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Université Mohamed V –Rabat

Faculté de sciences juridiques ,économiques et


sociales-Agdal

Cours:

FINANCES PUBLIQUES
Pr. JALAL KTIT & OUMANSOUR NOR-EDDINE
Semestre 4
2021/2022
Objectifs du cours des finances publiques
Au terme de ce cours les étudiants doivent être capables de:

 Connaitre la distinction entre le budget et la loi des finances ainsi que leurs
principes d’élaboration;

 Maitriser le processus d’élaboration du projet de la loi de finances de l’année.


 Connaitre le processus d’exécution et le contrôle d’exécution de la loi des
finances de l’année,

 Connaître les procédures de gestion et comprendre les règles juridiques et


techniques de la comptabilité publique;

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INTRODUCTION: QUELQUES DÉFINITIONS DES FINANCES PUBLIQUES…
1. Approches des finances publiques
2. Finances publiques et évolution du rôle de l’Etat
3. Evolution historique des finances publiques au Maroc
1.LE CADRE JURIDIQUE DES FINANCES PUBLIQUES AU MAROC
- La constitution
-Loi organique des finances
-Décrets , arrêtés, circulaires…..
2.LE BUDGET : DEFINITION ET STRUCTURE
2.1 DEFINITION DU BUDGET
2.2 LA STRUCTURE DU BUDGET DE L’ETAT
1. Le budget général de l’Etat (BGE)
2. Services de l’Etat gérés de manière autonome(SEGMA)
3. Comptes spéciaux du trésor (CST)
3.LA LOI DE FINANCES :DEFINITION ET SES COMPOSNATES
3.1 DEFINITION DE LA LOI DE FINANCES
- Loi de finances de l’année
- Loi de finances rectificatives
- Loi de règlement de la loi de finances

3.2 LA STRUCTURE DE LA LOI DES FINANCES


- Première partie : les données générales de l’équilibre financier
- Deuxième partie : Moyens des services

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4.LES GRANDS PRINCIPES DE LA GESTION BUDGÉTAIRE

- Le principe de l’annualité
- Le principe de l’universalité
- Le principe de l’unité
- Le principe de la spécialité
- Le principe de sincérité
- Le principe de l’équilibre
5. LE PROCESSUS DE PRÉPARATION ADOPTION EXÉCUTION ET CONTROLE
BUDGÉTAIRE.

I. Préparation et Adoption du projet de loi de finances


1- Phase de programmation
2- Phase de consultation
3- Phase d’élaboration et d’arbitrage
4- Phase d’adoption et vote
II. L’exécution des recettes et dépenses publiques.
1. Processus d’exécution des dépenses publiques
- Phases administratives: L’engagement, La liquidation, L’ordonnancement.
- Phase comptable: Le paiement
2. Processus d’exécution des recettes publiques
- Phases administratives :Constatation, Liquidation,Emission des titres de recettes
- Phase comptable: Recouvrement
III. Contrôle de l'exécution des recettes et dépenses publiques
- le contrôle administratif
- Le contrôle juridictionnel
- Le contrôle politique
- Le contrôle social

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Introduction: Quelques définitions des finances publiques…

Les finances publiques sont une science qui étudie les mécanismes et les procédés permettant à la
sphère publique de prélever des impôts ou des taxes et d’effectuer des dépenses afin
d’accomplir des missions d’intérêt général.

En conséquence, cette matière s’intéresse tant aux personnes publiques qu’aux personnes privées
prélevant des fonds publics.

Les principaux protagonistes sont l’Etat, les collectivités territoriales, les entreprises et
établissements publics ainsi que les organismes sociaux et internationaux;

Les finances publiques est une discipline qui a pour outils, mécanismes et méthodes une
combinaison d’approches juridiques économiques et managerielle…

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Introduction: Quelques définitions des finances publiques…
1. Approches des finances publiques
L’approche juridique
 Les finances publiques correspondent à « l’étude des moyens par lesquels l’Etat se procure les
ressources nécessaires à la couverture des dépenses publiques, et en répartit la charge entre tous les
citoyens ». La question principale était celle de la détermination et de la répartition des charges
publiques.

 Dans l’intérêt général, elle est régie par un ensemble de règles juridiques traduite par des procédures:
concerne l’établissement, l’exécution du budget et le recouvrement et qui établissent la gestion de la
dette en favorisant les aspects juridiques;

 Cette approche purement juridique des problèmes financiers a été beaucoup critiquée. Certes, ces
problèmes, comme tous faits sociaux, sont un mélange complexe d’éléments juridiques, économiques et
politiques.

 Durant la période où prévalait cette conception, les effets économiques des finances publiques étaient
pratiquement inexistants au moment où les moyens de production étaient à la disposition du seul
secteur privé et où l’Etat ne voulait avoir que des activités purement administratives. Les finances
publiques étaient donc condamnées à n’étudier que les seuls problèmes juridiques. 6
• Introduction: Quelques définitions des finances publiques…
• L’approche économique
 Cette nouvelle conception est apparue avec l’évolution du rôle de l’Etat. Avec l’intervention massive des
pouvoirs publics dans l’économie, les finances publiques étaient dans l’obligation de modifier les
recherches pour aboutir à une meilleure compréhension des phénomènes financiers.

 - Cette nouvelle conception peut être définie comme « l’étude des moyens par lesquels l’Etat cherche à
réaliser, en même temps que la couverture des dépenses publiques par des ressources publiques, des
interventions dans le domaine économique et social ».

 - Avec cette conception, on s’est déplacé des moyens de couverture des dépenses publiques vers
l’analyse des moyens d’intervention de l’Etat dans le domaine économique et social par la dépense et la
recette.

 -Les recherches ont porté dorénavant sur des problèmes jusqu’alors négligés tels que les effets
productifs ou improductifs des dépenses publiques, le rôle de l’équilibre budgétaire dans la conjoncture,
les répercussions du prélèvement fiscal sur l’activité des agents économiques, etc.

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Introduction: Quelques définitions des finances publiques…

L’approche politique :

On conçoit les finances publiques sur le plan social; On s’intéresse aux procédures des FP et aux
dimensions politiques et sociologiques, en vue de décider sur le répartition des charges publiques entre
les groupes sociaux;

- A ce moment les FP sont considérés comme un moyen de développement et orientés pour favoriser les
résultats du développement social ;

- La conception sociale des FP étant en plein essor et ont réintégré, l’économique et le politique. Il existe
maintenant une intégration des faits politiques et sociales dans les faits économiques, qui interviennent
dans la prise des choix et de décisions économiques dictées par les pressions sociales et des priorités
politiques (on s’intéresse au rôle des idéologies, aux groupes de pression, aux partis, aux technocrates
…).

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Introduction: Quelques définitions des finances publiques…

L’approche managerielle
le management est le mode de raisonnement d’un manager, gestionnaire)

- La première préoccupation de cette approche est de cerner les objectifs; derrière chaque objectif il y
a un besoin (problématique).Le manager pose comme première occupation à identifier le problème
(en posant des pourquoi) pour identifier les causes qui entraîne les effets constatés.

- Lors de la préparation du budget le manager cherche a établir un budget programme qui vise à
dresser les moyens nécessaire pour atteindre ses objectifs. Lors de l’exécution du budget, le
contrôle du manager peut être renforcé par le contrôle financier.

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Introduction: Quelques définitions des finances publiques…

2. Domaines des finances publiques


Domaine des finances publiques:

Le domaine des finances publiques recouvre différents secteurs : Celui de l'Etat, Celui des collectivités
territoriales et des établissements publics (organismes à caractère administratif et organismes à
caractère industriel et commercial, Celui des organismes de protection sociale.

Finances de l’Etat:

Les finances publiques de l'Etat sont définies comme l'étude des ressources et des charges de l'Etat.

Les charges de l'Etat sont financées par impôts et, pour partie par emprunt.

Les finances de l'Etat sont retracées dans les lois de finances.

Finances des collectivités territoriales et des établissements publics

Les collectivités territoriales et les établissements publics sont dotées de l'autonomie financière.

Leurs charges sont financées par des impôts locaux, des taxes, des emprunts et par des ressources
propres. Les finances locales sont retracées dans des budgets autonomes.

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1. Finances publiques et évolution historique du rôle de l’Etat
L’examen des finances publiques ne peut être mené à bien qu’en liaison étroite avec l’évolution de la
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nature et des formes d’intervention de l’Etat;


• Si l’opposition entre Etat gendarme et Etat providence reflète une partie des débats du 19ème et du
20ème siècle, il convient de rappeler que l’Autorité publique n’a jamais cessé d’intervenir dans la
sphère économique et sociale.
• Les guerres de 1914 et de 1940, ainsi que la crise économique de 1929 vont cependant donner une
nouvelle légitimité aux interventions de l’Etat.
• 1. De l’Etat gendarme à l’Etat Providence
• Historiquement, l’Etat a eu pour fonction principale:
 D’assurer le maintien de l’ordre dans la nation;
 De veiller au respect du droit de propriété privée : doter la puissance publique de moyens lui
permettant d’avoir une police, une justice et une défense nationale.
 Il en résultait que le budget de l’Etat était composé de dépenses liées à ces fonctions et des
recettes, principalement financées l’impôt.
1.Finances publiques et évolution historique du rôle de l’Etat
Ce phénomène procédait très largement de la conception libérale du rôle de l’Etat.
• La satisfaction des besoins individuels passant normalement par les mécanismes du marché,
• l’Etat devait contenter de garantir les règles du jeu du marché et, dans le cas contraire, disposer des
moyens de sanctionner ceux qui y résisteraient.
• Le rôle de l’Etat devait donc se limiter à un rôle d’Etat-Gendarme ou encore d’Etat minimal.

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1.Finances publiques et évolution historique du rôle de l’Etat
- La première guerre mondiale et les dépenses publiques
• La première guerre mondiale marque une rupture brutale dans l’évolution des dépenses
publiques et dans la nature des fonctions de l’Etat.

• Le financement de la guerre provoque un gonflement subit des dépenses de l’Etat malgré une
diminution parallèle de toutes les autres catégories de dépenses publiques.

• A côté de ces dépenses, on note de multiples interventions de l’Etat dans la vie économique et
sociale : quasi-monopole du commerce extérieur, rationnement et contrôle des prix des biens de
consommation alimentaire, extension de la législation sociale des industries d’armement,
contrôle des prix ...

• Ce changement considérable, opéré dans la conception des missions de l’Etat, se radicalisa dans
les années qui suivirent la grande crise de 1929. En effet, avant même que John Maynard
Keynes développe sa «Théorie Générale de l’Emploi, de l’intérêt et de la monnaie » et jeté les
fondements théoriques d’une légitimité du rôle régulateur de l’Etat, plusieurs grandes
puissances, animées par des motifs politiques très divers, allaient déjà mettre en ouvre des
politiques de lutte contre la crise.
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1.Finances publiques et évolution historique du rôle de l’Etat
La crise de 1929 et le New Deal américain de 1934
• Le New Deal est le nom de la politique interventionniste mise en place par le président
Roosevelt pour lutter contre la crise économique de 1929.

• Cet exemple est particulièrement intéressant car il s’agit d’un pays qui, bien que profondément
pénétré par l’idéologie libérale, va mettre en oeuvre un arsenal de mesures réglementaires
réorganisant tous les aspects essentiels de la vie économique et sociale.

• Le New Deal constitue donc une première expérience d’Etat providence aux Etats-Unis.

