrhale » signifie « écoulement ».

La fièvre catarrhale (FCO) est une maladie des ruminants affectant surtout les moutons. Une
maladie infectieuse toujours débilitante pour les races ovines améliorées, parfois mortelle.
Des signes cliniques bénins chez les races rustiques .Une maladie bovine et caprine plus
discrète au plan clinique mais réelle dans ses conséquences économiques sévères pour les
éleveurs .Un fléau mondial pour la santé animale, sans impact sur la santé humaine.
la FCO est devenue un problème économique parce qu’elle constitue une entrave aux
exportations de ruminants non vaccinés élevés dans une région subissant la FCO. Les coûts de
vaccination et de primes dʼabattage constituent une charge financière lourde. Lʼanimal malade
perd de sa valeur sur pied comme en produits dérivés (viande, cuir, laine, lait).

1.3.1. Signes cliniques


Chez les ovins, les pertes directes se manifestent par :

 Des mortalités dʼanimaux dues à des œdèmes pulmonaires et à des surinfections


bactériennes,
 par des retards de croissance chez certains agneaux,
 par le déclassement de la viande et la mauvaise qualité de la laine.
 Dans les élevages infectés, les avortements spontanés réduisent le nombre dʼagneaux et
dʼagnelles.
 Durant la gestation, les fœtus peuvent être contaminés dans lʼutérus de leurs mères par
la voie transplacentaire. Ceux qui survivent peuvent être infectés
La mortalité imputable à la FCO est extrêmement variable.Elle concerne de 2 à 50 % des
individus dʼun troupeau atteint selon :

 la virulence de la souche virale,


 la sensibilité des animaux
 les conditions délavage.
Un animal mal nourri et stressé a moins de chances de guérir spontanément quʼun animal
en bon état général, élevé dans un habitat sain
Chez les bovins, la forme aiguë de la maladie est heureusement rare.

Dans les cas les plus graves et les mieux typés, lʼinfection se traduit transitoirement au terme
dʼune période dʼincubation de 5 à 20 jours par une hypersalivation, de la fièvre dans un cas sur
deux, des œdèmes au niveau de la tête et des jarrets, des boiteries par gonflement des pieds,
des ulcères dans la bouche, des écoulements de liquide par le nez et par la bouche, des
26
affections oculaires, une irritation du mufle, de lʼabattement, un amaigrissement,
dʼimportantes chutes de production lactée. D’autres signes peuvent également apparaître : une
congestion des muqueuses buccales, des ulcères aux naseaux, une rougeur des mamelles et
des pis (appelés trayons) pouvant déboucher sur des ulcérations.
Parfois, des avortements spontanés ou une momification fœtale et des malformations chez les
veaux nouveau-nés sont observés
Même si les bovins souffrent moins de la FCO que les moutons, ils sont des réservoirs de
virus parce quʼils présentent une virémie plus longue que celle observée chez les ovins.
Ils pourraient jouer un rôle dans la prolifération du diptère vecteur car certaines espèces de
culicoïdes présentent des préférences dʼhôtes (ruminants, chevaux, faune sauvage)
Chez les caprins, les individus contaminés sensibles présentent quelques problèmes
pulmonaires par surinfection ou une faiblesse générale au moment de la multiplication du
virus. La guérison est souvent spontanée, rapide et complète.

La Brucellose
La brucellose est une maladie infectieuse, contagieuse, commune à de nombreuses espèces
animales et à l'Homme, due à des bactéries du genre Brucella (six espèces :B. abortus,B.
melitensis, B. suis,B. neotomae,B. ovis et B. canis, au seins desquelles plusieurs biovars
peuvent être individualisés.
Sa répartition géographique est mondiale et de multiples espèces animales (ruminants, suidés,
carnivores, rongeurs, etc.) peuvent être infectées naturellement.
Le terme Brucella fut choisi en hommage à BRUCE, médecin militaire à MALTE qui isola en
1887 les premières souches de cet agent pathogène de la rate de soldats britanniques décédés
d'une "Fièvre de Malte" (décrite aussi sous le nom de "fièvre ondulante, "fièvre
méditerranéenne" ou "mélitococcie").
La maladie est due à différentes bactéries appartenant au genre Brucella qui infectent
généralement une espèce animale spécifique. Toutefois, la plupart des espèces de Brucella
sont également capables d’infecter d’autres espèces animales.
La maladie touche les bovins, les porcs, les ovins et les caprins, les équines, les camélidés et
les chiens. Elle peut également atteindre d’autres ruminants, certains mammifères marins et
l’homme.
Chez les animaux, la maladie se manifeste par des avortements ou par un échec de la
reproduction. Généralement, les animaux guérissent et réussiront à donner naissance à une
descendance vivante après un premier avortement, mais ils peuvent continuer à excréter la
bactérie.

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La brucellose bovine (B. abortus), la brucellose ovine et caprine (B. melitensis) et la
brucellose porcine (B. suis) sont des maladies qui figurent dans le Code sanitaire pour les
animaux terrestresde l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) et qui doivent être
notifiées à l’OIE (Code sanitaire pour les animaux terrestresde l’OIE).
- Chaque espèce de Brucella infecte préférentiellement un hôte donné :
-B. melitensis est typiquement l'agent de la brucellose des petits ruminants ("mélitococcie") ;
ses biovars ne diffèrent que par leurs propriétés in vitro et non par leur pouvoir pathogène.
C’est aussi l’espèce la plus pathogène pour l’Homme.
- B. abortus cause l' "avortement épizootique des bovins" ; comme dans le cas précédent, ses
biovars ne diffèrent que par leur propriétés in vitro.
-B. suis rassemble 3 biovars (biovars 1, 2 et 3) qui infectent principalement le porc. Le biovar
2 est également l'agent de la brucellose du lièvre. Le biovar 4 est responsable de la brucellose
du renne et du caribou et le biovar 5 a été isolé chez des petits rongeurs en URSS.

-B. neotomae n'a été isolé que sur des petits rongeurs muridés (Neotoma lepida) des régions
désertiques de l'Utah aux Etats-Unis.
-B. ovis est l'agent de l'"épididymite contagieuse du bélier"
-B. canis est responsable de la brucellose canine.
-D’autres Brucella ont même été isolées chez des mammifères marins.
Importance

La brucellose est une maladie contagieuse des animaux d’élevage ayant un impact
économique important.
 d’une part à la fréquence et la gravité des cas humains contractés à partir de l'animal et
de ses productions, une zoonose majeure,
 d’autre part à ses conséquences économiques en élevage : pertes de production
(avortements, stérilités, pertes en lait...) et entraves aux échanges commerciaux
d’animaux et produits dérivés.
L’importance de la Brucellose tient à la faible capacité de reproduction qu’elle génère en
raison des avortements, de l’infertilité, de la rétention placentaire, de mort-nés ou de la mise
bas d’une progéniture faible. Elle est à l’origine de pertes économiques importantes pour les
éleveurs de vaches laitières, d’ovins, de caprins et de porcs.
3. Répartition géographique
Où trouve-t-on la maladie ?
L’incidence la plus élevée est constatée au Moyen-Orient, dans la région de la Méditerranée,
en Afrique subsaharienne, en Chine, en Inde, au Pérou et au Mexique. Actuellement, les pays
28
d’Asie centrale et d’Asie du Sud-Est enregistrent la plus forte augmentation du nombre de
cas.
Plusieurs pays d’Europe occidentale et septentrionale, le Canada, le Japon, l’Australie et la
Nouvelle-Zélande semblent être indemnes de l’agent causal.
On presentera deux entités de brucellose les plus importantes : brucellose bovine et
brucellose des petits ruminants
Agent pathogène

Les brucelles sont des bactéries à Gram négatif appartenant toutes au genre Brucella. Elles
sont réparties en huit espèces : B. abortus, B. melitensis, B. suis, B. canis, B. neotomae, B.
ovis, B. pinnipediae et B. cetacea. Certaines espèces sont des pathogènes avérés pour
l’homme et se subdivisent en plusieurs biovars, avec une pathogénicité variable.

