Vous êtes sur la page 1sur 101

Droit des personnes

Code civil est autorisé à l’examen -> post-it et surligneur autorisé mais pas le droit aux
annotations
Cours de Bernard beignier sur l’UNJF

Introduction : les grandes classifications du droit des personnes


Le droit des personnes est divisé en summa divisio. Ces deux grandes catégories sont la
distinction entre les personnes et les choses et la distinction entre personnes physiques et
les personnes morales. Il faut ré interrogé ces catégories.

I. Les personnes et les choses


Distinction entre l’être et l’avoir -> cette dichotomie se retrouve dans le code civil

• Premier livre sur les personnes


• Deuxième livre sur les choses

v La notion de personne
Ø La personne vient du mot romain « Persona »
§ Désigne le masque qu’un acteur revêtait pour monter sur scène et il était destiné
à faire porter sa voix.
Ø On retrouve cette idée dans la personnalité juridique comme si elle était
instrument/outil qu’il faudrait revêtir sur une personne pour pouvoir exister
juridiquement. Grâce à elle on fait entendre notre voix.
§ Personnalité juridique = aptitude à être sujet de droit subjectif c’est à dire
titulaire de droit et être assujettie à des obligations (exercer toutes les
prérogatives qu’il souhaite).

v La notion de chose
Ø La chose est objet de droit = objet sur lequel on exerce des droits et des obligations
Ex. Maison, créance…

v Le brouillage des frontières

Ø Sur la logique de la summa divisio, ce qui n’est pas une personne est une chose et ce
qui n’est pas une chose est une personne.
Ø Mais cette distinction résiste mal en raison d’une progression technique
§ Il y a une espèce d'interpénétration, chaque catégorie peut être aspirée par
l’autre. Ainsi il peut avoir une réification de la personne ou la personnalisation
des choses

§ La réification de la personne
• Certains éléments du corps ou certains éléments de l’intégrité morale
(personnalité) sont parfois attirés dans la catégorie des choses car elles sont
attirées sur le marché en raison de leurs valeurs économiques et pécuniaires :
¨ La commercialisation
Ø Sa voix
Ø Son image (ex. Paparazane/ Deep face…)
Ø Son nom s’il a une certaine notoriété
¨ La commercialisation du corps humain
§ GPA
§ prostitution => mais est-ce le corps humain qui est commercialisé
ou est-ce une prestation de travail
§ élément corps humain = les produits du corps (ex. sang, cheveux)
/les organes…)
NB : Attention le don est seulement autorisé et non la vente qui
est interdite en France

§ La personnification des choses


• L’animal
¨ La qualification suscite de nombreux débats
¨ Les animaux n’ont pas de personnalité juridique -> ce sont des choses
=> Ils ne peuvent pas recevoir de donation, établir une filiation, n’ont pas
de droit, d’obligation mais fait objet de droit = il peut être vendu, donné
Ø Cette qualification renvoie à l’époque où l’animal était un instrument
de travail et un objet de consommation

¨ Aujourd’hui le regard porté par la société sur ce dernier a évolué.


=> Débat sur la reconnaissance de la personnalité juridique pour les
animaux
Pour l’instant il n’a pas cette reconnaissance mais ils n’ont pas traité pas
comme n’importe quelle chose et ont reçus un statut protecteur
Ø La première protection est issue du code rurale -> le code prévôt que
« Tout animal étant un être sensible doit être placé par son
propriétaire dans des conditions compatibles avec les impératifs
biologiques de son espèce. »

Ø La deuxième protection est issue du code pénal ->


Toute infraction « d'exercer des sévices graves, ou de nature sexuelle,
ou de commettre un acte de cruauté envers un animal domestique, ou
apprivoisé, ou tenu en captivité » est punie.

Ø Le code de l'environnement quant à lui, défend la faune sauvage et la


flore.

Ø Pdt longtemps rien dans le code civil


=> Puis par une loi du 16/02/2015, le législateur intègre l’article 515-4
du code civil qui énonce que « les animaux sont des êtres vivants
doués de sensibilité. Sous réserve des lois qui les protègent les
animaux sont soumis au régime des biens »
§ Cet article ne fait pas de l’animal une personnalité juridique = il est
toujours considéré comme une chose.
§ Mais ce n’est une chose comme les autres.
• Cet article inaugure le livre sur les biens, avec, par la suite, les
articles sur les biens meubles et les biens immeubles.
• Tout se passe comme si l'animal était une chose spéciale qui
n’est ni un bien meuble et ni un bien immeuble, il fait partie
d’une sorte de catégorie à part. Il y a donc une avancée.

Mais, pour certains pas assez car on continue à le soumettre aux régimes des
biens.
Ex. de jurisprudence de l’arrêt de la cour de Cassation premier chambre
civile (civ1) du 9 décembre 2015
Ø Une personne a acheté un chien de race bichon à un acheteur. Mais
l’acheteur remarqua un défaut sur son chien : un problème aux yeux.
Ø La Cour de cassation considère que c'était un contrat de vente, c’est
un objet sur lequel on a exercé un droit, on applique alors le régime du
droit des contrats.
§ En droit des contrats, il est prévu que le vendeur doit alors garantir
que la chose vendue est conforme à ce qui était convenu.
§ Si elle dispose d’un vice, le vendeur devra remplacer la chose ou
indemnisé l’acheteur.
§ Si ce qui est demandé par l’acheteur a pour conséquence un coût
démesuré pour le vendeur, ce dernier pourra décider de la
solution à apporter. (ce cas s’effectue lors d’un régime classique).
Ø L’acheteur du bichon a demandé une indemnisation mais le vendeur a
refusé en lui proposant de le remplacer. Mais la Cour de cassation a
énoncé que l’animal était unique, irremplaçable et qu’il était destiné
pour recevoir de l’amour de l’acheteur et qu’il a donc aucune vocation
ð impossible de le remplacer

• L’embryon (pour mémoire ->renvoi leçon 2)


II. Les personnes physiques et les personnes morales

La notion de personnalité juridique est fonctionnelle et non naturelle. Cela a pour


objectif de sélectionné des groupements qui peuvent être sujet de droit.

v Les personnes physiques


Ø L’Etat a donc attribué la personnalité juridique aux personnes physiques. Toutes les
personnes humaines quel que soit son statut ont la personnalité juridique mais cela
n’a pas toujours été le cas.
§ Premier exemple historique : les esclaves était considérés comme des choses. Ils
étaient donc objet de droit et non sujet de droit. Il été donc possible de de le
vendre, le léguer, le donner….
• Avril 1848 -> abolition de l’esclavage. L’esclavage est maintenant puni par de
nombreux textes internationaux comme Déclaration universelle des droits
humains (article 4) et dans la Convention européenne des droits de l’homme
• Il est aussi devenu un crime contre l’humanité depuis le 21 mai 2001
§ Deuxième exemple : la mort civile qui est une peine accessoire à une
condamnation pénale. C’était le cas où une personne sanctionné pénalement
perdait sa personnalité juridique. Mais pour autant il n’était pas une chose. Le 31
mai 1854 cette mort civile a supprimée.

v Désormais il n’a plus d’hypothèse sur le fait qu’une personne n’a pas de personnalité
juridique

v Les personnes morales


Ø La personnalité juridique va pouvoir être attribué à des groupements de biens ou de
personnes dès lors qu’ils ont une certaine autonomie. Attention tous les
groupements n’ont pas la personnalité juridique, le critère important est
l’autonomie.

Ø Cela peut être :


§ Les sociétés, qui forment un groupe d’associés, vont créer une personne morale
NB : ne pas confondre société (mot juridique) et entreprise (mot éco)
§ Associations sont des groupements de personnes à but non lucratifs
§ Syndicats
§ Etablissements publiques
• Hôpitaux
• Universités
§ L’état/ les collectivités territoriales
§ ONG/ ONU
§ Partis politiques
§ Groupement de biens (ex. fondations)
§ Les groupements de biens (pas tous = la famille n’a pas de perso juridique)
peuvent avoir une perso juridique -> gérer par une personne physique

=> L'intérêt est que cette personne morale dispose d’une personnalité juridique qui
lui est propre.

NB : Ne pas confondre personnalité juridique et capacité juridique = aptitude à exercer


des droit et des obligations dont on est titulaire
Ø Personnalité juridique -> titulaire de droit
Ø Capacité juridique -> exercice du droit
Ex: un mineur a une personnalité juridique mais n’a pas encore la capacité d’exercer ses
droits.

III. Le droit applicable aux personnes

v Les sources = autorité qui produit de la norme

Ø Source nationale/ interne


§ Source constitutionnelle
• Constitution de 1958
• Préambule de 1946
• DDHC 1789
¨ Garantie les droits de l’homme, les libertés fondamentales
Ø liberté individuelle, principe d’égalité
¨ Ces principes vont avoir une incidence sur le droit des personnes
Ø principe de dignité
¨ Le conseil de constitutionnel est chargé de vérifié que la loi est bien
conforme aux lois constitutionnelles
¨ Ex. loi bioéthique a fait l’objet d’une saisie devant le conseil
constitutionnel pour voir si elle est conforme à la constitution.

§ Source législative
• Prévu par l’article 34 de la constitution
¨ Ce sont des domaines d’importance qui appartiennent au nom de la loi ->
Seul le législateur, le parlement peut intervenir
Ø Domaine de la loi
• Prévu par l’article 37 de la constitution
¨ Domaine réglementaire
• Quand il y a une réforme doit être envisagée pour l’Etat des personnes, il faut
une loi
• La majorité de ces lois sont codifié dans le code civil mais il se peut qu’il y ait
certaines dispositions qui soient contenus dans d’autres codes
¨ ex. code de la santé public, code de l’action sociale et des familles.

§ Source jurisprudentielle
• Le juge ne fait pas qu'interpréter la loi.
• Pour citer une jurisprudence, date + livre + “à affirmer que.”

Ø Source internationale/ européenne


§ Deux grandes organisations européennes
v diffèrent dans le fonctionnement, dans l’objectif
• L’union européenne
¨ Objectif = créer union économique et sociale avec une liberté de
circulation

• Conseil de l’Europe
¨ Objectif = organisation qui s’est donné comme mission d'organiser la
protection des États membres pour protéger l’humain
¨ Elle a un traité qui est la convention européenne de sauvegarde des
droits de l’homme et des libertés fondamentales (Conv. EDH).
Ø Dans l'article 8 = une protection du droit au respect de la vie privée
Ø L'article 2 = aborde le droit à la vie.
Ø En 1974 la France a ratifié (= considère que s’introduit dans l’ordre
normatif interne, devient contraignant, il s’oblige à respecter le traité)
cette convention, elle s’engage à se mettre en conformité avec ce
traité
§ Cela créer plusieurs conséquences :
• Un justifiable français pourra invoquer un article de la
convention devant un juge de droit français.
• Si un justiciable français a épuisé toute les voies de recours en
français et qu’il considère que la juridiction qui été donné par
la justice française viole une disposition de la convention, il est
possible pour lui de faire appel à la cour EDH (Strasbourg). Il va
saisir cette cour en reprochant à la France de ne pas avoir
respecté une des dispositions de la convention par le biais des
décisions qui a été donné par un juge interne.

v Les grands mouvements du droit des personnes

Ø La protection de la personne civile


§ En 1804 = création code civil
• But premier était l’indentification (prénom, sexe…)
• Mais pas très fournit sur le volet protection
• Les barbaries durant la guerre a influencé le besoin de protection tant au
niveau de l’intégrité du corps mais aussi morale.
¨ Une protection du corps humain,
Ø les lois bioéthiques (loi 1994) qui ont posés à la science des questions
nouvelles, des questions éthiques sur la personne physique avec les
évolutions technologiques, sociales, éco…
§ Elles furent révisé le 6 août 2004, le 7 juillet 2011 et une autre qui
a débuté en 2018 et finit en 2021 (loi du 2 aout 2021).
§ Il est prévu des clauses de révision assez régulièrement dû à
l’évolution technologique particulier car présence des états
généraux de la bioéthique qui permettent de consulter la pop
¨ Protection intégrité morale
Ø Loi du 17 juillet 1970 qui introduit la protection de la vie privé dans le
code civil. Cette intégrité va devoir être mise souvent en balance avec
la liberté d’expression, la liberté de la presse -> il faut une conciliation.
¨ Protection des personnes particulièrement vulnérables sous l’effet du
vieillissement de la pop. Personnes dépendantes = vigilance particulière à
avoir.

Ø Mouvement de patrimonialisation du droit des personnes


§ Traditionnelle, le droit des personnes relève de la sphère extrapatrimoniale.
§ Mais on s’aperçoit que le droit des personnes est aspiré par le marché éco, par la
sphère patrimoniale car la vie privée parfois peut avoir une valeur pécuniaire.
Leçon 1 : L’apparition de la personnalité juridique

I. La naissance

A. L’enfant né vivant et viable

1. L’acquisition de la personnalité juridique

v La naissance est le point de départ de la personnalité juridique = l’enfant va être titulaire


de droit et d’obligation.
Ø La condition complète que l’acquisition de la personnalité juridique il faut que
l’enfant soit
§ Né vivant = dès lors qu’on a respiré
§ Viable (pas de critères légaux)
• On retient la jurisprudence « Aptitude à vivre durablement hors de
l’organisme maternel -> le code civil, la loi n’ont jamais définis la viabilité
• C'est le médecin qui conserve une appréciation souveraine pour dire si
l’enfant est viable ou non
• Il a une circulaire du 30 novembre 2001 qui recommande de raisonner en
fonction de critère qui a été donné par l’Organisation Mondiale de la Santé
¨ Préconise donc de reconnaitre la viabilité dès lors qu’un critère est
présent, soit parce que l’enfant a été mis au monde après 22 semaines
d’aménorrhée ou un poids d’au moins 500 grammes.
⚠ Une circulaire permet de donner des éléments d’interprétation d’une
loi mais n’est pas obligatoire.

Ø Cette acquisition est indépendante de la déclaration de naissance que l’on fait


devant un officier d’état civil (OEC).

Ø Ces conditions ne sont pas imposées expressément par le Code civil mais elles se
déduisent indirectement de dispositions particulières dans le Code civil
§ Article 725 -> « Pour succéder, il faut exister à l'instant de l'ouverture de la
succession ou, ayant déjà été conçu, naître viable. »
§ Article 318 « Aucune action n'est reçue quant à la filiation d'un enfant qui n'est
pas né viable. »
§ Article 906 « Néanmoins, la donation ou le testament n'auront leur effet
qu'autant que l'enfant sera né viable ».

2. L’acquisition d’un acte de naissance

v L’enfant qui est né vivant et viable a donc acquis la personnalité juridique au moment de
la naissance et doit être déclaré à l’état civil dans 5 jours de l’accouchement
Ø Art. 55 du code civil : « Les déclarations de naissance sont faites dans les cinq jours
de l'accouchement, à l'officier de l'état civil du lieu. »

v L’établissement d’un acte de naissance n’est pas une condition à l’acquisition de la


personnalité juridique

v Si l’enfant (née vivant et viable), décède très rapidement après sa naissance


Ø On dressera pour lui un acte de naissance et un acte de décès
Ø Article 79-1 alinéa 1 : « Lorsqu'un enfant est décédé avant que sa naissance ait été
déclarée à l'état civil, l'officier de l'état civil établit un acte de naissance et un acte de
décès sur production d'un certificat médical indiquant que l'enfant est né vivant et
viable et précisant les jours et heures de sa naissance et de son décès. »
§ Il pourra obtenir un prénom, un nom de famille, il pourra hériter et établir un lien
de filiation

B. L’enfant mort-né ou/et non viable

1. Absence de personnalité juridique

v A partir du moment, où il manque une des deux des conditions


Ø L’enfant n’acquerra jamais la personne juridique
§ il n’aura pas de nom de famille, de lien de filiation
v autrement dit il ne sera titulaires d’aucun droit
v il n’existe pas sur le plan juridique.

2. L’établissement d’un acte d’enfant sans vie

Le droit a prévu une solution de substitution (par compassion) l'acte d’enfant sans vie.
Ø Article 79-1 alinéa 2 : « A défaut du certificat médical prévu à l'alinéa précédent,
l'officier de l'état civil établit un acte d'enfant sans vie. »
Ø Cette démarche est purement volontaire (à l’indicative des parents) et purement
symbolique, un élan compassionnel du droit
Ø Mais n’attribuera jamais la personnalité juridique.

v Les conditions :

Ø Il faut évoquer la circulaire (instrument pris pour expliquer la législation) du 30


novembre 2001. :
§ Lorsque l’enfant est né vivant mais non viable
§ Lorsque l’enfant est mort-né mais qu’il est viable
v la circulaire n’évoque pas l’hypothèse que l’enfant soit mort-né et non viable

Ø Cette difficulté a donné lieu à une jurisprudence pour affiner la circulaire


§ Contentieux sur la naissance d’un enfant qui est mort-né et non viable
• Les parents se présente devant l’officier de l’état civil, ils énoncent l’article
79-1 alinéa 2 et demande l’établissement d’un enfant sans vie.
• L’officier d’état civil refuse car le cas n’est pas énoncé dans la circulaire.
• Recours de la part de la famille.
¨ Décision de la cour d’appel de Nîmes de 17 mai 2005, qui refuse aussi : « il
s’évince de l’article 79-1 du code civil que pour qu’un acte d’enfant sans
vie puisse être dressé, il faut reconnaître à l’être dont on doit ainsi
déplorer la perte, un stade de développement suffisant pour pouvoir être
reconnu comme un enfant sans vie, [...] en l’état actuel des données de la
science, il y a lieu de retenir, comme l’a fait l’officier d’état civil, le seuil de
viabilité défini par l’Organisation mondiale de la santé qui est de vingt-
deux semaines d’aménorrhée ou d’un poids du fœtus de 500 grammes et
qu’en l’espèce ces seuils n’étaient pas atteints ».

• Pourvoi en cassation des parents : l’arrêt de principe est rendu le 6 février


2008 : «l’article 79-1, alinéa 2 du code civil ne subordonne l’établissement
d’un acte d’enfant sans vie ni au poids du fœtus, ni à la durée de la grossesse,
la cour d’appel, qui a ajouté au texte des conditions qu’il ne prévoit pas, l’a
violé »
¨ La cours de cassation casse l’arrêt de la cour d’appel et elle considère que
la cours d’appel a mal appliqué le droit
v la circulaire induit en erreur car elle a omet la situation où il n’y a pas les deux conditions
v Hiérarchie des normes -> la circulaire doit être en accord avec la loi

Ø L’établissement d’un acte d’enfant sans vie doit être dans le cas où une des
conditions de la circulaire est absente ou les deux.

§ Cette situation peut porter à confusion ->


• établissement d’un acte d’enfant sans vie étrange lors d’un IVG ou mort
précoce (premières semaines).
• Pour certaines personnes, un stade d’évolution suffisante est requis pour être
considéré comme un enfant.
¨ Décret du 20 aout 2008 fait par le gouvernement.
Ø Il va suborner l’établissement d’un acte d’enfant sans vie pour être
dresser seulement s’il y a un certificat d’accouchement.
Ø Ce certificat peut être délivré seulement lorsqu’il recule un corps
formé et sexué.
v Le médecin ne fera donc pas de délivrer des certificats d’accouchement en cas
d’interruption volontaire de grossesse et de fausse couche car on considère que le corps
n’est pas encore formé.

Pour conclure : Avec la jurisprudence permet de donner un acte d’enfant sans vie en cas de
mort-né et viable, de vivant et non viable et de mort-né et viable (mais pas pour interruption
volontaire ou fausse couche
v Les effets

Ø Un acte d’enfant sans vie n’octroie pas une personnalité juridique.


§ acte symbolique

Ø Les conséquences seront limitées = même sans P.J l’enfant pourra :


§ figurer sur le livret de famille,
§ avoir un prénom
§ Mais pas de nom de famille
• le nom permet de démontrer la personnalité juridique
¨ il permet de s’identifier et d’être un sujet de droit.
§ Les pères et mères pourront bénéficier de droit sociaux (congés paternité et
maternité)
§ Ils pourront recueillir le corps de l’enfant et de procéder a des obsèques

II. La conception

v Puisque que la personnalité juridique est donné à la naissance alors l’enfant qui est
simplement conçue = est une chose
Ø Mais il va bénéficier d’une protection particulière

A. La qualification

1. Le principe : l’embryon (8ème semaine) et le fœtus n’ont pas de personnalité juridique

v Le législateur s’est bien gardé de dire directement que l’embryon et le fœtus sont des
choses (trop brutales)
Ø Le comité consultation nationale d’éthique (CCNE)
§ Il a été créé dans le cadre des lois bioéthiques et est chargé d’étudier les
questions éthiques.
§ Il a qualifié dans un rapport, le fœtus est une « personne en devenir » ou « une
personne potentielle » = pas une vrai personne avec une personnalité juridique

v Quelles sont les conséquences ?


Ø Il n’a pas de droit et n’est pas assujettie des obligations
Ø En matière pénale, hypothèse dans laquelle une femme est enceinte et elle est
agressée et entraine la morte in-utero de l’enfant
ð L’auteur de l’accident peut-il être poursuivi pour homicide volontaire ou
involontaire sur la personne de cet enfant simplement conçu ?

§ L’assemblé plénière de la cour de cassation, le 29 juin 2001 : considère qu’il ne


peut pas être puni pour un homicide volontaire ou involontaire
• Homicide = donner la mort à autrui -> autrui doit être obligatoirement une
personne -> vu que l’enfant est mort-né n’a jamais acquis la personnalité
juridique donc n’a jamais été une personne

§ Si Femme enceinte a eu un accident de voiture à cause d’un homme sous ébriété


• Entraine l’accouchement de la femme = l’enfant est né et viable mais suite à
l’accident il décède
• Selon matière pénal homme sera puni pour homicide

Ø Au niveau européen
§ Arrêt de la cours EDH = madame Vo
• Elle se rend chez le médecin car elle est enceinte mais dans la salle d’attente
femme avec le nom ressemblant vient pour se faire retirer son stérilet.
• Le médecin intervertit les deux cas, son intervention provoquera l'arrêt in-
utéro de l’enfant simplement conçu (erreur médicale)
¨ Madame Vo, recherche la condamnation médecin pour ‘’arrêt volontaire’’
mais n’est pas satisfaite.
• Elle convoque la Cour EDH car elle considère que la législation française ne
respecte pas une disposition de la Convention EDH qui est le droit à la vie qui
est protégé par l’article 2.
• La Cour EDH estime que le point de départ du droit à la vie relève de la
marche d’appréciation de la part des états membres.
¨ Il n’est pas souhaitable ni possible actuellement de répondre a la question
de savoir de l’enfant à naitre est une personne au sens de l’activité 2 de la
convention EDH.
Ø La cour EDH n'est pas en mesure de décider s’il y a violation ou pas de
ce droit.

NB : Le rôle de la cour EDH est un raisonnement en deux temps :


Ø recevabilité : situation présente du champ de l’application de la Convention
Ø Est-ce que l’Etat a violé le droit en question, il y a-t-il eut une ingérence ?
§ Si non : l’affaire s’arrête la
§ Si oui : est-ce que cette ingérence peut être évitée

¨ La cour EDH refuse de donner une solution.


Ø En étant européenne, elle recherche la légitimité
Ø Pour ne pas froisser les Etats, lorsqu’il y a des débats sur certains
sujets et qu’il n’y a pas de consensus
§ Elle laisse la marche d’appréciation des Etats. = c’est le cas pour
savoir si l’embryon est une personne.

§ Autre affaire : l’arrêt Parillo contre l’Italie -> 27 août 2015


• Femme Italie qui voulait récupérer les embryons, pour les implantés en elle
alors que son mari est décédé.
• Elle saisit la Cour EDH en argumentant qu’elle à un droit de propriété sur ses
embryons et que ce droit de priorité révèle du champ du premier protocole
de la convention EDH.
• Or le droit de propriété est appliqué sur une chose
ð Convention a refusé de considérer que c’est une chose.

