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UNIVERSITE DE KISANGANI
Avec l’appui de
Par
MUSHAGALUSA MUTULA Olivier
Équipe d’encadrement :
Dédicace
Remerciements
J’ai appris, j’ai découvert, j’ai vécu la réalité ! Et, des personnes m’ont aidé, m’ont donné du
courage et m’ont transformé. Cette recherche que je viens de mener, a permis de ressortir la
répartition de la faune sauvage à travers la connaissance locale par des approches sociales, m’est
un grand honneur. Ces personnes sont indénombrables et je me réserve de les citer, au risque d’en
oublier certaines. Toutefois je prends le risque en passant en revue à travers la cérémonie
traditionnelle de remerciement à celles qui ont vivement fait pour que ce travail soit réel.
Je rends grâce à Dieu pour le souffle de vie.
Je remercie vivement mes promotrices : Professeur Consolate Kaswera de l’Université de
Kisangani (Unikis) et Dr Nathalie Van Vliet du Center for International Forestry Research
(CIFOR), qui ont porté une attention particulière à ce travail ; toutes, des notoriétés dans leurs
domaines de recherche. Un lecteur lucide s’en décèlera ! Malgré leurs multiples charges, ils ont
répondu régulièrement en me remettant toujours sur le rail quand il arrivait de trébucher.
Ma gratitude s’adresse très particulièrement à Vincent Bailly de l’équipe Resources & Synergies
Development (RSD) qui a mis du cœur pour la mise au point des cartes réalisées dans ce travail, à
Jonas Muhindo et Jonas Nyumu qui ont respectivement menés la mission en m’acceptant dans
leur équipe de travail, en mettant à notre disposition une base des données importantes pour que ce
travail soit efficient. Ils m’ont encadré durant tous mes travaux de terrain. Les données qu’ils ont
acquises m’ont servi grandement. J’ai connu une belle expérience sur la faune sauvage dans la
Réserve de Ngazi et Yangambi à travers eux.
Je ne saurai exprimer ma gratitude à mon père Chuma, à ma mère Maneno, à mes frères et sœurs
Mutula : Kinja, Ntachonyanza, Nabugashu et Sifa; à Roger Sambili et à toutes ces personnes qui
ne m’ont jamais abandonné par leur attachement depuis les temps : Bakentu, Amani, Aldetride,
Séraphin Kajibwami, Arsène Cimalamungo, Kachelewa Muhindo et Donda Sylvain.
J’ai rencontré une Amie et des amis forts captivants. Je remercie Fabiola Masika, Saraha Zawadi,
Lionel Bisimwa, Jean Nacishali, Josaphat Hangi, Claude Mande, Noela Kibonge et tous mes
camarades de promotion et de campus pour leur compagnie ; un plus à Isaac Shabani qui nous a
bien accueillis et nous a fait découvrir la ville de Kisangani, je te remercie ardemment.
Mes remerciements s’adressent à la Faculté des Sciences de l’Unikis pour le cadre d’étude qu’ils
nous ont offert.
Je suis reconnaissant de l’appui du CIFOR et du projet FORETS (Forêt, recherche et
environnement dans la Tshopo) de l’Union Européenne à travers Dr Paolo Cerutti, Prof. Christian
Amani, et Dr Quentin Ducene. Je remercie également toute l’équipe de RSD pour l’assistance
technique.
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Résumé
La faune mammalienne sauvage dans le paysage de Yangambi est peu connue. Cette étude
ethnozoologique a permis d’estimer l'abondance, la diversité, la distribution de cette faune, d’identifier
les zones à forte densité, localiser les zones de concentration des espèces exploitées comme gibier et
comprendre l’évolution des mammifères sur les 30 dernières années depuis 1995. L’effectif des
enquêtés s’élève à 243 chasseurs, groupés dans 13 villages au sein de la zone d’étude. Ceci a permis
de dresser une liste de 34 espèces animales reparties en 22 familles, 11 ordres, suivis de quelques
usages courants dans la tradition locale.
Les résultats de cette étude montrent que la Réserve de Yangambi est appauvrie par rapport aux forêts
de la réserve de Ngazi. En effet, la réserve de Yangambi a une dynamique correspondante à une forêt
post-appauvrie, caractérisée par une moindre richesse et abondance, ce qui le rend moins importante
pour les gibiers. Sa composition est caractérisée essentiellement par des petits rongeurs, des
céphalophes bleus et des petits carnivores comme civette africain, civette palmiste africaine ce qui
diverge avec la composition de la Réserve de Ngazi où abondent les céphalophes rouges, céphalophes
bleus, les potamochères et deux espèces de cercopithèques (C. ascanius et C. neglectus).
L’évolution de la dynamique mammalienne dans les Réserves de Yangambi et Ngazi montre que les
répercussions anthropiques influent sur la faune. La pression de chasse (augmentation du nombre de
chasseurs, chasse de nuit comme de jour, augmentation de la chasse au fusil de fabrication artisanale)
sont autant de facteurs qui mettent en péril le cheptel sauvage au sein de la Réserve de Yangambi. Les
paysans-chasseurs entrent en forêt pour l’autosubsistance, s’approvisionner en aliment, objets culturel
et médicinal provenant des animaux, mais aussi et surtout pour des fins commerciales. Sur ce
beaucoup d’espèces sont chassées outrageusement. Ce qui a conduit certaines espèces à disparaitre du
paysage (buffle , okapi et éléphant), certaines sont devenues rares (Panthère, chimpanzé), d’autres sont
devenues rares mais se sont maintenues grâce à leurs caractéristiques écologiques (habitat difficiles
d’accès pour les chasseurs : sitatunga, guib harnaché ; comportement discret : Oryctérope), et la
majeur partie des espèces sont résilientes, et arrivent à maintenir des populations relativement stables,
grâce à leur caractéristiques biologiques qui leur permettent une bonne adaptation (nombre de petits
par an élevé, petite taille, petits territoires).
La forêt de Ngazi comporte un stock important des mammifères, une attention particulière lui est
nécessaire. D’où un zonage préliminaire pour la gestion de la faune est proposé. Quant à la Réserve
de Yangambi la zone centrale demande une conservation. Dans le deux cas, une réserve de chasse est
utile pour prévenir la menace qui s’alourdi du jour au jour avec l’agglomération humaine autours de
ces réserves. Vu l’impact éventuel des activités de subsistance qui ont actuellement lieu (orpaillage,
chasse, pêche, cueillette) dans les réserves, des mesures de précaution doivent être mentionnés et prise
en compte. Des mesures compensatoires à travers le développement d’activités économiques pour les
chasseurs et des alternatives de protéines animales pour les populations de la Cité de Yangambi
devraient être développées.
Mots clés : Diversité des mammifères, ethnozoologie, connaissances locales, évolution de la faune,
Réserve de Ngazi et Réserve de Yangambi, RDC.
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Summary
The wild mammalian fauna in the Yangambi landscape is little known. This ethnozoological study made it
possible to estimate the abundance, the diversity, the distribution of this fauna, to identify the zones with
high density, to locate the zones of concentration of the species exploited as game and to understand the
evolution of the mammals over the last 30 years since 1995. The number of surveyed is 243 hunters
grouped in 13 villages within the study area. This made it possible to draw up a list of 34 animal species
divided into 22 families, 11 orders, followed by some common uses in the local tradition.
The results of this study show that the Yangambi Reserve is impoverished compared to the forests of the
Ngazi reserve. Indeed, the Yangambi Reserve has a dynamic corresponding to a post-impoverished forest,
characterized by less richness and abundance, which makes it less important for game. Its composition is
essentially characterized by small rodents, blue duikers and small carnivores as African civet, African
palm-tongued civet which diverges with the composition of the Ngazi Reserve where red duikers, blue
duikers, bush pigs and two cercopithecus (C. ascanius and C. neglectus).
The evolution of mammalian dynamics in the Yangambi and Ngazi Reserves shows that anthropogenic
impacts affect wildlife. Hunting pressure (increase in the number of hunters, night and day hunting,
increased hunting of homemade rifles) are all factors that endanger the wild herd within the Yangambi
Reserve. Farmers-hunters enter the forest for self-subsistence, obtain food, cultural and medicinal objects
from animals, but also and above all for commercial purposes. On this many species are hunted
outrageously. What has led some species to disappear from the landscape (buffalo, okapi and elephant),
some have become rare (Panther, chimpanzee), others have become rare but have remained thanks to their
ecological characteristics (difficult to access habitat for hunters: sitatunga, bushbuck, discrete behavior:
Aardvark, and most of the species are resilient, and manage to maintain relatively stable populations,
thanks to their biological characteristics that allow them a good adaptation (high number of young per year)
, small size, small territories).
The Ngazi forest has a large stock of mammals, special attention is needed. Hence a preliminary zoning for
wildlife management is proposed. As for the Yangambi Reserve the central area requires conservation. In
both cases, a game reserve is useful to prevent the threat that is increasing from day to day with the human
agglomeration around these reserves. Given the potential impact of current livelihood activities (gold
panning, hunting, fishing, gathering) on reserves, precautionary measures need to be mentioned and taken
into account. Compensatory measures through the development of economic activities for hunters and
animal protein alternatives for the people of Yangambi City should be developed.
Key words: Mammal diversity, ethnozoology, local knowledge, evolution of wildlife, Ngazi Reserve and
Yangambi Reserve, DRC.
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Dédicace ........................................................................................................................................................... i
Remerciements ................................................................................................................................................ ii
Résumé ........................................................................................................................................................... iii
Summary ........................................................................................................................................................ iv
Table des matières ........................................................................................................................................... v
Liste des figures............................................................................................................................................. vii
Liste des tableaux ......................................................................................................................................... viii
Introduction .................................................................................................................................................- 1 -
1. Hypothèse du travail ........................................................................................................................- 3 -
2. Objectifs du travail ...........................................................................................................................- 4 -
3. Intérêt du travail ...............................................................................................................................- 4 -
Chapitre 1. Matériels et Méthodes...............................................................................................................- 5 -
1.1. Site d’étude .......................................................................................................................................- 5 -
1.2. Méthodes ..........................................................................................................................................- 8 -
1.2.1. Cartographie participative de la Réserve de Yangambi et de la Réserve de Ngazi ...................- 8 -
1.2.2. Entretiens en groupe ..................................................................................................................- 9 -
1.2.3. Entretiens semi-structuré ........................................................................................................ - 10 -
1.2.4. Traitement des données .......................................................................................................... - 12 -
Chapitre 2. Résultats................................................................................................................................. - 14 -
2.1. Etat actuel de la faune dans le paysage de Yangambi ................................................................... - 14 -
2.1.1. Espèces présentes et leur importance locale ........................................................................... - 14 -
2.1.2. Spatialisation mammalienne des espèces dans le paysage de Yangambi ............................... - 18 -
2.1.2.1. Abondance des mammifères .......................................................................................... - 18 -
2.1.2.2. Richesse spécifique ........................................................................................................ - 18 -
2.1.2.3. Indice de diversité de Shannon ....................................................................................... - 18 -
2.1.3. Répartition des espèces emblématiques.................................................................................. - 20 -
2.1.3. Répartition des espèces de gibier............................................................................................ - 20 -
2.2. Evolution de la Faune depuis 1995 ............................................................................................... - 21 -
2.2.1. Tendances observées .............................................................................................................. - 21 -
2.2.1.1. Tendance dans la Réserve de Yangambi ........................................................................ - 21 -
2.2.1.2. Tendance dans la Réserve de Ngazi ............................................................................... - 21 -
2.2.2. Registre des dernières observations pour les espèces localement disparues .......................... - 25 -
2.3. Facteurs expliquant les changements observés au cours de l’évolution ....................................... - 27 -
2.3.1. Evolution du socio-écosystème et implications pour la chasse .............................................. - 27 -
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Introduction
Cette époque qualifiée d’Anthropocène (Dirzo et al., 2014), se réfère historiquement par l’emprise
jamais vécue d’une espèce sur la planète ; l’être humain, qui par son imposition, accentue un
rythme embarrassant et immodéré sur la biodiversité mondiale, que les chercheurs peinent à
décrire les événements en cours. La faune en particulier est gravement menacée, à tel point que
l’on parle aujourd’hui de la plus grande extinction massive d’espèces animales jamais connue à
l’échelle de la Terre (Guerbois, 2012 ; Kaba Tah, 2012, Vermeulen et Linchant ,2015).
