Vous êtes sur la page 1sur 71

Cours : Organisation administrative

Prof :RAFFACH Soumiya

1
Plan du cours

Introduction générale

Chapitre I : Principes généraux de base

Section I : La centralisation

Paragraphe I :-la concentration

Paragraphe II :-La déconcentration

Section II :La décentralisation

Paragraphe I : fondement et limites de la décentralisation

1--L’autonomie des collectivités territoriales tant que


fondement de la décentralisation

*Etat fédéral et décentralisation

2-Limites de la décentralisation

Paragraphe II :-Les formes de la décentralisation

1-la décentralisation territoriale

2-la décentralisation technique

Paragraphe III : Décentralisation et tutelle

1-Consistance et physionomie du contrôle en matière


administrative

a-Procédés et moyens de la tutelle


administrative

2-Contrôle financier

a-Contrôle de l’acte budgétaire

Section III ;La décentralisation en tant que processus d’organisation

administrative

2
Paragraphe I : briefing historique sur l’organisation
administrative

Chapitre II : Organisation administrative marocaine

Section I :structuration administrative étatique

Paragraphe I : Les principales composantes du pouvoir


central

A-Le Roi

1-1-Attributions du Roi en temps normal

2- Pouvoirs du Roi en matière administrative

3-Pouvoir du Roi en période exceptionnelle

4-Domaines de partage des compétences entre le Roi et


le chef du gouvernement

B-Le gouvernement

1- Secrétariat général du gouvernement

2-Les ministres du gouvernement

a-Catégories des ministres

*Les ministres d’état

*Les ministres techniques

*Les ministres délégués

b-Les attributions administratives

*Pouvoir réglementaire

c-Modèle d’organisation d’un ministère

3
C-Les administrations de l’état

1-Départements ministériels

2-Les services centraux

a-Le secrétaire général

b-Le personnel des services centraux

c-Le personnel commun ou interministériel

Paragraphe II :les organes locaux de l’administration centrale

A-Les services extérieurs des administrations centrales

1-La coordination des sévices extérieurs

2-La division administrative

3-Les autorités administratives

a-caids et pachas

b-Les walis et gouverneurs

Section II :la collectivité décentralisée en tant que structure


administrative

Paragraphe I : caractéristiques des collectivités territoriales

a-Les collectivités territoriales et les établissements publics

b- Principes de base

A-Décentralisation communale

1-L’organisation communale

a-Le Conseil de la commune

b-Le président de la commune

4
*La police administrative au niveau local

c-Les arrondissements

1-Le conseil d’arrondissement

2-compétences du conseil d’arrondissement

B-La décentralisation provinciale et préfectorale

a-Le président du conseil provincial et préfectoral

C-La région

a-Le conseil de la région

b-Le président du conseil de la région

c-compétences de la région

5
Introduction générale

Bien que le droit administratif est conçu selon une conceptualisation avec des
éléments différenciés, et ce en l’absence d’une conception uniforme, ce droit se
définit généralement en tant que branche de droit public,, la majorité des
conceptions ont donné une conception du droit administratif par rapport à
l’administration appréhendée soit dans une appréhension structurelle ou
fonctionnelle, matérielle

Ainsi, en partant de cette appréhension structurelle, il existe dans tous les


pays des groupements humains qui coexistent et cohabitent au sein de la collectivité
nationale, avec des besoins et intérêts particuliers locaux, il est normal que chaque
état opte pour ne organisation administrative tenant compte des considérations à
connotation multiples d’ordre historique ,social,culturel, ,géographique, économique
et politique ,avec des degrés d’autonomie différenciés

Une telle répartition de pouvoir entre le centre et la périphérie soulève des


difficultés et des problèmes impactant la théorie des organisations, en plus de
l’existence d’autonomies locales,

A cet effet, il y a lieu de distinguer au maroc des structures administratives


réparties selon une logique à double dimension central et local A ce titre, sont
placés au niveau central des services qui ont pour mission d’assurer l’animation, la
coordination, et le contrôle à l’échelon national et qui interviennent pour le compte

6
de l’état se présentant sous forme de directions –sous directions, bureaux des
ministres ou bien services à compétence nationale rattachés à un ministre et
autorités indépendantes ,alors que sur le plan local se trouvent des services qui
représentent l’état, services déconcentrés intermédiaires locaux des administrations
centrales ,en plus des collectivités territoriales

Une telle situation de subordination implique un contrôle de l’état sur les


organes et les actes de l’état

De tous ces éléments, le droit administratif est conçu dans une appréhension
à dimension structurelle, organisationnelle et non fonctionnelle et matérielle ,
suscitant de la sorte des questionnements d’ordre organique, liés aux différentes
structures administratives qui se trouvent inclues dans cette structure le pouvoir
central et le pouvoir local ,mais avant cela, notre objet est de déterminer les principes
directifs servant d’assises en matière d’organisation administrative

Chapitre I :Principes généraux de base

En principe , entre les deux tendances de l’unité et de la diversité


,l’organisation administrative est tiraillée entre ces deux éléments. En ce sens,
tandis que l’unité tend à favoriser cette volonté de vivre collectif inspirée de la
conception française selon l’expression de DEBBASH.C , c'est-à-dire conduite par
une appartenance à une communauté collective incorporé dans l’objectif à l’unité.
concrétisé en quelque sorte par l’état qu’est dotée de la personnalité morale et qui a
une compétence générale matériellement et géographiquement selon DIDIER.T .une
telle tendance se traduit sur le plan d’organisation administrative par l’adoption d’un
système qui tend à assurer une gestion unifiée de l’ensemble du territoire ,c'est-à-
dire elle vise à mettre en place des mesures dont le champs d’application s’étend à
l’ensemble du territoire national et ce par les autorités centrales qui s’accaparent le
pouvoir d’émettre des actes administratifs ,représentant ce qu’on appelle la
centralisation

7
Ceci parallèlement à cette tendance à la diversité tenant compte de la
diversité des groupes sociaux ,s’appuyant sur des critères à multiple connotations
comme éléments de distinction des uns des autres, ce sont des considérations
géographiques d’appartenance à un espace géographique bien délimité qui
s’attachent à des liens historiques entre ces groupes sociaux ,d’où il découle une
diversité des structures administratives

Section I : La centralisation

S’appuyant dans son sens le plus strict sur l’état en tant que seule personne
publique exerçant ses pouvoirs sur l’ensemble du territoire national,il est seul habilité
à prendre les décisions et à satisfaire avec ses propres moyens humains et
financiers ,les besoins d’intérêt général collectif

Paragraphe I :-la concentration

A l’inverse de la déconcentration, Il s’agit ,d’un système ou tous les pouvoirs


sont concentrés au niveau des seuls organes centraux de l’administration, habilités
à prendre des décisions ,qui sont mises en œuvre sur le plan local par les
représentants locaux intégrés

Ainsi, bien que certains peuvent considérer qu’un tel procédé présente
l’avantage de la simplicité, la rapidité , l’efficacité et l’objectivité du moment ou les
autorités centrales sont seules qui disposent du pouvoirs d’agir, ce qui leur
permettent de le faire rapidement, la concentration en tant que telle, n’a jamais existé
que sur le plan théorique en raison du risque d’accumulation qu’elle présente au
niveau de l’administration centrale

8
Paragraphe II :-La déconcentration

A l’origine, c’est une variété d’organisation administrative, impliquant un


transfert de certains pouvoirs de décisions à des agents locaux de l’administration,
autrement dit ,il s’agit de décharger le pouvoir central au profit de ces agents locaux
en se fondant sur une répartition du travail .A ce titre, il appartient au représentant du
pouvoir central exécutif au niveau local ,le wali ,le gouverneur de prendre certaines
décisions

En outre, selon l’expression de DIDIER.T, « une compétence est


déconcentrée lorsque son exercice est transféré du centre vers l’extérieur, des
services d’administration centrale vers les services déconcentrés

Ainsi, un tel procédé d’organisation administrative permet une participation


des agents locaux dans la prise des décisions qui concerne la gestion des affaires
locales ce qui représente une sorte de garantie de conformer les décisions aux
intérêts locaux ,chose qui ne remet aucunement en cause le fondement de la
centralisation ,du moment ou les agents locaux sont soumis au pouvoir hiérarchique
exercée par l’autorité supérieure de l’autorité centrale, lui permettant de donner des
ordres des instructions, de coordonner l’instruction des dossiers qui leurs sont
attribués ,de contrôler et de réformer les décisions considérées comme inopportunes

Grosso modo, la centralisation sous différentes formes peut être considérée


comme autoritaire et simplificateur, , avec une seule autorité qui s’empare de tous
les pouvoirs administratifs et en l’absence de ce fondement participatif des
administrées

Section II :La décentralisation

S’appuyant sur cette idée selon laquelle, il existe des affaires qui ne revêtent
pas d’intérêt national, la décentralisation consiste, à passer des pouvoirs du centre
vers les diversités locales , c'est-à-dire une reconnaissance d’existence juridique aux
collectivités locales. Autrement- dit la structuration administrative se trouve
consolider par la mise en place d’une administration locale dotée d’une
indépendance

9
Des diverses conceptions qui ont été données à la décentralisation, il peut
peut être retenue celle donnée par DIDIER .T qui parait sommaire et se veut simple,
selon laquelle la décentralisation est un transfert de compétences d’une personne
ayant une compétence générale à une personne morale ayant une compétence
spéciale

Il s’agit en effet, d’un système qui se fonde sur la reconnaissance de la


personnalité juridique à des personnes autres que l’état, pouvant être considéré de
positif à plusieurs titres offrant un large pouvoir de manœuvre ,avec une autonomie à
la population locale à travers les conseils délibérants qui gèrent leurs affaires,
L’enjeu est par ailleurs de déterminer les limites et l’étendue de ces affaires locales,
c’est d’ailleurs ce qui fera notre objet en ce qui suit

Paragraphe I : fondement et limites de la décentralisation

En tant que mode d’organisation administrative, la décentralisation se


caractérise par une autonomie de la gestion administrative et financière des affaires
locales ,accordée aux collectivités décentralisées qui reste toutefois limitée par le
contrôle exercée par le pouvoir central de l’état qui continue d’exister sous ses
différentes formes sur les actes et les organes

1--L’autonomie des collectivités territoriales en tant que fondement


de la décentralisation

En s’appuyant sur cette prise en considération des intérêts propres des


groupes humains qui se combinent par des liens de particularité, la décentralisation
dans son sens le plus théorique consiste tout simplement à accorder à ces
collectivités des pouvoirs qui leur permettent d’assurer la gestion de leurs intérêts,
avec cette possibilité de choisir leurs conseils délibérants chargés de la gestion de
leurs affaires, c'est-à-dire sans que cela ne pose de difficultés techniques ,il en va
pas de même pour ce qu’est de la délimitation des compétences qui leur sont
confiées ,du moment ou il n’est pas aisé de définir les contours des affaires locales et
de les distinguer des affaires d’intérêt national

10
L’autre fondement d’une telle autonomie est sans doute l’autonomie de la
gestion financière, impliquant l’existence d’un budget propre avec des ressources

De même, la décentralisation est une opération revêtant un caractère


démocratique ,pouvant être considérée comme un cadre de manifestation de la
démocratie qu’est le pouvoir du peuple par le peuple et pour le peuple ,se fondant
plus sur des considérations politiques ,alors que la décentralisation est une
transposition de cette démocratie sur le plan administratif, c'est-à-dire une application
des principes démocratique au niveau administratif, autrement dit la décentralisation
est l’une des configuration de la démocratie au niveau locale, du moment ou elle se
base sur l’idée de permettre aux individus de gérer leur propres affaires ,impliquant
une association des groupes des individus dans la prise des décisions

*Etat fédéral et décentralisation

Considérée comme corollaire de l’état unitaire, la décentralisation se


différencie du système fédéral en ce qu’elle se caractérise par une autonomie
essentiellement administrative ,dont le degré d’évolution dépend de la ligne de
conduite tracée par l’état et ce à la différence de l’état fédéral qui représente une
forme plus avancée ,avec toutefois, des niveaux d’autonomie qui se différencie d’un
pays à un autre .

En effet, tandis que le statut des entités constitutives de l’état fédéral qui
puisent leurs compétences de la constitution sont libres de déterminer la forme de
leurs institutions, et sont associées à l’exercice du pouvoir central, dans l’état unitaire
,il revient à l’état de déterminer le statut des composantes de l’état ,qui seul dispose
de pouvoir de modifier leurs statut et les collectivités sont soumises au contrôle de
l’état .Autrement- dit, si la mise en place des collectivités décentralisées peut
résulter d’une simple loi ordinaire ,et ne trouve pas toujours son fondement dans le
texte constitutionnel, même si certaines constitutions traitent les collectivités locales,
il en va pas de même pour les états fédérés

En tout état de cause, et en dépit, de l’intérêt de cette différenciation, elle a


tendance à s’estamper de plus en plus du moment ou l’autonomie diminue dans les
états fédéraux en raison du manque des moyens financiers, alors qu’au niveau de la
décentralisation de nouvelles formes se sont développées tendant à garantir à nouer
des rapports de collaboration et non d’opposition entre l’état central et les

11
collectivités décentralisées ,exemple :la régionalisation avancée au maroc, et
l’initiative d’autonomie des provinces du sud initiée par le maroc dans le cadre d’une
résolution du conflit du sahara

2-Limites de la décentralisation

Par ailleurs ,l’objectif auquel aspire la décentralisation est entravé par des
obstacles liés à la difficulté de garantir une égalité en ce qui concerne l’application
des libertés et des droits fondamentaux sur l’ensemble du territoire de manière à ce
que les politiques locales ne se répercutent pas négativement sur l’effectivité de ces
libertés et droits .A cela, s’ajoute le non exercice par les collectivités territoriales des
compétences conférées aux autorités autonomes qui s’imposent à elles. L’absence
et la pénurie de la réglementation peut en outre se répercuter négativement sur
l’autonomie de ces collectivités

De même bien que la décentralisation se fonde sur une indépendance des


collectivités, impliquant ainsi une distinction et une différenciation entre les intérêts
locaux d’une part et l’intérêt national d’autre part ,il s’avère nécessaire de disposer
des moyens appropriés, qui se concrétisent à travers le système de contrôle appelé
également tutelle

Ainsi, si la décentralisation dans sa conception suppose l’existence d’un


contrôle du pouvoir central qui perdure malgré cette marge de manœuvre accordée
aux collectivités territoriales et dont le degré d’autonomie diffère d’un pays à l’autre
,un tel contrôle peut porter dans certains cas sur la désignation des organes des
collectivités décentralisés,. En ce sens, il y a lieu de substituer par exemple une
compétence d’attribution à la compétence de plein droit

En outre, ce contrôle peut porter sur l’activité de ces collectivités territoriales et


les actes émis par les présidents des conseils et les délibérations de leurs conseils

