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BURKINA FASO

UNIVERSITÉ NORBERT ZONGO


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UFR : Sciences Économiques et de Gestion Unité-Progrès-Justice

Niveau : Master 1 (6ème Promotion de Master en


Économie Appliquée) / Semestre 1

Module : Nouveaux développement de la pensée économique

Thème : Théorie des biens publics

Membres du Groupe
N° Nom Prénom(s) N° INE Option

1 KERE Nématou N00645020172 EAE

2 KINDE Noussiratou A N00339120152 EAE

3 OUATTARA Issouf N00345920161 APE

4 SAVADOGO Hamidou N00326220172 EAE

5 ZONGO Mohamed E00992820171 EAE

Enseignant : Pr Zahonogo

Année
Académique
2021-2022
TABLE DES MATIERES
TABLE DES MATIERES ..................................................................................................................... I
INTRODUCTION ................................................................................................................................. 1
I. Les fondements des biens publics ................................................................................................. 1
1. Définition et propriétés des biens publics et privés ................................................................ 1
2. Présentation de certains auteurs ayant travaillé sur les biens publics ................................. 2
II. Fonctionnement des marchés ................................................................................................... 2
❖ L’inefficacité des marchés en présence des biens collectifs ................................................... 2
III. Conditions de production.......................................................................................................... 3
1. Biens collectifs purs ................................................................................................................... 3
2. Biens de club .............................................................................................................................. 4
IV. Résultats, optimum et gestion des biens publics ..................................................................... 5
1. Equilibre de Lindahl ................................................................................................................. 5
2. Paul Samuelson .......................................................................................................................... 5
3. Elinor Ostrom ............................................................................................................................ 5
4. Ronald Coase ............................................................................................................................. 6
5. Gestion des biens publics .......................................................................................................... 7
CONCLUSION ...................................................................................................................................... 7
BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................................ 8

I
II
INTRODUCTION

L’économie publique est une branche de l’économie qui étudie les politiques que doit mener
un Etat dans un but de développement économique et de bien-être de sa population, et qui étudie
également les problématiques d’inégalités internes et de redistribution. Pour atteindre leur
satisfaction, chaque citoyen consomme des biens qui peuvent être soit publics ou privés. Un
bien est une chose matérielle ou immatérielle destinée à la satisfaction d’un besoin. Le bien
public diffère du bien privé en ce sens qu’il appartient à une personne publique.

L’objectif de ce travail est de présenter les différents types de biens ainsi que les caractéristiques
respectives, montrer l’importance des biens publics et son implication sur le marché, leurs
conditions d’optimalités et proposer des actions pour la bonne gestion de ces biens publics.

Dans la suite de notre travail nous présenterons les fondements des biens publics, le
Fonctionnement des marches, la condition de production et enfin la mise en œuvre de
l’optimum.

I. Les fondements des biens publics


1. Définition et propriétés des biens publics et privés

Un bien est privé s’il possède les propriétés suivantes :

• Rival : la quantité consommée par un consommateur réduit d’autant la quantité


disponible pour les autres consommateurs ;
• Exclusion d’usage : il est possible d’exclure n’importe quel consommateur de sa
consommation ; c’est-à-dire qu’il est possible de conditionner la consommation du bien
à un péage.

Un bien est dit public (collectif) s’il ne possède pas toutes les propriétés d’un bien privé. La
consommation d’une unité de ce bien par un individu n’entrave pas la consommation de cette
unité par les autres individus. Ainsi, un bien est public dès lors qu’il n’est pas possible d’exclure
une personne de la jouissance du bien.

Les biens publics ont des propriétés qui font qu’il est impossible de les allouer de façon
efficiente à travers le marché. Ce sont :

1
• La non-rivalité dans la consommation qui traduit le fait que ces biens sont
conjointement consommés par plusieurs personnes sans que la quantité consommée par
l’une ne diminue les quantités disponibles pour les autres.
• La non-exclusion des consommateurs qui signifie qu’il est coûteux et même
impossible d’exclure des personnes de la consommation de ces biens une fois produits.
Un bien public impur a une rivalité partielle. Dans ce cas de figure, l’usage du bien
n’empêche pas un autre consommateur d’en jouir mais réduit le gain du premier
utilisateur. Il y a un coût d’opportunité à admettre, un usager ou un consommateur
supplémentaire. Ce type de phénomène est connu en économie comme effet
d’encombrement.

