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République algérienne démocratique et populaire

Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique

Faculté de la science de la nature et de la vie

Département d’agronomie

Spécialité : master métrologie et qualité des produits agricoles

Module : Protection des végétaux

Exposé sur :

Préparé par : suivi par :

Mme HADJEB Oumaima Mr. ACHOURA

Mme HASSINA Nadia

Mme Meraghni Aicha Karima

Année universitaire : 2020/2021


1. Introduction

Dans le domaine agronomique, on entend par lutte biologique toute forme


d'utilisation d'organismes vivants ayant pour but de limiter la pullulation et/ou la
nocivité des divers ennemis des cultures. Rongeurs, Insectes et Acariens, Nématodes,
agents des maladies des plantes et mauvaises herbes sont justiciables d'une telle lutte,
qui est basée sur des relations naturelles entre individus ou entre espèces, mises à
profit par l'Homme de diverses manières (voir encadré 1). L'organisme vivant utilisé
comme agent de lutte est un « auxiliaire » de l'Homme (JOURDHEUIL et al, 1991)

2. Définition

« La lutte biologique est un processus agissant au niveau des populations et par


lequel la densité de population d'une espèce est abaissée par l'effet d'une autre espèce
qui agit par prédation, parasitisme, pathogénécité ou compétition ». La lutte
biologique est donc l'utilisation d'organismes vivants dans le but de limiter la
pullulation et/ou la nocivité des divers ennemis des cultures « rongeurs, insectes,
nématodes, maladies des plantes et mauvaises herbes » (DIB, 2010).

3. Les organismes utilisés en lutte biologique

Auxiliaire à la même signification qu’antagoniste ou ennemi naturel.


Pratiquement tous les organismes vivants peuvent être considérés comme des
auxiliaires selon l'angle avec lequel on examine leur écologie. Lorsqu’on s’intéresse
aux arthropodes ravageurs, on peut les subdiviser en quatre groupes :

3.1. Les microorganismes:

Les microorganismes regroupent des bactéries (environ une centaine d'espèces),


des virus (650-1200 espèces), des champignons (700 espèces) et des protozoaires
pathogènes aux insectes (DIB, 2010).
3.2. Les nématodes entomophages:

Les nématodes entomophages exploitent les insectes comme ressource pour se


développer et se reproduire. On retrouve des nématodes Synthèse bibliographique 29
entomophages dans 30 familles différentes ce qui représente environ 4000 espèces
(DIB, 2010).

3.3. Les parasitoïdes:

Les parasitoïdes représentent une classe d’auxiliaires qui se développent sur ou


dans un autre organisme « hôte » dont ils tirent leur moyen de subsistance et le tuent
comme résultat direct ou indirect de leur développement. Quand l’insecte parasitoïde
émerge de sa chrysalide en tant qu'adulte, il se nourrit habituellement sur le miellat, le
nectar ou le pollen, bien que quelques adultes se nourrissent des fluides du corps des
hôtes et que d'autres exigent de l'eau additionnelle. Normalement, les parasitoïdes sont
plus petits de leurs proies et s’attaquent à un stade particulier de développement de la
proie. Les parasitoïdes laissent souvent des traces de leur activité (par exemple, les
momies des pucerons). Le mode de vie parasitoïde, tel que défini plus haut, représente
entre 5 et 20% des espèces d'insectes. On retrouve des espèces ayant un mode de vie
parasitoïde dans 6 ordres: Hyménoptère (67000 espèces, environ 75% des
parasitoïdes), Diptère (16000 espèces), Coléoptère (4000 espèces), Neuroptère (50
espèces), Lépidoptère (11 espèces) et Trichoptère (une espèce) (DIB, 2010).

3.4. Les prédateurs:

Les prédateurs tuent et consomment leurs proies souvent au stade larvaire.


L’adulte peut soit avoir le même régime alimentaire que la larve (comme les
forficules), soit être polliniphage, nectariphage, ou encore se nourrir de miellat des
Homoptères (comme les syrphes). Les prédateurs sont généralement plus grands que
leurs proies. On retrouve des espèces prédatrices de façon importante chez neuf ordres
d'insectes principalement chez les Hémiptères, Coléoptères, Diptères et Hyménoptères
(DIB, 2010).

4. Les Contraintes de la lutte biologique


La mise en place d’un programme de lutte biologique coûte cher. En effet,
diverses contraintes d’après LE RU (1990).scientifiques, techniques et économiques
sont à envisager.

a) Les contraintes scientifiques :


- Nécessité de poursuivre sur plusieurs années des études de bioécologie
et de systématique avant d’introduire de nouveaux auxiliaires. De trop
nombreuses opérations de lutte biologique sont menées en Afrique en
l’absence d’étude préalable. Elles aboutissent à faire et à dire n’importe quoi.

