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DOMAINE :
SCIENCES JURIDIQUES, POLITIQUES ET DE L’ADMINISTRATION
PARCOURS :
DROIT PUBLIC-OPTION ADMINISTRATION GENERALE
ETABLISSEMENT :
FACULTE DE DROIT
CREDITS : 36
PUBLIC CIBLE :
Etudiants du Semestre 6
SEMESTRE : 6
PRE-REQUIS : NEANT
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Le droit de la commande publique s'est progressivement élaboré à partir de plusieurs sources, à savoir : les bases
constitutionnelles (Le principe de liberté d’accès à la commande publique, Le principe d’égalité de traitement des
candidats, Le principe de transparence des procédures) ; les sources internationales, notamment les exigences des
organisations internationales et des institutions financières ; les sources communautaires, notamment les
directives de l’UEMOA ; les sources nationales.
La commande publique comprend plusieurs catégories de contrats administratifs : les marchés publics (de
travaux, de fournitures, de services) ; les marchés de partenariat ; les contrats de concession.
Plusieurs organes interviennent dans l’achat public : nous avons d’abord les organes de passation (l’autorité
contractante, la personne responsable des marchés publics, la commission de passation des marchés publics, le
maître d’ouvrage) ; ensuite les organes de contrôle (la commission nationale de contrôle des marchés publics, la
commission de contrôle des marchés publics) ; enfin l’organe de régulation (Autorité de régulation des marchés
publics).
Quant à la procédure de passation des marchés publics, les principales étapes sont : la planification de la passation
des marchés ; la préparation des documents ; l’invitation à soumissionner ; l’attribution et la notification du
marché. Elles peuvent être regroupées en deux phases : la phase préparatoire et l’attribution du marché
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Bibliographie :
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- Stéphane BRACONNIER, « Les nouveaux marchés publics globaux et marchés de
partenariat », AJDA 2015. 1795 ;
- G. Glamour, « Le nouveau droit des concessions », DA, mars 2016, p. 13 ;
- Pierre DELVOLVE, « Les contrats de la « commande publique » », RFDA 2016, p. 200 ;
- Jacques CHEVALLIER, « contractualisation et action publique », RFDA 2018, p. 209 ;
2019
- Céline FRACKOWIAK, « Des ordonnances de transposition au code de la commande
publique », AJDA 2019, p. 395 ;
- Bertrand DACOSTA, « L’écriture du code », AJDA 2019, p. 376 ;
- Francois BRENET, « La codification des textes « épars » du droit de la commande
publique », AJDA 2019, p. 389 ;
- Fabrice Melleray, Rozen NOGUELLOU, « La codification de règles jurisprudentielles »,
AJDA 2019, p. 2019.
SEANCE N° 1
Objectif : Déterminer les éléments constitutifs des contrats de commande publique
Contenu :
L’administration entretient divers types de relations avec le monde économique : elle intervient soit
pour réguler le secteur économique, soit pour y apporter des subventions, soit pour solliciter des
travaux, des biens et des services. Dans ce dernier cas, l’administration se comporte comme un
acheteur, un demandeur sur le marché et on est donc en face de la commande publique.
Il ressort de l’article L. 2 du CCP que « le contrat de la commande publique est un contrat conclu
à titre onéreux par un acheteur ou une autorité concédante, pour répondre à ses besoins en matière
de travaux, fournitures ou services, avec un ou plusieurs opérateurs économiques ». Outre son
critère organique, cette définition met l’accent sur deux critères matériels : la finalité et l’onérosité.
La définition donnée par le nouvel article 1101 du code civil en vertu de l'ordonnance du 10 février
2016 portant réforme du droit des obligations et des contrats a tout lieu d'être retenue de manière
générale, en droit public autant qu'en droit privé, en droit national autant qu'en droit européen : « Le
contrat est un accord de volontés entre deux ou plusieurs personnes destiné à créer, modifier,
transmettre ou éteindre des obligations ».
Le plus souvent, il n'y a pas de difficulté à reconnaître un contrat. On ne rencontre pas de difficulté
non plus en général à reconnaître un acte unilatéral comme manifestation de volonté émanant d'une
seule personne. Les difficultés apparaissent lorsque se combinent des prescriptions réglementaires
et des conventions réalisant leur mise en œuvre. Tantôt doit être reconnue l'existence d'un lien
contractuel (CJCE, 12 juill. 2001, Ordre des architectes de la province de Milan et Lodi c/ commune
de Milan), tantôt non (CJCE, 8 mai 2013, Éric Libert et autres c/ Gouvernement flamand : affaire
du permis de construire octroyé sous condition de réaliser des logements sociaux).
Le caractère onéreux du contrat est défini aujourd'hui par l'article 1107 nouvellement introduit dans
le code civil par l'ordonnance du 10 février 2016 : « Le contrat est à titre onéreux lorsque chacune
des parties reçoit de l'autre un avantage en contrepartie de celui qu'elle procure ». La définition
vaut autant pour le droit public et le droit européen, qui ne disent pas autre chose (CJCE, 12 juill.
2001, Ordre des architectes de la province de Milan et Lodi c/ commune de Milan). Elle conduit à
distinguer les marchés publics et les concessions de contrats ne répondant pas à ce critère.
La jurisprudence avait déjà eu l'occasion de reconnaître le caractère onéreux d'un contrat lorsque la
prestation est réalisée en échange de l'exonération d'une dette (CJCE, 12 juill. 2001, Ordre des
architectes de la province de Milan et Lodi c/ commune de Milan) ou encore en contrepartie de
l'exonération d'une contribution (CE, ass., 4 nov. 2005, Société Jean-Claude Decaux, deux arrêts).
Un contrat ne saurait échapper à la notion de marché public ou de concession du seul fait que sa
rémunération reste limitée au remboursement des frais encourus pour fournir le service convenu ou
que le cocontractant ne poursuit pas normalement une finalité lucrative (CJUE, 19 déc. 2012,
Azienda Sanitaria Locale di Lecce, Università del Salento c/ Ordine degli Ingegneri della Provincia
di Lecce e.a.).
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La question du caractère onéreux s'est posée aussi à propos des subventions : si elles n'entrent pas
dans le champ des concessions et des marchés, c'est parce qu'elles constituent seulement une aide
octroyée à une personne sans contrepartie directe au profit de la collectivité qui l'attribue (CE, sect.,
6 juill. 1990, Comité pour le développement industriel et agricole du choletais). En revanche,
lorsque « la contribution financière versée par [une] région en application de conventions était la
contrepartie du service rendu par la société pour l'exécution de ces contrats », « les sommes en
cause, quelle que soit la dénomination qui leur avait été donnée, devaient être regardées non comme
une subvention mais comme la rémunération d'une prestation effectuée pour le compte de la région
relevant des règles fixées par le code des marchés publics » (Arrêt précédent)
1. La nature de l'objet
Les contrats identifiés par les nouveaux textes portent, pour les marchés, sur des travaux, fournitures
ou services, et pour les concessions, sur des travaux ou des services, ce qui peut inclure les
fournitures nécessaires à la réalisation des travaux ou des services : ce sont des objets très généraux
qui pourraient ouvrir un très large champ aux règles de la commande publique.
Il n'en reste pas moins que la nature de certains objets est étrangère par elle-même aux contrats
relevant de cette catégorie et que, si d'autres n'y sont pas étrangers, ils ont été exclus du champ
d'application des règles de cette catégorie. Dans le premier cas, il s'agit de contrats ne répondant pas
à la définition de contrats de la commande publique, dans le second de contrats qui ne sont pas
couverts par les règles de la commande publique.
La première série concerne les matières ne pouvant donner lieu à contrat, soit par « nature »
régalienne, en particulier au sujet de la police (Jurisprudence issue de l'arrêt CE, 17 juin 1932, Ville
de Castelnaudary), du contrôle et de la surveillance des prisonniers (Cons. const., 29 août 2002, n°
2002-461 DC : « tâches inhérentes à l'exercice par l'État de ses missions de souveraineté »), et de
l'exercice des compétences des autorités publiques ( CE, 9 juill. 2015, Football Club des Girondins
de Bordeaux et autres), soit en vertu d'une disposition législative ( CE, sect., 20 janv. 1978, Syndicat
national de l'enseignement technique agricole public). Dans la mesure où, dans ces matières, il
pourrait être admis que soient conclus des contrats, on pourrait soutenir que leur objet échappe en
tant que tel à la catégorie de la commande publique. Si tel n'était pas le cas, on ne pourrait y échapper
(CE, sect., 6 avr. 2007, Commune d'Aix-en-Provence).
Plus pédagogique que réellement normatif, l’article L. 1100-1 du CCP énumère les contrats ne
relevant pas du champ de la commande publique : contrats de travail, conventions ayant pour objet
de simples transferts de compétences ou de responsabilité entre acheteurs ou autorités concédantes
en vue de l’exercice de missions d’intérêt général, titres d’occupation domaniale et subventions. Les
transferts de compétences ou responsabilités sont en effet dénués de caractère onéreux ; titres
domaniaux et subventions ne répondent pas au besoin de l’acheteur ou de l’autorité concédante.
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2. La finalité de l'objet
Pour relever de la commande publique, le contrat doit non seulement répondre au besoin de
l’acheteur ou de l’autorité concédante, mais aussi présenter pour lui/elle un « intérêt économique
direct » (CJCE 25 mars 2010, Helmut Muller).
Il ressort de cette jurisprudence que s'agissant de travaux, le contrat présente un intérêt économique
direct :
- Lorsqu’il est prévu que le pouvoir adjudicateur deviendra propriétaire des travaux ou de
l'ouvrage faisant l'objet du marché ;
- S’il est prévu que le pouvoir adjudicateur disposera d'un titre juridique qui lui assurera la
disponibilité des ouvrages faisant l'objet du marché, en vue de leur affectation publique ;
- Lorsque le pouvoir adjudicateur tire les avantages de l’utilisation ou de la concession
futures de l'ouvrage ;
- Dans le fait que le pouvoir adjudicateur a participé financièrement à la réalisation de
l'ouvrage ou dans les risques qu'il assume en cas d'échec économique de l'ouvrage ». [...].