2. Le tempérament : la maxime « infans conceptus »

v L’adage latin :
Ø Cet adage signifie que le
point de départ de la
personnalité juridique dans
certains cas, est le jour de la
conception.
Ø Il est devenu un principe
général de droit par la cour
de cassation par l’arrêt du 10
décembre 1985

Ø Utilité de cette règle :


§ Ex : un homme décédé, il a deux enfants et sa femme en attend un autre de lui.
Lorsqu’il décède sa succession s’ouvre.
• Pour pouvoir un patrimoine -> il faut être une personnalité juridique
• En décédant, on n’a plus de personnalité juridique alors succession de son
patrimoine
§ Seul les perso juridiques vont pouvoir être hérité.
ð le fœtus ne peut pas hériter car pas personne juridique.
Ø Cet adage va pouvoir considérer que l’enfant qui est simplement conçue au moment
de succession soit considéré comme viable (= fiction juridique) = faire comme si
§ Mais il a des conditions :
• 1ère condition : la conception de l’enfant
¨ L’enfant doit être conçue au moment de l’événement qui va déclencher le
droit
Ø L’enfant doit être conçue avant le moment où le mari décède.
Ø Pour savoir s’il est conçue, le code civil a institué une présomption
(=fait de tirer un fait inconnu d’un fait connu) pour calculer la période
légale de conception
§ Du 10e mois au 6e mois qui précède la naissance. Il conçue à
n’importe quel moment durant cette période.
• 2ème condition : l’enfant naisse vivant et viable.
¨ On parle de rétroaction de la personnalité juridique
Ø Il faut que l’enfant ait la personnalité juridique pour qu’on l’a remonte
à la conception.
• ème
3 condition, il faut qu’il y ait un intérêt pour l’enfant.
¨ On ne pourra pas mettre d’obligation pour l’enfant.

§ Arrêt de la 2ème chambre civile constitutionnel du 14 septembre 2017


• Homme décédé en raison d’un accident du travail et épouse enceinte.
• La cours de cassation a reconnu que l’enfant doit être indemnisé de son
préjudice moral du décès de son père (responsabilité civile).
• Elle sera renouvelée en 2020/2021

B. La protection de l’embryon est du fœtus

v L’embryon et le fœtus ne sont pas des choses comme les autres car ils bénéficient d’une
protection bien particulière.

Ø Protection issues de la loi du 17 janvier 1975 (loi Veil) qui autorise l’avortement et
dans son préambule dit que : « la loi assure la primauté de la personne, interdit toute
atteinte à la dignité de celle-ci et garantit le respect de l'être humain dès le
commencement de sa vie » (art. L. 2211-1 CSP).
§ Cette loi est codifiée dans le code de la santé publique.

Ø Lors de l’adoption des lois bioéthiques de 1994, les mêmes éléments ont été restitué
dans l’article 16 du code civil : « la loi assure la primauté de la personne, interdit
toute atteinte à la dignité de celle-ci et garantit le respect de l'être humain dès le
commencement de sa vie »
ð Cet article 16 et la loi Veil opère une distinction car il intègre le mot ‘’et’’
• La primauté de la personne humaine qui est absolue = toutes atteintes
¨ elle bénéficie d’une dignité qui rend impossible une atteinte
• Le respect de l’être humaine dès le commencement du reste de sa vie.
¨ Laisse penser qu'il peut donner lieu à des aménagements.

Ø Le droit va assurer la protection de l'embryon, à la fois in-utéro et in-vitro (en dehors


du corps de la mère > PMA).
1. La protection de l’embryon in utéro (dans le corps de la femme)

v Pour être légale, cette atteinte doit être nécessaire et doit être encadré par le code de la
santé publique.

v Les interruptions de grossesses sont encadrées


Ø Il existe deux types d’interruption de grosses :
§ Interruption volontaire de grossesses (IVG)
• condition de détresse : supprime par la loi du 4 août 2014
¨ l’IVG est possible pour toutes mères qui veulent stopper leur grossesse=
elle n’a plus a montré un état de détresse
• condition de délai : jusqu’à la 12e semaine de grossesse
¨ de nombreuse demande ont été effectué pour étendre ce délai mais
aucune n’a aboutit
¨ si l’interruption est faite après ce délai, on peut être condamné
pénalement
• loi du 26 janvier 2016 a supprimée le délai de réflexion d’une semaine entre
les visites chez le médecin et la conformation écrite
§ Interruption médicale de grossesses (IMG)
• Aucune condition de délai
• Deux conditions où l’IMG peut être fait
¨ Si la poursuite de la grossesse met en péril grave la santé de la mère
¨ S’il existe une forte probabilité que l’enfant à naitre soit atteint d’une
affection d’une particulière gravité reconnue comme incurable au
moment du diagnostic
• Le délai de réflexion d’un mois a été supprimé par les lois bioéthiques
• La femme peut décider de poursuivre sa grossesse à terme ou de l’arrêter
¨ L’IMG n’est qu’une possibilité

2. La protection de l’embryon in vitro

v Quant à la conception
Ø Les embryons ne peuvent être crées in vitro que dans le cadre d’un projet parental
porté par un homme et une femme, de deux femmes ou d’une femme seule.
§ Grâce à la réforme de la loi bioéthique le 2 août 2021, dans le cadre de la PMA,
qui doit répondre à des besoins précis.
Ø Les bénéficiaires doivent être en âge de procréer.
§ Le législateur a renvoyé la détermination de cet âge dans un décret
§ L’agence de la biomédecine (composé d’expert) a fixé les limites à 60 ans pour
l’homme et 42 ans pour la femme.

Ø Lorsque la PMA aura été mise en œuvre au sein d’un couple, le décès d’un des
membres du couple, la séparation du couple ou la révocation de consentement d’un
des deux stoppe l’insémination des embryons.
Ø L’embryon ne peut pas être créé :
§ A des fins de recherche (code de la santé publique article L. 2151-2)
§ A des fins commerciales ou industrielles (code de la santé article L. 21 …,
§ A du clonage = étant le fait de reproduire une cellule adulte, autrement dit elle ne
naît pas par l’assemblage de deux gamètes.
• Le clonage s’étend au clonage thérapeutique ou reproductif (code civil article
16-4 et code de la santé publique article L.2151-1 et 2152-4)
• Le clonage thérapeutique est un délit
• Le clonage reproductif est un crime (contre l’humanité)
NB : clonage reproductif est le clonage seulement pour reproduire aucune fin
thérapeutique, pour soigner

v Quant à l’utilisation

Ø La procréation médicalement assisté présente des taux d’échecs importants


§ Toutes les fécondations ne fonctionnent pas.
Ø Suite à cela, on va créer plusieurs embryons. Mais cette pratique va entrainer une
situation des embryons surnuméraires.
§ Chaque année les bénéficiaires de la procréation médicalement assisté vont être
interrogés pour savoir s’ils maintiennent ou non leur projet parental
• Si oui, on converse les embryons
• Si non ou décès d’un des membres du couple, le couple sera informé que les
embryons surnuméraires pourront faire l’hypothèse de don (CSP, article
L.2141-4), de recherche sur embryons et de destruction d’embryon
ð Ce consentement doit être écrit et après un délai de réflexion de 3 mois.
L’embryon ne pourra jamais faire l’hypothèse de fins de commerces ou de
recherches.

§ Le don :
• Les auteurs du projet parental initial vont pouvoir consentir à donner les
embryons à un autre couple ou à une femme.
• Ce don est anonyme des deux côtés et est gratuit.
• Le couple ou la femme qui reçoit l’embryon devra consentir ce don devant un
notaire : le notaire devra le constater.

§ La recherche sur les embryons :


• Cette recherche est une question largement débattue éthiquement.
• En 1994, les lois bioéthiques a interdit la recherche sur embryons
• Lors de la révision de 2004 de ces lois, le législateur a toujours interdit le
principe mais on autorise dans des cas exceptionnel.
• En la loi du 6 août 2013, la recherche sur embryons est autorité par principe.
• Il faut attendre la loi 26 janvier 2016 = loi de modernisation du système de
santé
¨ Pour autoriser des recherches biomédicales sur des gamètes où des
embryons avant ou après l’introduction dans le corps de la femme.
• Le consentement doit être constaté par écrit et renouvelé après un délai de
réflexion de 3 mois. En tout état de cause, l’embryon ne pourra jamais être
utilisé à des fins commerciales ou industrielles.
• En France, la recherche est très encadrée, elle ne peut avoir comme but que
d’apporter des soins à l’enfant ou d’augmenter l’efficacité de la FIV ou réaliser
un diagnostic préimplantatoire. Le régime applicable est celui impliquant les
personnes humaines.
• Avant la loi du 2 aout 2021, le droit avait soumis la recherche sur les
embryons surnuméraires et les cellules souches embryonnaire au même
régime.
¨ Ce régime été celui de l’autorisation de l’Agence de biomédecine.
¨ La France a pris beaucoup de retard sur la recherche des cellules souches
embryonnaires car régime assez stricte.
¨ La loi du 2 aout 2021 a souhaité assouplir le régime en distinguant la
recherche embryons surnuméraires et la recherche cellule souche
embryonnaire
Ø Recherche embryons surnuméraires est soumis au régime
d’autorisation de l’agence de biomédecine
Ø Recherche cellule souche embryonnaire est soumis au régime de
déclaration de l’agence de biomédecine

§ Destruction d’embryon
• Si l’embryon qui n’est pas pris par un preneur au bout de 5 ans sera détruit
• Si l’embryon qui n’est pas pris par un preneur au bout de 5 ans sera détruit
Leçon 2 : la disparition de la personnalité juridique

I. La mort

A. Un fait juridique involontaire

v La mort est un fait juridique involontaire


Ø La mort est le seul moyen de la disparition juridique. Tant que la personne est
vivante, elle ne peut pas être privée de la personnalité juridique.
Ø Pas de définition ou de critères pour déterminer avec exactitude le moment de la
mort
§ Sauf, dans le cadre d’un prélèvement d’organes post-mortem = le code santé
publique
• Absence totale de conscience et d’activité motrice
• Abolition de tous les réflexes du tronc cérébral
• Absence totale d’une ventilation

v Lorsque la personne est décédée, il faut déclarer son décès auprès de l’officiel de l’état
civil
On peut se reporter de l’article 78/79/80 du code civil

Ø Acte de décès dans un délai de 24 heures


§ Dans l’acte de décès ont retrouve
• Le jour et l’heure du décès
• Le lieu du décès
• Les prénoms, noms, dates et lieu de naissances, profession et domiciles de la
personne du défunt autant qu’il soit connu
• Les prénoms, noms, profession et domicile de ses pères et mères
• Les prénoms et noms de l’autre époux ou partenaires
• Les prénoms et noms, âge, profession et domicile du déclarant
v Effets
Ø Disparition de la personnalité juridique par le décès
§ Dissolution du mariage (code civil article 227)
§ Dissolution du pacte civil de solidarité (code civil article 515-7)
§ Ouverture de la succession et transmission du patrimoine aux héritiers (code civil
article 711)

1. Le suicide

v Absence de sanction
Ø Provocation au suicide d’autrui
Ex. livre suicide mode d’emploi, harcèlement
Ø Non-assistance à personne en péril
NB : attention, les infractions pénales sont d’interprétation stricte

2. L’euthanasie : existe-t-il un droit à mourir ?


Euthanasie : Pratique (action ou omission) visant à provoquer le décès d'un individu atteint
d'une maladie incurable qui lui inflige des souffrances morales ou physiques intolérables.
v Au niveau européen

Ø CEDH, 29 avril 2002, Pretty contre Royaume uni


§ Pretty était atteinte d’une maladie incurable (sclérose en plaque) dont la phase
terminale est engagée.
§ Elle souhaitait que les autorités anglaises prennent l’engagement de ne pas
poursuivre son mari pour homicide en l’aidant à mourir.
§ Le Royaume-Uni ne voulait pas prendre cet engagement
§ A saisi tous les recours possibles mais en vain
§ Elle a donc saisi la cour EDH
• Elle a invoqué l’article de la convention EDH (droit à la vie)
• Son raisonnement était que le droit à la vie contient un corolaire est celui du
droit à mort dans la dignité
• La Cour EDH ne lui donne pas raison car pour elle le droit à la vie ne contient
pas sans distorsion de langage un droit diamétralement opposé que serait le
droit à mourir.

Ø CEDH 19 juillet 2012, Koch contre Allemagne


§ L’épouse de Koch était atteinte d’une tétraplégie complète
§ Elle est représentée par son mari
§ Il a demandé une dose létale pour qu’elle meure
§ Mais refus de l’Allemagne
§ Il a donc saisi la cour EDH
• Argument qui relevé de l’article 8 de la convention EDH (droit au respect de la
vie privé)
• Droit de s’auto déterminer, de faire ses propres choix pour son intérêt
personnel
¨ Il dit que le choix de la date de sa mort relève de la vie privé
¨ La cour EDH considère que le droit de décider que quelle manière et à
quelle moment de sa mort est un des aspects du droit au respect de la vie
privé
¨ La cour EDH constate qu’il n’y a aucun consensus parmi les états membres
du conseil de l’Europe s’il fallait autorité une forme de suicide assisté
=> On peut comprendre que l’interdiction est justifiée
Pas de condamnation de l’Allemagne
Ø Cette cour EDH considère qu’il n’y a de consensus = elle va laisser une marge de
manœuvre importante aux états membres
§ Elle n’impose pas de mettre place de l’euthanasie
§ Elle ne leur interdit pas non plus
§ Dans ces derniers car, dans les pays où l’euthanasie est autorisé (suisse, pays
bas…), la cour EDH exige un cadre très stricte pour encadre les actes et d’être sûr
de la volonté du patient.
NB : Attention la Cour EDH ne condamne pas toujours l'État sauf s’il y a une grave
violation de la Convention non justifiée. Elle fait seulement le droit des personnes
et de la famille.

v Au niveau interne
Ø Le législateur a intervenu à plusieurs reprises sur ce sujet et énonce deux lois :
§ Loi Léonetti du 22 avril 2005, relative aux droits des malades et à la fin de vie.
§ Loi Léonetti-Clayes du 2 février 2016 créant des nouveaux droits en faveur des
malades et des personnes en fin de vie (elle complète la première)
• Toutes les dispositions de cette loi sont intégrées dans code la santé Publique.
Elles ont pour but d'éviter l'acharnement thérapeutique et d’accompagner la
personne afin d’avoir une fin de vie digne.
• Il y a deux grands types de mesures qui sont prévus :
¨ L’arrêt des actes de prévention, d’investigation ou traitements et de soins
de l’article L.1110-5 CSP
Ø Accompagné ou non d’une sédation profonde et continue jusqu’au
décès = droit à l’endormissement
Ø L’article 1110-5-1 stipule, dès que les actes de l’article font sujets
d’obstination déraisonnable, ils ne doivent pas être mis en œuvre.
§ On considère cela lorsque ces actes apparaissent inutiles,
disproportionnés et parce qu’ils ont pour seul but le maintien
artificiel de la vie.
§ On vise aussi bien dans cet arrêt les actes médicaux que
l'hydratation artificielle
Ø Dès 2005, dès lors que l’acte est considéré comme déraisonnable doit
être arrêté.
Ø La loi 2016, a ajouté que cet arrêt de soins peut s’accompagne d’une
sédation profonde et continue pour les personnes dont le pronostic
vital est à court terme et qui sont résistant au anti douleur = le droit à
l’endormissement

¨ Dès 2005 : mise en place de soins palliatifs (ne guérit pas) garantissant le
droit de recevoir des traitements et des soins visant à soulager la
souffrance

Ø Certains médecins étaient parfois réticents à l’idée de donner des


doses peuvent donner la mort = peur d’être poursuivie
Ø La loi de 2016, a autorisé le médecin à mettre en place des
traitements analgésiques, sédatifs pour répondre à la souffrance
réfractaire du patient en phase avancé ou terminale même s’ils
peuvent avoir pour effet d’abroger la vie.
Ø Si le médecin saisi ce traitement, il doit en informer le patient en
premier et recueillir un consentement
S’il n’est pas en état de répondre il doit informer la personne de
confiance, la famille ou les proches.
Ø Il y a une procédure extrêmement stricte -> ces mesures ne peuvent
être mise en œuvre qu’après une procédure extrêmement encadrée =
le but est de recueillir le consentement du patient

v Comment on recueille le consentement du patient ?


Ø S’il est conscient, la décision lui revient : la volonté du patient s’impose sur la
décision du médecin
Ø S’il n’est plus en état d’exprimer sa propre volonté, c’est un collège de médecin qui
va au regard de la situation médicale devoir se prononcer sur l’arrêt ou non des
soins.
§ Plusieurs outils ont été mis en place :
• Les directives anticipées
¨ Mise en place en 2005 par la loi Léonetti et renforcé par la loi 2016
¨ ‘’toute personne majeure peut rédiger des directives anticipées dans le
cas où elle serait un jour incapable d’exprimer ses souhaits’’
¨ Permettent d’exprimer les intentions de la personne qui pourrait se
retrouver dans une hypothèse d’expression impossible de ces souhaits
¨ Ces directives peuvent être révisées ou révoquées à tout moment
¨ Elles sont inscrites sur un registre national qui va conserver l’ensemble
des directives anticipés
Ø Enregistrées soit librement (papier) ou formulaire.
¨ Ces d. a ont une force contraignant c’est-à-dire qu’elles vont s’imposer
aux médecins sauf
Ø S’il y a une urgence vitale le temps qu’on fasse le bilan
Ø Si elles semblent inapproprié au regard de la situation médicale
-> On ne sait pas trop comment le médecin va gérer cela

• La personne de confiance
¨ Toute personne majeure peut désigner une personne de confiance qui
peut être un parent, un proche, le médecin traitant
¨ Cette personne de confiance peut accompagner l’individu dans sa phase
de soin et devra exprimer la volonté de la personne au moment où il sera
impossible pour elle de s’exprimer.
¨ Le témoignage de la personne va primer sur tout autre témoignage.
¨ La désignation de cette personne de confiance doit être écrit et co-signé
par la personne de confiance et il peut être révoqué à tout moment.
¨ La loi ne dit pas si le témoignage de la personne de confiance s’impose au
médecin
Ø S’il n’y a pas de directive anticipé ou de personne de confiance, le
collège de médecin va devoir se rapprocher des proches pour
connaître la volonté du patient.

• Les proches
¨ Que faire quand la famille n’est pas d’accord ?
Ø L’affaire Lambert :
§ Arrêt de juin 2015 de la Cour EDH : Lambert contre France
• La cour EDH a été saisie deux fois par la famille en 2015
• Le médecin avait décidé de d’arrêter les traitements et
l’hydratation artificielle
• Les parents ont invoqué l’article 2 de la convention EDH (droit
de la vie)
• La cour EDH conclu à la non-violation de la convention EDH
¨ Il n’y a pas de consensus entre les états membres sur la
question de la fin de vie
¨ Il y a donc une marge d’appréciation large aux Etat.
¨ La cour considère que les dispositions qui ont été pris par la
loi française du 22 avril 2005 constituent un cadre législatif
suffisamment clair pour encadrer de façon précise la
décision du médecin dans une telle situation.
ð la CEDH n’impose ou n’interdit pas la mise en place d’un suicide assisté = pas
de condamnation de la France

v L’ensemble de ses mesures ne peut être mise en œuvre que lorsque la mort est
imminente et la souffrance réfractaire aux médicaments.
Ø Dans certains territoires il y a un manque de moyens, il y a peu de personnel de soins
palliatifs. La loi prévoit les soins palliatifs mais dans la réalité les moyens ne sont pas
suffisants.
Ø Beaucoup appellent à modifier les mesures proposées

v Lors de la révision de loi bioéthique, il y a eu un refus d’amendement sur la loi sur la fin
de vie.
Ø Pour le gouvernement, les lois bioéthiques et les lois sur la fin de vie doivent être
traitées de manière indépendante.

v En mars 2021, proposition d’un groupe parlementaire minoritaire au sénat prévoyant le


droit de bénéficier une aide active à mourir avec un produit létal.
Ø La condition d’être en phase terminale n’étant plus envisagée. Cet article 1 a été
rejeté et la loi a donc été retirée.
Ø Le gouvernement plaide l’attente, l’évaluation de la loi plus poussée et l’analyse des
points de résistance.
NB : L’association suisse Dignitas, militante pour le droit à choisir sa fin de vie, devait
déposer, mercredi 22 septembre, une requête devant le Conseil d’Etat accompagnée d’une
question prioritaire de constitutionnalité (QPC) afin que le Conseil constitutionnel se
prononce.

II. Le cadavre

A. Le statut du cadavre

v La personnalité juridique prend fin à la mort de la personne.


Ø Si le cadavre n’a pas de personnalité juridique alors il est une chose. On ne donc pas
être poursuivie pour homicide volontaire et involontaire sur un cadavre.
B. La protection du cadavre

v Le cadavre est une chose mais on considère tout de même que pendant un temps il
abrité la personnalité juridique donc il mérite une protection particulière.
Ø Cette protection se trouve dans l'article 16-1-1 du Code Civil : ‘’Le respect dû au corps
humain ne cesse pas avec la mort. Les restes des personnes décédées, y compris les
cendres de celles dont le corps a donné lieu à crémation, doivent être traités avec
respect, dignité et décence’’

1. La sépulture

v Cette protection va permettre la sépulture du défunt.


Ø Toute personne a le droit à la sépulture et de choisir son mode de sépulture.
Ø Si la personne n’a pas évoqué ses choix lors de son vivant, il faudra rechercher la
volonté du défunt.
Ø La jurisprudence prend comme critère les liens affectifs qui unissent les enfants et le
défunt.
§ Il prend en compte le mode de vie, ses habitudes, ses attaches à un territoire
§ A défaut il faut donc désigner la meilleure personne pour désigner la volonté du
défunt

Ø La liberté d’organiser des funérailles contient des limites et ces limites tiennent à la
santé publique, seul deux modes de sépulture sont acceptés :
§ L’inhumation
• a lieu dans un cimentière communale et la commune a comme obligation
d’accueillir l’inhumation de celui ou celle qui est décédé sur son sol.
• Mais l’individu n’est pas obligé d’être inhumé dans la commune où il est
décédé.
• Par exception une personne peut se faire inhumer sur une propriété privée
mais celle-ci doit être hors de l’enceinte des villes à bonne distance des
autres propriétés
§ La crémation
• L’individu peut procéder à une crémation et que les cendres de cet individu
peuvent être conservées
¨ Dans une urne
Ø Cette urne est elle-même inhumé dans une sépulture ou dans un
moment funéraire au sein d’un cimetière.
Ø Dispersées dans un cimetière
Ø Dispersées en plein nature
Ø Il est interdit par la législation français de converser les cendres chez
soi ou de les distribuer

2. L’utilisation du cadavre
v L’utilisation à des fins thérapeutiques
Ø Don d’organes post mortem (don du corps ou organes à des fins thérapeutiques ou
scientifiques)
§ Le prélèvement à des fins thérapeutiques peut être réalisé sur un défunt majeur à
partir du moment qu’il ne s’en est pas opposé de son vivant.
• Le consentement du don d’organe est donc présumé.
• Le refus du prélèvement d’organe doit être donc expressément et
explicitement exprimé du vivant de l’individu.
• Il peut être effectué de deux manières :
¨ il existe un registre national automatisé des refus
¨ le signifier par écrit sur un document et le donner à un proche.
§ Lorsque le défunt est mineur, le consentement n’est pas présumé. Il faudra
chercher le consentement au don de la part des personnes détenant l’autorité
(parents).
§ Lorsque le prélèvement a lieu, le médecin doit constater le décès avec les 3
critères évoqués précédemment.