Brucella est un petit coccobacille à Gram négatif, immobile, non sporulé, non capsulé et
aérobie strict. Les Brucella sont des bactéries à développement intracellulaire facultatif.
Résistance physico-chimique
•Sensibilité aux désinfectants: sensible à de nombreux désinfectants – hypochlorite de
sodium à 1%, éthanol à 70%, solutions d'iode et d'alcool, glutaraldéhyde, formaldéhyde ;
Un traitement chimique est cependant recommandé pour la désinfection des locaux. Le xylène
(1ml/l) et la cyanamide calcique (20 Kg/m) sont efficaces sur le lisier en 2 semaines. Enfin,
un traitement d’une heure à l’hypochlorite de sodium (2.5 %), à la soude caustique (2-3 %), à
la chaux éteinte à 20 %, ou par une solution de formaldéhyde à 2 %, permettent la
destruction des Brucellasur les surfaces contaminées
•Inactivation par les moyens physiques: sensible à la chaleur humide (121°C pendant au
moins 15 minutes) et à la chaleur sèche (160-170°C pendant au moins 1 heure) ;
Les Brucella sont néanmoins sensibles à la chaleur et sont détruites par pasteurisation ou
traitement du lait pendant plus de 30 minutes entre 60 et 70° C. Les matériels contaminés
peuvent être désinfectés par vapeur à haute pression
•Survie à l’extérieur de l’hôte: dans les carcasses et organes : jusqu'à 135 jours ; sur du
papier : 32 jours ; au sol : 125 jours ; dans le sang à 4°C : 180 jours.
Pathogenèse
Après la contamination cutanéo-muqueuse ou digestive, les bactéries migrent par voie
lymphatique jusqu'au premier relais ganglionnaire où elles se multiplient (phase
d’incubation). Elles sont ensuite disséminées par voie sanguine (bactériémie caractérisant la
présentation de la phase aigüe) avec un tropisme particulier pour les cellules dusystème

29
réticuloendothélial. Les organes les plus touchés sont les ganglions, le foie, la rate, le tissu
osseux, ou encore les organes génitaux, dans lesquels vont se constituer des foyers bactériens
intracellulaires entourés d'une 22réaction inflammatoire histio-monocytaire et lymphocytaire.
A ce stade de primo-invasion aigue, les hémocultures sont souvent positives. L’apparition
d'anticorps sériques et spécifiques (IgG, IgM, IgA), à partir de la deuxième semaine va
s'opposer, en partie, au développement de l'infection ce qui explique que même sans
traitement la symptomatologie clinique va diminuer.
Le processus infectieux peut par la suite évoluer vers la phase subaiguë avec l’apparition d’un
ou plusieurs foyers secondaires. Cette infection tissulaire se traduit par une réaction cellulaire
entraînant l’apparition de granulomes limités par une réaction cellulaire lympho-
plasmocytaire disposée en couronne
.
Transmission de la brucellose
Les animaux adultes brucelliques peuvent excréter la bactérie toute leur vie dans le lait,
l'urine, les sécrétions génitales. Cette excrétion est maximale au moment de l'avortement ou
de la mise bas.
La contamination inter-animale se fait donc essentiellement :
 Par contact avec des tissus (avorton, placenta…) ou sécrétions (sécrétions génitales,
lait, urine…) de l'animal infecté.
 Par contact ou inhalation d'aérosols d'un environnement souillé et non désinfecté.
 Par voie sexuelle : La transmission de la mère au foetus ou au nouveau-né est
possible.
Populations à risque :

 Groupes à risque de développer la maladie :


La brucellose est une maladie essentiellement professionnelle touchant les personnes qui ont
des activités exposantes, tels que :
 Les éleveurs et vétérinaires surtout lors d'une mise bas ou d'un avortement ;
 Les ouvriers d'abattoir (manipulation de carcasses ou d'abats) ;
 Les équarrisseurs ;
 Le personnel des laboratoires de microbiologie (manipulation des cultures) ;
 Les chasseurs.
 Groupes à risque de développer des formes graves :
Les personnes atteintes de valvulo pathies cardiaques ont un grand risque de développer des
formes graves de brucellose (endocardites).
30
 Grossesse et allaitement :
Chez la femme enceinte, la brucellose peut être à l’origine d’avortements, d’accouchements
prématurés ou de morts in utero, particulièrement durant le premier trimestre de la grossesse.
De rares cas de transmission à des nourrissons par allaitement maternel ont été rapportés.
Manifestation clinique

Généralement, la maladie est bénigne, l’animal infecté présentant peu de signes avant
l’avortement.
On peut observer une tuméfaction des testicules chez les mâles et parfois les bactéries se
logent dans les articulations, provoquant une arthrite.
Chez le cheval, la maladie se manifeste sous la forme d’un mal de garrot ou mal de nuque, qui
se traduit par un gonflement de l’encolure ou du dos.
Les juments gestantes peuvent avorter ou les nouveau-nés peuvent être faibles et vulnérables.
Prophylaxie

 LA PROTECTION DES ELEVAGES SAINS


La prophylaxie de la brucellose bovine sanitaire est fondée sur la surveillance sérologique
des cheptels indemnes, le dépistage et l’assainissement des cheptels infectés.
 DECLARATION DES AVORTEMENTS
Les avortements et toute affection de l’appareil génital mâle sont obligatoirement déclarés aux
services vétérinaires et font l’objet, dans les meilleurs délais, de prélèvements effectués par le
vétérinaire et destinés à la recherche bactériologique et sérologique de la brucellose. Lorsque
ces signes sont associés à un isolement de Brucella ou à un résultat sérologique positif, les
animaux sont considérés comme atteints de brucellose réputée contagieuse (BRC).
 QUALIFICATION ET SURVEILLANCE DES CHEPTELS SAINS
Un cheptel bovin est qualifié officiellement indemne de brucellose, si aucune réaction
sérologique n’a été observée au cours de deux séries d’EAT espacées de 6 mois à 1 an.
La surveillance des cheptels laitiers est réalisée par un contrôle sur le lait de tank par
RT, confirmé, s’il est positif, par ELISA dans les zones à dépistage mensuel et par RT ou/et
ELISA dans les zones à dépistage trimestriel (prévalence très faible).
La surveillance des cheptels allaitants est réalisée par un contrôle annuel en EAT des animaux
adultes de l’exploitation.
 CONTROLE DES MOUVEMENTS D’ANIMAUX
Seuls les animaux issus de cheptels indemnes ou officiellement indemnes sont admis à
transhumer ou à être introduits temporairement ou définitivement dans un autre cheptel.

31
Les animaux faisant l’objet d’une transaction commerciale doivent, en plus, être soumis
individuellement à un contrôle sérologique par EAT et FC (ou ELISA) dans les 15 jours
suivant la livraison. Ils doivent également être accompagnés du document sanitaire officiel
précisant le statut du cheptel d’origine. En cas de résultat positif, il y a rédhibition, c’est à dire
annulation de fait de la vente.
 L’ASSAINISSEMENT DES ELEVAGES INFECTES
Les exploitations infectées, identifiées lors de la surveillance, lors d’un contrôle
d’introduction ou à l’occasion d’un avortement, sont placées sous haute surveillance des
services vétérinaires (sous arrêté préfectoral de déclaration d’infection lors de BRC).
L’exploitation est séquestrée et tout mouvement d’animaux interdit. Un vide sanitaire des
pâtures contaminées d’au moins deux mois doit être respecté.
Les animaux identifiés comme infectés au moyen d’une épreuve sérologique (EAT et
ELISA), bactériologique sont isolés, marqués (1 ou 2 perforations à l’oreille gauche) et
abattus dans un délai d’un mois. Après désinfection, les animaux restants subissent des
contrôles sérologiques jusqu’à l’obtention d’une nouvelle qualification.
 COMPENSATIONS FINANCIERES
L’Etat apporte une aide financière pour l’assainissement des cheptels infectés, pour le
dépistage et l’abattage des animaux positifs.
Réactions sérologiques faussement positives (“atypiques”) : Depuis 1990, les réactions
sérologiques faussement positives (RSFP) en brucellose bovine, liées vraisemblablement à
une infection des animaux par Yersinia enterocolitica O:9, sont devenues très fréquentes sur
l’ensemble du territoire. Malgré leur grande spécificité, tous les tests sérologiques classiques
pratiqués sur le sang (EAT,FC,ELISA) croisent fortement au plan antigénique avec celui de
Y.enterocolitica O:9 et sont susceptibles de donner des RSPF. Très généralement, ces
réactions ne concernent qu’un nombre très faible d’animaux (1 ou 2 animaux dans 80 % des
cas). Elles touchent préférentiellement les animaux jeunes (de 1 à 3 ans) et disparaissent le
plus souvent rapidement (en moins d’un mois dans 60 % des cas). Les RSFP constituent un
handicap majeur pour la conduite de la prophylaxie car il est désormais impossible d’établir
un diagnostic de certitude sur la base des résultats sérologiques réalisés sur un seul
prélèvement. L’utilisation d’examens complémentaires insensibles aux RSFP (RT,ECA
“Epreuve Cutanée Allergique à la brucellose”, recherche bactériologique) à l’échelle du

troupeau est alors indispensable pour identifier ou écarter avec plus de certitude l’infection
brucellique.
 Mesures de lutte en cas d'infection

32
La lutte est réglementée par le code rural :
 Mise sous surveillance du cheptel (animaux, bâtiments, lait et produits laitiers…).
 Séquestration, isolement des animaux malades, mesures de désinfection des locaux
d'élevage, des effluents contaminés.
 Abattage des animaux contaminés et éventuellement, abattage du troupeau.
 Interdiction de vente du lait cru ou du fromage frais de ces exploitations.
 Traitements des effluents : la bactérie Brucella est excrétée dans les déjections.
 Fumier : bâchage, compostage ou inactivation chimique par cyanamide calcique

2. Maladies parasitaires

33
Fasciolose
Introduction
C'est une zoonose causée par un trématode, Fasciola hepatica, localisé à l'état adulte dans les
voies biliaires de nombreux herbivores et occasionnellement de l'homme. La fasciolose est
une zoonose cosmopolite, présente dans toutes les régions d'élevage. Dans le monde, les pays
connus comme ayant une forte prévalence sont l'Egypte, l'Iran, l'Argentine, les pays andins.

