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DROIT CIVIL :
DROIT DE LA FAMILLE
Ce document vous permet de suivre le cours il contient le plan, des définitions, des références
de textes, des questions qui vous permettront de réviser au moment de préparer votre examen,
ainsi que les annales des deux dernières années pour vous entrainer.
Il vous permet encore d’aller plus loin sur certains points et parfois même d’aller voir du droit au
travers de l’histoire, la littérature, les films ou encore l’actualité…
Il contient encore les documents d’approfondissement qui donneront lieu à un examen en cours
et devront selon les consignes être parfois lus en amont et préparé.
AVERTISSEMENT :
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SOMMAIRE
1ère partie : La personne
Thème 1 : Les différentes personnes
Comprendre et approfondir : La personnalité morale
Thème 2 : Les frontières de la personnalité juridique des personnes physiques
Comprendre et approfondir : La mort numérique
Thème 3 : L’identité civile des personnes physique
Comprendre et approfondir : La généalogie par l’état civil
Thème 4 : La capacité des personnes physiques
Comprendre et approfondir : La représentation
Annexe : annales
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1ère partie : La
personne
Thème 1 : Les différentes personnes
Section I — Les personnes humaines dépourvues de la personnalité juridique
Approche historique :
- le cas des esclaves (absence de personnalité juridique)
Abolition en France par un décret du 27 avril 1848
Droit positif :
Avec l’abolition de l’esclavage et de la mort civile, toutes les personnes humaines vivantes ont à présent la
personnalité juridique.
A — La pré-personnalité juridique
La question :
Même s’ils ne sont pas encore en vie, l’embryon et le fœtus ont une vocation — théorique au moins — à
être à terme un sujet de droit. Sont-ils dès lors revêtus, par anticipation, en quelque sorte de la personnalité
juridique ?
Un être humain n’a pas la personnalité juridique, cela n’empêche pas qu’il soit une personne humaine.
- article 1er de la loi n° 75-17 du 17 janvier 1975, relative à l’interruption volontaire de grossesse : « la
loi garantit le respect de tout être humain dès le commencement de la vie ; il ne saurait être porté
atteinte à ce principe qu’en cas de nécessité et selon les conditions définies par la présente loi ».
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- Article 16 du Code civil issu de la loi n° 94-653 du 29 juillet 1994 relative au respect du corps humain
: « la loi assure la primauté de la personne, interdit toute atteinte à la dignité de celle-ci et garantit
le respect de l’être humain dès le commencement de sa vie ».
B — La post-personnalité juridique
La question :
La vie ayant pris fin, le cadavre est normalement juridiquement une chose. Même si la personne décédée
n’a plus la personnalité juridique, le respect du à la personne humaine ne cesse pas.
Dans l’univers du droit, il n’y a pas seulement l’individu, personne physique avec des intérêts et des buts
individuels, il existe des buts et des intérêts collectifs. Ces intérêts collectifs sont satisfaits par des groupes
de personnes ou de biens. Or le droit octroie parfois la personnalité juridique à ces groupements ce sont les
personnes morales
L’étude des personnes morales dépasse le cadre du droit civil. Seule la reconnaissance de leur personnalité
morale intéresse le droit civil. En tant que sujet de droit, la personne morale va pouvoir agir et avoir un
patrimoine. Pour autant elles ne se ressemblent pas toutes.
- Pour chacune des notions suivantes identifiez si elle a la personnalité morale ou non et si oui à quelle
catégorie de personnalité morale elle appartient.
L’État, la société, la collectivité locale, la fondation, l’association, l’indivision… et la famille.
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Les personnes morales sont individualisées selon des éléments proches de ceux retenus pour identifier les
personnes physiques. Elles ont un nom, un domicile et une nationalité.
Deux éléments sont donc requis pour qu’une personne morale puisse exister le groupement doit avoir :
- un intérêt identifiable distinct de celui de ses membres d’une part,
- une volonté propre de manifester une volonté commune à ses membres — une volonté collective —
d’autre part.
La question :
La famille est-elle un groupement auquel la loi reconnaît la personnalité juridique ? La réponse est non.
Le droit ne se désintéresse pas de la famille, c’est la raison pour laquelle elle est pourvue d’une certaine
juridicité.
B — La juridicité de la famille
Même si le groupe familial n’est pas reconnu en tant que personne juridique, le droit appréhende la famille.
Des effets juridiques accompagnent l’existence du groupe familial.
- Des fonctions lui sont affectées
- Des droits lui sont reconnus
- Certains biens semblent lui être particulièrement attachés
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Attendu que les consorts d’Orléans font grief à l’arrêt attaqué (Paris, 3 juillet 1996), de les avoir déboutés alors, selon le
moyen, d’abord, qu’en refusant la qualification de souvenir de famille à l’ensemble des objets litigieux au motif inopérant du
caractère “ exorbitant “ ou “ artificiel “ de la demande en raison de son étendue, sans rechercher si tout ou partie de ces
objets pouvaient recevoir cette qualification au regard de leur étroit rattachement familial et du caractère affectif marqué,
et, ensuite, qu’en s’abstenant de rechercher si les biens dont l’origine et le lien avec la famille étaient attestés par les mentions
du catalogue dressé en vue de la vente, ne constituaient pas, objectivement, des souvenirs de famille, la cour d’appel a violé
les principes relatifs à la protection des souvenirs de famille et les articles 815 et 842-3 du Code civil ; alors, encore, que ce
catalogue décrivant de façon exhaustive chaque objet, son origine, sa date, sa provenance et son rattachement objectif à la
famille d’Orléans, l’ensemble de ces descriptions et précisions permettait au juge du fond de dire pour chaque objet si la
qualité de son rattachement à la famille d’Orléans était de nature à lui conférer la qualification de souvenir de famille, de
sorte qu’en s’abstenant totalement de procéder à cette qualification, au prétexte erroné d’un défaut de preuve, la cour
d’appel a méconnu ses propres pouvoirs ; alors, enfin, que le caractère historique des biens, d’ailleurs en étroite relation avec
leur valeur vénale, se confondait, en l’espèce, intimement, avec la mémoire familiale d’une lignée au destin historique
nécessairement hors du commun, puisque d’ascendance royale ; qu’en l’occurrence, chacune des pièces en particulier, de
par leur origine et leur appartenance à la famille d’Orléans, a valeur de souvenir de la “ Maison de France “, tant aux yeux du
public intéressé par la vente, qu’aux yeux des propres membres de la famille, au premier chef gardien de cette mémoire ;
qu’ainsi, dans les circonstances spécifiques de la cause, l’histoire de la famille d’Orléans et l’histoire de France étant
étroitement liées et indissociables entre elles, c’est en violation des principes qui gouvernent les souvenirs de famille, qui
supposent, aussi, une appréciation in concreto, que la cour d’appel a estimé que ni le caractère historique des biens, ni la
seule perpétuation de leur possession par la famille ne pouvaient suffire à caractériser la relation devant exister entre l’objet
et la famille concernée ;
Mais attendu que la cour d’appel a exactement retenu que pas plus le caractère historique des biens litigieux, ou la seule
perpétuation de leur possession par la famille d’Orléans, que l’apposition des armes de la famille sur ces objets, ne suffisaient
à établir que chacun de ces meubles ait revêtu pour celle-ci une valeur morale telle qu’ils pourraient être qualifiés de
souvenirs de famille ; que c’est par une appréciation souveraine des éléments de preuve soumis à son examen, que la cour
d’appel a relevé que les consorts d’Orléans n’établissaient pas qu’il en fut ainsi ; que, dès lors, elle a, sans se fonder sur le
caractère exorbitant ou artificiel de la demande, ni méconnaître ses pouvoirs, légalement justifié sa décision ;
PAR CES MOTIFS :
REJETTE le pourvoi.
Que sont en droit les souvenirs de famille ? (allez le chercher dans un ouvrage)
Quel régime juridique leur est applicable ?
Expliquez alors le combat judicaire mené dans cet arrêt.
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Thème 2 : Les frontières de la personnalité juridique des
personnes physiques
Section 1 : L’acquisition de la personnalité juridique
La question :
A quel instant apparaît la personnalité juridique ?
- Comment le droit appréhende-t-il l’enfant décédé au cours de l’accouchement c’est-à-dire celui qui
est né vivant et viable mais qui est décédé avant au cours de l’accouchement et donc la déclaration
de naissance ?
- Comment le droit appréhende-t-il l’enfant mort-né, c’est-à-dire celui qui n’est pas né vivant et
viable ?
- Dans un cas comme dans l’autre des actes sont-ils dressés ? Produisent-ils les mêmes effets
juridiques ?
La question :
Peut-on admettre que la personnalité juridique rétroagisse ?
Par exception, un enfant peut se voir reconnaître la personnalité juridique avant sa naissance. Plus
exactement, la personnalité juridique de l’enfant peut rétroagir à la date de sa conception : « infans
conceptus pro nato habetur quoties de commodis ejus agitur », l’enfant simplement conçu est réputé né
chaque fois qu’il y va de son intérêt. C’est une fiction juridique.
Pour être mise en œuvre il faut donc déterminer une date probable de conception ; et là c’est la mise en
œuvre d’une présomption simple.
La réponse est dans une œuvre connue « les rois maudits » en 7 tomes de Maurice Druon, plus précisément dans le tome 4
intitulé « La loi des mâles », elle est aussi ailleurs…
La question :
Compte tenu des effets importants qu’elle produit–perte de la personnalité juridique, ouverture de la
succession…- la mort est un instant crucial en droit.
Quand le droit considère qu’un individu est mort ? Qu’est-ce qu’en droit la mort ?
A — L’absence
La question :
L’absent est la personne qui a cessé de paraître à son domicile ou à sa résidence sans donner de nouvelles
(article 112 du Code civil). Comment appréhender cette incertitude ?
Le droit positif :
La situation juridique de l’absent est réglée en deux temps. Dans un premier temps, il est présumé vivant ;
ce n’est que dans un second temps qu’il est présumé mort.
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Le premier temps : C’est la présomption d’absence. L’absence doit être constatée judiciairement par le juge
saisi par toute personne intéressée (le conjoint, les héritiers potentiels, les créanciers) ou le ministère public.
S’ouvre une période de dix ans pendant laquelle l’absent est présumé vivant. Il faut cependant organiser la
gestion de son patrimoine.
Cette présomption d’absence peut cesser dans deux hypothèses : soit l’absent revient à son domicile et
donne des nouvelles, soit la preuve de son décès est apportée.
Second temps : C’est la déclaration d’absence. L’absence ne peut être déclarée qu’à l’expiration de délais
rigoureux. Lorsqu’il y a eu un jugement de présomption d’absence, ce délai est de dix ans. A défaut, il est de
vingt ans à compter du jour où la personne a cessé de paraître au lieu de son domicile ou de sa résidence.
A la présomption de vie, succède une présomption de mort. Le tribunal rend un jugement déclaratif
d’absence. Le jugement déclaratif d’absence est la constatation de l’absence par jugement du tribunal qui
emporte des effets comparables à ceux du décès, sous réserve des règles relatives au retour de l’absent.
B — La disparition
La question :
Un disparu est une personne qui a été confrontée à un danger de mort et qui n’est pas réapparue (article 88
du Code civil). Comment appréhender cette situation d’une mort probable mais sans corps ?
Le droit positif :
La procédure relève de la compétence du tribunal de grande instance. Après une enquête, le tribunal rend
un jugement déclaratif de disparition qui est un jugement tenant lieu d’acte de décès, soit lorsque le cadavre
ne peut être présenté mais que la mort est certaine, soit lorsque la personne a disparu dans des
circonstances de nature à mettre sa vie en danger.
Ce jugement fixe la date du décès en tenant compte des présomptions tirées des circonstances de la cause,
et à défaut au jour de la disparition.
Ce jugement déclaratif de disparition tiendra lieu d’acte de décès.
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Pour vous détendre :
Le Colonel Chabert, Honoré de Balzac, 1844.
L’histoire commence dans une étude d’avoué où des clercs font des plaisanteries pendant qu’ils travaillent. Puis arrive un
vieil homme : tous se moquent de lui, car il porte des vêtements très anciens. Le vieil homme dit qu’il doit parler avec le
patron de l'étude, maître Derville. Les clercs lui disent que maître Derville ne voit ses clients qu’à minuit. En réponse à la
question d'un saute-ruisseau, le vieil homme, avant de sortir, déclare être le colonel Chabert, mort à la bataille d’Eylau. Le
colonel Chabert revient la nuit au bureau de maître Derville, et l’avoué lui accorde une entrevue. Chabert raconte alors son
histoire.
Hyacinthe Chabert, enfant trouvé, a gagné ses galons de colonel dans la Garde impériale en participant à l’expédition
d’Égypte de Napoléon Ier. Il a épousé Rose Chapotel, une fille de joie qu’il a installée dans un luxueux hôtel particulier.
Pendant la bataille d'Eylau, en 1807, blessé en participant à la charge monumentale donnée par Joachim Murat — qui force
l’ennemi à la retraite —, il est déclaré mort. Mais, enfoui sous une montagne de cadavres, il est resté en vie.
Le colonel a cependant réussi à faire reconnaître son identité de l’autre côté du Rhin et, après de longs détours, revient
à Paris en 1817, pour découvrir que Rose Chapotel, remariée à un homme avide de pouvoir dont elle a deux enfants, porte
maintenant le nom de « comtesse Ferraud ». Elle a d'autre part liquidé tous les biens du colonel Chabert, en minimisant sa
succession.
La suite est dans le roman…ou le film…
Le Congrès des notaires de France est une institution de plus de 130 ans ayant pour objet unique de
produire une réflexion annuelle d’intérêt général issue de la pratique notariale, en contact quotidien avec
les citoyens. Ce travail d’investigation est mené par une équipe de notaires encadrée par l’Association
Congrès Notaires de France.
117ème congrès des notaires de France « Le numérique, accompagner et sécuriser l’homme la révolution
digitale et le droit ». 2021 Nice.
Extraits p.155/156.
A compléter éventuellement :
https://rapport-congresdesnotaires.fr/2021-rapport-du-117e-congres/
Réfléchissez encore à
- Niveau(x) auquel(s) peuvent être effacement envisagé des mesures
- Quelles sont les mesures possibles et efficace ?
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GRP : congres JOB : mp2021 DIV : mp_10_Commission1 p. 153 folio : 155 --- 3/6/021 --- 14H38
1354 – La mort. – La mort est avant tout un événement biologique ; « le seul auquel le
vivant ne s’adapte jamais », disait Vladimir Jankélévitch 544.
Sa définition a été, et demeure encore largement débattue dans le corps médical, tant
il est difficile de saisir l’instant irréversible qui fait basculer un être de la vie à la mort.
Avec le progrès des connaissances scientifiques, la définition biologique de la mort évo-
lue. À la perte des seules fonctions cardiaque et respiratoire, a été ajoutée celle, défi-
nitive, de la conscience et des fonctions cérébrales.
Par nécessité, le législateur s’est également risqué à apporter une définition juridique de
la mort, que l’on trouve dans un chapitre de la partie réglementaire du Code de la santé
publique, relative au prélèvement d’organes sur une personne décédée, et inscrite dans
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l’article R. 1232-1 dudit code :
« Si la personne présente un arrêt cardiaque et respiratoire persistant, le constat de la
mort ne peut être établi que si les trois critères cliniques suivants sont simultanément
présents :
1o Absence totale de conscience et d’activité motrice spontanée ;
2o Abolition de tous les réflexes du tronc cérébral ;
3o Absence totale de ventilation spontanée ».
1355 – Esquisse d’une définition de la mort dans le monde numérique. – Qu’en est-il
de la notion de mort dans le monde numérique ? Y a-t-il une définition de la mort
comprise sous son angle numérique ?
Dans le silence des textes, il est possible d’en esquisser une, en empruntant à la définition
juridique de la mort biologique le caractère relatif à l’absence d’activité spontanée.
En effet, comme dans le monde matériel, une activité humaine peut se poursuivre arti-
ficiellement dans le monde numérique au-delà de la mort. Il peut s’agir d’actions pro-
grammées sommaires, tels de simples courriels à envoi retardé, jusqu’à des robots numé-
riques utilisant l’image d’un individu, exploitant les données laissées par celui-ci de son
vivant et dont l’exploitation peut donner l’illusion d’échanger avec lui, pourtant décédé
depuis longtemps.
La mort numérique d’un individu pourrait ainsi être définie comme l’arrêt (total et
définitif) de toute interaction humaine d’une personne physique dans la sphère numé-
rique, consécutive à son décès biologique.
La mort numérique
Mortnumérique :arrêt(totaletdéfinitidetouteinteractionhumained’unepersonnephysiquedanslasphèrenumérique,
consécutive à son décès biologique.
1356 – Une disparition numérique ? – Force est de constater que cette mort biologique,
que le langage courant évoque par euphémisme sous le terme de « disparition », ne fait
pas disparaître, dans le monde numérique, les innombrables traces laissées sur la toile
par un individu biologiquement décédé. Le numérique conserve au contraire toutes ces
traces, et au besoin continue de les répliquer.
En définitive, l’être humain disparaît par la mort, mais son existence numérique persiste,
créant ainsi l’illusion d’une certaine forme d’immortalité, numérique.
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Thème 3 : L’identité civile des personnes physiques
Préliminaires :
Toute personne est rattachée juridiquement à un lieu déterminé qui permet de la situer géographiquement.
C’est le domicile qui est le lieu du principal établissement de la personne. Il se distingue de la résidence qui
est le lieu où la personne vit de façon quotidienne, le lieu d’habitation effective de la personne. La résidence
est une notion de fait alors que le domicile est une notion de droit.
D’autres éléments permettent d’identifier l’individu. Ces éléments qui figurent à l’état civil constituent l’état
des personnes. Cet état est indisponible. Les individus n’ont pas la liberté de modifier volontairement les
éléments le composant, même si cet état peut évoluer, au cours de la vie des personnes, notamment si elles
se marient.
Quels sont les éléments principaux de cet état initial de la personne ? L’enfant se voit attribuer une
nationalité, à la naissance, en fonction, selon les pays et les hypothèses, de la nationalité de ses propres
parents (c’est le droit du sang, ou jus sanguini) ou bien du lieu de sa naissance (c’est le droit du sol, ou jus
soli).
Il se voit aussi attribués des noms et prénoms.
Pour réfléchir :
Extraits de la loi du 6 fructidor an II (23 août 1794) -encore en vigueur pour l’article I-
Jusqu’en 2002, il n’existait pas de réglementation d’ensemble relative au nom dans le Code civil. Pour
l’essentiel, la matière était régie par des règles coutumières. C’était le système du « nom patronymique » :
le père transmettait son nom à l’enfant.
La loi du 4 mars 2002, applicable depuis le 1er janvier 2005 — date d’entrée en vigueur de la loi — met en
place un nouveau système.
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Cependant, les nouvelles règles édictées posaient des difficultés d’application, c’est pourquoi, avant même
son entrée en vigueur, cette loi a été réformée par la loi n° 2003-516 du 18 juin 2003.
Mais comme l’attribution du nom dépend de la filiation, le dispositif a également été retouché par
l’ordonnance n° 2005-759 du 4 juillet 2005 portant réforme de la filiation et par la loi n° 2009-61 du 16 juillet
2009 ratifiant l’ordonnance du 4 juillet 2005.