Ø Don d’un corps à la science


§ Seules les personnes majeures peuvent le faire
§ Le consentement doit être exprimé du vivant

v L’utilisation à des fins commerciales


Ø La cour de cassation a eu à se prononcer sur la licéité de l’utilisation de cadavres à
des fins commerciales
§ Exposition « Our body » = mettre en valeur des véritables coupes humaines
• On a demandé de supprimer l’exposition
• Affaire en saisine d’instance, saisine d’appel -> a interdit l’exposition
¨ Ces dépouilles humaines étaient des citoyens chinois et que les
organisateurs n'arrivaient pas à rapporter la preuve du consentement de
ces personnes après leur mort.
• Pourvoi en cassation par l’expositeur -> rejet
¨ Accord avec la cour d’appel mais fait une substitution de motif argumente
autrement
re
§ Civ. 1 , 16 septembre 2010 : « Aux termes de l’article 16-1-1, alinéa 2, du code
civil, les restes des personnes décédées doivent être traités avec respect, dignité et
décence ; que l’exposition de cadavres à des fins commerciales méconnaît cette
exigence ».
§ La cour de cassation se fonde sur le fait que l’exposition a seulement des motifs
commerciales or il est interdit de faire du commerce avec la dépouilles de
cadavres
• Elle n’interdit donc pas l’exposition à des motifs artistiques, scientifiques
Leçon 3 : Les doutes sur l’existence de la personne physique

Parfois nous sommes face à doute quant à l’existence d’une personne. Le droit va donc
donner les moyens de gérer ce doute :

v L’absence
Ø Elle vise les cas où une personne a cessé de paraître à son domicile ou de sa
résidence sans que l’on ait de nouvelles
Ø Article 112 du Code civil ''lorsqu'une personne a cessé de paraître au lieu de son
domicile ou de sa résidence sans que l'on en ait eu de nouvelles, le juge des tutelles
peut, à la demande des parties intéressées ou du ministère public, constater qu'il y a
présomption d'absence’’

v La disparition
Ø Elle vise l'hypothèse où une personne a disparu dans des circonstances de nature à
mettre sa vie en danger où lorsqu’on est certain que la personne est décédée mais
que son corps n’a pas pu être retrouvé.
Ø On a la certitude ou la quasi-certitude que la personne est morte (exemple : crash
d’avion).

En 1804 quand le Code Civil a été créé, il n’a été prévu que le régime de l’absence et les
catastrophes naturelles, les guerres ont alors créé le besoin d’un régime de disparition. C’est
la loi du 1917 qui vient régler et articuler les deux régimes.

I. L’absence

A. Recherche de la personne

v Si on ne retrouve pas la personne, on va présumer que la personne est en vie.


Ø On va donc défendre ses intérêts.
Ø Lorsque la personne ne donne plus de nouvelle, une enquête judiciaire pourra être
ouverte pour 3 hypothèses :
§ La personne est mineure.
§ La personne est majeure mais protégée
• Elle ne dispose plus de l’entièreté de ces facultés mentales = tutelle/curatelle)
§ La personne est majeure et la disparition présente un caractère inquiétant au
regard des circonstances de la disparition, de l'âge de l’intéressé ou de son état
de santé.
ð Ainsi les enquêtes ne sont pas systématiquement ouvertes. Il se peut que si il
y a une personne majeure est partie de son domicile avec toute ses affaires et
a démissionné = pas de disparition inquiétante.
v Il n’y a pas de délai et la personne va être inscrite sur un fichier ‘’fichier personnes
recherchées’’. Le droit civil intervient afin de gérer les intérêts de cette personne.

B. Présomption d’absence

v La présomption d’absence est une présomption de vie


Ø On fait comme si l’individu est en vie. On va donc attendre que la personne revienne.
Il va falloir protéger ses intérêts patrimoniaux et extrapatrimoniaux.

1. Les conditions de présomption d’absence


Ø La constatation de la présomption d’absence est judiciaire et elle n’est pas
obligatoire.
§ L’objectif de la présomption est de protéger l’absence.
• Or il se peut que cela n’a de grande utilité car le patrimoine de la personne
est vide, il n’a pas d’enfant et pas de proche
Ø Si les proches optent pour une constatation judicaire
§ L’article 112 pose deux conditions
• La personne a cessé de paraitre dans son domicile ou sa résidence. La phase
s’établit par tout moyen = témoignage, facture…
• Les proches n’ont plus de nouvelles
¨ Exclu les non-présences.
=> Il n’y a pas de conditions de délais

2. La procédure

v Requête introduite par les personnes intéressées


§ Proches du présumer absences
• Lien de famille ou non
§ Créanciers
§ Le ministère public

v Juge compétent : le juge des contentieux de la protection (avant le 1er janvier 2020, juge
des tutelles)

v Cette mesure de présomption d’absence va faire l’objet d’une publicité c’est-à-dire que
la présomption d’absence est transmise aux griefs du tribunal judicaire dans le ressort du
quel le disparu est nait.
Ø Ce jugement va être conservé dans le répertoire civil et on l’inscrit dans en marge de
l’acte de naissance de la personne : on veut donc s’assurer qu’autrui a les moyens de
savoir que l’individu est absent
Ø La publicité rend opposable cet état aux autres.
3. Les effets de la présomption d’absence

v Le présumé absent est présumé en vie. Il faut donc gérer les intérêts patrimoniaux et
extrapatrimoniaux.
Ø Effet patrimoniaux
§ Nomination d’un représentant : ils vont être pris en charge en priorité (article 121
du code civil)
• Le conjoint (toujours dans un couple marié) par accord de règles du régime
matrimonial
• S’il n’a pas de conjoint cela peut être un mandataire notamment s’il existait
une procuration = si avant cesser d'apparaître il avait donné procuration à
une personne (procuration bancaire…)
• A défaut de ces 2 personnes, ou pas de mariage/pas procuration, le juge
nommera un représentant judiciaire
¨ Il peut être désigné parmi les parents, les alliés (lien d’alliance) voir toutes
autres personnes qui auraient intérêt à gérer ce patrimoine.
¨ Le juge bénéfice d’une grande liberté de choix
§ Mission du représentant
• Le juge des contentieux de la protection va déterminer l’étendue de la
mission du représentant.
• Le représentant va devoir gérer le patrimoine du présumé absent : acquérir
des biens, en disposer, les céder, les transmettre.
• Le représentant agit pour le présumé absent
§ Cette représentation est soumise à des règles
¨ Il est soumis soit aux règles de la tutelle ou soit aux règles de l’habilitation
familiale.
¨ Ces règles entraînent un contrôle de la part du juge des contentieux de la
protection.
§ La mission du représentant pourra prendre fin soit par son refus soit par le décès
du représentant soit par décision judiciaire

Ø Les effets extrapatrimoniaux


§ En ce qui concerne le couple
• Si le présumé absent est marié, il est considéré comme en vie, le mariage
n’est pas dissout.
¨ Le conjoint ne peut pas se remarier
• S’il est lié par un pacte de civil de solidarité, le pacs n’est pas dissous
§ Concernant les enfants
• On se pose la question de la filiation (rattachement d’un enfant avec ses
parents) et de la présomption de paternité (dans le couple marié, le mari de la
femme est présumé le père de l’enfant)
¨ Le droit accepte de la faire fonctionner la présomption d’absence, si
l’enfant né jusqu’au 10ème mois de la constatation judiciaire.
• Sur l’autorité parentale il y a une disposition de déplacer le blocage
• Le présumé absence reste tenue de verser les obligations alimentaires -> c’est
le représentant qui est chargé de le faire avec le patrimoine de l’absence

C. La cessation de la présomption d’absence

1. Le retour de l’absent

v Si l’absent réapparait ou donne de ses nouvelles, toute personne intéressée pourra faire
la requête devant le juge du contentieux de la protection de mettre fin à la présomption
d’absence. -> parallélisme des formes
Ø Cette requête donne fin à la représentation
v L’individu qui réapparait va retrouver tous les biens qui ont été gérer/acquis par les
représentants dans l’état où il se trouve au jour où il réapparaît.
Ø Il y a peut-être des biens qui ont été vendu, échangés mais aussi des biens acquérir
dans le patrimoine (118 du code civil)
Ø Tous les contrats qui ont été fait lors de la présomption d’absence à l’égard de
l’absent sont opposables

2. Le décès de l’absent

v Lorsque le décès va être établi en raison de la découverte d’un cadavre.


Ø Le décès sera recensé par OEC de la commune où il meurt (Article 78 code civil)
Ø L’acte de décès indiquera le jour, l’heure et le lieu

v Le décès va mettre fin à la représentation -> plus de personnalité juridique donc plus de
patrimoine (succession est ouverte)

v Mais que fait-on des actes conclus par les représentants au nom et pour le compte dans
le présumé absent alors que la personne était déjà morte ?
Ø Article 119 du Code civil
§ Deux hypothèses
• Les droits acquis par des tiers sans fraude durant la présomption d’absence
alors que la personne était décédée demeurent valables.
• Les droits acquis de mauvaise foi par les tiers seront annulés

3. La déclaration judiciaire d’absence

v Plus le temps passe plus l’espoir de que le présumé absent réapparaisse diminue
Ø Plus le droit estime qu’il ne faut sortir de cette incertitude (pour les proches)
§ On fait donc une déclaration judiciaire d’absence
a. La procédure de la déclaration judiciaire d’absence

v S’il y a eu une présomption d’absence


Ø La déclaration pourra être obtenue après 10 ans à compter du jugement qui a
constaté la présomption d’absence

v S’il n’y a pas eu de présomption d’absence


Ø La déclaration pourra être obtenue 20 ans après que la personne est cessée de
paraître au lieu de son domicile ou de sa résidence sans que l’on en ait de nouvelles

v Qui est titulaire de cette action ?


Ø Dans les deux cas, tout intéressé ou le ministère public peuvent intervenir afin de
demander une déclaration judiciaire d’absence

v La demande se fera au juge des contentieux de la protection.


Ø La requête va fait l’objet d’une publicité.
§ Elle devra être diffusée dans des journaux à audience territoriale ou national
pendant 1 an.
§ L’absence ne pourra pas être judiciairement déclarée tant qu’il n’y aura pas eu de
publicités dans les journaux.
§ La publicité sert à s’assurer que le présumé absent s’il y encore en vie, qu’il a été
mis en mesure de savoir qu’une déclaration judiciaire d’absence été effectuée à
son égard
§ Articles 123, 125 et 127 du Code Civil prévoit qu’une fois que le jugement
d’absence a été effectué il doit faire l'objet d'une publicité dans les mêmes
modalités.

b. Les effets
v Article 128 du code civil
Ø Le jugement déclaratif d’absence produit le même effet d’un décès
§ la personnalité juridique cesse, la succession est ouverte et il y a la fin de la
représentation et le mariage prend fin s’il y en a un.
Ø Ce jugement sera inscrit sur les registres de décès et on va inscrire ce jugement en
marge l dans son acte de naissance.

c. L’annulation de la déclaration judicaire d’absence

v Si l’absent réapparait ou qu’il donne des nouvelles, tout intéressé ou le ministère public
pourra demander devant le juge du contentieux de la protection l’annulation du
jugement
Ø Article 129
Ø C’est le procureur qui va porter la demande au juge car la personne n’a plus la
personnalité juridique.
ð Le jugement est donc annulé, cette annulation fera aussi l’objet d’une
publication dans les journaux.

v Pour les intérêts patrimoniaux de celui qui réapparaît


Ø les effets de l’annulation sont plutôt protecteurs de l’ex absent (article 130 du code
civil)
§ L’ex absent retrouvera ses biens dans l’état où il se trouve au moment de son
retour.
• Si ses biens ont été vendus, il en retrouvera les prix des ventes.
• Si ses biens ont été employés pour faire des acquisitions, il retrouvera le
produit de cet emploi.
v Pour les intérêts extrapatrimoniaux de celui qui réapparaît
Ø Les effets de l’annulation sont protecteur des proches.
§ S’agissant du mariage, il restera dissout malgré la réapparition (article 132)

II. La disparition
La disparition est l’hypothèse que dès que la personne est disparue on a presque la certitude
que la personne est décédée.
A. Les conditions de la disparition

v Article 88 du code civil : la disparition va s’appliquer dans deux cas :


Ø Lorsque la personne disparait dans des circonstances de nature à mettre sa vie en
danger
§ Naufrage, incendie, guerre
Ex: individu disparu d’un navire, naufrage, mer agitée à 9°-> Considéré comme
mort.
Ø Lorsque le décès est certain, mais le corps n’a pas pu être retrouvé
§ Avion qui explose en plein vol
B. la déclaration judiciaire de décès
1. La procédure
v Il faut adresser une requête au tribunal judiciaire.
Ø Elle peut être adressée par toutes personnes intéressées ou par le ministère public.

v Le tribunal compétent est celui où la personne est décédée.


Ø Si c’est dans un avion = tribunal du Port d’attache.
Ø Si c’est à l’étranger=tribunal de Paris.

v Le jugement déclaratif de décès est retranscrit sur les registres de décès et il y a une
mention en marge de l'acte de naissance.
2. Les effets

v Le jugement déclaratif de décès produit les effets du décès= perte de la personnalité


juridique, succession ouverte, dissolution du mariage...

v Il va falloir tout de même déterminer le plus précisément la date, heure et lieu du décès.

3. L’annulation de la déclaration judiciaire de décès


Article 92 du code civil : Si le disparu réapparaît postérieurement au jugement déclaratif de
décès, tout intéressé ou le ministère public pourra demander devant le juge l'annulation du
jugement.

Leçon 4 : Le nom et le prénom

L’état des personnes est ce qui définit individuellement un individu dans une société.
Le nom est un ensemble de vocables qui est composé pour chacune des personnes d’un
prénom et d’un nom.

I. Le nom de famille
La législation sur le nom de famille a été réformée par une loi du 4 mars 2002. Cette loi a été
immédiatement réformée par la loi du 18 juin 2003. Ce nouvel ensemble est applicable pour
les enfants nés après le 1 janvier 2005. On a une loi qui a été réformé avant même que la loi
soit rentrée en vigueur.

A. La détermination du nom famille


§1: Transmission du nom de famille par la filiation
1. Avant la loi du 4 mars 2002 relative au nom de famille

v Filiation : lien juridique établit entre un parent et un enfant.

v Quand les enfants ont un lien de filiation avec les deux parents
Ø Les enfants prenaient le nom de père -> règle coutumière
§ Cette législation a été considéré comme discriminatoire selon la CEDH qui est
fondé sur le sexe -> Italie condamné le 7 janvier 2014
• Discriminatoire car elle interdit aux enfants de porter le nom de la mère

2. Après la loi du 4 mars 2002 relative au nom famille (pour les enfants nés après janvier
2005)
v Cette loi a mis fin à la suprématie paternel dans la dévolution du nom.
Ø L’objectif de cette loi est de garantir une liberté de choix entre les parents et de
garantir l’égalité H/F.
Ø Le nom patronymique est devenu nom de famille.

ð La dévolution du nom de famille dépens de la dévolution de la filiation.

a. Lorsque la filiation est établie en même temps

v Cela sera le cas de tout les couples marié et dans certain couple non marié
Ø En cas d’accord :
§ Nom du père
§ Nom de la mère
§ Nom du père+ nom de la mère
§ Nom de la mère + nom du père
• Il faudra une déclaration conjointe faite par les deux parents à l’OEC indiquant
leur choix réalisé. Le choix qui sera fait à un enfant sera applicable pour tous
les autres -> article 311-21 alinéa 1 du code civil
Ø En cas de désaccord des parents
§ Il devra être signalé à l'officier d’état civil par au moins l’un des deux
§ L'enfant prendra le nom du père et celui de la mère selon l’ordre alphabétique.

ð Dans ces deux hypothèse la rémunérée du père a disparue

Ø En l’absence de volonté :
§ L’enfant prendra le nom du père si les deux filiations sont établies.
§ Or bien souvent, le couple n’a pas connaissance de cette loi, ne manifeste aucune
volonté.
§ 82,6% -> nom du père
§ En 2013, une disposition a demandé que sans volonté -> nom père+ mère dans
l’ordre alphabétique
• Mais pas retenue

b. Lorsque la filiation n’est pas établie en même temps

v Pour une partie des couples non marié.


Ø Dans un 1er temps l’enfant prendra le nom de parent qui a établi sa filiation en
premier (bien souvent la mère)
Ø S’il y a un second lien de filiation (parfois jamais établie) qui est établie et lorsque
l’enfant est encore mineur
§ Les parents pourront par déclaration conjointe de l’OEC
• Substituer le nom de parent qui a établi le second lien de filiation a nom de
famille initiale
• Adjoindre les deux noms.
• Si l’enfant a plus de 13 ans, il faudra qu’il donne son consentement.
La loi du 18 novembre 2016 a prévu une il y a une possibilité que le se…
c. Lorsque la filiation est établie à l’égard d’un couple de femmes dans le cadre de la PMA

v 2 aout 2021 depuis la naissance de loi bioéthique.


Ø On ne pouvait pas renvoyer la dévolution du nom aux règles de dévolution du droit
commun qui font référence aux pères et aux mères.
ð Il a été décidé de mettre en place une disposition spéciale

v Les couples de femmes ont recours à la PMA vont donner leur consentement devant un
notaire et devront décider du choix du nom de famille au plus tard au moment de l’acte
de naissance.
Ø Soit le nom d’une des deux
Ø Soit les deux noms de famille adjoint dans l’ordre qu’elles veulent.
Ø En l’absence de volonté : deux noms dans l’ordre alphabétique.
Ø Le garde sceaux a été saisi dans l’été pour permettre…

d. Les règles communes de dévolution du nom

v Circulaire de 2011 : lorsque les deux noms seront accolés, ils seront séparés simplement
par un espace
Ø Avant on avait demandé au OEC de les séparer un double tiré
ð permet de savoir si c’est un nom accolé ou un nom composé (avec un tiré) qui
est un nom de famille unique dans lequel il y a deux vocables

v Lorsque les parents comportent un double nom parce qu’ils auront bénéficiés de la loi du
4 mars 2002 souhaitent faire de même à leur enfant -> nom très long
Ø Père (Tic Tac)/ mère (Dupont Durand)
Ø un nom accolé pour l’enfant (Tic Tac Dupont Durand)
§ Disposition qui prévoit dans ce cas que les parents ne peuvent transmettre qu’un
seul des vocables pour ne pas exagérer la longueur du nom de l’enfant. (ex. tic
Dupont/ tac Dupont…)

v Quand les parents avaient des noms composés, la loi ne dit rien pour ce cas.
Ø Dans le silence de la loi, il y a possibilité de donner les deux noms composé à l’enfant.

v Droit transitoire
Ø La loi du 4 mars 2002 était applicable auprès des enfants nés après janvier 2005,
cependant la réforme a permis une période de droit transitoire qui s’étalait du 1er
janvier 2005 au 30 juin 2006 pendant laquelle les parents d’enfants (de moins de 13
ans) nés avant le 1er janvier 2005 pouvaient demander l’adjonction en deuxième
position du nom de famille du parent qui n’avait pas pu transmettre son nom.

v Le choix offert n’est ouvert qu’une seule fois -> les parents ne peuvent plus revenir sur
ce choix => état civil doit être stable
Ø Arrêt 8 mars 2017
§ Une petite fille qui s’appelait Lola, a vue à sa naissance que la filiation de sa mère
donc elle prit le nom de sa mère.
§ La filiation du père est établie 3 ans après.
§ Le couple a décidé avec un accord d’accoler le nom de la mère et du père.
§ 4 ans plus tard, le couple se marie.
• Ils vont faire une nouvelle déclaration conjointe pour demander que Lola ne
soit que le nom de son père.
• La cour de cassation a rejeté car option est déjà été utilisée.

§2 : La modification du nom de famille

v Le nom de famille est une institution d’ordre public qui permet d’identifier les individus
entre eux et établir un contrôle. -> un nom va donc s’imposer au titulaire.
Ø Le caractère du nom est indisponible -> il est hors de la volonté de la personne =
s’impose.
Ø Le nom va forger la personnalité de l’individu.
§ Par conséquent il y a des revendications pour connaitre la volonté de l’individu.
§ C’est pour cela que la modification est encadrée et est possible dans des
situations particulières
§ Pour la modification, malgré principe de base ne voudrait pas que l’on change de
nom, peut maintenant s’effectuer sous deux conditions afin de laisser plus de
liberté aux individus

1. La modification de la filiation
v La modification de la filiation entraîne la modification du nom de famille.
Ø Si l’enfant est majeur, il faudra demander son accord/ consentement.
Ø L’appréciation de l’âge est faite le jour du jugement et non lors que l’introduction du
nouveau nom.
Ø Arrêt du 5 septembre 2018 (voir séance 3 TD)

a. Modification de la filiation par le sang

v Action en établissement de la filiation


Ø La modification du nom n’est pas automatique.
Ø C’est le tribunal judicaire qui décidera que l’intérêt de l’enfant de porter par
substitution ou par adjonction le nom du parent dont la filiation vient d’être établie
Ø Des fois pas d’intérêt : arrêt du 11 mai 2016
§ Enfant avec filiation père véritable avait été établie
§ Père refusait toute relation avec l’enfant
§ Juge a considéré que ce n’était pas dans l'intérêt de l’enfant
§ Enfant a continué de porter le nom de sa mère

v Action en contestation de la filiation


Ø La modification du nom est automatique
§ S’il n’y a pas de lien de filiation, l’enfant n’a plus d’intérêt à avoir le nom de la
personne qui n’a plus de filiation.

b. Modification de la filiation adoptive

v Il existe deux types d’adoption


Ø L’adoption plénière
§ La personne rompt tous liens juridiques avec sa famille d’origine.
Ø L’adoption simple
§ On vient ajouter une filiation à l’enfant -> la filiation de la famille d’origine reste.

v L’adoption est à l’égard d’un couple qui doit être marié (de sexe différent/de même
sexe) ou une personne seul.
Ø Dans l’adoption plénière
§ En cas d’accord
• Nom de l’adoptant 1
• Nom de l’adoptant 2
• Nom de l’adoptant 1 + nom de l’adoptant 2 ou inversement
§ S’il n’y a pas de volonté des adoptants
• Nom des adoptants accolés dans l’ordre alphabétique
Ø Adoption simple
§ En cas d’accord
• Nom de famille d’origine + nom de l’adoptant.
• Les époux devront choisir lequel de leur nom sera accolé dans la limite d’un
seul nom. La logique étant de ne pas allonger les noms
§ En cas de désaccord ou si il n’y a pas de choix
• L’enfant gardera son nom de famille d’origine + nom de l’un ou autre de
l’adoptant selon ordre alphabétique.
v Exceptionnellement, l’enfant qui a fait l’objet d’une adoption peut demander de
transmettre le nom de l’adoptant à son enfant.

2. Modification du nom de famille sans modification de filiation

v Il existe deux procédures :


Ø Procédure de changement de nom par décret (article 61 du code civil)
§ Pour changer de nom doit justifier d’un intérêt légitime.
• L’intérêt légitime n’est pas définit réellement par le code civil ->il faut donc
s’intéresser à des circulaires
¨ L’intérêt légitime -> souhait d’abandonner un nom qui a une consonance
injurieux, déshonorante, ridicule.
¨ Il est aussi possible de l’intérêt légitime de changer de nom pour prendre
le nom d’un ancêtre illustre ou d’un ascendant ou d’un collatérale
(ancêtre commun) avec jusqu’aux 4èmes degrés (cousin/frère et sœur)
qui risque de s’éteindre.
¨ Le motif d’ordre affectif n’est pas considéré comme un intérêt légitime
sauf pour des circonstances exceptionnelles.
Ø Cas de désintérêt total ou malveillance à l’égard de l’enfant.

§ Le changement de nom n’a pas la même procédure en cas de changement de


filiation ou par décret.
• De nombreux personnes qui ont eu un refus pour le changement de nom
suite à la filiation et qui veulent faire le changement de nom de l’article 61 =
l’un ne peut pas être utilisé par l’autre.

§ Cette demande de changement de nom par décret doit être adressée au Garde
des sceaux et doit indiquer l’intérêt légitime et le nom qu’il souhaite porter.
• Le changement de nom doit faire l’objet d’une publicité au préalable
(journaux).
• Le Garde des Sceaux va ou non autoriser cette demande et le changement
sera validé par décret publié au JO.
• Tout intéressé pourra s’opposé au décret dans un délai de 2mois à compter
de la publication au JO.
¨ Cette contestation sera faite au Conseil d’Etat.
• Le changement de nom sera mis en marge sur l’acte de naissance de son
conjoint et de ses enfants.
• Le changement se fait de droit pour les enfants de moins de 13 ans
¨ S’ils ont plus de 13 ans il faut le consentement.

