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Droit administratif : Séance 06

Intitulé du module :

DROIT ADMINISTRATIF

Année scolaire : 2018

1er Semestre

Cours dispensés par Dr Mouloud DIDANE

Séance n°06 :

Thèmes de la séance : Les contrats administratifs et modes de gestion


des services publics

 Les contrats administratifs


 Les différents modes de gestion des services publics

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Droit administratif : Séance 06

I -LES CONTRATS ADMINISTRATIFS

Distinction contrat administratif- contrat de l’administration du droit


privé

- A - Par détermination de la loi

La qualification législative et règlementaire

Certains contrats sont administratifs par détermination de la loi ou du règlement.


Des textes de loi qui leurs attribuent la compétence à la juridiction administrative
(juge administratif) pour connaitre leur contentieux c’est le cas des contrats sur :

• Marchés publics;

• La convention de délégation du service public;

• Contrat de vente d’un immeuble de l’Etat;

• Contrat portant occupation du domaine public de l’Etat.

- B - Les critères jurisprudentiels

En absence de texte, la jurisprudence qualifie un contrat administratif, suivant


trois critères :

1. L’une au moins des deux parties du contrat devant être en principe une
personne publique ;
2. L’organisation et/ou l’exécution du service publique ;
3. Existence d’une clause exorbitante.

Critère 1: Condition de participation d’une personne publique (critère


organique)

Un contrat ne peut être qualifié de contrat administratif que si l’une des parties
au moins au contrat est une personne publique, il faut alors vérifier que cette
condition est bien remplie

Un contrat conclu entre deux personnes publiques est présumé administratif.

Mais reste une présomption simple qui peut s’effacer compte tenu parfois de
l’objet du contrat qui fait naitre entre les deux parties que des rapports de droit
privé . Ce critère s’avère un critère insuffisant car il existe des contrats conclus
par l’administration mais qui ne sont pas administratifs, ils relèvent du droit
privé.

Exemple : contrat d’abonnement à l’électricité et le gaz passés entre la Sonelgaz


(Algérie)/la STEG (Tunisie) et les collectivités locales qui agissent simplement

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comme des usagers d’un service public d’où le critère de l’objet du contrat
s’avère important

Critère 2: Le contrat concerne l’exécution d’une mission service public


(critère objectif)

Il est nécessaire pour identifier la nature du contrat de cerner son objet qui doit
être une mission publique en vue de l’exécution ou l’organisation d’un service
public.

Critère 3: L’existence d’une clause exorbitante

Sont des règles qui confèrent à la personne publique une position de supériorité
par rapport au cocontractant. C’est une règle qui est impossible à faire l’objet
d’un contrat de droit privé parce qu’elle met en œuvre des prérogatives de la
puissance publique. Exemple : Le pouvoir de contrôle du cocontractant (Pouvoir
de modification unilatérale, résiliation unilatérale ..).

L’intérêt de la distinction

L’intérêt de la distinction entre les contrats de l’administration du droit commun


et les contrats administratifs réside dans les différences relatives :

- règles de fond qui leurs sont applicable car le régime juridique n’est pas
le même. Le contrat administratif est soumis à des règles spéciales du
droit administratif et les contrats de droit commun de l’administration sont
soumis aux règles de droit civil.

- la compétence contentieuse des contrats administratifs relèvent des


tribunaux administratifs tandis que les contrats de droit commun de
l’administration relèvent de la compétence judicaire.

 Lorsque la personne administrative contracte sous l’empire du droit privé


c’est toujours le juge administratif qui est compétent mais il sera amené à
appliquer les règles de droit privé.

En cas de difficulté dans l’identification de la personne contractante le juge


s’interroge sur la véritable qualification de l’organisme en cause.

Règles relatives à la formation du contrat administratif :

• Règle de la concurrence: liberté d’accès à la commande publique


(technique de l’appel d’offre)

• Règle de transparence: fournir aux entreprises une information


précontractuelle visant à prémunir des éventuelles discriminations et
transparence dans les procédures.