La fasciolose, parfois aussi appelée fasciolase ou distomatose hépatique, est une


helminthose hépato-biliaire provoquée par la migration dans la parenchyme hépatique des
formes immatures, puis par la localisation dans les voies biliaires des formes adultes d'un
trématode hématophage de la famille des Fasciolidés et du genre Fasciola. En Europe ce
parasite est Fasciola hepatica, en Afrique et en Asie il s'agit de Fasciola gigantica.

Cette maladie touche principalement les ovins, les bovins et les ragondins, mais d'autres
animaux tels le cheval, le porc, la chèvre, les ruminants sauvages ou même l'Homme peuvent
être affectés dans une moindre mesure.

En élevage bovin et ovin, les infections à Fasciola provoquent des pertes économiques
importantes dues à la mauvaise qualité de la viande, à la perte de production laitière et à la
saisie des foies détruits.

Importance

L’impact économique de l’infection par la grande douve est lié aux facteurs suivants (pertes
ou lésions) :

 Mort des animaux (surtout caprins et ovins) présentant une infection aiguë due à un
nombre élevé de douves.
 Gain de poids sous-optimal et diminution de la quantité et/ou de la qualité de la
viande, du lait et de la laine chez les bovins, les caprins et les ovins infectés
chroniques.
 Saisie ou déclassement des foies malades dans les abattoirs.
 Coût du vermifuge à visée préventive ou curative, également lié à l’incidence
croissante des résistances aux traitements médicamenteux.

 Problèmes liés au bien-être animal.

34
 Zoonose.

Même s’il est difficile de quantifier les pertes économiques liées à certains de ces facteurs, les
coûts associés aux infections par la grande douve pour l’industrie agricole ont été estimés à
environ 3 milliards de dollars par an dans le monde.

Le parasite
Fasciola hepatica ou grande douve du foie est un vers plat appartenant à l’Embranchement
des Plathelminthes, Classe des Trématodes, Famille des Fasciolidés. Ce ver est foliacé, long
de 2 à 3 cm et large de 1 à 1,5 cm. Il est de couleur marron clair. Une ventouse buccale est
présente sur la partie antérieure de ce parasite au niveau d’un rétrécissement formant le cône
céphalique. Une ventouse ventrale musculeuse permet à la douve de se fixer. Le tégument est
recouvert d’épines orientées vers l’arrière. Le tube digestif de Fasciola hepatica est constitué
de la ventouse buccale, point de départ de l’appareil digestif, suivi d’un pharynx musculeux
puis d’un œsophage. Il se termine par un intestin ramifié en de nombreux diverticules
aveugles : les caeca. Il n’y a pas d’anus.
Au stade adulte, la douve est hématophage;ses formes immatures sont histophages. La grande
douve est un ver hermaphrodite ; l’appareil génital mâle est constitué de
2 testicules suivi chacun d’un canal déférent ; l’appareil génital femelle est constitué d’un
seul ovaire aboutissant à un atrium génital commun aux deux appareils génitaux

35
36
37
2.1.4 Cycle biologique********************************

Le cycle évolutif de la grande douve du foie est bien connu depuis les études de Leuckart
(1883) et de Thomas (1883). Il est résumé à la figure 1. Les œufs sont pondus par les formes
adultes dans les canaux biliaires des hôtes définitifs. Ils ont une forme elliptique , une couleur
jaunâtre , des dimensions approximatives de 130 à 150 μm sur 70à 90 μm
Les œufs sont éliminés par la bile et se retrouvent dans les fèces avant d’être rejetés avec eux
dans le milieu extérieur. Pour qu’ils puissent poursuivre leur développement, il faut:
 un délitage des matières fécales (pluie, piétinement des animaux...),
 une atmosphère suffisamment humide et aérée,
 une température comprise entre 10 et 30 ° C,
 de la lumière.
Après une incubation de trois semaines, le miracidium, larve mobile, est libéré de l’œuf. Pour
poursuivre son évolution, cette larve de première génération doit rapidement pénétrer dans un

mollusque spécifique: Limnaea truncatula ou limnée tronquée. La rencontre du mollusque


est favorisée par:

 un phototropisme positif du miracidium, le poussant à aller vers les zones ensoleillées


et à la surface de l’eau, lieu où vivent habituellement les limnées,
 un chimiotropisme exercé par les limnées elles-mêmes.
Limnaea truncatula est un Mollusque Gastéropode Pulmoné mesurant 6 à 10 mm de hauteur
et 3 à 5 mm de largeur, à l’état adulte. Elle vit préférentiellement sur des petites plages de
boue, des endroits humides et pénètre dans l’eau pour se nourrir d’algues.
Géographiquement, la limnée tronquée se rencontre à peu près partout dans les pays tempérés,
des zones de plaines aux régions plus montagneuses tant que ses exigences écologiques sont
satisfaites concernant l’humidité, la lumière, la température et la nature du sol
La durée de vie des limnées est de 6 à 12 mois ; elles survivent à des températures comprises
entre 0 et 28° C ; elles sont actives entre 10 et 20°C. En conditions défavorables, les limnées
entrent en état de dormance et peuvent survivre ainsi sur de longues périodes avant de
reprendre une vie active lorsque les conditions redeviennent favorables. Toutefois, cet état de
dormance semble abaisser leur potentiel de survie sur la période favorable qui suit.
L’évolution de la cercaire sur son support s’effectue de la façon suivante:
la queue se détache, le corps devient sphérique, une substance visqueuse l’entoure et forme,
après solidification, un kyste protecteur très adhérent au support. On se trouve alors au stade
38
métacercaire, élément infestant. Sa durée de vie varie suivant les conditions climatiques
(notamment température, humidité)(Meek etMorris, 1979). L’enveloppe formée par la
substance visqueuse constitue une protection pour la métacercaire contre le froid, la chaleur
et, dans une moindre mesure, la sécheresse.

l’infestation
L’épidémiologie de la maladie est influencée par les habitudes au pâturage des animaux. En
effet, le risque d’infection est plus élevé chez les animaux broutant dans les zones
marécageuses et les environnements légèrement acides appréciés par la limnée qui est l’hôte
intermédiaire de la douve. Les longues saisons humides sont généralement associées à un taux
plus élevé d’infection. Il est cependant plus probable que les moutons ingèrent une quantité
importante de kystes au cours des périodes sèches suivant une saison humide. Ce phénomène
s’explique par la diminution des pâturages disponibles, ce qui force l’animal à brouter dans
des zones marécageuses ou des zones asséchées, l’exposant ainsi à une végétation contenant
un nombre considérable de larves enkystées appelées métacercaires.

L’infection a lieu suite à l’ingestion des métacercaires présentes sur les végétaux des
pâturages contaminés. L’entrée en contact avec le pH gastrique acide, la température, les
concentrations en CO2 et la présence de bile dans le duodénum sont autant de facteurs
contribuant à faire sortir les formes immatures de leurs kystes ; le parasite se libère de
l’enveloppe kystique métacercaire et migre à travers la paroi intestinale vers la cavité
péritonéale, avant de se diriger vers le foie en y pénétrant via la capsule hépatique. Les jeunes

douves nouvellement libérées de leur kyste ne se nourrissent pas encore à ce stade, mais
commenceront quelques jours plus tard (entre 4 et 6 jours) après avoir atteint le parenchyme
hépatique. Les formes immatures présentes dans le tissu hépatique constituent le stade
pathogène. La plupart des moutons présentant une infestation massive meurent pendant cette
phase d’infection aiguë, suite à une hémorragie interne, une anémie et un dysfonctionnement
hépatique. Les jeunes douves continuent leur migration et « labourent » un sillon dans le tissu
hépatique pendant une période pouvant atteindre 4 à 6 semaines, se nourrissant de tissu
hépatique et de sang, avant de finir par trouver les canaux biliaires dans lesquels elles
deviendront adultes au cours des 4 semaines suivantes. Les douves adultes peuvent vivre dans
ces canaux pendant des années en se nourrissant de sang, ce qui entraîne de graves lésions
hépatiques et une anémie due aux pertes sanguines engendrées.

Nous allons parle de 3 périodes à risque de contamination des bovins par Fasciola hepatica :
39
-infestation de printemps

-infestation de début d’été

-infestation de fin d’été – automne.