2. Présentation de certains auteurs ayant travaillé sur les biens publics

Plusieurs auteurs ont écrit sur les biens publics, y compris des économistes, des politologues,
et des philosophes. Voici quelques exemples d'auteurs importants qui ont abordé le sujet des
biens publics :

➢ Paul Samuelson - économiste américain qui a formulé la théorie économique des biens
publics dans son livre "Economics: An Introductory Analysis" en 1948.
➢ Elinor Ostrom - politologue et économiste américaine qui a étudié la gestion des biens
communs, y compris les biens publics, et a remporté le prix Nobel d'économie en 2009
pour ses contributions à ce domaine.
➢ Ronald Coase - économiste britannique qui a développé la théorie des coûts de
transaction et a exploré la question de la fourniture de biens publics dans son célèbre
article de 1960 "The Problem of Social Cost".
➢ Garrett Hardin - écologiste américain qui a écrit sur le concept de la "tragédie des
communs" dans son article de 1968 "The Tragedy of the Commons".
➢ Amartya Sen - économiste indien qui a abordé les problèmes de la justice sociale dans
la fourniture de biens publics dans son livre "Development as Freedom" en 1999.
➢ James Buchanan - économiste américain qui a travaillé sur la théorie des choix publics,
qui examine comment les individus et les gouvernements prennent des décisions
concernant les biens publics.
II. Fonctionnement des marchés
❖ L’inefficacité des marchés en présence des biens collectifs

2
La non-exclusion et la non-rivalité sont deux propriétés qui constituent des freins majeurs au
bon fonctionnement des marchés.

En effet, la non-exclusion fait que les producteurs ou les vendeurs ne peuvent déterminer un
prix dans la mesure où la consommation peut se faire gratuitement. Or pour un bon
fonctionnement (normal) du marché, les prix institués permettent d’exclure de la consommation
les individus qui ne sont pas prêts à payer le prix. L’implication direct de cette propriété est le
manque d'un prix établi suivant la volonté des agents due à la non-exclusion qui conduit au
problème du passager clandestin. Le marché est inefficace car le risque est celui de l’épuisement
des ressources, c’est ce que Garret Hardin a qualifié de tragédie des biens communs.

III. Conditions de production


1. Biens collectifs purs

Dans l’objectif d’atteindre l’optimum de production au sens de Pareto, supposons une économie
à deux agents A et B qui produit deux biens : un bien collectif G et un bien privé X. Il est
possible de trouver une frontière des possibilités de production si on admet que l’agent A et B
peuvent consommer les deux biens. Etant donnée l’existence de la non-rivalité, le bien G est
consommé totalement par les deux agents (GA=GB=G).

Soit :

PP = La pente de la quantité

G = le bien collectif

X = le bien privé

Illustrons cela par deux graphiques superposés qui respectivement représenterons la courbe
d’indifférence de l’agent A et l’agent B.

3
II

Supposons que l’agent A soit sur la courbe d’indifférence II et que les quantités sont
simultanément consommées par les deux agents, un point quelconque pris sur cette courbe nous
donne une quantité consommée par A en bien public égale O AGO et en bien privé ED et DC
pour l’agent B. Un point quelconque pris sur la courbe de possibilité de production de A (PP)
implique une quantité consommée en bien public égal à OAE et en bien privé ED.

L’utilité de B est maximale au point de tangence entre sa courbe d’indifférence JJ et sa courbe


de possibilité de production TT. A ce niveau la quantité de bien public de l’agent B est égale à
OBGO qui est égal à OAGO et la quantité de bien privé correspond à OAXO . L’agent A consomme
OAZ et l’agent B consomme OBY qui est égale à ZXO .

2. Biens de club

Un bien de club ou bien à péage est un bien à rivalité faible et à excluabilité forte. Cette
définition repose sur la classification des biens en deux dimensions proposées par Elinor
Ostrom.

