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Correction de la question de synthèse

I. Travail préparatoire

1.

Les critères de la beauté d’après Darwin sont universels, c’est-à-dire qu’ils sont identiques pour tous les
hommes quelles que soient l’époque et la société. Car ces critères relèvent d’une approche biologique : la
sélection de marqueurs de beauté dépend de facteurs liés à la reproduction. Sont considérés comme beaux
les individus qui ont des caractéristiques biologiques favororisant la procréation. Sont alors déterminantes
des conditions similaires chez les hommes et la femme : la jeunesse, mais aussi la symétrie du visage qui
prouve que la croissance a été harmonieuse. En revanche, certains critères sont spécifiques aux hommes :
« une organisation des traits communiquant l’image d’un homme puissant pouvant pourvoir à leurs besoins
et à ceux de leur descendance », d’autres aux femmes : « un rapport taille- hanche « qui aura la meilleure
capacité d’enfanter ».

2.

La culture est
- un ensemble d’éléments interdépendants constituant un tout organisé,
- inculqué aux membres de la société et respecté sous peine de sanctions,
- visant à répondre aux défis auxquels chaque société est confrontée.

Chaque société développe une culture propre qui se différencie de celle des aurtres sociétés. Cette diversité culturelle
se remarque alors par la différenciation des canons de beauté. Même si une partie de ceux-ci peut s’expliquer par des
facteurs biologiques, une autre est déterminée par des facteurs sociaux.
Les critères de beauté sont donc différents d’une société à une autre, et comme l’écrivait P.Bourdieu : « les goûts des
uns sont les dégoûts des autres ». Ainsi ce qui est apprécié par une société peut être considéré comme laid par une
autre. Par exemple, l’embompoint est considéré comme une qualité de beauté en Afrique, en Polynésie, en Occident
au XVII° et XVIII° siècle. En revanche, au Moyen-Age et aujourd’hui, dans les pays occidentaux, la minceur est gage
de beauté (documents 1 et 2). De même, « dans la culture aztèque, le strabisme était considéré comme un élèment
d’attrait du visage, alors qu’il n’est pas apprécié en occident » (document 1)

3.

Le statut est la position qu’un individu occupe sur une des dimensions de l’espace social comme la profession, le
niveau d’instruction, le sexe, l’âge, etc. Le rôle correspond à l’ensemble des comportements d’un individu qui sont
attendus par les membres de la société, en fonction du statut qu’il occupe.
Toutes les sociétés qui valorisent les rondeurs comme indicateurs de beauté développent le même statut pour les
femmes : une place inférieure à celle des hommes, elles n’ont pas les mêmes droits que les hommes. Leur rôle
principal est donc d’avoir des enfants et de les élever.
En revanche, dans les sociétés occidentales modernes où la minceur est exigée, le statut de la femme s’est rapproché
de celui des hommes : l’égalité est plus forte. Les rôles des femmes sont alors plus proches de ceux des hommes : elles
font des études, elles ont un emploi rémunéré : « la minceur est un signe de richesse, puisqu’elle est souvent le
résultat d’une saine alimentation et d’un certain niveau d’éducation » (document 2).

4.
On appelle valeur une manière d’être ou d’agir qu’une personne ou une collectivité reconnaît comme idéale et qui
rend estimables les êtres ou les conduites auxquels elle est attribuée. Les normes sont des règles de conduite très
largement suivies dans une société ou un groupe donné, dont la non-observance entraîne des sanctions diffuses ou
explicites.
Valeurs Normes
Moyen-Age « Spiritualité » : l’idéal est de se Réduire sa consommation
rapprocher de Dieu et montrer la alimentaire à la stricte survie, ce qui
supériorité de l’esprit sur le corps génère des corps émaciés, très
maigres
XVII°-XIX° siècle Les valeurs se révèlent totalement - Les riches peuvent être bien
différentes de celles de la période nourries, les rondeurs sont
précédente : signe de prospérité
- Importance du matériel et - Les pauvres travaillent à
des richesses l’extérieur ; une peau
blanche est donc
- Plaisir
caractéristique des riches
XX° siècle - Importance du matériel et Avoir un corps mince symbolise :
des richesses
- le contrôle de son
- Maîtrise de soi alimentation
- éducation - sa richesse : les aliments peu
caloriques sont relativement
chers
- son diplôme : plus il est
élevé, plus la connaissance
des apports alimentaires est
forte

5.