La question :
Comment est attribué le nom de l’enfant ? Compte-tenu des fonctions jouées par le nom quelles libertés
sont laissées à ceux qui décident et à celui qui veut changer ?
Le droit positif :
1ère hypothèse : Le nom de l’enfant doté de deux filiations lors de la déclaration de sa naissance
Article 311-21 du Code civil
Cependant, le choix des parents est limité par deux principes : l’unité du nom de la fratrie et l’interdiction
des noms à rallonge.
2ème hypothèse : Le nom de l’enfant doté d’une seule filiation lors de la déclaration de naissance
La loi autorise néanmoins une modification du nom postérieurement à la déclaration de naissance lors de
l’établissement du second lien de filiation.
Le port du nom étant obligatoire, l’enfant dépourvu de lien de filiation doit se voir attribuer un nom.
L’autorité publique s’en charge en vertu de l’article 57, alinéa 2, du Code civil.
La question :
En ce qu’il identifie la personne, le nom était considéré comme immuable. Mais ce principe n’est pas absolu
et peut justifier des dérogations.
Le droit positif :
Article 61 du Code civil (et suivants)
- Le changement justifié par un intérêt privé : hypothèse où le nom entraine une confusion dans
l’esprit des tiers ou porte préjudice (caractère ridicule ou déshonorant du nom, de sa consonance,
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de son apparence ridicule voire injurieuse ou du désir d’harmonisation en cas de changement par
d’autres membres de la famille…) La procédure est administrative. La demande est présentée au
garde des sceaux. L’autorisation est donnée par simple décret publié au journal officiel de la
République française.
Une hypothèse particulière : le changement nom lorsque ce dernier est menacé d’extinction.
- Le changement de nom justifié par un intérêt national : la francisation du nom (loi n° 72-964 du 25
octobre 1972 relative à la francisation des noms et prénoms des personnes qui acquièrent la
nationalité française).
- La correction volontaire du choix initial : Loi du 22 mars 2022 relative au choix du nom issu de la
filiation. Cette loi a modifié l’article 61-3-1 du Code civil :
« Toute personne majeure peut demander à l'officier de l'état civil de son lieu de résidence ou
dépositaire de son acte de naissance son changement de nom en vue de porter l'un des noms prévus
aux premier et dernier alinéas de l'article 311-21. Sans préjudice de l'article 61, ce choix ne peut être
fait qu'une seule fois.
(…)
Dans le cas prévu au premier alinéa du présent article, le changement de nom n'est consigné qu'après
confirmation par l'intéressé devant l'officier de l'état civil, au plus tôt un mois après la réception de la
demande. »
§ 2 — La protection du nom
Comme le nom est un attribut particulier du sujet qui sert à l’identifier, en principe, il est insaisissable,
indisponible et imprescriptible.
§ 1 — Le prénom
A : L’attribution du prénom
La question :
Qui choisi ? Ce choix peut-il être limité ?
Le droit positif :
Article 57 du Code civil :
- liberté de choix des parents
- contrôle a posteriori du choix des parents
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B : Le changement de prénom
La question :
Quels changements sont possibles ?
Le droit positif :
Article 60 du Code civil (et suivants)
- Le changement justifié par un intérêt privé : Cet intérêt doit être légitime par exemple l’usage
prolongé peut constituer un intérêt légitime.
- Le changement de prénom justifié par un intérêt national : même solution que pour le nom.
Le pseudonyme : Le pseudonyme est un nom d’emprunt, de fantaisie. Il est choisi volontairement par une
personne, souvent pour exercer une activité particulière — littéraire ou artistique — afin de dissimuler au
public sa véritable identité.
Le pseudonyme est intransmissible. Toutefois, il est protégé contre l’utilisation, notamment à des fins
commerciales, car il constitue un élément de la personnalité. Et la révélation de la véritable identité d’un
artiste que celui-ci cache par l’utilisation d’un pseudonyme peut constituer une atteinte à la vie privée…
La particule : Il s’agit des particules « du, de, de la, des… » qui précèdent le nom. Cette préposition fait partie
du nom. Elle obéit à son régime juridique : elle se transmet avec le nom.
Le nom d’usage : A côté du « nom de famille », la loi consacre le nom dit « d’usage », qui est un nom qu’une
personne porte sans en être titulaire (elle peut porter le nom même si ce n’est pas le sien). L’usage du nom
d’autrui est autorisé dans deux cas :
- en matière de mariage — c’est l’usage du nom du conjoint (cf. indirectement article 264 du Code
civil)
- - en matière de filiation et dès avant les réforme récente — c’est l’usage du nom du parent qui n’a
pas transmis le sien (article 43 de la loi n° 85-1372 du 23 décembre 1985 : « Toute personne majeure
peut ajouter à son nom, à titre d'usage, le nom de celui de ses parents qui ne lui a pas transmis le
sien »
Section 3 — Le sexe
La question :
Le sexe d’un individu à l’état civil peut-il être changé ? Et si oui à quelles conditions ?
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Le droit positif :
Article 57 du Code civil : l’état civil mentionne le sexe de l’enfant.
Il y a là une donné naturelle. Pour autant, la loi ne définit pas le sexe dont elle parle, c’est la jurisprudence
qui l’a fait dans un arrêt ancien (Cour de cassation du 6 avril 1903) il s’agit du sexe biologique.
Mais, pour la science, le sexe est une notion plus complexe : il est le produit de la juxtaposition de plusieurs
éléments anatomiques, génétique (chromosome X et Y) et psychologique. C’est lorsque ces différents
éléments ne concordent pas qu’apparaît le transsexualisme. C’est dans ce cadre que s’est posée la question
du changement de sexe à l’état civil devant les juridictions françaises.
Cass. ass. plén., 11 déc. 1992 : « Vu l'article 8 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de
l'homme et des libertés fondamentales, les articles 9 et 57 du Code civil et le principe de l'indisponibilité de
l'état des personnes ; Attendu que lorsque, à la suite d'un traitement médico-chirurgical, subi dans un but
thérapeutique, une personne présentant le syndrome du transsexualisme ne possède plus tous les
caractères de son sexe d'origine et a pris une apparence physique la rapprochant de l'autre sexe, auquel
correspond son comportement social, le principe du respect dû à la vie privée justifie que son Etat civil
indique désormais le sexe dont elle a l'apparence ; que le principe de l'indisponibilité de l'état des personnes
ne fait pas obstacle à une telle modification «
Cass. 1ère civ., 7 juin 2012 : « Mais attendu que, pour justifier une demande de rectification de la mention du
sexe figurant dans un acte de naissance, la personne doit établir, au regard de ce qui est communément
admis par la communauté scientifique, la réalité du syndrome transsexuel dont elle est atteinte ainsi que le
caractère irréversible de la transformation de son apparence »
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(Source ; https://fr.wikipedia.org/wiki/Acte_de_naissance)
A la lumière de cet exemple, identifiez ce que l’on trouve sur l’acte de naissance d’une personne.
Réfléchissez ensuite à ce que l’on ne voit pas ….
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Thème 4 : La capacité des personnes physiques
Toute personne physique, en tant que sujet de droits a la capacité juridique qui est un attribut de la
personnalité juridique.
La capacité juridique englobe :
- l’aptitude à être titulaire de droits subjectifs — c’est la capacité de jouissance. L’incapacité de
jouissance se traduit par l’impossibilité absolue d’être sujet de droits sans qu’aucun mécanisme de
représentation ne puisse s’y substituer. C’est la forme la plus grave d’incapacité. Seules subsistent
des incapacités de jouissance spéciale.
- l’aptitude à mettre en œuvre ses droits subjectifs — c’est la capacité d’exercice. L’incapacité
d’exercice est l’inaptitude juridique par l’effet de laquelle une personne ne peut, soit exercer elle-
même ses droits, soit les exercer seule.
Article 414 du Code civil : « La majorité est fixée à dix-huit ans accomplis ; à cet âge, chacun est capable
d'exercer les droits dont il a la jouissance. »
Le droit des majeurs protégés qui a été réformé ces dernières années par une première loi celle du 4 mars
2007 n°2007-308, portant réforme de la protection juridique des majeurs. Elle a ensuite fait l’objet de
complément en 2015, 2016 et 2019.
Les questions :
Comment le droit appréhende la vulnérabilité des majeurs ?
Comment gère-t-il la diversité des situations ?
Comment assurer l’équilibre entre l’autonomie et la liberté du majeur vulnérable et sa protection ?
Le droit positif :
Ce sont aujourd’hui cinq mesures différentes qui figure au titre des majeurs protégés dans le Code civil.
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- Pourquoi n’emporte-t-il pas incapacité du mandataire ?
- Pourquoi pour lui parle-t-on de contractualisation du droit de la famille
En matière patrimoniale, le tuteur seul accomplit les actes de gestion du patrimoine de la personne protégée
et la représente en justice. La règle vaut pour les actes d’administration. En revanche, pour les actes de
disposition, le tuteur doit être autorisé par le conseil de famille.
En matière extrapatrimoniale, l’étendue de l’incapacité est plus limitée. Même sous tutelle, la personne se
voit reconnaître la faculté d’accomplir certains actes. Ce sont les actes dont la nature implique un
consentement strictement personnel.
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Quelles questions se poser ?
- Que signifie « régime de représentation » ?
- Quelle sanction frappe un acte passé au mépris de la mesure de représentation ?
- Les actes passés juste avant l’ouverture de la tutelle sont-ils soumis à un régime particulier ?
L’un des dangers est alors de voir cette personne tombée sous influence…
Le droit n’ignore pas ces situations comme en témoigne le texte suivant :
La question s’incarne en France au travers d’un affaire récente : l’affaire Bannier/Bettencourt dont la presse s’est faite l’écho.
Question :
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Le mineur ne peut valablement effectuer aucun acte juridique de la vie civile. Il convient donc d’identifier les
mécanismes et les acteurs qui lui permettront néanmoins de voir ses droits exercés.
Droit positif :
Ses représentants légaux vont le représenter : les parents au titre de l’administration légale ; les organes
tutélaires en cas de tutelle.
Question :
En principe, le mineur est privé de la liberté d’exercer ses droits. Dire que l’incapacité d’exercice est générale
signifie qu’elle vaut pour l’enfant en bas âge, l’enfant, l’adolescent et le pré-adulte…
Comment le droit appréhende-t-il alors le fait qu’entre ces situations il y a des différences : capacité de
s’exprimer, de comprendre de discernement, maturité progressive… ?
Droit positif :
En matière personnelle, le mineur peut aussi accomplir seul certains actes personnels.
- Que fait-on et quelle sanction prévoit le Code civil pour les actes conclus avec un mineur au mépris
de son incapacité ?
- Que faire quand un représentant a passé un acte contraire à l’intérêt du mineur mais en son nom ?
Pour les actes patrimoniaux, les articles 389-3 et 406 du Code civil visent les actes que la loi ou l’usage
autorise.
Quelles questions se poser ?
- Que signifie un acte patrimonial ?
- Illustrez la règle par des actes autorisés et des actes interdits.
L’émancipation permet au mineur d’acquérir une capacité juridique identique à celle d’un majeur.
Question :
Peut-on et à quelles conditions anticiper la capacité juridique ?
Droit positif
24
Articles 413-1 et suivants.
- condition d’âge
- contrôle des motifs de la demande
Question
Quels sont les effets juridiques de l’émancipation ?
Droit positif :
L’émancipation met fin à l’incapacité liée à la minorité. Elle soustrait le mineur à l’autorité parentale.
L’administration légale et la tutelle prennent fin. Le mineur émancipé devient capable de conclure tous les
actes de la vie civile, pour autant il n’est pas totalement assimilé à un majeur.
Emancipation Vs pré-majorité
Le Jugendbewegung (mouvement de jeunesse allemand) désigne un mouvement culturel et éducatif initié en 1896 en
Allemagne. Né d’une opposition à la société répressive et autoritaire de la fin du 19ème siècle et aux valeurs adultes d'une
nouvelle société allemande moderne ce mouvement a été à l’origine de l’apparition du scoutisme allemand.
Au delà de son histoire, ce mouvement a eu des succès législatifs. Ainsi, sous la république de Weimar, en 1924, a été obtenue
une pré-majorité religieuse et scolaire dès 14 ans, permettant des décisions totalement indépendantes des parents dans ces
domaines. Ces mouvements ont rayonnés en Suisse et en Autriche, où des dispositions juridiques similaires existent.
Aujourd’hui cette pré-majorité en Allemagne conduit aussi à reconnaître un droit de vote aux mineurs de 16 ans pour
certaines élections.
Quelles différences faites-vous entre un système qui propose une émancipation possible et sous conditions (la France) et celui
qui pose une pré-majorité (L’Allemagne) ?
Article 1153 :
Le représentant légal, judiciaire ou conventionnel n'est fondé à agir que dans la limite des pouvoirs qui
lui ont été conférés.
Article 1154 :
Lorsque le représentant agit dans la limite de ses pouvoirs au nom et pour le compte du représenté,
celui-ci est seul tenu de l'engagement ainsi contracté.
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Lorsque le représentant déclare agir pour le compte d'autrui mais contracte en son propre nom, il est
seul engagé à l'égard du cocontractant.
Article 1155 :
Lorsque le pouvoir du représentant est défini en termes généraux, il ne couvre que les actes
conservatoires et d'administration.
Lorsque le pouvoir est spécialement déterminé, le représentant ne peut accomplir que les actes pour
lesquels il est habilité et ceux qui en sont l'accessoire.
Article 1156 :
L'acte accompli par un représentant sans pouvoir ou au-delà de ses pouvoirs est inopposable au
représenté, sauf si le tiers contractant a légitimement cru en la réalité des pouvoirs du représentant,
notamment en raison du comportement ou des déclarations du représenté.
Lorsqu'il ignorait que l'acte était accompli par un représentant sans pouvoir ou au-delà de ses pouvoirs,
le tiers contractant peut en invoquer la nullité.
L'inopposabilité comme la nullité de l'acte ne peuvent plus être invoquées dès lors que le représenté l'a
ratifié.
Article 1157 :
Lorsque le représentant détourne ses pouvoirs au détriment du représenté, ce dernier peut invoquer la
nullité de l'acte accompli si le tiers avait connaissance du détournement ou ne pouvait l'ignorer.
Article 1158 :
Le tiers qui doute de l'étendue du pouvoir du représentant conventionnel à l'occasion d'un acte qu'il
s'apprête à conclure, peut demander par écrit au représenté de lui confirmer, dans un délai qu'il fixe et
qui doit être raisonnable, que le représentant est habilité à conclure cet acte.
L'écrit mentionne qu'à défaut de réponse dans ce délai, le représentant est réputé habilité à conclure cet
acte.
Article 1159 :
L'établissement d'une représentation légale ou judiciaire dessaisit pendant sa durée le représenté des
pouvoirs transférés au représentant.
La représentation conventionnelle laisse au représenté l'exercice de ses droits.
Article 1160 :
Les pouvoirs du représentant cessent s'il est atteint d'une incapacité ou frappé d'une interdiction.
Article 1161 :
En matière de représentation des personnes physiques, un représentant ne peut agir pour le compte de
plusieurs parties au contrat en opposition d'intérêts ni contracter pour son propre compte avec le
représenté.
En ces cas, l'acte accompli est nul à moins que la loi ne l'autorise ou que le représenté ne l'ait autorisé
ou ratifié.
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28
2ème partie : Le
couple
Quelques notions :
L’alliance est le lien de famille issu du mariage. C’est le lien juridique qui est établit, par l’effet du mariage,
entre chaque époux et les parents de l’autre.
La parenté est le lien qui existe entre deux personnes dont l’un est descendant de l’autre, soit entre
personnes qui descendent d’un auteur commun et auquel la loi attache des effets de droit compte tenu de
la proximité de parenté.
La parenté en ligne directe est le lien existant entre ascendants et descendants.
La parenté en ligne collatérale est le lien qui existe entre deux personnes qui ont un auteur commun : les
frères et sœurs, les cousins et cousines, les oncles et tantes…
Le terme « couple » est apparu dans la législation récente. Ce vocable neutre permet d’inclure des situations
différentes. Si, en 1804, il n’existait qu’une seule forme de couple — le mariage—, depuis 1999, le pluralisme
règne. Le législateur n’impose pas une forme de couple. Les individus ont le choix entre trois modèles : le
couple marié, le couple de partenaires et le couple de concubins.
Quel juge ?
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2° Du divorce, de la séparation de corps et de leurs conséquences, de la liquidation et du partage des
intérêts patrimoniaux des époux, des personnes liées par un pacte civil de solidarité et des concubins,
sauf en cas de décès ou de déclaration d'absence ;
3° Des actions liées :
a) A la fixation de l'obligation alimentaire, de la contribution aux charges du mariage ou du pacte civil
de solidarité et de la contribution à l'entretien et à l'éducation des enfants ;
b) A l'exercice de l'autorité parentale ;
c) A la révision de la prestation compensatoire ou de ses modalités de paiement ;
d) Au changement de prénom ;
e) A la protection à l'encontre du conjoint, du partenaire lié par un pacte civil de solidarité ou du
concubin violent ou d'un ancien conjoint, partenaire lié par un pacte civil de solidarité ou concubin
violent ;
f) A la protection de la personne majeure menacée de mariage forcé.
4° Des demandes d'attribution à un concubin de la jouissance provisoire du logement de la famille en
application de l'article 373-2-9-1 du code civil. »
Quelques chiffres :
Appréhender la famille ne peut se faire vraiment qu’en ayant conscience du concret et donc des chiffres.
A cette fin en France l’organisme de référence reste l’INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques)
https://www.insee.fr/fr/accueil
Vous trouverez ci-dessous un extrait d’un ouvrage : Tableaux de l'économie française, INSEE Édition 2018.
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Étudiez ces chiffres pour comprendre les évolutions sociologiques et donc aussi juridiques.
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32
33
Thème 5 : Le mariage
Attention :
- Différence entre mariage civil et mariage religieux.
Pour se cultiver :
Le contrat de mariage Honoré de Blazac, 1835.
Résumé issu de Wikipédia.
Paul de Manerville, élevé durement par un père avare et riche, s’est lancé, lorsqu’il est devenu l’héritier de l’immense fortune
paternelle gérée par le bon notaire Mathias, dans une vie de plaisirs. Il quitte, après avoir été attaché d’ambassade, Bordeaux,
sa ville d’origine, et fréquente les lieux les plus en vogue à Paris. Après avoir un peu brillé dans le monde parisien, il décide de
retourner à Bordeaux, où se trouve encore une partie de sa famille, et de se marier. Son ami, Henri de Marsay, lui déconseille
résolument de se marier, mais Paul n’en fait qu’à sa tête.
À peine arrivé, Paul de Manerville est l’objet de toutes les attentions de la part de la haute société bordelaise, où son nom et
le prestige de sa famille lui valent d’être accueilli dans les grands hôtels particuliers. Une vieille marquise le surnomme « la
fleur des pois » (le gratin) et on le dirige tout naturellement vers la famille la plus en vogue de la ville, les Évangélista, réputés
richissimes, qui ont une fille à marier, Natalie. Mademoiselle Évangélista est elle aussi une « fleur des pois », ce qui se fait de
mieux en matière de fille à marier. Jolie, riche, elle mène avec sa mère, veuve du banquier, un train de vie fastueux. Les fêtes
à l’hôtel Évangélista sont très courues et la bienveillance avec laquelle Paul est accueilli par les deux femmes achève de le
séduire. Naturellement, il tombe amoureux de la jeune fille. C’est sa grand-tante, la baronne de Maulincour, qui se charge de
demander la main de Natalie et qui, ayant recueilli l’accord des deux femmes, éprouve un léger doute qu’elle écarte
rapidement.