Ø Procédure de changement simplifié


§ Loi du 18 novembre 2016 : créé a nouvel article du 61-3-1.
• Lorsqu'une personne a acquis un nom étranger inscrit dans un état civil
étranger il peut demander à l'officier d'état civil de changer de nom. C’est
l'officier d’état civil qui procédera au changement de nom et en cas de
difficulté il saisira le procureur de la République.
Exemple : usage d’une lettre non connue, qui empêche de reconnaître l'état
civil étranger

B. L’usage d’un autre nom de famille

v Il ne s’agit pas de changer de nom de famille, mais il y a deux situations dans lesquelles
un individu peut porter le nom d’une autre personne.
§1: L’usage du nom du conjoint (=couple marié)
1. Pendant le mariage
v Le mariage n’entre aucun modification du nom, chacun garde son propre nom.
Ø Il y a une coutume qui autorisait une femme marié d’utiliser le nom de son époux
pendant le mariage.
Ø A l’occasion de la loi du 17 mai 2013 mariage pour tous, il a été introduit un article
225-1 du code civil : « Chacun des époux peut porter, à titre d'usage, le nom de
l'autre époux, par substitution ou adjonction à son propre nom dans l'ordre qu'il
choisit. »
ð Son nom de famille reste son nom d’origine. Cet usage n’est pas obligatoire, il
est seulement un droit. Chaque époux peut décider de faire usage de son
nom de famille de naissance ou soit de son époux/épouse.

Ø Arrêt du 6 février 2001


§ L’administration fiscale avait envoyé un avis d’imposition à Agathe sous le nom
de Mme Hervé. Elle n’a donc pas payé les impôts car elle ne veut pas être
représentée par le nom de son mari.
§ La loi fait obligation à l'État de désigner les citoyens par leur nom de famille.
• Loi du 4 aout 2014 -> égalité entre femmes et hommes qui précisent que les
correspondances des autorités administratives sont adressées aux usagers
sous leur nom de famille sauf demande expresse de la personne concernée
du nom d’usage.
• La cour de cassation considère qu’un acte de poursuite fiscale adressé à une
femme sous le nom de son mari est nul. Elle a rejeté le pourvoi du service
d’imposition

2. A l’issue de la dissolution du mariage


v Par décès
Ø Lors du décès d'un époux, l’autre peut continuer d’utiliser le nom de ce dernier.

v Par divorce
Ø Article 264 du code civil
Ø Prévoit que chacun des époux perdra au moment du divorce le nom de se conjoint.
Ø Cette perte s’opère de plein droit
§ Automatique
§ Pas inscrite dans la convention de divorce
Ø Exception : l’un des ex époux va pouvoir continué de faire l’usage de nom de l’ordre
soit par qu’il a été autorisé par l’autre ex conjoint
§ Il faut un accord exprès
• Accord qui énonce expressément son autorisation.
• Cet accord peut avoir une limite temporelle
¨ Ex. jusqu’à que les enfants devient majeures
• Une limite matériel = utilisation de nom dans certains domaines
¨ Ex. vie professionnel
§ L’accord est définitif, ne peut plus être révoqué sauf
• Deux hypothèses en jurisprudence
¨ Celui qui a eu l’autorisation fait un usage abusif de ce nom
Ø Dépasse les limites fixées dans l’accord
Une femme a utilisé le nom de son ex-mari pour avoir prestation indue
(escroquerie)
¨ Ou lorsque l’ex époux/épouse se remarie
Ø Soit il a été autorisé judiciairement
§ Le juge qui va prononcer le divorce (juge aux affaires familiales) va autoriser l’ex
époux/se va autoriser l’usage du nom de l’autre époux
• Il faut qu’il soit un intérêt particulier pour lui ou pour ces enfants.
Ex. le juge autorise lorsque l’époux avait une certaine notoriété
Lorsque l’époux/épouse veut garder le même nom que ses enfants jusqu’à qu’ils
deviennent majeures
• Jurisprudence qui commence à daté -> suite à l’évolution des mœurs les juges
peuvent ne plus trouver un intérêt particulier
§2 : L’usage du nom du parent qui n’a pas transmis le sien
v L’enfant peut ajouter à son nom de famille, à titre d’usage, le nom de celui de ses
parents qui ne lui a pas transmis le sien
Ø Loi du 23 décembre 1985
§ L’enfant aura le nom de son père et pourra prendre comme nom d’usage celui de
sa mère
§ Puis loi du 4 mars 2002
•Rend moins utile le fait de donner le nom de celui de ses parents qui ne lui a
pas transmis le sien car on peut maintenant donner les deux noms des
parents accolés
¨ Mais la loi n’est pas abrogée
Ø Pour les enfants nés après le 1er janvier 2005
§ Loi utile pour les enfants qui n’ont pas eu les deux noms des
parents
Ø Pour les enfants nés avant le 1er janvier 2005
§ Loi utile car la loi de 2002 de s’applique pas
v La demande peut être faite par un enfant majeur et pour un enfant mineur par le biais
des parents (accord des deux parents)

v Il n’est pas possible de cumulé les noms d’usages


Ø Une personne ne peut pas cumuler le nom de sa mère et le nom de son mari
§3. La différence entre le nom d’usage et le nom de famille

v Le nom d’usage consiste seulement à utiliser le nom et non à en être titulaire.


Ø Sur les actes d’état civil (registre naissance, décès, mariage), seul figure le nom de
famille.
Ø Sur les documents administratifs comme la carte d’identité/passeport peuvent
figurer les noms d’usage.
v L’usage est strictement personnel, il s’éteint avec la mort, il est intransmissible.
Ex. une personne a comme nom de famille le nom de son père, elle prend comme nom
d’usage le nom de sa mère. A sa mort, elle transmettra à ces enfants seulement son nom
de famille donc le nom de son père

C. Le régime du nom de famille


§1. L’indisponibilité du nom de famille
v Le nom est indisponible, le titulaire ne peut pas en disposer librement
Ø Aspect ordre public = état doit nécessairement identifier les individus
Ø Toutefois il y a tout de même un mouvement qui se développe et qui tend à faire du
nom un attribut de la personnalité
§ Le droit a autorisé l’utilisation du nom à des fins commerciales ou à des fins
littéraires par le titulaire lui-même soi par d’autres

1. L’utilisation par le titulaire lui-même

v Le titulaire va pouvoir utiliser son nom à des fins commerciales


Ø Soit pour désigner une société
§ Cette utilisation va conférer au nom une valeur patrimoniale
• Le nom ne sera plus seulement un élément de la personnalité = extra
patrimoniale mais a une valeur commerciale
• On a autorisé a des personnes physique a donné leur nom de famille a une
personne morale
• Ex. droit des sociétés
¨ Arrêt du 12 mars 1985 de la chambre de commerciale de la Cour de
cassation
Ø Les frères bordas à donner leur nom a une société de livre
Ø Les frères ont décidés de vendre cette société mais au moment de la
vente ils disent que la société ne peut plus porter le nom
§ -> mais les acquéreurs voulaient ce nom pour bénéficier de la
notoriété -> est ce qu’une personne morale peut continuer à
porter un nom de famille ?
§ La cour de cassation considère que le nom de famille est « un signe
distinctif qui s’est détaché de la personne physique qui le porte,
pour s’appliquer à la personne morale qu’il distingue, et devenir
ainsi un objet de propriété incorporelle »

Ø Soit un produit
§ Il est possible de donner son nom à son produit et de lui donner une exclusivité

2. L’utilisation par des tiers

v Une personne qui ne porte pas le nom de famille peut utiliser ce nom à des fins
commerciales ou à des fins littéraires.
Ø Le titulaire du nom peut se défense sur des atteintes du tiers

a. A des fins commerciales

v Ce tiers fait l’usage de la liberté du commerce et de l’industrie


Ø Cette liberté d’utiliser un nom ne pourra être restreinte que si l’on rapporte la preuve
qu’elle porte un préjudice pour le nom de famille.
§ Ce préjudice existe lorsqu’il y a un effet de confusion dans l’esprit du
consommateur
• Cette confusion est dotant plus importante quand le nom est célèbre ou
illustre.
Ex. le nom de famille Dupont est très connu -> cela peut créer une confusion
Ex. une avocate veut nommer une société Dupont-Moretti -> ce dernier ne va pas
vouloir

b. A des fins littéraires


v Si l’œuvre est présenter comme biographique, dans ce cas la personne va défendre
davantage sa vie privée plutôt que son nom.
v Si l’œuvre est présent comme une fiction, l’auteur exerce une liberté d’expression
Ø Cette liberté ne pourra être restreinte qu’à partir du moment où elle cause un
préjudice à celui qui porte un préjudice à celui qui porte un nom de famille
§ Préjudice s’il y a une assimilation complète entre le personnage et celui qui porte
véritablement le nom
§ Ou si l’auteur a donné un caractère ridicule, grotesque, odieux, humiliant et qui
peut entacher la considération ou l’honorabilité du titulaire du nom

Ex. monsieur et madame Bidochon ont demandé la suppression de la BD les


Bidochons mais la Cour de paris a refusé.

§2. L’imprescriptibilité du nom de famille


v La prescription est la conséquence sur l’effet du temps sur l’acquisition d’un droit
(prescription acquisitive) ou sur la perte d’un droit (prescription extinctif)
Ø Le nom de famille est dit imprescriptible -> il n’est pas sujet a une prescription
acquisitive ou une prescription extinctif.

v La jurisprudence a pourtant aménagé ce principe


Ø Civ., 1re 15 mars 1988, n° 85-17162
§ Un homme qui s’appelait Yves Sainte Catherine avait demandé une action en
rectification du nom (faute d’orthographe) pour récupérer une particule qui s’est
perdu par un officier d’état civil -> 1860
§ La cour d’appel explique qu’elle refuse l’action en rectification car elle considère
que depuis 1860, il n’y a plus aucun membre de la famille a porté la particule ->
montre que la famille a refusé à celle-ci
§ La cour de cassation casse arrêt de la cour d’appel : le nom ne se perd pas par le
non usage -> il est imprescriptible.
• Mais elle poursuit qu’il est donc possible qu’il y ait une prescription
acquisitive à partir du moment qu’il y a eu une possession loyale et prolongé
d’un nom.
• Mais elle rejette bien la prescription extinctive
ð Il peut donc reprendre la particule s’il le souhaite (correction matérielle).
Ø Civ., 1re 25 mai 1992, n° 90-13613 90-16064
§ Lors de la révolution, il y a la perte de la particule par les ancêtres.
§ La cour de Cassation va faire évoluer la question avec ce jugement et dit
• « Mais attendu que la possession loyale et prolongée d'un nom est propre à
conférer à l'individu qui le porte le droit à ce nom ; que si elle ne fait pas
obstacle à ce que celui-ci, renonçant à s'en prévaloir, revendique le nom de ses
ancêtres, il appartient alors au juge, en considération, notamment, de la
durée respective et de l'ancienneté des possessions invoquées, ainsi que des
circonstances dans lesquelles elles se sont succédé, d'apprécier s'il y a lieu
d'accueillir cette revendication »
• Ce n’est pas le titulaire qui choisit son nom mais c’est le juge qui décide de ce
choix
¨ Il compare les durées respectives des concessions invoqués (pendant
combien de temps la particule a été utilisé, pendant combien de temps
elle a été abandonné et dans quelle conditions était-elle utilisés)

II. Le prénom

A. La détermination du prénom

v Il existait une loi qui est une loi du 11 germinal de l’an 11 (1803)
Ø Napoléon imposait aux parents de choisir le prénom dans le calendrier ou parmi les
personnages illustres de l’histoire
Ø Cette vielle disposition a été largement assouplie par la jurisprudence et par la
circulaire administrative
§ Mais il faut atteindre une loi 1993
• Article 57 du code civil qui prévoit que les parents qui choisisse librement les
noms des parents. -> Il s’agit d’une prérogative de l’autorité parentale.
• Cette liberté de choix du prénom est une liberté qui est garantie par la
CourEDH
¨ Elle a affirmé que la liberté des parents de choisir le prénom de leur
enfant est une liberté qui est rattaché au droit de la vie privé des parents

v Procédure
Ø Celui que déclare l’enfant, bien souvent les parents, il informe l’OEC du prénom de
l’enfant (jusqu’à 4 prénom)
Ø N’importe quel prénom peut être utilisé -> pas de hiérarchie.
Ø L’OEC sera tenu de retranscrire les prénoms même s’il pense que les prénoms sont
contraires à l’intérêt de l’enfant.
§ Mais il peut faire des démarches s’il trouve que le prénom contraire à l’intérêt de
l’enfant.
• Contrôle a posteriori = après les avoir inscrit sur l’acte d’ état civil
• L’OEC en avise le procureur de la République
¨ Si le procureur trouve qu’il n’y a d’intérêt il ne se passe rien.
¨ Si le procureur est d’accord avec l’OEC, il peut saisir le JAF.
Ø Le JAF qui décide si le prénom est conforme à l’intérêt de l’enfant
§ Si oui, il enjoint des parents de changer le prénom de l’enfant et
s’ils ne veulent pas -> le JAF le fait lui-même.
§ Toutes les voies de recours sont possible (cour d’appel/cour de
cassation)
v Exemple :
Ø Arrêt de la cour de cassation -> 15 février 2012 = prénom Titeuf
Ø Les noms pas triste et joyeux ont été refusés par leur caractère fantaisiste
Ø Prénoms Nutella/ Mbappé
Ø Prénom accepté
§ Prénom Mégane avec nom Renaud -> la cour d’appel le modèle de voiture
n’existera plus
§ Prénom cantat

v Une circulaire qui date depuis 2014 rappelle que le prénom doit être conforme à
l’alphabet romain et à la structure fondamentale de la langue française
Ø Dans la langue française, il n’y a que certaines voyelles/consones diacritiques car la
constitution française dit que la république française est une et indivisible
Ø La langue française est la seule langue applicable et donc au sein des administrations
les langues régionales sont interdites
§ Affaire : parents breton ont donné à l’enfant le prénom -> Fañch -> tilde pas dans
la langue
• Cour d’appel de renne a infirmé la décision de la juridiction de première
instance
¨ Depuis une loi qui est une loi relative à la protection patrimoniale des
langues régionales et à leur promotion a souhaité clarifié les choses qui
permettent aux parents de choisir un prénom qui respecteraient les codes
dans la langue régionale en question.
¨ L’article a été retoqué avant sa promulgation par le conseil
constitutionnelle, le 21 mai 2021
Ø Il l’a déclaré contraire à la constitution car il impacter le caractère
indivisible de la constitution

B. La modification du prénom

v La modification en raison d’une adoption (plénière (article 357 alinéa 7 du code


civil)/simple (article 361)

v La modification en raison de l’acquisition de la nationalité française


Ø Loi de 1972 qui permet de franciser le prénom
§ Traduire un prénom étranger ou le modifier pour qu’il perde sa consonance
étrangère

v La modification justifiée par un intérêt légitime (article 60 de code civil)


Ø Toute personne qui justifie un intérêt légitime peut demander d’ajouter un prénom,
changer de prénom, supprimer un prénom et de changer l’ordre des prénoms
Ø Circulaire de 2017 qui va dresser un inventaire de ce qui est déjà un intérêt légitime
(mais pas limitatif)
§ Usage prolongé d’un prénom
• « prescription acquisitive »
§ Motif lié à un changement sexuel
§ Motif religion
§ Mais il ne peut pas s’agir d’une simple convenance personnelle

v La demande de changement
Ø Est formulé par la personne qui désir changer de prénom
§ Seule si majeur
§ Par le biais des représentants légaux (souvent parents) si mineure
Ø Faite par l’OEC du lieu de résidence ou du lieu de naissance
§ Il ne s’agit pas d’une procédure judiciaire ou par décret -> assouplissement de la
procédure
• Assouplissement provient de la loi du 18 novembre 2016 sur la modernisation
de la justice
¨ Avantage : permet de désencombré les juridictions judicaires
¨ Inconvénient : la disparité d’appréciation
§ A partir que l’OEC accède à la demande
• S’il considère qu’il y a un intérêt légitime = changement de prénom
• S’il considère ne revêt pas un intérêt légitime -> saisi le procureur de la
république
¨ Le procureur soit il s’oppose pas au changement = il demande à l’OEC
d’opérer le changement
¨ Soit le Procureur République considère qu'il n’y a pas d'intérêt légitime, il
s’oppose au changement
Ø La famille pourra donc le demandeur pourra saisir le juge des affaires
familiales (jaf)
Leçon 5: Le sexe

v La notion du sexe repose sur plusieurs éléments


Ø Eléments objectif du sexe
§ Sexe anatomique : l’apparence des organes génitaux externes
§ Sexe chromosomique (le sexe génétique : XX chez la femme, XY chez l’homme)
Ø Elément subjectifs du sexe
§ Le sexe psychologique
• Le sentiment d’appartenir au sexe féminin ou masculin
§ Le sexe psychosocial
• le fait de se comporter, d’adopter les stéréotypes du sexe féminin ou du sexe
masculin -> Notion de genre.

ð La plupart du temps ces éléments convergent vers le sexe masculin ou


féminin.

v Pourtant il y a deux hypothèses qui aujourd’hui viennent troubler les catégories sexuelles
par le droit (construction binaire)
Ø La première réalité c’est celle ou un individu n’appartient en réalité ni au sexe
féminin ni au sexe masculin.
§ La loi bioéthique a mis un nom sur cette réalité : les individus qui font l’objet
d’une variation du développement génital
• 1 à 4% de naissance.
• Cela concerne l’aspect anatomique ou l’aspect génétique.
• Les composants biologiques et psychologiques différent entre elles--> on
parle de transsexualisme.
¨ Mais le transsexualisme est adossé à une pathologie mais il est
maintenant sortir de l’ordre du syndrome (2010).
¨ On parle aujourd’hui de transgenre.

I. La mention du sexe sur les actes de l’état civil

Section 1. La détermination du sexe sur les actes de l’état civil


v La mention du sexe dans l’acte de naissance est obligatoire, c’est un élément
d’individualisation de la personne -> article 57 de code civil. Le système français est sur
un système binaire.

Section 2. L’indétermination du sexe sur les actes de l’état civil : le « sexe neutre »

v Il s’agit ici d’aborder la question de la variation du développement génitale


Ø Anciennement de la question des enfants intersexes
§ L’enfant est ni de sexe masculins ni du sexe féminins.
v Pas grand-chose n’est prévu dans les textes
Ø L’enfant doit faire l’objet de rattachement à l’un au l’autres des sexes
§ Il est donc conseillé aux parents de demander au médecin qu’elle sera l’évolution
la plus prévisible.

v La loi bioéthique du 2 aout 2021 a introduit un élément qui permet d’assouplir mais pas
réellement de répondre à la question
Ø Aliéna dans l’article 57
Ø Elle prévoit que lorsqu’à la naissance de l’enfant, il est médicalement impossible de
déterminer le sexe de l’enfant
§ Le procureur de la république pourra autoriser d’OEC à ne figurer
immédiatement le sexe sur l’acte de naissance de l’enfant
• Les parents auront un délai de trois mois pour procéder à des expertises
médicales pour permettre de constater médicalement un sexe et de l’inscrire
sur l’acte de naissance.
• Délais de trois mois est un délai court -> il n’est pas envisageable de faire des
opérations ou des traitements
¨ Pas objectif recherché par la loi = souhaite seulement poser une
distinction qui n’est pas évidente dès la naissance
Ø Ce ne sont pas les parents qui vont choisir le sexe inscrit dans l’acte mais c’est bien
les médecins qui vont constater médicalement le sexe du bébé.
Ø Elle ne permet tout de même pas de donner une réel solution mais c’est une avancé
§ Avant il n’y avait qu’une seule circulaire qui retarder l’inscription du sexe
• Le caractère normatif de la circulaire est largement remis en cause.
Ø Loi bioéthique vient modifier l’article 99 du Code Civil
§ Ouvre à cet enfant une action de rectification du sexe et du prénom.
• Enfant de venu majeure ou enfant mineure par le biais de représentants
légaux.
• Cette action en rectification est beaucoup plus souple qu’une action en
changement de sexe.
¨ Cette action n’est pourtant pas une action suffisante
Ø On passe de femme à homme ou inversement mais pas de possibilité
d’être les deux.

ð Elle ne permet pas réellement de répondre à la revendication du sexe neutre


ou du troisième sexe
v Jurisprudence : cette question du sexe neutre ou du troisième sexe a été posé à la Cour
de cassation : Civ., 1re, 4 mai 2017, 16-17.189
Ø Une personne avait été déclarée du sexe masculin à la naissance
Ø Mais qui présente une variation du développement génitale.
§ Il demande donc une rectification de son sexe -> sexe neutre.
• La Cour de cassation rend son arrêt et ne rend pas droit à la demande de
cette personne.
¨ L’identité sexuelle provient de la vie privée qui est protégé par l’article 8
de la CEDH. Mais cette atteinte à la vie privée va être légitimée par
l’intérêt de l’ordre public.
¨ Cette affaire a été portée devant la cour EDH en 2020 -> décision pas
encore rendu

II. La modification de la mention du sexe sur les actes de l’état civil

v Les personnes transgenres née de sexe féminin et qui souhaiterait appartenir à un sexe
masculin ou inversement = dysphorie de genre

Section 1. Avant la loi n° 2016-1547 du 18 novembre 2016 sur la modernisation de la


justice XXIe siècle

v Cette loi est venue fondamentalement modifier la législation du changement de sexe


Ø Jusqu’en 1992, la Cour de cassation s’opposait fermement à la modification du sexe
juridiquement.
Ø Le fondement juridique qui été retenu était l’indisponibilité de l’état des personnes
§ Mais médicalement la modification de sexe était possible.
• Mais cela veut dire que la personne se présentait avec toute la personne d’un
sexe mais que sur son acte de naissance qu’il y avait un autre sexe.

v Saisine du CEDH : 25 mars 1992 B contre France


Ø La CEDH condamne la France au motif que le refus de modifier le sexe sur l’acte
d’état civil est contraire au droit à la vie privé et aux droits au respect de l’individu
§ La France avait donc deux solutions
• Supprimer la mention de sexe sur les actes d’état civil -> plus d’identification
• Accepter la modification du sexe
§ La France opte pour la seconde solution car la première aurait eu un coup
financier très important
• On retrouve donc la cour de cassation dans un arrêt de l’assemblé plénière du
11 décembre 1992
¨ 4 conditions cumulatives pour la modification du sexe
Ø : « lorsque, à la suite d'un traitement médico-chirurgical, subi dans un
but thérapeutique, une personne présentant le syndrome du
transsexualisme ne possède plus tous les caractères de son sexe
d'origine et a pris une apparence physique la rapprochant de l'autre
sexe, auquel correspond son comportement social, le principe du
respect dû à la vie privée justifie que son état civil indique désormais
le sexe dont elle a l'apparence ; que le principe de l'indisponibilité de
l'état des personnes ne fait pas obstacle à une telle modification ».

• La jurisprudence aborde le sujet dans deux arrêts de la première chambre


civile de la Cour de cassation les 7 juin 2012 et 13 février 2013 :
¨ Civ., 1re 7 juin 2012, n°10-26.947) ; Civ., 1re 13 février 2013
Ø La personne doit établir, au regard de ce qui est communément admis
par la communauté scientifique, la réalité du syndrome transsexuel
dont elle est atteinte : la communauté juridique se réfère donc
expressément à la communauté scientifique
Ø le caractère irréversible de la transformation de son apparence
§ (traitement chirurgical >> impossibilité de revenir en arrière)

ð A ces conditions, on trouve ainsi un équilibre entre d’un côté les impératifs de
la sécurité juridique et de la sécurité des personnes et de l’autre la vie privée
des personnes qui leur permettent de se présenter au monde comme elles le
souhaitent.

