Vous êtes sur la page 1sur 32

MEF

Méthode des Éléments Finis

Polycopié de cours ITII-3


option conception fabrication
Objectifs du cours :
En troisième année l'enseignement est essentiellement orienté vers la pratique, nous présenterons
la notion de modèle et nous utiliserons un code éléments finis pour traiter un problème industriel.
Supports du cours :
Les éléments de ce polycopié sont des pré-requis que vous pouvez consulter sur le site
https://meefi.pedagogie.ec-nantes.fr/MEF/MEF.htm
Vous y trouverez d'autres supports pédagogiques qui peuvent vous servir.
Pour les projets :
Nous utiliserons si possible, des sujets d'études provenant de vos travaux professionnels.
Table des matières

FORMULATION VARIATIONNELLE & ÉCRITURE MATRICIELLE ................................................................................ 3


Formulation intégrale ....................................................................................................................................3
Écriture matricielle du PTV ............................................................................................................................5
Application aux modèles de l’ingénieur ........................................................................................................6
Votre parcours pédagogique .........................................................................................................................8
Exercices : Formulations Variationnelles en physique ..................................................................................9
MÉTHODES NUMÉRIQUES DANS LE CADRE DE LA MEF.................................................................................................. 13
Discrétisation du milieu ...............................................................................................................................13
Approximation nodale .................................................................................................................................13
Calcul des matrices élémentaires ................................................................................................................17
Assemblage et conditions aux limites..........................................................................................................22
Exercice ........................................................................................................................................................22
Votre parcours pédagogique .......................................................................................................................24
UTILISATION D'UN LOGICIEL ÉLÉMENTS FINIS ................................................................................................................ 25
Création et vérification des données:..........................................................................................................25
Exécution du calcul: .....................................................................................................................................26
Exploitation des résultats: ...........................................................................................................................26
Votre parcours pédagogique .......................................................................................................................27
Organigramme d'un logiciel éléments finis .................................................................................................28
PROCESSUS D’ANALYSE & MODÉLISATION...................................................................................................................... 29
Qu'est-ce qu'un modèle ?............................................................................................................................30
Comment estimer les erreurs de discrétisation ?........................................................................................31
Votre parcours pédagogique .......................................................................................................................32
Formulation variationnelle & Écriture Matricielle 3/32

Formulation Variationnelle
& Écriture Matricielle
Ce paragraphe consacré à la formulation variationnelle d’un problème de mécanique, reprend des notions
abordées en Mécanique des Milieux Continus « MMC » et en Mathématiques, il est à la base de toutes les
simulations en ingénierie mécanique et doit faire partie, à ce titre, de votre culture scientifique.
La méthode des résidus pondérés (annulation d'erreur) utilise comme point de départ le système d’EDP
(équations différentielles) défini par les équations locales et les conditions aux limites du problème. La
formulation intégrale du problème ainsi obtenue peut être utilisée comme point de départ c'est La
formulation variationnelle du problème. En mécanique cette forme variationnelle est le PTV (Principe des
Travaux Virtuels).
Problème aux limites
Système d'EDP formulation forte du problème

Forme intégrale forte du problème


Méthode des
Les conditions aux limites restent à satisfaire
résidus pondérés Nombreuses méthodes
collocation, valeur moyenne
Galerkin (==> éléments finis)

Transformation de Formulation faible du problème


la forme intégrale Les CL de Neuman ou mixte sont prises en compte

Approximation Traitement numérique

Forme variationnelle Solution


Forme matricielle
du problème numérique
Passage d'un système EDP à une solution numérique

Toutes les méthodes d'approximation ont un même objectif, remplacer un problème mathématique défini
sur un milieu continu (équations différentielles ou intégrales) par un problème mathématique discret
(équation matricielle). Problème de dimension finie que l'on sait résoudre numériquement.

Formulation intégrale
Partons de l’équation locale et des conditions aux limites définies dans le cadre de la MMC.
∀M ∈ D ρ uɺɺ − divσ = f PFD appliqué à un élément
 de matière
∀M ∈ Γu u = ud

∀M ∈ Γσ σ n = Td

Pour exprimer l’équation locale en fonction des déplacements ρuɺɺ + L (u ) = f Physique du matériau
Il faut associer au système précédent deux relations : & expérimentale.
- Les lois de comportement: σ = fct (ε ) Géométrique
- Les Relations déplacements - déformations: ε = fct ( u )

3
Formulation variationnelle & Écriture Matricielle 4/32

L’équation locale
"EL" ⇔ ∀P ∫ P.( ρ uɺɺ − div( σ ) - f ) dV = 0 (Formulation forte)
D
Sachant que* σ : grad s ( P ) = div (σ P ) − P. div (σ )

"EL" ⇔ ∀P ∫ ( P.ρ uɺɺ + σ : grad s (P) − div(σ P) - P. f ) dV = 0


D

Appliquons le TH d'Ostrogradsky : ∫ div(σ P) dV = ∫ σ P. n dS = ∫ P. σ n dS


D ∂D ∂D

"EL" ⇔ ∀P ∫ ( P.ρ uɺɺ + σ : grad s (P ) - P. f ) dV − ∫ ( P. σ n ) dS = 0


D ∂D
En tenant compte des conditions aux limites sur la frontière Γσ ∀M ∈ Γσ σ n = Td
 "EL."

C.L sur Γσ
⇔ ∀P ∫ ( P.ρ uɺɺ + σ : grad s (P) - P. f ) dV − ∫ P. σ n dS − ∫ P.Td . dS = 0
D Γu Γσ

σ n est un champ inconnu


Pour obtenir une équation ne dépendant que du champ inconnu u , nous sur
utilisons des fonctions test à
cette frontière
valeur nulle sur la frontière Γu
Fonction Cinématiquement
Admissible
∀M ∈ Γu P( M ) = 0 ∫ P. σ n dS = 0
Γu

D’où la formulation variationnelle équivalente au système d'équations aux dérivées partielles du problème,
pour des fonctions de pondération cinématiquement admissibles.

∀PCA ∫ ( P.ρ uɺɺ + σ : grad s (P ) - P. f ) dV = ∫ P.Td . dS


D Γσ
Les conditions aux limites en déplacement ∀M ∈ Γu u = u d doivent être vérifiées

La méthode des éléments finis utilise cette formulation, avec deux idées fortes
• la construction systématique des fonctions de forme par sous domaine « éléments finis »
• utilisation des variables nodales comme paramètres d’approximation ce qui permet d’imposer
les conditions aux limites en déplacement du problème.

Équivalence avec le PTV


PTV : ∀δ u δ W = δ A à tout instant
Avec: δ A travail virtuel des quantités d'accélération : ∫ γ ( P ).δ u dm ( P ) = ∫ δ u.ρ uɺɺ dV
D D

*
Cette formule utilise la symétrie du tenseur des contraintes et les relations suivantes:
T
σ : grad ( u ) = div (σ u ) − u. div (σ )
T
σ : grad (u ) = div (σ u ) − u. div (σ )
La démonstration de ces relations se fait simplement à partir d'une relation indicielle de la forme suivante:
σ ij ui , j = (ui σ ij ) , j − ui σ ij , j

4
Formulation variationnelle & Écriture Matricielle 5/32

δW travail virtuel des efforts intérieurs et extérieurs


= δ Wint = − ∫ σ : δ ε dV + ∫ f .δ u dV + ∫ T .δ u dS
D D ∂D

Compte tenu des relations déplacements - déformations* : δε = grad s (δu )

Le PTV : ∀δ u ∫ δ u.ρ uɺɺ dV = − ∫ σ : grad s (δ u ) dV + ∫ δ u. f dV + ∫ δ u.T dS


D D D ∂D
Équivalence avec la FV Notez que pour δ u = 0 sur Γu ∫ δ u.T dS = ∫ δ u.Td . dS
P ≡ δu ∂D Γσ

L'intérêt de ce principe est de fournir directement la forme intégrale sans avoir à passer par les équations
aux dérivées partielles

Écriture matricielle du PTV


Pour obtenir une équation matricielle, nous cherchons une solution approchée du problème sous la forme
d'une combinaison linéaire de fonctions de forme. La méthode consiste alors à affaiblir la forme intégrale
précédente en ne la satisfaisant que pour un nombre fini de fonctions de pondération.
La méthode de Galerkin consiste à utiliser les mêmes fonctions pour l’approximation et la pondération.
Pour l'approximation {u h ( M , t )} = [W ( M ) ] {q (t )} Pour
avec: [W ( M )] matrice des fonctions de forme δ q =< 1, 0, 0,.... > ==> P1 = W1
{q(t )} vecteur des paramètres de l’approximation. δ q =< 0,1, 0,.... > ==> P2 = W2
Pondération { P ( M )} = [W ( M )] {δq} Etc.…
δ q =< 0, 0, 0,.,1 > ==> Pn = Wn

Pour exprimer le produit σ : δ ε nous utilisons une représentation vectorielle des tenseurs

σ : δ ε = {ε } {σ } avec: { ε } =< ε xx , ε yy , ε zz ,2ε xy ,2ε xz ,2ε yz >


T T

{σ } =< σ xx , σ yy , σ zz , σ xy , σ xz , σ yz >
T

La forme matricielle associée aux lois de comportement est alors : {σ (M) } = [ D( M )]{ε ( M ) }
Les relations déformations - déplacements peuvent aussi s'écrire sous forme matricielle.
{ε (M ) }= {grad u } = [ L] {u
s (M ) (M ) }
[ L] Matrice d'opérateurs différentiels correspondant à l'expression du gradient
symétrique des déplacements.