En somme, pour qu'il ait commande publique, il n'est pas « nécessaire que la prestation prenne la
forme de l'acquisition d'un objet matériel ou physique ». Ce qui vaut pour des travaux vaut tout
autant pour des fournitures et des services (Com., 23 juin 2015, SNCF).
Pour les concessions, la correspondance entre l'objet du contrat et les besoins de la personne qui
l'attribue, ou son intérêt économique direct, n'a été formulée expressément ni par les textes ni par la
jurisprudence, mais elle est nécessaire. La directive 2004/18 du 31 mars 2004, en définissant les
concessions de travaux publics et les concessions de services (art. 1er, 3 et 4) comme des contrats «
présentant les mêmes caractéristiques qu'un marché » à l'exception de la contrepartie, impliquait la
condition de l'intérêt direct de la personne passant ces contrats. Le considérant 11 de la directive 23
du 26 février 2014 est plus net : « Si de tels contrats peuvent impliquer, sans que cela soit
obligatoirement le cas, un transfert de propriété aux pouvoirs adjudicateurs ou aux entités
adjudicatrices, ce sont toujours les pouvoirs adjudicateurs ou les entités adjudicatrices qui
obtiennent les avantages liés aux travaux ou services en question ». Le considérant 68 ajoute : « Les
concessions sont généralement des contrats complexes, conclus sur le long terme, dans lesquels le
concessionnaire assume des responsabilités et des risques traditionnellement assumés par les
pouvoirs adjudicateurs et les entités adjudicatrices et relevant normalement de leurs compétences
». La référence aux compétences de l'autorité concédante est également retenue par une partie de la
doctrine (S. Alber, conclusions sur CJCE, 9 sept. 1999, RI.SAN c/ Commune di Ischia ; M. Didier
Laurent, « La remise en ordre inachevée de l'occupation contractuelle du domaine public », AJDA
2015. 1519), même si elle est jugée insuffisante par d’autres auteurs (L. Richer, « Les contrats entre
entités du secteur public », Contrats publics, mai 2014. 31).
Il ressort donc que le contrat est conclu dans l'intérêt direct du pouvoir adjudicateur et que, les autres
critères de la concession étant satisfaits, cette qualification doit s'appliquer.
Ainsi se confirme que les concessions comme les marchés portent sur un objet correspondant à
l'intérêt propre du pouvoir adjudicateur. Cet intérêt peut se combiner avec celui d'autres personnes
(cas des usagers) mais il faut qu'il soit présent. En son absence, un contrat n'est ni un marché ni une
concession.
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S’agissant des concessions, on trouve plusieurs arrêts qui refusent la qualification de convention de
délégation de service public à des contrats autorisant l'occupation d'une dépendance domaniale pour
un objet ne correspondant pas à l'intérêt de la collectivité contractante (CE, 12 mars 1999, Société
L'Orée du bois, AJDA 1999. 439 ; CE 3 déc. 2010, Ville de Paris, Association Paris Jean Bouin,
Lebon p. 472). Il s'agit seulement de concessions domaniales. Pour éviter toute ambiguïté, il faudrait
parler à leur sujet de conventions domaniales et non de concessions.
Activités : Quels sont les éléments constitutifs d'un contrat de commande publique ?
SEANCE N° 2
Objectif : Déterminer les principes de valeur constitutionnelle du droit de la commande publique
Contenu :
Cette première partie va permettre de s’interroger sur les sources du droit de la commande publique
et d’analyser les grandes catégories des contrats publics. Dans cette logique, on examinera d’abord
les sources du droit de la commande publique avant de s’appesantir sur la typologie des contrats
entrant dans la catégorie de la commande publique.
« Les marchés publics respectent les principes de liberté d’accès à la commande publique, d’égalité
de traitement des candidats et de transparence des procédures » pose expressément, depuis 2001,
l’article 1er du Code des marchés publics (France). Dans sa décision du 26 juin 2003, le Conseil
constitutionnel a accordé un intérêt capital à cette disposition en cela qu’elle « rappelle » des
principes à valeur constitutionnelle qui découlent des articles 6 et 14 de la Déclaration des droits de
l’homme et du citoyen de 1789 valables non seulement pour les marchés publics mais aussi pour
l’ensemble des contrats publics regroupés sous l’appellation, plus économique que juridique, de
« commande publique ». De même, au Togo, aux termes de l’article 2 de la loi n° 2009-013 relative
aux marchés publics et délégations de service public, « les règles de passation des marchés reposent
sur les principes de concurrence, de liberté d’accès à la commande publique, d’égalité de traitement
des candidats, d’économie et d’efficacité du processus d’acquisition et de transparence des
procédures… ».
Le principe de liberté d’accès à la commande publique invite les acheteurs à permettre à l’ensemble
des opérateurs économiques qui pourraient être intéressés par un marché public de se porter
candidats. Il suppose notamment de procéder à des mesures de publicité et de mise en concurrence
préalables. La publicité doit être adaptée en fonction de l’objet du marché, de son montant et de
degré de concurrence dans le secteur économique concerné.
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§II. Le principe d’égalité de traitement des candidats
Tous les candidats potentiels à un marché public doivent bénéficier d’un traitement identique et
doivent en conséquence recevoir le même niveau d’informations.
L'acheteur public prend les mesures appropriées pour que la concurrence ne soit pas faussée par la
participation à la procédure de passation du marché public d'un opérateur économique qui aurait eu
accès, du fait de sa participation préalable directe ou indirecte à la préparation de cette procédure, à
des informations ignorées des autres candidats ou soumissionnaires.
L’information appropriée des candidats sur les critères d’attribution du marché et les modalités de
leur mise en œuvre est nécessaire, dès l’engagement de la procédure d’attribution du marché, dans
les documents de la consultation. Aucun candidat ne doit bénéficier d’un avantage privilégié de
nature à le placer en situation de concurrence déloyale par rapport aux autres candidats.
Les élus des collectivités territoriales ont une obligation d’abstention en cas de conflit d’intérêts.
Les membres de la commission d’appel d’offres intéressés à l’affaire doivent organiser leur
suppléance et n’exercer aucune influence sur le choix de l’entreprise attributaire, de manière à ne
pas mettre en péril la régularité de la procédure (cf. CE, 14 octobre 2015, Région Nord-pas-de-
Calais ; CAA Versailles, 10 décembre 2015, Société Ozone).
SEANCE N° 3
Objectif : Déterminer les autres sources du droit de la commande publique
Contenu :
Les marchés publics sont largement soumis au droit communautaire dérivé, ce qui explique
l’important renouvellement de leur régime juridique. Les sources nationales, quant à elles, sont
d’ordre réglementaire, la jurisprudence française ayant précisé que le recours à la loi n’étant pas
nécessaire : CC 22 août 2002 (marchés de l'Etat) et CE Ass., 5 mars 2003, Ordre des avocats à la
Cour de Paris (marchés des collectivités locales).
Il existe sur le plan international, des standards qui réglementent l’achat public. On peut citer à cet
effet des exigences des organisations internationales et des institutions financières.
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A. Les organisations internationales
La Commission des Nations Unies pour le Droit commercial international (CNUDCI) a adopté
en 1993, une loi-type sur la passation des marchés publics de biens, de travaux et de services. Cette
loi-type, émanant d’une des institutions internationales les plus innovantes en matière de commerce
international consiste en un recueil des meilleures pratiques constatées au niveau international. Le
2 mars 1998, la Commission a également adopté des projets de chapitres d’un guide législatif sur
les projets d’infrastructures à financement privé. Là encore, il s’agit d’une sorte de code de bonne
pratique destiné à favoriser la transparence complète du processus de sélection des entreprises ou
consortiums concessionnaires, dans le cadre de procédures officielles structurées.
Au-delà des institutions internationales proprement dites, des organisations non gouvernementales
interviennent également de manière privilégiée dans le champ de la commande publique. C’est le
cas de Transparency International qui diffuse des codes de bonne pratique en matière de contrats
publics et constitue un lobby privilégié auprès des organisations régionales.
On peut citer dans ce cadre l’accord sur les marchés publics de l’Organisation mondiale du
commerce (OMC) de 1994, l’apport du Fonds monétaire international (FMI) et les directives de
la Banque mondiale et de la Banque africaine de développement en matière de passation des
marchés. Ces institutions financières sont souvent présentées comme les fers de lance de la
limitation de la dépense publique. Aussi n’est-il pas surprenant qu’ils apparaissent comme les pivots
des partenariats public-privé (PPP), partenariats qu’ils n’ont de cesse de favoriser, par le
développement des codes de bonne pratique en matière de PPP afin de favoriser la transparence et
de mieux lutter contre les phénomènes de corruption.
Le droit communautaire encadre l’ensemble des marchés publics et d’autres contrats publics. Les
sources du droit communautaire de la commande publique se trouvent essentiellement dans les
directives relatives aux marchés publics.
Au niveau de l’UEMOA par exemple, il a été initié depuis 2005 un programme régional de réforme
des marchés publics de l’UEMOA qui a abouti à l’élaboration des textes communautaires
spécifiques au droit des marchés publics. L’objectif visé par cette réforme est d’améliorer la
productivité de la dépense publique, d’encourager la professionnalisation des acteurs de la
commande publique, de renforcer l’efficacité de la lutte contre la corruption, de promouvoir les
petites et moyennes entreprises, de favoriser les échanges intracommunautaires, de développer la
convergence économique à travers le développement des marchés publics et de garantir les voies de
recours efficaces. A cet effet, deux directives ont été prises :
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- La directive n°05/2005/CM/UEMOA portant contrôle et régulation des marchés publics et
des délégations de service public dans l’UEMOA. Elle a pour objet de définir les principes
et les modalités de mise en œuvre des fonctions, mécanismes et procédure de contrôle et de
régulation des marchés publics et délégations de service public au sein de l’UEMOA. Cette
directive est marquée par un principe de séparation des fonctions de contrôle et de régulation.
