Vous êtes sur la page 1sur 53

Michèle PEREZ Avocat au Barreau du Val d’Oise supdev L1

Chapitre 1 Les personnes et leur patrimoine...........................................................................................2


Section 1 : La personne juridique.......................................................................................................2
Section 2 : Les personnes physiques..................................................................................................3
Section 3 : Les personnes morales......................................................................................................7
Chapitre 2 LE PATRIMOINE.....................................................................................................................9
Section 1 : Définition Le patrimoine...................................................................................................9
Chapitre 3 : les professionnels de la vie des affaires : les commerçants...............................................11
Section 1 : La qualité de commerçant..............................................................................................12
Section 2 : Les activités commerciales..............................................................................................13
Section 3 Le statut personnel du commerçant.................................................................................14
Section 4 Les conséquences de l’activité commerciale....................................................................17
Chapitre 4 Les autres professionnels de la vie des affaires...................................................................18
Section 1 : L'artisan...........................................................................................................................18
Section 2 : Les agriculteurs...............................................................................................................18
Section 3 : Les professions libérales.................................................................................................19
Chapitre 5 la propriété.........................................................................................................................20
Section 1 : Théorie générale de la propriété....................................................................................21
Section 2 : L’acquisition de la propriété...........................................................................................22
Section 3 : L’étendue du droit de propriété.....................................................................................23
Chapitre 6 Applications particulières de la propriété...........................................................................28
Section 1 : Le fonds de commerce....................................................................................................28
Section 2 : La propriété commerciale ( droit à l’indemnité d’éviction)............................................29
Section 3 : La propriété intellectuelle...............................................................................................32
Section 4 : Le droit d’auteur.............................................................................................................35
Chapitre 7 : les responsabilités civiles et pénales.................................................................................38
Section 1 : les fonctions et conditions de mise en œuvre de la responsabilité extracontractuelle. 38
Section2 la responsabilité pénale.....................................................................................................40
Chapitre 8 La responsabilité extracontractuelle...................................................................................43
Section 1 Les fondements de la responsabilité extracontractuelle..................................................43
Section 2 La mise en œuvre de la responsabilité extracontractuelle............................................... 44
Chapitre 9 Les spécificités de la réparation du préjudice environnemental.........................................50

Page 1 sur 53
Michèle PEREZ Avocat au Barreau du Val d’Oise supdev L1

Chapitre 1 Les personnes et leur patrimoine

CHAPITRE 1 LES PERSONNES

COMPETENCES ATTENDUES SAVOIRS ASSOCIES


-justifier l’existence d’une personne -a notion de personne juridique: utilité,
juridique; acquisition, diversité;
-identifier et caractériser les attributs -les personnes physiques:
de la personnalité juridique; identification, capacité;
-analyser la capacité d’une personne à -les personnes morales: identification,
accomplir un acte juridique; capacité;
-identifier un régime de protection -la distinction entre les actes que le
adapté à la situation d’un majeur dans mineur peut réaliser seul et les actes
une situation donnée. qui nécessitent l’autorisation de son
représentant légal ou de son tuteur
;-les trois principaux régimes de
protection des majeurs: définition,
mise sous placement, désignation d’un
responsable du majeur, distinction
entre acte d’administration et de
disposition et conséquence quant à la
capacité du majeur protégé.

Section 1 : La personne juridique

1. Les utilités de la notion de personne

Les personnes sont des sujets de droits. Une personne est celle « qui jouit de la personnalité
juridique ». C’est donc l’aptitude à être titulaire de droits subjectifs et débiteur d’obligations.

2. L’attribution de la personnalité juridique aux êtres humains

La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen dispose que « les hommes naissent libres
et égaux en droit ». En conséquence, on reconnait à l’individu des droits sans cesse plus
larges. A côté des droits de l’homme, se développent les droits de la personnalité qui
permettent de sanctionner, notamment, les atteintes à la vie privée.

Page 2 sur 53
Michèle PEREZ Avocat au Barreau du Val d’Oise supdev L1

3. L’attribution de la personnalité juridique aux groupements

Il existe, en plus des intérêts et des buts individuels, des intérêts et des buts collectifs. Des
personnes se regroupent alors afin de constituer une société ou encore une association ou des
masses de biens affectés à une finalité ( fondations)… Ce sont des personnes morales.

Section 2 : Les personnes physiques

1. Notion de personne physique

Seuls les êtres humains sont des sujets de droit parmi tous les êtres vivants. C’est donc pour
cela que les animaux (même familiers) ne sont pas considérés comme tels. Cependant la loi
interdit de leur infliger des mauvais traitements (ce sont nos devoirs envers les animaux).
Seuls les êtres humains ont la personnalité juridique, elle commence et s’achève avec la vie.

2. Eléments d’identification

Le nom : il sert à désigner une personne physique dans sa vie sociale et juridique. Le nom est
en fait constitué du nom de famille obtenu par filiation et de ses accessoires.

Le domicile : Le domicile est le lieu où la personne a son principal établissement et détermine


normalement la compétence territoriale du tribunal.

La nationalité : c’est le lien juridique et politique qui rattache une personne à un Etat.

3. La capacité des personnes physiques

Elle se définit comme l’aptitude d’une personne à être titulaire de droits et à les exercer.
Cependant certaines personnes ont besoin d’être protégées lorsqu’elles ont une altération de
leurs facultés personnelles : elles sont frappées d’incapacité.

3.1) L’incapacité

La capacité est la règle et l’incapacité l’exception.

On distingue :

- l’incapacité de jouissance qui est spéciale, justifiée par la nécessité de protéger une
personne ou qui repose sur une mesure de défiance vis-à-vis d’une autre.
- l’incapacité d’exercice a pour objectif de protéger une personne en l’empêchant
d’exercer des droits dont elle est titulaire.

3.2) La capacité des mineurs

La loi fixe à 18 ans accomplis l’âge de la majorité. Jusqu’à cet âge l’individu est frappé d’une
incapacité d’exercice qui cesse s’il est émancipé. Il a cependant quelques droits comme
l’achat de biens de valeur modique, le consentement au mariage…

Page 3 sur 53
Michèle PEREZ Avocat au Barreau du Val d’Oise supdev L1

3.2) a. Le mineur non émancipé

Les parents du mineur non émancipé ont l’administration et la jouissance des biens de leur
enfant.

Le droit de jouissance cesse à 16 ans accomplis.

Pour les actes d’administration les parents ont le même pouvoir.

Au contraire, pour les actes de disposition il faut distinguer les actes ordinaires et les actes
graves.

L’acte ordinaire doit être fait par les deux parents, alors que, pour les actes graves, les parents
doivent obtenir l’autorisation du juge des contentieux de la protection.

3.2) b. Le mineur émancipé

Le mineur qui a 16 ans révolus peut être émancipé.

La demande est faite par le représentant légal du mineur, la décision est prise par le juge du
contentieux de la protection.

L’émancipation confère au mineur la pleine capacité pour tous les actes de la vie civile, il doit
donc assumer ses dettes et sa responsabilité peut être mise en cause.

3.3) La capacité des majeurs

A partir de l’âge de 18 ans, l’individu est capable de se gouverner lui-même et de gérer son
patrimoine.

Cependant, une altération de ses facultés peut empêcher l’expression de sa volonté et


nécessiter une mesure de protection juridique.

Les règles qui gouvernent la protection des majeurs respectent 3 principes.

 Le principe de nécessité : une personne n’est placée sous protection judiciaire que si
elle est dans « l’impossibilité de pourvoir seule à ses intérêts en raison d’une altération
médicalement constatée de ses facultés mentales ou corporelles de nature à empêcher
l’expression de sa volonté »
 Le principe de subsidiarité : afin que la liberté de la personne soit protégée il convient
de privilégier toute mesure moins attentatoire à sa liberté que celle relative aux
incapacités.
 Le principe de proportionnalité : la mise en place d’un régime dépend de l’état mental
et/ou physique de la personne fragile, c’est pour cela que le régime de protection est
toujours temporaire.

La demande de mise sous protection judiciaire peut être faite par :

Page 4 sur 53
Michèle PEREZ Avocat au Barreau du Val d’Oise supdev L1

 La personne à protéger elle-même ;


 Un membre de la famille ;
 Le procureur de la république.

Ce régime protège à la fois la personne du majeur et ses biens.

Le Code civil prévoit 3 régimes de protection :

a) Le placement sous sauvegarde de justice

Le juge ou le procureur peuvent placer sous ce régime la personne qui a besoin d’une
protection juridique temporaire (elle dure un an et est renouvelable une fois pour une
même durée en principe) ou d’être représentée pour l’accomplissement de certains
actes déterminés. Dans ce cas un mandataire spécial est désigné.

Les actes du majeur sous sauvegarde peuvent faire l’objet d’une action en rescision
pour lésion ou réduction pour excès.

L’action en rescision pour lésion suppose l’existence d’un déséquilibre entre les
prestations réciproques au moment de la conclusion du contrat.

L’action en réduction pour excès sanctionne l’inutilité de la dépense ou la


disproportion entre cette dépense et les ressources de la personne protégée. L’action
aboutit à une nullité partielle ou totale.

b) La curatelle
Elle concerne la personne qui, sans être hors d’état d’agir elle-même, a besoin d’être
assistée ou contrôlée d’une manière continue dans les actes importants de la vie civile.

La mise en place de la curatelle n’est possible que si la sauvegarde est insuffisante.

Elle dure 5 ans au maximum et elle peut être renouvelée.

Un curateur est désigné par le juge des contentieux de la protection.

Le majeur sous curatelle réalise seul les actes à caractère personnel, les actes
conservatoires et d’administration.

En revanche pour les actes de disposition il est assisté par son curateur.

Certaines sanctions peuvent être appliquées :


 Si la personne protégée a accompli seule un acte qu’elle pouvait faire sans
assistance, l’acte peut faire l’objet d’une rescision pour lésion ou d’une
réduction pour excès

Page 5 sur 53
Michèle PEREZ Avocat au Barreau du Val d’Oise supdev L1

 si le curateur a accompli seul un acte qu’il aurait dû faire avec la présence du


majeur protégé ou que la personne protégée aurait dû faire seule, l’acte est nul
de plein droit.
 Si la personne protégée a accompli seule un acte qui aurait dû être fait avec
une assistance, l’acte peut être annulé si la personne protégée subit un
préjudice.

Dans ces 3 cas, l’action est prescrite dans le délai de cinq ans qui se calcule à compter du jour
où le majeur protégé en a eu connaissance alors qu’il était en situation de le refaire
valablement.

c) La tutelle
Elle concerne la personne qui a besoin d’être représentée de manière continue dans la
vie civile.
Sa mise en place n’est possible que si la sauvegarde et la curatelle sont insuffisantes
pour assurer la protection du majeur.

Les règles relatives à la durée sont les mêmes que pour la curatelle.

Un tuteur et un conseil de famille (dont la composition est désignée par le juge) sont
mis en place.

Le majeur en tutelle peut faire seul des actes dont la nature implique un consentement
strictement personnel.

De plus, « la personne protégée prend seule les décisions relatives à sa personne dans
la mesure où son état le permet ». (Code Civil) : déclaration de naissance d’un enfant,
reconnaissance d’un enfant…

Si son état ne le permet pas c’est son tuteur qui la représente.

