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DEVOIR EN DROIT ADMINISTRATIF ET CIVIL

Sujet : l’exécution du contrat administratif

TRAITE

I - Introduction
L’exécution des contrats administratifs est un élément essentiel de la gestion publique dans de
nombreux pays. Les contrats administratifs sont des accords juridiques conclure entre une
entité publique et un tiers, tels que des entreprises privés, des organisations à but non lucratif
ou d’autre administrations publique. Ces contrats couvrent une large gamme de domaine, tels
que les marchés publics, les concessions, les partenariats publics-privés et les contrats de
services. L’exécution des contrats administratifs comprend toutes les étapes qui suivent la
conclusion du contrat, depuis sa mise en œuvre jusqu’à sa résiliation ou sa clôture. Cette
phase est cruciale pour assurer la réalisation des objectent fixés par le contrat et pour garantir
le respect des droits et des obligations de chaque partie. Elle est un processus crucial dans la
gestion publique visa à assurer la réalisation des objectifs fixés par le contrat et à garantir le
respect des droits et des obligations de chaque partie. Elle implique des responsabilités
spécifiques pour des administrations publiques et les cocontractants, il peut être soumis à des
règles et des règlementations spécifiques propres à la sphère publique. La complexité de
l’exécution des contrats administratifs nécessite une attention particulière et la mise en place
de mécanismes adaptés pour faire face aux défis qui peuvent survenir.

II- Définition :
Le contrat administratif est un contrat conclu par une personne publique et répondant à un but
d’intérêt général. Cet accord de volonté est régi par le droit administratif et relève donc de la
compétence du juge administratif.

Sont les contrats administratifs, par exemple : les contrats de marché publics, le contrat de
délégation de service publics, le contrat de partenariat, les offres de concours, les emprunts
publics de l’Etat, etc.

Cependant, tous les contrats passés par l’administration ne sont pas systématiquement
administratifs. Les contrats administratifs sont identifiés, soit par la loi(1), soit grâce aux
critères dégagés par la jurisprudence(2)

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1) La loi : Règle de droit écrite, de portée générale et impersonnelle. Elle s’applique à tous sans exception et nul
n’est censé l’ignorer.
2) La Jurisprudence : Ensemble des décisions de justice. Elles appliquent, interprètent, précisent le sens des
textes de droit.

III- l’exécution du contrat administratif


Dans l’exécution du contrat administratif, l’administration dispose de la prérogative
exorbitante du droit commun, justifiées par l’intérêt général et plus spécialement par la
nécessité du fonctionnement du service public. Mais en contrepartie son cocontractant dispose
de quelques garanties, fondées sur le principe de l’équilibre financier du contrat.

1- Les prérogatives de l’administration :


 Les pouvoirs de de direction et de contrôle :

L’administration a la possibilité, de façon permanente, de contrôler, de vérifier et diriger les


opérations d’exécution du contrat. Elle peut même donner des ordres au cocontractant.

 Le pouvoir de modification unilatérale :

L’administration peut modifier unilatéralement les clauses du contrat en imposant à son


cocontractant des obligations nouvelles, différentes de celles initialement prévues dans le
contrat.

 Le pouvoir de résiliation unilatéral :

Pour les besoins du service public, l’administration peut résilier unilatéralement le contrat. Ce
droit, qui lui est ainsi reconnu, est admis en dehors même de toute stipulation contractuelle. Il
n’est pas fondé sur une faute commise par le contractant.

 Le pouvoir de sanction :

En cas de manquement à ses obligations ; le cocontractant peut se voir infliger par


l’administration des sanctions. Celles-ci peuvent être pécuniaires, coercitives ou résolutoires.

2- Les garanties de cocontractant :

Ces garanties sont le droit au paiement du prix et les droits à l’indemnité.

 Le droit au paiement du prix :

Le prix est soumis à deux principes : le principe de l’irrévocabilité et le principe du service


fait.

