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B.

La capacité

La capacité est l’aptitude d’une personne à être titulaire de droits et à les


exercer. En principe, toute personne physique peut contracter sauf en cas
d’incapacité prévue par la loi.

Article 1145 du code civil


Modifié par LOI n°2018-287 du 20 avril 2018 - art. 6
Toute personne physique peut contracter sauf en cas d'incapacité prévue par la loi.
La capacité des personnes morales est limitée par les règles applicables à chacune d'entre
elles.
NOTA : 
Conformément aux dispositions du I de l'article 16 de la loi n° 2018-287 du 20 avril 2018, les
dispositions de l'article 1145 dans leur rédaction résultant de ladite loi sont applicables aux
actes juridiques conclus ou établis à compter de son entrée en vigueur.

Article 414-1 du code civil


Créé par Loi n°2007-308 du 5 mars 2007 - art. 7 JORF 7 mars 2007 en vigueur le 1er janvier
2009
1
Pour faire un acte valable, il faut être sain d'esprit. C'est à ceux qui agissent en nullité pour
cette cause de prouver l'existence d'un trouble mental au moment de l'acte.

Sont incapables de contracter :


- les mineurs non émancipés
- les majeurs protégés (tutelle, curatelle, sauvegarde de justice)
Selon l’article 435 du code civil, la personne placée sous sauvegarde de justice
conserve l'exercice de ses droits. Toutefois, elle ne peut, à peine de nullité,
faire un acte pour lequel un mandataire spécial a été désigné. En cas de contrat
déséquilibré, la personne placée sous sauvegarde de justice pourra en obtenir
la rescision (forme d’annulation) pour lésion du contrat.

La personne sous curatelle peut accomplir seule les actes les moins importants
doit être assistée de son curateur pour les actes graves comme la vente d’un
bien immobilier.
La personne sous tutelle doit être représentée par son tuteur pour tous les
actes de la vie civile, elle ne peut faire seule que les actes de la vie courante
comme acheter son pain. Quant aux autres actes réalisés par la personne sous
tutelle, ils sont considérés comme nuls de plein droit.

Auteur : Sébastien JAMBORT


Article 1146 du code civil
Modifié par Ordonnance n°2016-131 du 10 février 2016 - art. 2
Sont incapables de contracter, dans la mesure définie par la loi :
1° Les mineurs non émancipés ;
2° Les majeurs protégés au sens de l'article 425.

Article 425 du code civil

Toute personne dans l'impossibilité de pourvoir seule à ses intérêts en raison d'une
altération, médicalement constatée, soit de ses facultés mentales, soit de ses facultés
corporelles de nature à empêcher l'expression de sa volonté peut bénéficier d'une mesure
de protection juridique prévue au présent chapitre.

S'il n'en est disposé autrement, la mesure est destinée à la protection tant de la personne
que des intérêts patrimoniaux de celle-ci. Elle peut toutefois être limitée expressément à
l'une de ces deux missions.

1. Distinction entre l’incapacité de jouissance et l’incapacité d’exercice


2
a. incapacité de jouissance : L’incapacité de jouissance rend impossible la
conclusion de certains actes par une personne même par l’intermédiaire d’un
représentant.
Ex : le mineur ne peut pas consentir une donation et son représentant légal ne le peut pas
non plus1.

Article L. 121-2 du code de commerce


Modifié par LOI n°2010-658 du 15 juin 2010 - art. 2

Le mineur émancipé peut être commerçant sur autorisation du juge des tutelles au moment
de la décision d'émancipation et du président du tribunal de grande instance s'il formule
cette demande après avoir été émancipé.

Article 909 du code civil

Les membres des professions médicales et de la pharmacie, ainsi que les auxiliaires
médicaux qui ont prodigué des soins à une personne pendant la maladie dont elle meurt ne
peuvent profiter des dispositions entre vifs ou testamentaires qu'elle aurait faites en leur
faveur pendant le cours de celle-ci.

1
Exemple donné par L. Tranchant, V. Egea, op. cit., p. 41

Auteur : Sébastien JAMBORT


b. L’incapacité d’exercice : est celle qui ne permet pas à une personne
d’accomplir seule un acte mais elle peut être représentée. Ainsi, le mineur non
émancipé est représenté par ses parents.

2. Les sanctions

a. La nullité relative
L’acte accompli par une personne incapable est nul, de nullité relative.

Article 1147 du code civil


Modifié par Ordonnance n°2016-131 du 10 février 2016 - art. 2
L'incapacité de contracter est une cause de nullité relative.

Si la nullité de l’acte est prononcée par le juge, les parties devront procéder à
des restitutions réciproques.

b. Les limites

Article 1148 du code civil


Modifié par Ordonnance n°2016-131 du 10 février 2016 - art. 2
Toute personne incapable de contracter peut néanmoins accomplir seule les actes courants
autorisés par la loi ou l'usage, pourvu qu'ils soient conclus à des conditions normales. 3

Article 1149 du code civil


Modifié par Ordonnance n°2016-131 du 10 février 2016 - art. 2
Les actes courants accomplis par le mineur peuvent être annulés pour simple lésion.
Toutefois, la nullité n'est pas encourue lorsque la lésion résulte d'un événement
imprévisible.
La simple déclaration de majorité faite par le mineur ne fait pas obstacle à l'annulation.
Le mineur ne peut se soustraire aux engagements qu'il a pris dans l'exercice de sa
profession.
Article 1150 du code civil
Modifié par Ordonnance n°2016-131 du 10 février 2016 - art. 2
Les actes accomplis par les majeurs protégés sont régis par les articles 435,465 et 494-9 sans
préjudice des articles 1148,1151 et 1352-4.
Article 1151 du code civil
Modifié par Ordonnance n°2016-131 du 10 février 2016 - art. 2
Le contractant capable peut faire obstacle à l'action en nullité engagée contre lui en
établissant que l'acte était utile à la personne protégée et exempt de lésion ou qu'il a profité
à celle-ci.

Auteur : Sébastien JAMBORT


Il peut aussi opposer à l'action en nullité la confirmation de l'acte par son cocontractant
devenu ou redevenu capable.
Article 1152 du code civil
Modifié par Ordonnance n°2016-131 du 10 février 2016 - art. 2
La prescription de l'action court :
1° A l'égard des actes faits par un mineur, du jour de la majorité ou de l'émancipation ;
2° A l'égard des actes faits par un majeur protégé, du jour où il en a eu connaissance alors
qu'il était en situation de les refaire valablement ;
3° A l'égard des héritiers de la personne en tutelle ou en curatelle ou de la personne faisant
l'objet d'une habilitation familiale, du jour du décès si elle n'a commencé à courir
auparavant.

Auteur : Sébastien JAMBORT

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