Les autres actes sont effectués par le tuteur soit :


- sans autorisation : actes conservatoires et d’administration
- soit avec autorisation du conseil de famille ou, à défaut, le juge des contentieux de la
protection : actes de disposition.
DEFINITION : des actes d’administration sont relatifs à la gestion courante du
patrimoine et les actes de disposition engagent celui-ci de manière durable et
substantielle.
EX :un acte d’administration par exemple la résiliation d’un bail d’habitation en
tant que bailleur, la quittance d’un paiement, la conclusion ou le renouvellement
d’un contrat d’assurance de bien ou de responsabilité civile,

Page 6 sur 53
Michèle PEREZ Avocat au Barreau du Val d’Oise supdev L1

EX un acte de disposition : la vente ou l’apport en société d’un immeuble,


l’acceptation par l’acquéreur d’une promesse de vente, le versement de
nouvelles primes sur un contrat d’assurances vie,
Les sanctions sont les mêmes que pour la curatelle.

d) L’habilitation familiale
C’est une mesure de protection juridique dont peut bénéficier une personne hors d’état
de manifester sa volonté en raison d’une altération médicalement constatée de ses
facultés mentales ou corporelles.

Elle dure 10 ans maximum.

La personne sous habilitation familiale conserve l’exercice de ses droits sauf ceux
confiés à la personne habilitée.

Les actes les plus graves ( disposition à titre gratuit des biens, action en nullité d’un
acte de moins de 2 ans, ou postérieur à l’habilitation, confirmation d’un acte nul, acte
en opposition d’intérêt) sont soumis à l’autorisation du juge des contentieux de la
protection.

Sanction :
Si le majeur protégé accomplit un acte pour lequel il devait être représenté, l’acte
encourt la nullité de plein droit après autorisation du juge des contentieux de la
protection pour agir en nullité dans un délai de 5 ans.

Section 3 : Les personnes morales

1. Régime juridique

La personne morale est un sujet de droit, distinct de ses membres. Son régime juridique
repose sur deux caractéristiques essentielles : la capacité et la nécessité d’une représentation.

1.1 Capacité de jouissance

Page 7 sur 53
Michèle PEREZ Avocat au Barreau du Val d’Oise supdev L1

Toutes les personnes morales ne disposent pas de l’ensemble des droits et obligations qui
composent la personnalité juridique. On peut les distinguer de deux manières, selon la nature
du groupement et la spécialité des personnes morales.

Nature du groupement :

-Les sociétés ainsi que les groupements d’intérêt économiques :ils jouissent de la personnalité
morale à dater de leur immatriculation (création).

-Les syndicats, ils ont la pleine capacité de jouissance, mais ils doivent respecter le principe
de spécialité lié à son objet social.

-les associations, il convient d’en distinguer au moins trois :

-Les associations non déclarées n’ont pas de personnalité juridique et par conséquent
pas de capacité juridique.

-Les associations déclarées, elles ont la « petite personnalité juridique »

-les associations d’utilité publique, elles ont la « grande personnalité juridique »

Principe de spécialité : les personnes morales sont limitées dans leur activité par l’objet social
ou les statuts.

1.2 Capacité d’exercice

Les personnes morales sont des fictions ; cela signifie qu’une personne physique doit les
représenter afin qu’elles participent au commerce juridique. Trois mécanismes juridiques sont
possibles :

a)La théorie du mandat, c’est l’acte par lequel une personne donne à une autre le pouvoir
de faire quelque chose en son nom.

b)La théorie de la représentation légale : elle met en place un représentant qui va accomplir au
nom de la personne morale un acte juridique ayant un effet direct sur cette dernière.

c)La notion d’organe qui représente les éléments faisant partie intégrante d’une institution, et
qui en organise le fonctionnement.

2. Eléments d’identification

La personne morale comme la personne physique est identifiable selon les mêmes critères :

-le nom ou dénomination sociale qui ne doit pas porter atteinte aux bonnes mœurs ni aux
droits des tiers ni semer la confusion dans l’esprit du consommateur

-Le domicile ou siège social

-la nationalité, celle de son siège social

Page 8 sur 53
Michèle PEREZ Avocat au Barreau du Val d’Oise supdev L1

CHAPITRE 2 LE PATRIMOINE

COMPETENCES ATTENDUES SAVOIRS ASSOCIES


discuter les intérêts et limites des les principes de la théorie classique du
théories du patrimoine; patrimoine;
-distinguer entreprise individuelle et -la composition du patrimoine:
EIRL; classification des droits et des biens;
-évaluer les risques patrimoniaux de -le droit de gage général des
l’entrepreneur dans une situation créanciers du commerçant et ses
donnée. limites dans une approche
personnaliste du patrimoine;

-la thèse du patrimoine d’affectation et


ses manifestations dans le droit
français

Section 1 : Définition Le patrimoine


Le patrimoine c’est l’ensemble des droits et obligations à caractère pécuniaire d’une personne
physique ou morale et son aptitude à en acquérir d’autres.

Il se compose de droits patrimoniaux et de biens

A/Il existe différents droits patrimoniaux tels que:

-les droits réels: pouvoir exercé directement par une personne sur une chose

-les droits personnels: pouvoir juridique permettant à une personne d'exiger d'une autre une
prestation ou une abstention.

-les droits intellectuels: confèrent un monopole d'exploitation qui porte sur des œuvres de
l'esprit ou de clientèles.

B/ Les Biens

Page 9 sur 53
Michèle PEREZ Avocat au Barreau du Val d’Oise supdev L1

- Les biens immeubles ( par nature ,par destination, par objet auquel il
s’applique)
- Les biens meubles ( par nature,par détermination de la loi)

• 2-Les caractéristiques du patrimoine

2.1) La thèse personnaliste

-tout patrimoine appartient à une personne: il n'y a pas de patrimoine sans maître, personne
physique ou morale.

-toute personne a un patrimoine: la proposition se conçoit aisément dès lors qu'on analyse le
patrimoine comme le pouvoir d'acquérir des droits.

-toute personne n'a qu'un patrimoine: cette règle de l’unité du patrimoine suppose que le
patrimoine n'est pas divisible et que tous les biens répondent de toutes les dettes.

2.2) Critiques

La conception française d'un patrimoine unique et indivisible a fait l'objet de nombreuses


critiques:

On lui a reproché d'être un handicap au développement de l'esprit d'entreprise.

De plus, on peut se demander pourquoi il ne serait pas possible de créer une universalité
juridique sans une personne qui en soit le support.

2.3) La consécration de la théorie du patrimoine d'affectation

a) La fiducie

La fiducie permet la constitution d'un patrimoine "autonome". En effet, les biens transférés
sortent du patrimoine du constituant sans s'intégrer pour autant à celui du fiduciaire.

La loi réserve la loi réserve la fiducie à deux usages:

- peut être utilisée comme un instrument de gestion. Le fiduciaire gère librement les biens
transmis.

-peut être utilisée pour garantir une créance. Le débiteur transfère un bien à un tiers tant qu'il
n'a pas remboursé sa dette.

La fiducie est réservée aux banques, assurances et avocats.

b) L'EIRL( entreprise individuelle à responsabilité limitée)

Page 10 sur 53
Michèle PEREZ Avocat au Barreau du Val d’Oise supdev L1

L’EIRL permet à un entrepreneur individuel de séparer son patrimoine et d’affecter à son


activité professionnelle, une masse de biens.

Cette affectation aboutit à la constitution de deux patrimoines: personnel et affecté ou


professionnel. Cette affectation se fait avec certaines formalités :

-rédaction d'une déclaration d'affectation

-évaluation par un expert de tout bien d'une valeur supérieur à 30 000 euros.

-intervention d'un notaire pour l'affectation d'un bien immobilier.

L’entreprise individuelle à responsabilité limitée (EIRL) est un statut juridique que la Loi a
créé en 2010.
Il s’agit d’une forme d’entreprise hybride, à mi-chemin entre l’entreprise individuelle (EI) et la
SARL à associé unique (EURL).
Son objectif était de combler certaines lacunes du statut d’entrepreneur individuel, notamment en
ce qui concerne l’étendue de la responsabilité du chef d’entreprise.
Grâce à l’EIRL, ce dernier pouvait protéger une partie de son patrimoine de son patrimoine
personnel, vis-à-vis de ses créanciers professionnels. Pour cela, il devait remplir une déclaration
d’affectation de patrimoine.
L’EIRL n’a pas rencontré le succès attendu. En effet, moins de 5% des travailleurs indépendants
ont opté pour ce statut juridique. Les causes de cet échec reposent essentiellement sur
la complexité du régime. La déclaration d’affectation imposait un formalisme lourd et peu
lisible. Les obligations comptables et fiscales généraient de la confusion. Par exemple, une
EIRL qui exerçait une activité libérale devait produire une liasse fiscale en appliquant les règles
de la comptabilité de trésorerie alors qu’elle devait déposer des comptes établis selon les
principes de la comptabilité d’engagement…
Par conséquent, le « Plan Indépendants » a supprimé le statut juridique de l’EIRL. Mais les
changements ne s’arrêtent pas là. La Loi va incorporer les principales caractéristiques de ce
statut dans l’entreprise individuelle (EI). Ainsi, une fois entrée en vigueur, elle permettra
au chef d’entreprise de disposer de deux patrimoines : un patrimoine professionnel et un
patrimoine personnel. Par ailleurs, l’entreprise individuelle pourra opter pour l’impôt sur les
sociétés. Elle devra, pour cela, demander son assimilation à une entreprise unipersonnelle à
responsabilité limitée (EURL).
Les dispositions concernant les EIRL continueront à s’appliquer à celles déjà créées avant la
date d’entrée en vigueur de la Loi. Le recours à ce statut ne serait toutefois plus autorisé pour les
entreprises créées à compter du 16 février 2022. Pour les entrepreneurs individuels en activité, la
protection s’appliquerait aux créances nées après cette date.

• 3-Patrimoine et crédit

Aux termes de l'article 2284 du Code civil, "quiconque s'est obligé personnellement, est tenu
de remplir son engagement sur tous ses biens mobiliers et immobiliers, présents et à venir".
Celui qui a, sur une personne, une créance possède aussi un droit sur l'ensemble des biens de
cette personne : droit de gage général sauf si le bien est assorti d’une sûreté.

Les biens garantissent la dette du débiteur mais le créancier peut se garantir par des sûretés
réelles ou personnelles.

Page 11 sur 53
Michèle PEREZ Avocat au Barreau du Val d’Oise supdev L1

Chapitre 3 : les professionnels de la vie des affaires : les commerçants

CHAPITRE 3 LESCOMMERCANTS

COMPETENCES ATTENDUES SAVOIRS ASSOCIES


--identifier le commerçant -le principe de la liberté du commerce
;-vérifier qu’une personne remplit les et ses limites;
conditions pour exercer le commerce, -la définition du commerçant;-les actes
dans une situation donnée; de commerce: régime juridique et
-distinguer les différents actes de différentes catégories;
commerce et présenter leur régime -les obligations et responsabilités du
juridique; commerçant;
-analyser le statut et la situation -présentation de l’entrepreneur
patrimoniale du commerçant individuel
;-sélectionner un statut pour le conjoint à responsabilité limitée(EIRL),
en fonction d’une situation donnée et modalité de l’entreprise individuelle
en mesurer les conséquences permettant une atténuation de la
juridiques. responsabilité du commerçant:
création de l’EIRL insaisissabilité
(notion et principales applications).
-le régime du Pacs, les régimes
matrimoniaux(la communauté des
biens et la séparation des biens)
.-les caractéristiques des statuts du
conjoint du commerçant

Les professionnels de la vie des affaires : les commerçants

Section 1 : Laliberté du cemmerce et de l’industrie

1-Le principe de la liberté du commerce et de l’industrie et ses limites.

Depuis la Révolution Française, le principe de la liberté du Commerce et de l’industrie est


affirmé ;l’article 7 de la Loi du 2-17 mars 1791( loi d’Allarde dite décret d’Allarde) portant

Page 12 sur 53
Michèle PEREZ Avocat au Barreau du Val d’Oise supdev L1

suppression de tous les droits d’aides, de toutes les maîtrises et jurandes et établissement
des droits de patente dispose :

Ce principe a été réaffirmé par le Conseil Constitutionnel au sujet de la loi sur les
nationalisations :

Il existe cependant des limites à la liberté du commerce et de l’industrie.