Ceci est évidemment à moduler en fonction des données climatiques du lieu considéré mais
aussi de l’année (année sèche ou plus humide)
 L’infestation de printemps
C’est, dans l’année, le début de la présence des premières métacercaires infestantes provenant
soit de la population de métacercaires ayant survécu à l’hiver, soit de cercaires issues de
limnées parasitées transhivernantes ; les bovins, après une saison passée à l’étable ou au pré
avec comme fourrage principal le foin ont un goût particulier pour l’herbe à cette saison. La
quantité d’herbe produite par la forte poussée de la végétation à cette période de l’année limite
le pâturage des zones à risque par les animaux et limite la probabilité de rencontre des
métacercaires et des bovins et donc la contamination de ces derniers. Ceci est renforcé par le

faible nombre d’éléments infestants présents ; on est à la période de reprise d’activité pour les
limnées.
L’infestation de printemps n’est donc pas une infestation quantitativement importante.
 L’infestation de début d’été
A cette période, la pousse de la végétation est ralentie. L’herbe se fait plus rare ; les animaux
vont avoir tendance à se rapprocher des zones qu’ils pouvaient avoir jusque là délaissées i.e.
les zones humides et se rapprochent en même temps des zones d’habitat des limnées et donc
d’une possible consommation de métacercaires. La pratique du surpâturage exacerbe ce
risque.
D’après les études menées par Mage (1989), ce n’est cependant pas la période durant laquelle
s’effectue la plus forte contamination.
 L’infestation de fin d’été – automne
Elle concerne les animaux jusqu’à la rentrée à l’étable; sur cette période, l’herbe n’atteint pas
son abondance du printemps et l’humidité redevient suffisamment favorable pour que les
limnées infestées s’éloignent de leurs zones de vie permanente et libèrent à cette occasion des
cercaires. Les bovins vont se rapprocher des zones humides qu’ils avaient jusque là plus ou
moins délaissées, où l’herbe est plus abondante. Par ailleurs, le nombre de limnées s’est accru
tout au long de la belle saison; le nombre de limnées parasitées s’est accru en proportion. On
se trouve donc avec une charge élevée en éléments infestants sur les végétaux. Tous ces
40
facteurs contribuent à faire de cette période, la période majeure de contamination comme a pu
le montrer Mage en 1989 dans son étude menée sur l’infestation naturelle des veaux sous la
mère ; alors que moins de un animal sur deux (44 %) est infesté après la belle saison, tous les
animaux (100 %) le sont à la rentrée en étable en novembre.
Cette période de fin d’été – automne constitue donc une période privilégiée pour l’infestation
des bovins.

Symptômes

L’infection clinique par la douve chez le mouton peut être aiguë, subaiguë ou chronique.

La fasciolose aiguë débute soudainement 5 à 6 semaines après l’ingestion d’une quantité


importante de métacercaires sur une période de temps courte. Ces métacercaires libèrent de

nombreuses douves immatures qui migrent dans le parenchyme hépatique. Cette forme
entraîne souvent la mort brutale de l’animal sans aucun signe clinique avant-coureur. La
migration des formes immatures entraîne une atteinte et une fibrose considérables du tissu
hépatique. La plupart des cas de fasciolose aiguë surviennent en automne après l’ingestion des
œufs excrétés au cours de l’hiver ou du printemps précédents. Cependant, certaines
métacercaires survivent à l’hiver de l’année précédente (larves trans-hivernantes) ce qui peut
expliquer la tendance accrue aux infections précoces chez les moutons durant les mois
d’hiver. La consommation importante de métacercaires requise pour déclencher une infection
aiguë est influencée par les conditions climatiques saisonnières, et l’absence de mesures de
lutte contre les douves au moment opportun vient encore accroître ce risque.

La fasciolose subaiguë s’observe la plupart du temps de la fin de l’automne au printemps,


entre 6 et 10 semaines après l’ingestion de métacercaires. Le nombre de métacercaires ingéré
41
est plus faible et l’ingestion a lieu sur une période plus longue par rapport à une infection
aiguë. L’apparition de la maladie n’est par conséquent pas aussi rapide qu’en cas d’infection
aiguë et son issue n’est pas aussi fatale. Les moutons malades peuvent présenter des signes
cliniques 1 à 2 semaines avant de mourir. Le parenchyme hépatique contient un nombre
important de formes immatures, mais ce nombre est néanmoins moins élevé qu’en cas
d’infection aiguë. Les douves se développent et coloniseront les principaux canaux biliaires
une fois adultes.

La fasciolose chronique s’observe généralement à la fin de l’hiver et au début du printemps,


et constitue la forme la plus courante de l’infection. Elle est due à la présence de douves
adultes dans les canaux biliaires : elles se nourrissent de sang ce qui entraîne une anémie et
une éventuelle obstruction des canaux biliaires. L’animal malade devient progressivement
anémique au fur et à mesure que l’activité de la douve adulte s’accroît, et d’autres signes
peuvent apparaître, comme un œdème ou un gonflement sous-glossien (« signe de la
bouteille »). L’animal peut mourir en cas d’anémie grave ou de manipulations ou
interventions susceptibles d’augmenter son stress.

Diagnostic

Les méthodes suivantes peuvent être utilisées pour déterminer la présence de douves du foie
dans un élevage ou un troupeau, les deux premières méthodes étant probablement les plus
fréquentes.

 Examen clinique à la recherche de signes manifestes d’une infection par la douve

Les formes aiguë et chronique de la fasciolose sont dues à la présence de différents stades de
Fasciola hepatica dans le foie : par conséquent, différents signes cliniques peuvent être
présents à différents moments du cycle de vie du parasite. La connaissance de ce cycle
facilitera le diagnostic au moment opportun.

Fasciolose aiguë :

 Survient essentiellement chez le mouton 5 à 6 semaines après l’ingestion d’un nombre


important de métacercaires.
 Due à la destruction du parenchyme hépatique par une quantité importante de jeunes
douves se nourrissant activement de tissu et de sang.

42
 Le dysfonctionnement hépatique et l’hémorragie interne qui en résultent peuvent
entraîner la mort soudaine des jeunes moutons à la fin de l’été et en automne.

Parmi les signes cliniques observés, citons l’abattement général, un affaiblissement, la perte
d’appétit, la pâleur et œdème des muqueuses et des conjonctives, et la douleur à la palpation
dans la zone du foie.

Fasciolose chronique :

 Due à l’ingestion par le mouton d’un nombre moins élevé de métacercaires sur une
période plus longue.
 Le risque de voir l’animal mourir est moins important mais une fasciolose chronique
apparaît.

 Parmi les signes cliniques observés, citons la pâleur des membranes due à une anémie,
la perte de poids et souvent, l’apparition d’un œdème sous-glossien (« signe de la
bouteille »).

Le mouton perd souvent sa laine par plaques et l’arrière-train de l’animal est en permanence
souillé en raison d’une diarrhée chronique. Cela peut attirer les mouches qui déposent des
œufs sur la laine souillée et des asticots peuvent alors envahir la zone.

 Coproscopie

La détection d’œufs dans les selles peut permettre de confirmer un diagnostic d’infection
chronique par la douve du foie. Les œufs sont généralement brun-jaune, operculés (ils
possèdent un « bouchon » ou opercule à l’une de leurs extrémités), avec une paroi fine et
contiennent un miracidium (larve) qui finit par émerger. Les œufs de douves se retrouvent
uniquement dans les selles des animaux présentant une infection chronique, chez lesquels les
parasites adultes sont déjà bien établis dans les canaux biliaires. Ils peuvent rarement être
détectés moins de 10 semaines après l’infection initiale. Par conséquent, en présence d’une
infection aiguë ou précoce des canaux biliaires, les selles ne contiennent aucun œuf et le
diagnostic repose alors sur des arguments cliniques ou immunologiques. En outre, le nombre
d’œufs contenus dans les échantillons de selles ne reflète pas forcément de manière précise la
quantité de douves présentes dans les canaux biliaires. Les œufs peuvent être excrétés de
manière intermittente par l’hôte : il est ainsi possible que les échantillons individuels de selles
contiennent peu d’œufs malgré le nombre élevé de parasites dans le foie. L’utilisation d’un
43
vermifuge comme l’albendazole par exemple, peut temporairement interrompre la production
d’œufs par les parasites sans pour autant les éliminer ni entraîner leur expulsion de
l’organisme de l’hôte.

 Bilan biochimique des enzymes plasmatiques associées aux lésions hépatiques

En cas de fasciolose aiguë, le bilan hématologique met en évidence une anémie compatible
avec d’importantes pertes sanguines et une hémorragie interne, une éosinophilie et une
hypoalbuminémie. Dans la forme chronique, le bilan sanguin révèle une anémie compatible
avec une régénération active des cellules sanguines dans la moelle osseuse, associée à une
hypoalbuminémie et une éosinophilie. Il existe une augmentation de la concentration sanguine
de nombreuses enzymes sériques indicatrices de lésions du tissu hépatique.

 Sérologie à la recherche d’anticorps anti-Fasciola spécifiques dans le sang ou le


lait
 Identification d’antigènes spécifiques de Fasciola dans les selles

Des tests ont récemment été mis au point pour permettre la détection de ces antigènes, appelés
coproantigènes, dans des échantillons de selles individuels ou des mélanges d’échantillons de
selles provenant de groupes d’animaux.

Prévention

 Conduite de l’exploitation

De nombreuses options, parmi lesquelles la clôture des zones humides (gîtes à limnées), le
fait d’éviter de laisser les animaux brouter près de zones humides pendant les périodes à haut
risque et d’éviter la rotation des pâturages, ont été suggérées mais ne sont peut-être pas
applicables et restent par conséquent peu utilisées.

 Contrôle des limnées, hôtes intermédiaires

Il est impossible d’éradiquer complètement les populations de limnées à l’aide de méthodes


chimiques ou biologiques et cette pratique n’est plus utilisée : en effet, aucun produit n’est
fabriqué ni autorisé sur le marché. En outre, l’utilisation de molluscicides serait aujourd’hui
considérée comme inacceptable d’un point de vue écologique. Le drainage des zones
marécageuses abritant les limnées pourrait constituer une autre solution mais son coût est
prohibitif et les exploitations pourraient faire l’objet de contrôles environnementaux ; par
44
conséquent, cette option est une fois encore rarement utilisée

 Les molécules utilisées dans la lutte contre la fasciolose


Il existe un certain nombre de substances fasciolicides à mode d’action et à cible (douves
adultes ou immatures) différents. Nous passerons en revue les modes d’action et les cibles des
principes actifs disponibles pour traiter les animaux contre une infestation à Fasciola hepatica
puis nous verrons le mode d’action des salicylanilides, famille à laquelle appartiennent le
closantel et l’oxyclozanide (Fairwaether et Boray, 1999).

