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OPTIMISATION DES SURFACES CULTURALES DES POPULATIONS RURALES DU


PAYSAGE MARINGA-LOPORI-WAMBA.
CAS DE TERRITOIRE DE DJOLU

Par

René Nduengisa
CONSULTANT

Optimisation des surfaces culturales des populations rurales du paysage MLW. Page i
EPIGRAPHE

La terre ne nous appartient pas, elle nous est prêtée par nos
enfants, d’où l’utilisation rationnelle nous est impérative.

Antoine de Saint Exupéry

Optimisation des surfaces culturales des populations rurales du paysage MLW. Page ii
A tous ceux qui militent pour la réduction de la dégradation des
forêts et de la biodiversité travers le bassin du Congo en général
et dans le paysage Maringa-Lopori-Wamba en particulier.

Je dédie ce travail

Optimisation des surfaces culturales des populations rurales du paysage MLW Page iii
REMERCIEMENTS

S’il est quelque chose que nous devons cultiver et qui se doit d’élire domicile en
nous, c’est savoir dire merci, c’est reconnaitre la place et la présence de l’autre.
C’est à ce titre que nos remerciements chaleureux s’adressent à Monsieur
Charly Facheux, Directeur National et représentant d’African Wildlife
Foundation /RDC pour avoir accepté notre consultance au sein de cette
institution. Cher Directeur, recevez l’expression de notre gratitude profonde.
Il s’avère de notre droit de vous remercier, vous ingénieur Justin Belani
Masamba pour l’encadrement musclé et la considération dont vous avez fait
montre à notre égard.
Nous ne devons qu’être très redevables envers vous : Professeur Mobula Meta
Victor, professeur à l’Université de Kinshasa et Directeur de l’Office of
Economic Growth à l’USAID. Merci pour l’amour bien loti qui nous tient lié.

René Nduengisa

Optimisation des surfaces culturales des populations rurales du paysage MLW. Page iv
LISTE DES FIGURES

1. REPARTION DES PAYSANS PAR NIVEAU D’INSTRUCTION

2. REPARTION DES PAYSANS PAR ACTIVITE EXERCEE

3. REPARTION DES PAYSANS PAR TAILLE DE MENAGE

4. DISTRIBUTION DES PERSONNES DE PLUS DE QUINZE ANS DANS UNE FAMILLE.

5. REPARTION DES PAYSANS PAR TEMPS DE TRAVAIL JOURNALIER

6. REPARTION DES PAYSANS PAR SUPERFICIE TOTAL DU CHAMP

7. REPARTION DES PAYSANS PAR DISTANCE CHAMP- VILLAGE

8. REPARTION DES PAYSANS PAR CHOIX DE TERRAIN A CULTIVER

9. REPARTION DES PAYSANS PAR NOMBRE DE JACHERE EN REPOS.

10. REPARTION DES PAYSANS PAR TEMPS LAISSE POUR UNE JACHERE.

11. REPARTION DES PAYSANS PAR CULTURES SEMEES.

12. REPARTION DES PAYSANS PAR VARIETE DES CULTURES SEMEES.

13. REPARTION DES PAYSANS PAR SOURCE DES SEMENCES UTILISEES.

LISTE DES TABLEAUX

1. RENDEMENT MOYEN PHYSIQUE DE CULTURE DE MANIOC ET MAÏS

2. COUT GLOBAL DE LA PRODUCTION, RENDEMENT BRUT PHYSIQUE ET EN VALEUR


DES CULTURES.

3. MARGE BRUTE DES DIFFERENTES CULTURES.

Optimisation des surfaces culturales des populations rurales du paysage MLW. Page 1
TABLE DES MATIERES

EPIGRAPHE ............................................................................................................................................ii

REMERCIEMENTS ................................................................................................................................. iv

LISTE DES FIGURES ............................................................................................................................. 1

LISTE DES TABLEAUX .......................................................................................................................... 1

TABLE DES MATIERES ......................................................................................................................... 2

I. PROBLEMATIQUE ............................................................................................................................. 4

II. HYPOTHESE ...................................................................................................................................... 6

III. BUT ET OBJECTIFS DU TRAVAIL ................................................................................................. 6

IV. METHODOLOGIE ............................................................................................................................ 7

IV.1. PRE- ENQUETE ....................................................................................................................... 7

IV.2. ENQUETE PILOTE................................................................................................................... 7

V.DELIMITATION DU SUJET ............................................................................................................... 8

CHAP I : REVUE DE LA LITTERATURE ............................................................................................ 9

I.1. DEFINITION DES CONCEPTS .................................................................................................. 9

I.1.1. L’AGRICULTURE................................................................................................................. 9

I.1.2. TAUX D’ACCROISSEMENT DE LA PRODUCTION AGRICOLE....................................... 9

I.2. NOTION SUR L’OPTIMISATION DES SURFACES CULTURALES ................................... 11

I.2.2. FORMULATION DE PROBLEME D’OPTIMISATION DES SURFACES CULTURALES


DANS LE PAYSAGE MLW. ........................................................................................................... 12

I.3. MILIEU D’ETUDE .................................................................................................................... 14

CHAP II : PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS ............................................................ 17

II.2. ANALYSE DESCRIPTIVE DES RESULTATS ...................................................................... 17

II.3. ANALYSES ECONOMIQUES ET INTERPRETATIONS ..................................................... 31

II.3.2. OPTIMISATION DES SURFACES CULTURALES. .......................................................... 33

Optimisation des surfaces culturales des populations rurales du paysage MLW. Page 2
II.3.3. COUT GLOBAL DE LA PRODUCTION, RENDEMENT BRUT PHYSIQUE ET EN
VALEUR. ....................................................................................................................................... 37

CONCLUSION ...................................................................................................................................... 40

BIBLIOGRAPHIQUES .......................................................................................................................... 42

ANNEXES .............................................................................................................................................. 43

ANNEXE 1. QUESTIONNAIRE D’ENQUETE ....................................................................................... 43

ANNEXE 2. INFORMATION SUR LES DIFFERENTS VILLAGES PARCOURUS ....................... 1

Optimisation des surfaces culturales des populations rurales du paysage MLW Page 3
I. PROBLEMATIQUE
L’Afrique centrale est une sous région forestière par excellence avec environ 57
pour cent de sa superficie couverte de forêts naturelles, sans tenir compte de
l’Angola et du Tchad. Elle reste l’un des derniers grands massifs forestiers de la
planète avec une couverture forestière tropicale dense humide quasi-uniforme
qui couvre majoritairement les pays du bassin du Congo: le Gabon, la Guinée
équatoriale, le Congo, la majorité du Cameroun et de la République
démocratique du Congo aussi une partie de la République centrafricaine. Avec
une diversité biologique exceptionnelle et un niveau d’endémisme élevé, la forêt
d’Afrique centrale représente la deuxième plus grande surface de forêts
tropicales du monde, après l’Amazonie. Sa superficie constitue environ 35 pour
cent du couvert forestier africain et 6 pour cent de la surface forestière mondiale
(FAO, 2001).
Bien que cette sous région ne connaisse qu’un faible taux global de déforestation
comparé à d’autres régions d’Afrique, les forêts d’Afrique centrale sont
néanmoins soumises à un phénomène de dégradation dont la progression est
difficile à évaluer. Les causes de déforestation et de la dégradation sont
nombreuses et variées: agriculture itinérante sur abattus brulis, exploitation
forestière, pressions démographiques, etc. (FAO, op.cit).
La République Démocratique du Congo (RDC) comprend la majorité de ces
forêts tropicales de l’Afrique centrale. Ce qui correspond à une superficie
estimée à 155,5 millions d’hectare soit 67 pourcent du territoire national et
abritent de nombreuses espèces végétales et animales avec un taux d’endémisme
très élevé (Etat des forets 2008).
Les aires protégées couvrent 10% du territoire national et comprennent 5 sites
inscrits au Patrimoine mondial de l’UNESCO (SYGIAP, 2006).
Le paysage MARINGA- LOPORI – WAMBA est l’un des paysages du
partenariat pour les forêts du bassin du Congo en République Démocratique du
Congo. Il s’étend sur 74.000 km2 et couvre les territoires de Basankusu,
Bongandanga, Djolu et Befale dans la province de l’Equateur (USAID, 2009).