Selon la définition classique de Redfield, Linton et Herskovits l’acculturation est « l’ensemble des phénomènes qui
résultent d’un contact continu et direct entre des groupes d’individus de cultures différentes et qui entraîne des
changements dans les modèles culturels initiaux de l’un ou des deux groupes ».
Certes l’acculturation est un phénomène qui est ancien et qui est apparu dès que deux peuples se sont rencontrés ;
cependant, elle s’est accélérée avec la mondialisation à partir des années 80. Celle-ci se manifeste d’abord par des
échanges de biens ( les produits L’Oréal), des services (les compagnies aériennes) qui transmettent indirectement les
valeurs et les normes des sociétés exportatrices. « La mondialisation des moyens de communication (télévision,
internet, cinéma,…) » est un instrument direct, puisqu’il met en images et en scène le mode de vie d’une société.
« Par exemple, le portrait de Laetitia Casta, l’ambassadrice de L’Oréal, s’affiche un peu partout dans les centres
commerciaux » chinois (document3).
« Il est en effet facile de constater que les critères occidentaux de beauté s’imposent de plus en plus irrésisteblement
au reste du monde » (document 3). On assiste donc à une des conséquences possibles de l’acculturation :
l’assimilation c’est à dire à la disparition d’une des deux cultures qui accepte intégralement les valeurs de l’autre, mais
elle doit être volontaire, sinon la culture dominée continue d’imprégner la culture dominante. L’uniformisation des
canons de beauté en est un exemple :
• A l’origine, des cultures différentes, donc des critères de beauté différents : en Chine des femmes petites aux
yeux bridés avec des rondeurs, au Nigéria des femmes à fort embompoint car « il est d’usage que les jeunes
filles à marier soient confiées à de « fermes d’engraissage », le temps nécessaire pour gagner 10 à 20 kg »
(document 3)
• Du fait de la mondialisation les critères de beauté se rapprochent : « en Chine, les femmes grandes et longues
sont de plus en plus appréciées » ; la première Miss Monde d’Afrique noir est une nigérianne qui ne ressemble
pas aux femmes de sa région : « du haut de son mètre 80 pour un peu plus de 50 kg, cette jeune paraissait
presque pour squelettique en regard des standards traditionnels » (document 3)
• C’est volontaire : de plus en plus de femmes dans le monde essayent de ressembler à cet idéal grâce aux
régimes ou aux opérations de chirurgie esthétique : « la plupart des jeunes chinoises se soumettent aujourd’hui
à des régimes et se trouvent trop grosses », le débridement des yeux et le rallongement du nez « représentaient
60% des actes chirurgicaux enregistrés à l’Hôpital n°9 de Shangai au cours de l’été 2002 » (document 3)

6.

Le retour du cheveu crêpu dans les populations africaines peut-être perçu comme une réaction à cause de l’oppression
ou des conséquences négatives imprévues résultant de l’adoption de traits étrangers C’est alors un processus de
contre-acculturation, c’est à dire un mouvement de refus actif de la culture dominante qui peut générer une contre
culture préconisant la restauration du mode de vie antérieur au contact (mode de vie lui-même réinterprété donc
largement mythique).
Le défrisage des africains vivant en Europe pouvait s’expliquer de plusieurs manières :
• Une contrainte de la part de la société occidentale : « On a, pendant longtemps, par exemple, interdit aux
Afro-américains d’accéder à des fonctions où ils pouvaient être en contact avec le public à cause de leurs
cheveux crépus » (document 4)
• Une volonté des africains de se rapprocher des codes esthétiques occidentaux pour s’intégrer

Or, ces tentatives ont échoué : les sociétés occidentales font encore preuve de discrimination à l’emploi, au logement
et ne sont donc pas considérés comme justes. Dans ces conditions, porter les cheveux frisés est considéré comme un
moyen de revendiquer sa culture d’origine et son identité. « Le phénomène intervient dans des conditions similaires à
celles de l’apparition de l’afro dans les années 60 aux Etats-Unis. Un contexte de forte discrimination où s’exprimait
le refus de se plier au diktat de l’esthétique occidentale, de l’Amérique blanche. »(document 4).