• Mais la Saisine de la Cour de cassation, CEDH rend un autre arrêt


¨ La CEDH considère que soumettre le changement de sexe au caractère
irréversible du changement est encore une fois contraire au droit du
respect de la vie privée de la personne
Ø Les opérations de changement sexuel entrainent la stérilité
Ø Autrement dit la France place l’individu dans un dilemme
§ Soit de vivre sous le sexe qu’il ressent renoncer à avoir des enfants
§ Soit de vivre avec la possibilité d’avoir des enfants mais de vivre
sous le sexe avec lequel il ne se sent pas lui-même
• Mais la CEDH ne condamne pas la France car le législateur va
modifier la législation par une loi du 18 novembre 2016

• CEDH : 6 avril 2017, Garçon et Nicot c/ France


¨ « Le rejet de la demande des requérants tendant à la modification de leur
état civil au motif qu'ils n'avaient pas établi le caractère irréversible de la
transformation de leur apparence, c'est-à-dire démontré avoir subi une
opération stérilisante ou un traitement médical entraînant une très forte
probabilité de stérilité, s'analyse en un manquement par l'État défendeur
à son obligation positive de garantir le droit de ces derniers au respect de
leur vie privée »
Section 2. Après la loi n° 2016-1547 du 18 novembre 2016 sur la modernisation de la
justice XXIe siècle

Le législateur française avait anticipé cette condamnation et a donc modifié sa législation

A. Les conditions

v Article 61-5 du code civil : « Toute personne majeure ou mineure émancipée qui
démontre par une réunion suffisante de faits que la mention relative à son sexe dans les
actes de l'état civil ne correspond pas à celui dans lequel elle se présente et dans lequel
elle est connue peut en obtenir la modification. »
Ø Une personne mineure ne peut pas changé de sexe.

v Il faut que cette personne ramène un faisceau d’indice qui prouve qu’elle ne se présente
pas aux autres selon le sexe qui lui est assigné sur son acte d’état civil
Ø Les principaux de ces faits, dont la preuve peut être rapportée par tous moyens,
peuvent être :
§ Qu'elle se présente publiquement comme appartenant au sexe revendiqué
§ Qu'elle est connue sous le sexe revendiqué de son entourage familial, amical ou
professionnel
§ Qu'elle a obtenu le changement de son prénom afin qu'il corresponde au sexe
revendiqué

v Article 61-1 du code civil « Le fait de ne pas avoir subi des traitements médicaux, une
opération chirurgicale ou une stérilisation ne peut motiver le refus de faire droit à la
demande »
Ø Une personne peut donc obtenir un changement de sexe sur l’acte d’état civil alors
même qu’elle n’est pas effectué une opération médicale et chirurgicale

B. La procédure

v La demande qui est une requête doit être adressée au tribunal judiciaire du lieu de
naissance ou de résidence.
Ø L’audience a lieu en Chambre du conseil -> à huit clos = confidentiel
v La demande de changement de sexe peut s’accompagner d’une demande d’un
changement de prénom.
Ø Si le tribunal judicaire accepte cette demande, la mention de changement de sexe
sera inscrite en marge de son acte de naissance de l’intéressé mais aussi sur celui de
son conjoint ou des enfants mais seulement s’il le souhaite.

ð Cette requête n’est que facultative

C. Les effets

v Sur le couple
Ø Le changement de sexe n’aura aucune incidence sur l’union du couple
§Depuis 2013, le mariage peut être conclu pour les personnes de même sexe ou de
sexe différent
§ Depuis 1999, le pacte est possible pour les personnes de même/différent sexe
Ø Mais libre choix au conjoint de se séparer ou de divorcer

v Sur la filiation
Ø Article 61-8 du code civil «La modification de la mention du sexe dans les actes de
l'état civil est sans effet sur les obligations contractées à l'égard de tiers ni sur les
filiations établies avant cette modification. »
Ø Pourquoi ? Jugement qui permet de changer de sexe est un jugement constitutif
§ Il n’est pas rétroactif = le changement de sexe est acté seulement au moment où
est prononcé le jugement
§ On ne modifiera pas l’acte de naissance de ces enfants.

Ø Pour les enfants nés après


§ Le code civil ne parle pas de la possibilité de des enfants nés après
• Arrêt de Montpellier
¨ Un homme qui a obtenu un changement de sexe
Ø homme juridiquement une femme
¨ a eu un enfant avec son épouse
Ø Demande dans l’acte de naissance de l’enfant qui était né soit inscrit
comme co-mère
¨ La Cour d’appel avait considéré que lorsqu’il y a une filiation maternelle
Ø Il n’y en a qu’une = il est interdit d’avoir une double filiation
maternelle
Ø Elle pourra être déclarée comme parent biologique
§ Le ministère public et les parents se pourvoi en cassation
• La Cour de cassation va casser l’arrêt de la cour d’appel
• La cour de cassation dit que la loi française ne permet pas de
désigner dans les actes d’état civil, le père ou la mère de
l’enfant comme parent biologique
¨ CEDH saisi
Thème 3 : Les attributs de la personnalité

v Ces droits de la personnalité sont des droits extrapatrimoniaux, ils ont un régime qui leur
est propre.
Ø Ce sont à l'origine des droits qui n’ont pas de valeur pécuniaire.
Ø Comme ils n'ont pas de valeur pécuniaire
§ Ils sont incessibles
• Pas être venu, faire l’objet d’une cession
§ Ils sont insaisissables
• Ils ne peuvent pas faire l'objet d’une saisie
§ Ils sont intransmissibles
• Pas transmis aux héritiers

v Le régime juridique est celui de l’extra patrimonialité même si celui est absorbé par la
patrimonialité

Leçon 6 : Les droits de la personnalité : le respect de l’intégrité physique

v Les dispositions qui sont relative à la protection du corps humaines sont issues des lois
bioéthiques de 1994, révisé en 2004,2011 et 2021 -> article 16.
Ø Ces dispositions sont d’ordre publique = impossible d’y déroger.
Ø Dans l’article 16, le code civil protège la dignité de la personne.
§ Les articles qui suivent l’article 16 sont des déclinaisons sur la protection de la
dignité de la personne.
§ En 1994, le Conseil Constitutionnel a déclaré
• Que le principe de dignité de la personne avait une valeur constitutionnelle
• Que l'inviolabilité du corps humain et la non-patrimonialité du corps humain
proclamés dans l'article 16-1 sont des mécanismes qui permettent de garantir
cette dignité
¨ Eux, ne sont pas à valeur constitutionnelle
• Ce principe de dignité interroge car il est très difficile à définir
¨ Car cela pose la question du rapport de l’individu a son propre corps
¨ Il y a deux conceptions
Ø Une conception objective -> dignité objective
§ La dignité est une valeur suprême qui s’impose à l’individu sur
lequel la volonté à aucune prise.
§ Donc chaque être humain sera dépositaire d’une part de son
humanité.
§ L’individu ne peut pas faire ce qu’il souhaite de son corps, il ne
serait pas le seul propriétaire.
ð Il faudrait donc que l’Etat puisse intervenir pour protéger ce qui est humain
en nous.
¨ Conception de la dignité subjective.
Ø Conception plus libérale, plus volontariste qui plaide pour que
l’individu dispose et maîtrise pleinement de son corps.
Ø On considère qu’une situation est digne lorsqu’une personne disposé
de son corps peut mener sa vie conformément
Ø La cour EDH prodigue plus une autonomie personnelle (rien qui ne
s’impose à l'individu)

I. L’inviolabilité du corps humain


Section 1 : Le sens du principe
v L’inviolabilité du corps humain vise à protéger la personne de toute atteinte à l’intégrité
physique qui peut être commise par un tiers
Ø Noli me tangere -> personne ne me touche
Ø Toute personne peut s’opposer à toute atteinte faite sur son corps
Ø Deux conséquences
§ En amont
• La possibilité de s’opposer à toute atteinte commise par un tiers sur son corps
humain
¨ On ne peut pas contraindre par la force une personne à faire quelque
chose sur son corps
¨ L’exécution forcée en nature d’une obligation de faire n’est pas possible
Ex. une personne subi un accident de voiture. Elle est blessée. L’assureur
indemnise les dommages. L’assureur demande à la personne de subir une
opération pour mettre en place une prothèse afin de limiter le dommage.
En l’espèce, la personne ne voulait pas faire cette opération. Arrêt du 19
mars …

§ En aval
• La possibilité de sanctionner toute atteinte commise par un tiers sur son
corps humain
• Le juge fera cesser une atteinte commise sur un individu
Que penser de l’hypothèse où c’est la personne elle-même qui porte atteinte à sa propre
intégrité physique ?
v Personne qui porte directement atteinte à son corps
Ø Pas de sanction prévue par le droit
v Personne qui consent qu’une tierce personne porte atteinte à son corps
Ø Pour les cas de faible atteinte (tatouage, piercing) = pas de sanction
Ø Pour les cas de forte atteinte
§ Le droit interne fait plutôt prévaloir une conception objective de la dignité
• Ici le consentement de la dignité n’excuse par l’exonération
• Si une personne a été violente envers une autre personne consentante cela
ne justifie pas et l’exclus pas la responsabilité pénale de l’auteur

§ Le droit externe (CEDH) est plus souple


• Arrêt KA et AD contre Belgique du 17 février 2005
¨ Relation sadomaso
Ø La femme consentante meurt suite à ces relations
Ø Peut-on poursuivre les hommes de violences volontaires ayant
entraîné la mort ?
§ La CEDH évoque que le droit d'entretenir des relations sexuelles du
droit de disposer de son corps, partie intégrante de la notion
d’autonomie personnelle.
• La faculté pour chacun de mener sa vie comme il l’entend peut
également inclure la possibilité de s’adonner à des activités
perçues comme étant physiquement ou moralement
dommageable ou dangereuse pour sa personne, le droit pénal
ne peut en principe intervenir dans le domaine des pratiques
sexuelles consenties qui relèvent du libre arbitre des individus.
¨ Il ne faut pas que le principe d'inviolabilité se retourne
contre l’individu lui-même.
Section 2. Les limites du principe
Il y a des limites qui tiennent à l'intérêt général et les limites qui tiennent à l'intérêt
particulier
A. Les limites justifiées par l’intérêt général
v L’intérêt général peut être des questions de santé publique, de sûreté publiques peuvent
venir justifier un aménagement au principe d’inviolabilité.
Ø La vaccination obligatoire existe depuis longtemps
§ Les vaccins obligatoires sont inscrites dans le code la santé : L.3111-1 à L.3111-11
• Enonce 11 vaccinations obligatoires
Ø La sanction du refus de vaccination obligatoire de l’autorité parentale (vacciné dès les
premiers mois)
§ Sanction indirecte
• Pas possible de vacciné de force
• L’enfant ne pourra pas être accueilli dans les écoles, les garderies…
§ Le conseil d’état et le conseil constitutionnel se sont prononcés sur cette
vaccination obligatoire
• Décision du conseil d’état du 26 novembre 2001
¨ « Considérant que les dispositions des articles L. 3111-1 à L. 3111-11 et
des articles L. 3112-1 à L. 3112-5 rendent obligatoires un certain nombre
de vaccinations ou donnent la possibilité à l'autorité administrative
d'instituer par voie réglementaire de telles obligations ; que si ces
dispositions ont pour effet de porter une atteinte limitée aux principes
d'inviolabilité et d'intégrité du corps humain invoqués par les requérants,
elles sont mises en œuvre dans le but d'assurer la protection de la santé,
qui est un principe garanti par le Préambule de la Constitution de 1946
auquel se réfère le Préambule de la Constitution de 1958, et sont
proportionnées à cet objectif ; que, dès lors, elles ne méconnaissent pas le
principe constitutionnel de sauvegarde de la dignité de la personne
humaine. »
¨ Le conseil d’état explique qu’il y a bien deux droits : droit de l’intégrité du
corps et le droit sur la santé individuel et collective -> c’est la santé qui
prime

• QPC du 20 mars 2015


¨ Dans le cadre de la crise du Covid, la loi du 5 août 2021 qui est relative à la
gestion de la crise sanitaire qui va distinguer dans deux hypothèses
Ø L’obligation vaccinale dans les professionnels de santé depuis 15
septembre 2021
§ La sanction est indirecte
• L’agent doit en informer son autorité supérieure
• Il peut utiliser ses congés payés mais sans régularisation son
contrat sera suspendu (sans prestation de travail, et sans
rémunération).
§ Le Conseil constitutionnel s’est prononcé sur la validité de cette loi
et évoque l’impératif de santé publique pour mettre fin à cette
épidémie, il ne voit pas d’inconvénients à cette disposition.

Ø Présentation d’un pass sanitaire pour les salariés des lieux de


convivialités -> 30 août 2021 = pas d’obligation. L’employeur et le
travailleur pourront envisager de reclasser la fonction…
§ Le contrat de travail en cas de défaut de régularisation,
l’employeur et le salarié vont convenir un reclassement (d’être
reclassé sur un poste ou on ne nécessite pas de Pass sanitaire)
§ Et si cela n’est pas possible, le contrat sera suspendu ou alors
l’employeur pourra envisager un licenciement.
• Là encore le Conseil constitutionnel ne considérera pas qu’il y a
une atteinte grave à la dignité de la personne.

B. Les limites justifiées par l’intérêt particulier

v On impose des limites sur la dignité humaine pour que cela soit en sa faveur.
Ø Ces limites sont encadrés de manière très stricte et possède deux conditions
cumulatives qui doivent être réunis
§ Article 16-3 du code civil

A. Une nécessité médicale ou l’intérêt thérapeutique pour autrui

v Article 16-3 du code civil évoque une nécessité médicale en cas d’atteinte au caractère
inviolable du corps.
Ø Terme assez maladroit car il est restrictif alors qu’en pratique il est assez large car on
englobe plutôt les actes médicaux, les actes de prévention de soins, de chirurgie
esthétique
• notion de manière assez large
Ø L’intérêt thérapeutique pour autrui est l’acte réalisé sur une personne va être utile à
une autre
§ On vise ici le prélèvement d’organe/don d’organe
• Sur une personne vivante
¨ Possible que si le donneur est majeur et à la capacité juridique
Ø Exclu les majeurs protégés
¨ Le don est possible que si le receveur a un intérêt thérapeutique
¨ Le prélèvement et don d’organe est possible que dans le cercle familiales
Ø Entre conjoint, les pères et mère, frères et sœurs, grand parents, oncle
et tante, cousin/cousine, personnes en couple depuis deux ans, lien
affectif depuis deux ans
Ø La réforme des droits bioéthiques a étendu la possibilité de dons
croisés (6 couples de donneurs receveurs) -> entre différente famille
• Sur une personne décédée
¨ Le consentement est présumé
B. La nécessité du consentement à l’acte médical, thérapeutique ou scientifique
v Aucun acte médical, aucun traitement ne peut être administré sans le consentement de
la personne aussi utile soit-il.
Ø Ce consentement doit être éclairé et libre.
1. Le consentement éclairé
v Toute personne est libre de consentir ou non à un acte médical ou un traitement.
Ø Le consentement donné peut valoir pour un acte ou une série d’actes.
Ø Ce consentement est révocable à tout moment.
Ø Le recueil du consentement va varier selon si le patient est en état ou non de le
donner.
2. Le consentement libre
v La personne a été informée par le professionnel de santé de l’utilité de l’acte médical, de
ses conséquences et de ces risques.
Ø C’est l’ensemble des risques qui doivent être exposés
§ Risque bénin > survenance fréquente ou risque grave > survenance rare >>
étendu des risques.
§ Cela met à la charge du médecin une obligation d’information avant tout acte.
• Cette obligation d’information doit être exprimée en des termes
compréhensibles pour le patient.
¨ Si le médecin ne respecte pas cette obligation d’information, il pourra
entraîner sa responsabilité
ð condamnation à verser des dommages et intérêts
a. Lorsque que le patient est en état de donner un consentement
v Le médecin aura l’obligation de respecter cette volonté
Ø Il ne peut donc pas pratiquer l’acte si le patient ne donne pas son consentement.
Ø En cas de refus, le médecin sera tenu de respecter le refus du patient et devra
l’informer des conséquences de son choix et de leur gravité.
§ Le médecin qui outrepasserait cela, pourra voir sa responsabilité engagée (article
1111 C. de la santé publique)

v Si la personne en refusant, met en danger sa vie, les dispositions ne sont pas


véritablement différentes.
Ø On va lui demander de réitérer ce refus dans un délai raisonnable (pas de durée
précise) et s'il le réitère
§ Il est fait obligation au médecin de respecter cela, de sauvegarder sa dignité et
l’accompagner dans sa fin de vie.
ð C’est donc bien l'obligation du patient qui prime sur celui du médecin qui est
dans l’obligation de sauver des vies.

v Jurisprudence : décision du 26 octobre 2001


Ø femme (40 ans) nécessite pour sa survie une transfusion sanguine
Ø femme est témoin de géova > refus de transfusion sanguine
§ médecin qui devait pratiquer la transfusion s’oppose au choix de la patiente
réitérer -> médecin transfuse quand même
§ Le Conseil d’Etat réaffirme qu’il n’y a pas de hiérarchie entre l’obligation de
sauver des vies et de respecter la volonté du patient
• Obligation de sauver des vies ne peut pas primer de manière automatique sur
l’obligation de respecter la volonté du patient.
• Pour autant le Conseil d’Etat ne va pas retenir la responsabilité médicale du
médecin en considérant que le médecin a ici pratiquer un acte indispensable
à la survie et proportionné à l’état du patient qui était dans une situation
d'extrême urgence, qu’il n’y avait aucune alternative thérapeutique (aucun
autre moyen de sauver la personne)
ð arrêt contradictoire par rapport à l'article 1111 du code la santé publique
ð 2001 pleines discussions sur ce sujet (depuis la décision du conseil d’Etat,
article plus clair)
ð acte de transfusion sanguine : acte courant
b. Lorsque que le patient n’est pas en état de donner un consentement
v L'article 16-3 du Code civil énonce que le consentement n’est pas nécessaire lorsque
l’état du patient rend nécessaire une intervention à laquelle la personne n’est pas en
état de consentir.
Ø Recouvre l’hypothèse où la personne est inconsciente
§ On présume son consentement
Ø En dehors de toute urgence, le médecin doit vérifier s’il y a des directives
antérieures, ou une personne de confiance pouvant indiquer la volonté de la
personne.

v Quand une personne est mineure


Ø C’est au titulaire de l’autorité parentale de consentir aux soins.
Ø Mais si l’enfant dispose de suffisamment de discernement
§ Les médecins devront tenter de rechercher le consentement de ce dernier.
Ø Il y a plusieurs aménagements
§ Les parents vont refuser un soin (accord des deux parents nécessaire) qui
pourrait avoir des conséquences graves pour la santé du mineur.
§ Dans ce cas-là
• Si la situation est urgente, le médecin pourra passer outre ce refus
• Si la situation n’est pas urgente il saisit le JAF
Ø Le mineur peut pour certains actes user du secret des traitements (les parents ne
seront pas avertis)
§ Traitements a visées contraceptives y compris avortement et les traitements
contre les comportements addictifs.
§ Le mineur dispose d’un droit de veto sur certain acte (comme prélèvement de
moelle osseuse)
La question du majeur protégé sera évoquée plus tard.
II. De l'indisponibilité vers la non patrimonialité du corps humain
v Dans un premier temps la jurisprudence avait mis en évidence, le principe
d’indisponibilité du corps humain (principe prétorien > principe qui vient du prétoire >>
du juge)
Ø Ce n’est que dans un second temps (1994) que les lois bioéthiques vont intégrer le
principe de non patrimonialité.
Section 1 : La distinction des principes
v Indisponibilité du corps humains = interdiction de disposer librement de son corps
humain, à titre gratuit ou à titre onéreux.
v Non patrimonialité du CH : interdiction de disposer librement de son corps à titre
onéreux
ð Le corps humain n’est pas un objet du commerce
NB : La non patrimonialité du CH n’est qu’une composante du principe d’indisponibilité du
corps humain.
Pourquoi considère-t-on qu’il a une non patrimonialité du corps humain ?
v Arrêt du Conseil d’Etat du 27 octobre 1995 (commune de Morsang-sur-Orge)
Ø Animation mise en place dans la commune > lancer de nains
Ø Personne ne se faisait rémunéré pour effectuer cela
Ø Certaines associations ont souhaitées l’interdiction de cette attraction
Ø Mais personne de petite taille ne le souhaite pas = son métier
§ 2 thèses se confrontent
• Dignité objective
¨ Considère que la dignité de l’être humain s’oppose à cette attraction.
• Dignité subjective
¨ Respect sa volonté
Ø Le Conseil d’Etat fait primer l’interdiction de l’attraction -> principe de
dignité objective
Ø Autre série d’arguments qui repose sur le consentement
§ Si l’on permet à un individu de disposer librement de son corps,
encore faut-il s'assurer que son consentement est parfaitement
libre (autrement dit qu’il n’a pas été forcé).
§ Or les partisans de cette critique vont se demander si le
consentement est forcément libre (or violences etc…) : contexte
économique, social.
• Mais question sur le consentement vaste : En effet, sommes-
nous réellement consentent ?
¨ Théorie du déterminisme avec la possibilité de contextes
qui empêche notre totale conscience (Spinoza)

Section 2 : Les applications


A. la non patrimonialité du corps humain : la maternité pour autrui
v La première interdiction date d’un arrêt de l’Assemblée plénière du 31 mai 1991
Ø ‘’Attendu que, la convention par laquelle une femme s'engage, fût-ce à titre gratuit, à
concevoir et à porter un enfant pour l'abandonner à sa naissance contrevient tant au
principe d'ordre public de l'indisponibilité du corps humain qu'à celui de
l'indisponibilité de l'état des personnes’’
§ Interdiction qu’elle le fasse à titre onéreux ou gratuit
• Porte atteinte dans tous les cas à l’indisponibilité du corps de la femme.

v En 1994, la loi bioéthique introduit dans le Code civil le principe de non-patrimonialité


Ø L’article 16-1 al 3 « Le corps humain, ses éléments et ses produits ne peuvent faire
l'objet d'un droit patrimonial »
§ C’est la raison pour laquelle le législateur va introduire l’article 16-7 qui prévoit :
§ En France, la GPA a été interdite par la loi du 29 juillet 1994 relative au respect du
corps humain qui a introduit dans le code civil un nouvel article 16-7 selon lequel
"toute convention portant sur la procréation ou la gestation pour le compte
d'autrui est nulle".
• Toutes les conventions possèdent un caractère nul.
ð Instrumentalisation corps de la femme, consentement de cette dernière et
volonté subjective.

v D’un point de vue juridique, la convention de gestation juridique est toujours interdite
en France.
Ø Elle est accordée dans d’autres pays
§ Etats-Unis ou Russie
• Mère porteuse n’est pas rémunérée mais indemnisée.
ð La question juridique actuelle est celle de la situation juridique des enfants de
parents qui ont eu recours à la gestation par autrui à l’étranger.
B. La non patrimonialité des éléments (cellules, tissus, organes) et produits (dents, cheveux,
sang et gamètes) du corps humain.
v Tous les actes juridiques qui pourraient être conclus sur des éléments ou des produits du
corps humain ne pourront être que des actes à titre gratuit.
Ø Ce qui autorise les dons de sang, de gamètes, d’organes.
Ø En revanche toute vente est strictement interdite en raison du principe de non
patrimonialité
§ Déclinaison du l'article 16-1 al 3 avec les articles
• Articles 16-5 : Les conventions ayant pour effet de conférer une valeur
patrimoniale au corps humain, à ses éléments ou à ses produits sont nulles.
ð vise tests sur les êtres humains
• Article 16-6 : Aucune rémunération ne peut être allouée à celui qui se prête à
une expérimentation sur sa personne, au prélèvement d'éléments de son corps
ou à la collecte de produits de celui-ci.
LEÇON 7: INTÉGRITÉ MORALE

v La protection de l’intégrité de la personne dépasse la protection de son seul corps


humain
Ø Protéger également sa personne même et par la suite sa personnalité.
Ø La protection de la personnalité de l’individu va être définit par la protection de
plusieurs composantes de la personnalité
§ La vie privée
§ L’image (représentation imagée)
§ La voix
§ Les correspondances de l’individu
§ Son honneur ou sa réputation

v Pendant longtemps, les atteintes au droit au respect de la vie privée et au droit à l'image
ont été sanctionnées par les juges sur le fondement de la responsabilité civile de droit
commun
Ø Article 1240 du Code civil
Ø Celui qui a commis une faute ou a entraîné un préjudice envers quelqu'un doit
effectuer réparation (versement dommage et intérêts).
§ Il faudra attendre une loi du 17 juillet 1970, pour que le droit au respect de la vie
privée soit proclamé au titre de l’article 9 du Code Civil.
§ Le droit à l’image ne comporte pas de support textuel particulier.
• Pendant longtemps il a été considéré que le droit à l’image n’était qu’une
déclinaison du droit au respect de la vie privée
¨ Mais petit à petit on voit apparaître un régime spécifique le concernant.