12
Sous ce même onglet, du moment ou la décentralisation repose sur l’octroi de
pourvois à des collectivités territoriales ,cela présente le risque de creuser et
d’aggraver les discordances entre elles, favorisant les plus riches parmi elles au
détriment des plus défavorisés, il en va ainsi par exemple pour les régions ,ou se
concrétise ce décalage entre les régions riches et celle les plus pauvres parmi elles
.Ajoutons à cela, que cette décentralisation peut engendrer une situation favorisant
les intérêts locaux face à l’intérêt national .Enfin, il y a lieu de soulever le manque de
la technicité des élus qui sont des politiciens et non pas des techniciens

Par ailleurs, bien qu’il apparait que la décentralisation suit une ligne différente
de celle de la déconcentration, la décentralisation ne peut exister sur le plan pratique
sans le développement de la déconcentration qu’est son corollaire permettant au
pouvoir central de mieux contrôler et accompagner cette autonomie administrative
par des mesures de contrôle

13
Paragraphe II :-Les formes de la décentralisation

En principe, il se distingue deux variétés de la décentralisation, dont l’une est


la décentralisation territoriale et l’autre est la décentralisation technique

1-La décentralisation territoriale

Considérant, l’existence des intérêts particuliers à chaque collectivité, il est


normal de leur transférer des compétences, afin de répondre à ces besoins d’intérêt
local, avec en même temps possibilité d’avoir des conseils délibérants de leur
affaires,avec la création d’une collectivité dotée de pouvoirs de décisions sur le plan
de la gestion de certaines matières et secteurs, supposant une spécificité des
affaires locales ,tendant à répondre aux besoins d’intérêt local

Une telle décentralisation présente la particularité de l’indépendance de


l’autorité locale , disposant de compétences qui lui sont accordées et ce bien
évidemment à travers l’élection de leurs assemblées, d’où découle le problème qui
se pose pour l’état unitaire en ce qui concerne la détermination des limites de cet
équilibre entre centralisation et décentralisation

En outre, ces collectivités territoriales présentent des traits communs liés


essentiellement au fait qu’elles s’administrent librement par des conseils délibérants
démocratiquement élus et sont en même temps dotés d’un pouvoir réglementaire

2-la décentralisation technique

Outre, la décentralisation territoriale, la décentralisation prend une forme


technique , appelée également décentralisation par service ou fonctionnel ,qui
signifie une individualisation de la gestion de certaines activités d’intérêt général ,à
travers des organismes ,établissements publics dotés de la personnalité juridique et
morale ,distincte de celle de la personne publique « générale » qui l’a crée

14
Il s’agit, d’une transposition de ces rapports et de cette répartition des
pouvoirs entre l’état et les collectivités territoriales, l’organisation de l’administration
centrale de l’état, qui tient à dépasser la situation de la décentralisation ,à travers des
services caractérisés par un particularisme et une individualisation au niveaux de
leurs objets et leurs structures, telles les universités dotées de la personnalité
juridique, d’un patrimoine et d’organes chargés de diriger leur action

Une telle forme de décentralisation qui se focalise sur l’individualisation d’une


activité se concrétise à travers le service public autonome ,permettant d’user de
techniques de gestion qui se différencient des moyens administratifs ,tel le cas des
activités industrielles et commerciales ,ainsi que la création d’organismes autonomes
de régulation sous forme d’établissements publics auxquels sont accordés des
pouvoirs de régulation ou de contrôle d’un secteur d’activité

Ainsi, l’établissement public est un procédé qui se fonde sur l’octroi d’une
compétence d’attribution de la gestion d’une activité à un organisme ayant la
personnalité juridique , bénéficiant de l’autonomie administrative et financière , ce qui
lui permet d’être sujet de droits et d’obligations, pouvant également concentrer
l’exercice d’une activité d’intérêt général et ce sous le contrôle d’une collectivité

Il s’agit d’un procédé qui se présente sous la forme d’office ou de régie et


parfois d’agence

Par ailleurs, la décentralisation qu’elle soit sectorielle ou territoriale, revêt des


carences et limites, résultant du poids pesant de la tradition de centraliser qui
continue toujours au niveau de l’administration étatique

15
Paragraphe III : Décentralisation et tutelle

A la différence, du pouvoir hiérarchique pratiqué au sein d’une même


personne morale,la tutelle signifie le contrôle administratif exercée par le pouvoir
central sur les autorités décentralisées ,c’est à dire un contrôle exercé par l’état et
ses représentants sur d’autres personnes ,prenant la forme d’une subordinnation.une
telle tutelle trouve son fondement dans un texte ,exprimé selon l’adage « pas de
tutelle sans texte »

Ceci, étant alors que les deux variables ont les mêmes moyens ,sauf que le
pouvoir de donner des instructions qui caractérise le pouvoir hiérarchique ,ne marque
pas la tutelle

Par ailleurs, il y a lieu de distinguer deux types de tutelle, dont l’une porte sur
les organes se concrétisant par les mesures liées à la désignation de cet organe et
par les mesures disciplinaires liées à la suspension, de révocation pouvant concerner
les élus locaux

L’autre variété de tutelle qui s’attache aux actes est axé sur l’objet du contrôle
de légalité qui tend à vérifier la conformité de la décision aux règles en vigueur qui
s’effectue sur la base de la conformité aux texte et à la loi en vigueur, c’est à dire que
les autorités décentralisées dans l’accomplissement de leurs compétences ,sont
appelées à respecter le texte de loi qui leur attribue ces compétences, et que le
contrôle de l’état sur les collectivités territoriales ne concerne que la légalité

Ceci, a la différence du contrôle d’opportunité qui consiste à vérifier à quelle


mesure la décision est opportune ou inopportune, c’est-à-dire si elle ne déroge pas
aux conditions de la bonne administration être une tutelle d’opportunité c'est-à-dire
exercée selon les conditions

16
1-Consistance et physionomie du contrôle en matière administrative

Régi par les textes, le contrôle exercé en matière de la gestion administrative


d’origine légale signifie juridiquement que c’est un contrôle de tutelle , c'est-à-dire
limité par les textes en opposition au contrôle hiérarchique

C’est un contrôle qui concerne la légalité de l’acte ,s’exerce de façon


postérieure vis-à-vis des actes ,par l’entremise d’une autorité juridictionnelle, le
tribunal administratif, ou bien la cour régionale des comptes qui intervient pour le
contrôle de la gestion financière, ce qui caractérise en outre ce contrôle est
l’unification d’application sur toutes les catégories de collectivités

Ceci, étant alors que pour le contrôle exercé sur les personnes et les organes
liés à tout ce qu’est dissolution, révocation démission, il se distingue selon des règles
appliquées à chacune des collectivités territoriales

D’une manière générale, le champ d’application de ce contrôle s’étend sur les


délibérations des assemblées et les décisions des organes auxquels elles ont
délégué une partie de leur compétence, en plus des décisions réglementaires et
individuelles prises en matière de police par le maitre ou le président du conseil
communal, sachant que le président du conseil régional n’a pas de compétences en
matière de police. A cela, s’adjoint également, es décisions réglementaires émises
en toutes autres matières par les autorités locales, enfin, figurent également parmi
ces actes les principaux contrats liés aux marchés, emprunts ,concession ou
affenage des services industriels et commerciaux, accompagnés de toutes les pièces
du dossier nécessaires à un contrôle effectif

Quant aux organes chargés de contrôle, il va de soit que c’est le tribunal


administratif qui se charge de statuer sur l’annulation des actes qu’il a considéré
d’illégaux ,et ce suite à une saisine introduite par le représentant de l’Etat désigné
par la constitution ,afin d’assurer le contrôle administratif et de veiller au respect des
lois, une telle opération est exercée en pratique par le gouverneur pour les
communes et les préfectures et provinces et le wali pour les régions

17
a-Procédés et moyens de la tutelle administrative
Au fil du temps, les moyens et les outils de la tutelle ont subi des évolutions,
qui se sont traduites sur le plan des textes relatives aux collectivités territoriales.

Ainsi, si dans un premier stade, le contrôle de l’administration centrale


s’effectue à la fois sur les décisions locales et leur exécution, c'est-à-dire que toutes
les délibérations des conseils territoriaux étaient objets d’un minutieux examen
préalable et à priori de la part du pouvoir central

Par la suite, et après mise à jour et renouveaux, des lois relatives aux
collectivités territoriales, celles-ci se voient doter de pouvoirs de décision autonome,
appelés pouvoirs réglementaires. En ce sens, la délibération n’est plus soumise à un
contrôle prioritaire, n’a pas besoin de recevoir l’approbation du pouvoir central et
devenir exécutive par elle même, mais reste cependant, soumise au contrôle du
gouverneur, représentant du ministère de l’intérieur

*Tutelle administrative sur les décisions exécutoires

Si sur le plan, pratique si le contrôle exercé sur les décisions exécutoires ne


revêt pas un intérêt considérable, cette question revêt en outre, un intérêt juridique

A cet égard, il y a lieu de distinguer deux catégories de décisions ne


nécessitant que l’approbation formelle du pouvoir central ne faisant pas partie
intégrant de la décision ,c'est-à-dire qui ne vise qu’à faciliter l’exécution de façon à
enlever tout obstacle et les décisions réglementaires, qui sont exécutoires par elles
mêmes, dans ce cas deux situations peuvent se poser, soit cette décision exécutive
peut être annulée par le pouvoir central

En effet ,en plus de ce contrôle exercé sur les actes, la collectivité territoriale
est soumise à un contrôle sur les mesures d’exécution, car il ne suffit pas de prendre
une décision de principe ,mais il faut assurer son exécution sur le plan pratique, il en
est ainsi par exemple ,le cas d’une décision de construction d’un siège d’une
administration d’une collectivité territoriale ,qui s’accompagnent par d’autres mesures
devant permettre la concrétisation du projet, pour cela, la réalisation de la
construction nécessite la conduite d’autres opérations tel l’engagement dans une
procédure d’expropriation lié au terrain destiné à abriter le projet, de se doter

18
également des moyens financiers et des fonds par un emprunt, de faire ouvrir au
budget les crédits ,la procédure de l’ensemble de ces opérations implique
obligatoirement une intervention du pouvoir central ,ceci avec une intervention du
gouverneur ou wali au niveau régional, représentant du ministère de l’intérieur sont
impliques dans les procédures d’exécution

De cette façon ,par laquelle s’effectue la procédure d’exécution des projets


considérée comme excessive impliquant une intervention étendue du gouverneur et
du ministère qu’il représente e ce fait, selon M.HAORIOU,le problème ne concerne
plus d’élargir le pouvoir de décision des autorités administratives décentralisées
,mais de limiter et d’alléger le champ d’intervention des autorités du contrôle pour
plus d’efficacité et d’efficience 1

2-Contrôle financier

Sur le plan financier, il est remarqué que même si une situation financière des
collectivités territoriales assez positive se dégage en ce qui concerne des excédents
croissants, un endettement mesuré, Cette situation fait ressortir toutefois des
anomalies liées notamment à la double tutelle des Ministères des Finances et de
l’Intérieur, ce qui alourdit de plus en plus le régime des actes budgétaires et
financiers. Signalons également à ce propos, que la budgétisation des
investissements s’effectue pour l’essentiel en cours d’année en fonction des
autorisations spéciales et des dotations de soutien. En bref, il s’agit d’une autonomie
financière limitée avec des recettes d’impôts faibles dans les communes rurales et
des recettes propres dérisoires pour les Provinces et Préfectures.

Si d’une manière générale avant l’établissement de l’acte budgétaire la


gestion financière de la collectivité territoriale implique la nécessité de déterminer les
charges et les ressources , le rôle des services centraux du ministère de l’intérieur
reste consistant .aussi, l’acte budgétaire qui s’effectue selon un régime juridique
concrétisé à travers un processus d’acheminement ,alors en quoi consiste ce régime
juridique ? et a quelle mesure le régime financier des collectivités territoriales
contribue il à favoriser la légalité de l’acte budget taire et que le contrôle financier

1
Pour plus de détails voir mon cours ,RAFFACH.S , ,le Doit pratique de la décentralisation ,Master de la
coopération internationale et construction démocratique démocratique en Afrique, année universitaire 2019-
2020 ,pp.18-21

19
s’exerce en conformité aux règles de droit et de comptabilité offrant une large
manœuvre aux collectivités territoriales ?

En dépit, de l’intérêt des renouveaux introduits en matière budgétaire au


terme des nouvelles lois organiques relatives ,de nombreuses limites et carences
continuent encore plus particulièrement en ce qui concerne la multiplicité des
intervenants durant tout le processus de la mise en œuvre de l’acte budgétaire,
depuis son établissement jusqu'à sa mise en application et que cette multitude
d’intervenants pouvait entraver le bon acheminent de l’acte budgétaire et le poids
des intervenants centraux à titre particulier du ministère de l’intérieur depuis les
premières phases de la programmation

*Contrôle de l’acte budgétaire

Le budget local est soumis à un contrôle à priori multipartite exercé par


l’entremise de plusieurs intervenants avec de nombreux instruments procédures,
auquel s’ajoute également un contrôle de suivi qui s’étend aux différentes opérations
et actes financiers y afférents, en plus, d’un contrôle à posteriori dont les instruments
se différencient

Toutes les formes de contrôle classique vise à priori à assurer la légalité du


régime financier et à garantir que le contrôle financier s’exerce en conformité des
règles de droit et des règles du budget et celle de la comptabilité publique et ce à
travers des procédures et formalités qui se soldent par des sanctions juridiques en
cas de manquement, ce qui veut dire qu’il s’agit d’un contrôle

Ainsi, dans l’objectif, de s’assurer de la légalité du régime financier et de l’acte


budgétaire, de multiples intervenants et instances sont appelés à intervenir que ça
soit à titre prioritaire en accompagnant cette opération depuis son démarrage ou à
posteriori ,quelles sont alors les formes de ce contrôle ? et à quelle mesure ce
contrôle participe à assurer un contrôle sur la réalisation des objectifs ?