II. Question de synthèse

« L’histoire s’écrit dans les corps féminins » écrit A.Thérouz-Samuel (document 2). Les transformations économiques
et sociales se traduisent donc par une modification du physique des femmes qui entraîne alors l’évolution des canons
de beauté, c’est-à-dire des caractéristiques physiques que doit réunir un individu pour être considéré comme beau..
Ainsi, contrairement aux idées reçues les critères de beauté ne seraient pas totalement universels. Une partie des
canons de la beauté relève certes de facteurs innés et naturels : tous les hommes auraient des points communs dans
leurs critères quelles que soient l’époque ou la société. Cependant, tous les hommes ne partagent pas tous les critères.
Des différences vont apparaître selon la société et l’époque. Chaque culture, c’est-à-dire un ensemble d’éléments
interdépendants constituant un tout organisé, inculqué aux membres de la société et respecté sous peine de sanctions,
visant à répondre aux défis auxquels chaque société est confrontée, développe un idéal de beauté.
Or, la culture évolue, les canons de beauté aussi, notamment du fait de la mondialisation qui entraîne une rencontre
des cultures. Or, la culture occidentale, en général, et la culture américaine en particulier sont les cultures les plus
valoriéses aujourd’hui car symboliques des pays les plus riches au monde. Les canons de beauté se rapprochent alors,
mais sans qu’il y ait réellement assimilation.

A. Les critères de beauté relèvent à la fois de facteurs naturels et culturels

« Les formes que prennent l’expression de la beauté semblent en partie universelles mais également culturelles »
écrivent S.Zouaghi et I Beji Becheur (document 1).

1. Des normes esthétiques a priori biologiques et innées…

Les critères de la beauté d’après Darwin sont universels, c’est-à-dire qu’ils sont identiques pour tous les
hommes quelles que soient l’époque et la société. Car ces critères relèvent d’une approche biologique : la
sélection de marqueurs de beauté dépend de facteurs liés à la reproduction. Sont considérés comme beaux
les individus qui ont des caractéristiques biologiques favororisant la procréation. Sont alors déterminantes
des conditions similaires chez les hommes et la femme : la jeunesse, mais aussi la symétrie du visage qui
prouve que la croissance a été harmonieuse. En revanche, certains critères sont spécifiques aux hommes :
« une organisation des traits communiquant l’image d’un homme puissant pouvant pourvoir à leurs besoins
et à ceux de leur descendance » , d’autres aux femmes : « un rapport taille- hanche « qui aura la meilleure
capacité d’enfanter ».

2. Mais aussi sociales et culturelles…


« Néanmoins, un grand nombre de travaux de travaux montrent que l’idéal corporel est façonné par la culture »
(document 1).

a. Des critères de beauté différents d’une société à une autre

Ainsi, les caractéristiques de la beauté sont différentes d’une société à une autre, et comme l’écrivait P.Bourdieu :
« les goûts des uns sont les dégoûts des autres ». Ainsi ce qui est apprécié par une société peut être considéré comme
laid par une autre. Par exemple, l’embompoint est considéré comme une qualité de beauté en Afrique, en Polynésie, en
Occident au XVII° et XVIII° siècle. En revanche, au Moyen-Age et aujourd’hui, dans les pays occidentaux, la
minceur est gage de beauté (documents 1 et 2). De même, « dans la culture aztèque, le strabisme était considéré
comme un élèment d’attrait du visage, alors qu’il n’est pas apprécié en Occident » (document 1)

b. Qui s’expliquent par des cultures différentes

Cette diversité des idéaux de beauté s’explique par la culture de chaque société. Les règles de beauté sont alors
l’expression des composantes de la culture : les valeurs et les normes, le statut et les rôles.

i. Des critères de beauté symboliques du statut et du rôle…

Les premières composantes de la culture sont le statut qui est la position qu’un individu occupe sur une des
dimensions de l’espace social comme la profession, le niveau d’instruction, le sexe, l’âge, etc, et le rôle correspond à
l’ensemble des comportements d’un individu qui sont attendus par les membres de la société, en fonction du statut
qu’il occupe.
Toutes les sociétés qui valorisent les rondeurs comme indicateur de beauté développent le même statut pour les
femmes : une place inférieure à celle des hommes, elles n’ont pas les mêmes droits que les hommes. Leur rôle
principal est donc d’avoir des enfants et de les élever.
En revanche, dans les sociétés occidentales modernes où la minceur est exigée, le statut de la femme s’est rapproché
de celui des hommes : l’égalité est plus forte. Les rôles des femmes sont alors plus proches de ceux des hommes : elles
font des études, elles ont un emploi rémunéré : « la minceur est un signe de richesse, puisqu’elle est souvent le
résultat d’une saine alimentation et d’un certain niveau d’éducation » (document 2).

