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Université Mohammed V-S E.N.S.E.T.

Rabat

Chapitre IV :

LOI DE COMPORTEMENT
I- Loi de comportement élastique linéaire :

Hypothèses :
• l’état initial est naturel.
• le matériau a un comportement élastique linéaire, c’est à dire que
les relations entre l’état de contrainte et l’état de déformation sont
des fonctions linéaires.
On peut donc écrire :

σ ij = Aijkl ε kl
Ou :
A : Le tenseur du quatrième ordre appelé tenseur de raideur.

Remarques :
• Dans l’hypothèse d’un milieu continu homogène, ses composantes
sont indépendantes des coordonnées du point considéré.
• Compte tenu de la symétrie des tenseurs contrainte et déformation,
le tenseur de raideur est caractérisé par 36 termes.
• Toutefois le nombre de paramètres indépendants est de 21
car Aijkl = Aklij .
• L'identification de ces coefficients élastiques repose sur l'évaluation
de la raideur dans des essais statiques (traction-compression, torsion
...), dans des essais de vibrations ou dans des essais de propagation
d'ondes.

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Convention d'écriture

Le tenseur des contraintes peut s’écrire sous la forme suivante :


 σ 11 
 
 σ 22 
 σ11 σ 12 σ 13   
   σ 33 
σ =σ 21 σ 22 σ 23  → σˆ = 

 
 σ 31  σ 23 =σ 32 
 σ 32 σ 33   
 σ 31 =σ13 
 
 σ 12 =σ 21 
et le tenseur des déformations :
 ε11 
 
 ε 22 
 ε11 ε12 ε13   
   ε 33 
ε = ε 21 ε 22  
ε 23 → εˆ = 
  
 ε 31   γ 23 =2ε 23 =2ε 32 
 ε 32 ε 33   
 γ 31 =2ε 31 =2ε13 
 
 γ 12 =2ε12 =2ε 21 

Ces transformations sur les tenseurs des contraintes et des déformations


permettent d’écrire la loi de comportement sous la forme suivante :

σ = K ε → σˆ =Cˆ εˆ
La nouvelle forme du tenseur de raideur permet alors de lui associer une
matrice carrée (6,6) :

 σ 11   c11 c12 c13 c14 c15 c16  ε11 


    
σ
 22   c21 c22 c23 c24 c25 c26  ε 22 
σ   c c32 c33 c34 c35 c36  ε 33 
 33 = 31  
 σ 23   c41 c42 c43 c44 c45 c46  γ 23 
    
 σ 31   c51 c52 c53 c54 c55 c56  γ 31 
σ   c c62 c63 c64 c65 c66  γ 12 
 12   61

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Nous avons les relations suivantes :


c12 =c 21 c14 =2c 41 c 24 =2c 42 c34 =2c 43 c 45 =c54
c13 =c31 c15 =2c51 c 25 =2c52 c35 =2c53 c 46 =c64
c 23 =c32 c16 =2c61 c 26 =2c62 c36 =2c63 c56 =c65

Les hypothèses supplémentaires portant sur le degré d'anisotropie du


matériau vont nous permettent de diminuer le nombre des coefficients
indépendants.

II- Matériau isotrope :

L'hypothèse d'isotropie impose que la loi de comportement soit


indépendante du repère choisi pour l'exprimer. En d'autre terme, le tenseur de
raideur doit être invariant pour tout changement de base. On peut alors
démontrer que la seule forme possible de ce tenseur est :
Aijkl =λδ ij δ kl + µ (δ ik δ jl +δ il δ jk )
On obtient ainsi la loi de comportement faisant apparaître les coefficients
de Lamé :

σ ij =2µεij +λε kkδij


Avec cette forme de relation, on constate que les directions principales de
contraintes sont confondues avec les directions principales de déformations.
Que l'on peut encore écrire :

ε=
1+ν
E E
()
. σ −ν .trace . σ .I () Fin Scéance 5

avec les relations :


E
µ= Premier coefficient de Lamé = Module de Coulomb
2(1+ν )
νE
λ= Deuxième coefficient de Lamé
(1+ν )(1−2ν )
µ (3λ +2µ )
E= Module d'Young
λ +µ
λ
ν= Coefficient de Poisson
2(λ + µ )

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β
α= Coefficient de dilatation thermique linéaire.
3λ +2 µ
En notation indicielle, on obtient, dans n’importe quelle base (isotropie du
comportement) :

νE
σij = 2 µ εij + λ θ δij = E εij +
1 +ν (1 +ν )(1 − 2ν ) εkk δij
1 +ν
εij = σij − ν I1 δij = 1 σij − λ σkk δij
E E 2µ 2 µ (2 µ + 3 λ )

On peut facilement constater avec ces relations que les bases principales
de l’état de déformation et de l’état de contrainte sont confondues.

La loi de comportement n’est caractérisée que par deux grandeurs


indépendantes, par exemple les coefficients de Lamé ou le module d’Young et le
coefficient de Poisson. Généralement on préfère employer ces deux dernières
grandeurs que l’on peut facilement déterminer par un simple essai de traction.

