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ANTHROPOLOGIE DE L’ESPACE : 🧘 🧘 🧘

INTRO :

L’exclusive fatalité, l’unique tare qui puissent af iger un groupe humain et l’empêcher de réaliser pleinement sa
nature, c’est d’être seul. (Claude Lévi-Strauss, Race et Histoire, 1961 : 108)

L’Autre, membre d’une autre société, ne se distingue pas de moi en tant qu’individu différent, ayant son
tempérament et son histoire propres.

Il se distingue essentiellement par son appartenance à une autre civilisation.

Cette altérité a été conçue comme historique (le primitif) et comme géographie (hors Europe)

Or, l’autre n’est pas forcément lointain.

RACISME - ETHNOCENTRISME

« Ethnocentrisme » n’est pas « racisme »

Le racisme consiste à tenir :

- Qu’il existe des races.


- Que certaines sont inférieures aux autres (intellectuellement, physiquement, moralement).
- Que cette infériorité n’est pas acquise socialement ou culturellement, mais innée et biologiquement
déterminée.

L’ethnocentrisme désigne l’attitude qui consiste à rejeter les normes et les valeurs d’une société ou d’un groupe en
tant qu’elles sont différentes des siennes propres.

L’ethnocentrisme n’est pas l’apanage des sociétés occidentales.

La stigmatisation d’autrui est utilisée pour mieux dé nir son propre groupe, en posant la limite entre soi et les
autres.

« Le barbare, c’est d’abord l’homme qui croit à la barbarie » (Claude Lévi-Strauss - Race et Histoire, 1961 : 22)

« La connaissance que nous allons chercher chez l’Autre doit nous surprendre au point de désapprendre ce que nous
croyions savoir » ( Pascal Dible - La passion du regard, 1998 : 16)

La démarche anthropologique n’est possible que lorsqu’on considère sa propre civilisation comme particulière et
non pas universelle, et que l’on fait abstraction de son propre ethnocentrisme.



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LE DECOUPAGE EN CATÉGORIES EXPLICATIVES :

L’altérité s’exprime dans tous les domaines de l’activité sociale :

- La technique
- La parenté
- La politique
- Le religieux
- La langue
- La symbolique
- L’économique
- …

Mais si les Sciences Humaines utilisent ces catégories d’analyse, celles-ci ne sont pas exclusives les unes des
autres : aucune société ne fonctionne selon leur seule juxtaposition.

La vie sociale est une structure complexe qu’il faut apprendre à décoder, à décomposer puis à recomposer.

L’organisation de la société se communique habituellement à l’espace qu’elle occupe - Emile Durkheim

L’espace et le temps sont les deux systèmes de référence qui permettent de penser les relations sociales ensemble
ou isolément.
Ces dimensions consistent en un espace « social » et un temps « social » ce qui signi e qu’elles n’ont d’autres
propriétés que celles des phénomènes sociaux qui les peuplent - Claude Lévi-Strauss

L’organisation de l’espace habité n’est pas seulement une commodité technique, c’est, au même titre que le langage,
l’expression symbolique d’un comportement globalement humain. Dans tous les groupes humains qui soient
connus, l’habitat répond à une triple nécessité : celle de créer un milieu techniquement ef cace, celle d’assurer un
cadre au système social, celle de mettre de l’ordre, à partir d’un point, dans l’univers environnant. -
André Leroi Gourhan, Le geste et la parole - 1965

Tous les groupes humains tendent à diviser l’espace en deux, un espace habité, sécurisant, ordonné, et l’espace
extérieur, chaotique, non humanisé.

Ce qui conduit à s’intéresser à la notion de limite ou encore à des couples d’oppositions comme :

- Ordre/désordre
- Public/privé
- Centre/périphérie
- Dedans/dehors

En même temps que l’espace d’habitat sont apparues les manifestations graphiques de l’activité symbolique.

Ce qui permet de rapprocher les représentations spatiales et les représentations graphiques.

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Parmi toutes les questions que l’architecte doit se poser, nous pourrions retenir celles-ci :

- Qui sont les destinataires des espaces qu’il projette, puis qu’il construit ?
- Quelles représentations en ont-ils ?
- Quels en sont les modes d’occupation, au sens large ?
- Quels rapports entre pratiques et représentations dans notre société ?

Quelques apports de l’Anthropologie à l’Architecture :

1- La remise en cause de l’ethnocentrisme


2- La connaissance d’autres cultures
3- Les atouts de « regard éloigné »
4- Espace et temps sont des dimensions de l’espace social
5- La méthodologie - le découpage en catégories explicatives
6- Correspondances entre structures spatiales et structures sociales
7- La prise en compte des composantes sociales et culturelles (usages, pratiques, représentations) tant pour
l’analyse que pour le projet
8- Une ré exion sur la notion de « modèle » et sur la typologie comme outil d’analyse
9- Une ré exion sur l’opposition entre Tradition et Modernité
10- Une ré exion sur les représentations, mentales et graphiques.

10 Modules :

1- Technique et société
2- Les territoires de la parenté
3- Ordre social et systèmes politiques
4- Le religieux - sacre - profane - mythes et rites
5- Le système des castes
6- L’identité
7- La sécurité
8- Corps - maison - cosmos
9- La question du genre - hiérarchies et polarités
10- Fonder, orienter, lieux, seuils et limites

COURS 1 : TECHNIQUE ET SOCIÉTÉ

Différence entre les techniques utilisées par les Hommes en fonction des sociétés.