Elles concernent essentiellement les secteurs de la sécurité, la salubrité, la santé publique.

Les restrictions à la libre concurrence intègrent également les limites à la liberté, du


commerce et de l’industrie.

Ces limites à la liberté du commerce et de l’industrie sont justifiées par l’ordre public de
direction et de protection.

limites à la liberté du
commerce et de
l'industrie

ordre public de
ordre public de direction
protection

limites à la liberté
d'établissement; limites à la liberté
Exemple:incapacités du protection du
exemple;Autorisation d'exercice:exemple
mineur consommateur
pour ouvrir un office obligations fiscales
notarial

Section 2 :La qualité de commerçant


« Sont commerçants ceux qui exercent des actes de commerce et en font leur
profession habituelle. » article L121-1 du Code de Commerce

1. L’exercice d’actes de commerce

Le commerçant doit exercer une activité commerciale : ce sont les actes de commerce par
nature.

Page 13 sur 53
Michèle PEREZ Avocat au Barreau du Val d’Oise supdev L1

Les actes de commerce concernent les activités de distribution, de production ou de


services.

2. La profession habituelle

Pour être commerciale, l’activité doit être exercée à titre professionnel et indépendant.

2.1) L’exercice à titre professionnel.

« Elle consiste dans l’exercice d’une activité permettant à son auteur de


satisfaire à ses besoins financiers « ( Com. 24/11/1992)

Une profession commerciale peut coexister avec une autre profession non
commerciale.

Dans ce cas, le droit commercial s’applique à l’activité professionnelle


commerçante mais le statut qui sera retenu est celui de l’activité principale.

Le droit civil s’applique à l’activité non commerçante.

2.2) L’exercice à titre indépendant

Le commerçant agit de façon indépendante, en son nom et pour son compte personnel

Les professionnels qui exercent une activité relevant du commerce au nom et pour le compte
d’autrui ne sont pas commerçants.(salariés, gérants de magasin,VRP)

Section 3 : Les activités commerciales


Sont commerçants ceux qui exercent des actes de commerce par nature.

1. Les actes de commerce par nature


1.1) Les conditions de la commercialité par nature
a) La spéculation

Il s’agit de la recherche de bénéfices.

b) La répétition
L’entreprise suppose l’existence d’une organisation structurée, donc
implique la répétition des actes.

1.2) Détermination des actes de commerce par nature

Deux catégories d’actes de commerce par nature : Art L. 110-1du Code


de Commerce

- L’acte de commerce isolé : Achat pour revendre des biens


meubles ou immeubles
- L’acte de commerce accompli dans le cadre d’une entreprise : Ces
activités peuvent être regroupées sous trois rubriques :

Page 14 sur 53
Michèle PEREZ Avocat au Barreau du Val d’Oise supdev L1

 Le commerce des biens et services


 Les activités financières
 Les activités d’intermédiaires.

2. Les actes de commerce par accessoire


Les actes passés par le commerçant pour l’exercice de son commerce sont eux-
mêmes commerciaux. Cette présomption n’est pas irréfragable( présomption
simple).

Ce principe s’applique :

-En matière contractuelle ;

-En matière extracontractuelle ( délit d’un dirigeant, concurrence déloyale)

3.Les actes de commerce par la forme :

- la lettre de change

-les sociétés commerciales ( SA,SAS,SARL,..)

4Le cas particulier de l’acte mixte.

C’est un acte conclu par un commerçant avec un non commerçant :

 Acte de commerce pour le


commerçant
 Acte civil pour le non commerçant
Compétence judiciaire : Demandeur : Commerçant -> Tribunaux civils

Non commerçant-> »Option de


juridiction » Civile ou commerciale

La prescription est de 5 ans.

Clause compromissoire : Le recours à un arbitre en cas de litige ne peut être


prévu avec un consommateur.

La preuve : Preuve contre un commerçant -> Par tous moyens

Preuve contre un non-commerçant -> Règles de droit civil

(Par écrit au-delà de 1500€)

5.Activités interdites ou contrôlées


5.1 Les interdictions

-Activités dans les domaines de police et d’hygiène (fabrication jouets dangereux


…)

-Activités contraires à l’ordre public (commerce de la drogue, prostitution)

Page 15 sur 53
Michèle PEREZ Avocat au Barreau du Val d’Oise supdev L1

-Activités réservées et constituant des monopoles d’Etat. ( vente des tabacs


manufacturés)

5.2 Les activités contrôlées

Des activités ne peuvent être exercées qu’avec une autorisation administrative :


Diplôme, garantie financière, conditions techniques d’installation …

Section 4 Le statut personnel du commerçant

La situation personnelle du commerçant ou du candidat à la profession commerciale aura une


influence sur l’exercice de cette profession. Cette situation doit être analysée au regard de la
capacité juridique, du mariage ou du Pacs et la nationalité. De plus, des dispositions légales
interdisent l’accès de certaines personnes à la profession commerciale : ce sont les
incompatibilités et déchéances.

Situation du commerçant Principes

1. La capacité
 Le commerçant doit être capable.
 Il est majeur ou mineur émancipé.
 Le majeur protégé sous sauvegarde de
justice peut exercer une activité
commerciale mais ses actes pourront être
rescindés pour lésion ou réduits pour
excès.
 Le majeur protégé sous tutelle ou curatelle
ne peut pas exercer de commerce.

2.Le mariage Exercice libre de l’activité commerciale par


chacun des époux

Conséquences :

 Dans le régime de communauté légale, si


le fonds de commerce est acquis après le
mariage, c’est un bien commun. L’époux
commerçant a les pouvoirs de gestion les
plus étendus mais il ne peut seul aliéner ni
grever de droits réels les fonds de
commerce ni consentir un bail sur le bien
commun. Les bénéfices comme les pertes
appartiennent à la communauté.
Dans le régime de séparation de biens l’
époux commerçant est propriétaire et
administre et dispose seul du fonds. Il
supporte seul les bénéfices et pertes sauf
si le conjoint est caution.

Page 16 sur 53
Michèle PEREZ Avocat au Barreau du Val d’Oise supdev L1

Si les deux époux participent au commerce, le


conjoint doit choisir entre trois statuts :
 conjoint collaborateur
Le conjoint n’exerce pas d’autre
profession,il n’est pas rémunéré,il
est ayant droit du chef d’entreprise
pour l’assurance maladie et les
prestations familiales mais pas à
l’assurance chômage.Il n’est pas
commerçant mais il a le mandat de
son conjoint pour des actes
d’administration sauf déclaration
notariée conjointe.
 Conjoint salarié
Il faut un contrat de travail, un
salaire au moins égal au SMIC et
le conjoint a droit au bénéfice de la
sécurité sociale, au chômage et au
droit du travail. La loi PACTE fait
du statut du conjoint salarié le
statut de droit commun lorsque le
chef d’entreprise n’a pas déclaré
l’activité de son conjoint.

 conjoint associé.Le conjoint est affilié au


régime social des non-salariés, au régime
des allocations familiales des travailleurs
indépendants et n’a pour seul revenu que
les dividendes.
3 Le Pacs ( contrat conclu entre deux  Fonds acquis avant la conclusion d’un
personnes majeures de sexe différent ou pas Pacs : le commerçant conserve la
pour organiser leur vie commune) propriété de son fonds et la plénitude de
ses pouvoirs de gestion
 Fonds acquis après la conclusion d’un
Pacs : le fonds est la propriété exclusive
de l’acquéreur. Mais les partenaires
peuvent choisir de se soumettre au régime
de l’indivision dans lequel les actes
d’administration et de disposition
requièrent le consentement des deux.
Le commerçant pacsé supporte seul ses
dettes sauf en indivision et il peut choisir
l’un des trois statuts s’il participe à
l’activité commerciale.
4 La nationalité  Principe de réciprocité
législative :L’étranger qui réside en
France et y exerce une profession
commerciale doit obtenir une carte de
séjour temporaire. Les ressortissants

Page 17 sur 53
Michèle PEREZ Avocat au Barreau du Val d’Oise supdev L1

communautaires et de l’EEE, les titulaires


d’une carte de résident en sont dispensés
 L’étranger qui ne réside pas en France et
veut y exercer une profession doit faire
une déclaration à la préfecture sauf les
ressortissants de l’EEE..
5 Les incompatibilités Interdictions faites à certaines personnes
d’exercer le commerce en raison de leurs
fonctions ou profession( exemples :
magistrats, notaires)

6 Les déchéances Interdictions liées à l’indignité ou la moralité


des personnes souhaitant être commerçantes
( exemples : personnes condamnées pour
tromperie ou atteintes volontaires à la vie)

Section 5 Les conséquences de l’activité commerciale


Le commerçant a un statut juridique spécifique. Il est soumis à des obligations notamment
comptables ou fiscales et aux règles du droit commercial.

 Le statut juridique et ses obligations

Le statut juridique Les obligations

 Unicité du patrimoine mais possibilité  Inscription au RCS


de déclarer insaisissables les biens  Ouverture compte bancaire
immobiliers non professionnels ou de  Obligations comptables
créer une EIRL.  Obligations fiscales : TVA, contribution
 Responsabilités civile et pénale. économique territoriales, BIC( bénéfices
 Régime social indépendant. Géré par industriels et commerciaux)
URSSAF

 Les règles de droit commercial applicables

 Règlement des litiges :


- Tribunaux de commerce
- Arbitres par clause compromissoire

Page 18 sur 53
Michèle PEREZ Avocat au Barreau du Val d’Oise supdev L1

- Preuve par tous moyens


- Solidarité des obligations commerciales
- Prescription de 5 ans
- Conservation des documents comptables pendant 10
ans
- Application du droit des procédures des entreprises
en difficulté

Page 19 sur 53
Michèle PEREZ Avocat au Barreau du Val d’Oise supdev L1

Chapitre 4 Les autres professionnels de la vie des affaires

CHAPITRE 4 LES AUTRES PROFESSIONNELS

COMPETENCES ATTENDUES SAVOIRS ASSOCIES


identifier et analyser les principes les caractéristiques principales de
juridiques applicables aux catégories l’artisan, de l’agriculteur, du
professionnelles suivantes: artisan, professionnel libéral
agriculteur, professionnel libéral

Section 1 : L'artisan
1. Définition légale et jurisprudentielle de l’artisan

L’artisan est une personne physique ou un dirigeant de personne morale qui n'emploie pas
plus de 10 salariés ; il exerce une activité professionnelle indépendante de production,
transformation, réparation ou prestation de services figurant sur une liste établie par le
décret en Conseil d'Etat.

C'est un travailleur manuel, qui tire ses bénéfices d'une activité professionnelle.

2. Le statut de l'artisan

- Immatriculé au répertoire des métiers


Statut professionnel
- N° attribué par la chambre des métiers
- Assujetti au régime fiscal de l’impôt sur le revenu (catégorie : BIC)
- Exonérés de la contribution économique territoriale (avec apprenti,
Statut fiscal et social
main d’œuvre familiale ou seul)
Il a le statut du travailleur indépendant.
- Soumis au droit civil , aux juridictions civiles, au droit commun en
Statut juridique des matière de preuve, prescription ou solidarité.
activités artisanales - Règles de comptabilité commerciale ne sont pas applicables ;
cependant, il bénéficie du droit commercial en matière de baux,
location gérance, fonds de commerce, statut du conjoint.
- Soumis aux procédures relatives aux entreprises en difficulté.

Page 20 sur 53
Michèle PEREZ Avocat au Barreau du Val d’Oise supdev L1

Section 2 : Les agriculteurs

1. Définition légale de l'agriculteur

L’agriculteur est une personne physique ou morale qui exerce à titre indépendant des activités
réputées agricoles correspondant à la maîtrise et à l'exploitation d'un cycle biologique
d'origine végétale et animale.