*Le contrôle à priori

Cette différenciation formelle ou périodique du contrôle financier et


administratif, résume les différents instruments du contrôle, et les organes

20
Parmi ces organes, c’est le ministère de l’intérieur qui exerce à titre principal le
contrôle à priori à travers les circulaires et les directives générales, orientant le
contenu du budget local et ce avant son élaboration, et qui se manifeste également
par le visa des fnces sucitant un certain nombre de problématiques liés à son
contenu et à son rapport avec le contrôle du ministère de l’intérieur

*Le contrôle juridictionnel

Le contrôle juridictionnel exercé par l’entremise des instances indépendantes


est considéré comme le plus juste appliqué en matière d’exécution budgétaire à la
fois sur le plan central et sur le plan local. En ce sens, les budgets des collectivités
locales sont soumis à un contrôle juridictionnel à posteriori exercé par les deux
organes spécialisés qui sont la cour des comptes, et les cours régionales des
comptes, prévues dans l’article 149 de la constitution de 2011

Ainsi, selon l’article 147 du code des juridictions financières, la cour régionale
des comptes s’assure que les procédures et les règlements appliques à l’intérieur
des organes soumis à son contrôle, garantit un meilleur emploi de leurs ressources2

Section III ;La décentralisation en tant que processus d’organisation


administrative

Sur le plan pratique ,cette question de la décentralisation fut commandée au


maroc , par le souci majeur d’assurer une gestion démocratique locale avec une
participation active de la population, tout en tenant compte de la nécessité de
garantir à l’état un contrôle et un pouvoir de tutelle, à travers une organisation
administrative a suivi une ligne directive de développement qui fut imprégné par un
phasage historique d’évolution progressive depuis une première phase de l’empire
chérifien marquée par une faible emprise du pouvoir du sultan,l’absence d’une
décentralisation au plein sens moderne du terme , passant par le protectorat qui a
connu en quelque sorte une autorité politique et administrative qui s’impose sur
l’ensemble du territoire jusqu’à l’indépendance

2
Pour plus de détails voir mon cours ,RAFFACH.S , ,le Doit pratique de la décentralisation , ,pp.36-37

21
Paragraphe I: briefing historique sur l’organisation
administrative

Si durant la période du pré- protectorat de l’empire chérifien, le trait dominant


fut une faible étendue du pouvoir central se focalisant sur le principe de
centralisation, principalement détenu par le sultan qui puise sa légitimité dans la bie’à
,à coté des vizirs qui interviennent au niveau central, avec une administration locale
fortement influencée par la composition sociale tribale, partagée entre deux types de
régions dont les unes reconnaissant l’autorité temporelle du sultan (bled makhzen) et
les autres qui ne l’acceptaient pas réclamant l’autonomie ,le trait caractéristique fut
durant la période du protectorat une étendue de l’emprise de l’autorité politique et
administrative sur l’ensemble du territoire disposant d’une administration centrale
comprenant deux catégories d’institutions qui sont d’une part les ministères
makhzen (grand vizir doté d’un pouvoir réglementaire délégué par le sultan) et les
administrations néo-chérifiennes se trouvant sous la direction de l’autorité supérieure
du protectorat ,le commissaire résident général ,avec une administration territoriale
tiraillée entre une administration régionale introduite pour la première dans la
structuration administrative et qui a été au début entièrement tourné autour des
autorités militaires en raison des impératifs sécuritaires des autorités du protectorat
et a vu par la suite certaines d’entre elles devenues le siège d’autorités civiles ,à
cela, s’ajoute l’administration locale caractérisée par l’inexistence d’un régime
juridique uniforme ,en raison de la diversité des situations dans lesquelles se
trouvaient les différentes collectivités, l’émergence des administrations autonomes fut
également mentionnée par certains spécialistes qui considèrent que la période du
protectorat a coïncidé avec une extension des activités étatiques,

Ensuite, ont été introduites les premières démarches de lancement du


processus de décentralisation au lendemain de l’indépendance ,en s’inspirant du
modèle français, en dictant certaines règles et principes généraux instituant la
décentralisation provinciale, tout en préservant au législateur la compétence de son
organisation,. et tandis que l’introduction du protectorat a été conditionnée par des
impératifs sécuritaires et que la région fut conçue comme administration territoriale
et non pas en tant que cadre de conception et d’exercice de la planification et de
développement économique. L’organisation administrative du Maroc indépendant

22
s’est essentiellement focalisée sur les structures de l’administration du protectorat qui
présentaient l’avantage d’être centralisées3

Chapitre II :L’organisation administrative marocaine

Régi par les dispositions constitutionnelle, l’organisation administrative est à


l’instar de plusieurs questions puise son assise dans la constitution

En effet, une telle organisation administrative particulière qui tient compte des
particularités du maroc et de son identité nationale,, afin d’éviter toute discordance
est répartie selon deux échelons central et local se traduisant au niveau central par
des services qui ont pour mission d’assurer l’animation, la coordination, et le contrôle
à l’échelon national et qui interviennent pour le compte de l’état se présentant sous
forme de départements ministériels ou bien services à compétence nationale
rattachés à un ministre et autorités indépendantes ,alors que sur le plan local se
trouvent des services qui représentent l’etat services déconcentres intermédiaires
locaux des administrations centrales ,en plus des collectivités territoriales

Une telle configuration se manifeste dans toutes les constitutions qui se sont
succédées et qui ont connu des changements et des mutations à partir de la
première constitution datant de 1962,puis celle du 31 juillet 1970,suivie par celle de
1972 qui a été objet de deux amendements introduits en 1992 et en 1996,avec
adoption en denier lieu de la constitution introduite en 2011 suite à une conjoncture
particulière, sous impulsions des mouvements qui ont touché les pays arabes et bien
évidemment le maroc ,une constitution qui a constitué une démarche très avancée
avec de considérables renouveaux sur le plan d’organisation administrative

3
Voir mon ouvrage , RAFFACH .S, « Les grandes réformes administratives et le développement
institutionnel »,édition Riad al maarifa,2019,pp.29-30

23
Section I : Structures administratives étatiques

S’articulant autour d’une organisation administrative à double dimension


centrale et locale, concrétisée à travers des représentants du pouvoir central et
organes centraux, avec des éléments qui s’étendent au niveau territorial comprenant
les représentants du pouvoir central et les services extérieurs

Paragraphe I: Les principales composantes du pouvoir


central

En tant que composante fondamentale du pouvoir central, le Roi occupe un


positionnement particulier par rapport aux autres institutions (parlement et
gouvernement)

A ce titre, si le Roi dispose de prérogatives à vocation générale, avec en


même temps de compétences en matière administrative et d’autres exercées en
période exceptionnelle, la constitution de 2011 4a apporté des innovations majeures
liées aux pouvoirs réservés à sa majesté avec des compétences partagées avec le
chef du gouvernement

A-le Roi

Si l’on reconnait que le Roi au maroc constitue la principale composante du


pouvoir étatique ,qui se dote d’une situation privilégiée ,et ce à travers l’expérience
constitutionnelle et politique du Maroc qui lui a réservé cette particularité, les choses
ont changé avec la constitution de 2011,qui a opté pour un partage des pouvoirs
entre les deux composantes du pouvoir central qui sont le chef du gouvernement
représentant de l’exécutif et le Roi ,chose détectée par exemple à travers la
nomination aux emplois civiles
4
Dahir numéro 1-11-91 du 27 chaabane 1432 (29 juillet 2011) portant promulgation du texte de la constitution,
Bulletin Officiel numéro 5964 bis- 28 chaabane 1432 (30-7-2011)

24
1-Attributions du Roi en temps normal

D’après les dispositions de la constitution, le Roi est l’un des fondements du


pouvoir les plus considérables, qui assure des fonctions d’une manière générale
d’origine diverses, qui sont d’ordre politique, religieuse, administrative,…

A ce titre, le Roi amir Al moumine, préside selon l’article 41d e la constitution


de 2011,le conseil supérieur des oulamas chargé de l’étude des questions qu’il lui
soumet

De même, le Roi exerce la police administrative au niveau central et ce au


terme de l’article 42 de la constitution de 2011,qui dispose que le Roi chef de l’état,
son représentant suprême, symbole de l’unité de la nation, garant de la pérennité et
de la continuité de l’etat et arbitre suprême entre ses institutions, veille au respect de
la constitution, au bon fonctionnement des institutions constitutionnelles ,à la
protection du choix démocratique et des libertés des citoyennes et citoyens, et des
collectivités, et au respect des engagements internationaux du Royaume….et ce par
dahirs en vertu des pouvoirs qui lui sont expressément dévolus par la constitution

Sur un autre plan politique, dans ses rapports avec les autres pouvoirs
centraux, le Roi nomme le chef de gouvernement au sein du parti politique qui arrive
en tète des élections des membres de la chambre des représentants et ce sur la
base de leurs résultats ,il lui appartient également sur proposition du chef de
gouvernement de nommer les membres du gouvernement, voir même de procéder à
son initiative à et après consultation du chef de gouvernement de mettre terme aux
fonctions d’un ou de plusieurs membres du gouvernement

Parmi ,les prérogatives attribuées au Roi figure la présidence du conseil des


ministres composé du chef du gouvernement et des ministres, appelé à instruire des
questions, telles les orientations stratégiques de la politique de l’état, en plus de la
délibération des textes législatifs, projets des lois, de la prise des décisions liées à la

25
déclaration de l’état de siège ,de la guerre, en plus de la nomination sur proposition
du chef du gouvernement à certains emplois civils (voir article 49 de la constitution)

Le Roi est également le chef suprême des forces amés Royales ,a cet effet, il
dispose du pouvoir de nommer aux emplois militaires et peut déléguer ce droit
(article 53)

En outre ,le Roi accrédite les ambassadeurs auprès des états étrangers et des
organismes internationaux, signe et ratifie les traités ,exception faite des traites
nécessitant des mesures législatives tels les traites de paix ou d’union, ou ceux
relatifs à la délimitation des frontières…

Sous un autre onglet, d’élaboration des lois le Roi promulgue selon l’article 50
la loi, et ce dans les trente jours qui suivent la transmission au gouvernement de la
loi définitivement adoptée

2-Pouvoirs du Roi en matière administrative

Si historiquement, dans une situation préliminaire, sous le protectorat le


pouvoir normatif appartient au sultan qui était également compétent de prendre des
décisions individuelles . En l’état actuel des choses , la constitution de 2011 prévoit
que les pouvoirs prévus par la constitution de 2011, concrétisent l’exercice des
compétences exécutives qui concernent en plus de la présidence du conseil des
ministres, des prérogatives à caractère administratif et que le Roi exerce ses
missions par dahirs en vertu des pouvoirs qui lui sont expressément accordés par
cette constitution, à l’exception toutefois de ceux prévus aux articles
41,44,47,51,57,59,13 et 174 qui sont contresignés par le chef du gouvernement ,et
ce à la différence de la constitution de 1962 qui habilite le Roi à exercer ses pouvoirs
en vertu des décrets Royaux, tout en confiant au Roi l’exercice d’un pouvoir
réglementaire dans les domaines qui lui sont expressément dévolus par la
constitution (article 29)

Ainsi, si la présidence du conseil des ministres permet au Roi d’assurer la


direction de l’un des plus importants acteurs gouvernementaux qui s’intéresse aux

26
grandes questions publiques y compris les décisions administratives, il reste à
considérer que le champ des décisions administratives demeure limité qui concerne
en temps ordinaire ,par exemple des décisions administratives liées à
l’administration de la défense nationale et qu’il délègue fréquemment à l’autorité
responsable, il en va de même des nominations en conseil des ministres

3-Pouvoir du Roi en période exceptionnelle

En dérogation, au principe de légalité qu’est l’assise sur lequel se fonde


l’action administrative, le Roi exerce en certaines périodes exceptionnelles des
pouvoirs illimites qui s’étendent à tous les plans et domaines, avec toutefois des
remaniements introduits en l’état actuel des choses à l’exercice de ce pouvoir

Ainsi, historiquement après une expérience d’un régime exceptionnel entre


1965 et 19705 , le Roi s’est attribué une compétence d’ordre général , des révisions
constitutionnelles se sont succédées par la suite et à titre particulier dans la
constitution de 2011,introduisant des changements en faveur de l’institution
parlementaire

A cet égard, en vertu de l’article 59 de la constitution 2011,l’état de siège fait


partie des questions objet de délibération du conseil des ministres (article 49 de la
constitution de 2011) ,qui peut être déclaré pour des motifs d’ordre extérieur lorsque
l’intégrité du territoire national est menacée, ou pour des motifs d’ordre intérieur
lorsque se produisent des événements qui entravent le fonctionnement régulier des

5
Proclamé en vertu d’un décret Royal du 7 juin 1956,en référence à l’article 35 de la constitution de 1962, et
qui a pris fin suite au dahir du 31 juillet 1970

27
institutions constitutionnelles , il est proclamé par le Roi qu’est habilité à prendre les
mesures qu’imposent la défense de l’intégrité territoriale et le retour, dans le moindre
délai, au fonctionnement normal des institutions constitutionnelles, et ce par dahir
contresigné par le chef du gouvernement, pour une durée de trente jours ,sa
prolongation au-delà de ce délai est autorisée par le parlement ,la loi (article 74 de la
constitution).En ce sens, la procédure à poursuivre consiste au terme de cet article,
à consulter le chef du gouvernement, les présidents des deux chambres du
parlement ,ainsi que le président de la cour constitutionnelle. Durant cette période de
l’état d’exception le parlement ne peut être dissous, et que les libertés et les droits
fondamentaux sont maintenus,

Ainsi, à la différence de ce prévoyaient les constitutions antérieures, le


parlement ne peut être dissout durant la période d’exception, et que le Roi n’est pas
autorisé à prendre les mesures imposées par la conduite des affaires de l’état,mais
seules les mesures liées à l’état d’exception .Par ailleurs, en l’état d’exception le Roi
dispose de la totalité du pouvoir réglementaire qui relève en période ordinaire de la
compétence du chef du gouvernement6

4-Domaines de partage des compétences entre le Roi et le chef du


gouvernement

Si l’on reconnait que de considérables changements liés aux compétences du


Roi et du chef de gouvernement ont été introduits en vertu de la constitution de
2011,qui a apporté un partage constitutionnel se concrétisant à travers une
répartition et un partage des compétences entre ces deux composantes du pouvoir
étatique et du pouvoir exécutif selon des procédés, et ce par rapport à un certain
nombre de questions telle la compétence de la nomination aux emplois civils

En effet, au moment ou l’expérience et la pratique constitutionnelle précédente


consacre un exercice du Roi seul de cette compétence qui assure seul le pouvoir
de nomination aux emplois civils et militaires, avec toutefois, possibilité de déléguer
cette compétence, la situation actuelle telle que se présentée selon les dispositions
de la constitution est différente, avec consécration d’un partage de compétence
détectée principalement en référence aux articles 49-91-92

6
Voir mon cours ,RAFFACH .S,L’action administrative, année universitaire 2019-2020,pp.23-27

28
Ainsi, à ce titre l’article 49 qui donne une énumération des textes et des
questions relevant de la compétence du conseil des ministres présidé par le Roi,
dispose que parmi ces domaines d’intervention de ce conseil figure la nomination
,sur proposition du chef du gouvernement et à l’initiative du ministre concerné, aux
emplois civils de wali de bank al maghrib,ambassadeurs, walis et gouverneurs, et
responsables des administrations chargées de la sécurité intérieure, ainsi que les
responsables des établissements et entreprises publics stratégiques. En ce sens
,une loi organique précise la liste de ces établissements et entreprises stratégiques

En outre parmi les questions relevant de la compétence du conseil du


gouvernement présidé par le chef du gouvernement , figure, la nomination des
secrétaires généraux et des directeurs centraux des administrations centrales, des
administrations publiques, des présidents des universités ,des doyens et les
directeurs des écoles et instituts superieurs.Il est également, énoncé à ce titre que la
loi organique prévue à cet article peut compléter la liste des fonctions à pourvoir en
conseil du gouvernement, et déterminer en particulier, les principes et critères de
nomination à ces fonctions ,notamment ceux d’égalité des chances, de merite,de
compétence et de transparence (article 92)