Compte tenu de ces notations le produit σ : δ ε ==> σ h : grad s (P ) = { P ( M )} [ L ] [ D ( M ) ] [ L ] u h ( M )


T T
{ }
Soit compte tenu de l'approximation et de la pondération
σ h : grad s (P) = {P ( M )} [ B ( M ) ] [ D ( M ) ] [ B ( M ) ] {q ( t )} avec [ B ] = [ L] [W ]
T T
(M) (M)

Reportons ces expressions dans la formulation variationnelle nous obtenons:


∀δ q
D
(
{δ q}T ∫ [W ]T ρ [W ]{qɺɺ} + [ B ]T [ D ] [ B ]{q} + [W ]T { f } ) dV = {δ q} T
∫ [W ] {T } dS
∂D
T

*
Cette relation sur le taux de déformation est démontrée en MMC, nous admettons, ici, ce résultat sans démonstration.

5
Formulation variationnelle & Écriture Matricielle 6/32

Cette équation pouvant être écrite quelque soit {δq} , nous obtenons l'équation matricielle :

[ M ] {qɺɺ} + [ K ] {q} = {F }
avec: [M ] = ∫ [W ]T ρ [W ] dV
D

[ K ] = ∫ [ B] T [ D] [ B ] dV
D

{ F } = ∫ [W ]T { f } dV + ∫ [W ]T { Td } dS
D Γσ

Application aux modèles de l’ingénieur



Pour le modèle « traction – compression » présenté pour l'étude des treillis : [ D ] = ES [ L] =
∂x
∂2
Pour le modèle « flexion » présenté pour l'étude des portiques : [ D ] = EI [ L] =
∂x 2
Pour les modèles « de l’élasticité plane »
Le modèle « contraintes planes » s'applique à des pièces peu épaisses chargées transversalement dont
les faces ne sont pas chargées (plaques et coques minces, les membranes, capacité sans effet de fond,
etc…)
σ11 σ12 0  On considère que l'état de contrainte à

[σ ] = σ 21 σ 22 0
l'intérieur du domaine est voisin de l'état de
Hypothèse contrainte sur les surfaces, donc plan par rapport
 0 0 0  à la normale à la surface

soit : {σ } =< σ11 σ 22 σ12 >


T

ν 1+ ν
Écrivons l''inverse de la loi de HOOKE ε = − trace(σ ) 1 + σ
E E
Pour déterminer le tenseur des déformations à partir du tenseur des contraintes, en ne conservant que les
termes à travail non nul.
La déformation ε 33 qui n’est pas prise en compte
 ε11  1 −ν σ11 
0 dans la loi de comportement, peut être calculée à
  1  
 ε 22  =  −ν 1 0  σ 22  posteriori par : ε 33 = − ν (σ 11 + σ 22 )
2ε  E  0 0 2(1 +ν )  σ12  E
 12  
 
σ
 11  1 ν 0   ε11 
  E   
Puis inversons cette relation : σ 22  = 2 
ν 1 0   ε 22  ==> [ D ]
σ  (1 −ν )  (1 −ν )  2ε12 
 12  0 0 
 2 

Le modèle « déformations planes » s'applique à des pièces massives dont les déformations
longitudinales seront suffisamment faibles pour être négligées.
 ε11 ε12 0
Hypothèse : [ε ] = ε 21 ε 22 0  soit : {ε } =< ε11
T
ε22 2ε12 >
 0 0 0 

6
Formulation variationnelle & Écriture Matricielle 7/32

λ = Eν
 (1 + ν )(1 − 2ν )
Écrivons la loi de HOOKE : σ = λ trace(ε ) 1 + 2 µ ε avec 
µ = 2(1 + ν )
E

Ne conservons que les termes à travail non nul.


 
σ
 11  1 −ν ν 0  ε11 
    
0   ε 22  ==> [ D ]
E
σ 22  =  ν 1 −ν
σ  (1 +ν )(1 − 2ν )  (1 − 2ν )   2ε12 
 12   0 0 
 2 
La contrainte σ 33 qui n’est pas prise en compte
dans la loi de comportement, peut être calculée à
En résumé pour l’élasticité plane posteriori par : σ 33 = λ (ε11 + ε 22 )

La matrice d'élasticité est de la forme:


 ν 
 1 (1 − aν )  0
 
[ D] =
E (1 − aν )  ν 1 0  avec a = 0 en contraintes planes
(1 + ν )(1 − ν − aν )  (1 − aν )  a = 1 en déformations planes
 (1 − ν − aν ) 
 0 0 
 2(1 − aν ) 
∂ 
 0
 ε11   ∂x 
   ∂  u 
L’opérateur différentiel [ L ] :  ε 22  =  0   v  tel que {ε } = [ L ]{u}
2ε   ∂y  
 12  
∂ ∂
 
 ∂y ∂x 

Exemple Objectif : construction des matrices élémentaires pour un


élément triangulaire quelconque
yo
y3 3 Soit un élément triangulaire à trois nœuds, nous avons trois
élément réel variables nodales à identifier. Nous cherchons donc une
approximation polynomiale linéaire de la forme :
y2 2
 a1 
 
= [1 x y ]  a2 
y1 1
h
u ( x, y) (1)
xo a 
x3 x1 x2  3

Pour exprimer l'approximation en fonction des déplacements nodaux nous allons identifier les valeurs
nodales des déplacements
 u1  1 x1 y1   a1 
    
soit pour le déplacement suivant x ui = u h ( xi , y i ) , aux 3 nœuds : u2  = 1 x 2 y 2  a 2 
u  1 x y 3  a 3 
 3  3

Il est simple de vérifier que la résolution de ce système conduit à :

7
Formulation variationnelle & Écriture Matricielle 8/32

 a1  ∆ 23 ∆ 31 ∆ 12   u1   A = aire du triangle
  1     
a 2  =  y 23 y 31 y12  u2  avec  xij = xi − x j et yij = yi − y j
a  2 A  x x13 x 21  u  ∆ = x y − x y
 3  32  3  ij i j j i

Reportons ce résultat dans l’approximation (1) , nous obtenons :


 u1  avec par permutation circulaire de ijk
 
u h
= [ N1 N2 N 3 ] u2  1
Ni = ( ∆ + x y jk − y x jk )
( x, y)
u  2 A jk
 3
 v1 
 
De la même façon nous aurons : v h
( x, y ) = [ N1 N2 N 3 ] v2 
v 
 3
 u1 
v 
 1
u   N 0 N 2 0 N 3 0  u 2 
Soit   =  1    = [N ( x , y ) ]{U e } C'est l'approximation nodale du T3
 v   0 N 1 0 N 2 0 N 3  v 2 
u 3 
 
 v 3 
Nous avons vu que : {ε ( M ) } = [ L ] {u ( M )} = [ L ][ N ( x , y ) ]{U e } = [ B ( M ) ] {U e }
 N1, x 0 N 2, x 0 N 3, x 0 
 
D'où l'expression : [ B ( x , y ) ] =  0 N1, y 0 N 2, y 0 N 3, y 
 N1, y N1, x N 2, y N 2, x N 3, y N 3, x 

 y23 0 y31 0 y13 0
1 
[ B( x, y )] =  0 x32 0 x13 0 x31  cette matrice est constante.
2A
 x32 y23 x13 y31 x31 y13 
L'approximation de l'état de contrainte est donc constante par élément.
Pour calculer les matrices élémentaires [ M ]e , [ K ]e et { F }e le vecteur associé à une densité de charge sur
l'élément, il reste à calculer les produits des matrices et à intégrer sur l'élément.