Le tableau suivant donne certaines de ces valeurs pour une température de


20°C:
Matériaux Module d’Young Coefficient de Masse
(GPa) Poisson Volumique
(kg/dm 3)
Acier de construction 210 0,285 7,8
Acier Inox 18-12 203 0,29 7,9
Fonte grise 90 à 120 0,29 7,1 à 7,2
Alliage TA6V 105 0,25 7,8
Aluminium 71 0,34 2,6
Zinc 78 0,21 7,15
Titane 105 0,34 4,5
Verre 60 0,25 2,8
Béton en compression 10 à 13 0,15 2 à 2,4
Caoutchouc 0,2 0,5 1,8
Bois (pin) 7 0,2 0,4
Marbre 26 0,3 2,8
Graphite 250 à 350 0,3 à 0,4 1,75 à 1,92
Elastomère 0,2 0,5 1

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III- Thermo-élasticité :

Si le matériau est homogène et isotrope et en tenant compte de l’effet


thermique, la loi de comportement devient alors :

σ =2µε +λtrace.ε −β.(T −T 0)I


   
β: coefficient de dilatation thermique
0
T : température dans la configuration initiale

1+ν   
ε= σ +α (T −T 0)−ν trace.σ .I
E   E  
Que l'on peut encore écrire :

β
α= Coefficient de dilatation thermique linéaire.
3λ +2 µ

IV- Matériau orthotrope :

Un milieu est dit orthotrope pour une propriété donnée si cette propriété
est invariante par changement de direction obtenue par symétrie relative à deux
plans orthogonaux.
On remarque qu'alors la symétrie par rapport au troisième plan orthogonal
est automatiquement acquise.
Ce mode de comportement est relativement bien réalisé pour le bois (dans
certains cas), les composites unidirectionnels et les produits métalliques laminés.
Supposons que nous ayons une symétrie par rapport au plan de
coordonnées x3 =0 . La matrice de changement de base traduisant cette symétrie
est :
1 0 0 
 
(P )= 0 1 0 
 0 0 − 1
 

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La relation d'indépendance du tenseur de raideur A dans ce changement


va se traduire par le fait que toutes les composantes K ijkl ayant un nombre impair
d'indice 3 sont nulles. Ainsi pour la matrice C on obtient :

c14 = c24 = c34 =c64 =c15 =c25 =c35 =c65 =0

Le tenseur de raideur n'a plus que 13 coefficients indépendants.

Il nous reste maintenant à traduire la condition de symétrie par rapport à


un plan orthogonal, par exemple celui de coordonnées x1 =0 .
On aura donc :

(c15 )=c16 =(c25 )=c26 =(c35 )=c36 =c45 =(c46 )=0


Il ne reste donc que 9 coefficients indépendants pour traduire le
comportement de notre matériau. Dans le repère principal d'orthotropie, la loi
peut se mettre sous la forme :

 ε 11   1 ν 12 ν 13  σ 11 
   − − 0 0 0 
   E1 E1 E1  
ε   ν 1 ν 23 
σ 
 22   − 21 − 0 0 0  22 
   E2 E2 E2  
   ν 31 ν 32  
0  σ 33 
1
 ε 33   − E −
E3 E3
0 0

 = 3
 
   0 1 
0  σ 23 
 γ 23  
0 0 0
G23  
   1  
   0 0 0 0 0   
 γ 31   G31 σ
 31 

   1  
   0 0 0 0 0  
γ   G12  σ 
 12   12 

Les conditions de symétrie se traduisent par les relations :


ν12 =ν 21 ; ν13 =ν 31 ; ν 23 =ν 32
E1 E2 E1 E3 E2 E3

Le matériau est donc caractérisé par 9 coefficients indépendants :


* 3 modules d'élasticité longitudinal E1 ,E 2 etE3 dans les directions de
l'orthotropie.
* 3 modules de cisaillement G12 ,G23 etG31 .
* 3 coefficients de contraction ν 12 ,ν 23 etν 31 .

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TD 1 :
Soit le champ de déplacement d’un point M d’un milieu
continu :
u =10−3.(5x+2y )

v=10−3.(4x−3y )

 w=0
1- Calculer le tenseur des petites déformations.
2- Sachant que le matériau est élastique linéaire
isotrope, calculer le tenseur des contraintes avec
E=200000 Mpa et ν=0,3.

TD 2 :
Un milieu élastique en équilibre est soumis à un champ
de contraintes défini par :
σ 11= σ22= σ12= σ 13= σ23=0 ; σ33= α.(L-x3)
où : α est une constante.
L une longueur donnée.
Questions :
1. Calculer les forces volumique dans le milieu.
2. Calculer les composantes du tenseur des petites
déformations en fonction du module d’Young ‘E’ et du
coefficient de poisson ‘ν’. 1+ν    ν   ε= σ + α (T −T 0 )− trace. σ  .I
E    E  

3. Montrer que la détermination du champ de déplacement


‘U’ est possible.
∂ 2 ε11 ∂ 2 ε 22 ∂ 2 ε 12 ∂ 2 ε11  ∂ ε 23 ∂ ε 31 ∂ ε 12 
+ −2 =0 + ∂  − − =0
∂x2 2 ∂x12 ∂x1 ∂x2 ∂x2 ∂x3 ∂x1  ∂x1 ∂x2 ∂x3 

() () [ ( )]
T
   
grad div ε +  grad div ε  − grad  grad tr ε  − ∆ ε = 0 ∂ 2 ε 22
+
∂ 2 ε 33
−2
∂ 2 ε 23
=0
∂ 2 ε 22  ∂ ε 31 ∂ ε 12 ∂ ε 23 
+ ∂  − − =0
    ∂x3 2 ∂x2 2 ∂x2 ∂x3 ∂x3 ∂x1 ∂x2  ∂x2 ∂x3 ∂x1 

∂ 2 ε 33 ∂ 2 ε 11 ∂ 2 ε 31 ∂ 2 ε 33  ∂ ε 12 ∂ ε 23 ∂ ε 31 
+ −2 =0 + ∂  − − =0
∂x12 ∂x3 2 ∂x3 ∂x1 ∂x1 ∂x2 ∂x3  ∂x3 ∂x1 ∂x2 

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