Hormis les salicylanilides, il existe la famille des phénols halogénés(bithionol – nitroxinil),


les benzimidazoles (albendazole – triclabendazole) et les sulfonamides (le clorsulon).
Les phénols halogénés ont une bonne action adulticide. Ils ont en général une action
médiocre sur les formes jeunes. Seul le nitroxinil agit bien sur les immatures de 6 semaines.
Ils induisent une paralysie spastique, un découplage de la phosphorylation oxydative et ont
aussi une action sur les organes reproducteurs, surtout l’appareil reproducteur mâle.
Il n’existe aucun vaccin contre la grande douve. Par contre, la molécule Triclabendazol est
efficace contre la grande douve et autorisée pour les bovins à viande et laitiers hors lactation.
Mais des résistances à cette molécule ont été décelées. D'autres molécules comme Clorsulon,
Oxyclozanid, Alben-dazol et Netobimin n'agissent, en général, pas contre les stades larvaires
de la douve et ne sont donc recommandés que dans certains cas.
Afin de maintenir les animaux en bonne santé, on recommande des mesures préventives pour
éviter les infestations :
 Les endroits humides et marécageux doivent être évités.
 Eviter que les animaux s’abreuvent dans les cours ou plans d’eau naturels. Il est
possible de prélever l'eau d'un ruisseau via un tuyau qui alimente le bassin des
animaux à condition que le tuyau reste parfaitement propre (sinon les hôtes
intermédiaires peuvent le coloniser).
 Barrer les alentours des ruisseaux, des plans d’eau et des marais.
 Maintenir les alentours des abreuvoirs au sec.
 Barrer les endroits humides des pâturages.
 Faucher et conserver les surfaces connues pour être infestées (les métacercaires ne
survivent que durant environ 4 semaines).

Toxoplasmose\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\

45
Généralité

Les toxoplasmes sont des parasites unicellulaires de l’Homme et de nombreux animaux, dont
le chat qui est l’hôte définitif (celui chez qui se produit une des formes de multiplication des
toxoplasme : la reproduction sexuée). L’homme se contamine par l’ingestion d’oocystes (les «
œufs » de toxoplasmes) présents dans des sols souillés par des matières fécales de chat ou par
consommation de viande contenant des toxoplasmes. En France, on estime que la moitié des
cas de toxoplasmose sont d’origine alimentaire. Les facteurs de risque principaux sont la
consommation de viandes insuffisamment cuite (surtout de mouton) et de crudités.

L’infection est le plus souvent inapparente. Les formes apparentes donnent une fièvre
modérée, un gonflement de ganglions, une mononucléose.

L’infection pendant la grossesse peut avoir des conséquences graves : avortement (surtout
pendant le premier tiers de la grossesse), anomalies neurologiques ou oculaires. Chez les
personnes dont l’immunité est compromise, une primoinfection ou la réactivation d’une
toxoplasmose ancienne peuvent conduire à des complications cérébrales ou oculaires.
Les toxoplasmes peuvent provoquer des avortements chez le bétail. La maladie est plus
fréquente chez les brebis que chez les chèvres ou les vaches.
Toxoplasma gondii est un protozoaire parasite intracellulaire obligatoire. Il est capable
d’infecter toutes les espèces à sang chaud avec une forte prévalence. Le cycle biologique de
T. gondii se divise en deux parties, un cycle sexué dans l’épithélium intestinal de l’hôte
définitif (chat et autres félidés) et un cycle asexué chez l’hôte inter- médiaire (toutes espèces à
sang chaud). Chez l’hôte définitif, le cycle se déroule dans les entérocytes et aboutit à
l’excrétion d’oo-cystes dans l’environnement. Après sporulation, les oocystes ren-ferment
deux sporocystes contenant chacun quatre sporozoïtes. Les hôtes intermédiaires se
contaminent par l’ingestion des oocystes sporulés, présents sur des végétaux, dans l’eau et
plus généralement dans l’environnement. Les sporozoïtes sont infectieux et après ingestion,
ils se transforment en tachyzoïtes, formes réplicatives du parasite. Les tachyzoïtes se
multiplient par division dans les cellules hôtes au sein d’une vacuole parasitophore. Après
plusieurs cycles de division, les tachyzoïtes font éclater leurs cellules hôtes et se propagent
dans les cellules adjacentes. Les tachyzoïtes infectent rapidement les organes adjacents, puis
des organes plus distants : chez la souris infectée par ingestion d’oocystes, des tachyzoïtes
sont retrouvés dans le cerveau six jours après l’infection (Dubey 1998).
Impact économique
L’impact économique de la toxoplasmose est manifeste chez les ovins. Les pertes ne
46
sont pas engendrées dans ce cas par la mortalité des adultes (pratiquement nulle), mais plutôt
par la mortalité périnatale. En effet, la maladie est responsable de près de 30% des
avortements observés en élevage de moutons (5). Dans les élevages bovins, les pertes

économiques engendrées par la toxoplasmose sont moindres.

Importance en santé publique


toxoplasmose congénitale est rarement mortelle, et seuls 10 à 15% des individus infectés
expriment des manifestations cliniques.
Malheureusement, la gravité de certaines de ces manifestations cliniques
(choriorétinite,hydrocéphalie, retard de développement mental...) handicape fortement les
enfants contaminés lors de la grossesse
Les cibles du Toxoplasme
Tous les animaux à sang chaud y compris les oiseaux peuvent s’infecter. Les kystes se
développent sept jours après l’ingestion d’oocystes ou de kystes. Les moutons, les chèvres et
les porcs sont les animaux d’élevage chez lesquels le plus grand nombre de kystes sont
retrouvés. Les bovins ne présentent que rarement de kystes, alors que la séroprévalence est
forte chez ces animaux et dans les conditions d’infection naturelle, aucun parasite vivant n’a
été retrouvé chez cette espèce. Le déclin dela séroprévalence chez l’homme corrélé à celui
chez les animaux de rente est en faveur de la prépondérance de la contamination humaine par
la voie alimentaire. Les végétariens stricts pré- sentent une séroprévalence moins élevée. En
France, la contamination humaine serait principalement due à la consommation de viande de
mouton, alors qu’aux USA elle serait due à celle de viande de porc (Dubey & Jones, 2008).
Chez le mouton et la chèvre, Toxoplasma gondii est responsable d’avortements et de mortalité
néo-natale.
Mode de Contamination

Pour ce qui est de la toxoplasmose, les herbivores contractent généralement la maladie en


ingérant des végétaux ou de l’eau contaminés par des matières fécales de chats ou de félidés
sauvages contenant des ookystes. Seule condition à la contamination, la sporulation des
ookystes, qui a lieu dans le milieu extérieur en 2 à 5 jours, lorsque les conditions

d’hygrométrie et de températures sont favorables. Les carnivores quant à eux, se


contaminent en ingérant de la viande contenant des kystes à bradyzoïte.
Prévention

47
Pour prévenir toute contamination de toxoplasmose, l’éleveur doit veiller à limiter le nombre
de chats présents sur l’exploitation. Ceci permet d’éviter une contamination de
l’environnement, et donc en particulier de la nourriture destinée aux animaux, par les matières
fécales potentiellement porteuses d’ookystes de T. gondii.
Dans le cas de la toxoplasmose et lors d’avortements, il est indispensable d’éliminer les
enveloppes fœtales et les avortons rapidement, pour limiter la contamination de chats ou
d’autres animaux. Il faut bien entendu éviter l’enfouissement de tout matériel contaminé,
l’incinération étant l à encore de rigueur pour bien faire
Il est important d’éviter le contact de chats avec les femelles gravides ; il est de plus
préférable de limiter les divagations de chats sur l’exploitation pour diminuer les possibilités
de contamination des pâtures. La lutte contre les insectes coprophiles, vecteurs d’ookystes,
s’ajoute aussi aux mesures à prendre pour endiguer au mieux les risques d’infestation.
Retenons enfin que le maintien d’une bonne hygiène dans un élevage, permet aux animaux de
présenter une résistance immunologique accrue aux agressions extérieures. Ainsi, un raclage
régulier des parties les plus souillées, un paillage fréquemment renouvelé et abondant de la
litière permettent aux animaux de développer un statut immunitaire plus satisfaisant.
La vaccination contre la toxoplasmose est possible en France chez les moutons.
Le vaccin utilisé, un vaccin vivant renfermant des tachyzoïtes de la souche atténuée S48, est
injecté par voie sous-cutané. La vaccination permet d’une part, de limiter le nombre de kystes
musculaires chez l’adulte, et, d’autre part, de limiter le nombre d’avortements ou de décès des
fœtus infectés. En effet, la vaccination n’empêche pas l’infection des fœtus, mais en réduit le
nombre d’issues fatales (28). Soulignons que cette vaccination induit une immunité pendant
au moins 18 mois.