Votre parcours pédagogique


Dans l'exemple que nous venons de traiter, nous avons utilisé l'élément réel pour définir les fonctions
d'interpolation nodale. En pratique tous ces calculs, pour être systématisés, seront effectués sur des
éléments de référence nous présentons ces techniques numérique dans le prochain chapitre.
Vous pouvez étudier d'autre formulation variationnelle de problèmes physiques que nous présentons soit
dans les exemples de cours soit dans les exercices. Ou passer directement au chapitre sur les méthodes
numériques quitte à revenir à l'occasion de vos travaux sur d'autres exemples physiques.
Parcours possibles
Étude des formulations variationnelles de modèles physiques classiques
Étude des méthodes numériques relatives à la MEF
Élément de référence
Transformation géométrique (matrice Jacobienne)
Intégration numérique

8
Formulation variationnelle & Écriture Matricielle 9/32

Exercices : Formulations Variationnelles en physique

Exercice 1: Formulation variationnelle d'un problème de thermique


Objectifs : Établir la formulation variationnelle tridimensionnelle d’un problème de thermique.
En donner la forme matricielle pour la méthode de Galerkin.
Soit un corps de masse volumique ρ ,
de chaleur massique à volume constant cv , et de conductivité λ .
Équations du problème
Le flux thermique est donné par la loi de Fourier : q = −λ grad T
∂T
L'équation générale du bilan énergétique est : divq − r = − ρ cv
∂t
ou r est un flux de chaleur créé par unité de volume
A ces deux équations il faudra associer une condition initiale (répartition initiale des températures)
Les conditions aux limites du problème peuvent être :
De type champ (problème de Dirichlet) T = Td
De type flux (problème de Neumann) q.next = ϕ d
De type mixte (problème de Fourier) ϕ c = hc (Ts − T∞ ) Condition de convection
1- Écrire le système d'EDP général d’un problème de thermique stationnaire.
2- Transformer cette formulation forte pour obtenir la formulation variationnelle faible de ce
problème.
3- Donner l’expression matricielle de cette formulation faible pour la méthode de Galerkin, avec une
approximation de la forme T =< ψ > {q}
Les exercices de cours sont corrigés sur le site, il faut chercher les réponses avant de consulter le corrigé.
Pour assimiler le cours il faut aussi traiter des exercices non corrigés.

Exercice 2: Écoulement d'un fluide visqueux dans une conduite.


Objectifs : Obtenir différentes formulations variationnelles de ce problème
Appliquer les méthodes d'approximation générale sur le domaine.
Considérons le problème de l'écoulement stationnaire d'un fluide visqueux incompressible dans une
conduite de section droite carrée Ω .
p 2 − p1 y
La chute linéique de pression est donnée π = Γ

On note µ la viscosité cinématique du fluide. p1 u p2 2a
Ω x

L'inconnue est le champ des vitesses u = u ( x, y ) z . 2a


Section

Pour cet écoulement les équations de Navier-Stokes se réduisent à :
π
L'équation locale ∀M ∈ Ω ∆(u ) =
µ
Les conditions aux limites ∀M ∈ Γ u = 0

W ( x , y ) = ( x 2 − a 2 )( y 2 − a 2 )
1- Soit :  1 Deux fonctions de forme définies sur le domaine
W2 ( x , y ) = W 1 ( x , y ) ( x 2
+ y 2
)

9
Formulation variationnelle & Écriture Matricielle 10/32

Ces deux fonctions de forme W1 ( x , y ) et W2 ( x , y ) sont-elles cinématiquement admissible ?


2- Formulation forte du problème
Établir la formulation forte du problème.
Peut-on utiliser cette formulation avec les fonctions de forme précédente ?
Donner l'écriture matricielle de l'équation pour des pondérations P(x, y) quelconques.
3- Pour une approximation à 1 paramètre sur W1 ( x , y ) Comparer les résultats obtenus pour :
La méthode de collocation au point (0,0) puis au point (a/2,a/2)
La méthode de la valeur moyenne de l'erreur P(x, y) = 1
La méthode de Galerkin : P(x, y) = W1 ( x, y )
4- Formulation faible du problème (formulation variationnelle)
Établir la formulation faible de ce problème
Donner la forme matricielle correspondant à la méthode de Galerkin
Retrouver l'approximation obtenue pour une approximation à 1 paramètre.
Calculer la nouvelle approximation pour une approximation à 2 paramètres
u h = < W ( x , y ) > {q} = W1 ( x , y ) q1 + W2 ( x , y ) q2
Le fichier Maple vous simplifiera les calculs numériques

Exercice 3: Discrétisation "EF" de la conduite


Objectifs : Appliquer les méthodes d'approximation par sous domaines.
Effectuer les calculs au niveau élémentaire sans utiliser la notion d'élément de référence.
Le domaine étudié est un carré le coté 2a , pour simplifier les calculs yo
nous avons orienté différemment le repère d'observation. 3

La discrétisation que nous allons utiliser est représentée sur la figure ci 2a


(2) (1)
contre. Les mailles sont des éléments finis de type T3. 4 2 xo
(3) 1 (4)
∆u = f sur D
Le champ des vitesses u ( x, y ) vérifie 
u = 0 sur le contour de D
5

Formulation
Rappeler la forme variationnelle du problème.
Donner la forme matricielle correspondant à une approximation de cette équation intégrale.
Calcul de la matrice raideur élémentaire
Les quatre éléments étant identiques, on limitera les calculs au premier élément (l'élément 123).
Définir les fonctions d'interpolation de cet élément.
Déterminer la matrice raideur et le vecteur force généralisé de cet élément.
Montrer que pour les autres éléments les résultats sont identiques.
Résolution
Calculer l'approximation du champ de vitesse au centre de la conduite

10
Formulation variationnelle & Écriture Matricielle 11/32

Exercice 4: Formulation matricielle d'un problème axisymétrique


Objectifs : Appliquer les méthodes d'approximation par sous domaines.
Pour les modèles « axisymétriques » Nous utilisons le système de coordonnées cylindriques. Compte
tenu des hypothèses de symétrie, le champ des déplacements est de la forme
 ur ( r , z , t ) = u  zo
u 
{u ( M , t )} =  uθ = 0  =  

b symétrie cylindrique

u ( r , z , t ) = w   w ez
 z 
yo eθ
1- Exprimer l'opérateur gradient du = grad (u ) dX sur la base b xo θ
b er
2- En déduire en petites déformations l'opérateur [ L ] ; {ε } = [ L ]{U }

3- Exprimer la matrice d’élasticité [D] correspondant à la loi de HOOKE : σ = λ trace(ε ) 1 + 2 µ ε


4- pour un élément triangulaire T3 zo
k
u 
Rappeler l'expression de la matrice [ N ] ;   = [ N ( x , y ) ]{U e } élément réel

 w T3
j
En déduire l'expression de la matrice [ B ] ; {ε } = [ B ]{U e }
i
symétrie cylindrique

11
Formulation variationnelle & Écriture Matricielle 12/32

12
Méthodes numériques 13/32

Méthodes numériques
dans le cadre de la MEF
Les principales étapes de construction d'un modèle éléments finis sont les suivantes :
• Discrétisation du milieu continu en sous domaines.
• Construction de l'approximation nodale par sous domaine.
• Calcul des matrices élémentaires correspondant à la forme intégrale du problème.
• Assemblage des matrices élémentaires - Prise en compte des conditions aux limites.
• Résolution du système d'équations.

Discrétisation du milieu
Cette opération consiste à décomposer le domaine continu en un nombre fini de sous domaines
« éléments finis ».
ne
 
D = ∑ De telle que lim  ∪ De  = D
taille des e → 0 e
e =1

Il ne doit y avoir ni recouvrement ni trou entre deux éléments ayant une frontière commune. De plus
lorsque la frontière du domaine est complexe, une erreur de discrétisation géométrique est inévitable.
Cette erreur doit être estimée, et éventuellement réduite en modifiant la forme ou en diminuant la taille
des éléments concernés.
Modifier la taille des
éléments
Pièce présentant des
congés de raccordement

Changer la géométrie
éléments à frontière courbe

Erreur de discrétisation
géométrique
Erreur de discrétisation géométrique.

Approximation nodale
La méthode des éléments finis est basée sur la construction systématique d'une approximation u h du
champ des variables par sous domaine. Cette approximation est construite sur les valeurs approchées du
champ aux noeuds de l’élément. On parle de représentation nodale de l’approximation ou plus
simplement d’approximation nodale.
L'approximation par éléments finis est une approximation nodale par sous domaines ne faisant intervenir
que les variables nodales du domaine élémentaire
De . ∀M ∈ De {u } = [ N
h
(M ) (M ) ] {U n }
{u }
h
Valeur de la fonction approchée en tout point M de l'élément
[N] Matrice des fonctions d'interpolation de l'élément
{U n } Variables nodales relatives aux nœuds d'interpolation de l'élément