Ce dispositif permet d’éviter les cas de conflits d’intérêt et les cas de corruption.
Depuis 2009, on assiste au Togo à un renouvellement des textes en matière de la commande publique
en vue de prendre en compte les préoccupations des directives de l’UEMOA. Le premier dispositif
qui marque le renouveau de la matière est la loi N° 2009-013 du 30 juin 2009, relative aux marchés
publics et délégations de service public. Cette loi transpose les deux directives précitées de
l’UEMOA.
Dans la même dynamique, le décret présidentiel n° 2009-277/PR portant code des marchés publics
et délégations de service public a été pris le 11 novembre 2009. Ces réformes visent à introduire
plusieurs innovations notamment :
Pour rendre opérationnel le cadre institutionnel, trois décrets ont été pris :
Pour être exhaustif sur le cadre juridique de la commande publique au TOGO, il faudra mentionner
le décret n° 2011-059 du 4 mai 2011 portant définition des seuils de passation, de publication, de
contrôle et d’approbation des marchés publics, remplacé par le décret n° 2018-171/PR du 22
novembre 2018 portant adoption des seuils de passation, de publication, de contrôle et d’approbation
des marchés publics et des procédures de sollicitation de prix, et la loi n°2014-014 du 22 octobre
2014 portant modernisation de l’action publique de l'Etat en faveur de l’économie.
Activités : En dehors des bases constitutionnelles de la commande publique, quelles sont les autres
sources de la commande publique ?
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SEANCE N° 4
Objectif : Caractériser les marchés publics
Contenu :
Depuis le début des années 1990, les catégories de contrats administratifs s’étaient multipliées dans
le plus grand désordre au gré des interventions du législateur sans qu’il semble se soucier de la
cohérence d’ensemble de la matière. La transposition par voie d’ordonnances de nouvelles
directives européennes sur les marchés publics (directive 2014/24/UE du 26 février 2014 sur la
passation des marchés publics) et les contrats de concession (directive 2014/25/UE du 26 février
2014 relative à la passation des marchés par les entités opérant dans les secteurs de l’eau, de
l’énergie, des transports et des services postaux, et directive 2014/23/UE du 26 février 2014 sur
l’attribution de contrats de concession), par l’effort de clarification et de rationalisation qu’elle
opère, laisse au contraire espérer le début d’une ère nouvelle marquée par une plus grande lisibilité
et une plus grande facilité d’accès à la règle juridique. Ces ordonnances et leurs décrets
d’application, qui concernent respectivement les marchés publics (ordonnance du 23 juillet 2015
relative aux marchés publics abrogeant le décret du 1er août 2006 portant code des marchés publics
et décret n° 2016-360 du 25 mars 2016) et les contrats de concession (ordonnance du 29 janvier
2016 relative aux contrats de concession et décret n° 2016-86 du 1er février 2016), forment le socle
du code de la commande publique. Il ressort de ces différents textes que les marchés publics et les
contrats de concession occupent une place essentielle au sein des contrats publics.
Les marchés publics constituent la principale catégorie de la commande publique au point d’être
confondus entre temps à la commande publique.
Selon la loi togolaise n°2009-013 relative aux marchés publics et délégations de service public du
30 juin 2009, on entend par marché public, « tout contrat écrit, conclu à titre onéreux, passé
conformément à ses dispositions, par lequel un entrepreneur, un fournisseur, ou un prestataire de
services s’engage envers l’une des personnes morales mentionnées à l’article 3 ci-dessous, soit à
réaliser des travaux, soit à fournir des biens ou des services moyennant un prix ».
En France, aux termes de l’article 4 de l’ordonnance du 23 juillet 2015, les marchés publics sont
des « contrats conclus à titre onéreux par un ou plusieurs acheteurs soumis à la présente
ordonnance avec un ou plusieurs opérateurs économiques, pour répondre à leurs besoins en matière
de travaux, de fournitures ou de services ». Le vocabulaire européen s’impose désormais : « les
personnes morales de droit public » auxquelles faisaient référence les versions du code des marchés
antérieurs à 2006 sont devenues des « acheteurs » (qui sont des pouvoirs adjudicateurs ou, dans le
domaine des activités en réseau, des entités adjudicatrices), tandis que les contractants qui étaient
auparavant des « personnes publiques ou privées » sont désormais des « opérateurs économiques ».
Mais, si l’ordonnance de 2015 a encore suivi la logique du droit de l’Union européenne en
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soumettant à ses dispositions des acheteurs qui peuvent aussi bien être des personnes publiques que
des personnes privées, seuls les marchés publics passés par les personnes morales de droit public
sont des contrats administratifs (article 3 de l’ordonnance du 23 juillet 2015). Par-delà des
évolutions sémantiques, le principe reste le même : une personne publique « achète » tout ce dont
elle a besoin. Son prestataire, s’il peut évidemment être une personne privée, peut être aussi une
personne publique. Le contrat est conclu « à titre onéreux » : dans la majorité des cas, les prestations
donnent lieu au payement d’un prix. Encore faut-il rappeler que les modalités de payement de ce
prix sont différentes dans le cas des marchés de partenariat, alors même que ceux-ci ont été intégrés
à la catégorie des marchés publics par l’ordonnance du 23 juillet relative aux marchés publics.
Il y a donc deux éléments essentiels de définition des marchés : les marchés sont des contrats passés
à titre onéreux par des pouvoirs adjudicateurs pour répondre à leurs besoins en matière de travaux,
de service et de fournitures. Il s’agit concrètement du critère financier et matériel.
A. Le critère financier : Les marchés publics sont des contrats à titre onéreux
B. Le critère matériel : les MP sont des contrats qui visent à satisfaire un besoin
Les marchés publics sont définis comme le contrat conclu par les autorités contractantes en vue de
« répondre à leurs besoins en matière de travaux, de fourniture ou de services ». Cela signifie que
l’objet du marché public est la satisfaction d’un besoin. En fonction du type de besoin, on distingue
ainsi trois grandes catégories de marchés publics : les marchés de travaux, de fournitures et de
services.
1. Les MP de travaux
Aux termes de l’article 1 du code togolais des MP, constitue un MP de travaux, un « contrat qui a
pour objet, soit l’exécution, soit conjointement, la conception et l’exécution au bénéfice d’une
autorité contractante de tous travaux de bâtiment, de génie civil, génie rural ou réfection d’ouvrages
de toute nature ». En général, il s’agit des contrats par lesquels l’administration confie à un
entrepreneur privé ou public la construction d'un immeuble.
2. Les MP de fournitures
Les marchés publics de fourniture sont les marchés conclus avec des fournisseurs et qui ont pour
objet l’achat, la prise en crédit-bail, la location ou la location-vente, de produits ou matériels. Il
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s’agit en général, des contrats par lesquels l’administration fait l’acquisition de produits et de
matériels.
Mais il est parfaitement possible qu’un même marché ait, en dehors de la fourniture, un autre objet.
Cet autre objet peut être les services ou les travaux. En pareil cas, le marché est considéré de travaux
ou de services si la valeur de ceux-ci dépasse celle des produits à fournir. En revanche, il demeure
marché de fourniture si la valeur des produits à fournir est plus importante.
3. Les MP de services
On peut simplement dire que les marchés de services sont des marchés autres que de travaux ou de
fournitures, puisqu’en règle générale, les marchés publics sont forcément l’un des trois. Mais, plus
significativement, il s’agit de ces marchés ayant pour objet une prestation de service : nettoyage de
locaux, commandes d’études…
Il existe toute une variété de services qui peuvent faire l’objet de marchés publics. Certains sont dits
prioritaires (télécommunications, transports, etc.), d’autres non prioritaires et obéissent tous à des
régimes juridiques différents. De manière générale, parmi les services, il en existe qui sont d’ordre
financier ou d’ordre juridique, etc.
Activités : Comment définissez les marchés publics ? Quels sont les différents types des marchés
publics ?
SEANCE N° 5
Objectif : Caractériser les marchés de partenariat
Contenu
L’ordonnance française du 23 juillet 2015 relative aux marchés publics a intégré à la catégorie des
marchés publics les marchés de partenariat.
A. Le champ d’application
Aux termes de l’article 2 de loi togolaise n°2014-014 du 22 octobre 2014 portant modernisation de
l’action publique de l'Etat en faveur de l’économie, « un contrat de partenariat est un contrat
administratif par lequel une personne publique confie à un tiers pour une période déterminée en
fonction de la durée d'amortissement des investissements ou des modalités de financement retenues,
une mission globale ayant pour objet, totalement ou partiellement, de façon cumulative ou
alternative, le financement, la conception, la construction, la transformation, la rénovation, la
maintenance, l'entretien, l'exploitation ou la gestion d'ouvrages, d'équipements ou de biens
immatériels pour le compte de la personne publique ». Le cocontractant de la personne publique
assure la maîtrise d'ouvrage des travaux à réaliser.
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B. Les conditions de recours au contrat de partenariat
La réalisation d'une évaluation préalable est obligatoire pour les contrats de partenariat, laquelle
est réalisée avec le concours de l'un des organismes experts créés par décret. Cette évaluation doit
faire apparaître précisément les motifs de caractère économique, financier, juridique et administratif
qui conduisent la personne publique à engager la procédure de passation d'un tel contrat.
Les contrats de partenariat ne peuvent être conclus que si, au regard de l'évaluation, il s'avère que,
compte tenu de la complexité du projet, la personne publique n'est pas objectivement en mesure
de définir seule et à l'avance les moyens techniques répondant à ses besoins ou d'établir le montage
financier ou juridique du projet.
L'autre motif possible de conclusion d'un tel contrat est que le projet présente un caractère
d'urgence, lorsqu'il s'agit de rattraper un retard préjudiciable à l'intérêt général affectant la
réalisation d'équipements collectifs ou l'exercice d'une mission de service public, quelles que soient
les causes de ce retard, ou de faire face à une situation imprévisible.