48
Chapitre 2 : Notions sur l’hygiène de l’environnement d’élevage
(Bâtiment et matériel)

1. Rappels sur la conception des bâtiments d’élevage


I. Principes généraux de conception d’un bâtiment d’élevage
Avant de concevoir un bâtiment, il est nécessaire de prendre en compte une série de
considérations : économiques, environnementales, hygiénique, zootechniques,……….
1. Considérations économiques
Avant de concevoir un bâtiment, un diagnostic économique est nécessaire afin de déterminer
le niveau d’investissement à ne pas dépasser. Ce diagnostic englobe l’évaluation du cout du
projet et les gains réalisés doivent dépasser les charges.
2. Considérations environnementales
Des considérations environnementales s’imposent avant l’implantation et sont nécessaire pour
éviter des nuisances éventuelles ou des problèmes de pollution de l’environnement, par
exemple les distances d’implantation des bâtiments d’élevage par rapport aux habitations et

49
sources d’eau.
3. Considérations d’implantation
Le site doit être non accidenté à sol imperméable pour éviter la boue et résistant pour obtenir
des fondations solides. Il faut également prévoir les agrandissements éventuels. Le terrain doit
être dégagé et ombragé. Une source d’eau est indispensable. En l’absence d’électricité, un
groupe électrogène est nécessaire.
4. Considérations zootechniques
Les considérations zootechniques sont relatives aux normes imposées par les animaux qu’on
doit respecter pour pouvoir déterminer les dimensions des bâtiments. Certaines normes
dépendent du mode de conduite (type de stabulation, système d’affouragement …etc.) tandis
que d’autres sont liées aux problèmes de sécurité de l’homme et de l’animal.
La surface minimale nécessaire pour un bovin varie selon trois paramètres:
- L’espace nécessaire pour un animal couché.
- L’espace nécessaire pour les mouvements.
- L’espace individuel nécessaire.
5. Considérations d’hygiène
Différents dispositifs réglementaire sont mis en place depuis le début des années 90 en vue de
la maîtrise d’hygiène en élevage et de la qualité des produits qui sont devenus les fondements
de la confiance du consommateur. Les exploitations doivent disposer de bâtiments et
d’équipements adaptés aux mesures d’hygiène pour atteindre les objectifs de qualité.
6. Considérations climatiques
Le climat a un impact direct sur la productivité des animaux. C’est pour cette raison que la
connaissance du climat au niveau du site d’implantation est d’une grande importance.
En général, les éléments considérés sont :
- Le vent (intensité, direction dominante, types : frais, chaud, chergui…).
- Le régime des pluies (répartition dans l’année, quantités annuelles et saisonnières,
pluviosité).
- Régime des neiges (répartition dans l’année, quantités annuelles et saisonnières, quantités
par chute) (El Himdy, 1993).
- La température (moyenne, maximale et minimale, diurne et nocturne).
- L’hygrométrie (moyenne, variations hygrométriques).

7. Orientation
L’orientation du bâtiment est un élément important lors de sa conception. Selon le type de
bâtiment (semi-ouvert ou fermé) il devra être orienté de telle sorte que la surface offerte aux

50
vents dominants et aux pluies soit la plus faible possible et qu’il bénéficie d’un ensoleillement
maximal en hiver.

Pour les bâtiments semi-ouverts, on recommande que la façade ouverte soit orientée à l’Est
ou au Sud Est, ce qui minimise l’exposition aux vents, favorise un bon ensoleillement et
permet le maximum d’éclairement naturel et par conséquent le séchage rapide de la litière ce
qui améliore l’hygiène dans l’ensemble.

8. Ventilation
Dans une stabulation, la ventilation se fait normalement d’une façon naturelle ou « statique »
en combinant l’effet cheminée (évacuation de l’air chaud étant plus léger) et l’effet vent
(entrée de l’air par pression et sortie par dépression)(figure 01).

51
Figure 1. Ventilation naturelle dans un bâtiment

Pour une bonne aération, la mise en place des ouvertures est nécessaire, mais elles doivent
être bien disposées et correctement dimensionnées, permettant l’entrée et la sortie d’air . Il est
recommandé de placer les entrées d’air à 2 m du sol afin d’assurer une bonne aération tout en
protégeant les jeunes animaux.
Dans les étables de faible largeur (10 – 13 m), c’est l’effet vent qui assure principalement la
ventilation par entrée et sortie à travers des longs pans. En cas de bâtiment de largeur plus
importante, la mise en place d’ouvertures au niveau du toit complète l’effet vent. C’est donc
l’effet cheminée qui assure l’évacuation de l’air chaud et léger.
9. Eclairement, ensoleillement
Le soleil est un élément essentiel pour l’animal. Il favorise l’assimilation de la vitamine D,
facilite l’assèchement des bétons et des litières et améliore les conditions du travail.
La surface minimale d’éclairement est de 5% de la surface totale du bâtiment. Il est conseillé
de prévoir au niveau des murs une surface translucide de 03 à 02% et au niveau du toit de 8 à
10 % de la surface au sol .L’orientation optimale des ouvertures est l’Est et le Sud-est .

10. Matériaux de construction


Le choix des matériaux de construction est lié à leur pouvoir isolant, mais aussi à
l’importance des variations climatiques du lieu d’implantation.
Les éleveurs préfèrent les murs en briques et le toit en béton, mais ce type de construction
reste le plus cher.

Revêtement du sol
Le revêtement du sol doit être non toxique pour les bovins et résistant aux attaques chimiques,
détériorations, effets des nettoyeurs à haute pression, mordillement.
Le revêtement du sol doit être résistant, isolant, souple, chaud, imperméable afin de faciliter
52
le nettoyage et la désinfection, et non glissant pour ne pas causer des blessures.
Le béton est le matériau le plus utilisé pour le revêtement du sol. Il a l’avantage d’être
imperméable et résistant, mais il n’est pas un bon isolant. Le bois est isolant, mais absorbant.
Les sols en briques sont coûteux. La paille est très souvent utilisée comme litière pour les
animaux, surtout en hiver. La quantité journalière utilisée par animal est d’environ 2 à 3 kg, et
peut augmenter ou diminuer selon le prix.

Murs
 La terre : un bon isolant, son coût est très faible. Elle est déconseillée dans les zones
pluvieuses.
 Les briques : un bon isolant mais non résistant.
 Les pierres : caractérisées par l’isolation et la résistance.
Toitures
La toiture peut être conçue en aluminium, cependant elle présente l’inconvénient de
conduction thermique et donc elle est froide en hiver et chaude en été. C’est pour cette raison
que certains éleveurs utilisent les bottes de paille avec de l’eau pulvérisée sur le toit en été
afin de diminuer la chaleur à l’intérieur de l’étable.
Il existe d’autres matériaux de construction de toiture comme :
- Amiante ciment : ne nécessite pas un entretien important, mais lourd. Les plaques en fibro-
ciment se caractérisent par une pose rapide et économique, mais elles sont relativement
fragiles. Toutefois, ce matériau n’est plus autorisé dans les constructions du fait de son risque
cancérigène suite à la pénétration dans l’organisme par voie respiratoire.
- Terre : soutenue par une charpente en bois. Elle a un pouvoir isolant élevé.
- Béton armé : un bon matériau mais il est moins isolant et perturbe la ventilation. Il nécessite
un nombre supérieur d’ouvertures et une hauteur importante.

II. les types de stabulations


La stabulation est le mode de conduite où l’animal est élevé, à l’intérieur d’un bâtiment
(étable), où les différentes tâches sont réalisées. L’étable doit donc avoir les particularités de
construction et d’équipement qui facilitent l’activité d’élevage et offrent le confort à l’animal.
1. Stabulation entravée
Dans ce type de logement, les animaux sont attachés par des colliers ou des chaînes. Le sol est
paillé et il est possible de prévoir à l’arrière une aire de déjection .
La stabulation entravée est préconisée pour les faibles effectifs qui ne dépassent pas une
trentaine de têtes.

53
L’animal reste dans une stalle et a donc moins de liberté. Les activités d’affouragement, de
paillage, d’évacuation des déjections, de contrôle et de surveillance sont toutes effectuées à
l’intérieur du bâtiment.

 Les avantages de ce type de stabulation sont les suivants :


- Bonne visualisation des animaux.
- Individualisation des rations.
- Abri des intempéries pour climat rude.
- Gestion plus facile des stocks de fourrages.
- Assez faible consommation de paille.
- Pas de nécessité d’écornage (pas de compétition).
- Confort du travail.
 Les Inconvénients de la stabulation entravée
Ce type de bâtiment présente les inconvénients suivants :
- Extension impossible ou très difficile.
- Reconversion difficile.
- Attachage et détachage animaux, sauf si colliers automatiques (onéreux).
- Conditions sanitaires souvent précaires. Par manque d’aération ou de renouvellement d’air
suffisant.
- Coût élevé.
2. Stabulation libre
Dans ce mode de conduite les animaux sont libres de se déplacer dans les différentes parties
de l’étable : l’aire d’exercice, l’aire d’alimentation et l’aire de repos.
L’animal a besoin dans ce type de stabulation d’un espace individuel jouant un rôle important
dans l’expression du comportement et les mouvements. Le non respect de la surface minimale
recommandée peut amplifier le caractère agressif, favoriser les pathologies et stresser
l’animal. Ce type de logement est très conseillé pour les jeunes bovins notamment les
taurillons à l’engrais. L’élevage dans cette variante se fait par lots de 4 - 5 à généralement 20
bovins de même âge et même type de production, mais l’effectif peut être plus important dans
les grands élevages.