De nombreuses régions du globe, et notamment les forêts tropicales africaines abritent une
richesse particulière par sa faune endémique et rare. Elles voient cependant leur biodiversité
disparaître avant même qu’elle ne soit documentée suffisamment (Kaswera, 2013). Pourtant les
facteurs géographiques, les traits d’histoire de vie, la masse corporelle, le comportement et
l’écologie, ainsi que le rôle économique et la perception populaire conditionnent leur statut de
conservation (Colchester, 2003 ; Schipper et al., 2008 ; Fritz et al., 2009 ; Di Marco et al., 2014 ;
Aulagnier et al., 2015).
Depuis des millénaires, la pression de chasse exercée sur la faune par les hommes est aujourd’hui
intensifiée par la croissance démographique humaine, l’amélioration des techniques de la chasse,
l’expansion et l’accès aux marchés sans oublier les activités d’extraction.
La chasse abusive et intense d’espèces sauvages, au niveau local, peut constituer un facteur
significatif de l’appauvrissement de la faune dans les forêts tropicales, et contribuent à
l’élimination d’espèces vulnérables sur les sites concernés (Bola-Ikolua, 1986 ; Gandiwa et al.,
2014; Petrozzi et al., 2016).
Depuis 1945, année marquant la fin de la deuxième guerre mondiale, le nombre de conflits armés
a progressivement augmenté pour atteindre un sommet au début des années 1990. En plus des
effets sur les populations civiles, les conflits armés ont de nombreux impacts sur les composantes
du milieu naturel, dont la diversité biologique. Ces impacts sont majoritairement négatifs et sont
une résultante directe ou indirecte du conflit (Guérette, 2014 ; Monfort et al., 2004).
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La RDC, située au carrefour central du continent africain, est l’hôte d’une diversité biologique
exceptionnelle (Doumenge, 2015). Or, ses richesses, sont mises en péril par les conflits armés qui
persistent dans le pays depuis maintenant plusieurs décennies (Guérette, 2014). Pourtant, comme
le mentionne Onemba (2006), c’est sur l’environnement et ses ressources que se fondera la
reconstruction du pays au lendemain du conflit, alors il nécessite bien la protection.
Pour les populations locales, les milieux naturels africains constituent, un domaine vital sur les
plans écologique, économique et social. Ils représentent d’importants réservoirs de biodiversité.
Leur disparition accentuée ces dernières décennies menace les civilisations, surtout les
nombreuses populations qui en sont largement tributaires (Daniel in Yaokokore 2010).
La faune sauvage est une ressource naturelle renouvelable qui procure de multiples services et
bénéfices de par le monde. En effet, les populations apprécient les ressources biologiques de
manières différentes : spirituellement, économiquement, esthétiquement, culturellement et
scientifiquement (Yaokokore-Biebro, 2010 ; Baratay, 2011 ; FRB, 2013; Lougbegnon, 2013 ; ZSL,
2016 ; Van Vliet et al., 2017). Ainsi les traditions ancestrales, qui impliquent de comprendre et
d’honorer les complexes relations existant entre les hommes et les espèces sauvages (Y. Vizina et
D. Kobei, 2017), doivent être vitalisées.
Les comportements des individus et des groupes, leurs actions, influencent leur environnement et
assurent le contact entre les systèmes écologiques et sociaux. Les comportements fournissent donc
une fenêtre sur ces systèmes, pour mieux comprendre le contexte et les motivations intrinsèques à
la consommation et à la gestion des ressources naturelles et afin d'influencer ces comportements et
de promouvoir la durabilité (Byers, 1997 ; Dounias, 2007).
Kambale (2015), a mené une étude sur la consommation de la viande de brousse à Yangambi en
Province de la Tshopo. Il a suggéré dans ses études de mener les inventaires sur la faune sauvage
de la Réserve de la Biosphère de Yangambi, mais aussi les recherches sur l’abondance de la faune
sauvage, afin de réévaluer et préciser le statut de protection des animaux de ce coin du pays.
C’est pourquoi une étude conciliante entre l’homme et l’usage de la faune a été jugée nécessaire
pour comprendre la dynamique de perturbations environnementales dans un contexte dit
« Ethnozoologique ». En ethnozologie, la documentation n’est pas enrichie, notamment sur l’état
de lieu et l’évolution historique des espèces fauniques sauvages dans la Reserve de Yangambi et
celle de Ngazi.
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Si l’on n’agit pas rapidement sur ces espèces vulnérables en renseignant et en capitalisant les
données sur leur écologie (niveau d’abondance, la répartition spatiale, les variables de l’habitat,
etc.) et surtout sur les formes d’utilisation ethno-zoologique on ne pourra pas remédier à cette
érosion du patrimoine de la biodiversité faunique en RD Congo.
1. Hypothèse du travail
2. Objectifs du travail
Cette étude évaluera les connaissances locales de la faune sauvage dans les réserves de Yangambi
et de Ngazi sur le plan ethnozoologique. Elle aura pour objectifs spécifiques :
3. Intérêt du travail
Cette étude servira de référence épistémologique pour de futures études sur la dynamique faunique
en RDC. Cette recherche suit un double intérêt :
Du point de vue fondamental, cette étude est une contribution à la compréhension de l’effet des
dimensions anthropiques sur la faune mammalienne à l’échelle locale ainsi qu’à la
connaissance des liens entre les valeurs sociales qu’accorde l’homme à son environnement dans
les dimensions : écologique, économique, spirituelle et culturelle. En tant que telle, elle fournit
des renseignements qui serviront à des objectifs plus larges liés à la compréhension de
l’organisation et du fonctionnement de la faune sauvage d’Afrique centrale.
La réserve de Yangambi a été créée depuis 1933 par l’arrêté royal belge du 22 décembre, lors de
la création de l’Institut National pour l’Étude Agronomiques au Congo Belge (INEAC), actuel
Institut National d’Étude et des Recherches Agronomique (INERA). Comme les autres aires
protégées de la RDC, la réserve est régie par l’Ordonnance-loi n° 69-041 du 22 août 1969.
Par faute des mesures d’application, cette réserve est soumise à un statut de forêts classées établies
par la loi n° 011/2002 du 29 août 2002 portant Code forestier (art. 10 et 12), avec un régime
juridique restrictif concernant les droits d’usage et d’exploitation. La Réserve de Yangambi est
sous la gestion de Comité National MAB/RDC dans le cadre du Programme MAB-UNESCO
depuis mai 1979 et est ainsi devenue Réserve de la Biosphère.
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Bien que sous la juridiction de l’État congolais, la Réserve de la Biosphère de Yangambi (RBY),
fonctionne conformément aux principes de base qui régissent la création des réserves de biosphère
du Programme MAB-UNESCO. La réserve forestière de Ngazi, quant à elle, dépend de l’INERA
mais n’a pas de gestion particulière. Bien qu’étant vielle, la forêt de Yangambi connais des
problèmes de limite, qui ne sont déjà bien défini, et confondu parfois avec des terres des
populations autochtones (Figure 2).
Le site d’étude se situe dans la zone climatique équatoriale Nord de la RDC, avec un climat
marqué par deux saisons relativement sèches qui s’alternent avec deux saisons de pluies : grande
saison sèche s’étalant de Décembre à mi-Mars suivie d’une petite saison de pluies d’avril à mai et
petite saison sèche couvrant les mois de juin et juillet suivie d’une grande saison de pluies d’août à
novembre. La région de Yangambi en général est parcourue par un réseau dense étendue, arrosée
par des ruisseaux et rivières se jetant soit sur le Fleuve Congo au Sud-Ouest, soit sur la rivière
Aruwimi au Nord, soit encore sur la rivière Lindi à l’Est.
Plusieurs recherches ont été réalisés dans ce milieu ayant fait l’objet des études floristiques et
agronomiques, surtout à l’époque coloniale par l’INEAC.
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On rencontre à ce siège un herbarium composé de 15.000 sortes de plantes (la plus grande
collection d'Afrique centrale), un xylarium (collection de bois tropicaux), une bibliothèque, des
plantations de café, de cacao, de bananes et de caoutchouc, un complexe agro-industriel, des
parcelles expérimentales d'arbres, des laboratoires de recherche faiblement équipés (Hiergens,
2010).
S’agissant de la faune, les travaux de Gosse et Poll (1963) ont dénombré des espèces aquatiques.
Ensuite les enquêtes de 2010 réalisées par WWF, a permis de lister quelques espèces des
mammifères, d’oiseaux et des reptiles. Toutes ces taxa nécessitent des études approfondies pour
leur mise à jour, comme l’ont souligné Poll et Gosse et bien d’autres chercheurs.
La population au sein du site d’étude est concentrée dans les secteurs de Turumbu (groupements
de Yawenda, Yelongo, Weko et Yambau) et Bamanga (Groupement Bamanga Yambuya et
Bamanga Bengamisa) ainsi que le long de l’axe routier Weko Yambelo. Elle comprend également
celle habitant les 10 quartiers de la cité de Yangambi (Lusambila, Ekutsu, Okito, Lomboto,
Likango, N’Gazi, Bangala, Moussa, Yaekema et Lumumba). Selon le rapport du Bureau de l’État
civil de la cité de Yangambi et ceux de différents secteurs au premier trimestre 2016, cette
population est estimée à environ 141 643 habitants.
Les populations vivant dans et autour de la RBY appartiennent majoritairement à deux ethnies, les
tribus Bamanga et Mba dans le secteur Bamanga et Topoke et Turumbu dans le secteur Turumbu,
exception faite de la cité de Yangambi où plusieurs tribus cohabitent (Kyale, 2017)
1.2. Méthodes
Afin de spatialiser les espèces connues par la population locale, nous avons réalisé une
cartographie participative des deux zones d’étude (forêt de Ngazi et Réserve de Yangambi). Étant
donné l’absence de données antérieures sur les terroirs de chasse dans les deux Réserves, cette
approche a été effectuée pour se familiariser avec les milieux ainsi que pour prévoir les pistes
probable des suivis des quelques espèces en forêt.
L’approche de cartographie sur papier, effectué par les participants a permis de positionner les
éléments du paysage importants dans leur terroir de chasse. Après une géolocalisation des voies
d’accès, campements et autres lieux importants, a été effectué directement en forêt à l’aide d’un
GPS. La géolocalisation a été possible grâce à de nombreuses sorties de terrain de l’équipe de
recherche et ainsi que six chasseurs désignés par le chef de secteur. Au totale 30 jours (soit 10
jours à Ngazi et 20 jours à Yangambi) ont été consacrés pour collectionner tous les points. A
travers la connaissance locale des chasseurs, certains éléments importants du terroir ont été
localisé: le village, les plantations, les pistes en forêt, les routes, les types d’habitat, les
campements de pêche ou de chasse, les sites sacrés, les sites d’anciens villages, les rivières et
cours d’eau, les lieux de chasse ou de collecte de certains produits forestiers ligneux et non
ligneux, les limites de zones de gestion (par exemple, la limite d’une concession forestière,
minière), fond des Réserves. Également les informations sur les pratiques d’utilisation des
ressources et du terroir, les ayants droits, les règles d’accès ont été répertoriées.
Cette cartographie constitue une base unique d’informations spatiales non encore disponibles pour
la zone d’étude. Les cartes générées ont facilité la localisation des repères des zones concernées
par des chasseurs professionnels du milieu.
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La méthode développée par Sayer et al. (2007); nous a permis de mieux comprendre l’évolution
des populations de mammifères sur notre site d’étude et d’identifier les principaux moteurs de
changement. Sur ce, plusieurs discussions avec les chasseurs rassemblés en 10, ont été mené
dans chacun des villages qui se trouvent en bordure de la Réserve de Yangambi (Weko, Ngazi,
Lumumba, Bangala, Yaselia, Bosukulu, Yaliboto, Lokeli, Bandele). Ces chasseurs, ont été
choisis aléatoirement en fonction de leur disponibilité et de leur volonté de participer à l’activité.
Nous avons veillé à couvrir différentes classes d’âge en privilégiant les participants les plus
anciens ayant des connaissances suffisamment claires, donc de 1995 à nos. Dans chacune des
séances de groupe, les participants ont été invités à :
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1. Lister les principales espèces de mammifères présentes dans le paysage d’étude ou localement
disparues dans la période comprise entre 1995 et 2018 et décrire les utilisations principales de
chacune des espèces. Les images du guide des Mammifères de Kingdon (2015), ont été exposé
pour permettre de correspondre convenablement chaque noms locales avec les noms
scientifiques pour chacun des espèces connu par les chasseurs ;
2. Donner une compréhension évolutive sur les populations durant la période analysée (présence /
absence des espèces, comportement, répartition, abondance);
3. Décrire et placer chronologiquement les principaux facteurs expliquant les changements
observés (chasse, démographie, socio-économique, climatique, facteurs écologiques).