Néanmoins, la tante charge le notaire de famille, le vieux maître Mathias, de régler la question du contrat de mariage. Le
notaire des Évangélista ne se méfie pas d'un confrère âgé qu'il sous-estime, mais le vieux notaire a flairé la ruine de la veuve
et de sa fille, et il institue un majorat qui devrait permettre à Paul de bénéficier des revenus de sa fortune sans entamer le
capital. Cependant, le notaire des Évangélista, maître Solonet, ne compte pas en rester là, la veuve et sa fille non plus. Le
mariage a lieu de toute façon, donnant lieu à une très brillante fête.
Usant de procédés habiles, madame Évangélista, furieuse d’avoir été démasquée et du barrage que constitue le majorat,
conseille à Paul de gérer lui-même son patrimoine, et, par le biais d’un prête-nom, Lécuyer, le fait saisir après s’être acharnée
à faire des dettes avec sa fille. Henri de Marsay la surnomme : « Mascarille en jupons ».
Cinq ans après son mariage, Paul constate avec maître Mathias qu’il ne lui reste plus rien. Le couple n’ayant pas d’enfant, il
propose par lettre une séparation de biens à Natalie et il écrit en même temps à son ami De Marsay pour lui faire part de ses
malheurs. De Marsay lui avance des fonds que Paul reçoit trop tard, alors qu’il a déjà embarqué pour les Indes et il lui décrit
dans sa lettre le machiavélisme des deux Évangélista, la façon dont elles s’y sont prises pour l’attirer dans leurs filets : la mère
avait déjà ruiné son mari bien avant le mariage de sa fille. Quant à Natalie, c’est un être nuisible que l’on retrouve dans Une
fille d'Ève, où elle est très jalouse de Marie-Angélique de Vandenesse et de l’amour que lui porte son mari Félix de
Vandenesse.
34
Section I : La conclusion du mariage
Approche historique :
La situation :
La différence de sexe est une condition qui se déduisait de l’article 144 du Code civil : « l’homme et la femme
ne peuvent contracter mariage avant dix huit ans révolus ».
Une question toutefois, sous l’empire de cette ancienne législation : le mariage des transsexuels : Après avoir
obtenu un changement de sexe sur son état civil, le transsexuel peut-il se marier ? Après des hésitations on
a admis qu’une fois le changement de sexe porté sur l’acte de naissance, les deux époux sont juridiquement
de sexes différents. (Cf. CEDH Christine Goodwin et a. contre Royaume-Uni du 11 juillet 2002)
Les enjeux :
A la suite de la décennies 1980 et 1990 marqué par la pandémie de VIH, de plus en plus de couples de
personnes de même sexe revendiquent la possibilité de se marier. Cette revendication a été entendue dans
certains États étrangers : les Pays-Bas, la Belgique, l’Espagne, le Canada, le Portugal et l’Argentine. C’est
finalement par la loi du 17 mai 2013 que la France abandonne la condition d’altérité sexuelle.
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Quelles questions se poser ?
- Comment articuler le droit de consentir et pour un mineur ayant obtenu une dispense, la nécessité
d’avoir un consentement parental ?
- Quid en présence d’un majeur faisant l’objet d’une mesure de protection des personnes
vulnérables ?
- Nature la nullité en présence d’un mariage simulé ?
D’autre part, le consentement doit être éclairé ; il ne doit pas être vicié. (art. 180 C. civ.)
L’erreur :
L’erreur est une fausse représentation de la réalité.
L’erreur doit exister au moment du mariage et présenter un caractère déterminant
La violence :
La violence est le second vice du consentement sanctionné en matière de mariage. C’est la menace d’un mal
grave, considérable, imminent et illicite ayant déterminé le consentement.
1) La prohibition de la bigamie
Dans les sociétés occidentales, le mariage, est monogame. Le Code civil prohibe la bigamie. (Art. 147 C. civ.)
2) La prohibition de l’inceste
La loi française interdit également le mariage entre proches parents et entre alliés.
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Les prohibitions absolues : Elles constituent des empêchements dirimants à mariage c’est-à-dire des
empêchements dont le non-respect est sanctionné par la nullité. (Art. 161 C ; civ.)
Les prohibitions avec dispenses : Art. 164 C. civ.
B — La célébration du mariage
Le mariage est célébré officiellement dans la commune où l’un des époux a son domicile ou sa résidence à
la date de la publication des bans.
Le mariage a lieu en la mairie porte ouverte. Le non-respect de cette condition est sanctionné par une nullité
du mariage pour clandestinité.
De même, l’incompétence de l’officier d’état civil est sanctionnée par la nullité (art. 191 C. civ.)
Pour se marier, il faut au moins être cinq : les deux époux, l’officier d’état civil et les deux témoins.
En vertu de l’article 212 du Code civil, les époux se doivent mutuellement respect, fidélité, assistance. Ils
s’obligent à une communauté de vie qui permet aux autres devoirs de s’accomplir quotidiennement.
Selon l’article 213 du Code civil, « les époux assurent ensemble la direction morale et matérielle de la famille.
Ils pourvoient à l’éducation des enfants et préparent leur avenir ».
Selon l’article 215 al 2 du Code civil, choisir d’un commun accord la résidence de la famille.
Le régime matrimonial
Au cours du mariage, les rapports pécuniaires des époux sont régis par un régime matrimonial. C’est un
ensemble de règles qui détermine à qui appartiennent les biens, en particulier les biens acquis au cours du
mariage, et quels sont les pouvoirs de chacun des époux sur ces biens.
- sans contrat de mariage préalable : régime matrimonial légal, qui est la communauté des biens
réduite aux acquêts s’applique.
- Si les époux veulent se voir appliquer un autre régime matrimonial, ils doivent conclure un contrat
de mariage – qui est le contrat par lequel les époux dérogent au régime matrimonial légal -, qui
nécessite pour être valable l’intervention d’un notaire. Ils seront alors soumis à un régime
matrimonial conventionnel.
Mais quel que soit le régime matrimonial — légal ou conventionnel —, certaines règles sont applicables à
tous les couples mariés. Elles forment ce que l’on appelle le régime primaire impératif régi par les articles
212 et suivants du Code civil.
Le mariage crée un devoir de secours entre époux, mentionné à l’article 212 du Code civil.
Par ailleurs, les époux ont, en vertu de l’article 214 du Code civil, l’obligation de contribuer aux charges du
mariage.
Ils sont aussi au titre de l’article 220 solidaires à l’égard des tiers des dettes ménagères.
Le mariage impose ce que l’on appelle une cogestion sur le logement de la famille (Art. 215 al 3).
A l’inverse le régime primaire impératif garantit aux époux des pouvoirs strictement individuels en
particulier sur l’exercice d’une profession et la perception de leurs revenus issus du travail (art. 223).
Au décès d’un époux, le conjoint survivant hérite du défunt. Il a une vocation successorale. Il bénéficie de
droits profondément valorisés depuis une loi du 3 décembre 2001. De plus, en vertu des articles 763 et 764
du Code civil, le conjoint survivant jouit de deux droits au logement de types différents.
Le mariage crée un lien d’alliance mutuelle entre les époux et leurs familles respectives.
Pour fixer grossièrement les choses on peut schématiser la situation de la façon suivante :
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Dans les régimes séparatistes :
Patrimoine Patrimoine
personnel personnel
de de
A B
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Thème 6 : Le divorce
Repères historiques :
Repères sociologiques
Divorce par consentement mutuel de l’ordre de 41% à la fin des années 90, 60% aujourd’hui.
Divorce accepté de l’ordre de 13% à la fin des années 90, 23% aujourd’hui.
Divorce pour rupture objective de l’ordre de 3% à la fin des années 90, 12% aujourd’hui.
Divorce pour faute de plus de 40% à la fin des années 90, 5% aujourd’hui.
« Le divorce de Napoléon Ier et Joséphine de Beauharnais le 15 décembre 1809 est un événement du premier Empire qui voit
la séparation de l'Empereur Napoléon Ier avec sa première épouse Joséphine de Beauharnais qui l'avait épousé civilement
le 9 mars 1796 et religieusement le 30 mars 1804.
Le mariage a été célébré par le pape Pie VII, condition sine qua none au Sacre d'Empereur.
Le prince archichancelier se rend donc aux Tuileries, dans la salle du Trône, accompagné de Michel-Louis-Étienne Regnaud
de Saint-Jean-d'Angely, comte de l'Empire, ministre d'État, secrétaire de l'état de la famille impériale.
Un quart d'heure plus tard, ils sont introduits dans le grand cabinet de l'Empereur, dans lequel l'étau se referme sur eux.
Toute la famille Bonaparte est là, comme le précise Cambacérès : S.M. l'Empereur et Roi avec S.M. l'Impératrice, et
accompagnés de LL.MM. les rois de Hollande, de Westphalie et de Naples, de S.A.I. le prince vice-roi, des reines d'Espagne,
de Hollande, de Westphalie et de Naples, et de S.A.I. la princesse Pauline.
L'Empereur leur adresse la parole en ces termes :
« Mon cousin le prince archichancelier, je vous ai expédié une lettre close, en date de ce jour, pour vous ordonner de vous
rendre dans mon cabinet, afin de vous faire connaître la résolution que moi et l'Impératrice, ma très chère épouse, nous
avons prise. J'ai été bien aise que les rois, reines et princesses, mes frères et sœurs, beaux-frères et belles-sœurs, ma belle-
fille et mon beau-fils devenu mon fils d'adoption, ainsi que ma mère, fussent présents à ce que j'avais à vous faire connaître.
La politique de ma monarchie, l'intérêt et le besoin de mes peuples, qui ont constamment guidé toutes mes actions, veulent
qu'après mois je laisse à des enfants, héritiers de mon amour pour mes peuples, ce trône où la Providence m'a placé.
Cependant, depuis plusieurs années, j'ai perdu l'espérance d'avoir des enfants de mon mariage avec ma bien-aimée épouse
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l'Impératrice Joséphine; c'est ce qui me porte à sacrifier les plus douces affections de mon cœur, à n'écouter que le bien de
l'Etat, et à vouloir la dissolution de notre mariage.
Parvenu à l'âge de quarante ans, je puis concevoir l'espérance de vivre assez pour élever dans mon esprit et dans ma pensée
les enfants qu'il plaira à la Providence de me donner. Dieu sait combien une pareille résolution a coûté à mon cœur, mais il
n'est aucun sacrifice qui soit au-dessus de mon courage, lorsqu'il m'est démontré qu'il est utile au bien de la France. J'ai le
besoin d'ajouter que loin d'avoir jamais eu à me plaindre, je n'ai jamais eu qu'à me louer de l'attachement et de la tendresse
de ma bien-aimée épouse : elle a embelli quinze ans de ma vie; le souvenir en restera toujours gravé dans mon cœur. Elle a
été couronnée de ma main; je veux qu'elle conserve le rang et le titre d'Impératrice, mais surtout qu'elle ne doute jamais de
mes sentiments et qu'elle me tienne toujours pour son meilleur et son plus cher ami. »
Napoléon Ier épousera ensuite Marie-Louise d'Autriche, princesse autrichienne, avec laquelle il aura un fils qui sera connu
sous le nom de l'Aiglon. »
« Kramer contre Kramer (Kramer vs. Kramer) est un film américain réalisé par Robert Benton, sorti en 1979.
Inspiré par le livre Le droit du père d'Avery Corman, le film met en vedette dans les rôles principaux les acteurs Dustin
Hoffman, Meryl Streep et Justin Henry. Le film explore les thèmes sociaux tels que les retombées du divorce, les droits des
femmes et des pères et l'expérience monoparentale.
Le film a obtenu neuf nominations aux Oscars et a remporté cinq récompenses, notamment l'Oscar du meilleur film, celui
du meilleur réalisateur, du meilleur acteur pour Dustin Hoffman et de la meilleure actrice dans un second rôle pour Meryl
Streep. »
§ 1 — La séparation de fait
La séparation de fait des époux est une situation de pur fait dans laquelle se trouve deux époux qui, en
l’absence de tout jugement de séparation de corps et de toute autorisation judiciaire de résidence séparée,
ont cessé de vivre ensemble.
Entre les époux séparés de fait, les devoirs essentiels du mariage subsistent.
Dans les rapports des époux séparés de fait avec les tiers, en principe, la séparation de fait est sans effet à
l’égard des tiers.
§ 2 — La séparation de corps
La séparation de corps est une décision de justice qui dispense les époux de vie commune et qui, sur le plan
patrimonial, organise entre eux une séparation de biens.
La conversion en divorce
Le divorce est justifié par des éléments nouveaux, il n’y a pas alors à proprement parler « conversion »
puisque les éléments nouveaux pouvaient justifier le divorce.
L’existence préalable de la séparation de corps est invoquée par les époux, il y a conversion.
L’accord des époux a un double objet : il porte sur le principe même de la dissolution du lien et sur les
conséquences de cette dissolution.
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Quelles questions se poser ?
- Quelles raisons expliquent l’exclusion des époux placés sous un régime de protection ?
- Quel regard porter sur le 1°/ les parents voulant divorcer informent leur enfant mineur que s’il fait la
demande d’être entendu, il les empêche de divorcer sans passer devant un juge ?
Lorsque l’enfant demande à être entendu le juge reprend son empire et les époux devront faire homologuer
leur convention par un juge (art. 230)
Art. 232 :
Le juge homologue la convention et prononce le divorce s'il a acquis la conviction que la volonté de chacun
des époux est réelle et que leur consentement est libre et éclairé.
Il peut refuser l'homologation et ne pas prononcer le divorce s'il constate que la convention préserve
insuffisamment les intérêts des enfants ou de l'un des époux.
Idées directrices :
Il y a litige et le juge est appelé à trancher entre des prétentions opposées.
Incitation des époux à régler les conséquences de leur divorce et de passer vers un divorce moins
contentieux.
Procédure initiale :
Dépôt d’une requête auprès du juge aux affaires familiales.
Audience de conciliation devant un juge.
Si échec de l’audience : une ordonnance de non-conciliation est rendue.
Une demande introductive d’instance peut alors être formée.
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1) Les divorces-faillite
- La faute est constituée par un ou des faits matériels qui sont analysés comme une violation des
devoirs et obligations du mariage. C’est l’élément objectif de la faute.
- De plus, la faute doit être imputable à l’un des conjoints c’est-à-dire qu’il doit l’avoir commise
librement et consciemment. Les fautes doivent être commises intentionnellement. C’est l’élément
subjectif de la faute.
- Encore faut-il que cette violation des obligations du mariage soit grave ou renouvelée. Les critères
sont alternatifs.
- Enfin, les faits imputables à l’un des époux doivent rendre intolérable le maintien de la vie
commune.
Le divorce opère la dissolution du régime matrimonial. Les époux doivent le liquider. Les opérations de
liquidation doivent intervenir dans le délai d’un an après que le jugement est passé en force de chose jugée.
De plus, les donations de biens à venir et les avantages matrimoniaux que les époux ont pu se consentir, qui
n’ont vocation à produire leurs effets qu’à la dissolution du régime matrimonial, sont révoqués de plein
droit.
Un sort spécifique est réservé au logement. Son attribution définitive dépend des droits de chacun des époux
sur celui-ci.
La date des effets du divorce diffère selon qu’elle concerne les tiers ou les époux.
A l’égard des tiers, le jugement de divorce ne leur est opposable qu’après accomplissement des formalités
de mention en marge des actes de l’état civil.
Entre les époux, pour les divorces contentieux, le jugement prend effet quant aux biens à la date de
l’ordonnance de non-conciliation. Cependant ce principe connaît une exception. L’article 262-1, alinéa 3, du
Code civil autorise les époux à demander à ce que la date des effets du divorce soit fixée à la date où ils ont
cessé de cohabiter ou de collaborer.
2) L’aménagement de l’avenir
La prestation compensatoire.
Prestation destinée à compenser, autant qu’il est possible, la disparité que la rupture du mariage crée dans
les conditions de vie respectives des ex-époux. Il suffit de constater une disparité, un déséquilibre financier
créé par le divorce.
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Les époux peuvent conventionnellement fixer le montant et déterminer les modalités de versement de la
prestation compensatoire. A défaut d’accord, le montant et les modalités de versement de la prestation
compensatoire sont arrêtées par le juge.
Pour couper court à un contentieux futur entre les ex-époux, la prestation compensatoire a un caractère
forfaitaire.
Le principe est le versement sous forme d’un capital pour régler définitivement les effets du divorce, la forme
viagère de la prestation compensatoire est aujourd’hui exceptionnelle.
Article 247 :
Les époux peuvent, à tout moment de la procédure :
1° Divorcer par consentement mutuel par acte sous signature privée contresigné par avocats, déposé au
rang des minutes d'un notaire ;
2° Dans le cas prévu au 1° de l'article 229-2, demander au juge de constater leur accord pour voir prononcer
le divorce par consentement mutuel en lui présentant une convention réglant les conséquences de celui-ci.
Article 247-1 :
Les époux peuvent également, à tout moment de la procédure, lorsque le divorce aura été demandé pour
altération définitive du lien conjugal ou pour faute, demander au juge de constater leur accord pour voir
prononcer le divorce pour acceptation du principe de la rupture du mariage.
Article 247-2 :
Si le demandeur forme une demande en divorce pour altération définitive du lien conjugal et que le
défendeur demande reconventionnellement le divorce pour faute, le demandeur peut invoquer les fautes
de son conjoint pour modifier le fondement de sa demande.
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Thème 7 le PaCS
Pour aller plus loin :
Allez chercher le sens de ces acronymes et abréviations : CUC, CUS, CVS, PIC et enfin PACS…
Le législateur a repris à l’article 515-2 du Code civil, les interdits prohibant l’inceste.
Le PaCS est prohibé entre membres de la même famille.
De même, le législateur exclut les unions « pacsigamiques ».
En vertu de l’article 515-4 du Code civil, les partenaires sont tenus à une contribution aux charges de la vie
commune. Comme pour les époux, et pour favoriser le crédit des partenaires, il existe une solidarité des
dettes « ménagères » à l’égard des tiers.
La rupture du PaCS fait disparaître pour l’avenir tous les effets du pacte.
Simplement, ils ont été des partenaires. Il faut donc liquider le passé. Il faut savoir qui est propriétaire de
quoi, qui garde quoi, qui paye telle ou telle dette. L’article 515-7 du Code civil laisse le soin aux partenaires
de procéder eux-mêmes à la liquidation, c’est-à-dire à la détermination et à l’évaluation des droits et
obligations résultant du pacte. En somme, le législateur espère un accord.
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Quelle question se poser ?
- Les clefs qui gouvernent la rupture d’une conjugalité permettent souvent d’éclairer sur le sens de
cette conjugalité. Que penser à l’aune de ces règles de la conjugalité PaCS ?
Art 214 :
Si les conventions matrimoniales ne règlent pas la contribution des époux aux charges du mariage, ils y
contribuent à proportion de leurs facultés respectives.