• Le premier mis en œuvre au cours des 100 jours (du 9 mars au 16 juin 1933) et qui comprend un
grand nombre de mesures (monétaires, boursières, industriels, sociales, agricoles, urbaines
(expérience de la Tennessee Valley).

• Le second New Deal fait suite à l’invalidation de l’Agricultural Adjustment Act (AAA) et le
National Industrial Recovery Act (NIRA) par la Cour Suprême. Roosevelt est alors amené à
proposer une nouvelle série de mesures réformatrices.

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1.Finances publiques et évolution historique du rôle de l’Etat
La crise de 1929 et le New Deal américain de 1934
• Roosevelt convoquera le Congrès et obtiendra une rallonge budgétaire de 5 milliards de dollars.
Grâce à cette injonction de nouveaux crédits, la situation s’améliora.

• Le Second New Deal comportait des mesures telles que la limitation de la durée hebdomadaire
du travail à 44 heures ; la mise en place d’un salaire minimal ; l’ouverture de crédits pour la
construction d’habitations ainsi que diverses mesures en faveur de l’agriculture.

• Mais surtout, contrairement au premier New Deal, le second fût fortement influencé par les
travaux de John Maynard Keynes et l’école dite des conjoncturistes (Hansen, Foster). A l’Etat
arbitre, devenu l’Etat protecteur, allait ainsi se substituer l’Etat interventionniste, ayant le
devoir de veiller au bien être de la population, et donc de se substituer, chaque fois que
nécessaire, aux partenaires défaillants.

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1.Finances publiques et évolution historique du rôle de l’Etat
Rôle de l’Etat au lendemain de la seconde guerre mondiale
• Face aux conséquences inattendues de la « Grande Crise », les différents Etats des grands
pays capitalistes ont été amenés à affirmer leur rôle d’arbitre et de redistributeur dans le
champ social.
• Cette mutation des fonctions de l’Etat sera renforcée par la Seconde Guerre Mondiale. Si
cette dernière souligne un nouveau palier dans la progression des dépenses publiques,
elle marque également le développement d’idées nouvelles qui vont légitimer et favoriser
les interventions multidirectionnelles de l’Etat dans l’ensemble des pays occidentaux
avancés.

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1.Finances publiques et évolution historique du rôle de l’Etat
• Rôle de L’Etat et le fonctionnement du marché
• L’Etat et le fonctionnement du marché: Les dysfonctionnements peuvent concerner
l'information relative aux biens échangés ou le comportement des offreurs.
• L'insuffisance d'information : sur la plupart des marchés, l'information du consommateur
est limitée. La publicité ne véhicule pas des informations fiables.
• L'asymétrie d'information : certains marchés sont caractérisés par une asymétrie
d'information. C'est une situation où les acheteurs connaissent mal la qualité d'un bien qu'ils
envisagent d'acquérir. Les vendeurs vont tenter de leur proposer le bien à un prix excessif.
Dans ces conditions, les acheteurs ne font plus confiance aux vendeurs puisqu'un prix élevé
n'est plus synonyme de qualité. D'où l'élimination des bons produits et la réduction des
échanges.
• Les concentrations excessives : les concentrations sont des regroupements d'entreprises
concurrentes dans le but de réduire le nombre de concurrents sur un marché. Elles peuvent
conduire à la constitution d’un monopole ou d'un oligopole . Dans ces deux cas, le prix est
défini par l'offre et non par le marché.
• Les ententes : les ententes sont des arrangements entre entreprises concurrentes, destinés
à limiter ou à éliminer la concurrence s'exerçant entre elles. Le but des ententes est
d'augmenter les prix et les bénéfices des entreprises participantes

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1.Finances publiques et évolution historique du rôle de l’Etat
Rôle de L’Etat et le fonctionnement du marché
Les défaillances du marché concernent les externalités et les biens publics.
1.Une externalité est une situation par laquelle un agent économique occasionne par son
action un impact positif ou négatif sur un tiers ou un milieu sans qu'il y ait compensation
financière.
On parle d'externalité positive : lorsque l'Etat finance des infrastructures s’il crée des effets
bénéfiques pour l'activité économique)
On parle d’une externalité négative si l'impact est un dommage et des nuisances entraînées
par l'activité économique. L’implantation d’une usine chimique entraîne des effets externes
négatifs par les dégâts causés aux riverains, à la faune, à la flore et aux nappes
phréatiques….
2.Un bien public (ou collectif) est un bien susceptible d'être consommé par plusieurs
consommateurs en même temps. (Exemples : l’éclairage public, l'eau d'une fontaine, la
défense nationale……),deux caractéristiques marquent les bien publics :
- ils sont indivisibles et non -rivaux : la consommation d'un individu ne réduit pas la quantité
disponible pour les autres.
• - ​Ils sont non excluables: il est impossible d'exclure un consommateur de l'accès à ce bien
par un mécanisme de prix

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1.Finances publiques et évolution historique du rôle de l’Etat
Rôle de L’Etat et le fonctionnement du marché
le marché ne peut satisfaire ou produire les biens publics pour deux raisons:
- par rapport à l'offre : aucune entreprise privée ne serait en mesure de les produire
sans profit.
- par rapport à la demande : les consommateurs profitent d'un bien sans payer et
adoptent un comportement de passager clandestin)
Par conséquent, l'Etat qui doit assumer la fourniture des biens publics en faisant
supporter le coût à la collectivité par le truchement de la fiscalité.
L'activité économique est prise en charge par le marché qui coordonne l'offre
(production) et la demande (consommation et investissement). Mais certains
marchés connaissent des dysfonctionnements tandis que d'autres connaissent des
défaillances. L'Etat va donc intervenir pour:
- Mettre en place un cadre institutionnel par des règles qui visent à sécuriser les
transactions et qui assure le bon fonctionnement des marchés, l’objectif étant de
Promouvoir une concurrence loyale, garantir la qualité de l'information et assurer la
transparence des marchés.
- ​Se substituer aux marchés, pallier leurs défaillances , l'Etat prend en charge la
production des biens publics, encourager les activités produisant des externalités
positives en prenant des mesures incitatives (exonérations fiscales, subventions)
• A l'inverse, l'Etat peut contrôler les activités génératrices d'externalités négatives par
:L’imposition d’une réglementation ( normes) ou des impositions fiscales

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1.Finances publiques et évolution historique du rôle de l’Etat
Rôle de L’Etat et le fonctionnement du marché
-L’économiste Américain Richard Musgrave (The Theory of Public Finance, 1959) a créé une
classification très célèbre des raisons d’être de l’intervention publique. Il distingue ainsi trois
grandes fonctions économiques de l’État :

• une fonction d’allocation ;


• une fonction de redistribution et ;
• une fonction de stabilisation (ou de régulation).

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1.Finances publiques et évolution historique du rôle de l’Etat
Rôle de L’Etat et le fonctionnement du marché
La fonction d’allocation des ressources: l’Etat est amené à intervenir pour cinq raisons
principales :
la définition de règles et des droits permettant le fonctionnement des marchés. L’existence de
rendements croissants aboutissant à l’émergence de monopoles naturels.
lorsque le marché s’avère incapable de satisfaire certains besoins (production de biens et
services collectifs).
la régulation du marché des biens tutélaires (il s’agit de biens que le marché produit
spontanément en quantité suffisante pour satisfaire les besoins des agents, mais pour lesquels
l’autorité publique considère qu’il faut intervenir dans la consommation des agents, pour
qu’ils consomment plus (l’ hygiène) ou moins (alcool).)
La fonction de redistribution des revenus (relève de la justice sociale)
Par nature, le libéralisme et l’économie de marché créent des inégalités dans la société.
L’Etat est amené à réduire ces inégalités en redistribuant une partie de la richesse nationale
créée: Ainsi l’Etat est responsable de la réparation du risque social et de la solidarité sociale.
Par nature, le libéralisme et l’économie de marché créent des inégalités dans la société.
L’Etat est amené à réduire ces inégalités en redistribuant une partie de la richesse nationale
créée: Ainsi l’Etat est responsable de la réparation du risque social et de la solidarité sociale.

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1.Finances publiques et évolution historique du rôle de l’Etat
Rôle de L’Etat et le fonctionnement du marché

La fonction de stabilisation de la conjoncture:

-L’État conduit des politiques contra-cycliques en relançant l’activité face à une dépression et en
restreignant les dépenses publiques face à l’inflation (ex. : stop and go).

- La fonction de stabilisation vise les grands objectifs macroéconomiques tels qu’un niveau d’emploi élevé,
une inflation modérée, une croissance du PIB... Cette fonction relativement nouvelle de l’Etat nécessite
des moyens appropriés que sont la politique budgétaire, monétaire, industrielle....

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2.Evolution historique des finances publiques au Maroc

 L’émergence des finances publiques au Maroc est étroitement liée au développement de


l’Etat et du système politico administratif. C’est ce qu’on peut déceler à travers l’analyse de
son processus d’évolution:

a. Les finances publiques avant le protectorat

b. Les finances publiques sous le protectorat

c. Les finances publiques depuis l’indépendance

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2. Evolution historique des finances publiques au Maroc
a. Les finances publiques avant le protectorat
• le protectorat, le système financier marocain se fondait sur des règles de sources
religieuse et makhzaniène.
• Le « bit mal al mouslimine » consacrait la séparation entre les finances privées du sultan
et les finances de la communauté. Ce fonds recevait les impôts d’origine coranique,
notamment, la zakat et l’achour, alors que le trésor centralisait les contributions de nature
administrative (les meks).
• La perception des recettes et le paiement des dépenses étaient confiés au corps des «
Oumana » composé de trois catégories d’amins (administrateurs) :
- Amin Dakhal ou administrateur de recettes.
- Amin El kharaj ou administrateur des dépenses.
- Amin Lahsab ou contrôleur suprême chargé de la gestion des finances et du contrôle des
agents.
• A la tête du corps des Oumana, se trouvait un Amin El Oumana qui jouait le rôle du
ministre des finances.

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2. Evolution historique des finances publiques au Maroc
b. Les finances publiques sous le protectorat
• Sous le protectorat, certaines réformes financières ont vu le jour. Il s’agit de:
 l’établissement d’un budget prévisionnel à partir de 1914,
la nomination du trésorier général en 1916,
 la mise en place, à partir de 1917, du système de comptabilité publique
et la création du Contrôle des Engagements des Dépenses à partir de 1921.
• Ces mesures ont permis:
 de restructurer les institutions financières de l’Etat,
 de réglementer la gestion budgétaire et de renforcer le contrôle des dépenses publiques,
• En parallèle, les autorités de colonisation ont procédé à une réforme de la fiscalité par
l’institution de plusieurs impôts (la taxe urbaine en 1918, la patente en 1920 et le
prélèvement sur les salaires en 1948.

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2. Evolution historique des finances publiques au Maroc
c. Les finances publiques depuis l’indépendance

Avec l’avènement de l’indépendance politique, de nombreux textes ont vu le jour,


notamment:
 le décret portant règlement général de comptabilité publique en 1967;
 le dahir portant loi organique des finances en 1972 et;
 la création de la cour des comptes en 1979.
• Un accroissement considérable des dépenses publiques, d’une manière démesurée,
qui s’est justifié par l’effort de reconstruction et d’équipement du Maroc indépendant:
• La mise en place d’une PAS en 1983 (sur recommandation du FMI) pour redresser
l’aggravation de Déficit Budgétaire(DB) et compresser les dépenses publiques afin de
ramener le DB à des proportions tolérables.