Dans ce même ordre d’idée, il appartient au chef du gouvernement de


nommer aux emplois civils dans les administrations publiques et aux hautes
fonctions des établissements et entreprises publics, et ce en considération des
dispositions de l’article 49

B-Le gouvernement

De part, la liaison de l’administration avec le pouvoir exécutif gouvernemental,


l’administration relève de la compétence du gouvernement qui se compose du chef
du gouvernement et des ministres et peut comprendre aussi des secrétaires d’etat
.En ce sens, l’article 89 de la constitution stipule que « ..que sous l’autorité du chef

29
du gouvernement, le gouvernement met en œuvre son programme gouvernemental,
dispose de l’administration et supervise les établissements et entreprises publics et
en assure la tutelle »

En outre, la loi organique du 19 mars 2015 (B.O 2015),définit les règles


relatives à l’organisation et à la conduite des travaux de gouvernement et statut de
ses membres.de même selon cette loi,le gouvernement exerce le pouvoir exécutif
sous l’autorité du chef de gouvernement, le gouvernement met en oeuvre son
programme ,assure l’exécution des lois, dispose de l’administration ,supervise les
entreprises et établissements publics et en assure la tutelle

Ainsi, parmi les éléments de cette organisation figure cette opération


d’organisation du pouvoir central dans ses différentes composantes et dans ses
rapports avec les autres pouvoirs qui s’inscrit dans l’objectif de faciliter l’exercice par
le gouvernement d’une partie du pouvoir exécutif

1-Le chef du gouvernement

Placé à la tète de ce gouvernement qui exerce le pouvoir exécutif, le chef du


gouvernement, dont l’appellation a remplacé l’ancienne appellation du premier
ministre tel que fut apporté par la constitution de 2011, introduisant des innovations
majeures quant à ses attributions

Ainsi, le chef du gouvernement qu’est désigné selon la constitution par le Roi


au sein du parti politique arrivant en tète des élections des membres de la chambre
des représentants et au vu de leurs résultats (article 47 de la constitution), est appelé
à présenter et à exposer devant les deux chambres du parlement réunies ensemble,
le programme qu’il compte appliquer, et ce afin de procéder à un vote à la chambre
des représentants ,après débat devant chacune des deux chambres (article 88 de la
constitution)

30
De même ,le chef du gouvernement peut engager la responsabilité du
gouvernement devant la chambre des représentants, sur une déclaration de politique
générale ou sur le vote d’un texte (article 103)

Le chef du gouvernement exerce également le pouvoir réglementaire et peut


déléguer certains de ses pouvoirs aux ministres, et nomme également aux emplois
civils dans les administrations publiques et aux hautes fonctions des établissements
et entreprises publics, et ce sans atteinte aux dispositions de l’article 49

En outre, et au moment ou le Roi préside le conseil des ministres, le conseil


du gouvernement est présidé par le chef du gouvernement et qui assure l’instruction
des questions et textes liés à la politique générale de l’état avant sa présentation
devant le conseil des ministres, ainsi que sur les politiques publiques, auxquelles
s’ajoute les politiques sectorielles. Aussi, parmi ces questions figure l’engagement
de la responsabilité du gouvernement devant la chambre des représentants, des
questions d’actualité liées aux droits de l’homme et à l’ordre public

A cela, s’ajoute la délibération des textes tel les projets de lois ,tel le projet de
loi de finances ,les décrets lois,les projets de décrets réglementaires

Parmi ,les questions instruite par ce conseil figure également les traités et les
conventions internationales avant leur soumission au conseil des ministres (article 92
de la constitution)

A l’issue de ces délibérations, le chef du gouvernement informe le Roi des


conclusions des délibérations du conseil du gouvernement

*Rapport entre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif

Au niveau du Maroc, si les matières relevant du domaine de la loi sont


déterminées en vertu de l’article 717 de la constitution, il est prévu que les autres
matières que celles appartenant au domaine législatif relèvent du pouvoir
réglementaire. Ce pouvoir réglementaire est exercé selon l’article 90 de la
constitution de 2011 par le chef du gouvernement qui peut déléguer certains de ces
pouvoirs aux ministres

7
Article 71 de la constitution ,promulguee par le Dahir numéro 1-11-91 du 27 chaabane 1432 (29 juillet 2011),
op.cit

31
En ce sens, dans l’exercice de ce pouvoir exécutif, le gouvernement peut
prendre également des règlements pour l’exécution des lois, dénommés règlements
d’application, d’après l’article 898 de la constitution de 2011

«… le gouvernement assure l’exécution des lois.. »

Ainsi, deux types d’actes se distinguent, décrets du chef du gouvernement,


parfois appelés décrets gouvernementaux et arrêtés ministériels, qui sont des textes
réglementaires et décisions administratives pris par les ministres

De même, si l’on revient à cette question constitutionnelle du rapport entre le


parlement et le gouvernement, il apparait que les deux se partagent le domaine de
l’élaboration des lois, que l’initiative des lois appartient selon l’article 789 de la
constitution de 2011,concurremment au chef du gouvernement ( projet de loi )et aux
membres du parlement.(propositions de loi).

A cet effet, tandis que le gouvernement qui partage l’exercice de ce pouvoir


législatif avec le parlement, peut assister aux séances de travail et aux commissions
des deux chambres, les ministres ont accès à chaque chambre et leurs
commissions, ils peuvent se faire assister par des commissaires désignés par eux
(article 67 de la constitution de 2011)10

Le parlement dans ses deux chambres a droit de poser des questions au


gouvernement et de l’interpeller en une séance par semaine qui lui est réservée dans
chaque chambre pour répondre aux questions des membres de celle-ci et ce dans
les vingt jours suivant la date à laquelle ,il a été saisi de la question, des réponses
relatives aux questions de politiques générales sont données par le chef du
gouvernement lors d’une séance par mois (article 100 de la constitution 11).De
même,il est créé des commissions d’enquête qui sont constituées pour recueillir les
éléments d’information sur des faits déterminés ou sur la gestion des services
publics, établissements publics ..(article 67 de la constitution)

8
Article 89 de la constitution ,promulguee par le Dahir numéro 1-11-91 du 27 chaabane 1432 (29 juillet 2011),
ibid
99
Article 78 de la constitution ,promulguee par le Dahir numéro 1-11-91 du 27 chaabane 1432 (29 juillet 2011),
ibid

10
Article 67 de la constitution ,promulguee par le Dahir numéro 1-11-91 du 27 chaabane 1432 (29 juillet 2011),
ibid

11
Article 100 de la constitution ,promulguee par le Dahir numéro 1-11-91 du 27 chaabane 1432 (29 juillet
2011), ibid

32
2- Secrétariat général du gouvernement

Mis en place à la veille de l’indépendance ,le secrétaire général est placé sous
l’égide du secrétariat général du gouvernement, qu’est membre du gouvernement
doté de prérogatives du ministre, qui a pour principale mission d’assurer la
coordination entre le travail des différents conseils (conseil des ministres),de veiller
au bon fonctionnement du travail gouvernemental

En ce sens, il est appelé à coordonner la préparation des projets de lois et de


règlements émanant des différents départements ministériels, c'est-à-dire il veille à
ce que le gouvernement agisse dans le respect et en conformité aux règles de
legalité,et pour cela,il se charge du suivi du processus d’aboutissement de tout projet
de texte en présentant les observations du gouvernement ,à la cour constitutionnelle
en cas de sa saisie

3-Les ministres du gouvernement

Considéré comme composante faisant partie du gouvernement, les ministres


sont des fonctionnaires placés à la tète des départements ministériels, assurant de
multiples taches à caractère administratif et politique

Ainsi, en dehors de l’institution Royale et des pouvoirs du chef du


gouvernement, les ministres qui n’ont pas le pouvoir réglementaire, comme le chef
du gouvernement, disposent d’un pouvoir d’instruction qui se manifeste par des
arrêtés circulaires ou des instructions. Les ministres participent à l’exercice du
pouvoir réglementaire avec le contreseing, c'est-à-dire le pouvoir de contresigner
tous les décrets en tant que ministres chargés de leur exécution.il disposent
également d’un pouvoir de nomination de leur agents et exercent la tutelle sur les
établissements attachés à leur départements

a-Catégories des ministres

En fonction des missions qui leur incombent sur le plan administratif et


politique ,les ministres qui font partie du gouvernement ,se pressentant selon une
variété de catégories

33
*Les ministres d’état

Cette catégorie trouve son fondement dans l’idée de répondre à des besoins
d’ordre politique ,c'est pourquoi il ne figure pas nécessairement et de façon
permanente au sein du gouvernement,. ainsi, son inclusion peut être dictée pour des
raisons multiples liées par exemple à la nécessité de faire bénéficier le
gouvernement de l’influence politique et de son expérience ,c’est pour cela, en tant
que ministre jouissant d’une certaine préséance à l’égard des autres membres du
gouvernement, le ministre d’état peut ne pas avoir de fonctions.

Par ailleurs, un bref aperçu historique sur l’incorporation de cette catégorie au


sein des gouvernements qui se sont succédés permet aisément de dégager que la
tendance poursuivie se caractérise par la régression et le recul quant à l’adoption de
cette catégorie depuis le gouvernement constitue le 10 octobre 1977,,puis celui de
1981,le gouvernement youssoufi dans sa première version et non la seconde,

*Les ministres techniques

Si à l’origine le nombre et les attributions des ministres techniques sont


d’origine légale fixés par un texte (dahir) relatifs à la constitution du gouvernement ou
liés à la modification de sa composition ,il reste que le nombre des départements
ministériels techniques est variable, à raison d’exercice de missions à double
facettes , en assumant à la fois des missions à vocation administrative en tant que
chef de l’administration et autorité administrative se situant hiérarchiquement au
sommet d’un secteur de l’administration, d’autres missions à caractère politique
résultant de son appartenance à la composition du gouvernement en tant que partie
prenante faisant partie de la composition du gouvernement, c’est pourquoi leur
nombre et attributions n’est pas fixé au préalable par la loi,cela dépend des
circonstances et des conditions politiques ,selon les besoins du chef de
gouvernement

Ainsi, la création, la modification la transformation et la disparition de des


départements ministériels est commandée en plus des considérations
administratives, par d’autres motifs d’ordre politique

34
*Les ministres délégués

Sous impulsion d’un certain nombre de considérations d’ordre politique ou


pour des raison des motifs techniques, il fut opté à ce type de ministres, se situant à
coté d’un ministre de plein exercice ou du chef du gouvernement, ayant pour
principal attribution d’assurer sous l’autorité de ce celui-ci une partie des missions qui
leur incombent .il en est ainsi, du ministre délégué auprès du ministre de
l’équipement du transport et de la logistique chargé du transport tel que figure dans
la composition gouvernementale

b-Les attributions administratives

De part ,son emplacement à la tète de son administration ,le ministre assure


des fonctions à vocation multiple touchant la gestion administrative, la gestion des
ressources humaines et des missions en matière de la gestion financière

Il en est ainsi en ce qui concerne l’organisation de ses services ,fixée à travers


les règlements même au cas ou il y a absence d’une disposition d’origine legale,de
même le ministre dispose des prérogatives en matière de la gestion des ressources
humaines, et plus particulièrement en ce qui concerne la gestion des carrières des
fonctionnaires relevant de ces services. exercé à travers le pouvoir de nomination
exercé par délégation du chef du gouvernement tel qu’énonce l’article 91 de la
constitution

35
Ceci, parallèlement à l’exercice d’un pouvoir disciplinaire appliqué sur les
agents conformément aux conditions preuves par des règles statutaires et au statut
général de la fonction publique et les statuts particuliers

Par rapport à la gestion administrative, il a la compétence de donner des


instructions adressées à ses subordonnés

Sur un autre plan de la gestion financière, le ministre est l’ordonnateur


principal du budget de son département, qui peut créer des ordonnateurs
secondaires sur la base de l’article 64 du décret royal du 21 avril 1967 modifie sur la
comptabilité publique,et déléguer dans certains cas sa signature

L’exercice d’une telle fonction, se concrétise à travers l’engagement des


dépenses et la prévision des recettes ,en plus de l’engagement des marchés,avec
en même temps, de veiller sur l’entretien des biens du domaine de l’état utilises par
ses services.

*Le Pouvoir réglementaire

Dans l’exercice des prérogatives qui lui incombent ,le ministre exerce un
pouvoir réglementaire et ce par délégation du chef du gouvernement a qui il
apparient selon l’article 90 de déléguer certains de ses pouvoirs aux ministres

Il s’agit ,en réalité d’une délégation partielle concernant certaines affaires à


caractère spécial, de même, le ministre participe à l’exercice du pouvoir
réglementaire, dés lors qu’il se charge de l’exécution des actes réglementaires, de
contresigner les décrets ,et appelé à prendre les arrêtés réglementaires nécessaires
à leur mise en application.a cela s’ajoute la participation à l’émission de la décision

Par ailleurs, le ministre dispose d’un pouvoir d’intervention plus autonome en


matière règlementaire, lorsqu’il s’agit des questions et des mesures liees à
l’organisation et au fonctionnement des services se trouvant sous sa supervision,

36
c'est-à-dire un pouvoir réglementaire autonome lie à la nature des missions qui lui
incombent

Si en principe, l’ensemble des pouvoirs exercés par le ministre s’effectuent par


voie d’arrêtés ,de circulaires ou d’instructions de service,il lui appartient tout de
même et pour des raisons pratiques liées à la facilitation de la gestion administrative
,de déléguer certains de ses pouvoirs sous forme d’une délégation de pouvoir et
d’une délégation de signature

A ce titre, tandis que la délégation de signature est organise par le dahir de


1957 (BO 1957) rectifie par le dahir du 25/8/1958,accordée généralement aux
membres de son cabinet ,la délégation de pouvoir qui n’est régi par aucun texte
,depend des principes généraux organisant l’exercice des compétences

d-Modèle d’organisation d’un ministère

Bien que les ministres disposent d’une large manœuvre pour adopter une
organisation des services selon les conditions particulières qui s’imposent, d’ou par
ailleurs cette diversité dans l’organisation de leurs services, certains traits communs
peuvent toutefois être dégagés.