L’agriculteur qui a la qualité de chef d’exploitation doit être titulaire d’un titre juridique lui
donnant le pouvoir d’exercer l’activité agricole sur le bien foncier support de cette activité.

2. Statut de l'agriculteur

Les activités agricoles sont soumises au Code Civil avec une emprise du droit commercial
(existence d'un fond agricole susceptible de nantissement, chambres d’agriculture, registre de
l’agriculture), et sont soumises au droit des entreprises en difficultés.

Le titre de jouissance sur des biens fonciers est indispensable pour exercer une activité
agricole soit par titre de propriété ou usufruit, soit par fermage ou métayage.

Les agriculteurs relèvent de la mutualité sociale agricole (MSA).

Sur le plan fiscal, les bénéfices de l'exploitation agricole sont soumis à l’impôt sur le revenu
(Bénéfice agricole). Les agriculteurs sont assujettis à la TVA (RSA) pour les opérations de
nature agricole imposables à la TVA.

Section 3 : Les professions libérales


 Définition générale des professions libérales (loi du 22 mars 2012) :
Les professions libérales regroupent les personnes exerçant à titre habituel, de manière
indépendante et sous leur responsabilité, une activité de nature généralement civile.

Elles sont dotées de qualifications professionnelles supérieures, qui leur permet d’assurer des
prestations intellectuelles, techniques ou de soins à leur compte (elles ne font ni partie de
l’industrie, ni du commerce).

1. Les principales caractéristiques des professions libérales

- L’exercice d’une activité civile : c’est une activité intellectuelle, donc elle exclut la
spéculation sur les marchandises, le matériel et le travail d’autrui. Mais il existe des sociétés à
exercice libéral(SEL)
- La qualification professionnelle : formation, titre ou diplôme.
- La soumission à une déontologie : les professionnels libéraux ont des droits et devoirs
qu’ils doivent suivre (selon la loi ou un code de déontologie).

2. Le statut des professions libérales

Page 21 sur 53
Michèle PEREZ Avocat au Barreau du Val d’Oise supdev L1

Les traits caractéristiques de ce statut sont :

Nature civile Elles ne sont pas soumises aux règles du droit


commercial.

Activité intellectuelle Ce sont des services non commerciaux soumis à une


déontologie.

Application du droit des Dans le cas où une personne physique exerçant une
entreprises en difficulté profession libérale est soumise à un statut législatif (ou
réglementaire), ou dont le titre est protégé.

Statut fiscal et social BNC et régime social( ex RSI) URSSAF

Distinction entre professions - Réglementées : membres d’une organisation


réglementées ou non- professionnelle (ordre ou compagnie) → professions
réglementées encadrées et structurées
- Non-réglementées : aucune réglementation spécifique
(ex : ingénieurs conseils, conseils en patrimoine).

Reconnaissance de l’existence Un arrêt de 2000 admet la licéité d’une cession de


d’un fonds libéral clientèle médicale, à condition que « soit sauvegardée la
liberté de choix du patient ».

 Tout entrepreneur individuel a la possibilité de déclarer insaisissables les biens


immobiliers non professionnels ou de créer une EIRL.

Chapitre 5 la propriété

CHAPITRE 5 LA PROPRIETE

COMPETENCES ATTENDUES SAVOIRS ASSOCIES


-identifier les différents modes -les attributs et les caractères du droit
d’acquisition dérivée de la propriété de propriété;
;-analyser les prérogatives du -l’acquisition de la propriété par un
propriétaire;- acte juridique;
analyser les droits et obligations de -le démembrement du droit de
l’usufruitier et du nu-propriétaire; propriété: usufruit (définition, origines,
-analyser les limites du droit de régime, extinction), nue-propriété
propriété (définition);

Page 22 sur 53
Michèle PEREZ Avocat au Barreau du Val d’Oise supdev L1

-l’abus de droit et le trouble anormal


de voisinage

 Mots clés : usus,fructus,abusus, indivision, Droit réel, Droit absolu, Droit exclusif,
Droit perpétuel , L’acquisition par un acte juridique, Chose de genre, Propriété
mobilière, la possession de bonne foi vaut titre, La possession est un fait juridique,
corpus,animus, L’effet probatoire, servitude, fonds servant , fonds dominant Caractère
immobilier,Caractère accessoire,Caractère perpétuel,Caractère indivisible

Section 1 : Théorie générale de la propriété


« La propriété est le droit de jouir et de disposer des choses de la manière la plus absolue. »
article 544 du Code Civil

1. Les attributs

Le droit de propriété est un droit réel que l’on présente par ses trois attributs :

 Le droit d’user (usus), faculté de se servir de la chose.


 Le droit de jouir (fructus), permet de tirer des revenus du bien.
 Le droit de disposer (l’abusus), le propriétaire peut vendre, donner…

Définition de l’indivision : plusieurs personnes ont des droits identiques sur un même
bien sans que leurs parts respectives se trouvent matériellement divisées.

2. Les caractères

Le droit de propriété présente 4 caractères :

 Droit réel, porte sur la chose.


 Droit absolu, donne la faculté de tirer de la chose toutes ses utilités (usus, fructus,
abusus).
 Droit exclusif, le propriétaire est le seul à pouvoir tirer les profits de sa chose.
 Droit perpétuel, dure aussi longtemps que la chose ne s’éteint pas par le non-usage.

Page 23 sur 53
Michèle PEREZ Avocat au Barreau du Val d’Oise supdev L1

Section 2 : L’acquisition de la propriété


1. L’acquisition par un acte juridique
1.1. Les actes

Acte à titre gratuit : la


donation Acte à titre onéreux : la vente
-Définition : C'est un contrat. -Définition : Le contrat de
Le donateur (propriétaire) vente a pour objet le transfert
transfère actuellement et de propriété d'une chose
irrévocablement la propriété (meuble ou immeuble) contre le
au donataire qui l'accepte versement d'un prix.
sans contrepartie.
-Régime juridique : Passée -Remarque : L'échange est un
devant notaire sous peine de acte à titre onéreux. Les parties
nullité. Produit effet quand se donnent respectivement une
elle est acceptée en termes chose pour une autre
exprès.

1.2. Le transfert immédiat de la chose

« Dans les contrats ayant pour objet l’aliénation de la propriété ou la cession d’un autre
droit, le transfert s’opère lors de la conclusion du contrat. » article 1196 du Code Civil

Limites au transfert immédiat :

 La volonté des parties (Ex : retarder le transfert de propriété au paiement du prix :


clause de réserve de propriété).
 La nature de la chose : Chose de genre, le transfert est réalisé au moment où la chose
est individualisée.( blé,cerises…)
Ventes de choses à fabriquer, le transfert a lieu lorsque la chose est effectivement en
mesure d’être livrée.
 La protection des tiers : Propriété immobilière, le transfert n’est opposable aux tiers
que si une mesure de publicité est accomplie.
Propriété mobilière, la possession de bonne foi vaut titre.

2. L’acquisition par un fait juridique


2.1. Conditions de la possession

La possession est un fait juridique, avoir la possession c’est exercer les attributs du droit de
propriété, alors même qu’on ne serait pas propriétaire.

Page 24 sur 53
Michèle PEREZ Avocat au Barreau du Val d’Oise supdev L1

Eléments constitutifs :

 Corpus : Faire les actes matériels qu’un propriétaire fait sur la chose. Aux yeux des
tiers ces actes traduisent l’apparence de la propriété.
 Animus : La volonté de se comporter comme le véritable propriétaire de la chose.

Qualités de la possession :

 Continue
 Paisible
 Publique
 Non équivoque
 Non précaire
 De bonne foi, le possesseur croit à tort être devenu propriétaire.

2.2. Les effets de la possession


 L’effet probatoire, l’apparence fait présumer, jusqu’à preuve du contraire que le
possesseur est propriétaire.
 La protection possessoire, la possession est protégée et le possesseur pourra mettre en
œuvre des actions visant à la protection de sa situation : procédure de référé (urgence
ou dommage imminent ou trouble manifestement illicite, absence de contestation
sérieuse).
 L’effet créateur de la possession :
 Acquisition de la propriété immobilière, la prescription acquisitive
(usucapion) est de 30 ans. Pour les personnes ayant un titre et étant de
bonne foi le délai est de 10ans (délai abrégé).
 Acquisition de la propriété mobilière, « en fait de meubles la possession
vaut titre »,(article 2276 al1 code civil) si le possesseur est de bonne
foi. Pour un meuble volé ou perdu le propriétaire a 3 ans pour
revendiquer la possession auprès du possesseur.

Section 3 : L’étendue du droit de propriété.


1. L’objet du droit de propriété
1.1 Règles propres aux immeubles

Assiette du droit de propriété :

« La propriété du sol emporte la propriété du dessus et du dessous. » article 552 Code Civil

Page 25 sur 53
Michèle PEREZ Avocat au Barreau du Val d’Oise supdev L1

La propriété de dessus La propriété de dessous


-Signification de la règle : Le -Signification de la règle : Droit
propriétaire peut s'opposer à de s'opposer à un empiètement
tout empiétement au-dessus sous-terrain. Droit de se livrer à
de son fond. Il est présumé des fouilles et profiter des
propriétaire de toutes les produits.
constructions et plantations
faites sur le fond.
-Limitations du droit de
-Limitations du droit de propriété : Limitation
propriété : limitation volontaire, par contrat.
volontaire par contrat. Limitation légales
Limitation légales, les règles réglementation en matière de
d'urbanisme imposent des fouilles archéologique et
contraintes. gisements.

L’accession immobilière :

« La propriété d’une chose, soit mobilière, soit immobilière, donne droit sur tout ce qu’elle
produit, et sur ce qui s’y unit, soit naturellement, soit artificiellement. » article 546 Code Civil

Accession par production : Le propriétaire exerce son droit sur ce que produit son bien, des
fruits (produits périodiques), des produits (épuisables non périodiques).

Accession par incorporation : Le propriétaire exerce son droit sur tout ce qui s’unit ou
s’incorpore à sa chose.EX : alluvions

1.2 Règles propres aux meubles

Le droit d’accession concerne essentiellement les animaux

2. Les servitudes

Une servitude est une charge pesant sur un immeuble (le fonds servant) au profit d’un autre
immeuble (le fonds dominant).

2.1. Caractéristiques

 Caractère immobilier : Ne peut grever qu’un immeuble et ne peut profiter qu’à un


autre immeuble.
 Caractère accessoire : Liée au fonds dominant, transmise avec celui-ci.
 Caractère perpétuel : Comme la propriété, la servitude est en principe perpétuelle.
 Caractère indivisible : Profite au fonds dominant tout entier. Grève le fonds servant en
intégralité.

2.2. Diversité

Page 26 sur 53
Michèle PEREZ Avocat au Barreau du Val d’Oise supdev L1

Il est possible de classer les servitudes en fonction de trois critères :

 Mode d’établissement : Dérivent de la situation des lieux, établies par la loi, établies
par le juge, du fait de l’homme.
 Finalité : D’utilité publique, d’intérêt privé.
 Mode d’exercice : Continues, Discontinues, apparentes, non apparentes.

2.3. Régime juridique

La constitution des servitudes :

 Par titre : Contrat ou testament, exige une publicité foncière. La servitude est imposée
et profite à un fond pas à une personne.
 Par la possession : L’usucapion permet d’instituer une servitude, seules les servitudes
continues et apparentes sont concernées. Les éléments constitutifs de la possession
(usus, fructus, abusus) doivent être réunis.
 Par la destination du père de famille : servitude résulte d’un état de fait créé par le
propriétaire initial du fond. Seules sont concernées les servitudes continues et
apparentes.
4 conditions sont nécessaires :
- 2 fonds ont appartenu au même propriétaire,
- le propriétaire initial a aménagé le fonds engendrant la servitude,
- lors de la division, l’aménagement a été maintenu,
- personne n’a contesté la présomption légale de servitude

L’exercice des servitudes :

Propriétaire du fond dominant :

 Droits : droit réel sur la propriété d’autrui, droit aux accessoires, droit d’entretenir.
 Devoirs : Principe de fixité, ne doit pas aggraver la servitude.
 Actions : Action confessoire ( fait reconnaître une servitude contestée). Le propriétaire
du fond dominant peut obtenir des dommages-intérêts en réparation du préjudice subi
par l’action du propriétaire du fonds servant.