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1.Le cadre juridique des finances publiques au Maroc
• Le fondement juridique de la loi organique relative à la loi de finance (LOF) est posé
par la constitution qui stipule que le parlement vote la loi de finances dans les
conditions prévues par une loi organiques..(les articles 39,75, 76 et 77).
• En effet, il faut souligner que l’article 75 de la Constitution: « Le Parlement vote la
loi de finances dans les conditions prévues par une loi organique. Celle-ci
détermine la nature des informations, documents et données nécessaires pour
enrichir les débats parlementaires sur le projet de loi de finances ».().
• Loi organique relative à la loi de finances N°130.13 (LOF) définit l’objet et le
contenu de la loi de finances, ses règles de préparation, ses modalités de vote ainsi
que certaines règles relatives à son exécution. La loi organique relative à la loi de
finances est le texte déterminant le cadre juridique des lois de finances.

C'est une loi organique, qui a une valeur supérieure à la loi ordinaire .
• Le Décret n° 2-15-426 relatif à l’élaboration et à l’exécution des LF.
• LeDécret Royal n°330-66 portant règlement général de comptabilité publique.
• Les Arrêtés et circulaires du Ministre chargé des finances

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2.La définition du budget

• Le budget est constitué par l’ensemble de comptes qui décrivent,


pour une année civile, toutes les ressources et toutes les charges de
l’Etat.
 Le budget peut être défini comme l’acte par lequel sont prévus et
autorisés les charges et les ressources de l’Etat.
 Il est arrêté par le parlement dans la loi des finances qui traduit les
objectifs économiques et financiers du gouvernement.

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2. La définition du budget
• Trois remarques découlent de cette définition, il s’agit de
1 .Double caractère de l’acte budgétaire:
 le budget est un acte de prévision c’est-à-dire un tableau évaluatif des dépenses et recettes à
effectuer.
 Il est aussi un acte d’autorisation c’est-à-dire, il permet au gouvernement d’effectuer des
dépenses et de percevoir les recettes.
 C’est la loi de finance qui arrête le budget de l’Etat. Autrement dit, le budget est
la traduction comptable de la LF.

2. Principe de l’équilibre budgétaire: Le rôle de la LF est d’assurer la corrélation entre les


recettes et les dépenses en vue de respecter le Principe de l’équilibre budgétaire.

3.Respect du principe de l’annualité budgétaire: c’est-à-dire que l’acte budgétaire est limité à
l’année.

29
La structure du budget de l’Etat

30
les composantes du budget de l’Etat

Le Budget Général
(Art 13-Art 20)

Budget
Les Comptes
spéciaux du
de Les Services de
Trésor l’Etat l’Etat gérés de
manière autonome
(Art 25- Art 30) (SEGMA)
(Art 21- Art 24)

Hors budget général de l’Etat : Les établissements et


entreprises publics et les collectivités territoriales.

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1. le budget général de l’Etat

« Le budget général retrace toutes les recettes et toutes les


dépenses de l’Etat à l’exception de celles retracées aux
niveaux des budgets SEGMA et des CST ».

Le budget général de l’Etat constitue le budget des


administrations et des départements ministériels y compris
les services déconcentrés, les services de la Primature, les
trois hauts commissariats (le Plan, les anciens combattants
et eaux et forêts), la Cour Royale, les deux chambres du
parlement et les juridictions financières.

32
1. Le budget général de l’Etat
Le budget général comporte deux parties : la première
partie concerne les ressources et la seconde est relative
aux charges.
Les ressources du budget général comprennent les
ressources suivante:

 Les impôts et taxes;


 Le produit des amendes;
 Les rémunérations de services rendus et les
redevances;
 Les fonds de concours, dons et legs;
33
1. Le budget général de l’Etat

 Les revenus du domaine de l'Etat;


 Le produit de cession des biens meubles et
immeubles;
 Le produit des exploitations, les redevances et les
parts de bénéfices ainsi que les ressources et les
contributions financières provenant des
établissements et entreprises publics;
 Les remboursements de prêts et avances et les
intérêts y afférents;
 Le produit des emprunts;
 Les produits divers.
34
1. Le budget général de l’Etat

Les charges du budget général comprennent:


 Les dépenses de fonctionnement (Titre 1)
 Les dépenses d'investissement (Titre 2)
 Les dépenses relatives au service de la dette
publique. (Titre 3)
(Voir l’article 11 de la LOF 2015)

35
1. Le Budget Général De L’Etat
 Les dépenses de fonctionnement (Titre 1)
Les dépenses de fonctionnement sont définies comme étant
de dépenses de consommation (courante) nécessaires à la
marche des services de l’Etat.
Ce titre comprend les chapitres suivants:
1. Les dépenses de personnel (Art.15, de la LOF);
2. Les dépenses de matériel et dépenses diverses (Art.38);
3. Les charges communes de fonctionnement (Art.43);
4. Les dépenses imprévues et dotations provisionnelles
(Art.42);
5. Les dépenses relatives aux remboursements,
dégrèvements et restitutions fiscaux (Art. 42).

36
1. Le budget général de l’Etat

 Les dépenses de fonctionnement (Titre 1)


1. Les dépenses de personnel

Les dépenses de personnel sont très précisément définies à


l’article 15 de la LOF qui précise :
« Les dépenses de personnel comprennent:
- les traitements, salaires et indemnités ;
- et les cotisations de l'Etat au titre de la prévoyance
sociale et de la retraite. »

37
1. Le budget général de l’Etat

 Les dépenses de fonctionnement (Titre 1)


2. Les dépenses de matériel et dépenses diverses

Cette rubrique comprend les dépenses de matériels au


titre des moyens de travail des administrations, elle
comprend notamment les carburants et lubrifiants, le
transport et les déplacements, l’entretien et la
réparation, les locations, les fournitures de bureau, les
dépenses des redevances d’eau et d’électricité et de
télécommunications, les subventions de
fonctionnement aux établissements publics et aux
SEGMA….
38
1. Le budget général de l’Etat

 Les dépenses de fonctionnement (Titre 1)


3. Les charges communes de fonctionnement
Ce chapitre regroupe les dépenses de fonctionnement ne pouvant pas
être imputées sur un chapitre d’un département ministériel ou d’une
institution.
Les crédits du chapitre de fonctionnement du budget des charges
communes sont constituées, essentiellement, des dépenses revêtant
un caractère social telles que la charge de compensation, les
contributions de l’Etat aux régimes de retraite et à la prévoyance
sociale, ainsi que les allocations, rentes et pensions diverses.
Il convient de noter que, à partir du 1er Janvier 2020, les cotisations de
l’Etat au titre de la prévoyance sociale et de la retraite, font partie des
dépenses de personnel des budgets de fonctionnement des
département ministériels ou institutions.
39
1. Le budget général de l’Etat

 Les dépenses de fonctionnement (Titre 1)


4. Les dépenses imprévues et dotations provisionnelles
C’est un chapitre ouvert au titre I du budget général de l’Etat qui
n’est affecté à aucun service. Les articles 14 et 42 de la LOF
N°130-13 offrent la possibilité d’allouer des crédits additionnels,
prélevés sur le chapitre des "dépenses imprévues et dotations
provisionnelles", pour la couverture de besoins urgents survenus
en cours d’année ou non prévus lors de l'établissement du budget
des départements ministériels ou institutions.

40
1. Le budget général de l’Etat

 Les dépenses de fonctionnement (Titre 1)


5. Les dépenses relatives aux remboursements, dégrèvements
et restitutions fiscaux
Ce chapitre regroupe toutes les dépenses correspondant à un
remboursement, un dégrèvement ou une restitution d’origine
fiscale.
Les remboursements consistent à reverser aux contribuables
une partie des impôts versés et les dégrèvements sont des
allègements d’impôts pris en charge par l’Etat (sans que la base
d’imposition soit modifiée)

41
1. Le budget général de l’Etat

 Les dépenses d’investissement (Titre 2)


Ce titre regroupe toutes les natures de dépenses définies à
l’article 17 de la LOF qui précise que :
« Les dépenses d'investissement sont destinées
principalement à la réalisation des plans de développement
stratégiques et des programmes pluriannuels en vue de la
préservation, la reconstitution ou l'accroissement du
patrimoine national…. »

42
1. Le budget général de l’Etat
 Les dépenses d’investissement (Titre 2)
« Les dépenses d’investissement sont définies en opposition à
celles de personnel et de fonctionnement courant mais surtout en
relation avec la notion de patrimoine ».
En conséquence, doivent être classées en dépenses
d’investissement, les dépenses présentant un caractère
immobilisable au sens de la comptabilité générale. Une
immobilisation est un actif identifiable suivi au bilan de l’Etat, non
monétaire, dont l’utilisation s’étend sur plus d’un exercice et ayant
une valeur économique positive pour l’Etat. Ainsi, les
immobilisations sont des éléments qui ne se consomment pas à
leur premier usage.

43
1. Le budget général de l’Etat
 Les dépenses d’investissement (Titre 2)
Ce titre comprend les chapitres suivants:
 Les dépenses d’investissement des ministères:
Ce chapitre regroupe pour chaque département ministériel et
institution les crédits du budget général qui sont destinés à
l’investissement.

 Les charges communes d’investissement:


Les crédits du chapitre d’investissement des charges communes sont
des dépenses qui ne peuvent être imputées sur les budgets des
départements ministériels ou institutions. Ils sont destinés ,
essentiellement, au financement de certains grands projets
structurants, à l’appui au financement des politiques publiques et des
stratégies sectorielles et la restauration d’entreprises et établissements
publics et à l’apurement de leurs dettes, ainsi qu’au divers transferts
44
d’équipement aux SEGMA et CST.
1. Le budget général de l’Etat

 Les dépenses d’investissement (Titre 2)


Dans le budget d’investissement, il faut distinguer entre deux
composantes:
 Les crédits de paiement:
Ils représentent le montant de dépenses pouvant faire l’objet
d’engagement et de paiement au cours de l’année budgétaire
considérée. Pour le budget d’investissement, les crédits de paiement
et les reliquats d’engagement, visés et non ordonnancés, peuvent
être reportés, sauf dispositions contraires prévues par la loi de
finances, dans la limité d’un plafond de trente pour cent (30%) des
crédits de paiement ouverts au titre du budget d’investissement pour
chaque département ministériel ou institution au titre de l’année
budgétaire. Les crédits reportés s’ajoutent aux crédits de paiement
ouverts par la loi de finances de l’année (art. 63 de la LOF N°130-
45
1. Le budget général de l’Etat

 Les dépenses d’investissement (Titre 2)


 Les crédits d’engagement:
Ouverts au titre des années suivant l’année budgétaire
considérée, les crédits d’engagement consistent dont les
montants des dépenses qui peuvent être engagées au cours
de ladite année et des années ultérieures. Ils concernent
uniquement les crédits relatifs aux dépenses
d’investissement et sont fixés, notamment, sur la base des
prévisions des plans et des programmes pluriannuels.