v L’atteinte au droit à l'image peut entraîner ou non une atteinte à la vie privée
Ø Soit la violation du droit à l'image entraîne une atteinte au respect de la vie privée
§ Quand la représentation imagée de la personne révèle une information tirée de
sa vie privée
Ø Il se peut aussi que la divulgation d’une photo soit indépendante de toute révélation
de la vie privée
§ Dans ce cas on ne parlera que d’une atteinte au droit à l'image
• On porte atteinte à la maîtrise qu’une personne a de sa vie privée

v Le code pénal prévoit des infractions relatives aux atteintes à la personnalité : articles
226-1 à 226-22
Ø Atteintes à la vie privée et atteintes à la représentation de la personne
Ø Le code pénal va sanctionner certains actes (double sanction > pénal + civil)
I. Le domaine du droit au respect de la vie privée et droit à l'image
v Deux niveaux
Ø Niveau interne
§ Le droit au respect de la vie privée est protégé
• Par l’article 9 du Code civil
• Par le Conseil constitutionnel
¨ A plusieurs reprises a conféré au droit au respect de la vie privée une
valeur constitutionnelle
Ø En considérant que cela découle de la liberté individuelle qui est prévu
par l'article 2 de la DDHC.
Ø Niveau externe
§ Le droit au respect de la privée est conféré par l'article 8 : ''toute personne a droit
au respect de la vie privée et familiale de son domicile et de sa correspondance’’.
ð Or ni le code civil, ni la Conv EDH ne nous donne de définition de ce qu’est la
vie privée ou de l’image.
ð La jurisprudence va donc délimiter le domaine des ces deux faits.
Section 1 : Délimitation par rapport aux personnes concernées
v Toute personne quel que soit son rang, sa naissance, sa fortune, ses fonctions, à le droit
au respect de sa vie privée et au respect de son image.
Ø S’agissant du respect de la vie privée le principe est rappelé dans l’arrêt du 27 février
2017
§ Article qui révèle la paternité cachée du Prince de Monaco
§ Défense journal : personne connue donc vie publique
• Cour de Cassation casse cet argument
• Cass., 1re civ., 27 février 2007, n° 06-10393 : « Toute personne, quel que soit
son rang, sa naissance, sa fortune, ses fonctions présentes ou à venir, a droit
au respect de sa vie privée ».
Ø S’agissant du respect du droit à l'image le principe est rappelé dans l’arrêt du 9 juillet
2009
§ Une société avait commercialisé un cd de chanson française des années 30 à 50.
§ Les chansons étaient tombées dans le domaine public
• L’auteur peut plus protéger ses chansons.
• Mais sur jaquette du cd, la société avait mis des photos des chanteurs.
¨ Un chanteur avait contesté la photo a vu de son droit à l’image.
¨ Civ., 1re, 9 juillet 2009, n° 07-19758 : « l'utilisation de l'image d'une
personne pour en promouvoir les œuvres doit avoir été autorisée par
celle-ci, et que la reproduction de la première, au soutien de la vente des
secondes n'est pas une "information" à laquelle le public aurait
nécessairement droit au titre de la liberté d'expression, peu important
l'absence d'atteinte à la vie privée de l'intéressé ».
¨ Le droit à l’image et à la vie privé est la même pour celle d’une personne
connu ou inconnu
Ø Mais pour personne connu la diffusion d’information est plus
facilement justifié par l’exercice d’autres droits tel que la liberté
d’expression
ð En effet, sur le domaine juridique il y a atteinte mais il y a une possibilité de la
justifier.

v Précision du droit à l’image


Ø Pour qu’une personne fasse valoir du droit à l’image il faut que la personne soit
identifiable
§ Arrêt du 5 avril 2012
• La marque de sucre avait mis sur les petits carreaux de sucre des photos de
personnes mais en très petit
• Civ., 1re, 5 avril 2012, n° 11-15.328, Béghin Say : « Attendu que, par motifs
propres et adoptés, la cour d'appel, après avoir relevé, outre la taille de trois
millimètres sur deux du visage litigieux, sur une vignette occupant seulement
la plus grande face d'un morceau de sucre, la mauvaise définition générale de
l'image, a estimé que la personne représentée était insusceptible
d'identification ; qu'à partir de ces constatations et appréciations souveraines,
elle a pu retenir qu'aucune atteinte à l'image n'était constituée ».
¨ Cour de Cassation a fait prévaloir que la taille de la vignette ne permet pas
d’identification de la personne et donc pas d’atteinte

§ Arrêt du 21 mars 2006


• Un magazine avait fait un reportage où toutes les personnes étaient floues et
toutes les informations permettant l’identification
¨ Mais les personnes ont fait valoir leur droit à l’image en porté plainte
¨ Civ. 1re, 21 mars 2006, n° 05-16817 : « l'arrêt confirmatif attaqué
(Versailles, 24 mars 2005) relève que le magazine avait d'une part
"pixellisé" le visage de la femme photographiée, occulté les noms,
prénoms, adresses, numéros de téléphone des deux personnes
mentionnées, et passé sous silence la localisation de la juridiction
d'exercice du mari, d'autre part s'était abstenu de communiquer les
références des sites où tous ces éléments étaient disponibles, et, enfin,
que leur consultation était donc nécessaire pour établir le lien entre
Madame Y... et la femme présentée dans la revue ; qu'à partir de ces
constatations et appréciations souveraines, la cour d'appel a pu admettre
qu'à défaut de possibilité d'identification de la personne représentée,
l'atteinte à la vie privée et à l'image n'était pas constituée ; que les
moyens tirés de la violation des articles 9 du Code civil et 8-1 de la
Convention européenne des droits de l'homme ne sont pas fondés »
Ø Encore une fois la Cour de Cassation considère qu’il n’y a pas atteinte.

§ Arrêt du 29 mars 2017


• Un médecin avait fait l’objet d’un reportage en caméra caché.
¨ Les journalistes ont essayé de pixélisé le médecin mais toutes les choses
autour ne l’était pas
Ø On pouvait reconnaitre le cabinet
Ø Civ. 1re, 29 mars 2017, n° 15-28.813 : « la cour d'appel a constaté que,
même si le visage de M. Y... était masqué et sa voix déformée, il
ressortait des témoignages des personnes ayant fréquenté son
cabinet, en qualité d'infirmière, de déléguée médicale ou de patients,
qu'elles avaient immédiatement et très clairement reconnu sa
silhouette et sa physionomie, ainsi que son cabinet de consultation, de
sorte que le médecin était identifiable »
§ La Cour de Cassation reconnaît que les techniques de floutage
etc… étaient insuffisantes
• Donc considère qu’il y a atteinte

Section 2 : Délimitation par rapport aux lieux


A. Lieux privés

v A priori, tous ce qui va être dans un lieu privé relève de la vie privé
Ø Lieu privé : endroit qui n’est ouvert à personne sauf autorisation de celui qui l’occupe
Ex. Une photo qui serait prise sur des personnes dans une voiture relave d’une
atteinte au droit à l’image et au droit à la vie privée.

B. Lieux publics

v Tous ce qui va se dérouler dans un lieu public ne va pas nécessairement relever de la


sphère publique
Ex. un magazine qui avait diffusé une photo dans laquelle on voyait une femme politique
avec un élu qui était en train de déjeuner dans un lieu public pour montrer qu’ils avaient
une relation sentimentale
Ø La Cour de cassation a considéré que l’information et la photo relevait le droit à la vie
privée.
§ La photo était ciblée sur le couple, l’isole
Section 3 : Délimitation quant au contenu aux informations délivrées
v Toute relation intime relève de la vie privée que cet événement soit malheurs ou
heureux
Ø Les informations dont l’appartenance à la vie privée est certaine :
§ La vie conjugale
• Amoureuse
• Orientation sexuelle

§ La vie familiale
• La révélation d’une parenté
• De la naissance d’un enfant
• Mariage

§ Les informations relatives au domicile, à la résidence et coordonnés


• Adresse
• Numéro
• Numéro sécurité sociale…

§ L’état de santé entendu largement et incluant tant la maladie que la grossesse.

§ La sépulture, funérailles

§ Loisirs

§ L’état de fortune ou le patrimoine


• Arrêt du 15 mai 2007
¨ reportage avait mis en rapport les difficultés économiques rencontrées
par l'entreprise et salaire du PDG qui était très élevée par rapport aux
salariés
¨ Cour de cassation a considéré qu’il est une atteinte à la vie privée la
publication d’un salaire d’un employé
• Arrêt du 30 mai 2000 divulgation fortune d’un chanteur
¨ Relève aussi d’informations de sa vie privée
• Mais la transparence financière qui est exigé à l’égard de certaines personnes
connus (hommes politiques..) va pouvoir dans justifier l’atteinte à la vie privée

§ Les convictions personnelles


• Religieuse
• Syndicale
¨ Arrêt sur l’adhésion d’un syndicat
• Politique
• Philosophique
¨ En revanche la révélation de l’exercice de la responsabilité ou de direction
au sein d’une organisation philosophique n’est pas considérée comme
une violation de la vie privée

Section 4 : Délimitation quant au support utilisé


v La personne va pouvoir protéger sa vie privée et son image qu’elle que soit le support sur
lequel est diffusé l’info ou l’image
ð pas de limites
Ø Presse papier
Ø Image, affiche, photo
Ø Jeux vidéo
Ø TV
v Quel que soit la forme
Ø Article
Ø Photo
Ø Représentation
Ø Propos oral
Ø Image télévisé
Ø Caricature à partir du moment où la personne est identifiable
• Arrêt de 13 janvier 1998
¨ Christophe Dechavanne avait était représenter sur un Pins caricaturé
Ø On se demande si Dechavanne ne pouvait que revendiquer son
atteinte à la vie privé
§ Cour de cassation : "chacun a le droit de s'opposer à la
reproduction de son image, et que cette reproduction sous forme
de caricature n'est licite, selon les lois du genre, que pour assurer
le plein exercice de la liberté d'expression"

II. La protection du droit au respect de la vie privée et du droit à l’image

v La protection de la vie privée et du droit à l’image signifie que la personne puisse


s'opposer à toute divulgation d'une image qui se reflète par un tiers.
Ø Toutefois elle peut donner son autorisation pour diffuser l’information en image.
§ En l’absence d’autorisation, la divulgation de l’image peut donner lieu à une
sanction article 10 du code pénal.
• Cette autorisation peut être monnayée, ce qui s’inscrit dans le domaine de la
patrimonialisation des droits de la personnalité

Section 1 – L’autorisation donnée par l’intéressé

A. Lorsque la personne est vivante


v Accord peut être
Ø Exprès
§ Expressément donné son autorisation
Ø Tacite
§ Déduction du consentement de la personne pour divulguer
• Arrêt 7 mars 2006
¨ Un individu s’était volontairement prêter aux séquences d’un film dans
lequel il fait des déclarations.
¨ Il savait donc qu’il était filmé
Ø On peut difficilement dire que la personne n’a pas autorisé tacite de la
captation de l’image
Ø Accord est non révocable
Ø Accord spécial
§ Est-ce que l’on donne une image pour une utilisation spéciale ?
• Non pour droit au respect de la vie privée
¨ Le consentement qui a était autorisé pour divulgué une information
pourra être réutilisé sans l’accord de la personne
Ø Arrêt CEDH, 23 juillet 2009, Hachette Filipacchi c/France
§ Une fois que l’information avait été donné à la connaissance du
public, elle cessa d’être secréter ou interne
ð Elle peut donc être reprise sans demander l’accord de l’intéressé
• Oui pour droit à l’image
¨ Consentement sera spécial, spécifique à une reproduction de l’image
donnée.
Ø Il faut une autorisation pour chaque utilisation.
§ Arrêt Civ., 1re, 14 juin 2007, n° 06-13601
• Deux mineurs atteint d’une maladie dégénérative (en fauteuil)
et ils participent au téléthon
• Ils avaient été pris en photo et les parents avaient autorisé la
diffusion de ces photos exclusivement dans le cadre de
l’événement du téléthon.
¨ Les parents avaient retrouvé la photo dans des manuels sur
le chapitre des chromosomes
¨ « La publication de l'image dont s’agit, utilisée dans une
perspective différente de celle pour laquelle elle avait été
réalisée, exigeait le consentement spécial des intéressés. »
Ø L’autorisation qui est donné pour la diffusion de l’image mais pas pour
d’autres informations
§ Cass., 1re civ., 4 nov. 2011
• Reportage télé sur la police.
• La police avait accordé la diffusion de l’image.
• Le journaliste avait aussi diffusé le grade et le nom des
policiers sans autorisation.
• La police avait saisi le tribunal
• « l’accord donné par des policiers dans l’exercice de leurs
fonctions pour la diffusion de leur image, ne vaut pas pour la
divulgation de leur nom et de leur grade »

B. Lorsque que la personne est décédée (pas visé de la diffusion d’un cadavre

v Les droits de la personnalité sont attachés à la personne


Ø Ce qui signifie que lorsque la personne s’éteinte
§ Les droits de la personnalité s’éteignent avec.
ð Ces droits de la personnalité sont intransmissibles.
ð Les héritiers ne pourront pas protéger ces droits de leurs auteurs.

v Conséquence
Ø Sur la vie privée
§ La vie privée s’éteint au moment au décès la personne
• La personne était la seule titulaire de cette vie privée
¨ Civ., 1ère, 14 décembre 1999, n° : 97-15756
¨ Après la mort de Mitterrand, son médecin avait écrit un ouvrage sur lui.
Ø Le médecin divulgue que Mitterrand était malade.
Ø Les héritiers tentent de faire interdire le livre
§ La Cour de cassation considère que : « le droit d'agir pour le
respect de la vie privée s'éteint au décès de la personne
concernée, seule titulaire de ce droit »

Ø Sur le droit à l’image


§ Civ., 1re, 31 janvier 2018, n° 16-23.591
• La veuve d’un compositeur souhaitait exploiter commercialement l’image de
son mari.
¨ Car une société avait fait paraitre un CD avec les musiques de l’artiste
avec une image de ce dernier
Ø La veuve considère que la société avait exploité patrimonialement
l’image du mari.
§ L’image a une valeur pécuniaire et donc que le droit à l’image
entre dans le patrimoine
• La cour de cassation déclare que « le droit à l'image, attribut de
la personnalité, s'éteint au décès de son titulaire et n'est pas
transmissible à ses héritiers »
¨ Rappelle que le droit à l'image est un droit à la personnalité
et non un droit patrimonial

v Mais attention il y a une nuance


Ø La Cour de cassation va considérer que les proches d’une personne décédée pourront
s’opposer à une divulgation d’une information ou d’une image de la personne
décédée
§ A condition que la révélation de ces faits leur créer un préjudicie personnel qui
se déduit à l’atteinte à la mémoire ou au respect du mort qui les atteintes dans
leur vie privée.
• Arrêt du 1er juillet 2010
¨ Un jeune homme avait été kidnappé par un groupe parce qu’il était juif
donc il était riche (préjugé).
Ø Prise de photos pour demander une rançon et par la suite photos ont
été diffusées (diffusion après son décès)
Ø La famille avait souhaité que les photos soient enlevées.
§ Elle ne défendait que les photos portées atteinte à la vie privée de
la famille et à leur droit à l’image
§ « Mais attendu que les proches d'une personne peuvent s’opposer
à la reproduction de son image après son décès, dès lors qu’ils en
éprouvent un préjudice personnel en raison d’une atteinte à la
mémoire ou au respect dû au mort ; qu’à cet égard la cour d'appel
énonce que la photographie litigieuse, dont il est constant qu'elle
avait été prise par les tortionnaires de Ilan X... et adressée à sa
famille pour appuyer une demande de rançon, a été publiée sans
autorisation ; qu’elle ajoute que cette photographie qui montre
Ilan X..., le visage entouré d’un ruban adhésif argenté laissant
seulement apparaître son nez ensanglanté et tuméfié, l’ensemble
du visage donnant l'impression d'être enflé sous le bandage de
ruban adhésif, les poignets entravés par le même ruban adhésif,
son trousseau de clefs glissé entre les doigts, un journal coincé
sous la poitrine et un pistolet braqué à bout touchant sur la tempe
par une main gantée, l'épaule gauche de son vêtement tiraillée
vers le haut, suggère la soumission imposée et la torture ;
qu'estimant que la publication de la photographie litigieuse, qui
dénotait une recherche de sensationnel, n'était nullement justifiée
par les nécessités de l'information, elle en a justement déduit que,
contraire à la dignité humaine, elle constituait une atteinte à la
mémoire ou au respect dû au mort et dès lors à la vie privée des
proches, justifiant ainsi que soit apportée une telle restriction à la
liberté d'expression et d'information ; que le moyen n'est fondé en
aucune de ses branches ».
Section 2 – La sanction en cas d’absence d’autorisation
v La révélation d’une image/ information sans autorisation de l’intéressé constitue une
violation au droit à l’image ou au droit à la vie privée.
Ø Il en résulte des sanctions
§ Les sanctions civiles
• Les sanctions visant à la cessation de l’atteinte
¨ Empêcher une atteinte sur le point d’arriver
¨ Ou de la faire cesser au plus vite
Ø Article 9 aliéna 2 du code civil -> « le juge peut prescrire toute mesure
telle que dès séquestre, saisi et autre propre pour empêcher ou faire
cesser l’attienne. Toutes ces mesures peuvent être ordonnées en
référé »
§ référé : procédure d’urgence -> le juge a 24/48H pour se
prononcer
§ Normalement délais de justice assez long = 6 à 18 mois
ð Le juge va dans un premier temps statuer et aura par la suite la possibilité
d'approfondir cette décision.
Ø Il faut garantir la proportion de la sanction de l’atteinte
§ Passage d’un livre mais pas tout le livre
• Les sanctions qui visent à réparer le trouble
¨ Réparation en nature
Ø La personne atteinte aura un droit de réponse
Ø Le juge pourra imposer un bandeau signalant la condamnation
¨ Réparation en argent
Ø Location de dommage et intérêt
¨ Pour obtenir cela, il n’est pas nécessaire que la personne démontre une
faute ou un lien de causalité entre la faute et le préjudice subi par la
victime.
Ø L’atteinte au droit de la vie privé/ droit à l’image ne se fonde pas sur
l’article 1240 du code civil relatif au droit commun de la responsabilité
civile
§ Exige une démonstration du préjudice
Ø Mais bien sur l’article 9 alinéa 2 où la violation de l’article suffit

§ Les sanctions pénales


• Peine d’emprisonnement ou amendes
• sanction pénale si le comportement entre dans le champ d'application d’une
infraction (hypothèses les plus graves)
¨ Infraction sont les plus restrictives
Ø On peut avoir une sanction pénale seulement en cas grave

v Voir les arrêts relatifs à l’article 9

III. Les conflits entre les droits au respect de la vie privé/droit à l’image et d’autres droits
fondamentaux

v Ces deux droits sont en conflits avec des intérêts légitimes


Ø Liberté de la presse
Ø Liberté d’expression
Section 1- Le conflit entre le droit au respect de la vie privée et le droit à l'image et liberté de
la presse et d’expression
v Il se peut que le droit au respect de la vie privée et le droit à l’image soit en conflit avec
la liberté de la presse et d’expression
Ø Ces libertés ont une valeur constitutionnelle et sont protégés par la convention EDH.
§ Un média va dévoilé une information ou une image qui porte atteinte et il le
justifiera par le fait qu’il suit ces libertés

v Le juge va devoir trancher ce conflit entre d’un côté les droits de la personnalité et
l’intérêt légitime du public qui doit être informé.
Ø Ces deux droits (droit vie privée/image et liberté presse/ liberté d’expression) sont
d’une valeur normative équivalente.
§ Droit fondamentaux
ð Le juge doit mettre en balance, tenter de trouver un juste équilibre entre les
deux droits.

v Ce qui signifie qu’il n’y aura jamais de solution automatique/générale


Ø Tout dépendra des circonstances qui entourent le conflit
Ø Pour opérer cette conciliation, les juges vont prendre en compte un certain nombre
de critères
§ Il essaye d’objectivé leur raisonnement
• Adopter une unité de méthode
• Ces critères sont élaborer par CEDH mais aussi on les retrouve dans nos
décisions internes

v Critères
Ø La participation à un événement d’actualité ou la contribution à un débat d’intérêt
générale
§ Il se peut que l’atteinte porté au droit du respect de la vie privé ou droit à l’image
soit justifié que la personne participe à un événement d’actualité
• On prévaut la liberté d’expression
• Evénement d’actualité
¨ Dans une manifestation publique
¨ Dans une affaire judiciaire
¨ N’importe fait divers qui a un intérêt et doit être porté à la connaissance
du public
• Arrêt du 19 février 2004 2ème chambre civile
¨ Il s’agit d’informer de la naissance de la famille monégasque
Ø La cour de cassation a retenu que la divulgation de la naissance
répond à la nécessité de l’information
§ Car elle peut avoir des conséquences dynastiques ou politiques
• Arrêt du 26 février 2007 première chambre civile
¨ Un organe de presse avait révéler l’enfant caché du prince monégasque
Ø La cour de cassation va faire valoir le droit au respect de la vie privée
car elle considère que selon la constitution de la principauté comme
l’enfant a né d’une relation hors mariage ne peut accéder au trône
ð donc pas de nécessité d’information
§ La société de presse a saisi la CEDH
• La CEDH fait prévaloir le droit à la liberté d’expression car elle
considère que cette information révèle la personnalité et sa
capacité à effectuer des actions
ð ces deux jurisprudences ne contredise et montre que les arguments de
l’affaire/ l’interprétation des juges modifie le droit qui est prévalue

§ La CEDH a élargie ce critère à la contribution à un débat d’intérêt générale


• L’atteinte du respect de la vie privée/ image va pour justifier par le fait que
cette information participe à un débat d’intérêt général
¨ Il va falloir démonter
Ø Le lien direct entre l’image/information avec le débat
Ø Si le débat est bien un débat d’intérêt général
§ Qu’il y ait une controverse sur la question
¨ Arrêt du 9 avril 2015 première chambre civile et Arrêt du 11 juillet 2018
Ø Premier arrêt en référé et le deuxième arrêt de fond
§ Un ouvrage parlant de l’évolution du front national
§ Dans un chapitre concernant l’homosexualité/ mariage pour tous
• L’auteur de l’ouvrage a donné l’info qu’un responsable du parti
était homosexuel et donc que le front national a évolué sur ce
domaine
¨ L’homme politique en question effectue un recours pour le
respect de la vie privée
¨ La cour va faire prévaloir l’intérêt du public car il fait partie
du débat dans le livre
¨ Décision TGI
Ø Le magazine CLOSER a diffusé une photo d’un responsable RN avec
son compagnon divulguant la relation de couple du responsable avec
un article
§ La cour de cassation a fait prévaloir le droit à l’image et au respect
de la vie privée
¨ Arrêt du 4 novembre 2004
Ø Une revue avait consacré un dossier aux accidents de la route
§ Présence d’une photo d’un jeune homme qui avait eu accident
immaculé de sang sur un brancard
• La cour de cassation qu’il y avait une atteinte au droit à l’image
mais justifié car elle contribue au débat public sur la violence
des accidents
ð Les contextes peuvent donc modifier le droit prévalu
ð Sous l’impulsion de la Cour EDH il y a une montée en puissance de l’impératif
de la vie publique mais au dépend de la vie privée de certains.

Ø La notoriété de la personne visée


§ Toute personne a un droit au respect de la vie privée ou image
• Mais si ce droit entre en conflit avec un autre droit fondamental
¨ Le caractère de notoriété publique sera un argument pour justifier cette
liberté d’expression et de presse
§ Cela fait partie d’un ensemble, d’un contexte spécifique.
• Plus la personne à une grande notoriété Plus le public a besoin
d'être informé et donc plus la liberté d’expression peut
prévaloir

Ø L’objet du reportage
§ Il y a-t-il un besoin d’information ?

Ø Le comportement antérieur de la personne concerné


§ Savoir si c’est un personne qui a l’habitude de dévoilé de sa vie privée ou non

Ø Contenu
§ Le contenu de la publication,
§ De l’information,
§ De l’image,
§ Faits anodins ou non
§ Recherche de sensationnalisme ?

Ø La forme et les répercussions de la publication


§ Est-ce que ceci a fait la Une ?