Si l'un des époux ne remplit pas ses obligations, il peut y être contraint par l'autre dans les formes prévues
au code de procédure civile.
Art 220 :
Chacun des époux a pouvoir pour passer seul les contrats qui ont pour objet l'entretien du ménage ou
l'éducation des enfants : toute dette ainsi contractée par l'un oblige l'autre solidairement.
La solidarité n'a pas lieu, néanmoins, pour des dépenses manifestement excessives, eu égard au train de vie
du ménage, à l'utilité ou à l'inutilité de l'opération, à la bonne ou mauvaise foi du tiers contractant.
Elle n'a pas lieu non plus, s'ils n'ont été conclus du consentement des deux époux, pour les achats à
tempérament ni pour les emprunts à moins que ces derniers ne portent sur des sommes modestes
nécessaires aux besoins de la vie courante et que le montant cumulé de ces sommes, en cas de pluralité
d'emprunts, ne soit pas manifestement excessif eu égard au train de vie du ménage.
Art.515-4 :
Les partenaires liés par un pacte civil de solidarité s'engagent à une vie commune, ainsi qu'à une aide
matérielle et une assistance réciproques. Si les partenaires n'en disposent autrement, l'aide matérielle est
proportionnelle à leurs facultés respectives.
Les partenaires sont tenus solidairement à l'égard des tiers des dettes contractées par l'un d'eux pour les
besoins de la vie courante. Toutefois, cette solidarité n'a pas lieu pour les dépenses manifestement
excessives. Elle n'a pas lieu non plus, s'ils n'ont été conclus du consentement des deux partenaires, pour les
achats à tempérament ni pour les emprunts à moins que ces derniers ne portent sur des sommes modestes
nécessaires aux besoins de la vie courante et que le montant cumulé de ces sommes, en cas de pluralité
d'emprunts, ne soit pas manifestement excessif eu égard au train de vie du ménage.
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Thème 8 : Concubinage
Pour vous cultiver :
Le législateur se contente de définir le concubinage sans le réglementer. Selon l’article 515-8 du Code civil,
« le concubinage est une union de fait, caractérisée par une vie commune présentant un caractère de
stabilité et de continuité, entre deux personnes, de sexe différent ou de même sexe qui vivent en couple »
Le concubinage doit être distingué du pacte civil de solidarité (PACS). Le concubinage est aujourd'hui un des
rares domaines où le couple vit en totale liberté et peut faire ce qu'il veut. Le concubin n'est pas un membre
de la famille.
Variétés de concubinages
En reprenant le terme d'union libre, est mise en exergue l'une des caractéristiques principales du
concubinage : la liberté. C'est vivre sans le droit, hors du droit, dans le « non droit » (Jean Carbonnier), mais
non pas nécessairement « hors la loi ».
Définition du concubinage
Le législateur n'a pas cherché à poser une nouvelle institution, il a simplement voulu faire entrer le
concubinage dans le Code, lui donner un minimum de reconnaissance et permettre la reconnaissance du
concubinage homosexuel.
52
Certificat de concubinage : Un tel certificat, délivré par certaines mairies, n'a pas de réelle valeur juridique
mais peut servir à produire des effets de droit.
Enfin, certaines conventions peuvent être passées entre concubins prévoyant la fin de leur union. Des
tribunaux ont validé les accords conclus entre concubins prévoyant le paiement d'une indemnité afin de
réparer les préjudices subis par l'un des deux lors de la rupture.
Apparence : Quel bien appartient à quelle personne lorsque deux ou plusieurs personnes cohabitent dans
un même lieu, la preuve de la propriété est délicate (en l'absence de preuve : moitié/moitié).
Effets juridiques
Des règles de droit social sont applicables aux concubins. Ainsi, la loi du 2 janvier 1978 reconnaît-elle la
qualité d'ayant droit de l'assuré social à la personne vivant maritalement et à sa charge financière (assurance
maladie et maternité).
La cessation du concubinage
La responsabilité civile délictuelle (C. civ., art. 1240) implique un cumul de conditions et constatations : une
faute + un préjudice + un lien de causalité. Ce qui est sanctionné, c'est la faute dans les circonstances de la
rupture.
Les sociétés créées de fait : société fonctionnant alors qu'elle ne remplit pas toutes les conditions exigées
par l'article 1832 du Code civil et encourant de ce chef la nullité.
Le décès : Aucune vocation successorale entre concubins, pourtant, la jurisprudence a admis que le concubin
survivant pouvait prétendre à être indemnisé en cas de décès accidentel de l'autre, sur le fondement de la
responsabilité délictuelle de l'article 1240 du Code civil. Il n'est donc pas besoin d'un lien de droit entre la
victime et le demandeur. Elle a reconnu notamment l'existence d'un préjudice moral.
Avant le concubinage -version moderne de la vie à deux- une autre situation a pu susciter la mise en œuvre de règles de droit
dans le couple : les fiançailles.
Art. 1088 : Toute donation faite en faveur du mariage sera caduque si le mariage ne s'ensuit pas
Attendu que Mme X... et M. Y... ont vécu en concubinage de 1984 à 2002 ; que de leur union sont nés deux
enfants en 1990 et 1996 ; qu'ils ont signé le 1er septembre 1984 une convention de concubinage prévoyant
que le concubin qui n'a pas d'emploi ou qui renonce à son emploi pour élever les enfants pourra exiger de
l'autre une indemnité égale au moins à la moitié des revenus du travail de son concubin à condition que les
enfants soient élevés à son foyer; qu'après leur rupture, M. Y... a saisi le juge aux affaires familiales pour qu'il
soit statué sur les modalités d'exercice de l'autorité parentale et le montant de sa contribution à l'entretien
et l'éducation des enfants ;
Sur le premier moyen :
Attendu que Mme X... fait grief à l'arrêt attaqué (Montpellier, 7 septembre 2004) d'avoir déclaré nulle la
convention de concubinage conclue le 1er septembre 1984 et d'avoir réduit à 760 euros la part contributive
du père à l'entretien et à l'éducation de ses enfants, alors, selon le moyen, que les parents ont la faculté de
saisir le juge aux affaires familiales afin de faire homologuer la convention par laquelle ils fixent la
contribution à l'entretien et à l'éducation des enfants ; qu'une convention de concubinage ayant cet objet
n'est pas contraire à l'ordre public ; qu'en décidant le contraire, la cour d'appel a violé l'article 6 du code
civil, ensemble l'article 373-2-7 du même code ;
Mais attendu qu'ayant relevé que la convention signée par les concubins n'avait pas fixé le montant de la
contribution à proportion des ressources de chacun des parents et des besoins des enfants mais à un
montant forfaitaire, égal à la moitié des revenus du concubin, susceptible d'une part de placer l'intéressé
dans l'impossibilité d'exécuter ses obligations à l'égard d'autres créanciers d'aliments, et, d'autre part,
constituant par son caractère particulièrement contraignant un moyen de dissuader un concubin de toute
velleité de rupture contraire au principe de la liberté individuelle, la cour d'appel en a justement déduit
que cette stipulation, contraire aux dispositions d'ordre public qui régissent l'obligation alimentaire, était
nulle ; d'où il suit que le moyen n'est pas fondé ;
Mais sur le second moyen, pris en sa seconde branche :
Vu les articles 1315 et 373-2-5 du code civil ;
Attendu que pour débouter Mme X... de sa demande en paiement d'une contribution pour l'entretien et
l'éducation des enfants pour la période allant du 1er janvier 2003 jusqu'au 15 juillet 2003, date de la décision
du juge aux affaires familiales, l'arrêt énonce, par motifs adoptés, que celle-ci n'établit pas que M. Y... ne
s'était pas acquitté de son obligation en réglant des dépenses engagées pour les besoins des enfants ou le
loyer afférent au logement familial ;
Qu'en statuant, alors qu'il appartient au débiteur de l'obligation d'entretien de rapporter la preuve de sa
libération, la cour d'appel a violé les textes susvisés ;
PAR CES MOTIFS, et sans qu'il y ait lieu de statuer sur la première branche du moyen :
CASSE ET ANNULE, mais seulement en ce qu'il a débouté Mme X... de sa demande de contribution pour la
période allant du 1er janvier 2003 au 15 juillet 2003, l'arrêt rendu le 7 septembre 2004, entre les parties, par
la cour d'appel de Montpellier ; remet, en conséquence, sur ce point, la cause et les parties dans l'état où
elles se trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour d'appel de Montpellier,
autrement composée ;
Condamne M. Y... aux dépens ;
54
3ème partie : L’enfant
La filiation est le lien juridique qui unit un enfant à son père — filiation paternelle — et/ou à sa mère —
filiation maternelle.
En 1804, le législateur avait montré sa préférence pour la filiation légitime puisqu’il ne reconnaissait que la
famille fondée sur le mariage.
On parlait de filiation légitime lorsque les parents étaient mariés ensemble lors de la conception ou de la
naissance de l’enfant.
La filiation était naturelle lorsque les parents de l’enfant n’étaient pas unis par les liens du mariage.
Réformé en 1972, le droit de la filiation est depuis cette date gouverné par un principe de d’égalité des
filiations.
Le droit de la filiation a profondément été modifié par l’ordonnance n° 2005-759 du 4 juillet 2005 portant
réforme de la filiation et par la loi n° 2009-61 du 16 juillet 2009 ratifiant l’ordonnance du 4 juillet 2005 pour
parfaire l’égalité entre les filiations, et donc entre les enfants.
Elle a fait disparaitre pour l’essentiel la distinction entre la filiation légitime et la filiation naturelle. C’est au
demeurant à cette période que les naissances hors mariage deviennent majoritaires (2006)
En principe, tout enfant peut voir sa filiation établie. Ce principe connaît toutefois des limites. (inceste et
enfant né sous X)
55
1) La désignation de la mère dans l’acte de naissance
En vertu de l’article 311-25 du Code civil, « la filiation est établie, à l’égard de la mère, par la désignation de
celle-ci dans l’acte de naissance de l’enfant ».
2) La reconnaissance de maternité
La reconnaissance est l’acte volontaire par lequel un parent déclare être l’auteur de l’enfant et vouloir établir
le lien de filiation à son égard.
La reconnaissance est un acte éminemment personnel.
C’est un acte juridique qui suppose une manifestation de volonté.
L’établissement de la filiation par ce moyen est détachable de la naissance. Il peut y avoir une reconnaissance
avant la naissance, devant l’officier d’état civil de n’importe quelle commune, à condition que l’enfant soit
conçu — c’est la reconnaissance prénatale —, qui est subordonnée à ce que l’enfant naisse vivant et viable.
Selon l’article 316, alinéa 2, du Code civil, « elle est faite dans l’acte de naissance, par acte reçu par l’officier
de l’état civil ».
Outre les mentions de l’article 62 du Code civil — relatives à son auteur (prénom, nom, date, lieu de
naissance et domicile) et à l’enfant (date et lieu de naissance, sexe, prénoms) —, la reconnaissance doit
indiquer la volonté de son auteur de vouloir établir le lien de filiation à l’égard de l’enfant..
Cependant, cette reconnaissance n’est pas toujours possible. La liberté de reconnaissance se heurte à deux
limites.
La première, c’est le principe chronologique. (art. 320 du Code civil)
La seconde tient au caractère subsidiaire de la reconnaissance par rapport à l’établissement de la filiation
par l’effet de la loi.
56
La filiation peut encore l’être par possession d’état conformément à l’article 310-1 du Code civil.
La possession d’état est le fait pour un individu de se comporter comme s’il était titulaire d’un état — celui
d’enfant. L’établissement de la filiation par possession d’état exige non seulement l’existence d’une
possession d’état mais aussi qu’elle soit constatée dans un acte juridique — l’acte de notoriété.
L’existence de la possession d’état : En vertu de l’article 311-1, alinéa 1er, du Code civil, la possession d’état
est constituée par plusieurs éléments qui sont le tractatus, la fama et le nomen.
1) Le tractatus ou le traitement : Ce sont les rapports entre les intéressés.
2) La fama ou la réputation à l’égard des tiers : Ceux qui sont présumés être les parents de l’enfant sont
considérés comme tels.
3) Le nomen ou le nom : L’enfant porte le nom de celui qui est considéré être son parent.
En vertu de l’article 311-2 du Code civil, pour être prise en compte la possession d’état doit présenter
certains caractères : continu, public, paisible et non équivoque.
1) La présomption de paternité
Le législateur pose une présomption de paternité à l’article 312 du Code civil. La présomption de paternité
est un effet du mariage. Encore faut-il que l’enfant soit né ou conçu en mariage. (Présomption article 311
du Code civil)
Tempéraments :
- selon l’article 313 du Code civil, « la présomption de paternité est écartée lorsque l’acte de naissance
de l’enfant ne désigne pas le mari en qualité de père ».
- la présomption de paternité est encore exclue en cas de séparation légale des époux.
Attention : article 314 du Code civil, la présomption de paternité peut être rétablie de plein droit à certaines
conditions.
2) La reconnaissance de paternité
La reconnaissance reste le mode d’établissement non contentieux de la filiation paternelle pour les enfants
nés hors mariage, puisque la présomption de paternité ne s’applique pas.
L’action en recherche de maternité est admise à défaut de titre — mention du nom de la mère dans l’acte
de naissance ou reconnaissance — ou de possession d’état. Cette action est régie par l’article 325 du Code
civil.
L’action est régie par l’article 330 du Code civil. La demande peut être présentée pendant dix ans à compter
de la cessation de la possession d’état ou du décès. Le jugement, opposable à tous, sera mentionné en marge
de l’acte de naissance.
En vertu de l’article 315 du Code civil, lorsque la présomption de paternité est écartée dans les conditions
prévues aux articles 313 et 314, ses effets peuvent être rétablis en justice dans les conditions de l’article 329
du Code civil.
Comme la recherche de maternité, l’action en recherche de paternité a pour objet de faire déclarer père de
l’enfant un homme qui ne l’a pas reconnu spontanément et envers lequel il n’existe pas de possession d’état.
L’action appartient à l’enfant. Tant qu’il est mineur, sa mère et elle seule a qualité pour exercer l’action
contre le père prétendu. En pratique, elle est souvent exercée par la mère pendant la minorité de l’enfant.
Cette action est prévue par l’article 330 du Code civil. L’action en constatation de la possession d’état est
ouverte à tout intéressé dans un délai de dix ans à compter de la cessation de la possession d’état alléguée
ou du décès du parent prétendu.
58
B — Les effets de l’action
Si l’action est accueillie, elle entraîne établissement de la filiation. Le jugement est déclaratif : il ne fait que
constater une situation qui, nécessairement, existe depuis la naissance.
Art. 332, alinéa 1er, du Code civil. Elle permet de faire déclarer en justice que l’enfant n’a jamais été en réalité
l’enfant de la mère officielle, car le lien établi ne correspond pas à la réalité biologique.
Ces situations ne sont pas récentes et ont pu défrayer les chroniques de leur temps en voici un exemple dans les archives de
Bordeaux :
http://www.cahiersdarchives.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=119:un-crime-de-supposition-d-enfant-
bordeaux-1859&catid=29&Itemid=101
La maternité peut être contestée en rapportant la preuve que la femme à l’égard de laquelle la filiation est
établie n’est pas la mère, c’est-à-dire qu’elle n’a pas accouché de l’enfant.
Si la filiation contestée repose sur un titre corroboré par une possession d’état conforme, l’article 333 du
Code civil s’applique. Une distinction est opérée en fonction de la durée de la possession d’état (plus ou
moins de 5 ans).
Si la filiation contestée repose sur un titre non corroboré par la possession d’état conforme, l’article 334 du
Code civil s’applique.
Si la possession d’état est constatée par un acte de notoriété, l’article 335 du Code civil s’applique. L’action
en contestation de la possession d’état se prescrit par dix ans « à compter de la délivrance de l’acte », selon
l’article 335 du Code civil.
Lorsque la possession d’état a été constatée par un jugement, la loi ne réserve expressément aucune
disposition. En principe, l’autorité de ce jugement interdit en principe aux parents d’agir en contestation et
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son effet absolu oblige les tiers à agir par la voie de la tierce-opposition conformément à l’article 324 du
Code civil. Cependant, deux voies semblent possibles :
Si les tiers entendent contester la possession d’état en elle-même.
Si les tiers veulent établir que la possession d’état n’est pas conforme à la vérité biologique.
Aux termes de l’article 332, alinéa 2, du Code civil, la « paternité peut être contestée en rapportant la preuve
que le mari ou l’auteur de la reconnaissance n’est pas le père ».
Contestation de la reconnaissance volontaire de l’enfant : L’article 332, alinéa 2, du Code civil énonce
également que la paternité peut être contestée en rapportant la preuve que « l’auteur de la reconnaissance
n’est pas le père ».
Dans les deux cas, le régime de l’action diffère selon que le titre est corroboré ou non par une possession
d’état conforme.
Pour la possession d’état constatée dans un acte de notoriété : L’article 335 du Code civil autorise la
contestation de la filiation établie par la possession d’état constatée par un acte de notoriété.
Pour la possession d’état constatée par un jugement : Si la filiation paternelle a été établie par un jugement,
ayant constaté la possession d’état à l’égard de l’enfant, les tiers peuvent emprunter la voie de la tierce
opposition aux fins de contester la filiation litigieuse, pendant dix ans à compter du jugement.
60
§ 2 — Les effets de l’action
La disparition rétroactive du lien de filiation emporte des conséquences sur le plan patrimonial et extra-
patrimonial.
Sur le plan patrimonial, l’obligation d’entretien disparaît depuis la naissance. Cependant, le père
complaisant qui a établi la filiation attaquée en toute connaissance de cause ne peut se faire rembourser les
sommes relatives à l’entretien de l’enfant. De plus, l’auteur d’une reconnaissance mensongère peut être
condamné à réparer le préjudice causé à l’enfant. Il a implicitement pris l’engagement de subvenir aux
besoins de l’enfant.
Sur le plan extra-patrimonial, le nom de l’enfant et l’autorité parentale des parents sont directement
affectés.
LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL,
Vu la Constitution ;
Vu l'ordonnance n° 58-1067 du 7 novembre 1958 modifiée portant loi organique sur le Conseil constitutionnel ;
Vu le code de l'action sociale et des familles ;
Vu la loi n° 2002-93 du 22 janvier 2002 relative à l'accès aux origines des personnes adoptées et pupilles de l'État ;
Vu le règlement du 4 février 2010 sur la procédure suivie devant le Conseil constitutionnel pour les questions prioritaires de
constitutionnalité ;
Vu les observations produites pour le requérant par Me Christel Corbeau-Di Palma, avocat au barreau de Paris, enregistrées le 6
avril 2012 ;
Vu les observations produites par le Premier ministre, enregistrées le 10 avril 2012 ;
Vu les pièces produites et jointes au dossier ;
Me Corbeau-Di Palma, pour le requérant, et M. Xavier Pottier, désigné par le Premier ministre, ayant été entendus à l'audience
publique du 10 mai 2012 ;
Le rapporteur ayant été entendu ;
1. Considérant qu'aux termes de l'article L. 147-6 du code de l'action sociale et des familles : « Le conseil
communique aux personnes mentionnées au 1 ° de l'article L. 147-2, après s'être assuré qu'elles
maintiennent leur demande, l'identité de la mère de naissance :
« - s'il dispose déjà d'une déclaration expresse de levée du secret de son identité ;
« - s'il n'y a pas eu de manifestation expresse de sa volonté de préserver le secret de son identité, après avoir
vérifié sa volonté ;
« - si l'un de ses membres ou une personne mandatée par lui a pu recueillir son consentement exprès dans
le respect de sa vie privée ;
« - si la mère est décédée, sous réserve qu'elle n'ait pas exprimé de volonté contraire à l'occasion d'une
demande d'accès à la connaissance des origines de l'enfant. Dans ce cas, l'un des membres du conseil ou
une personne mandatée par lui prévient la famille de la mère de naissance et lui propose un
accompagnement.