Propriétaire du fond servant :

 Droits : Jouir des prérogatives attachées à son fond. Demander le changement de


l’assiette au juge.
 Devoirs : Obligation passive, respecter le droit constitué par la servitude, ne peut
changer le lieu de la servitude.
 Actions : Action négatoire ( opposition à constitution d’une servitude. Le propriétaire
du fond servant peut obtenir des dommages-intérêts en réparation du préjudice subi
par l’action du propriétaire du fonds dominant.

L’extinction des servitudes :

Page 27 sur 53
Michèle PEREZ Avocat au Barreau du Val d’Oise supdev L1

 L’impossibilité d’exercice
 La confusion
 Le non-usage trentenaire
 Autres causes : annulation des droits du constituant, arrivée du terme, la
renonciation…
3. La propriété démembrée
MOTS CLES : usufruit nu propriété abus du droit de propriété et troubles de voisinage

L’usufruit est le droit de jouir des choses dont un autre a la propriété, comme le propriétaire
lui-même, mais à la charge d’en conserver la substance. article 578 Code Civil

3.1. La constitution de l’usufruit

L’usufruit peut être établi de 3 façons :

 Par la loi
 Par la volonté de l’homme
 Par l’effet d’une possession

L’usufruit est un droit réel temporaire.

L’usufruitier doit conserver la chose et la restituer au nu-propriétaire :

 Faire procéder à un inventaire s'il s'agit d'un bien mobilier

 Faire constater l'état du bien s'il s'agit d'un bien immobilier

 Veiller à la bonne conservation du bien


 S'engager à jouir raisonnablement du bien en fournissant un document signé au nu-
propriétaire, sauf si ce dernier vous en dispense
 Payer la taxe foncière et la taxe d'habitation s'il s'agit d'un bien immobilier
 Faire toutes les réparations d’entretien. Les grosses réparations sont à la charge du nu-
propriétaire sauf si elles résultent du défaut d'entretien de votre part (pour un bien
immobilier, les grosses réparations ne concernent que le gros-œuvre).

3.2. Les effets de l’usufruit

Situation de l’usufruitier :

 Droit et pouvoir : Droit de jouir de la chose, pouvoir de gestion, droit de céder son
usufruit.
 Devoirs : Justification des charges, obligation de jouir en bon père de famille, (de
manière raisonnable) obligation de payer les charges usufructuaires.

Situation du nu-propriétaire :

 Droit et pouvoir : Droit de disposer, surveillance de l’usufruit, bénéficie des produits.

Page 28 sur 53
Michèle PEREZ Avocat au Barreau du Val d’Oise supdev L1

 Devoirs : Ne pas nuire aux droits de l’usufruitier, effectuer les grosses réparations.
3.3. La reconstitution de la propriété

Normalement l’usufruit s’éteint au terme initialement prévu.

Exceptions : Renonciation, non-utilisation, faute de l’usufruitier, destruction totale,


consolidation (réunion des qualités de nu-propriétaire et d’usufruitier entre les mains d’une
même personne).

4. L’exercice entravé du droit de propriété


 L’abus du droit de propriété
 Troubles anormaux de voisinage.

Ces actions sont fondées sur la responsabilité civile extracontractuelle.

Page 29 sur 53
Michèle PEREZ Avocat au Barreau du Val d’Oise supdev L1

Chapitre 6 Applications particulières de la propriété

CHAPITRE 6 APPLICATIONS PARTICULIERES DE LA PROPRIETE

COMPETENCES ATTENDUES SAVOIRS ASSOCIES


identifier les éléments constitutifs du Le fonds de commerce: notion,
fonds de commerce; composition, nature juridique;
analyser le bail commercial, la -le contrat de bail commercial:
protection du locataire-preneur et les conditions d’application du statut des
obligations du propriétaire baux commerciaux, régime, droit au
;-distinguer propriété industrielle et renouvellement;
propriété littéraire et artistique -la propriété industrielle: brevet et
;-vérifier les conditions de protection marque (conditions, procédure et
par le brevet,la marque ou le droit effets);-
d’auteur; la propriété littéraire et artistique:
-justifier les actions possibles en cas conditions de la protection, droits des
d’atteinte à un droit de propriété personnes protégées
intellectuelle.

Section 1 : Le fonds de commerce


Le fonds de commerce se définit par les éléments qui le composent.

Mots clés : éléments corporels et incorporels matériel marchandises clientèle achalandage


nom commercial enseigne propriété commerciale propriété industrielle

I) Composition

- Les éléments corporels, qui correspondent au matériel et aux marchandises (stock).


Le matériel, est l’ensemble des biens mobiliers corporels qui servent durablement à
l’exploitation. Les marchandises comprennent les matières premières destinées à être
transformées ou les produits et les biens destinés à la vente.

- Les éléments incorporels qui comprennent la clientèle, l’achalandage, la propriété


commerciale (cf. section 2), les droits de la propriété industrielle (cf. section 3), le
nom commercial et l’enseigne.

 La clientèle désignerait les personnes attirées par la compétence ou le savoir-faire


du commerçant, et l’achalandage des personnes attirées par la commodité du lieu.
Le fonds de commerce n’existe que si une clientèle lui est attachée : la clientèle
doit être « réelle et certaine » et être « personnelle à l’exploitant ».
 Le nom commercial est l’appellation sous laquelle le commerçant exerce son
activité, (élément du fonds de commerce, le nom est cessible avec lui). Le nom est
protégé par l’action en concurrence déloyale, cette action en concurrence déloyale

Page 30 sur 53
Michèle PEREZ Avocat au Barreau du Val d’Oise supdev L1

repose sur l’idée que tous les moyens ne sont pas bons pour détourner la clientèle
d’un commerçant, la mise en œuvre de cette action suppose 3 conditions ; il faut
un acte de concurrence fautif( dénigrement, création d’une confusion dans l’esprit
des clients, désorganisation économique, parasitisme) , un préjudice et un lien de
causalité entre les 2 éléments précédents : responsabilité civile extracontractuelle
 L’enseigne est un signe extérieur qui permet d’individualiser l’établissement ; elle
peut être le nom de famille du commerçant, une dénomination de fantaisie ou un
emblème. Elle est cédée ou louée avec le fonds et protégée par l’action en
concurrence déloyale en cas d’imitation ou d’usurpation.
 la propriété commerciale
 les droits de la propriété industrielle(brevet)

II) Nature juridique du fonds de commerce

Le fonds de commerce est un agrégat d’éléments disparates.

Le fonds de commerce, bien unitaire : Le fonds de commerce est envisagé comme un


ensemble.

Différent des biens qui le composent, il peut être vendu, loué, donné en garantie et apporté en
société en une seule opération juridique.

Mais il peut être démembré et il est possible de céder une partie du fonds si elle constitue une
branche autonome d’activité.

D’autre part, un élément du fonds peut être cédé isolément. Enfin, le fonds peut être cédé tout
en conservant certains éléments.

Le fonds de commerce, bien meuble incorporel : Il ne regroupe que des biens mobiliers :
l’immeuble n’en fait pas partie.

Un commerçant qui exploite son fonds de commerce dans un immeuble lui appartenant, est
propriétaire de 2 masses de biens distinctes, l’une mobilière, l’autre immobilière.

Lorsque le propriétaire d’un fonds est aussi propriétaire de l’immeuble, le matériel attaché à
l’exploitation a la qualification d’immeuble. La jurisprudence exige néanmoins que le
matériel affecté soit indispensable à l’exploitation du fonds.

Section 2 : La propriété commerciale ( droit à l’indemnité d’éviction)


Si le commerçant n’est pas propriétaire des locaux dans lesquels il exerce son commerce, il
passe alors un contrat avec un propriétaire ou bailleur.

I) Champ d’application de la législation des baux commerciaux

Conditions d’application de la législation des baux commerciaux :

. Condition relative au locataire (=preneur) : le preneur est un commerçant inscrit au RCS

Page 31 sur 53
Michèle PEREZ Avocat au Barreau du Val d’Oise supdev L1

ou un artisan inscrit au répertoire des métiers.(Pas l’auto-entrepreneur)Les micro


entrepreneurs bénéficient de la législation sur les baux commerciaux

. Conditions relatives au propriétaire (=bailleur) : pas de règles spécifiques en ce qui le


concerne, il faut lui appliquer le droit civil.

. Conditions relatives au local : La législation s’applique aux baux portant sur :

 un immeuble ou un local. Sont exclus les terrains nus, les emplacements de vente
dans des passages ou sur des trottoirs, les murs publicitaires.
 Les locaux accessoires sous certaines conditions : rattachement au local principal,
retranchement risque de compromettre l’exploitation du fonds, appartient au
propriétaire du local où est situé l’établissement principal, a les caractéristiques d’un
local).
 Un fonds de clientèle doit être exploité dans les lieux loués.

. Conditions relatives à la durée : Le bail commercial a une durée de 9 ans renouvelable,


(3 /6 /9).Sont exclus les baux d’occupation précaire, locations saisonnières, conventions
longue durée.)

II) Les droits et obligations des parties

 Le bailleur doit :
o délivrer le bien
o entretenir le bien (grosses réparations prévues à l’article 606 du Code de
Commerce)
o assurer au locataire une jouissance paisible
o garantir l’usage de la chose
o proposer au locataire le local à la vente en priorité

 le locataire doit :
o exploiter le fonds de commerce
o payer les loyers :Privilège spécial du bailleur sur les meubles des lieux
loués

 le locataire peut :
o déspécialiser le bail (déspécialisation simple pour une activité connexe ou
complémentaire et le propriétaire ne peut pas s’opposer ; déspécialisation
plénière : changement total d’activités soumis à autorisation du bailleur si
elle est justifiée par la conjoncture économique et les nécessités de
l’organisation rationnelle de la distribution, elle n’est pas incompatible
avec la destination, les caractères et la situation de l’immeuble, elle ne se

Page 32 sur 53
Michèle PEREZ Avocat au Barreau du Val d’Oise supdev L1

heurte pas à un motif légitime du bailleur . )

o céder le bail avec autorisation du bailleur sauf en cas de cession du fonds


de commerce.

o obtenir le renouvellement du bail.

o Sous louer le local, avec autorisation du bailleur

droit au renouvellement du bail

Le locataire bénéficie d’un droit au renouvellement de son bail à l’expiration de celui-ci


sinon, il a droit à une indemnité d’éviction (propriété commerciale). ( frais de déménagement,
surcoût du loyer,…)

Le locataire doit remplir certaines conditions :

- Etre propriétaire du fonds qu’il exploite dans les lieux loués ;

- Exploiter réellement le fonds, régulièrement et conformément aux stipulations du


bail ;

- Exploiter effectivement le fonds pendant les 3 années consécutives précédant la date


d’expiration du bail ou de sa tacite reconduction ;

- Etre immatriculé au RCS ou RM

Le droit au renouvellement peut être exercé par le bailleur.

Il propose au preneur un congé avec offre de renouvellement (nouveau bail réalisé).

Le propriétaire peut aussi signifier un congé par acte d’huissier au moins six mois à l’avance
avec paiement d’une indemnité d’éviction ;

Le preneur peut aussi être à l’origine de la demande de renouvellement dans les 6 mois
précédant l’expiration du bail par LRAR ou par acte d’huissier.

Le bailleur a 3 mois pour faire connaître sa décision, sinon il est réputé avoir accepté.

