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Ill- Exercice ;

Sujet: Commentez les extraits suivants


CONSEIL CONSTITUTIONNtL
Avis n 24-2008 du Conseil constitutionnel sur un projet de loi modifi a nt et complétant la
°

loi n° 9�-36 du 24 février 1994, relative à la propriété littéraire et artistique


Vu la lettre du Président cle la République en date du 2.4 mars 2008, parvenue au Conseil
constitutionnel le 25 mars 2008 et lui soumettant un projet de !oi modifiant et complétant la
loi n ° 94-36 du 24 février 1994, relative à la propriété littéraire et artistique,
Vu la loi n ° 67-53 du 8 décembre 1967 portant loi organique du budget telie que modifiée et
complétée par les textes subséquents,
En ce qui concerne l'organisme chargé de la gestion collective des -droits d'auteur et des
droits voisins ainsi que les modalités de son financement :
Considérant qU(� le projet soumis prévoit la création d'un organisme chargé de la ge5tion
collective des droits d'auteur et des droits voisins qui sera habilité à cet effet par décre t;
Considérant que l'article 49 {nouveau) contenu dans l'article premier du projet détermine les
missions dont est chargé ledit organisme et qui consistent notamment à sauvegaràer les
droits d'auteur et les droits voisins, à défendre les intérêts matériels et moraux des titulaires
de ces droits, à recevoir les œuvres à titre de déclaration et de dépôt, ledit organisme
pouvant être le mandataire ou le représentant des organismes étrangers similaires ; que
l'article 49 (nouveau) disp�se· également que le règlement intérieur de l'organisme fixe
notamment les conditions d'adhésion, les modalités de déclaration ou de dépôt des œuvres
ainsi que les règles de perception des droits et leur répartition, et que l'adoption du
règlement intérieur de l'organisme est approuvée par arrêté du ministre chargé àe la
culture;
Considérant que quand bièn même cet organisme est habilité p:ar décret, que son règlement
intérieur est adopté par arrêté ministériel et que son financement provient de ressources
fiscales, il ne constitue pas. pour autant un établissement public ou une catégorie
d'établissements et d'entreprises publics au sens de l'article 34 de la Constitution, et ce en
l'absence d'éléments propres à la création de ces catégories d'étab lissements et
d'entreprises publics;
Considérant que l'article 37 {nouveau} contenu dans l'article premier du projet institue une
tax:e, due à l'importation et localement, sur 1.es supports audios et audiovisuels non enregistr�5,

.... ·-· __.


ion '. que ledit
ainsi que sur les appareils et les équipements d'enregistrement et d e reproduct
ption ;
article détermine également, le taux de la taxe et les modalités de sa perce
. . , . . nt que les ressources
Cons1derant que les paragraphes 6 et 7 de I article 37 (nouveauJ, Prévoie
. . e cha· rge de la
provenant de la taxe sont affectées pour couvrir les depenses de l'organism .
. .. . . , pour ccnl""r;b
gestion collective des droits d'auteur et des drorcs v01sms · uer . à sa caisse sociale et
·
, -- interprètes producteurs des
culturelle et pour financer la prime accordee aux auteurs, art·ISt<><:
· 0
-- Jévision
en vue de les
enregistrements audios et audiovisuels et les organismes d e rad'o -t -i-
0
1

• • • • · 1 a reprod·· '- 1 de leurs œuvres et


u c'·ion
encourager a la cr"eation et de les mdemrnseï pour
interprétations; que le montant de la taxe revenant.à chaque partie est fixé par décret;
Considérant que !'article 37 (nouveau) ·affecte ainsi une ressource fiscale en vue de couvrir les
charges de l'organisme précité et cie financer les primes qu'il accorde à leurs ayants droit;
· que la loi autorise les
Considérant que !'article 36 de la Constitution dispose notamment
re�sources et les charges de l'État _dans les conditions prévues par 1a loi organique du budget;
· Considé;ant que l'articl� 28 de lô Constit�tion dispose notamment que les projets de loi de
finance sont adoptés conformément aux conditions p;évues par la ioi organique du budget;
Considérant que l'article 16 de ia loi organique du budget dispose que l'ensemble des recettes
est utilisé pour faire face à l'ensemble des dépenses; qu'il a toutefois autorisé l'affecta�ion_ de
certaines recettes à certaines dépenses sous forme de fonds de concours et de fonds spéciaux
du trésor;
Considérant que la fiscalité constitue une ressource de l'État qui doit être affectée tel que le
prévoit la loi organique du budget;
Considérant que la règle d'autorisation des ressources et des charges de l'État par le pouvoir
législatif et par là même le contrôle des ressources publiques et leur utilisation qu'elle implique,
commandent conformément aux disposition s précitées de la Constitution et notamment son
articie 36, le bon emploi des ressources financières et l'efficacité de leur affectation, et ce dans
le cadre des conditions prévues dans la loi organique du budget;
Considérant qu'il ressort des dispositions prévues dans la loi organique du budget que les
ressources légalement établies provenant de l'impôt au sens de l'article 34 de la Constitution,
et dont le recouvrement est autorisé par le législateur, ont pour objet le financ ment de
e
l'ensemble des dépenses publiques et ne peuvent être affectées
pour la couverture de
dépenses particulières que conformément aux modalités prévue
· s par la !oi organique du
budget; ·

Considérant qu'eu égard à la nature de l'organisme chargé de la gestion collective des droits
d'auteur et des droits voisins, à ses missions, à l
a modalité àe sa création, à son organ is ation et
à son mode de gestion, l'affectation de ressources fisca·les à es
son profit sans respect ci es règl
prévues dans la loi organique du budget et, t
en l'absence d'autres modalités prévues à cet effe
d ans la loi organique du budget, est
incompatible a vec la loi organique précitée et p
ar

con séquent elle est non- conforme a_ux ;


dispositions des articles 28 et 36 de la Const itution

l 1
l
[ Le sujet théorique en droit financier

Sujet: « Les principes budgétaires »

In troduction :

1. Toujours commencer par une phrase d'attaque : sorte


d'entrée en matière pour attirer l'attention du lecteur, qui reprend
la problématique si c'est un sujet théorique;
2. Rappeler ensuite l'intérêt du sujet (pratique, théoriqu�,
d'actu alité, doctrinal s'il soulève une controverse entre plusieurs
auteurs, etc.) ;
3. définir les mots-dès du -sujet et délimiter les concepts
par rapport à des notions connexes et annexes, et c'est à ce
niveau que l'on évite les pièges des redites ou des hors-sujet : en
effet, en définissant les termes du sujet et en le délimitant par
rapport à d'autres notions, on précise le champ de l'étude, en
expliquant (par exemple) que telle notion ne sera pas étudiée,
alors que telle autre le sera etc.; en l'espèce, il s'agit d'expliquer
les principes budgétaires dans le cadre général des principes
financiers de l'Etat, qui sont des principes d'organisation de
l'action publiques, et qui se subdivisent en 3 catégories, à savoir
d'une part les principes fiscaux qui commandent l'établissement
et le recouvrement des impôts ( ex : principe de la neutralité
· fiscale, principe de la nécessité de l'impôt, principe de la
territorialité de l'impôt, principe de l'équité fiscale), d'autre part
les principes comptables qui réglementent l'exécution des
· recettes et dépenses publiques (ex : principe de séparation des
ordonnateurs et des comptables, principe du service fait), et
enfin les principes budgétaires qui concernent l'élaboration, la
présentation et i'exécution des budgets des personnes publiques,
et notamment de l'Etat. Pl�s précisément, Ces règles ont été
conçues dans Je but de permettre aux représentants du peuple de
prendre connaissance régulièrement (annualité) de l'ensemble
brut des ressources et des dépenses de l'Etat (universalité); dont
les montants respectifs doivent être équivalents (équilibre), et
présentés de manière détaillée (spécialité) dans un document
uni9-ue (unité) ;