Un canevas a été utilisé pour guider la discussion de groupe dans l’analyse historique des
changements des populations de faune dans le Réserve de Yangambi et la forêt de Ngazi (annexe
1).
Avant d’aborder notre questionnaire (voir annexe 1), nous avons expliqué les objectifs et les
implications de l’étude. Les chasseurs ont été sélectionnés en fonction de leur disponibilité et de
leur volonté de participer à l’entretien. Le questionnaire utilisé est présenté en Annexe 2 et a été
administré en utilisant Kobocollect sur Android.
L’entretien qui constitue l’essentiel de nos interviews s’est décomposé en trois parties principales :
1. Les informations générales sur le chasseur et le mode de chasse: les questions importantes
concernent l’identification personnelle du chasseur, les techniques de chasse utilisée et
l’expérience professionnelle du chasseur.
2. Les renseignements généraux des espèces : Elle permet de réunir les connaissances spécifique
sur chaque espèce identifiée d’avance dans les groupe des entretiens en décrivant ainsi les
usages locale, évolution dans le temps, la localisation dans la zone d’étude, tendances des
populations et facteurs explicatifs ; etc…
3. Les observations réalisées pour chacune des espèces : lieux, date, type d’observation
(entendu, vu, empreintes, fèces, nids, carcasse), dernière années d’observation de l’espèce dans
sa zone de chasse.
L’entretien d’interview auprès de 234 chasseurs, représente environ 30% du nombre total de
chasseurs actifs autour de la Réserve de Yangambi (Van Vliet et al., 2017). Ces enquêtes ont été
effectuées dans 13 villages de la zone située autour de la Réserve de Yangambi (voir Tableau 2).
Au sein de chaque village, au prêt des chasseurs actifs recensés.
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Cette carte a été imprimée, afin de faciliter le repérage des zones des chasses des espèces connues
et présentes sur la liste établie lors des sessions de groupe. La carte était couverte par un maillage
de 4,2 x 4,2 km et chaque cellule du maillage pouvait être identifiée par un numéro en abscisse et
une lettre en coordonnées ; A1 ou Q4 par exemple (Figure 6)
Figure 5. Carte utilisée pour localiser les dernières observations réalisées par les chasseurs pour
les différentes espèces de mammifères
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Les données concernant les dernières observations par les chasseurs pour chacune des espèces de
mammifères ont été utilisées pour réaliser des cartes de répartition pour 3 indicateurs :
Quant à ce qui concerne l'analyse des données sur la différence de diversité existant entre la
réserve MAB (forêt de Yangambi) et les forêts environnantes (forêt de Ngazi), nous avons fait
usage du test du Khi-carré avec le logiciel R studio. Cependant, le test 𝑥 2 à plusieurs échantillons
ou de l'indépendance sert à vérifier s'il y a un rapport ou un lien entre les variables mises en jeux.
Nous avons regroupées en 5 classes les années des dernières observations des chaque espèces afin
de retracer l’évolution de la faune (avant 1999 ; 1999- 2003 ; 2004-2008 ; 2009-2013 et 2014-
2018). Cela séparément pour chaque Réserve (Ngazi et Yangambi).
Chapitre 2. Résultats
2.1. Etat actuel de la faune dans le paysage de Yangambi
2.1.1. Espèces présentes et leur importance locale
Cette étude nous a permis de lister 34 espèces de mammifères. Les chasseurs interviewés ont
énumérés les espèces présentes, rares et disparues. La connaissance des animaux était présentée
en langue locale selon le groupe éthique rencontré dans les villages et est repris dans le tableau 2.
Le Tableau 3 présente toutes les espèces mentionnées ainsi que leurs considérations locales
(valeur culturelle, médicinale, alimentaire et spirituelle). Toutes les espèces citées sont utiles pour
l’alimentation, soit 100 %. Disons que l’alimentation constitue le besoin primaire qui amène les
hommes à pratiquer la chasse dans les réserves de Yangambi et Ngazi. Mis à part cela, d’autre
ressources qu’on retrouve dans les réserves sont moins valorisés et laissent une importante place à
la commercialisation de la viande de brousse qui est une des activités la plus rentable des
communautés locales. Ensuite 70% des espèces identifiées ont une importance culturelle et enfin
32 % ont une valeur médicinale et spirituelle. Ces deux dernières, importance culturelle et
médicinale ont tendance à être banni en raison de la modernité (Annexe 3).
Pour l’alimentation humaine, les animaux les plus consommés sont : Cricetomys emini,
Dendrohyrax sp, Philantomba monticola, Cephalophus callipygus, Cephalophus dorsalis,
Potamochoerus porcus, Smutsia gigantea et Atherurus africanus. Ces espèces ne sont pas très
rares à trouver lors de la chasse. Tandis que d’autres sont moins consommées, parce qu’elles sont
devenues rares. Suite à la pression anthropique, certaines espèces deviennent difficiles à trouver
dans la forêt. Ces espèces ont changées peut être des lieux (d’habitat) ou disparus de la forêt.
C’est ainsi que Loxodonta africana ne se voit plus, Panthera pardus, Okapia johnstoni,
Orycteropus afer, Syncerus caffer nanus et Pan troglodytes sont toutes devenues moins
nombreuses sur les marchés de vente et difficile à chasser dans les deux Réserves étudiées.
Tableau 2.Classification des mammifères identifiés dans la Réserve de Ngazi et la Réserve de Yangambi (connus par les chasseurs)
Ordres Familles Noms Scientifiques Noms Français Noms en langue locale
Turumbu Topoke Kimanga
Afrosoricidé Tanricidae Potamogale velox (Du Chaillu, 1860) Potamogale Bowengele Aja, Nygage
Tragelaphus scriptus (Pallas, 1766) Guib harnaché Kenge Kenge Dubu (Jubu)
Tragelaphus spekii (P.L. Scaler,1863) Sitatunga Mbulimasuwa Mbulimasuawa Koko
Bovidae Cephalophus nigrifrons (Gray, 1871) Cephalophe a front noir Mbengela Ngadi Bonja
Cephalophus callipygus (Peter, 1876) Céphalophes rouges Koto Nkulufa Adamwa
Cephalophus dorsalis (Gray, 1846) Koto Nkulufa Adamwa
Arctiodactyle Giraffidae Okapia johnstoni (Sclater, 1901) Okapi Okapi Okapi Ndibo
Suidae Potamochoerus porcus (Linnaeus, 1758) Potamochère Ngulu Ndei Chen, Kone
Tragulidae Hyemoschus aquaticus (Ogilby, 1845) Chevrotain aquatique ou Elebe, Elebe Kobe
Biche cochon Bolafi
Carnivore Felidae Panthera pardus (Linnaeus, 1758) Panthère Nkoy Itingo Biu
Herpestidae Crossarchus alexandri (Thomas & Mangouste d’alexandre Liende Bhone Angoda
Wroughton, 1907)
Mustelidae Aonyx capensis (Schinz, 1821) Loutre Bohoso Geanja Chechele
Genetta servalina (Pucheran, 1855) Isisimba Leghu Aligiligi
Genetta victoriae ( Thomas, 1901) Genette géante Bolende Kongogu
Viverridae Civettictis civetta (Schreber, 1915) Civette africain Libobi Litoyi, Mbuo
(Limbuta)
Nandinia binotata (Gray, 1830) Civette palmiste africain Alela Mpuo
Cetarctiodactyle Bovidae Syncerus caffer (Sparrman, 1779) Buffle Nzayi
Philantomba monticola (Thunberg, Cephalophe bleu Mboloko Mbolo Mbo
1789)
Hyracoidae Procaviidae Dendrohyrax sp (Fraser, 1855) Daman Eloka Ngelowa Chwaa
Macroscelidea Macroscelididae Rhynchocyon cirnei (Peters, 1847) Musaraigne Ifini Ndotole
Pholidota Manidae Smutsia gigantea (Illiger, 1815) Pangolin géant Liha Boghaghagha Nkale
Primate Cercopithecidae Piliocolobus badius ( Kerr,1792) Colobe rouge Ekota Ekota Kobu
Papio anubis (Lesson, 1827) Babouin Abula Abula Mbolo
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Tableau 3. Usages usuels et influence négative des mammifères dans la tradition locale
Noms Scientifiques Noms Français Utilisation usuelle des animaux
Spirituel Pharmacopée Culture
Tragelaphus spekei Sitatunga cornes sont utilisées comme trompettes et la
(P.L. Scaler,1863) peau pour la fabrication de tam-tam
Okapia johnstoni Okapi la peau est utilisée comme ornement et pour
(Sclater, 1901) la fabrication de tam-tam
Panthera pardus Panthère Les os une fois brulés, la cendre est la peau est utilisée pour confectionner
(Linnaeus, 1758) utilisée pour donner la force mystique. l’habit traditionnel du chef coutumier, et les
Son urine est trop sollicitée par le dents pour la fabrication des objet
marabout ornemental (Bijoux , Bracelet)
Aonyx capensis Loutre Pour la sorcellerie on utilise la peau séchée puis brulée est posé sur les sont uniquement consommés par les
(Schinz, 1821) contre les balles (antiballe), contre narines du malade pour soigner la hommes et leur peau et utilisé pour la décor
douleur de torture malaria d’habillement
Genetta servalina La peau est utilisée par les féticheurs la peau est utilisée pour fabriquer des
(Pucheran, 1855) pour compléter leur ingrédient de lance parures
de sort
Nandinia binotata Civette palmiste séchée puis brulée est posé sur les sont uniquement consommés par les
(Gray, 1830) africain narines du malade pour soigner la hommes
malaria
Syncerus caffer Buffle cornes sont utilisées comme trompettes et la
(Sparrman, 1779) peau pour fabrication de tam-tam
Dendrohyrax sp Daman la peau du daman est utilisée pour séchée puis brulée est posé sur les sont uniquement consommés par les
(Fraser, 1855) chasser les mauvais esprits. narines du malade pour soigner la hommes
malaria
Pan troglodytes Chimpanzé l’os est utilisé dans l’eau du bain des L'anus est prise, puis brûle on le met au
(Blumenbach, 1776) enfants pour leur octroyer de la force nez de enfant malade (épileptisie)
Orycteropus afer Oryctérope les écailles et les ongles sont mélangés
(Pallas, 1766) à la terre au moment du semis pour
avoir de bonnes récoltes
Olivier MUSHAGALUSA M. P a g e | - 18 -
La spatialisation des espèces dans les paysage de Yangambi, nous a permis de ressortir
l’abondance de mammifères, de la richesse spécifique et de l’indice de diversité. Ainsi on
distinguer dans l’ensemble les zones de concentration des espèces existantes actuellement dans les
Réserves de Ngazi et celui de Yangambi. La localisation spatiale faite est basée sur les
connaissances locales. C'est-à-dire les chasseurs situent les lieux où ils font leurs activités de
chasse (campement : voire le nom a la figure 5). Enfin, ils citent les espèces qui sont dans les
lieux.
2.1.2.1. Abondance des mammifères (Figure 6)
Les mammifères cités par les chasseurs sont localisés à Ngazi dans le Nord-Ouest. Tandis que les
mammifères cités à Yangambi sont localisés dans la zone centrale au Nord-Ouest de la Réserve.
Les campements Lobilo et Bongale (la Réserve de Yangambi) à une concentration importante
variant entre 75 et 100 mammifères. Les autres campements ont une variation comprise entre 25 et
50 mammifères dans les répartitions.
Les espèces à Ngazi sont plus concentrées au Nord. Les campements situés à la limite dont
Logboma, Bandjale jusqu'à Edison possèdent un nombre élevé des espèces. La partie de la réserve
de Yangambi quant à elle, la richesse est plus regroupé au centre de la réserve dans les
campements de Bongale, Lubuyi, Lobilo, London et Lokeli. La partie Nord-Ouest jusqu’au
campement dit Agent on a également une richesse importante d’espèces. De cette observation
spatiale, le maximum est compris entre 20 et 25 espèces, ce sont des zones qui demandent plus
d’attention particulière dans les deux Réserves.