Il est encore envisagé une troisième hypothèse : compte tenu soit des caractéristiques du projet, soit
des exigences du service public, soit des insuffisances et difficultés observées dans la réalisation de
projets comparables, le recours à un tel contrat présente un bilan entre les avantages et les
inconvénients plus favorable que ceux d'autres contrats de la commande publique.
Parmi les clauses contractuelles obligatoires figurent d'abord celles relatives à la durée du contrat.
Celle-ci est déterminée en fonction de la durée d'amortissement des investissements ou des
modalités de financement retenues.
Figurent ensuite celles relatives au partage des risques, aux objectifs de performance et à la
rémunération du cocontractant. Pour le service global qu'il lui rend, le cocontractant est rémunéré
par la personne publique.
Le contrat de partenariat doit aussi prévoir des clauses relatives aux modalités de contrôle de
l'exécution du contrat par la personne publique, portant notamment sur les objectifs de performance,
sur le respect des engagements du cocontractant en matière de recours aux petites et moyennes
entreprises (PME).
Il est également possible de faire varier la rémunération versée par la collectivité territoriale. La
rémunération du cocontractant peut varier, notamment en fonction des objectifs de performance qui
doivent lui être assignés.
Outre la rémunération qu'il perçoit de la personne publique, le cocontractant peut être autorisé à se
procurer des recettes en exploitant les ouvrages ou équipements pour répondre à d'autres besoins
que ceux de la personne publique.
Les contrats de partenariat doivent être conçus pour évoluer. C'est pourquoi des clauses sont à
prévoir, qui portent sur les conditions dans lesquelles il peut être procédé par avenant ou, faute
d'accord, par une décision unilatérale de la personne publique, à la modification de certains aspects
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du contrat ou à sa résiliation, notamment pour tenir compte de l'évolution des besoins de la personne
publique, d'innovations technologiques ou de modifications dans les conditions de financement
obtenues par le cocontractant.
Le contrat de partenariat peut prévoir qu'une fraction de la créance puisse être cédée.
Activités : Définissez les contrats de partenariat. Quelles sont les conditions de recours à ce type de
contrat ?
SEANCE 6
Objectif : Caractériser les marchés de concession et les distinguer des marchés publics
Contenu :
Selon l’article 5 de l’ordonnance française du 29 janvier 2016, « les contrats de concession sont les
contrats conclus par écrit, par lesquels une ou plusieurs autorités concédantes soumises à la
présente ordonnance confient l’exécution de travaux ou la gestion d'un service à un ou plusieurs
opérateurs économiques, à qui est transféré un risque lié à l’exploitation de l’ouvrage ou du service,
en contrepartie soit du droit d’exploiter l’ouvrage ou le service qui fait l’objet du contrat, soit de
ce droit assorti d'un prix ». Cette définition reprend des éléments connus, mais elle innove aussi sur
des points importants.
Le premier critère de la concession est d’ordre formel et tient à la nature contractuelle et au caractère
écrit de la concession. Cette double condition imposée par la directive Concession n'est pas
étrangère au droit français. En effet, la loi Sapin, modifiée par la loi MURCEF du 11 décembre
2001, ainsi que l’ordonnance n°2009-864 du 15 juillet 2009 relative aux contrats de concession de
travaux publics (art. 1er) avaient lié la qualification de DSP et de concession de travaux à l’existence
d'un contrat. Cette exigence avait alors conduit le juge administratif à admettre que toutes les DSP
résultant d’une habilitation unilatérale n’entraient pas dans le champ d’application des dispositions
de la loi Sapin du 29 janvier 1993 (CE 3 mai 2004, Fondation Assistance aux animaux).
Sur le plan organique, la concession reste un contrat conclu entre une autorité concédante (pouvoir
adjudicateur ou entité adjudicatrice) et un ou plusieurs opérateurs économiques. A l’instar d
l’ordonnance du 23 juillet 2015 relative aux marchés publics, l’ordonnance du 29 janvier 2016 ne
s’applique pas aux relations internes au secteur public.
Les contrats de concession peuvent avoir pour objet de confier l’exécution de travaux ou la gestion
d'un service. La nouveauté réside ici dans la référence faite aux services et non à la notion plus
restrictive de service public et qui pourrait conduire à faire entrer dans le champ de la commande
publique des contrats qui n’en relevaient pas auparavant ou qui relevaient d’une autre catégorie de
contrats de la commande publique. Certains contrats ou certaines opérations sont exclus du champ
d’application de l’ordonnance du 29 janvier 2016 au regard de leur objet. Tel est le cas des
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délégations ou de transferts de compétences ou de responsabilités organisés entre les autorités
concédantes en vue de l’exercice de missions d’intérêt général sans rémunération de prestations
contractuelles, ou des subventions au sens de l’article 9-1 de la loi du 12 avril 2000 (art. 7 1° et 7 2°
de l’ordonnance).
L’objet du contrat ne peut être le critère décisif, dans la mesure où dans les deux cas, peuvent être
confiés à un tiers l’exécution de travaux, ou encore la gestion d’un service. D’après les définitions
que donnent les textes de ces deux types de contrats, ce sont les conditions de rémunération du
cocontractant qui apparaissent décisives : le trait distinctif du contrat de concession est en effet le
risque lié à l’exploitation de l’ouvrage ou du service qu’assume le concessionnaire, tandis que le
cocontractant n’est pas réputé assumer un tel risque dans le cadre d’un marché public, qui consiste
dans le payement d’un prix. Reste à définir ce que recouvre exactement cette notion de « risque »,
ce qui n’est pas chose aisée.
Avant même l’adoption des ordonnances de 2015 et 2016, la jurisprudence en avait posé les
premiers jalons en distinguant alors les marchés publics des délégations de service public. Il en
résultait que le critère de ces dernières, qui dans un premier temps correspondait à une rémunération
substantiellement assurée par les résultats de l’exploitation du service (CE 15 avril 1996, Préfet des
Bouches-du-Rhône), avait été affiné par référence à l’existence d’une « part significative du risque
d’exploitation demeurant à la charge du cocontractant » (CE 7 novembre 2008, Département de la
Vendée). Pour être « substantiels », les recettes n'ont pas à être majoritaires, mais ne doivent pas
être insignifiantes. Dans sa décision du 30 juin 1999, SMITOM, le CE a décidé, s’agissant d’une
convention relative au traitement des ordures ménagères, qu'il y a délégation de SP bien que la
rémunération résulte pour 70% d’une subvention versée par le syndicat de communes et que 30%
seulement des recettes soient liés aux résultats de l’exploitation. A contrario, est un marché un
contrat laissant la charge d’assurer les risques d’exploitation à la commune qui verse un simple
forfait à son partenaire (CE 7 avril 1999, Commune de Guilherand-Granges).
SEANCE 7
A. La notion de délégation de SP
L’article 1 du code togolais des MP définit les DSP comme « un contrat par lequel une personne
morale de droit public confie la gestion d’un SP relevant de sa compétence à un délégataire dont
la rémunération est liée ou substantiellement assurée par les résultats de l’exploitation du service ;
elle comprend les régies intéressées, les affermages ainsi que les concessions de SP, qu’elles
incluent ou non l’exécution d’un ouvrage ». Il ressort de cette définition que la notion de délégation
de SP recouvre trois conditions à satisfaire.
La première condition est que l'on soit en présence d'un contrat conclu entre la collectivité
délégante et le délégataire, l’activité doit être réellement déléguée à une personne distincte (CE,
avis, 9 mars et 28 sept. 1995).
La deuxième condition est que l’activité déléguée constitue un SP et que le contrat confie
l’exécution même du SP au cocontractant. N’entrent donc pas dans les conventions de délégation,
les contrats qui se bornent à associer le cocontractant à l’exécution du SP et ceux qui ne lui confient
que des tâches parcellaires, exclusives de la responsabilité même de l’exécution du SP. C’est parce
que les contrats de rénovation des lycées ne confient pas au cocontractant le droit d’exploiter
l’ouvrage au profit des usagers que ces contrats sont des marchés publics (avis du CE, section des
finances, du 18 juin 1991). Cet élément a donc pour conséquence d'écarter du champ de la délégation
les contrats dont l’objet principal n’est pas l’exécution même d'un service public (cas a priori des
contrats domaniaux) ou ayant pour objet de fournir une prestation simplement utile au service (par
ex. ceux conclus en vue de livrer des repas aux cantines scolaires).
La troisième condition, essentielle, est le critère du « risque financier » qui voudrait que la
rémunération du cocontractant soit liée substantiellement par les résultats de l'exploitation. Ce
critère permet de distinguer une délégation de service public d'un marché public dont les règles de
passation sont plus rigoureuses et pour lequel la rémunération du cocontractant provient d'un prix
fixe payé par la collectivité publique.
1. La concession
2. L’affermage
La collectivité affermante réalise à ses frais les travaux initiaux et confie au fermier l’exploitation
des services auxquels ils sont affectés. La rémunération du fermier sera assurée par les redevances
perçues sur les usagers (moins la redevance versée par le fermier à la personne publique pour
utiliser les équipements). Le critère du financement des investissements permet de distinguer
l’affermage de la concession. Exemple : droits de place dans les halles et marchés ; exploitation
du SP de distribution d'eau ; parcs de stationnement.
3. La régie intéressée
Dans ce mode de gestion, le régisseur intéressé assure l’exploitation du SP, mais sur le plan
financier se contente d’effectuer les opérations de dépenses et de recettes pour le compte du
délégant. Il perçoit en contrepartie une rémunération du délégant dont le montant est en général
fonction du chiffre d’affaires réalisé et des résultats liés à la qualité de la gestion pratiquée :
économies réalisées, gains de productivité… Les équipements sont fournis par le délégant qui en
assure, en général, la maintenance. Le régisseur est responsable de sa gestion et il ne saurait se
prévaloir de mauvais résultats pour demander la révision du contrat (CE 10 mars 1950,
Département de la Seine).