103
ues et de droit comparé de auprès d'eux, dans. toute la mesure où ils contribuent par
4. Evoquer les aspects historiq . � ,· . . les
1mpots qu 1 1s acqmttent - obl1gat01rement - au financement du
la question ; ,
budget de l Etat.
e. par le su�et,
. s. Revenir ensuite à la problématique posé ives que 1 on Ceci veut dire qu'il appartient au peuple, ou du moins à
'ventuellement en deux ou trois phrases interrogat ses représentants, d'autoriser le prélèvement des ressource!'.
n la
;ésume ensuite en une seule ( c'est la reformulatio de pub liques, puis d'en contrôler l'usage, afin d'éviter les abus du
problématique) ;
pouvoir.
6. Enfin, comme une conséquence logique de la
C'est donc pour empêcher tout abus qu'a été organisé le
problématique, qui est la question soulevée par le sujet, vient
1 l'annonce du Plan, qui constitue la réponse que l'on choisit contrôle politique du Parlement - c'est à dire des reprèsentants
du peuple - sur les recettes et les dépenses de l'Etat, notamment
d'apporter (on n'annonce jamais les sous parties, uniquement les
., deux grandes parties). à travers l'obligation imposée au gouvernement de respecter,
lors de l'établissement et de 1a mise en œuvre du budget de
Même s'il n'existe pas de plan type, il faut savoir que l'Etat - les 5 principes budgétaires de l'annualité, de l'unité, de
certaines notions de base doivent figurer dans tous les plans, l'universalité, de la spécialité et de l'équilibre.
surtout lorsque les notions sont évidentes. Les principes budgétaires ont été généralisés, ils existent
Par exemple : Si l'on part de l'idée que les principes aussi en Tunisie au niveau de la loi organique du budget n ° 67-
budgétaires sont la ''pierre angulaire" de l'Etat, ce ci est trop 53 du 8 décembre 1967, et continuent de se maintenir avec des
vague, car cela peut se retrouver à propos d'une multitude adaptations parce qu'ils ont fait leurs preuves en Ja matière.
d'autres sujets. Ils permettent ainsi, d'atteindre cet objectif sécuritaire, qui
Il s'agit alors de chercher la spécificité des principes est toujours fondamental lorsqu'il s'agit de deniers publics, tout
budgétaires tels qu'ils ont été présentés et définis en Introduction en assurant une gestion correcte de l'argent des contribuables.
dans toute leur diversité.
Plan proposé :
Cette spécificité consiste en fait dans leur articulation
autour d'un principe plus général encore, celui de la sécurité des
deniers publics, qui est le fil directeur de l'analyse, celui qu'il 1- L'ENJEU SECURITAIRE DE LA CONSECRATION
fallait trouver et suivre dans les deux parties. DES PRINCIPES BUDGETAIRES

En effet, les principes budgétaires - qui sont des principes �es principes budgétaires ont été proclamés à l'origine [fin
d'organisation de l'action publique - ont été adoptés dans un but XVIlI eme et XIX ème siècle] parce que d'une part ils sécurisent le
sécuritaire, en vue d'une mise en œuvre concrète du principe du contribuable quant à l'usage des deniers qui sont prélevés auprès
consentement du peuple à l'impôt, posé à l'article 14 de la de Ju2 (A) ; et que d'autre part ils sécurisent !Etat, qui est ainsi
Déclaration Française des Droits de l'Homme et du Citoyen du assuré de son autonomie politique grâce à des rentrées stables
26 août 1789 1, qui a fixé la règle selon laquelle les citoyens ont d'argent (B).
le droit de suivre l'emploi des ressources qui sont prélevées
A- Les principes budgétaires sécurisent le contribuable
1
Rappel : "Tous les citoyens ont le droit de constater par eux-mêmes ou par Les principes budgétaires ont pour objet de sécuriser le
leurs représentants la nécessité de la contribution publique, de la consentir
librement, d'en suivre l'emploi el d'en détenniner la quotité, l'assiette, le
contribuable, tant sur le. plan de la collecte (principe du

1
recouvrement, la durée".
105
104
consentement à l'impôt), que de l'usage des deniers publics au
niveau de l'autorisation annuelle (contrôle politique) et de
l'exécution des recettes et des dépenses publiques (ex : unité de
l L'Etat était qualifié de gendarme, et avait la responsabilité
d'un nombre limité de services dont la création était justifiée par
l'intérêt général.
caisse de l'Etat, séparation des ordonnateurs et des comptables
publics). Il s'agissait essentiellement de la sécurité, de la justice, de
la sécurité intérieure et de la défense nationale.
B- Les principes budgétaires sécurisent l'état En effet, l'Etat était principalement chargé du maintien de
!'Ordre Public dans ses trois éléments classiques de sécurité, de
Les principes budgétaires ont également pour objet de
tranquillité et de salubrité publiques.
sécuriser l'Etat : développer les principes par rapport à cette
optique de sécurité (sécurité en ce qui concerne la stabilité des Ces services étaient de nature administrative, ils étaient
ressources, l'autoi:omie de l'Etat, l'équilibre des _ pouvoirs). gérés directement par l'Etat, et assurés gratuitement, c'est à dire
NB: NE PAS OUBLIER.LA TRANSITION ENTRE LESDEUXGRANDES PARTIES
que les recettes ordinaires [principalement fiscales] suffisaient à
en couvrir les frais de fonctionnement.
II- LA FINALITE SECURITAIRE DE L'ADAPTATION Dans un tel contexte, les 5 principes budgétaires pouvaient
DES PRINCIPES BUDGETAIRES AUX EXIGENCES s'appliquer sans trop de problèmes.
DES FINANCES PUBLIQUES CONTEMPORAINES
Mais avec la transformation des missions et des modalités
La finalité sécuritaire continue de nos jours à justifier le d'intervention de l'Etat dans la vie économique et sociale, les
maintien et l'application des principes budgétaires, car il s'agit principes classiques du droit budgétaire ont subi à leur tour un
toujours de gérer correctement l'argent des contribuables, et les ensemble de transformations, ce qui se manifeste concrètement
principes budgétaires sont, de ce point de vue, les instruments de différentes manières.
techniques d'une gestion saine des deniers publics.
B- Les manifestations de l'adaptation
Certaines raisons ont cependant jiustifié une adaptation des
principes budgétaires aux exigences des finances publiques · Il convient d'évoquer les transformations / adaptations de
contemporaines (A) ; dont les marùfestations variées méritent de tous les principes budgétaires.
retenir l'attention (B).
Ainsi, par exemple, l'existence d'un déséquilibre
A- Les causes de l'adaptation budgétaire n'est plus considérée de nos jours comme une
catastrophe, mais s'explique par des raisons économiques et par
C'est principalement à cause de la transformation des des choix politiques.
missions et des modalités d'intervention de l'Etat dans la vie Dans cette optique, le budget de l'Etat devient un
économique et sociale que les principes classiques du droit instrument de réalisation de l'équilibre économique global, et
budgétaire ont subi à leur tour un ensemble de transformations, peut • donc supporter un déséquilibre partiel. Le déséquilibre
sans que la finalité sécuritaire disparaisse pour autant. budgétaire constaté est ainsi contrebalancé par la réalisation de
En effet, jusqu'au débu� du xxbu• siècle, les fonctions de la croissance économique sur le plan global.
l'Etat étaient relativement limitées et simples à définir, et les Par exemple, le déséquilibre va permettre de relancer
principes budgétaires ne trouvaient pas vraiment de difficultés à l'emploi, grâce à la création de nouveaux postes de travail, qui
s'appliquer. vont à leur tour provoquer une dynamique de production et de
consommation (effet catalyseur) qui permettra de relancer