*Le cabinet

Figure comme l’interlocuteur du ministre avec les différents services relevant


du ministère et de la communication avec les intervenants et operateurs extérieurs
,le cabinet qui comprend d’habitude des collaborateurs ,directeurs désignés en
raison de la confiance qu’isl procure au chef hiérarchique du département ministériel,
c’est d’ailleurs ,pour cela que l’exercice de leur fonctions est lie a l’existence du
ministre, se terminent au cas ou la mission du ministre prend fin,et qui sont choisi
pratiquement parmi le personnel des grands corps de l’etat tel le ministère des
finances ,la cour des comptes

37
Il s’agit en effet, d’un organe à composition hiérarchisée spéciale (directeur du
cabinet, chef du cabinet, attaches charges de missions),qui s’assigne pour attribution
des fonctions fixées selon la conception du ministre, liees principalement à l’étude
des questions politiques ou techniques que le ministre lui soumet, sans qu’il dispose
de pouvoir de la gestion administrative qui reste de la compétence du personnel
permanent relevant du département .ceci est d’autant que cette mission de la
réalisation des etudes fut renforce et consolidée par la mise en place de poste de
charges d’études régi par le dahir du 5 janvier 1981 tel que modifie par dahir du 9
janvier 1990,ayant pour fonction l’étude ,l’instruction et le suivi de dossiers et de
projets qui leur sont confies par les ministres

prérogatives s’articulent autour de deux axes ,dont l’un est à caractère


politique, c’est-à-dire tout ce qui concerne les rapports du ministre avec le parlement
,

C- Les administrations de l’état

Ce sont des administrations centrales incorporant en plus des départements


ministériels pouvant être superviser soit par le ministre, le ministre délègué ou le
secrétaire d’état en assistance du cabinet ministériel d’état,figurent les services
centraux et les services extérieurs des différents ministères

1-Départements ministériels

Si à l’origine, la création des départements ministériels relève de la


compétence du Roi par dahir et sur proposition du chef du gouvernement qui se
charge de l’organisation interne de ces départements qu’est commandée par les
nécessités d’adaptation aux changements et aux évolutions des activités
administratives,

Ces départements sont orientés par deux traits caractérisant qui peuvent se
révéler plus au moins contradictoires , dont l’un concerne la spécialisation résultant
de la nature des problèmes, rencontrés par les administrations centrales , qui se
présentent suivant des modalités différenciées, consistant toutefois ,en la dispersion
entres des organes administratifs ,indépendants les uns des autres ,des moyens

38
financiers, humains ,techniques et autres ,pouvant être mobilisés, d’où la difficulté de
coordonner l’effort de ces différents organes ,l’autre concerne l’unité d’action
imposée par la nature des missions administratives

Ainsi, c’est pour ces considérations que le nombre des membres du


gouvernement a subi des mutations selon les priorités, de chaque période .

2-Les services centraux

Considérant, la variété de l’organisation des services centraux d’un


département à un autre, cette organisation présente tout de même un trait commun
en ce qu’elles se trouvent sous la compétence du pouvoir réglementaire du chef du
gouvernement

En effet, en transposition de cette diversité d’une telle organisation, il fut


conduit un effort de réforme mené par le ministre des affaires administratives, qui a
abouti à la mise au point d’un document recueil portant sur le réforme des structures
administratives (en juillet 1979),qui fut remanié par la suite en janvier 1982

En tout état de cause, l’efficacité implique nécessairement une certaine


stabilité, permettant ainsi de dégager un cadre général de structuration de ces
administrations en plus des caractéristiques de personnels

a-Le secrétaire général

Parallèlement, au ministre dont l’exercice fonctionnel est caractérisé par la


mobilité des missions du ministre, résultant de sa référence politique et de cette
nature à double facette des taches qui lui incombent, sur le plan administratif et sur
le plan politique en tant que partie prenante du gouvernement, il se trouve le
secrétaire général revêtant un caractère de stabilité qui s’assigne pour attribution
plusieurs prérogatives d’ordre administratif et technique, incarnant ainsi un caractère
permanent ,tendant à garantir la continuité de l’action

Il s’agit en effet, d’un haut fonctionnaire placé au sommet d’un niveau


administratif supérieur ,chargé de superviser l’action globale des différentes

39
administrations, en vue d’avoir vision globale , c'est-à-dire il peut être considéré en
tant que cadre unificateur à cette diversité des différentes taches accordées aux
différentes administrations, de coordonner l’action de ces différentes structures

Pour cela, la situation du secrétaire général est regi par les dispositions du
décret du 29 avril 1993,Fixant les conditions de nomination plus particulièrement en
ce qui concerne sa haute compétence sa haute compétence et son expérience

b-Le personnel des services centraux

De part, les missions qui incombent à toute administration, impliquant dans


certains cas une technicité particulier et des missions de haut niveau ,en matière
d’encadrement, de direction, de supervision, qui ne peuvent être assures que par
des fonctionnaires supérieurs dont le statut est régi par un texte initial concrétisai par
le décret du 8 juillet 1963 (B.O,1963),qui fut rectifie par un décret du 30 décembre
1975 (BO.1975),suivi par un dahir du 6 octobre 1987

A ce titre, , le décret de 1975 distingue quatre catégories de fonctionnaires


supérieurs à savoir le secrétaire général, directeur et diverses fonctions de même
grade (inspecteur général ,ingénieur général, inspecteur ,chef de division en
remplacement de l’appellation de directeur adjoint, et le chef de service

c-Le personnel commun ou interministériel

En considérant, l’existence de certaines taches revêtant la même nature


pouvant être accordée à des agents ayant un statut similaire, il fut crée un personnel
commun à statut unifié personnel commun aux administrations publiques dont le
statut est régi à cote de celui des cadres d’administration centrale, par le dahir du
8/7/1963 modifie par le dahir du 23/12/1975 amende par le décret du 5 janvier 1981
,en vue de dépasser l’hétérogénéité ,et les divergences dans la situation juridique
des personnels des diverses administrations, favorisant ainsi le développement des
liens de collaboration et de coordination entre les divers ministeres,en dépit de la
diversité des affectations

40
d-Le personnel d’inspection

En réponse aux exigences de la gestion technique et la gestion financière ,il


est mis en place un corps d’inspection dont la nature et de l’étendue des taches
dépend de la conception des différentes administrations. Parmi lesquels figurent à
titre d’exemple sur le plan technique le cops d’inspection de l’enseignement primaire
et secondaire ou sur le plan financier celui du corps d’inspection du ministère des
finances

Paragraphe II :les organes locaux de l’administration centrale

En prolongement de l’organisation administrative conduite au niveau central, il


fut crée des organes locaux de l’administration de l’état ,qui sont appelés à
concrétiser les mesures et les décisions prises au niveau central, d’où l’intérêt qu’ils
présentent en tant que relais administratifs, chargés de la mise en application de ces
décisions et politiques.

Ce sont des organes qui se répertorient en deux variétés, dont la première


comprend ceux ayant des compétences générales considérés comme représentant
du pouvoir exécutif ayant pour mission l’exécution des lois et le maintien de l’ordre ,et
d’autres ayant des compétences spécifiques liées à des secteurs d’activité

A-Les services extérieurs des administrations centrales

Au moment ou, la mise en place des administrations spécialisées est


commandée d’une manière générale par les nécessités de répondre aux besoins
des administrés ,en vue de garantir un rapprochement de l’administration des
administrés, la diversité de leurs domaines d’action et d’intervention se différencient
d’une administration à une autre

1-La coordination des sévices extérieurs

41
De part ,cette structure administrative hiérarchisée ,visant à consacrer cette
séparation des services selon leurs domaines de spécialisation , les services
extérieurs se focalisent particulièrement sur la consolidation de leurs rapports avec
l’administration centrale qui dispose d’un pouvoir de contrôle hiérarchique à leur
égard ,s’intéressent plus à entretenir des rapports solides avec cette administration
centrale, en accordant moins d’intérêt a leurs relations avec les autres services ayant
par exemple le même statut relevant soit de même ministère ou d’un autre
ministère, ce qui représente le risque d’absence de la coordination. C’est d’ailleurs,
pour cela, qu’il fut conduit des politiques réformistes dans certain cas afin d’assurer
plus de coordination

Il s’agit en effet,de politiques réformistes de renforcement de cette


coordination du travail des services revêtant un intérêt incontestable du moment ou il
ne peut y avoir une promotion économique sans harmonisation de l’action de tous
les services extérieurs opérant au niveau provincial ou préfectoral, sur le plan
pratique il serait de plus en plus important de dépasser ces inerties résultant à la fois
de l’application de ce contrôle hiérarchique et de cette distinction des services
extérieurs

Ainsi, c’est pour ces raisons et d’autres que le gouverneur ou la wali ,dont les
attributions sont organisées en vertu du dahir de 1963,suivi ensuite par le dahir
portant loi du 15/02/1977et dernièrement par la charte relative à la déconcentration
administrative, fut choisi en tant qu’autorité chargée de la coordination du travail de
ces services extérieurs et ce par le comite technique provincial ou préfectoral mis en
place en 1977,comprenant tous les représentants des services extérieurs

42
2-La division administrative

Régie initialement à la veille de l’indépendance par le dahir du 2 décembre


1959,qui a été objet d’un dernier remaniement en vertu du décret du 10 septembre
2003,complété par le décret du 28 octobre 2008,le découpage administratif territorial
est une transposition des structures de l’échelon du pouvoir central, se concrétisant à
travers la création des circonscriptions administratives, dotées des relais
intermédiaires administratifs déconcentrés et ce en réponse aux exigences de la
proximité et de rapprochement de l’administration des administrés

Ainsi, en se fondant sur les catégories de circonscriptions qui sont la


Willaya,la préfecture ou la province,cercle ,caidat circonscription urbaine ou rurale,la
commune rurale ou urbaine ,en plus des régions érigées au rang de collectivités
territoriales en vertu de la révision constitutionnelle de 1992,le découpage territorial
actuel est constitué de 12 régions comprenant 75 préfectures et provinces,12
Willayas,155 caïdats et 1503 communes

Toutefois, une telle division peut se heurter à de nombreuses difficultés liées à


titre particulier à la non disponibilité des ressources humaines au ,manque et à la
pénurie des moyens financiers, chose qui justifie par ailleurs les transformations et
les mutations que continue de subir le découpage administratif

3-Les autorités administratives

Parallèlement aux circonscriptions tels les cercles,les caidats des districts et


des arrondissements ,se trouvant sous la tutelle du ministère de l’intérieur , relevant
du pouvoir réglementaire, il existe l’agent d’autorité qu’est le représentant de l’état et

43
du pouvoir exécutif operant sur le plan des différentes divisions territoriales
administratives

Parmi ,les autorités administratives locales ,figurent les agents d’autorite qui
sont les walis,gouverneurs,chef de cercle,pacha et caids dotés de statut partculier
,charges de missions à vocation générale dans les limites territoriales de leurs
circonscriptions

a-Les agents d’autorité

De part, la nature des missions qui leur incombent en tant que chefs des
circonscriptions, les agents d’autorité sont des représentants du pouvoir exécutif,
dotés d’un statut particulier, qui a été initialement régi par les dispositions du dahir
du 1 mars 1963 relatif aux administrateurs du ministère de l’intérieur, renouvelé par
le dahir du 31 juillet 2008 (B.O 2008,p.1507)

Ainsi, si les nominations et les promotions s’effectuent par dahirs et ce sur


proposition du ministre de l’intérieur, cette catégorie qui comprend les grades de
gouverneurs,pachas,caids et khalifas de caids, se distinguent par la nécessité de
présenter une déclaration obligatoire de patrimoine, avec une opération
d’échelonnement indiciaire régie par décret,

Aussi, compte tenu de la particularité de leur statut ,les agents d’autorité sont
soumis à une évaluation de leurs compétences ,et de leurs rendements et ce suivant
des conditions organisées par voie réglementaire

Si d’une manière générale les gouverneurs, qui agissent en qualité ,de


représentants du pouvoir exécutif dans leurs circonscriptions, sont dotés d’une
double qualité en tant qu’agents de l’état et organes exécutifs,les pachas et caïds
sont considérés comme officiers de police chargés de constater les infractions à la
loi pénale ,de recevoir plaintes et doléances et dénonciations ,et d’effectuer des
enquêtes préliminaire sont connu des changements ,cette catégorie se voient
partager d’autres compétences avec d’autres intervenants tel le maintien de l’ordre

44
et de la sécurité publique, l’application des textes législatifs et réglementaires telle la
législation sur les associations…

Par ailleurs, les agents d’autorité disposent également des attributions


d’appui du service public de la justice, c’est à dire des juridictions de proximité telle la
notification et l’exécution des jugements rendus par ces juridictions

Quant au chef de cercle qui contrôle l’activité des chefs des circonscriptions
relevant du cercle, il est tenu de veiller à l’application des lois et au respect du
maintien de l’ordre public, avec toutefois, assistance et soutien dans les affaires
communales et intercommunales, en plus de la coordination de l’activité des services
techniques opérant en matière de l’équipement et de l’aménagement de la
circonscription

Pour leur part, les chiuokhs et moqqadmines qui sont nommés par les
gouverneurs, ils constituent des agents qui sont en contact direct avec les
populations

b-Les walis et gouverneurs

Considérés, en tant que représentant du pouvoir central, les walis et


gouverneurs sont les hautes autorités administratives dans les circonscriptions
administratives concernées, qui assurent une multitude de fonctions exécutives et de
compétences à dimension multiple, revetant ainsi une double qualité d’agent de l’état
et d’organe exécutif

En ce sens, et si les missions assurées par ces agents ont considérablement


évolué au terme du dahir portant loi du 15 février 1977, ces fonctions sont
consacrées constitutionnellement conformément à l’article 145 de la constitution de
2011,qui stipule qu’ils assurent au nom du gouvernement ,l’application des lois
,mettant en œuvre les règlements et les décisions et exécute le contrôle administratif.