Ø Les circonstances de la prise de vue


§ Est-ce que c’est décontextualisé
§ Paparazzi

Ø Le respect de la dignité humaine


§ La liberté de la presse/d’expression/le droit public d’être informé peut justifier la
diffusion de l’image d’une personne ou autre
• Mais il faut que l’image ne porte pas atteinte à la dignité de la personne
humaine
¨ Dans un certain nombre de décision de la Cour de Cassation on vérifie si
l’image ou l’article porte atteinte à cette dignité
Ø Arrêt du 20 février 2001, première chambre civile
§ Reportage sur les attentats qui avaient eu lieu en 1995 a la station
st Michel à Paris
§ Photo de victimes mutilées
• La cour de cassation considère que ‘’les photographies prises
des victimes étaient dépourvues de recherche du sensationnel
et de toute indécence et elles ne portaient donc pas atteinte à
la dignité de le personne représentée’’
Ø En sens inverse il y a l’arrêt du 1er juillet 2010 première chambre civile
§ Affaire Ilan Halimi
• La cour de cassation dit que la publication de la photo litigieuse
qui dénotait la recherche du sensationnel et porte atteinte à sa
dignité
Ø Arrêt du 20 décembre 2000 de la première chambre civil (L’affaire
Erignac)
§ Préfet de Corse qui a fait l’objet d’un attentat et est assassiné
dans les rues Ajaccio
§ Presse a fait un reportage sur ce fait a fait paraître une photo du
corps du préfet allongé dans la rue
• La Cour de cassation a considéré que l’image était attentatoire
à la dignité de la personne humaine et que la publication était
illicite
¨ Or le préfet étant mort cette décision défend le préjudice
issu de l'atteinte à la mémoire d'une personne vis à vis de
ces héritiers (atteinte à l'intimité des héritiers) > on fait
prévaloir sa dignité
¨ la dignité de la personne humaine est toujours présente
avec le décès de celle ci
Section 2. Le conflit entre le droit au respect de la vie privée et le droit à l’image d’un côté et
de l’autre le droit de la preuve
v Le droit de la preuve ne pourra justifier la production d’élément qui portera atteinte au
droit de la vie privé/image qu’a deux conditions

Ø La production de cette preuve est indispensable à l’exercice du droit


§ On ne peut pas faire autrement pour apporter l’élément

Ø L’attente soit proportionnée au but recherché


§ Ex. pour un divorce sur faute avec adultère.
• L’époux demandeur caractérise la faute de son conjoint.
¨ Il a été considéré que la filature peut être effectué par des détectives
privés dans des lieux publics sont des atteintes proportionnés
¨ En revanche dès lors que la filature qui va avoir une plus forte ampleur ou
sa durée (s’immisce par exemple dans lieu privée…)
Ø Elle va être disproportionnée par rapport à la recherche te sera
considéré comme non-valable et sera considérée comme une atteinte
à la vie privée

Leçon 8 : La présomption d’innocence

v La présomption d’innocence est un mécanisme qui trouve son fondement en droit civil
ou en droit pénal
Ø Notion fondamentale dans l’état de droit
Ø Le code civil protège la présomption d’innocence dans l’article 9-1
§ Chacun a le droit au respect de la présomption d’innocence
Ø Il y a violation de la présomption d’innocence lors que la personne est avant toute
condamnation présenté publiquement comme étant coupable de fait faisant l’objet
d’une enquête ou d’une instruction judiciaire
§ Il faut que dans cette publication la condamnation soit considérée comme
acquise (personne coupable).
§ Le simple fait de présenter la personne comme « accusé de » ou « mise en
examen » n’est pas considéré comme une violation de la présomption
d’innocence
• Puisque qu’elle n’est considéré comme coupable/ pas de prononciation de
culpabilité
§ Il est fondamental dans un Etat de droit de ne pas considérer comme coupable
une personne pour laquelle une juridiction n’est pas encore prononcée
• Les expressions ‘’présumé coupable’’ n’ont pas de sens
§ Dans l'hypothèse d’une présomption d'innocence, le juge pourra prescrit en
référé prononcer toute mesures afin de faire cesser l’atteinte à la présomption.
Leçon 9 : Les personnes majeures protégées

v Les majeurs protégés sont


Ø Les majeurs qui en raison d’une altération de leur faculté mentale ou en raison d’une
altération de leurs facultés corporelles de nature à empêcher l’expression de leur
volonté ne peuvent pourvoir elle-même à leurs intérêts et reçoivent une protection
pour leur personne et leurs biens.
§ Autrement dit pour leur personne et leurs droits patrimoniaux (art. 425 du Code
civil).

v Au niveau des lois


Ø C’est un corpus qui a débuté principalement par une loi fondatrice de 1968
§ C’est une loi qui réglemente la sauvegarde de justice, la curatelle et la tutelle.
§ Cette loi, qui a été rédigée sous la plume du Doyen Carbonnier
• Est un éminent professeur de droit décédé en 2004 qui a permis la réécriture
d’une grosse partie des droits de la personne et de la famille
• Il en était l’un des plus grands spécialistes. (ref droit privé)
ð Jusqu’en 2007 c’est ce système qui était en place.

Ø La loi du 5 mars 2007


§ Porte sur la réforme de la protection juridique des majeurs
§ Intègre dans le code une institution nouvelle
• Le mandat de protection future.

Ø La loi du 16 février 2015


§ Autorise le gouvernement à légiférer par voie d’ordonnance sur les majeurs
protégés.
• Ordonnance qui va être prise le 15 octobre 2015
¨ Va modifier les règles des institutions dites auparavant
¨ Introduire une nouvelle institution
Ø l’habilitation familiale.

Ø La loi du 23 mars 2019


§ Loi + généralité sur la réforme de la justice
§ Modifie quelques peu les règles sur les majeurs protégés.
§ Elle modifie le terme ‘’juge des tutelles’’ et le modifie en ‘’juge du contentieux
de la protection’’
• Afin que l'appellation reflète plus largement les différentes mesures de
protection.

v Dans la protection des majeurs protégés


Ø On leur laisse leur personnalité juridique mais on leur supprime la capacité juridique
§ Elle ne peut plus exercer elle-même des actes juridiques pour éviter que la
personne abuse de celle-ci
Ø Il est nécessaire de protéger celui qui ne peut pourvoir seul à ses intérêts
§ Car on peut craindre que des tiers exploitent cette faiblesse.
§ Il faut donc assurer cette protection.
ð L’idée n’est pas de sanctionner le majeur, mais pour simple et unique objectif
de le protéger.
• Il y aura deux types de protections
¨ La protection occasionnelle :
Ø Est celle qui intervient en dehors de toutes mesures de protection
durable et qui vise à s’assurer du consentement de l’intéressé.
¨ La protection organisée
Ø Intervient dans le cadre de mesures de protection judiciaires ou
conventionnelles (avec l’accord de celui concerné)
Ø Elle est donc + durable et elle affecte la capacité juridique de
l’intéressé
§ Le fait d’exercer de ses droits ≠ personnalité juridique
ð Les notions de consentement et de capacité sont nécessaires à la validité d’un
acte

I. La protection occasionnelle du majeur

v Nous sommes dans l’idée où rien n’a été mis en place à l'égard du majeur.
Ø La validité d’un acte suppose le consentement de celui qui accompli l’acte,
§ Or il faut être en état de consentir
• Et pour cela, ‘’il faut être sain d'esprit’’ comme le dit le C. civ dans l’art 414-1
v Le C.civ en dehors de toutes mesures de protection permet
Ø L’annulation des actes qui ont été accomplis par un majeur qui ne serait pas sain
d’esprit
§ Indépendamment du fait de savoir s’il y a une mesure de protection ouverte
• Curatelle, tutelle, sauvegarde de justice, mandat de protection future,
habilitation familiale
§ La raison
• On considère que celui qui n’est pas sain d’esprit, n’a pas pu donner un
consentement éclairé et valable.
• Il n’a pas pu au mieux défendre ses intérêts.
• Le co-contractant a pu alors abuser de cette situation pour conclure un acte
qui serait largement déséquilibré.
¨ Ceci peut comporter un danger pour la personne non « saine d’esprit ».

ð C’est pour cette raison que l’acte qui serait conclu par une personne qui n’est
pas saine d’esprit est nul.

Section 1- Les conditions de la protection

v La protection suppose d’établir l’insanité d’esprit


v Et ensuite le respect d’une procédure bien particulière
Ø C’est celui qui va demander l’annulation de l’acte qui doit prouver l’existence d’un
trouble mental durable ou passager au moment de la réalisation de l’acte.
§ Les conditions à remplir pour obtenir la nullité sont très strictes
• Car cela va concerner des personnes qui n’ont pas spécialement des mesures
de protection
¨ Il faut être très vigilant sur celui qui permet d’obtenir la nullité.
¨ Si on accueille trop facilement la nullité juridique on remet en cause la
sécurité juridique

A. L’insanité d’esprit

v Les conditions sont très strictes car la sanction engagée est très grave en termes de
sécurité juridique
Ø Il faut alors s’assurer qu’elle ne soit appliquée dans le cas qui requiert une
protection.

v Les causes
Ø La jurisprudence retient que
§ Peu importe la nature ou la cause du trouble subi par la personne
• Maladie, dégénérescence, mais aussi prise d’alcool, produits stupéfiants)
§ Peu importe le caractère durable ou temporaire du trouble
§ Peu importe le caractère total ou non de l’altération des facultés mentales.
ð La seule chose qui compte est le fait que les facultés mentales soient altérées
au point qu’il ne peut pas y avoir de volonté consciente au moment où l’acte
est accompli.

Mais qui doit prouver l’insanité d’esprit ?

v C’est conformément au droit commun que


Ø Le demandeur doit rapporter l’existence de ce trouble au moment même de l’acte.
§ C’est-à-dire celui qui entend invoquer l’insanité d’esprit pour obtenir la nullité de
l’acte
Ø Il y a deux types de preuves
§ La preuve intrinsèque : C’est celle qui est tirée de l’acte de lui-même, l’acte
démontre en lui-même une insanité d’esprit.
Exemple : après une soirée, une personne n’achète des objets dont elle n’en a
pas les moyens. Intrinsèquement il y a des indices qui laissent penser que l’on
était sous l’empire d’un trouble (exemple =alcool/drogues)

§ La preuve extrinsèque : C’est celle qui est tirée du contexte, donc d’éléments
extérieurs.
• Elles vont pouvoir soit tenir à l’âge
¨ soit à l’état de démence qui a été constaté chez l’intéressé
Exemple : achat d’un objet sous 40 exemplaires

v Il faut arriver à prouver l’insanité d’esprit au moment même de l’acte


Ø Mais la jurisprudence a admis un certain assouplissement
§ En considérant que lorsqu’il y a une démence persistante
• Le fait de montrer que la personne n’était pas saine d’esprit avant et après
l’acte permet de présumer qu’elle ne l’était pas pendant l’acte.
¨ C’est une présomption de démence/insanité d’esprit.
Ø Ce sera alors au défendeur de prouver que la personne a conclu l’acte
dans un moment de lucidité. (inversement de la charge de la preuve)
Exemple : une personne conclut un acte : elle achète subitement une
voiture. Sa famille va se rendre compte de cet achat et va constater
que le prix est convenable, justifié : le concessionnaire n'a donc pas
abusé de la personne. Cependant, cette personne va demander la
nullité de l’acte, elle devra alors prouver qu’elle n’était pas saine
d’esprit au moment de l’acte.
Preuve intrinsèque : pas véritablement saine d’esprit (prix normal
etc..).
Preuve extrinsèque : On savait qu’elle n’était pas saine d’esprit avant
et après, le juge va présumer qu’au moment de l’acte elle n’était pas
saine d’esprit, c’est alors au concessionnaire de démontrer qu’au
moment de l’acte elle était lucide (inversion de la charge de la
preuve).

v Deux thèses sur la procédure : lorsque l’action est exercée du vivant de la personne (A)
et celle durant le décès) (B)

1. Action exercée du vivant de la personne

v L’action en nullité n’appartient qu’à l’intéressé lui-même


Ø Art 414-1 et 414-2.
Ø Seule la personne qui a accompli l’acte pourra demander la nullité de ce dernier dans
un délai de 5 ans.
§ Il est possible que ce délai soit suspendu en raison d’une impossibilité d’agir,
l’état de démence pouvant être encore présent créant alors une situation
inéquitable.
• On suspend alors le délai de prescription de l’action et on le ré ouvrira que
lorsque la personne sera dans un état à même d’agir.
• Cependant, si son état empire l’art 414-1 et 2 ‘’bloquent’’ en quelque sorte
l’action, créant alors le besoin d’ouvrir une mesure de protection judiciaire de
type curatelle ou tutelle

2. Action exercée après le décès de l’intéressé

v Une personne, qui n’était pas saine d’esprit, avait conclu un acte avant sa mort.
Ø Après le décès de la personne, l’action en nullité appartient à ses héritiers
§ Dans des conditions bien déterminées
§ Et qui dépendent de ce qu’en découle l’acte
• S’il est à titre gratuit ou à titre onéreux.

a. Actes à titre gratuits

v Un acte à titre gratuit : c’est lorsque l’une des parties procure à l’autre un avantage sans
attendre de contrepartie.
Ø La nullité pour insanité d’esprit d’un acte à titre gratuit peut-être recherché par les
héritiers sur le fondement de l’art 901 du C. civ dans les 5 ans qui suivent le décès.
§ La preuve d’insanité d’esprit est libre (preuve intrinsèque ou extrinsèque)
• La manière de rapport de la preuve est assez large car l’acte à titre gratuit
conduit à un dépouillement de la personne.
¨ Le donateur s’est dépouillé au profit d’autrui, il a appauvri son patrimoine,
l’a amputé son et l’a transmis à son héritier.
ð Il y a alors lieu de faciliter la preuve
Exemple : Une personne âgée atteinte d’Alzheimer s’est faite avoir par
quelqu’un lui ayant promis une grande somme d’argent en échange d’un don
de 10 000€. Au moment de l'héritage cette donation est constatée. Elle lèse
alors les héritiers. Les conditions seront rendues peu strictes permettant à la
famille d'apporter une preuve intrinsèque ou extrinsèque.

b. Les actes à titres onéreux


v Acte à titre onéreux : lorsqu’une partie reçoit un avantage en contrepartie d’un autre,
type : vente.
Ø Il y a une contrepartie à chaque prestation car l’autre partie va faire de même.
Ø La nullité pour insanité d’esprit d’un acte à titre onéreux va pouvoir être recherché
par les héritiers sur le fondement de l’article 414-2 al 2 soit
§ Dans les 5 ans à compter du décès (s’ils connaissaient au préalable l’acte)
§ soit dans les 5 ans à compter de la connaissance de l’acte qui est contesté par
les héritiers.
Ø Les conditions pour obtenir la nullité sont beaucoup + restrictives, puisqu’il ici
l’auteur qui a accompli l’acte a tout de même obtenu une contrepartie.
§ Il ne faudrait pas que ces héritiers remettent systématiquement en cause les
actes conclus par l’auteur qui ne seraient pas dans leurs intérêts.
• Le législateur essaie de protéger un petit peu + le cocontractant qui a fourni
une contrepartie.
§ Les actes à titre onéreux ne pourront être annulés que dans 3 hypothèses qui
sont alternatives
• Si l’acte porte en lui-même la preuve d’un trouble mental
¨ Preuve intrinsèque, acte très déséquilibré
• Si l’acte a été accompli alors que la personne était placée sous sauvegarde de
justice
• Si une action avait été introduite avant le décès pour faire ouvrir une tutelle,
d'une curatelle, ou une habilitation familiale au moment de l’acte

Section 2- Les effets de cette action

v Permet d’obtenir l’annulation de l’acte


Ø L’annulation/une nullité est la plus forte action en droit
§ C’est effacer l’acte pour revenir à ce qu'on était avant. On efface l’acte et ses
conséquences.
• Effet rétroactif : on essaye de retrouver l’action telle qu'elle était avant l’acte.
¨ Deux types de nullité
Ø Nullité absolu
§ La règle qui a été violé était une règle qui visait à protéger l’intérêt
général
Ø Nullité relative
§ La règle qui a été violée était une règle qui visait à protéger
l’intérêt particulier
ð La nullité d’assanité d’esprit est une nullité relative
v C’est protection occasionnelle n’est pas suffisante car elle est établit a postériori = une
fois le mal effectué
Ø Elle ne permet pas d’anticipé de manière durable
§ C’est la raison pour laquelle a été mise en place la protection organisée du
majeur qui est une protection durable.

II. la protection organisée du majeur

v Mesure comme la sauvegarde de justice, la curatelle, la tutelle, l’habilitation familiale qui


va permettre de protéger les intérêts patrimoniaux, extrapatrimoniaux d’une personne.
Ø Ces mesures vont affecter la capacité juridique (mais ne la supprime pas forcément)
§ La capacité d’une personne a exercé seule ces droits et ces devoirs.

v La difficulté de ces mesures est de trouver l’équilibre entre


Ø Protéger la personne contre les autres ou d’elle-même
Ø Et garantir l’intérêt de la personne.
§ Parfois on a remarqué que des mesures étaient tellement protectrices qu’elles
étaient trop imposantes pour l’individu.
• Il n’avait pas de droit = approche trop paternaliste.
ð La volonté de protéger ne droit pas nier les besoin de l’individu et son
expression

Section 1- Les dispositions communes

A. Les principes

1. La nécessité

v La mesure de protection doit être absolument nécessaire


Ø On l’ouvre que s’il n’a pas d’autres moyens de protéger l’individu
§ Sa durée et ses effets doivent être strictement nécessaire
• Pas de durée imprécise
2. La subsidiarité
v La mesure de protection ne peut être ordonnée que si on ne peut pas protéger les
intérêts patrimoniaux et extrapatrimoniaux avec un autre procédé juridique
Ø Les autres moyens
§ Mécanisme de représentation
• Autorisé quelqu’un a représenté la personne
§ Mécanisme des régimes matrimoniaux
• Quand un couple se marie, pour organiser ces biens il y a un régime
matrimonial
¨ Protège

3. Le principe de proportionnalité et d’individualisation

v La mesure prononcée doit correspondre au degré de l’altération des facultés mentales.


Ø Les mesures vont crescendo -> de la protection plus faible à la plus forte
§ Sauvegarder de justice puis curatelle puis tutelle/habilitation

v La mesure doit être révisée régulièrement pour être sûr que la mesure corresponde bien
au besoin chacun.
Ø Possibilité de changer de mesures

B. La procédure
Comment ouvre-t-on une mesure de protection ?
1. Les personnes sollicitant l’ouverture de la mesure
v La demande d’ouverture de la mesure peut être présentée au juge par
Ø Article 430
§ La personne qu’il y a lieu de protéger

§ Son conjoint, le partenaire avec qui elle a conclu un PACS ou son concubin
• A moins que la vie commune ait cessé entre eux.

§ Un parent ou un allié, une personne entretenant avec le majeur des liens étroits
et stables
• Par ex. des amis, des colocataires, des membres d’une communauté
religieuse

§ La personne qui exerce déjà à son égard une mesure de protection juridique
• Un curateur peut par exemple demander à ce que soit ouverte une tutelle.

§ Elle peut être également présentée par le procureur de la République


• Soit d’office
¨ Suite à un signalement par les services de police, de gendarmerie, les
services administratifs ou sociaux qu’une personne a besoin d’être
protégée
• Soit à la demande d’un tiers
¨ Le procureur n’est pas tenu de faire droit à cette demande

2. Le juge compétent

v Le juge des contentieux de la protection


Ø L’appellation était modifiée par la loi du 23 mars 2019
Ø Avant le 1 er janvier 2020, ce juge d’appeler le juge des tutelles
§ Cette nouvelle appellation est plus générale

3. L’audition du majeur protégé

v Le juge doit procéder à l’audition de la personne protégée avant de statuer.


Ø Cependant, il n’est pas tenu par ce que le majeur dira
§ On fait ici prévaloir la protection sur l’autonomie.
Ø Mais le juge, peut exceptionnellement par décision spécialement motivée, peut l’en
dispenser
§ Si l’audition est de nature à porter atteinte à sa santé
• Angoisse du majeur
§ S’il est hors d’état d’exprimer sa volonté.
• Personne dans le coma
Ø Le majeur peut être assisté par un parent ou par un avocat

4. La requête assortie d’un certificat médical

v La procédure s’ouvre par une requête assortie d’un certificat médical circonstancié à
peine d’irrecevabilité.
Ø Le médecin est désigné dans une liste créée par le procureur (article 431)
Ø Ils peuvent prendre l’avis du médecin traitant
Ø Si le médecin affirme qu’il n’a pas d’altération mentale
§ Le juge ne peut pas prononcer de mesure
Ø Si le médecin affirme qu’il y a une altération mentale
§ Le juge pourra alors décider ou non une mesure de protection
ð le médecin est compétent pour déterminer une altération mentale et son
degré mais c’est au juge d’appliquer la procédure juridique car mesure de
protection juridique

v Quand le majeur, ne veut pas aller chez le médecin.


Ø On s’est aperçu que si le majeur ne veut ne pas aller chez le médecin
§ Aucune mesure ne peut être ouverte
• Affaire Betancourt.
• Dans un arrêt de la 1re chambre civile du 20 avril 2017, n° 16-17672,
¨ La Cour de cassation assouplit cette condition en considérant que « le
certificat circonstancié peut être établi sur pièces médicales, en cas de
carence de l'intéressé ».

5. La publicité de la mesure

v Le prononcé d’une mesure juridique a nécessairement des répercussions sur la capacité


de la personne (aménagement)
Ø Les tiers doivent être informés de la mise en place et de l’existence d’une mesure
§ Pour la sauvegarde de justice
• Publicité sur un registre spécial.
§ Pour la tutelle et la curatelle et habilitation familiale
• Publicité par mention RC est apposée sur les registres de l’état civil.
¨ Il y a plusieurs documents de l’état civil
Ø 3 registres d’états civils : naissance, décès, mariage
Ø Répertoire civil : document qui va inclure tous les jugements relatifs à
l’état de la personne
§ Jugement de divorce
§ Jugement d’adoption
§ Jugement d’ouverture judicaire
Ø Quand on ouvre une mesure de protection judiciaire
§ On va inscrire ce jugement sur le répertoire civil avec un numéro.
• Par la suite, on communique cette information aux officiers
d’état civil.
• Ils vont inscrire en marge de l’acte de naissance la mention RC
avec un numéro accolé.
¨ Il faut donc aller voir dans le répertoire civil le numéro
indiqué afin de connaître la nature de cette mention.
ð Cette mention est importante et doit être vérifiée avant tout acte important.
Par exemple :
Un notaire qui doit dresser un acte de vente entre 2 personnes doit
demander l’acte de naissance car il contient toutes les informations sur les
mesures judiciaires qui concernent l’individu. Si jamais il y a la mention RC,
que le notaire ne va pas voir dans le répertoire civil et qu’il y a tutelle ou
curatelle cela entraînera l’annulation de la vente = vente nulle et engage sa
responsabilité.

Section 2- Les mesures de protection judiciaire

v Il y a 4 mesures de protection judiciaire


Ø La sauvegarde de justice, la tutelle, la curatelle et l'habilitation familiale.
v Il existe en dehors de ces mesures judiciaires
Ø Une mesure conventionnelle qui est mandat de protection future.
§ C’est un contrat où la personne anticipe son état et conclut ce mandat.
§ Le juge n’intervient pas.

A. Sauvegarde de justice (article 433 à 439)

v La sauvegarde de justice concerne les altérations légères des facultés mentales.