106
107
bien que certains points
Dans les deux cas, cependant, et
l'économie dans son ensemble. Finalement, cette augmentation
les différencient fortement (no
tam men t les sources �e
��!,
1
de la richesse nationale pourra être récupérée à plus ou moins pou r le� mais
long terme par le budget de l'Etat à travers l'impôt. financement, oblligatoires et facultatives b1ht e de les ·
l'imp oss1
A terme, le déficit [c'est à dire sommairement l'excédent seulement facultatives pour les FC, d'où qui
_
leur
tants
de' dépenses· sur les recettes, mais il est préférable de mieux prévoir a priori et l'inscription . des ,mon
du b_udget),
définir ceatè notion, en revenant aux distinctions entre déficit correspondent uniquement dans la 101 de regle ment
n des
provisionnel et d'exécution, q�i concerne l'excédent de dépenses on assiste à un inversement de la règle de non-affectah?
ordinaires sur les recettes ordinaires ; et entre déficit et recettes aux dépenses, puisqu'il y a justement affecta tion de
découvert, ·ce dernier étant plus large puisqu'il correspond à recettes particulières à des dépenses spécifiques.
l'excédent de toutes les dépenses de l'Etat, ordinaires et de De plus, les sommes dont disposent les fonds du trésor
développement sur toutes les recettes de l'Etat, ordinaires et non échappent à l'annualité � _sont reportables d'année en année
ordinaires] pourra ainsi �tre résorbé (réduit, comblé). jusqu'à épuisement. ·· ·
C'est ainsi que le déséqtbilibre budgétaire n'est plus perçu En revanche, les principes de l'unité budgétaire et de la
comme un fait négatif, mais devient un instrument de spécialité ne semblent pas être remis en cause, bien au contraire,
°
développement économique (c'est la théorie développée en et la dernière réforme de la LOB, opérée en Tunisie par la loi n
1936 par l'économiste Keynes, encore valable de nos jours, mais 96-103 du 25 novembre 1996, va plutôt dans le sens de hl
sans que le déficit acceptable soit trop élevé). recherche d'une plus grande unité, puisque l'on passe d'une
Dans le même ordre d'idée, tous les principes budgétaires structure budgétaire quinquepartitè à une structure seulement
ont subi des modifications dans le sens d'une adaptation aux tripartite ; et qu'une nouvelle nomenclature budgétaire est entrée
exigences des finances publiques contemporaines, mais sans en vigueur à compter du 1•r janvier 2001, renforçant ainsi la
perdre de vue l'objectif sécuritaire, c'est à dire le contrôle spécialité. En effet, selon l'articlel2 (nouveau) de la LOB
politique permettant de vérifier l'usage des deniers publics. « Les crédits ouverts sont répartis à l'intérieur de chaque
Par exemple, l'annualité a été aménagée pour tenir compte partie par articles, paragraphes et sous-paragraphes, selon
du caractère pluriannuel des dépenses de développement, à leur nature et leur destination, et ce, conformément à une
travers le :fractionnement de ces dépenses en 3 catégories de nomenclature qui sera fixée par décret » 1.
crédits (les crédits de programme, les crédits d'engagement et les
crédits de paiement) dont l'une est pluriannuelle et reportable
d'une année sur l'autre jusqu'à épuisement, à savoir les crédits
d'engagement (article 13 de la LOB), tandis que les deux autres
continuent d'obéir à l'annualité budgétaire.
La règle de la non-affectation des recettes aux dépenses
connaît elle aussi des aménagements, à travers la technique des
fonds du trés_or, dont le régime général a été réaménagé par la loi
organique n° 96-103 du 25 novembre 1996 modifiant la loi
organique n° 67-53 du 8 décembre 1967 portant loi organique
du bud�et ; qui les a regroupés dans une même section
comportant deux parties, l'une retraçant tes opérations des fonds
spéciaux du trésor, et l'autre relative aux comptes des fonds de 211 s'agit du décret n° 99-529 du 8.3.99 qMÎ s'applique depuis la gestion 2000.
concours JORT n° 23 du 19.3.99, p 392-395.

108 109
Ainsi, en.sus des dépenses de gestion, d'équipement, de la Il faut par conséquent replacer le texte dans son contexte,
dette, il est ajouté les dépenses sur ressources affectées aux soit dans le cadre de la préparation d'une réforme importante de
fonds du trésor (FST et FC) et les dépenses sur ressources la loi organique du budget du 8 décembre 1967.
extérieures affectées... ». A la date du texte à commenter [1995], cette LOB a
Extrai1 de t interve11tion de li-Ir. Mohamed HADDAR (administrateur) à
1 d'ailleurs déjà subi quelques modifications, respectivement
l'occasion du séminaire organisépar l'Association TunisienTie de Science apportées par
· Administrative, les 19-20 mai 1995
• La loi n° 70-22 du 7 mai 1970 relative à l'assainissement
ENA-CREA, publications de l'Imprùnerie Ofj"icieUe, mars 1996
des finances publiques, qui vient permettre, en cours d'année,
N.B. : Pour un tel sujet, l'usage de la loi organique du budget du 8 décembre la majoration des crédits des fonds spéciaux du trésor ou FST
1967 est autorisé
par arrêté du ministre des finances, sur constatation d'un
excédent de recettes et dans la limite de cet excédent de
1. Opérations préliminaires relatives à la.forme du texte
recettes, lorsque les dépenses de ce FST présentent un.
caractère évaluatif (article 24) ;
a. La nature du texte
• La loi n° 74-75 du 3 août 1974 modifiant la loi n ° 73-
0 C'est le point de vue d'un administrateur, fourni dans le 82 du 31 décembre 1973 portant LF pour la gestion 1974,
cadre d'un colloque. Il ne s'agit ni d'un texte de loi, ni d'un rajoutant un article 40 bis à la LOB, selon lequel "Dans le cas
discours officiel, ni d'un point de vue doctrinal. Il ne s'agit pas où un établissement public dont le budget est rattaché pour
non plus vraiment de ce que l'on a coutume d'appeler en droit ordre au budget de l'Etat bénéficie d'une subvention
financier (surtout fiscal) �a "doctrine administrative", et qui complémentaire ou dégage, en cours li'a'!?�'!"e:plus-value
consiste plutôt en des réponses ponctuelles des services des de ressources propres, son budget peut êt'fi!i;,'modifié tant en
impôts à des questions ou à des réclamations des contribuables . recettes qu'en dépenses, par voie de décret" ;
En France, cette "doctrine administrative" s'impose à " La loi organique n° 89-41 du 8 mars 1989, apportant
l'administration, et ce, depuis une inteivention du législateur en quelques changements concernant les établissements publics
ce sens, afin d'assurer la sécurité des justiciables ; mais tel n'est dont les budgets sont rattachés pour ordre à celui de l'Etat,
pas le cas en Tunisie où seule la loi et les autres textes officiels ainsi que les fonds spéciaux du trésor (articles 20, 21, 21 bis,
l'emportent en principe sur toute autre interprétation, bien que 34, 39, 39 bis LOB);
l'on constate souvent dans la pratique la primauté des notes du
ministère des finances en matière d'application concrète des • Par la lcii organique n° 89-112 du 26 décembre 1989,
différentes impositions. ajoutant un alinéa second à l'article 16 LOB, qui permet
l'affectation directe à certaines dépenses de certains emprunts
b. Le contexte du texte extérieurs, et un article 39 ter précisant qu' "Aucun transfert
ou virement de crédits d'engagements et de paiement à
• Ce point de vue a été exprimé peu avant la modification caractère évaluatif ne peut être opéré au profit de ceux à
apportée à_ la loi organique du budget n°67-53 du 8 décembre caractère limitatif' ;
1967 (plus. loin LOB) par la loi organique n° 96-103 du 25
novembre 1·996, et 1' on peut le considérer comme un avis
important, puisque c'est l'administration qui a préparé la réfôane.