En effet, au delà de cette fonction à caractère politique consistant à fournir


l’information à l état central, et à répondre aux besoins des administres et à leurs
réclamations, les gouverneurs sont appelés sur un autre plan à exécuter les lois et
règlements et à prendre ainsi par arrêté les mesures réglementaires

45
Dans l’exercice de cette mission de coordination de l’action des services de
l’état, le wali et le gouverneur assurent une fonction de contrôle sur les organes et les
individus fonctionnaires de l’état d’une manière générale et sur les collectivités
territoriales à titre particulier , qui sont appelés à tenir compte de ses directives en
plus de celles émanant des services centraux, une telle fonction s’exerce par
l’entremise d’un comité technique provincial, qui se trouve sous l’égide du
gouverneur

En outre, si l’on revient à cette fonction du maintien de l’ordre, les walis et


gouverneurs sont des autorités locales de police générale, chargés d’exulter les
pouvoirs de police à travers des arrêtés réglementaires ou individuels et pouvant
mettre en œuvre la force publique afin de faire respecter les prescriptions qui en
découlent

Il s’agit ,en effet d’une mission qui a été consolidé par le dahir portant loi du 6
octobre 1993 modifiant l’article 5 du dahir de 1977 qui a constitué le fondement de
cette fonction de coordination, de contrôle de l’action des services de l’état attribuée
au gouverneur

Parmi, ces organes figure les conseils délibérants et les président et


fonctionnaires des collectivités territoriales,

Ainsi, sur le plan de la pratique le gouverneur qu’est l’autorité


hiérarchiquement supérieur assure ce contrôle sur les services extérieurs et les
fonctionnaires à travers des rapports de notation transmis aux ministères concernés

Pour cela, une organisation des services provinciaux est adaptée selon les
fonction qui lui sont assignées ,elle s’articule autour de deux niveaux d’intervention,
dont l’un peut être qualifié de politique appartenant directement au gouverneur et
l’autre est administratif et technique relevant de la compétence du secrétaire
general.ces services sont ainsi ,répartis en des divisions spécialisées dans les
affaires économiques , sociales, et les affaires administratives ,la gestion du

46
personnel et la gestion financière, le contrôle des collectivités territoriales et les
affaires techniques

Paragraphe II :Les autorités administratives indépendantes

En se situant , sur un autre plan de l’hiérarchie les autorités administratives


indépendantes disposent de pouvoirs propres qui sont amplement variés, tiraillé
entre de simples pouvoir d’avis, alors que d’autres peuvent prendre de véritables
règlements, se concrétisant parfois par des sanctions

Institué en vertu d’une loi fixant les règles relatives à leur composition et à
leur attributions, en plus des principes fondamentaux relatifs à leur organisation à
leur fonctionnement ,les autorités administratives indépendantes se définissent en
tant qu’organismes administratifs, agissant au nom de l’état qui dérogent aux
principes traditionnels d’organisation de l’état impliquant la nécessité de soumettre
l’ensemble des administrations étatique au pouvoir hiérarchique ou à la tutelle du
gouvernement

Pour sa part, le Maroc s’est engagé dans une politique de la mise en place
d’un dispositif des institutions, dans l’objectif d’assurer la régulation, l’ordre et le
contrôle dans des domaines concernés

Il fut ainsi crée durant ces dernières années plusieurs instances ayant la
forme d’établissements publics. Il en est ainsi du conseil déontologique des valeurs
mobilières (CDVM) institué par la loi du 21 septembre 1993 modifiée par la loi du 17
avril 2007 (pour le contrôle des opérations boursières qui fut remplacé par l’autorité
marocaine du marché des capitaux (AMMC) en vertu de la loi 43-12 du 13 mars 2013
(BO.2013 ,p.1749), considérée comme une personne morale de droit public ayant
pour mission la protection de l’épargne investie en instruments financiers en plus de
la surveillance des organismes intervenant dans le marché des capitaux, parmi ces
organismes compte également le conseil de la concurrence qui a été institué en vertu

47
de la loi 06-99 sur la liberté des prix et de la concurrence12 ,modifiée par la loi 20-13
du 30 juin 201413 relative au conseil de la concurrence s’inscrivant dans le cadre de
la loi 104-12 relative à la liberté des prix et de la concurrence14,sur le plan de
communication figure l’agence nationale de réglementation des télécommunications
(ANRT) ,la haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA) et le conseil
supérieur de la communication audiovisuelle (CSCA) régi par la loi du 7 janvier 2005
relative à la communication audiovisuelle (BO.2005,p.583)

En concordance à cet effort et à ses actions sur le plan opérationnel, la plupart


de ces institutions ont une légitimité constitutionnelle en vertu de la constitution de
2011 qui énumère une liste des instances de la gouvernance au terme de l’article
159 qui énonce que « les instances en charge de la bonne gouvernance sont
indépendantes. Elles bénéficient de l’appui des organes de l’état, la loi pourra si
nécessaire créer d’autres instances de régulation et de bonne gouvernance, et des
institutions de protection et de promotion des droits de l’homme15

12
Dahir numéro 1-00-225 du 2 Rabii I 1421 (5 juin 2000) portant promulgation de la loi numéro 06-99 sur la
liberté des prix et de la concurrence, Bulletin Officiel numéro 4810, 6 juillet 2000, p . 645

13
Dahir numéro 1-14-117 du 2 ramadan 1435 (30 juin 2014) portant promulgation de la loi 20-13 relative au
conseil de la concurrence, Bulletin Officiel numéro 6280, 7 aout 2014, p. 3746

14
-Dahir n°1-14-116 du 2 ramadan1435 (30 juin 2014) portant promulgation de la loi n°104-12 relative à la
liberté des prix et de la concurrence, bulletin officiel numéro 6280,10 Chaoual 1435 (7-8-2014), p : 3731

15
Voir mon ouvrage , RAFFACH .S, « Les grandes réformes administratives et le développement
institutionnel »,op.cit,2019,pp.117-118

48
Section II :la collectivité décentralisée en tant que structure
administrative

Parallèlement ,à cette organisation administrative étatique qui constitue un


élément de l’organisation administrative concrétisé à travers les organes centraux et
les représentants du pouvoir central, ,figure un autre élément au niveau territorial qui
se manifeste à travers la mise en place des collectivités territoriales qui sont dotées
de la personnalité morale , et de l’autonomie financière par l’entremise de
l’administration décentralisée , sont amenées à assurer la gestion des affaires
locales en vue de satisfaire l’intérêt général à l’instar de toute administration

Paragraphe I : caractéristiques des collectivités territoriales

D’après ,la constitution de 2011,les collectivités territoriales au maroc sont les


régions ,les provinces et les préfectures et les commues ,toute autre collectivité est
crée par la loi

Il s’agit, en effet, des administrations locales décentralisées qui se présentent


selon trois niveaux territoriaux faisant ressortir des caractéristiques spécifiques de
chacune d’elle, avec comme même des traits communs par rapport à d’autres
collectivités publiques, se focalisant sur un certain nombre de principes de base
constitutionnellement consacrés

a-Les collectivités territoriales et les établissements publics

En application, à ce critère organique c’est l’acteur qui est pris en


considération c’est à dire l’administration territoriale dans son sens structurel
organisationnelle, en tant que collectivité publiques présentant des spécificités par
rapport aux autres collectivités publiques, Etat et établissements publics

Il s’agit, des personnes publiques dotées de la personnalité morale ,juridique


et de l’autonomie financière ,les collectivités territoriales ,sont des personnes
publiques qui interviennent en matière de la gestion des missions d’intérêt général
mais dans une zone géographique bien délimitée ,a la différence de l’état qui se

49
singularise de toutes les personne publiques et dont le champs d’intervention s’étend
à l’ensemble du territoire

Juridiquement, ces collectivités et à l’instar de toute les personnes publiques


qui se distinguent des personnes privées sont dotées des prérogatives de puissance
publique, bénéficiant de ce pouvoir de contrainte et de la force exécutoire

En outre, si l’on a à comparer ces collectivités territoriales aux établissements


publics ,il apparait que si la collectivité (commune, région,.. ) donne assise à la
décentralisation territoriale, l’établissement public présente une activité spécialisée,
constituant un procédé de la décentralisation sectorielle, présentant l’avantage d’une
gestion individualisée, dotée d’une certaine autonomie juridique, financière et
administrative mais surtout d’une compétence

Aussi, tandis que ces établissements publics possèdent tous les attributs de
personnes morales, ayant la qualité de sujets de droit, qui engendrent la formation
d’un patrimoine, dotés de l’autonomie financière, une certaine indépendance dans la
gestion de leurs affaires, ils se différencient par rapport aux collectivités territoriales
en ce qu’ils se présentent comme procédé d’organisation des services publics ,du
moment ou la décentralisation territoriale se caractérise par l’existence de
collectivités vivantes. En outre, les deux se distinguent en ce qui concerne le
caractère essentiel du procédé de l’élection au niveau de l’un ou de l’autre qui
s’avère fondamental en matière de la décentralisation territoriale et qui est introduit
de manière exceptionnelle au niveau d’établissement public

Sur un autre plan, il y a lieu de soulever que ce critère est de plus en plus
remis en question et perd de son poids ,en raison de l’intérêt que revêt cette
considération fonctionnelle de l’administration ,aussi parce que la collectivité
publique tisse de plus en plus des rapports directs avec l’entreprise privée ..Avec, en
outre, cette nouvelles vers la perception de collectivité publique chargée d’assurer

50
l’intérêt général dans un cadre institutionnel en tant qu’institution composite et de
coordination entre ses différents services et agent 16

b- Principes de base

Evoluant de façon progressive, suivant les spécifiés de notre pays ,le


processus de la décentralisation s’est soldé par des avancées considérables avec la
constitution de 201117 qui a consacré un passage exhaustif allant de l’article 135
jusqu’à l’article 146 pout traiter des questions relatives aux régions et autres
collectivités territoriales

Il s’agit d’un dispositif ,qui a instauré un modèle d’organisation territoriale à


fondement démocratique ,s’appuyant sur des assises de gestion participative et de
coopération entre les collectivités territoriales, reposant sur les principes de libre
administration permettant à chaque collectivité territoriale (région, commune,
province) de bénéficier du pouvoir de délibérer de manière démocratique et du
pouvoir d’exécuter ses délibérations et ses décisions. Tout ceci, avec une forte
implication et participation des citoyens et des citoyennes et des associations
pouvant exercer le droit de pétition pour demander l’inscription à l’ordre du jour du
conseil des collectivités territoriales18

Sur la base ,de cette coopération et solidarité entre les mêmes collectivités
territoriales et les autres , il fut adopté les différentes lois organiques relatives aux
trois niveaux d’organisation territoriale avec un rôle prééminent de la région en
matière de développement à travers l’élaboration, l’exécution et le suivi des
programmes de développement, un rôle social réservé au niveau provincial et un
cadre communal choisi dés le début comme cadre d’exercice démocratique avec le

16
Pour plus de détails voir mon cours ,RAFFACH.S , ,le Doit pratique de la décentralisation ,op.cit,pp.9-10

17
Dahir numéro 1-11-91 du 27 chaabane 1432 (29 juillet 2011) portant promulgation du texte de la
constitution, op.cit

18
Article 139 du Dahir numéro 1-11-91 du 27 chaabane 1432 (29 juillet 2011) portant promulgation du texte de
la constitution, ibid

51
scrutin universel direct dont le rôle ne cesse d’évoluer en matière de
développement avec les plans communaux de développement19

Paragrahe II :Les collectivités décentralisées

En l’état actuel des choses, après avoir instauré les bases de la


décentralisation et de la déconcentration, le Maroc a opté pour la région en tant que
cadre approprié pouvant parfaire l’édifice institutionnel et la région est dotée d’un rôle
prééminent en matière de développement, d’aménagement du territoire… par rapport
aux autres collectivités territoriales

Ceci, alors que le niveau provincial qui se positionne en une situation


intermédiaire afin de permettre à l’administration centrale d’assurer un pouvoir de
contrôle de l’exercice des libertés communales et un centre de pouvoir territorial n’a
pas pu se transformer en un véritable échelon à partir duquel sont appréhendés les
besoins socio-économiques des populations, car l’objectif de la mise en place des
collectivités provinciales et préfectorales était d’associer à l’action de l’état les
éléments les plus actifs de la population, telles les associations, les organisations
provinciale de la promotion nationale

A-Décentralisation communale

La commune qui se situe en bas de l’hiérarchie de la structuration administrative a


connu des avancées considérables à travers une série de dispositifs, et de
remaniements juridiques ayant débuté au lendemain de l’indépendance, et se sont

19
Le contenu relatif à cette question est extrait de mon ouvrage , RAFFACH .S, « Les grandes réformes
administratives et le développement institutionnel »,op.cit,pp.26-27

52
soldés en l’état actuel par la loi organique 113-1420 relative aux communes résultant
de la constitution de 2011

En effet, en s’appuyant sur la constitution de 2011,l’organisation de la commune


est à l’instar des autres collectivités territoriales se focalise sur le principe de libre
administration, permettant à la commune de pouvoir délibérer de manière
démocratique et d’exécuter ses délibérations et ses décisions et reposant sur une
organisation qui se base sur le principe de la coopération et de la solidarité entre et
les communes et les autres collectivités territoriales (article 3)21

En outre, à l’instar de la région, les membres des conseils des communes sont
soumis à une procédure d’élection directe .A cet effet, ils sont élus au suffrage
universel direct ,les organes du conseil sont composés du bureau ,des commissions
permanentes, d’un secrétariat du conseil conformément à l’article 7 22

Pour l’exercice des missions qui lui incombent ,le conseil communal se réunit
obligatoirement en session ordinaire trois fois par ans, durant les mois de février,
mai, et octobre et ce au cours de la première semaine du mois fixé pour la tenue de
la réunion (article 33)23.Ce conseil se réunit en outre en session extraordinaire en
réponse à la demande du gouverneur en vertu de laquelle il peut solliciter d’inclure
des questions à l’ordre du jour de cette session (article 37)24

En s’inspirant, des dispositions de l’article 14025 de la constitution de 2011, faisant


allusion au principe de la subsidiarité ,la commune est dotée des compétences
propres, des compétences partagées avec l’état et des compétences qui lui sont
transférées par ce dernier (article 4)26.A ce titre, la commune se charge d’assurer
des missions qui lui sont expressément attribuées dans un domaine déterminé de
façon à lui permettre d’accomplir dans les limites de ses ressources à l’intérieur de
son ressort territorial ,les actes relatifs à ce domaine portant principalement sur la
planification, la programmation ,la réalisation, la gestion et l’entretien .Ceci,

20
La loi organique n°113-14 relatives aux communes promulguée par le dahir numéro 1-15-85 du 20 ramadan
1436 (7 juillet 2015),Bulletin Officiel n°6440 du 18/02/2016,p.260

21
Article 3 de La loi organique n°113-14 relatives aux communes, ibid.
22
Article 7 de La loi organique n°113-14 relatives aux communes, ibid.
23
Article 33 de La loi organique n°113-14 relatives aux communes, ibid.
24
Article 37 de La loi organique n°113-14 relatives aux communes, ibid.
25
Article 140 de la constitution de 2011 op.cit
26
Article 4 de La loi organique n°113-14 relatives aux communes, ibid.
53
parallèlement à des compétences partagées avec l’état qui se rapportent à titre
particulier aux compétences dont l’exercice s’avèrent efficaces lorsqu’elles sont
partagées et ce sur la base des considérations qui tiennent compte de la
progressivité et la différenciation .alors que pour ce qu’est des compétences
transférées de l’état ,elle s’inscrivent dans cette optique visant à l’élargissement des
compétences propres (article 77)27

1-L’organisation communale

Considérée en tant que collectivité territoriale dotée de la personnalité morale


de l’autonomie administrative, la commune est gérée par le conseil communal ,dont
les membres sont élus au suffrage universel direct conformément à la loi organique
relative aux élections, est dirigée par le président qui assure la gestion
administrative, en procédant à la prise de nombreux actes sont pris par le président
de la commune et par le conseil

a-Le Conseil de la commune

En principe, les affaires de la commune sont gérées par un conseil dont


les membres sont élus au suffrage universel direct tel que prévu par la loi organique
n°59-11,comprenant des organes composé du bureau de commissions
permanentes, d’un secrétaire du conseil et de son adjoint ainsi que de groupes pour
les conseils à régime d’arrondissement, le bureau du conseil se constitue du
président et des vices –présidents (article 7)

Ce conseil est constitué durant la première session après approbation de son


règlement intérieur deux commissions permanentes au moins et cinq au maximum
,ayant respectivement pour mission d’étudier le budget,