46
1. Le budget général de l’Etat

 Les dépenses relatives au service de la dette publique


(Titre 3)
Ce titre comprend deux chapitres:

 Les dépenses en intérêts et commissions de la dette


publique : dans lequel sont inscrits les remboursements au
titre des intérêts de la dette flottante et de la dette
amortissable, que ce soit en monnaie locale ou étrangère.
 Les dépenses relatives aux amortissements de la dette à
moyen et long terme dans lequel sont inscrits les crédits
nécessaires au remboursement en capital de la dette
publique d’une maturité supérieure à 5 ans.
47
2. Services de l’Etat gérés de manière
autonome

« Ce sont des services de l'Etat, non dotés de la personnalité


morale, dont l'activité doit tendre essentiellement à produire
des biens ou à rendre des services donnant lieu à
rémunération ».

La création de ces services, par la loi de finances, est


conditionnée par l’existence et la justification de
ressources propres provenant de la rémunération de
biens ou de services rendus.

48
2. Services de l’Etat gérés de manière
autonome

Ces ressources propres doivent représenter, à compter de la


3ème année budgétaire suivant la création desdits services,
au moins 30% de l’ensemble de leurs ressources autorisées
au titre de la loi de finances de ladite année.

Il est à signaler que les services de l’Etat gérés de manière


autonome qui ne répondent pas à cette condition sont
supprimés par la loi de finances suivante (art 21 de la LOF
N°130-13).

49
2. Services de l’Etat gérés de manière
autonome

Le budget de chaque SEGMA comprend deux parties:

 Une Partie relative aux recettes et aux dépenses


d’exploitation ;

 Une deuxième partie concernant les dépenses


d’investissement et les ressources affectées à ces dépenses.

50
2. Services de l’Etat gérés de manière autonome
Il sont répartis par département ministériel et par service. Il s’agit
entres autres de:
Département/ Service SEGMA
Chef de gouvernement Royal Golf Dar Essalam
Ministère de la culture Institut supérieur de l’information et de la
communication
Ministère de l’enseignement supérieur 19 Cités universitaires

Ministère de l’éducation nationale Division de l’alimentation scolaire


Ministère de la santé -47 Centres hospitaliers provinciaux,
préfectoraux et régionaux
-Centres nationaux de transfusion
sanguine (Rabat et casa)
Ministères de tourisme Instituts et centres de tourisme
Ministères de la jeunesse et des sports Complexes sportifs

Ministère de la fonction publique. ENA

http://www.finances.gov.ma/Docs/2006/db/Nomenclature_budget.pdf 67
3. Comptes spéciaux du trésor (cst)

Définition:
« Comptes retraçant des opérations qui ne peuvent être
incluses dans le budget général en raison de leur
spécialisation, d’un lien de cause à effet réciproque entre la
recette et la dépense ou de leur continuité dans le temps ».

52
3. Comptes spéciaux du trésor (cst)
Les comptes spéciaux au Trésor ont pour objet:
• "Soit de décrire des opérations qui, en raison de leur
spécialisation ou d'un lien de cause à effet réciproque,
entre la recette et la dépense, ne peuvent être
commodément incluses dans le cadre du budget général;
• Soit de décrire des opérations en conservant leur
spécificité et en assurant leur continuité d'une année
budgétaire sur l'autre;
• Soit de garder trace, sans distinction d'année budgétaire,
d'opérations qui se poursuivent pendant plus d'une
année". (Article 25 de la LOF)

53
3. Comptes spéciaux du trésor (cst)

Selon l’article 27 de la LOF N°130-13, les CST sont classés en


cinq catégories:

 Les comptes d'affectation spéciale (CAS);


 Les comptes d'adhésion aux organismes internationaux
(CAOI);
 Les comptes de financement (CF);
 Les comptes d'opérations monétaires (COM);
 Les comptes de dépenses sur dotation (CDD);

54
3. Comptes spéciaux du trésor (cst)
Les CST sont créés et supprimés par une loi de
finances. Cependant et en cas d'urgence et de
nécessité impérieuse et imprévue, des CST peuvent
être créés, en cours d'année budgétaire, par
décrets, conformément à l'article 70 de la
Constitution (EX: Le Fonds spécial dédié à la
gestion de la pandémie de coronavirus).
Les commissions parlementaires chargées des
finances en sont préalablement informées. Ces
décrets doivent être soumis au Parlement pour
ratification dans la plus prochaine loi de finances.

55
3. Comptes spéciaux du trésor (cst)
Les comptes d'affectation spéciale (CAS)

Type des comptes spéciaux du Trésor qui retrace les


recettes affectées au financement d'une catégorie
déterminée de dépenses et l'emploi donné à ces recettes.
Ces comptes sont alimentés par le produit de taxes, de
ressources affectées et le cas échéant de versements du
budget général.
Exemple des CAS :
- « Part des collectivités territoriales dans le produit de la
TVA »;
- « Fonds spécial relatif au produit des parts d’impôts
affectées aux régions »;
- « Fonds spécial routier »
- Etc…
56
3. Comptes spéciaux du trésor (cst)
 Les comptes d'adhésion aux organismes internationaux
(CAOI)
Ce sont des comptes spéciaux du Trésor qui décrivent les versements et les
remboursements au titre de la participation du Maroc aux organismes
internationaux.
A partir de l’année 2005, lesdits comptes ont été regroupés en trois comptes:

 Compte d’adhésion aux institutions de Bretton Woods;

 Compte d’adhésion aux organismes arabes et islamiques;

 Compte d’adhésion aux institutions multilatérales

57
3. Comptes spéciaux du trésor (cst)
 Les comptes de financement (CF)

C’est une catégorie des comptes spéciaux du Trésor qui décrit les
versements sous forme de prêts de durée supérieure à 2 ans ou
d'avances remboursables de durée inférieure ou égale à 2 ans,
effectués par l'Etat sur les ressources du Trésor et accordées pour des
raisons d'intérêt public. Ces prêts et avances sont productifs d'intérêts.

Les Principaux bénéficiaires de ces prêts et avances sont : l’ONEE


(branche d’eau), les régies de distribution d’eau et d’électricité, la
Société Marocaine d’Assurance à l’Exportation (SMAEX),…..

58
3. Comptes spéciaux du trésor (cst)

 Les comptes d'opérations monétaires (COM)

Cette catégorie de comptes qui décrivent des mouvements de fonds


d'origine monétaire, comprend les deux comptes suivants:

- « Différence de change sur ventes et achats de devises »;


- «Comptes des opérations d’échanges de taux d’intérêt et de
devises des emprunts extérieurs »

59
3. Comptes spéciaux du trésor (cst)

 Les comptes de dépenses sur dotation (CDD)

Ces comptes, qui sont au nombre de quatre (4), retracent des


opérations relatives à une catégorie spéciale de dépenses dont le
financement est assuré par des dotations du budget général.

60
3.Définition de la loi de finances
Conformément au disposition de l’article 1 de la loi
organique :
« La LF détermine pour chaque année budgétaire , la
nature, le montant, et l’affectation de l’ensemble des
ressources et des charges de l’Etat, ainsi que l’équilibre
budgétaire et financier qui en résulte. Elle tient compte de
la conjoncture économique et sociale qui prévaut au moment:
de sa préparation, ainsi que des objectifs et des résultats
des programmes qu’elle détermine. »

61
3.DEFINITION DE LA LOI DE FINANCES

Réf :

Loi de
finances
Loi de finances Loi de
de l’année règlement

Lois de
finances
rectificatives

62
3.Définition de la loi de finances

Loi de finances de l’année

« La loi de finances de l’année prévoit, évalue, énonce et


autorise, pour chaque année budgétaire, l’ensemble des
ressources et des charges de l’Etat , par référence à la
programmation budgétaire……triennale actualisée
chaque année en vue de l’adapter à l’évolution de la
conjoncture financière , économique et sociale du pays. »
(Art.3 et 5 LOF n° 130.13)

63
3.Définition de la loi de finances

Loi de finances de l’année

• La loi de finances de l’année est un acte de prévision et


d’évaluation;

• Elle détermine et autorise, pour une année


budgétaire, l’ensemble des ressources et des charges
de l’Etat, par référence à la programmation budgétaire
triennale actualisée chaque année.

64
3.Définition de la loi de finances

Loi de finances rectificative

• Les lois de finances rectificatives (LFR) sont des lois qui


interviennent pour corriger ou compléter au cours de l’année
budgétaire les évaluations des charges et ressources établies
par la loi de finances de l’année et les adapter aux nécessités
de la conjoncture.

• La LOF stipule que : « Seules des lois de finances rectificatives


peuvent en cours d’année modifier les dispositions de la loi de
finances de l’année » (Article 4).

65
3.Définition de la loi de finances

 Lois de finances rectificative


Pour éviter les inconvénients d’une telle procédure qui risque de
détruire l’équilibre financier, le législateur marocain a pris la
précaution de soumettre ces rectifications aux mêmes règles de
présentation et de vote de la loi de finances de l’année (dépôt,
examen, vote..).
Toutefois, le processus d’adoption des LFR est limité dans le temps
(15 jours):

66
3.Définition de la loi de finances

 La loi de règlement de la loi de finances


« La loi de règlement de la loi de finances constate et
arrête le montant définitif des recettes encaissées, des
dépenses dont les ordonnances sont visées, se rapportant
à une même année budgétaire, et arrête le compte de
résultat de l'année. Elle approuve le compte de résultat de
l'exercice de l'année concernée, établi à partir des recettes
et dépenses constatées conformément aux dispositions de
l'article 32 de la LOF n°130-13.
Elle affecte au bilan le résultat comptable de l'exercice.

67
3.Définition de la loi de finances

La loi de règlement de la loi de finances


Le cas échéant, la loi de règlement de la loi de finances:

 ratifie les crédits supplémentaires ouverts conformément


aux dispositions de l'article 60 de la LOF n130-13;
 constate et autorise à titre de régularisation les
dépassements des crédits ouverts et ouvre les crédits
nécessaires pour les régulariser tout en donnant les
justificatifs nécessaires;
 et constate l'annulation des crédits n'ayant pas été
consommés. ». (Article 64 de la LOF)
68
3.Définition de la loi de finances

La loi de règlement de la loi de finances

- Constate le montant définitif des encaissements des recettes et des


ordonnancements de dépenses se rapportant à une même année budgétaire et
arrête le compte de résultat de l’année.
L’objectif de la loi de règlement de la loi de finances est de :

- Permettre au Parlement d’exercer ses attributions en matière de contrôle budgétaire.


- Servir de document de base pour un meilleur recadrage des lois de finances.
- Permettre la transparence budgétaire.
- Servir de document de base au niveau de la Cour des Comptes

69
3.Définition de la loi de finances

 La loi de règlement de la loi de finances

« Conformément à l’article 76 de la constitution, le projet de loi


de règlement de la loi de finances est déposé annuellement, en
priorité, sur le bureau de la chambre des représentants, au plus
tard, à la fin du premier trimestre du deuxième exercice qui suit
celui de l’exécution de la loi de finances concernée ». (Article 65
de la LOF)

70
3.Définition de la loi de finances

 La loi de règlement de la loi de finances

Avec la nouvelle LOF de 2015, le projet de loi de règlement de


la loi de finances doit être accompagné de plusieurs
documents annexes permettant d’informer le parlement sur
les performances réalisées, par programme, sur l’exercice
antérieur afin de préparer les exercices à venir.