• Uniformité des clauses générales: égalité de traitement des candidats

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• Capacité de contracter : l’Etat souvent s’engage pour des services non


personnalisés. Les textes déterminent pour chaque personne morale les
autorités compétentes aptes à s’engager parce qu’elles jouissent de la
personnalité morale.

Types de contrats administratifs

 Marchés publics

 Conventions de délégation du service public

 Contrats d’occupation du domaine public (exploitation d’un buffet


dans une gare)

 Partenariat privé-public (nouveau procédé contractuel d’origine


britannique)

LE MARCHE PUBLIC

Il revête une importance économique et sociale très cruciale

Ce sont des contrats passés par une collectivité publique pour la réalisation de
travaux, de fournitures ou de services. Ils sont caractérisés par leur régime de
passation et de rédaction prévu par le code des marchés publics.

« Les marchés publics sont des contrats écrits au sens de la législation en


vigueur, passés à titre onéreux avec des opérateurs économiques, dans les
conditions prévues dans le présent décret, pour répondre à des besoins du
service contractant, en matière de travaux, de fournitures, de services et
d’études ». Art. 2
Décret présidentiel n°15-247 du 16 septembre 2015 portant
réglementation des marchés publics et des délégations de service public
(JO n°50 du 20.09.2015).

« Les dispositions du présent titre sont applicables exclusivement aux marchés


publics, objet des dépenses :
 de l’Etat ;
 des collectivités territoriales ;
 des établissements publics à caractère administratif ;
 des établissements publics soumis à la législation régissant les activités
commerciales, lorsque ceux-ci sont chargés de la réalisation d’une
opération financée, totalement ou partiellement, sur concours temporaire
ou définitif de l’Etat ou des collectivités territoriales ; Désignés ci-après par
« service contractant ». Art. 6.

CONVENTION DE DELEGATION DU SERVICE PUBLIC

« La personne morale de droit public responsable d’un service public, peut, sauf
disposition législative contraire, confier sa gestion à un délégataire.

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La rémunération du délégataire est assurée substantiellement par l’exploitation


du service public.
L’autorité délégante, agissant pour le compte de la personne morale de droit
public, confie la gestion du service public par convention.
A ce titre, l’autorité délégante peut confier au délégataire la réalisation
d’ouvrages ou l’acquisition de biens nécessaires au fonctionnement du service
public.
Les modalités d’application du présent titre sont précisées par décret exécutif ».
Art. 207.
Ex : le recours à des entreprises privées ou publiques en matière
d’assainissement (NETCOM/EXTRANET), de distribution de l’eau (SEAL/ADE)

L’élaboration du contrat administratif

Les procédures et règles d’élaboration des contrats administratifs sont plus ou


moins contraignantes que se soit pour le choix du cocontractant ou de la forme
du contrat. Cette originalité dépend essentiellement de la notion de « l’intérêt
général »

A/Procédures de passation (Choix du cocontractant)

En matière de marché public

« Les marchés publics sont passés selon la procédure d’appel d’offres, qui
constitue la règle générale, ou la procédure de gré à gré ». Art. 39

 Technique d’appel d’offre (Art. 40)

L’idée dominante depuis longtemps dans les passations des marchés public est le
lancement d’un avis d’appel d’offre qui repose sur la règle du choix systématique
du moins disant en termes de prix dans un souci de protection des ressources
publiques qui vient souvent au détriment de la qualité.

C’est à partir de l’examen d’ensemble : prix, qualité, délais, garanties proposées


et autres critères liés à l’offre que l’administration procède au choix du titulaire
du marché.