ii. Des valeurs et des normes…

Autre composante de la culture : les valeurs qui sont les manières d’être ou d’agir qu’une personne ou une collectivité
reconnaît comme idéales et qui rend estimables les êtres ou les conduites auxquels elle est attribuée, et les normes qui
sont des règles de conduite très largement suivies dans une société ou un groupe donné, dont la non-observance
entraîne des sanctions diffuses ou explicites.
Ainsi, la transformation des critères de beauté en Occident s’explique par une transformation des valeurs et des
normes.
Au Moyen-Age, l’idéal est la spiritualité, l’objectif est de se rapprocher de Dieu et de montrer la supériorité de l’esprit
sur le corps. La norme est alors de réduire sa consommation alimentaire à la stricte survie, ce qui génère des corps
émaciés, très maigres. Au XVII°-XIX° siècle, les valeurs se révèlent totalement différentes de celles de la période
précédente : importance du matériel et des richesses et plaisir. Dans ce cas, les rondeurs et la peau blanche deviennent
des critères de beauté. Car seules les riches peuvent être bien nourries et ne travaillent pas à l’extérieur.
Aujourd’hui, valeurs et normes sont encore différentes : maîtrise de soi et éducation sont valorisées. La norme
esthétique devient un corps mince qui symbolise : le contrôle de son alimentation, sa richesse puisque les aliments peu
caloriques sont relativement chers et le diplôme car plus il est élevé, plus la connaissance des apports alimentaires est
forte

Les critères de beauté relèvent en partie de facteurs biologiques et universels, en partie de facteurs culturels et
spécifiques à une société. Comme les critères de beauté sont en partie culturels, ils vont donc évoluer du fait du
caractère dynamique et provisoire de toute culture qui n’est jamais figée mais en perpétuelle évolution, comme
l’affirme l’approche interactionniste.

B. L’’acculturation se traduit-elle toujours par une uniformisation des critères de beauté ?


Or la mondialisation se traduit par une acculturation accélérée qui risque de se traduire par une uniformisation des
définitions de la beauté.

1. Apparemment, une tendance à l’adoption des critères de beauté occidentaux dans le monde

a. Constat : les normes esthétiques se raprochent

« Il est en effet facile de constater que les critères occidentaux de beauté s’imposent de plus en plus
irrésistiblement au reste du monde » (document 3). A l’origine, des cultures différentes, donc des critères de
beauté différents : en Chine des femmes petites aux yeux bridés avec des rondeurs, au Nigéria des femmes à
fort embompoint car « il est d’usage que les jeunes filles à marier soient confiées à des « fermes
d’engraissage », le temps nécessaire pour gagner 10 à 20 kg » (doc3).
Or, les critères de beauté se rapprochent : « en Chine, les femmes grandes et longues sont de plus en plus
appréciées » ; la première Miss Monde d’Afrique noir est une nigérianne qui ne ressemble pas aux femmes
de sa région : « de haut de son mètre 80 pour un peu plus de 50 kg, cette jeune paraissait presque pour
squelettique en regard des standards traditionnels » (document 3)
Cela touche un nombre grandissant de pays : de plus en plus de femmes dans le monde essayent de
ressembler à cet idéal grâce aux régimes ou aux opérations de chirurgie esthétique : « la plupart des jeunes
chinoises se soumettent aujourd’hui à des régimes et se trouvent trop grosses », le débridement des yeux et
le rallongement du nez « représentaient 60% des actes chirurgicaux enregistrés à l’Hôpital n°9 de Shangai au
cours de l’été 2002 » (document 3)

b. Explications : les conséquences de l’acculturation

Cette uniformisation des codes de beauté s’explique par la mondialisation.Celle-ci se manifeste d’abord par des
échanges de biens (les produits L’Oréal), des services (les compagnies aériennes) qui transmettent indirectement les
valeurs et les normes des sociétés exportatrices. « La mondialisation des moyens de communication (télévision,
internet, cinéma,…) » est un instrument direct, puisqu’il met en images et en scène le mode de vie d’une société.
« Par exemple, le portrait de Laetitia Casta, l’ambassadrice de L’Oréal, s’affiche un peu partout dans les centres
commerciaux » chinois (document3) .
Cette mondialisation entraîne alors une acculturation qui se définit comme « l’ensemble des phénomènes qui
résultent d’un contact continu et direct entre des groupes d’individus de cultures différentes et qui entraîne des
changements dans les modèles culturels initiaux de l’un ou des deux groupes ».
Le rapprochement de canons de beauté se rélève alors une des conséquences possibles de l’acculturation :
l’assimilation c’est à dire à la disparition d’une des deux cultures qui accepte intégralement les valeurs de
l’autre, mais elle doit être volontaire, sinon la culture dominée continue d’imprégner la culture dominante.