- Nécessité de mettre au point des techniques de production de masse des


auxiliaires. En effet, dans de nombreux cas, l'introduction d’un auxiliaire ne
permet pas de réguler à long terme les populations du ravageur. I1 faut alors
envisager, à intervalle régulier, des lâchers inondatifs de l'auxiliaire.

- Nécessité de publier les résultats des recherches.

b) Les contraintes techniques :

- Nécessité de former des personnes responsables de la vulgarisation.

- Nécessité d'informer les cultivateurs. Dans le cadre du programme sur la


cochenille du manioc nous avons pu constater qu'un manque d'information
pouvait aboutir la destruction des auxiliaires par les paysans. L'un des prédateurs
de la cochenille présente, à un stade donné de son développement, un aspect
simiesque qui le faisait considérer à tort comme responsable des dégâts observés
sur manioc.

c) Les contraintes économiques :

- Les pullulations spectaculaires d’un ravageur, si elles se traduisent par des pertes
de rendements trop importantes, nécessitent une intervention rapide. La mise en
place d'une opération de lutte biologique, souvent longue, ne peut alors se
concevoir que comme une méthode de lutte complémentaire.
5. Causes d’échecs de la protection biologique

Selon LHOSTE-DROUINEAU (2006), les causes d’échecs de la protection


biologique sont :

 Absence de désinfection
 Présence de résidus chimiques non compatibles
 Apports tardifs ou insuffisance d’auxiliaires
 Traitements chimiques non compatibles
 Apparition de nouvelles espèces de ravageurs

6. Études de cas de lutte biologique

Depuis que l’homme a réalisé l’importance des ennemis naturels dans la lutte
aux ravageurs et qu’il a développé une certaine méthodologie, des essais de lutte
biologique ont eu lieu, fructueux ou non. Des recherches se font à chaque année et il
peut être difficile de suivre les plus récents développements. La présente section se
veut donc un aperçu des utilisations possibles, dans différents domaines, de cette
méthode, dont les applications sont presque infinies. Néanmoins, il est certain que
d’autres applications auraient mérité mention mais certains aspects de d’autres
applications seront utilisés dans la section 3 afin d’établir les avantages et
inconvénients de la lutte biologique. Cette section présente donc certaines
applications, passées, présentes et projetées de lutte biologique au Canada, au Québec
et dans le monde. Dans la mesure du possible, des projets variés seront présentés.
Cela signifie qu’il y aura moins un exemple pour chaque type d’agent et autant des
réussites que des échecs, considérant que les échecs ne sont pas tous nécessairement
très documentés (LAMBERT, 2010).

6.1. La coccinelle asiatique contre les pucerons

Une des utilisations les plus connues de lutte biologique est l’utilisation des
coccinelles contre les pucerons (voir figure 1). Les coccinelles sont des coléoptères de
la famille des Coccinelidés, prédateurs généralistes de plusieurs espèces de pucerons
et de cochenilles, entre autres. Par exemple, contre le puceron vert du pêcher (Myzus
persicae Sulzer) sur des plants de pomme de terre, deux espèces de coccinelles
(Coleomegilla maculata DeGeer et Coccinella septempunctata Linnaeus) ont réussi
à réduire les populations de 85 % (LAMBERT, 2010).

Les pucerons, quant à eux, sont des hémiptères de la super-famille Aphidoidea.


Ce sont des ravageurs de nombreuses cultures : ils sucent la sève, ce qui affaiblit les
plantes et peut 18 aussi transmettre des maladies virales. Les pucerons produisent
également du miellat, substance collante et sucrée, qui peut attirer d’autres ravageurs
(fourmis, mouches, etc.) (LAMBERT, 2010).

Figure N° 01 : Utilisation de la coccinelle asiatique (Harmonia axyridis Pallas)


(a) contre les pucerons (ici le puceron vert du pêcher, Myzus persicae Sulzer) (b).
(LAMBERT, 2010).