71
3.Définition de la loi de finances

 La loi de règlement de la loi de finances


Selon l’article 66 de la LOF, le projet loi de règlement de la loi de finances est accompagné:
1) du compte général de l’Etat appuyé du bilan et des autres états
financiers ainsi que d’une évaluation des engagements hors bilan ;
2) d’une annexe relative aux crédits supplémentaires, ouverts,
accompagnée de tous les justificatifs nécessaires, le cas échéant ;
3) du rapport annuel de performance élaboré par le ministère chargé des
finances. Ce rapport constitue la synthèse et la consolidation des rapports
de performance élaborés par les départements ministériels et institutions ;
4) du rapport sur les ressources affectées aux collectivités territoriales ;
5) et du rapport d’audit de performance.

72
3.Définition de la loi de finances

La structure de la loi des finances


La loi des finances est structurée en deux parties:
.La première partie arrête les données générales de l’équilibre financier
 L’autorisation de perception des recettes publiques et l’émission des emprunts;

 Les dispositions relatives aux ressources publiques;

 Les créations et les redéploiements de postes budgétaires;

 Création, suppression ou modification des SEGMA et CST;

 La répartition des plafonds des charges du BG, des SEGMA et des CST (tableau d’équilibre).

.La deuxième partie a une portée comptable(autorisation d’ouverture des


crédits)
 Les dépenses du Budget Général par chapitre;
 Les dépenses des SEGMA par service;

 Les dépenses des CST par compte.


73
3.Définition de la loi de finances
La structure de la loi des finances
Première partie: Données générales de l’équilibre financier

• Titre Premier: Dispositions relatives aux recettes publiques


o Impôts et revenus autorisés
o Ressources affectées
• Titre II: Dispositions relatives aux charges
o Budget général
o Services de l’Etat gérés de Manière autonome
o Comptes Spéciaux du Trésor

• Titre III: Dispositions relatives à l’équilibre des ressources et


charges (Tableau de synthèse: voir annexe)

74
3.Définition de la loi de finances

Deuxième partie: Moyens des services

Dépenses du Budget général, Services de l’Etat gérés de Manière


autonome Comptes Spéciaux du Trésor

o Budget général
o Services de l’Etat gérés de Manière autonome
o Comptes Spéciaux du Trésor

75
3.Définition de la loi de finances

La loi de finances : La structure et le Mode de présentation des


ressources et des charges

Présentation des ressources (Tableau « A »)

SEGMA: par service


BG : en chapitre groupés selon les
subdivisés en services départements CST : par catégorie et par
et natures de recettes ministériels auxquels compte
ils sont rattachés

76
La structure de la loi des finances
Présentation des charges (Tableaux B,C,D,E,F,G)

Titre Titre Titre


« Fonctionnement » : «Investissement»: « Dette Publique »:
- Chapitre : Personnel;
-Chapitre : matériel et - Un chapitre par - chapitre : Dépenses en
dépenses diverses (MDD); département ministériel intérêt et commissions;
-Chapitre des charges ou institution;
communes; - chapitre : dépenses
-Chapitre des - Chapitre des charges relatives aux
remboursements, amortissements de la
communes dette à moyen et long
dégrèvements et restitutions
fiscaux; termes.
-Chapitre des dépenses
imprévues et dotations
provisionnelles.
La structure de la loi des finances

Tableau (A) Evaluation globale des recettes du budget général, des services
de l’Etat gérés de manière autonome et des comptes spéciaux
du trésor
Tableau (B) Répartition, par département ministériel ou institution et par
chapitre, des crédits ouverts au titre des dépenses de
fonctionnement du budget général
Tableau (C) Répartition, par département ministériel ou institution et par
chapitre, des crédits ouverts au titre des dépenses
d'investissement du budget général
Tableau (D) Répartition, par chapitre, des crédits ouverts au titre des
dépenses relatives au service de la dette publique
Tableau (E) Répartition, par ministère ou institution, des dépenses
d'exploitation des services de l’Etat gérés de manière autonome
Tableau (F) Répartition, par ministère ou institution, des dépenses
d'investissement des services de l’Etat gérés de manière
autonome
78
Dépenses des comptes spéciaux du trésor
« LES GRANDS PRINCIPES DE LA GESTION
BUDGÉTAIRE »

79
4.Les grands principes d’autorisation budgétaire

La présentation du budget de l’État doit respecter quatre grands


principes classiques qui sont les principes de l’annualité, de l’unité, de
l’universalité et de la spécialité des crédits, auxquels s’ajoute le principe
d’équilibre et la de sincérité consacré par la LOF N°130-13 au niveau de
ses articles 10 (sincérité budgétaire) et 31 (sincérité des comptes de
l’Etat).

80
4.Les grands principes d’autorisation budgétaire

Annualité de vote
et d’exécution Ensemble des
recettes et des
L’annualité L’unité dépenses dans un
document unique

Présentation des
L’universalité La spécialité crédits par
Interdiction de destination
toute compensation
ou contraction
L’équilibre La sincérité

-Pertinence des hypothèses qui


La nécessité d’équilibrer les
président à la préparation de la loi de
comptes de manière à éviter
la présence de déficit dans le finances;
budget de l’Etat -Régularité et transparence des
comptes de l'État;
- Fidélité au patrimoine et à la situation
financière de l’Etat.
4.Les grands principes d’autorisation budgétaire

 LE PRINCIPE DE L’ANNUALITÉ

 Principe selon lequel le budget de l’Etat doit être voté chaque


année par le parlement.
 Chaque année, le parlement doit autoriser le gouvernement à
percevoir les recettes et à réaliser les dépenses.
 Le principe de l’annualité s’explique par deux raisons:
- Politique: Il permet un contrôle régulier du budget par le
parlement;
- Economique: La durée d’une année permet d’obtenir des
prévisions de plus en plus précises.
82
4.Les grands principes d’autorisation budgétaire

 LE PRINCIPE DE L’ANNUALITÉ
Exceptions au principe, notamment:

- Il est possible d’engager des dépenses d’investissement sur plusieurs années par
le biais des autorisations du programme.
- Les crédit de paiement ouverts au titre des dépenses d’investissement du
budget général et les reliquats d’engagement, visés et non ordonnancés
peuvent être reportés dans la limite de 30 pour cent des crédit de paiement
ouverts au titre du budget d’investissement pour chaque département
ministériel ou institution au titre de l’année budgétaire. (Art 63 LOF).
- Le report de l’excédent de recettes des services de l’Etat gérés de manière
autonome (SEGMA) d’année en année.

83
4.Les grands principes d’autorisation budgétaire

LE PRINCIPE DE L’UNIVERSALITÉ

Le principe de l’universalité impose que les montants des recettes et des


dépenses doivent apparaître dans le détail et les recettes ne sont pas
affectées à des dépenses précises.

Ce principe comporte deux règles d’application:

• La règle de non contraction des recettes et des dépenses (dite aussi


règle du produit brut);
• La règle de non affectation des recettes.
84
4.Les grands principes d’autorisation budgétaire

 LE PRINCIPE DE L’UNIVERSALITÉ

La règle de non contraction des recettes et des dépenses: signifie que


toutes les recettes et toutes le dépenses de l’Etat doivent être inscrites dans
le budget, sans présenter uniquement leur solde.

Cette règle a pour but de donner une information claire et complète des
opérations budgétaires et d’éviter que certaines dépenses ne soient
dissimulées.

85
4.Les grands principes d’autorisation budgétaire

 LE PRINCIPE DE L’UNIVERSALITÉ

La règle de non affectation des recettes: impose que c’est l’ensemble des
recettes qui doit assurer le financement de l’ensemble des dépenses.
Certaines recettes ne doivent donc pas être affectées au financement de
certaines dépenses.

C’est une règle qui permet aux autorités budgétaires de conserver leur
pouvoir de décision et de gérer les fonds publics en respectant les notions
de solidarité et d’unité nationale.

86
4.Les grands principes d’autorisation budgétaire

 LE PRINCIPE DE L’UNITÉ

• L’ensemble des ressources et des charges doivent figurer dans un


document unique.

• Le principe de l’unité permet de:

- Facilité le contrôle du budget par le parlement;


- Et de déterminer l’ampleur du déficit budgétaire.

87
4.Les grands principes d’autorisation budgétaire

 LE PRINCIPE DE LA SPÉCIALITÉ

• Le principe de spécialisation des crédit est un facteur essentiel à la


transparence budgétaire.

• Ce principe signifie que les crédits ouverts par la LF sont affectés à des
dépenses bien déterminées.

88
4.LES GRANDS PRINCIPES D’AUTORISATION BUDGETAIRE

 LE PRINCIPE DE LA SPÉCIALITÉ

• La répartition des crédits tant au sein des morasses budgétaires qu’à


l’intérieur des programmes d’emploi est effectuée avec un niveau de
précision et de détails qui ne laisse pas de marge de manœuvre pour
une déviation de la destination initiale des crédits ouverts.

89
4.Les grands principes d’autorisation budgétaire

Aperçu sur la nouvelle nomenclature.


Evoquer la spécialisation des crédits exige la consultation de la nouvelle
architecture de la nomenclature budgétaire.

Vous pouvez consulter le guide de la nomenclature budgétaire marocaine en


cliquant sur le lien suivant: http://lof.finances.gov.ma/sites/default/files/guide_nbm_18072017-
90
15h00.pdf
4.Les grands principes d’autorisation budgétaire

LE PRINCIPE DE L’ÉQUILIBRE


Le principe d’équilibre budgétaire renvoie à la nécessité d’équilibrer
les comptes de manière à éviter la présence de déficit dans le budget
de l’Etat.

L’article 77 de la constitution stipule que :


« Le Parlement et le gouvernement veillent à la préservation de
l'équilibre des finances de l'Etat.
Le gouvernement peut opposer, de manière motivée,
l'irrecevabilité à toute proposition ou amendement formulés
par les membres du Parlement lorsque leur adoption aurait
pour conséquence, par rapport à la loi de finances, soit une
diminution des ressources publiques, soit la création ou 91
4.Les grands principes d’autorisation budgétaire

 LE PRINCIPE DE L’ÉQUILIBRE

« En vue de préserver l’équilibre des finances de l’Etat prévu à l’article 77 de la


Constitution, le produit des emprunts ne peut pas dépasser la somme des
dépenses d’investissement et du remboursement du principal de la dette au
titre de l’année budgétaire. Le Gouvernement peut procéder aux opérations
nécessaires à la couverture des besoins de trésorerie ». (ART 20 de la LOF)

92
4.Les grands principes d’autorisation budgétaire

 LE PRINCIPE DE L’ÉQUILIBRE

Modalités de présentation

 Le tableau d’équilibre intégré dans chaque loi de finances qui relate le déficit
légal ou administratif et revêt un caractère comptable.

 Le tableau des charges et ressources du Trésor (TOFT) qui opère une distinction
entre les opérations budgétaires et les opérations de trésorerie . Ce tableau sert
réellement au calcul du déficit budgétaire par rapport au PIB .

93
4.Les grands principes d’autorisation budgétaire
 LE PRINCIPE DE SINCÉRITÉ

Le principe de la sincérité renvoie à la sincérité budgétaire et à la sincérité


comptable :
La sincérité budgétaire: exige la pertinence des hypothèses qui
président à la préparation de la loi de finances, et la présentation sincère au
niveau de la loi de finances de l'ensemble des ressources et des charges
de l'État. Dans le même sens, la sincérité budgétaire sollicite l’engagement
de procéder à la présentation des lois de finances rectificatives en cas de
modifications significatives des priorités et des hypothèses de la loi de
finances.
Sincérité comptable: Les comptables publics sont chargés de veiller au
respect des principes et des règles comptables en s’assurant notamment de
la sincérité des enregistrements comptables et du respect des procédures et
de la qualité des comptes publics. En outre, La cour des comptes certifie la
régularité, la sincérité et la fidélité des comptes de l’Etat.
94
5. Le processus de préparation adoption exécution et
contrôle budgétaire.
I. Préparation et Adoption du projet de loi de finances

II. L’exécution des recettes et dépenses publiques

III. Contrôle de l'exécution des recettes et dépense publiques

95
5. Le processus de préparation adoption exécution et
contrôle budgétaire.