Le critère de distinction entre marché public et délégation SP repose essentiellement sur le mode
de rémunération : prix pour les premiers, « rémunération sur les résultats substantiels de
l’exploitation » pour les seconds (CE 15 avril 1996, Préfet des Bouches-du-Rhône).
Pour être « substantiels », les recettes n'ont pas à être majoritaires, mais ne doivent pas être
insignifiantes. Dans sa décision du 30 juin 1999, SMITOM, le CE a décidé, s’agissant d’une
convention relative au traitement des ordures ménagères, qu'il y a délégation de SP bien que la
rémunération résulte pour 70% d’une subvention versée par le syndicat de communes et que 30%
seulement des recettes soient liés aux résultats de l’exploitation. A contrario, est un marché un
contrat laissant la charge d’assurer les risques d’exploitation à la commune qui verse un simple
forfait à son partenaire (CE 7 avril 1999, Commune de Guilherand-Granges).
Activités : Définissez les délégations de service public. Quelles en sont les différentes catégories ?
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SEANCE 8
Objectif : L’évaluation des besoins
Contenu :
Cette sera consacrée à la passation des marchés. Il faudra d’abord analyser les modes de passation
avant de décortiquer les différentes étapes/phases de la passation.
La problématique de la passation des marchés invite à s’interroger sur l’évaluation des besoins, sur
la détermination des organes de l’achat public et sur les procédures proprement dites de passation.
A. La spécification
B. La normalisation
La normalisation des demandes effectuées par les différents services administratifs est la condition
d’une politique des marchés. Elle doit permettre de réaliser une uniformisation aboutissant à des
normes communes. En France, les spécifications techniques sont précisées dans les clauses des
cahiers des charges. Les cahiers des clauses techniques générales fixent les dispositions techniques
applicables à tous les marchés portant sur une même nature de travaux, de fournitures ou de services
ou à tous les marchés passés par un même département ministériel ou par un même service
spécialisé. Les cahiers des clauses techniques particulières fixent les clauses propres à chaque
marché.
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§II. L’évaluation quantitative
L’évaluation du montant des commandes et de leur étalement dans le temps dépend principalement
de la combinaison des besoins, du montant des crédits budgétaires et des possibilités d’absorption
des entreprises. Le choix du moment des commandes dépend également d’impératifs économiques :
s’il est nécessaire de relancer une économie en situation de crise, il convient d’accélérer les
décisions ; en période d’inflation, il faut au contraire retarder les commandes. Pour les biens
consommables, il est nécessaire d’évaluer la dimension optimale des stocks en prenant en
considération la nécessité d’éviter leur rupture, le caractère plus ou moins durable des biens : on
aboutit en général à des formules mathématiques qui tiennent compte des différentes variables. Il
est difficile cependant d’évaluer certains facteurs humains puisque tous les services ayant tendance
à majorer leurs besoins prévoient trop de peur de ne pas avoir assez. Il est donc nécessaire de suivre
de près la consommation des crédits de matériel pour juger de la crédibilité des prévisions effectuées
par un service.
Il convient également de déterminer la dimension optimale des achats à placer dans le secteur privé.
Pour obtenir une réduction des coûts, il y a lieu d’effectuer des commandes importantes à un même
fournisseur. Mais des préoccupations sociales peuvent contredire cet objectif : le souci d’éviter la
mise en faillite des petites et moyennes entreprises peut conduire à une dispersion de commandes
peu élevées.
Activités : Quelles sont les deux techniques d’évaluation des besoins et en quoi consistent-elles ?
SEANCE 9
Objectif : Déterminer les organes de l’achat public
Contenu :
A. L’autorité contractante
C’est la personne morale de droit public ou de droit privé agissant pour le compte de l’Etat ou de
ses démembrements. Elle mandate la Personne responsable des marchés publics, chargée de mettre
en œuvre les procédures de passation de marchés et de délégation de service publics.
Aux termes de l’article 3 de la loi togolaise relative aux MP et DSP les autorités contractantes sont :
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- les sociétés nationales ou les sociétés à capitaux publics dont le capital est majoritairement
détenu par l’Etat ou une autre personne morale de droit public ;
- les associations formées par une ou plusieurs de ces personnes morales de droit public.
Selon l’article 1 du code togolais des MP, la PRMP est le « mandataire de l’autorité contractante
dans les procédures de passation et d’exécution du marché ». A cet effet, elle est chargée de mettre
en œuvre les procédures de passation et d’exécution des marchés et de délégations de SP. Elle est
habileté sous délégation de l’autorité contractante à signer le marché ou la convention de délégation
de SP au nom et sous le contrôle de l’autorité contractante.
La PRMP est assistée dans l’exécution de sa mission par la Cellule de contrôle des marchés publics,
la Cellule de Passation des marchés publics, ainsi que les directions techniques et de projets.
La Commission de passation des MP est placée sous l’autorité de la PRMP, elle l’assiste dans
l’exécution de sa mission. Selon l’article 1er du code togolais des MP, c’est « toute commission
constituée par une autorité contractante pour procéder à l’ouverture et à l’évaluation des offres ;
elle recommande, dans ses conclusions, l’attribution ou non du marché ou de la délégation ».
Elle est chargée d’examiner les Dossiers d’appel d’offres (DAO) avant leur transmission à la Cellule
de contrôle des MP, de procéder à l’ouverture et au dépouillement des offres, de valider dans le
respect des dispositions du code des MP, les résultats de la sous-commission d’analyse, d’assurer la
transmission du rapport de dépouillement et des fiches d’analyse à la cellule de contrôle des MP et
de procéder à un réexamen du dossier lorsque la direction nationale du contrôle des MP émet des
observations sur le rapport.
D. Le maître d’ouvrage
Selon toujours l’article 1er du code togolais des MP, c’est toute « toute personne morale de droit
public ou de droit privé, propriétaire final de l’ouvrage ou de l’équipement technique, objet du
marché ».
Aux termes de l’article 2 du décret n°2009 – 295/PR portant missions, attributions, organisation et
fonctionnement de la DNCMP, celle-ci est « chargée de contrôler a priori la procédure de passation
des marchés d’un montant supérieur à un seuil fixé par voie réglementaire et des DSP et peut
procéder a posteriori au contrôle des procédures de passation des marchés inférieur audit seuil ».
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Selon le décret n° 2011-059/PR portant définition des seuils de passation, de publication, de contrôle
et d’approbation des MP, le contrôle a priori concerne les marchés publics et les DSP pour les
dépenses d’un montant égal ou supérieur à :
- En ce qui concerne les administrations centrales et déconcentrées de l’Etat, les EP, les
collectivités territoriales décentralisées et leurs EP, organismes, agences ou offices : pour les
travaux, cinquante millions (50 000 000) de FCFA ; pour les fournitures et services, vingt-
cinq millions (25 000 000) de FCFA et pour les prestations intellectuelles, trente millions
(30 000 000) de FCFA.
- En ce qui concerne les entreprises publiques, les sociétés publiques, les sociétés d’économie
mixte, les autres organismes, agences ou offices, créés par l’Etat pour satisfaire des besoins
d’intérêt général, ainsi que les personnes morales de droit privé agissant pour le compte
d’une personne morale de droit public ou bénéficiant du concours financier ou de la garantie
d’une personne morale de droit public : pour les marchés de travaux, cinquante millions
(50 000 000) de FCFA ; pour les marchés de fournitures et de services, cinquante millions
(50 000 000) de FCFA, et pour les marchés de prestation intellectuelles, cinquante millions
(50 000 000).
En dessous de ces seuils, la DNCMP peut procéder à des contrôles a posteriori, à tout le moins
une fois l’an, sur la régularité de l’application de la réglementation relative aux MP par
l’ensemble des commissions de passation de marchés des autorités contractantes.
- Reçoit et émet un avis sur les plans de passation des MP et délégations qui sont préparées
chaque année par toute autorité contractante qui en assure la publication. Elle est associée
aux réunions de coordination entre les autorités contractantes et les autorités en charge
d’élaborer le budget de l’Etat. Elle assure également le suivi de l’exécution budgétaire par
la réservation du crédit et sa confirmation ;
- Emet un avis de non objection sur les DAO, y compris l’avis d’appel d’offres, avant le
lancement de l’appel à la concurrence et la publication correspondante, ainsi que sur leurs
modifications éventuelles ;
- Accorde les autorisations et dérogations nécessaires à la demande des autorités contractantes
lorsqu’elles sont prévues par la réglementation en vigueur ;
- Emet un avis de non objection sur le rapport d’analyse comparative des propositions et le
procès-verbal d’attribution provisoire du marché, validé par la commission de contrôle des
marchés publics ;
- Procède à un examen juridique et technique du dossier de marché ou de délégations avant
son approbation et au besoin adresse à l’autorité contractante toute demande
d’éclaircissement, de modification de nature à garantir la conformité du marché avec le DAO
et la réglementation en vigueur ;
- Emet un avis de non objection sur les projets d’avenant ;
- Apporte, en tant que de besoin, un appui technique aux autorités contractantes depuis
l’élaboration des plans de passation de marchés, la préparation des DAO jusqu’à la réception
définitive des prestations.
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B. La commission de contrôle des marchés publics (CCMP)
Créée auprès de chaque autorité contractante et placée sous la responsabilité de la PRMP, la CCMP
est, selon le décret n°2009-297/PR portant attributions, organisation et fonctionnement des organes
de passation et de contrôle des MP, « chargée du contrôle a priori de la régularité de la procédure
de passation des MP et DSP, depuis la phase de planification jusqu’à l’attribution du marché ou de
délégation… ».
A ce titre, la CCMP :
- Emet des avis, propositions ou recommandations dans le cadre de la définition des politiques
et de l’assistance à l’élaboration de la réglementation en matière de marchés et de DSP ;
- Assure, en collaboration avec la direction nationale du contrôle des MP, l’information, la
formation de l’ensemble des acteurs de la commande publique, le développement du cadre
professionnel et l’évaluation des performances des acteurs du système de passation,
d’exécution et de contrôle des MP et DSP ;
- Exécute les enquêtes, met en œuvre des procédures d’audits techniques et/ou financiers
indépendants, sanctionne les irrégularités constatées, procède au règlement non
juridictionnel des litiges survenus à l’occasion de la passation des MP et DSP.
