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01/09/2023 12:26 Le Droit des personnes

Le Droit des personnes

Site: Université Numérique Cheikh Hamidou Kane -P10- SEJA (SP) Imprimé par: Cheikhou Omar FALL
Cours: Droit des Personnes Date: vendredi 1 septembre 2023, 12:25
Livre: Le Droit des personnes

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Description

livre 1

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Table des matières

1. La personnalité juridique

2. Section I – L’acquisition de la personnalité juridique

3. Section II – La perte de la personnalité juridique

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1. La personnalité juridique

L’ordre juridique est constitué d’une somme de règles reconnaissant des droits et imposant des obligations. Ceux à qui sont destinés ces droits
et obligations sont les sujets de droit.

La personnalité juridique manifeste la reconnaissance, par notre droit, de la qualité de sujet de droit. Les personnes juridiques ou sujets de droit
sont donc ceux à qui le droit reconnaît la personnalité juridique.

L’étude de la personnalité juridique soulève deux interrogations : celle de son acquisition et celle de sa perte

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2. Section I – L’acquisition de la personnalité juridique

Les modes d’acquisition diffèrent selon que le sujet de droit est une personne physique (I) ou morale (II).

I – Les personnes physiques

Tout homme acquiert, en naissant, la personnalité juridique. Tout homme naît « sujet de droit ».

L’article 1er du Code sénégalais de la famille traduit très bien cette réalité en précisant que « la personnalité commence à la naissance et cesse au
décès ». La personnalité juridique s’attache donc à la personne de façon automatique, elle est indisponible : son existence ne dépend ni de la
volonté de l’individu lui-même encore moins celle de l’Etat ou des autres individus.

L’affirmation selon laquelle la personnalité juridique commence à la naissance laisse supposer que le fœtus, scientifiquement dénommé
embryon, ne disposerait pas de la personnalité juridique. Une telle conclusion serait fausse car l’alinéa 2 du même article 1er ajoute que l’enfant
peut acquérir des droits du jour de sa conception s’il naît vivant.

L’alinéa 2 de l’article 1er du Code de la famille ne fait référence qu’à l’acquisition de droits et non d’obligations.

Les dispositions de l’alinéa 2 sont d’un grand intérêt en matière successorale et de donation. On voit donc que lorsque l’enfant né vivant, c’est-à-
dire respire complètement après l’accouchement, le droit sénégalais considère de façon rétroactive qu’il avait la personnalité juridique dés sa
conception. Ainsi, il peut succéder de son père décédé avant sa naissance ou recevoir les biens et droits dont d‘autres sujets de droits lui ont fait
donation avant sa naissance. Notre droit situe cette conception entre le 300e jour et le 180e jour de la naissance

II – Les personnes morales

Contrairement aux personnes physiques, qui ont une existence matérielle, les personnes morales sont des sujets de droits qui n’ont point une
matérialité concrète.

Il n’est en effet point possible de déjeuner avec l’Etat du Sénégal, la SENELEC, la SONATEL ou la Société Générale de Banques du Sénégal
(SGBS) ni de leur serrer la main.

Les personnes morales sont des groupements de personnes (à l’exception des sociétés unipersonnelles composées d’un seul associé) à qui le
droit reconnaît la personnalité juridique.

Certaines d’entre elles sont des personnes morales de droit public. C’est le cas de l’Etat du Sénégal, des collectivités territoriales (mairies,
communes…) mais aussi de certains démembrements de l’Etat (UCAD, La Poste…).

D’autres personnes morales sont de droit privé. Ce sont principalement les sociétés et les associations. Leur critère de distinction, selon l’article
764 du Code des Obligations Civiles et Commerciales, réside dans la poursuite ou non d’un but lucratif.

Selon la loi sénégalaise, « la société civile est le contrat par lequel deux ou plusieurs personnes mettent en commun des apports et constituent
une personne morale pour les exploiter et se partager les profits ou les pertes qui résultent de cette activité ».

L’association est définie comme « le contrat par lequel deux ou plusieurs personnes mettent en commun leur activité et, au besoin, certains biens,
dans un but déterminé autre que le partage de bénéfices » (art. 811 du COCC).

L’article 763 du COCC reconnaît aux sociétés et associations la personnalité morale qui leur confère la qualité de sujet de droit. Cette
reconnaissance leur donne, à l’image des personnes physiques, l’aptitude à avoir des droits, acquérir des biens, signer des conventions, être
soumises à des obligations….