Optimisation des surfaces culturales des populations rurales du paysage MLW. Page 4
C’est une des régions les moins développées et les plus inaccessibles du bassin
du Congo. Ses habitants sont parmi les plus pauvres d’Afrique (Etats des forets
op.cit).
Ces populations dépendent entièrement de l'univers forestier dans lequel ils
vivent, exploitant les ressources forestières à des fins multiples, pratiquant le
prélèvement de bois de feu et de bois d'œuvre, la chasse, l’extraction des
produits forestiers non ligneux(PFNL).
La survie de la totalité de la population de paysage Maringa-Lopori-Wamba
dépend étroitement des activités agricoles.
Dans les territoires de Djolu et de Befale, où African wildlife foundation, en
sigle AWF, dans le cadre de réaliser sa mission de conservation et de
développement en Afrique, par la lutte contre la dégradation des ressources
naturelles et de la biodiversité des forêts, a mis en place le volet du projet du
programme régional de l’Afrique centrale pour l’environnement de l’USAID
(CARPE) appelé « sustainable opportinies for improving livelihoods(SOIL) »,
ces activités agricoles se pratiquent d’une façon traditionnelle et non encadrée.
La quasi-totalité de la population se livrent à l’agriculture d’autosubsistance et
itinérante sur défriche-brûlis, emblématique d’un monde rural particulièrement
pauvre. Après un cycle cultural, la dégradation de la fertilité des sols contraigne
les paysans à déplacer leurs cultures et le terrain est laissé en jachère.
Cela accélère l’appauvrissement des terres arables obligeant ainsi la population
au « nomadisme agricole ».
La pratique d’agriculture itinérante sur brulis mérite une attention particulière
pour limiter les risques de la dégradation de l’écosystème et de la perte
démesurée de la biodiversité dans le paysage MLW. Cela nécessite un
encadrement qui normalement doit tenir compte à la fois des aspects techniques
culturales et d’appui en matériels aratoires et végétatifs améliorés.
Des recherches ont par ailleurs été faites sur la superficie cultivée et les cultures
semées, en particulier dans les territoires de Djolu et Befale, force est de
constater que les paysans ne font généralement que deux cultures pour leurs
survies : Manioc et Maïs et à moindre mesure la Courge et le Riz, sur une
grande superficie allant de 0,6 à plus d’un hectare avec un rendement très

Optimisation des surfaces culturales des populations rurales du paysage MLW Page 5
faible. Les autres cultures vivrières précisément les légumineuses quasiment
ignorées par cette population.
Ceci amène que le revenu tiré de l’activité agricole est minime et contraint la
population à vivre dans la pauvreté. La population cherchant ainsi à survivre en
faisant une pression sur la biodiversité.
Le projet SOIL évoqué ci-haut vise l’augmentation de revenu des paysans tiré de
l’activité agricole à travers l’amélioration des techniques culturales,
l’intensification de la diversité de culture, l’appui technique et matériel.
C’est dans ce contexte que s’inscrit cette étude sur l’optimisation des surfaces
culturales de la population de paysage MLW.
Ainsi tout au long de cette étude, la recherche de la réponse aux interrogations
ci-après sera de rigueur :

 Comment concilier à la fois la sauvegarde de cette biodiversité et


l’augmentation de la production agricole ?
 Quelles sont les cultures pouvant augmenter le revenu du paysan ?

II. HYPOTHESE
Anticipativement, nous pensons que l’optimisation des surfaces culturales serait
la réponse aux questions soulevées.
En effet, l’étude sur l’optimisation des surfaces culturales consiste à fournir des
éléments d'appui à la décision, dans le but d’augmenter la production agricole
par l’intensification et diversification de culture de rente en utilisant des
techniques culturales compatibles avec la conservation de l’environnement et
par conséquent, augmenter le revenu des paysans tiré de l’agriculture.

III. BUT ET OBJECTIFS DU TRAVAIL


Le but du présent travail est de fournir les éléments de décision pouvant
permettre d’augmenter la production agricole des paysans en utilisant des
techniques culturales compatibles avec la conservation de l’environnement et
par conséquent, augmenter le revenu des paysans tiré de l’agriculture.
Pour atteindre ce but, nous avons fixé les objectifs ci-dessous :

Optimisation des surfaces culturales des populations rurales du paysage MLW. Page 6
 Identifier les paysans qui font les champs ;
 Prélever les waypoints à l’aide de GPS, des champs enquêtés enfin d’en
dégager la superficie totale;
 Calculer les couts engagés dans l’implantation de chaque culture dans le
champ ;
 Proposer une utilisation optimale des surfaces culturales ;
 Catégoriser les cultures considérées propices pour la subsistance et
celles qui serviront de culture de rente.

IV. METHODOLOGIE
En recourant aux sources secondaires existantes au début de l’étude, c'est-à-
dire : livres, différents rapports et diverses publications du domaine de notre
étude, l’essence des informations obtenues dans ces dernières se sont révélaient
insuffisantes. Comme il est impossible de procéder au traitement et à l’analyse
sur un matériau insuffisant, le recours à la collecte des données par la méthode
d’enquête s’est avéré indispensable pour obtenir des informations
complémentaires à fin que l’ensemble des informations permettent de répondre
complètement aux objectifs de l’étude.

IV.1. PRE- ENQUETE


La pré – enquête a consisté à interroger quelques paysans dans le Secteur de
LINGOMO, Groupement LINGOMO dans la localité de YOMBILO et certaines
autorités coutumières de ce village.
Cette étape a permis de modifier profondément le fond et la forme du
questionnaire qui a servi plus tard à l’enquête proprement dite.

IV.2. ENQUETE PILOTE


L’enquête pilote s’est déroulée dans les quatre des dix sept villages qui ont
accepté de signer l’accord de Quid pro Quo avec l’African Wildlife Foundation
et cela a pris seize jours. Ces villages sont : Ingungu, Yombilo, Yalokamba et
Yango.

Les enquêtes ont permis d’interroger 30 ménages dans l’aire de l’étude pour
avoir une estimation sur l’étendue des champs, les cultures cultivées,

Optimisation des surfaces culturales des populations rurales du paysage MLW Page 7
l’écartement utilisé… et aussi obtenir des informations sur les coûts des
différentes opérations culturales des différentes cultures.
La documentation à travers la revue de littérature en notre disposition a permis
de prendre connaissance de différentes études et publications relatives : aux
considérations générales liées aux différents concepts utilisés à l’étude, au
milieu d’étude et aux techniques d’enquête et analyses des données de l’étude.
La masse d’informations pertinentes recueillies auprès de 30 ménages enquêtés
a été traitée grâce aux logiciels EPIDATA et l’SPSS.
Le traitement des données s’est reposé premièrement sur l’analyse descriptive
qui a consisté à identifier et expliquer de façon générale les différents
paramètres qui s’avèrent nécessaire à l’étude. Il s’agit entre autres des activités
des paysans ; la taille des ménages et le niveau d’instruction des enquêtés, etc.
Ensuite, les analyses économiques et comparatives ont été envisagées pour
donner une idée sur le rendement obtenu sur terrain avec les techniques
culturales utilisées par les paysans et la réalité de la récolte dans les conditions
où les techniques culturales modernes étaient utilisées.
Quelques éléments de décisions ont été évoqués pour permettre aux paysans
d’optimiser leurs surfaces culturales.
Une discussion sur les résultats obtenus s’est ensuit pour permettre de
catégoriser les cultures de rente que nous encouragerons et celles qui seront
propices pour leur survie.

V. DELIMITATION DU SUJET
Ce travail sur l’optimisation des surfaces culturales a été délimité dans le temps
et dans l’espace de la manière suivante : dans l’espace, cette étude porte sur les
quatre villages sur les dix-sept qui ont accepté le micro zonage dans paysage
Maringa-Lopori- Wamba précisément dans le territoire de Djolu.
Dans le temps l’étude s’étend sur la période étalée du 1er novembre au 30
janvier 2011.

Optimisation des surfaces culturales des populations rurales du paysage MLW. Page 8
CHAP I : REVUE DE LA LITTERATURE

I.1. DEFINITION DES CONCEPTS


I.1.1. L’AGRICULTURE

L’agriculture est l’ensemble des travaux qui permettent la production des


végétaux et des animaux utiles à l’homme. La pratique de l’agriculture suppose
la transformation du milieu naturel en milieu cultural (Anonyme 1994).

I.1.2. TAUX D’ACCROISSEMENT DE LA PRODUCTION AGRICOLE

Ecart entre la production agricole d’une année (ou d’une campagne) donnée et
celle de l’année (ou de la campagne) précédente, rapporté à la production
agricole de l’année (ou de la campagne) précédente (Anonyme op.cit).

I.1.3. AGRICULTURE ECOLOGIQUE

Agriculture ayant comme préoccupation primaire de gérer ses effets sur


l’environnement, de façon à ce que les enjeux environnementaux soient
réellement pris en compte par des pratiques agricoles adaptées (LUKOKI, 2.000).