112 113
Paragraphe 4 : " La nouvelle présentation du budget
• Et enfin (dérogation exceptionnelle à la LOB de 1967) perm de retrouver le principe de l'unité budgétaire grâce à un
et
par la loi organique n° 91-97 du 26 décembre 1991, qui a tableau récapitulatif de toutes les dépenses compte non tenu des
autorisé dans un article unique :"l'ouverture d'un titre Ill au mouvements internes.(... )"
budget général de l'Etat, pour la gestion 1992, aux fins de
Paragraphe 5 : "Ainsi, en sus des dépenses de gestion,
régularisation des opérations du trésor." en précisant dans
d 'équipement, de la dette, il est ajouté les dépenses sur
l'alinéa second _de cet article que "Les ressources de ce titre,
ainsi que les crédits dont la dépense est autorisée, sont fixées ressources affectées aux fonds du trésor (FST et FC) et les
dépenses sur ressources extérieures affectées..."
dans le cadre de la loi definances pour la gestion 1992."
2. Analyse du contenu du texte
Il est important de préciser que c'est toujours la même
LOB qui est en vigueur depuis 1967 en Tunisie, et qu'il s'agit de L'étude du contenu du texte s'effectue sur la base des
la im• :LOB du pays, puisque le premier texte qui est venu
opérations préliminaires précédentes, ainsi que d'après les
déterminer les règles d'élaboration, de présentation et
connaissances de base des candidats (cours, travaux dirigés,
d'exécution du budget de l'Etat, est la loi n ° 60-1 du 12_ mars
1960, justement abrogée et remplacée 9Jar la loi n° 67-53 du 8 lectures personnelles).
décembre 1967. Il convient de procéder à une analyse phrase par phrase, en
dégageant à chaque fois, tous les aspects principaux, annexes et
c. Le découpage du texte connexes qu'elles évoquent.
Le texte contient 5 grands paragraphes faciles à distinguer Il faut aussi dégager l'idée générale du texte, qui sera l'axe
principal du plan ou sa problématique.
Paragraphe l : "Cinq orientations (axes) ont été identifiées
par les services du ministère des finances pour améliorer et D�s le cas d'espèce
actualiser le système budgétaire ( ... ) de la Tunis.ie." l. La première phrase permet de placer d'emblée le débat
Paragraphe 2 : "Le 1er axe concerne la présentation et sur le terrain de la nécessaire réforme du cacke budgétaire
l'articulation du budget de l'Etat. En effet, les interventions de tunisien.
l'Etat sont effectuées actuellement selon plusieurs cadres II s'agit en quelque sorte d'une phrase introductive à la
budgéta�es : Titre I et Titre II, FST, FC; dépenses sur ressources suite du texte, et qui peut d'ailleurs par la suite être exploitée en
extérieures affectées." Introduction générale lors de la rédaction préliminaire et finale_
Paragraphe 3 : "Toutefois, l'addition de ces dépenses
Par conséquent, l'examen doit impérativement porter sur
n'est pas possible du fait des mouvements internes et de ·la les termes "améliorer" et "actualiser".
contribution d'un titre au profit de l'autre. En outre, cette
multiplicité de cadres était à l'origine de la sous-estimation des En effet, la question qui se pose est ceAle de savoir
dépenses de l'Etat du fait que les crédits inscrits aux FST, FC pourquoi ce point de vue est énoncé? C'est à dire par rapport à
ainsi que les ressources extérieures affectées (paiements directs) quel au�re système, et il faudra donc évoquer les défauts de
étaient en-dehors du budget de l'Etat stricto-sensu." l'ancien système, et les raisons qui justifient les efforts de
changement.