Exemples de bien de club :

- Une télévision cryptée : il faut payer pour accéder à la chaîne en clair, mais le fait de la
regarder n’empêche pas les autres utilisateurs ou abonnés à faire de même.
- Une autoroute, avec son péage, exclu un certain nombre d’agent de son usage, mais
ceux qui ont payés l’entrée peuvent y conduire sans rivalité avec les autres
automobilistes sur l’autoroute.

4
Notons qu’un bien de club est un bien public à effet d’encombrement pour lequel on peut
exclure des agents. L’analyse ici consiste à déterminer le niveau optimal de production et celui
des utilisateurs ou membres du club.

IV. Résultats, optimum et gestion des biens publics


1. Equilibre de Lindahl

Lindahl a imaginé un mécanisme qui peut conduire à l’optimalité. Ce mécanisme suppose que
l’on puisse faire payer une contribution différente (un « prix » différent) à chaque individu, pi.
L’idée de Lindahl est que la production d’un bien public est équivalente à la production de l
biens différents (l est le nombre de consommateurs). Avec un seul bien produit, on génère
plusieurs biens (c’est-à-dire la jouissance qu’on retire). On demande par exemple à chaque
individu combien il veut de q1 sachant qu’il paiera pi par unité de bien public consommé. (Ou
combien il est disposé à payer pour avoir une quantité q1). Si on rajoute le nombre de marchés
suffisants, on peut résoudre le problème de bien public avec l’équilibre concurrentiel. On
suppose que p est la somme des pi ; alors pour un q1 donné, Un équilibre (de Lindahl) est alors
trouvé lorsque p vérifie p = 1/f’(q1) et cet équilibre est Pareto optimal par construction. La
somme des TMS individuels est égale au coût marginal de production du bien public. Mais cet
équilibre est possible si les individus ne cherchent pas à manipuler le mécanisme et annoncent
honnêtement leurs préférences.

2. Paul Samuelson

Paul Samuelson, qui a défini la notion de "bien public pur" dans son livre "The Pure Theory of
Public Expenditure" publié en 1954. IL a été l'un des premiers à définir la notion de bien public
pur, qui possède deux caractéristiques essentielles : la non-rivalité et la non-exclusion. Selon
Samuelson, un bien public pur est caractérisé par deux critères : la non-rivalité, c'est-à-dire que
la consommation du bien par un individu ne diminue pas sa disponibilité pour les autres, et la
non-exclusion, c'est-à-dire que personne ne peut être empêché de consommer le bien.
Samuelson a également développé la théorie de l'optimum de Pareto, qui suggère qu'un état
optimal est atteint lorsque les ressources sont allouées de manière à maximiser la satisfaction
de chacun sans causer de désavantage à d'autres. La théorie des biens publics de Samuelson a
eu un impact important sur les politiques publiques, en fournissant un cadre pour comprendre
la nature des biens publics et la nécessité d'une intervention publique pour assurer leur
fourniture.

3. Elinor Ostrom

5
Elinor Ostrom, politologue américaine, qui a étudié les mécanismes de gouvernance des biens
communs et remis en cause la théorie selon laquelle les biens publics sont nécessairement
soumis à la tragédie des communs. La tragédie des communs est un concept selon lequel les
biens publics sont inévitablement surexploités et dégradés en l'absence de régulation, car
chaque individu a tendance à maximiser son propre intérêt sans tenir compte de l'intérêt
collectif. Ostrom a étudié de nombreux exemples de biens communs, tels que les pâturages, les
forêts, les réserves de poissons, et a observé que dans de nombreux cas, les utilisateurs de ces
biens étaient capables de s'organiser pour réguler leur utilisation de manière durable et
équitable. Elle a identifié des principes de gouvernance efficace pour les biens communs, tels
que la participation active des utilisateurs dans le processus de prise de décision, la mise en
place de règles et de sanctions pour réguler l'utilisation des ressources, ainsi que la
reconnaissance des droits de propriété des utilisateurs. Les travaux d'Ostrom ont remis en cause
la théorie selon laquelle la gestion des biens publics ne peut être réalisée que par l'État ou par
le marché, et ont montré qu'il existe des mécanismes de gouvernance efficaces à l'échelle locale
pour gérer les biens communs. Ces travaux ont également inspiré de nombreuses recherches
sur la gestion durable des ressources naturelles et la gouvernance participative dans les
domaines de l'environnement et du développement.