L’évaluation des recettes:


 Elle se fait de manière forfaitaire. Pendant l’année n on préparait le budget
de l’année n+1 grâce aux résultat de l’année n-1, mais l’instabilité politique de
cette époque peut rendre les prévisions peu fiables.
 Généralement, on utilise « l’évaluation directe » qui se base sur des modèles
informatiques détaillés. Cette évaluation prend en considération les derniers
chiffres connus des rendements fiscaux, l’accroissement probable du produit
national en cours d’année…. Et tient compte des aléas économiques qui
peuvent se manifester en cours de l’exécution de la LF.
5. Le processus de préparation adoption exécution et
contrôle budgétaire.
La détermination des dépenses:
- Généralement, les dépenses représente une masse de crédits
qui doivent être obligatoirement réinscrite d’une année sur
l’autre.
- Toutefois il est de même nécessaire de réactualiser le
montant de certaines dépenses soit à la hausse (traitements
des fonctionnaires par exemple), soit à la baisse (non
reconduction d’une dépense).
En conséquence, les crédits votés d’une année n
correspondraient aux crédits votés de l’année n-1 auxquels on
doit ajouter les mesures acquises (augmentation ou
diminution des dépenses).
5. Le processus de préparation adoption exécution et contrôle
budgétaire.
 Les organes chargés de l’élaboration de la loi de finances
 L’élaboration du budget résulte d’une collaboration entre le gouvernement et le parlement.
 1 .Le ministre des finances bénéficie d’un pouvoir très large en matière de la préparation
du budget.

 Ainsi, le ministre chargé des finances prépare, sous l’autorité du chef de gouvernement, les
projets de loi de finance qui sont arrêtés en conseil des ministres.ces C F
 2. Au niveau du parlement, la commission des finances demeure le seul interlocuteur
valable du gouvernement dans le domaine économique et financier.
 Elle est chargé d’une mission d’information pour apporter tous les éclaircissements
nécessaires au parlement.
 Elle est chargée de 2 Compétences:
 - Préparer la discussion en séance du projet de LF: préparation d’un rapport général sur
l’ensemble de la politique du gouvernement.
 - Assurer un contrôle sur l’exécution de la loi des finances au nom du parlement.

98
I. Préparation et Adoption du projet de loi de finances

Le processus de préparation de la loi de finances se compose de


quatre étapes:

 Phase de programmation

 Phase de consultation

 Phase d’élaboration et
d’arbitrage

 Phase d’adoption

99
I. Préparation et Adoption du projet de loi de finances

 C’est le ministre des finance qui détermine le cadre général de la stratégie


budgétaire, en effet, Il s’agit du cadrage Macroéconomique de la part de la direction
des études et prévisions financières (DEPF) pour établir les prévisions du taux de
croissance du PIB ,du taux de l’inflation, du solde de la Balance des paiements et du
prix de baril de pétrole.
 C’est une tâche difficile car peut générer deux dangers:
 Soit une présentation optimiste afin de limiter le déficit budgétaire prévisionnel;
 Soit tenter d’obtenir un effort fiscal par une évaluation pessimiste
 Le cadrage financier: établit par la direction de trésor et finance extérieure
(DTFE)pour évaluation des ressources d’emprunt nécessaires au financement du
déficit budgétaire et se charge de la gestion de la dette publique.
 Le cadrage budgétaire: établit par la direction du budget(DB) Il s’agit en particulier de
prendre en considération
- Les hautes instructions royales prescrites à l’occasion des discours ou de
messages à l’adresse du peuple;
- Des déclarations de politique générale du chef de gouvernement(orientations des
plans de DVL nationaux……).
I- PRÉPARATION DU PROJET DE LOI DE FINANCES
 1.Phase de programmation:
- Le Chef du gouvernement invite, chaque année, au plus tard le 15 mars, par
circulaire, les ordonnateurs à établir leurs propositions de programmations
budgétaires triennales (PBT) assorties des objectifs et des indicateurs de
performance.

-En vue de définir l’évolution globale des dépenses sur trois ans en fonction
d’hypothèses économiques et financières réalistes et justifiées, ladite circulaire fixe
des indicateurs macroéconomiques notamment le taux de croissance, le déficit
budgétaire et le taux d’inflation ainsi que les orientations générales en termes
d’évolution globale de la dépense.

101
I- PRÉPARATION DU PROJET DE LOI DE FINANCES
 Phase de programmation:
Les départements ministériels et institutions transmettent, avant le 15 avril de
chaque année, au ministère chargé des finances, les propositions de programmations
budgétaires triennales se rapportant à leurs budgets, aux budgets des services de
l’Etat gérés de manière autonome qui leur sont rattachés et aux comptes d’affectation
spéciale dont ils sont ordonnateurs.

La circulaire explique les orientations retenues par le gouvernement et résume les


directives générales que les ministres doivent prendre en compte pour l’élaboration de
leurs budget (priorités sociales, recherche de l’économie, maitrise de déficit…).

-Lesdites propositions sont examinées, avant le 15 mai, en commissions de


programmation et de performance regroupant les représentants des services du
ministère chargé des finances et ceux des départements ministériels ou institutions
concernés selon les modalités et le calendrier fixé par ladite circulaire.

102
I- PRÉPARATION DU PROJET DE LOI DE FINANCES

 1.Phase de programmation:

Cette phase s’achève avant le 15 juillet N-1 par un exposé du ministre chargé
des finances en Conseil du gouvernement sur « l’état d’avancement de
l’exécution de la loi de finances en cours », « la programmation triennale des
ressources et des charges de l’État », ainsi que sur « les grandes lignes du
projet de loi de finances de l’année suivante ».

- Le chef de gouvernement invite les ordonnateurs, par circulaire, à établir leurs


propositions de recettes et de dépenses pour l’année budgétaire suivante.

103
I- PRÉPARATION DU PROJET DE LOI DE FINANCES

 2.Phase de consultation :

La deuxième phase (avant le 31 Juillet) est consacrée principalement à :

– La consultation avec le Parlement : le ministre chargé des finances expose aux


commissions des finances des deux chambres, qui peuvent tenir un réunion
commune à cette occasion, le cadre général de préparation du projet de loi de
finances de l’année suivante.

– Cet exposé présente l’évolution de l’économie nationale, l’état d’avancement de


l’exécution de la loi de finances en cours, les données relatives à la politique
économique et financière, la programmation budgétaire triennale globale…Cet
exposé donne lieu à un débat sans vote.

– La diffusion aux ministères de la lettre d’orientation du chef du gouvernement


concernant la préparation du PLF.

104
 I- PRÉPARATION DU PROJET DE LOI DE FINANCES
3.Phase d’élaboration et arbitrage

 Entre le mois de septembre et octobre, C’est une phase de négociation des commissions
budgétaires et arbitrages des ministères dépensiers et la direction du budget(DB) . Ces
négociations portent essentiellement sur les économies budgétaires des propositions à
envisager et pour la fixation des plafonds ministériels:

 Une fois les plafonds des dépenses arrêtés en accord avec la(DB)

 On procède à l’établissement de la m o rasse budgétaire (un document annexe


à la loi de finances retraçant le détail des dépenses du budget général). de
chaque ministère .

 La morasse est effectuée par la DB en concertation avec chaque ministère.

 Les discussions en vue d’établir la morasse budgétaire de chaque ministère portent entres
autres sur les frais de déplacement,achat de véhicules utilitaires…
 En cas de désaccord entre la D B et les ministres , l’arbitrage du chef de gouvernement est
sollicité.
 I- PRÉPARATION DU PROJET DE LOI DE FINANCES
4.Phase d’adoption
1.En octobre une délibération des orientations générales des PLF par le conseil des
ministres, et puis son adoption du PLF par le conseil du gouvernement.
2. Avant le 20 octobre de chaque année ,le PLF est déposé au bureau de la chambre des
représentants
3. Le projet de loi de finances est voté en premier lieu par la commission des finances de la
chambre des représentants (CR) avant qu’il soit voté en séance plénière d’après les
termes de la constitution,

4. La chambre des représentants dispose d’un délai de 30jours pour examiner et voter le
projet.

5. Quant à la 2ème chambre des conseillers, elle dispose d’un délai de 22 jours pour
examen et vote.

6. La chambre des représentants dispose d’un délai de 6 jours pour une dernière lecture
après examen des amendements de la chambre des conseillers du projet de LF.

7. Le reste du délai à courir jusqu’à 31/12/n-1 est réservé pour les cas de recours probables
à la cour constitutionnelle.
10
I. Préparation et Adoption du projet de loi de finances

Exemple de morasse

Charges communes: de fonctionnement (compensation) et

d’investissement (transferts de l’Etat vers les EEP)


78
L’élaboration des documents accompagnant la loi de finances

Article 48 (LOF)

(1) Note de présentation de la loi de finances;


(2) Rapport économique et financier;
(3) Rapport sur les établissements et entreprises publics;
(4) Rapport sur les services de l’Etat gérés de manière autonome;
(5) Rapport sur les comptes spéciaux du Trésor;
(6) Rapport sur les dépenses fiscales;
(7) Rapport sur la dette publique;
(8)Rapport sur le budget axé sur les résultats tenant compte de l’aspect genre;
(9) Rapport sur les ressources humaines;
(10) Rapport sur la compensation;
(11) Note sur les dépenses relatives aux charges communes;
(12) Rapport sur le foncier public mobilisé pour l’investissement;
(13) Note sur la répartition régionale de l’investissement ;
(14) Rapport sur les comptes consolidés du Secteur Public (facultatif).

Documents
Documents complémentaires
complémentaires :: Statistiques
Statistiques macro;
macro; Budget
Budget Citoyen,
Citoyen, Eclaircissements.
Eclaircissements.
108
Documents accompagnant la LF : Quelques échantillons
Documents accompagnant la LF : Quelques échantillons
110
II. L’exécution des recettes et dépenses
publiques

111
II. L’exécution des recettes et dépenses publiques

Les règles de la comptabilité publique sont principalement des techniques de contrôle de


régularité ou de contrôle de conformité à la réglementation afin d’assurer la protection des
deniers publics. Il convient distinguer entre deux règles principales régissant le fonctionnement
de la comptabilité publique: la règle de service fait et la règle de la gestion de fait.

1.La règle de service fait: (Article 81 du décret royal 1967): signifie que les organismes
publics ne peuvent payer qu’après service fait, tout paiement d’avance est absolument interdit
sans justification

Exemple: Le décaissement de traitement et salaire en faveur d’un fonctionnaire ne peut être


effectué avant l'accomplissement de la prestation du bénéficiaire.

112
II. L’exécution des recettes et dépenses publiques

2. La règle de la gestion de fait. (Article 16 du décret royal 1967)

« La gestion de fait peut être définie comme : le maniement sans titre de deniers publics ou
privés réglementés ».