ll4 115
.. ... io n correcte c\e
<rra ndeurs, et n e p e ttent pas une évaluat

�}t1;rw�w;i;'t
2. Quant à Ja réponse à la question. co�ent va-_t'on uilibr e et de la manière
e
;nl�E t at , ou du déséq
procéder à cette amélioration et à cette actualisation du systeme l'équilibr e du budget
budgétaire tunisien ? elle est donnée dans la suite du texte, mais de le combler.
uniquement en ce qui concerne Je 1., axe de la réforme . ' "En outre", n'est
envisagée, à savoir celui portant sur la présentation et 5. La cmquième phrase, qui debute par
'cédente et expose encore les
que le prolong�ment d 1a
d'ef:aut s. de l'a nci,en syst�eme, p:; plus p�i
l'articulat\on du budget de l'Etat, comme cela est rappelé dans la culièremen t la sous-
seconde phrase du texte. •
évaluation des depenses du fait de la no n intégration de certames
3. L'auteur rappelle brièvement dans la troisième phrase . de l'Etat
présentation budgétaire "actuelle", c'est à
la d'entre elles aux compt es non md.iVJ"du alisés
dire à la date à 6 . La sixième phrase apporte du nouveau et prese�te l_�s
laquelle il écrit, soit avant· la réforme,
et il importe donc de mérites de la nouvelle présentation budgétaire,tel_I e 1u nv1s� e
connaître et rappeler brièveme
nt ce cadre budgétaire d'avant la dans le cadre de la réforme de la LOB. II s �git la �. une iree
réforme, en précisant que l'auteur
budgets annexes, comme
ne cite ni les BRPO, ni les importante qu'il convient de détailler �o�me I! se �oit, s��out
s'ils ne faisaient pas partie du budget ar rapport au principe de l'unité bud�etaire qm est evoque a c�
de l'Etat, alors mêm e qu'ils
en font partie. Il a donc une �iveau et qui est un principe budgétaire fondamental. Pourquoi
conception très r estrictive de
la notion de budget de l'Etat. Avant l'auteu� parle-t'il d'un "retour" à l'unité ? et qu'est-ce que ce
1_996, la prés entation des . .
comptes figurant à l'intérieur du "tableau récapitu latif de toutes les dépenses" qu'il cite,
document budgétaire global
était en effet dispersée, dans la notamment "compte non tenu des mouvem�n�s internes" ? �ous
me sure où les FST n'étaie .
nt pas intégrés au budget général de
l'Etat, et que les opéra ces points méritent une analyse approfondie et des �xp�1catt�ns
tions en capital sur emprunts extérieurs
affectés, bien que réalisées détaillées. Par exemple, il s'agit de rappeler qu� la 1ustifi�at10n
par des servic es de l'Etat non dotés
de_la personnalité morale, étaient de l'unité budoétaire en tant que règle techmque est d ordre
également retracées à part, ce
qu1 aboutissait à une struct politiqu e : elle tend à as�ur�r l'effectivit_� du contrôl
ure quinquepartite [à la place de la �
structure tripartite actuelle]. parlementaire sur les operat10ns fina�c1e_res qu� _lE;
gouvernement va réaliser. En effet, le prmc1pe de 1 umt e
STRUCTURE BUDGETAIRE AVANT 1996 budgétaire doit permettre au Parlement de s'assurer _ de la
situation exacte des finances publiques par la comparaison de
Budget Général ou · . ····- ... .
Budgets Opérations eu capital FST BRPO l' ensemble des opérations de recettes et de dépenses présentées
Budget Général de
annexes sur emprunts dans un document budgétaire unique.
L'Etat
e,,.térieurs affectés
7. Enfin, la dernière phrase expose de manière pratiq�e le
. 4. La quatrième phrase comm contenu de la réforme, et la nouv elle présentation qui doit en
ence par "Toutefois", ce qui
explique que résulter. Comme le texte est sounûs aux étudiants à l'issue ?e
l'auteur critique à ce niveau la présentation
budgétaire antérieure à l'adoption du texte, il faut confronter les situatio�s avant/apr�s,
la réfonne et il faut détailler av ec lui c ette
idée. L'auteur évoque voire s'essayer à une critique nuancée et co�struct1ve �e c_e qui a
n otamme;t à ce niveau les flux pseudo­
budgétaires, c'est-à-dire été finalement réalisé. En effet, si l'intégrat10n des operat10ns en
les tra nsferts internes au budget de l'Etat
[par e x : les contribu capital sur r essourc es extérieur es affectées à , l'i�t�rieur du
tions servies par le budget en capital -titre II
du bu�get g énéra - aux budget de l'Etat p eut se justifier car elle est . re�hsee P� les
l budgets annexes, sont con sidérées comme
des dep enses d'or ministèr es, l'ins ertion des comptes des FST, qui �erogent a tous
dre quand elles sortent du titre II du budget
général, et comme des les principes budgétaires, se justifie beaucoup moins.
r ecettes d'ordre quand elles entrent dans l es
budgets annexesJ
qui induisent en erreur qua nt aux véritables

116 117
STRUCTURE BUDGETAIRE ACTUELLE Ceci signifie qu'au-delà de l'apparente diversité des
éléments qui le composent, il y a une unité fondament ale du
Bud et de l'Etat Bud ets Annexes BRPO document budgétaire global, puisque toutes ces parties sont
Mirùstères FST Opérations en capital sur emprunts présentées en même temps au vote parlementaire, et obéissent
extérieurs affectés au même régime juridique en ce qui concerne leur élaboration et
leur exécution.
Il apparaît qu'il existe désormais un budget général de
l'Etat qui regroupe les prévisions de ressources et de charges de En somme, c'est la même procédure budgétaire qui
l'Etat en tant que puissance publique et en tant qu'acteur s'appliq ue en tout état de cause.
économique et social [tableaux A, B, C, D, et EJ ; auquel De manière générale, il s'agit de ne pas oublier que la loi du
s'ajoutent les prévisions de recettes et de ·dépenses de certains 25 novembre 1996 a intégré au compte du budget "général" de
démembrements de l'Etat dotés d'un BRPO, et éventuellement l'Etat (celui des administrations publiques non individualisées,
celles de structures de l'Etat non dotées· de la personnalité mais l'expression "général" n'est plus utilisée) deux séries
mora0e mais réafüant un service de nature industrielle ou d'opérations qui faisaient auparavant l'objet d'une présentation
commerciale [budgets annexes]. distincte : les opérations en capital sur emprunts extérieurs
A compter de la LF pour 1999, il n'y a plus de budgets affectés et les opérations des fonds spéciaux du trésor ; réduisant
annexes qui figurent concrètement dans le document budgétaire désormais à 3 au lieu de 5 le nombre des comptes budgétaires
tunisien, puisque le budget annexe des P&T a été supprimé par figurant dans la LF, c'est à dire
l'article 22 de la LF pour 1999, et que ce service est désormais • les comptes de l'Etat personne publique,
accompli par une personne morale distincte de l'Etat, l'Office
National des Postes, créé le 15 juin �998, en tant qu'EPIC dont • les comptes des éventuels budgets annexes, et
le nom commercial est "La Poste Tunisienne" 3• ., enfin les comptes des établissements publics dont
Dans son ensemble, · 1a structure budgétaire permet de le budget est rattaché pour ordre à celui de l'Etat.
saisir _de manière synthétique des parties différentes, dont
l'ensemble forme la loi de finances annuelle et le budget. Il s'agit également de préciser que les fonds spéciaux du
trésor, qui faisaient auparavant l'objet d'une présentation
individualisée, font désormais partie, avec les fonds de
, concours, de la catégorie appelée ''fonds du trésor" réglementée
par les articles 9 (nouveau) et 22 à 24 nouveaux de la LOB,
3
En application de l'article ô de la loi n° 98-38 du 2 juin 1998 relative au alors même qu'ils dérogent j)ar principe aux règles qui président
code de la Poste qui a prévu la nùse en .p2ace d'un organisme compétent en à l'élaboration et à l'exécution du budget de l'Etat, à travers
matière de communications, l'article 1., du décret n° 98-1305 du 15 juin notamment l'affectation des ressources et le report illimité des
1998, porte création de l'office national des postes dont le nom commercial crédits qu'ils permettent.
est "La Poste". Ceci est conforme à la nouvelle logique constitutionnelle
introduite par la révision du 27 octobre 1997 (loi constitutioonelle n° 97-65)
puisqu'au lieu de créer directement tous les établissements publics, comme 3. Plan
auparavant, le législateur s'est vu confier la compétence exclusive de la
création de "catégories d'établissements et d'entreprises publics" en vertu de Introduction
l'article 34 (nouveau), ce qui suppose un renvoi au pouvoir réglementaire
pour la mise en place concrète d'établissements spécifiques au sein de la Comme dans l'introduction de to�t autre commentaire de
catégorie préalablement créée par fa loi, à moins qu'une loi ne crée une seule
catégorie. texte de doctrine, il s'agit d'évoquer la nature du texte, son

118 119
...,,'"'fi!.,,
"-'/,(

elll.l: exercice : EXTRAITS DE LA CONSTITUTIO


auteur son contexte et son idée générale. Ensuite, il faut
annon�er le plan tel qu'il se dégage d'après les différen.ts
paragraphes. Commentez le texte suivant
stitution tunisi enne du
Plan Article 28, alinéas 8 et 9 de la Con
I juin 1959 :
er
I. La critique de l'ancien système de présentation budgétaire proje�s- de 1�1 de
"La chambre des députés vote les
A. L·a multiplicité des cadres budgétaires et, dans les conditions prevues
financ es et de règlem ent du budg
B. La sous-estimation des dépenses de l'Etat par la loi organique du budget.
e. i,
L e budge t doit être voté au plus tard le 31 décembr �
IL La nouvelle présentation budgétaire proposée passé c e délai, la chambre des député s ne s'est pas prono nc__ee,
les- dispositions d es proj e ts d e lois de financ es p euvent etre
A. La nécessité d'un retour à l'urüté budgétaire s trimestr ielles."
mises e n vigueur par décret, par tranch e
B. Les intégrations concrètement opérées.
Démarche à suivre:

Lorsqu'on est face à un texte de loi, on peut commenter


aussi bien son contenu explicite que ses silences qui sont parfois
éloquents.
Par exemple, dans le cas d'espèce, il est possible de
consacrer une sous-partie à la situation - non prévue par l'article
28 qui ne traite que le cas de l'absence de vote du Parlement -
dans laquelle le Parlement vote négativement comme cela est
arrivé aux Etats-Urüs en 1997 où le Congrès a refusé le budget
gouvernemental.
C'est pourquoi il est intéressant d'aborder le sujet sous un
angle un peu politique plutôt que purement technique.
Il convient de ne pas oublier les définitions des notions qui
sont . évoquées dans le texte objet du commentaire, ainsi que
celles qui seront abordées dans le cadre de l'analyse.
Avant de passer à la problématique - ou plutôt à l'idée
générale (car il s'agit d'un texte) - posée par- le texte, il convient
de le situer brièvement dans son contexte, de le présenter, et de
le replacer dans la perspective globale de la matière étudiée,
éventuellement en signalant l'existence d'alltres dispositions
constitutionnelles à contenu financier [budgétaire, fiscal et/ou
comptable).

120 121
Une phrase d' attaque est tou1ours indispensable. ·
A- L'âpreté des débats politiques autour du projet
Par exemple, dans 1a phras gouvernemental de LF
e d'attaque : le sujet peut être
rep
. .1ace• daps. l'actua1·1.
1 e : L e vote du budget est un acte
� m �nemm ent politique, comm e l'illustre [par exemple] la crise Les débats budgétaires constituent une occasion de
1ta l tenne de 1998, dans Ie cad relancer le débat politique général et suscitent, partout dans le
re de laquelle le Parlement a menace
de ne pas voter le budget, ce qui a conduit à un changement monde, des discussions passionnées, compte tenu de la nature
gouv_ememental et à l'accession à la Présidence du Conseil d'un des enjeux poursuivis.
cand1dat d'�bédience communiste [bien entendu, il convient,
chaque annee, de suivre l'actualité interne et internationale au B- Les risques des conflits politiques Gvt/Parl sur la
moment des débats budgétaires, afin d'actualiser la réflexion]. continuité de l'action publique

Il convient notamment de citer les réponses dµ droit


Contexte:
constitutionnel
Dans le replacement du texte dans son contexte : il • en cas de vote positif: pas de problème
convient de rappeler que l'alinéa 9 de la constitution a été rajouté
• en cas d'absence de vote : situation de l'article 28 alinéa
à l'articl e 28 de la constitution à l'issue de la révision
constitutionnelle de 1976. 9 et droit français (art 47 constitution et 39 de l'ordonnance
organique de 1959 = mise en œuvre de la LF par Ordonnance)
Il faut rappeler pourquoi un tel ajout a eu lieu à ce
moment-là ? Quel était le contexte politique de l'époque ? Cela • mais il y a en Tunisie un vide juridique en ce qui
venait combler u n vide juridique et rationaliser l'action concerne l'hypothèse du vote négatif [Evoquer alors le droit
parlementaire à un moment où l'ancien Leader se sentait faiblir, comparé en la matière, car on passe à un autre plan,
et voulait prévenir la survenance d'éventuels risques de conflits véritablement politique, qui peut conduire à la mise en œuvre
politiques gouvernem ent/parlement à travers la prévisio n d'une d'autres mécanismes constitutioanels qui rem ettent en cause
continuité de l'action de l'Etat même en cas de cris e amenant le l'équilibre des pouvoirs politiques, du type de la question de
Parlement à vouloir p� exemple bloquer faction confiance et/ou de la motion d e censure
gouvernementale à travers des manoeuvres dilatoires.
Question de�onfiance :
Plan proposé :
"Procédure par laquelle le gouvernement engage lui­
même sa responsabilité devant le Parlement, en lui demandant
I- La dimension politique du vote en matière budgétaire d'approuver l'ensemble ou un point déterminé de sa politique,
faute de quoi il démissionnera. La question de confiance est un
Ne pas oublier un "chapeau" pour annoncer les sous­
moyen de pression du gouvernement sur le parlement, les
parties : ex : La soumissio n du projet de budget au vote des députés pouvant hésiter à assumer la responsabilité d'une crise
députés constitue une ouverture du débat politique autour des ministérielle. En régime parlementaire rationalisé, la question
grands projets de société fixés da ns les documents budgétaires de confiance est réglementée, notamment en France, par
(A}. D'ailleurs, afin d'éviter les risques de conflits entre le {'article 49 alinéa 1 [sur le programme ou sur une déclaration
gouvernement et le parlement et préserver la continuité de l'Etat,
.de politique générale] et alinéa 3 [sur un texte particulierJ de la
l'article 28, alinéa 9 a apporté une solution qu'il convient
constitution de 1958", in Lexique des termes juridiques, Dalloz,
d'examiner (B).
1995, p 450.

122 123
·�-2

La cavalerie budgétaire est également évitée par cet article


Motion de censure : 31 de la LOB:
"Procédure par laquelle une assemblée parlementaire met ''Aucun article additionnel et aucun amendement à un
en jeu la responsabilité politique du gouvernement par un blâme projet de loi de finances, ne peuvent être présentés s'ils ne
motivé à l'adresse de ce dernier. Le vote d'une motion de tendent à supprimer ou à réduire une dépense, à créer 01.1 à
censure entraîne la démission forcée du gouvernement. En augmenter une recette.
régime parlementaire rationalisé, la motion de censure obéit à
Toute proposition de dépenses nouvelles doit être assortie
des règles précises en ce qui concerne sa recevabilité, sa
discussion et son vote ; et notamment en France l'article 49 de d'une proposition des recettes correspondantes ou d'une
la constitution de 1958 règle ces questions.", in Lexique des proposition d'économie, d'égal montant, sur l'ensemble des
termes juridiques, Dalloz, 1995, p 88. dépenses.

En Tunisie, de tels mécanismes ne sont pas prévus, et le Les articles additionnels ou amendements, qui
gouvernement est responsable devant le Président de la contreviennent à ces dispositions, sont disjoints de plein droit."
République, ce n'est pas un régime parlementaire. La disjonction est une sanction de l'irrespect de cet article
Passer en une phrase à la transition entre ce qui a été dit et 31, qui consiste à laisser de côté la disposition litigieuse pour la
ce qui va suivre ex : L'intervention du législateur dans la réexaminer à un autre moment, lors d'une procédure législative
pro.cédure budgétaire, tout en ayant des implications politiques ordinaire, et non pas dans le cadre du projet de loi de finances.
certaines, n'en obéit pas moins à un ensemble de règles L'article 31 de la LOB procède d'un souci de
techniques qu'il s'agit d'analyser à présent. rationalisation de l'activité parlementaire en matière financière.
II- Les aspects techniques du vote en matière budgétaire L'inter�iction d�s amendements qui n'ont aucun rapport
ec
�':' . le_ proJet de !01 de finances, a pour objet de protéger
Ne pas oublier ici aussi le "chapeau" d'annonce : ex : Il l �qml\b:e g:obal des finances publiques, en évitant les
existe en matière de vote du budget un ensemble de règles �1sp. ��
s t10ns a caractère démagogique qui pourraient fausser
procédurales à suivre (A), ainsi que des conditions à respecter 1 eqmltbre budgétaire entre les ressources et les dépenses de
par les députés (B). l'Etat ; tout comme il vise à empêcher l'adoption de cavaliers
budgé�ires, c'est à dire d'articles n'ayant aucun lien avec les
A- Les règles procédurales fixées par la LOB opérations financières de l'Etat.