 Technique de gré à gré (Art. 41)

« Le gré à gré est la procédure d’attribution d’un marché à un partenaire


cocontractant sans appel formel à la concurrence. Le gré à gré peut revêtir la
forme d’un gré à gré simple ou la forme d’un gré à gré après consultation ; cette
consultation est organisée par tous moyens écrits appropriés.
La procédure du gré à gré simple est une règle de passation de contrat
exceptionnelle qui ne peut-être retenue que dans les cas énumérés à l’article 49
du présent décret ». Art. 41.

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Ce sont des contrats librement négociés qui peuvent directement passés entre
l’administration et le cocontractant sans procédure préalable de mise en
concurrence. Il s’agit de la négociation directe autorisée à l’administration qu’en
deça d’un montant inférieur à un seuil fixé par la loi

« Tout marché public dont le montant estimé des besoins du service contractant
est égal ou inférieur à douze millions de dinars (12.000.000 DA) pour les travaux
ou les fournitures, et six millions de dinars (6.000.000 DA) pour les études ou
services ne donne pas lieu, obligatoirement, à passation de marché public selon
le formalisme prévu dans le présent titre ». Art. 13.

B/Forme du contrat

Sauf texte exprès, il n’existe pas de formalisme particulier. Cependant, au-delà


d’un certain seuil fixé par la loi, le contrat doit revêtir une forme écrite qui est le
cas le plus général.

En matière de marché public

La forme écrite rédactionnelle du contrat sous forme d’un cahier de charges est
la plus reconnue (Art. 26). Il comprend notamment :

-les clauses administratives générales applicables aux marchés publics;

-des prescriptions techniques communes applicables aux marchés publics

-la détermination de son objet, sa durée, modalités de rémunération, conditions


contractuelles

Les cahiers des charges doivent être actualisés périodiquement

L’avenant constitue un document contractuel accessoire complémentaire au


marché conclu lorsqu’il a pour objet l’augmentation ou la diminution des
prestations et/ou la modification d’une ou plusieurs clauses contractuelles du
marché (Art. 136)

L’exécution et la fin d’un contrat administratif

Les règles d’exécution des contrats administratifs revêtent une certaine


spécificité par rapports aux principes contractuels fondamentaux du droit privé.

Ces spécificités découlent des prérogatives de l’administration qui régissent les


contrats administratifs même lorsqu’elles ne sont pas expressément prévus par
le contrat.

Droits et Obligations du cocontractant

Droits du cocontractant

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 Droit au paiement : Le paiement constitue un droit essentiel reconnu au


cocontractant par le paiement du prix du marché fixé dans le contrat. Il
doit être dans les délais et en cas de retard l’administration doit payer des
intérêts moratoires

 Droit à bénéficier d’un financement du marché : sous forme de


versement forfaitaire, versements d’avances sur prestations non fournies,
versement d’acomptes pour prestation fournies.

 Droit à une indemnisation : consiste au fait qu’au cours de l’exécution


d’un contrat surviennent des événements exceptionnels et imprévisibles
venant bouleverser l’économie du contrat, le cocontractant continue à
exécuter le contrat mais il a le droit d’une certaine compensation de la
part de l’administration pour les pertes subites notamment lorsque :

 Des décisions émanent de l’administration : Une modification unilatérale;


Une résiliation unilatérale; Une mesure engendrent des coûts
supplémentaires pour le cocontractant (Fait du prince), implique une
indemnisation intégrale.

 Des circonstances imprévisibles, irrésistibles et étrangères à la volonté


des parties dus à des aléas économiques bouleversent profondément
l’équilibre économique du contrat (imprévision) implique une
indemnisation partielle, car indépendante de la volonté des parties.

 Existence d’une force majeure rendant impossible la réalisation et


l’exécution qui libère les deux parties de leurs obligations (force
majeure)

NB: La théorie de l’imprévision constitue une originalité des contrats


administratifs car dans les contrats du droit privé il n’existe pas de compensation

Obligations du cocontractant

 Le respect du caractère intuitu personae : qui stipule que le


cocontractant doit tenir à l’exécution personnelle, la cession du contrat ne
peut être faite qu’avec acceptation de l’administration.