- Toute personne physique ou morale, qui soit par fraude ou par ignorance s’immisce
irrégulièrement dans le maniement des deniers publics ,est déclaré coupable de gestion de fait

- -La gestion de fait ne se réduit pas seulement au périmètre des fonctionnaires,


administrateurs, comptables publics et ordonnateurs.

- La gestion de fait se compose des éléments constitutifs suivants :

a. le maniement irrégulier de deniers publics

b. le défaut d’autorisation régulière

113
II. L’exécution des recettes et dépenses publiques
- a- le maniement irrégulier de deniers publics dans le cas :

- -l’ingérence dans le recouvrement des recettes affectées ou destinées à des organismes


publics (Un enseignant chercheur encaisse au titre des frais de formation continue d’un
participant à la formation qui devaient être versés au budget de l’université).

- -L’extraction irrégulière de fonds de la caisse publique(versement d’une subvention ayant


un objet réel différent de celui annoncé, versement de subventions fictives, des frais de mission
fictifs, des marchés fictifs (sans service réellement fait).

- b- le défaut d’autorisation régulière se manifeste en cas de:

- - L’absence d’habilitation: L’état de la gestion de fait est déclarée lorsque la personne


agissant en qualité de comptable public est dépourvue de titre légal l’habilitant à accomplir
ladite mission. E x e mpl e ( ordonnateur non habilité, personnes étrangères au service qui
manient des deniers publics…).

- - L’insuffisance d’habilitation: Les comptables publics peuvent être déclarés comptables


de fait lorsqu’ils excèdent leur habilitation.
114
Organes chargés de exécution des recettes et dépenses
Les acteurs chargés de l’exécution budgétaires sont au nombres de deux , les ordonnateurs et les
comptables publics. Certains principes et responsabilités incombent aux comptables publics
comme les ordonnateurs, il s’agit:
1.Principe de séparation des ordonnateurs et des comptables publics :
- ‘’Les fonctions d’ordonnateur et comptable sont incompatibles.

-Ce principe répond à un double objectif: séparation de tâche et contrôle. Ceci est justifié par la
volonté d’éviter les malversations et fraudes et par le souci de séparer les tâches qui sont
par nature différentes.

- En pratique: en l’absence de ce principe les ordonnateurs et les comptables peuvent conniver


entre eux pour dilapider les deniers publics.
2. la responsabilité des ordonnateurs et comptables publics
A. Les ordonnateurs sont, personnellement responsables :
- du respect des règles d'engagement, de liquidation et d'ordonnancement des dépenses
publiques ; et de la réglementation relative aux marchés publics ;
Organes chargés de exécution des recettes et dépenses
2. la responsabilité des ordonnateurs et comptables publics(Suite)

- des ordres de réquisition dont ils ont fait usage en matière de paiement des dépenses
publiques ;
- du respect des règles relatives à la constatation, à la liquidation et à l'ordonnancement des
créances publiques ;
- du recouvrement des créances publiques dont ils ont éventuellement la charge en vertu de
la législation en vigueur ;
- du respect des règles de gestion du patrimoine de l'organisme public en leur qualité
d'ordonnateurs de recettes et de dépenses. …….’’
Article 4 Dahir n° 1-02-25 du 19 moharrem 1423 portant promulgation de la loi n 61-99
relative à la responsabilité des ordonnateurs, des contrôleurs et des comptables publics.
(B.O du 2 mai 2002)

116
Organes chargés de exécution des recettes et dépenses

2. la responsabilité des ordonnateurs et comptables publics(Suite)


B. Les comptables publics sont, personnellement et pécuniairement responsables

- de la conservation des fonds et valeurs dont ils ont la garde ;


- de la position des comptes externes de disponibilités qu'ils surveillent ou dont ils ordonnent
les mouvements ,
- de l'encaissement régulier des recettes dont le recouvrement leur est confié ,
- des contrôles de validité de la dépense qu'ils sont tenus d'exercer en vertu des lois et
règlements en vigueur ;
- des paiements qu'ils effectuent……….
Article 6: Dahir n°1-02-25 du 19 moharrem 1423 portant promulgation de la loi n°61-99
relative à la responsabilité des ordonnateurs, des contrôleurs et des comptables publics.
(B.O du 2 mai 2002)

117
Organes chargés de exécution des recettes et dépenses
Définition:

1.L’ordonnateur: « est ordonnateur public de recettes et de dépenses, toute personne


ayant qualité au nom d’un organisme public pour engager, constater, liquider ou
ordonner soit le recouvrement d’une créance soit le paiement d’une dette ». Art 3,
décret Royal du 21/ 04/1967

2. Catégories des ordonnateurs:


 Ordonnateurs principaux : Les ministres en tant que représentants de l’Etat sont
compétents pour administrer les biens, passer des marchés, liquider les dettes et
les créances.

 Ordonnateurs délégués: Les ordonnateurs peuvent déléguer leurs signature. Les


ordonnateurs délégués remplacent les ordonnateurs principaux en cas d’absence
ou d’empêchement.

 Les ordonnateurs des collectivités locales :


-Le Président du conseil communal (commune)
-Le président de conseil préfectoral/ provincial (préfecture, province,)
118
-Le président du conseil de la région (région )
Organes chargés de exécution des recettes et dépenses
Définition:
1.Le comptable public:« est comptable public tout fonctionnaire ou agent ayant qualité
pour exécuter au nom d’un organisme public les opérations des recettes, des dépenses ou de
maniement de titres…..». Article 3 du décret n° 330-66 du 21-04-1967 tel qu’il est modifié
par le décret n° 2-04-797 du 24-012-2004. BO. n° 5278 bis du 31-12-2004. Date d’effet : 01-
01-2005.
- Le comptable public est tenu d'exercer plusieurs contrôles, Il s’agit du:
 « Contrôle de la validité de la dépense: par exactitude des calculs de liquidation
,l'existence de la certification ou du visa préalable d'engagement; Le caractère libératoire du
règlement.
 Ils sont en outre chargés de : s'assurer de la qualité de l'ordonnateur ou de son délégué ;
s'assurer de la disponibilité des crédits ; S'assurer de la production des pièces justificatives
exigées par la réglementation en vigueur ». L’article 11 du décret n°330-66 du 21-04-1967 tel
qu’il est modifié par le décret n° 2-04-797 du 24-012-2004. BO. N° 5278 bis du 31-12-2004.
Date d’effet : 01-01-2005

119
Organes chargés de exécution des recettes et dépenses

2. Catégories des Comptables :


- ils sont classés en plusieurs catégories correspondant à des spécialisations dans
différentes natures d’opérations financières. On distingue:
a. Le Trésorier général du Royaume (TGR):
C’est le comptable principal de l’Etat, des comptes spéciaux de trésor et des SEGMA
b. Les trésoriers ministériels : Crées en 2007, les trésoreries ministérielles sont
chargées d’assurer le contrôle et l’exécution des opérations de recettes, de dépenses et de
trésorerie qui lui sont confiées, la tenue de la comptabilité et l’élaboration des situations
de gestion relatives aux opérations initiées par les ordonnateurs des départements
ministériels concernés.
c. Les trésoriers régionaux,prefectoraux et provinciaux
d. Les percepteurs (rattachés au T G R ): sont des comptables secondaires qui se
chargent de recouvrement de recettes pour le compte du TGR.

120
Organes chargés de exécution des recettes et dépenses

e. Les agents comptables des consulats:


Ces agents effectuent pour le compte du TGR des opérations de recettes et de
dépenses publiques à l’étranger. Se sont des comptables principaux qui sont
tenus de produire leur comptes de gestion à la cour des comptes.
f. Les comptables de recettes :
 Receveurs des douanes et impôts indirects;
 Receveurs de l’administration fiscale
 Conservateurs de l’agence nationale de la conservation foncière et de
cartographie
 Receveurs des postes;
 Secrétaires greffiers de tribunaux ;

121
Organes chargés de exécution des recettes et dépenses
f. Les régisseurs: sont rattachés au président du conseil municipal dans le cadre de la
décentralisation et sont chargés de l’exécution de certaines dépenses et recettes des
organismes publics qui (en raison de leur nature, de leur faible importance, de leur caractère
imprévisible)
- Ne peuvent être soumises aux formalités d’engagement de liquidation,
d’ordonnancement et de paiement ou pour faciliter l’encaissement de certains
produits.
- la régie est instituée par décision du ministre des finances et du ministre concerné.
⚫ Régies d’avance ou de dépenses : pour faciliter des décaissements ou le
paiement de certaines dépenses
- salaires et indemnités ,Frais de mission à l’étranger; Indemnités de
déplacement….
- frais de faible importance ,frais postaux, entretien de locaux administratifs et du
matériel.
⚫ régies de recettes: pour faciliter l’encaissement de certains produits et ce
quelque soient la nature, la forme et le Montant:
- la TSAVA qui peut être encaissée soit par la municipalité, des bureaux de poste, des
assurances,…
122
La procédure d’exécution des recettes et des dépenses publiques:

Le Processus d’exécution des dépenses se déroule en quatre phases: 3 d’ordre


administratives et une d’ordre comptable
A. Phases administratives: ces phases sont de la responsabilité de
l’ordonnateur (le ministre, le chef de service, le DG…)
1. L’engagement
Avant d’entamer la dépense on la soumet à la TGR, elle passe par une proposition qui
n’est pas définitive, mais elle ne devient définitive qu’après visa de l’ordonnateur sur
le système GID.
« l’engagement est l’acte par lequel l’organisme public crée ou constate une
obligation de nature à entrainer une charge ». Article 33, décret royal du
21/04/1967
Exemple: achat de matériel informatiqueexercé par laTGR.
La procédure d’exécution des recettes et des dépenses publiques
2.La liquidation
C’est le fait de vérifier la réalité de la dette et d’évaluer le montant exact de la dépense
occasionnée par la décision de l’ordonnateur.
Il n’intervient qu’après vérification du service fait par l’ordonnateur .
Exemple: calcul du premier décompte au fournisseur du informatique objet du
marché public passé avec lui.
3. L’ordonnancement
C’est l’acte administratif qui donne, conformément aux résultats de la liquidation, l’ordre
de payer la dette de l’organisme public. Cet acte incombe à l’ordonnateur.
- Il n’intervient qu’après vérification du service fait par l’ordonnateur
Exemple: Emettre une ordonnance de paiement adressée au comptable
public pour payer le premier décompte au fournisseur.

85
La procédure d’exécution des recettes et des dépenses
I.
publiques
Processus d’exécution des dépenses ( suite)
B.Phase comptable:
4 . Le paiement
- C’est le trésor (comptable public) qui intervient dans l’acte de paiement
- « C’est l’acte par lequel l’organisme public se libère de sa dette ».
- Le comptable public joue le rôle du contrôleur de l’ordonnateur.
Lorsque le comptable reçoit de l’ordonnateur une ordonnance ou un mandat de
paiement, il doit avant exécution en contrôler la régularité comptable et juridique (
contrôle de la qualité de l’ordonnateur ou de son délégué , disponibilité des crédits,
justification du service fait, exactitude des calcules de liquidation…)
 Précision: tout ordonnateur est tenu de s’accréditer (apporter la décision de nomination
et le spécimen de sa signature) auprès du comptable public.