« Si la mère de naissance a expressément consenti à la levée du secret de son identité ou, en cas de décès
de celle-ci, si elle ne s'est pas opposée à ce que son identité soit communiquée après sa mort, le conseil
communique à l'enfant qui a fait une demande d'accès à ses origines personnelles l'identité des personnes
visées au 3 ° de l'article L. 147-2.
« Le conseil communique aux personnes mentionnées au 1 ° de l'article L. 147-2, après s'être assuré qu'elles
maintiennent leur demande, l'identité du père de naissance :
« - s'il dispose déjà d'une déclaration expresse de levée du secret de son identité ;
« - s'il n'y a pas eu de manifestation expresse de sa volonté de préserver le secret de son identité, après avoir
vérifié sa volonté ;
« - si l'un de ses membres ou une personne mandatée par lui a pu recueillir son consentement exprès dans
le respect de sa vie privée ;
« - si le père est décédé, sous réserve qu'il n'ait pas exprimé de volonté contraire à l'occasion d'une demande
d'accès à la connaissance des origines de l'enfant. Dans ce cas, l'un des membres du conseil ou une personne
mandatée par lui prévient la famille du père de naissance et lui propose un accompagnement.
« Si le père de naissance a expressément consenti à la levée du secret de son identité ou, en cas de décès
de celui-ci, s'il ne s'est pas opposé à ce que son identité soit communiquée après sa mort, le conseil
communique à l'enfant qui a fait une demande d'accès à ses origines personnelles l'identité des personnes
visées au 3 ° de l'article L. 147-2.
62
« Le conseil communique aux personnes mentionnées au 1 ° de l'article L. 147-2 les renseignements ne
portant pas atteinte à l'identité des père et mère de naissance, transmis par les établissements de santé, les
services départementaux et les organismes visés au cinquième alinéa de l'article L. 147-5 ou recueillis auprès
des père et mère de naissance, dans le respect de leur vie privée, par un membre du conseil ou une personne
mandatée par lui » ;
2. Considérant qu'aux termes de l'article L. 222-6 du même code : « Toute femme qui demande, lors de son
accouchement, la préservation du secret de son admission et de son identité par un établissement de santé
est informée des conséquences juridiques de cette demande et de l'importance pour toute personne de
connaître ses origines et son histoire. Elle est donc invitée à laisser, si elle l'accepte, des renseignements sur
sa santé et celle du père, les origines de l'enfant et les circonstances de la naissance ainsi que, sous pli fermé,
son identité. Elle est informée de la possibilité qu'elle a de lever à tout moment le secret de son identité et,
qu'à défaut, son identité ne pourra être communiquée que dans les conditions prévues à l'article L. 147-6.
Elle est également informée qu'elle peut à tout moment donner son identité sous pli fermé ou compléter les
renseignements qu'elle a donnés au moment de la naissance. Les prénoms donnés à l'enfant et, le cas
échéant, mention du fait qu'ils l'ont été par la mère, ainsi que le sexe de l'enfant et la date, le lieu et l'heure
de sa naissance sont mentionnés à l'extérieur de ce pli. Ces formalités sont accomplies par les personnes
visées à l'article L. 223-7 avisées sous la responsabilité du directeur de l'établissement de santé. À défaut,
elles sont accomplies sous la responsabilité de ce directeur.
« Les frais d'hébergement et d'accouchement des femmes qui ont demandé, lors de leur admission dans un
établissement public ou privé conventionné, à ce que le secret de leur identité soit préservé, sont pris en
charge par le service de l'aide sociale à l'enfance du département siège de l'établissement.
« Sur leur demande ou avec leur accord, les femmes mentionnées au premier alinéa bénéficient d'un
accompagnement psychologique et social de la part du service de l'aide sociale à l'enfance.
« Pour l'application des deux premiers alinéas, aucune pièce d'identité n'est exigée et il n'est procédé à
aucune enquête.
« Les frais d'hébergement et d'accouchement dans un établissement public ou privé conventionné des
femmes qui, sans demander le secret de leur identité, confient leur enfant en vue d'adoption sont également
pris en charge par le service de l'aide sociale à l'enfance du département, siège de l'établissement » ;
3. Considérant que, selon le requérant, en autorisant une femme à accoucher sans révéler son identité et
en ne permettant la levée du secret qu'avec l'accord de cette femme, ou, en cas de décès, dans le seul cas
où elle n'a pas exprimé préalablement une volonté contraire, les dispositions contestées méconnaissent
le droit au respect de la vie privée et le droit de mener une vie familiale normale ;
5. Considérant qu'aux termes de l'article 2 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 :
« Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l'homme.
Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l'oppression » ; que la liberté proclamée
par cet article implique le respect de la vie privée ; que le droit de mener une vie familiale normale résulte
du dixième alinéa du Préambule de 1946 qui dispose : « La Nation assure à l'individu et à la famille les
conditions nécessaires à leur développement » ;
6. Considérant, que les dispositions de l'article L. 222-6 du code de l'action sociale et des familles
reconnaissent à toute femme le droit de demander, lors de l'accouchement, la préservation du secret de son
63
identité et de son admission et mettent à la charge de la collectivité publique les frais de son accouchement
et de son hébergement ; qu'en garantissant ainsi un droit à l'anonymat et la gratuité de la prise en charge
lors de l'accouchement dans un établissement sanitaire, le législateur a entendu éviter le déroulement de
grossesses et d'accouchements dans des conditions susceptibles de mettre en danger la santé tant de la
mère que de l'enfant et prévenir les infanticides ou des abandons d'enfants ; qu'il a ainsi poursuivi l'objectif
de valeur constitutionnelle de protection de la santé ;
7. Considérant que la loi du 22 janvier 2002 susvisée a donné une nouvelle rédaction de l'article L. 222-6 du
code de l'action sociale et des familles afin, notamment, que les femmes qui accouchent en demandant le
secret de leur identité soient informées des conséquences juridiques qui en résultent pour l'enfant ainsi que
de l'importance, pour ce dernier, de connaître ses origines et qu'elles soient incitées à laisser des
renseignements sur leur santé, celle du père, les origines de l'enfant et les circonstances de sa naissance ;
que les dispositions de l'article L. 147-6 du même code, issues de cette même loi, organisent les conditions
dans lesquelles le secret de cette identité peut être levé, sous réserve de l'accord de la mère de naissance ;
que cet article confie en particulier au Conseil national pour l'accès aux origines personnelles la tâche de
rechercher la mère de naissance, à la requête de l'enfant, et de recueillir, le cas échéant, le consentement
de celle-ci à ce que son identité soit révélée ou, dans l'hypothèse où elle est décédée, de vérifier qu'elle n'a
pas exprimé de volonté contraire lors d'une précédente demande ; que le législateur a ainsi entendu faciliter
la connaissance par l'enfant de ses origines personnelles ;
8. Considérant qu'en permettant à la mère de s'opposer à la révélation de son identité même après son
décès, les dispositions contestées visent à assurer le respect de manière effective, à des fins de protection
de la santé, de la volonté exprimée par celle-ci de préserver le secret de son admission et de son identité
lors de l'accouchement tout en ménageant, dans la mesure du possible, par des mesures appropriées,
l'accès de l'enfant à la connaissance de ses origines personnelles ; qu'il n'appartient pas au Conseil
constitutionnel, de substituer son appréciation à celle du législateur sur l'équilibre ainsi défini entre les
intérêts de la mère de naissance et ceux de l'enfant ; que les dispositions contestées n'ont pas privé de
garanties légales les exigences constitutionnelles de protection de la santé ; qu'elles n'ont pas davantage
porté atteinte au respect dû à la vie privée et au droit de mener une vie familiale normale ;
9. Considérant que les articles L. 147-6 et L. 222-6 du code de l'action sociale et des familles ne sont
contraires à aucun autre droit ou liberté que la Constitution garantit,
DÉCIDE:
Article 1er.- Les articles L. 147-6 et L. 222-6 du code de l'action sociale et des familles sont conformes à la
Constitution.
Article 2.- La présente décision sera publiée au Journal officiel de la République française et notifiée dans les
conditions prévues à l'article 23-11 de l'ordonnance du 7 novembre 1958 susvisée.
64
Thème 10 : La filiation par procréation médicalement
assistée
La procréation médicalement assistée est traitée par les articles 342-9 et s. du Code civil. Certaines
dispositions relèvent par ailleurs du Code de la santé publique.
Modifiés et déplacés par la loi du 2 aout 2021 n°2021-1017 relative à la bioéthique.
Selon l’article L. 2141-1 du Code de la santé publique, « L'assistance médicale à la procréation s'entend des
pratiques cliniques et biologiques permettant la conception in vitro, la conservation des gamètes, des
tissus germinaux et des embryons, le transfert d'embryons et l'insémination artificielle. La liste des
procédés biologiques utilisés en assistance médicale à la procréation est fixée par arrêté du ministre chargé
de la santé après avis de l'Agence de la biomédecine. Un décret en Conseil d'Etat précise les modalités et les
critères d'inscription des procédés sur cette liste. Les critères portent notamment sur le respect des principes
fondamentaux de la bioéthique prévus en particulier aux articles 16 à 16-8 du code civil, l'efficacité, la
reproductibilité du procédé ainsi que la sécurité de son utilisation pour la femme et l'enfant à naître. ».
L’objet est de permettre aux couples hétérosexuels, aux couples de femmes ou à des femmes seules d’avoir
un enfant ou encore d’éviter à un enfant la transmission d’une maladie d’une particulière gravité.
Plusieurs techniques de procréation médicalement assistées sont possibles avec ou sans donneur.
Comprendre la PMA :
https://www.inserm.fr/dossier/assistance-medicale-procreation-amp/
En vertu l’article 342-10, Code civil, pour avoir recours à la procréation médicalement assistée, il faut donner
son consentement à un notaire, qui les informe « des conséquences de leur acte au regard de la filiation ».
Ce consentement donné à la PMA lie son ou ses auteur(s).
Il apparait comme la pièce centrale du mécanisme. Et l’article 342-13 précise les conséquences en présence
d’un constamment donné et non respecté.
En amont de la réforme de 2021 un autre élément était central : l’existence d’un couple. Cette exigence a
disparu avec la loi du 2 août 2021 ouvrant la PMA aux femmes seules.
65
Si le couple est marié, à défaut de dispositions particulières, il faut s’en tenir au droit commun à savoir que
la filiation sera établie par l’acte de naissance s’il mentionne le nom de la mère et de son mari.
Pour le couple non marié, l’enfant né hors mariage est rattaché à sa mère par la seule mention de son nom
dans l’acte de naissance. A l’égard du père, la filiation suppose en principe une reconnaissance. A défaut,
une action en justice sera intentée.
Cette filiation est incontestable en vertu de l’article 342-10, alinéa 2. Ce principe connaît cependant trois
exceptions :
1) Si l’enfant est issu d’un adultère et non d’une procréation médicalement assistée
2) Si le couple disparaît (décès ou divorce).
3) Si un des membres du couple a révoqué son consentement par écrit et avant la réalisation de
l’assistance médicale à la procréation.
L’établissement de la filiation à l’égard d’une femme seule : l’établissement suit les règles ordinaire la
femme qui accouche est la mère.
L’établissement de la filiation à l’égard du couple receveur constitué de deux femmes : article 342-11 du
Code civil. Ici une adaptation a été nécessaire.
Lorsque le couple est marié, l’acte de naissance prouve la filiation maternelle et la présomption de paternité
s’applique. Le mari est le père de l’enfant. L’action en contestation de paternité est vouée à l’échec.
Si le couple n’est pas marié, la reconnaissance par le père ne pourra être contestée puisqu’elle est conforme
à la vérité biologique. S’il n’y a pas eu de reconnaissance, le concubin, le partenaire engage sa responsabilité
et une action en recherche de paternité pourra être intentée.
Le don par la femme : La mère est en droit la femme qui accouche. Celle qui a donné un ovocyte mais qui
n’a pas porté l’enfant n’est donc pas prise en compte. Dans le cas de la maternité de substitution, l’enfant
ne peut être rattaché qu’à la femme qui l’a porté.
Le don par l’homme : L’enfant inséminé par le sperme d’un tiers peut être rattaché au mari ou au concubin
de la femme qui a accouché. Mais le principe de la vérité biologique permet de contester cette filiation. Cette
filiation est particulièrement fragile.
66
Cour de Cassation, Assemblée plénière, du 31 mai 1991, 90-20.105, Publié au bulletin
Sur le pourvoi dans l'intérêt de la loi formé par M. le Procureur général près la Cour de Cassation :
Vu les articles 6 et 1128 du Code civil, ensemble l'article 353 du même Code ;
Attendu que, la convention par laquelle une femme s'engage, fût-ce à titre gratuit, à concevoir et à porter
un enfant pour l'abandonner à sa naissance contrevient tant au principe d'ordre public de l'indisponibilité
du corps humain qu'à celui de l'indisponibilité de l'état des personnes ;
Attendu selon l'arrêt infirmatif attaqué que Mme X..., épouse de M. Y..., étant atteinte d'une stérilité
irréversible, son mari a donné son sperme à une autre femme qui, inséminée artificiellement, a porté et mis
au monde l'enfant ainsi conçu ; qu'à sa naissance, cet enfant a été déclaré comme étant né de Y..., sans
indication de filiation maternelle ;
Attendu que, pour prononcer l'adoption plénière de l'enfant par Mme Y..., l'arrêt retient qu'en l'état actuel
des pratiques scientifiques et des mœurs, la méthode de la maternité substituée doit être considérée comme
licite et non contraire à l'ordre public, et que cette adoption est conforme à l'intérêt de l'enfant, qui a été
accueilli et élevé au foyer de M. et Mme Y... pratiquement depuis sa naissance ;
Qu'en statuant ainsi, alors que cette adoption n'était que l'ultime phase d'un processus d'ensemble destiné
à permettre à un couple l'accueil à son foyer d'un enfant, conçu en exécution d'un contrat tendant à l'abandon
à sa naissance par sa mère, et que, portant atteinte aux principes de l'indisponibilité du corps humain et de
l'état des personnes, ce processus constituait un détournement de l'institution de l'adoption, la cour d'appel
a violé les textes susvisés ;
PAR CES MOTIFS :
CASSE ET ANNULE, mais seulement dans l'intérêt de la loi et sans renvoi, l'arrêt rendu le 15 juin 1990 par la
cour d'appel de Paris.
67
Thème 11 : La filiation adoptive
Pour vous détendre et vous cultiver :
L’adoption : une pratique courante à Rome :
« L'adoption en droit romain était une pratique relativement courante, en particulier chez les sénateurs. Postérieure à la loi
des Douze Tables (vers -450), elle visait alors à trouver un héritier ainsi qu'à établir des alliances entre familles, en transférant
l'autorité du pater familias sur un enfant à un autre pater. Sous l'Empire romain, elle était utilisée dans l'ordre des successions,
l'empereur adoptant son dauphin. L'adoption différait de l'adrogatio, une procédure plus ancienne qui concernait une
personne sui iuris, c'est-à-dire ne dépendant pas d'un pater familias mais étant au contraire elle-même pater familias. Celle-
ci servait principalement à trouver un héritier.
Ces deux procédures se distinguaient fortement de la procédure moderne d'adoption (on pouvait par exemple adopter
quelqu'un de plus vieux que soi, adopter par testament, etc.). »
L’adoption est la création, par jugement, d’un lien de filiation d’origine exclusivement volontaire, entre deux
personnes qui, normalement sont physiologiquement étrangères. L’adoption est une institution dotée d’une
double nature.
C’est un acte de volonté.
C’est un acte judiciaire.
L’adoption par un couple marié : Les articles 343 et 343-1 du Code civil exigent deux années de mariage et
que les époux aient atteint l’âge de vingt-huit ans. L’adoption est exclue pour les couples non mariés.
L’adoption unilatérale : Elle peut être demandée par toute personne âgée de vingt-huit ans. Si l’adoptant
est marié, le consentement de son conjoint est nécessaire. La condition d’âge n’est pas requise en cas
d’adoption de l’enfant du conjoint.
Les conditions relatives à l’adopté : Selon l’article 353, alinéa 1er, du Code civil, l’adoption doit être conforme
à l’intérêt de l’enfant. Elle n’a pas pour seul but de procurer un enfant à une famille qui n’en a pas, elle est
surtout destinée à fournir un foyer à l’enfant qui en est démuni.
Toutefois, il existe une condition d’âge. Selon l’article 345, alinéa 1er, du Code civil, et article 344 du Code
civil, âge minimum et différence d’âge.
68
- Identifiez la condition d’âge et expliquer l’exception.
Enfin, il faut surtout que l’enfant soit adoptable. Quels sont donc les enfants adoptables juridiquement ?
- L’enfant dont les père et mère ou le conseil de famille ont consenti à l’adoption.
- L’enfant immatriculé comme pupille de l’état.
- L’enfant déclaré judiciairement abandonné en vertu de l’article 350 du Code civil.
L’agrément en vue de l’adoption : Le candidat à l’adoption doit constituer un dossier, instruit par les services
de l’aide sociale à l’enfance.
Le placement en vue de l’adoption : Le placement en vue de l’adoption est la remise effective de l’enfant
aux futurs adoptants.
Le jugement d’adoption : L’adoption est un acte juridique complexe qui repose sur une manifestation de
volonté et un contrôle judiciaire. Le tribunal de grande instance du domicile de l’adoptant est compétent.
Juridiquement, l’enfant adopté entre dans sa famille adoptive. L’adoption plénière confère à l’enfant une
nouvelle filiation.
Quant au prénom, les adoptants peuvent également demander que le prénom de l’enfant soit modifié.
Pour l’essentiel, le Code civil renvoie aux conditions relatives à l’adoption plénière.
Toutefois, l’adoptant ne doit pas être le parent biologique de l’enfant.
Comme l’adoption simple laisse subsister le lien de filiation à l’égard de la famille d’origine et se borne à
ajouter un nouveau lien, les effets de l’adoption simple sur le nom sont plus complexes.
Depuis la loi n° 2011-1862 du 13 décembre 2011, il est également possible de modifier les prénoms de
l’adopté comme pour l’adoption plénière.
L’adopté reste dans sa famille d’origine. Les empêchements à mariage subsistent. Il y conserve tous ses
droits, en ce compris ses droits successoraux. L’obligation alimentaire de la famille d’origine est subsidiaire
par rapport à celle de l’adoptant.
L’adoption simple peut être révoquée s’il existe des motifs graves.
S’il y a révocation, celle-ci fait cesser pour l’avenir tous les effets de l’adoption. Elle n’aura cependant aucun
effet sur le changement de prénom qui a pu être opéré.