 Exécution correcte: Le cocontractant doit exécuter correctement le


contrat faute de dommage-intérêt pour retard ou préjudice évoqué.

Pouvoirs de l’administration contractante et leur portée

 Le pouvoir de direction et de contrôle :

• Donner des instructions au contractant sur les modalités d’exécution

• surveiller les travaux et adresser des injonctions

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• Imposer certaines opérations pour l’accomplissement du service (ordres de


service public) et emettre des réserves

 Pouvoir de sanction :

C’est un pouvoir qui découle du pouvoir précédent qui donne droit à la personne
publique de prise de sanctions de nature pécuniaire (pénalités ou retenues) ou
coercitive (substitution du cocontractant par un tiers) pour retard d’exécution
par exemple

 Pouvoir de modification unilatérale :

L’administration a le pouvoir de modification unilatérale des conditions


d’exécution du contrat à condition que l’intérêt général l’exige. Cependant, le
cocontractant a le droit d’une rémunération supplémentaire suite à cette
modification portant incidence financière aggravant la charge pesant sur le
cocontractant

 Pouvoir de résiliation unilatérale :

L’administration peut prononcer unilatéralement la résiliation d’un contrat


administratif sans même que le contrat le dispose. Cette résiliation survient soit :

• A titre de sanction

• Même en absence d’une faute du cocontractant et c’est pour des motifs


d’intérêt général.

Portée des pouvoirs exorbitants de l’administration

Question :

Qu’est ce qui justifie ces pouvoirs exorbitants de l’administration dans un contrat


administratif ?

Réponse:

C’est le fait que ces contrats répondent à l’intérêt final du service public qui est
censé intéresser une population considérée dans son ensemble Voire l’intérêt
général du citoyen. C’est la raison pour laquelle l’administration a le pouvoir et le
privilège de:

- Sanctionner sans recourir au juge, pour ne pas retarder l’intérêt général,

- si l’intérêt général l’exige, l’administration peut demander la modification


de la consistance des travaux ou des prestations,

- si l’intérêt général le justifie, l’administration peut résilier de manière


unilatérale le contrat moyennant une indemnité

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L’intérêt général aussi justifie le privilège tant lors de la formation du contrat


qu’au moment de son exécution

Le particularisme des contrats administratifs réside dans les pouvoirs exorbitants


de l’administration fondés sur la primauté de l’intérêt du service public ce qui
amène l’administration à écarter certains principes de base du droit civil des
contrats.

Responsabilité contractuelle et fin du contrat administratif

L’administration

Le champ d’application de la responsabilité contractuelle en droit administratif


est en pratique limité, du fait de l’ampleur des pouvoirs publics donnés à
l’administration qui rendent difficile la démonstration d’une faute permettant au
cocontractant d’engager la responsabilité de l’administration.

En effet, la responsabilité contractuelle ne peut être qu’une responsabilité pour


faute résultant d’un manquement à l’une des obligations du contrat
éventuellement d’un usage abusif des prérogatives dont dispose l’administration
dans l’exécution du contrat

Le cocontractant est tenu à continuer de faire ses obligations. Il peut seulement


saisir le juge administratif et en cas de faute très grave de l’administration, le
cocontractant peut demander de résilier le contrat au tort de l’administration.

Cocontractant

Le cocontractant peut commettre toutes sortes de fautes: telles qu’un retard


dans l’exécution du contrat, la négligence, malfaçon et fraude.