12
5
La procédure d’exécution des recettes et des dépenses
publiques
 La procédure d’exécution des recettes publiques comporte 3 opérations importantes, deux
exécutées par les ordonnateurs et la troisième par les comptables:
I. Constatation et liquidation des titres et ordres de recettes
Les ordonnateurs constatent, liquident et émettent des titres et les ordres de recettes :
 Constatation des droits : consiste à s’assurer de la réalité des faits générateurs des
créances publiques. Ex: IR/ profits immobiliers, on doit émettre et constater l’impôt
 Liquidation des droits: consiste à arrêter le montant des créances publiques par rapport aux
barèmes édictés par le CGI.
II. Emission des titres et ordres de recettes
Les créances constatées et liquidés font l’objet d’ordre de recettes émis par l’administration
elle-même (l’ordonnateur) et envoyées au comptable assignataire pour recouvrement.
- Les ordres de recettes peuvent prendre la forme :
- * Des impôts directs: ils font l’objet de rôles nominatifs, titres collectifs qui comportent la
liste des contribuables et l’indication de la dette fiscale de chacun d’eux.
- * Des impôts indirects et taxes assimilées : font l’objet d‘avis de mise en
recouvrement et d’ordres de recettes.
La procédure d’exécution des recettes et des dépenses publiques
• III. Recouvrement
• Les ordres de recettes OR émis par les ordonnateurs sont adressés par eux même aux
comptables qui sont chargés de les recouvrer.
• Les comptables qui prennent en charge les recettes (prise en charge des OR coïncide avec
la mise en recouvrement ) doivent:
- Assurer le contrôle de l’autorisation de percevoir les recettes;
- Assurer le contrôle de la régularité des réductions et annulations.
• Remarque: Les comptables publics doivent faire en sorte que les créances publiques qu’ils
ont pris en charge soient acquittés par les débiteurs.
Exemple :
• Recouvrement à l’amiable ,
• Recouvrement forcé,

127
III. Contrôle de l'exécution
des recettes et dépenses
publiques

128
Contrôle de l'exécution du budget
L’exécution du budget est soumise essentiellement à plusieurs types de contrôle :
le contrôle administratif( la TGR,IGF,IGM,IGAT),le contrôle juridictionnel (la cours des comptes,
les cours régionales des comptes),le contrôle politique(parlement) et le contrôle social(opinion
publique)
 1. le contrôle administratif: est un contrôle qui émane de l’administration, il se manifeste
par les instances et les organismes suivants:
* le contrôle de la Trésorerie Générale du Royaume :
- Pour l’engagement : Contrôle la disponibilité des crédits budgétaire et la correspondance
entre la prestation et la ligne

- Pour l’engagement : Contrôle de régularité (ancien CED) par le Respect de la


nomenclature des pièces (manuel de procédures). pour chaque nature des dépenses, il faut
apporter une liste des pièces qui ne diffère pas du MP par ex.
Contrôle de l'exécution du budget

* le contrôle de la Trésorerie Générale du Royaume :

1.Pour ce qui est de la mise en recouvrement pour les recettes:


Au moment de la réception des Ordres de recettes(OR)ou Titres de recettes, La TGR procède
aux opérations suivantes:
- Contrôle de la forme exécutoire
- S’intéresse à l’existence d’une base légale de la recette
- Vérifie les calculs de la liquidation pour la prise en charge.
2.Quant à l’engagement et paiement des dépenses: le contrôle de la TGR est double à la fois:
- l’engagement d’une dépense :la TGR opère le Contrôle de régularité (ancien CED) par
le Respect de la nomenclature des pièces (manuel de procédures). pour chaque nature
des dépenses, il faut apporter une liste des pièces qui ne diffère pas du M P par ex.
- p a i e m e n t d e s d é p e n s e s a u moment de la réception des ordres de paiement( O P )
d’une dépense, la TGR procède au contrôle suivant :
- Contrôle de validité
- L’exactitude des calculs de liquidation
- Contrôle la disponibilité des crédits budgétaire et la correspondance entre la
prestation et la ligne.

130
Contrôle de l'exécution du budget
* L’Inspection Générale des Finances(IGF)

 Créée en vertu du dahir du 14 avril 1960,composée d’un corps d’inspecteurs des


finances, qui dépendent directement du ministre des finances, leurs contrôles sont
diligentés par le ministre des finances suite à un programme de contrôle prédéfini.

 Ce sont de grandes missions ou des contrôles ciblés qui sont organisés via une
méthode d’echantillonnage.

 l’IGF dispose de pouvoirs d’investigation extrêmement larges: contrôle des ministères,


EPIC, entreprises publiques, CT.

 * Les inspecteurs des finances sont chargés de vérifier les services de caisse et de
comptabilité deniers des comptables publics, de manière générale, des agents de l’Etat
et des collectivités locales.

 * Ils vérifient la gestion des comptables et s’assurent de la régularité des opérations


enregistrés dans les comptes des ordonnateurs des recettes et des dépenses
publiques.
Contrôle de l'exécution du budget

* L’inspection générale des ministères:(IGM)

* C’est une création récente, l’IGM dépend directement du ministre et elle lui incombe
d’informer le ministre sur le fonctionnement des services.

* Le ministre peut dans le cadre d’une décision charger l’IGM d’une série de
missions(audit interne des marchés publiques ,opérations d’inspections ,
d’investigation ou d’études).

Toutefois ce corps d’inspections pour qu’il soit efficace au contrôle interne au sein de
l’administration publique, a besoin d’une véritable restructuration juridique,
institutionnelle, éthique et humaine.

132
Contrôle de l'exécution du budget

* L’Inspection Générale de l’administration territoriale(IGAT)

• Créée par le décret n°2-94-100 du 16 juin 1994.l’IGAT est sous l’autorité du ministre de
l’intérieur.
• Elle a pour mission de contrôler et vérifier la gestion administrative, technique et
comptable des services relevant du ministère de l’intérieur, des collectivités territoriales
et leurs groupements.
• C’est le ministre de l’intérieur qui fixe le programme des travaux de l’IGAT sur
proposition de l’inspecteur général, ce dernier est chargé de la gestion de la
coordination des services de l’IGAT.
• L’IGAT exerce ses missions dans le cadre d’un programme préétabli soit dans le cadre
d’inspections exceptionnelles décidées par le ministre de l’intérieur.

133
Contrôle de l'exécution du budget

2.Le contrôle juridictionnel:


* la Cour des Comptes (CC).

 Chaque fin de trimestre, tous les comptables de T G R doivent envoyer à la cour des
comptes un compte de gestion (sorte de balance avec entrée et sorties) avec les pièces
justificatives (avec possibilité de 2mois de délais supplémentaire/ 4mois supplémentaire pour
le dernier compte de gestion de la fin décembre).

 Ces pièces sont centralisées au siège de la T G R –Rabat avant qu’elles soient envoyées à la C C ;

 La C C vérifie ces comptes de gestion sur la base des pièces justificatives qui sont mises à sa
disposition.

 En cas de débet, le montant que le comptable ne pouvait pas justifié devra être payé de sa
poche.
Contrôle de l'exécution du budget
* la Cour des Comptes.
Cette institution est chargée d’assurer le contrôle supérieur de l'exécution des lois de finances.
1. Dans ce cadre, elle s'assure de la régularité des opérations de recettes et de dépenses des organismes soumis
à son contrôle en vertu de la loi et en apprécie la gestion, et sanctionne, le cas échéant, les manquements
aux règles qui régissent l'exécution desdites opérations.

2. En matièrede disciplinebudgétaireet financière,la Cour des Comptes exerceune fonctionjuridictionnelle


à l'égardde tout responsable,de toutfonctionnaireou agentde l'un des organismessuivants:

• Les services de l’Etat ; les établissements publics ; les sociétés ou entreprises dans lesquelles l’Etat ou des
établissements publics détiennent une participation majoritaire au capital ;
• Les sociétés ou entreprises dans lesquelles l’Etat ou des établissements publics détiennent conjointement
avec des collectivités locales, une participation majoritaire au capital;
• Les entreprises concessionnaires ou gérantes d’un service public, autre que celles qui sont soumises au
contrôle des cours régionales ;
• Les organismes de prévoyance sociale, quelle que soit leur forme, qui reçoivent de l’un des organismes
précités des concours financiers sous forme de cotisations patronales ou de subventions.
Contrôle de l'exécution du budget
* Les cours régionales des comptes:

- Les cours régionales des comptes sont chargées d’assurer le contrôle des comptes des collectivités locales et en
évaluent la gestion.

- Pouvant être installée dans chaque région, la cour régionale des comptes se charge des missions suivantes:

 Juge les comptes publics des collectivités locales;


 Exerce le contrôle de gestion;
 Assure le contrôle de l’emploi des fonds publics;
Contrôle de l'exécution du budget
 3. Le contrôle politique
 La discussion du projet de loi de finance de l’année fournit une occasion précieuse de
contrôle pour les parlementaires. Elle permet de s’informer sur les intentions du
gouvernement et ses réalisations durant l’exercice écoulé.

 Le parlement dispose également d’autres moyens de contrôle soit au cours d’exécution


budgétaire (commissions d’enquêtes) soit à postériori lors du vote de la loi du règlement.

 Or, quelque soit le moment d’intervention, une telle approche du contrôle nécessite une
information critique et sélective sur la gestion financière de l’Etat ainsi que le
développement d’une expertise juridique,financière et fiscale en la matière; d’où la
nécessité pour les parlementaires de constituer auprès d’eux des consultants et des
experts.

. 96
Contrôle de l'exécution du budget
4.Le contrôle social:
C’est le contrôle opéré par l’opinion publique (citoyens, presses, partis politiques,
université, associations…).Il s’agit d’un contrôle global et multidisciplinaire .

 Toutefois l’efficacité de ce contrôle ne peut être réalisée que lorsque certaines


conditions sont réunies à savoir notamment:

 La circulation permanente et pertinente de l’information

 La consolidation de la place de l’université dans la dynamique de contrôle à


échelon national .
 La rationalisation des institutions constitutionnelles
 La démocratisation de la société : cette condition constitue la base de toute
dynamique du contrôle populaire: élections libres et transparentes, diffusion des
normes et des valeurs de mérite…
Références bibliographiques
– Constitution marocaine de 2011
– Anas Bensalah Zemrani (2003), les finances de l’Etat au Maroc, tome1. L’Harmattan.
– Stéphanie Damarey (2015), l’essentiel des finances publiques, Gualino, Lextonso
éditions
– Loi organique relative à la loi de Finances du 2 juin 2015.
– Décret 2-15-426 du juillet 2015 relatif à l’élaboration et l’exécution des lois de
finances.
– Projet de la loi de finances de 2017 et documents y attachés, notamment le rapport
sur les SEGMA et le rapport sur les CST (www.finances.gov.ma) .
– la loi 62-99 portant code des juridictions financières
– Dahir n° 1-02-25 du 19 moharrem 1423 portant promulgation de la loi n 61-99
relative à la responsabilité des ordonnateurs, des contrôleurs et des comptables publics.
(B.O du 2 mai 2002).
décret Royal du 21/ 04/1967 portant reglement general de la comptabilité publique.
– Projet de performance de certains ministères: http://lof.finances.gov.ma/fr/budget
– Loi Organique relative à la loi de Finances - Maroc (http://lof.finances.gov.ma).
– Morasses budgétaires de 2016. – Projet de performance de certains ministères.
– Rapports de Bank Al-Maghrib
– FMI (2006), L’ajustement budgétaire comme instrument de stabilité et de croissance.
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