L’acquisition de la personnalité juridique pour les personnes morales peut requérir des formalités particulières comme une autorisation
administrative (syndicats).

D’autres fois, cette personnalité juridique n’est opposable aux tiers qu’après l’immatriculation au registre du commerce et du crédit mobilier
(sociétés commerciales) ou dans un journal d’annonces légales.

N’ayant pas une réalité physique, les personnes morales agissent par la voix de leurs représentants appelées selon le cas « gérants »,
« administrateurs », « dirigeants sociaux »…

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3. Section II – La perte de la personnalité juridique

Les règles sont encore différentes selon que la personne en présence est une personne physique (I) ou morale (II).

I – la perte de la personnalité juridique pour les personnes physiques

Pour les personnes physiques, la mort, juridiquement nommé décès, constitue le mode unique de perte de la personnalité juridique (A).

Parfois cependant, une incertitude peut exister sur le fait de savoir si l’individu est mort ou non. C’est la question de l’absence et de la disparition
que notre droit réglemente de façon originale (B).

A – Le décès

Étant attachée à la vie de l’être humain, chaque individu conserve sa personnalité juridique jusqu’à sa mort.

Parfois, les prérogatives qui résultent de la personnalité juridique peuvent être atténuées. Pourtant, la personnalité juridique elle-même ne
disparaît jamais du vivant de la personne.

Les mineurs et les majeurs incapables peuvent voir leur capacité d’exercice atténué : ils ne peuvent exercer eux-mêmes les droits que la loi
reconnaît aux personnes juridiques (vendre, acheter…).

Pour d’autres personnes, c’est la capacité de jouissance c’est-à-dire l’aptitude à acquérir des droits qui est atténuée. Par exemple, la
condamnation pour certains crimes s’accompagne d’une perte des droits civiques et politiques.

Pourtant, dans toutes ces hypothèses, la personnalité juridique subsiste toujours. Elle ne disparaît qu’avec la mort.

B – Les incertitudes sur l’existence

Deux hypothèses sont envisagées par le droit sénégalais et qui manifestent cette incertitude : l’absence (1) et la disparition (2).

1– L’absence

L’absent est défini par l’article 16 du Code de la famille comme la personne dont le manque de nouvelles rend l’existence incertaine.

On remarque d’ores et déjà que le Code de la famille évoque un manque de nouvelles sans s’intéresser à la cause de celui-ci.

L’absence ne manque pas de poser un certain nombre de difficultés en droit pour au moins deux raisons : l’individu n’étant plus présent, la
question de la gestion de son patrimoine se pose mais aussi celle de sa famille.

Aussi, l’absence fait planer une incertitude sur le fait de savoir si celui dont on a plus de nouvelles est toujours vivant ou non. La manière que le
législateur a de régler ces questions manifeste un certain espoir de ce dernier que l’absent n’est pas encore décédé.

a – Du manque de nouvelles à la déclaration de décès

On constate la multiplication et la longueur des procédures devant conduire à déclarer l’absent décédé. Cette multiplicité des procédures
manifeste l’espoir qu’a le législateur que l’individu est encore en vie.

Lorsque les dernières nouvelles remontent à plus d’un an, tout intéressé, et le ministère public, peut former une demande de déclaration de
présomption d’absence devant le Tribunal de première instance du dernier domicile de l’absent.

La loi ordonne que le parquet diligente une enquête sur le sort de l’absent et une publication par voie de presse écrite, radiodiffusée…

la déclaration de présomption d’absence ne peut être prononcée par le juge avant un délai d’un an à compter du dépôt de la demande.

Il faut alors attendre un autre délai de deux ans pour pouvoir déposer une demande de déclaration d’absence. Le juge considère une seconde
fois les éléments en cause pour déclarer ou non l’absence. L’individu n’est plus alors présumé absent mais déclaré absent et considéré comme
tel.

Le manque de nouvelles peut aller plus loin. Dix ans après les dernières nouvelles, une demande de déclaration de décès peut être déposée par
tout intéressé.

Il s’agit du délai au-delà duquel notre droit estime qu’il y a très peu de chances que l’individu soit encore en vie. Pour autant, le juge ne peut
rendre une ordonnance de déclaration de décès sans une enquête complémentaire du parquet.