13
Méthodes numériques 14/32

Valeurs approchées élément 1


aux noeuds xi

+
élément 2

x
Approximation linéaire +
utilisant 3 éléments élément 3

Approximation nodale linéaire à une dimension


Éléments de référence
Un élément de référence est un élément de forme géométrique simple (frontières rectilignes, bords de
longueur unité). Pour la majorité des éléments de référence, l'approximation nodale est construite sur une
base polynomiale de degré 1 ou 2. Le nombre de variables nodales à identifier étant égal à la dimension de
la base.
Bases polynomiales complètes:
1D: linéaire [1, x] 2 variables
quadratique [1, x, x2] 3 variables
2D: linéaire [1, x, y] 3 variables T3
quadratique [1, x, y, x2, xy, y2] 6 variables T6
3D: linéaire [1, x, y, z] 4 variables Tétraèdre d°1
quadratique [1, x, y, z, x2, xy, y2, xz, z2, yz] 10 variables Tétraèdre d°2
Bases polynomiales incomplètes: Ce choix ne comporte
que des monômes de
2D: "quasi-linéaire" [1, x, y, xy] 4 variables Q4 degré 1, et respecte la
symétrie de la base.
"quasi-quadratique" [1, x, y, x2, xy, y2, x2y, y2x] 8 variables Q8
3D: "quasi-linéaire" [1, x, y, z, xy, xz, yz, xyz] 8 variables cube
Construction de l'approximation nodale
L’approximation nodale est construite sur l'approximation polynomiale : ∀M u h ( M ) =< Φ ( M ) > {a}
L'approximation est identifiée à la valeur du champ de variables aux n nœuds M i de l'élément
{U n } = {u h ( M n )} = < Φ( M n ) > {a}
En résolvant ce système d'équation, nous exprimons {a} en fonction des variables nodales {U n }
−1
 < ... >  La matrice à inverser doit être bien
{a} = [T ]{U n } avec [T ] = < Φ( M i ) >  conditionnée. Conditionnement lié au
choix de la base polynomiale et à la
 < ... >  géométrie des éléments de référence.
Reportons ce résultat dans l'approximation
Nous obtenons la matrice des fonctions d'interpolation : < N ( M ) >=< Φ ( M ) > [T ]

14
Méthodes numériques 15/32

0 si i ≠ j
Les fonctions d'interpolation satisfont la propriété suivante ∀M i N j ( Mi ) = 
1 si i = j

Éléments à une dimension


s C'est un segment de droite de longueur unité : s ∈ [ 0,1]
0 1

Approximation linéaire
base polynomiale utilisée est (1, s ) 2 nœuds 1 N1 N2
 N 1 ( s) = L1 = 1 − s 1
 0 s
 N 2 ( s) = L2 = s 1 2

Approximation quadratique N2 N3
1 N1
Base polynomiale (1, s, s 2 ) 3 nœuds
 N 1 ( s) = L1 (2 L1 − 1)

 N 2 ( s) = 4 L1 L2 0 1 s
 N ( s) = L (2 L − 1)
 3 2 2 1 2 3

Approximation cubique Tous ces éléments sont


Base polynomiale (1, s, s 2 , s 3 ) 4 nœuds de type Lagrange

 L1
 N 1 ( s) = 2 (3 L1 − 1)(3 L1 − 2) 1 N1 N2 N3 N4
 9
 N 2 ( s) = L1 L2 (3 L1 − 1)
2
 9
 N 3 ( s) = L1 L2 (3 L2 − 1) 0
1 s
 2
 L2 1 2 4
 N 4 ( s) = 2 (3 L2 − 1)(3 L2 − 2)
3

Identification du champ et sa dérivée (pente)


 N 1 ( s) = 1 − 3s 2 + 2 s 3
 u et u , x
 N 2 ( s) = s − 2 s + s
2 3
N1 N3
 1
 N 3 ( s) = 3s − 2 s
2 3
N2
 N 4 ( s) = − s 2 + s 3 1 1
1
s
Cet élément est de type Hermite N4
s
cf. élément poutre. 2
1

Éléments triangulaires t
C'est un triangle rectangle de coté unité. s ∈ [ 0,1] et t ∈ [ 0,1 − s ] (0,1) 3

Approximation linéaire : Base polynomiale (1, s, t )


élément à 3 nœuds, triangle de type "T3" 2 s
1
(0,0) (1,0)
Les fonctions d'interpolation sont :

15
Méthodes numériques 16/32

N1 = 1 − s − t N2 = s N3 = t
N1 t t N3
N2 3
3 t
3
1
1 1

2
2 2 s
s s
Approximation quadratique t
Base polynomiale (1, s, t , st , s 2 , t 2 ) (0,1) 3
élément à 6 nœuds, triangle de type "T6".
5 4
On pose : L1 = 1 − s − t , L2 = s , L3 = t
1 2 s
Les fonctions d'interpolation sont : (0,0) 6 (1,0)
Pour les 3 noeuds sommet: i = 1,2,3 Pour les 3 noeuds d'interface (4,5,6):
N i = Li (2 Li − 1) i = 1, 2,3 avec j ≠ i, k et k ≠ i
3 N i+3 = 4 L j Lk

5 1
1
4 6
1 1 5
6 2
N 4 = 4 L2 L3
N1 = L1 (2 L1 − 1) 2
4
3

Éléments rectangulaires plans


L'élément de référence est un carré de coté 2 : ( s, t ) ∈ [ −1,1] t
4 3
Approximation linéaire "Q4" (1, s, t , st ) (-1,1) (1,1)

 N1 1
= 4 (1 − s)(1 − t ) N1 s
 1
3
N2 = 4 (1 + s)(1 − t ) 1
2
 1
1
N3 = 4 (1 + s)(1 + t ) (-1,-1) (1,-1)
1 2
N 1
= 4 (1 − s)(1 + t )
 4
Approximation quadratique "Q8" t
7 6 5
Pour éviter d’avoir des nœuds internes, on utilise des bases polynomiales
incomplètes mais symétriques contenant tous les monômes d’un même degré. s
8
4
2 2 2 2
Base polynomiale (1, s, t , st , s , t , s t , t s )
1 2 3

Nous avons donné les fonctions d’interpolation des éléments les plus simples pour lesquels il est possible
de faire un certain nombre de calculs analytiquement. Signalons que les expressions des fonctions
d'interpolation de nombreux autres éléments de référence sont données dans le livre de Dhatt et Touzot
"Une présentation de la méthode des éléments finis". Vous y trouverez aussi des exemples de programmes
pour la construction systématique de ces fonctions d’interpolation.

16
Méthodes numériques 17/32

Calcul des matrices élémentaires


Présentons maintenant les techniques numériques élémentaires (utilisées sur chaque élément) permettant
de calculer les formes matricielles déduites de la formulation variationnelle (forme intégrale) d’un
problème de physique.
Le calcul des matrices élémentaires nécessite une dérivation puis une intégration sur le domaine
élémentaire. Le calcul analytique n'est possible que pour des éléments très simples, les éléments
monodimensionnels ou en 2D le T3 et le Q4 rectangulaire. Un code éléments finis a donc recours aux
calculs numériques, basés sur l’utilisation d'éléments de référence, de la matrice Jacobienne de la
transformation géométrique, et de l’intégration numérique pour calculer les coefficients des matrices.
Ce paragraphe présente quelques aspects du calcul numérique, indispensables pour comprendre les
erreurs numériques liées à la forme du maillage, lors de l’analyse de résultats.
Transformation géométrique
Tout élément réel peut être défini comme l'image par une transformation géométrique d'un élément
parent dit de référence pour lequel les fonctions d'interpolation sont connues.
Nous entendons par élément réel un élément quelconque du domaine discrétisé.
La transformation géométrique définit les coordonnées ( x, y, z ) de tout point de l'élément réel à partir des
coordonnées ( s, t , u ) du point correspondant de l'élément de référence. Un même élément de référence
permet donc de générer toute une classe d'éléments réels.
A chaque élément du domaine réel correspond une transformation bijective unique.
En 3D la transformation géométrique est définie par :
 x =< N g ( s , t , u ) > { x n }
 { xn } , { yn } , { zn } Coordonnées des noeuds de l'élément réel
 y =< N g ( s , t , u ) > { y n } avec : 
< N g ( s , t , u ) > Fonctions de la transformation géométrique
 z =< N ( s , t , u ) > z
 g { n}
Dans ce cours nous ne présentons que des éléments iso paramétriques pour lesquels les nœuds
d'interpolation et les nœuds géométriques sont confondus. Les fonctions de la transformation
géométrique N g seront identiques aux fonctions d'interpolation N .

Exemples d'éléments de référence classiques


Éléments à une dimension.
Référence Réel

linéaire τe

quadratique

cubique
Transformations géométriques d'éléments à une dimension
Ces transformations géométriques utilisent les fonctions d'interpolation linéaire,
quadratique et cubique définies plus haut.
Éléments à deux dimensions.
Pour ces éléments les transformations géométriques conduisent respectivement à des frontières linéaires,
quadratiques.

17
Méthodes numériques 18/32

Éléments triangulaires: Éléments carrés:


t t t t
(-1,1) (1,1)
(0,1)
s s
1/2

s s
(0,0) (1,0) (-1,-1) (1,-1)
Linéaire (3) Quadratique (6) Linéaire (4) Quadratique (8)

Éléments à trois dimensions.


u
u u
(0,0,1)
(0,0,1) (0,1,1)
(-1,-1,1) (-1,1,1)
(1,0,1) (1,1,1)
t (1,-1,1)
t
t (-1,1,-1)
(-1,-1,-1)
(0,1,0) (0,0,-1) (0,1,-1)
(1,-1,-1) (1,1,-1)
s
(1,0,0) (1,0,-1) s
s
tétraédrique (4) prismatique (6) cubique (8)
Éléments volumiques à transformation linéaire

Matrice Jacobienne - transformation des opérateurs de dérivation


Nous connaissons (savons calculer) les dérivées des fonctions d'interpolation par rapport aux coordonnées
de l'élément de référence. ( s, t , u ) . Or il faut calculer les dérivées des fonctions d'interpolation par rapport
aux coordonnées réelles ( x, y, z ) .