La spatialisation mammalienne nous montre que la Réserve de Ngazi a une importante diversité
des espèces. Cette diversité couvre presque tout le campement qui s’y trouve. Dans la Réserve de
Yangambi, la plus grande diversité d’espèces est localisée dans les campements qui se trouvent au
centre de la réserve autour de Lobilo, Lokeli, Bongale et London. On observe des zones isolées
au Nord-Ouest autour des campements de Longe, Agent, Bangala ayant aussi une diversité
importante d’espèces. Toutefois dans le deux Réserves les campements les plus diversifiés en
espèces animales ont un indice de Shannon de 3,37.
Olivier MUSHAGALUSA M. P a g e | - 19 -
2.1.3. Répartition des espèces emblématiques 2.1.3. Répartition des espèces de gibier
Avec les observations récentes des chasseurs sur ces espèces dites Au sein de ces deux réserves un certain groupe d’espèces est recherchées
« emblématiques », la spatialisation présente une importante par les chasseurs pour des fins commerciales. Ces dites espèces de gibier
concentration au Nord de la réserve de Ngazi autour des campements sont facile à retracées sur les pistes de chasse. Les potamochères (Ngulu
Edison et Pkopkole, ainsi qu’au Nord de la réserve de Yangmbi autours ya zamba), les Singes, les petites carnivores (Lotomba, Nziko), les
de campement Agent. La réserve de Yangambi reste restreinte avec des céphalophes (Koto) sont celles qui sont les plus rencontrés sur le menu
évènements isolés. Pour les espèces dites « emblématiques », nous avons de chasse. Dans la Réserve de Yangambi les gibiers sont les plus
Okapia johnstoni, Orycteropus afer, Panthera pardus, Syncerus caffer rencontrés autour des campements Akebé et Awele situé dans la zone
nanus, Pan troglodytes, Tragelophus spekei, Tragelaphus scriptus. centrale. Cependant elle reste la réserve des gibiers la moins importante
par rapport à la réserve de Ngazi qui a une grande concentration au Nord.
De manière générale, la tendance des observations de mammifères dans la zone montre une
diminution progressive de toutes les espèces au cours de ces 20 dernières années. Toutefois, il
existe une différence significative entre la Réserve de Ngazi et la Réserve de Yangambi (Khi-carré
= 332,97, df = 33, p-value < 2,2e-16).
Globalement, dans la Réserve de Ngazi et celle de Yangambi, certaines espèces (Loxodonta
africana et Okapia johnstoni) ont déjà disparues ou presque. Les dernières observations remontent
à la période de 1995-2003 (Figure 11 a et b), sauf quelques cas isolés d’observation des carcasses,
des fessées et empreintes. Selon les perceptions des différents chasseurs, ils s’accordent plutôt sur
une diminution progressive, ainsi qu’à la stabilisation des populations de mammifères existantes
(Figure 12 a et b). Les chasseurs ont listé un certain nombre d’espèces constantes ou
régulièrement observées dans les Réserves étudiées. Il s’agit d’Atherurus africanus, Cricetomys
emini, Dendrohyrax sp, Potoxerus stangeri, Potamochoerus porcus, Perodictus potto,
Rhynchcyon cirnei. Aucune espèce n’est citée par une majorité de chasseurs comme ayant
diminué drastiquement.
Dans la Réserve de Yangambi, les observations des chasseurs confirment que certaines espèces
ont disparus. Ainsi 29 % de chasseurs citent Okapia johnstoni, 17% pointent Syncerus caffer
nannus et seulement 12 % signalent Philiocolobus badius comme disparu de la forêt. Les
dernières observations de ces espèces datent de 2015 pour Okapia johnstoni (1 observation),
ensuite de 1996 pour Syncerus caffer nannus (une seule observation en 1996, bien qu’il a été
entendu en 2004 et son empreinte observée en 2018) et enfin entre 2017 - 2018 (12 observations)
pour Philiocolobus badius.
Dans la Réserve de Ngazi, hormis Loxodonta africana qui n’a pas été vu depuis les années 1995,
une très faible proportion des chasseurs pensent que d’autres espèces ont disparus localement. On
mentionne Okapia johnstoni, Piliocolobus badius et Tragelaphus spekii, respectivement : 3 %, 4
% et 2 % des chasseurs. Ces trois espèces ont été observées entre 2017 et 2018. Le plus grand
nombre de chasseurs s’accordent sur une probable diminution drastique des certaines espèces
localement. Successivement, on cite Okapia johnstoni (88 %), Pan troglodytes (61 %), Syncerus
caffer nanus (61 %), Orycteropus afer (59 %) et Panthera pardus (54 %).
Olivier MUSHAGALUSA M. P a g e | - 22 -
Avec les interviews auprès des chasseurs, cinq types principaux d’espèces ont été particularisés
suivant le nombre et la date de leurs dernières observations
Tableau 4. Types principaux d’espèces observées dans les Réserves de Yangambi et Ngazi
Types principaux d’espèces Yangambi Ngazi
Les espèces abondantes et Cricetomys emini, Atherurus Cephalophus callipygus et C. dorsalis,
récemment observées africanus, Philantomba monticola, Philantomba monticola,
Dendrohyrax sp, Genetta servalina, Potamochoerus porcus, Cricetomys
Cercopithecus ascianus, Nandinia emini, Cercopithecus ascianus,
binotata, Protoxerus stangeri, Atherurus africanus, Dendrohyrax sp,
Crossarchus alexandri Cercopithecus neglectus, Genetta
servalina
Les espèces abondantes mais Cephalophus callipygus et C. dorsalis, Pan troglodytes, Piliocolobus badius,
pour lesquelles un nombre Potamochoerus porcus, Hyemoschus Hyemoschus aquaticus
limité de chasseurs ne les a plus aquaticus.
vu dans les dernières années
Des espèces moyennement Tragelophus spekei, Papio anubis,
abondantes mais pour lesquelles Crossarchus alexandri, Cephalophus
les dernières observations sont nigrifrons, musaraigne, Protoxerus
récentes stangeri, Genetta victoria, Civettictis
civetta
Des espèces moyennement Perodicticus potto, Cercopithecus Syncerus caffer nanus, Panthera
abondantes et pour lesquelles neglectus, Genetta victoria, pardus, Orycteropus afer
les observations sont espacées Cephalophus nigrifrons, Tragelophus
dans le temps spekei, Pan troglodytes, Papio anubis,
Aonyx capensis, Smutsia gigantea,
Potamogale velox
Les espèces rares et pour Piliocolobus badius, Panthera pardus, Okapia johnstoni
lesquelles les observations sont Tragelaphus scriptus, Cercopithecus
espacées dans le temps hamlyni.
Les espèces rares mais Tragelaphus scriptus, Potamogale
observées récemment velox, Smutsia gigantea, Aonyx
Capensis, Thryonomis swinderianus,
Cercopithecus hamlyni, Perodicticus
potto
Les espèces disparues ou très Loxodontha africana, Syncerus caffer Loxodonta africana
probablement disparues nanus, Okapia johnstoni.
Olivier MUSHAGALUSA M. P a g e | - 23 -
0 50 100 0 50 100
Figure 11. Dernières observations pour chacune des espèces en fonction de leur date
d’observation dans la Réserve de Ngazi (a) et dans la Réserve de Yangambi (b)
Olivier MUSHAGALUSA M. P a g e | - 24 -
Figure 12. Comparaison de l’évolution des populations de mammifères entre la Réserve de Ngazi
(a) et la Réserve de Yangambi (b) selon la perception des chasseurs
Olivier MUSHAGALUSA M. P a g e | - 25 -
2.2.2. Registre des dernières observations pour les espèces localement disparues
1. Dans la réserve de Ngazi, les éléphants ont été observés au Nord, autour des campements
d’Abila et de village de Yambau. A Yangambi, les observations sont situées de manière
isolée autour des campements des London, de Bangla ainsi qu’au Nord du village
Yaliboto. (Figure 13)
Une frise historique a été élaborée suite aux différentes discussions en groupe avec les chasseurs.
Celle-ci montre la correspondance entre l’évolution du socio-écosystème et celle de la faune
terrestre dans le paysage d’étude (Tableau 5).
Les facteurs principaux de changement sont d’ordre politique, économique et liés aux pratiques de
chasse. Ces facteurs sont décrits ci-dessous sur la base des informations obtenues lors des
discussions de groupe avec les chasseurs et corroborées avec des informateurs clés et les
documents existants.
Les rebellions successives qu’a connu notre pays, entre 1996 et 2006 a provoqué plusieurs
dégringolades. Particulièrement sur le système social, économique et écologique. Cela a entrainé
une perte de vue sur le suivi et l’évaluation de la faune dans nos milieux. Cependant le paysage de
Yangambi n’a pas échappé à ces perturbations et a connu d’importants impacts directs et indirects
sur la faune. Durant les périodes des conflits, des groupes armés ont créés des casernes militaires
pour se cacher, d’autre transitaient en forêt dans le but de poursuivre les armées rebelles.
Olivier MUSHAGALUSA M. P a g e | - 28 -
Dans ces campements militaires la chasse incontrôlée fut introduite pour la viande, rien que pour
se nourrir. Peu de temps après, les trafique de l’ivoire, des peaux ainsi de que de viande avec les
pays voisin pris de l’ampleur car étant bénéfique. C’est ainsi que l’éléphant, la panthère, l’okapi et
d’autres espèces recherchées furent exécutées à grande échelle dans le paysage de Yangambi.
Cette période a contribué à éroder les règles coutumières d’accès aux ressources.
Comme dans toutes les provinces de RDC, la cité de Yangambi, connais depuis des années une
instabilité économique. Les activités rémunératrices sont moins diversifiées. Les voies de
communication se sont dégradées et le transport de marchandises est limité. Ainsi, le mouvement
des personnes et l’écoulement de biens se vu largement diminué. Les usines existantes, qui étaient
pour la plupart vouées à l’exportation (cacao, sucre, hévéa) et qui étaient gérées par des capitaux
étrangers, ont fermé leurs portes les unes après les autres. A raison de manque d’opportunités
d’emploi et de la croissance démographique, un plus grand nombre de familles est devenue
dépendante des ressources de la forêt pour assurer sa sécurité alimentaire. Face à la croissance
démographique dans la cité de Yangambi, le manque de production et d’approvisionnement en
viandes d’animaux domestiques, le marché de viande de brousse et de poisson a accru durant ces
derniers trente ans. La recherche de terre cultivable, pousse la population a pénétré dans les
réserves. Selon les chasseurs, l’augmentation des surfaces cultivées explique la distance de
déplacement plus importante pour atteindre les lieux de chasse. Certaines espèces, bien adaptées
aux milieux anthropiques ont prospéré dans ces milieux agricoles (e.g. Thryonomys swinderianus,
Cricetomys emini, Dendrohyrax sp.) et sont devenus plus abondantes que par le passé.
Avec l’augmentation de la population, le nombre des chasseurs dans les villages environnants la
Réserve de Ngazi et celle de Yangambi s’est accru systématiquement. Actuellement, par manque
d’activités, les jeunes gens de moins de 18 ans sont autorisés à faire la chasse. Une chose qui était
impossible autre fois dans le village, la chasse était faite uniquement par les adultes. Par manque
d’accessibilité au permis de chasse, les chasseurs du village ont développés des astuces qui leurs
permettent des fabriquer des fusils et cartouches localement, ce qui a augmenté la défaunation
dans les Réserves sous études. Les chasseurs préfère alors utiliser de fusils et abandonne de moins
en moins la chasse aux lances (presque inexistante), de pièges. Des chasseurs habitués pratiquent
des appels des animaux, ce qui leurs permettent de bien pisté leur proies. La chasse se pratique
actuellement jours et nuit.
Olivier MUSHAGALUSA M. P a g e | - 29 -
Avec la disponibilité des lampes torches, la chasse de nuit est devenue plus intense. Les chasseurs
ont élargi leurs lieux d’activités et vont très loin même au cœur des Réserves où ils y campent
pendant des jours selon leur provision, pour ressortir avec les gibiers (Animaux abattus, parfois
boucané déjà et rarement vivant). Certaines espèces nocturnes deviennent aussi de plus en plus
menacées. La chasse ratisse tout, les grands comme les petits mammifères.