6.2. Une guêpe parasite contre les aleurodes dans les serres

Les aleurodes, aussi nommées mouches blanches, sont des hémiptères de la


famille des Aleyrodidés. Ces insectes ont beaucoup en commun avec les pucerons,
membres du même ordre : ils sucent la sève de nombreuses plantes en serres, dont le
concombre, la tomate et le poinsettia, causant ainsi leur flétrissement, pouvant aller
jusqu’à la mort (University of California, 1999). Ils produisent également du miellat,
liquide sucré qui favorise le développement de maladies fongiques Un moyen de lutte
biologique pouvant être appliqué contre les mouches blanches est l’utilisation de
guêpes parasitoïdes comme Encarsia formosa Gahan, dont le pays d’origine n’est pas
connu. Elle a une très bonne capacité de repérage et s’attaque à plus de 15 espèces de
mouches blanches : elle est donc efficace et relativement spécifique. Cette guêpe se
nourri des stades immatures des mouches et pond huit à dix œufs par jour, un par
larve (LAMBERT, 2010).

Figure N° 02 : Utilisation de la guêpe parasitoïde Encarsia formosa Gahan (a)


contre l’aleurode des serres (Trialeurodes vaporariorum Westwood, adultes et pupes
présentés) (b). (LAMBERT, 2010).

6.3. Les trichogrammes contre la pyrale du maïs

La pyrale du maïs (Ostrinia nubilalis Hübner) est l’un des plus importants
ravageurs des cultures En Amérique du nord, il s’attaque à plusieurs cultures dont le
maïs sucré, le poivron, le pois mange-tout, la pomme de terre et la tomate
(LAMBERT, 2010).

Dans le maïs sucré, le papillon femelle pond ses œufs, une vingtaine à chaque
fois, sous la surface des feuilles, pour un total de 50 à 200 œufs par papillon. Lorsque
les œufs éclosent, les chenilles voraces mangent tout ce qui est à leur portée : feuilles,
tiges et épis, ce qui peut mener à la chute du plant. Les épis ainsi endommagés sont
impropres à la vente et, de plus, les chenilles attirent certains oiseaux, les quiscales,
qui les mangent et grignotent les épis (LAMBERT, 2010).

En lutte biologique classique, les trichogrammes, dont Trichogramma


brassicae Bezdenko, sont de plus en plus utilisés. T. brassicae est une minuscule
guêpe parasitoïde qui explore le plant de maïs et pond ses œufs dans ceux de la pyrale
du maïs qu’elle découvre (LAMBERT, 2010).
Figure N° 03 : Utilisation de la guêpe parasite Trichogramma brassicae
Bezdenko contre les œufs de la pyrale du maïs (Ostrinia nubilalis Hübner) (a) et
forme adulte de la pyrale (b) (LAMBERT, 2010).

7. Conclusion

L’agriculture biologique reste un défi que seul un investissement en recherche


pourra relever. En effet, la lutte aux insectes ravageurs en agriculture biologique nous
confronte à la complexité des interactions écologiques. Certes, il n’y a aucun doute
que la biodiversité comme approche d’une stratégie préventive est appropriée, bien
que les résultats contradictoires rapportés dans la littérature scientifique en limitent
parfois la portée. Ces limites sont surtout dues à un manque de connaissances.
D’ailleurs, les études à des niveaux d’échelles différents permises par l’écologie du
paysage pour la compréhension des phénomènes bioécologiques nous apportent un
éclairage nouveau sur les interactions entre ravageurs et ennemis naturels
(BOISCLAIR et ESTEVEZ, 2006)

8. Références bibliographiques
BOISCLAIR ; J., ESTEVEZ ; B., 2006. Phytoprotection Lutter contre les insectes
nuisibles en agriculture biologique : intervenir en harmonie face à la complexité
Insect pest management in organic agriculture: acting in harmony with
complexity.p88.

DIB, H., 2010. La lutte biologique contre le puceron cendré du pommier, D.


plantaginea.

JOURDHEUIL ; P., GRISON. P., FRAVAL ; A., 1991. La lutte biologique : un


aperçu historique. Département de Zoologie de l'INRA. La Minière, 78280
Guyancourt.

LAMBERT ; N., 2010. LUTTE BIOLOGIQUE AUX RAVAGEURS :


APPLICABILITÉ AU QUÉBEC. Essai présenté au Centre Universitaire de
Formation en Environnement en vue de l’obtention du grade de maître en
environnement (M. Env.) CENTRE UNIVERSITAIRE DE FORMATION EN
ENVIRONNEMENT UNIVERSITÉ DE SHERBROOKE Sherbrooke, Québec,
Canada, juillet 2010.

LE RU ; B.P., 1990. Lutte biologique contre les ravageurs. Ministère des
enseignements secondaire et supérieur chargé de la recherche république populaire de
Congo.

LHOSTE-DROUINEAU ; A., 2006. La Protection Biologique Intégrée : un


challenge Commission protection intégrée des plantes, 13 septembre 2006 au
SCRADH.

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