Ø La sauvegarde de justice concerne le majeur qui a besoin d’une protection juridique
temporaire.
§ Elle ne peut excéder un an, renouvelable une fois.

v Deux possibilités pour mettre en place cette sauvegarde


Ø Soit parce que l’altération est passagère
Ø Soit parce qu’on va mettre en place d’une tutelle ou une curatelle.
§ Dans cette attente on ouvre une sauvegarde de justice

v Le majeur placé sous la sauvegarde de justice conserve sa pleine capacité juridique

v La sauvegarde justice va quand même ouvrir deux possibilités


Ø Le juge va pouvoir désigner un mandataire (représentant) qui sera autorisé d’exercer
pour le majeur un acte ou une série d’acte.
§ Il agit au nom du majeur
Ø La sauvegarde pour remettre en cause (obtenir la nullité) plus facilement des actes
passés par la personne majeure

B. La curatelle (article 440 aliéna 1 et 2 et suivant) et la tutelle (article 440 aliéna 3 et 4


et suivant)

1. L’objet des mesures

v La curatelle est un régime d’assistance


Ø Le majeur conserve sa capacité juridique mais doit être assisté ou contrôlé de façon
continue pour les actes important de la vie civile
§ La personne qui assistera ou contrôlera sera appeler le curateur
§ Il agit avec le majeur, il va l’aider

v La tutelle est un régime de représentation


Ø Le majeur n’a plus de capacité juridique
§ S’il n’a plus cette capacité, il faut qu’une personne le représente
• Le tuteur
¨ Il va agir à la place de la personne sous tutelle
2. La durée des mesures

v La durée maximale pour la tutelle et de la curatelle est de cinq ans.


Ø Pour la tutelle, exceptionnellement si l’altération n’est pas susceptible d’amélioration
et sur avis conforme d’un médecin
§ Alors le juge peut fixer une durée plus longue n’excédant pas 10 ans (seulement
pour la tutelle).
Ø La mesure peut être renouvelée
§ Elle ne doit alors pas excéder 20 ans.

3. le choix des tuteurs ou curateur (article 448)

v La personne protégée peut désigner lui-même son futur protecteur


Ø Cette décision s’impose au juge sauf si
§ Désignation pas dans l’intérêt du majeur protéger
§ Désignation refusé par la personne désigner
v S’il n’y a pas eu de désignation volontaire
Ø Le juge procédera à cette désignation
§ Il prend en compte les sentiments de la personne majeure protégée
• La loi ordonne au juge de faire de cette charge dans la charge familiale
¨ Principe de solidarité familiale
Ø Conjoint, partenaire, concubin, sauf cessation de la vie commune
Ø Les parents (ascendants, descendants, collatéraux ou alliés)
¨ Mais on étend ce choix
Ø Une personne entretenant avec l’intéressé des liens étroits et stables,
vivant ou non avec l'intéressé.
Ø L’Etat par le biais d’un mandataire judiciaire à la protection des
majeurs
§ Lorsque le majeur est très isolé ou en cas de grand problème
familiaux

4. les effets de mesures

a. les effets sur la protection de la personne (extrapatrimoniale)

v Afin qu’il n’y a pas de conflit entre la protection ou l’intérêt personnel


Ø Le code civil a établi des actes réputés strictement personnels (article 458)
Ø Ne pas apprendre mais juste apprendre le nom de l’article
§ La déclaration de naissance d’un enfant
§ La reconnaissance d’un enfant
§ Les actes de l’autorité parentale relatifs à la personne d’un enfant
§ La déclaration du choix ou de changement de nom d’un enfant
§ Le consentement donné à sa propre adoption
§ Le consentement donné à l’adoption de son enfant
§ L’établissement d’un testament (C. civ., art 470 et 476)
§ Le droit de vote
§ La désignation du bénéficiaire d’assurance-vie (C. assur., art. L. 132-9)
• Sauf en cas d’alternation très grave de l’esprit
Ø Les autres actes
§ Principe : la personne protégée prend seule les décisions relatives à sa personne
dans le mesure où son état le permet (C. civ. art. 459 al. 1).
§ Lorsque son état ne lui permet pas de prendre seule les décisions relatives à sa
personne le juge autorisera
• D’abord : l’assistance par le curateur ou le tuteur
• Ensuite si cela ne suffit pas
¨ La curatelle se transforme en tutelle
¨ La représentation par le tuteur dans le cadre de la tutelle y compris pour
décisions ayant pour effet de porter gravement atteinte à l’intégrité
corporelle de la personne protégée.

b. Les effets sur la protection du patrimoine

v Il y a trois types d’acte


Ø Les actes conservatoires
§ Ce sont les actes qui permettent de sauvegarder le patrimoine ou de soustraire
un bien à un péril imminent ou à une dépréciation inévitable sans compromettre
aucune prérogative du propriétaire (par ex. la réparation d’un meuble).
• Invasif sur le patrimoine, ils ne vont pas modifier la valeur du patrimoine mais
vont le conserver

Ø Les actes d'administration


§ Ce sont les actes d’exploitation ou de mise en valeur du patrimoine de la
personne protégée dénués de risque anormal
• Dans ce cas le titulaire du patrimoine, va améliorer, de lui faire produire des
fruits mais en aucun cas il ne s’agira de repréciser la valeur du patrimoine
§ Ex. l’ouverture d’un compte, la réparation d’un immeuble

Ø Les actes de disposition


§ Ce sont les actes les plus graves, ceux qui engagent le patrimoine de la personne
protégée, pour le présent ou l’avenir, par une modification importante de son
contenu, une dépréciation significative de sa valeur en capital ou une altération
durable des prérogatives de son titulaire
§ Ex. la vente d’un immeuble, la donation
ð Une fois que l’ouverture d’une curatelle ou d’une tutelle, il va avoir des
conséquences sur ces actes

v Dans la curatelle
Ø Pour les actes de conservation et d’administration
§ le majeur protégé les accomplit seul.
§ Pas de dangers pour le patrimoine
Ø Pour les actes de disposition
§ Le majeur doit être assisté de son curateur (article 467 du Code civil).
• Dans ce cas, le curateur appose sa signature à côté de celle de la personne
protégée.
• Si le majeur ne s’est pas fait assister, la nullité est encourue, mais elle est
facultative pour le juge.

v Dans la tutelle (régime de représentation)


Ø Pour les actes de conservation et d’administration
§ Le tuteur accomplit seul les actes de gestion courante
§ Art. 473 C. civ. et art. 504 du Code civil
Ø Pour les actes de disposition
§ Le tuteur doit être autorisé pour accomplir les actes de disposition par le juge des
contentieux de la protection (art 505 du C. civ.).
§ L’autorisation détermine les stipulations et le prix de l’acte passé.
§ Si le majeur a passé seul l’acte
• L’acte est alors nul de droit, sans aucune condition.
§ Mais si le tuteur n’est pas autorisé à établir ces actes et qu’il le fait -> acte est nul

C. L’habilitation
v Article 491-1/494-11
Ø Droit assez récent = mise en place par l’ordonnance du 15 octobre 2015
§ On s’est aperçu que le juge des contentieux était surchargé par le nombre de
curatelle et de tutelle à suivre
• Car la tutelle et la curatelle engage un suivi continuel par le juge
§ Remarquer la présence d’un nombre de dossiers dans lequel il n’y avait pas
beaucoup de difficulté
• La personne vaut très peu de patrimoine, protection non difficile
¨ Donc mise en place de l’habilitation familiale
Ø Désignation d’une personne habilitée
Ø Habilitation enlève la capacité juridique du majeur
Ø Mesure incapacitante avec une charge essentiellement familiale
§ On fait confiance à la famille et ainsi le juge sera moins amené à
intervenir
ð Cette mesure est encore peu prononcée pour l’instant mais étant donné la
souplesse de ce régime elle pourra se développer plus avec le temps.
Leçon 10 : Personne morale

Personne morale : groupement de personne physique ou de biens à qui le droit accorder la


personnalité juridique

I. L’existence des personnes morales

v La personnalité juridique de la personne morale est distincte de la personnalité juridique


de celle de ces membres.
Ø La personnalité juridique de la personne morale s’ajoute aux autres

v Personne morale est un sujet de droit


Ø Titulaire de droit et d’obligation
§ Disposent d’un patrimoine
§ Peuvent conclure des contrats, passer des actes en son nom
• Prêt auprès d’une banque
§ Peuvent ester en justice
§ Et tous les autres exercices des droits et obligation

Section 1. La controverse doctrinale

v Il y a un débat doctrinal sur l’octroi de la personnalité juridique des personnes morales


Ø « Je n’ai jamais déjeuné avec une personne morale » Gaston Jèze
§ La personne morale n’est pas faite de chair et de sang, elle n’a pas de consistance
matérielle…
Ø « Moi non plus, mais je l’ai souvent vue payer l’addition » Jean-Claude Soyer
§ … mais elle est sujet de droit et donc titulaire d’un patrimoine
• Deux théories

¨ Théorie de la fiction
Ø Seuls les êtres humains peuvent être titulaires de la personnalité
juridique
§ Car la personnalité juridique suppose une existence biologique
Ø Si les personnes morales disposent de la personnalité juridique, c’est
seulement parce que le législateur a créé une fiction.
§ C’est donc le législateur qui attribue la personnalité juridique à un
groupement.
§ Il décide des conditions d’octroi de la personnalité juridique
ð C’est la loi qui crée la personne morale
¨ Théorie de la réalité
Ø Les groupements constituent une réalité qui n’existe pas seulement en
fonction de la volonté du législateur.
§ La personnalité morale est ainsi attribuée dès lors que le
groupement a
• Une volonté
• Des intérêts propres distincts de la volonté
• Des intérêts de leurs membres
• Peut les exprimer grâce à des organes qui lui sont propres.
ð Cette théorie conduit à reconnaître la personnalité morale indépendamment
de toute intervention législative.

Section 2 – Le droit positif

v La jurisprudence fait prévaloir la théorie de la réalité


Ø Civ., 28 janvier 1954, n° 54-07081
§ On se demande si le comité d’entreprise est une personne morale
§ « Attendu que la personnalité civile n'est pas une création de la loi ; qu'elle
appartient, en principe, à tout groupement pourvu d'une possibilité d'expression
collective pour la défense d'intérêts licites, dignes, par suite, d'être juridiquement
reconnus et protégés ».
• Le juge pourra lui octroyé la personnalité juridique

⚠ Tous les groupements non pas nécessairement la personnalité juridique : ex. la famille,
l’entreprise

II. La classification des personnes morales


Section 1- les personnes morales de droit public

v Personnes morales de droit public = Groupement qui à la personnalité juridique va se


voir appliquer les devoirs de droit publics
Ø La personne physique de droit public n’existe pas
Exemple : L’État, les régions, les départements, les communes, les établissements
publics (les universités, les hôpitaux…)
Ø Intérêts
§ Avoir ces propres droits et devoirs
§ Pour des États
• Signer des Traités
• Avoir un patrimoine
§ Pour des hôpitaux, des universités
• Disposer d’un patrimoine
Ø Ces personnes morales sont représentées par des personnes physiques
§ Mais n’est qu’un représentant qui agit en leur nom

Section 2- Les personnes morales mixtes

v Personnes morales publiques qui sont soumises à du droit privé.


Ø C’est le cas lorsque la personne morale publique veut exercer une activité industrielle
et commerciale
Ex: SNCF

v Personnes morales privées qui sont soumises à du droit public.


Ø C’est le cas lorsque la personne morale privée s’est vue confier une mission de
service public
Ex: CAF

Section 3- les personnes morales de droit privée

v Personne morales de droit privée : Groupement qui à la personnalité juridique va se voir


appliquer les devoirs de droit privé

A. Groupement de personne s

On peut en imaginer de multiples : nous ne citerons ici que des exemples et non la totalité
de ces groupements de personnes, la notion étant très vaste

1. Sociétés

v Société
Ø Groupement de personne physique qui s’associent et mettent en commun dans le
but de partager des bénéfices
§ Ils ont pour objectif de partager
• Soit les bénéfices
• Soit les pertes produites par cette société

NB : Différence entre société et entreprise


• Pour créer une personne morale on crée une société
• Une entreprise n’a pas la personnalité juridique
¨ Entreprise est une activité (entreprise de boulangerie) elle va pouvoir être
exploité
Ø soit en un nom précis
§ en tant que personne physique > entreprise individuelle
Ø soit exploitée de façon à s'associer,
§ créant une structure > entreprise sociétaire

Ø Plusieurs sociétés
§ Société commerciales
• Soumise au droit commercial
• Société anonyme SA
• Société à responsabilité limité SARL

§ Société civiles
• Soumise au droit civil
• Société civile immobilières (SCI)

2. Associations

v Association
Ø Groupements dans lesquels des personnes physiques vont mettre en commun leur
travail
§ Mais pas à but lucratif/pas de partage de bénéfices et pas de parage de pertes
Ø Doivent faire l’objet d’une déclaration à la préfecture et font l’objet d’une publication
au JO
Ø Certaines associations reconnues d’utilité publique par décret en conseil d’état à
l’issue d’une période au moins égale de trois ans

3. Les syndicats

v Syndicats
Ø Groupement de personnes qui vont partager un intérêt professionnel commun
§ Syndicat de salarié
§ Syndicat d’employeurs -> organisation professionnelles
ð toutes ces catégories sont titulaires de droits et d’obligations avec la présence
d'un représentant qui agit au nom et pour le compte de la personne morale et
non pas pour sa personne physique

B. Groupement de biens

On peut en imaginer de multiples : nous ne citerons ici que des exemples et non la totalité
de ces groupements de biens, la notion étant très vaste

v Les fondations
Ø Objectif de mettre en communs de biens en les affectant

v Société unipersonnelle
Ø Revient à affecter de biens à la société
Ø Il est donc possible de créer une société seul
Ø EURL
ð statut juridique qui permet à un entrepreneur de créer une structure avec un
patrimoine propre

C. N’ont pas la personnalité juridique

v Le groupement familial
Ø Seules les personnes physiques composant la famille ont la personnalité juridique.

v L’entreprise
Ø Seule la personne physique (l’entrepreneur) ou la personne morale (la société) qui
exploite l’entreprise a la personnalité juridique

v Le fonds de commerce
Ø Actifs affectés à l’entreprise commerciale.

III. Le régime des personnes morales

Cela dépend de la personne morale

Section 1- la naissance de la personnalité juridique


Section 2- La disparition de la personnalité juridique

v La dissolution de la personne morale peut être d’origine :


Ø Volontaire
§ Les membres de la personne morale décident d’y mettre fin
Ø Statutaire
§ La personne morale avait été créée pour une durée déterminée, et elle est
arrivée à expiration
Ø Judiciaire
§ Une décision judiciaire décide de dissoudre une personne morale pour justes
motifs
Ø Administrative
§ L’autorité administrative décide de dissoudre une personne morale
• Pour association

Section 3- l’identification de la personnalité juridique

A. Le nom de la personne morale

v Appellation choisie par les représentants


Ø Pour les sociétés : dénomination sociale
Ø Pour les associations : titre
§ Contrairement aux personnes physiques, il peut être librement choisi et
librement modifié.
• Nom d’une personne physique, nom inventé, autres lettres de l’alphabet
romain
v La personne morale peut le faire protéger et interdire qu’une autre personne morale
porte le même nom s’il existe un risque de confusion.
Ø Affaire Bordas

B. Le domicile de la personne morale

v C’est le lieu du principal établissement de la personne morale


Ø Autrement appelé siège
Ø La détermination du siège résulte du statut (siège statutaire).
Ø Il est important que connaitre le lieu afin de connaitre le régime, la juridiction
applicable
§ La personne morale doit être attraite devant les juridictions du lieu de son siège.

Section 4- les attributs de la personnalité juridique

Les personnes morales ont elles des droits de la personnalité ?

v Les droits liés à l’intégrité physique sont sans objet : la personne morale n’a pas de corps.
v Les droits liés à l’intégrité morale ?

A. Les attributs extrapatrimoniaux

v Les personnes morales disposent


Ø d’un droit à la protection de leur nom
Ø d’un droit à la protection de leur domicile
Ø d’un droit à la protection de leurs correspondances
Ø d’un droit à la protection de leur honneur et de leur réputation

v la jurisprudence a reconnu que les personnes morales ne bénéficient pas du droit au


respect de la vie privée
Ø en découle le droit à l’image car pas de représentation physique
Ø Civ., 1re, 17 mars 2016, n° 15-14.072

B. Les attributs patrinomniaux

v Toute personnes a nécessairement un patrimoine


Ø Patrimoine = universalité dans lequel nos dettes/créances et nos biens sont placés

v La personne morale est titulaire d’un patrimoine autonome distinct des patrimoines de
ses membres.
Ø Chaque patrimoine est indépendant des autres
§ Du côté de l’actif
• Les membres de la personne morale ne sont titulaires d’aucun droit réel sur
l’actif du patrimoine de celle-ci
• Du côté du passif
¨ Les dettes de la personne morale et de ses membres ne se confondent pas
Ø Les créanciers
personnels ne peuvent
effectuer leur poursuite sur
le patrimoine de la personne
morale
Ø Les créanciers de la
personne morale ne peuvent
effectuer leur poursuite sur
le patrimoine des personnes
physiques des personnes
physiques qui la composent.

Leçon : Le domicile

I. La notion du domicile
Section 1. La définition

v Le domicile est le lieu auquel la loi rattache la personne.


Ø C’est une notion juridique qui permet de situer l’individu dans l’espace.
Ø Peu importe que la personne y habite réellement ou pas ou qu’il s’en soit éloigné
durablement ou pas.

Section 2. Les notions voisines : la résidence ou l’habitation

v La résidence
Ø Est le lieu d’habitation effective
§ C’est-à-dire le lieu dans lequel la personne demeure effectivement de manière
stable.
§ Il se peut donc que le domicile ou la résidence soit fixée au même endroit
• Mais il est également possible que cela ne soit pas le cas.
Ex : les jeunes majeurs étudiants qui réside dans une résidence étudiante
mais qui sont souvent encore domiciliés chez leurs parents.
v La résidence est une notion de fait
Ø Mais de plus en plus le droit attache des conséquences à la notion de résidence en la
plaçant sur le même plan que le domicile
Ex. le mariage peut être célébré dans la commune où l’un des époux ou l’un de leurs
parents à son domicile OU sa résidence

II. La détermination du domicile

v L’intérêt de la détermination du domicile est surtout un intérêt procédural.


Ø En cas de procès
§ Il est fréquent que le tribunal compétent soit le tribunal du lieu où le défendeur à
son domicile
§ CPC art. 42
• Même si aujourd’hui de nombreuses exceptions prévues
¨ En matière immobilière, en matière de divorce, en matière délictuelle…

v Le domicile
Ø Est normalement librement choisi par l’individu
§ On parle de domicile volontaire
Ø Mais il est parfois imposé par la loi
§ On parle alors de domicile légal.

Section 1 – Le domicile volontaire

v En principe, le choix du domicile est libre

Ø Cass. soc. , 12 janv. 1999, n° 96-40.755


§ « Selon l'article 8 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de
l'homme et des libertés fondamentales, toute personne a droit au respect de son
domicile ; que le libre choix du domicile personnel et familial est l'un des attributs
de ce droit ».

Ø L’article 102 du Code civil dispose que « le domicile de tout Français quant à
l’exercice de ses droits civils est au lieu où il a son principal établissement ».
§ L’établissement sera considéré comme principal s’il réunit cumulativement un
élément matériel et un élément intentionnel.
• L'élément matériel de détermination du domicile
¨ Est l’attache effective de la personne en un lieu
Ø C’est là où elle concentre son activité
§ Habitation,
§ Ses attaches personnes et familiales
§ Le lieu d’exercice de la profession
§ Le lieu de situation des biens
¨ Cet élément se prouve par tous les moyens permettant d'attester de la
présence effective d'une personne dans l'habitation considérée
• L’élément intentionnel de détermination du domicile
¨ Est l’intention de fixer son domicile à tel endroit.
¨ Il résulte d’un choix arbitraire

ð La détermination du domicile est une question de fait qui est donc laissée à
l’appréciation souveraine du juge du fond, qui déterminera quelle est la
véritable intention.

v Le changement de domicile est libre.


Ø Le changement de domicile suppose le déplacement de ses centres d’intérêts dans
un autre lieu conjugué à l'intention d’y fixer son principal établissement
Ø Art. 103 C. civ

v Quand une personne a plusieurs habitations et qu’elle travaille en un lieu différent de


celui où sa famille vit
Ø La détermination de son domicile sera plus difficile.
§ Le juge doit procéder à un choix entre
• D’une part, le domicile tel qu’il résulte des attaches familiales
• D’autre part, le domicile tel qu’il résulte des attaches professionnelles.
¨ Il n’y a pas de critère prépondérant.

Section 2 – Le domicile légal

v Il est possible que la loi détermine elle-même le lieu du domicile d'une personne.
Ø On parle alors de domicile légal, indépendant de tout choix personnel.

A. Le domicile de dépendance

1. Le mineur non émancipé

v Le mineur non émancipé est domicilié chez ses père et mère


Ø Article 108-2 aliéna 1 du code civil
Ø Si les père et mère ont des domiciles distincts
§ L’enfant est domicilié chez celui des deux avec qu’il réside
• Article 108-2 alinéa 2
Ø Une fois majeur ou après une émancipation
§ Le mineur choisira de conserver son domicile
• Au domicile de ses parents = et alors domicile volontaire
• Ou d’avoir un domicile distinct.

2. Le majeur en tutelle
v Le majeur en tutelle est domicilié chez son tuteur
Ø Article 108-3 du Code civil
Ø La règle ne s’applique pas pour les majeurs en curatelle ou sous sauvegarde de
justice.

B. Le domicile professionnel

1. Les fonctionnaires irrévocables

v Les fonctionnaires irrévocables nommés à vie


Ø Sont domiciliés au lieu de leurs fonctions
§ Article 107 du code civil
Ø Cela ne concerne que les magistrats du siège de l’ordre judiciaire et de la Cour des
comptes qui bénéficient d’une inamovibilité
§ Et non le parquet qui ne bénéficie pas de l’inamovibilité

v Il existe parfois des obligations de résidence


Ø Notamment pour les personnels de la police nationale
§ L. n° 95-73, 21 janv. 1995, art. 19)
Ø Et personnels de l’enseignement supérieur
§ C. éducation., art. L. 952-5

2. Les employés de maison

v Les employés de maison qui sont logés chez leur employeur sont en principe domiciliés
chez leur patron
Ø Article 109 du code civil
III. Les caractères du domicile
Section 1 – Nécessité du domicile
v Toute personne est censée avoir un domicile sans discontinuité.
Ø Cette règle permet de bien saisir que le domicile est
§ Avant tout, une composante de l’état des personnes permettant d’identifier et de
situer une personne.

v Ce caractère de nécessité conduit d’ailleurs à attribuer un domicile à deux catégories de


personnes pour lesquelles la stabilité fait défaut
Ø Les populations nomades autrement nommées « gens du voyage »
§ Pour permettre leur localisation sur le territoire
• Une loi du 3 janvier 1969 impose à toutes personnes qui logent de façon
permanente
¨ Dans un véhicule,
¨ Une remorque
¨ Ou tout autre abri mobile
Ø D’être munies d’un titre de circulation qui ne peut être obtenu que si
ces personnes font connaître la commune à laquelle ils souhaitent être
rattachés.
Ø Les personnes « sans domicile fixe » ou SDF
§ Pourront être domiciliées dans un centre d’action sociale ce qui leur permet de
prétendre aux différentes aides et prestations sociales
• Art. 102 al. 2 C. civ qui renvoie à CASF, art. L. 264-1
Section 2 – Unicité du domicile

v Le principe d’unicité du domicile signifie que chaque personne ne peut avoir qu’un
domicile
Ø Quand bien même elle aurait plusieurs résidences
§ une résidence principale et des résidences secondaires
Ø Ce principe connaît toutefois des exceptions
§ Le domicile élu
• Pour certains actes juridiques, les parties peuvent élire domicile en un lieu
particulier, qui sera distinct du domicile réel
• Par exemple, les parties élisent domicile en l’étude d’un notaire.
ð Cette technique permettra aux parties de localiser toutes les conséquences
que l’acte peut produire en un lieu déterminé.
§ Le domicile apparent
• Lorsque la présence régulière d’une personne et des membres de sa famille
en en lieu déterminé fait croire aux tiers qu’il s’agit là de son domicile
¨ Alors le domicile apparent est tenu pour le domicile réel.
Ø Les tiers de bonne foi pourront alors valablement accomplir, signifier
ou adresser certains actes à une personne en en lieu qui en réalité
n’est pas son domicile.
• Les mineurs en résidence alternée
¨ Lorsque la résidence des enfants est fixée en alternance au domicile de
chacun des parents il faut considérer que l’enfant a par exception deux
domiciles.

Vous aimerez peut-être aussi