Si aucune des parties ne se manifeste à l’issue des 9 ans, le bail est renouvelé pour une durée
indéterminée (=tacite reconduction du bail).

Le bailleur peut refuser le renouvellement du bail en versant à son locataire une indemnité
d’éviction. Son montant est égal au préjudice causé par le défaut de renouvellement. Cette
indemnité comprend notamment la valeur marchande du fonds et les frais de déménagement
et de réinstallation.

Le bailleur peut refuser de renouveler le bail sans verser d’indemnités dans les cas suivants :

Page 33 sur 53
Michèle PEREZ Avocat au Barreau du Val d’Oise supdev L1

- Insalubrité ou ruine de l’immeuble ;

- Reprise pour habitation ;

- Reprise pour travaux ;

- « motif grave et légitime » évoqué à l’encontre du preneur.(non paiement de loyer)

Section 3 : La propriété intellectuelle

La propriété industrielle : Définition par son objet : « la propriété industrielle se définit


comme l’ensemble des droits destinés à la protection des créations de nature industrielle ou
des signes distinctifs à vocation industrielle et commerciale et énoncées par la loi de façon
limitative ».

La propriété industrielle a pour objet ;

- les brevets d’invention,

-les dessins et modèles,

- les marques de fabrique ou de commerce,

-les marques de service,

-le nom commercial et les indications de provenance ou appellations d’origine, le certificat


d’obtention végétale.

Définition par sa nature : « la propriété industrielle est une forme de propriété, organisée par
l’Etat, qui porte sur des informations à caractère technique ou des signes à vocation
distinctive ».

Les droits de la propriété industrielle confèrent un monopole et constituent des « droits de


clientèle », ils constituent donc des éléments du fonds de commerce.

I) Les brevets d’invention

Le brevet est un titre délivré par l’INPI, qui attribue à l’inventeur un monopole d’exploitation
sur sa création.

La brevetabilité dépend de conditions de fond et de forme :

Conditions de fond :
Une innovation est brevetable exclusivement sous certains critères :

 elle doit être une invention : solution technique apportée à un problème technique
 une invention brevetable (sont exclues du domaine de la brevetabilité les innovations
non qualifiés d’inventions car elles sont dépourvues d’application technique
( formules mathématiques…), ainsi que diverses inventions exclues du champ de la

Page 34 sur 53
Michèle PEREZ Avocat au Barreau du Val d’Oise supdev L1

brevetabilité pour des raisons éthiques et sous certaines limites)


 une invention nouvelle,
 une invention impliquant une activité inventive,
 une invention susceptible d’application industrielle,
 et une invention conforme à l’ordre public et aux bonnes mœurs.

Conditions de forme :

Le droit au titre de propriété industrielle appartient à l’inventeur qui le premier a déposé une
demande ( description de l’invention pour en permettre l’exécution) auprès de l’INPI et doit
régler les frais de dépôt.

L’INPI procède à un rapport de recherche sur les éléments de l’état de la technique, qui
peuvent être pris en considération pour apprécier la brevetabilité de l’invention.

Le brevet est délivré par le directeur de l’INPI au nom du gouvernement.

Un avis est publié au BOPI.

Droits et obligations du breveté

- Dès le dépôt d’une demande de brevet, le déposant acquiert un droit


exclusif sur l’invention qui dure 20 ans.(exploiter, céder, apporter en
société, concéder une licence d’exploitation contre redevance.)
- Le breveté a le droit d’interdire l’exploitation aux tiers.
- Le brevet protège l’invention et permet au breveté de s’opposer à la
contrefaçon. La contrefaçon est un délit civil et pénal qui amène à des
peines privatives de liberté (3 ans) et des amendes (300.000€). Au plan
civil, la victime peut obtenir des mesures réparatrices et des mesures
destinées à prévenir des atteintes imminentes au brevet ou d’empêcher
la poursuite d’actes de contrefaçon.
- Le breveté est tenu de payer des taxes annuelles à l’INPI et d’exploiter
lui-même son brevet. Si le breveté n’a pas exploité ou fait exploiter son
brevet pendant 3 ans après sa délivrance, le Tribunal judiciaire est en
droit d’attribuer à toute personne qui en fait la demande une licence
obligatoire.

II) Les dessins et modèles

Le droit des brevets protège des créations techniques sans se préoccuper de la forme de ces
créations. A l’opposé, le droit d’auteur protège des créations portant exclusivement sur une
forme esthétique (romans, musique). Il existe également des dessins et modèles ; leur
protection en France est assurée par une législation spécifique et une législation sur le droit
d’auteur :

1/la protection par le droit spécial des dessins et modèles :

Définition ; le dessin ou modèle est »l’apparence d’un produit, ou d’une partie du produit,

Page 35 sur 53
Michèle PEREZ Avocat au Barreau du Val d’Oise supdev L1

caractérisée en particulier par ses lignes, ses contours, ses couleurs, sa forme, sa texture ou
ses matériaux. »

Conditions de fond Conditions de forme

-le dessin ou le modèle doit La protection spécifique des


être nouveau. dessins et modèles est
subordonnée à l’accomplissement
-Le dessin ou modèle doit d’une formalité préalable de
avoir un caractère propre. dépôt et de paiement des
redevances
Il ne doit pas être contraire à l’ordre public Le dépôt d’effectue à l’INPI à Paris
ou au greffe du tribunal de
L’objet de la protection est une apparence commerce de son domicile.
L’INPI peut refuser le dépôt.
Point sensible : l’enregistrement
d’un dessin ou d’un modèle est
déclaré nul par décision de justice.

Effets de la protection par le droit spécial des dessins et modèles :

Le créateur du dessin ou du modèle dispose d’un droit exclusif s’il a satisfait aux conditions
de fond et de forme précédemment rappelées.

Cette protection dure 5 ans.

Elle peut être renouvelée par périodes de 5 ans mais la durée totale de la protection ne peut
pas dépasser 25 ans.

Toute atteinte au droit du déposant est sanctionnée par une action en contrefaçon.

II la protection par le droit d’auteur :

La protection est soumise à la condition d’originalité. Elle ne repose sur aucune condition de
dépôt.

Effets de la protection par le droit d’auteur :

L’auteur a sur son œuvre un droit moral qui comprend :

- Un droit de paternité

- Un droit à l’intégralité de l’œuvre

- Un droit de divulgation

- Un droit de repentir et de retrait

Le droit patrimonial permet à l’auteur de dessin ou modèle de :

Page 36 sur 53
Michèle PEREZ Avocat au Barreau du Val d’Oise supdev L1

- Représenter son œuvre

- Reproduire son œuvre

Enfin, l’action en contrefaçon permet de lutter contre toutes les atteintes portées au droit
d’auteur.

III) Les marques de fabrique, de commerce et de service

La marque est le signe qui permet de distinguer un produit ou un service. Les marques
peuvent revêtir différentes formes :

- Une dénomination

- Un signe sonore

- Un signe figuratif

- Une combinaison de couleurs

Les conditions de fond et de forme de la protection :

Conditions de fond Conditions de forme

Le signe doit être licite Pour être protégée, la


Le signe ne doit pas être déceptif * marque doit être déposée à
La marque doit être distinctive l’INPI. Elle est alors
Le signe doit être disponible enregistrée et la protection
est accordée pendant 10
ans, indéfiniment
renouvelables.

*la marque ne doit pas être de nature à tromper le public

Les effets de la protection :

Celui qui effectue ce dépôt a un droit exclusif sur la marque. Il peut :

- Utiliser sa marque, la céder ou en concéder l’usage au moyen de licences.

- La protéger contre toute usurpation. La marque est protégée essentiellement par


l’action en contrefaçon.

Section 4 : Le droit d’auteur


Les œuvres de l’esprit, notamment les chansons, les romans, peintures, bases de données,
logiciels, créations multimédias, font l’objet d’une protection par le droit d’auteur.

Page 37 sur 53
Michèle PEREZ Avocat au Barreau du Val d’Oise supdev L1

I) Les conditions de protection des œuvres

Le droit d’auteur protège les créations intellectuelles.

Ces créations doivent présenter certaines qualités :

L’exigence de création Les qualités de la création

Cette exigence suppose une Les deux qualités de la création


Intervention : sont :
- Humaine - Une forme
- Consciente - Une originalité
- Qui modifie le réel

II) Les personnes protégées

Les personnes protégées sont les auteurs.

Principe

L’auteur est nécessairement une personne physique.

Cas du salarié

- Principe : le salarié est reconnu comme étant le titulaire du droit d’auteur.

- Exception : le code peut introduire des « réserves » à ce droit.

III) Les droits des auteurs

Du vivant de l’auteur, les droits moraux comprennent le droit à la circulation de l’œuvre et le


droit au respect de l’œuvre.

Droit à la circulation de l’œuvre Droit au respect de l’œuvre

Droit de divulgation Droit au respect du nom et


Il est exclusif et personnel de la qualité
l’œuvre doit être exploitée
sous le nom de l’auteur et
celui-ci peut exiger que son
nom soit associé à l’œuvre

Droit à la circulation de l’oeuvre Droit au respect de l’oeuvre

Droit de retrait et de repentir Droit au respect de l’œuvre

Page 38 sur 53
Michèle PEREZ Avocat au Barreau du Val d’Oise supdev L1

Le droit de retrait permet L’auteur a le droit d’exiger que


de retirer l’œuvre de la circulation. son œuvre soit communiquée
Le droit de repentir permet à au public comme il souhaite
l’auteur de modifier le contenu qu’elle le soit.
de sa création

L’auteur n’a pas que des droits moraux, il a aussi le droit d’exploiter son œuvre. Il a un droit
de reproduction, un droit de représentation et un droit de suite.(droits patrimoniaux)

- Droit de reproduction : Fixation matérielle de l’œuvre par tous procédés qui


permettent de la communiquer au public d’une manière indirecte.

- Droit de représentation : Communication de l’œuvre au public par un procédé


quelconque.

Dérogations : une fois l’œuvre divulguée, l’auteur ne peut interdire les copies ou
reproduction à usage privé, les analyses, revues de presse, la reproduction à des fins de
conservation, la représentation d’extraits d’œuvre dans le cadre de l’enseignement et la
recherche.

- Droit de suite : Ce droit permet à l’auteur et ensuite à ses héritiers de toucher une
partie du produit de la vente chaque fois que le support matériel de l’œuvre est vendu.

L’auteur a le droit d’exploiter son œuvre sa vie durant. A son décès, ce droit persiste au
bénéfice de ses ayants droit pendant l’année civile en cours et les 70 ans qui suivent.

La défense des droits de l’auteur :

- La saisie-contrefaçon : elle a deux fonctions. D’une part, elle offre à l’auteur d’une
œuvre protégée la preuve de la contrefaçon. D’autre part, elle permet la cessation de
toute reproduction ou représentation illicite de l’œuvre.( saisie faite par huissier)

- L’action en contrefaçon : Elle vise à préserver le droit privatif de propriété


intellectuelle et réparer le préjudice causé par l’atteinte au droit. La contrefaçon est un
délit, au double sens (=pénal et civil).

Au plan pénal, l’acte de contrefaçon est caractérisé dès que le monopole d’exploitation
est violé (=une atteinte de mauvaise foi aux droits patrimoniaux, ou aux droits
moraux).

Au plan civil, l’acte de contrefaçon est une faute qui permet d’obtenir réparation des
préjudices causés par l’infraction.

L’action en contrefaçon se traduit par des sanctions civiles ( dommages et intérêts) et


pénales( amendes, 3 ans d’emprisonnement). Comme la contrefaçon est un délit pénal
et civil, elle est mise en œuvre devant le tribunal correctionnel ou le tribunal de

Page 39 sur 53
Michèle PEREZ Avocat au Barreau du Val d’Oise supdev L1

commerce.

L’action en concurrence déloyale protège le nom commercial, la clientèle, l’enseigne,


les marques.