Il y’a des gammes de sanctions en cas de commissions d’une de ces fautes qui
peuvent être :

- pécuniaires

- assurer l’exécution du contrat en dépit de sa défaillance

- substitution du cocontractant

- mettre fin au contrat sans indemnisation du cocontractant

Seule la preuve de force majeure (événement imprévisible, extérieur, irrésistible


) ou la faute de victime permet d’exonérer le cocontractant de toute ou partie de
sa responsabilité contractuelle

Exemple : (faute commise par une tierce personne participante sollicité par le
cocontractant dans le chantier. Cependant l’administration peut se retourner à la
tierce personne pour demander des réparations)

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Il existe diverses manières pour mettre fin à un contrat:

 La fin normale d’un contrat :

La fin du contrat se réalise normalement par l’exécution des obligations des


parties ou l’expiration de la période pour laquelle le contrat a été conclu.

 La fin du contrat par résiliation:

 La résiliation unilatérale par l’administration

Elle résilie unilatéralement soit :

- Sanctionner le cocontractant en cas de faute grave

- L’administration résilie le contrat dans l’intérêt général.

 La résiliation par le juge:

Dans certaines hypothèses, c’est le juge qui peut résilier à la demande du


particulier. Il saisit le juge en cas de :

- faute de l’administration pour demander au juge de prononcer la


résiliation contre indemnisation dans le cas de force majeure.

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II – LES DIFFERENTS MODES DE GESTION DES LES SERVICES PUBLICS

Notion de service public :

Un arrêt du tribunal des conflits du 08 février 1873 « arrêt Blanco » marque la


naissance de la notion.

Cette conception du service public a évolué : toutes les activités initiées par l’Etat
ne sont pas des activités de service public ; un particulier peut être chargé de
gérer une activité de service public.

Définitions : Recherche de critères :

Critère organique ;

Critère matériel ;

Critère fonctionnel.

Régime juridique : distinction : SPA/SPIC

Financement du service ;

Modalités d’organisation et de fonctionnement du service.

Conséquences :

SPA : droit public ;

SPIC : droit privé.

Règles de fonctionnement des services publics :

Principes classiques :

Le principe d’égalité ;

Le principe de continuité du service public ;

Le principe de l’adaptation constante.

Principes contemporains :

La neutralité ;

La transparence ;

Abandon du principe de gratuité.

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Modes de gestion des services publics

La régie directe : C’est l’administration elle-même qui agit par ses propres
agents, avec ses deniers (budget) et en utilisant des procédés de droit public. Le
droit administratif s’applique ici totalement. Toute l’administration centrale et
locale fonctionne en régie directe.

La régie autonome : lorsque le service public reçoit une certaine autonomie


(juridique et financière), il reçoit la personnalité morale avec toutes ses
implications. Par exemple un centre culturel, un théâtre communal ou un musée.

L’établissement public : personne morale créée par une personne


administrative en vue de gérer un service public.

 Doté de l’autonomie juridique : doté d’organes propres de direction et peut


procéder à certains actes liés à son activité ;
 Doté de l’autonomie financière qui lui garantit un budget propre préparé
par les organes de l’établissement ;
 Régi par le principe de spécialité : c'est-à-dire que ses attributions et
compétences se limitent à celles qui lui permettent de remplir la mission
qui lui est définie par l’acte de création.

Plusieurs types d’établissement :

 Les établissements publics à caractère administratif (EPA) : gère un


service public administratif.

Sont soumis aux règles de droit public tant dans leur création que dans leur
fonctionnement ;

 Les établissements publics à caractère industriel et commercial (EPIC) :


gère une activité à caractère industriel et commercial : les prestations qu’il
fournit aux usagers ne sont pas gratuites.

La loi permet leur création, et sont soumis dans tous leurs rapports avec les tiers
au droit privé, leur comptabilité est tenue en la forme commerciale.

 L’établissement public à gestion spécifique (EGPS) introduit dans le droit


algérien par la loi n°88-01, institue un régime souple combinant entre les
règles de droit public et les règles de droit privé (cas de la CNAS, CNAC,
CNR, ADS).
 L’établissement public à caractère scientifique et technique (EPST) est
aussi un régime dérogatoire flexible.