Pour mettre en œuvre ses missions, aux termes de l’article 11 du décret précité, l’ARMP est
composée de trois organes : le conseil de régulation, le comité de règlement des différends et la
direction générale.
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A. En matière contentieuse
- De recevoir les recours exercés par les candidats et soumissionnaires, ou même s’auto saisir
des violations de la réglementation en matière de MP et DSP, tenter de concilier les parties
concernées, avant de statuer sur le différend ;
- De statuer sur les différents opposant les Autorités contractantes et/ou les candidats et
soumissionnaires et la direction nationale du contrôle des MP nés à l’occasion de
l’application de la réglementation relative à la passation des MP et DSP, ainsi qu’en matière
de refus d’approbation du marché par l’autorité compétente.
B. En matière disciplinaire
- D’initier sur la base d’une demande ou information émanant de toute personne intéressée, à
tout moment, toute investigation relative à des irrégularités ou violations à la réglementation
commises en matière de MP et DSP et de saisir les autorités compétentes de toute infraction
constatée. A ce titre, l’ARMP est habileté à ester en justice dans le cadre de sa mission visant
à s’assurer du respect par l’ensemble des acteurs du système de la réglementation en matière
de MP et DSP, et notamment à proscrire la corruption ;
- De procéder selon une procédure de sélection compétitive au recrutement et à la désignation
des observateurs indépendants aux fins d’exercer les missions qui leur sont dévolues par le
code des MP et DSP ;
- De saisir ou assister, en tant qu’organe de liaison, les OI ou régionales, dans le cadre de la
surveillance multilatérale en matière de MP ou de DSP ;
- De faire réaliser des audits techniques et/ou financiers en vue de contrôler et suivre la mise
en œuvre de la réglementation en matière de passation, d’exécution et de contrôle des MP et
de DSP.
Activités : Quels sont les trois types d’organes qui interviennent dans l’achat public ? Quels rôles
jouent-ils ?
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SEANCE 10
Objectif : Déterminer les différentes procédures de passation des contrats de commande publique
Contenu :
L’administration dispose de pouvoirs plus limités qu’une personne privée dans le choix de son
cocontractant. Ceci s’explique à la fois pour des raisons de principe (tout entrepreneur doit être
considéré comme un cocontractant possible) et pour des raisons financières (l’administration ne doit
pas dilapider les deniers publics). De nos jours, pratiquement toutes les procédures sont formalisées,
même s’il existe quelques exceptions.
Les procédures dites formalisées sont obligatoires pour les marchés de travaux et tout type
d’acheteurs et pour les marchés de fournitures et services, à partir d’un certain seuil défini par la loi
et le code des marchés publics. Les principales procédures formalisées qu’on retrouve dans l’espace
UEMOA sont les suivantes : appel d’offres ouvert ou restreint, l’appel d’offres en deux étapes,
l’appel d’offre avec concours, la demande de cotation, les marchés à commande, les marchés à
clientèles.
A. L’appel d’offres
L’appel d’offres est défini selon le code togolais des MP (art. 17) comme « la procédure par laquelle
l’autorité contractante invite les candidats à soumissionner et choisit l’offre, conforme aux
spécifications techniques, évaluée la moins-disante, et dont le soumissionnaire satisfait aux critères
de qualification… ». Il peut être ouvert, lorsque tout opérateur économique peut remettre une offre,
ou restreint, lorsque seuls peuvent remettre les offres les opérateurs économiques qui y ont été
autorisés après sélection. L’appel d’offres ouvert peut être précédé d’une pré-qualification dans le
cas des travaux ou d’équipements importants ou complexes ou de services spécialisés. L’examen de
la qualification des candidats s’effectue exclusivement en fonction de leur aptitude à exécuter le
marché de façon satisfaisante et tient compte, entre autres, des effectifs techniques de l’entreprise
candidate, des installations et matériels dont elle dispose pour exécuter le marché, de sa situation
financière ou de son expérience relativement au marché en cause. Quant à la procédure de l’appel
d’offres restreint, il ne peut être recouru que lorsque les biens, les travaux ou les services, étant
donné leur nature spécialisée, ne sont disponibles qu’auprès d’un nombre limité de fournisseurs,
d’entrepreneurs ou de prestataires de services (art. 23). L’appel d’offres peut revêtir également la
forme d’un concours lorsque des motifs d’ordre technique, esthétique ou financier justifient des
recherches particulières. Le concours porte sur la conception d’une œuvre ou d’un projet de matière
architecturale. Ce mode d’appel d’offres est recommandé lorsque l’administration n’est pas en
mesure de définir les grandes lignes de la conception ou quand les ouvrages comportent des
dispositions qui sont fonction de procédés techniques spéciaux.
L’appel d’offres est la procédure la plus formalisée du code. Elle ne laisse place à aucune
négociation, puisque l’attributaire est choisi après un classement des offres en fonction de critères
déterminés et publiés à l’avance.
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B. L’appel d’offres en deux étapes
C’est une procédure utilisée par l’acheteur public pour les commandes de travaux, de fournitures et
d’équipements revêtant un caractère spécifique du point de vue technique ou qui requièrent une
technologie nouvelle que l’acheteur public cherche à explorer et à exploiter et dont les spécifications
techniques ne peuvent pas être définies au préalable.
La première phase consiste à lancer un appel d’offres en vertu duquel l’acheteur public invite les
candidats potentiels à présenter des offres techniques, les conceptions et les études sans aucune
indication de prix sur la base des TDR élaborés par l’acheteur public. Ce dernier détermine ses
besoins définitivement et arrête les normes et les spécifications techniques exigées au vu des
solutions proposées par les participants et élabore en conséquence le cahier des charges qui servira
pour la seconde étape.
Les candidats ayant participé à la première étape sont alors invités lors de la seconde phase à
présenter leurs offres techniques et financières sur la base du cahier des charges définitif élaboré à
cet effet. L’acheteur public procède alors à l’évaluation et passe le contrat.
L’appel d’offres peut revêtir la forme d’un concours lorsque les motifs d’ordre technique, esthétique
ou financier justifient des recherches particulières. Le concours porte sur la conception d’une œuvre
ou d’un projet en matière architecturale. Il est recommandé dans les cas suivants : lorsque
l’administration n’est pas en mesure de définir les grandes lignes de la conception de l’ouvrage ;
lorsque les ouvrages comportent des dispositions qui sont fonction de procédés techniques spéciaux.
Le concours a lieu sur la base d’un programme établi par l’autorité contractante qui fournit les
données nécessaires, notamment les besoins à satisfaire, les contraintes fonctionnelles et techniques
ainsi que les exigences à respecter et fixe le cas échéant le maximum de la dépense prévue pour
l’exécution du projet. Le règlement particulier de l’appel d’offres avec concours doit prévoir des
primes, récompenses ou avantages à allouer aux soumissionnaires les mieux classés ou préciser que
les projets primés deviendront en tout ou partie propriété de l’autorité contractante.
Les prestations sont examinées par un jury dont les membres sont désignés par l’autorité qui lance
le concours et qui doivent être indépendants des participants au concours. Au moins un tiers des
membres du jury est composé de personnalités ayant des compétences dans la matière qui fait l’objet
du concours. La liste des membres de jury est soumise pour avis à la DNCMP. Cet avis doit être
donné dans les 7 jours ouvrables suivant sa saisine.
D. Demande de cotation
La demande de cotation est, selon le code togolais des MP (art. 1), une « procédure simplifiée de
consultation d’entreprises, de fournisseurs ou de prestataires de services pour la passation de
certains marchés en dessous d’un seuil déterminé par voie réglementaire ».
Selon les articles 10 et 11 du décret n° 2011-059/PR portant définition des seuils de passation, de
publication, de contrôle et d’approbation des MP, pour les administrations centrales et
déconcentrées de l’Etat, les EP, les collectivités territoriales décentralisées et leurs EP, organismes,
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agences ou offices, il peut être recouru à la demande de cotation pour des marchés dont le montant
est inférieur aux seuils ci-après :
- Quinze millions (15 000 000) de FCFA pour les marchés de travaux ou les marchés de
fourniture ou de services ;
- Vingt-cinq millions (25 000 000) de FCFA pour les marchés de prestations intellectuelles.
Toujours conformément aux mêmes dispositions, pour les entreprises publiques, les sociétés
publiques, les sociétés d’économie mixte, les autres organismes, agences ou offices, créés par l’Etat
pour satisfaire des besoins d’intérêt général, ainsi que les personnes morales de droit privé agissant
pour le compte d’une personne morale de droit public ou bénéficiant du concours financier ou de la
garantie d’une personne morale de droit public, il peut être recouru à la demande de cotation pour
des marchés dont le montant est inférieur aux seuils ci-après :
- Vingt-cinq millions (25 000 000) de FCFA pour les marchés de travaux ;
- Cinquante millions (50 000 000) de FCFA pour les marchés de fournitures et de services ;
- Vingt-cinq millions (25 000 000) de FCFA pour les marchés de prestations intellectuelles.
Aux termes de l’article 27 du code togolais des MP et DSP, « les marchés à commande sont ceux
qui ont pour objet de permettre à l’autorité contractante de couvrir ses besoins courants annuels
de fournitures dont il n’est pas possible, au début de l’année, de prévoir l’importance exacte, qui
ont une durée de vie limitée, ou qui excèdent les possibilités de stockage ». Les caractéristiques d’un
marché à commande sont : la durée n’excède pas une année renouvelable une fois ; les limites
maximales et minimales des prestations sont indiquées ; l’attribution se fait sur les quantités
nécessaires prévues à l’année initiale de la conclusion du marché.
Les marchés de clientèle sont ceux par lesquels l’autorité contractante s’engage à confier, pour une
période limitée, et qui ne saurait excéder une année, l’exécution de tout ou partie de certaines
catégories de prestations de services, définies par la réglementation nationale suivant des
commandes faites au fur et à mesure des besoins.