La loi du 21 février 2022 visant à réformer l’adoption a pris en considération l’augmentation statistique des
adoptions internationales en proposant un embryon de régulation.
71
Pour terminer : un tableau synthétique
72
Thème 12 : L’autorité parentale
L’autorité parentale est un rapport juridique qui unit les enfants à leurs parents. Substituée à l’ancienne
puissance paternelle par la loi du 4 juin 1970, elle impose aux parents ou aux tiers à qui elle est déléguée un
ensemble de droits et de devoirs exclusivement tournés vers l’enfant.
L’autorité parentale est indisponible en vertu de l’article 376 du Code civil, même si les accords parentaux
ont une place de plus en plus importante, notamment lorsqu’ils se séparent.
Le législateur est intervenu par la loi n° 2002-305 du 4 mars 2002 pour promouvoir définitivement la
coparentalité c’est-à-dire l’exercice en commun de l’autorité parentale pour tous les enfants, en toutes
circonstances, même en cas de séparation des parents.
La loi du 4 mars 2002 pose le principe d’exercice en commun de l’autorité parentale — ou coparentalité —,
et ce quelle que soit la situation du couple.
La filiation n’est établie qu’à l’égard de l’un des parents, un des parents est décédé ou privé de l’autorité
parentale alors l’exercice conjoint est alors impossible.
En cas d’exercice unilatéral de l’autorité parentale, l’autre parent (s’il existe ou est encore en vie) ne perd
pour autant pas l’autorité parentale. Il garde les prérogatives dites exceptionnelles d’autorité parentale.
§ 1 — La protection de l’enfant
73
Il est limité par le droit de l’enfant d’entretenir des relations avec ses grands-parents et des tiers. Selon
l’article 371-4 du Code civil, l’enfant a le droit d’entretenir des relations personnelles avec ses grands-
parents.
A l’égard des autres tiers, il peut parfois être de l’intérêt de l’enfant d’entretenir des relations personnelles
avec d’autres personnes. En cas de difficultés, le juge statue selon l’intérêt de l’enfant.
C — La santé de l’enfant
De manière générale, les soins, les traitements, les opérations rendues nécessaires par l’état de santé de
l’enfant relèvent de l’autorité parentale.
§ 2 — L’éducation de l’enfant
L’éducation de l’enfant est une mission essentielle des parents. Par éducation, il faut entendre non
seulement l’éducation scolaire, religieuse mais aussi l’éducation professionnelle, morale, civile, civique…
La délégation d’autorité parentale est un acte par lequel un tribunal de grande instance transfère,
totalement ou partiellement, à un particulier digne de confiance à un établissement agréé à cette fin, ou au
service départemental de l’aide sociale à l’enfance, l’exercice de l’autorité parentale relativement à un
enfant qui avait été remis à un tiers par ses père et mère ou recueilli sans intervention des parents.
A — La délégation volontaire
Le père et/ou la mère peuve(nt) en cas de difficulté solliciter une mesure de délégation, totale ou partielle,
de l’autorité parentale.
B — La délégation imposée
Un tiers — l’établissement ou le service départemental qui a recueilli l’enfant — peut saisir le juge aux
affaires familiales afin qu’il lui délègue partiellement l’autorité parentale. La délégation est alors imposée
aux parents.
§ 2 — L’assistance éducative
L’assistance éducative est une procédure relevant de la compétence exclusive du juge des enfants réservée
aux situations où l’enfant est en danger.
74
En vertu de l’article 375 du Code civil, lorsque la santé, la sécurité et la moralité d’un mineur sont en danger
ou lorsque les conditions de son éducation sont gravement compromises, une aide doit être apportée aux
parents dans l’exercice de leurs prérogatives d’autorité parentale.
Le juge peut prendre deux types de mesure : soit une mesure d’action éducative en milieu ouvert, soit une
mesure de placement.
Le retrait de l’autorité parentale a été substitué à l’ancienne déchéance de l’autorité parentale. Il relève de
la compétence du tribunal de grande instance. Parce que ses effets sont plus radicaux, la loi détermine les
causes précises qui justifient son prononcé.
Il peut être prononcé soit par une juridiction pénale, soit par une juridiction civile. Dans le premier cas,
lorsque les père et mère sont condamnés comme auteurs ou complices d’un délit ou d’un crime commis sur
la personne de l’enfant, soit comme coauteurs ou complices d’un crime ou d’un délit commis par leur enfant,
le retrait est alors prononcé par la juridiction qui constate la réalisation de l’infraction. Dans le second cas,
les juridictions civiles peuvent elles-aussi prononcer une mesure de retrait de l’autorité parentale en dehors
de toute condamnation pénale lorsque le comportement des parents met manifestement en danger la santé,
la sécurité ou la moralité de l’enfant, soit pour tenir compte du désintérêt des parents pendant plus de deux
ans lorsque des mesures d’assistance éducative ont été prises. Il faut alors qu’il y ait un réel danger pour
l’enfant. Cette mesure doit rester exceptionnelle.
Pour autant quels mécanismes peuvent pallier cette difficulté en droit positif ?
Le texte suivants est l’introduction de propositions de réforme issues d’un rapport officiel (Extraits
de I. Théry et A.-M. Leroyer, Filiation, origines, parentalité : le droit face aux nouvelles valeurs de
responsabilité générationnelle, Rapport public p. 285 et s .).
75
d’un statut de beau-parent, opposant le « vrai » parent qui a donné la vie à celui qui vit avec
l’enfant au quotidien.
Dans les divorces particulièrement conflictuels, où la position du parent non-résident avec
l’enfant est menacée, les effets d’une telle tension peuvent être redoutables.
Les analyses qui viennent d’être présentées de façon très synthétiques rappellent que toute
réflexion visant à l’institution d’une place familiale des beaux-parents suppose au préalable
d’éviter plusieurs écueils372. Le premier serait de créer un statut impératif qui s’imposerait à
tous, car les familles sont dans des situations très diverses et la souplesse doit être de mise.
Le second serait de créer des situations de conflits entre beaux-parents et parents, en donnant
aux uns des droits qui s’opposeraient à ceux des autres. Cette prudence conduit à faire
plusieurs observations :
!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
372
Toute cette partie consacrée aux propositions reproduit et prolonge suite aux débats du groupe de travail la
note très complète rédigée à l’attention de ce groupe par Hugues Fulchiron et Pierre Murat.
! 285!
76
3. Le vocabulaire doit être le reflet de cette prudence. Il convient donc de ne pas parler
de « statut », qui figerait le cadre proposé, ni de « droits des beaux-parents », car il
s’agit de responsabilités librement assumées. L’expression de « place familiale des
beaux-parents » est donc préférée et choisie à dessein.
4. Il ne faut pas confondre les rôles, les places et les statuts : le beau-parent peut remplir
une fonction d’éducation et de prise en charge (un rôle « parental »), sans revendiquer
juridiquement un statut de parent. Le passage de la parentalité (qui est une manière
d’agir) à la parenté (par une place dans le système généalogique de filiation) est
possible par l’adoption. Ce peut être une solution pour créer des liens de filiation
voulus par les intéressés, mais elle correspond à des hypothèses particulières.
5. La question de la place des beaux-parents dans les familles recomposées doit être
aujourd’hui analysée à la lumière de l’évolution récente du droit de la famille. En
effet, un des arguments utilisés naguère pour rejeter cette reconnaissance était la
crainte de conforter ou de consacrer indirectement l’homoparenté. Cette crainte est
aujourd’hui dépassée depuis que la loi de 2013 a ouvert l’adoption aux couples de
même sexe. De plus, notre rapport propose plusieurs réformes pour donner une
réponse plus satisfaisante au statut des coparents dans les familles homoparentales : la
réforme de l’adoption simple favorisant l’adoption de l’enfant du conjoint (cf.
chapitre 5) et la création d’une nouvelle modalité d’établissement de la filiation via
une « déclaration commune anticipée de filiation » et l’ouverture de l’AMP aux
couples de femmes (cf. chapitre 6).
Envisager aujourd’hui la place des beaux-parents peut donc se faire plus sereinement
et permettre justement de distinguer, dans les familles fondées sur un couple
hétérosexuel ou homosexuel, d’une part les parents et coparents et d’autre part les
beaux-parents, de manière à permettre à ces derniers de ne pas avoir à passer par la
création de liens de filiation pour résoudre des problèmes de prise en charge de
l’enfant.
De nombreux travaux antérieurs ont été consacrés à cette question, certains proposant déjà
des solutions justes et mesurées dont il est possible de s’inspirer, tout en tirant les leçons du
passé sur l’échec des tentatives de réforme.
286!!
77
!
Y Tenir compte de l’échec des différentes tentatives de création d’un « statut du tiers »
ou d’un « statut du beau-parent » depuis plus de vingt ans et, notamment, du tir de
barrage opposé à l’avant-projet de loi intitulé « avant projet de loi sur l’autorité
parentale et les droits des tiers » (projet de 2008)374. Il faut en particulier, prendre en
considération les inquiétudes manifestées dans le rapport Leonetti 375 et qui ont
conduit à l’abandon du projet : la création d’un statut du tiers serait inutile (demande
surestimée, le droit positif fournit les instruments nécessaires), dangereuse pour
l’enfant (conflits de loyautés, brouillage des repères) et contraire au principe de
coparentalité posé par le législateur (dilution de l’autorité parentale,
déresponsabilisation des parents).
Considérer la place du beau-parent dans les familles suppose d’aborder sept questions
distinctes :
!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
373
Abréviations qui seront utilisées : RVP = Rapport présenté par V. Pécresse et J.P. Bloche, L’enfant d’abord,
(2006) ; RDE = Rapport annuel de la Défenseure des enfants (2006) ; APLDT= avant projet de loi sur les
droits des tiers (2009)..
374
Avant-projet de loi sur l’autorité parentale et les droits des tiers, 27 février 2009.
375
J. Léonetti, Intérêt de l’enfant, autorité parentale et droits des tiers, remis au premier ministre le 7 octobre
2009.
! 287!
78
Thème 13 : Les obligations alimentaires
Tant qu’il est mineur l’enfant ne peut pas pourvoir à ses besoins. C’est pourquoi les père et mère ont
l’obligation d’entretenir leur enfant mineur : c’est l’obligation d’entretien.
En principe, devenu adulte, l’individu pourvoit à ses propres besoins par le travail. Mais, en cas
d’impossibilité, la solidarité familiale a vocation à jouer.
Certaines obligations existent entre les membres de la famille : c’est l’obligation alimentaire.
« Qui fait l’enfant doit le nourrir ». Ce devoir est énoncé à l’article 371-2 du Code civil.
L’article 203 du Code civil exprime les trois aspects de l’obligation d’entretien : nourrir, entretenir et élever
l’enfant. Il ne s’agit pas seulement pour les parents de pourvoir aux besoins vitaux de l’enfant mais
également de pourvoir à ses autres besoins.
Cette obligation est unilatérale.
L’obligation d’entretien naît avec l’enfant. (Art. 371-2, alinéa 2, du Code civil).
La forme habituelle d’exécution de l’obligation d’entretien est l’exécution en nature. Les père et mère vivent
avec l’enfant et lui procurent, au jour le jour, tout ce qui est nécessaire à sa vie. Elle prend cependant une
autre forme lorsque l’enfant ne vit pas avec l’un de ses parents.
Seules certaines personnes sont tenues à une obligation alimentaire. Cette obligation n’existe que pour les
membres de la famille unis par des liens étroits c’est-à-dire par la parenté en ligne directe, l’alliance au
premier degré et le mariage.
Entre parents, il n’y a d’obligation alimentaire qu’en ligne directe : entre enfants et parents et
réciproquement ou encore grands-parents et petits-enfants.
Entre alliés, le mariage fait également naître une obligation alimentaire qui n’existe que tant que dure le
mariage. La liste des obligés est plus étroite.
79
Quelle question se poser :
- Identifiez des personnes proches qui n’en bénéficie pas ?
En droit, il existe une règle selon laquelle « les aliments ne s’arréragent pas ». Cela signifie que les aliments
ne sont dus qu’à partir du jour où ils sont demandés.
Article L112-1
80
Les saisies peuvent porter sur tous les biens appartenant au débiteur alors même qu'ils seraient détenus par
des tiers.
Elles peuvent également porter sur les créances conditionnelles, à terme ou à exécution successive. Les
modalités propres à ces obligations s'imposent au créancier saisissant.
Article L112-2
Ne peuvent être saisis :
1° Les biens que la loi déclare insaisissables ;
2° Les biens que la loi rend incessibles à moins qu'il n'en soit disposé autrement ;
3° Les provisions, sommes et pensions à caractère alimentaire, sauf pour le paiement des aliments déjà
fournis par le saisissant à la partie saisie ;
4° Les biens disponibles déclarés insaisissables par le testateur ou le donateur, sauf autorisation du juge, et,
pour la portion qu'il détermine, par les créanciers postérieurs à l'acte de donation ou à l'ouverture du legs ;
5° Les biens mobiliers nécessaires à la vie et au travail du saisi et de sa famille, si ce n'est pour paiement de
leur prix, dans les limites fixées par décret en Conseil d'Etat et sous réserve des dispositions du 6°. Ils
deviennent cependant saisissables s'ils se trouvent dans un lieu autre que celui où le saisi demeure ou
travaille habituellement, s'ils sont des biens de valeur, en raison notamment de leur importance, de leur
matière, de leur rareté, de leur ancienneté ou de leur caractère luxueux, s'ils perdent leur caractère de
nécessité en raison de leur quantité ou s'ils constituent des éléments corporels d'un fonds de commerce ;
6° Les biens mobiliers mentionnés au 5°, même pour paiement de leur prix, lorsqu'ils sont la propriété des
bénéficiaires de prestations d'aide sociale à l'enfance prévues aux articles L. 222-1 à L. 222-7 du code de
l'action sociale et des familles ;
7° Les objets indispensables aux personnes handicapées ou destinés aux soins des personnes malades.
81
Thème 14 : Les successions
– la dévolution légale, principes essentiels-
L’objectif de ce dernier thème n’est pas de vous faire apprendre tout le droit des successions, qui est une
matière à part entière, mais de comprendre au travers des principes qui gouvernent la détermination des
héritiers appelés à la succession du défunt.
RQ : la loi ne reconnaît de vocation successorale ni au concubin ni au pacsé.
L’article 734 du Code civil distingue 4 ordres d’héritiers qu’il classe selon un rang de préférence
Ainsi sont appelés à succéder :
1° les enfants et leurs descendants
2° les père mère ; les frères et sœurs et les descendants de ces derniers
3° les ascendants autre que les père et mère
4° les collatéraux autre que les frères et sœurs et les descendants de ces derniers.
A défaut d’héritiers en rang utile, la succession est dite vacante, en déshérence : elle est alors recueillie par
l’Etat.
les descendants :
C’est le premier ordre. Il réunit tous les parents en ligne directe descendante.
Art. 368 :
L'adopté et ses descendants ont, dans la famille de l'adoptant, les droits successoraux prévus au chapitre III du titre Ier du
livre III.
L'adopté et ses descendants n'ont cependant pas la qualité d'héritier réservataire à l'égard des ascendants de l'adoptant.
Art. 368-1 :
Dans la succession de l'adopté, à défaut de descendants et de conjoint survivant, les biens donnés par l'adoptant ou
recueillis dans sa succession retournent à l'adoptant ou à ses descendants, s'ils existent encore en nature lors du décès de
l'adopté, à charge de contribuer aux dettes et sous réserve des droits acquis par les tiers. Les biens que l'adopté avait reçus
à titre gratuit de ses père et mère retournent pareillement à ces derniers ou à leurs descendants.
Le surplus des biens de l'adopté se divise par moitié entre la famille d'origine et la famille de l'adoptant.
Les père et mère et les frères et sœurs ainsi que leurs descendants :
Il s’agit ici des ascendants privilégiés et des collatéraux privilégiés. On parle pour les désigner d’ordre mixte.
Art 738 : Lorsque les père et mère survivent au défunt et que celui-ci n'a pas de postérité, mais des frères et
soeurs ou des descendants de ces derniers, la succession est dévolue, pour un quart, à chacun des père et
mère et, pour la moitié restante, aux frères et soeurs ou à leurs descendants.
Lorsqu'un seul des père et mère survit, la succession est dévolue pour un quart à celui-ci et pour trois quarts
aux frères et soeurs ou à leurs descendants.
Les ascendants :
Art. 739 : A défaut d'héritier des deux premiers ordres, la succession est dévolue aux ascendants autres que
les père et mère.
82
Les collatéraux ordinaires :
Art. 740 : A défaut d'héritier des trois premiers ordres, la succession est dévolue aux parents collatéraux du
défunt autres que les frères et soeurs et les descendants de ces derniers.
L’Etat :
A défaut de collatéraux ordinaires, c’est l’Etat qui recueille la succession (art. 809 et s.).
L’article 724 ne fait pas figurer l’Etat parmi les héritiers et la loi de 2006 a créé un chapitre V nouveau, « des
successions vacantes et des successions en déshérence ». Il les recueille en vertu de son droit sur les biens
vacants et sans maître (art. 539). C’est là un attribut de souveraineté.
La règle du degré est indispensable pour départager les héritiers d’un même ordre. Elle n’en est pas moins
subsidiaire à la règle de l’ordre. On applique d’abord la règle de l’ordre. On applique ensuite celle du degré.
Les correctifs
Domaine de la représentation :
83
La représentation ne joue qu’en présence de descendants ou de collatéraux privilégiés (article
752 et 752-2).
Domaine :
Le mécanisme de la fente n’est prévu que lorsque la succession est dévolue qu’à des
ascendants ou des collatéraux ordinaires. V. en ce sens article 747 et 749 du Code civil.
Mécanisme :
Ainsi dans la ligne des ascendants la succession est dévolu pour moitié à la ligne maternelle
et pour moitié à la ligne paternelle. Et dans chaque ligne, le partage s’opère de manière
autonome.
Dioclétien-Casimir est décédé sans laisser d’enfant et son père est prédécédé. En revanche, son frère Arthur,
sa mère Anabelle, sa grand-mère maternelle Arthémis et ses grands-parents paternels Boris et Bernadette
sont toujours de ce monde.
Comment est dévolue la succession de Dioclétien-Casimir si…
1°) …la famille est en l’état ?
84
2°)….Arthur est prédécédé ?
3°) …Arthur est vivant mais sa mère Anabelle est prédécédée ?
4°)…Arthur et sa mère Anabelle sont prédécédés ?
5°)…Arthur, sa mère Anabelle et sa grand-mère maternelle Arthémis sont prédécédés ?
Aux termes de l’article 732 du Code civil, est conjoint successible le conjoint survivant non divorcé.
Art. 764 : durée viagère (mais on peut en priver le conjoint par testament authentique)
Constantin vient de décéder. Il laisse pour lui succéder son épouse Carole, ainsi que leurs deux enfants, Corinne et Christophe.
D’une précédente union, il a eu un fils, Corentin.
Comment procéder à la dévolution de la succession de Constantin
Les solutions seraient-elles différentes si Constantin et Carole étaient pacsés
85
Lorsque les père et mère ou l'un d'eux survivent au défunt et que celui-ci n'a pas de postérité, ils peuvent dans tous les cas
exercer un droit de retour, à concurrence des quote-parts fixées au premier alinéa de l'article 738, sur les biens que le défunt
avait reçus d'eux par donation.