Il convient de signaler que la préparation des projets de Cavalerie budgétaire :


lois de finances et de lois de règlement du budget est une
attribution exclusivement gouvernementale. . ��ur ce qui est des cavaliers budgétaires, ce sont des
d1spos1t10ns qui sont insérées dans la loi de finances alors
Par ailleurs, le droit d'amendement des députés est
qu'elles n'ont aucu111ien avec l'équilibre économique et financier
strictement réglementé par l'article 31 de la LOB, tel que
que celle-ci contient
complété par l'article 44 alinéa 1 er du règlement intérieur de la
Chambre des députés [autocensure et irrecevabilité des :•Disposition législative étrangère, par sa nature, au
dispositions qui· perturbent l'équilibre des recettes et des domame des lois,de finances, et irrégulièrement introduite dans
dépenses de l'Etat]. l'une �':Iles P?lf; d�s raisons de simple opportunité, ce qui la
voue a etre pnvee d effet par le conseil constitutionnel en cas de

124 125
_.....,,1:.1,1wu1,uu�11•-·'"'" ..,, .. ,-•·

saisin
· • . e de celui-ci [cas frança.is]" , m . Lexique des termes • Ainsi l'article 40 de la constitution française de 1958
J'llnd 1ques, Dalloz, 1995, p 87.
frappe d'irr�cevabilité [et non de simple disjonction] toute
. ��r exem�le, en Tunisie, pendant longtemps des proposition financière des députés qui perturbe l'équilibre de
dispositmns relatives au maintien des la loi de finances dans le sens d'un augmentation des
_ locataires dans les lieux
figuraient dans cha ue loi de finances, alors dépenses sans augmentation de ressource, ou d'une
q qu'il s'agit des diminution de dépenses sans proposition d'économie d'égal
rapports entre locataues et propriétaires, ce
qui n'a rien à voir montant ; car il a pu arriver dans le passé que des
avec l e projet · '
econorm· que et financier que constitue
normalement la loi de finances et le budget de l'Etat qu'elle propositions d'augmenter les dépenses ou de réduire les
contient. impôts aient été faites par des députés uniquement soucieux
de leur popularité électorale, ce qui engendre le désordre
Mais une telle pratique, celle de la cavalerie budgétaire, financier et l'anarchie ;
c'est-à-dire de l'insertion de dispositions sans aucun lien avec
• en revanche, la disjonction [sanction moins grave, car
cles préoccupations financières, vise à mieux faire "passer", c'est
il s'agit d'un simple report dans l'examen] est organisée en
à dire accepter, les mesures en question.
France uniquement à l'égard des éventuels cavaliers
Toutefois, actuellement, on constate depuis quelques budgétaires, conformément à l'article 42 alinéa 3 de
années, la disparition de cette pratique de la cavalerie budgétaire l'ordonnance organique de 1959 relative aux lois de finances.
en Tunisie, encore confirmée par la nouvelle rédaction de
l'article 29 de la LOB relatif au contenu des LF : il est important Les amendements qui perturbent l'équilibre du projet de
de signaler les progrès accomplis en la matière, car cela loi de finances dans le sens d'une augmentation de recettes ou de
constitue une évolution par rapport à la situation antérieure. dépenses sans propositions d'économie ou d'augmentation de
En effet, des dispositions à caractère fiscal ne peuvent pas recettes d'égal montant, sont donc sanctionnés en Franc par
être considérées comme des cavaliers budgétaires, car elles l'irrecevabilité et en Ttmisie par la disjonction.
auront une influence sur les recettes de �'Etat, ce qui entre dans Mais, en réalité, il convient d'ajouter à la lecture de
le cadre des mesures en rapport avec les opérations financières l'article 31 de la LOB, celle de l'article 44 alinéa 1 cr du
de l'Etat. règlement intérieur de la Chambre des Députés, qui organise une
L'article 29 (nouveau) de la LOB précise d'ailleurs que le procédure d'examen, par la commission compétente concernée,
projet de loi de finances comporte des dispositions relatives de la recevabilité (ou non) des amendements parlementaires qui
lui sont présentés.
"à la mobilisation des ressources fiscales et non fiscales,
ainsi que la détermination des procéduresfinancières". Cette disposition concerne tous les types d'amendements,
dans n'importe quel domaine, et par conséquent, aussi les
Ce qui inclut d'emblée, dans le projet lui-même - qui est amendements de nature financière dans le cadre de l'examen du
élaboré par le gouvernement - des dispositions autres que celles projet de loi de finances.
relatives aux recettes et aux dépenses figurant dans les tableaux
budgétaires proprement dits. On peut donc supposer que les députés pourront procéder
de ce fait à une sorte d'at.ttQ.-limitation qui se manifesterait par
En France, les sanctions cles amendements portant atteinte l'irrecevabilité - pro·noncée en commission - des dispositions
au projet de loi de finances, se divisent en deux séries perturbant l'équilibre des recettes ou des dépenses de l'Etat.
différentes, selon la gravité de l'atteinte :

126 127

lïil 11
e :
La liberté des parlementaires est ainsi fortement réduite en • Condition temporelle du �ot
matière d'exercice de leur droit d'amendement ; et le vote lui­ période qui va du
même est entouré d'une série de conditions en matière . . , les députés disposent d'une
En Turus1e t, .
financière. .11 au 31.1 2 pou r se pro noncer suri e b udget, .c'es a dire pour
15
Je voter.
B- Les conditions du vote parlementaire t aux contraint�s
Une c�ntrainte temporelle s'ajoute en effe
rcice par les dépu tés de leur drmt
Le vote parlementaire est enserré par des règles techniques océdurales en matière d'exe
raiso ns j�stifient de
et temporelles . �: contrôle sur les deniers publics.· Certaines
maig re tout, la
telles limi�ations : la nécessité d'assurer,
• Conditions techniques du vote : continuité de l'action publique.
Dans certains cas exc�otionnels, Je budget de l'Etat peut
Il ne faut pas oublier de signaler les deux étapes du vote ainsi se passer du. vote des députés et devenir exécutoire par
I ere étape : discussion du projet en commissions décret, par tranches trimestrielles, au cas où le budget n'a pas été
permanentes voté au 31.12.
Signaler le Secret des travaux en commissions Une telle éventualité existe également en droit comparé,
permanentes : C'est ce qui fait toute la différence avec la notamment en droit français, où elle figure à l'article 39 de
procédure de vote en assemblée plénière, et c'est aussi là que se O'ordonnance o rganique de 1959 relative aux l ois de finances,
situe tout l'intérêt du travail en commission. qui dispose qu'en cas de silence pendant les 70 jours dont
disposent les députés pour voter le budget, le gouvernement peut
Il arrive d'ailleurs que les députés parviennent ainsi, en
le mettre en vigueur par ordonnance.
dépit cles contraintes procédurales dont ils sont entourés (et
notamment l'article 31 de la LOB, tel que complété par l'article Elle a pour objectif d'assurer la continuité de l'Etat et du
44 all du Règlement Intérieur de la Ch des députés relatif à la fonctionnement des services publics en cas d'inertie et de
recevabilité des propositions d'amendements des députés), à blocage volontaire des élus, mais elle n'a, pour l'instant, jamais
faire modifier le projet gouvernemental par le gouvernement; été appliquée, ni en Tunisie, ni en France. Elle n'en constitue pas
comme cela s'est passé lorsque Rachid Sfar était 1 er ministre, et moins une "épée de Damoclès" au-dessus de la tête des députés,
qu'il a dû revoir les trois quarts du projet qui avait été déposé qui doivent ainsi se m ontrer diligents.
2ème étape vote public en assemblée plénière
(conformément au principe de la spécialité budgétaire).
Il existe des conditions : d'abord vote des dépenses,
ensuite vote des recettes
Vote par titre pour les recettes = 2 votes
Vote par partie et par chapitre pour les dépenses = autant
de votes que nécessaire, et votes différents pour le budget de
l'Etat, les budgets annexes, les budgets rattachés pour ordre ou
BRPO et les fonds du trésor.

