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Concernant les candidats, une personne morale de droit public peut très bien demander l’attribution d’un
marché public. Il faut simplement dans ce cas que les concurrents privés qui s’étaient portés candidats aient la
certitude que l’égalité de traitement a bien été respectée entre tous, et en particulier que la personne publique
n’a pas bénéficié de conditions particulières qui lui auraient permis de proposer un prix attractif.
Quelle que soit la procédure choisie par le pouvoir adjudicateur, il est de son devoir d’informer à la fois
l’entreprise choisie et les candidats qui n’ont pas été retenus ; pour ceux-ci, dans un premier temps, le pouvoir
adjudicateur leur indique simplement qu’ils ne sont pas retenus et les motifs pour lesquels leur candidature a
été rejetée. La réglementation des marchés publics impose d’indiquer aux candidats malheureux qui en font la
demande expresse les raisons détaillées qui ont amené la puissance publique à ne pas retenir leur offre.
III. L’exécution des contrats
A. Les obligations des parties
Les marchés publics sont des contrats synallagmatiques : les parties ont donc des obligations réciproques.
1. Les obligations de l’entreprise retenue
Le candidat dont l’offre a été retenue est tenu à plusieurs obligations particulières : il doit exécuter le travail
lui-même, sauf accord particulier avec le donneur d’ordre qui pourrait par exemple l’autoriser à sous-traiter. Il
doit surtout respecter très scrupuleusement les cahiers des charges administratives et techniques. Ces
obligations portent généralement sur :
– des délais précis d’exécution : s’ils sont dépassés, des pénalités de retard sont souvent prévues ;
– le strict respect des conditions prévues dans le marché : matériaux particuliers, techniques spécifiques à
utiliser…, tous éléments précisés lorsque l’appel d’offres a été lancé.
2. Les obligations du pouvoir adjudicateur
Les obligations de la puissance publique sont celles de tout cocontractant : régler le prix convenu lorsque le
travail livré est jugé satisfaisant.
Cependant, la puissance publique bénéficie de prérogatives particulières qui font que le contrat de marché
public ne ressemble que de très loin à un contrat de droit privé.
B. Les prérogatives de la puissance publique
Contracter avec la puissance publique signifie, pour l’entreprise candidate, accepter des conditions très
particulières, surtout en ce qui concerne les causes de résiliation du contrat. Ces règles très contraignantes pour
le partenaire privé sont souvent prévues dans les conditions générales du contrat.
1. En cas de faute du cocontractant
Lorsque l’entreprise commet une faute dans l’exécution du contrat, c’est-à-dire qu’elle ne respecte pas l’une
des conditions prévues par les cahiers des charges, la puissance publique peut obtenir la résiliation du marché
aux frais du cocontractant et peut faire exécuter les prestations restantes aux frais du cocontractant défaillant.
2. En l’absence de faute du cocontractant
C’est ici que se révèle toute la particularité du contrat avec la puissance publique : celle-ci peut imposer la
résiliation du contrat sans aucune faute du contractant, simplement en arguant de l’intérêt général (situation
financière de la collectivité ou décision politique).
Cette hypothèse est toujours prévue dans le contrat, et le cocontractant qui perd le marché – le plus souvent
après avoir avancé des fonds, par exemple pour l’achat de matériaux – sera indemnisé (le Conseil d’État
interdit toutefois que l’indemnisation soit supérieure aux pertes précises enregistrées par le cocontractant).