La primauté du conjoint :
Aux termes de l’article 757-2 en l’absence de descendants et de ses père et mère, le défunt recueille toute
la succession.
Art. 757-3 :
Par dérogation à l'article 757-2, en cas de prédécès des père et mère, les biens que le défunt avait reçus de ses ascendants
par succession ou donation et qui se retrouvent en nature dans la succession sont, en l'absence de descendants, dévolus pour
moitié aux frères et soeurs du défunt ou à leurs descendants, eux-mêmes descendants du ou des parents prédécédés à
l'origine de la transmission.
Art. 758 :
Lorsque le conjoint survivant recueille la totalité ou les trois quarts des biens, les ascendants du défunt, autres que les père
et mère, qui sont dans le besoin bénéficient d'une créance d'aliments contre la succession du prédécédé.
Éric décède dans un accident de voiture en laissant son conjoint Élisabeth. Ils n’ont pas eu d’enfants. Le père d’Éric est
mort ; mais sa mère, Esther, est toujours vivante, de même que sa grand-mère paternelle, Élise.
Comment procéder à la dévolution de la succession d’Éric ?
Faites des recherches sur internet, dans le Code civil … et trouver les textes qui vous permettent de répondre
à la question.
Ci-joint la synthèse du rapport du groupe de travail « La réserve héréditaire » Sous la direction de C. Pérès et
Ph. Potentier (ministère de la Justice). Elle vous permettra de comprendre les enjeux.
86
87
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Annexe : Les annales
METHODOLOGIE ELEMENTAIRE
2. Ensuite, on juge si la copie est capable de faire le lien avec des éléments de connaissance, c’est-à-dire des
éléments qui ne figurent pas dans le texte, mais qui sont nécessaires pour apprécier la signification, les enjeux,
les conséquences du texte. C’est ici que la dimension « scolaire » prend tout son sens. Si vous n’avez pas appris
votre cours, si vous n’avez pas mémorisé ces connaissances, et bien forcément, le jour de l’examen vous
pourrez faire aucun lien. Si votre copie ne fait que reformuler le texte, sans rien y apporter de connaissances,
même si c’est bien reformulé, on dira que c’est une simple paraphrase.
3. Ensuite, on juge si, au-delà de la bonne compréhension du texte, la copie, compte tenu de l’éclairage
qu’apportent les connaissances, est capable de prendre de la hauteur c’est-à-dire en réalité deux choses :
- qu’elle est capable d’expliquer ce qu’a voulu dire l’auteur du texte
- mais qu’elle est aussi capable de voir les forces et les faiblesses du texte et donc de faire œuvre d’esprit
critique (dans les deux sens du terme).
Cette capacité à prendre de la hauteur est particulièrement importante dans la vie professionnelle.
4. Enfin, quatrième chose que l’on juge, est-ce que la copie est capable de restituer de façon claire et
pédagogique, ces trois qualités. Est-ce que dès la première lecture de la copie, le lecteur est capable de
retrouver ces trois éléments.
En première année pour vous guider dans cet exercice sur chaque texte de loi ou de jurisprudence des questions
vous sont posées pour vous aider à appréhender ces phases de l’exercice.
EXEMPLES TIRÉS DES ANNALES & REPONSES QUE L’ON PEUT ATTENDRE D’UN
ETUDIANT DE L1 DROIT
89
Question 1. : Que signifie ce texte ? Trouve-t-on l’équivalent (et si oui citez l’article du Code civil) dans le PaCs
et/ou dans le concubinage ?
Ce texte a deux dimensions :
- Une première qui partage le pouvoir de passer les actes. Donc chaque époux peut seuls et sans
l’accord de l’autre passer les actes juridiques contrats ou unilatéraux dont l’objet sont les « dettes
ménagères ». Elles ont un objet identifié l’entretien du ménage et l’éduction des enfants. Entendons
par là les dépenses essentielles des gens mariés ; elles sont pour objet de pourvoir aux besoins les plus
élémentaires et les plus fondamentaux de la famille.
- Une seconde qui affirme que « les dettes ainsi contractées par l’un oblige l’autre solidairement ». Cela
signifie que les deux époux sont tenus et donc débiteur de ces dettes quand bien même ils n’en sont
pas à l’origine. Elles sont dit-on exécutoire sur l’ensemble des biens des époux en cas de non-
paiement.
On retrouve cette règle dans le PaCS article 515-4 al. 2 du Code civil seulement dans se seconde dimension.
En revanche rien de similaire pour les concubins. Les concubins s’organisent librement. Ils peuvent contribuer
mutuellement aux charges du ménage, mais cela relève de leur organisation interne. Les dépenses faites par
un concubin sont à sa charge exclusive. Il n’y a pas de solidarité pour les dettes ménagères.
Question 2. : « solidairement » A quoi ce terme fait-il référence ? Toutes les solidarités familiales sont-elles
des solidarités au sens de ce texte ? Explicitez et illustrez votre réponse.
Les dettes sont solidaires. C’est ici la solidarité juridique qui est en cause. C’est-à-dire que les deux époux sont
tenus indifféremment à l’égard des tiers créanciers. Le créancier peut demander aux deux époux peu importe
qui a passé l’acte.
La solidarité ici est une modalité juridique qui vient traduire un engagement des deux à l’égard des tiers.
Le mot solidarité peut aussi avoir un autre sens celui de solidarité des époux entre eux (ou plus largement
entre les membres de la famille). Mais dans ce cas on ne parle pas de solidarité juridique. Par exemple dans
le mariage on parle de contribution aux charges du ménage (art. 214).
Question 3. : Ce texte du régime primaire impératif a quelle fonction dans le mariage ? En d’autres termes à
quoi sert-il et quel(s) objectif(s) poursuit-il ?
Ce texte sert au premier abord les tiers et non les époux car il est une garantie du paiement. Mais en seconde
intention on comprend qu’il sert les époux en leur permettant d’avoir du crédit et donc de l’autonomie.
Ce texte a permis notamment l’émancipation de la femme mariée qui devenait crédible à l’égard de ses
interlocuteurs.
II. Art. 440 al 3 du Code civil à la lumière de l’article 1159 du même Code. (2021/2022)
Art. 440 alinéa 3 : « La personne qui, pour l'une des causes prévues à l'article 425, doit être représentée d'une
manière continue dans les actes de la vie civile, peut être placée en tutelle. »
Art. 1159 : « L'établissement d'une représentation légale ou judiciaire dessaisit pendant sa durée le
représenté des pouvoirs transférés au représentant.
La représentation conventionnelle laisse au représenté l'exercice de ses droits. »
Question 1. : Que signifie le premier de ces textes, dans quel cadre s’inscrit-il ?
Le texte précise l’enjeu de la tutelle.
L’article 425 concerne les cas d’ouverture qui justifie ici la mesure de représentation.
C’est la plus importante des mesures concernant les personnes vulnérables.
Devant être représentée la personne sous tutelle est frappée d’une incapacité. En l’occurrence une incapacité
générale d’exercice et non de jouissance, c’est-à-dire une inaptitude à mettre en œuvre ses droits subjectifs,
une inaptitude juridique par l’effet de laquelle une personne ne peut, soit exercer elle-même ses droits, soit
les exercer seule.
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Question 2. : Définissez le mécanisme de la représentation qui y est présent et identifiez son origine.
La représentation est le pouvoir d’agir au nom et pour le compte d’autrui. Elle est régie par les articles 1153
et suivants du Code civil.
Elle peut avoir trois origines différentes : légal, judiciaire ou conventionnelle. En l’occurrence celle des
personnes majeures est judiciaire car elle suppose d’être prononcée par le juge.
Question 3. : Qu’apporte à ce texte la lecture de l’article 1159, quelle conséquence en tirer sur la situation de
la personne placée en tutelle ?
L’article 1159 permet de déterminer les effets de la représentation selon sa source sur les pouvoir du
représenté. En l’occurrence dans la tutelle la représentation étant d’origine judiciaire elle prive la personne
sous tutelle du pouvoir. C’est la raison pour laquelle on la dit incapable.
Question 1. : Explicitez les faits utiles pour comprendre la décision de la Cour de cassation.
Mme B. avait engagé une action pour établir sa nationalité française comme étant née d’un parent français.
Pour le démontrer elle arguait :
Que sa grand-mère avait la nationalité française et l'avait conservée à la suite de l'indépendance de l'Algérie
par l’effet du décret "Crémieux" du 24 octobre 1870.
Que son père avait sa filiation établie à l’égard de sa grand-mère (par mention du nom de la mère dans l’acte
de naissance) et donc était français.
Que sa filiation à l’égard de son père été établie et qu’elle était donc aussi française.
Question 2. : Sur quel problème de droit relatif à la filiation s’opposent la Cour d’appel et la Cour de cassation ?
Les cours ne sont pas d’accord sur l’effet que doit produire la mention de la mère dans l’acte de naissance du
père de la requérante.
Pour la Cour d’appel c’est insuffisant pour établir la filiation et donc l’a nationalité en l’absence de possession
d’état ou de mariage des deux parents.
Pour la Cour de cassation la mention du nom de la mère dans l’acte de naissance suffit à établir la filiation et
donc la nationalité.
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Question 3. : Au-delà des articles 8 et 14 de la Conv. EDH sur quel texte du Code civil la Cour de cassation
pourrait justifier sa décision ?
Aujourd’hui on pourrait encore se fonder sur l’article 311-25 du Code civil, « la filiation est établie, à l’égard
de la mère, par la désignation de celle-ci dans l’acte de naissance de l’enfant ».
Question 1. : Comme se répartit la succession ? Nommez et justifiez les règles que vous appliquez en citant
les articles du Code civil sur lesquels vous vous appuyez.
En l’absence de conjoint
1/ on applique la règle de l’ordre. Ici on est dans l’ordre 3 celui des ascendant (art.734)
En l’état il faut distribuer la succession entre les ascendants des deux branches maternelle et paternelle. En
l’occurrence dans la banche maternelle il y a la mère et dans la branche paternelle il y a les deux grands
parents
2/ on doit ensuite appliquer la règle du degré mais sous réserve des correctifs et ici il faut appliquer la fente
successorale entre les branches. (art. 738-1)
½ pour la banche maternelle et en l’occurrence la mère (plus proche en degré)
½ pour la banche paternelle et en l’occurrence ¼ pour chaque grand parents.
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Question 1. : Quel est l’objet de ces textes ?
Ces textes posent dans le mariage et le PACS des prohibitions à l’union identiques.
sont prohibés et donc nuls les mariages et les PaCS :
Dans la ligne directe c’est-à-dire entre parent et enfant, grand-parent et petit enfant.
Dans la ligne collatérale entre frère et sœur (même degré)
Dans la ligne collatérale ou entre oncle et neveu ou nièce et neveu (degré différents)
Les deux premières prohibitions sont absolues ; la troisième est susceptible de dispense.
Ces mariages sont frappés de nullité absolue.
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Consignes de l’examen
Les réponses aux questions doivent être entièrement rédigées et construites.
Le sujet comporte 4 parties (I, II, III, IV), chacune donnant lieu à 3 questions ; il convient de répondre à
l’ensemble des questions.
2019/2020
1ère Session
I. Articles 318 et 725 alinéa 1er du Code civil (5 points)
Article 318 :
« Aucune action n'est reçue quant à la filiation d'un enfant qui n'est pas né viable. »
Article 725 alinéa 1er :
« Pour succéder, il faut exister à l'instant de l'ouverture de la succession ou, ayant déjà été conçu, naître
viable. »
Question 1. : Que signifie ces deux textes ? A quel principe général se rattache-t-il et quel est son sens ? Quel
mécanisme juridique est utilisé dans le second ?
Question 2. : Comment prouver qu’un enfant existe « à l'instant de l'ouverture de la succession » ? Vous
identifierez le texte applicable et vous définirez le mécanisme juridique mis en œuvre.
Question 3. : En connaissez-vous d’autres applications passées ou présentes ?
Article 215 :
« Les époux s'obligent mutuellement à une communauté de vie.
La résidence de la famille est au lieu qu'ils choisissent d'un commun accord.
Les époux ne peuvent l'un sans l'autre disposer des droits par lesquels est assuré le logement de la famille, ni
des meubles meublants dont il est garni. Celui des deux qui n'a pas donné son consentement à l'acte peut en
demander l'annulation : l'action en nullité lui est ouverte dans l'année à partir du jour où il a eu connaissance
de l'acte, sans pouvoir jamais être intentée plus d'un an après que le régime matrimonial s'est dissous. »
Article 311-2 :
« La possession d'état doit être continue, paisible, publique et non équivoque. »
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Question 1. : Quel est l’objet de ce texte ? Définissez les termes « possession d’état », « continue »,
« paisible », « publique » et « non équivoque ».
Question 2. : Précisez quelle est l’utilité de la possession d’état en matière de filiation. (Précisez les textes du
Code civil sur lesquels vous vous appuyez). Précisez encore quelle vérité il cherche à établir.
Question 3. : Quel lien faites-vous avec l’acte de notoriété ? Vous prendrez le soin de définir cette notion dans
votre réponse.
Article 757 :
« Si l'époux prédécédé laisse des enfants ou descendants, le conjoint survivant recueille, à son choix, l'usufruit
de la totalité des biens existants ou la propriété du quart des biens lorsque tous les enfants sont issus des deux
époux et la propriété du quart en présence d'un ou plusieurs enfants qui ne sont pas issus des deux époux. »
2ème session :
I. Articles 130 et 725 alinéa 2 du Code civil (5 points)
Article 130 :
« L'absent dont l'existence est judiciairement constatée recouvre ses biens et ceux qu'il aurait dû recueillir
pendant son absence dans l'état où ils se trouvent, le prix de ceux qui auraient été aliénés ou les biens acquis
en emploi des capitaux ou des revenus échus à son profit. »
Question 1. : Expliquez le sens de chacun de ces textes. Traitent-ils de la même situation ? Vous prendrez soin
de définir les notions juridiques qu’ils utilisent.
Question 2. : Justifiez leur(s) logique(s) à l’aune du régime juridique de l’absence.
Question 3. : Avec quel(s) autre(s) texte(s) du Code civil auriez-vous envie de rapprocher l’article 130 pour
donner une vision complète de la situation du retour de l’absent ? Vous justifierez votre réponse.
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Question 2. : Expliquez la fonction des avocats et du notaire dans ce divorce particulier. A cette occasion vous
préciserez ce que sont « un acte sous signature privée contresigné par leurs avocats et établi dans les
conditions prévues à l'article 1374 » et le dépôt au rang des minutes.
Question 3. : Quel sens donnez-vous au fait que le juge soit évincé de cette procédure ? Qu’en penser ?
Article 757-3 :
« Par dérogation à l'article 757-2, en cas de prédécès des père et mère, les biens que le défunt avait reçus de
ses ascendants par succession ou donation et qui se retrouvent en nature dans la succession sont, en l'absence
de descendants, dévolus pour moitié aux frères et sœurs du défunt ou à leurs descendants, eux-mêmes
descendants du ou des parents prédécédés à l'origine de la transmission. »
2020/2021
1ère Session
I. Article 16-1 du Code civil (5 points)
Question 1. : Que signifie ce texte ? A quel principe général se rattache-t-il ? Précisez l’origine du texte.
Question 2. : Identifiez et explicitez une situation où il serait porté atteinte à ce texte.
Question 3. : Ce a-t-il des prolongements au-delà du décès ? expliquez les et justifiez les.
Article 161 : « En ligne directe, le mariage est prohibé entre tous les ascendants et descendants et les alliés
dans la même ligne. »
Article 162 : « En ligne collatérale, le mariage est prohibé, entre le frère et la soeur, entre frères et entre
sœurs. »
Article 163 : « Le mariage est prohibé entre l'oncle et la nièce ou le neveu, et entre la tante et le neveu ou la
nièce. »
« La filiation est établie, à l'égard de la mère, par la désignation de celle-ci dans l'acte de naissance de
l'enfant. »
2ème Session
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I. Article 16-7 du Code civil (5 points)
« Toute convention portant sur la procréation ou la gestation pour le compte d'autrui est nulle. »
Question 1. : Que signifie ce texte ? A quel principe général se rattache-t-il ? Précisez l’origine du texte.
Question 2. : Identifiez et explicitez une situation où il serait porté atteinte à ce texte.
Question 3. : Précisez qu’elle incidence pourrait avoir ce texte sur l’adoption qui aurait pu être obtenue à la
suite d’une convention de gestation pour autrui.
« Lorsque la filiation d'un enfant est établie à l'égard de ses deux parents au plus tard le jour de la déclaration
de sa naissance ou par la suite mais simultanément, ces derniers choisissent le nom de famille qui lui est dévolu
: soit le nom du père, soit le nom de la mère, soit leurs deux noms accolés dans l'ordre choisi par eux dans la
limite d'un nom de famille pour chacun d'eux. En l'absence de déclaration conjointe à l'officier de l'état civil
mentionnant le choix du nom de l'enfant, celui-ci prend le nom de celui de ses parents à l'égard duquel sa
filiation est établie en premier lieu et le nom de son père si sa filiation est établie simultanément à l'égard de
l'un et de l'autre. En cas de désaccord entre les parents, signalé par l'un d'eux à l'officier de l'état civil, au plus
tard au jour de la déclaration de naissance ou après la naissance, lors de l'établissement simultané de la
filiation, l'enfant prend leurs deux noms, dans la limite du premier nom de famille pour chacun d'eux, accolés
selon l'ordre alphabétique.
(…)
Lorsqu'il a déjà été fait application du présent article, du deuxième alinéa de l'article 311-23 ou de l'article 357
à l'égard d'un enfant commun, le nom précédemment dévolu ou choisi vaut pour les autres enfants communs.
Lorsque les parents ou l'un d'entre eux portent un double nom de famille, ils peuvent, par une déclaration écrite
conjointe, ne transmettre qu'un seul nom à leurs enfants. »
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Question 1. : Quelle règle pose ce texte ?
Question 2. : A quel(s) mode(s) d’établissement de la filiation celui-ci s’oppose-t-il ? et pourquoi ? (cibler les
différences)
Question 3. : Est-il possible de le contester ? Si oui comment ? (Votre réponse devra être précise et viser un
ou plusieurs articles identifiés).
2021/2022
1ère Session
I. Art. 223 du Code civil :
« Chaque époux peut librement exercer une profession, percevoir ses gains et salaires et en disposer après
s'être acquitté des charges du mariage. »
Question 1. : Que signifie ce texte ? Trouve-t-on l’équivalent (et si oui citez l’article du Code civil) dans le PaCs
et/ou dans le concubinage ?
Question 2. : « disposer » A quoi ce terme fait-il référence ? Le fait de pouvoir disposer signifie-t-il qu’on est
seul propriétaire ? Explicitez et illustrez votre réponse.
Question 3. : Ce texte du régime primaire impératif a quelle fonction dans le mariage ? En d’autres termes à
quoi sert-il et quel(s) objectif(s) poursuit-il ?