Les entreprises publiques :

L’entreprise créée en vue d’une activité purement économique. Leur activité n’est
pas une activité de service public ;

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Rien n’interdit aux pouvoirs publics de confier, au même titre qu’une entreprise
privée, l’exploitation et la gestion d’un service public.

La SONELGAZ est une entreprise publique concessionnaire de l’exploitation du


réseau de distribution d’électricité et de gaz. Les tarifs sont fixés par les pouvoirs
publics.

La concession de service public :

La concession est un acte (convention ou contrat) par lequel l’administration (le


concédant) charge une personne physique ou morale (le concessionnaire)
d’assurer le fonctionnement d’un service public.

Le concessionnaire prend en charge un service public, pour un certain temps, en


assumant les dépenses et en se rémunérant sur les usagers du service. Par
exemple, la concession d’un transport de voyageurs par autobus.

La concession est un contrat de droit administratif dans lequel l’administration


peut jouer un rôle plus ou moins important en fonction de l’investissement et du
caractère stratégique de l’activité.

Nouveaux modes de gestion des services publics :

La concession prend des formes de plus en plus complexes aujourd’hui et


notamment lorsque le concessionnaire réalise lui-même les ouvrages et les
exploite. On parle souvent de BOT, on parle également de délégation de
service public ; lorsque l’administration charge une entreprise du
fonctionnement d’un service moyennant une rémunération (par exemple une
commune charge une entreprise de faire fonctionner le service de l’éclairage
public), on parle aussi d’autres formes de partenariat tel que le contrat de
management.

Les B O T : (Build, Operate and Transfert).

Il s’agit d’une forme anglo-saxonne de la concession consistant à charger un


partenaire de la réalisation d’un ouvrage public, de son exploitation et de sa
gestion pour une durée déterminée.

A la fin de la concession ou du BOT, l’ouvrage revient au domaine public de la


collectivité qui en est propriétaire.

La délégation de service public :

Lorsque l’administration charge une entreprise du fonctionnement d’un service


moyennant une rémunération (par exemple une commune charge une entreprise
de faire fonctionner le service de l’éclairage public).

La responsabilité du service public demeure celle de l’administration.

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La délégation de service public, peut être réalisée soit sous forme de concession
ou sous forme d’affermage.

L’affermage peut être défini comme : une convention par laquelle une personne
publique chargé d’un service public, une autre personne, qui en assure
l’exploitation sous sa responsabilité grâce aux ouvrages qui lui sont remis et
verse en contre partie des redevances à la personne publique contractante.

Différence entre affermage et concession :

Dans la concession, le cocontractant doit non seulement gérer le service mais


également d’acquérir ou de réaliser les équipements et installations nécessaires.

Dans l’affermage, il y’a remise des installations.

Mais la différence entre les deux formules est difficile à faire.

Définitions contenues dans le Décret présidentiel n°15-247 du 16


septembre 2015 portant réglementation des marchés publics et des
délégations de service public

Art. 210. « La délégation de service public peut prendre selon le niveau de


délégation, de risque pris par le délégataire et de contrôle de l’autorité délégante
la forme de concession, d’affermage, de régie intéressée ou de gérance, telles
que définies ci-après.
La délégation de service public peut également prendre d’autres formes que
celles définies ci-dessous, dans les conditions et modalités définies par voie
réglementaire.
 Concession : L’autorité délégante confie au délégant soit la réalisation
d’ouvrages ou l’acquisition de biens nécessaires à l’établissement du
service public et à son exploitation, soit elle lui confie uniquement
l’exploitation du service public.
Le délégataire exploite le service public en son nom et à ses risques et périls,
sous le contrôle de l’autorité délégante, en percevant des redevances sur les
usagers du service public.
Le délégataire finance lui-même la réalisation, les acquisitions et l’exploitation du
service public.
 Affermage : L’autorité délégante confie au délégataire la gestion et
l’entretien d’un service public, moyennant une redevance annuelle qu’il lui
verse. Le délégataire agit pour son propre compte et à ses risques et
périls.
L’autorité délégante finance elle-même l’établissement du service public. Le
délégataire est rémunéré en percevant des redevances sur les usagers du service
public.
 Régie intéressée : L’autorité délégante confie au délégataire la gestion
ou la gestion et l’entretien du service public. Le délégataire exploite le
service public pour le compte de l’autorité délégante qui finance elle-
même l’établissement du service public et conserve sa direction.
Le délégataire est rémunéré directement par l’autorité délégante au moyen d’une
prime fixée en pourcentage du chiffre d’affaires, complétée d’une prime de
productivité et éventuellement par une part des bénéfices.