2. En réalité, une diversité des canons de beauté persiste

Ainsi, « la mondialisation des moyens de communication (télévision, internet, cinéma, etc.) joue un rôle de plus en
plus important sur l’uniformisation progressive des idéaux corporels. Néanmoins, les idéaux de beauté féminine
restent encore différents d’une culture à l’autre » (document 1). En effet, deux phénomènes vont jouer : la diversité
culturelle à l’intérieur d’une société et le refus de la culture occidentale.

a. Une hétérogénéité culturelle à l’intérieur d’une société

Ainsi, dans la plupart des sociétés modernes, il n’ y a pas une seule culture qui s’impose à tous, mais coexistence de
sous-cultures , c’est-à-dire des systèmes de valeurs , normes et modèles de comportements, propres à un groupe social
(les jeunes, les ouvriers, les occitans, etc.) lui permettant de se différencier et d’intégrer ses membres en développant
une conscience collective sans pour autant s’opposer à la culture de la société.Chaque groupe développe alors sa
propre conception de la beauté.
C’est le cas en Indonésie, où les deux ethnies officielles valorisent deux idéaux de beauté différents : « d’une part un
modèle de beauté centré sur la transparence et le naturel et d’autre part un modèle de beauté sophistiqué » (document
1). Or, aucune ethnie ne va abandonner son modèle, car cela signifierait sa soumission à l’autre ethnie et de fait la
supériorité de celle-ci. Les canons de beauté relèvent alors de l’identité d’un peuple.
b. Un phénomène de contre-acculturation

C’est pour cette raison que l’on assiste, dans certains groupes, à un retour aux canons de beauté traditionnels. C’est le
cas des populations d’origine africaine en France. Le retour du cheveu crêpu dans les populations africaines peut-être
perçu comme une réaction à cause de l’oppression ou des conséquences négatives imprévues résultant de l’adoption
de traits étrangers C’est alors un processus de contre-acculturation, c’est à dire un mouvement de refus actif de la
culture dominante qui peut générer une contre culture préconisant la restauration du mode de vie antérieur au contact
(mode de vie lui-même réinterprété donc largement mythique).
Le défrisage des africains vivant en Europe pouvait s’expliquer de plusieurs manières : d’abord, une contrainte de la
part de la société occidentale : « On a, pendant longtemps, par exemple, interdit aux Afro-américains d’accéder à des
fonctions où ils pouvaient être en contact avec le public à cause de leurs cheveux crépus » (document 4), ensuite, une
volonté des africains de se rapprocher des codes esthétiques occidentaux pour s’intégrer
Or, ces tentatives ont échoué : les sociétés occidentales font encore preuve de discrimination à l’emploi, au
logement et ne sont donc pas considérés comme justes. Dans ces conditions, porter les cheveux frisés est
considéré comme un moyen de revendiquer sa culture d’origine et son identité. « Le phénomène intervient
dans des conditions similaires à celles de l’apparition de l’afro dans les années 60 aux Etats-Unis. Un
contexte de forte discrimination où s’exprimait le refus de se plier au diktat de l’esthétique occidentale, de
l’Amérique blanche. »(document 4).

Les canons de beauté relèvent donc à la fois de critères biologiques : sont valorisées les caractéristiques associées au
potentiel reproductif, et culturels : chaque société valorise un idéal de beauté particulier. Or, la mondialisationen
augmentant les échanges entre les sociétés a entraîné un certain rapprochement des normes esthétiques sans toutefois
faire disparaître les particularités de chaque société, car les critères de beauté sont représentatifs de l’identité d’une
société.
Quand on parle de canons de beauté, un autre point commun apparaît dans toutes les sociétés : la beauté est plus
féminine que masculine. Dans la plupart des sociétés, la beauté est donc plus valorisée chez les femmes que chez les
hommes. Les femmes sont jugées plus sur leur physique que sur leurs qualités intellectuelles. Cette inégalité hommes-
femmes persiste ainsi encore aujourd’hui en France malgré de nombreuses lois sur la parité : malgré la loi « à travail
égal, salaire égal », les femmes gagnent 27 % de moins que les hommes. L’écart est de 19 % pour des temps complets
et 10 % à poste et expérience équivalents. Malgré la loi sur la parité en politique il n’ y a que 107 femmes sur 577
députés en France ; en 2008, 34,8% des conseillers municipaux étaient des femmes , 13,9% des maires.

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