128 129
n.11

3
ème
exercice : EXTRAIT DE TABLEAUX BUDGETAIRES Il ne faut pas oublier de préciser que cette technique ne porte
pas véritablement atteinte à l'effectivité du contrôle politique,
ET D'UN ARTICLE DE LA LOI ORGANIQUE DU BUDGET car en fait cette opération ne modifie pas la nature de la dépense,
mais uniquement le service chargé de la réaliser.
Il s'agit d'un simple ajustement formel de l'autorisation
Il s_'agit de commenter l'ensemble du décret n° 2001-834 parOementaire, qui tend à répondre à une refonte partielle de
du 10 avri� 2001, portant transfert de crédits dans Je cadre du l'organisation administrative.
budget de l'Etat, ainsi que l'article 36 de la loi organique du L'analyse va donc porter sur l'examen de la technique du
h1�dget n° 67-53 du 8 décembre 1967 : transfert de crédits sur la base d'un exemple, concret, et il s'agit
de présenter simultanément les deux textes à commenter.
[Insérer à ce niveau le décret (y compris tous les "vu") et
les tableaux budgétaires (Voir JORT n ° 31 de l'année 2001)] Plan
Article 36 de la loi organique du budget, n° 67-53 du 8
décembre 1967: Le plan est simple, il figure dans l'article 36 de la LOB,
qui pose les conditions du transfert de crédits (I), ainsi que la
"Des transferts de crédits, d'un chapitre à un autre, procédure à suivre (II).
nécessités par une réforme gouvernementale ou admb1istrative,
peuvent être opérés par décret, à condition qu'ils ne modifient 1- Les conditions du transfert de crédits
pas la nature de la dépense et la répartition des crédits par
article". Pour qu'un transfert de crédits puisse être opéré, il faut
Le commentaire porte sur l'ensemble de ces textes de droit d'une part qu'il soit motivé par une réforme gouvernementale ou
positif, ce qui veut dire qu'ils sont tous signifiants, y compris les administrative (A), et d'autre part qu'il ne modifie pas la nature
"vu" du décret. des crédits ni leur répartition par article (B).
En effet, l'article 36 de la LOB concerne la technique du A- Une réforme gouvernementale ou administrative
traosfert de crédits en général, tandis que le décret à commenter
est proposé à titre d'illustration pratique de la réflexion. Pour opérer un transfert de crédits d'un chapitre à un autre,
Par conséquent, un aller et retour permanent de l'article 36 il faut qu'il soit justifié par une réforme gouvernementale ou
de la LOB au décret, devra être réalisé tout au long du admi.p.i:;trative.
commentaire. Il fallait citer en l'espèce la réforme gouvernementale que
l'on pouvait déduire de la lecture des "vu" du décret même en
Introduction "ignorant" l'actualité, à savoir le décret n° 2001-291 du 23
janvier 2001 portant dési�ation des membres du gouvernement.
Après une phrase d'attaque, il convient de rappeler l'intérêt
du sujet, ici.intérêt d'actualité. Il fallait aussi expliquer la notion de chapitre budgétaire -
ministère, avec les 3 exceptions qui admettent l'existence de
On passe ensuite à la définition de la technique du transfert chapitres non organiques (à savoir le chapitre relatif aux fonds
de crédits qu'il faut replacer dans le cadre général du droit du trésor, !e chapitre consacré à la dette publique et le chapitre
budgétaire, en tant que technique permettant de moduler des dépenses imprévues).
l'autorisation parlementaire initiale.

130
En l'espèce, il s'agissait d'un transfert entre chapitres "Le gouvernement veille à la mise �n œzr�re de la politique
organiques, et il fallait commenter ces éléments. générale de l'Etat, conforméme�t au� on7,ntahons et aux opnons
définies par le président de la republzque
B- L'absence de modif i cation de la nature des crédits Ce qui illustre l'idée selon laquelle c'est _le président de la
et de leur répartition par article république qui fixe en définitive les choix fondamentaux
exprimés dans ]e document budgétaire déposé sur le bureau de
A ce niveau également, la réflexion devait être me�ée sur la chambre des députés pour être voté, même si ce document est
la base de la théorie confrontée à la pratique (c'est à dire aux matériellement préparé, puis exécuté, par le gouvernement dans
tableaux) et il fallait au moins constater que dans les 3 premiers son ensemble, et plus particulièrement par le ministre des
tableaux, la condition a été respectée, alors que dans le dernier, finances.
on semble constater une anomalie.
Il était peu utile de se perdre en conjectures oiseuses sur B- La préparation et l'exécution du transfert de crédits
ladite anomalie, mais il fallait au moins la signaler.
D'un point de vue purement matériel et instrumental, la
En réalité, les services financiers ont simplement créé préparation du décret de transfert de crédits, ainsi que son
deux nouveaux articles de nomenclature pour les adapter aux
exécution, est de la compétence des services du ministère des
besoins de l'espèce.
finances sous l'autorité du ministre concerné, comme on peut le
II- La procédure du transfert de crédit lire dan� le décret (sur proposition du ministre des finances, et
article 2 : le ministre des finances est chargé de l'exécution. ).
Concrètement, après avoir examiné les conditions du Ainsi, ceci donne l'occasion de rappeler le rôle du ministre
transfert de crédits, il. s'agissait d'en examiner la procédure, à des finances en matière budgétaire, aussi bien au niveau de
savoir l'adoption du décret de transfert de crédits, qui est de la l'élaboration que de l'exécution des recettes et des dépenses de
compétence exclusive du chef de l'Etat (A), tandis que l'Etat.
l'élaboration matérielle et l'exécution du transfert crédits
relèvent des services du ministère des finances, et invitent à
examiner le rôle de cette autorité en la matière (B). ***
A- La décision d'opérer un transfert de crédits

La décision d'opérer un transfert de crédits après


l'autorisation parlementaire donnée dans la loi de finances
initiale, ce qui aboutit à modifier la spécialisation des crédits
initialement votés, appartient au président de la république,
conformément à l'article 36 de la LOB.
Il convient de vérifier la bonne application de cette
condition en l'espèce, et d'évoquer éventuellement les autres
interventions du ,chef de l'Etat dans la procédure budgétaire,
notamment en rappelant l'article 58 de la constitution selon
lequel.:

132 133

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