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 Le principe de l’irrévocabilité signifie que l’administration ne peut, en principe,
toucher au prix par modification unilatérale. Toutefois, le contrat peut prévoir lui-
même des clauses d’indexation ou de modification.
 Le principe du service fait signifie que le prix ne sera pas payé qu’après que le
contractant ait exécuté sa prestation. Toutefois, l’administration à la possibilité de faire
des paiements anticipé par le versement d’acomptes et d’avances au cocontractant.
 Les droits à l’indemnité :

Les droits dont bénéficier le contractant ont des causes variables. On peut en distinguer deux,
l’une générale consistant dans la responsabilité de d’administration (cas de la faute de
l’administration et de la sanction du juge) et l’autre propre marché des travaux publics. C’est
exemples des indemnités pour sujétions imprévues, des indemnités pour travaux
supplémentaires effectués spontanément par le contractant à condition que les travaux soient
indispensables.

3- L’influence des faits nouveaux dans l’exécution du contrat :

Pour rétablir l’équilibre, le juge a élaboré trois théories à savoir la théorie du fait de prince,
l’imprévision et la force majeure.

 Le fait de prince :

Il y a fait du prince lorsque l’autorité contractante prend des mesures qui ont pour
conséquence de rendre plus onéreuse l’exécution du contrat et en rompent ainsi l’équilibre
financier.

Pour que la théorie puisse jouer les trois conditions suivantes doivent être remplies :

 La mesure doit avoir été imprévisible au moment de la passation du contrat.


 La mesure dont se plaint le cocontractant doit émaner de l’autorité contractante.

Si elle émane d’une autorité autre que l’autorité contractante la théorie ne joue pas.

 La mesure doit être particulière au cocontractant. Ainsi, les mesures de portées


générale (lois et règlements) atteignant tous les citoyens et non le cocontractant seul,
ne donnent pas lieu à l’application de la théorie.

Mais la théorie peut jouer lorsque la mesure de portée générale affecte un élément essentiel de
contrat. Lorsque ces conditions sont remplies, le cocontractant doit être indemnisé
intégralement du préjudice subi.

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 L’imprévision :

Il y a l’imprévision lorsque des circonstances exceptionnelles, imprévisibles et étrangères à la


volonté des parties surviennent et rendent plus onéreuses l’exécution du contrat. Ces faits
nouveaux peuvent être d’ordre naturel ou d’ordre économique et politique : guerre, séisme
violent, blocages des prix…

La théorie ne joue qu’à trois conditions se rapportant aux faits perturbateurs :

 Les faits doivent avoir été imprévisible ;


 Les faits doivent être indépendants de la volonté des parties contractantes ;
 Les faits doivent avoir bouleversé l’économie du contrat.

L’imprévision emporte des effets limités : l’indemnité d’imprévision n’est pas intégrale. Elle
doit être demandée à l’autorité contractante, même si le bouleversement est imputable à une
autre autorité. En plus elle est juste destinée à permettre au cocontractant de rétablir
l’équilibre financier du contrat. Elle n’a pas pour objet de couvrir des déficits définitifs. Si le
déficit devient définitif la théorie d’imprévision ne joue plus. On tombe alors dans un cas de
force majeure et chaque partie contractante peut demander la résiliation du contrat.

 La force majeure

La force majeure est un évènement imprévisible au moment de la passation des marchés,


indépendant de la volonté des parties et qui rend impossible l’exécution du dit marché. Cette
définition contient les trois conditions d’application de la force majeure :

 L’évènement doit être imprévisible, c’est-à-dire qu’il ne pouvait raisonnablement être


envisagé par le cocontractant au moment de la conclusion du contrat ;
 L’évènement doit être indépendant de la volonté des parties ;
 L’évènement doit rendre absolument impossible l’exécution de la prestation.

La force majeure entraine trois effets principaux :

 Elle est une cause d’exonération de la responsabilité contractuelle ; les parties se


trouvent ainsi de ce fait libérées de leurs obligations et soustraire à l’application des
clauses pénales.
 Elle peut ouvrir droit pour ses conséquences dommageables à une indemnisation du
cocontractant.