C’est seulement sur le fondement des résultats pessimistes de celle-ci qu’il peut prononcer une déclaration de décès. La déclaration de décès
est transcrite sur les registres de l’état civil et ouvre la succession de l’absent.

b – Le sort des biens et de la famille de l’absent.

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**Les biens de l’absent

La personne dont on est resté sans nouvelle, l’absent, a pu laisser des biens, des enfants, un conjoint…

Dès le dépôt de la demande de déclaration de présomption d’absence, le juge nomme un administrateur provisoire des biens de l‘absent (un
tiers, son conjoint, un parent ou ami que l’absent avait désigné…).

L’administrateur provisoire gère les biens de l’absent sous le contrôle du juge.

Jusqu’au prononcé de la déclaration d’absence, il ne peut accomplir seul que des actes d’administration c’est-à-dire ceux qui ne font pas sortir
des biens du patrimoine de l’absent. Les actes de disposition étant subordonnés à l’autorisation du juge.

A compter de la déclaration d’absence, il lui est permis d’accomplir des actes de disposition. La mission de l’administrateur prend fin par le
retour de l’absent ou le prononcé d’un jugement de décès.

Dans les deux cas, l’administrateur provisoire rend copte de sa mission et les fautes commises dans cette gestion peuvent permettre d’engager
sa responsabilité civile.

La déclaration de décès de l’absent ouvre sa succession et opère la transmission de son patrimoine à ses héritiers.

Lorsque l’absent réapparaît après la déclaration de décès, il reprend ses biens mais dans l’état où il les trouve (il y a alors restitution des biens
dévolus par la succession). L’absent qui réapparait après la déclaration de décès ne peut revendiquer ceux qui ont été aliénés régulièrement.

**le mariage de l’absent

Jusqu’à la déclaration d’absence, le manque de nouvelles ne produit aucun effet sur le sort du mariage de l’absent.

Par contre, le jugement déclaratif d’absence donne au conjoint de l’absent le droit de demander le divorce pour cause d’absence.

Lorsque l’absent réapparaît alors que le divorce a déjà été prononcé et que le conjoint s’est remarié, aussi bien le divorce que le nouveau
mariage lui sont opposables.

**La famille de l’absent

Le sort des enfants de l’absent est pris en compte par les règles de la puissance paternelle, de l’administration légale et de la tutelle.

La tutelle renvoie à la désignation, par le juge, d’une personne autre que les parents, chargée de s’occuper de la personne et des biens de
l’enfant.

Lorsque l’absent a laissé un conjoint, la puissance paternelle sur ses enfants est exercée par ce conjoint à moins qu’il ne soit lui-même
incapable.

Celui qui exerce la puissance paternelle prend en charge la personne et les biens de l’enfant.

2 – La disparition

Son régime juridique est moins formaliste, moins procédurale que celui de l’absence.

Le disparu est la personne dont l’absence s’est produite dans des circonstances mettant sa vie en danger sans que son corps ait pu être
retrouvé.

A la différence de l’absence, la disparition se caractérise donc par la constatation de circonstances qui laissent peu de chance à la survie de la
personne (incendie, naufrage, crash d’avion, inondation…).

De ces circonstances particulières, la loi fait plus un « pari » sur la mort de l’individu que sur sa survie. Cette présomption de mort influence tout
le régime juridique de la disparition.

Contrairement à l’absence, il n’y a, pour la disparition, ni déclaration de présomption de disparition ni déclaration de disparition. La multiplicité
des procédures est évitée car le droit considère l’individu comme certainement décédé.

L’unique procédure est alors la demande de déclaration de décès. L’affaire est instruite sans que le juge ne soit tenu de diligenter une enquête
administrative sur le sort du disparu. Rien ne lui interdit cependant de le faire s’il estime ne pas avoir des éléments d’information suffisants.

Comme pour l’absence, le prononcé du jugement de décès est transcrit sur les registres de l’état civil. Elle ouvre la succession du disparu.

Le jugement doit nécessairement fixer une date pour le décès. Celle-ci doit être fixée en tenant compte des éléments du dossier ou, en cas de
difficultés, fixée au jour de la disparition.

Comme l’absent, le disparu peut réapparaître après la déclaration de décès. Il se trouve dans la même situation que l’absent qui revient : il
récupère ses biens dans l’état où il les trouve. Le divorce ou le remariage de son conjoint lui sont opposables.

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