 Les avantages de la stabulation libre


Les atouts de ce type de logement sont :
- Simplicité.
- Bon état sanitaire général.

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- Accès des animaux à l’exercice.
- Investissement plus faible que l’étable entravée.
- Reconversion possible.
- Confort des animaux.
- Extension plus facile et peu coûteuse.
- Pas de problème de ventilation.
 Les inconvénients de la stabulation libre
La stabulation libre a certaines limites :
- Consommation de paille plus élevée (4 à 6kg/animal/j).
- Emprise au sol importante.
- Ecornage obligatoire.
- Souvent difficile à orienter

II. Bâtiments aviaires


1. MODES D'ELEVAGE DES VOLAILLES DANS LE MONDE
L'élevage de la volaille est intensif, mis à part quelques élevages traditionnels de faibles
effectifs. Il existe deux types de productions :
- poulet de chair ;
- poules pondeuses en vue de la production d'œufs de consommation.
L'élevage de la volaille peut se faire de trois manières :

- en batterie ;
- au sol ;
- mixte : sol-batterie.
1. 1. L'ELEVAGE EN BATTERIE
Cet élevage a débuté pendant la première guerre mondiale aux U.S.A, il se fait en étages.
Son apparition a révolutionné la production avicole mondiale.
Il présente les avantages suivants :
 suppression de la litière qui constitue le premier milieu qui héberge les agents
infectieux ;
 état sanitaire plus favorable ; car les déjections rejetées à travers le grillage diminuent
le risque du parasitisme ;
 meilleure croissance car les poulets économisent l’énergie en réduisant leur activité et
en n’utilisant donc leur nourriture qu’à faire de la viande.
Les inconvénients de ce type d'élevage sont les suivants :

55
 accidents : la densité étant plus élevée par rapport à l'élevage au sol entraînant de ce
fait le picage et le griffage,
 la technique d'élevage est plus délicate à cause de la forte densité : problème de
désinfection, de chauffage et de ventilation nécessitant ainsi une attention particulière
 matériel onéreux .
 CONDUITE DE L'ELEVAGE
Dans cet élevage on distingue trois stades :
 de 0 à 4 semaines : le démarrage se fait en batteries chaudes sachant que les poussins
en liberté ou en batterie ont les mêmes besoins.
 de 1 à 2 mois : transition en éleveuse ou batterie froide. Il faut veiller à ce que
l’éleveuse doit être placée le plus près possible de la chaudière. A un mois, les
poussins sont anémiés par la chaleur et leur appétit est médiocre. Ce dernier reviendra
à la normale avec le changement d'étage et de température. Les coquelets se montrent
batailleurs en présence des poulets. Il faut alors effectuer le sexage.
 2 à 3 mois : un poulet bien conduit en batterie doit peser entre 1 kg et un kg 200. C'est
la phase de finition. Les poulets ont un grand appétit, ce ci est bénéfique à cette phase
de finition. Lors de la séparation des sexes et pour éviter le stress chez les poulets, on
doit laisser les poulets à jeûne pendant 24 heures avec purgation au sulfate de soude
dans l'eau de boisson.

L'ELEVAGE AU SOL
C'est l'élevage le plus ancien. Il peut être intensif ou extensif dans le cas des élevages
traditionnels familiaux.
 Les avantages
- La technique d'élevage est simple et naturelle.
- Il nécessite une main d'œuvre réduite : le nettoyage et la surveillance sont faciles.
- Il est peu onéreux en exigeant un matériel simple (abreuvoirs, mangeoires, éleveuses).
- La présentation du poulet est meilleure.
 Les inconvénients
- La croissance est moins rapide car les poulets se déplacent et perdent de calories.
- Il est trop exigeant en espace car les bâtiments doivent être plus spacieux pour éviter le
surpeuplement.
- Le risque de coccidioses et autres maladies est accrue car les animaux vivent au
contact de leurs déjections .
L'ELEVAGE MIXTE : SOL-BATTERIE

56
Il utilise les avantages des deux modes d'élevage cités précédemment.
Le démarrage de 0 à 6 semaines se fait au sol. Les poussins ont une grande rusticité qui sera
ressentie en deuxième phase.
Finition en batterie : dans cette phase, l'éleveuse n'est plus indispensable.
Cette méthode d élevage se justifie par l'insuffisance de locaux pour l'élevage au sol pendant
03 mois surtout pour les grands effectifs, et par l'impossibilité d'une installation complète en
batteries.
2. Bâtiment en aviculture :
Le bâtiment joue un rôle très important en élevage avicole. Celui-ci influence le niveau des
performances technico-économiques de l’atelier et son incidence est également très forte sur
la maîtrise sanitaire de l’élevage.
CHOIX DU SITE
L'effet néfaste d'un site inadapté pour différentes raisons, excès ou insuffisance de
mouvements d'air, humidité, est connu depuis le début de l'aviculture industrielle et pendant

longtemps, l'importance des frais vétérinaires étaient en relation étroite avec la qualité de
l'implantation des bâtiments .
Il faut prévoir :
- un terrain de préférence plat, sec, non inondable ;
- faciliter l'évacuation des eaux résiduaires ;
- assez loin des nuisances sonores ;
- pas trop éloigné de la route pour que l'accès soit facile et bien dégagé afin de permettre aux
camions d'aliments, aux camions de ramassages, etc., d'évoluer sans gêne ;
- proximité d'un réseau électrique ;
- approvisionnement facile en eau propre (abreuvement des volailles, nettoyage du
matériel…). Il faut souligner que l'amenée d'électricité et d'eau sera à la charge de l’éleveur
- les bâtiments ne seront pas trop éloignés des habitations, à cause d'incidents pouvant
survenir (coupures électriques, vols…), donc un système d'alarme peut être installé ;
- un lieu où l'air est continuellement renouvelé : sommet d'une colline, au milieu d'une large
plaine, enfin partout où l'on peut bénéficier d'un vent qui souffle continuellement et
modérément.
ORIENTATION DES BATIMENTS
L'orientation des bâtiments doit être choisie en fonction de deux critères :
- Le mouvement du soleil. On a intérêt à orienter les bâtiments selon un axe Est-Ouest de
façon à ce que les rayons du soleil ne pénètrent pas à l'intérieur du bâtiment.

57
- La direction des vents dominants. L'axe du bâtiment doit être perpendiculaire à celle-ci pour
permettre une meilleure ventilation.
En Algérie l'orientation doit être Nord-Sud pour éviter l'exposition aux vents :
- du Nord froids en hiver ;
- du Sud chauds en été.
2. 3.ENVIRONNEMENT DU BATIMENT OU ABORDS
Les abords doivent être dégagés. La circulation de l'air ne doit pas être bloquée par les haies,
des constructions ou des monticules de terre. Une surface herbeuse bien entretenue est le
meilleur entourage pour un bâtiment. Il faut veiller à ne pas trop dénuder le sol pour éviter la
réverbération de la chaleur.
A 10 mètres du pourtour planter des arbres à feuilles persistantes (cyprès) qui protègent du
vent été comme hiver.
A 5 mètres du pourtour planter des arbres à feuilles caduques (amandiers) qui renforcent les
brises vents procurant de l'ombre et donnant une récolte de fruits.
Cette solution peut être particulièrement utile dans les régions à étés très chauds et à hivers
froids à condition d'utiliser des arbres à feuilles caduques.
2. 4. DIMENSIONS DU BATIMENT D'ELEVAGE
2. 4.1. SURFACE DU BATIMENT

La surface du poulailler est conditionnée par l'effectif de poulets qu'on veut y élever, il ne faut
pas dépasser la densité de 10 sujets/m2 à l'âge adulte. Le surpeuplement a de graves
conséquences sur la croissance pondérale et l'incidence de pathologies.
LARGEUR DU BATIMENT
Elle est liée directement aux possibilités d'une bonne ventilation, plus on élargie le bâtiment
plus on prévoit beaucoup de moyens d'aération. Si on envisage une largeur de moins de 08 m,
il sera possible de réaliser une toiture avec une seule pente. Si la largeur est égale ou plus de
08 m, il faudra un bâtiment avec un toit à double pente.
Dans la zone tropicale, un type de bâtiment dit "Californie" est utilisé ; les bâtiments de ce
type doivent être assez étroits : une largeur de 10 m seulement permet un meilleur passage de
l'air dans le bâtiment.
HAUTEUR DU BATIMENT
Une hauteur de 06 m au faîte est suffisante dans un bâtiment d’élevage de poulet.
LONGUEUR DU BATIMENT
Elle dépend de l'effectif de la bande à loger ; à titre d'exemple pour une bande de 2000
poussins :