I.1.4. AGRICULTURE RAISONNEE

Mode de production agricole qui cherche à maîtriser les effets positifs et négatifs
de l’activité agricole sur l’environnement tout en assurant la qualité des produits,
ainsi que le maintien voire l’amélioration de la rentabilité des exploitations. Elle
repose sur l’adoption de pratiques considérées comme respectueuses de
l’environnement par l’expérience scientifique, afin d’assurer un développement
durable (NAKU MBUMBA, 2000).

I.1.5. AGRICULTURE TRADITIONNELLE

Système de production basé sur la polyculture et l’élevage. Il ne permet que de


subvenir partiellement aux besoins alimentaires de la population (NAKU
MBUMBA, op.cit).

Optimisation des surfaces culturales des populations rurales du paysage MLW Page 9
I.1.6. ASSOCIATION DE CULTURES

Situation dans laquelle deux ou plusieurs espèces de plantes occupent la même


parcelle (NAKU MBUMBA, op.cit).

I.1.7. CULTURES DE RENTE

Ce sont des cultures qui procurent les revenus aux agriculteurs. Elles regroupent
entre autre : l’arachide, le soja, etc (NAKU MBUMBA, op.cit).

I.1.8. RENDEMENT EN PRINCIPALE

Rendement moyen à l’hectare des parcelles des cultures pour lesquelles il existe
au moins deux cultures, et la culture considérée est la plus dominante en nombre
de pieds (NAKU MBUMBA, op.cit).

I.1.9. RENDEMENT EN SECONDAIRE

Rendement moyen à l’hectare des parcelles des cultures pour lesquelles il existe
au moins deux cultures, et la culture considérée est la deuxième en termes de
nombre de pieds (NAKU MBUMBA, op.cit).

I.1.10. RENDEMENT MOYEN A L’HECTARE

Poids moyen obtenu sur un ensemble de parcelles à partir de la pesée de la


récolte sur chaque parcelle d’une portion de 25 mètres carrés multipliée par 400
(NAKU MBUMBA, op.cit).

I.1.11. SUPERFICIE EN PRINCIPALE

Superficie physique de la ou des parcelle (s) où il y a au moins deux cultures et


la culture considérée est la plus dominante en nombre de pieds (NAKU MBUMBA,
op.cit).

I.1.12. SUPERFICIE EN SECONDAIRE

Superficie physique de la ou des parcelle (s) où il existe au moins deux cultures


et la culture considérée est la deuxième en nombre de pieds (NAKU MBUMBA,
op.cit).

Optimisation des surfaces culturales des populations rurales du paysage MLW. Page 10
I.1.13. SUPERFICIE TOTALE EXPLOITEE OU EMBLAVEE

Somme des superficies physiques des parcelles entretenues par les membres des
ménages agricoles (superficies en pure plus superficies en principale) (NAKU
MBUMBA, op.cit).

I.2. NOTION SUR L’OPTIMISATION DES SURFACES CULTURALES

I.2.1 DEFINITION : L’optimisation est le fait d’optimiser.


Pour Petit Robert 2004, optimiser veut dire améliorer, permettre d'obtenir le
meilleur résultat possible par une action adaptée.

Ainsi, l’optimisation des surfaces culturales sera le fait de donner aux surfaces
culturales, les meilleurs conditions et techniques agricoles enfin de générer un
rendement optimum.
Le problème de l’optimisation est généralement lié à des problèmes
d’allocations de ressources limitées (par exemple la surface culturale dans le cas
de cette étude), de la meilleure façon possible, afin de maximiser un profit ou de
minimiser un coût.
Le terme meilleur fait référence à la possibilité d’avoir un ensemble de décisions
possibles qui réalisent la même satisfaction ou le même profit. Ces décisions
sont en général le résultat d’un problème donné.
En effet, La nécessité de nourrir une population croissante se matérialise par une
pression constante sur la production agricole dans un environnement forestier,
d’où le besoin d'adapter les techniques agricoles à ce dernier.
L’optimisation des surfaces culturales offre donc des possibilités de
L'intensification de la production agricole par unité de surface, en prenant en
considération l'ensemble des aspects de la conservation de l’environnement, y
compris les impacts socioéconomiques réels.

Optimisation des surfaces culturales des populations rurales du paysage MLW Page 11
Dans la mesure où une attention particulière se porte sur la conservation de
l'environnement, par l’approche de l’utilisation rationnelle des surfaces
culturales, l’optimisation des surfaces culturales vise à déceler les éléments de
décisions pouvant permettre de concilier l’intensification de la production
agricole et la conservation de l’environnement.
L’optimisation des surfaces culturales dans le paysage Maringa-Lopori-Wamba
répond au besoin d'accroître les potentialités de la production agricole afin de
trouver une solution aux menaces environnementales actuelles et futures
auxquelles ce paysage est confronté, mais aussi pour répondre à la nécessité
d’augmenter la production alimentaire et le revenu tiré de l’activité agricole en
raison de l’accroissement de la population du paysage Maringa-Lopori-
Wamba.

I.2.2. FORMULATION DE PROBLEME D’OPTIMISATION DES SURFACES


CULTURALES DANS LE PAYSAGE MLW.
Le problème d’optimisation se compose de trois étapes :
ETAPE I : IDENTIFICATION DES VARIABLES DE DECISION

Les six productions (en kg) fréquentes dans le paysage MLW sont : la
production de culture de Manioc, Maïs, Courge, Riz, Arachide et soja.
Posons que :

X1 : la production de Manioc
X 2: la production de Maïs
X3 : la production de Courge
X4 : la production de Riz
X5 : la production d’arachide
X6 : la production de soja

Optimisation des surfaces culturales des populations rurales du paysage MLW. Page 12
Ces variables de décision X1, X 2, X3, X4, X5 et X6 sont positives :

X1 > 0, X2 > 0, X3 > 0, X4 > 0, X5 > 0 et X6 > 0.

ETAPE II : IDENTIFICATION DES CONTRAINTES

Dans ce problème les contraintes représentent la disponibilité des facteurs de


production :
Superficie à Cultiver : nous souhaitons que les paysans ne dépassent pas la
superficie de 5.000 mètres carrés soit 0,5ha.
Ainsi, la contrainte liée à la limitation de la superficie est :
X1+ X 2+ X3+ X4+ X5 + X6 ≤ 5.000
Nombre d’Heure de travail : le nombre d’heure de travail journalier étant l’un
des indicateurs de l’efficience du travail, influe sur le rendement de la culture
aussi. Les paysans doivent travailler 6 heures par jours. Ainsi, la contrainte liée
à la limitation du temps de travail journalier est :
X1+ X 2+ X3+ X4+ X5 + X6 ≤ 6
ETAPE III : IDENTIFICATION DE LA FONCTION OBJECTIVE.

Dans ce point, il est question de présenter la fonction économique du modèle qui


est représentée par Z. Ainsi, dans l’équation ci- dessous, les montants 700fc,
400fc, 1.400fc et 1.000fc représentent le prix en franc congolais par
kilogramme, respectivement des cultures qui leurs sont liées. Ces chiffres sont
détaillés dans le chapitre suivant.
Donc la fonction économique est :

Z = X1 + X2 + 700 X3 + 400X4 + 1400X5 + 1.000X6.

Comme il s’agit de revenu, nous devons maximiser Z.

Optimisation des surfaces culturales des populations rurales du paysage MLW Page 13
Donc l’optimisation des surfaces culturales se présente de cette manière :
Max Z : X1 + X2 + 700 X3 + 400X4 + 1.400 X5 + 1.000X6.

Sous contrainte : X1+ X 2+ X3+ X4+ X5 + X6 ≤ 5.000


X1+ X 2+ X3+ X4+ X5 + X6 ≤ 6
Par ailleurs, certaines variables utiles mais non quantifiables ne sont pas pris en
compte par ce modèle, comme le respect des écartements, les semences à
variétés améliorées... or ces variables concours aussi à l’optimisation des
surfaces culturales. D’où la nécessité de les évoquer dans le chapitre suivant.

I.3. MILIEU D’ETUDE


I.3.1. PAYSAGE MARINGA-LOPORI-WAMBA

Le Paysage de MLW s’étend sur près de 74.000 km2. Son gradient d’altitude est
de moins de 300 m. Le paysage couvre les quatre territoires administratifs de :
Basankusu, Bongandanga, Befale et Djolu qui sont dans la province de
l’Équateur en RDC (USAID, 2009).