§II. Les exceptions aux procédures formalisées : les marchés par entente directe ou marché de
gré à gré
A. Définition
Selon l’article 35 du code togolais des MP, « le marché est dit gré à gré ou par entente directe
lorsqu’il est passé sans appel d’offres, après autorisation préalable de la DNCMP…La demande
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d’autorisation de recours à cette procédure doit décrire les motifs la justifiant ». La loi (togolaise)
n°2009-013 précise qu’il s’agit des marchés pour lesquels « l’autorité contractante engage, sans
formalité, les discussions qui paraissent utiles, avec un ou plusieurs entrepreneurs, fournisseurs, ou
prestataires de services » (art. 16).
B. Les conditions de recours aux marchés par entente directe ou marché de gré à gré
Ce type de marché est passé dans les hypothèses bien précises (art. 16 de la loi) notamment :
- Lorsque les besoins ne peuvent être satisfaits que par une prestation nécessitant l’emploi
d’un brevet d’invention, d’une licence ou de droits exclusifs détenus par un seul
entrepreneur, un seul fournisseur ou un seul prestataire ;
- Lorsque les marchés concernent les besoins de défense et de sécurité nationales exigeant le
secret ou pour lesquels la protection des intérêts essentiels de l’Etat est incompatible avec
des mesures de publicité ;
- Dans le cas d’extrême urgence, pour les travaux, fournitures ou services que l’autorité
contractante doit faire exécuter en lieu et place de l’entrepreneur, du fournisseur ou du
prestataire défaillant ;
Dans le cas d’urgence impérieuse motivée par des circonstances imprévisibles ou de force majeure
ne permettant pas de respecter les délais prévus dans les procédures d’appel d’offres, nécessitant
une intervention immédiate, et lorsque l’autorité contractante n’a pas pu prévoir les circonstances
qui sont à l’origine de l’urgence.
Activités :
Quelles sont les différentes procédures de passation des contrats de commande publique ?
SEANCE 11
Objectif : Elaborer la préparation de passation des marchés publics
Contenu :
Les principales étapes sont la planification de la passation des marchés, la préparation des
documents, l’invitation à soumissionner, l’attribution et la notification du marché. Elles peuvent être
regroupées en deux phases : la phase préparatoire et l’attribution du marché.
A peine de nullité, les marchés à passer par les autorités contractantes doivent avoir été
préalablement inscrits dans les plans prévisionnels initiaux ou révisés (art. 14 du code togolais des
MP). Il revient à la PRMP d’élaborer en collaboration avec les directions chargées de la planification
et de la gestion des ressources financières un plan annuel de passation des MP qu’elle communique
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à la DNCMP et aux autorités en charge d’élaborer le budget de l’Etat (art. 1 du décret organes de
passation et de contrôle des MP).
Dans le cadre de l’exécution des marchés d’un projet ou de l’exécution d’un programme
d’investissement public d’une autorité contractante, la planification de la passation des marchés
consiste à identifier les besoins à satisfaire par l’acquisition de produits ou services, à déterminer la
façon dont l’acquisition sera conduite et définir le moment auquel la réalisation du marché devra
intervenir. Cette démarche aboutit à ce qu’on appelle le plan de passation des marchés. Pour
l’élaborer, l’acheteur public devra suivre les étapes suivantes :
L’objectif est donc d’informer les candidats potentiels et de permettre à l’autorité contractante après
l’expression des intérêts d’établir une liste restreinte d’au moins cinq candidats (six à sept au
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maximum) ayant les aptitudes pour exécuter les futures prestations. Les informations demandées
dans l’Avis à manifestation d’intérêt doivent par conséquent être limités au minimum nécessaire
pour juger des qualifications des candidats pour la mission projetée. En aucun cas, il ne sera pas
question de demander à ce stade une méthodologie.
Lorsque l’autorité contractante est dans le besoin de recruter ou de sélectionner une entreprise pour
l’exécution d’un marché de travaux, il lance dans les formes et conditions spécifiées par la loi, un
appel à concurrence appelé généralement avis d’appel d’offres. C’est donc cet avis qui est diffusé
dans les organes de presse et qui permet ainsi d’informer les candidats potentiels sur l’appel à
concurrence, la nature des travaux à réaliser, l’autorité contractante, le bailleur de fonds, les
conditions de participation, le lieu de consultation, de vente et le prix de vente des Dossiers d’appel
d’offres, le lieu et la date de dépôt des offres et enfin la garantie de soumission exigée.
L’avis d’appel d’offres constitue le premier contact entre l’autorité contractante et le futur titulaire
de marché, permet à ce dernier d’avoir un aperçu du marché à exécuter et fait partie intégrante du
DAO. Il donne donc les informations regroupées en 4 rubriques : la première partie qui peut être
nommée « Entête », la deuxième partie « Intervenants », la troisième partie « informations travaux »
et la quatrième partie « DAO » (cf. art. 40 du code).
- Entête : dans cette partie, on y retrouve les informations relatives au pays où l’appel d’offres
est lancé, la date de lancement, le numéro de prêt ou de crédit (si le projet est financé par un prêt ou
crédit auprès de Bailleur de fonds) et enfin le titre du projet.
- Intervenants : cette partie décline l’identité de l’autorité contractante ou de l’acheteur
public, précise la source de financement (bailleurs de fonds ou fonds de l’Etat), et spécifie les
critères d’éligibilité des soumissionnaires ou candidats.
- Informations travaux : on retrouve dans cette rubrique les informations relatives à la nature
de l’ouvrage à construire ou des travaux à exécuter, l’allotissement qui correspond à la répartition
des travaux en lots et surtout le délai d’exécution.
- Informations sur le DAO : cette dernière partie informe le soumissionnaire potentiel sur le
lieu où il peut consulter et acheter éventuellement le DAO, le prix de vente de ce dernier, le lieu et
la date de dépôt des offres, la garantie de soumission (pour assurer le maître d’ouvrage que le
candidat ne va pas retirer son offre pendant la période de validité spécifiée dans le DAO, qu’il
acceptera la correction de son offre si des erreurs éventuelles s’y trouvaient et fournira la garantie
de bonne exécution s’il était déclaré attributaire) et le délai de validité des offres.
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C. Le dossier d’appel d’offre
Le DAO est très important dans le processus de sélection des entreprises pour la réalisation des
travaux. C’est un document éminemment technique et juridique. Il précise les conditions de
soumission des offres, de sélection des candidats, de notification et de gestion de contrat. Elaboré
avec précision, le DAO est composé de trois grandes parties à savoir (art. 39 du code) :
- La première partie relative aux procédures d’appel d’offres : on y retrouve l’avis d’appel
d’offre, les instructions aux soumissionnaires, les Données particulières de l’appel d’offres
et les formulaires de soumissions ;
- La deuxième partie qui traite des spécifications techniques des travaux ;
- Et la troisième partie qui est consacrée au marché ou plus exactement au projet de marché
et qui comporte le Cahier de clauses administratives générales, le Cahier de clauses
administratives particulières, le Cahier de clauses environnementales et les formulaires de
marché.
Les instructions aux soumissionnaires regroupent toutes les informations nécessaires aux candidats
pour préparer leurs offres. Elles précisent, en plus des conditions d’attribution des marchés, les
différentes procédures de dépouillement et d’analyse des offres. Quant aux Données particulières
de l’appel d’offres, elles précisent et complètent les instructions aux soumissionnaires. Les
formulaires de soumission constituent un canevas conformément auquel les offres des candidats
doivent être élaborées.
Cette partie précise tous les aspects techniques (mode de réalisation, différentes composantes des
ouvrages élémentaires, les spécifications techniques relatives aux modes d’exécution de l’ouvrage
et aux matériaux et les opérateurs de vérification et de réception).
Les prestations objet du marché doivent être définies conformément à des spécifications techniques
par référence à des normes nationales ou à d’autres document de référence équivalents accessibles
aux candidats, à des performances ou des exigences fonctionnelles d’efficacité qui doivent être
précises pour permettre aux candidats de connaître exactement l’objet du marché et à l’acheteur
public d’attribuer le marché.
Les spécifications techniques ne doivent pas être de nature à limiter la concurrence. Dans ce sens,
il est interdit de faire mention à un mode ou procédé de fabrication particulier, à une provenance ou
origine déterminée, ni faire référence à une marque, un brevet ou un type déterminé car cela aura
pour effet de favoriser ou d’éliminer certains candidats ou certains produits.
Cette partie informe les candidats sur les conditions d’exécution du contrat avant de postuler et
comprend trois sections.
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La première est relative au Cahier de clauses administratives générales qui donne les conditions
générales d’administration et de gestion du futur marché et contient les dispositions générales
applicables à tous les marchés. Le Cahier de clauses administratives particulières, qui constitue la
seconde section, vient préciser les conditions générales d’administration. La troisième section est
consacrée aux formulaires du marché et comprend :
- le modèle de lettre du marché et le modèle d’acte d’engagement qui une fois rempli incorpore
toutes les corrections ou modifications à l’offre acceptée en rapport avec les modifications
permises par les instructions aux soumissionnaires ;
- le modèle de garantie de bonne exécution ;
- le modèle de garantie de restitution de l’avance de démarrage.
D. La demande de proposition
Pour la sélection des consultants notamment pour les prestations intellectuelles, le document
d’invitation à soumissionner s’appelle la demande de proposition. Celle-ci comprend :
Après l’élaboration des documents de sollicitation, l’étape suivante est celle de l’invitation à
soumissionner. Pour les marchés de biens et travaux, c’est par le biais d’un appel d’offre que les
fournisseurs et les entrepreneurs sont invités à proposer une offre. Pour les prestations
intellectuelles, c’est par la lettre d’invitation que les consultants retenus sur une liste restreinte sont
appelés à déposer ou à faire une proposition.