Le nombre des membres à élire dans les conseils des communes en


référence aux dispositions des articles 127-128 de la loi organique n°59-11 relative à
l’élection des membres des conseils des collectivités territoriales promulgue par le
dahir 1-II-173 du 21 novembre 2011 ,sur la base du dernier recensement général
de la population publié au bulletin officiel (article8)

27
Le contenu relatif à cette question est extrait de mon ouvrage , RAFFACH .S, « Les grandes réformes
administratives et le développement institutionnel »,op.cit,pp.33-34

54
Dans ce même ordre d’idée, organisationnel, le conseil de la commune élit
parmi ses membres, en dehors des membres du bureau, un secrétaire chargé de la
rédaction et de la conservation des procès –verbaux des séances .l’élection du
secrétaire du conseil a lieu à la majorité relative des membres, pendant la séance
réservées à l’élection des vices –présidents (article 23)

Parmi les organes ,figure également deux commissions permanentes au


moins et cinq au plus formées par le conseil au cours de la première session qui suit
l’approbation de son règlement intérieur, chargés d’examiner le budget ,les affaires
financières et la programmation, les services publics et les prestations, le règlement
(article 25)

b-Le président de la commune

Le président du conseil et ses vices présidents sont élus lors d’une seule
séance prévue à cet effet dans les quinze jours suivant l’élection des membres du
conseil (article 10)

Le président est élu au premier tour du scrutin à la majorité absolue des


membres en exercice. Toutefois, si aucun candidat n’obtient cette majorité ,il est
procédé à un deuxième tour, lors de la même séance ,entre les candidats classés,
selon le nombre de voix obtenues ,en premier et deuxième rangs. Dans ce cas
,l’élection a lieu à la majorité absolue des membres en exercice

Au cas ou aucun candidat n’obtient la majorité absolue des membres en


exercice, il est procédé à un troisième tour, lors de la même séance, ou le président
est élus à la majorité relative des membres présents .En outre, en cas de partage
égal des suffrages lors du troisième tour de l’élection du président du conseil, le
candidat le plus jeune est déclaré élu. Cependant, en cas d’égalité d’âge ,le candidat
vainqueur est déclaré au tirage au sort, sous la supervision du président de la
séance (article 13)

55
Sur le plan fonctionnel, le président exécute les délibérations du conseil et ses
décisions et prend à cet effet toutes les mesures nécessaires ,portant sur le
programme d’action de la commune ,le budget dont il est l’ordonnateur ,émet
également les arrêtés relatifs à l’organisation de l’administration de la commune et à
la fixation de ses attributions, en plus des arrêtés relatifs à l’instauration de
rémunération pour services rendus et à la fixation de leurs tarifs ,et d’autres arrêtés
fixant les taux des taxes ,des redevables, veille à la conclusion et à l’exécution des
contrats relatifs aux emprunts(article94)

Sur un autre plan, le président se charge après délibération du conseil,


d’exercer le pouvoir réglementaire à travers des arrêtés publiés dans le bulletin
officiel des collectivités territoriales (article 95)

Sur ce même plan, de la gestion administrative le président du conseil dirige


les services administratifs de la commune, et en tant que chef hiérarchique du
personnel de la commune, veille sur la gestion de ses affaires et nomme à tous les
emplois de l’administration de la commune conformément aux textes législatifs et
réglementaires en vigueur (article96)

Il veille en outre, à conserver tous les documents liés aux actes du conseil et
toutes les délibérations et arrêtés pris

*La police administrative au niveau local

En plus, de l’autorité de police générale au niveau national ,la collectivité


publique territoriale au niveau local exerce par l’entremise des autorités locales de
police générales l’activité administrative de police administrative, constituées de
l’ensemble des actions de l’administration qui ont pour but d’assurer le maintien de
l’ordre public ,c'est-à-dire des actions tendant à l’organisation des activités des
individus qui a pour but de les harmoniser avec l’intérêt général telle que la
règlementation de la circulation, de la construction, de l’exercice de certaines
activités professionnelles…)

56
Ainsi, au niveau local les autorités locales de police générale qui sont régies
par un cadre législatif, interviennent pour réguler toute situation d’atteinte à l’ordre
public sans habilitation spécifique du législateur,il en va ainsi du président du conseil
de la commune qui exerce la police administrative, par voie d’arrêtés réglementaires
et de mesures de police individuelles, portant autorisation, injonction ou interdiction
,dans les domaines de l’hygiène, la salubrité, la tranquillité publique et la sureté des
passages .En ce sens, il délivre les autorisations d’occupation du domaine public
sans méprises conformément aux conditions et procédures prescrites par les lois et
règlements en vigueur. Aussi, il veille au respect des conditions d’hygiène des
habitations et de la voirie, à l’assainissement des égouts et à la répression de
l’entreposage d’ordures en milieu habite et à leur élimination .A cela, s’ajoute
l’attribution de contrôler les édifices abandonnées, désertes ou menaçant ruine et
prend les mesures nécessaires à cet effet par des arrêtés individuels ou
réglementaires et ce ,dans la limite de ses attributions et en conformité avec les lois
et les règlements en vigueur. A ce même titre, il contribue à la sauvegarde et à la
protection des sites naturels et du patrimoine historique et culturel en prenant les
mesures nécessaires à cet effet conformément aux lois et règlements en vigueur. De
surcroit, il fournit les autorisations d’exploitation des établissements insalubres
,incommodes ou dangereux relevant de ses attributions et en assure le contrôle
conformément aux lois et règlements en vigueur .compte également parmi ces
attributions l’organisation et la participation au contrôle des activités commerciales,
artisanales et industrielles non réglementes susceptibles de porter atteinte à
l’hygiene,la salubrité, la sureté des passages et la tranquillité publique ou néfastes
pour l’environnement

Enfin, il contrôle les magasins de droguistes, épiciers ,coiffeurs ,parfumeurs, et


généralement tous les lieux ou peuvent être fabriqués, entreposés ou mis en vente
des produits dangereux28

c-Les arrondissements

28
Voir mon cours ,RAFFACH.S , ,le Doit pratique de la décentralisation ,op.cit ,pp.22-23

57
En consécration du principe de l’unité de la ville, visant à enraciner l’unité de
la ville ,tout en conservant à ses quartiers une gestion individualisée, il fit crée en
vertu de la charte communale de 2002,des arrondissement dans les villes de plus de
500 00 habitants ,qui sont dotées de l’autonomie administrative et financière, et non
pas de la personnalité morale

Ainsi, l’exercice des compétences des conseils des communes concernées


de casablanca,Rabat,Tanger,Marakesh Fés et Salé , s’effectue toutefois dans le
respect des compétences attribuées aux arrondissements

1-Le conseil d’arrondissement

il s’agit, d’un conseil qui se réunit en trois sessions ordinaires par an en


janvier, juin, et septembre, et ce suite à la demande du président, pouvant toutefois,
se réunir en sessions extraordinaires, à la demande soit du président ,ou de ses tiers
membres en exercice ,ou du gouverneur

Sur plan organisationnel, le conseil d’arrondissement comprend deux


catégories de membres, dont les uns sont les membres du conseil de la commune
élus dans l’arrondissement, et les autres sont des conseillers d’arrondissement, élus
suivant les mêmes conditions que celles fixées dans la loi organique 59-11relative à
l’élection des membres des conseils des collectivités territoriales

Parmi les organes institués par le conseil figure un bureau regroupant un


président et des vices présidents élus par le conseil d’arrondissement, en plus des
commissions permanentes ,dont l’une est chargée des affaires économiques,
financières et économiques, l’autre est chargée des opérations sociales et culturelles
,et une troisième chargée des affaires d’urbanisme et d’environnement

2-compétences du conseil d’arrondissement

Si généralement ce conseil s’assigne pour attribution de gérer les affaires de


proximité relevant de ses limites territoriales, il dispose de compétences à double
vocation dont les unes sont exercées pour le compte et sous la supervision du
conseil communal, et d’autres à caractère consultatif

58
En ce sens,il assure une gestion budgétaire à travers l’examen et le vote du
budget ,ainsi que l’examen et le vote des propositions d’investissement soumises au
conseil de la commune qu’est appelé à les voter

Il assume en outre, la responsabilité de la gestion, la conservation et


l’entretien des biens du domaine public mobilisés et mis à sa disposition

A cela, s’ajoute également d’autres taches liées à la promotion du sport, la


culture, et des actions à vocation sociale tels les programmes touchant certaines
catégories de la société comme les enfants, les personnes handicapés

Pour sa part, le président du conseil d’arrondissement s’attribue généralement


des compétences liées à la police administrative ,plus particulièrement en ce qui
concerne les autorisations d’exercice d’activités commerciales et artisanales non
réglementées…, en plus de l’exécution des délibérations du conseil ,pouvant de
même exercer des attributions déléguées par le président de la commune…

B-La décentralisation provinciale et préfectorale

Parmi les remaniements juridiques visant à la réforme de la structuration


administrative, découlant de la constitution de 2011, figure également la loi 112-1429
relative aux provinces et préfectures, cette unité territoriale qui a eu des le début une
consécration essentiellement social et non pas un cadre de développement
économique

En effet, A l’image de la commune et de la région, la gestion de la préfecture


ou la province repose sur le principe de libre administration, qui consiste à ce la

29
Dahir numéro 1-15-84 du 20 ramadan 1436 (7 juillet 2015) portant promulgation de la loi organique n°112-14
relative aux préfectures et provinces, Bulletin officiel numéro 6440 du 9 joumada I 1437 (18 Février 2016)

59
province ou la préfecture ait le pouvoir de délibérer de manière démocratique et
d’exécuter ses délibérations et ses décisions. Il en va de même sur le plan de
l’organisation qui s’effectue sur la base du principe de coopération entre ces
provinces et préfectures et les autres collectivités territoriales (article 3)30

Sur le plan de fonctionnement du conseil de la préfecture ou de la province, ce


conseil se réunit en session ordinaires trois fois par an ,en janvier, juin et septembre,
et ce le deuxième lundi du mois fixé pour la tenue de la session ordinaire (article
34)31.Aussi, ce conseil se réunit en sessions extraordinaires suite à une demande
émise par le gouverneur de la préfecture ou de la province, qui comporte les
questions à inclure dans l’ordre du jour (article 38)32

En outre, la province ou la préfecture exerce en application des dispositions


de l’article 14033de la constitution de 2011 et conformément au principe de la
subsidiarité, des compétences propres , des compétences partagées avec l’état et
celles qui leur sont transférables par l’état (article 4 )34

A cet effet, les compétences propres exercées par cette unité territoriale
s’articulent essentiellement autour des domaines à vocation social liés tel le
transport scolaire dans le milieu rural,la réalisation et l’entretien des pistes
rurales….. (article 79)35 .A cela, s’ajoute, la mise au point d’un programme de
développement de la province ou de la préfecture (article 80)36. A ce même titre,
des compétences propres la province ou la préfecture peut conclure des conventions
de partenariat ou de coopération avec des acteurs en dehors du royaume et recevoir
à cet égard des financements, après approbation des autorités publiques selon les
règlements en vigueur. Toutefois, cette province ou préfecture ne peut cependant
conclure de conventions avec des états étrangers (article 85)37

Tout cela, en parallèle à des compétences partagées avec l’état portant


particulièrement sur la mise à niveau du monde rural dans les domaines de la santé,
de la formation ,le développement des zones montagneuses et oasiennes ,la

30
Article 3 de la loi organique n°112-14 relative aux préfectures et provinces, ibid.
31
Article 34 de la loi organique n°112-14 relative aux préfectures et provinces, ibid.
32
Article 38 de la loi organique n°112-14 relative aux préfectures et provinces, ibid.
33
Article 140 de la constitution de 2011,op.cit
34
Article 4 de la loi organique n°112-14 relative aux préfectures et provinces, ibid.
35
Article 79 de la loi organique n°112-14 relative aux préfectures et provinces, ibid.
36
Article 80 de la l loi organique n°112-14 relative aux préfectures et provinces, ibid.
37
Article 85 de a loi organique n°112-14 relative aux préfectures et provinces, ibid.

60
contribution à l’alimentation du monde rural en eau potable et électricité, les
programmes de désenclavement du monde rural,la contribution à la réalisation et à
l’entretien des routes provinciales, la mise à niveau sociale dans les domaines de
l’éducation de la santé, du social et du sport,(article 86)38

Quand aux attributions qui lui sont transférées de l’état, elles se rapportent
essentiellement au domaine de développement social et la réalisation et l’entretien
des petits et moyens réalisations hydrauliques notamment en milieu rural (article
89)39

Toutefois, a la différence des autres organisations territoriales, les membres


des conseils de la province ou la préfecture sont élus par un collège électoral formés
des membres des conseils des communes relevant de la province et de la préfecture
concernée, au scrutin de liste à la représentation proportionnelle suivant la règle du
plus fort reste, alors que lorsqu’il s’agit d’un seul membre à élire ,l’élection a lieu au
scrutin uninominal à la majorité relative à un tour (article 102 de la loi 59-11 relative
à l’élection des membres des conseils des collectivités territoriales)40

Ainsi, il apparait que la préfecture ou la province s’assigne pour principale


attribution la réalisation des missions à caractère principalement social avec une
procédure des élections indirecte41

a-Le président du conseil provincial et préfectoral

La direction des services administratifs est assuré par le président du conseil


de la préfecture ou de la province, qui veille en tant que chef hiérarchique du
personnel de la préfecture ou de la province, sur la gestion de ses affaires et nomme
38
Article 86 de a loi organique n°112-14 relative aux préfectures et provinces, ibid.
39
Article 89 de a loi organique n°112-14 relative aux préfectures et provinces, ibid.
40
Article 102 de la loi 59-11 relative à l’élection des membres des conseils des collectivités territoriales
promulguée par le Dahir n°1-11-173 du 24 hijja 1432 (21 novembre 2011) , Bulletin officiel numéro 6006,du
19-07-2012,p.2436

41
Le contenu relatif à cette question est extrait de mon ouvrage , RAFFACH .S, « Les grandes réformes
administratives et le développement institutionnel »,op.cit,pp.35-36

61
à tous les emplois de l’administration de la préfecture ou de la province et ce en
concordance aux textes législatifs et réglementaires en vigueur (articl99)

De surcroit, le président se charge sur le plan de la pratique administrative


d’élaborer le programme de développement de la préfecture ou de la province
conformément à l’article 80 de la loi organique, d’élaborer le budget, de conclure les
marchés de travaux,de fournitures ou de services, d’intenter des actions en justice
(article 99)

Sous cet onglet, d’exercice des compétences administratives d’élaboration


des actes administratifs le président du conseil peut sous sa responsabilité et sous
son contrôle, donner par arrêté au directeur général des services délégation de
signature en matière de la gestion administrative. Aussi, et suivant la même façon
par le biais d’arrêté ,et sur proposition du directeur général des services ,il peut
donner délégation de signature aux chefs de services et de divisions de
l’administration de la préfecture ou de la province (article 102)

A ce même titre, d’exercice de la compétence liée à l’élaboration des actes


administratifs, en matière de la gestion financière, le président du conseil peut sous
sa responsabilité et son contrôle, donner délégation au directeur général des
services, pour signature à sa place les documents relatifs à l’ordonnancement des
recettes et des dépenses de la préfecture ou de la province (article 103)

Le président du conseil, est appelé dans l’exercice de ces compétences


administratives de présenter au conseil, au début de chaque session ordinaire un
rapport d’informations sur les actes établis dans le cadre des missions qui lui sont
attribuées (article 104)

Le président du conseil, peut procéder par une autre modalité d’exercice de


ses compétences en matière d’élaboration des actes administratifs, par suppléance
dans la plénitude de ses fonctions, en cas d’absence ou d’empêchement du
président pour une durée supérieure à un mois ,(article 105)42

42
Le contenu relatif à cette question est extrait de mon cours ,le Doit pratique de la décentralisation ,op.cit
,pp.25-26

62
C-La région

Globalement, la région en tant qu’entité territoriale est désormais dotée des


attributions propres et partagées qui renforcent son rôle en matière de
développement humain intégré sur la base d’une approche participative (les articles
"136" et" 139" de la constitution de 2011)43.