Tableau 6.Changements dans le socio-écosystème et répercussions sur la faune entre 1995 à nos
jours dans le paysage d’étude
=> 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018
1996
Rébellions successives : groupes
armés en forêt, perte de l’autorité
coutumière, commerce d’ivoire
Fermetures des usines, diminution des salariés dans les centres de recherche, diminution des
salaires, augmentation du nombre de chasseurs, augmentation des surfaces agricoles
Augmentation du nombre pièges par chasseur,
augmentation du nombre de chasseurs au fusil
Augmentation de la chasse de nuit
Apparition d’espèces nocturnes dans
les tableaux de chasse (espèces
arboricole, rongeurs et carnivores)
Disparition de l’éléphant et de l’okapi
Diminution drastique du buffle, chimpanzé, sitatunga, panthère
Augmentation des aulacodes, rats de gambie,
damans
Olivier MUSHAGALUSA M. P a g e | - 30 -
Selon les chasseurs, l’Okapi, la panthère, le buffle et l’éléphant ont été les espèces le plus
affectées. Cela prouve comment les animaux de grande taille sont les premiers à être chasser.
C’est ainsi qu’ils ont beaucoup diminué jusqu'à 50%. Les espèces qui se sont montrées stables, ont
un profil écologique et comportemental qui leur permet de s’adapter à la pression de chasse : une
densité de population élevée, un grand nombre de petits par an, un temps de gestation court (c’est
le cas de nombreux rongeurs, du céphalophe bleu et du potamochère), des territoires de petite
taille, une activité nocturne (e.g. galago, etc), un comportement discret de fuite (eg. buffle,
chimpanzé, okapi), ou des habitats préférentiels difficiles d’accès pour les chasseurs et leurs
chiens de chasse. Au cours de ces 20 derniers années il n’y a pas eu beaucoup d’augmentation
bien que certaines espèces concurrent aux autres a était constante soit 38% (Aonyx Capensi,
Cricetomys emini).
Beaucoup diminué
Diminué
Stable
Augmenté
Beaucoup augmenté
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%
animal de grande taille
temps de gestation court
grand nombre de petits par an
territoire de petite taille
activité nocture
grande densité de population de l'espèce
espèce grégaire
espèce généraliste en terme d'habitudes aimentaires
concurrence avec une autre espèce
sensible à certaines maladies
comportement de fuite
habitats difficiles d'accès pour l'homme et les chiens de chasse
Figure 16.Facteurs intrinsèques les plus citées par les chasseurs pour expliquer l’évolution des
populations de mammifères
Olivier MUSHAGALUSA M. P a g e | - 31 -
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
Diminué Beaucoup diminué Disparu
Figure 17.Facteurs anthropiques les plus citées par les chasseurs pour expliquer l’évolution des
populations de mammifères
Olivier MUSHAGALUSA M. P a g e | - 32 -
Chapitre 3. Discussion
Le présent travail donne des résultats d’analyse ethnozoologique de l’évaluation des populations des
mammifères sauvages, dans le paysage de Yangambi (cas de la Réserve de Biosphère de Yangambi et
de la réserve de Ngazi). La faune sauvage de ce paysage était jusqu'ici peu connue ; les rares travaux
sur ce sujet ont été effectués par Toirambe et al. (2010).
Ces espèces contribuent efficacement dans la socio-économie des communautés locales. Les 34
espèces répertoriées constituent une source alimentaire, 24 sont utilisées comme ressource à valeur
culturelle et spirituelle et 15 de ces espèces sont utilisées dans la médecine traditionnelle.
Cricetomys emini (Lotomba), Cephalophus callipygys et C. dosalis (Koto) ainsi que Potamochoerus
porcus (Ngulu) cité plusieurs fois par les chasseurs, occupent une place importante dans la
consommation alimentaire, cela est dû à leur abondance dans les zones de chasse; ensuite pour ce qui
est de l’utilisation culturelle la Genetta servalina (Isisimba) est beaucoup cité, surtout pour sa fourrure
qui est utilisée pour les décors coutumier ou esthétique (Porte-clés, chapeaux) ; et enfin Dendrohyrax
sp (Eloka) ainsi que Civettictis civetta (Libobi) sont plus utilisés pour le soin dans la médecine
traditionnelle. Orycteropus afer (Tumba) et Pan troglodytes (Mukomboso) ont de grandes valeurs
spirituelles.
Comme dans diverses parties du monde, la faune intervient également dans de nombreux facteurs
culturels (us et coutume) et médicinal. Yaokokore-Beibro et al. (2010), qui a fait ses études dans le
même cadre en Côte d’Ivoire dans la forêt classée de Badenou cite certains animaux au service
humain, à valeur culturelle, médicinale et alimentaire que nous avons également cité, dont
Orycteropus afer, qui a presque le même nom en approche linguistique : "Tumba" en Turumbu (RD
Congo) et "Toumba" en Malinké (Côte d’ivoire) ; avec de valeur spirituelle multiple dont le fétichisme
contre la pluie ou donner la mort à quelqu’un. Sa queue pour la fabrication de bracelet qui donne de
grande force surnaturelle, sert aussi d’antipoison. L’espèce (Orycteropus afer : Oryctéropes) révèle
par l’importance lui accordée, une grande valeur, surtout pour son utilisation culturelle.
Elle doit susciter plus d’intéressement pour les chercheurs afin qu’elle puisse être plus protégée
encore. Kyale et al. (2017), qui ont fait leurs études dans le paysage de Yangambi approuvent
également la transmission des connaissances locales au pratiques traditionnelles sur les valeurs
culturelles de la population des générations en générations.
Olivier MUSHAGALUSA M. P a g e | - 33 -
Toutefois, la Réserve de Ngazi reste la plus diversifiée en espèces avec une importante richesse
spécifique à son sein, on y cite également certaines espèces « emblématique » dont Tragelaphus
spekei, Syncerus caffer nanus, Okapia johnstoni, Orycteropus afer, Panthera pardus, Tragelaphus
scriptus, Pan troglodytes. La Réserve de Ngazi constitue une forêt de gibier riche en espèces
recherchées principalement par les chasseurs.
Les changements observés sont dus aux facteurs d’ordre politique, économique et liés aux pratiques de
chasse. Ce qui a fortement contribué soit à la diminution ou la disparition des espèces inventoriés dans
le milieu d’études. Pendant les guerres successives des rébellions (depuis 1975, révolution Muleliste
de 1964, Libération de 1996-2003) dû aux conflits d’ordre politique (Onemba, 2006 ; Baloko, 2007)
des militaires se sont installés dans les Réserves (en forêt) pour assurer le contrôle des troupes
adversaires. Ils ont utilisé ainsi la forêt, sans demander la permission aux ayants droits, et s’y
procuraient la nourriture carnée.
Ils en ont profité pour faire la chasse illicite en tuant des espèces, surtout les okapis, les buffles, les
éléphants, la panthère et trafiquaient l’ivoire, les peaux et la viande avec les pays voisins. Un constant
observé au Tchad par Monfort et al. en 2004.
Olivier MUSHAGALUSA M. P a g e | - 34 -
Suite à tout cela (rebellions, insécurités, perte de pouvoir d’achat), les communautés locale restèrent
sans merci à leur triste sort. Délaissées par le gouvernant, sans source de revenu, ils s’étaient ainsi
lancé dans l’exploitation de ressource de base pour s’occuper de l’éducation de leurs enfants, de leurs
familles, etc. ; surtout de leur besoin primaire. Ainsi, ils ont trouvé mieux de faire la chasse, et initiant
même les plus jeune ayant moins de 18 ans ; ce qui n’était pas possible autre fois. Les gibiers chassés
sont à grande parti vendu localement entre paysans, seul une petite quantité est partagée dans les
familles (Nasi, R et al., 2008). Les nombres des chasseurs a également augmenté ; les armes de chasse
ou fusils se procurent facilement, son fabriqué localement et octroyées sans permis de chasse. Les
fusils sont les instruments les plus destructrices que la chasse a pu utiliser dans notre siècle car sa
destruction est importante. Non seulement l’usage de l’arme à feu est destructrice mais aussi la
multiplicité de technique des chasses. On peut dire que l’être humain est en train d’exterminer sont
environnement pour répondre à ses besoins (Hance , 2011). Cette extinction massive de animaux
sauvages est constatée également par de Aulagnier et al (2015) au Maroc ; Lougbegnon (2013) au
Benin qui s’est intéressé particulièrement sur les éléphants et aux buffles.
Dans le deux contrées Ngazi et Yangambi, on remarque que les conflits territoriaux, les guerres armée
(installation des milices dans la forêt), la perte de contrôle des institutions en charge de conservation
suite au délaissement du gouvernement, sont des causes impliquant la disparition, la rareté des
certaines espèces dans ces Réserves ; ces mêmes observations ont été discutées autour des concession
et réserve par Collin et Kaboza (2007) ; Crawford et Bernstein (2008) ; African Wildlife Foundation
(2012), PNUE, (2011) ; UNESCO (2013), Guérette (2014) ; qui confirment à travers des études des
cas des menaces pesant sur la biodiversité en RDC, où la protection de l’environnement n’est
actuellement pas une priorité face à d’autres problématiques telles que la pauvreté généralisée,
l’insécurité et la corruption.
La Loi N°011/2002 portant Code forestier de la RD Congo, une liste d’espèces a été établi reportant
aussi les valeurs d’amande pour chacune des espèces au niveau nationale à travers l’arrête
interministériel n° cab/min/eco-fin & bud/af.f-e.t/0187/02 du 20 avril 2002 portant modification des
taux des taxes en matière forestier et de faune. Si seulement ce règlement était respecter et connus
peut être la faune dans le paysage de Yangambi ne serait pas à la merci des chasseurs. Le tableau 7,
nous liste quelques espèces citées dans notre étude.
Olivier MUSHAGALUSA M. P a g e | - 35 -
Tableau 7. Statut de conservation des espèces, valeur et situation présente dans le paysage de Yangambi
Nom scientifique Noms français Nom local Statut des espèces Situation présente dans le IUCN 2018. The IUCN Red
Yangambi (Code forestier/ paysage de Yangambi en 20 List of Threatened Species.
RDC, 2002) ans (1995-2018) selon la Version 2018-1
connaissance locale
Ngazi Yangambi
Cercopithecus hamlyni Cercopithèque Likolonge Totalement Beaucoup Beaucoup Vulnérable
d’hamlyn protégées diminué diminué
Hyemoschus aquaticus Chevrotain aquatique Elebe Totalement Diminué Diminué Préoccupation mineur
protégées
Loxodonta africana Eléphant Nzoku Totalement Disparu Disparu Vulnérable
protégées
Okapia johnstoni Okapi Okapi Totalement Beaucoup Diminué En danger
protégées diminué
Orycteropus afer Oryctérope Tumba Totalement Beaucoup Beaucoup Préoccupation mineur
protégées diminué diminué
Pan troglodytes Chimpanzé Mukomboso Totalement Beaucoup Diminué En danger
protégées diminué
Panthera pardus Panthère Nkoy Partiellement Beaucoup Diminué Vulnérable
Protégées diminué
Piliocolobus badius Colobe rouge Ekota Partiellement Diminué Diminué En danger
Protégées
Potamochoerus porcus Potamochère Ngulu Partiellement Diminué Diminué Préoccupation mineur
Protégées
Smutsia gigantea Pangolin géant Liha Totalement Diminué Diminué Vulnérable
protégées
Syncerus caffer nanus Buffle Nzayi Partiellement Beaucoup Diminué Préoccupation mineur
Protégées diminué
Tragelaphus spekei Sitatunga Mbulimasuwa Partiellement Diminué Diminué Préoccupation mineur
Protégées
Olivier MUSHAGALUSA M. P a g e | - 36 -
Conclusion et Perspectives
Cette étude donne des brèches générales sur la connaissance locale de la faune dans le paysage de
Yangambi. La réserve de Yangambi est appauvrie par rapport aux forêts voisines de la réserve de
Ngazi. La réserve de Yangambi est plus caractérisée par des petits rongeurs, du céphalophe bleu et
des petits carnivores comme les Nandinia binotata, Civettictis civetta. Tandis que la Réserve de
Ngazi connais une grande abondance des céphalophes rouges, le céphalophe bleu, le
Potamochoerus porcus et deux espèces de cercopithèques (C. ascianus et C. neglectus). La
réserve de Yangambi représente une zone moins importante d’espèces gibier : Cephalophus
callipygue & C. dorsalis, Potamochoerus porcus et des petits singes.