La matrice Jacobienne de la transformation [ J ] est définie par:

∂  ∂ x ∂y ∂ z  ∂  ∂ 
 ∂ s   ∂s ∂s ∂ s  ∂ x   ∂ x
∂y ∂ z   ∂  = [ J ]  ∂ 
∂ ∂ t  =
∂ x
 ∂t ∂t ∂ t ∂ y ∂y
∂  ∂ x ∂y ∂z   ∂    ∂ 
 ∂ u   ∂ u ∂u 
∂ u  ∂ z  
 ∂ z

 x =< N g ( s , t , u ) > { x n }

Compte tenu de l’expression de la transformation géométrique  y =< N g ( s , t , u ) > { y n }
 z =< N ( s , t , u ) > z
 g { n}
∂ < N g > 
∂   ∂ s
 ∂ s   
[
[ J ] =  ∂ ∂ t  < x y z >=  ∂ < N g >  {x n } { y n } {zn }
∂t
]
∂  
 ∂ u  ∂ < N g > 
 ∂ u
[ J ] est le produit d'une matrice (3, n) par une matrice (n, 3) connues.
Pour chaque élément, la matrice Jacobienne s'exprime en fonction des dérivées des fonctions
de la transformation géométrique et des coordonnées des nœuds géométriques de l'élément
réel.

18
Méthodes numériques 19/32

La relation inverse permet alors de calculer les dérivées premières par rapport aux coordonnées réelles des
fonctions d'interpolation.
∂  ∂ 
 ∂ x  ∂ s 
∂  −1  ∂ −1
 ∂ y = [ J ]  ∂ t  La transformation devant être une bijection [ J ] existe
∂  ∂ 
 ∂ z   ∂ u 
Une singularité de J peut apparaître lorsque l'élément réel est trop "distordu" par rapport à l'élément de
référence « élément dit dégénéré ». De façon générale on évite lors du maillage d'utiliser des éléments
trop disproportionnés, car ils nuisent à la précision numérique du modèle
De plus en plus de logiciels de pré-traitement proposent des outils de contrôle de la qualité
du maillage basé sur la taille, les proportions et le calcul du Jacobien des éléments utilisés.

Pour le calcul des dérivées secondes ∂2 et ∂2 des fonctions d'interpolation (problèmes de flexion), la
∂x 2 ∂x∂y
démarche est identique mais les calculs sont plus complexes, reportez vous au livre de D&T (pages 55-57).

Calcul numérique d'une intégrale


Le jacobien de la transformation géométrique permet de passer de l'intégration d'une fonction f définie
sur l'élément réel à l'intégration sur l'élément de référence :

∫f (x, y, z) dxdydz = ∫f (s, t, u) det[ J ] dsdtdu


De Dref

Cette dernière intégrale ne peut être évaluée analytiquement que dans des cas extrêmement simples. En
général, la fonction à intégrer est une fraction rationnelle polynomiale compliquée. Le calcul de l'intégrale
sur l'élément de référence est donc effectué numériquement.
Les formules d'intégration numérique permettent d'évaluer l'intégrale sous la forme générale suivante :
Npi

∫ f dv ≅ ∑ f (ξi )ωi
Dref i =1

où N pi représente le nombre de points d'intégration sur l'élément de référence.


ξi les coordonnées paramétriques des points d'intégration.
ωi les poids d'intégration.
L'intégration numérique exacte n'est possible que si la fonction à intégrer est polynomiale. La matrice
Jacobienne doit être constante (l'élément réel garde la même forme que l'élément de référence). Nous
connaissons alors l'ordre de la fonction polynomiale à intégrer, et nous pouvons choisir en conséquence le
nombre de point d’intégration.
Dans le cas d'éléments réels de forme quelconque, la matrice Jacobienne est une fonction polynomiale. Les
termes à intégrer sont donc des fractions rationnelles, et la précision de l'intégration numérique diminue
lorsque l'élément réel est mal conditionné (disproportionné)
La précision de l'intégration numérique dépend aussi du choix du nombre de points d'intégration, ce
nombre est proposé par défaut dans les codes éléments finis. Pour les problèmes non linéaires en
dynamique on utilise souvent un nombre de points d'intégration plus faible pour diminuer les temps de
calcul (Abaqus par exemple fait de l'intégration réduite par défaut), attention un nombre de points
d'intégration insuffisant peut conduire à des résultats faux*.

*
Pour un problème de dynamique l’intégration réduite peut introduire des modes parasites (phénomènes d’hourglass)

19
Méthodes numériques 20/32

Les schémas d'intégration les plus utilisés pour les éléments 2D sont :
points Coordonnées ξi Poids ωi

1 1
4 s=± t=± ω =1
3 3

1 1
1 s= t= ω = 1/ 6
3 3

1/ 6 1/ 6
s = 2/3 t = 1/ 6 ω = 1/ 6
3
3
1 2 1/ 6 2/3

Vous trouverez dans le D&T (pages 280 à 300) les tableaux et les figures donnant la
position et les poids d'intégration pour différents schémas d'intégration.
Organisation des calculs numériques
pour chaque élément ∀e

pour chaque point d'intégration ∀i = 1, Np (ξi , ωi )


N g (ξ i ), { xn } , { yn } , { zn }
Calcul
du jacobien, [ J (ξi )] , [ J (ξi )]−1
des fonctions d'interpolation,
et de leurs dérivées.
[ N (ξi )] ; [ B(ξi )]

Somme sur les points [ Ke ] = [ Ke ] + [ Bξi ]T [ D] [ Bξi ]det( Jξi )ωi


d'intégration
==> Matrices élémentaires [ M e ] = [ M e ] + [ Nξi ]T ρ [ Nξi ]det( Jξi )ωi
{Fe } = {Fe } + [ Nξi ]T f det( Jξi )ωi
Fin de l'intégration numérique

Assemblage dans les [ K ] = [ K ] + [ Ke ]


matrices globales
[M ] = [M ] + [M e ]
{F } = {F } + {Fe }
Fin du calcul

Exemple : L'élément triangulaire "T3"


yo
3
t τe e
C'est un élément iso-paramétrique
3 2
1
Les fonctions d’interpolation sont :
1 2
s
x3 x1 x2 xo N1 = 1 − s − t N2 = s N3 = t
référence
élément réel

20
Méthodes numériques 21/32

La matrice Jacobienne de cette transformation géométrique.


∂ < N g >    x1   y1 
 ∂ s   −1 1 0      
[ J ] = ∂ < N >  { xn } { yn } =  −1 0 1    x2   y2  
 g     x   y 
 ∂ t  3   3 

x − x y2 − y1   x21 y21 
[ J ] =  x2 − x1 =
y3 − y1   x31 y31 
Cette matrice est
une constante
 3 1
A est l’aire de l'élément réel.
−1 1  y31 − y21 
Son inverse : [ J ]
J =2A est le jacobien de la transformation.
=  
2 A  − x31 x21 

∂  ∂ 
 ∂ x  1  y31 − y21   ∂ s
Sachant que :  =   
∂ ∂ y  2 A  − x31 x21  ∂ ∂ t 
 
Nous en déduisons :
 N1, x  −1  −1 1 − y31 + y21  1  y23 
 = J  =  =  
 N1, y  −1 2 A  x31 − x21  2 A  x32 
 N 2, x  −1 1  1  y31 
 = J  =  
 N 2, y  0  2 A − x31 
ε   u 
 N 3, x  −1 0  1 − y21  

xx

   ,x

 = J  =   {ε } =  ε  =  v  = [ B ] {U e }
N
 3, y  1  2 A  x21  yy , y
   
2ε xy  u, y + v, x 
D'où l’expression de la matrice [ B ( x, y ) ]
N 0 N 2, x 0 N3, x 0 
 1, x 
[ B ( x, y ) ] =  0 N1, y 0 N 2, y 0 N 3, y 
 
 N1, y N1, x N 2, y N 2, x N3, y N3, x 
 y23 0 y31 0 y12 0 
1 
[ B ( s, t ) ] =  0 x32 0 x13 0 x21 
2A
 x32 y23 x13 y31 x21 y12  « e » Épaisseur supposée
uniforme de l’élément
Ces résultats sont ensuite utilisés pour le calcul des matrices élémentaires :
1 1− s
Matrice raideur: [K e ] = ∫ [ B( M )]T [ D( M )] [ B( M )] dv = e ∫ ∫ [ B ( s, t )]T [ D] [ B( s , t )] 2 A dsdt
De 0 0
Les termes de cette matrice sont des constantes.
1 1− s
Matrice masse: [M e ] = ∫ [N ( x, y )]T ρ [N ( x, y )] dv = e∫ ∫ [N (s, t )] ρ [N ( s, t )] 2 A dsdt
T

De 0 0
1 1− s
Dans le cas d’une charge de volume f d {Fde } = e ∫ ∫ [ N ( s, t )]T { f d } 2 A dsdt
0 0
N’ayant que des polynômes à intégrer le calcul analytique ou numérique de ces matrices ne
pose pas de problème, et il conduira à des résultats exacts qui pourront être réutilisés.