Optimisation des surfaces culturales des populations rurales du paysage MLW. Page 14
C’est un paysage relativement intact, défini par les systèmes fluviaux de la
Maringa et de la Lopori. Les forêts couvrent plus de 90 pour cent du paysage.
Environ un quart de ces forêts sont des forêts marécageuses et inondables (zones
humides boisées) qui reflètent le faible relief et les fortes précipitations.

Les complexes ruraux, c’est-à-dire les zones à dominante humaine


principalement des fermes et des plantations représentent moins de sept pour
cent du paysage. La récente modélisation spatiale de la répartition humaine
indique que la densité humaine est de 8 personnes/km², avec des densités de 7,
7, 10 et 9 personnes/km² respectivement sur les territoires de Befale, Djolu,
Basankusu et Bongandanga(USAID, op.cit).

Le total de la population dans le paysage de MLW est estimé aujourd’hui à 587


000 habitants (USAID, op.cit). Les groupes ethniques qui vivent dans le paysage
sont principalement les Mongo et les Mongando, un groupe proche. Les
Ngombe sont essentiellement présents dans le nord, sur l’axe Bongandanga-
Basankusu.
De petits groupes de pygmées sont éparpillés dans la partie nord du paysage, et
des Kitawalistes (Témoins de Jéhovah) sont surtout concentrés entre les sources
de la Lomako et de la Yokokala (USAID, op.cit).

I.3.2. LES CARACTERISTIQUES ECOLOGIQUES

La valeur écologique du paysage de MLW est considérable et très importante


globalement étant donné que le MLW comprend une portion non négligeable de
l’écosystème forestier du Bassin du Congo et abrite des espèces variées et
importantes, y compris le bonobo qui est une espèce menacée, ainsi que le
pangolin géant, le chat doré, l’éléphant de forêt, le paon du Congo et de
nombreux autres primates, amphibiens et reptiles rares.
Ce paysage héberge une avifaune extrêmement variée et d’abondantes espèces
de poissons (USAID, op.cit).

Optimisation des surfaces culturales des populations rurales du paysage MLW Page 15
I.3.3. LES MENACES

Voici de manière succincte les menaces les plus saillantes dans le landscape :

 L’agriculture itinérante sur brûlis: cette forme d’agriculture convertit


progressivement les forêts primaires en terres agricoles et forêts
secondarisées.
 La chasse commerciale des animaux de brousse : elle contribue à la
disparition de certaines espèces animales endémiques.
 La démographie : la croissance de la population, par natalité ou par
immigration, entraîne une pression croissante sur les ressources naturelles.

Optimisation des surfaces culturales des populations rurales du paysage MLW. Page 16
CHAP II : PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS
Ce chapitre sera subdivisé en deux points dont chacun mérite une attention
particulière. Le premier point portera sur l’analyse descriptive qui consistera à
identifier et expliquer de façon générale les différents paramètres qui s’avèrent
nécessaire à l’étude. Il s’agit entre autres des activités des paysans ; la taille des
ménages et le niveau d’instruction des enquêtés, etc.
Le second point parlera de l’analyse économique qui, à la suite de l’étude, nous
donnera une idée sur la superficie emblavée et la production qui y sera
inhérente, mais aussi, il sera développé, toujours dans ce second point, l’analyse
coût- rentabilité qui nous amènera à déceler les cultures qui seront qualifiées de
rente et celles qui seront propices pour les paysans.

II.2. ANALYSE DESCRIPTIVE DES RESULTATS


Comme nous l’avons dit ci-haut, l’analyse descriptive des résultats consistera à
identifier et expliquer de façon générale les différents paramètres qui s’avèrent
nécessaire à l’étude. Il se subdivise en deux points :

II.2.1. PARAMETRE LIES AUX PAYSANS

II.2.1.1. NIVEAU D’INSTRUCTION

Le niveau d’instruction d’une population témoigne des progrès accomplis par


celle-ci en matière de scolarisation et même de développement. Il contribue à
l’amélioration des conditions de vie des membres des ménages et de la société
en général. Le niveau d’instruction influence aussi le comportement procréateur
(CIALCA, 2010).
Il a été indispensable pour nous, de mesurer le niveau d’instruction de la
population cible.
Ainsi, le graphique ci-dessous révèle la répartition des paysans par niveau
d’instruction.

Optimisation des surfaces culturales des populations rurales du paysage MLW Page 17
GRAPHIQUE O1. REPARTION DES PAYSANS PAR NIVEAU D’INSTRUCTION

En effet, avant toute discussion des résultats que l’examen de ce graphique


révèle, il convient de clarifier la manière dont les concepts « primaire » et
« secondaire » sont structurés dans le cadre de cette étude.
Le concept « primaire » regorge en son sein l’étendu des paysans ayant fait
l’école primaire et ceux qui n’ont aucune instruction du tout. Cependant, le
concept « secondaire » renferme les paysans ayant fréquentés l’enseignement
secondaire, professionnel, supérieur et qui a été sanctionné par un diplôme ou
pas.
Ceci étant, Au regard des résultats du graphique N°01, il ressort que 63% de
paysans ont un niveau scolaire primaire et 37% secondaire.
Généralement le niveau d’instruction (alphabétisation) dans le milieu rural est de
loin inférieur à celui dans le milieu urbain. Cette situation est due à plusieurs
facteurs entre autres : l’insuffisance des structures d’encadrement, le niveau de
revenu et certains facteurs socioculturels à élucider.

II.2.1.2. ACTIVITE PRINCIPALE EXERCEE.

Au cours de notre descente sur terrain, nous nous sommes donné le luxe de
demander à chaque paysan enquêté de décrire l’activité principale qui occupe
le maximum de son temps. Les réponses obtenues permettent de se faire une
idée sur les principales sources de revenu des ménages.

Optimisation des surfaces culturales des populations rurales du paysage MLW. Page 18
Sur ce, le graphique N°O2 ci-dessous nous renseigne sur la répartition des
paysans par activée exercée.

GRAPHIQUE 02. REPARTION DES PAYSANS PAR ACTIVITE EXERCEE

L’examen du graphique N°02 montre que notre échantillon est composé d’un
plus grand nombre des paysans dont l’agriculture constitue l’activité principale,
soit 87 % des paysans et 13% des paysans sont dans l’enseignement. Mais il
tient aussi à clarifier que même ces paysans qui sont dans l’enseignement font
aussi le champ parallèlement.
L’agriculture est l’activité qui domine l’ensemble des personnes en milieu rural
en général et dans l’aire de l’étude en particulier, d’où l’importance de
développer ce secteur.
Par ailleurs, Les petits commerces se font dans les différents petits marchés et
les produits généralement vendus sont : les chikuangues, les feuilles de maniocs,
le riz, les poissons frais, les poules domestiques, canard, etc.
L’élevage des bêtes en divagation est le mode les plus dominants dans le
paysage MLW, les bêtes les plus fréquentes sont les porcs et les chèvres etc. La
pêche reste toujours traditionnelle et se résume aux captures des petits poissons.
Les marchés sont organisés de façon sporadique dans certains villages, soit 1 à 2
fois par semaine, seulement à Djolu centre où le petit marché existe chaque
jour.

Optimisation des surfaces culturales des populations rurales du paysage MLW Page 19
II.2.1.3.TAILLE DE MENAGE.

La taille de ménage est un élément important pour une étude sur l’augmentation
de la production agricole et du niveau de revenu de la population. Pour cette
cause, nous avons voulu connaitre la taille de ménage de tout paysan enquêté.
Le graphique N° 3 ci-dessous nous en dévoile les résultats :

GRAPHIQUE 03. REPARTION DES PAYSANS PAR TAILLE DE MENAGE

Les données récoltées sur terrain montrent que dans l’aire d’étude, une famille
en moyenne est composée de 10 personnes dont deux parents et 8 enfants
vivants tous sous un même toit. La taille de ménage minimale est de 3 et un
maximum de 26 personnes.

Nous avons voulu connaitre le nombre de personne de plus de quinze ans dans
une famille. Le graphique ci-dessous nous montre la distribution des personnes
de plus de quinze ans dans une famille.

Optimisation des surfaces culturales des populations rurales du paysage MLW. Page 20
GRAPHIQUE 04. DISTRIBUTION DES PERSONNES DE PLUS DE QUINZE ANS.

Le graphique 04 montre qu’en moyenne une famille regorge en son sein 5


personnes de plus de quinze ans. Un minimum de 2 personnes et un maximum
de 15 personnes dans les familles les plus nombreuses.

II.2.1.4. TEMPS DU TRAVAIL JOURNALIER.