L’étude évolutive de mammifère entre 1995-2018, montre que les activités anthropiques ont
accentués la diminution des espèces au sein de la Réserve de Yangambi ainsi que celle de Ngazi.
La pression des chasses et d’autres activités des subsistances qui y sont actuellement (orpaillage,
chasse, pêche, cueillette) ne permettent pas une évolution croissante mais plutôt décroissante des
espèces. Ces activités se voient partout autour et à l’intérieur des Réserves. Les chasseurs ont érigé
des campements (qui sont parfois momentané selon le besoin) au sein des Réserves. On retrouve
même des familles, des églises et des écoles au sein des réserves.
Olivier MUSHAGALUSA M. P a g e | - 37 -
Dans la Réserve de Yangambi, les campements se trouvant dans la zone centrale autour d’Akebé
et Awele, Bokuye et Lokeli sont riches en espèces particulièrement recherchées par les chasseurs
ainsi qu’en espèces emblématiques. C’est aussi dans cette zone qu’ont été observés les derniers
Okapis. Vu les activités qui sont déjà implantées par les riverains, ces zones doivent attirer une
particulière attention en étroite collaboration avec les autochtones et pourraient être proposées
comme zones de conservation. Il est important de comprendre l’utilisation de ces campements par
les riverains et l’impact potentiel sur les populations locales de la mise en défend de ces zones.
L’accès à ces zones peut être règlementé à travers un poste de contrôle sur la Lobilo au Sud,
d’autre au niveau des villages de Yaliboto et de Yalibongo et enfin dans le campement permanent
de Bongale.
Malgré la plus grande pression de chasse que présente actuellement la réserve de Ngazi, elle reste
encore très riche en gibier et en espèces emblématiques (Okapia johnstoni et Syncerus caffer en
particulier). Certaines espèces, Okapia johnstoni, Syncerus caffer, Pan troglodytes, Piliocolobus
badius, Cercopithecus kandti et Panthera pardus sont citées par les chasseurs comme étant en
diminution drastique.
Dans ces Réserves une suggestion d’un plan de gestion de la chasse pourrait être envisagée. Ce
plan devrait s’appesantir sur trois grands axes majeurs :
Axe environnemental
On note que l’insuffisance d’information est un aspect qui nécessite d’être abordée si l’on veut
trouver une solution partagée pour la préservation de la faune. Sur ce :
Une gestion participative dans les réserves, devrait inclure une instruction régulière sur la
faune, son importance, ainsi que la connaissance spatiale dans les zones encore plus riches et
diversifiées en espèces.
L’inclusion d’une régulation au sujet de l’utilisation d’armes à fabrication traditionnelle et
l’interdiction de la chasse de nuit, qui en plus d’être citées parmi les facteurs qui rendent la
chasse non durable, sont aussi des facteurs d’accidents de chasse, très souvent observés dans
cette région.
Ainsi des sensibilisations et des séminaires des jeunes devront être effectués pour mettre la
population dans l’ambiance écologique.
Olivier MUSHAGALUSA M. P a g e | - 38 -
Axe économique
Les communautés locales doivent être associées à la gestion des ressources naturelles et
bénéficiées des avantages économiques que celle–ci pourra lui procurer. L’appui des
communautés est plus important pour assurer une conservation à long terme et durable.
L’enrichissement en amont des activités de développement économique pour les chasseurs et
des alternatives de protéines animales pour les populations de la Cité de Yangambi. Dans ce
contexte, on pourrait envisager la création d’une réserve de chasse au profit des
communautés.
Les programmes de développement dans les deux contrés devront concerner :
L’appui technique aux activités agro-pastorales, avec incorporation d’une politique des
crédits, les vulgarisations et la sécurité foncière.
La quantification des productions afin d’évaluer les rendements et les possibilités
d’orientation, surtout dans les zones des chasses.
La mise en place des activités écologiques et les développements (sanitaire) des milieux.
Étant donné que la forêt de Ngazi se superpose avec des concessions forestières en cours
d’aménagement, il sera nécessaire d’inclure les concessionnaires dans l’élaboration du plan
d’aménagement de la chasse afin de les compter parmi les partenaires pour leur
implémentation.
Axe social
Il serait important de faire coopérer d’une manière directe les actions menées par la communauté
locale dans la politique provinciale et nationale afin de lutter contre les actions catastrophiques qui
pourrait rapidement s’accentuer avec les temps sur la faune sauvage.
Les chasseurs devraient être instruits sur l’utilisation parcimonieuse de la faune dans le cadre
de diminuer la pression, en leurs apprenants les règles et le statut de protection connu
officiellement en RD Congo. Tout en mettant en compte leur besoins primaire.
La loi devra être mise en application, mais avant cela la population doit être informée sur
cette loi. Ainsi les actions de la loi devront être planifiées pour constater le respect des
mesures qui sont ou qui seront mises sur pied.
Enfin, nous demandons à tous ceux qui auront lu ce travail, d’en faire plus, en s’appliquant d’une
manière succincte, en disposant du matériel conforme et surtout un temps important en vue de
décrire d’autres paramètres non abordés ou moins approfondis ici. Surtout des paramètres qui
impliquent la bonne gestion des écosystèmes qui sont menacés d’une manière ou d’une autre par
la disparition inexpliquée des espèces en différents biotopes.
Olivier MUSHAGALUSA M. P a g e | - 39 -
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Olivier MUSHAGALUSA M. Page |A
ANNEXES
Olivier MUSHAGALUSA M. Page |B
Annexe 1.Canevas utilisé pour guider la discussion de groupe pour l’analyse historique des changements des populations de faune dans le Réserve de
Yangambi et la forêt de Ngazi
Variable Question à poser 1995 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018
Épidémies ?
Potentiel de commercialisation ?
Olivier MUSHAGALUSA M. Page |D
o Okapi (Okapi)
o Panthère (Nkoy)
o Colobe rouge ( Ekota)
o Elephant (Nzoku)
o Buffle (Nzayi)
o Guib arnaché (Kenge)
o Sitatunga (Mbulimasuwa)
o Orycterope (Tumba)
o Chevrotain (Elebe)
o Potamochère (Ngulu)
o Cephalophe à front noir (Mbengela)
o Chimpanzé (Mukomboso)
o Babouin (Abula)
o Atherure (Nziko)
o Cephalophes rouges (Koto)
o Cephalophe bleu (Mboloko)
o Cercopithecus Ascianus
o Cercopithecus mitis
o Cercopithecus neglectus
o Cercopithecus kandti
o Cercopithecus wolfi
o Cercopithecus cephus
o Cercopithecus lhoesti
o Cercopithecus hamlyni
o Rynchocyon cirnei (Ifini)
o Altilax paulinosus (Bohoso)
o Genette 1( Isisimba)
o Aonyx capensis (Liende)
o Bdeogale nigripes (Bowendegele)
o Genette 2 (Bolende)
o Potoperodicticus ibeanus (Efombe)
o Daman (Eloka)
o Smutsia gigantea (Liha)
o Protoxerus strangeri (Bokoma)
o Thryonomis swinderianus (Simbiliki)
o Genette 3 (Liboli)
Olivier MUSHAGALUSA M. Page |E
o Galago (Alela)
o Cricetomys emini (Lotomba)
3.2 Avez vu déjà vue cette espèce en forêt ? (uniquement renseigner les observations en forêt, pas au village ou au marché…)
o Oui
o Non
o Je ne sais pas
3.2 (Si oui) Quelles sont les utilisations données à cette espèce?
o Utilisé dans la médecine traditionnelle?
o Utilisé comme source de nourriture?
o Utilisé dans les cérémonies ou autres évènements culturels?
o Aucun
Expliquez
o avant 1995
o 1996
o 1997
o 1998
o 1999
o 2000
o 2001
o 2002
o 2003
o 2004
o 2005
o 2006
o 2007
o 2008
o 2009
o 2010
o 2011
o 2012
o 2013
o 2014
o 2015
o 2016
o 2017
o 2018
o je ne sais pas
o Janvier
o Fevrier
o Mars
o Avril
o Mai
o Juin
o Juillet
o Je ne sais pas
o beaucoup augmenté
o augmenté
o restée stable
Olivier MUSHAGALUSA M. Page |F
o diminué
o beaucoup diminué
o disparu
o je ne sais
3.8 Pourquoi? Quels sont les facteurs qui expliquent le mieux les tendances de la population pour cette espèce ? (Ecoutez les
réponses et cochez en fonction de ce que dit le chasseur)
o taille de l’animal
o temps de gestation
o nombre de petits par an
o taille de son territoire
o période d’activité (Nocturne/diurne)
o densité de la population de l’espèce
o grégarisme (habite en groupe)
o habitude alimentaire (généraliste ou spécialiste)
o concurrence avec une autre espèce
o sensible à certaines maladies
o activités de coupe de bois
o orpaillage
o groupe armés
o augmentation du nombre de chasseurs
o augmentation de la chasse de nuit
o changement de techniques de chasse
o changement de lieux de chasse
o prix de vente
o augmentation de la possibilité de vendre
o pas de contrôle de chasse
o destruction de l’habitat
o Autre
latitude (x.y °)
longitude (x.y °)
altitude (m)
accuracy (m)
Olivier MUSHAGALUSA M. Page |G
Annexe 3. Liste des espèces de mammifères citées par les chasseurs et leurs utilisations respectives
Nom scientifique Noms français Nom local Utilisations principales
(Nbre de réponses pour chacune des catégories)
Nourriture Culture Médecine
traditionnelle
Genetta servalina Isisimba 134 40 0
Tragelaphus spekei Sitatunga Mbulimasuwa 106 29 0
Panthera pardus Panthère Nkoy 47 22 7
Aonyx Capensis Loutre à joues blanches Bohoso 125 16 1
du cap
Dendrohyrax sp. Daman Eloka 162 13 13
Civettictis civetta Civette africaine Liboli 114 11 12
Syncerus caffer nanus Buffle Nzayi 47 11 0
Nandinia binotata Civette palmiste africaine Alela 98 10 0
Okapia johnstoni Okapi Okapi 31 10 0
Smutsia gigantea Pangolin géant Liha 59 7 1
Genetta victoria Genette géante Bolende 95 6 0
Orycteropus afer Oryctérope Tumba 34 6 7
Loxodontha africana Eléphant Nzoku 17 5 0
Rhynchocyon cirnei Rat à trompe Ifini 113 5 0
Potamogale velox Motamogale Bowendegele 61 4 0
Pan troglodytes Chimpanzé Mukomboso 130 3 6
Crossarchus alexandri Mangouste d’alexandre Liende 55 2 1
Atherurus africanus Athérure Nziko 172 1 0
Cephalophus callipygus et Céphalophes rouges Koto 179 1 0
C. dorsalis
Cercopithecus neglectus Cercopithèque de Brazza Funga 111 1 0
Hyemoschus aquaticus Chevrotain aquatique Elebe 158 1 0
Potamochoerus porcus Potamochère Ngulu 175 1 0
Protoxerus stangeri Ecureuil géant africain Bokonma 124 1 0
Olivier MUSHAGALUSA M. Page |H
Annexe 5.Quelque usage des résidus de la faune sauvage mammalienne dans le paysage de Yangambi
Trompette
Tambour
Médaille
Chapeau
Olivier MUSHAGALUSA M. Page |S
Annexe 6. Quelques mammifères tués par les chasseurs dans le paysage de Yangambi
Research Article
Abstract
In the face of increased defaunation in tropical regions, embracing the complexity of wildlife population trends is important
to guide the development of effective conservation and restoration strategies. Here, based on a case study in Democratic
Republic of the Congo, we use an ethnozoological approach, with a protocol that captures spatially explicit and temporal
ecological knowledge on defaunation. Our case study evidences the overall depletion profile for the majority of mammal
species in the whole landscape and particularly for red colobus, orycterope, and chimpanzee. The elephant has already
disappeared locally, and okapi and forest buffalo only persist in the northern part of the landscape. On the other hand,
postdepletion sustainability seems to characterize Yangambi Reserve, with more stable populations of fast-reproducing/
small-sized species. Local extinctions or sharp declines in mammal populations in our landscape are either the direct
consequence of conflict or the result of cascading effects that have their origins in the rebellions between 1996 and
2002. From a conservation perspective, the challenge is to understand how the depletion process can be reversed in a
postconflict context and to identify the levers that can inverse the cascading effect to allow species recovery. We encourage
the use of our methodology in regions that are regularly used by a significant number of observers. The proposed meth-
odology provides cost-effective, reliable, and spatially explicit data on population trends, covering for a wide range of species
and allows to understand the historical pattern of defaunation as well the wider context in which changes occurred.