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A. L’avis d’appel d’offre
Aux termes de l’article 43 du code togolais des marchés publics, « les MP par appel d’offres, dont
le montant est supérieur ou égal au seuil réglementaire visé à l’article 5 du présent décret, doivent
obligatoirement faire l’objet d’un avis d’appel à la concurrence porté à la connaissance du public
par une insertion faite, dans les mêmes termes, dans le journal des MP ou toute publication
nationale et/ou internationale ainsi que sous mode électronique, selon un document modèle dont les
mentions obligatoires seront fixées par voie réglementaire. Cette obligation concerne également les
avis de pré qualification. Les niveaux de seuils des marchés devant faire, selon leur nature,
l’importance du coût prévisionnel du marché, ou leur complexité, l’objet de publication à caractère
strictement national ou international sont déterminés par voie réglementaire. L’absence de
publication de l’avis est sanctionnée par la nullité de la procédure… ».
- 15 millions (15 000 000) de FCFA pour les marchés de travaux ou les marchés de fournitures
ou de services, des administrations centrales et déconcentrées de l’Etat, des EP, des
collectivités territoriales décentralisées et leurs EP, organismes, agences ou offices :
- 25 millions (25 000 000) pour les marchés de prestations intellectuelles des administrations
centrales et déconcentrées de l’Etat, des EP, des collectivités territoriales décentralisées et
leurs EP, organismes, agences ou offices :
En revanche, les marchés dont les seuils sont inférieurs au montant ci-après font l’objet de
publication nationale :
Au-delà de ces seuils, les marchés doivent faire l’objet de publication au plan communautaire et au
plan national.
Pour les principaux bailleurs de fonds tels que la Banque mondiale, la Banque africaine de
développement, tout marché devant faire l’objet d’appel d’offres international doit être publié au
moins dans un journal local et dans le United Nations développement business et/ou le dg Market.
L’avis doit être communiqué aux représentations locales des pays membres éligibles (ambassades,
consulats, bureaux de représentation commerciale des pays membres éligibles) et ceux qui ont
manifesté leur intérêt à la suite de l’avis général de passation de marchés. Pour les marchés
importants, les partenaires techniques et financiers peuvent exiger que l’avis d’appel d’offres
international soit publié dans les revues techniques bien connues et/ou dans des journaux à grande
diffusion internationale.
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B. La lettre d’invitation
Pour la sélection des consultants, c’est la lettre d’invitation qui est utilisée. Elle n’est envoyée
qu’aux consultants ou fournisseurs qui ont été retenus sur la liste restreinte suite à un avis de
manifestation d’intérêt ou l’utilisation d’un répertoire de consultants agréés par l’autorité
contractante ou le Partenaire technique et financier.
Activité : Qu’est-ce que la planification des marchés publics ? Donnez le contenu d’un dossier
d’appel d’offre.
SEANCE 12
Objectif : Déterminer les conditions d’attribution du contrat
Contenu :
Après les trois premières étapes (planification de la passation de marché, préparation des documents
de sollicitation et de l’invitation à soumissionner) vient l’étape qui consiste à procéder à la réception,
l’ouverture et l’évaluation des offres pour aboutir à l’attribution. Une distinction sera faite entre les
marchés de biens et travaux et le marché de consultant.
La réception des offres doit être assurée de façon à identifier l’ordre de dépôt des offres, la date et
l’heure de dépôt. Il est souhaitable que le réceptionnaire des offres donne un récépissé de réception
signé ou qu’un registre qui identifie le soumissionnaire, la date et l’heure de dépôt, soit rempli.
La séance d’ouverture doit avoir lieu à la date limite fixée pour le dépôt des offres. La date et
l’endroit de cette séance sont ceux annoncés dans l’appel d’offres. En cas de changement, l’acheteur
public prendra toutes les dispositions pour informer à temps les soumissionnaires. La séance
d’ouverture des offres doit être publique, par conséquent les soumissionnaires ou leurs représentants
peuvent y assister s’ils le désirent. Les modalités d’ouverture des plis doivent respecter les principes
suivants :
- s’assurer en premier lieu de mettre de côté les retraits, puis les substitutions et les
modifications d’offres ;
- le nom de chaque soumissionnaire et le montant total de chaque offre et de toute variante à
présenter doivent être lus à haute voix ;
- la présence de la garantie de l’offre et sa période de validité doivent être vérifiées ;
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- la commission d’ouverture de plis doit s’assurer de la présence des documents principaux
demandés dans le dossier d’appel d’offres (soumission, bordereau de prix unitaires, devis
quantitatif et estimatif, pièces administratives, etc.) ;
- la liste de présence doit être signée par tous les représentants des soumissionnaires ;
- le procès-verbal de la séance d’ouverture de plis une fois établi, est envoyé à tous les
soumissionnaires ;
- le procès-verbal de la séance d’ouverture des offres doit être dressé avec suffisamment de
détails pour permettre d’apporter toute réponse à toute question concernant le déroulement
de la séance.
Aucune offre ne doit être rejetée à la séance d’ouverture à l’exception des offres reçues après le
délai qui ne doivent pas être ouvertes. Les offres ouvertes sont marquées des mentions suivantes :
numéro d’ordre lors de l’ouverture des offres, visa du président de séance et autres membres
désignés du secrétariat participant à la séance publique, la date apposée par un tampon officiel.
Il est utile de rappeler que l’évaluation des offres est assurée par une sous-commission d’analyse
désignée par le président de la commission de passation des marchés compétente pour l’évaluation
et le classement. La sous-commission d’analyse évalue les offres dans un délai fixé lors de
l’ouverture des plis par la commission de passation des marchés compétente. Dans un délai
compatible avec le délai de validité des offres et qui ne saurait être supérieur à quinze jours, elle
(sous-commission d’analyse) doit procéder de manière strictement confidentielle, à la vérification
des pièces administratives, à l’évaluation des offres techniques et financières et à leur classement
suivant des critères édités par le DAO. Les différentes étapes de dépouillement ou de l’évaluation
des offres se résument comme suit :
- l’examen préliminaire : il a pour but d’identifier et de rejeter les offres qui sont incomplètes,
non recevables ou non conformes pour l’essentiel aux dispositions du DAO, et qui ne doivent
pas être évaluées. Une offre qui contiendrait des divergences majeures par rapport au DAO
doit être rejetée. Seules les offres qui sont conformes aux spécifications à caractère
obligatoire du DAO sont retenues pour l’examen détaillé ;
- la correction des offres : la sous-commission d’analyse vérifie les offres reconnues
conformes pour l’essentiel au DAO pour en rectifier les erreurs de calcul éventuelles. La
méthode à suivre pour corriger les erreurs de calcul est normalement décrite dans les
instructions aux soumissionnaires et doit être appliquée. Généralement, lorsqu’il y a une
différence entre les montants en chiffres et en lettres, le montant en lettres fera foi ; lorsqu’il
y a une incohérence entre le prix unitaire et le prix total obtenu en multipliant le prix unitaire
par la quantité, le prix unitaire fera foi, à moins que la commission n’estime qu’il s’agit
d’une erreur grossière de virgule dans le prix unitaire, auquel le prix total tel qu’il est
présenté fera foi et le prix unitaire sera corrigé ;
- classement des soumissionnaires : après la correction des erreurs et la détermination des
montants corrigés, la sous-commission d’analyse procède au classement des
soumissionnaires encore en lice ;
- vérification de la qualification : après le classement, la sous-commission d’analyse vérifie la
qualification des soumissionnaires en commençant par le soumissionnaire classé premier.
Sans être exhaustif, la vérification de la qualification peut porter entre autres sur la
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constitution ou le statut juridique, le lieu d’enregistrement et le principal lieu d’activité de
l’entreprise soumissionnaire, son chiffre d’affaires annuel total exprimé en volume total des
travaux de construction réalisés au cours de chacune des cinq dernières années, les travaux
de même nature et le volume de chaque type de travaux effectués au cours de chacune des
cinq dernières années et des informations détaillées sur les travaux en cours et les
engagements contractuels, les qualifications et l’expérience des principaux responsables et
techniciens sur le chantier dont la candidature est proposée pour le marché, des rapports sur
la situation financière du soumissionnaire, la preuve de la disponibilité d’un fonds de
roulement approprié pour ce marché, etc.
La sous-commission s’attellera à vérifier chaque point de la qualification sur la base des documents
fournis. A la suite de cet exercice, le soumissionnaire qui sera retenu serait celui qui aurait proposé
le prix le moins disant et qui remplit les critères de qualification.
C. Attribution et notification
L’autorité contractante attribuera le marché au soumissionnaire dont il estime l’offre conforme pour
l’essentiel aux documents d’appel d’offres et qui a offert le prix évalué le plus bas, à condition que
le soumissionnaire soit qualifié. Le marché doit être attribué dans le délai de validité des offres
défini dans le DAO après avis de la DNCMP et éventuellement du bailleur de fonds.
L’attribution est notifiée au soumissionnaire retenu. Celui-ci doit mettre en place dans les délais
requis la garantie de bonne exécution. En cas de défaillance de ce soumissionnaire, on passe au
soumissionnaire suivant sur la liste de classement des offres les mieux-disantes. Dès la fin de la
procédure de sélection, les autres soumissionnaires sont informés qu’ils n’ont pas été retenus.
La procédure de réception des propositions est la même que celle des entreprises, mais ici les plis
sont ouverts en deux étapes. La proposition technique dans une premier temps et après évaluation
de celle-ci, la proposition financière. Les propositions technique et financière sont soumises
simultanément dans des enveloppes séparées. Ainsi après l’ouverture des propositions techniques,
les propositions financières sont déposées auprès de la PRMP ou son représentant jusqu’à
l’ouverture publique.
Pour l’évaluation des propositions en mode de sélection qualité-coût, une procédure en deux étapes
est adoptée pour l’évaluation des propositions. L’évaluation technique doit être menée en premier,
suivie de l’évaluation financière. Les consultants seront classés au moyen d’un système de notation
technique/financière combinée.
Activités : En quoi consiste l’évaluation des offres ? Quel est l’organe qui en est compétent ?
Comment attribuer un contrat ?
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