Il a été utile dans le cadre de cette étude, de connaitre l’heure du travail


journalier de chaque paysan enquêté. Voici ci-dessus le graphique N° 05 qui en
résulte :

Optimisation des surfaces culturales des populations rurales du paysage MLW Page 21
GRAPHIQUE 05. REPARTION DES PAYSANS PAR TEMPS DE TRAVAIL JOURNALIER

L’activité agricole nécessite un temps de travail très considérable. Mais


malheureusement, les données de l’enquête sur l’optimisation des surfaces
culturales montrent que 50% des paysans enquêtés travaillent inferieur à 4
heures du temps par jour et Seulement 17 % des paysans travaillent plus de 4
heures du temps. Le reste des enquêtés travaillent pendant 4 heures des temps
soit 33%.

II.2.2. PARAMETRE LIES AUX CHAMPS

II.2.2.1. SUPERFICIE TOTAL DU CHAMP

La superficie d’un champ est un élément primordial tant dans les analyses
cartographiques que dans les analyses économiques. Ainsi, au cours de cette
étude, nous nous sommes éternisés à connaitre la superficie de chaque champ
des paysans. Voici graphiquement les résultats qui en découlent :

Optimisation des surfaces culturales des populations rurales du paysage MLW. Page 22
GRAPHIQUE 06. REPARTION DES PAYSANS PAR SUPERFICIE TOTAL DU CHAMP

Il ressort des résultats du graphique 06 que 60% de la population enquêtée


exploite une superficie moyenne comprise entre 5000 et 6000 m2 soit 0 ,5 à 0,6
Ha, 20% ont des superficies emblavées comprise entre 6001 et 8000m2, enfin,
20% de la population enquêtée utilisent une superficie moyenne supérieure à
8000 m2.

II.2.2.2. DISTANCE CHAMP – VILLAGE

Nous avons voulu connaitre la distance que parcours un paysan en quittant sa


maison jusqu’à atteindre son champ. Le graphique N°07 ci-dessous nous en
décèle :

Optimisation des surfaces culturales des populations rurales du paysage MLW Page 23
GRAPHIQUE 07. REPARTION DES PAYSANS PAR DISTANCE CHAMP- VILLAGE

Le graphique ci-haut renseigne que 53% des paysans font les champs à une
distance de plus de 1000m, 26% les font à l’intervalle de distance de 101 à
500m, 10% à une distance allant de 501 à 1000m, enfin, seulement 10% qui
vont à une distance de 100m.
La distance maximum est de 2000m et un minimum de 50m.

II.2.2.3. CHOIX DE TERRAIN A CULTIVER

L’idée de connaitre le mobile qui pousse les paysans à choisir tel ou tel autre
terrain à cultiver par rapport à la distance du champ au village a été l’une des
préoccupations de cette étude.
Le graphique ci-dessous renseigne sur le choix que porte le paysan à choisir tel
ou tel autre terrain.

Optimisation des surfaces culturales des populations rurales du paysage MLW. Page 24
GRAPHIQUE 08. REPARTION DES PAYSANS PAR CHOIX DE TERRAIN A CULTIVER

Le choix de champ par rapport à la distance au village est un choix aléatoire


pour chacun de paysan. L’examen du graphique N°8 démontre que la plus part
des paysans soit 97% choisissent le terrain à cultiver par rapport à la fertilité du
sol due par nombre d’année que le sol est laissé en jachère, généralement 5 ans
au plus, et seulement 3% des paysans disent qu’il vont semé un peu plus loin
dans la foret pour fuir les bêtes en divagation ravageurs des cultures comme
les chèvres, porcs, etc.

II.2.2.4. NOMBRE DE JACHERE EN REPOS

La jachère est la mise du sol en repos. Elle constitue la méthode la plus


ancienne de restaurer la fertilité du sol. Durant la jachère, la végétation puise à
différentes profondeurs des subsistances nutritives qui, à la suite de la
décomposition des feuilles, branches et troncs, se retrouvent dans le sol de

Optimisation des surfaces culturales des populations rurales du paysage MLW Page 25
surface. C’est un système très économique puisqu’il ne demande aucun travail.
Mais il suppose que la terre soit abondante.
Sur ce, le nombre de jachère en repos pour chaque paysan a été aussi le souci de
cette étude.
GRAPHIQUE 09. REPARTION DES PAYSANS PAR NOMBRE DE JACHERE EN REPOS.

Un aspect important des données recueillies sur le nombre de jachère en repos


qui nécessiterait qu’on s’y attarde pour des éclaircissements est que les paysans
natifs possèdent un nombre plus grand des jachères à tel enseigne qu’ils
n’arrivent pas à le compter tous. Compte tenu du besoin de notre part d’avoir
le nombre jachère en repos, il a été demandé à chaque paysan de compter le
minimum de jachère qui lui vient en tête.
Ceci étant dit, l’examen du graphique N°09 renseigne que 43% des paysans ont
en moyenne de 1O jachères en repos, 13% ont en moyenne 11 jachères.
La valeur minimum est de 8 jachères et une valeur maximum de 23 jachères
pour l’ensemble de l’étude.

Optimisation des surfaces culturales des populations rurales du paysage MLW. Page 26
II.2.2.5. TEMPS LAISSE POUR UNE JACHERE

Le temps laissé pour une jachère détermine la restauration de la fertilité du sol


pour cette jachère.

GRAPHIQUE 10. REPARTION DES PAYSANS PAR TEMPS LAISSE POUR UNE JACHERE.

Le graphique 10 montre que 80 % des enquêtés laissent la terre en repos entre 2


à 5ans et que seulement 20 % d’entre eux laissent la terre en repos plus de 5ans.
Généralement, la régénération du sol par la méthode de jachère est très longue.
Il en résulte qu’à la réouverture, on se retrouve avec les gros travaux de
défrichement et d’abatage, et cela pour n’exploiter la terre, dans le cas des
paysans du paysage MLW, que pendant 1 année seulement. Ce qui constitue un
travail de dur labeur et pas rentable dans le sens économique. D’où la nécessité
d’allonger la durée d’exploitation du sol, notamment par le recours à
l’application des techniques culturales modernes, comme la rotation des
cultures, etc.

II.2.2.6. CULTURE SEMEE OU PLANTEE

Les cultures semées est un élément d’une grande envergure dans le cadre de
cette étude. Le graphique N° 11 ci- dessous reparti les paysans par cultures
semées ou plantée selon le cas :

Optimisation des surfaces culturales des populations rurales du paysage MLW Page 27
GRAPHIQUE 11. REPARTION DES PAYSANS PAR CULTURES SEMEES.

L’examen du graphique N°11 révèle que la culture de manioc et maïs


constituent une occupation principale des paysans, soit 40 % des enquêtés et 20
% des répondants associent la courge au couple manioc- maïs. Les autres
cultures ayant un pourcentage très minime, soit 7 % des répondants cultivent les
arachides, 3% cultivent le soja et le riz. 3% associent la courge et les arachides
au couple manioc-maïs, 13% font le riz avec le couple manioc-maïs, 3% des
répondants font le manioc avec le riz, enfin, 10 % des répondants associent au
couple manioc – maïs, le riz et la courge.
En effet, le constat fait sur terrain est que les paysans n’ont pas encore une
profonde connaissance en qui concerne la diversité des cultures, surtout celles
des légumineuses malgré tous les avantages que ces derniers peuvent leur
apportés.

Optimisation des surfaces culturales des populations rurales du paysage MLW. Page 28
II.2.2.7. VARIETE DE CULTURE SEMEE OU PLANTEE

La variété de culture détermine la production et la capacité de cette culture à


pouvoir résister aux intempéries.

GRAPHIQUE 12. REPARTION DES PAYSANS PAR VARIETE DES CULTURES SEMEES.

L’examen du graphique N°12 révèle que plupart des paysans enquêtés utilisent
la variété locale ou traditionnelle.
C’est à cause du manque des variétés améliorées que nous utilisons nos propres
semences locales, propos recueillis auprès de la majorité des paysans interrogés.
En effet ; contrairement à ce que l’on pouvait croire, les paysans interrogés ne
sont pas hostile aux variétés améliorées, sauf qu’ils ne sont pas en possession de
ces variétés malgré le vif souhait des ces paysans de disposer des possibilités des
semences améliorées.

Optimisation des surfaces culturales des populations rurales du paysage MLW Page 29
II.2.2.8. SOURCE DES SEMENCES UTILISEE
GRAPHIQUE 13. REPARTION DES PAYSANS PAR SOURCE DES SEMENCES UTILISEES.

