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Section II : Droits personnels

Chapitre 2 : La responsabilité civile contractuelle

III. L’exécution du contrat - Les effets du contrat


a. La force obligatoire
b. L’effet relatif
c. L’inexécution du contrat et responsabilité contractuelle
IV. L’extinction du contrat
a. La force obligatoire du contrat entre les parties

Le contrat a force obligatoire

=> il s’impose :

- aux parties qui doivent respecter leurs engagements et ne peuvent les modifier que d’un
commun accord
- au juge qui doit respecter la volonté des parties et faire appliquer le contrat
- à la loi : la loi nouvelle (sauf d’ordre public) ne s’applique pas au contrat

Article 1195 Cciv: « L’imprévision est un changement de circonstances imprévisible au moment de la


conclusion du contrat qui rend l’exécution particulièrement onéreuse pour une partie »

 Avant la réforme, l’imprévision était totalement exclue (arrêt Canal de Craponne, Cass.civ. 6
mars 1876)

Une réponse en 3 étapes :

1) La renégociation entre les parties sans suspension de l’exécution du contrat


2) En cas d’échec ou de refus, les parties peuvent décider d’un commun accord : - La résolution
ou la résiliation du contrat - De saisir conjointement le juge pour qu’il adapte le contrat
3) À défaut d’accord dans un délai raisonnable, une partie peut saisir unilatéralement le juge qui
pourra réviser/adapter le contrat

ATTENTION : Les parties peuvent parfaitement exclure l’imprévision de leur contrat. Il s’agit de
dispositions supplétives
b. L’effet du contrat sur les tiers
- L’effet relatif
 Le contrat n’engendre pas de conséquences juridiques pour les tiers (Article 1199
Cciv) :
 ni positivement :
« le contrat ne crée d’obligations qu’entre les parties »
 ni négativement
« les tiers ne peuvent ni demander l’exécution du contrat ni se voir contraints
de l’exécuter ».
 Toutefois, il existe des exceptions pour le bénéficiaire d’une stipulation pour autrui ou
certaines actions des créanciers de l’une des parties au contrat.

- L’opposabilité

Cependant, le contrat est opposable aux tiers (Article 1200 Cciv)

 « les tiers doivent respecter la situation juridique crée par le contrat »  opposabilité
du contrat au tiers
 « ils peuvent s’en prévaloir notamment pour apporter la preuve d’un fait » 
opposabilité du contrat par le tiers

Rem : Cette opposabilité suppose parfois la réalisation de certaines formalités


(ex: cession d’un bien immobilier inscrire au registre des hypothèques)

c. L’inexécution du contrat et responsabilité contractuelle

Que faire en cas d’inexécution du contrat ?

1. exception d’inexécution : un moyen de pression !


2. exécution forcée du contrat
3. demande de dommages et intérêts : la responsabilité contractuelle

1. Exception d’inexécution : un moyen de pression !

Une partie peut refuser d’exécuter sa propre obligation ( alors même qu’elle est déjà exigible) tant
que l’autre partie n’exécute pas la sienne !

Conditions :

- contrat synallagmatique : des obligations réciproques et interdépendante


- exécution simultanée des obligations des 2 parties prévue au contrat
- l’inexécution initialement reprochée doit être suffisamment grave
2. Exécution forcée du contrat en nature
- Il s’agit de demander au juge d’ordonner l’exécution de la prestation telle qu’elle avait été
prévu au contrat.
- Cependant, cette exécution en nature ne pourra être obtenue dans certains cas du fait d’une
impossibilité
 matérielle (ex: destruction de l’objet du contrat, divulgation dans un accord de
confidentialité)
 juridique ( ex: impossibilité de payer d’une personne en liquidation judiciaire)
 morale ( ex: l’exécution porterait atteinte à une liberté individuelle)

=> Dans tous ces cas on aura recours à une exécution par équivalent (dommages et
intérêts)

3. Exécution forcée du contrat en compensation


- En cas d’inexécution, la partie lésée peut toujours demander une réparation pécuniaire en
agissant en responsabilité contractuelle. Elle devra démontrer l’existence :
 d’une inexécution contractuelle (fait générateur)
 d’un préjudice subi ( n’est réparable que le préjudice prévisible au moment de la
conclusion du contrat)
 d’un lien de causalité

IV. L’extinction du contrat

Le contrat peut s’éteindre (cesser de produire ces effets pour plusieurs raisons) : -

- l’exécution ou l’arrivée du terme extinctif


- la résolution ou résiliation judiciaire pour inexécution grave d’une obligation essentielle
 La résolution : anéantissement rétroactif du contrat. Elle s’applique au contrat à
exécution instantanée
 La résiliation : anéantissement pour l’avenir du contrat. Elle s’applique au contrat à
exécution successive ex : contrat de location. Pour tous les mois où le loyer a été payé
le contrat reste valide, le contrat cesse d’exister à compter du mois où la résiliation
pour défaut de paiement est ordonnée par le juge La résolution ou la résiliation pour
inexécution peuvent également être prévue au contrat de telle sorte que les parties
n’auront pas besoin de la demander au juge.
- la force majeure : événement imprévisible lors de la conclusion du contrat, irrésistible lors de
son exécution et extérieur (ex: guerre, émeute, maladie…) => le contrat est résolu de plein
droit.

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