I- LA TECHNOLOGIE CULTURELLE :

En France, la technologie culturelle fondée par André Leroi-Gourhan, s’est intéressé au rapport entre l’Homme et
son milieu par le biais de la technique.
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Selon ce courant, la technique recouvre l’ensemble des procédés permettant d’effectuer une action donnée sur la
matière, comprenant aussi bien les manières de faire fonctionner son propre corps que la transformation des
ressources du milieu naturel en produits plus ou moins élaborés.

Les techniques sont les actions de l’Homme sur la matière, en vue d’un résultat précis lié à la satisfaction de ses
besoins.

Mais elles ne sont pas que ça ! Elles sont des moyens d’action sur la matière culturellement dé nis.

Il ne s’agit donc pas pour l’anthropologie d’étudier les techniques, mais bien d’étudier l’Homme à travers ses
activités techniques.

Parmi toutes les activités des Hommes, les techniques sont celles dont les démons résistent le mieux à
l’enfouissement dans le sol et sont les seules qui « ne reviennent jamais à leur point de départ mais progressent
cumulativement, par améliorations insensibles ». André Leroi-Gourhan - « L’illusion technologique » - 1960

On a été questionner les Hommes, sur leurs outils et leur manières de les utiliser.

Ainsi dé nie, la technique renvoie à 4 éléments qui lui sont indissociables :

- La matière, sur laquelle elle exerce une action


- Les objets ou outils qui sont des moyens d’action sur cette matière
- Les processus, eux-memes décomposables en chaines opératoires regroupant des séquences gestuelles
- Les connaissances (savoirs, savoir-faire) et les représentations.

Gestes techniques, comportements sociaux (individuels ou collectifs), institutions juridiques et politiques, systèmes
symboliques, savoirs et modes de transmission des connaissances et des comportements dans chacun de ces
domaines gurent parmi les éléments les plus importants d’une culture spéci que.

Ces différentes activités se constituent en réseaux et chaque culture se distingue par une manière particulière de
structurer ces réseaux et de les articuler entre eux. - CRESSWELL Robert «  Geste technique, fait social total. Le technique est-il
dans le social ou face à lui ? »

Les techniques constituent l’une des composantes d’une culture, c’est-à-dire l’un des éléments de la cohésion d’un
groupe humain … Cohésion dans le temps puisque la technicité humaine, contrairement à la technicité animale,
est liée à l’existence d’une mémoire sociale, ethnique …

Chaque groupe humain possède et transmet de génération en génération l’héritage technique peu à peu
accumulé.

TECHNIQUE, CHAÎNE OPERATOIRE, SYSTÈME TECHNIQUE :

Ces éléments se combinent entre eux et entrent dans une chaine opératoire qui vise à relever les différentes étapes
d’un processus technique
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Les diverses techniques d’une société - construction de maisons, modes de transport, travail du sol, techniques de
chasse, techniques du corps, cuisine, etc. Peuvent partager les mêmes ressources (matières premières et forces
naturelles), les mêmes lieux, les mêmes connaissances, les mêmes acteurs.

La réutilisation par les unes des produits des autres (qu’il s’agisse d’une matière première plus ou moins élaborée
ou d’un outil), ou l’emprunt de principes techniques signi ent qu’un système technique n’est que la combinaison
de multiples processus, qui s’articulent les uns aux autres, avec autant d’ajustements et de dépendances
réciproques, au gré de leur succession ou de leur convergence.

Avant d’être conçu, l’objet est pensé. Il répond à une vision du monde ou, plus simplement, à un projet social.

LE TYPE : Emprunté au latin typus «  gure mystique, pré guration, symbole », du grec « coup blessure » qui a
ensuite désigné l’empreinte en creux ou la saillie que laisse la frappe d’une matrice, l’emblème guré sur cette
matrice, la marque d’un sceau, un bas-relief, d’où «  gure, modèle, ligne générale, schéma, archétype ».

LE MODELE : « Ce qui est donné pour servir de référence, de type »


«  Ce qui est donné pour être reproduit » (Larousse)

Le Type : produirait des objets typiques dont les caractères communs sont évidents et qui les font tous apparaître
comme un ensemble relativement homogène, mais comportant chacun des différences ne nuisant pas à la lecture
d’une identité commune.

Les types que décrivent les ethnologues, ou ceux que les architectes transcrivent sous forme de couvents
graphiques, ne sont pas forcément les représentations dèles qu’en ont les populations concernées, mais cela ne
présuppose en rien qu’ils sont inexistants voire même inconscients.

Le modèle serait le prédécesseur d’une série de choses qui lui ressemblent dèlement.

Mais des exemples anciens peuvent être d’un type plus récent que des constructions plus récentes. L’évolution d’un
modèle au plan chronologique est une chose extrêmement délicate à cerner et qui requiert des études
comparatives focalisant sur les variations.

Pour reprendre la question que pose Henry Raymon :

- Est-ce que le type engendre l’espace ou est-ce plutôt l’inverse, c’est à dire l’espace engendre le type ?

Ce qui conduit à une deuxième question, fondamentale elle aussi :

- Le modèle mis en place par une société induit-il des pratiques ou bien y-a-t-il à l’origine une pensée sur l’espace,
une idée même d’espace ?

Le reste sur les diapos



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