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L’autorité délégante détermine en association avec le délégataire les tarifs payés


par les usagers du service public. Le délégataire perçoit les tarifs pour le compte
de l’autorité délégante concernée.
 Gérance : L’autorité délégante confie au délégataire la gestion ou la
gestion et l’entretien du service public. Le délégataire exploite le service
public pour le compte de l’autorité délégante qui finance elle-même le
service et conserve sa direction.
Le délégataire est rémunéré directement par l’autorité délégante au moyen d’une
prime fixée en pourcentage du chiffre d’affaires, complétée d’une prime de
productivité.
Les tarifs payés par les usagers sont fixés par l’autorité délégante qui conserve
les bénéfices. En cas de déficit, elle rembourse celui-ci au gérant qui perçoit une
rémunération forfaitaire. Le délégataire perçoit les tarifs pour le compte de
l’autorité délégante concernée ».

Le contrat de management :

Le contrat de management est une autre forme de contrat consistant en la


gestion d’une activité par un tiers qui sera rémunéré pour sa prestation.

Exemple : contrat de management d’un hôtel ou d’un hôpital.

Cf article 570 du code civil.

Le partenariat public – privé :

Terme générique qui regroupe tous les contrats globaux par lesquels les
personnes publiques confient à un tiers la conception, la construction, le
financement, l’exploitation et la maintenance d’ouvrages ou d’équipements.

Dés le moyen âge, assèchement des marais, creusement des canaux fluviaux au
XVIII siècle.

Une véritable doctrine va se développer avec la gestion déléguée, le BOT, le bail


emphytéotique et le crédit bail.

Idées fondamentales :

Ce n’est pas uniquement un partenariat pour la production de prestations ;

C’est un partenariat pour le financement par un partenaire privé d’une activité, il


y’a une prise de risque ;

Ce n’est pas une simple association, c’est souvent une codécision entre la
puissance publique et son partenaire ;

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C’est une formule adaptée au financement des infrastructures et une


collaboration de long terme, elle postule non pas une relation de méfiance mais
une relation de confiance.

Le partenariat public – privé (PPP) est né aux USA et en GB dans le cadre des
politiques urbaines.

Dans les années 70 le gouvernement américain s’est désengagé du


développement urbain pour confier la rénovation urbaine à des entreprises
privées.

En GB dans les années 80 pour la reconquête des friches urbaines telles les
friches portuaires de Londres ou les centres dégradés de Liverpool.

Développement progressif en Allemagne puis dans tous les pays européens.

Est-ce une nouvelle notion juridique ?

Pour la doctrine, ce n’est pas une notion juridique c’est un sujet pratique, il s’agit
de réaliser des projets.

Une association de deux personnes ou plus formée dans le but de poursuivre une
affaire. Elle ne débouche pas en principe sur la création d’une nouvelle personne
morale.

Quand y a-t-on recours ?

 Lorsque la collectivité n’a pas les moyens de financer immédiatement


l’opération (besoin d’investissement en capital) ;
 Lorsqu’il s’agit d’une opération lourde impliquant de nombreux
intervenants comportant des risques de manque de coordination ;
 Lorsque le service public n’est pas rentable (domaine social, culturel) ;
 Lorsque le service public n’a pas d’usagers (éclairage public).

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