En comparaison avec la réforme constitutionnelle de 1996 (article "100") qui a


érigé la région au rang de collectivité locale, la constitution de 2011 a considéré que
les collectivités locales du Royaume qui sont les Régions, les Préfectures, les
Provinces et les Communes constituent des personnes morales de droit public et
gèrent démocratiquement leurs affaires (article "135"). Aussi, parmi les
amendements mentionnés dans la constitution de 2011, il y a lieu de signaler
des dispositions de l’article" 136" qui précise que l’organisation territoriale du
Royaume repose sur les principes de libre administration de coopération et de
solidarité assurant la participation des populations concernées à la gestion de leurs
affaires et favorise leur contribution au développement.

L’une des réformes les plus considérables de la constitution de 2011 est


incontestablement l’instauration des bases d’une approche participative des
populations locales dans l’élaboration et le suivi des programmes de développement.

En effet, et selon l’article "139"44 de cette constitution des mécanismes


participatifs de dialogue et de concertation sont mis en place par les conseils des
régions et les conseils des autres collectivités territoriales pour favoriser l’implication
des citoyennes et citoyens et des associations dans l’élaboration et le suivi des

43
Dahir numéro 1-11-91 du 27 chaabane 1432 (29 juillet 2011) portant promulgation du texte de la
constitution, op.cit

44
Article 139 de la constitution de 2011,ibid

63
programmes de développement. En ce sens, les citoyennes et les citoyens et les
associations peuvent exercer le droit de pétition afin de demander l’inscription à
l’ordre du jour du conseil, d’une question relevant de sa compétence

En outre, et d’après les dispositions de l’article "140"45, les collectivités


territoriales, et sur la base du principe de subsidiarité, ont des compétences propres
et des compétences partagées avec l’Etat et d’autres qui leur sont transférables par
ce dernier.

Dans ce cadre, les régions et les autres collectivités territoriales disposent,


dans leurs domaines de compétence respectifs et dans leur ressort territorial d’un
pouvoir réglementaire pour l’exercice de leurs attributions.

Sur le plan institutionnel, il est créé pour une période déterminée un fonds de
la mise à niveau sociale ayant pour objet la résorption des déficits en matière de
développement humain d’infrastructures d’équipements. Il est aussi créé un fonds de
solidarité interrégionale visant à assurer une répartition équitable des ressources afin
de réduire les disparités entre les régions Article "142"46.

Le respect des compétences propres des collectivités est l’un des principes
les plus importants énoncé dans l’article "143"47de la constitution de 2011. En ce
sens, il est stipulé qu’aucune collectivité ne peut exercer de tutelle sur une autre et
48dans l’élaboration et le suivi des programmes de développement régionaux et des
schémas régionaux d’aménagement des territoires, la région assure sous
impulsion du président du conseil régional un rôle prééminent par rapport aux
autres collectivités, dans le respect des compétences propres de ces dernières. Il est
également prévu que lorsque le concours de plusieurs collectivités territoriales est
nécessaire à la réalisation d’un projet, les collectivités concernées conviennent des
modalités de leur coopération article" 143", ces collectivités peuvent aussi constituer
des groupements article "144"49 de la constitution

45
Article 140 de la constitution de 2011,ibid
46
Article 142 de la constitution de 2011,ibid
47
Article 143 de la constitution de 2011,ibid

49
Article 144 de la constitution de 2011

64
Quant aux attributions des walis des régions et des gouverneurs des
provinces, et tandis que la constitution de 1996 considère les walis et les
gouverneurs en tant que représentants de l’Etat, veillant à l’exécution des lois et
responsables de l’application des décisions du gouvernement (Article" 102" de la
constitution révisée de 1996), celle de 2011 prévoit au-delà de cette attribution, la
nécessité pour les walis et gouverneurs d’assister les présidents des collectivités
territoriales et notamment les présidents des conseils régionaux dans la mise en
œuvre des plans et des programmes de développement. Ils sont appelés aussi à
coordonner sous l’autorité des Ministres concernés les activités des services
déconcentrés de l’administration centrale et de veiller à leur bon fonctionnement
(Article "145" de la constitution de 2011)50

a-Le conseil de la région

En tant qu’organe chargé de gérer les affaires de la région ,le conseil de la


région se réunit obligatoirement en session ordinaires, trois fois par an ,au cours des
mois de mars,de ,juillet, et octobre (article 36),avec toutefois possibilité de tenir une
session extraordinaire et ce suite à une demande introduite par le président, soit à la
demande du tiers au moins des membres du conseil en exercice à chaque fois que
les circonstances l’exigent

De même, le conseil se réunit en sessions extraordinaires de plein droit suite


à une demande présentée à cet effet par le wali de la région.A cet effet, il lui
appartient de proposer des questions supplémentaires à inscrire de plein droit à
l’ordre du jour,à condition d’informer le président dans un délai de 8 jours à compter
de la date de réception de l’ordre du jour

Par ailleurs, les délibérations du conseil de la région ne sont valables qu’en


présence de plus de la moitié des membres en exercice à l’ouverture de la session,
si non au cas ou le quorum n’est pas retenu après une première convocation, une
deuxième convocation est adressée dans un délai de trois jours au moins et de cinq
jours ou plus après le jour fixé pour la première réunion
50
Le contenu relatif à cette question est extrait de mon ouvrage ,RAFFFACH.S, « les grandes réformes
administratives et le développement institutionnel »,op.cit,pp.54-56

65
Quant au mode d’adoption des délibérations soumises au sein du conseil,il y
a lieu de faire la distinction entre celles qui sont prises à la majorité absolue des
suffrages exprimés ,et celles adoptées à la majorité absolue des membres du conseil
en exercice

b-Le président du conseil de la région

Le président du conseil élabore en collaboration avec le bureau,le projet de


règlement intérieur soumis à l’examen et au vote du conseil durant la session qui suit
l’élection du bureau

Par la suite, le président du conseil est appelé à adresser au wali de la région


la décision issue des délibérations du conseil approuvant le règlement intérieur, qui
entre en vigueur à partir de la date de la réception de la décision par le wali

Par ailleurs, au cas ou le président du conseil commet des actes contraires


aux lois et aux règlements en vigueur, il est soumis à un contrôle exercé par l’autorité
gouvernementale de l’intérieur qui lui adresse un écrit pour fourniture des
explications écrites sur les actes qui lui sont reprochés dans un délai de 40 jours
maximum à compter de la réception (article 35)

Quant aux compétences du président du conseil de la région, elles portent


principalement sur l’exécution des délibérations du conseil, et ses décisions, et ce
en procédant à l’exécution du programme de développement régionale ,le shama
régional d’aménagement du territoire ,en plus de l’exécution du budget ,

Des attributions auxquelles s’ajoutent en outre, la gestion des biens du


domaine privé de la région (actes de location , d’acquisition ,de vente des biens
relevant du domaine prive de la région..), et son domaine public régional (délivrance
autorisations d’occupation temporaire du domaine public de la région),en plus de la
gestion et la conservation des biens de la région

Le président est également responsable de conclure des conventions de


partenariat, de coopération et de jumelage,et procède de même à la prise de
possession des dons des legs…(article 101 de la loi organique relative à la région)

66
c-compétences de la région

En se focalisant sur les principes de différenciation et de progressivité, les


compétences confiées à la région s’identifient en des compétences propres ,des
compétences partagées avec l’autorité centrale, et d’autres transférées de l’état

Le processus de la décentralisation qui fut marqué par le renforcement de la


déconcentration des services administratifs ministériels au niveau régional, a fait de
la région une administration de mission selon certains spécialistes qui n’est pas
dotée d’un territoire proprement dit comme la commune. , elle se voit attribuer dans
le fait d’énormes prérogatives s’inscrivant dans le cadre des compétences propres.

Les attributions d’animation économique accordées à la région se subdivisent


en des compétences propres, qui lui sont conférées dans un domaine bien
déterminé s’inscrivant dans les limites territoriales de la région ,portant notamment
sur la planification, la programmation ,la réalisation ,la gestion et l’entretien, qui
concernent le développement économique et l’aménagement du territoire, qu’elles
peuvent accomplir avec leurs propres ressources. A cela s’ajoute, des compétences
partagées avec l’autorité centrale dont l’exercice s’avère efficace, qui concernent
notamment les prérogatives dont l’efficience implique leur partage. L’exercice de ses
compétences partagées se fait conformément aux principes de la progressivité et de
la subsidiarité

Parmi ces compétences figurent également des prérogatives qui peuvent lui
être transférées du centre à la région de manière à permettre l’élargissement
progressif des compétences propres, et englobant à titre particulier des activités liées
aux secteurs de l’industrie, de la santé, de l’enseignement, de la culture, de l’énergie
eau et environnement, et du sport

67
I - Ouvrages

1 - En Langue Française:

-DEBBASCH.CH et COLIN .F, « Droit administratif »édition Economica,douziéme édtion,2018

-HAURIOU.M, « Précis de droit administratif et de droit public » .éditions Dalloz,imprimé par les
presses de Normandie roto impression s.a.s, 2002

- ESSAID M.J., « Introduction à l’étude du droit »,imprimerieNajahAljadida,cinqiemeédition 2013-2014,


-RAFFACH.S, « Les grandes réformes administratives et le développement institutionnel»,édition Riad
al maarif,2019

- TRUCHET.D). « Droit administratif ».themis droit puf,presses universitaires de France,cinqieme édition,2013


-WALLINE.J, « Droit administratif », édition Dalloz,27eme édition2018

II-Articles in Revues

1-En langue Française :

- ROUSSET.M,GAGARGNON.J (2017), « droit administratif marocain »,collection thème actuels,Revue


marocaine d’administration locale et de développement ,numéro 99 ,p p :52-59

-ZAROUK Najat : ‘’l’Organisation et le Fonctionnement du Conseil Régional’’, la Revue Marocaine


d’Administration Locale et de Développement (REMALD), « La question régionale au Maroc », sélection
d’études et document, thèmes actuels, numéro 52, imprimerie Al Maârif Al Jadida, 2006

II- Thèses et Mémoires Universitaires

1- En Langue Arabe :

‫ جامعة محمد الخامس‬، ‫ أطروحة لنيل الدكتوراه في القانون العام‬، '' ‫'' التنمية الجهوية بين عدم التركيز اإلداري والالمركزية‬، ‫عبد الواحد مبعوث‬
2000-1999 ، ‫كلية العلوم القانونية واالقتصادية واالجتماعية – الرباط أكدال‬

68
III- Textes de lois, Dahirs, Décrets, Arrêtés

-La loi numéro 79-00 relative à la l’organisation des collectivités préfectorales et provinciales promulguée par le
dahir numéro 1-02-269 du 3 octobre 2002, Bulletin Officiel numéro 5058, 16 ramadan 1423 (21-11-2002)
-La loi numéro 47-96 relative à l’organisation de la Région promulguée par le dahir numéro 1-97-84
du 23 kaada 1417 (2 avril 1997), Bulletin Officiel numéro 4470,03/04/1997

-Dahir numéro 1-96-157 du 27 joumada I 1417 (7 octobre 1996), Bulletin Official numéro 4420 bis, du
10-10-1996

-Dahir numéro 1-11-91 du 27 chaabane 1432 (29 juillet 2011) portant promulgation du texte de la constitution,
Bulletin Officiel numéro 5964 bis- 28 chaabane 1432 (30-7-2011)
-Dahir numéro 1-59-361 du 1 joumada II 1379 (2 décembre 1959) relatif à la division administrative du
Royaume, Bulletin Officiel numéro 2458, du 4 décembre 1959

- Dahir numéro 1-59-315 du 28 hija 1379 (23 juin 1960) relatif à l’Organisation Communale, Bulletin Officiel
numéro 2487, du 24 juin 1960

-Dahir du vendredi 17 rajab 1382 (14 décembre 1962),portant promulgation de la constitution de 1962,Bulletin
Officiel n°2616,du 19 décembre 1962
-
Dahir numéro 1-70-147 du 27 joumada I 1390 (31 juillet 1970 ), Bulletin Officiel numéro 3013 bis, du 1 aout
1970 portant promulgation de la constitution du 31 juillet 1970

-
Dahir numéro 1-72-061 du 23 moharrem 1392 (10 mars 1972 ), Bulletin Officiel numéro 3098 du 15 mars 1972
portant promulgation de la constitution de du 10 mars 1972

-Dahir numéro 1-59-315 du 28 hija 1379 (23 juin 1960) relatif à l’Organisation Communale, Bulletin Officiel
numéro 2487, du 24 juin 1960,

-Dahir numéro 1-92-155 du 11 rabia II 1413 ( 9 octobre 1992), Bulletin Officiel numéro 4173, du 23 rabia II
1413 ( 21 octobre 1992 ) portant promulgation de la constitution du 4 septembre 1992

-Dahir numéro 1-59-315 du 28 hija 1379 (23 juin 1960) relatif à l’Organisation Communale, Bulletin Officiel
numéro 2487, du 24 juin 1960,

69
-
Dahir portant loi n° 1-76-583 du 5 chaoual 1396 (3 septembre 1976) relatif à l’organisation
communale,bulletin officiel n°3335 bis,du premier octobre 1976
-Dahir portant loi numéro 1-93-323 du 19 rebia II 1414 (6 octobre 1993 ) modifiant et complétant le dahir
portant loi numéro 1-75-168 du 25 safar 1397 (15 février 1977) relatif aux attributions du gouverneur, Bulletin
Officiel numéro 4223,6 octobre 1993

Documents de travail (Guide, Notes, Fiches …)

-Comportement et design organisationnels’’, composante 3, Projet de Gouvernance Locale au


Maroc (GLM), 25 février 2008

-La Lettre des Collectivités Locales, Bulletin d’Information Trimestriel,’’ Projet Gouvernance Locale
au Maroc (GLM)’’, Direction Générale des Collectivités Locales, Numéro spécial 2001,p.6

70
71

Vous aimerez peut-être aussi