Le constat que rapportent les analyses du graphique N°13 est que la majorité des
paysans utilisent leurs anciennes réserves des semences de la saison passée et
cela représente 90% des paysans. 3% bénéficient de l’aide des différentes
ONGs qui œuvrent dans l’aire de l’étude et près de 7% achètent leurs semences.
Cette situation peut être l’une des causes de la sous production des paysans dans
l’aire de cette étude.

II.2.2.9. TECHNIQUES CULTURALES UTILISEES

Les techniques culturales consistent à la mise en œuvre d’un itinéraire


technique permettant à la culture de satisfaire au rendement de production désiré
par le cultivateur. Le graphique ci-dessous donne la répartition des paysans par
technique culturale utilisée dans l’aire de l’étude.

Optimisation des surfaces culturales des populations rurales du paysage MLW. Page 30
GRAPHIQUE 13. REPARTION DES PAYSANS PAR TECHNIQUES CULTURALES UTILISEES

Comme nous l’avons énuméré ci-haut, Les sites retenus après enquête
préliminaire étaient : Village INGUNGU, Village YOMBILO, Village
YALOKAMBA, et Village YANGO.
Ainsi comme le montre le graphique 13, dans notre échantillon, la plus forte
concentration des paysans interrogés pratique l’association de culture.

II.3. ANALYSES ECONOMIQUES ET INTERPRETATIONS


II.3.1. RENDEMENT BRUT PHYSIQUE

Pour le rendement brut physique, nous nous sommes intéressés aux cultures
principales c’est- à- dire celles qui avaient le plus grand nombre de pieds dans
le champ sur une superficie d’un hectare. Nous avons opté pour cette méthode
par le simple fait qu’elle nous facilite de lier la superficie à la production qui lui
est inhérente.
Par ailleurs, il convient de souligner qu’en culture paysanne, la récolte de
manioc se fait au fur et à mesure des besoins. D’où dans le cadre de cette étude,
il sera question d’estimer le rendement moyen de cette culture par hectare.
Ainsi, la méthode utilisée à cet effet est la suivante :

Optimisation des surfaces culturales des populations rurales du paysage MLW Page 31
 METHODE POUR ESTIMER LA PRODUCTION DE MANIOC

Nous avons utilisé la méthode de carré de rendement qui consister à prélever les
rendements de la manière suivante :
 Entrez dans le champ et mesurer dans deux diagonales de ce champ, 3
carrés de rendement de 5m x 5m par carré de rendement, ce qui fait que
dans un champ, il y aura 6 carrés de rendement ;
 Calculer la moyenne de plant de manioc obtenue dans 6 carrés de
rendement;
 A l’aide de la balance, connaitre le poids d’un plant de manioc ;
 Et enfin, rapporter le rendement par hectare.

Pour ce qui concerne notre étude, nous avons prélevé les valeurs suivantes :
Nombre moyen de plant de Manioc dans un carré de 5m x 5m = 11
Poids moyen d’un plant = 7Kg

NB : Nous suggérons 5m x5m pour raisons suivantes : facilité du travail,


uniformité dans l’échantillonnage et la densité de culture est prise en compte.
Pour la culture de Maïs, nous avons considéré le nombre des sacs récolté par
chaque paysan pour la superficie cultivée et nous avons extrapolé ensuite au
Kilogramme.
Ceci étant énoncé, le tableau N°1 nous renseigne sur le rendement des cultures
de Manioc et Maïs sur une superficie d’un hectare.

Tableau n°1 : RENDEMENT MOYEN PHYSIQUE DE CULTURE DE MANIOC ET MAÏS

culture Nbre.tot des Nombre moyen Rendement Rendement


paysans ayant des ces paysans brut total moyen en Kg
cultivé la (4Ha) en Kg
superficie d’un
Ha

Manioc 4 1 124600 31150

Mais 4 1 4032 1008

Source : Enquête personnelle, Décembre 2010

Optimisation des surfaces culturales des populations rurales du paysage MLW. Page 32
Le tableau ci-haut renseigne que le rendement moyen brut physique des cultures
de Manioc et Maïs cultivées dans une superficie de 10.000 m2 soit 1 Hectare
dans les conditions de travail des paysans donne respectivement 31.150Kg et
1.008Kg.

Ces résultats sont moins satisfaisants par rapport à ce que devait donner une
superficie d’un hectare soit 60 à 80 tonnes de Manioc et 2 à 3 tonnes de Maïs si
certains paramètres étaient respectés et que les pratiques culturales modernes
étaient prises en considération par les paysans.

II.3.2. OPTIMISATION DES SURFACES CULTURALES.


Comme nous l’avons dit ci-haut, le problème de l’optimisation est généralement
lié à des problèmes d’allocations de ressources limitées (par exemple la surface
culturale dans le cas de cette étude), de la meilleure façon possible, afin de
maximiser un profit ou de minimiser un coût. Dans le cadre de notre étude,
cette allocation doit concilier la maximisation du revenu tiré de l’activité
agricole et la conservation de l’environnement.

Voici de manière succincte, la façon dont les paysans utilisent leurs sols :
II.3.2.1. PRATIQUE DES PAYSANS SUR LES SURFACES CULTURALES

L’agriculture itinérante sur abattis-brulis est la technique agricole qui caractérise


l’ensemble des populations vivant dans la forêt du paysage MLW. Elle consiste
en la défriche des arbres qui sont ensuite brûlés avant d’y installer une culture
temporaire qui profite de la fertilité du sol. Avec des longues périodes de jachère
entre deux cultures, les terres forestières sont de plus en plus souvent converties
définitivement en terres agricoles.

Les paysans rencontrés dans le paysage MLW cultivent trois à quatre culture sur
un même terrain, ils cultivent : Manioc, le Maïs, le Riz et même la courge en
association de culture. Le Manioc devient mature après 12 mois mais les autres
cultures qui lui sont associées deviennent mature généralement après 3 mois.

Pour ces paysans, au moment où les autres cultures (Maïs, Riz, Courge)
deviennent mature, ils récoltent et laissent le champ avec la culture de manioc
qu’ils vont commencer à récolter progressivement pendant deux ans, sur ces
entrefaites, ces paysans ne font plus l’entretien de ce champ et vont plutôt ouvrir
un nouvel champ.

Optimisation des surfaces culturales des populations rurales du paysage MLW Page 33
Donc ces paysans utilisent la terre que pour un cycle cultural. Ce qui amène que
les demandes en terre soient plus élevées et les surfaces culturales ne sont pas
optimisées.
II.3.2.2. ELEMENTS DES DECISIONS POUVANT PERMETRE D’OPTIMISER LES
SURFACES CULTURALES DANS LE PAYSAGE MLW.

A notre humble avis, pour que ces paysans optimisent leurs surfaces culturales
et améliorent leurs récoltes, ils doivent impérativement tenir compte des aspects
suivant :
1. Les soins et techniques culturales doivent être pris en considération ;
2. Le respect du calendrier agricole ;
3. L’utilisation des matériels végétatifs améliorés;
4. Le respect des écartements des différentes cultures ;

1. LES SOINS ET TECHNIQUES CULTURALES MODERNES

A. LES SOINS.

Les soins culturaux est un travail qui permet de maintenir le sol meuble en
surface, d’agir sur l’économie de l’eau dans le sol et de détruire les mauvaises
herbes.

Généralement, les paysans ne respectent pas ces principes culturaux. A près


avoir semé, ils laissent les cultures accroitre avec les adventices et pourtant, les
adventices ont une influence néfaste sur les cultures car elles altèrent la qualité
et le rendement de la production.

Pour avoir un bon rendement, les soins culturaux sont exigés dès l’apparition
des mauvaises herbes.
B. LES TECHNIQUES CULTURALES.

Les techniques culturales sont des opérations ou des interventions de l’homme


sur le sol, les plantes et l’environnement dans le but de soutenir ou d’accroitre la
production agricole. Elles sont indispensables pour satisfaire au rendement de
production désirée par le paysan.

Dans ces techniques nous parlerons de l’assolement et de la rotation

Optimisation des surfaces culturales des populations rurales du paysage MLW. Page 34
 L’assolement : c’est la distribution de la surface exploitée entre les
différentes cultures pratiquées.

 La rotation : c’est la succession des diverses plantes sur un même terrain


pendant une période déterminée au bout de laquelle, on reprend la même
succession des plantes et dans le même ordre.

La rotation donne des rendements plus élevés que la culture continue.