21
Méthodes numériques 22/32

Assemblage et conditions aux limites


Ne
Les règles d'assemblage sont définies par la relation : D ≅ ∑ De
Il faut penser énergie ou travail virtuel pour
e =1
effectuer la sommation des termes
Ne
∑ {δ U e } [ M e ]{Uɺɺe } = {δ U } [ M ]{Uɺɺ}
T T
ne
e =1
∑ {δ U e } {Fde } = {δ U } {Fd }
T T
et
Ne
∑ {δ U e } [ Ke ]{U e } = {δ U } [ K ]{U } e =1
T T

e =1

Cette opération traduit simplement que l’énergie associée au domaine étudié est la somme des énergies
élémentaires des sous domaines. Cela consiste à ranger dans une matrice globale les termes des matrices
élémentaires. Le programme définira l’ordre des variables globales pour optimiser la place mémoire
(disque) de la matrice globale, mais aussi le temps de calcul en fonction des algorithmes de résolution
utilisés*. Deux méthodes classiques « matrices bandes » et « matrices ligne de ciel » sont présentées dans
le livre de D&T.
Après assemblage, nous obtenons la forme matricielle du principe des travaux virtuels :
[ M ] {Uɺɺ} + [ K ] {U } = { Fd } + { Fi }
Soit N équations pour N+P inconnues. Pour résoudre, il faut tenir compte des P conditions
aux limites cinématiques associées aux P composantes inconnues du vecteur { Fi } .

Dans le cas d’un calcul statique, La méthode directe de résolution par blocs, peut se présenter sous la
forme suivante en regroupant les termes des matrices.

[ K11 ] [ K12 ] U i  =  Fd 1  +  0  {U i } = [ K11 ]−1 {{Fd 1} − [ K12 ]{U d }}




[ K 21 ] [ K 22 ] U d   Fd 2   Fi  { Fi } = [ K 21 ]{U i } + [ K 22 ]{U d } − { Fd 2 }

Dans le cas particulier ou {U d } = {0} seul les termes de [ K11 ] et [ K 21 ] sont utiles

{U i } = [ K11 ] { Fd 1}
−1

En effet 
{ Fi } = [ K 21 ]{U i } − {Fd 2 }
Nous n’abordons pas ici les méthodes numériques de résolution de ces équations matricielles. Ces
méthodes sont vues en analyse Numérique. Pour les problèmes de statique vous trouverez dans les codes
EF deux types de méthodes
• Les méthodes directes : Élimination de Gauss, décomposition LDU, ou Cholesky …
• Les méthodes itératives de type Gauss-Seidel.

Exercice
Les exercices de cours sont corrigés sur le site, il faut chercher les réponses avant de consulter le corrigé.
Exercice 1 : EF-T3 pour l’élasticité plane
Objectifs : Assimiler les techniques de calcul au niveau élémentaire mise en œuvre dans un
modèle élément finis pour un problème de mécanique.

*
Le choix de l’algorithme d’assemblage est un problème numérique & informatique. Les algorithmes dépendent de la taille du
système matriciel, de la nature du problème (dynamique, statique, linéaire, non linéaire, etc… ), de la machine utilisée (place
mémoire disponible, espace de stockage, parallélisme, …. ).

22
Méthodes numériques 23/32

La structure à étudier est une plaque mince homogène 3 4


isotrope chargée dans son plan. Nous utiliserons donc un F
(2) 1
modèle contraintes planes. Les conditions aux limites et le a
modèle éléments finis à utiliser sont représentés sur la figure (1)
ci-contre. 2a 2
yo 1
Les éléments sont les éléments de type T3 présenté dans ce
xo 1
chapitre de cours.
Formulation
Rappeler : la forme variationnelle du problème.
la forme vectorielle de la loi de comportement.
la matrice reliant le vecteur des déformations et les déplacements nodaux.
l'expression matricielle de la matrice raideur élémentaire.
Calcul de la matrice raideur élémentaire
Nous voulons utiliser l'élément de référence T3 pour effectuer les calculs en suivant les étapes d'un
code éléments finis. On se limitera au premier élément pour éviter les calculs répétitifs.
Exprimez la matrice Jacobienne de la transformation géométrique du premier élément.
Calculer les dérivées des fonctions d'interpolation sur l'élément réel Ni,x et Ni,y
Donnez l'expression matricielle permettant de calculer la matrice raideur du premier élément.
Calcul de l'état de contrainte sur les éléments
La solution en déplacement est supposée connue.
Donner l'expression du vecteur des contraintes pour les deux éléments du modèle.
Vous exprimerez ces vecteurs en fonction des déplacements nodaux.
Comparer les expressions.

Exercice 2 : Élément Q4 en contraintes planes


Objectifs : Transformation géométrique et intégration numérique, analyse du script Q4_ke de
MEFlab
Soit l'élément de référence quadrilatère à quatre nœuds de type Q4.
yo 4
t τe e
3
4 3
1
s 2
1 2 xo
x1 x4 x2 x3
référence
élément réel
Rappeler :
la base polynomiale de l’approximation.
le principe de construction de l'approximation nodale.
u 
l’expression de [ N ( s , t ) ] telle que :   = [ N ( s , t ) ]{U e }
v 
Transformation géométrique du Q4
Appliquez la transformation au centre du carré puis au point de coordonnées s = t = 0,5
Donner l’expression de la matrice Jacobienne de cette transformation géométrique en fonction
de s, t et xi , yi
Que pensez-vous du calcul de l'inverse de la matrice Jacobienne ?

23
Méthodes numériques 24/32

Dans le cas particulier ou l'élément réel est un rectangle


yo a
1  2a 0 
Montrer que la matrice Jacobienne est : [ J ] = 
4 3

4  0 2b 
b
1 e
2
xo
En déduire l’expression de [ J ]
−1

Calculer la dérivée première par rapport aux coordonnées réelles des fonctions d'interpolation.
En déduire l’expression de la matrice [ B ] en fonction de s et t
Est –il possible de calculer analytiquement la matrice raideur d’un élément rectangulaire ?
Calculs numériques
Analyser le script « Q4_ke » qui utilise l’intégration numérique
Le diaporama Q4 proposé sur le site vous aidera à faire le lien avec le cours.
Utiliser MEFLAB pour réaliser un modèle en contrainte plane d'une poutre console.
F=200Kg
Poutre en acier
h=20cm
yo L=3m section
e=1cm
rectangulaire
xo

Pour un maillage de 5 par 3 éléments pour une longueur L et une hauteur h.


Analyser les résultats et comparer avec la solution analytique poutre car L >> h
Effectuez une étude de convergence
Pour assimiler le cours il faut traiter des exercices non corrigés.

Votre parcours pédagogique


Vous êtes prêt pour aborder des problèmes pratiques soit :
• Sur des TP numériques pour approfondir vos connaissances sur les méthodes numériques que nous
n'avons pas détaillées ici.
• Sur des projets éléments finis visant l'utilisation d'un code de calcul industriel
Ces parcours sont proposés dans le menu du site

24
Utilisation d'un logiciel éléments finis 25/32

Utilisation d'un logiciel éléments finis


Un programme général de type industriel doit être capable de résoudre des problèmes variés de grandes
tailles (de mille à plusieurs centaines de milliers de variables). Ces programmes complexes nécessitent une
bonne maîtrise, de l’analyse du problème et des résultats obtenus, avant d'espérer pouvoir modéliser un
problème réel de façon correcte.
Les possibilités offertes par de tels logiciels sont nombreuses
- Analyse linéaire ou non d'un système physique continu,
- Analyse statique ou dynamique,
- Prise en compte de lois de comportement complexes,
- Prise en compte de phénomènes divers (élasticité, thermiques, électromagnétiques, de plasticité,
d'écoulement, etc. ...) ceux-ci pouvant être couplés,
- Problèmes d'optimisation,
- etc. ....
Et ils ne cessent de se développer !
L'utilisation de tels logiciels nécessite une formation de base minimum. La mise en œuvre pratique sur des
cas tests (si possible simples) permettra de savoir comment modéliser et analyser différents éléments d’un
problème plus complexe.

