Vous êtes sur la page 1sur 4

§ 4 : Les sanctions

Les sanctions sont de deux sortes :


- La nullité (A)
- La caducité (B)

A. La nullité
Il existe deux types de nullité comme sanction, la nullité relative et la nullité
absolue.

1. Définitions de la nullité absolue et de la nullité relative

Article 1179 du code civil


Modifié par Ordonnance n°2016-131 du 10 février 2016 - art. 2
La nullité est absolue lorsque la règle violée a pour objet la sauvegarde de l'intérêt général.
Elle est relative lorsque la règle violée a pour seul objet la sauvegarde d'un intérêt privé.

a) Les cas de nullité absolue sont :


- l’incapacité de jouissance
- le contenu irréalisable ou illicite
- le défaut de contenu
- l’absence d’une condition de forme d’un contrat solennel 1
(contrat de vente d’un fonds de commerce, hypothèque)

b) Les cas de nullité relative sont :


- les vices du consentement
- l’incapacité d’exercice
- la lésion

c) Les intérêts de la distinction

Les personnes pouvant agir en nullité ne sont pas les mêmes selon qu’il s’agit d’une
nullité absolue ou d’une nullité relative. La nullité absolue ne peut être couverte par la
confirmation du contrat alors que la nullité relative peut être couverte par la
confirmation. La confirmation est définie à l’article 1182 du code civil.

Article 1180 du code civil


Modifié par Ordonnance n°2016-131 du 10 février 2016 - art. 2
La nullité absolue peut être demandée par toute personne justifiant d'un intérêt, ainsi
que par le ministère public.
Elle ne peut être couverte par la confirmation du contrat.

Auteur : Sébastien JAMBORT


Article 1181 du code civil
Modifié par Ordonnance n°2016-131 du 10 février 2016 - art. 2
La nullité relative ne peut être demandée que par la partie que la loi entend protéger.
Elle peut être couverte par la confirmation.
Si l'action en nullité relative a plusieurs titulaires, la renonciation de l'un n'empêche
pas les autres d'agir.

Article 1182 Modifié par Ordonnance n°2016-131 du 10 février 2016 - art. 2


La confirmation est l'acte par lequel celui qui pourrait se prévaloir de la nullité y
renonce. Cet acte mentionne l'objet de l'obligation et le vice affectant le contrat.
La confirmation ne peut intervenir qu'après la conclusion du contrat.
L'exécution volontaire du contrat, en connaissance de la cause de nullité, vaut
confirmation. En cas de violence, la confirmation ne peut intervenir qu'après que la
violence a cessé.
La confirmation emporte renonciation aux moyens et exceptions qui pouvaient être
opposés, sans préjudice néanmoins des droits des tiers.

2
d) La prescription de 5 ans pour les deux types de nullité

Le délai pour agir en nullité est de 5 ans qu’il s’agisse d’une nullité relative ou
d’une nullité absolue. Le point de départ du délai de prescription de cinq ans
est en principe le jour de la conclusion du contrat. Pour les vices du
consentement, le point de départ est différent comme l’indique l’article 1144
du code civil :

Article 1144 du code civil


Modifié par Ordonnance n°2016-131 du 10 février 2016 - art. 2
Le délai de l'action en nullité ne court, en cas d'erreur ou de dol, que du jour où ils ont été
découverts et, en cas de violence, que du jour où elle a cessé.

Auteur : Sébastien JAMBORT


2. Effets de la nullité

a) La portée de la nullité
Article 1184 du code civil
Modifié par Ordonnance n°2016-131 du 10 février 2016 - art. 2
Lorsque la cause de nullité n'affecte qu'une ou plusieurs clauses du contrat, elle n'emporte
nullité de l'acte tout entier que si cette ou ces clauses ont constitué un élément déterminant
de l'engagement des parties ou de l'une d'elles.
Le contrat est maintenu lorsque la loi répute la clause non écrite, ou lorsque les fins de la
règle méconnue exigent son maintien.

L’article 1184 du code civil choisit la nullité partielle du contrat plutôt


que l’anéantissement de tout le contrat. En principe, seule la clause illicite est
annulée et le contrat est sauvegardé. La nullité partielle n’est possible que si la
ou les clauses illicites n’ont pas constitué un élément déterminant de
l’engagement des parties ou de l’une d’elles.

Si la clause constitue un élément déterminant du contrat, l’acte tout


entier est annulé.
3
b) L’anéantissement de l’acte

L’acte est anéanti aussi bien pour l’avenir que pour le passé. Il disparaît
rétroactivement : chacune des parties récupère ses prestations. Tout se passe
comme si le contrat n’avait jamais existé.
Si un contrat de vente est annulé : le vendeur récupère le bien ou la chose et
l’acheteur le prix.

Article 1352 du code civil

La restitution d'une chose autre que d'une somme d'argent a lieu en nature ou, lorsque cela
est impossible, en valeur, estimée au jour de la restitution.

Article 1352-2 du code civil


Celui qui l'ayant reçue de bonne foi a vendu la chose ne doit restituer que le prix de la vente.
S'il l'a reçue de mauvaise foi, il en doit la valeur au jour de la restitution lorsqu'elle est
supérieure au prix.

Auteur : Sébastien JAMBORT


B. La caducité

Contrairement à la nullité, la caducité suppose qu’un contrat a été


valablement formé. La caducité résulte du fait que l'un des éléments essentiels
du contrat disparaît. La caducité met fin au contrat.

Article 1186 du code civil


Modifié par Ordonnance n°2016-131 du 10 février 2016 - art. 2
Un contrat valablement formé devient caduc si l'un de ses éléments essentiels
disparaît.
Lorsque l'exécution de plusieurs contrats est nécessaire à la réalisation d'une même
opération et que l'un d'eux disparaît, sont caducs les contrats dont l'exécution est
rendue impossible par cette disparition et ceux pour lesquels l'exécution du contrat
disparu était une condition déterminante du consentement d'une partie.
La caducité n'intervient toutefois que si le contractant contre lequel elle est invoquée
connaissait l'existence de l'opération d'ensemble lorsqu'il a donné son consentement.

Article 1187 Modifié par Ordonnance n°2016-131 du 10 février 2016 - art. 2


La caducité met fin au contrat.
Elle peut donner lieu à restitution dans les conditions prévues aux articles 1352 à 4
1352-9.

Exemple de caducité de contrat :


- « La nullité du contrat de vente peut entraîner la caducité du prêt destiné
à en financer le prix
- Une donation faite en faveur du mariage est caduque si le mariage ne
s’ensuit pas.  »1

1
Exemples tirés de l’ouvrage suivant : F. Terré, P. Simler, Y. Lequette, Droit civil, Les obligations, Précis
Dalloz, 8e éd., n° 82, p. 96.

Auteur : Sébastien JAMBORT

Vous aimerez peut-être aussi