4. Ronald Coase

Ronald Coase, économiste britannique, connu pour sa théorie des coûts de transaction et son
analyse des externalités, qui peuvent avoir un impact sur la fourniture de biens publics. Selon
Coase, la fourniture de biens publics peut être perturbée par les externalités, qui sont des effets
indirects de l'activité économique sur les individus ou les entreprises qui ne sont pas pris en
compte dans les transactions économiques. Par exemple, la pollution de l'air par une entreprise
peut affecter la santé des personnes qui vivent à proximité, sans que ces coûts soient reflétés
dans le prix des produits de l'entreprise. Coase a proposé que la fourniture de biens publics
puisse être améliorée en réduisant les coûts de transaction, c'est-à-dire les coûts liés à la
négociation et à la mise en place de réglementations pour gérer les externalités. Il a également
proposé que les droits de propriété puissent être utilisés pour internaliser les externalités, en
permettant aux parties prenantes de négocier directement les effets de l'activité économique sur
leurs intérêts. Les travaux de Coase ont eu un impact majeur sur les politiques publiques,
notamment en matière de régulation de l'environnement et de gestion des ressources naturelles.
Ses idées ont également inspiré des recherches sur les mécanismes de marché et de
réglementation pour gérer les externalités et assurer la fourniture de biens publics.

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5. Gestion des biens publics

Le constat est vite fait au niveau de la gestion des biens publics dans la société. Il y a une
utilisation irrationnelle des biens publics par les consommateurs, la théorie des jeux permet de
montrer que les individus ont une incitation naturelle à adopter un comportement de passager
clandestin, qui conduit à une utilisation sous-optimale des biens publics pour tous. Ces
comportements des consommateurs favorisent la destruction rapide des biens publics. Dans la
mesure où les biens publics appartiennent à toute la collectivité, il importe de les respecter afin
qu’ils soient profitables à la génération présente et future. Il faut que chaque individu ait un
comportement citoyen et que l’Etat arrive à mettre en place des politiques de gestion
rigoureuses pour la gestion de ses biens publics comme par exemples :

- La mise en place d’une coordination de restauration et de protection des biens publics


(réfection des monuments, des bâtiments, etc.) ;
- La taxation de tout acte de vandalisme sur les biens publics ;
- L’utilisation rationnelle du bien qui implique le refus des abus et des gaspillages ;
- Le respect de l’usage auquel il est destiné.

CONCLUSION

En définitive, il ressort que l’intervention, consiste pour la puissance publique à produire


ou à financer directement ou indirectement la consommation de certains biens ou services. Il
s’agit des biens et services publics (armée, hôpital, écoles, etc.) qui permettent de couvrir les
individus contre les risques majeurs de la vie (insécurité, chômage, maladie et vieillesse) et qui
leurs permettent de s’épanouir à savoir les parcs, les airs de jeux etc. Il existe de nombreux
biens publics mixtes qui comportent certains traits des biens privés. Par ailleurs, de plus en plus
de biens publics sont fournis et financés au niveau des collectivités territoriales. Ces biens
publics sont alors qualifiés de biens publics locaux.

Les biens publics ont des répercussions négatives pour le bon fonctionnement du marché
compte tenu de ces propriétés. Afin de pérenniser les biens publics il revient à chaque citoyen
d’adopter des comportements civiques et patriotiques.

7
BIBLIOGRAPHIE
Bernard J. (1985), Economie publique, Economica, Paris

Dr.Zalle Oumarou, Notes de Cours d’Economie Publique 2020-2021

Ph.Darreau, note sur le cours de la microéconomie

Philippe Polomé, économie de l’environnement-biens publics, 2016-2017

Pr. W.H. Eugénie, cours microéconomie master I 2021-2022

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