Création et vérification des données:


Cette étape dépend essentiellement du logiciel utilisé pour définir le jeu de données. Des exemples de
formation "didacticiels" et la documentation du bloc fonctionnel correspondant, vous permettront de vous
familiariser avec la syntaxe utilisée pour définir le jeu de données. La création et les vérifications relatives
au jeu de données se font généralement graphiquement, grâce à un module informatique appelé pré-
processeur. En sortie, un fichier est créé, qui contient toutes les informations nécessaires à l'exécution des
calculs.
Des logiciels tels que HyperMesh sont spécialisés pour faciliter cette étape qui, sur les problèmes
complexes, est longue et fastidieuse. Ces logiciels permettent de récupérer des DAO, de les « réparer,
transformer », et de préparer un jeu de donnés ; et cela en fonction du logiciel de calcul que l’on souhaite
utiliser. Ce sont des outils puissants qui nécessitent un temps d’apprentissage pour connaître les
différentes fonctionnalités. Nous utiliserons peu ces logiciels, dans le cadre de votre formation ingénieur,
car nos objectifs sont différents. Nous visons la compréhension physique de problèmes plus simples, la
somme de ces connaissances devant vous permettre d’aborder plus tard la complexité dans le cadre
industriel.
Différents contrôles peuvent être utilisés pour valider le jeu de données :
• Vérification de la géométrie de la pièce et du maillage. Le bon sens et l’expérience acquise vous
guideront pour vérifier à l’œil que votre maillage n’est pas aberrant.
• Vérification de la prise en compte des sollicitations et des conditions cinématiques imposées à la
structure.
• Vérification des propriétés mécaniques utilisées.
L’objectif de ces premiers contrôles est d’éviter les calculs inutiles. D’autant plus que la recherche d’une
solution acceptable pour un problème donné est rarement le résultat d’un seul calcul !

25
Utilisation d'un logiciel éléments finis 26/32

Exécution du calcul:
Ce bloc, le plus coûteux en temps machine est souvent exécuté en tâche de fond. Un fichier de résultats
permet généralement de vérifier que les différentes phases de calculs se sont correctement déroulées :
- Interprétation des données, vérification des paramètres manquants
- Construction des matrices (espace utile pour les gros problèmes)
- Singularité de la matrice raideur (problème de Conditions aux limites ou de définition des
éléments)
- Convergence, nombre d'itérations, etc. ...
Ce fichier peut éventuellement contenir les résultats du calcul (déplacements, résidus, contraintes,...) ce
qui lui confère dans ce cas un volume généralement très important.
Il peut arriver que le calcul échoue. Les principales sources d'erreurs, généralement observées à ce niveau,
sont les suivantes:

"erreurs" "causes" "remèdes"


Singularité de [K] éléments mal définis, modifier la topologie du maillage,
existence de modes rigides, modifier les liaisons,
intégration numérique. modifier le nombre de points d'intégration.
Résolution Arrondi numérique, travailler en double précision,
Non convergence. changer d'algorithme,
augmenter le nombre d’itérations.

Exploitation des résultats:


Les calculs demandés dans le cahier des charges ont le plus souvent pour objectif de valider ou de vérifier
le dimensionnement d'une structure.
Les résultats obtenus et les conclusions relatives aux phénomènes à étudier devront être présentés de
façon synthétique: tableaux, courbes, visualisation.
Cela justifie largement l’utilisation d’un post-processeur, qui propose des outils pour sélectionner les
informations que l'on veut étudier.
- Valeur moyenne sur un élément : Comment est-elle définie?
- Valeur maximale sur l'élément : Comment est-elle calculée?
- Valeurs aux nœuds et écarts entre les éléments : A quoi correspondent-elles?
- Les courbes d'iso contraintes : ont-elles une signification?
- etc. ...
Attention: lors de l'utilisation de ces outils, il faut savoir (donc se poser la question) ce que représente
(ou cache) l'information qui vous est proposée graphiquement. Celle-ci est construite (calculée) à partir
de résultats discrets :

Différentes vérifications doivent être effectuées pour valider les résultats. Ces vérifications entraînent dans
la plupart des cas à remettre en cause le modèle pour en créer un nouveau, dont on espère qu’il
améliorera la solution précédente.
Pour valider une solution, il faut procéder dans l’ordre
• dans un premier temps, estimer la précision du modèle.
• Puis procéder à sa validation. Vérification (et remise en cause) des hypothèses du modèle.

26
Utilisation d'un logiciel éléments finis 27/32

Les indicateurs sur la précision du modèle sont généralement locaux, ils concernent des informations
élémentaires calculées aux nœuds ou aux points d’intégration. Or ces informations sont souvent
extrapolées ou lissée pour être représenté en valeur moyenne sur l’élément ou en courbe d’iso – valeurs
sur le domaine.
Les indicateurs locaux sur la précision d’un modèle mécanique peuvent être :
• Discontinuité des contraintes entre des éléments adjacents. Le plus simple, pour un matériau
isotrope, est de visualiser la contrainte équivalente de Von Mises, cela permet d’avoir une idée des
zones fortement chargées et ayant un fort gradient de contrainte. Ces zones seront l’objet de toute
notre attention.
• Valeur du tenseur des contraintes sur les bords libres ou chargés (certaines valeurs sont alors
connues). En pratique il faudra estimer ces valeurs à partir des valeurs obtenues aux points
d’intégration.
• Densité d’énergie interne de déformation sur chaque élément, l’idéal étant d’avoir un écart le plus
faible possible.

Ayant quantifié la qualité de la solution numérique (précision), différents contrôles vous permettrons de
valider votre modèle :
• Ordre de grandeur des résultats obtenus
• Vérification des hypothèses du modèle
Par exemple en élasticité linéaire il faut vérifier que l’amplitude des déplacements reste
faible par rapport aux dimensions de la structure, que les déformations et les contraintes
observées respectent les hypothèses de linéarités de la loi de comportement.
• Que les choix de départs sont justifiés.
La comparaison et l’analyse des résultats des différentes modélisations que vous aurez réalisées, vous
permettra d'améliorer puis de valider un modèle "final" fiable. L’étude menée vous amènera à conclure sur
l’adéquation entre la structure et le cahier des charges.
La synthèse de ces calculs préliminaires est indispensable car elle vous permet de justifier et de définir
les limites (du ou) des modèles retenus.

Votre parcours pédagogique


Dans le cadre des projets vous aurez à utiliser un code de calcul industriel. Il faudra formaliser votre
analyse du problème, en précisant les choix explicites ou implicites de votre modèle. Puis à partir des
simulations numériques, valider la discrétisation du modèle, et analyser les résultats de l'étude. Le rapport
fera la synthèse de vos calculs et présentera vos conclusions.

Avant de passer à la pratique, précisons comment se déroule une étude basée sur l'utilisation d'un logiciel
éléments finis.

27
Utilisation d'un logiciel éléments finis 28/32

Organigramme d'un logiciel éléments finis


Tout logiciel de calcul par la méthode des éléments finis contient les étapes caractéristiques ou blocs
fonctionnels suivants :
LOGICIEL UTILISATEUR
Analyse du problème
PRÉPOCESSEUR : " interactif "
Fonctions: Lecture et vérification des données
Données: Modification des données
Coordonnées des noeuds
Définition des éléments "mailles"
Paramètres physiques
Sollicitations
Conditions aux limites
Vérifications:
Visualisation du maillage
Lecture du "fichier résultat"
où "questions - réponses -vérifications"
Création du fichier des données
Vérification des données
BLOC - CALCUL : "Non interactif"
Fonctions: Calcul des matrices et vecteurs
et résolution du système d'équations
Pour chaque élément
- Calcul des matrices élémentaires
(comportement, sollicitations)
- Assemblage dans les matrices globales
Résolution
- Prise en compte des sollicitations nodales
- Prise en compte des conditions aux limites
- Résolution
Création des fichiers résultats
Vérification des calculs
POSTPROCESSEUR : " interactif "
Fonctions : Traitement des résultats & visualisation
- Calcul des variables secondaires ( σ , ε ,...)
- Traitement des variables
isocontraintes, isodéformations
déformées, valeurs maximales
normes, ...
- Superposition de problèmes
- etc...
Visualisation Analyse des résultats
Note de calcul

28
Processus d’analyse & modélisation 29/32

Processus d’analyse & modélisation


Si l'utilisation de la méthode se démocratise de par la simplicité croissante de mise en oeuvre, la fiabilité
des algorithmes et la robustesse de la méthode, il reste néanmoins des questions essentielles auxquelles
l'ingénieur devra répondre s'il veut effectuer une analyse par éléments finis dans de bonnes conditions.

Il lui faudra :
Formaliser les non dits et les réflexions qui justifient les choix explicites ou implicites de son analyse
du problème (définition de son modèle).
Évaluer la confiance qu'il accorde aux résultats produits.
Analyser les conséquences de ces résultats par rapport aux objectifs visés.
Ne perdez jamais de vue que l'analyse des résultats nécessite une bonne compréhension des différentes
étapes mathématiques utilisées lors de l'approximation, pour pouvoir estimer l'erreur du modèle
numérique par rapport à la solution exacte du problème mathématique. N'oubliez pas non plus que le
modèle numérique ne peut fournir que des résultats relatifs aux informations contenues dans le modèle
mathématique qui découle des hypothèses de modélisation.

De façon générale, les différentes étapes d'analyse d'un problème physique s'organisent suivant le
processus schématisé par la figure suivante.