Chapitre 7 : les responsabilités civiles et pénales


COMPETENCES ATTENDUES SAVOIRS ASSOCIES
différencier les notions de les responsabilités civile et pénale
responsabilité civile et pénale; (fonctions, conditions de mise en
-différencier responsabilité civile œuvre);
extracontractuelle et responsabilité -les responsabilités extracontractuelle
civile contractuelle; et contractuelle;
-apprécier le respect des conditions de -l’étude des possibilités de cumul des
mise en œuvre de la responsabilité différents régimes de responsabilité;
civile et les causes possibles -les conditions de la responsabilité
d’exonération dans une situation extracontractuelle (civile délictuelle):
juridique donnée; -fait générateur: le fait personnel fautif,
-identifier les caractéristiques du le fait de la chose, les troubles
préjudice réparable dans une situation anormaux de voisinage et le fait
juridique donnée; d’autrui;
-vérifier la présence des conditions de -préjudice réparable (classifications,
la responsabilité pénale, pour une caractères)
situation juridique donnée; ,-lien de causalité
-identifier les actions en responsabilité .-l’étude spécifique du régime de la
possibles dans une situation juridique responsabilité du fait des produits
donnée. défectueux;-
les spécificités de la réparation du
préjudice environnemental.

Section 1 : les fonctions et conditions de mise en œuvre de la responsabilité


extracontractuelle
1 : Les responsabilités civiles et pénales

1.1 : Les conditions de l’exercice

La responsabilité pénale est fondée sur le trouble à l’ordre public, la violation d’une loi ou
d’un règlement, considérée comme dommageable du point de vue social.

La sanction est une peine.

La responsabilité civile résulte du préjudice causé à autrui, le but est d’assurer la réparation du
dommage au profit de la victime.

Art 1240 du code civil : « tout fait quelconque de l’homme, qui cause à autrui un dommage,
oblige celui par la faute duquel il est arrivé, à le réparer »responsabilité civile
extracontractuelle

Page 40 sur 53
Michèle PEREZ Avocat au Barreau du Val d’Oise supdev L1

Art 1241 du Code Civil ; « Chacun est responsable du dommage qu’il a causé non
seulement par son fait, mais encore par sa négligence ou par son imprudence. »

1.2 La mise en œuvre de l’action

La responsabilité pénale est mise en jeu par l’action publique( Ministère public) en cas de
commission d’infraction ;il y a trois types d’infraction : contravention, délit et crime.

La victime peut se constituer partie civile devant une juridiction pénale.

La responsabilité civile quant à elle est mise en jeu par une action civile. Elle est exercée par
la victime du dommage devant une juridiction civile.

1.3 Les effets de l’action

La responsabilité pénale va donner lieu au prononcé d’une peine( amendes, emprisonnement,


peines complémentaires…). Cette peine a pour but de punir l’auteur de l’infraction.

Elle est par conséquent proportionnée à la gravité de la faute et ne concerne que l’auteur de
l’infraction.

En revanche la responsabilité civile aboutit à une réparation d’une dette envers la victime
mais n’est pas nécessairement à la charge de l’auteur (assurances…).

1.4 Des points de convergence ?

On assiste à un double mouvement, la responsabilité pénale a tendance à s’objectiviser et se


socialiser.

Sont ainsi apparues la responsabilité pénale pour autrui et la responsabilité pénale des
personnes morales.

D’autre part, la responsabilité civile tend à reculer du fait de la mise en place de régime
d’assurances directes comme en matière d’accident du travail ou de circulation routière.

Certains actes cumulent la responsabilité civile et pénale.

2 Les responsabilités civiles extra contractuelle et contractuelle

La responsabilité contractuelle sanctionne la mauvaise exécution ou la non-exécution d’un


contrat.

La responsabilité extracontractuelle est la catégorie ouverte ;elle est retenue en l’absence d’un
contrat et naît du dommage causé au tiers ; par conséquent, en cas de dommage, il importe de
vérifier si la réparation entre dans le cadre d’un contrat.

Comparaison des responsabilités contractuelle et extra contractuelle

Responsabilité contractuelle Responsabilité


extracontractuelle

Page 41 sur 53
Michèle PEREZ Avocat au Barreau du Val d’Oise supdev L1

Fondement Article 1231-1 du Code civil Article 1240 du Code Civil


« Le débiteur est condamné s’il y a « Tout fait quelconque de
lieu, au paiement de dommages et l’homme, qui cause un
intérêts, soit à raison de l’inexécution dommage à autrui, oblige
de l’obligation soit à raison du retard celui par la faute duquel il est
dans l’exécution, s’il ne justifie pas arrivé à le réparer »
que l’exécution a été empêchée par la
force majeure »

Fait générateur Inexécution ou mauvaise exécution Dommage causé à un tiers


d’un contrat
Personne Cocontractant Auteur du dommage et co-
poursuivie auteur
Dommages réparés Seuls les dommages prévus au contrat Tout dommage causé à un
tiers par manquement au
devoir de diligence
incombant à tous.
Preuve Celui qui réclame des dommages- En principe, la victime doit
intérêts doit établir l’existence du prouver la faute de l’auteur
contrat et le fait de l’inexécution ou présumé du dommage sauf
fait générateur pour la présomption de faute,
de responsabilité, ou de
responsabilité de plein droit
Clauses limitatives
de responsabilité Admises En principe non admises

Mise en œuvre Mise en demeure préalable Mise en demeure non exigée


Prescription 5 ans 5 ans
Causes Force majeure,( fait irrésistible, force majeure, fait d un tiers,
exonération imprévisible et extérieur) faute du faute de la victime
créancier, fait d’un tiers

Section2 la responsabilité pénale

1 L’infraction

« Action ou omission, imputable à son auteur, prévue ou punie par la loi d’une sanction
pénale »

1.1 Les éléments constitutifs de l’infraction

 L’élément légal :

Page 42 sur 53
Michèle PEREZ Avocat au Barreau du Val d’Oise supdev L1

Principe de légalité des peines : Nul ne peut être puni par un crime ou un délit
qui n’est pas prévu par la loi ou dont les éléments ne sont pas définis par la loi,
ou pour une contravention dont les éléments ne sont pas définis par le
règlement.
Ce principe est édicté pour la défense des libertés et le respect de la séparation
des pouvoirs.
Domaine d’application de la loi pénale dans le temps
On applique la loi pénale la plus douce. Les lois pénales moins sévè_- ères sont
donc rétroactives à condition que l’infraction ait été commise avant l’entrée en
vigueur de la loi nouvelle et que la condamnation n’ait pas donné lieu à une
condamnation passée en force de chose jugée( c’est-à-dire qu’elle est
définitive)
Domaine d’application de la loi pénale dans l’espace
La loi pénale française s’applique aux infractions commises sur le territoire
français.
 L’élément matériel
On distingue les infractions d’omission et de commission.
La tentative
Eléments constitutifs :
 un élément légal (la tentative est toujours punissable pour
un crime, elle est punissable pour un délit si un texte le
prévoit, elle n’est jamais punissable pour une
contravention)
 un élément matériel : commencement d’exécution et
absence de désistement volontaire
 élément moral : une intention coupable
 L’élément moral
Il faut la volonté de commettre une infraction soit par faute intentionnelle soit
par faute non intentionnelle telle que l’imprudence, sot par faute
contraventionnelle commise par simple violation d’une loi ou d’un règlement.

2 Les participants à l’infraction

2 .1 Les auteurs

Toutes les personnes physiques peuvent être sanctionnées pénalement.

Un chef d’entreprise peut s’exonérer en cas de délégation de pouvoir à un salarié ;

Les personnes morales sauf l’état peuvent être sanctionnées pénalement depuis 2005 en cas
d’agissements de leurs organes ou représentants s’ils agissent pour le compte de cette
personne morale.

2.2 Les complices

Page 43 sur 53
Michèle PEREZ Avocat au Barreau du Val d’Oise supdev L1

« est complice d’un crime ou d’un délit la personne qui sciemment , par aide ou assistance, en
a facilité la préparation ou la consommation. »

« est également complice, la personne qui par don ,promesse, menace, ordre, abus
d’autorité,ou de pouvoir aura provoqué une infraction ou donné des instructions pour la
commettre. »

Il faut 3 conditions :

- Un fait principal punissable


- Un acte matériel de complicité :
o Provocation circonstanciée
o Simple provocation
o Fourniture d’instructions
o Aide ou assistance donnée lors de la préparation
- L’élément intentionnel

3 La peine

3.1 Notion

Selon le code pénal, la peine a pour fonctions de sanctionner l’auteur de l’infraction, de


favoriser son amendement, son insertion ou sa réinsertion.

3.2 Les principes directeurs


- Le principe de légalité implique que la loi détermine les infractions et les sanctions
dans le respect des normes supérieures :
o La Constitution
o La Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés
fondamentales
o Le Pacte international relatif aux droits civils et politiques
- Les peines doivent être impersonnelles, générales, abstraites et précises.
- Le principe de non rétroactivité des peines encourues(Une personne ne peut être
punie qu’en application d’une loi publiée avant la commission de l’infraction)
- Le principe d’égalité des citoyens devant les peines encourues (Les peines
s’appliquent à tous)
- Le principe de proportionnalité dans la détermination des peines
- Le principe de la dignité humaine dans l’exécution de la peine
- La règle non bis in idem(pas de double peine)
- Le principe de subjectivité ( peine personnelle à l’auteur ou son complice et
individualisée)

3.3 La nature des peines

Peines applicables aux personnes physiques

Page 44 sur 53
Michèle PEREZ Avocat au Barreau du Val d’Oise supdev L1

Peines criminelles Peines correctionnelles Peines


contraventionnelles
Réclusion criminelle à Emprisonnement de 2 mois à Amendes de 1 à 5
perpétuité(droit commun) 10 ans classes
Réclusion criminelle d’au moins 10 Amendes à partir de 3750 Peines
ans euros complémentaires
Peines Jour amende
complémentaires(ex :affichage de la
décision)
Stage de citoyenneté
Travail d’intérêt général
Peines restrictives ou
suspensives de droit( Retrait
de permis)
Peines complémentaires

Peines applicables aux personnes morales

Peines criminelles ou correctionnelles Peines contraventionnelles


Amendes( le maximum pour une personne Amendes( le maximum pour une personne
physique X5) physique X5
Peines complémentaires (Dissolution) Peines complémentaires
Autres peines restrictives ou suspensives de
droit(confiscation)

3.4 La forme des peines

La peine peut prendre 3 formes :

- L’atteinte à la personne
- L’atteinte aux biens
- L’atteinte aux droits

Chapitre 8 La responsabilité extracontractuelle

Section 1 Les fondements de la responsabilité extracontractuelle

1 De la théorie de la faute à la théorie du risque

Page 45 sur 53
Michèle PEREZ Avocat au Barreau du Val d’Oise supdev L1

1.1 La théorie de la faute

Cette théorie est dite « objective ». La responsabilité de l’auteur d’un dommage repose sur la
faute commise par lui. C’est donc à la victime de prouver la faute de l’auteur afin d’obtenir
des réparations.

1.2 La théorie du risque

Une théorie objective faisant reposer la responsabilité sur le risque est apparue, l’idée est alors
que celui qui agit, doit assumer les suites de son action.

2 Le développement de la fonction de prévention

2.1 La prévention des risques

a)La théorie de la garantie

La théorie de la garantie repose sur l’idée suivante : s’il y a dommage corporel ou matériel, il
existe au profite de la victime une garantie objective. C’est donc le type de dommage survenu
qui est pris en compte. La responsabilité est sans faute.

La victime est garantie de deux types de dommage, les dommages corporels et les dommages
matériels.