Keywords
ethnozoology, wildlife trends, spatially explicit, historical perspective, local ecological knowledge, mammals, wild-
life management
Creative Commons Non Commercial CC BY-NC: This article is distributed under the terms of the Creative Commons Attribution-
NonCommercial 4.0 License (http://www.creativecommons.org/licenses/by-nc/4.0/) which permits non-commercial use, reproduction and dis-
tribution of the work without further permission provided the original work is attributed as specified on the SAGE and Open Access pages (https://us.
sagepub.com/en-us/nam/open-access-at-sage).
2 Tropical Conservation Science
trends is important to enable more accurate predictions temporal local ecological knowledge. Based on a case
of when and where collapses will occur and to guide the study in the Yangambi landscape (Democratic
development of effective conservation and restoration Republic of the Congo [DRC]), we use a combination
policies (McNamara et al., 2015). When considering of participatory mapping, group discussions, and semi-
the hunting system as a social-ecological system, the structured interviews directed to hunters to describe
focus is on the resilience of the whole system, which changes observed in species abundance and distribution,
requires an understanding of the complex and dynamic and the explanatory variables in the social and ecological
relationships between the hunting ground, its resources, system that explain the changes observed.
the stakeholders in play, and the different exogenous
drivers of change that affect the components of the
Methods
system (van Vliet, Fa, & Nasi, 2015).
In practice, while useful information can be gained Study Site
from the comparison of a hunted wildlife landscape
with a reference landscape using surveys (the so-called Yangambi is a town located in the North-East of the
space for time approach; Pickett, 1989), our understand- DRC, about 100 km West of Kisangani City in the
ing of wildlife persistence or change depends on our Tshopo Province (Figure 1). As it is typically observed
ability to learn from the past (de Silva, 2016). The in the Congo Basin forests, the landscape around
contemporary situation is nothing but the result of a Yangambi is characterized by a superposition of land ten-
complex combination of pressures and responses from ures combining the existence of the Yangambi Man and
the past, shaping the evolution of wildlife populations. Biosphere Reserve created in 1979, the Ngazi Forest
As opposed to one-time surveys, longitudinal research Reserve which belongs to INERA (Institut National des
requires efforts to study a particular system in a sus- Etudes et Recherches Agronomiques), a logging conces-
tained and systematic way over a long or repeated sion and customary land. In practice, due to the lack of
period of time. However, with the exception of a few human and financial resources, both reserves (Yangambi
places that have been monitored and studied over several and Ngazi) have no official management plan; their limits
years (Dornelas et al., 2014, Hoppe-Dominik, Kühl, are contested and are not under any specific form of man-
Radl, & Fischer, 2015; Magurran et al., 2010; Taig- agement. Our focus within this landscape are both the
Johnston et al., 2017), most tropical forest landscapes Yangambi Biosphere Reserve given its protection status
suffer from a lack of longitudinal data (de Silva, 2016). and the Ngazi Forest Reserve, as the main source of bush-
Where longitudinal wildlife surveys exist, they are often meat for the neighboring town of Yangambi.
limited in scope as the range of species that can be cov- The climate is marked by two dry seasons (from
ered is dependent on the survey protocol used and cryp- December to mid-March and from June to July) that
tic species are often overlooked (Turvey et al., 2013). alternate with two rainy seasons (from April to May
Observed trends are often difficult to interpret because and from August to November). The landscape is cov-
of the lack of information on the broader context in ered by old secondary forests, semideciduous dense for-
which changes have occurred. Understanding wildlife ests, young secondary forests, and dense evergreen
depletion is not only about providing information on forests. The rest is covered by a mosaic of agriculture,
changes in wildlife composition but also on the rate marshy forests, and agroforestry systems. While several
and trajectory (i.e., linear and nonlinear) of temporal botanic surveys carried out since colonial times have
and spatial change and about the mechanisms driving provided a good understanding of the vegetation, there
these changes (Thurstan et al., 2015). is no such data concerning mammals, resulting in a com-
In this article, we hypothesize that local knowledge plete black box in terms of wildlife population data
can be a powerful and inexpensive alternative to wildlife within and around the biosphere reserve.
surveys for better understanding of defaunation within The population living within the Yangambi landscape
changing socioecological systems. While local knowl- is of about 141,643 inhabitants and includes the urban
edge has already proved to provide robust ecological population of Yangambi (10 districts) and villages in
information on wildlife presence or abundance (Parry the sectors of Turumbu (Yawenda, Yelongo, Weko, and
& Peres, 2015; Pillay, Johnsingh, Raghunath, & Yambau groups) and Bamanga (Bamanga Yambuya and
Madhusudan, 2011; Turvey et al., 2013; Brittain, Bata, Bamanga Bengamisa groups) and along the Weko-
Ornellas, Milner-Gulland, & Rowcliffe, 2018, van Vliet Yambelo road. The population living in and around the
et al., 2018) or on population trends (Duda, 2017; Gray, Yangambi Man and Biosphere Reserve belong mainly to
Phommachak, Vannachomchan, & Guegan, 2017), the the Turumbu ethnical group. In the town of Yangambi,
originality of our approach lies in its capacity to embrace several ethnic groups coexist. In the rural area, hunting
both geographic and historical dimensions of defauna- and fishing are the two most important activities imme-
tion, with a protocol that captures spatially explicit and diately after traditional agriculture. In Yangambi, which
van Vliet et al. 3
evolved from being a research campus during the colonial Data Collection
period into a real town, most families still rely on salaries
We followed an ethnozoological approach that com-
from the different national research institutes or on small
bines participatory mapping of the hunting landscape,
business. Food security is poor in the region, and forest
semistructured interviews, and group interviews. Our
products (particularly bushmeat) significantly contribute
methodology captures both spatial and temporal
to household food security and nutrition (van Vliet et al., trends and accounts for the dynamics of the social and
2017). In a recent assessment, van Vliet et al. (2017) evi- ecological dimensions of the landscape. Field work was
denced a vibrant bushmeat trade from neighboring forests carried out from January to May 2018.
(including from protected areas) to the town of
Yangambi, equivalent to about 145 tons of smoked bush- Participatory mapping. Given the lack of previous fine-
meat sold annually. The meat originates from the Ngazi scale geographical data of the hunting grounds within
Reserve for about 66% of the biomass, the rest either the Yangambi landscape, we carried out several partici-
from Yangambi Reserve or from the logging concession patory mapping exercises in Weko, Ngazi, Lumumba,
located to the West outside the boundaries of what is Bangala, Yaselia, Bossukulu, Yaliboto, Lokeli, and
defined as the Yangambi landscape. The main species Bandele. Within each village, the working group con-
sold are small monkeys (38% of the carcasses) and red sisted of about 10 hunters, selected depending on their
duikers (31%), followed by blue duikers, bush pigs, and availability and willingness to participate in the activity,
brush-tailed porcupines (van Vliet et al., 2017). While with a fair representation of different age groups. With
hunters living around Ngazi specialize in commercial support from colored pens and an A4 piece of paper
hunting (more than 80% of the biomass is sold), hunters where key features were indicated in advance (such as
living around the Yangambi Reserve state that wildlife is the main road, villages and the main rivers [Arwimi and
no longer as abundant and obtaining a surplus for sale is Congo rivers]), hunters were able to locate more fine-
becoming increasingly difficult. scale features such as main hunting trails, hunting
4 Tropical Conservation Science
camps, streams, marshy areas, and other landscape fea- Table 1. Sampling for Semistructured Interviews
tures they identified as key elements used by them to With Hunters Across the Different Locations in Our
refer to spatial locations within their hunting grounds. Study Site.
We combined this information with the GPS geo- Name of village Number of hunters
location of all the features mentioned in the previous or neighborhood interviewed
exercises. To do so, numerous field trips (about 60 con-
secutive days) were organized by the research team Bakobi 10
Bandele 10
(two researchers) with guidance from two hunters
Bangala 12
(selected for their knowledge of the areas to be
Bayangene 10
mapped). With this hands-on experience of the area by Bosukulu 21
the research team and discussions with the hunters on the Lokeli 10
maps that were generated, it was possible to ensure that Lumumba 11
both the research team and the hunters shared a common Ngazi 45
understanding of the landscape and could both locate Lumumba 1
main landscape features on the produced map. Weko 54
Yakombe 7
Historical trend analysis. To understand the co-evolution of Yaliboto 11
the wider social and ecological context and the dynamics Yalungu 1
Yaselia 31
of mammal populations in our study site, the same
Total 234
working groups described above were used to carry
out a historical trend analysis. In each of the group ses-
sions, participants were invited to: (a) List the main according to the hunters (extirpated, sharply declined,
mammal species present in the studied landscape or declined, stable, increased, sharply increased), and (c)
locally extirpated in the period 1995–2018. Local assess the importance of the different factors explaining
names were matched with scientific names using the the observed trends. The questionnaire used was admin-
images of the Kingdon’s mammal guide of Africa istered using Kobocollect on Android and consisted in
(Kingdon, 1995) to corroborate the information provid- three main sections:
ed by the hunters; (b) Discuss the evolution of mammal
populations during the analyzed period (trends in species 1. A general section about the hunter: age, ethnicity,
presence/absence, behavior, distribution, abundance); hunting frequency, number of years of hunting expe-
(c) Describe and place chronologically the main factors rience, and most used hunting technique.
explaining the observed changes (hunting pressure, 2. A section concerning the last observations made for
demography, socioeconomic changes, climatic, ecologi- each species in the list: place, date, type of observation
cal and biological factors, etc.). The period was chosen (heard, seen, footprints, feces, nests, and carcass).
so as to cover a period for which older participants could Here we asked the hunters interviewed to locate the
have sufficiently clear memories, from 1995 to the pre- last observation on the printed map developed during
sent day. the participatory mapping exercise covered by a
4 4 km grid, where each cell could be identified by
Semistructured interviews. From March to May 2018, a number (Y axis) and a letter (X axis).
we conducted semistructured interviews with a sample 3. A section on the status and evolution of each of the
of 234 hunters (99 hunters in Ngazi and 135 in mammal species in the list: population trends and
Yangambi), representing about 30% of the total main explanatory factors.
number of active hunters within the Yangambi land-
scape (van Vliet et al., 2017). To ensure spatial represen-
Data Analysis
tativeness, the sample was geographically distributed
among the different villages and neighborhoods of To evaluate current status (abundance and distribution)
Yangambi town (Table 1). Within each location, a in mammal species, all observations of wildlife that
sample of hunters was chosen representing about 30% occurred in 2018 (January to April) and 2017 (the
of the total number of active hunters identified. Hunters whole year) were lumped into the same category to rep-
were selected based on their availability and willingness resent the current situation. The number of observations
to participate in the interview. The objective of the semi- per species was used as an indication of mammal com-
structured hunter interviews was to (a) spatially locate position across the whole landscape: The higher the per-
the last observation made by each hunter for each centage of hunters that had observed a given species in
mammal species listed in the group discussions, (b) 2017/2018, the more abundant the species was supposed
understand perceptions of change in species abundance to be in the area. We calculated the topmost observed
van Vliet et al. 5
Table 2. List of Mammal Species Listed by the Hunters and Used for the Semistructured Interviews.
Table 3. Depletion Indicators for Yangambi Biosphere Reserve and Ngazi Reserve.