Processus d’analyse

Problème physique
Hypothèses de modélisation

Modèle mathématique
P Hypothèses de discrétisation
r
o Modèle numérique
c Évolution du
é modèle
d Erreur de discrétisation (évaluation) numérique
u précision sur les grandeurs d’intérêt
r Évolution du
e modèle
EF Analyse des résultats mathématique
Vérification des hyp. de modélisation

Évolution modèle physique


Réponse obtenue

29
Processus d’analyse & modélisation 30/32

Qu'est-ce qu'un modèle ?


Nous partons d'un problème physique. Le cadre précis de l'étude est défini par les hypothèses
simplificatrices « hypothèses de modélisation » qui permettent de définir un modèle mathématique. La
difficulté pour l'ingénieur est de savoir choisir parmi les lois de la physique celles dont les équations
traduiront avec la précision voulue la réalité du problème physique. Le choix du modèle mathématique est
un compromis entre le problème posé à l'ingénieur "quelles grandeurs veut-on calculer et avec quelle
précision?" et les moyens disponibles pour y répondre. Un bon choix doit donner une réponse acceptable
pour des efforts de mise en oeuvre non prohibitifs.
Pour définir le cahier des charges de l'étude il faut :
• Évaluer le niveau de complexité en identifiant les phénomènes physique les plus importants à
modéliser, et savoir s'il existe des interactions entre ces phénomènes dans le cadre de l'étude. Ce
travail est basé sur l'expérience acquise, ou sur une recherche documentaire dans la bibliographie
existante.
• Fixer les objectifs de l'étude en regardant le niveau possible des facteurs d'influence sur le modèle.
Il faudra s'assurer de la faisabilité pratique de l'étude à partir des outils disponibles.
• Définir les grandeurs d'intérêt de l'étude, pour cela il faut connaitre la nature de ces grandeurs et
savoir comment elles sont calculées dans la phase de post-traitement du logiciel utilisé.
Observer la contrainte de Von Mises n'a pas de sens si on ne sait pas ce qu'est cette contrainte.
• Il faut organiser les expériences numériques.
En pratique, pour gagner du temps, on préfère définir un ordre de priorité d'étude des facteurs que
l'on juge les plus influents, quitte à risquer de perdre de l'information sur les interactions entre les
différents facteurs étudiés. Il faut donc s'assurer, lors de l'analyse des résultats, de la robustesse de
la démarche suivie notamment vis à vis :
• De la pertinence des choix effectués
• Des facteurs non étudiés, en contrôlant (justifiant) qu'ils n'ont effectivement pas d'influence.
• Des interactions possibles entre les facteurs étudiés
Si les facteurs d'influence interagissent fortement, il peut être nécessaire de mettre en place un
plan factoriel complet, ce qui évite de choisir à priori les combinaisons de facteurs, mais est
beaucoup plus lourd à mettre en place.
Petit bilan
Le domaine d'étude est défini par le cadre mathématique des modèles. Il faut connaître le domaine de
validité des hypothèses des modèles pour pouvoir vérifier que la solution obtenue est satisfaisante.
Un cadre mal défini ne permet pas d'analyser les résultats obtenus.
Le cadre sera toujours un compromis entre les objectifs et les coûts (temps de mise en œuvre des
modèles).
Plus il y a d'hypothèses, plus le modèle mathématique sera simple et facile (rapide) à traiter
numériquement. Par contre il peut ne plus correspondre à la réalité physique.
Moins il y a d'hypothèse plus le modèle sera proche de la réalité, mais son niveau de
complexité sera croissant et les temps (capacité) de mise en œuvre peuvent devenir
prohibitifs.
Dans tous les cas un modèle n'est pas la réalité physique, et les différences de comportement des
modèles doivent être analysées.

30
Processus d’analyse & modélisation 31/32

En résumé, les questions essentielles auxquelles l'ingénieur devra répondre s'il veut effectuer une analyse
par un modèle numérique dans de bonnes conditions, sont :
Quel modèle mathématique utiliser ?
Quel modèle numérique faut-il lui associer ?
Quelle est l'erreur d'approximation commise ? (Cette question est abordée ci-dessous)
Peut-on améliorer le modèle numérique ?
Faut-il changer le modèle mathématique ?

Comment estimer les erreurs de discrétisation ?


Les erreurs de discrétisations sont relatives au choix du maillage à savoir :
La taille des mailles (éventuellement le type un T3 et un Q4 ne donne pas les mêmes résultats)
Le degré des fonctions de formes (approximation linéaire ou quadratique)
Des estimateurs d'erreurs existent dans la plus part des codes éléments finis, ils peuvent être globaux ou
locaux. Dans les deux cas il faut utiliser ces estimateurs avec la plus grande précaution, car ils sont basés
sur des critères mathématiques qui (à l'heure actuelle) ne sont pas en mesure de tenir compte des
objectifs de l'étude réalisée.
Il n'est intéressant d'assurer la convergence que sur les grandeurs d'intérêt de l'étude.
Les grandeurs globale pouvant être observé sont en mécanique :
Le champ de déplacement de la structure
L'énergie de déformation emmagasinée dans la structure.
Les grandeurs locales pouvant être observées sont en mécanique :
Le champ des contraintes :
Le tenseur : soit 6 composante en 3D ou les contraintes principales (3 valeurs et orientation)
La contrainte de Von Mises qui est une norme du tenseur des contraintes utilisée pour
définir la limite du domaine de déformation élastique d'un matériau homogène isotrope.
La contrainte de Tresca qui est un critère plus ancien basé sur le cisaillement maximal.
Les déformations locales (utile en plasticité) pour voir les zones plastifiées.
L'énergie de déformation élémentaire.
Pour les problèmes métier par exemple : la mécanique des sols, les matériaux composites, etc. ... d'autres
possibilités de visualisation sont proposées et elles sont nombreuses. Dans tout les cas, il faut savoir à quoi
correspond la grandeur observée.
Il est tout aussi indispensable de savoir comment elle est calculée sur l'élément, car là encore il existe de
nombreuses possibilités :
Valeur moyenne sur l'élément
Valeur aux points de Gauss (avec un mappage sur l'élément)
Valeur aux nœuds de l'élément (avec un mappage élémentaire)
Valeur moyenne aux nœuds (avec un mappage sur le domaine structurel
En pratique c'est l'analyse de ces grandeurs élémentaires qui informe le mieux sur la précision locale du
modèle numérique. En effet la méthode des éléments finis assure la continuité du champ des valeurs
nodales, mais pas la continuité des dérivées. Or les champs de déformations et celui des contraintes sont
obtenus par dérivation du champ des déplacements l'analyse des discontinuités observées sur les
frontières des éléments renseigne directement sur l'erreur de discrétisation locale.
De même un maillage utilisant des éléments à base polynomiale linéaire ou quasi-linéaire doivent donner
des niveau de contraintes (déformations) uniforme ou quasi-uniforme suivant les directions locales de
l'élément. Si ce n'est pas le cas et que l'on observe un fort gradient de contrainte, c'est que le maillage est
insuffisant dans la direction du gradient observé.

31
Processus d’analyse & modélisation 32/32

Il faut savoir qu'une erreur locale importante n'entraîne pas que les résultats sur le reste de la structure
sont faux, il peut y avoir convergence globale avec des erreurs locales importantes. (il faut estimer la zone
concernée par l'erreur locale et voir s'il est raisonnable de considérer qu'elle n'aura pas d'influence sur les
autres résultats, l'expérience vous y entrainera)
Dans tous les cas il faut comprendre l'origine de l'erreur locale, elle peut simplement être liée au maillage,
il est alors simple de la réduire si besoin. Ou bien venir d'une singularité du modèle en quel cas un maillage
grossier la fera disparaitre, et un maillage fin la rendra encore plus importante et pourra cacher les autres
résultats sur la pièce étudiée.
Un modèle élément finis classique ne peut pas donner de résultats satisfaisants au voisinage d'une
singularité. Il faut si c'est nécessaire changer le modèle pour remplacer la singularité par un modèle
régulier, il sera alors possible de calculer la grandeur avec la précision souhaitée.

Votre parcours pédagogique


Dans le cadre des projets vous aurez à utiliser un code de calcul industriel. Il faudra formaliser votre
analyse du problème, en précisant les choix explicites ou implicites de votre modèle. Puis à partir des
simulations numériques, valider la discrétisation du modèle, et analyser les résultats de l'étude.
Le rapport de projet ou la note de calcul devra faire la synthèse de vos calculs et présenter vos conclusions.
Sur le site un document vous propose quelques conseils utiles pour la rédaction d'une note de calcul, à
vous de les utiliser intelligemment (il n'est pas forcément utile de tout prendre au pied de la lettre)

A vous de passer à la pratique sur les différents projets proposés sur le site, nous vous conseillons de
débuter par les projets d'initiation qui sont plus simple à modéliser. Les projets industriels ont deux
principaux objectifs :
L'analyse du problème conduisant à proposer des modèles simplifiés
L'analyse des résultats pour valider (ou non) ces modèles.

32

Vous aimerez peut-être aussi