Au cours de cette enquête, il a été constaté que les paysans ne pratiquent pas ces
techniques. Pour eux, juste après la récolte des produits, ils laissent le terrain en
jachère à l’ouverture d’un autre terrain. Il en résulte, qu’à la réouverture, les
paysans se retrouvent avec les gros travaux de défrichement, d’abatage avec
comme conséquence le coût de production élevé. Ce qui est considéré en
matière de la protection de l’environnement comme la mauvaise gouvernance
forestière.

Pour une bonne exploitation de surface culturale, la rotation des cultures est à
encourager dans le sens qu’elle permet de sédentariser le paysan du fait qu’il
aura à utiliser le même terrain pendant plus de trois cycle cultural et le coût de
production sera réduit .

Il est important de souligner qu’une bonne rotation suit une logique qui est la
suivante :

Légumineuses Céréales Autres

Arachide Maïs Courge

Soja Riz Courge

Ainsi, dans l’association de culture, la rotation peut se faire comme suit :

Manioc + Légumineuses Manioc + Céréales Manioc + Autres


2. LE RESPECT DU CALENDRIER AGRICOLE

Le calendrier agricole est l’un des éléments déterminants la production dans


l’agriculture.

Par rapport au respect du calendrier agricole, les paysans du paysage Maringa


Lopori Wamba ne respectent pas ce calendrier c’est-à-dire ils commencent les

Optimisation des surfaces culturales des populations rurales du paysage MLW Page 35
travaux pré culturaux au mois de Novembre pour semer au mois de janvier
avant le retour des pluies. Ce qui entraine le faible rendement des cultures
comme vous remarqueriez dans le tableau précédent.

Pour améliorer leur rendement, ils doivent commencer les travaux pré culturaux
au mois de juillet pour la saison A et commencer à semer vers le 15 Septembre
jusqu’à la fin du mois d’Octobre ; et pour la saison B, ils doivent commencer les
travaux au mois de Décembre et semer a partir du 15 Février jusqu’à la fin du
mois de Mars. Pour la simple raison qu’il ya le retour des pluies entre les dates
de semis.
3. MATERIELS VEGETATIFS AMELIORES

Les matériels végétatifs améliorés sont aujourd’hui indispensable dans


l’agriculture pour leur capacité d’augmentation de la productivité et par
conséquent du niveau de revenu de ménage agricole. Ils ont des particularités
suivantes : elles sont saines, résistants contre les maladies, tolérantes et donnant
des produits de consommation acceptable.

Comme nous l’avions dit dans le graphique N° 12, la majorité des paysans de
paysage MLW, soit 93% utilisent les semences locales, très susceptible à la
maladie (entre autre la Mosaïque du manioc par exemple) et à faible rendement.

Pour augmenter leur rendement, les semences à variétés améliorées sont l’un des
éléments des décisions. Les semences améliorées permettront aux paysans de
semer dans une petite superficie mais en ayant un grand rendement, tout en
pratiquant les techniques et les soins culturales modernes. Ce qui serait l’un des
objectifs de projet SOIL initié par AWF.
4. RESPECT DES ECARTEMENTS

Scientifiquement parlant, les écartements déterminent la densité d’un champ par


rapport à la production.

Nous signalons en passant que durant les enquêtes menées sur terrain, il a été
constaté qu’aucun paysan n’a respecté les écartements. Ils cultivent d’une
manière traditionnelle comme signaler dans la partie précédente.

Pour les cultures associées, par exemple manioc et maïs, les paysans utilisent un
écartement de 1 m voir 0,80 m.
Optimisation des surfaces culturales des populations rurales du paysage MLW. Page 36
Pour augmenter la production, il est conseillé aux paysans du paysage MLW de
respecter les écartements des cultures surtout associées qui vont de 2 à 3 m en
tous sens.

II.3.3. COUT GLOBAL DE LA PRODUCTION, RENDEMENT BRUT PHYSIQUE


ET EN VALEUR.
Dans ce point, nous parlerons de coût global engagé dans la production des
différentes cultures trouvées dans les différents champs des paysans, aussi le
rendement brut physique et en valeur de ces cultures.
Tableau n°2 : COUT GLOBAL DE LA PRODUCTION, RENDEMENT BRUT PHYSIQUE ET EN
VALEUR DES CULTURES.

N° CULTURES SUPERFICIE COUT RENDEMENT PRIX PAR RENDEMENT


GLOBAL DE BRUT KILOGRAMME BRUT EN
EN
LA PHYSIQUE EN EN FRANC VALEUR EN
METRE PRODCTION Kg CONGOLAIS FRANC
CARRE EN FRANC CONGOLAIS
CONGOLAIS

1 MANIOC 10.000 46.550 31.150 __ __ __ __ __ __ ___

2 MAÏS 10.000 38.200 1.008 __ __ __ __ __ __ ___

3 RIZ 5.000 42.650 160 400* 64.286

4 SOJA 5.000 43.500 250 1.000* 250.000

5 COURGE 5.000 53.833 210 800* 168.000

6 ARACHIDE 5.000 59.300 175 1.200* 210.000

Source : Enquête personnelle, Décembre 2010, * Prix du marché du centre DJOLU.


L’examen avec minutie de tableau N° 2 montre que la culture de Manioc et
celle de Maïs n’ont pas de prix, et par conséquent de rendement brut en valeur.
En effet, le manioc est cultivé dans le paysage MLW pour la consommation
locale des paysans, il constitue l’aliment de base des populations. Il est
consommé généralement sous forme de la chikuange appelée MOMBITA. Le
manioc n’est pas une culture génératrice de revenu dans le paysage.

Optimisation des surfaces culturales des populations rurales du paysage MLW Page 37
Il sied de signaler, en ce qui concerne le revenu qu’une quantité de 7Kg de
Manioc frais transformé en chikuange MOMBITA donne un revenu 100Franc
Congolais à la vente.

Le Maïs quant à lui, est cultivé par les paysans pour la transformation en alcool
appelé communément AGENE(LOTOKO).

Pour la fabrication de l’alcool traditionnel (LOTOKO), il faudra un mélange


144Kg de Maïs et 140Kg de Manioc frais pour donner un bidon de 25 litres
d’alcool qui équivaut à 21.000Franc congolais.

Grosso modo, la culture de Manioc et celle de Maïs ne sont pas des cultures
génératrices de revenus dans le paysage MLW, mais ce sont plutôt de cultures
propices pour la subsistance des paysans.

Par ailleurs, les autres cultures inscrites dans le tableau N°2 sont génératrices de
revenu.

Le tableau N°3 illustre la marge brute que donnent les différentes cultures du
tableau précédent :

II.2.1. MARGE BRUTE DES DIFFERENTES CULTURES


Tableau n° 3: MARGE BRUTE DES DIFFERENTES CULTURES.

N° CULTURES SUPERFICIE COUT GLOBAL RENDEMENT MARGE BRUTE


DE LA BRUT EN
EN METRE EN FRANC
PRODCTION EN VALEUR EN
CONGOLAIS
CARRE FRANC FRANC
CONGOLAIS CONGOLAIS

1 RIZ 5.000 42.650 64.286 21.636*

2 SOJA 5.000 43.500 250.000 206.500*

3 COURGE 5.000 53.833 168.000 114.167*

4 ARACHIDE 5.000 59.300 210.000 150.700*

Source : Enquête personnelle, Décembre 2010,

* Marge Brute : Rendement Brut en valeur – coût global de la production.

Optimisation des surfaces culturales des populations rurales du paysage MLW. Page 38
L’examen du tableau N° 3 révèle que les cultures de Soja, courge et arachide
sont des cultures à encourager car elles constituent les cultures de rente pour les
paysans. Nous pouvons aussi ajouter à cet effet la culture d’haricot bien qu’elle
n’est pas cultivée dans l’aire de cette étude.

Par ailleurs, la culture de riz nécessite un coût de production très important mais
ne génère pas un revenu significatif de part son prix de vente dans les différents
petits marchés qui est en bas de toutes les cultures semées dans le paysage, soit
1 kg = 400 franc congolais.

Optimisation des surfaces culturales des populations rurales du paysage MLW Page 39
CONCLUSION

Ce travail est arrivé au terme de son élaboration dont le sujet


est « L’optimisation des surfaces culturales des populations rurales du paysage
Maringa-Lopori-Wamba, cas de territoire de Djolu dans la province
d’équateur ».