58
- Longueur totale 22 mètres (20 mètres pour l’élevage, 2 m pour le sas).
- Largeur : 10 mètres.
- Hauteur : 2.5 mètres au minimum au mur.
3.5 mètres au minimum au faîte .
LES OUVERTURES
LES PORTES
Le poulailler doit comporter deux portes sur la façade de sa longueur, ces dernières doivent
avoir des dimensions tenant compte de l’utilisation d’engins (tracteurs, remorques…) lors du
nettoyage en fin de bande. Certains auteurs préconisent des portes de 2 m de longueur, et de 3
m de largeur en deux ventaux.
LES FENETRES
Leur surface représente 10 % de la surface totale du sol, il est indispensable que les fenêtres
soient placées sur les deux longueurs opposées du bâtiment pour qu’il y ait appel d’air, ce qui
se traduit par une bonne ventilation statique ; on conseille également que les fenêtres soient
grillagées afin d’éviter la pénétration des insectes et des oiseaux.
DIMENSIONS DES FENETRES
Pour les bâtiments à ventilation statique, les dimensions des fenêtres conseillées sont les
suivantes :
- Longueur : 1,50 m.
- Largeur : 0,7 m.
- Surface d’une fenêtre : 1,05 m2, ouverture en vasistas.
5.2.2 DISPOSITION DES FENETRES
Pour les bâtiments à ventilation statique, la disposition des fenêtres doit être :
- En quinconce (de préférence).
- En vis à vis.
- Bord inférieur à 1,5 m du sol .
MATERIAUX DE CONSTRUCTION
LES MURS
- En maçonnerie classique ( parpaings ou briques ) ; constructions solides et isolantes.
- Crépis : au mortier à l’extérieur pour les rendre étanches.
- Au plâtre à l’intérieur pour diminuer au maximum le taux hygrométrique, la surface lisse
permet un chaulage facile et uniforme éliminant les anfractuosités où s’accumulent poussières
et matières virulentes.
- Fibrociment : facile à poser mais mauvais isolant prévoir alors une double paroi.

59
- Le bois : le plus employé, mais ajouter une double paroi ; on peut le peindre pour le
conserver.
- Contre plaque : facile à poser mais coûte cher.
- Ciment et béton : retiennent l’humidité atmosphérique et sont coûteux.
- Feuille d’aluminium, en double paroi, dont l’intérieur est rempli de laine de verre qui sert à
isoler les températures.
LE SOL
Il doit être solide, imperméable, en ciment qui est mieux que la terre battue, pour faciliter le
nettoyage et la désinfection et permettre une lutte plus facile contre les rongeurs, et protéger la
litière contre l’humidité et la chaleur.
LE TOIT OU LA TOITURE
- Il doit être lisse à l’intérieur, ce qui facilite son nettoyage, résistant aux climats les plus durs
à l’extérieur.
- A une pente : régions non ventées.
- A double pente à lanterneau axial pour la ventilation.
- Installer des gouttières pour évacuer les eaux de pluies.
- Les plafonds sont conçus pour obtenir une meilleure isolation.
La toiture est constituée de :
-Tuiles : bonne isolation mais coûteuse.
-Tôles ondulée : trop chaude en été et froide en hiver ; il faut éviter donc les plaques
d’aluminium sur le toit car elles reflètent énormément les rayons solaires en été rendant les
bâtiments très chauds, si non, il faut les doubler par une sous toiture avec la laine minérale, on
peut utiliser le polyéthylène expansé également.
- Papier goudronné : toiture bon marché, mais mauvaise conservation (3 ans).
- Plaques plastifiées ondulées : ont différentes couleurs, sont légères et faciles à poser ; leur
prix est assez élevé. L’isolation doit se faire dans tous les cas avec du bois ou du liège .
6.3. LES FONDATIONS
Sont de 40 cm de profondeur et seront de préférence en béton pour éviter l’infiltration des
eaux et la pénétration des rats .
7. CHOIX DU TYPE DE BATIMENT
Le poulailler à environnement contrôlé est sans aucun doute la solution technique la meilleure
dans les conditions climatiques les plus dures, cependant, c’est une solution très onéreuse et

elle ne se justifie pas dans n’importe quel contexte économique. Ce type de bâtiment est
coûteux à trois niveaux : - Construction.

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- Exploitation.
- Entretien.
8. ISOLATION DU BATIMENT
Elle a pour but de rendre l’ambiance de ce dernier la plus indépendante possible des
conditions climatiques extérieures, et doit permettre par conséquence :
- D’éviter la déperdition de la chaleur en saison froide, en limitant le refroidissement du
poulailler par températures basses et vents importants en hiver.
- De maintenir une température plus ou moins fraîche en été ; en limitant au maximum l’entré
dans le local de la chaleur rayonnée par le soleil.
- De réduire les condensations d’eau, en diminuant les écarts de températures existants entre
le sol et la litière.
- De limiter la puissance de l’installation de chauffage, ainsi que la consommation d’énergie.
L’isolation concerne le sol, les parois (qui sont soutenues par un revêtement extérieur de
couleur clair reflétant les rayons solaires), et la toiture. Elle fait appel à BATIMENT ET
MAITRISE SANITAIRE

En termes de prévention, le bâtiment doit répondre à deux priorités :


- L’amélioration de l’aptitude à être décontaminé (nettoyé et désinfecté) ;
- L’amélioration de la capacité en bio sécurité c’est-à-dire de l’efficacité des barrières de
sécurité sanitaire vis-à-vis des vecteurs d’agents pathogènes .

APTITUDE A LA DECONTAMINATION
C’est le fait de faciliter les opérations de nettoyage et de désinfection du bâtiment
Pour faciliter les opérations de nettoyage et de désinfection, il faut prendre en considération
les aménagements suivants :
- Les éléments de charpente doivent être non apparents ;
- Les parois et la face interne de la sous-toiture doivent être lisses et étanches ;
- Les soubassements des murs sont recouverts d’un enduit lisse sur tout le périmètre du
bâtiment ;
- Dans la mesure du possible, les circuits électriques, électroniques et de gaz sont situés sur
les parois externes du bâtiment ;
- Le sol sera bétonné et les angles antérieurs seront arrondis, une double pente (1 %) vers
l’intérieur permettra l’évacuation des eaux de nettoyage .
9.1.2. CIRCUITS D’AERATION, D’ABREUVEMENT ET D’ALIMENTATION
L’amélioration de la nettoyabilité du circuit d’aération sera une action prioritaire, pour se faire
les entrées et les sorties d’air doivent permettre un dépoussiérage et un lavage aisé.

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Pour le circuit d’abreuvement, le bac à traitement sera placé à l’abri de la poussière en dehors
de la salle d’élevage, il est possible d’utiliser un circuit fermé muni d’un calculateur. Le
circuit de distribution de l’aliment doit être démontable, pour faciliter le nettoyage et la
désinfection, l’intérieur des silos doit être accessible de la base permettant d’éliminer les
gâteaux d’aliment moisi, d’être lavé et désinfecté .
APTITUDE A LA BIOSECURITE
Il s’agit des barrières à l’introduction d’agents pathogènes par différents vecteurs.
BARRIERES VIS A VIS DES VISITEURS PROFESSIONNELS
Le vecteur le plus fréquent des problèmes sanitaires des volailles est l’homme. Les
représentants, camionneurs, techniciens et visiteurs ne doivent pas être autorisés à pénétrer
dans les locaux sans raison valable. Les employés ne doivent pas aller d’un bâtiment à l’autre.
Si c’est absolument nécessaire, ils doivent se changer entre deux unités (ISA, 1999).
Sas sanitaire

Il est conçu pour respecter le principe de la séparation de la zone sale de la zone propre et
comporte :
- Une entrée appelée zone sale, le but est de se dévêtir des tenues d’extérieur.
- Une sortie appelée zone propre, le but est de revêtir les tenues spécifiques à l’élevage.
- Le lavabo qui permet de se laver systématiquement les mains avant de prendre la tenue
d’élevage, il est équipé en permanence d’un savon et d’une brosse à ongles, d’essuie-mains à
usage unique et d’un bac ou d’une poubelle pour récupérer les essuie-mains usagés.
- Les tenues spécifiques de travail qui comportent une charlotte ou une coiffe, une cotte et des
chaussures ou des bottes.
Barrières à la pénétration d’oiseaux, de rongeurs et d’insectes
Pour empêcher l’introduction d’oiseaux, rongeurs et insectes dans les bâtiments d’élevage, il
faut veiller à :
- Disposer du grillage à tous les orifices (fenêtres et lanterneaux) ;
- Rendre le bâtiment étanche aux rongeurs ;
- Utiliser des fosses à lisiers inaccessibles aux passereaux et autres oiseaux.
3. Bâtiments cunicoles

Le bâtiment en cuniculture doit :


 Assurer la protection des lapins vis-à-vis de son environnement (pluie, vent, soleil
direct, chaleur, froid, prédateurs,…….)
 Permettre à l’éleveur de soigner ses animaux (largeur d’allées, ...)

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 Assurer une circulation logique des animaux dans le local ainsi que les entrées-sorties
de lapins vivants ou morts (facilité, hygiène)
 Permettre l’entrée des aliments
 Permettre une évacuation des déjections facile et hygiénique
 Héberger les locaux techniques nécessaires à son
fonctionnement Les qualités attendues d’un bâtiment d’élevage sont :
 être facilement nettoyable et désinfectable
 être facile d’entretien courant
 être le mieux isolé possible pour limiter les déperditions de chaleur en hiver et
restreindre les entrées de chaleur excessives en été
 être d’un prix de revient compatible avec la rentabilité de la production cunicole
 avoir des abords facilitant son utilisation (problème de l’organisation des circulations
autour du bâtiment d’élevage).

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