Species observed at least African pouched rat, Blue duiker, bay duiker, African pouched rat
by 80% of the hunters brush-tailed porcupine, black-cheecked white brush-tailed porcupine,
in 2017/2018 blue duiker, eastern nose monkey, African African giant squirrel,
tree hyrax pouched rat, brush- eastern tree hyrax,
tailed porcupine, blue duiker
bush pig
Proportion of observa- 9% 10% 4%
tions for near threat-
ened to critically
endangered species in
2017/2018
Ratio rodents/ ungulates 0.64 0.94 0.52
in 2017/2018
Ratio bleu duikers/red 0.77 0.82 0.75
duikers in 2017/2018
van Vliet et al. 7
Loxodonha africana in the study landscape (in total five Piliocolobus badius, Papio anubis, and Pan troglodytes.
observations since 1999) are located north of the Ngazi In Ngazi, a pronounced depletion profile is observed for
Reserve and were observed between 2004 and 2008. In Okapia johnstoni and Syncerus caffer nanus.
the Yangambi Reserve, the last sightings of Loxodonta According to the hunters, the trend in mammal abun-
africana (3 direct observations) date from before 1995. dance in the study area is generally characterized by a
Two species of small diurnal monkeys (Cercocebus agilis gradual decline for all mammal species. In Ngazi,
and Colobus angolensis) locally called Atamba and Atelu the majority of the hunters perceive either a sharp
have also disappeared locally but prior to 1995. decline in mammal species (23% of hunters) or a decline
In Ngazi, Okapia johnstoni, Piliocolobus badius, and (68%), whereas in Yangambi, the majority of the hunt-
Tragelaphus spekii were the only species that accounted ers perceive either a stability in all mammal species
for an “extirpated” response. However, they represented (50%) or a stability (41%) in mammal abundance.
a minority of the hunters (3%, 4%, and 2% of the hunt- Figure 5(a) and (b) shows the number of hunters that
ers, respectively) and these three species were last perceive a given trend in mammal abundance in Ngazi
observed in 2017–2018 (by 1, 27, and 30 hunters, respec- and Yangambi, respectively. In Ngazi, the three species
tively), indicating that these species are actually still pre- which received greatest rate of response for “drastic
sent. Over the last 20 years, observations for Okapia decline” were Okapia johnstoni (88% of the hunters),
johnstoni (13 sightings since 1999, most of which are Piliocolobus badius (65%), and Pan troglodytes (61%).
direct sightings) and for Syncarus caffer nanus (36 since In Yangambi, the three species with the highest score for
1999) are located north of the Ngazi Reserve. the “drastic decline” category were Cercopithecus ham-
In Yangambi, Okapia johnstoni is said to have disap- lyni (41%), Orycteropus affer (39%), and Piliocolobus
peared by 29% of the hunters, Syncarus caffer nanus badius (37%). In Yangambi, the three species with the
according to 17% of them, and Piliocolobus badius highest rate of “stability” responses were Dendrohyrax
according to 12% of the hunters. The last direct obser- sp. (77%), Thryonomis swinderianus (60%), and
vations of these species in Yangambi Reserve date from Protoxerus stangeri (57%), whereas no species obtained
2015 for Okapia johnstoni, from 1996 for Syncarus caffer a “stable” response by a majority of hunters in Ngazi.
nanus (only one direct observation in 1996, although
it was heard in 2004 and its footprint observed in Drivers of Wildlife Dynamics
2018), and from 2017 to 2018 for Piliocolobus badius Extirpation. Political conflicts related to successive rebel-
(12 direct observations). As such, okapi and buffalo lions between 1996 and 2003 are presented as being the
can be considered locally extinct or close to extinction source of many cascading effects on the social, econom-
in Yangambi. Figure 2(a), (b), and (c) shows the ic, and ecological system of the study area, with signif-
geographical distribution of the last observations (by icant direct and indirect impacts on wildlife (Figure 6).
type and date) for the three species that have locally The local extirpation process was explained by most of
disappeared or are likely to have disappeared from the the hunters (67%) as resulting from the presence of
Yangambi Reserve. armed groups. During these periods of rebellion, many
soldiers of the Armed Forces of the DRC (FARDC)
Trends in Mammal Populations Since 1995 passed through the forest in order to control the prog-
The profile of last observations of vulnerable mammals ress of various armed groups (Congolese, Rwandans,
and Ugandans from eastern DRC). To feed themselves,
since 1995 points out the following characteristics
the troops practiced hunting and controlled access to
(Figure 3):
weapons by the villagers. In addition to hunting for
1. As opposed to our hypothesis, we observed no indi- meat, military groups also trafficked ivory, skins, and
meat. During this period, many soldiers used the
cation of inverse exponential trend for vulnerable spe-
forest, without asking permission from the rights holders
cies, providing no sufficient proof for a generalized
eroding the customary rules of access to resources.
depletion process for all vulnerable species.
Okapi, leopard, buffalo, and elephant are the species
2. Three picks in last observations were observed: before
that were most affected by the presence of these armed
1995, in 2000, and in 2005 pointing out three rarefac-
groups in the forest.
tion events.
The species depletion profile pictured Yangambi with Defaunation. According to the hunters, the sharp decline
a more severe depletion profile than Ngazi (Figure 4(a) and the decline of mammal species is due, in order of
and (b)). In Yangambi, besides the local extirpation importance, to the increased number of hunters, the
of the three species already mentioned earlier, a pro- increased trade in bushmeat, the increase in night hunt-
nounced depletion is observed for Orycteropus affer, ing, and other changes in hunting techniques (Figure 6).
8 Tropical Conservation Science
Figure 2. Spatial distribution of the last observations of (a) Loxondonta Africana, (b) Okapia Johnstoni, and (c) Syncerus caffer nanus.
The most affected species are the large-sized ones and significantly affected with the political instability which
those with gregarious behaviors (Figure 7). In fact, the settled in the routine between 1996 and 2003. During this
decline in wildlife is the result of cascading effects trig- period, the transport of goods was limited by insecurity,
gered by the degradation of the economic and social and the movement of people and exchange networks
context following the political transitions and the were greatly diminished. The existing factories for
armed rebellions. Indeed, already weakened by the inde- export products (cocoa, sugar, rubber, etc.) managed
pendence and the stopping of the Belgian public and by foreign capital, closed one after the other (see also
private investment, the economy of the region was Takamura, 2015). The number of employees as well as
van Vliet et al. 9
Figure 3. Number of last observations for vulnerable mammals and other mammal species from 1995 to 2016.
the salary levels in the Yangambi and Ngazi research fowl, pigeons) have also become prey for hunters.
centers gradually decreased (e.g., at the Ngazi station For trappers, to offset lower trap productivity, the
from INERA the number of employees increased number of traps per hunter has increased: around 30
from 600 in 1998 to 25 in 2018), leaving many families traps per hunter in 1995 to about 100 traps per hunter
without stable income. Given the lack of employment since the year 2000. Prior to 1995, hunting was practiced
opportunities and population growth, more families from the village on short trips during the day, but now-
became dependent on forest resources for food security. adays, hunting is practiced mainly from camps located
In addition, with the population growth in the city of more than 10 to 15 km and hunting trips last 1 to 2
Yangambi, and the lack of production and supply of weeks. With the availability of headlamps since 2008,
meat from domestic animals, the trade in bushmeat night hunting has become a common practice: Hunting
increased steadily during the last 20 years as attested is practiced at any time, day or night. Hunting therefore
by the increase in the number of bushmeat traders in affects nocturnal animals that were previously not
the Yangambi central market (from 15 traders in 1998 included as game: Dendrohyrax sp., Thryonomys swin-
to more than 200 in 2018). As the population increased, derianus, Protoxerus stangeri, Bdeogale nigripes, Atilax
the area under cultivation also increased reducing suit- paludinosus, Orycteropus affer, Perodictitus potto,
able habitat for most prey at a close vicinity from the and bats.
villages. The number of hunters in the villages gradually
doubled in 20 years from about 300 hunters in 1998 to
600 active hunters in 2018. This is explained by the Persistence. According to the hunters, species that are
increase in population but also by the decrease in the considered stable have an ecological and behavioral pro-
average age of entry into hunting: In the late 90s, hunters file that allows them to adapt to the hunting pressure.
began to hunt from the age of 23 years onwards, but Hunters report that species with stable populations have
currently young people become independent hunters at a large number of young per year, a short gestation
the age of 15 years. period or a preferred habitat that is not easily accessible
This overall context resulted in changes in hunting to hunters (and their hunting dogs; e.g., Tragelaphus
practices. Before the rebellions, firearms were controlled spekii which prefers swampy areas; Figure 8). In addi-
and subject to permits. As a result, only a small number tion, species with a nocturnal activity or a cryptic behav-
of hunters had a rifle. Hunting was practiced mainly ior (as opposed to curious or daring behavior) have had
with traps and spear. Since the early 2000s, with access better chances to persist in hunted areas. Some species,
to locally manufactured weapons and cartridges, and the well adapted to anthropogenic environments, have
lack of gun control, the number of rifles increased. With actually thrived with the expansion of crop fields (e.g.,
guns, hunting pressure on small monkeys increased, and Thryonomys swinderianus) and are more abundant than
in the last decade, birds (e.g., hornbill, turaco, guinea in the past.
10 Tropical Conservation Science
Figure 4. Species profile for Yangambi Reserve (the number of last observations of each species in 2017–2018 provides an indication of
the current composition of mammals and the number of observations prior to 2017–2018 informs about the depletion process for each
species across time).
van Vliet et al. 11
Figure 5. Species profile for Ngazi Reserve (the number of last observations of each species in 2017– 2018 provides an indication of the
current composition of mammals and the number of observations prior to 2017–2018 informs about the depletion process for each
species across time).
12 Tropical Conservation Science
Figure 6. Mammal population trends in Yangambi and Ngazi (the Y axis represents the percentage of responses that indicated the local
extirpation, sharp decline, decline, stability, increase, sharp increase for each species).
Figure 8. Ecological and biological variables explaining mammal population trends according to the hunters.
have their origins in the rebellions between 1996 and to reorganize through emerging alternative distribution
2002. The collapse of the local governance systems, the systems utilizing indigenous knowledge, the ecological
disruption of the economic vitality of the region, and the environment and access to globalized technology
in-migration resulting from conflict are all factors that (Takamura, 2015). The gradual recovery of urban–
triggered increased hunting pressure. Independently rural distribution systems and the subsequent stimula-
from conflict, innovations in hunting practices (either tion of activities that allow rural people to accumulate
local, such as the local confection of fire arms and car- wealth is an example of this adaptation capacity
tridges; or external, such as the head lamps used to hunt (Takamura, 2015) and might provide opportunities to
at night) also explain increased pressure particularly for downsize dependency on bushmeat. Ultimately, the sus-
nocturnal and arboreal species. tainability of bushmeat harvest in the region will also be
Nevertheless, the observation that vulnerable and dependent on the availability of affordable substitutes
emblematic species are still present (Pan troglodytes, for ensuring sustainable food systems in support of the
Okapia johnstoni, Smutia gigantea, Panthera pardus, peace building process (van Vliet et al., 2017).
Aonyx Capensis, and Piliocolobus badius) and that wild- Our methodology is limited to regions that are regu-
life is still able to provide food for about 141,643 larly used by a significant number of hunters (or other
humans (about 145 tons of bushmeat extracted per observers) covering the whole landscape of interest.
year according to van Vliet et al., 2017) provides a dem- Areas that are less used or never visited by hunters or
onstration of the resilience of natural systems facing habitats that are not accessible to hunters are likely to be
sustained and increased anthropogenic pressures. This underestimated through this methodology. Here, we
is not to underevaluate the continued decrease in wildlife were interested in the historical trends and rarefaction
as perceived and evidenced through local knowledge but patterns. Instead, if the interest is on current wildlife
rather to provide a positive vision about the likelihood abundance and distribution, then a variation of this
to reverse trends as long as critical functions are pre- methodology could be used to focus on mammal obser-
served. The conceptual framework around which we vations during last hunting trip. If location and duration
frame our understanding of hunting socioecological sys- of last hunting trip can be assessed, then the bias for less
tems does not view the depletion process as a linear irre- visited areas can be reduced through the production of
versible trend, and our challenge is now to understand occupancy models (Brittain et al., 2018).
how the depletion process can be reversed in a postcon-
flict context. Our capacity to identify the levers that can
reverse the cascading effect to allow species recovery will Implications for Conservation
determine our success in conservation efforts. In the Despite the aforementioned limitations, our results sup-
region, local societies have already shown their capacity port previous studies showing that local knowledge can
14 Tropical Conservation Science
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Office address: Jalan CIFOR, Situ Gede, Bogor Barat 16115, Indonesia
Mailing address: P.O. Box 0113 BOCBD, Bogor 16000, Indonesia
Tel: +62 (251) 8622 622, +62 (251) 8622 100, e-mail: cifor@cgiar.org, website: www.cifor.cgiar.org
Je sousignée, Nathalie van Vliet, chercheur au CIFOR et co-encadrante de stage de l’étudiant Olivier Mushagalusa,
autorise le dépôt de son mémoire intitulé “Analyze ethno-zoologique de l’évaluation des populations de mammifères
sauvages, cas de la Réserve de Ngazi et de la Réserve de Biosphère de Yangambi”. Les remarques faites par son comité
d’encadrement ont bien été prises en compte.
Cordialement,