La préoccupation de ce travail était de fournir les éléments de décision pouvant


permettre d’optimiser les surfaces culturales des populations rurales enfin de
réduire le taux de la dégradation des forêts et de la biodiversité en Augmentant
la production agricole et par conséquent, le revenu des paysans tiré de
l’agriculture.
Pour ce faire, nous avons procédé à une enquête par sondage dans le milieu
d’étude en question. Au cours de cette dernière, nous avons administré trente
questionnaires au près des paysans des différents villages de l’aire de l’étude.
Les principales analyses effectuées ont été axées sur le rendement brut physique
des cultures principales des paysans, le cout global de la production des
différentes cultures, le rendement brut en valeur de ces cultures, la détermination
de la marge brute des cultures et des éléments de décisions pouvant permettre
d’optimiser les surfaces culturales des populations rurales du paysage Maringa-
Lopori-Wamba.
Les résultats d’enquête réalisée à ce propos ont permis de ressortir ce qui suit :
Pour concilier à la fois la sauvegarde de la biodiversité et l’augmentation de la
production agricole, les instructions ci-dessous doivent être appliquées de
rigueur.

Il s’agit de :
 Le respect du calendrier agricole ;
 L’utilisation des matériels végétatifs améliorés ;
 Le respect des écartements des différentes cultures ;
 Les soins et les techniques culturales modernes.

Par ailleurs, les résultats de cette étude ont révélé aussi que les cultures de
Manioc et de Maïs sont des cultures propices pour la subsistance des paysans

Optimisation des surfaces culturales des populations rurales du paysage MLW. Page 40
alors que les cultures de Courge, Arachide et soja constituent des cultures de
rente bien que semées en très petites quantité dans le paysage.
Cependant, le faible rendement des activités agricoles dans le paysage MLW
serait aussi dû à l’absence de moyens de transport inter territoires, villages, etc.
Les résultats de cette étude permettraient de dynamiser d’avantage les activités
agricoles et la conservation de l’environnement, partant, augmenter le revenu
des paysans tiré de l’activité agricole.

Optimisation des surfaces culturales des populations rurales du paysage MLW Page 41
BIBLIOGRAPHIQUES

1. ANONYME, 1994 : AGRONOMIE MODERNE : Bases physiologiques et


agronomiques de la production végétale. Ed. Hatier 544p.
2. ETAT DES FORETS, 2008 : les forets du bassin du Congo

3. FAO, 2001 : GLOBAL FOREST RESSOURCES ASSESMENT : les forêts d’Afrique.

4. LUKOKI LUYEYE, 2000. Cours d’horticulture, 2e graduat, Unikis, Fac Agro. Inédit.

5. NAKU MBAMBA, 2000. Cours d’Agriculture Comparée, 2e graduat, Unikis, Fac


Agro. Inédit.

6. PAUL ROBERT, 2004. Nouvelle édition du petit Robert, dictionnaire alphabétique de la


langue française.

7. USAID, 2009. Conservation à l’échelle du paysage.

8. FAO, 2006. Notice de la carte de l’occupation du sol de la R.D.Congo.

9. CIALCA ,2010. WILLINGNESS TO PAY : enquête sur la prise en charge de projet de la


consommation de soja dans la province de Bas- Congo.

Optimisation des surfaces culturales des populations rurales du paysage MLW. Page 42
ANNEXES

ANNEXE 1. QUESTIONNAIRE D’ENQUETE


OPTIMISATION DES SURFACES CULTURALES.

I. DONNEES SUR LE PAYSANS

I.1. Nom du paysan :………………………………………..

I.2. Niveau d’instruction de l’enquêté :……………………

I.3.Activité principale du paysan :……………..

I.4. Heure du travail par jour : ……………..

I.5. Taille du ménage :………………………

I.6. Nombre de personnes de 15 ans et de plus : ………

I.7.Territoire :……………….

I.8.Secteur :………………….

I.9.Groupement :………………

I.10.Village :…………………
II. DONNEES SUR LE CHAMP

II.1.Coordonnées géographiques du terrain :……………………………..

II.2.Distance du champ par rapport à la route principale :……………….

II.3.Superficie totale du champ:……………………

II.4.Raison du choix de terrain cultivé :…………….

II.5.Culture principale semée :………………..

II.6.Cultures secondaire :…………………….

II.7.Variété de culture principale semée :…………………..

II.8.Variété de culture secondaire semée :………………….

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II.9.Ecartements choisis :…………………………..

II.10.Techniques culturales utilisées :……………….

II.11. Nombre de jachères de paysan :…………………..

II.12. Combien de temps pour une jachère :…………..

II.13. La jachère utilisée pour ce champ est de combien d’année :………


III. DONNEES SUR LES COUTS DES OPERATIONS CULTURALES

III.1. Quels sont les couts engagés pour ces différentes opérations culturales suivantes :

No Opérations Nbre Hj x Coût total Coût total Coût total Coût total Coût total
culturales coût unitaire
Manioc Maïs Courge Riz Arachide

Ouverture et
Délimitation de
1. champ

2. Coupe sous bois

3. Abbatag.des gros
arbres

4. Débitage des gros


arbres

5. incinération

6. Débardage des
gros arbres

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7. Répartition de
l'espace

8. Semis ou
plantation

9. Sarclage

10. 10. Récolte

11. Transport des


produits

12. TOTAL sortie


champ

VI. DONNEES SUR LE REVENU DE PAYSAN

Compléter le tableau ci-dessous sur le rendement, le prix et la vente des produits ci-
dessous :

Cultures Rendement vente/Mois Prix

(unité (unité locale) (unité


locale) locale)

1. Manioc

2. Maïs

3. courge

4. Riz

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5. Arachide

Difficultés essentielles dans l’agriculture :


1. …………………………………………….
2. …………………………………………….
3. …………………………………………….

Merci pour votre collaboration

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ANNEXE 2. INFORMATION SUR LES DIFFERENTS VILLAGES PARCOURUS

NOM DU GROUPEM SECTEUR TERRITOIRE NOMBRE NOMBRE POPULATION NOM DU NOM DU CHEF NOMBRE NOMBRE
VILLAGE ENT TOTAL DE DE 15 ANS CHEF DE DE CLANS DE
D’HABITANTS MENAGES ET PLUS GROUPEMENT NOTABLES
DE VILLAGE

INGUNGU NKOLE LINGOM DJOLU 4.000 --- 1.800 OSCAR IYAWU DIEU 19 19
O EKUKU

YOMBILO LINGOMO LINGOM DJOLU 255 39 144 BIMBELA AFALOOLA 3 3


O

YALOKAMBA 1 YOLOTA LINGOM DJOLU 1.000 --- 321 BONONGA NTEYA IKOMBI 7 7
O

YANGO YOLOTA LINGOM DJOLU 5230 84 2610 BAFANGE NTEYA IKOMBI 6 6


O

Source : Enquête personnelle Décembre 2010.

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ANNEXE 3. ACTIVITES ECONOMIQUES DES DIFFERENTS VILLAGES

ACTIVITES ECONOMIQUES

NOM DU VILLAGE AGRICULTURE ELEVAGE PECHE CHASSE CUEILLETTE


INGUNGU Manioc, Maïs, Poule, Chèvre, Moins développé. Moins Champignon,
Courge. Canard. développé chenilles, effet.

YOMBILO Manioc, Riz, Porc, Poule, Moins développé. Antilope, Singe, Champignon,
Maïs, Arachide, Canard, Chèvre, Cochon, Tortue. chenilles, effet,
Courge. Cobaye. Bea, fougère.

YALOKAMBA 1 Manioc, Riz, Poule, Chèvre, Pas de pêche Singe, Antilope Bea,
Maïs, Courge, cobaye, canard. noir
champignon,
Igname.
fougère,
chenille.
YANGO Manioc, Riz, Poule, Chèvre, Pas de pêche Singe, Cochon Champignon,
Maïs, Courge. Porc, canard. chenilles.

Source : Enquête personnelle Décembre 2010.

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ANNEXE 4. ACTIVITES SOCIALES DES DIFFERENTS VILLAGES

ACTIVITES SOCIALES

NOM DU VILLAGE ECOLE EGLISE DISPENSAIRE TRADIPRATICIEN LONGUEUR


D VILLAGE
INGUNGU Catholique,
protestant,
Une primaire et kimbanguiste, Pas des dispensaires Trois tradipraticiens. 7km
deux secondaires. réveille, témoin de
Jéhovah.
YOMBILO Pas d’églises

Pas d’écoles Pas des dispensaires Une tradipraticienne 2,5 Km

YALOKAMBA 1 Deux écoles Catholique, CADC,


primaires et une FEPACO, Réveille.
école secondaire. Deux dispensaires Deux tradipraticiens 2 Km

YANGO

Aucune école CADC, FEPACO, Aucun dispensaire Aucun tradipraticien 5Km


Réveille
Source : Enquête personnelle Décembre 2010

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