Art. 477 al.1 : « Toute personne majeure ou mineure émancipée ne faisant pas l'objet d'une mesure de tutelle
ou d'une habilitation familiale peut charger une ou plusieurs personnes, par un même mandat, de la
représenter pour le cas où, pour l'une des causes prévues à l'article 425, elle ne pourrait plus pourvoir seule
à ses intérêts. »
Art. 481 al. 1 : « Le mandat prend effet lorsqu'il est établi que le mandant ne peut plus pourvoir seul à ses
intérêts. Celui-ci en reçoit notification dans les conditions prévues par le code de procédure civile. »
Art. 1159 : « L'établissement d'une représentation légale ou judiciaire dessaisit pendant sa durée le
représenté des pouvoirs transférés au représentant.
La représentation conventionnelle laisse au représenté l'exercice de ses droits. »
Question 1. : Que signifient les deux premiers textes, dans quel cadre s’inscrivent-ils ?
Question 2. : Définissez le mécanisme de la représentation qui y est présent et identifiez son origine.
Question 3. : Qu’apporte à ce texte la lecture de l’article 1159, quelle conséquence en tirer sur la situation de
la personne sous mandat de protection future déclenché ?
Vu l'article 7.1 de la Convention de New-York du 26 janvier 1990 relative aux droits de l'enfant, ensemble les
articles 335, 336, 341-1, 348-1 et 352 du Code civil ;
99
Attendu que, selon le premier de ces textes, applicable directement devant les tribunaux français, l'enfant a,
dès sa naissance et dans la mesure du possible, le droit de connaître ses parents ; qu'il résulte des autres
dispositions visées que la reconnaissance d'un enfant naturel prend effet à la date de naissance de l'enfant dès
lors qu'il a été identifié, que la filiation est divisible et que le consentement à l'adoption est donné par le parent
à l'égard duquel la filiation est établie ;
Attendu que le 13 mars 2000, M. X... a reconnu devant l'officier d'état civil l'enfant dont était enceinte Mme
D. ; que le 14 mai 2000 est né Benjamin Damien Y..., sa mère ayant demandé le secret de l'accouchement ;
que l'enfant a été remis, ce même jour, au service de l'Aide sociale à l'enfance, admis à titre provisoire comme
pupille de l'Etat puis, à titre définitif, le 17 juillet 2000 et placé, en vue de l'adoption, à effet du 28 octobre
2000 au foyer de M. et Mme Z... ; que le 26 juin 2000, M. X... a entrepris auprès du procureur de la République
une démarche pour retrouver son enfant ; que l'ayant ultérieurement identifié, il a saisi le 18 janvier 2001 la
cellule d'adoption du Conseil général d'une demande de restitution ; que le conseil de famille a donné son
consentement à l'adoption projetée, le 26 avril 2001 ; que le tribunal de grande instance de Nancy a été saisi,
par les époux Z... , d'une requête en adoption plénière et par M. X... d'une demande en restitution de l'enfant
; que, par deux jugements du 16 mai 2003, le tribunal a, d'une part, rejeté la requête en adoption, celle-ci
étant jugée contraire à l'intérêt supérieur de l'enfant d'être élevé par son père qui l'avait reconnu, et, d'autre
part, après avoir admis les interventions volontaires des époux Z... et de l'association Enfance et familles
d'adoption, ordonné la restitution de Benjamin Damien Y... à M. X..., son père naturel ;
Attendu que, pour déclarer irrecevable la demande de restitution formée par M. X..., donner effet au
consentement du conseil de famille à l'adoption et pour prononcer l'adoption plénière de Benjamin Damien
Y... par les époux Z..., le premier arrêt retient d'abord que la reconnaissance s'est trouvée privée de toute
efficacité du fait de la décision de la mère d'accoucher anonymement, l'identification de l'enfant par sa mère,
contenue dans la reconnaissance, étant devenue inopérante et ensuite que la reconnaissance paternelle n'est
jamais devenue effective, l'enfant n'ayant été identifié qu'après son placement en vue de l'adoption ; que le
second arrêt énonce, d'une part, que le consentement à adoption, donné le 26 avril 2001, par le conseil de
famille, est régulier, la réclamation de M. X... ayant été faite le 19 janvier 2001, à une date où le placement
antérieur en vue de l'adoption faisait obstacle à toute demande de restitution et d'autre part que l'adoption
plénière est conforme à l'intérêt de l'enfant ;
Qu'en statuant ainsi, alors que, l'enfant ayant été identifié par M. X... à une date antérieure au consentement
à l'adoption, la reconnaissance prénatale avait établi la filiation paternelle de l'enfant avec effet au jour de sa
naissance, de sorte que le conseil de famille des pupilles de l'Etat, qui était informé de cette reconnaissance,
ne pouvait plus, le 26 avril 2001, consentir valablement à l'adoption de l'enfant, ce qui relevait du seul pouvoir
de son père naturel, la cour d'appel, qui a méconnu le droit de l'enfant de connaître son père déclaré, a violé
les textes susvisés ;
PAR CES MOTIFS, (…) CASSE ET ANNULE, dans toutes ses dispositions, les arrêts
Question 1. : Explicitez les faits utiles pour comprendre la décision de la Cour de cassation.
Question 2. : Sur quel problème de droit s’opposent la Cour d’appel et la Cour de cassation ?
Question 3. : Comment (fondements) la Cour de cassation justifie-t-elle sa solution ?
Question 4. : Qu’en penser ?
Dioclétien-Casimir est décédé le 1er janvier 2022. Son père Adolphe est mort en 2008, mais il avait eu d’un
premier mariage avec Josette, toujours en vie, deux filles : Elvire et Eléonore. Elvire est décédée sans
descendance, en 2005. Éléonore a eu trois enfants : Odette, puis les jumeaux Odilon et Didon.
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Sa mère Arlette est encore en vie, elle avait eu d’un précédent mariage trois enfants : Anne Annette et Annie.
Annie est morte en couche, en 2004, laissant deux jumeaux : Léo et Léa. Annette a eu un enfant Anatole.
Question 1. : Comme se répartit la succession ? Nommez et justifiez les règles que vous appliquez en citant
les articles du Code civil sur lesquels vous vous appuyez.
Question 2. : Que se passerait-il si Annette renonçait ?
Question 3. : Que se passerait-il si Dioclétien-Casimir était marié ?
2ème Session
I. Art. 220 al. 1 du Code civil :
« Chacun des époux a pouvoir pour passer seul les contrats qui ont pour objet l'entretien du ménage ou
l'éducation des enfants : toute dette ainsi contractée par l'un oblige l'autre solidairement. »
Question 1. : Que signifie ce texte ? Trouve-t-on l’équivalent (et si oui citez l’article du Code civil) dans le PaCs
et/ou dans le concubinage ?
Question 2. : « solidairement » A quoi ce terme fait-il référence ? Toutes les solidarités familiales sont-elles
des solidarités au sens de ce texte ? Explicitez et illustrez votre réponse.
Question 3. : Ce texte du régime primaire impératif a quelle fonction dans le mariage ? En d’autres termes à
quoi sert-il et quel(s) objectif(s) poursuit-il ?
II. Art. 440 al 3 du Code civil à la lumière de l’article 1159 du même Code.
Art. 440 alinéa 3 : « La personne qui, pour l'une des causes prévues à l'article 425, doit être représentée d'une
manière continue dans les actes de la vie civile, peut être placée en tutelle. »
Art. 1159 : « L'établissement d'une représentation légale ou judiciaire dessaisit pendant sa durée le
représenté des pouvoirs transférés au représentant.
La représentation conventionnelle laisse au représenté l'exercice de ses droits. »
Question 1. : Que signifie le premier de ces textes, dans quel cadre s’inscrit-il ?
Question 2. : Définissez le mécanisme de la représentation qui y est présent et identifiez son origine.
Question 3. : Qu’apporte à ce texte la lecture de l’article 1159, quelle conséquence en tirer sur la situation de
la personne placée en tutelle ?
101
Attendu que pour débouter les intéressés de leur demande et constater leur extranéité, l'arrêt attaqué retient
que faute de reconnaissance de M. Amar X... Y... par Mekna B... et en l'absence de possession d'état ou de
mariage démontré de ses parents, son acte de naissance ne pouvait suffire à établir sa filiation maternelle ;
Qu'en statuant ainsi, alors que Mekna B... était désignée en tant que mère dans l'acte de naissance de M.
Amar X... Y..., ce dont il résultait que la filiation maternelle de celui-ci était établie, la cour d'appel a violé les
textes susvisés ;
PAR CES MOTIFS : CASSE ET ANNULE, en toutes ses dispositions, l'arrêt rendu
Question 1. : Explicitez les faits utiles pour comprendre la décision de la Cour de cassation.
Question 2. : Sur quel problème de droit relatif à la filiation s’opposent la Cour d’appel et la Cour de cassation ?
Question 3. : Au-delà des articles 8 et 14 de la Conv. EDH sur quel texte du Code civil la Cour de cassation
pourrait justifier sa décision ?
Question 4. : Qu’en penser ?
Question 1. : Comme se répartit la succession ? Nommez et justifiez les règles que vous appliquez en citant
les articles du Code civil sur lesquels vous vous appuyez.
Question 2. : Que se passerait-il si Hervé avait eu un frère encore en vie ?
Question 3. : Que se passerait-il si Hervé était marié ?
2022/2023
1ère Session
I. La loi civile.
A la demande de l'un des époux, le juge peut fixer les effets du jugement à la date à laquelle ils ont cessé de
cohabiter et de collaborer.
Question 1. : Dans quels corps de règle se situe ce texte ? Explicitez son sens et ses conditions de mise en
œuvre.
Question 2 : A quels types de divorce est-il applicable ? Quelles solutions est applicable dans les autres ?
Question 3 : Avant la réforme de 2004 le champ d’application était-il identique ? Pourquoi ?
Question 4 : Précisez un ou plusieurs enjeux pratiques qu’il porte. Illustrez clairement votre propos.
Le conjoint divorcé n'est susceptible de bénéficier d'un droit à pension de réversion (…) que si le mariage a été
contracté dans le respect des dispositions du même article 147 à la date la plus ancienne ou au titre de la durée
du mariage au cours de laquelle il était le seul conjoint de l'assuré décédé et en proportion de cette durée, selon
des modalités définies par décret en Conseil d'Etat.
Ce texte est issu d’un autre Code : le Code de la sécurité sociale et pourtant il prend appui sur le droit civil.
Question 1. : Expliquez ce qu’est la pension de réversion. Expliquez pourquoi la pension de réversion peut
concerner un époux divorcé.
Question 2 : Quelles situations le premier alinéa tente-t-il d’appréhender ? quel principe pose-t-il ?
Question 3 : Quelles situations le deuxième alinéa tente-t-il d’appréhender ? quel principe pose-t-il ?
Question 4 : Comment inscrire ce texte dans les principes essentiels qui aujourd’hui gouvernent tant le
mariage que le divorce.
III. La jurisprudence
Attendu que M. X... fait grief à la cour d'appel (Versailles, 18 juillet 1988) d'avoir rejeté sa demande, en vue de
répartir, entre lui et Mme Y..., les dépenses de vie courante respectivement exposées, par chacun d'eux, durant
la période de leur concubinage, en retenant qu'ils y avaient participé à proportion de leurs ressources personnelles
et qu'il n'y avait donc pas lieu à comptes de ce chef, alors, selon le moyen, d'une part, qu'ils se trouvaient dans
une situation de fait non légalement réglementée, de sorte qu'en constituant entre eux une contribution aux
charges de la vie commune, à proportion de leurs ressources, ainsi qu'il est dit à l'article 214 du Code civil, non
applicable aux concubins, la cour d'appel a violé ce texte ; alors, d'autre part, qu'en se bornant à faire état d'un
accord tacite entre les intéressés sans autrement justifier cette affirmation, la cour d'appel a privé sa décision de
base légale ; et alors, enfin, que sont demeurées sans réponse les conclusions dans lesquelles M. X... faisait
valoir que les acquisitions réalisées durant la communauté de vie avaient été réparties au profit de celui qui en
était détenteur, ou par l'attribution faite lors du partage consécutif à la rupture ;
Mais attendu qu'aucune disposition légale ne réglant la contribution des concubins aux charges de la vie
commune, chacun d'eux doit, en l'absence de volonté expresse à cet égard, supporter les dépenses de la vie
courante qu'il a exposées ; que c'est dès lors à bon droit, sans avoir à répondre aux conclusions invoquées par la
troisième branche du moyen qui sont inopérantes, que la cour d'appel a estimé qu'il n'y avait pas lieu d'établir, à
ce sujet, un compte entre les parties ; qu'ainsi l'arrêt attaqué est légalement justifié ;
D'où il suit que le moyen ne peut être accueilli en aucune de ses trois branches ;
Question 1. : Explicitez les faits utiles pour comprendre la décision de la Cour de cassation.
Question 2. : Sur quel problème de droit s’opposent le pourvoi et les cours ?
Question 3. : Comment (fondements) la Cour de cassation justifie-t-elle sa solution ?
Question 4. : Qu’en penser ?
103
IV. Cas pratique
Alexandre et Aline sont mariés depuis le 11 juin 2020. Le 11 juin 2021, Aline donne naissance à Théodore.
Alexandre est particulièrement investi auprès de l’enfant : il s’occupe de lui, l’emmène chez le pédiatre, à la
crèche, au sport etc… Dans les premiers jours de l’année 2023, Aline quitte le domicile avec Théodore et écrit
à Alexandre une lettre dans laquelle elle affirme son intention de divorcer et qu’il n’est pas le père de
Théodore. Le nom de Alexandre n’est d’ailleurs pas mentionné sur l’acte de naissance de Théodore.
Lors de votre stage chez l’avocat d’Alexandre, votre maître de stage vous pose les questions suivantes :
Question 1 : La filiation paternelle de Théodore est-elle établie à l’égard de Alexandre ?
Question 2 : Alexandre peut-il établir sa paternité à l’égard de Théodore
Question 3 : Un autre homme peut-il établir à l’égard de Théodore ?
Justifiez vos réponses en précisant les textes sur lesquels vous vous fondez.
2022/2023
2ème Session
I. La loi civile.
Le divorce est sans incidence sur les avantages matrimoniaux qui prennent effet au cours du mariage et sur les
donations de biens présents quelle que soit leur forme.
Le divorce emporte révocation de plein droit des avantages matrimoniaux qui ne prennent effet qu'à la dissolution
du régime matrimonial ou au décès de l'un des époux et des dispositions à cause de mort, accordés par un époux
envers son conjoint (…) pendant l'union, sauf volonté contraire de l'époux qui les a consentis.
Question 1. : De quand date ce texte ? quelle était la finalité générale de la réforme qui le contenait ?
Question 2 : Dans quels corps de règle se situe ce texte ? Explicitez son sens et ses conditions de mise en
œuvre.
Question 3 : A quels enjeux renvoient les deux alinéas reproduits ? Illustrez clairement votre propos.
Question 4 : « sauf volonté contraire de l’époux » que signifie plus particulièrement cette incise et à quelle
philosophie générale du droit du divorce fait-elle écho ?
104
Pour la perception des droits de mutation à titre gratuit, il n'est pas tenu compte du lien de parenté résultant de
l'adoption simple.
Cette disposition n'est pas applicable aux transmissions (…) faites en faveur :
(…)
3° bis D'adoptés majeurs qui, soit dans leur minorité et pendant cinq ans au moins, soit dans leur minorité et leur
majorité et pendant dix ans au moins, auront reçu de l'adoptant des secours et des soins non interrompus au
titre d'une prise en charge continue et principale ;
(…)
Ce texte est issu d’un autre Code : le Code général des impôts et pourtant il doit s’articuler avec le droit civil.
Question 1. : Expliquez ce que sont les droits de mutations à titre gratuit. Expliquez pourquoi ils concernent
l’adoption.
Question 2 : Identifiez le principe posé par le texte et ses conséquences. Qu’en pensez à l’aune des règles de
droit civil sur l’adoption ?
Question 3 : Même questions au sujet des exceptions identifiées. Pour chacune d’elle tentez d’en donner une
justification.
Question 4 : Comment inscrire ce texte dans les principes essentiels qui aujourd’hui gouvernent le droit de
l’adoption.
III. La jurisprudence
Attendu, selon l'arrêt attaqué (Lyon, 27 novembre 2012), que la caisse d'assurance retraite et de la santé au travail
Rhône-Alpes ayant refusé, au motif qu'elle n'avait pas la qualité de conjoint survivant, de lui servir une pension de
réversion du chef d'André X..., décédé le 12 août 2008, avec lequel elle avait conclu un pacte civil de solidarité,
Mme Y... a saisi une juridiction de sécurité sociale ;
Attendu que l'intéressée fait grief à l'arrêt de rejeter son recours alors, selon le moyen, que le versement
automatique d'une prestation sociale, que l'octroi de celle-ci dépende ou non du versement préalable de
cotisations, constitue un bien au sens de l'article 1er du protocole additionnel n° 1 à la Convention européenne de
sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales et entre dans le champ d'application de l'article
14 de ladite convention ; qu'aucune différence de traitement entre des personnes placées dans une situation
comparable ne peut être admise en l'absence d'une justification objective et raisonnable ; qu'en retenant, pour
justifier une différence de traitement entre le conjoint marié et le partenaire lié par un pacte de solidarité au regard
de la pension de réversion prévue par l'article L. 353-1 du code de la sécurité sociale, que contrairement au
mariage, le pacte civil de solidarité n'aurait pas pour objet d'assurer la protection de la famille et une protection en
cas de dissolution, la cour d'appel s'est fondée sur un motif erroné au regard des articles 310, 203, 205, 515-6 et
763 du code civil, qu'elle a violés par fausse application, ensemble les textes susvisés ;
Mais attendu, d'une part, que la protection du mariage constitue une raison importante et légitime pouvant justifier
une différence de traitement entre couples mariés et couples non mariés ; que, d'autre part, l'option entre mariage
et pacte civil de solidarité procède en l'espèce du libre choix des intéressés ;
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Et attendu qu'après avoir exactement rappelé qu'en réservant au conjoint survivant la possibilité d'obtenir une
pension du chef du conjoint décédé, ce qui supposait une union par mariage, l'article L. 353-1 du code de la
sécurité sociale tirait les conséquences d'un statut civil spécifiquement défini par le législateur, la cour d'appel en
a justement déduit que la différence de situation entre les personnes mariées et les autres quant aux droits sociaux
reposait sur un critère objectif ;
Et attendu qu'en ses deux autres branches, le moyen n'est pas de nature à permettre l'admission du pourvoi ;
PAR CES MOTIFS :
REJETTE le pourvoi ;
Question 1. : Explicitez les faits utiles pour comprendre la décision de la Cour de cassation.
Question 2. : Sur quel problème de droit s’opposent le pourvoi et les cours ?
Question 3. : Comment (fondements) la Cour de cassation justifie-t-elle sa solution ?
Question 4. : Qu’en penser ?
En septembre 2022, Caroline, souhaite fonder une famille avec son épouse depuis 3 ans, Chloé.
Elles veulent un enfant par procréation médicalement assistée et ne pas avoir à partager l’autorité parentale
avec quelqu’un d’autre.
Lors de votre stage chez le notaire qu’elles sont venues consulter, votre maître de stage vous pose les
questions suivantes :
Question 1 : Peuvent-elles avoir recours à la PMA ? si oui précisez les modalités ?
Question 2 : Comment s’établira la filiation à l’égard de l’une et de l’autre ?
Question 3 : Que changeriez-vous à vos réponses en présence d’un couple d’homme ?
Justifiez vos réponses en précisant les textes sur lesquels vous vous fondez.
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