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 Elle entraine la résiliation du contrat lorsque l’exécution de celui-ci est rendu
définitivement impossible, à moins que les stipulations contractuelles garantissent le
cocontractant contre le préjudice résultat de cette situation.
4- Les obligations du cocontractant :

Le cocontractant est obligé de déclarer ses sous-traitants que l’administration doit alors
agréer. L’administration paie alors directement les sous-traitants agrées.

Le cocontractant ne peut faire de cession de contrats sans l’autorisation de l’administration.


Mais l’administration ne peut refuser la cession sur le nouveau contractant proposée est tout
aussi capable que l’ancien…

5- Le droit du cocontractant :
 Le droit à une rémunération :

Il se traduit par le droit au règlement du prix ou de la redevance. Le conseil d’Etat a ainsi jugé
dans une décision du 29 septembre 2000, Société DEZELLUS METAL INDUSTRIE, au Rec.
CE, que « si le caractère définitif des prix stipulés à un marché s’oppose en principe à toute
modification ultérieure de ces prix par une des parties, ce principe ne fait pas obstacle à ce
que l’une des parties obtienne, en cas de résiliation du contrat pour un motif autre que la faute
du cocontractant de l’administration, le paiement des travaux qu’elle a réellement exécutés ».

 Le droit aux indemnités

L’indemnisation est due au cocontractant quand il y a une rupture de l’équilibre financier.


Cela peut provenir d’un fait intérieur à l’administration ; c’est le cas du fait du prince. Elle
peut également être due à des évènements extérieurs.

6- Le contentieux des contrats administratifs :

Le contentieux s’exprime par divers recours possibles devant le juge administratif : le référé
précontractuel, le contentieux contractuel et le recours pour excès de pouvoir.

 Le référé précontractuel :

Il est prévu par l’article L. 521-1 du code de justice administrative pour les marchés des
pouvoirs adjudicateurs et par les dispositions de l’article L. 521-2 du même code s’agissant
des marchés passés par les entités adjudicatrices. Le référé précontractuel sanctionne le
manquement aux obligations de publicité et de mise en concurrence par le pouvoir
adjudicateur dans le cadre de la passation d’un contrat public.

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 Le contentieux contractuel :

Le juge du plein contentieux ne pouvait être saisi que par les parties. Depuis l’arrêt Société
Tropic Travaux Signalisation du 16 juillet 2007, le contrat peut désormais être attaqué
directement par les concurrents évincés.

IV- Conclusion :
En conclusion, l’exécution des contrats administratifs revêt une importance cruciale dans la
gestion publique. Elle constitue l’étape essentielle qui suit la conclusion du contrat et vise à
assurer la réalisation des objectifs fixés, tout en respectant les droits et les obligations de
chaque partie. L’exécution des contrats administratifs présente des défis spécifiques en raison
de la nature particulière de la sphère publique. Les administrations publiques doivent faire
preuve de transparence, d’égalité de traitement et tenir compte des considérations d’intérêt
général. De plus, les contrats administratifs sont souvent soumis à des règlementations
spécifiques liées aux marchés publics, à la protection de l’environnement et à la responsabilité
financière. Pour relever ces défis, il est nécessaire de mettre en place des mécanismes de
suivi, de contrôle et de résolution des litiges efficaces. Ces mécanismes permettent de garantir
la qualité de l’exécution des prestations, et prévenir les retards et les problèmes, et d’assurer la
conformité aux clauses contractuelles.

Bibliographie et Références
1. Georges BELLIOZ, le contrat d’adhésion, Paris, librairie générale de droit et de
jurisprudence, 1973, 204 p…p. 10 ;
2. DEGNI-SEGUI (René), Droit administratif général ;
3. KOBO Pierre Claver, Droit administratif ;
4. TIEBLE Yves Didier, Droit administratif ;
5. S.M. Waddams, The law of Contracts (Canada law Book : Toronto, 1999)
6. Benoit Moore, Didier luelles, Droit des obligations, Montréal, Editions Thémis, 2018.

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La liste du membre du groupe
1) Joseph SAGNO
2) Saiba CONDE
3) Mohamed Karifa DOUNO
4) Fafarane OULARE
5) Amadou SAKO
6) Richard Victor KOVANA
7) Soumaila KABA

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