Certaines réparations de dommage sont basées sur la faute, les dommages moraux et les
dommages économiques.

b) La solidarité

Depuis le XXème siècle la responsabilité collective s’est développée au travers de système


d’assurance. Le dommage est assuré, il est réparti sur la collectivité que représente l’ensemble
des assurés.

2.2 Le principe de précaution

Ce principe impose des décisions et des mesures de prévention et de protection lorsque des
incertitudes existent sur des risques ; il a pour but d’éviter la survenance de dommages
irréparables.

Ce principe est très présent dans le droit de l’environnement

Section 2 La mise en œuvre de la responsabilité extracontractuelle


Pour que la responsabilité extracontractuelle d’une personne soit mise en œuvre, trois
conditions doivent être réunies. Il faut un dommage, un fait générateur et un lien de cause à
effet entre l’un et l’autre.

1 Le dommage

Type de préjudice Matériel Un bien est détruit ou détérioré  incendie d’un entrepôt

Page 46 sur 53
Michèle PEREZ Avocat au Barreau du Val d’Oise supdev L1

Moral Dans cette situation, des droits extrapatrimoniaux sont


atteints un commerçant porte atteinte à l’honorabilité
d’un concurrent

Corporel Tel est le cas quand l’intégrité physique d’une personne


est atteinte

Qualités du Certain Un préjudice déjà subi et qui peut être prouvé est certain.
préjudice pour Cette certitude peut s’entendre aux conséquences futures
être indemnisé du préjudice.  quand un accident entraine l’incapacité
de travail de la victime

Déterminé Il s’agit ici d’évaluer, de chiffrer le préjudice subi. Ceci


suppose, éventuellement le recours à des experts. Il faut
aussi tenir compte de tous les éléments constitutifs du
préjudice

Actuel Dans certain cas on peut chiffrer un préjudice futur, il


convient alors de l’indemniser  une victime frappée
d’invalidité

Direct Il résulte en droite ligne du fait reproché au responsable

une personne brulée par l’explosion d’une machine

Porter L’intérêt lésé doit pouvoir être pris en considération par la


atteinte à un loi.
intérêt
légitime La vente d’un coupe faim interdit par les pouvoirs
publics, la personne ne pourra pas se plaindre en cas
d’accident

1.2 Le lien de causalité

Le lien de causalité a pour fonction de mettre en relation deux éléments constitutifs de la


responsabilité ; le fait générateur et le dommage.

La responsabilité civile suppose un lien de cause à effet direct entre le fait dommageable et le
préjudice.

La charge de la preuve du rapport de causalité incombe au demandeur.


Pour venir en aide aux victimes, la loi et la jurisprudence ont créé certaines présomptions de
causalité : accidents du travail…

Page 47 sur 53
Michèle PEREZ Avocat au Barreau du Val d’Oise supdev L1

Causes d’exonération

Lorsqu’il y a une faute et que le fait dommageable est établi, le responsable en puissance peut
s’exonérer de sa responsabilité en déniant le lien de causalité.
Pour cela il doit démontrer que le dommage est dû à une cause étrangère qui ne lui est pas
imputable.

Les causes étrangères :


- La force majeure, événement imprévisible, irrésistible et extérieur à l’activité du débiteur
-Le fait d’un tiers
-Le fait de la victime, s’il présente les caractères de la force majeure, exonère totalement
l’apparent responsable.
En cas de dommage résultant concurremment d’une faute de l’auteur du dommage et d’une
faute de la victime, il y a partage de responsabilité.

3. Les régimes particuliers

faitfait
fait des d'autrui
personnel
choses

2.1 La responsabilité du fait personnel

a) Le fait générateur : La faute

Le fait personnel n’engage la responsabilité de son auteur que lorsque qu’il a commis une
faute et que la victime en rapporte la preuve.

Cette responsabilité est prévue par les articles 1240 et 1241 du code civil :

- Le premier établit un principe général de responsabilité


- Le second montre l’étendue de cette responsabilité

Page 48 sur 53
Michèle PEREZ Avocat au Barreau du Val d’Oise supdev L1

La faute, le fondement de la responsabilité du fait personnel, est constituée par la réunion de :

- Un élément matériel : Un fait matériel dommageable


- Un élément d’illicéité : Un fait illicite
- Un élément subjectif de la faute : Le fait illicite est imputable à son auteur

2.2 La responsabilité du fait d’autrui : article 1242 du Code Civil

Elle s’applique lorsqu’une personne cause un dommage à autrui mais c’est une autre personne
qui doit en répondre.

a) La responsabilité des maîtres ou commettants du fait de leurs domestiques ou préposés

Les maîtres ou les commettants sont responsables du dommage causé par leurs
domestiques et préposés dans les fonctions auxquelles ils les ont employés.

Elle vise essentiellement les employeurs.

Il y a une présomption irréfragable de responsabilité.( impossible de s’exonérer)

Les employeurs, responsables pour autrui n’ont pas la possibilité légale de prouver
qu’ils n’ont pas pu empêcher le fait dommageable.

Les conditions :
-L’existence d’un lien de préposition : L’idée de maîtrise : le commettant conserve la
maîtrise des opérations et des machines, il fixe les objectifs et les moyens.

- une faute commise par un préposé

- La faute doit être en rapport avec les fonctions du préposé

Trois effets peuvent être distingués :


-Art 1242 al. 5 établit une présomption de responsabilité : Le commettant est
automatiquement responsable, la victime n’a pas à prouver la faute du commettant.

-La présomption est irréfragable ; Ne peut pas tomber devant la preuve contraire. Le
commettant ne peut pas s’exonérer en démontrant qu’il n’a pas commis lui-même la
faute.

-Le commettant a un recours contre le préposé : Cette situation se rencontre lorsque le


commettant a été condamné à indemniser la victime d’une faute du préposé, sans avoir
lui-même commis une faute. Le préposé ne peut être poursuivi, s’il n’a pas excédé les
limites.

Page 49 sur 53
Michèle PEREZ Avocat au Barreau du Val d’Oise supdev L1

- La victime a la possibilité d’exercer diverses actions : Elle peut agir contre le


préposé seul ou contre les deux en même temps. Ils seront alors déclarés responsables
in solidum. Le préposé doit avoir excédé les limites de la mission pour être poursuivi.

b) La responsabilité des artisans du fait de leurs apprentis

Les artisans sont responsables « du dommage causé par leurs [ …] apprentis pendant
le temps qu’ils sont sous leur surveillance . »

Analyses jurisprudentielles :
-Le contrat qui lie l’artisan et l’apprenti : Contrat d’apprentissage. La situation de
l’artisan n’a pas été assimilée à celle du commettant en matière de responsabilité du
fait d’autrui. La responsabilité de l’artisan n’est pas subordonnée à l’existence d’un
contrat régulier d’apprentissage.
-L’âge de l’apprenti : mineur ou non
-La qualité de l’artisan : Inscription à la chambre des métiers non nécessaire.
-Le logement de l’apprenti chez l’artisan : S’il loge, la présomption est continue, sinon
la présomption couvre le temps de surveillance.

Cette présomption est rapprochée à celle du père et de la mère ARTICLE 1242al.7


Ce rapprochement à deux conséquences ;
La responsabilité de l’apprenti subsiste ;
La responsabilité des artisans du fait de leurs apprentis relève du même texte que celle
des père et mère.
Seuls la force majeure ou le fait de la victime peuvent exonérer l’artisan de la
responsabilité de plein droit du fait de l’apprenti.

2.3 La responsabilité du fait des choses


On est responsable des choses que l’on a sous sa garde
Article 1242 al 1code civil
a) Les conditions
3 conditions doivent être réunies
- La présence d’une chose : Biens immobiliers ou mobiliers. Certains biens sont exclus
car ils ont un régime particulier : Les animaux et les bâtiments.
- Un fait de la chose : Il faut que la chose intervienne dans le dommage. La
responsabilité du gardien est reconnue lorsque le dommage résulte du fait de la chose.
- La garde de la chose : Arrêt Franck : la garde implique la maîtrise de la chose par :
L’usage, le contrôle, la direction.

b) Les causes d’exonération


La responsabilité du gardien est une responsabilité de plein droit et implique une
présomption de faute et de causalité.

Page 50 sur 53
Michèle PEREZ Avocat au Barreau du Val d’Oise supdev L1

Seule la démonstration de la cause étrangère est de nature à exonérer le


responsable
Le gardien peut s’exonérer en invoquant :
 un cas de force majeure,
 un cas fortuit ou
 une cause étrangère : le fait d’un tiers et la faute de la victime.

Celui qui accepte les risques à l’utilisation d’une chose, ne peut pas demander au
gardien réparation si un dommage s’est produit.

2.4 Les troubles anormaux de voisinage


Fait générateur : trouble anormal de voisinage qui appelle réparation en dehors de
toute faute
Preuve : dommage anormal subi par la victime

2.5 La responsabilité du producteur


Une loi du 19/05/1998 instaure un régime de responsabilité du fait des produits
défectueux : article 1245-1 du Code Civil

a) Le domaine
Le producteur est responsable du dommage causé par un défaut de son produit.

Le produit : tout bien mobilier même incorporé dans un immeuble.


Pour que ce produit mette en cause la responsabilité du producteur il doit
présenter deux caractères :
 Il est défectueux ( n’offre pas la sécurité à laquelle on peut
légitimement s’attendre)
 il est mis en circulation (le producteur s’en est dessaisi volontairement)

Les responsables : Les producteurs mais aussi les fournisseurs.

b) Le régime
La mise en œuvre de la responsabilité du fait des produits défectueux suppose
que la victime apporte la preuve d’un dommage, d’un défaut de produit et d’un
lien de causalité.

Le producteur peut s’exonérer de sa responsabilité s’il prouve l’existence


 d’un cas fortuit,
 de force majeure
 ou de la faute de la victime.

Page 51 sur 53
Michèle PEREZ Avocat au Barreau du Val d’Oise supdev L1

De même s’il prouve que le défaut n’existait pas au moment où le produit a


été mis en circulation, ou que l’état des connaissances au moment où il a mis le
produit en circulation ne permettait pas de déceler l’existence du défaut.

Ce régime de responsabilité présente au moins trois originalités :


- Elle établit de plein droit la responsabilité du producteur
- Elle supprime toute distinction entre responsabilités contractuelle et extracontractuelle
- Elle ne supprime pas le droit antérieur applicable. La victime a donc une option. Elle
peut mettre en œuvre la loi de 1998 ou le droit commun de la responsabilité
contractuelle.

L’action en responsabilité est encadrée par deux délais :


Un délai de forclusion : Après dix ans à compter de la mise en circulation du produit
et sauf faute du producteur, toute action en responsabilité est éteinte.
Un délai de prescription : L’action en réparation se prescrit dans un délai de 3 ans a
partir de la date à laquelle le demandeur a eu ou aurait dû avoir connaissance du
dommage, du défaut et de l’identité du producteur.

Chapitre 9 Les spécificités de la réparation du préjudice


environnemental
Le préjudice environnemental est une atteinte non négligeable aux éléments ou fonctions des
écosystèmes ou aux bénéfices collectifs tirés par l’homme de l’environnement.

Les personnes ayant qualité à agir :

- Toute personne ayant qualité et intérêt à agir dont l’Etat, l’Agence Française pour la
biodiversité ( AFB), les collectivité territoriales et leurs groupements, les
établissements publics, les associations agréées ou créées depuis au moins 5 ans et qui
ont pour objet la protection de la nature ou la défense de l’environnement.

Prescription : 10 ans à dater de la connaissance de la manifestation du préjudice

Réparation : en priorité en nature sinon dommages et intérêts

Evaluation du préjudice : expertise fréquente ; frais exposés pour prévenir la réalisation d’un
dommage, son aggravation ou réduire les conséquences.

Page 52 sur 53
Michèle PEREZ Avocat au Barreau du Val d’Oise supdev L1

Page 53 sur 53

Vous aimerez peut-être aussi